Fondamental \ fɔ̃ .da.mɑ̃ .tal \
1. Ce
qui précède le commencement, l’origine de toute chose, qui est au fondement de.
2. Qui
sert de fondement à un édifice, à une construction.
3. Qui
est principal, essentiel.
L ’ a i g l e
e t
l e
v e r
d e
t e r r e
Cela fait longtemps que le ciel n’est plus bleu, les montagnes restent dans la brume, le spectre du passé n’est que tristesse, le soleil se fait rare. Je regarde ma vie derrière moi et il n’y a aucune raison de se réjouir. Qu’ai-je donné au monde ? J’ai prospéré, j’ai oublié et j’ai digéré.
Le palmitate de sodium est l’un des deux principaux composants du napalm (« palm » désignant palmitate et « na » le naphtalène). Les esters d’acide palmitique sont également utilisés dans l’industrie pharmaceutique pour créer des médicaments retard.
Le feu est festif parce qu’il est lumière. Ce n’est pas par hasard que, la nuit où commence une nouvelle année, la plupart des capitales du monde illuminent leur ciel au moyen d’éclatantes et brillantes fusées. Qui rappellent, à leur manière, que le soleil commence à nouveau à l’emporter sur la nuit. Le feu est aussi, depuis des millénaires, symbole de purification. Tout comme l’eau. Ils sont à la fois adversaires et complémentaires. L’eau contribue à laver le pécheur dans bien des religions. Mais certains Pères de l’Église parlaient aussi du « feu purgatoire ». Brûler et donc effacer. Brûler est, par conséquent, affirmer son pouvoir. Sur l’autre, le propriétaire. Ou sur l’objet. L’homme, a commencé à s’écarter de la condition animale quand il s’est montré capable de créer lui-même le feu, de faire jaillir la flamme, ce mystère. Les incendiaires sont animés, consciemment ou non, par la volonté de puissance. Des protestataires pacifiques, ouvriers en grève, allument ainsi quelques foyers devant leurs usines, et les manifestants paysans brûlaient naguère des pneus usagés dans les rues et villes préfectures. La voiture, elle, est riche de symboles, que le faible, le démuni, le révolté peuvent vouloir nier. Le symbole d’une certaine richesse aussi, bien sûr. Mais également celui de la liberté de s’affirmer, de se déplacer - le besoin ou la volonté de se déplacer étant l’un des traits essentiels de notre époque. La société de consommation (et le travail qui permet la consommation) est une société de mouvements. Ce qui se manifeste par exemple au moment des fêtes.
Qui ne possède pas de voiture se sent frustré, exclu. Soit qu’il n’ait pas les moyens de s’en offrir une. Soit qu’il n’ait pas le droit de l’utiliser parce qu’il est trop jeune ou ne dispose pas du permis de conduire (obstacle que beaucoup, il est vrai, franchissent allègrement). Certains se vengent. Soit sur l’objet convoité. Soit contre celui qui en dispose et que dans la plupart des cas ils ne connaissent même pas. L’incendiaire, enfin, recherche le frisson. L’occasion d’échapper à une vie routinière et sans but. L’homme a besoin de tranquillité, mais souhaite parfois s’en échapper par la peur ou l’excès que permettent certains jeux, certains sports, le cinéma violent, les disputes, l’alcool, les attractions foraines et certaines formes de fêtes. Incendier les voitures au tout petit matin du 1er janvier, quand le jour n’a pas encore vaincu la nuit, est devenu, un rituel. Tous les rituels sont riches de sens, celui-ci n’en manque pas qui éclaire, à sa manière, notre société.
Maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu’on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonances ni les souvenirs qui se réveillent quand la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l’écho des cris et encore moins celui du silence.
l’association du sacré et du blasphème, du pur et de
e l’impur, du Père et du pire, de Dieu et de la merde.