“Le supplice du Vénérable Géronimo : Mers-el-Kébir est occupée par les Espagnols en 1505 puis Oran en 1509. Dans une opération de ravitaillement par razzia des garnisons de ces deux villes, des soldats cavaliers sont lancés à la poursuite d'assaillants arabes dans la plaine d'El Eurfa (la plaine d'Aïn-El-Turck ). Lors de cette expédition, un enfant de 4 ans est enlevé et, selon l'usage, il est vendu avec le butin récupéré lors de cette sortie. Cet enfant devient la possession de Juan Caro, vicaire général d'Oran qui le baptise dans la foi catholique sous le nom de Géronimo.
Bulletin de la Librairie Plantureux BTP-S1 (2015)
À l'age de huit ans, Géronimo s’échappe avec des prisonniers maures et retrouve ses parents. Revenant à l'Islam, il vit avec sa famille jusqu'à l'âge de 25 ans. Mais en 1559, Géronimo retourne à Oran où Juan Caro l'accueille avec joie et le réintégre dans l'Eglise. Marié avec une chrétienne d'Oran d'origine maure, Géronimo s’enrôle dans les escadrons de cavalerie qui protègent les cités espagnoles. En 1569, lors d'une expédition par la mer avec neuf de ses compagnons il est faits prisonnier par les équipages de deux brigantins turcs. Un seul soldat put s'échapper, un certain Anton de Palma. Les autres soldats sont emmenés à Alger et Geronimo, comme ses compagnons devient l’esclave du féroce Pacha El Euldj Ali surnommé le Teigneux, pirate d'origine calabraise converti à l'Islam. Six ans plus tard Cervantès l'auteur de Don Quichotte sera incarcéré dans les mêmes geôles à Alger. Géronimo est mis en demeure d'abjurer et de revenir dans la religion de ses ancêtres. Mais il refuse et devant son obstination il est condamné à être enterré vivant pour apostasie. Le 18 septembre 1569, on le place dans une caisse à pisé qui servait à faire des "parpaings" géants pour une extension des fortifications du fort Bordj Boulila de Bab El Oued. Il est recouvert de pisé et après séchage, le bloc de pisé fut intégré au mur du fort (Cf. Diego de Haedo, Topografia de Argel, 1612). Le 28 décembre 1853, l'Armée française en démolissant le Fort des 24 heures découvrit le squelette contenu dans un bloc de pisé. Ces ossements furent reconnus comme étant ceux de Geronimo. Un jeune militaire français féru de photographie en prit un cliché (ci-contre). L’ Archevêque d'Alger fait parvenir au Pape de Rome un exposé sur les circonstances extraordinaires du martyre de Géronimo et la manière dont ses restes sont découverts. Le Pape consent, le 30 mars 1854, à ce que Geronimo soit reconnu comme Vénérable en tous pays catholiques”.
n°2
Télétransmis à 10h15 le lundi 05 janvier 2015 depuis les Studios Robespierre