Dictionnaire Hermetique

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DICTIONAIHE HERMETIQUE, CONTENANT

L'EXPLICATION DES TERMES, Fables, Enigmes, Emblèmes & manières de parler des vrais Philoibphes, Accompagné

de deux

& utiles Par

aux

un

Curieux

Amateur

A

Traite^fnguliers

de

de

l'Art.

la

Science.

PARIS,

Chez L A U R E N T D ' H 0 U R Y , rue Saine J a c q u e s , d e v a n t l a Fontaine S a i n t S e v e t i n , a u S a i n t Efprit. M. Avec

D C. Privilège

X C V. du 'Roy.

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CE

P R E F A £S

MA

NI

EX.Z

D'AVERTISSEMENT. E t'avertis, Curieux Lect e u r , que tu ne dois rien attendre de mediocre ni de partagé d e la Science Hermétique. Pour ù. d e v i i e , T o u T ou R I E N , & compte là-deffiis. C e Tout eft pour fi peu de peribnnes, qu'il vaut un miracle à l'égard de celui qui le poíTede j parce que ce Tout fait un trefor fï a c h e v é , que le Maître en cet A r t voit la terre & toutes fes r i cheiîes ibus (es pieds : au - deflus de ia t ê t e , il n'y a que le feul Ema

ij

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PREFACE. pyrée

q u i fbit c a p a b l e

d'entrete-

n i r les defirs d'un h o m m e d e élévation

Au

eft

le p a r t a g e d'un

de

gueux

après

cette

contraire, le

6c d e

Rien

nombre

infini

charlatans ,

avoir defblé l a plus

qui

grande

p a r t i e d e s familles , font f o r c e z

de

fôufFrir

le violent chagrin

voir traitez avec mépris, & d'être

expofez

de

fouvent

aux rebuts &

aux

railleries les plus piquantes. Fais e n c o r e cond

rcfufer. faire

r e f l e x i o n fur l e f é -

avis q u e

je

ne

dois pas

te

Qu'il ne t'arrive jamais de

connoifîance ni de

contrac-

ter habitude avec un demi-fçavant. A

la première

vrira

la

occafîon

b o u c h e , plus

pour te iurprendre r é p o n d s lui contenter

qu'il

ou-

peut-être

qu'autrement}

fièrement,

q u e s'il v e u t

tes y e u x &

tes

mains,

p o u r v o i r à loifir, & p o u r m a n i e r d e tous cotez les productions A r t , il a t r o u v é quoi

tu

fon

de

fon

h o m m e ^ fans

n'es pas d'humeur à

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l'é-


T RE

FACE.

coûter. En effet, le feul efprit humain n'efl: pas juge compétent fur une matière fi concertée : L'on fcait auffi qu'un Chymiatre ne peut alléguer qu'une tirade de foibles r a i fonnemens, pour foûtenir un amas de termes de l'Art mal entendus, & qu'il explique fouvcnt à f a mode. Mais fi le gaillard s'apperçoit qu'il ne reufïïfTe pas avec de fi méchantes drogues, il fera en forte par fon caquet affilé , d'obtenir quelques fecretes converfations, où il ne manquera pas d'y abufer les crédules, d'y excroquer les curieux , &c d'entretenir dans la fuite avec les uns Se les autres un commerce qui ne vaudra gueres mieux que celui d'un fourbe & d'un trompeur. Le troifiéme avis qui te touche encore de plus prés que les deux •precedens -, c'eft que lorfqu'il te prendra fantaifie de lire les A u teurs, tu ne t'oublie pas de te f e r IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PREFACE.

vir d'un truchement fidèle : car comme ces Philofophes ont acquis ta c r é a n c e , les idées que tu prendrois chez eux , deviendroient à ton égard ineffaçables. O r quelle idée peut-on efperer d'un prétendu Sçavant lorfqu'on eft, allure qu'il ne nous donnera jamais ni fens litteral , ni enfeignement bien d é m ê l é ? N'eft-on pas perfùadé que ces fortes de gens ne parlent tous que par Emblèmes , par Fables & par Enigmes ? Comment donc afpirer par leurs fecours au grand O e u v r e , fi l'on fait réflexion que tous les habiles en ce métier tiennent par tradition , de ne s'expliquer jamais que de la manière la plus embaraflee ? Il eft vrai que lorfqu'on les entend difcourir (ur la matière prochaine , fur la p r é paration & fur les degrez du f e u j ce ne font que des demi- mots, que des termes tronçonnez : &. comme s'ils craignoient d'en dire trop, ou IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PREFACE.

de s'expliquer trop clairement, ces rufez Do&eurs fe mordent la langue à toutes les fyllabes, pour nous faire comprendre qu'unSage n'iroic pas plus loin. Pourquoi ces détours & pourquoi ce manège » Sans fe fatiguer â chercher des raifons, écoutous un homme entendu, auquel on ne put faire prendre le change. Ces Meffieurs, difoit-il, extrêmement jalous de leur fecret, veulent jouïr fèuls de leur gloire & dans la crainte d'avoir des rivaux, ils tiennent pour vérité confiante, qu'on ne peut goûter rien de plus tendre ni de plus délicat dans leur fortune , que de ne fouf&ir point de compagnon. Que cette conduite pourtant,Lect e u r , ne te donne point de dégoût fur ton entreprifè. Une infinité de gens mettent à la lotterie, quoique le gros lot ne fbit que pour un fèul. Jafon pendant l'épouvente ;

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P

REFACE.

d e toute la G r è c e , ne Iaifla pas d'entreprendre le voïage de la Colchide. En effet, par un je ne fçai quoi que lui fournit M e d c e , ce hardi Cavalier revint à Athènes avec la Toifon d'Or. N e defefpere donc pas du fùcccs qui peut t'arriver car dans un fiecle aufli éclairé que celui où nous v i vons , tu pourras trouver quelqu'un , qui avec moins de Poudre qu'il n'en faut pour remplir une tabatière, fera éclorre plus de millions de fin Or en trois ou quatre inftans, que le Soleil ne produira de parfaits métaux pendant la dur é e de l'Univers. Mais j e te vois dans l'étonnem e n t , ami Lecteur : J e n'ai donc garde d'étaler à tes yeux deux autres avantages infiniment de plus grand prix que l'Or dont tu es ébloui. J e me contenterai de te faire revenir à toi , pour te faire recevoir dans un efpnt calme ;

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PREFACE.

le petit Di&ionaire que je te donne. Le triple fecret y eft r é pandu. Lis & relis, & fais un bon ufage de ce Livre puifqu'il t'apprendra fans peine fi tu es véritablement dans le chemin de parvenir à la perfection du plus précieux effort de l'Art ¡k. de la Nature : c'eft-à-dire , fi tu dois t'artendre de trouver le bonheur que tu fbuhaites de poffeder ou bien, fi tu ne feras pas mieux d'éviter le malheur que tout homme fage doit redouter , en cherchant inutilement & avec de grands frais la vérité & le fecrec d'une Science qui paroît vaine aux yeux du vulgaire, & qui ne peut être développée de íes difficukez que par de vrais Philoibphes,qui ne fe rencontrent que rarement ;

}

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N O M S DES AUTEURS & des Livres donc on s'eft fervi pour cet Ouvrage. A Lartas , Albert le Grand, AlpbiMus, ¿4 pulce , A ri/leu f Arljlote Arnaud de Villeneuve t

M

t

jirteph'iHS,

Avteeme , BafiU Valentin Calia, Clanger Enclin 4 Daflin , Domrus, f

GtrlandtHi

5

î

Geher, Guillaume de Tarit

9

Hermès, Ffogelande , Ifadc HallandoU , L'Abbi Syncfìtts La Fêntaine des Amwcnx y

,

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L'PfortuUìrt, La Nouvelle Lumiere Chymi*ne La Toi fon d'Or, Za Turbe des Philofiphes , Laurent Ventura, Le Comte Trtvifan Le Cofmopo'ite, Le Grand Rofaire L'Inconnu, Lokìi des Comtet Margarita Novella , Morien , Nicol m Flamel, Pagania , Pançelfe, Philaletbe, Pie de la Mirande Polìphile , Pontanus , 'Rjafu, Richard Langloit ; splene, Roger Bacon Saint Thomm , Scala Phtlofofh. Sendìvogint, Thomat Norton Zaçha'rrt.

t

t

9

m

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Extrait

du Privilege

du

Roy.

P

A K Grâce & P r i v i l è g e du R o y , d o n n e à Saine G e r m a i n en L a y e le i . D é c e m b r e 1 6 7 1 . S i g n é , DALINCE": Il eft p e r m i s au S i e u r CHARLES ANGOT L i b r a i r e , d'imprimer plufieursTrairez curieux d e C h y m i e , compofëx par les plus fameux A u t e u r s anciens Se modernes ; fçavoir l e s L i v r e s à'Hermès, de Gtbtr , d' Arte. fhltu, de R. Lutte, d'Arnaud de Villeneuve , TriVifun, Bajile Valentin , & autres fur la m ê m e m a t i è r e , en P r o f e & en V e r s , p e n d a n t l e tems de n e u f a n n é e s ; a v e c defenfe:» à rous L i b r a i r e s & autres d'imprimer lefdits L i v r e s , i o u s l e s peines portées par L'original du p r e fent Extrait. Ledit S i e u r A N G O T a cédé fon droit de Privilège à L A U R E N T D ' H o i i & f auflï L i b r a i r e à P a r i s . Regiftré for U Livre de la des Imprimeurs & Marchands de Paris. S,g»i,D. THJERRT,

Communauté Libraires Syndic.

A c h e v é d ' i m p r i m e r pour la p r e m i è r e fois le 16. M a y 163y. DICTIONAIRE IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


DICTIONAIRE HERMETIQUE. Ebreviatìen. C e terme v i e n t du mot Abbrivicr ou Abbreger , ou bien g*gner rems qui eft l e fens l i t t é r a l . L e s P h i l o i o p h e s s'en font fèrvis lors q u ' i l s o n t dit : La Pierre ne veut point d'abbreviaùon. C ' e f t - à - d i r e , q u i i n e faut point s'ennuïer du- long t r a v a i l , 8c q u ' i l ne faut point prétendre l ' a v a n c e r par a u g m e n t a t i o n de feu , a u t r e m e n t o n g â teroit l'ouvrage. t

Abbreuver le campât ; c'eft i m b i b e r l a matière demeurée au fond de l ' O e u f P h i l c f o p h a l , par c e l l e qui eft la plus fubtile , l a q u e l l e eft m o n t é e au fommet du vaûTèau, & qui r e t o m b e d'elle m ê m e ne A. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


î AB. AC. p o u v a n t monter plus haut. L e s Sages a p p e l l e n t autrement cette O p é r a t i o n , Laver, ou Lnvemms. Ablution. L e s Fhilofôpries o n t aintî n o m m é l ' o p é r a t i o n ou c i r c u l a t i o n de la m a t i è r e , l o r s q u e de n o i r e elle p<t(ïe à la blancheur. Autrement, L a v e m e n s du Laton ou L e t o n q u ' i l faut blanchir. V o ï e z Ldton, ou Leton. Achelo'ùi. C'eft un fleuve humide : c'eft-à-dire , q u e la matière Philofophale q u i étoit un corps d u r , eft devenue l i quide. Acier des PhUofbphcf. C'eft un des t e r . m e s myflerieux de l ' A r t . C'eft cette m a . t i e r e dont on extrait le M e r c u r e Philofop h a l , l a q u e l l e ils a p p e l l e n t autrement C a . h o s . V. Cahot. Ils l'apellent encore L'eau de rofie de l'Equinoxe, &r q u e l q u e f o i s Le minflrué du monde , ou leur menflru'é. L e Cosmopolite dit dans fon E n i g m e , Quil fe trouve dans le -ventre d'Arie's; Et dans fon E p i l o g u e , Que l'eau Portique qui fe conçele dans le Soleil & la Lune , fe tire du Soleil & de la Luni •par le moi en de l'Acier des Philafophes. T o u t e s lefquelles manières de parler n e font qu'une m ê m e choie. Accointcr.Vieux

mot qui lignifie hanter

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AC. AD. ^ & Ce familiariTer a v e c . . • . d ' o ù v i e n t Accointance, familiarité. Accordance , conformité, accord. Ailif, agiflanr. Adapter, a c c o m m o d e r ; dérivé du Lai tin Adaptare. Adaptation. L ' A d a p t a t i o n des Philofophes e f t , lors q u e l a projection de l ' e lixir au b l a n c ou au r o u g e eft faite fur u n merai fondu ou réduit en forme m e r c u r i e l l e , dautant q u ' i l eft d e la m ê m e n a ture ; & pour cette raifon il c o n v i e n t o u a c o n v e n a n c e avec l'elixir : a i n f i ^ ^ ^ r * tion veut dire , c o n v e n a n c e ou fimilitude de nature En effet, q u i c o n q u e v o u d r o i t f i n e p r o j e c t i o n du blanc ou du r o u g e fur une autre m a t i è r e q u e fur une m é t a l l i q u e , il ne feroit n i or ni a r g e n t , d'autant q u ' i l n ' y a pas c o n v e n a n c e de n a t u r e . Addition de l'or Philofophal , ou foupbre citrin. C'eft l a rubification e u t e i n t u r e du M e r c u r e , l a q u e l l e ne s ' a j o u te point dans l ' œ u v r e , parce q u ' e l l e eft contenue dans le M e r c u r e ; Et n o u s entendons q u e l q u e f o i s par cettfe A d d i tion de l'or Philofophal, la projection de l'elixir fur l a matière c o n v e n a b l e l i q u é fiée ou échauffée. Adduirt,

p r o d u i r e , a l l é g u e r ; du L a A ij

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4 tin

A D . AF. Adductre,

AG.

AT.

Adulphur : c ' e f t - à - d i r e , cendre o u fable. Adminifirer, d o n n e r , fournir ; du L a Adminiflrare. tin Affermer, pour affirmer, affirmations. Afflamber Se Enflamber Inciter, enflammer. Il vient de Flambe pour F l a m m e : on dit e n c o r e Flamber ; dix L a t i n Flamm*. AffliElion de l'Artijle par les efprits ; infirmitvz, trijlcffes, & colères. C'eft-àd i r e , q u e q u a n d l'Artifte a laifié fuir ou é v a p o r e r les efprits , l'opération ne p e u t r é i i i î i r . Autr. lors q u e fes vaiiièaux font rompus par une e x c e i l i v e chaleur , & q u e par confequent les efprits font b r û lez, ;

Agafoph. C'eft une opération divifée en deux p a r t i e s , f ç i v o i r en Periminel Se Adulphur. V o ï e z à leurs lettres. Agent extérieur & intérieur. C'eft l e feu qui eft l ' A g e n t extérieur & qui e x c i r e l'intérieur , lequel eft le fouphre de l a m a t i è r e . Q u e l q u e f o i s c'eft l e M e r c u r e des Philofophes , à c a u l e q u ' i l dillbut l e s corps fans corrolion & d é t é r i o r a t i o n , & les fpiritalifê. Aigles

des Philofophes.

Par les A i g l e s ,

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les Philofophes entendent l'eau q u i aura efté aurant de fois rendue a i es g u ë ou r e ç u fiée ; de forte q u e c h a q u e fublimation du M e r c u r e Philofophal eft prife pour une A i g l e , & la fepriéme fuiric pour le Bain du R o i . U n e A i g l e , ou deux , ou trois commandent à S a t u r n e , à Jupiter Se à V e n u s : ils c o m m a n d e n t à l a L u n e d e p u i s trois jufqu a fept ; & q u a n d il y a dix A i g l e s , ils c o m m a n d e n t au S o l e i l . UAigle devt tvt le L'ion. C'eft lors q u e le M e r c u r e Philofophal difTout le S o l e i l Se la L u n e & les met en fon v e n t r e . Autt. Q u a n d l e v o l a t i l d é v o r e ou e m porte le fixe, ce q u i fe fait a u c o m m e n cement du t r a v a i l . L'Aigle étendue \ c'eft l e fel a r m o n i a c fublimé. L'Aigle rouge fixe, ou Aigle volante i c'tft le fel a r m o n i a c feulement. Terme de L'Airain dis Philofophes. l ' A r t , qui fignifie l a m ê m e chofe q u e 1 Or Philofophal, q u ' i l s appellent autrement Laron , Ôc q u e l q u e f o i s l ' o u v r a g e de la Pierre r Et q u a n d ils difênt q u e l e n t A i r a i n eft f o n d u , c'eft-à-dire q u ' i l eft parvenu au noir. L e s chofes ainfi e n t e n d u e s , il fout dire q u e l ' A i r a i n eft l t corps terreftre $ Autr. l ' o u v r a g e a u blancA

iij

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6 AL. autr. le M e r c u r e Philofophal qu'ils dilênt q u ' i l faut c u i r e ; autr. i'Elixir parfait au b l a n c o u au rouge. Albar arù : c'eft l e noir trcs-noir ; autrement le Leton qu'il faut blanchir ; ou bien c'eft la matière de la Pierre q u i c o n tient l e S o l e i l , la L u n e & l e M e r c u r e , n i d i f i c a t i o n , blanchiiïèment ou b l a n chifTage : action de b l a n c h i r . Alchymie : m o t compoie de l ' a r t i c l e A r a b e Al, & de Chypre. Aliment de la Pierre ; c'eft le feu cont i n u é : autr. l'eau la plus fubtile l a q u e l l e étoit montée au haut du vaifleau , & q u i retombe d'elle-même. : c'eft la m a t i è r e Alun des iPhilofophes des S a g e s , lors q u ' e l l e eft p a r v e n u e a u noir. Alun fubl'me : c'eft lors q u e l a P i e r r e eft a r r i v é e au blanc parfdir. Alkafor des Philofophes : c'eft l a P i e r r e parfaite au r o u g e . Alfyolîfer, ou réduire en Alcool : c'eft. à - d i r e fubtilifèr ; c o m m e lors q u ' o n p u l vérise q u e l q u e mixte jufqu'à c e q u e la poudre foit i m p a l p a b l e . O n e m p l o i e auflî c e mot pour e x p r i m e r un efprit très-pur : ainil on a p p e l l e l'efptic de v i a t e c t i f i é , A l k o o l de v i n IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


AL. A M. 7 Allégorie : terme Grec qui fignifie q u e les paroles d o i v e n t eftre e x p l i q u é e s a u trement q u e dans leur féns naturel & littéral -, c'eft-à-dire , lors q u e l ' e n d i t une chofe & q u e l'on en entend u n e autre. Alhtel ; c'eft un v a i i î è a u p r o p r e à fublimcr une m a t i è r e l i q u i d e . Almagra : c'eft le L e t o n . Amalgamer. Amalgamation : c'eft c o r roder un métal par le moïen du m é l a n g e du vif-argent ou M e r c u r e qu'on met a v e c lui. Auir. c'eft m ê l e r du M e r c u r e a v e c du métal fondu. C e t t e opération fert pour rendre le métal propre à erre é t e n du fur q u e l q u e s o u v r a g e s , ou pour l e réduire en poudre bien fubtile ; ce q u i fe fait en mettant l ' A m a l g a m e dans u n Creufet f u r i e feu: car le M e r c u r e s'en a l l a n t en l ' a i r , l a i d e l e métal en poudre i m p a l p a b l e . Sur q u o i il faut fçavoir q u e le fer &: l e c u i v r e n e s ' a m a l g a m e n t p o i n t , mais b i e n les a u t r e s m é t a u x . Amalgame d'or & d'argent : c'eft l ' u nion du M e r c u r e a v e c l e corps m é t a l l i q u e fondu de l'or Se de l'argentAme de la Pierre. Les Philofophes a p pellent ainfi ce qui eft volatil fur le feu. V. Ctrpt & Efprit. Autr. L ' A m e eft apA iiij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


S

A M. AN. p e l l é e la vertu du c o r p s & de l ' e s p r i t , e n r r a n t , pénétrant , teignant & fixant toutes chofes v o l a t i l e s . Autr. L ' a i r , à caufe q u ' e l l e eft f p i r i r u e l l e . Ame admirable : c'eft la diflôlution du parfait par le M e r c u r e Philofophal. T i r e r F Ame & l'efprit du corps : c'eft d i f î o u d r e , c a l c i n e r , teindre , b l a n c h i r , b a i g n e r , l a v e r , c o a g u l e r , & c . Et tout cela n e fignifie q u e la m ê m e c h o f e , ou l ' o p é r a t i o n de V e n u s . Amender : ce q u e lignifient ces m o t s , Za nature j ' a m e n d e en nature ; nature amende nature-, c ' e f t - à - d i r e , q u ' i l ne faut p o i n t mêler les c o r p s é t r a n g e r s ou d ' u n e a u t r e n a t u r e . parce q u ' i l s ne fe p e u v e n t unir parfaitement & j u f q u ' à l e u r i n t i m e , & qu'ils ne perfectionnent pas ; mais bien ceux qui font de même n a t u r e , c o m m e un métal parfait perfectionne l ' a u tre : Et c e qui n'aura p a s l a n a t u r e m é t a l l i q u e , n e pourra pas le perfectionner, m a i s p l u t ô t l e corrompre , ou du m o i n s l e g a r e r Se d é t é r i o r e r . Amener, p r o d u i r e : raifôns amenées, produites ou a l l é g u é e s ; il vient de mener, du verbe Latin mino. Androglnc , ou Hermaphrodite : c'eftà - d i r e , q u i a les deux fexes, mafeulin Se IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


A N. 9 f é m i n i n , unis enfemble. Androgine des Philofophes : c'eft l e m i l e Se la femelle unis dans le M e r c u r e Philofophal c ' e f t - à - d i r e , fors q u e l e s les deux fexes de m â l e & de femelle font joints en la couleur n o i r e t r è s - n o i r e , q u i eft ia putréfaction parfaite : alors l'eau eft c o n v e r t i e en terre , & les a n ciens ennemis font faits amis : car q u a n d la terre fera en air, elle fera blanche ; & lors q u ' e l l e fera devenue r o u g e , elle fera feu ; & alors la p a i x fera faire entre t o u s les élemens , ou b i e n , entre les q u a t r e q u a l i t e z , R a v o i r f r o i d , chaud fec 8C humide. ;

5

Animation. Animer, c'eft verfer u n e a m e dans un corps : autr. c'eft i n c o r p o rer l e M e r c u r e - a v e c fon efprit m é t a l l i q u e , afin de le rendre p r o p r e à r e c e v o i r l ' a m e du S o l e i l & de la L u n e , félon q u ' i l a été p r é p a r é . Animer manuellement îe Mercure. C e t t e façon de p a r l e r n e fignifie aurre chofe, qu'incorporer le Mercure avec fon efprit m é t a l l i q u e ; l a q u e l l e A n i m a tion , félon tous les Philofophes , n efl q u e verfer une a m e dans un c o r p s . Anges. Q u a n d les Philofophes p a r l e n t des A n g e s , ils e n t e n d e n t l e s n a t u r e s IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


to AN. tranfmuées en A n g e s -, c'eft-à-dire , l o r s q u ' e l l e s font faites fpirituelles S i f u b t i l c s : auffi fonr-elles a l o r s de vraies teintures. Angles. La chêfe qui a trois A n g l e s en fa fuhflance , & en « quatre en fa vertu ,& en a deux en fa matière, & en a un en fa racine ; c'eft le M e r c u r e P h i lofophal q u i contient les trois principes d e la nature , S e l , Soufre & M e r c u r e ; & de plus l a v e r t u des q u a t r e Elemens lefqnels y font c o n t e n u s -, Se dans fa m a t i è r e lie l e fixe & le volatil : Et un dans fa r a c i n e , lequel eft la m a t i è r e é l o i g n é e de la P i e r r e ; & poflede en outre t o u tes les q n a l i t e z dont nous v e n o n s d e parler. Anneau du fouverain lien. C'eft l e M e r c u r e P h i l o f o p h a l dans l e q u e l le S o leil & la L u n e des S a g e s font c o m p r i s , unis 5e m a r i e z . Anneau d'or couvert d'argent. C'eft l a P i e r r e des Philofophes qui en ion p r o fond eft m â l e & o r , & en fon manifefte ou extérieur eft a r g e n t ou femelle : ce q u i s'entend en fon c o m m e n c e m e n t , Se non pas quand elle eft parfaite au rouge car quand e l l e eft parfaite au rouge , la. blancheur de l'argent eft alors cachée fous l a c o u l e u r de l'or. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


AP. AR. H Appoftion. L e s Philofophes difcnc qu'il faut c o m m e n c e r par X appoftion du Afcrcure citrin rouge pour pafier de la couleur blanche a 11 rouge. C'eft une façon de parler des Sages ; & l a v é r i t é eft q u ' o n n ' y met a u c u n e c h o f e , d'autant q u e la m a r i e ; e contient en foi tout c e q u i lui eft neceflàire : mais on cuit feulement l a matière en augmentant l e feu lors qu'il eft neceffaire. Par cette f a ç o n de p a r l e r , ceux - l à fe trompent q u i croient q u ' i l faut mettre r é e l l e m e n t un M e r c u r e de couleur c i t r i u e r o u g e . T

Appareiller , Apprêter ; Appareille^' A p p r ê t e z : il vient d ' A p p a r e i l . Arbre det Philofophes. L e grand A r b r e des Philofophes eft leur M e r c u r e , q u i eft leur t e i n t u r e , leur principe & leur racine ; & q u e l q u e f o i s c'eft l ' o u v r a g e de l a Pierre. V . Pluie d'or. Arche: : c'eft le Y u l c a i n , ou l a chaleur de l a t e r r e . Arena : c'eft la rerre noire du noir très-noir q u ' i l faut b l a n c h i r , a u t r e m e n t dite l e l e t o n . C'eft e n c o r e , l e c o r p s pur Se net. Argent des Philofophes : c'eft l a m a t r i c e p r o p r e à r e c e v o i r le fperme & la teint u r e du S o l e i l . Philalete l'appelle 1 e r IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


tí A R. b l a n c q u i eft plus crud , Se qui eft l a fèm e n c e féminine dans l a q u e l l e l'or m e u r t , a u t r e m e n t appelle le laton ronge , qui y j e t t e la fienne pour produire l ' h e r m a p h r o d i t e des S a g e s . En un mot , c'eft l e M e r c u r e des Philofophes ; & q u e l q u e fois ils e n t e n d e n t par leur a r g e n t , l ' o u v r a g e de la P i e r r e Philofophaîe.

Argent vif des Philofaphrs. Nous avons dit c i - d e d u s q u e c'eft le M e r c u r e des Philofophes q u ' i l s vouloient cacher : Q u e l q u e s - u n s l'ont a p p e l l e fimplement leur argent ; mais d'autres plus hardis Se plus ouverts parmi les m o d e r n e s , le n o m m e n t leur a r g e n t v i f , parce qu'il eft v i v a n t : car le v i f argent eft bien différent de l u i , puis q u e c'eft le commun. Or q u a n d on dit argent v i f , c'eft c o m m e fi on d i foit argent v i v a n t ou v i v i f i é , l e q u e l a r gent v i f eft la r a c i n e des métaux : Se la raifon pour l a q u e l l e les Sages l'appellent q u e l q u e f o i s ainfi , c'eft à caufe q u e pac fa c o u l e u r , par fa v e r t u Se par fes p r o p r i e t e z il eft femblable au M e r c u r e m i nerai ; car il eft b l a n c , tranfparant ou clair , froid , humide , v o l a t i l Si coagul a b l e . Autr. efprit volatil , qui eft l a L u n e au r e g a r d du S o l e i l . Autr. l'hu». nudité r a d i c a l e de l a P i e r r e . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


A R. IJ C u i r e l'Argent ou l'Argent vif des Philofophes : c'eft-à-dire , cuire le M e r cure Philofophal : o u , cuire l ' o u v r a g e au blanc pour aller au r o u g e . L'Argent -vif des 'I hllofophes exhalé : c'eft ainfî q u e les S a g e s appellent l ' o u v r a g e de h Pierre , lors q u ' i l n ' y a plus de n o i r c e u r . Arguer, a r g u m e n t e r , raifonner j du mot latin Arguere. Arvus. V . Tatx d'Argus. Arïès , eft l'un des douze S i g n e s du Z o d i a q u e , q u e nous a p p e l i o n s le Bélier ou Mouton. L e Soleil entrant dans ce S i g n e vers l e 10. du mois de M a i s fait l'Equinoxe du P r i n t e m s . Ventre on Maifon d'Arles eft un des termes miftetieux de l ' A r t . Arop : c'eft la m a t i è r e dont on fait l a Pierre : ou bien , c'eft la matière dont on fait le m a g i l l e r e , l a q u e l l e ne contient q u ' u n e feule chofe. Arfe, brûlé : il vient du l a t i n Arftu. Arfenic des Philofophes : c'eft l e M e r cure des S a g e s : autr. la matière de l a quelle on tire le M e r c u r e Philofophal : autr. la matière des H e r m é t i q u e s l o r s q u ' e l l e eft v e n u e au noir : autr. le (ouf l i r e ou femence mafculine &c a g e n i e . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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A R.

A S. A T .

Q u e l q u e s - u n s entendent par ce nom le fel qui eft l e lien du S o u p h r e & du M e r c u r e , & qui font tous trois les p r i n c i pes de l a nature & de tous l e s m i x t e s . Arfenic des Thïhfophcs non ment ou incombuftible • c'eft la Pierre des H e r m é t i q u e s p a t f a i t e au b l a n c . Aruncula major : c'eft la m a t i è r e de la P i e r r e des Sages. AJfation. L e s Philofophes a p p e l l e n t AJfation , la couleur n o i r e ou putréfact i o n de la m a t i è r e de la p i e r r e : Ils lui d o n n e n t encore divers n o m s . V . Sublimation, A tant : A n c i e n t e r m e q u i v e u t d i r e , ds forte cjue. Athatanthr. S o u s la Fable d ' A t h a l a n t e les A n c i e n s ont c a c h é n ô t r e Eau m e r c u r i a l e , ifnelle & f u g i t i v e , de l a q u e l l e le c o u r s eft arrêté par les pommes d'or j e t tées par H y p o m e n e , q u i font les fouphres fixans èV c o a g u l a n s . Athanor: c'eft le fourneau des P h i l o fophes , plus p r o p r e pour leur o u v r a g e q u e tout autre ; c'eft p o u r q u o i par e x c e l l e n c e on l ' a p p e l l e le fenrnenu des Pbilofaphes, ou le fourneau philofepkicjlte. Ce m o t d''Athanor eft tiré de l ' A r a b e , 8c fignifie une tour dans l a q u e l l e l'on met IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


AT. AU. AY. AZ. ry 3u charbon pour entretenir un feu c o n tinuel clans un fourneau q u i y eft j o i n t : il vient aufii du mot g r e c à-sâm-nt, immortel. Atrop : c'eft un terme Arabe q u i figniPhilofophes. fie plomb. V- le Plomb des Attrcmpance d'silphid'uts : c'eft le M e r c u r e Philofophal , parce q u ' i l contient en foy les q u a t r e elemens t e m p é r e z ou p;êcs de le d e v e n i r . Atténuer, m e t t r e en poudre. M a t i è r e ou fiibftance atténuée : c'eft-à d i r e , d é g a g é e de toute terreftreïté , ou autrement iubtilifée. C e q u i fe dit encore d'une m a tière réduite en poudre fubtile. Aublns , blancs d'oeufs : du latin Albwn. Augimnt , a u g m e n t a t i o n : du latin Autjrnenturn. L" Automne des Philofophes, ou le tems des moiflons : ccft lors q u e leur o u v r a g e eft entièrement a c c o m p l i . Aymant, eft un t e r m e miflerienx de l'Arr. Le Cofmopolltt Si Phllalethe s'en font fervi=. Aymant des Philofophes : c'eft la m a tière de l a q u e l l e on tire ou on extrait le M e r c u r e PhilofophaJ. A^inaban : c'elt à - d u c , les fece» q u i IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ti A Z. B A. font rejettées c o m m e un vomiffement, q u i eft l'impur feparé du pur d e la m a tière. A^at : c'en; l e c o m m e n c e m e n t &: la fin : autr. les q u a t r e elemens- Le M e r Cure Philofophal eft ainll appelle , p a r c e q u ' i l fufrir feul ; & a i n l i eft le c o m m e n c e m e n t tk la fin de l ' o u v r a g e , d ' a u t a n t q u ' i l contient tout c e qui l u y eft neceffaire. Az.ot blanchijfant le leton : c'eft le M e i c u r e P h i l o f o p h a l , P U l'argent v i f des Sages : e.utr. le c o m p ô i quand il eft a r r i v é à la n o i r c e u r . AJot & !f feu tefufifem : c'eft à - d i r e , q u e le feu & l ' a z o t , q;ii eft la m a t i è r e pi-epaiée, ou le M e r c u r e Philofophal bien p u r g é , fuSifent à l ' A r t i i t e , n ' a ï a n t b e foin q u e d e cela pour conduire l ' o u v r a g e ou l ' œ u v r e des Philofophes à fa dernière perfection.

B. Ailler, vieux mot q u i lignifie d o n ner : il eft e n ufage a u P a l a i s . Bain marin. Il fe fait dans un c h a u deron ou un autre vaiffeau , l e q u e l eft d'ordinaire une cucurbite ou courge de verre, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


B A. 17 verre , de terre ou de r u i v r e , où l'on met q u e l q u e chofe pour diftiller ou pour d i gérer. O n l'appelle Bain M a i i n , p a r c e que le vailTeau que l'on met dedans , y baigne c o m m e dans une mer. Q u e l q u e s uns l'appellent Bain M a r i e , voulant dire qu'il a été inventé par M a r i e la P i o p h e teffe ; mais vrai femblablement le mot Marie a été c o r r o m p u & pris pour M*'in. Bain Marie des Philofopbei : c'eft l e fourneau Philofophal , & non celui des Chimiftcs & Diftillateurs : autr. le M e r cure Philofophal dans l e q u e l l e R o i 6k la R e i n e fe baignent. Ce que les Thi'ofophcs appellent Bain c'eft une m a t i è r e réduite en forme l i q u i d e ou d'eau ; c o m m e quand on veut faire projection fur un métal , il faut q u ' i l foit fondu : 5c c'eft c e q u i s'ap*p e l l e Bain , ou réduction en forme mer» c u r i e l l c , o ù l e R o i & la R e i n e fe b a i g n e n t , ( qui font le S o l e i l & l a L u n e parce q u ' i l eft une eau l i q u i d e . Le Baigner des Pbilofophes , c'eft q u e l quefois cuire la nature jufqu'à ce q u ' e l l e foir parfaite : autr. c'eft lors q u e l e s c i r culations fe font dans l'oeuf ; les P h i l o l o phes diffnt q u e le R o i & l a R e i n e fe

B IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


i8 В A . В E. b a i g n e n t d a n s l a fontaine , d'autant q u ' i l s y font n a t u r e l l e m e n t contenus : Autr,Ce d i r e eft pour le rems a u q u e l fe fait l a d i f t i l l a t i o n du M e r c u r e Philofophal. Bafilic des Fhilofophes : c'eft la P i e r r e au blanc ou au r o u g e p a r f a i t , q u i de (a vue' tue le M e r c u r e ; c'eft-à-dire projette fur le M e r c u r e , l e t u e , l ' a r r ê t e 8c l e fixe , 8c a g i t de la m ê m e m a n i è r e q u e l e bafilic qui tue de fa v u e l'objet a u q u e l il s ' a t t a c h î : &c c'eft parier par fimilitude , comparaifbn ou c o n v e n a n c e . Q u a n d les efprits font battus ils s ' é v a n o i i i u e n t facilement : c'eft-à-dire , é l e vez & fortement pouffez par l e feu. Baume univtrfd de la nature : c'eft Télixir parfait au blanc ou au rouge , q u i font des m e r v e i l l e s ou chofes furprenantes dans l e s trois règnes de l a n a t u r e , v é g é t a l , m i n e r a i & a n i m a l : j e veux d i r e q u i l e s perfectionnent 8c en font u n e m é d e c i n e rare 8c peu c o n n u e , Bembil : c'eft l e M e r c u r e Philofophal & quelquefois l ' o u v r a g e de la Pierre d e s S a g e s j 8c Us prennent fouvent l ' u n p o u r l'autre. Benibel : c'eft le M e r c u r e h e r m é t i q u e qu'iL faut c u i r e . La Bête vtnimiufe des Sages , & leur IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


B L.

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ferpent ; c'eft l a P i e r r e P h i l o f o p h a l e lors qu'elle eft f u b l i m é e : & c e , par fimilitude-, d'autant q u e c o m m e l e ferpent fe glifte infenfiblement & par fon venin tue , d e m ê m e la Pierre étant parfaite e n t r e 8c pénètre le métal imparfait 8c le tue : c'eft à - d i r e , luy ôte fon p r e m i e r être imparfait & fa v o l a t i l i t é 8i le teint Se fixe au blanc ou a u ronge parfait. V . Serpent. t

Blanche fumée , blanc efprit , & ame admirable : c'eft la diffolution du parfait par le M e r c u r e Philofophal. Autr.c'ell le M e r c u r e des Sages lui- m ê m e , parce q u ' i l monte c o m m e une fumée & reilemble à du l a i t . Blancheur des Philofophes. La Blancheur eft dite par les Philofophes 7//> & refurreElian ; 8c l a n o i r c e u r , mort. La blancheur t é m o i g n e q u e l e s é l e m e n s p r e c e d e n s , fçavoir l'eau Se la t e r r e . font ftits clemens de l'air reprefentez par l a dite blancheur ; Se lors q u ' e l l e p a r o î t , c'eft en ce moment q u e fe fait l ' u n i o n du fouphre 8c du M e r c u r e , du m â l e & de l a f e m e l l e , du fixe 8c du v o l a t i l : & quand l a P i e r r e eft au b l a n c parfait, a l o r s le fixe a lurmonté l a nature du v o l a t i l , & il n ' y a plus d'humide fuperflu. 3

Bij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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BL. BO. DR. Lit Blancheur Capillaire de N . Flamel : c'eft lors q u e le r é g i m e de J u p i t e r eft a c h e v é , & q u ' i l paroîr de petits filamens b l a n c s comme des c h e v e u x . Le Blanchir des Philoftphes : c'eft c u i r e la nature j u f q u ' à ce q u ' e l l e (bit p a r f a i t e . Le Bois de vie: c'eft le M e r c u r e P h i l o fophal, q u e j ' a i dit c i - d e v a n t être le g r a n d a r b r e des Sages , & l e q u e l étant v i v a n t donne la v i e aux fubftanccs ou c o r p s morts. Le Boiteux : c'eft le V u l c a i n , a u t r e m e n t la chaleur de la t e r r e , q u e Pttracelfe appelle l ' A r c h é e . Boritis. L e s Philofophes appellent d e ce nom leur M e r c u r e , lors q u ' i l eft p a r v e nu au noir t r e s - n o i r & q u ' i l eft épaifïï : Autr. le leton q u ' i l faut b l a n c h i r . Boue ou Limon : c'eft lors q u e la m a tière eft d e v e n u e c o m m e de l a poix fondue , 5c enfuite devient t r e s - n o i r e . Brajfcr; c'eft à - d i r e , a g i t e r . Bref, Brièveté. L ' O e u v r e n e veur point de Brièveté i c ' e f t - à - d i r e , qu'on ne doit point s ' e n nuïer de la longueur du tems , ni p r é c i piter ou prétendre a v a n c e r l ' O e u v r e par l'augmentation du feu, ( fi ce n'eft lors q u ' e l l e fera necelïaire ) a u t r e m e n t on g â IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


B R . C Aii teroit tout ; d'autant q u e c'eft p l u t ô t l a nature qui agit en l ' O e u v r e que l e feu e x t e r n e , qu'on ne doit emploiet que pour mettre celui d e l à nature en m o u v e m e n t , & doit au. contraire être très - doux Se léger. Bro'ier, eft quelquefois cuire la nature j u f q u ' à ce q u ' e l l e foit parfaite. Brûler, en L a t i n uiffare.c'tft c u i r e la m a t i è r e , la calciner , f u b l i m e r , & un nombre infini de noms q u e vous t r o u v e rez en ce L i v r e . C. y-i Admic : c'eft la matière é t r a n g è r e . Cahos & tombeau dont l'efprit doit fertir: c'eft lors q u e l a matière eft d e v e nue c o m m e de l a poix fondue 5c t r è s noire ; parce qu'alors les élemens Se les principes de l a nature y font contenus confufement. L e Cahos eft encore l a m a t i è r e de l a q u e l l e on extrait le M e r c u r e Philofophal : Se q u e l q u e f o i s l e s S a g e s l ' a p p e l l e n t leur L u n e . Calcir.ation. C A L C I N E R : c'eft rendre une chofe f o l i d e , c o m m e eft une p i e r r e ou un m é t a l , en poudre & en m e n u e s p a r t i e s , qui fc dcfuriiitent p a r l a p r i v a IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ii C A. n o n de l'humidité qui unit ces p a r t i e s , & n'en fait qu'un c o r p s : & cette p r i v a tion fe fait par l'action du feu , ou des eaux fortes. La Calcinatien ou folution des Philo/hpbes : c'eft l o r s q u e la noirceur paroîc & q u e la m a t i r r e fe c a l c i n e : Autr. C'eft lors q u e la putréfaction & corruption de la matière le fait ; ce q u i a r r i v e par c i r culation & a b l u t i o n , q u e l ' o n pouffe p a t l a continuation du feu. L a Calcination eft la purgarion de l a P i e r r e . L e figne de la parfaite C a l c i n a t i o n eft la c o n g é l a t i o n du M e r c u r e , Se l a c o n g é l a t i o n eft u n e fixation des efprits, Autr. c'eft c u i r e l a m a t i è r e ou la nature j u f q u ' à ce q u ' e l l e foit en fa perfection , ce qui fe fait par l a c o n t i n u a t i o n du feu. V. Lavemens , Sublimatien. L e Vaiffeau Calcinatoire, ou bien dans l e q u e l fe fait l a C a l c i n a t i o n de la P i e r r e ; c'eft l ' O e u f P h i l o f o p h a l , ou l e Fourneau des PhiloTophes : car les S a g e s pour c a c h e r leur inrention , difent q u e l q u e f o i s l'un pour l'autre. Calciner le Tartre par le vin : c'eft-àdire par l ' e a u - d e - v i e extraite du v i n . CaliditJ, chaleur j du l a t i n Caliditas. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


CA. CE. Cambar. Les Philofophes a p p e l l e n t a i r i ï leur matière , lors q u ' e l l e eft parvenue au noir t r c s - n o i r Se q u ' e l l e eft épaiffie. Capillaire, reffémblant à des cheveux ; Capillaris. du latin Carfufle. Voïez , Corfufic. Cémenter : c'eft une manière de p u r i fier l'or , elle fe fait en ftratifiant c e métal avec une pâte dure compofée d'une partie de fel a r m o n i a c , deux parties de fel commun Se q u a t r e parties de bol oude b r i q u e s en poudre , le tout a ï a n t é t é malaxé a v e c une q u a n t i t é fuffifante d ' u rine. Cendres. N e meprifez pas la Cendre r car en icelle eft le diadème de nôtre R o i Se l'argent vif. C'eft la n o i r c e u r , le leton , le plomb des Philofophes ; dans l a q u e l l e cendre eft l e R o i , q u i avec l e tems fortira de ce fepulcre & de ces t e nebres , Se r é g n e r a a v e c puiflance fur tous les ordres de la r a t u r e . Autr. C'eft lors q u e la matière eft réduite en poudre & q u ' e l l e eft c a l c i n é e : a l o r s il n ' y a. plus de noirceur , d'autant q u ' i l n ' y a plus d'humide fuperflu. Ceration. Les Philofophes a p p e l l e n t ainfi l e p a i l a g e de l a couleur noire à l a IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


H C L .CHb l a n c h e , q u ' i l s nomment autrement a b l u t i o n ou l a v e m e n s : Autr. c'ell l ' i m b i b i t i o n qui fe fait par la c i r c u l a t i o n . Cercle. O n lit C e r c l e c a p i l l a i r e d a m Flamel. Le premier Cercle des Philofophes, c'eft le premier o u v r a g e ou la p r e m i è r e o p é r a tion pour faire la Pierre : Autr. l ' a n i m a Animation. tion du M e r c u r e . V . La. Chaleur du Soleil des Philofophes .* c'eft celle du feu de l a m p e qui ?fi é g a l e . Chameaux : c'eft l ' o u v r a g e P h i l o f o phique. Changer les natures. V. Nature. Changer les efpeces des métaux en autre nature. Les v r a i s Philofophes n ' o n t j a mais entendu changer les métaux en airt t e nature ; ce qu'Ariflott a dit être i m poffible s'ils n'étoienc premièrement r é duits en leur p r e m i è r e matière : mais ils ont entendu par c e m o t de changer, les perfectionner p a r arr ; c'eft-à dire . a m é liorer par l e fecours q u e vous- donnez à la nature par l ' a r g e n t v i f , Se n o n p a s p a r l e v i f a r g e n t . C'eft p o u r q u o i ceux qui parlent de ce c h a n g e m e n t entendent mal les P h i l o f o p h e s , parce qu'il s n e pre* tendent pas les faire paiïèr de la n a t u r e m é t a l l i q u e à une a u t r e efpece Se n a t u r e . Le Cha~ IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


C H . íj Le Chapelet vegetable : c'eft un raiiîn dont les g r a i n s rellemblent à ceux d e s Chapelets. Le Chariot ¿c Phaëton : c'eft l'eau m e r c u r i a l e a n t i m o n i a l e : nu bien,c'eft l e M e r c a r e Philofophal ainfï n o m m é . La Cbartre des Philofophes : c'eft-àdire , la prifon des S a g e s , q u i eft le f o u r neau Philofophal : autr. l'oeuf Philofophal qui contient l a r m t i e r e , qu'on pourroit à bon droit n o m m e r le cachot. Cheuielet un peu chaud , d i m i n u t i f de Chaud. La Chaux vive des Philofophes : c'eft du M e r c u r e Philofophal &c du fouphre de metal a m a l g a m e z enfemble. Le Chef-d'œuvre de la nature £r de l'art : c'eft l'or Philofophal ; c ' e f t - à » dire , l ' e l i x i r parfait a u r o u g e . La chofe qui a le chef rouge , les pieds blancs & les yeux noirs, eft tout le maglftere. C'eft l ' o u v r a g e parfait de la P i e r r e , o ù ces trois couleurs font les p r i n cipales & celles q u i durent plus l o n g rems ; l a n o i r e eft la p r e m i è r e , la b l a n che la f é c o n d e , & l a r o u g e eft la d e r nière. Vêtir la Chemife aXurèe \ c'eft à d i r e , faire p r o j e c t i o n fur une m a t i è r e m e t a L C IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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CH.

C I.

ique fondue ou en fufion. Le Chêne creux contre lequel Cadmut perça le ferpent avec fa lance. C'eft l o r s q u e l'opération de l a P i e r r e fe fait j le feu eft la l a n c e , l ' œ u f eft dans de la c e n dre de C h ê n e : C'eft p o u r q u o i ils l ' a p p e l l e n t C h ê n e creux ; l e ferpent eft l e M e r c u r e , & l'Arrifte eft C a d m u s . Chibric des Arabes : c'eft l'huile r a d i cale & p h i l o f o p h i q u e du f o u p h r e , Chien d'Arménie: c'eft l e i o u p h r e . a p iellé autrement lion , dragon fans a i l e s , ^ e r m e mafeulin ou m â l e . Chienne de Corafccne : c'eft le M e r c u r e , Iragon a î l é ou fperme féminin , f e m e l l e . Cibaiions , ou Lotions : c'eft la même hofe. V . Lotions. Ciboule : c'eft un v a i i ï è a u de v e r r e .infi n o m m é . : c'eft l'or , Le Ciel des Thllofophes %C q u e l q u e f o i s le t a t t i e des Philofophes : >u bien encore , c'eft le M e r c u r e p r é paré q u i réduit l e s métaux en la n a t u r e , en vivifiant leur M e r c u r e m o r t i f i é , & en feparant d'avec lui l'agent extérieur q u i eft fon fouphre v i t r i o l é : autr. c'eft l e fouphre q u ' i l s appellent ciel en terre , mâle & femelle , même terre £< eau : ttttr. le M e r c u r e philofophal. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


CI.

C L .

1

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Circulant, environnant j du l a t i n circueo ou circumeo. Circulation. C I R C U L E S . , tourner en c e r c l e ou en rond -, du latin circula. Circulation : c'eft une operation par l a q u e l l e on fait c i r c u l e r u n e liqueur ou effence dans un vaiffeau bien bouché , ou dans deux vaiffeaux q u i fe tiennent ou q u i entrent l'un dans l'autre ; ce q u i fe fait p a r l e m o ï e n de l a c h a l e u r , ou dans le fumier de c h e v a l échaufé de l u i m ê m e , ou dans le Bain M a r i n : autr* c'eft un m o u v e m e n t q u ' o n d o n n e aux l i q u e u r s dans un vaiffeau de rencontre , ou bien qui eft fcellé h e r m é t i q u e m e n t , en excitant par le m o ï e n du feu les v a peurs à monter Se à defeendre. C e t t e operation fe fait pour fubtilifer les l i q u e u r s , & pour ouvrir q u e l q u e corps dur qu'on y à m ê l é . La Circulation de la roué philafophîe/ut : c'eft recommencer les operations qui ont déjà été faites , a p r è s a v o i r fait les imbibitions qui diflblvent l a m a t i è r e ; Si c'eft le droit c h e m i n des m u l t i p l i c a tions de la P i e r r e . Clarté. A p r è s ténèbres vous a u r e z clarté. O n entend par ce mot ténèbres , la n o i r c e u r qui p a r o î t a p r è s q u a r a n t e C ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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CL. CO. deux jours de travail au plus tard j & a p r è s cette couleur vient la b l a n c h e u r , clarté. q u e les Philofophes appellent Clef. L a putréfaction qui fe fait q u a n d l a couleur n o i r e p a t o î t , eft u n e des clefs de l ' œ u v r e : car fi elle n e p a r o î t au plus t a r d après q u a r a n t e - d e u x j o u r s de trav a i l , il eft certain q u e v ô t r e o u v r a g e ne vaut rien. En effet, c'eft l e vrai, principe & comme l'affurance c e r t a i n e q u e l a chaleur due & p r o p o r t i o n n é e à l a corruption lui a été adminiftrée ; & c'eft l a première partie de l ' o u v r a g e p h i l o fophal. Clerc , SçavantC l i b a i n c j i t e m e n t : c'eft à - d i r e , félon la p r o p o r t i o n du fourneau ; du mot g r e c x^iSae.tt, q u i lignifie un four. Clouer : c'eft a - d i r e , fermer ou c l o r e afin q u e je leur cloue la bouche Tre. •vifan : pour q u e je leur ferme ; II v i e n t de c l o r e . Coagulation : c'eft la réduction que l'on fait d'une chofc coulante ÔC fluide dans une fubftance folide , par la p r i v a t i o n de fon eau , ainfi que l'a défini Geber dans fa S o m m e . T e l l e eft la c o a g u l a t i o n du lait. ;

t

Coaguli,

prefure

; c'eft

ce q u i fait

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C O. 23 cailler l e lait : du latin coagulum. coagulare. Coaguler , c a i l l e r ; du latin Le coaguler des Chymiftes , c'eft d o n ner une confiftance aux chofes liquides , en fvtifànt confumer une partie de leur h u m i d i t é fur l e feu , ou bien en m ê l a n t enfcmble des l i q u e u r s de différente n a ture. Le coaguler des Pbilofophes, c'eft c u i r e la nature j u f q u ' à ce q u ' e l l e a i t a c q u i s fa dernière perfection. Le vaiffeau coagulât oire ou de coagulation des Philofophes : c'eft l'oeuf P h i l o f o phal ou l a c o a g u l a t i o n de la P i e r r e fe fait par la c o c t i o n . Cohober : c'eft re'iterer l a diftillation d'une m ê m e l i q u e u r , l ' a ï a n t reverfée fur la m a t i è r e reftéc dans l e vaiffeau. C e t t e o p é r a t i o n fe fait pour o u v r i r les corps & volatilifer les efprits ; & le cohober des Philofophes fe fait de lui m ê m e , p a r la n a t u r e , fans o u v r a g e de m a i n s . Colère. Par ce m o t les Philofophes e n tendent l e trop de feu q u i b r û l e & g â t e tout l ' o u v r a g e , &c qui fait rompre les vaiileaux par la v i o l e n c e qui eft faite aux: efprits. Colllger , r e c u e i l l i r , ramafier j du l a tin CeÙigere, C iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


c o Combuflim , b r û l e m e n t , action du feu qHi b r û l e ; du l a t i n Combuftio. des Philofophes : c'eftCommandement à - d i t e , o r d o n n a n c e , i n j o n c t i o n , ou confeil. Commixtion > Q u e l q u e s Philofophes a p p e l l e n t c o m m i x t i o n lors q u e l a c o u leur noire p a r o î t , 6c que l a p u t r é f a c tion ou corruption de l a m a t i è r e fe fait-, c'eft-à d i r e , du M e r c u r e Philofophal qui contient l e fixe 5c le v o l a t i l , le m â l e & la femelle q u ' i l s difent alors fe j o i n dre : autr, ils l ' a p p e l l e n t l e m a r i a g e Philofophique. i o

Compar ou Compagnon. C e t t e f.içen d e parler des S a g e s , eft u n e diftinction fècrete par l a q u e l l e nous a p p r e n o n s q u e l e M e r c u r e Philofophal t r a v a i l l e feul dans l ' o p é r a t i o n , j u f q u ' à ce q u e l e n o i r très-noir & reiplendiffant apparoiffe j l e S o l e i l q u i eft ce compar ne parole p o i n t , mais il c o m m e n c e d ' a g i r . Ils a p p e l l e n t e n c o r e compar le fixe q u i a été v o l a t i l i l e par la partie v o l a t i l e , & tous deux fe fixent en la couleur b l a n c h e . Ils a p p e l l e n t encore q u e l q u e f o i s de ce nom , l e fouphre qui eft l e compagnon du M e r cure. Compiler,

ramafler , arnafler dans

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un


C O. JI tas , entaffer , p i l e r j du l a t i n compilare. Complexion : c'eft lors q u e l a m a t i è r e eft devenue r r e s - n o i r e , Se q u e les n a t u res fe mêlent parfairement Se e t i e n n c n t les q u a l i t e z les unes des a u t r e s . La Compofition naturelle Se la T>ecompofition ; c'eft un o u v r a g e de la nature , qui eft un a i ï è m b l a g e des parties ou u n i o n des unes a v e c les autres - Se la d e c o m pofkion, q u i eft le c o n t r a i r e , eft un o u v r a g e de l ' A r t , c'eft une divifion d e s parties. r

y

La Compofition des Yh'dofophu n'efl pas de plusieurs chofes , e l l e n'eft p o i n t o u v r a g e m a n u e l , mais feulement un c h a n gemenr de n a t u r e , parce q u e l a n a t u r e fe d i i ï b u t , fe fublime , fe b l a n c h i t , ôcc. d ' e l l e - m ê m e , par fa feule v e r t u . Compàt des Philofophes. Les Philofophes a p p e l l e n t leur m a t i è r e notre Cornpot , lors q u ' e l l e eft d e v e r w ë n o i r e , d'autant q u ' e l l e contient leur Soleil & l e u r L u n e Se l e s q u a t r e Eleinens. Concaves , concavitez. Concéder, a c c o r d e r ; d j l a t i n Concedere. ConfeUion, compofition du l a t i n Cottfellio. C ii }

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3

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c o . La Congélation & la folution du corps & de l'efprit fe font en m ê m e - t e m s . des Chymifles : c'eft laiffèr Le Congeler figer ou p r e n d r e confiftance p a r le froid à q u e l q u e m a t i è r e qu'on a v o i r a u p a r a v a n t mife en fufion ; c o m m e lots q u ' a p r é s a v o i r fait fondre par l e feu un m é tal dans un c r e u f é t j O n le laiffe refroidir ; ou bien lors q u ' o n laiffe refroidir de l a c i r e , de l a graiffè ou du beurre : C e t t e c o n g é l a t i o n elt c h y m i q u e , m a i s n o n pas p h i l o f o p h i q u e . Le Congeler des Sages. La Congélation des S a g e s eft p r o p r e m e n t un e n d u r c i f l e m e n t des chofès molles Se une fixation des efprits v o l a t i l s ; & c'eft ce q u e v e u t dire Hermès, q u e fa force eft e n t i è r e fi elle eft e n c o r e réduite en terre , d'autant q u e tout l e magiftere ne confifte q u ' à f a i r e u n e v r a i e folution Se une p a r f a i t e (congélation. Congeler , teindre & fixer , font t r o i s chofes q u i fe font par une m ê m e o p é r a tion , & non par diverfes , ni en d i v e r s tems , ni en divers vaiffeaux , non plus q u ' a v e c plufienrs d r o g u e s , c o m m e c r o i e n t les i g n o r a u s : antr. c'eft réduire ou c o n vertir en terre. V. l'article c i - a p r è s . Congrégation , aflèmblée , focieté , du IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


C O .

3J

latin Congregatio. les ehmens : c'eft difToudre Convertir & congeler , faire le fixe v o l a t i l Se l e volatil fixe , l'eau t e r r e , l a terre air , Se l'air feu , ce q u i i è fait fuccefiïvement dans l'opération ou travail de l a Pierre : d ' o ù il eft évident q u e la feparation ou la converfîon des elemens n'eft pas v u l g a i r e , mais p h i l o f o p h i q u e . V . Changer la nature, ConjonElion ou Conception. C r i a fe fait lors q u e la n o i r c e u r paroît , Se que dans la putréfaction les natures fe m ê l e n t p a r faitement , en fotre q u ' e l l e s tiennent l e s unes des autres ; c'elt en ce tems q u e ce fait la c o n c e p t i o n du jeune R o i . Contrition Fhilofophale : c'eft-à-dire , r u p t u r e ou rompre ; c e q u i fe fait n o n pas avec l e s mains , m a i s a v e c le feu. Coopérer, t r a v a i l l e r conjointement a v e c q u e l q u ' u n ; du l a t i n Cooperan. Coopération , l'action ou t r a v a i l qui fe frit conjointement a v e c un a u t r e ; du latin Coopcratio, Copulation . c'eft l ' a c t i o n par l a q u e l l e le m â l e s ' a c c o u p l e a v e c l a femelle. Corail rouge : c'eft l'ouvrage de l a Fierre au r o u g e , ou la Pierre parfaite a u rouge. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


H

c o . Corb'ins : c'eft l ' o u v r a g e philofbphique. Corbeau. Q u e veur dire la tête du Cor. beau qui eft l e p r e u f e , l a q u e l l e il faut defcendre fept fois comme N a a m a n , dans l e F l e u v e du J o u r d a i n , p o u r l a guérir î C e font les i m b i b i r i o n s ou l a v e m e n s de l a P i e r r e , q u i fe font par la c o n t i n u a t i o n du feu ; les diftillations & cohobations de l a m a t i è r e la plus'fubtile q u i retombe fur la plus noire , l a plus terreftre & la plus épaiiïe reftée au fond du v a i f f e a u , c'eft-à dire d e l ' œ u f philofophique. : c'eft la richeffe La Corne d'Amalthcc ôc a b o n d a n c e des b i f n s , lors qu'on eft p a r v e n u au blanc parfait. Corps. Les Philofophes appellent C o r p s , n o n - f e u l e m e n t ce q u i a les t r o i s d i m e n f i o n s , l a r g e u r , longueur & p r o fondeur , mais encore tout ce q u i p e u r foûtenir le feu , ce q u ' i l s n o m m e n t a u t r e m e n t fixe ; c o m m e ils appellent A m e tout ce qui de foi eft volatil fur le feu ; & Efprit , ce qui retient l e c o r p s Se l ' a m e , & les conjoint & unit enfemb l e , en forte q u ' i l s ne peuvent p l u s ê t r e feparez. A u t r e m e n t , ils a p p e l l e n t C o r p s l a t e u e n o i r e , obfcure & tenebreufe q u e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


c o . 3j l'on blanchit ; A m e , l ' a u t r e m o i t i é divifée du corps q u i donne l ' a m e v é g é t a tive capable de m u l t i p l i c a t i o n . Ils nomment Efprit la teinture Se la ficcité , q u i comme un efprit a la vertu de p é n é t r e r toutes chofes m é t a l l i q u e s . Us a p p e l l e n t auffi C o r p s la fubftance fixe, i g n é e , refilTante a u feu ; l'Efprir eft en lui la fubtiliation de la parfaite p u r g a t i o n q u i a é t é une fois toute f p i r i tuellc : Ainfi l'on dit q u e l ' A m e eft l a verru de l'un & de Taurre , p a r c e q u ' e l l e eft de force à enrrer , à t e i n d r e & à fixer toutes chofes v o l a t i l e s . Le Corps imparfait : c'eft l a t e r r e , q u e les S a g e s difent ê t r e l a m e r e de tous les e l e m e n s . : c'eft le plomb oo Le Corps immonde S a t u r n e , q u e les Philofophes n o m m e n t a u t r e m e n t ajfrop o u attrop. Le Corps pur & net : c'eft le J u p i t e r ou é t a i n , q u e les S a g e s appellent autrement Arena. Corps mort : c'eft lors q u e la m a t i è r e eft d e v e n u e noire ; car l a n o i r c e u r s ' a p p e l l e more & t é n è b r e s . Corfnfle o u Carfifle : c'eft le M e r c u r e P h i l o f o p h a l , Si q u e l q u e f o i s l ' o u v r a g e d e ,1a P i e r r e des S a g e s . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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c o .

Couleur Thyrienne : c'eft à- dire , J e la véritable pourpre , qui eft l e fang d'un poiffon qu'on pêchoit dans l a M e r du Levant aux environs de la M e r de Thyr. Couleur noire. Elle fignifie la diffolutiori de la matière P h i l o f o p h a l e , ou la p u tréfaction Se corruption. Couleur verte. Elle v e u t dire q u e l a P i e r r e eft animée Se q u ' e l l e v e g e t e . Couleur- blanche. C e t t e couleur t é m o i gne que la fixation des efprits s ' a p p r o che , Se q u ' i l n ' y a plus d'humide fuperflu. Couleur rouge. Elle figuifie que la Pierre approche de fa dernière perfection : ainfi ce qui caufe la diverfiré des couleurs , c'elt l a diverfité des digeftions. Couleur citrine. Les Philofophes a p p e l l e n t cette couleur leur or , & c e l l e q u i fuit a p r è s , la fleur de leur or. Couper la tête au Corbeau : c'eft - à dire , blanchir ; le g l a i v e nû- o u l ' é p é e ftgnifientle feu,Ainfi c'eft p a r l a c o n t i n u a tion du feu q u e fe fait cette o p é r a t i o n . Se q u e le C o r b e a u fc b l a n c h i t : c'eftà dire , la matière des S a g e s lors q u ' e l l e eft parvenue à la n o i r c e u r . Couronne Roi aie ; c'eft l a P i e r r e cornIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


CO. CR. CU. J7 p l e t e , ou p a r f a i t e au r o u g e . Coutumiers , q u i ont a c c o u t u m é . Crachat de la Lune : .c'eft la m a t i è r e de l a P i e r r e Philofoplia-re : autr. le M e r cure des H e r m é t i q u e s . Crible : c'eft le fourneau p h i l o f o p h i q u e dit Athanor ; autr. c'eft l'ceuf p h i l o f o p h i q u e , dans l e q u e l l a m a t i è r e de l a P i e r r e des S a g e s é t a n t é l e v é e par la chaleur du feu & ne p o u v a n t m o n t e r plus haut , defeend g o û t e à g o û t e , c o m me fi elle paffoit par un c r i b l e . Crifol : c ' e f t - à - d i r e , un creufet ; du latin Crucibulum. Crocus : c'eft la Pierre parfaite au ronge. Croix. L e s Philofophes , auffi-bien que les C h y m i f t e s , entendent par une Croix le creufet. La Cucurblte des Sages : c'eft le fourneau P h i l o f o p h a l , &c non pas l a C u curbite ordinaire des C h y m i f t e s & des Piftillateurs : autr. c'eft l'ceuf P h i l o fophal. Cuider , penfer , eftimer , a v o i r o p i nion q u e q u e l q u e chofe foir. Cuire. Qui ne ffait cuire l'air, ne /fait rien en cet Art : c'eft - à - d i r e , c h a n g e r l'eau en air, & l'air e n feu. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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S

D E. D.

-r\ Ealbailo?! : c'efl toujours c u i r e ou continuer le feu , tk après q u e l a noirceur eft paffee , la couleur b l a n c h e p a r o k : ce q u i s'appelle aufiî lotion ou lavement, Débouter; c ' e f t - à - d i r e , châtier , m e t tre d e h o r s , e x c l u r e , r e n v o ï e r rudemenr ; terme du P a l a i s . Decepies , tromperies ; du latin Deceptio : Il vient de Décevoir , t r o m p e r , abufer. Receveurs , trompeurs , afïronteurs. Décorer o r n e r , embellir ; du latin t

corare. Deicclien,

cuiflon ; du latin Deco-

Mo. Decuire , fignifie proprement perdre fa cuiflon • ainfî l'on dit qu'un S y r o p s'eft decuit lors q u ' i l a perdu u n e p a r tie de fa cuitfon &c q u ' i l eft devenu plus l i q u i d e . M a i s Zuchaire prend ce mot p o u r cuire ; du l a t i n Decoquere , comm e on dir decotlion pour cuiflon. D c c o m p o j î i i o n : c'eft l a diflolution SC fepar.uion des parties les unes d'avec les autres j c'eft proprement l e métier IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Artifte , pour purifier l a m a t i è r e de fes h r t e r o g e n e i t e z . V . Dijfoudrc. Deluge. S o u s l e Deluge & la generation des animaux , les A n c i e n s ont e n tendu la g e n e r a t i o n Se diftillation des fouphres. Dents i ce q u e fignifie , les dents du Dragon que Japan Pema , dont il naquit des fcldats qui fentretuerent. C e font les deux D r a g o n s de Flamel , le fixe & le volatil , qui fe tuent l'un l ' a u t r e , Se q u i font la matière de la P i e r r e des H e r nietique.s. Denudation phihfbpblque : c'eft lors q u e l a noirceur p a r o î t , &• q u e la m a tière d e la P i e r r e fe putrifie. L e s S a g e s lui donnent divers n o m s . Depefpertttions , defefpoir. Délier le corps : c'eft de dur q u ' i l eft le faire mol , fluide Se c o u l a n t : autr. c'eft la putrefaction Se diflokition d e l à matière ou M e r c u r e Philofophal V . Suvlimalion. Dépouiller : c'eft réduire le féminin en M e r c u r e , Se avec lui les matières aflemblces ; la p r e m i e r e action coafifte en cette o p e r a t i o n . Dirompre : c'eft-à-dire , difïôudre. Dejfeichcr : c'clt cuire l a nature juf. s

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D E. q u ' à ce q u ' e l l e (oie parfaite. Deftow : Que veut dire , ce qui eft dfffout eft femblMe a ce qui eft dtfjm , tîr ce qui eft dffjm à ce qui eft déficits > C'eft le M e r c u r e Philofophal qui contient le fixe Si le v o l a t i l ; le fixe eft deffous, & le v o l a t i l deffus : Se après le t r a v a i l l e fixe âe le v o l a t i l ne font plus q u ' u n ; & comme au c o m m e n c e m e n t un feul a é t é , ainfi en cette m i t i e r e tout viendra d'un feul Si retournera à un feul : ce q u i s'appelle convertir les e l e mens. V . Convertir les elemens. A.Û

M e t t r e le defus deffous & le dépota deflu-s : c'eft changer les natures , c'eftà - d i r e les e l e m e n s , ou faire fec ce qui eft humide , Se ce qui eft corps l e faire e l p t i r . V . Changer ou convertir les natures , ou les elemens. Diftrutl'ion des Philofophes : c'eft la noirceur q u i a r r i v e après q u a r a n t e o u q u a r a n t e - d e u x jours : autr. c'eft la p u trefact on Se diffolution de la m a t i è r e , ou du M e r c u r e Philofophal. V . Sublima, tion. Détonation : c'eft un bruit qui fe fait quand les parties v o l a t i l e s de q u e l q u e m é l a n g e fortent a v e c impetuofité. Ce bruit s'appelle auffi fulminât ion. Dcu'è, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


DE. D I . Drue , m a t i è r e deue' , requifê , neceffaire. Devottr , ôter du chemin , détourner : du mot de v o i e , chemin , faire fourv o i e r. Digeftlon. L a Digeítion fe fait q u a n d on laiffe tremper q u e l q u e corps dans un dillolvant c o n v e n a b l e fur une rres-lenre c h i i e u r pour l e ramollir. "Viffolvans : ce q u e c'eft. L e fbuphre & le M e r c u r e font les vrais Difîolvans des métaux. T o u s les efprits font D i i ï o l v a n s : c'eft p o u r q u o i la m a t i è r e de \ \ p i e r r e étant r é d u i t e en e f p r i t , ditibut tous l e s corps , q u e l q u e s durs q u ' i l s ioienr. La Dijfolution de l'or. Elle l e fait pac l e M e r c u r e crud , Se l a i è u l e crudité d u dit M e r c u r e eft caufe de la diffolution ' & pour faciliter c e t t e dilïblution , o n m e t un peu de L u n e a v e c lui ; car l ' h u m i d i t é de la L u n e y eft n e c e f f a i r e , à caufe de la trop g r a n d e ficcité Se c o m p a c . n o n de l'or, q u ' e l l e t e m p e r e p a r l a froideur & humidité : & la fechereffe d u S o « l e i l aide à la c o n g é l a t i o n de l a L u n e . 4

I

La Dijfolution des Philofophes : c'eft c u i r e la nature j u f q u ' à ce q u ' e l l e foit en fa perfection : au.tr. c'eft réduire un corps

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4* D I' e n fa p r e m i è r e m a t i è r e , q u i eft e a u . Dijfoudre : c'eft r e n d r e q u e l q u e m a tière dure en forme l i q u i d e par le m o ï e n d'une liqueur : C e t t e o p é r a t i o n s ' a p p e l l e auffi décomposition ; & lors q u ' o n r e m e t l a m a t i è r e e n c o r p s , recompofition. V . Solution. Dijfoudre le fouphre &" le fouphre du foupbre , par le vin naturel & l'eau commune : c'eft-à-dire , le v i t r i o l l a v é p a r l'eau commune. Dijfoudre le foupbre fixe de Jupiter : c ' e f t - à - d i r e , l e diffoudre a v e c l'efprit d e nirre. Dlflillation. On appelle quelquefois Diflillation l a filtration , q u i fe fait en diverfes manières j c'eft p o u r q u o i votez JPhiltratton. "Diflillation des Sages. L e s Philofophes a p p e l l e n t quelquefois de ce nom la couleur n o i r e 5c la putréfaction de l e u r m a tière , q u i é t a n t r a m o l l i e &c l i q u é f i é e , fe circule dans l e v a i f f e a u . Autr. c'eft q u e l quefois c u i r e la n a t u r e j u f q u ' à fa p e r f e c tion. Difliller en montant : c'eft diftiller à l a manière o r d i n a i r e , lors q u e l'on met l e feu fous le vaiffeau q u i c o n t i e n t l a m*» «iere q u e l'on deûroir échauffer. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


DI. DO. DR. 4j Diftiller en defendant. C e l a fe faic l o r s qu'on met le feu fur la m a t i è r e q u e l'on veut échauffer : l'humidité é t a n t a ' o r s r a r é f i é e , la v a p e u r q u i en fort ne p o u vant fuivte la p e n t e q u ' e l l e a de s ' é l e v e r , e//e /ê precipire & defcend au forid du vaiffeau; ce q u i eft v i o l e n t Se c o n t r e nature. Divifon. Voïez Separation. "Don celefte : c'eft la m a t i è r e d e la Pierre. Double, c o p i e : Doubler, copier. Doulens, a f f l i g e z ; du latin Dolent. Dragon dir (Implement : c'eft l e feu q u i d é v o r e toute corruption é l é m e n t a i r e : Âutr. le M e r c u r e . Le Dragon aile : C'eft l e M e r c u r e ou fperme f é m i n i n , Se le v o l a t i l q u i eft froid Se h u m i d e , Se eft e a u . Le Dragon fans ailes : c'eft l e fouphre; autrement a p p e l l e le fperme m a f c u l i n , Se le fixe q u i eft chaud Si f e e . Les deux Dragons dits Amplement : 6'eft le M e r c u r e fublimé corrofif, & l ' a n timoine. Le grand Dragon eft des- qfiatrt Siemens. C'eft l e M e r c u r e P h i l o f o p h a l , q u i eft compofé des q u a t r e e l e m e n s . Le Dragon dévorant fa queue : c'eft l a D ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


44D R . t e r r e c o a g u l é e , h u m e & é c & defîechce , q u i eft fon eau m e r c u r i e l l e q u ' e l l e boit p a r les c i r c u l a t i o n s , humectations & defl iïccations. Le Dragon ignée, le fang duquel s'in. corpore avec la faturnie vegetable : c'eft le M e r c u r e Hermétique. Le Dragon qui veillait toujours à la garde d: la T'oifon d'or: c'eft l e M e r c u r e , q u ' i l eft mal-aifé d ' e n d o r m i r , c ' e f t - à . d i r e , q u ' i l eft difficile de l ' a r r ê t e r & le fixer. Le Dragon fut endormi par Jafon, par L'invention que lui en donna Medée C ' e f t - à - d i r e , q u e le M e r c u r e , p a r les foins de l ' A r t i f t e , d e v o l a t i l qu'il eft n a t u r e l l e m e n t , devient fixe & une m é d e cine admirable , par le m o ï e n de l a q u e l l e M e d é e ( q u i veur dire médecine ) fit r a j e u n i r AL s o N ; parce q u e l'un des effets d e la Pierre Philofophale eft de c o n f e r ver la fanté & p r o l o n g e r la v i e . Dragon dévorant : C'eft le M e r c u r e des Philofoph.es, q u i d é v o r e ; c ' e f t - à - d i r e , q u i diflbut tous l e s c o r p s . Dragon volant : c'eft le m ê m e . Le Dragon qui a trois gueules ; c'eft e n c o r e la m ê m e chofe : &c ces gueules font l e Sel , l e S o u p h r e & le M e r c u r e , q u e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


D R . D U . EA. 4j les Philofophes eftiment être les r r o i j principes de la nature qu'il contient. Le Dragon ejï mort : c'eft à d i r e , q u e le M e r c u r e P h i l o f o p h a ! , ou la m a t i è r e de la P i e r r e Philofophale eft parvenue à l a couleur n o i r e , q u i figrtifie mort & t é nèbres. Le fang du Dragon '. c'efl: l a t e i n t u r e de l'antimoine. Duenech : c'eft le noir t r e s - n o i r épaifl fi j antramenr a p p e l l e , le l a t o n ou l e ton qu'il faut blanchir par la c o n t i n u a tion du feu. DuTama : c'eft l ' O u v r a g e de la P i e r r e des S a g e s .

E. 7"« An.forte o u defeparation. Les a n ciens Philofophes ne connoiffoient pas les Eaux-fortes , parce q u ' e l l e s n ' o n t été inventées q u ' e n v i r o n l'année 1 3 0 0 . d ' o ù il eft aifé de conclure q u ' i l s n'en ont jamais fait aucun ufage , q u o i q u ' e n difent les S o p h i f t e s , q u i fe fervent de diverfes drogues dans la plufpatt de l e u r s entreprifes C h y m i q u e s . Us n ' o n t g a r d e d'en tirer ce q u ' i l s p r é t e n d e n t , p a r c e q u e ces Eaux n e peuvent être de v r a i s IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


46 E A. diflolvans -, d'autant q u e ce font des c o r . rofifs,qui gâtent & altèrent les fubftances m é t a l l i q u e s : c e qui fait q u e les h a biles du tems n e s'en font p o i n t fervis. M a i s bien du d i f f o l v a n t , q u i fe gliffant dans la m a t i è r e par un é c o u l e m e n t d'amour , f û t q u e de l'union de c e diffolvant a v e c les plus parfaits m é t a u x , l ' o n en v o i t éclore ce q u ' i l s en p e u v e n t fouhaiter conformément à toutes les r è g l e s de l ' A r t . D e - l à v i e n t auffi, q u e la c o r r u p t i o n qu'il caufe dans l ' O u v r a g e eft l e p r i n c i p e de l a prochaine génération ; ce q u e les Eaux f o r t e s , par l a raifon des c o n t r a i r e s , n e p e u v e n t faire efperer : d'où l'on doit j u g e r c e r t a i n e m e n t , q u e ceux q u i t r a v a i l l e n t a v e c l e fecours des Eaux-fortes , ne m é r i t e n t pas l e nom de Sectateurs A'Hermis. Eau de départ : c'eft l'Eau-forte c o m mune. Eau drs Sages ou des Thllofapbes : C'eft le M e r c u r e Philofophal ; Âutr. la m a t i è r e de l a P i e r r e lors q u ' e l l e eft difiout e : en ce fens e l l e fe t r o u v e par-rout. Eau de mer ou Eau falée des Sages : c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e ; ainfi a p p e l l e p a r c e q u ' i l y a plus d'eau q u e de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


E A. 47 t e r r e , qu'il participe de la nature du f e u , & qu'il a c q u i e r t la fubtiliré, l ' a m e r t u m e & la faleté ou puanteur. Q u e l q u e s d e m i - S ç a v a n s ont c r û q u e c'étoit vraiment l'eau de l a m e r , à caufe de ce q u e nous a v o n s r e m a r q u é ci- diffus: mais qu'ils fê fouviennent q u e les P h i l o fophes n e parlent pas v u l g a i r e m e n t d a n s leurs L i v r e s , o ù ils s'expliquent t o u j o u r s par énigmes ou par ftmilirudes ; & q u ' i l s fe font plus étudiez à cacher l a m a t i è r e &C fa préparation , q u e beaucoup d'autres chofes necelfaires à f ç a v o i r , fans l e f l quelles pourtant on ne peut reufîlr. O n l ' a p p e l l e autrement Eau de M e r c u r e . Eau de nuée : C'eft l e m ê m e \ p a r c e qu'il s'élève en haut en v a p e u r , ÔC fait une efpece de n u é e , l a q u e l l e après d e C ccnd fur la terre. Eau-de-vie des Philofophes : c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e , q u i tue l e c o r p s , puis le fait r e v i v r e lui infpirant la j e u neffe j & non l ' E a u - d e - v i e faite de v i n , que les anciens Philofophes ne connoiffoient p a s . Autrement, l'élixir au b l a n c p r o j e t t e fur un m é t a l i m p a r f a i t , qui l e rend blanc & de fa n a t u r e q u e l q u e foïide qu'il fût a u p a r a v a n t . y

Eau

Pontiquc : c'eft l a m ê m e q u ' o n IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


48 E A. qu on n o m m e ainfi , p a r c e q u ' e l l e eft plus acre que le M e r c u r e d e l'or minerai „ d'autant q u ' i l n'eft pas d i g é r é . L e s P h i lofophes donneur e n c o r e ce nom à leur M e r c u r e , q u ' i l s a p p e l l e n t autrement Vinaigre rres-aigre. £au ccleflc & élémentaire; c'eft l e M e r cure des S*ges , qui eft une eau q u i diffout le Soleil Si la L u n e fans cortofiunSc fans bruit. Eau de feu ou ignée : c'eft le même ; p a r c e q u ' i l contient la chaleur terreftre de la n a t u r e , l a q u e l l e diffout fans v i o lence ; ce q u e le feu commun n e peut faire. Eau dmee des Sages : c'eft le M e r c u r e Philofophal , Se quelquefois l ' O u v r a g e de la P i e r r e . Eau feche des Philofophes : c'eft la Pierre parfaite au b l a n c . Aatr. l e M e r cure des S a g e s . Eau féconde : c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e , q u i eft a p p e l l e A^oth, blanchiHfanr le leton. Eau Antimoniale Afercuriale , dite par les A n c i e n s Minotaure. Eau Afercuriale , ou le Chariot de Pba'eton. Eau difillce, qui a en foi les pluj fubtlles IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


E A. fubtllts parties du fouphre. Eau permanente de l'argent vif des Philofophes. Eau feche , qui ne mokiHi point Us mains. Eau de blanchifcment. Eau bénite. Eau •venimeufè. Eau vlcieufe. Eau puante. Eau minérale. Eau de celefte grâce. Eau predeufe. Eau des Eaxx. Eau des Philofophes Indiens, BabiloTiiens & Egyptiens. Enfn t o u s ces noms & autres fbnc donnez au M e cure Philofophal. de la terre ou de l'élixir ; Eau mondifée c'eft lors q u e la couleur n o u e a d i f p a r u , & q u e la b l a n c h e u r r r g n e . Eau dorée : c'eft lors q u e l e corps eft fait fpirituel ; c'eft-à d i r e , q u e le M e r cure Philofophal eft fait. Eau radicale des métaux : c'eft l ' a m e des métaux , ou l'huile effenuelle des meraux , l a q u e l l e eft l e M e r c u r e H e r métique. Eau des équinoxes : c'eft l ' e a u de l a E IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 4

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E A. Е В Е С . rofée q u i tombe du ciel au t e m s des é q u i n o x e s , ou q u e l q u e s jours a p r è s , laq u e l l e a de g r a n d e s p r o p r i e t e z . Il faut fçsvoir q u ' i l n'en tombe p o i n t pendant les vents du N o r d 5c de G a l e r n e . L e s Philofophes fe font encore fervis d e ce n o m pour cacher l e u r m a t i è r e s d'ot\ q u e l q u e s - u n s a ï a n t pris cela à la l e t t r e ,5c non dans fon vrai fens , fe font r u i n e z , en s'opiniâtrant à la c o n t i n u a tion de leur t r a v a i l . Vraie Лай. criftaline vegetable : c'eft l ' E a u - d e - v i e c o m m u n e ou ardente faite de v i n , fept fois rectifiée. Eau végétale : c'eft l ' E a u - d e - v i e faite de v i n . : c'eft l ' u r i n e . Eau de la mer falée Cau des Microcofmes : c'eft l'efprit de nitre. Ebifemeth. L e s Philofophes appellent de t e nom la m a t i è r e Philofophale lors q u ' e l l e eft a r r i v é e au noir très - noir : autr. l e leton qu'il faut blanchir par la c o n t i r i n t i o n du feu de m â m e d e g r é . Ebullition , action de b o u i l l i r . Eçlipfe du S.',1eil & de la Lune ; c'eft l o r s q u e la matière P h i l o f o p h a l e dans le premier régime eft devenue comme de la poix f o n d u e , & après devient trèsr.oiie. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 J

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E D . E F. E L i Edulcerer ; c'eft a d o u c i r q u e l q u e m a tière empreinte de f e l , par Геац corn, mune. Effcrvefcencc ; c'eft une ebullition faite dans une liqueur fans feparation de p a r ­ ties , c o m m e quand du lait n o u v e l l e m e n t t i r é , ou une a u t r e l i q u e u r f e m b l a b l e , boult fur le f e u , & q u ' a p r è s l'ébullitior» il demeure de m ê m e q u ' i l étoit a u p a ravant. Effufîoti. L a p r e m i è r e effufion eft l a p u r g a t i o n ou purification de l a P i e r r e P h i l o f o p h a l e , l a q u e l l e fe fait depuis l e c o m m e n c e m e n t j u f q u ' à la p e r f e c t i o n c o m p l è t e o u e n t i è r e de l ' o u v r a g e : il y en a a u t a n t q u e de digeftions. Elément froid : c'eft l ' e a u . L e s Philofophes a p p e l l e n t ainfi leur M e r c u r e ^ d ' a u tant q u ' i l eft fait e a u p a r fa p r é p a r a tion. Elixir, n o m q u ' o n donne à l a P i e r r e Philofophale. Elixir parfait au rouge : c'eft l ' o u v r a g e parfait de la Pierre , qu'Hermès appelle Ja force forte de t o u t e f o r c e . L e s A r a bes l'ont a p p e l l e Elixir, q u i veut d i r e ferment ou l e v a i n p o u r fermenter l a pâte , & la j o i n d r e , lier & m u l t i p l i e r . Il eft auffi dit M é d e c i n e , feevanc à E ij 5

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5i E L. g u é r i r & p u r g e r tous l e s corps m a l a des , & à perfectionner rous les métaux imparfaits. Il eft auffi a p p e l l e D r a g o n , parce qu'il d é v o r e Se c o n v e r t i t en (a fubftance les métaux imparfaits. Flamel le dépeint p a r un homme terrafïé vétu d'un habit de couleur de p a v o t , qui tient en fa m a i n le pied d'un L i o n r o u g e . V. Huile de nature. L'Elixir au rsuge parfit eft une fource de force furprenante , d'autant q u ' a v e c DCU de m a t i è r e il opère fur le corps h u m a i n &c fur tous autres fujets , a u - d e l à de ce q u ' o n peut s ' i m a g i n e r : car il vient facilement à - b o u t des m a l a dies les plus defefperées ; c'eft p o u r q u o i Se Médecine. on l ' a p p e l l e Or potable Elixir pa-fait au blanc. Lors qu'il eft p r o j e t t e fur un métal imparfait fondu , il le convertit en a r g e n t Se luy donne l e poids de l'or , d'autant qu'il eft or b l a n c ; c e l u i - c i étant plus r e m p e r é q u e l e p r e c e d e n r , a plus de c o n v e n a n c e pour toutes les maladies des femmes de q u e l q u e q u a l i t é q u ' e l l e s foienr. Il eft auffi M é d e c i n e c o m m e le rouge fur tous Jes végétaux , minéraux Se m e . t a u x , Se même fur les pierres precieufes : IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


car il fait des perles plus b e l l e s q u e l e s naturelles ; du v e r r e & du criltal il fait des diamans , Se du M e r c u r e il fait une fubft.ince m a l l é a b l e . Il eft la v r a i e !uii e de taie tant fecrete , qui pénètre d o u cement ; Se ceux qui fs v i n r e n t d'avoir t r o u v é ce fecier , font par confequent bien é l o i g n e z de leur c o m p t e , s'ils ne fçavent l'art de r r a v a i l l c r feurement jufqa'au blanc parfait. Emblème. C e mot fe prend p o u r figure , représentation. Emblématique , pour e n i g m a t i q u e . Aidât s'eft fervi de ce mot en ce fens. Embryon , mot g r e c qui (igp.ifie l ' e n fant qui eft dans le v e n t r e de la m e r e , q u s les Latins a p p e l l e n t Fœtus. £meraudc des Philofophes : c'eft la rofée des mois de M a r s Se de S e p t e m b r e , qui eft v e r t e Se érincellante ; celle de l ' A u t o m n e eft plus cuite que celle du P r i n t e m s , d'autant q u ' e l l e participe plus à la cbaleur de l'Efté q u ' a u froid de l ' H y ver : C'eft pourquoi ceux qui s'en fervent appellent mâle celle de l ' A u t o m n e , Se femelle celle du P r i n t e m s , d'autant q u ' e l l e p a r t i c i p e plus de l ' H y v e r que de l'Efté, Se qu'ainfi elle eft plus froide q u e l'autre. ;

£ iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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E M . E NT. M a i s q u o i - q u e la rofée des deux faifons ait des p r o p r i e t e z p a r r i c u ' i e r e s pour les végétaux , n é a n m o i n s il n ' y a que les i g n o t a n s qui v e u l e n t s'en fervir pour la m a t i è r e du grand œ u v r e ; &r s'ils avoient a t t e n t i v e m e n t lû & compris les livres des P h i l o f o p h e s , ils fçauroient q u e leur m a t i è r e eft en partie fixe & en partie v o l a t i l e : ce q u ' o n ne peut a t t r i b u e r à la r o i e e , ni m ê m e au M e r c u r e commun & ordinaire. Emender, p o u r amander ; du latin Emendare. Encirtr : c'eft-à-dire , i m b i b e r . Enfant. C e q u ' o n entend p a r ce mot en termes de l ' A r t . Les quatre enfans de la nature, font les q u a t r e elemens , deux m â ' e s & deux femelles , deux légers & deux pefans. UEnfant des Philofophes : c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e , q u ' i l s ne créent Se n ' e n g e n d r e n t p a s , mais q u ' i ' s f ç i v e n t prudemment tirer du lieu où il eft enfermé par l'induftrie de la nature. Enfer.Les Philofophes nomment Enfer la couleur n o i r e q u i paroît lors q u e fe fait la putréfaction ou la corruption de l a matière H e r m é t i q u e mife dans l'œuf. En flamber. V . Àfflamber. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


E N . EP. Enfendrtmens & noces : c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e des S a g e s lors qu'il eft parfait , p a r c e qu'il peut faire des p r o d u c rions merveil!eufbb fur tous fujets : autr. c'eft la Pierre où le R o i e f t ' c o n ç u 8c ei g ' n d i é dans la couleur noire , en l a quelle les fubftances s ' u n i r e n t ; c'eft p o u r q u o i on l a nomme noces & rna5 5

Engin : c'eft à dire , e f p r i t , indiiftne ; Il fignifie auffi un du mot 1 tin Ingenium. inj}rnment. Ensuis , d ' e n q u é r i r , rechercher ; du latin Inquirere. Ententif, pour attentif \ d'entendre. Entrant, t e r m e de l ' A r t qui fignifie pénétrant : Aiitfi les Philofophes difent q u e leur magiftere eft parfait , lors q u ' i l eft fondant , e n t r a n t 5c tingenr. Envie-, envieux , jaloux r e f e r v r z . L e s Philofophes font envieux ; c'eft à d u e , font jaloux de leur feience , la c.icheut , la tiennent fecrete &c ne la veu'ent p o i n t faire c o n n o î t r e : C o m m e au contraire , ils difent qu'ils ne font pas e n v i e u x , &c q u ' i l s parlent fans e n v i e q u a n d ils p a r lent ir.genucment & fincerement. Epie des Phiiofçpbes : c'eft l e feu : autr. la P i e r r e au blanc p a r f a i t . E liij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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EP. ER. ES. Epheji ou Bain : c'eft la féconde d i geftion de l a P i e r r e , faite p a r un corps humide. Ephoddebuts. L a P i e r r e des Sages eft a i n l i a p p e l l é e lors q u ' e l l e eft p a r v e n u e au r o u g e parfait : car ce t e r m e fignifie vêtement purpurin. Errans, ceux q u i e r r e n t , q u i font e r r e r , ou qui rrompenr. Errer , m a n q u e r , faillir ; du latin Errttre : d'où Erratiques , q u i font errer. Çfpeces des métaux changées. V . Chan» EJprit fugitif : c'eft l e M e r c u r e , quoiq u ' i l foit un corps m é t a l l i q u e . E Jprit dit fmpkment. L ' e f p r i r eft n o m m é l'oifcau à Hermès : c'eft le M e r c u r e P h i l o f o p h a l , d'autant q u ' i l eft fubtil ôc m o n t e par fa vertu a é r é e & i g n é e . fJprit de Mercure : c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e qui eft tout efprit. EJprit de vie : c'eft l a m ê m e chofè , & eft ainfi a p p e l l e p a r c e q u ' i l vivifie l e s métaux morts. EJprit des Philofophes : c'eft leur magift e r c , d'autant q u e de corporel q u ' i l é t o i t au c o m m e n c e m e n t , i l s l'ont fait d e v e n i r efprit par leur arr. EJprit univerfel ; c'eft une fubftance IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ES. 57 fubtile & r a r e , difringuée de fon total premier créé , qui diverfemenr ré uni à fon folide qu'on nomme l e l , conllituc a v e c lui toute la variété Spécifique 8C i n d i v i d u e l l e de la nature ; la régit 8c la vivifie m u i e n n a n t les accidcns q u i les fonr p a r o î t r e a u - d e h o r s . EJpr'it de miel. Glacer dit q u ' i l réduit tous les m é t a u x en v i t r i o l , c ' e f t - à - d i r e j en M e r c u r e . EJsencc. V. QuinteJJencc. Efïtnfific . rendu ou fait effence. Eflttin des I'hilofopkes : c'eft l ' o u v r a g e de la Pierre , & quelquefois le M e r c u r e H e r m é t i q u e : autr. c'eft l'ccuvrc au b l a n c q u ' i l faut encore c u i r e . Efiain calciné. J a m a i s l'Eftain c a l c i n e ne fe r e m t t en corps s'il n'eft c a l c i n é par le M e r c u r e des S a g e s ; au lieu q u e tous les auties m é t a u x s'y remettent facilement ,&c dans leur calcinarion ils p e r d e n t u n e p a r t i e de leur poids : m a i s l'Eftain feul a u g m e n t e le fien par fa c a l c i n a t i o n , ce q u ' i l eft bon de ne pas i g n o r e r . f

EJioiles & Tlanetes des Philofopkes ; ce font les métaux q u i r e f i d e n t dans l e u r ciel terreftre : autr. c'eft quelquefois l e s couleurs qui apparoiffent durant l ' o u v r a g e de l a P i e r r e . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


E S . ET. EV. EX. Eflomac d'Aufiruche ; c'eft l'eau-forte c o m m u n e en termes de l ' A r t . V . Eaufortt. Etheb : c'eft-à-dire , parfait ; c o m m e l o r s q u e l'on d i t , l ' é l i x i r a c o n v e r t i cent p a r t i e s en Etheb , c'eft à - d i r e , en métal parfiir. Ethelia : c'eft l a terre très n o i r e q u ' i l faut blanchir : autr. l e Ieton. Evapomtbon : c'eft la Séparation e x t e r n e de rout h u m i d e fuperrlu en q u e l q u e m i x t e é l e v é p a r une c h a l e u r l e n t e Se à de ouvert. Eudie/ue. Les S a g e s le n o m m e n t aut r e m e n t Mos7^ q u e l q u e f o i s Hacumia : c'eft à - d i r e , les faces du v e r r e . Exaltation d'eau : c'eft ainfî q u e les S a g e s nomment leur P i e r r e . Exaltation des Pbilofophes : c'eft la (ub l i m a t i o n r h i l o f o p h a l e , ou fubiiliation : ou bien , la perfection. V. Sublimation. Excrément du Juc du plan de Janus : c'eft le T a r t r e . Exfice.ition , defîechement ; du l a t i n Exficcatio. Extraction. L e s Philofophes appellent ainfi leur o u v r a g e lors q u e la c o u l e u r noire p i r o î t , &c q u e la putrefaftion ou corruption de leur matière fe f a i t , d'au-* 5

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E X . F A . FE. < cane q u e les confections fnnt réunîtes e n femence. Et q u a n d ils Hifenc q u ' i l fiut extraire la rougeur de la blancheur , ce n'eft pas par a u c u n e v o i e ordin vire ou l o t i o n s C h y m i q u e s , mais feulement par la c o n t i n u a t i o n du feu. Evrrinfique , extérieur ; du l a t i n Extrinfecum. 9

F. T-T AB\on : c'eft une action de faire ; Faction de nôcre d i v i n œ u v r e , Za~ chaire : c'eft-à dire , p a r a c h è v e m e n t de travail , d'ouvrage , & accompliffement ; du latin Faftio. Faim des Pbilofophes : c'eft le defir a r dent d'apprendre. Faifan d'Hermès : c'eft l e M e r c u r e Philofophal par fimilitude , d'autant q u e le Faifan a c o m m u n é m e n t fon p l u m a g e d o r é , & le M e r c u r e des S a g e s c o n t i e n t e/i foi l'or Philofophal en puiffance. Féaux, fidèles : il vient de F.al. Fèces : c'eft un terme de l ' A r t , d é r i v é du m o t latin Faces , qui fïgnifie craffe , lie , impu e t e z , l i m o n , o r d u r e s , l ' e x cremenr & les parries les plus groffieres, impures & é t r a n g è r e s q u i s'affaiffent Se IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


¿0 F E. demeurent au fonds ; que l'on appelle a u t r e m e n t refidence, p r i n c i p a l e m e n t d'un e l i q u e u r quand elle s'eft p u r i f i é e , c o m me la lie à l ' é g u d du v i n . Femelle des Philofophes : c'eft le M e r cure ; & le m â l e c eft le fouphre , tous deux faifant & contenant l e M e r c u r e Philofopfial. Femme blanche : c'eft le M e r c u r e . Le Fer des Philofophes : c'eft l ' o u v r a g e de la Pierre des S s g e j . Ferment : c'eft un terme de l ' A r t ; du latin Ferrncntum, q u i fîgmfie levain. O n a p p e l l e ainfi la partie fixe de la P i e r r e ; & ainfi fermenter , c'eft donner le ferment ou levain ; Se. fermentation, eft l ' a c tion par l a q u e l l e on fermente. Le Ferment des Philofophes. Nous app e l i o n s ferment toute chofcexaltée : autr. c'eft le mâle ou le fixe & la m a t i è r e de l a P i e r r e : autr. c'eft l'élixir parfait au blanc ou au ronge , qui eft le p r i n c i p e de fixion , dont une petite portion comm e le l e v a i n , fermente beaucoup d e m a t i è r e Se la convertit en fa n a t u r e . O n peut encore nommer Ferment , quoi - q u ' i m p r o p r e m e n t , les imbibitions de l a P i e r r e parfaite , lors qu'on la veut multiplier eu q u a l i t é Se q u a n t i t é : autr. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


FF. 61 c'eft: l'ame du compôt. § Il eft bon de ne pas i g n o r e r q u ' i l n ' y a point de v r a i ferment fi ce n'eft du S o leil Se de la I.une - mais pour parler j iftemrnt , il n'y a que le S o l e i l q u i i o i t ferment, Se la L u n e eft feulement l a r a cine du ferment. La r o u g e u r c a c h é e fous l'élixir blanc s'appelle encore ferment , qui dans le fécond magifterc c o n vertit en rouge toute la mafle. La Fermentation des Chymifes : c'eft l'union interne Se fpiritncufe de diverfes fubftancrs en u n feul c o r p s pour p l u fieurs effets. Feu. L ' é l é m e n t du feu n ' a pas u n e fphere p a r t i c u l i è r e au - delTus de l'air , c o m m e le c r o i e n t qunnrité de perfonnes ; n a i s ceux qui f c i v e n t la v r a i e P h i l o f o p h i e A'Hermés , n e reconnoiilent a u t r e feu de la n a t u r e , q u e la l u m i è r e du S o leil , qui eft le p r e m i e r p r i n c i p e de tout m o u v e m e n t naturel ; Et c o m m e le M e r c u r e des S a g e s eft l'abrégé des p e r fections de toute l a nature , Se q u ' o n l ' a p p e l l e le petit monde , il contient c e feu , qui eft un feu en p u i i i a n c e qui ne b i)!e pas les m a i n s , & q u i fait p a r o î t r e fou poiivoir lois q u ' i l eft excité par l'ext é r i e u r ; 6% il s'appelle naturel , p a r c e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


«Si F E. q u ' i l eft de la nature de la chofe : car il eft confiant q u ' i l n ' y a au monde q u e ce feu feul qui puifTe e x t r a i t e de la Pierre fon humidité onfftueule Se radicale q u i contient le M e r c u r e Se le fouphre des Sages. Feux des Fhllefophes. L e s Philofophes n e connoiffent q u e trois feux : f ç a v o i r , d e l a m p e , de c e n d r e , Se celui de l'eau ou du M e r c u r e H e r m é t i q u e . Feu de lampe. L e Feu de l a m p e eft c o n t i n u e l , h u m i d e , v a p o r e u x , aérien Se artificiel à t r o u v e r : car la lampe doit être p r o p o r t i o n n é e à la c l ô t u r e , a u t r e , ment on ne feroit r i e n . Feu de cendres ; c'eft celui fur l e q u e l l'oeuf Philofophal d e m e u r e affis , 6V q u i a une chaleur douce p r o v e n a n t e de i a tempérée v a p e u r de la l a m p e . C e Feu n'eft point v i o l e n t , s'il n'eft par t r o p excité ; ii eft d i g é r a n t , a l t é r a n t , & auûî humide. Feu na'urel , a p p e l l e auffi contre nature. L e troifiéme Feu eft celui n o m m é naturel de n tre e a u , qui à caufe de cela eft appelle feu c o n t r e n a t u r e , parce q u ' i l eft e a u , Se fait q u e l'or d e v i e n t efprir : ce que le feu commun ne fçauroit faire. Il eft m i n e r a i .Se p a r t i c i p e du fouphre , IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


F E. 63 rompt , c o n g e l é , diffout Se c a l c i n e tour ; il eft pénétrant , fubtii & non b r û l a n t : Autr. c'eft l a lumière du S o l e i l . Feu contre nature des Chymifles : ce font les eaux-fortes compofées d'efprits c o r rofifs -, Se font ainfi appeliez courre n a t u r e , parce q u ' i l s détruifent l a n a t u r e . A u g m e n t a t i o n du Feu par l e s Sages.' Q u e l q u e s Phiiofophes difent qu'en l ' o u vrage du grand œ u v r e il faut a u g m e n ter le feu de rems en tems , Se commen» cer , fuivant le Sentiment à'Arnmt de Villeneuve en fon T e f t a m e n t , lors q u e la matière eft au blanc p a r f a i t , d'autant q u e l e feu eft la nourriture de l a Pierre , &z q u e tous les efprits qui a u p a r a v a n t étoient volatils & d é l i c a t s , font a l o r s fixez ; mais pour lors la P i e r r e a a c q u i s force & vigueur : c'eft p o u r q u o i il l u i faut des alimens p l u s f o r t s , c o m m e à un enfant f e v i é , a u q u e l il faut d'autre nourriture q u e du lait. D'autres au contraii e , difent qu'il n e faut point a u g m e n t e r le feu e x r e r n e , mais q u e cela fe doit entendre philofop h i q u e m e n t 8c non littéralement : c'eftà - d u e , q u e c'eft le feu interne q u i eft dans la m a t i è r e qui a u g m e n t e à mefùre du p r o g r é s de l a cuiffon du M e r c u r e des IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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S a g e s , & non pas q u ' i l faille augmenter le feu externe. Autr. c'eft la continuation du feu du m ê m e d e g r é , q u i eft le feu de lampe , Se non pas l e v u l g a i r e fait de bois ou de c h a r b o n . A u t r e s Feux des Chymiftes. Us difting u e n t les Feux en celui de c o n t r e nature, de Feu n a t u r e l 8c de Feu non naturel Le F e u , difent i l s , contre n a t u r e eft celui de charbon ; l e Feu naturel eft celui qui eft interne 8c eft né dans les chofes ; le Feu non naturel eft a p p e l l e miniftrant , ferviteur Se externe , c o m m e celui du bain , de l a l a m p e ou de fiente. L e Feu commun eft celui de fiâmes ou de b o i s , & il faut les entendre miftiquem e n t . C o m m e : le Feu naturel ,c'eft le foup h r e du Soleil & de la L u n e ; l e Feu c o n t r e n a t u r e eft celui qui eft c o n t r e la n a t u r e du M e r c u r e : c'eft l'eau-forte. Feu de ch*J?e : c'eft à-dire , autant e x t r é n e q u e rien ne diftille plus des m a tières durant une heure. Feu de fupprejfion .- c'eft à dire , qui Couvre e n t i è r e m e n t le vaiffeau. Feu de réverbère. V. Réverbère. Feu de fonte ou de fttfl-m : c'eft celui q u i fond les rn taux ; lelon leur q u a l i t é il a pluficurs degrez : auflï y a-t il des metaux IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


F E. 6 métaux plus difficiles à fondre les u n s q u e les ancres. Feu matériel : c'eft celui des c e n d r e s ou d'Athanor , q u i eft pour dcffecher congeler Se fixer. Feu végétal : c'eft le t a r t r e . Feu ivfcmal : c'eft-à d i r e , un lieu m e diocrement chaud-. Feu azotique : c'eft celui de f u p p r e k fïon. Feu appelle Dragin. Les Hermétiques l'appellent quelquefois ainfi , d'autant qu'il dévore tout ce qui eft c o r r o m p u ; car il ne peut fouffrir aucune c o r r u p tion c o m m e "font les a u t r e s é l e m e n s ^ c'eft pourquoi on fe fert du feu poux les purgçr Se les en g i r a n t i r . Feu celefle enclos dans une :au : c'eft celui du M e r c u r e des S a g e s , & le M e r > cure m ê m e . Elément du Feu ejiti eft dans la matière. Les Philofophcs l'ont a p p e l l e l e u t or vif, Le Feu fecret & de génération : c'efi le Feu de l a m p e mis au degré de c h a l e u r q u e défirent les H e r m é t i q u e s Le Feu naturel ou de nature : c'eft c e lui du M e r c u r e des Sages . parce qu'il eft de l a n a t u r e du M e r c u r e ; Se il n ' y t

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FE. a q u e ce Feu au monde c a p a b l e de e a l , c i n e r , difloudre «3c Sublimer l a P i e r r e H e r m é t i q u e . Autr. c'eft la lumière du S o l e i l a c c o m p a g n é e de l a chaleur v i v i . fiante, qui font le p r i n c i p e de t o u s les m o u v e m e n s du m o n d e . Autr. c'eft pro« prement le fouphre de n a t u r e . Le Feu humide qui eft aujji naturel : c'eft quelquefois celui de l a m p e , de chev a l , ou de b a i n ; & auffi q u e l q u e f o i s c e lui du M e r c u r e des S a g e s q u i a été cuit j u f q u ' a u blanc Se fixé, q u ' i l faut encore cuire , q u o i q u e fans h u m e u r , pour le porter jufqu'au rouge parfait. Feu ftc : t'eft celui de â a m m e s ou feu Violent. Feu fsc-et & occulte ; c'eft celui du M e r c u r e Philofophal. Autr. Feu m i n e r a i . Autr. l a fontaine d'eau v i v e où Ce b a i g n e n t le R o i Se la R e i n e . C e feu ne b r û l e point, mais il ne fait qu'échauffer: il eft le f ul agent q u i diipofc la matière à être réduite en eau , & q u i eft le feu ^nrerncde-la matière. Feu & eau : c'eft le m â l e Se la fe-' m e l l e , le S o u p re & le Mc-rcure c o n t e nus au M e r c u r e H e r m r t i q u e . Feu dit Amplement : c'eft le S o u p h r e . Feu central de la terre ; c'eft un £ u €6

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FE. FI. 67 humide , tenant é g a l e m e n t du S o n p h r e Se du M e r c u r e : Il perfectionne & fait croître tout , mais le v u l g a i r e c o r r o m p t Se confume tour. La fiUe de Platon : c'eft l e M e r c u r e des Philofophes , dans l e q u e l font c o m pris Se liez le S o l e i l Se la L u n e des Sages. /.a Ftlle d'Hippocrate ; c'eft la P i e r r e au blanc pal fair. La Fil'e du grandfecret : c'eft la m ê m e c h o i e ; 5c qui eft ainfi ires bien n o m m é e , car il ne faut pas fe vanter de l ' a v o i r . Le Fils de la Verge : c'eft l e M e r c u r e des S a g e s . Le Fils du Sauph e : c'eft le m ê m e M e r c u r e , d'aurant q u ' i l d e v o t e Se confume tout ce qu'on lui oppofè. Les Fils des Pbilajophcs ; ce font l e » enfuis de la fçience , ou ceux qui font profeffion de leur fçience. Filter; c'eft clarifier q u e l q u e l i q u e u r , en la p a l l a n t par un p a p i e r g i i s . V o i e z thdf-er. Fixer : c'eft cuire l a n o i r c e u r j u f q u ' à ce q u e le blanc parfait p a r o i l l e . fixation : terme de l ' A r t , q u i v e u t dire rendre fixe ; c ' e f t - à - d i i e . rendre u n e chafe q u i eft v o l a t i l e Ôc q u i s'enfuit du F ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 r


68 FI. FL. fc», en état de l e pouvoir fonfixir fans s ' é v a p o r e r ni fublimer,feIon Geber dans fa S o m m e . Autrement, c'eft l e c h a n g e m e n t du corps volatil en fixe; c'eft. à - d i r e , perfèverant aux flammes. S u r quoi il eft bon d e fçavoir q u e les élemens p e i a n s c o n t r i buent plus à la fixation q u e l e s autres ; & les légers à la fufion p l u s q u e l e s pefans. V . Sublimation. L e p r i n c i p e de Fixation : c'eft le fcl fixe contenu dans la m a t i è r e . L a perfection d e Fixion ou de Fixa' lion. Les P h i l o f o p h e s ont ainfi a p p e l l e l ' i n c e r a t i o n de la P i e r r e , lors q u ' e l l e eft c o n d u i t e au r o u g e parfait & qu'on la met au feu des V e r r i e r s durant deux j o u r s naturels , dans un creufet couvert d'un autre & l u t t é , ce q u i s'appelle Creufet d'adaptation. I l s difent q u e cela lui donne fuu"on à i n g r é s . Et cette o p é r a t i o n eft auffi nommée l a dernière c a l c i n a t i o n de la P i e r r e . La Flamme; ce n'eft autre chofe q u ' u n e h u m i d i t é decuite par la c h a l e u r , faite onctueufe &c a é r i e n n e par !a perfe<rerance , l a q u e l l e paroîc en l u m i è r e , t a n t ô t plus c;aire , plus c o l o r é e ou obfcure , félon le plus ou le moins du pur & de l ' i m p u r ; ce qui eft la f j u r c e des c o u l e u r s . f

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F L. F O . €9 Les Fleurs du Magifce qu'il faut fe donner de garde de brûler ; ce font l e s efprns enclos dans la matière , lefquels font très-délicats ; c'eft p o u r q u o i il faut le fervir d'un feu t r e s - d o u x , c r a i n t e de les altérer ou b r û l e r , a u q u e l cas i l s rompent les vaifleaux p o u r fe faire paffage. La Fleur du fel des Philofophes qu'il faut cuire : c'eft l ' o u v r a g e de l a P i e r r e des S a g e s . L a Fleur du Soleil ; c'eft une b l a n c h e u r r r i n c e l a n t e plus q u e la n e i g e lors q u e l e Soleil d o n n e deffus , & qui excède t o u tes les blancheurs , qui eft celle de l a Pierre b l a n c h e parfaire. L a Fleu de l'or: c'eft l e M e r c u r e PhiIefophal. Autr. c'eft lors que la c o u l e u r citrine eft parlée & q u ' u n e autre c o u l e u r Jui fuccede. Autr. c'eft l a b l a n c h e u r é t i n celante de la L u n e . L a fleur de Sapicn~e : c'eft l'Elixir p a r fait au blanc ou au r o u g e . Fleur de Pefcher : c'eft le M e r c u r e Hfi metique. Fondant, fufible , q u i fe peut fondre & réduire en liqueur : c'eft un terme de l'-Ar . V o i e z Entrant. N ô t r e corps

eft fondu

:

c'eft-à-dite,

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70 F O. q u e l a m a t i è r e eft b l a n c h e c o m m e n e i g e . Autr. q u ' e l l e eft fondue en e a u ; q u ' e l l e eft d é l i é e , fubtile & Spirituelle. L a Fontaine de FUmel, c'eft la r e t o r t e ; & l'eau b o u i l l o n n a n t e , eft le M e r c u r e Fhilofophal. La Fontaine duTorrent,8c celle des Philofophes , c'eft la m ê m e c h a f e . L a ' Fontaine d:s Métaux , & celle du Comte Trevifan : c'eft le M e r c u r e des S a g e s , d'autant qu'il eft la fource u n i verfelle de toutes les chofes q u i t e n d e n t à vegetation. L a Fontaine de Jouvence : c'eft l'Elixic pa' f a r , rajeuniffant ceux q u i en ufenr. FOX.CE ; prendre la Farce des chofes fu-, perieures & inférieures : c'eft lors q u e les c i r c u l a t i o n s (e f o n t , & q u e ce qui s ' é l è v e Ce fubtilife ; 8c q u e l o r s q u ' i l cft r e t o m b é fuc ce qui étoit refté au fond, du vaiffeau , il le diflout par fa fubtilité , & le fpiritalife enfin par la continuelle r e i t e r a t i o n des c i r c u l a t i o n s . Y . Circulation. Toute fa force eft convertie en terre'. C'eft q u ' a p r è s que le noir t ft paffé & q u e le blanc parfait ft venu , fa force rft c o n . v e n i e en rerre ; c'eft à - d i r e , en fixation, o u bien eft devenue Exe. ;

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FO. FR. 71 La Force farte de toute force \ c'eft I'Elixir ou la P i e r r e parfaite au rouge furmontant toutes chofes , par la vertu d e laquelle tous fes ennemis ( nii font les meraux imparfaits impurs ) (ont c o n traints de f ire p,.ix avec e l l e . Fors, h o r m i s , e x c e p t é ; du latin Forts ou Foras. Fonmaife : c'eft le fourneau Philofbphal , dit A t h a u o r , dans l e q u e l fe font les o p é r a t i o n s Philofophales : Et q u e l quefois c'eft le fourneau dans lequel s ' e x trait le M e r c u r e H e r m é t i q u e , qui eft aufll ardent q u ' u n e fournaife enflammé?. Le Fourneau fecret ejue l'on n'a jamais vit : c'eft celui de l a nature , dans l e q u e l e l l e fiit fes admirables p r o d u c t i o n s . Le Fourneau fecret des Philofophes : c'eft le Fourneau à l a m p e , qui doit ê t r e b ; e i proportionné. Frapant. C o m m e n t on e x p l i q u e , /r«fpant les efprits , le plus fonvent lis s'tvanouifent : c e f t - à dire , p ulîànt ou pieff i n t trop les efpi'its par la chaleur du feu e x t e r n e , les e l p n t s fe b ' û l e n t & fe d.flïpenc en rompant les vaifTeaux. F-esjuence , a b o i d a n e e ; du L r i n F ri* quenna , a i l e m b l é e de plufieurs , q u i fe IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


i F R. FIT. trouvent Couvent en un même l i e u . Les Frc-es ejfropiez. : ce font les métaux imparfaits qui font d e m e u r e z en a r r i è r e par les i m p u t e r e z du lieu de leur riailïance , & qui doivent être g u é r i s par l ' é ' i x i r parfait au b l a n c ou au r o u g e . Frigidité , froideur ; du latin Frigidité. Froment. Le grain de Froment des Fhilnjopbes : c'eft le M e r c u r e des S a g e s , ou bien la m a t i è r e de leur P i c r e , q u i n e produit rien fi elle ne pourrit ; ainfi cette façon de parler des Philofophes eft prifc par fïmilitude ou reffemblance du grain de F r o m e n t . Le Fruit à double mamme/le : c'eft l a P i e r r e au blanc & au r o u g e , qui n'eft q u e d'un m ê m e p r i n c i p e , &c fe fait par une feule & m ê m e v o i e . Fuhnination. V. Détonation. Fumée. La Fumée blanche : c'eft à dire , l ' o u v r a g e Philofophal au b a n c : autr. l e (ouphre blanc : autr, l ' a r g e n t vif. La Fumée rentre \ c'eft à - d i r e , l ' o u v r a g e de la Pierre au rouge parfait : autr. le fouphre r o u g e : autr. l'orpiment rouge. La Fumet des Philefophts : c'eft une vapeur 7

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v a p e u r c o m m e un n u a g e , qui s'élève du bas en haut en toute diftillarion n a t u relle a v e c l e v e n t & l'air ; c'eft ce que l e P h i l o f o p h e a entendu p a r ces mots & l'a porté cette m a n i è r e de p a r l e r , lèvent en fon ventre : Si q u i é t a n t r e t o m b é e a j fond du vaifTeau en celle qui fe fait dans l ' œ u f , refout par fes diverfes Se r é i t é r é e s c i r c u l a t i o n s tout ce q u i refte de m a t i è r e à diffnudre. Fumée Arabique : c'eft un lieu m é d i o crement c h a u d . Fumigation : c'eft l a correfion du m é tal par l a fumée de p l o m b , ou de M e r c u r e , ou de vapeur a c r e . Fumiger : c'eft faire r e c e v o i r à q u e l q u e corps l a fumée d'un a u t r e . Fufibilité. L a fufibilité des métaux n e p r o v i e n t q u e de l'abondance de leur M e r c u r e . C e u x q u i en ont le m o i n s , o n t plus de d u r e t é q u e les a u r r e s : O ù le M e r c u r e a b o n d e , il y a b e a u c o u p de volatil : & où il y en a peu,il y a b e a u c o u p de fix i t é . V o i e z l ' a r t i c l e q u i fuir. Fujïan : c'eft p r o p r e m e n t la l i q u é f a c tion du folide à chaud , plus ou m o i n s , & ce caufee par l'humide onctueux q u i eft i n f e p a r a b l e des m é t a u x , Si q u i r e n d e en eux r a d i c a l e m e n t . G IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


7+

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A Celée du Loup ; c'eft l a teinture de l ' a n t i m o i n e , l o r s q u ' e l l e eit congelée. Génération. Q u e l q u e s Philofophes a p p e l l e n t de c e nom l ' o u v r a g e de la P i e r r e , lors q u ' i l eft p a r v e n u au noir ; d'autant q u e c'eft l a putréfaction ou c o r r u p t i o n rie la matière , & q u e t o u t e corruption eft p r i n c i p e de p r o c h a i n e g é n é r a t i o n . Il faut fçavoir q u e t o u t e s les Générations fe font d o u c e m e n t 5c par u n e a m i t i é & fïmpatie n a t u r e l l e , & j a m a i s par a u c u n e c o n t r a r i é t é ou v i o l e n c e . Le Gen^c commun : c'eft le Sel m a r i n . lequel la Pierre ne peut Le Germe fans croître ni multiplier : c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e , f a n s l e q u e l on ne peut t i e n faire en cet A r t . Germinatif. L a v i e germinative ou vc-getative , c'eft l a v i e q u i g e r m e ou v é gète. Le Glaive nù rejplend'jfant, ou épie des Thilofophes. L e s Sages ont entendu l e feu par le G b i v e ou L'épée n û ë : autr. la P i e r r e au b l a n c , q u i reluit c o m m e une épée nue'. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


GO. G R. j Les Gommes & raifines. Elles font l e furp'us de l a nourriture des plantes , attirée par leurs racines , comprife & c o n tenue fous leur é c o r c e , & diftribuée à toutes les parties les plus petites Se éloig n é e s p a r des fibres fubtiles. La Gomme des Sages : c'eft le M e r cure P h i l o f o p h a l , Se quelquefois l ' o u v r a g e de l a P i e r r e H e r m é t i q u e , lors q u ' e l l e eft a r r i v é e a u noir , & q u ' e l l e eft épaifîîe c o m m e de la poix fondue. La Gomme de l'or ; c'eft la m ê m e chofe. La Gomme rouge \ c'eft le fouphre. La Gorgone pétrifiant ceux qui la regardent : c'eft la fixation par l'élixir p a r fait , q u e l e s a n c i e n s Philofophes o n t cachée & c o u v e r t e fous cette F a b l e . V . Pyrrha Se Deucalion. Gouffre. L e s S a g e s a p p e l l e n t Gouffre l a matière devenue' noire , ou l a p u t r é f a c tion d'icellc. Grand'œuvre , l'un des noms de l a Pierre Philofophale. Granuler: c'eft verfer g o u t t e à g o u t t e dans l'eau froide un métal f o n d u , afin qu'il s'y c o n g e l é . Grajfale : c'eft une terrine ou é c u e l l e . Le Griffon dis Philofophes : c'eft l'anti7

moine.

G ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


7<S

HA.

HE. H.

TTJ•t~l tière cure deur

Acumia. V. Eudica. Htrbe rhiiofopkalc : c'eft l a mad e l à P i e r r e , S e q u e l q u e f o i s le M e r H e r m é t i q u e , q u e les S a g e s e n t e n fous ces termes m é t a p h o r i q u e s .

Hercule qui fuit Artifice, Par c e t t e Fable les Anciens o n t caché la p r é p a r a t i o n du fouphre. Hercule anettoii retable pleined'brdure, de pourriture & de noirceur. C ' e f t - à dire , q u e l'Artifte a purifié l a m a t i è r e de fa n o i r c e u r , Se l ' a poufiée j u f q u ' à la b l a n cheur. Hermaphrodite : c'eft-à-dire, qui a l e s deux fexes , & qui eft tout enfemble m â l e Se femelle , c o m m e eft l e M e r c u r e Philofophal ; d'autant q u ' i l contient en foi le m â l e Si la femelle : c'efl-à-dire , t o u t ce q u i lui eft n e c e l l a i r e pour fc multiplier. V. Androgine. Hermès, T r i f m e g i f t e : font deux m o t s g r e c s qui Signifient M e r c u r e trois fois , ou t r è s - g r a n d . Hermès Pere des P h i l o f o p h e s . C e drenus fait H e r m è s plus ancien q u A braham ; n é a n m o i n s la p l u s c o m m u n e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


HE. H O H U. 77 epinion des S a g e s les fait c o n t e m p o r a i n s . Hermétiquement ; iéeller hermétiquement : c'eft-à-dire , feelier du ic.m des Philofophes , q u a n d l'on fair rougir l e bout d'un vaifieau de v e r r e , c o m m e eft Liu matras , & qu'on le tord a v e c des p i n c e t t e s , ou q u ' o n l ' a p p l a t i t & joint ii bien q u ' i l n ' y aie point d'ouverture. Hétérogène : c'eft une chofe dont t o u tes les parties font de différentes n a t u res ; par e x e m p l e , les parties q u i c o m pofènt le corps des v é g é t a u x , qui font l'écorce , le bois , les feuilles , & c . !k celles des animaux , la peau , la chair &c les os. ffomoitenc au c o n t r a i r e , eft une chofe de l a q u e l l e routes les p a r t i e s font d e m ê m e nature 5c efpece , c o m m e t o u t e s les parties de l ' e a u feint e a u . O n appelle e n c o r e Homogène tout c e qui eft de m ê m e n a t u r e , c o m m e les m é taux ; & Heterooene ce q u i n'en tft p a s , c o m m e les h e r b e s . Huile. La vraie Huile des Philofophes : c'eft leur P i e r r e au r o u g e parfait : autr. leur fouphre : autr. leur M e r c u r e . Huile de talc des Philofophes : c'eft leur élixir au b l a n c parfait & a c c o m p l i . Huile fixe & incombuftible des Sages : G iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


78 HU. c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e , q u i au froid fe c o n g e l é c o m m e de la g l a c e , 5c q u i à la chaleur fe l i q u e f i ; c o m m e d u h e u r e ; c e t t e H u i l e fè fait par l ' e n t i è r e diffolution du corps d'où e l l e tire fon origine : c ' e f t - à - d i r e , par l ' e n t i è r e e x traction & union du fixe & du v o l a t i l . Huile dt la nature : c'eft le S e l A l b r o t , q u i des S e l s eft le m e i l l e u r & l e plus n o b l e , étant fixe au régime & n e fuïant point le feu , f o n d a n t , p é n é t r a n t & e n trant , c o m m e é l i x i r c o m p l e t . Huile ejientklle : c'eft l ' a m e des m é taux : autr. l e M e r c u r e des S a g e s : an l'eau ardente c i r c u l é e . Huile végétale c'eft l ' H u i l e de T a r t r e . Humât ion : c'eft; lors q u e la putréfaction fe fait & q u e l a c o u l e u r noire pa-_ roît ; ce q u i é t o i t a u p a r a v a n t eau é t a n t lors c h a n g é en l ' é l é m e n t de la t e r r e , qui s'appelle Humus. Humeilation. O n h u m e c t e un m é d i c a m e n t lors q u ' i l eft trop fec , ou c r a i n t e q u ' i l ne s'exhale en le p i l a n t , ou q u e fes plus p e t i t e s parries n e fe d i l ï î p e n t e n l e s b r o i a n t fur l e p o r p h y r e . Humidité de la Pierre. L'Humidité de la P i e r r e dans fon p r e m i e r état eft caufe de fa fluidité , q u i eft la feule IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


H U H Y. > chofe dont l ' A r t i f t e a befoin : c e q u i l u i eft autant neceffair/c dans fon p r e m i e r é t a t , q u e la fixité le peut être lors q u ' e l l e eft parvenue à fa dernière perfection ; Se cette humidité m é t a l l i q u e p r é p a r é e & purifiée felcn l ' A r t , contient en foi l e M e r c u r e des S a g e s : Se c o n f e q u e m m e n c ç'eft elle q u i pafïë pour cette feule chofe q u i en contienr p l u f î c u r s , & n o t a m m e n t fon fouphre h o m o g è n e , par le m o ï e n d u q u e l elle fe c o a g u l e Se fe fixe. R e n d r e à la P i e r r e fon Humidité radicale : c'eft lors q u e l'élixir eft p a r f a i t , & qu'on met deffus du M e r c u r e P h i l o fophal : autr. c'eft faire la mu] t i p l i c a r i o n , en cuifant par ap^és l a m a t i è r e c o m . n e aup.iravanr. L'Humide radical de la riatwe, ou VHumidité vifqueufe : c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e tiré de fa p r i f o i i , p r é p a r é & purifié de la m a n i è r e q u ' i l eft neceffaire, U Humidité permanente des Sages : c'eft l a m ê m e chofe. Hydra , S e r p e n t duquel lors q u ' o n lui coupoit une t ê t e , il en renaiffoit d i x , C'eft la m u l t i p l i c a t i o n de la P i e r r e d e s S a g e s , cachée par eux fous c e t t e Fable : car à c h a q u e m u l t i p l i c a t i o n l a P i c t r c G iiij 75

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go H Y . TA. IE. a u g m e n t e fa v e r t u de dix fois a u t a n t , ic t o u j o u r s en c o n t i n u a n t : O u t r e q u ' o n a u g m e n t e toujours de d i x fois fa v e r t u , on a u g m e n t e auffî la q u a n t i t é de l a m a . rierr. L e premier Hylec des S a g e s , Hyle, ou Hyii : c'eft la m a t i è r e des Philc-fo. pries faite p a r la n a t u r e , a u t r e m e n t dite Caho f, Hyv;r fhllofophicjue : c'eft l e tems de l ' h u m i d i t é de l a P i e r r e . I. r A pour déjà. Trevifan. •* Les "Pbilofophcs ont un Jardin eu lt Soleil luit jour & nuit : c'eft le fourneau Philofophal : autr. l ' œ u f des S a g e s qui e(t dans le fourneau , o ù il y a i n ceffàmment du feu , q u i efl le S o l e i l des Sages. Jufon a verfe le jus fur les Dragons dt Colchos : c'eft - à - dire , q u e l'Artifte a pafié la noirceur &c eft p a r v e n u à la b l a n cheur , qui peut e n r i c h i r l'Artifte par la projedtion du blanc fur les métaux i m parfaits ; ainfi ce jus eft l'elixir b l a n c qui cft très fufible. Jeu d'enfi'.ns & ouvrage de femme. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


I G. I L . I M. Si V o ï r z Oeuvre ou Ouvrage. Ignée , terme de l ' A r t , qui fignifie q u i Içnew. eft de feu ; du latin Ignorance de plufîeurs Artiftes : c'eft une mort v i v a n t e Se un fepulcre p o r t a tif. Hermès dit dans fon P i m a n d r e , q u e l ' i g n o r a n c e Se la m a ' i c c i n o n d e n t t o u t e la terre c o m m e un d e l u g e . IUiajie : c'eft l a m a t i è r e des P h i l o f ô phes. Imbibitions philofopkiqurs : ce font l e s m o ï e n s de faire les m u l t i p l i c a t i o n s qui fe font a v e c le M e r c u r e H e r m é t i q u e , q u i font autant de noirceurs q u ' i l faut ôtec en cuifant , de m ê m e que l'on a fait e n t r a v a i l l a n t au premier o u v r a g e . Imbiber , veut quelquefois dire , c u i r e la nature j u f q u ' à ce q u ' e l l e foit parfaite : autr. c'eft l o r s q u e les c i r c u l a t i o n s Ce font ; l'humide qui eft monté au haut du vaiffeau , retombe doucement fur la m a tière qui eft en bas dans l e vaiffeau : Se ce font l à les Imbibitions q u e les P h i l o fophes entendent d a n s le t r a v a i l de l a Pierre. A in fi il appert q u ' i l y a deux efpeceS d'Imbibitions : feavoir , celles qui fè font dans l ' œ u f par les c i r c u l a t i o n s & celles q u i l e font pour les m u l t i p l i . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


I M. cations. V o ï e z Multiplication. Plufieurs Philofophes avertilTent J e p r e n d r e g a r d e en cet endroit de faire a u cune faute , d'autant q u e les I m b i b i t i o n s {e doivent toujours faire a v e c un M e r c u r e propre & de la nature de l ' o u v r a g e , ou de la m u l t i p l i c a t i o n q u e v o u s defirez faire •. c'eft à f c a v o i r , du M e r c u r e c i trin pour la m u l t i p l i c a t i o n au r o u g e . & du M e r c u r e b l a n c pour c e l l e du b l a n c eu de la L u n e . Et c o m m e i l s fe font c o n tentez d'en donner feulement l ' a v i s , i l s ont fort embaraffé ceux qui ne fçavoient pas les faire l'un & l ' a u t r e . Il faut d o n c f e a v o i r q u e le M e r c u r e b l a n c qui eft le Bain de la L u n e , & le rouge ou citrin celui du S o l e i l , fe font de la m ê m e m a n i è r e ; msis en c h a n g e a n t feulement le fuJEt, qui eft la L u n e pour la L u n e , 6V le citrin ou S o l e i l pour la S o l e i l . C'eft ce q u e v o u l o i r dire Flarncl , en parlant du fang des Innocent écornez, par les foldats d'Heroàes , qui font les corps : c'eft à dire , du S o ' e i l & de la Lune , q u e le M e r c u r e P h i lofophal d.ffout l o r s q u ' o n les lui a p r e fentez ; les extrait d e f l i t s corps , les unit à foi , &c rebute tout le terreflre & greffier. Cette opération s'appelle

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I M . IN. t} auffi Fermentation. Le feul Impartirle connu des S a g e s : c'elt le M e r c u r e Philofophal. Impaflation. Quelques Philofophes nomment Impaflation la couleur n o i r e , de même q u e la putréfaction , p a r c e q u e la matière s'épaiffic &c devient o p a q u e ô£ obfcure c o m m e d e la t e r r e : Ils l ' a p p e l lent auflî terre , pour cette feule r a i fon. Imprégnation : C'eft lors q u e l a matière étant noire & la putréfaction fe f a i f a n t , la g e n e r a t i o n fé fait au m ê m e t e m s , qu'on n o m m e i m p r é g n a t i o n ; d'autant que Ja corruption d'une chofe eft l e principe de la generation d'un autre. Incendie. Il faut prendre g.irde aux inet.ndia : c'eft à - d i r e , de faire trop de feu crainte de b r û l e r l a m a t i è r e ; & c'eft la faute ordinaire de ceux qui cherchent cette f e i e n e c , & des Artiftes promts &C impatiens. Incerarion Philofophale : c'eft mettre du M e r c u r e des S a g e s fur la m a t i è r e , ou parce q u ' e l l e n ' a pas d'ingrés , ou pouc la m u l t i p l i e r . Autr. réduction à fu don ou à fonte de l a chofe q u i ne peut fondre. L'Inçeraùon

fe fait encore en m e t t a n t

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F I N. la Pierre chns un creufet d ' a d s p t a t i c n , c ' e f t - à - d i r e , un creufet couvert d'mi a u tre & l u n é , qu'on mer en fuite dans un feu de verrier ou de r é v e r b è r e . Inccfle du frère & de la fceur, du pert et de la fille, de la mere & du fils : C'eft l'union de tous les élemens &c principes d e l à n a t u r e , S e ! , S o u p h r e &z M e r cure dans le M e r c u r e Philolot ha'. Incinération : c'eft la réduction en c e n dres dn combuftible par l e fvu nû & ouvert. 4

Inclination : c'eft l a feparation fimp'e de l'humide d ' a v e c fjs fèces ол m a r c , étant raffi ?. I N C O M B U S T I B L E , d é r i v é du latin Incomba flibiie : ce qui ne peut ê t i e brûlé ni confumé par le feu. Ainfi les Philofophes appellent leur fouphre /ncombu/iible , parce que le feu ne p e u t agir fur lui. 1

Indilfo'.uble , qui ne peut ê t r e défuni ni l e p i r é ; du latin Ind'Uolubile. Inférer du latin Inftro : j u g e r d e , t i ­ rer confecjuence de. Influences des A (très. L e S o l e i l , la L u n e &c les Etoiles jettent perpétuellement leurs influences ici bas , l e f q u e l l e î Yont premièrement dans l ' a i r , où elles г

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IN. Se contractent une humidité , Se enfuitc tombent fur la terre , Se pafTent par fes pores Se divers fables ou terres différentes , dans lefquelles elles font épurées en partie de leur humiditez grofiîeres , Se enfin pénètrent jufqu'au c e n t r e de l a terre. Il n ' y a donc rien dans l ' U n i v e r s q u i n'en foit rempli , parce q u e ces efprits univerfels font l ' a m e de tous les corps &: la vie de la femence univerfelle de toute la n a r u i e , l a q u e l l e eft a b o n d a n t e en chaleur Se humidité. Ces influences ainfi purgées é t a n t a r r i v é e s au centre de la terre , font r e l a n cées v e r s la fuperficie par l e feu c e n tral ; Se dans cette afeenfion ou f u b l i m a tion , quand il fe rencontre q u e l q u e terre pure & bien purifiée par les c i r c u l a t i o n s , eues s'y attachent , Se font a v e c cette terre, or ou a r ç e u t , Se les autres métaux p a r e i l l e m e n t , félon le degté de pureté q u ' e l l e retient Ir.fufion : c'eft le t r e m p e m e n t du m i x t e fec ou trop dur dans q u e l q u e menftrueufe l i q u e u r , qui le r a m o l l i t Se le diCfour. Infris, Ingreflïon: c'e(t-à-dire, pénétrant Se entrant. L e s Philofophes ap* IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


26 IN. pellent quelquefois Ingrejflon, lors que la couleur noire p a r o î r , & que la corruption de la m a t i è r e fe fait ; d'autant q u e les natures entrent l'une dans l'autre, l e m ê l e n t parfaitement , & retiennent les qualités; les unes des autres. Il eft à remarquer que l e s corps n e fe m ê l e n t & n e s'unilTent pas p a r f a i t e m e n t , c o m m e c r o i e n t les ignorans ; mais les efprits feulement ont ingrés enfemble. Ingrejsatiuti des Ph'dofophes. L a fùbliftiation Philofbphale eft la m ê m e choie q u i eft l a converfron que YIngroffAtïon, d e s bas é l e m e n s , î ç a v o i r l a t e r r e & l ' e a u , en ceux qui font a p p e l i e z hauts o u légers , q u i font l ' a i r & le feu. Jmmmerable du mot latin InnumcrnbUt^ I n n o m b r a b l e s , fans n o m b r e . Inqulfiteurs, rechercheurs j d u l a t i n In, ejuijïtor. Infculpe , g r a v é ; du l a t i n Infchlptum. Infolatlon : c'eft l'échauftement folaire d e s mixtes pour la digeftion , infufion , m a c é r a t i o n , &c ( e m b l a b l e s . IntrinftcjKt, i n t é r i e u r , q u i eft au-dedansj du latin IntrlnfccHm. Inveftigatcnrs , c h e r c h e u r s , ceux qui c h e r c h e n t j du latin InveftigatQr. 3

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IO. IS. J U . $ L a Fable d'/o. V o ï e z N'use. Les Jours des Philofophes : ce font des mois a g r o n o m i q u e s Se c o m m u n s . Les Jours naturels : ce font les v u l g a i r e s , qui font de v i n g r - q u a r r e h e u r e s . La Joie des Philofophes ; c'eft l a P i e r r e au blanc parfait ; d'autant q u ' o n ne peut plus m a n q u e r à v e n i r au rouge p a r f a i t . Se q u e tous les efprits v o l a t i l s Se délicats font fixez, & peuvent fouffiir le feu à l'avenir. 7

JJîr : c'eft l'Elixir au blanc j Se c'eft ainfi que la Sages le n o m m e n r lors q u ' o n veut le m u l t i p l i e r . Junon. Par J t i n o n les A n c i e n s ont e n t e n d u l ' a i r , Se q u e l q u e f o i s l ' é l é m e n t de la t e r r e . Jupiter en pluie d'or. V o ï e z "Pluie d or. Jupiter converti en Aigle enlevant & emportant Ganimede au ciel. S o u s c e t t e F a b l e les anciens Sages ont caché la fublimatïon Philofbphale. J U P I T E R . Il faut q u e j ' e n f e i g n e e n cec endroit la raifon pour l a q u e l l e J u piter a été n o m m é le M u t r e des D i e u x , a i a n c p e u r Ambafladeur le M e r c u r e i n t e r n e , c o m m e prouve fa f a c i l e fufïon ; pour S c e p t r e le tonnerre , c'efè-à-dire , IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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ju.

l e fbuphre externe ; pour fon Palais o r . d i n a i r e , l a partie fnperienre appellée C i e l , Se defîgnée par le v o l a t i l , chaud Se fecj Se pour fa récréation , la t e r r e baffe, mais prolifique Se delicieufe pour l u i . C'eft aufli à caufe de toutes ces q u a lité z qu'il eft: l e plus parfait des métaux imparfairs ; Se q u ' i l lui m a n q u e peu de c h o f e , outre la coction , pour devenir auffi parfait q u e l'or m i n e r a i . Son fouphre , à caufe de fon degré de chaleur , ne fe peut accorder a v e c l'argent vif, qui eft plus froid , q u o i q u ' i l foit a m a l g a m é , pétillant toujours & fê liquéfiant à la m o i n d r e chaleur , par l a m ê m e raifon. O n reconr.oît auilî que fon M e r c u r e tient de l a nature du m ê m e argent v i f , puis qu'il rend frangibles tous les m é taux avec lefquels il eft mêlé ; excepté l e p l o m b , par fa fimilitude de fubftance ; q u i eft encore une rjifon pour l a q u e l l e l ' A n t i o n i t é l'a nommé le Maître des Dieux & le l'-ilt de Sut urne, Se lui a mis en main le fotidie é c l a t a n t , ppur marq u e r le defordre extrême qui fe trouve dans fes c-lemens , Se particulièrement du foui lire. L n f i i i , fon M e r c u r e eft plus cuit Se plus IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


I X . K A . K l . K U . L A. S plus meur q u e fon fruiphre; ai-iTI s ' a t u che-t-il forcement à l'or Se à l ' a r g e n t , dont il c m p o i t ; toujours q u e l q u e partic , quand il eft contraint de q u i t t e r prife. ne puis ici paffer fous filence , q u e de tous 1rs métaux il n ' y a q u e le feul J u p i t e r q u i a u g m e n t e fon poids dans l a calciuation. Ixlr. Les Phi'.ofophes appellent de c e nom leur M e r c u r e , lors qu'il eft p a r v e n u à la c o u ' e u r n o i r e , n o m m é e le leton o u ]<uon q u ' i l faut blanchir. 9

K. jT-AmbA* des Tkilofophes : C'eft l a Pierre parfaite au rouge. Ifi bric : c'eft le foiiplire dedans l a te^re. Syukjtl ; c'eft-à-dire, l ' o u v r a g e des P h i lnfojjhes. Autr. le noir t i e s - n o i r , ou l e leton.

y Abeur , t r a v a i l ; du latin Labor \ ' Labourer , travailler ; Labourant travaillant. L

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go L A. Le Labyrinthe dans lequel eft le AdIns­ taure, p a r cette Fable les S a g e s o n t e n tendu leur M e r c u r e p a r t i c i p a n t des deux n a t u r e s , m â l e & femelle : a u t r e m e n t de la nature a n i m a l e 8c d e l à m i n é r a l e , qui font enfermées dans le L a b y r i n t h e , q u i eft l'oeuf H e r m é t i q u e . Le Lait de la Vierge , ou bien le Lait Virginal , ou le Lait des Philofophes : c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e : autr. l a P i e r r e au b l a n c fondante Se projetcée fur q u e l q u e métal q u e ce f o i t , q u ' e l l e chan­ g e en lait ; & a l o r s elle s'appelle l'or blanc , d'autant q u ' e l l e a l e poids 8c l e v o l u m e de l ' o r . Cuire le Lait : c ' e f t - à - d i r e , c u i r e le M e r c u r e des S a g e s , p a r c e q u ' i l eft blanc c o m m e lait : autr. l a P i e r r e blanche pour la pouffer j u f q u ' à la r o u g e . La Pierre fe nourrit de fon Lait : c'eftà dire , de fon fperme , dont elle a été e n g e n d r é e , q u i eft l e M e r c u r e H e r m é ­ tique. Lamines, petites L a m e s ; du latin La­ mina. Lapis , P i e r r e -, du latin Lapis. Le Lapis des PhUofophes : c'eft le fel de l'or. Le Laton ou Leton blanc dit Philoft* IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


LA. t phes : c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e : autr. la L u n e des S a ^ e s . Le Latan rouge des Thilofophes : c'efl leur or & leur airain , & quelquefois la P i e r r e parfaire au r o u g e . Le Lato» des Philofophes, dit fimplement : c'eft l'élément de la terre : autr. le corps i m m o n d e . Le Laton non net : c'eft lors que l a matière eft parvenue à la n o i r c e u r . Lavemens des Philofophes : c'eft l o r s que la n o i r c e u r s'eft épaifïïe , & q u e l'hum i d e en s'élevant circule & retombe lue la matière n o i r e , & enfin continue fi l o n g - t e m s , q u e de n o i i e q u ' e l l e étoir, elle devient blanche ; & c'eft l a ce q u ' o n appelle blanchit le L e t o n . Par cette a c tion on ne f i i t q u e cuire l a nature j u f . q u ' à ce q u ' e l l e foit parfaite ; dans c e tems J u p i t e r a g i t & règne : c'eft p o u r quoi il eft a p p e l l e le Lavandier des Philofophei; parce qu'en ce t e m s , q u i dure vingt j o u r s , la m a t i c i e fe va p u r g e a n t peu à peu j & fe d é g a g e de fa c o r r u p t i o n & n o i r c e u r , prenant infenfiblement u n e foi m e n o u v e l l e . 9

Laver le Laton fept fols dans le Jourdain , comme JSIaaman le Lépreux : c'eftà - d i r e , q u ' i l faut t o u j o u r s c u i r e l o r s H

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9i L E. L I. q u ' i l eft a l a noirceur Se jufcju'à ce q u ' i l d e v i e n n e blanc ; Si ce t e r m e de fept fais , eft feulement par allufion à N a a m a n . Il eft e n c o r e neceffâire de fçavoir q u e c e n o m b r e de fept eft un terme d'univerfal i t é ; a i n i î fept fois v e u t d i r e , tout l e tems requis. La. Lèpre des métaux : c'eft l ' i m p u r e t é q u ' i l s ont c o n t r a c t é e dans les m i n i è r e s de la terre o ù ils ont efté formez , q u e le feu o r d i n a i r e n'a p a s p û p u t g e r . Levain & Ferment : c'eft q u e l q u e f o i s la m ê m e chofe. V . Ferment. Le Levain de ta minière des Philofophes : c'eft la P i e r r e a u b l a n c parfair. Le Levain de l'or : c'eft l e M e r c u r e des S a g e s . Leviger : c'eft rendre un c o r p s dur en p o u d r e i m p a l p a b l e fur l e p o r p h i r e . Lier : c'eft-à-dire , c o a g u l e r un c o r p s dur , q u i par l ' a r t a v o i r été fait fluide , Se le rendre dur c o m m e a u p a r a v a n t p a r p l u s forte d é c o c t i o n . Les Liens des Philofophes : ce font l e s c o r p s ou matières qui c o n t i e n n e n t l e s efprits. Ligature. Conferver le valfeait avec fa Ligature : c'eft-à-dire , le conferver hiet> bouché. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


LI. 9î LUI : c'eft la matière' p r o p r e à faire q u e l q u e teinture excellente , foit de l ' a n timoine , ou de q u e l q u e a u t r e chofe. Le Limbe de la nature ; c'eft la r é d u c tion en la première matière u n i v e r l e l l e . Linéaire ; d.l latin Lineare : c'eft à dire , q u i va tout d i o i i , uniment & é g a lement , comme la ligne q u i doit ê t r e par tout droite & m u e . Le Lion du Amplement : c'eft le foupfire ou fperme mafculin : autr. c'eft l e fixe q u i dévore l ' a i g l e , c ' e f t - à - d i r e le volatil ce qui fe fait lors de la fixation du volatil , &c lors que l'efprit fe c o r p o rifie : autr. c'eft le M e r c u i e . Le Lion vert dit fimplemeht : c'eft le M e r c u r e Philofophal , & q u e l q u e f o i s l a teinture du v i u i o l : autr. le fourneau des S a g r s : autr. l'œuf H e r m é t i q u e . Le vieil Lion, & Lion vert : c'eft l ' œ u f des S a g e s , & le L i o n vert , qui eft a u trement d i t , le fepulcre d'eu le Roi fort triotnphant. Le Lion rouée : c'eft la teinture d e l ' o r : autr. c'eft i ' é l i x i r parvenu au rougepaifait , qui comme un Lion dévore toute n a t u r e pure m é t a l l i q u e , la changeant en fa v r a i e fubftance , en vrai & pur o r , p l u i fin q u e c e l u i des m e i l l e u r e s m i n i e ;

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94 LI. LO. LU. l e s . L e s C h y m i f t e s a p p e l l e n t de c e non» l'Huile ronge de vitriel. Le Lion raviffant : c'eft l e M e r c u r e Hermétique. Le Lien volant : c'eft la m ê m e c h o i e ; autr. la fubftance v o l a t i l e . LicjuefaElion : l'opération par laquelle on réduit en l i q u e u r u n e chofe folide ; du latin LiquefaEïto. LA Li/juefaSlion philo fophique : c'eft la diflolution & h u m e & a t i o n du c o r p s p o u r r i & putréfié. La Liqueur vtgctable : c'eft le V i n . Les Livres des vrais Philofophes. Hermis les a p p e l l e , la clef de tous les biens & de la-fàgeiTe des fagefTes. Les Lotions des Philofophes : c e font les cohobarions q u e fait l a n a t u r e de ce q u i eft é l e v é , l e q u e l r e t o m b e au fonds du vaifTeau fur le corps q u i eft n o i r ; autr. Lavemens. V. LavemensLe Loup gru : c'eft l ' a n t i m o i n e . Lumière : terme de l ' A r t . La Lumière qui éclaire dans les ttxebres : c'eft le M e r c u r e des S a g e s , q u i é c l a i r e dans la p n f o n des corps q u ' i l pénètre. La Lumière du Soleil : c'eft l e moteur g ê n e r a i de toutes c h o f e s , q u i c e m m u . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


nique fa vertu m o u v a n t e p r e m i è r e m e n t aux afires , &c a p r è s à ce q u i a p p r o c h e le plus d'elle , q u i eft l'air le p l u i pur „ & l'air l a c o m m u n i q u e aux animaux „ végétaux Se m i n é r a u x : c'eft - à - dire , à toute la nature i n f é r i e u r e . Lune : terme de l ' A r t , qui fîgnifie F argent. La Lune des Pkitofopbe! : c'eft le M e r cure H e r m é t i q u e , q u ' i l s n o m m e n t q u e l quefois leur Lune vive. La Lune aura l'office du Soleil ; c'eft q u e pendant la n o i r c e u r , q u e les S a g e s appellent ténèbres & nuit , Je S o l e i l Se la L u n e ne paroiffent point j mais l o r s q u e cetre c o u l e u r eft p a l î é e , l e S o l e i l devroit fe l e v e r c o m m e après q u e le j o u r eft venu , & c'eft la L u n e qui p a r o î t , e'eft-à-dire la b l a n c h e u r : Se a p r è s l a blancheur le Soleil fe l e v é , ou la r o u geur. La Lune ou argent fin. L e s A n c i e n s l'ont reprefenté fous le nom de L u n e ou Diane fille de J u p i t e r & de L a t o n e n é e en l ' I l l e de D e l o s , a u p a r a v a n t errante Se e n v e l o p é c des e a u x , & fceur du S o l e i l o u A p o l l o n v a i n q u e u r du S e r p e n t P y t h o n , perfecuteur de fa mère à l'inftigation de Junon. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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LU. Par Jupiter, Junon , Python &C Latont, font lignifiez les q u a t r e é l e m e n s a v e c leurs q u a l i t e z ; par l l f l e de D e l o s eft cnfeignée fa terre m é t a l l i q u e non encore fixe ou t r o p humide , q u i fè mar.ifeite p a r Apollon ou le Soleil : c'eft à - d i r e , par la codtion 5c defîiccaiion e x t e r n e . P a r Latone fa m e r e , eft entendu l a m a t r i c e ou partie i n t é r i e u r e Se c a c h é e de la terre dans l a q u e l l e les métaux s ' e n g e n drent Se fe nouriffent : Et par J u p i t e r eft encore reconnu le feu 5c la chaleur i n n é e à tous les mixtes , a i d é e par celle du Soleil. P a r J u n o n , l'humeur radicale 5c aérienne c o n t r a i r e au froid Se fec terr e f t r e , q u ' e l l e couvre de plufieurs torrens tortueux & rampans fur l u i , c o m me le S e r p e n t , d i t P y t h o n . 9

La Lune & fes qualité^. L a L u n e eft parfaite q u a n t à la q u a l i t é l u n a i r e feulement , & eft impaLfaite félon l'intention de la nature ; d'amant q u e la même n a ture tendoit de toute fa force Se vertu de la c o n d u i r e à la petfeétion du Soleil. L U N A I R E . SUC de la Lunaire : terme mifterieux des Philofophes. Phdalete dit que c'eft l a plus pure fubftance du Soleil purifiée Se joint avec le M e r c u r e des S a ges , Se q u e l qucfois feulement le volatil. L'efptit IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Uefprïi des parfaits peut e n c o r e ê t r e appelle le Suc de la Lunaire , puis q u ' i l fixe le M e r c u r e ; & c'eil c e qui t r o m p e les i g n o r a n s , qui Ce font i m a g i n e z q u e c'etoit le fuc d'une h e i b e q u i porte ce n o m , l e q u e l fuc v é r i t a b l e m e n t c o n e e l c le À l e r c u r e : mais n leur i g n o r a n c e n ' é toit g r a n d e , ils d e v r o i e n : f ç i v o i r q u e ce q u e fait l e lue n'eft q u ' u n e fimple c o n g é l a t i o n , puis q u e ce M e r c u r e s en VA tout en fumée à la m o i n d r e c h a l e u r , ôc m ê m e q u ' e n y touchant doucement il fc r a v i v e 6c Ce remet co.nmc il é t o i r a u p a r a v a n t . V. Suc de la Lunaire , & fixation. La grande Lunaire ; c'eft l e M e r c u r e ou l'Eau des Sages , ainfi appc-llée à caufe de la fplendeur dont elle b r i l l e . Q u a n t à l'herbe nommée petitt Lunaire q u e l q u e s uns difent qu'un pré étant tout parfemé de c e t i e plante , lors qu'on l e fauche , i l ne m a n q u e j a m a i s de p l e u voir. 3

la Lunaire luxurieufe : c'eft lors fe fait l'union du corps avec l'cfprit la p r e m i è r e d i g e i t i o n . Lut , terme de l'Art ; du latin tum, qui eft une cfpece de mortier font les A i î i f t e s pour e n d u i r e ou I IRIS - LILLIAD - Université Lille 1

que par Lu. que en-


8 M A. c r o û t e r leurs vaiffeaux de verre , afin q u ' i l s refiitenc m i e u x au feu ; ou bien, p o u r joindre enfemble deux vaiffeaux, e n forte q u e l e s efprits q u i palleronr. d e ' l ' u n en l'autre , n e fe diffipent pas en rencontrant q u e l q u e p e t i t e o u v e r ture. 9

M. AceratUn : c'eft l'atténuation fimple du mixte dans q u e l q u e menftruc. Mctgiftere , terme de l ' A r t , qui fignifie le grand O e u v r e ; du larin Magifterixm. Magiftere eft auflt une opération C h y m i q u e , par l a q u e l l e un corps mixte ou compofé eft t e l l e m e n t préparé par l'Arc C h y m i q u e , fans q u e l'on en fafle a u cune extraction , q u e t o u t e s fès parties h o m o g è n e s font confervées 5c réduites dans un degré de fubftance ou de q u a l i t é plus n o b l e , par l a f e p a r a t i o n q u e l'on fait feulement de fes i m p u r e i e z extérieures .• T e l eft le M a g i f t e r e de Perles , de C o r a l , & c . D " forte q u e toutes les p r é p a r a t i o n s des m é t a u x n e font q u e des M a g i f t e r c s , ou a t t é n u a t i o n s de l e u r s c o r p s . Notre Magiftere eft d'an, & de qn.1IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


M A. 99 tri « . ? , & de trcù un : c ' e f t . à dire , q u ' i l eft d'une chofe ëc de q u a t r e c l e m e n s cjui y font contenus : Et de trois un ; c ' e f t - à - d i r e , S e l , S o u p h r c tk M e r c u r e , qui y font compris , & q u i font les trois principes de l a n a t u r e . Quelquefois l e s P h i l o i o p h i s p a r l a n t de leur M a g i f t e r e , entendent l a P i e r r e au b l a n c , ck d ' a u trefois la P i e r r e au r o u g e : Ils difent enc o r e , n ô t r e p r e m i e r M a g i f t e r e qui eft le blanc , & n ô : r e fécond M a g i f t e r e qui eft la P i e r r e parfaite au r o n g î : Autr. ils n o m m e n t l a P i e r r e leur M a g i f t e r e en tous les états q u ' e l l e fe trouve , $C m ê m e dés fon c o m m e n c e m e n t . S a n s la c o n n o i l ï a u c e de ce M a g i f t e r e des S a g e s , qui fcul enfeigne la d e i b u c tion eflentielle de l'or , il eft impoQïble de faire l a P i e n e des Philofophes. Alagneftc : c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e des S a g e s : autr. l e M e r c u r e Philofop h i l : autr. tout le compôt dans l e q u e l refi de toute l'humidité de l a Pierre : Autr. c'eft l o r s q u e la m a t i è r e eft d e v e n u e noire ; c a r dans ce tems les m a tières s ' e m b r a l l c n t & s'unifient i n i e p a r a blemcnt : fçavoir , les greffes & c o r p o relles a v e c les fnbtiles & i p i r i t u e l l e s . S a n s cette union il n e s'enfuivroit j i -

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mais aucun effet , non plus q u e d'une chofe morte ; & l'on v o i t q u ' a p r è s cette union les vertus élémentaires renfermées dans ces deux matières q u i font faites d ' u n e chofe , v i e n n e n t à faire v o i r a u dehors les opérations q u ' e l l e s ont faites a u - d e d a n s , en unifiant l e s elemens e n fcmble. La Magnifie compefte : c'eft l e m ê m e o u v r a g e , q u e les H e r m é t i q u e s n o m m e n t ainfi , à caiife q u ' i l eft compofé d'aine , d'cfprit & de corps. S o n c o r p s eft la terre fixe du S o l e i l , q u i eft plus q u e tresfubtile : S o n ame eft la teinture du S o leil & de la Lune procédant de l'union d e ces deux : Et l'cfprit eft la v e n u m i nérale des deux corps & de l'eau q u i iorte Famé ou la teinture b l a n c h e fur es corps , tout ainfi q u e par l'eau l a t e i n t u r e des T e i n t u r i e r s eft p o n c e f u r i e Drap. La Magne fie blanche & rougi. La b l a n c h e , c'eft la P i e r r e parfaite au b l a n c ; & la r o u g e , c'eft lors q u e l a P i e r r e eft au r o u g e parfait. Maintes, plufieurs : Mair.ttfoU , plusieurs fois. Mais efue, pourveu q u e . J*a Maifon de verre dts Sage: : c'eft

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M A. ioi un m a t r a s , ou plus v r a i - f e m b l a b l e m e n r , l'ce.if des PhiloTophcs. La filai/on du Poulet des Sages , f é lon Flamel : c'eft l e f o u r n e a u Philofophal : autr. L'ccuf H e r m é t i q u e . Mal o u Malum : c ' e i l lors q u e par a l l é g o r i e on v e u t dire l a n o i r c e u r . Maie vohnté , mauvaife volonté ; comme : maie grâce , Trevifan. Manne : c'eft la m a t i è r e t e r r e l t r e . Manne divine : c'eft l a m a t i è r e de l a P i e r r e des P l u l o f o p h e s . Marbre des Philofophes : c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e : Jtutr. c u i r e le M a r . bre ; c'eft à - d i r e , la Pierre a u b l a n c , p a r c e q u ' e l l e eft é c l a t a n t e c o m m e le M a r bre blanc. Le Mars des Philofophes. Par ce t e r m e les Philofophes ont entendu leur M e r cure. Le Mars des Chymifes •: c'eft le fer ôc l ' a c i e r , q u i étanr joints à l ' o r ou à l ' a r g e n t , ne s'en feparent j a m a i s , félon l e fenriment de q u e l q u e s P h i l o f o p h e s . Le Mariage Philofoph.d -, c'eft ] u n i o n q u ' i l y a entre le Soleil & la L u n e dans l e M e r c u r e H e r m é t i q u e : Autr. c'eft l ' u n i o n de tous l e s elemens , c o r p s , a m e & efp r i t ; Et l e s trois p r i n c i p e s de l a n a t u r e .

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loi MA. Sel , S o u p h r e & M e r c u r e ; ce qne q u e l q u e s - u n s n o m m e n t l e M a r i a g e de G a b r i c & de H e y a , d'ifîs & d ' O r i f i s , le C h i e n de C o r a f c e n e & la C h i e n n e d'Arménie. LTncefte du frère 5e de la f œ u r , dix pere & de la f i l l e , de la m è r e & du fils, î ' A n d r o g i n e , l ' H e r m a p h r o d i t e , le M e r cure d o u b l e , l'Eau feche q u i n e m o u i l l e p o i n t les m a i n s , le M e r c u r e des P h i l o sophes , le M e r c u r e de la n a t u r e , ou l e M e r c u r e m é t a l l i q u e , & enfin l'union de la terre &c de l ' e a u ; c e q u i fe fait dans le fourneau par le m o ï e n du feu. O n peut c é l é b r e r e n tout tems ces a g r é a b l e s N o c e s ; m a i s l e plus propre eft celui du p r i n t e m s , d'autant q u ' i l eft l e plus c o n v e n a b l e à l a v é g é t a t i o n , Se q u e c'eft c e l u i a u q u e l la n a t u r e fe r e n o u v e l l e , par Je m o ï e n de l'air tout iui* p r e g n é d ' u n - c i p r i t m o b i l e & ferrr.entat i f , q u i l i r e fon o r i g i n e du S o l e i l , pere de la m ê m e n a t u r e . La Matière de la Pierre des Sages. Q u a n d les Philofophes o n t dit q u ' e l l e le t r o u v o i t dans des ordures & des r e t r a i t s , ils e n t e n d o i e n t p a r l e r lors de la putréfaction ; ôt alors q u ' e l l e eft r é d u i t e en eau , a u t a n t e n ont les pauvres q u e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


M A. 103 ]es r i c h e s , Se e l l e fe t r o u v e en tout l i e u Se en tout tems & dans toutes chofes. M a i s fi l'on entend p a r l e r prccifément de fon état purement naturel a u q u e l l a r a t u r e l'a mife , e l l e fe t r o u v e d a n s l e s deferts & dans les terres d é p e u p l é e s ; elle eft l a m ê m e q u i produit les m é t a u x dans la terre , non pas en l a n a t u r e . mais altérée par a r t , & c . Elle n e fe peut t r o u v e r dans les mines l e p a r é e des c o r p s m é t a l l i q u e s , d'autant q u ' e l l e n'eft q u ' u n e v a p e u r , une e a u vifqueufe , un efpric invifible : & p o u r tout dire en un m o t , l a femence n e fe t r o u v e q u e dans l e fruit. C e t t e matière eft nne^qui c o n t i e n t e n foi plufieurs c h e f e s h o m o g è n e s , Se tous ceux q u i fe ferviront d'autre m a t i è r e n e réiifiTront j a m a i s ; p a r m i lefquels ceux q u i le fervent de m a t i è r e s c o r r o m p u e s Se de diverfes d r o g u e s , doivent f a i r e p l u s de pitié , car c'eft l à une des pierres de touche pour difeerner les v r a i s Philofophes d ' a v e c les Sophiftes Se l e s ignorans. T o u s les Philofophes condamnent d'erreur ceux q u i fe fervent de diverfes m a t i è r e s , d'autant q u ' é t a n t c o m p o f é e s de diverfes qualitez, , l'une détruit l ' a i l I iiij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


î©4

MA.

tre ; & c o m m e cria, n'cft point du bof> Cens, ils n'en propofent q u ' u n e , q u i contient en foi plufieurs chofes uniformes & unies enfemble par la nature , l a q u e l l e feule eft c a p a b l e de faire u n e t e l l e union & production : les S e c t a t e u r s d ' H e r m è s n ' é t a n t q u e les miniftres de cete m ê m e nature , pour lui aider à porter a u - d e l à de la perfection o r d i n a i r e cette m a t i è r e ï\ exquife & fi c a c h é e . D ' o ù l'on peut c o n c l u r e q u e les m é taux les plus parfaits étant b o r n e z par u n e p e r f e c t i o n fimple & n a t u r e l l e , font i n c a p a b l e s d'être la m a t i è r e du magiftere H e r m é t i q u e , puis qu'il eft n e c e i î à i r e q u e cette m a t i è r e l e puifTe é t e n d r e par foi même , fe nourrir & amplifier dans i o n lieu p r o p r e : ce qui ne fe peut faire q u e par une m a t i è r e u n i v e r f e l l e ; q u a l i t é q u e les métaux p a r t i c u l i e r s n e font pas capables de pofteder. Et confeqnemment ceux q u i t r a v a i l l e n t fur l ' O r Se le M e r c u r e du c o m m u n fe t r o m p e n t lourdement ; puis q u ' o u t r e ce q u e deiTus, ils t r a v a i l l e n t fur deux corps m é t a l l i q u e s enfemble , Se q u i font c o n t r a i r e s : parce q u ' i l n'en faut q u ' u n qui contienne une ame c o n f i a n t e , une t e i n ture p é n é t r a n t e Se un M e r c u r e c l a i r &c 1

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M A. iof t r a n f p a r e n t , q u i foient h o m o g è n e s . C e t t e matière qui doit erre m é t a l l i que , eft c a c h é e fous l a Fable de P y u h a &c D e u c a l i o n ; & p a r t i c u l i è r e m e n t la fuite d ' H e r c u l e & d ' A n t h é e , l a q u e l l e c a che la p r é p a r a t i o n du f o u p h i e . La Matière de la Pierre eft appell'ee vile & de peu As valeur par les Sures. C'eft après qu ils l'ont r e n d J C fubtite . q u ' i l s l a nomment ainfi ; mais il eft à, r e m a r q u e r q u ' i l s ne d i l e n t pas eile eft vile m a i s feulement q u ' e l l e eft a p p e l l é e vile. L a raifon q u ' i l s en d o n n e n t , eft p a r c e q u ' e l l e eft eau , & q u e l'eau eft c o m m u n e à t o u t le m o n d e , &c a u t a n t en ont le* pauvres ciue les r i c h e s . s

La Matière des T'hdofophes, pourquoi appcllcc Hermaphrodite. C'eft q u ' e l l e contient en foi tout c e q u i lui eft n e cellaire pour fe m u l t i p l i e r ; & q u a n d on dit q u ' e l l e a en l o i le m i l e & la f e m e l l e , ce n'eft q u e par fimilitude du. g e n r e animal , o ù l ' o n feait q u e l'union du m â l e & de la femelle eit neceflaire pour l'augmentation ou g é n é r a t i o n : car les plantes ont a v e c elles on dans leur femence tout ce q u i leur eft neceflaire , & le g e n r e minerai de-même ; c e q u i m a r q u e q u e ce n'eft q u ' u n e m a n i è r e de

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ic¿

ma.

me.

parler par c o m p a r a i f o n . C e t t e matière eft i n c o r r u p t i b l e , & (e doit p r e n d r e dans les métaux i m p a r f a i t s : car ce qui doit ê t r e rendu meilleur ne doit pas être parfait , c o m m e eft l'or minerai & celui du v u l g a i r e , qui a r e ç u de la nature fa dernière perfection. Elle eft incorruptible , d'autant q u ' i l n ' y a q u e les matières g r o i ï ï c r e s & corporelles qui fe c o r r o m p e n t . La matière fine' a l'infini : c'tft - àd i r e , toujours , fi l a forme n'arrête fou flux. Lja Matrice ou Mere de la Pierre : c'eft le vaiflêau de v e r r e n o m m é œ u f Philofophal. Matrice de nature métallique. Quelques-uns di:ent q u e c'eft l e fel commun ou m a r i n . Médecine de l'ordre fuperieur : c'eft l'ouvrage de l a P i e r r e parfaite au blanc ou au ronge , d'autant q u ' e l l e fert à purger & à g u é r i r tous les corps malades , ¿V m ê m e a perfectionner les métaux i m parfaits. La Aíedecine de l'ordre inférieur : c'eft lors qu'on fait l a projection de l'élixir parfait a u blanc ou au r o u g e fur un metal i m p a r f a i t , & q u e la M é d e c i n e eft }

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M E. 107 trop forte , on mer en poudre ce m e t a l purgé & converti en b l a n c ou en rouge , dont on prend & projette u n e p e t i t e partie (ur d'autre m e t a ! i m p a r f a i t . C'eft c e q u e l'on nomme l a M é d e c i n e de l ' o r d r e i n f é r i e u r , de l a q u e l l e il n e faut pas fe fervir pour g u é r i r les corps humains ; m a i s b i e n eie l a p r e m i e r e , d'autant q u ' e l l e eft de l'ordre f u p e r i e u r , q u i fait le c o n t r a i r e des M é d e c i n e s o r d i n a i r e s , lefquelles purgent les h u m e u r s c o r r o m p u e s & furabondantes, en d é b i l i tant toujours le corps , & il n ' y a q u e l e feul elixir qui foit de force à p u r g e r d o u c e m e n t , ( a n s d é g o û t ni fans f o i b l e i l e : an c o n t r a i r e , il eft agi cable au p a l a i s , i l rétablit parfaitement l a fanté &z p r o l o n g e la v i e . Le Médecin des Planètes t c'eft le M e r cure. Le Medium entre Metal & Mercuri : , la vrais matière de c'eft félon Syrejîxs l a P i e r r e , sirtepkita dit que c'elt le M e r cure des Philofophes , dont la perfection n'eft pas de l'ordre de ces chofés qui font bornées par la nature 5i à l a q u e l l e e l l e s ' a r r ê r e ; m a i s elle eft un état moïen , q u i le rend cariatile d ' ê t r e é l e v é par l'art à une perfection fi é t e n IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


io$

ME.

d u c , q u ' i l n ' y a r i e n fous le c i e l q u i en a p p r o c h e . M a i s par g r â c e & a m i t i é , d i t e s - n o u s de bonne.foi d ' o ù p e u t . o n a v o i r c e t t e m a t i è r e de l a q u e l l e fe fait cet a d m i r a ble M e r c u r e , q u i eft fi c a c h é e : S e l o n c e q u e j ' a i pû apprendre par l a l e c t u r e fouventefois r é i t é r é e des L i v r e s des p r i n c i p a u x M a î t r e s en cet Art , c'eft u n des plus grands fecrets des Philofophes. T o u t ce que j ' e n puis d i r e , c'eft q u ' e l l e eft contenue dans un c o r p s i m p a r f a i t , Se q u i eft dans le chemin de la perfection , q u e l'art eft capable de porter Se q u ' i l p o r t e en effet à la plus haute p e r f e c t i o n ; c'eft p o u r q u o i lors q u ' e l l e a a c q u i s c e t état e x c e l l e n t , elle c o m m u n i q u e v o l o n tiers fa perfection aux chofes q u i n'en o n t q u ' u n e fimple & b o r n é e par l a n a ture. Membrane de la terre : c'eft la m a t i è r e de l a Pierre des S a g e s . Menfî-ruë blanchi : c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e q u i contient les deux D r a g o n s de Flamel. Menflruë puant: c'eft la m ê m e c h o f e . Menjlruè effentid , fans lequel rien ne fe peut faire : c'eft e n c o r e la m ê m e c h o i e , & ce ne font q u e des termes c h a n g e z .

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M E. igj A f mar.gi pxs du fis dont la mere abonde en Menfirue : c'eft-à-dire , ou l'eau abonde & eft plus a b o n d a n t e q u e le feu de n a t u r e . Le Mtnflruè des Philofophes : c'eft e n core le M e r c u r e H e r m é t i q u e : autr. la matière de la P i e r r e : autr. c'eft l'eau de la rofée des E q u i n o x e s , diftillée félon les règles de l ' A r t , à ce q u e difent les C h y miftes , & ceux qui p r e n n e n t à la l e t t r e le dire des P h i l o f o p h e s . M a i s il eft confiant que fi l'on p r e n d ces ternies félon le fens des v é r i t a b l e s Philofophes , q u i les ont mis exprés dans l e u r s L i v r e s p o u r f c i v i r , d e p i e r r e d ' a c h o p e m e n t aux i g n o rans , &c en m ê m e - tems pour faire l a d i l l i n é l i o n des vrais Enfans de la fçience d'avec ceux q u ' o n traite de bâtards & de p f r ' o f •-phâtres. Le vai Menf u'è ou Mercure veffttal; c'eft l'eau a r d e n t e fept f j i s rectifiée , d'autant q u e fon p r i n c i p e eft v é g é t a l : car étant faite de vin , elle peut fervir à tirer la t e i n t u r e du .Soleil & à faire diverfes c h o ' e s m e r v e i l l e u f i s . M r. L e s P h i l o f o p h e s a p p e l l e n t leur .Mercure, Mer. I^a Aler faite : c'eft l ' u r i n e . T

3

La Mer

des ï h'Uofophcs

: c'eft le M e r -

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no M E. c u r e H e r m é t i q u e , ou bien la (emence e x t r a i t e des corps , q u i eft ainfi appellée à caufh des naufrages q u e font plnfieurs en la pouifuite de cette affaire j lefquels naufrages n ' a r r i v e n t q u e par l ' i g n o r a n c e de cette Eau Philofophale , & de la refolution du corps o ù elle eft contenue ; l a q u e l l e Eau eft l'Aftre q u i conduit les Philofophes dans la mer rie leur œ u v r e : autr. c'eft l'ouvrage de lent P i e r r e . V . Ouvrage. C'eft encore l ' a i r : autr. la P i e r r e parfaite au blanc ou au r o u g e : autr. l a M e r feche des Sages. La Mer jiuElueufe des Thilefophes : c'eft c e qui fe rencontre au fond du •aifTeau o ù les fèces &: le fcl fixe refidcnt , parce q u e la t e m p ê t e ou l a v i o l e n c e du feu c o m m e n c e par là & y persifle j alors ce qui eft de plus pur & de v o l a t i l s'en va & m o n t e c o m m e une fumée. Le Mercure fe p r e n d pour l ' A r g e n t v i f , rant l e c o m m u n q u e celui des X'hu lofoplies : c ' e f t - à - dire , c e l u i q u e les Pfulofophes fçavent p r é p a r e r . Notre Mercure minerai &C corpart!. ou , Le Mercure animé. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


МП. tu Le double Mercure. Le A'fercure deux fois fié. Le Mercure de la nature - &C enfin , Le Me mire rmtalïique : с eft ie Мег-i cuire Philofophal. C'elt e n c o r e le Atcr­ cure efcntiel , fans l e q u e l rien ne fe fait, cV ne fe peut f a i r e . Le parfait Mercure ou Menfcr:ec végétal : c'eft l'eau ardente faite de vin , &£ fepi fois rcct.fiée, parce q u e fon p r i n cipe eft v é g é t a l . Le Mercure de vie : c'eft l e M e r c u r e des S a g e s , ai и fi appelle parce q u ' i l don­ ne la v i e aux métaux m o r t , ; aufîî eft il un cfprit v i v a n t , univerfel Se inné , q u i defce.id fans ceife du ciel en terre e n forme de v a p e u r a é r i e n n e , fe d o n n a n t à f o i - i n c m e la f i r m e a ' h u i n d e r a d i c a l , q u i eft humide & chaud & toujours confiant au feu. Le Mercure т'фЦче ou mlflerieux : c'eft la mixtion du M e r c u r e minerai Se de cr.lui q u i eft m é t a l l i q u e , ou tiré d e s métaux. L u i feu! a t t é n u e l'or & le r é duit eu fa p r e m i è r e m i t i c i e ; c'eft de lui dont les Philofophes difent q u e tout ce que les Philofophes cherchent eft an Mercure. C e l u i de J u p i t e r paflè p o u r le plus pur de tous i e s m é t a u x i m p a r f a i t s : autr. }

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ht

M E.

c'eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e ; c a r ce M e r c u r e difTout le talc en h u i l e , aïanc un peu de feu deftbus le vaiiTeau q u i contient la m a t i è r e . Le Mercure des Philofophis ne fe trouve f oint fur la terre des vivans ; c*eft-à-dire, tout préparé : mais on l e tire du lieu o u il eft enfermé p a r l'induftrie de la n a t u r e ; ce q u i fe fait par un m e r v e i l l e u x artifice , Se. en fuite on le p r é p a r e par une prudence a c h e v é e . cfï fleril. L e s A n c i e n s l'ont Le Mercure aceufé de fterilité à caufe de fa froideur 8c h u m i d i t é ; m a i s lors qu'il eft purgé & préparé c o m m e il faut, Se échaufé par fon f o u p h r e , i l perd (a fterilité : ce q u i eft tout le fecret de l ' œ u v r e . Le Mercure d'Abraham le Juif, à qui le Vieillard veut couper les pieds avec fa f*ulx \ c'tft l a fixation du M e r c u r e des S a g e s ( qui de fa n a t u r e eft v o l a t i l ) par l ' é l i x i r parfait au b l a n c ou au r o u g e ; ainfi couper les pieds à M e r c u r e , c'eftà dire , lui ôter la v o l a t i l i t é ; l e q u e l é l i xir ne fe peut faire que par un g r a n d tems , q u i nous eft reprefenté par ce Vieillard. Le Mercure extrait du ferf rouge : c'eft l'oifeau d'Hermès , & l a q u i n t e f l e n c e extraite IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


M E. i»} traire des corps p a r le M e r c u r e des Sages. I.e Mercure crud : c'eft l e Philosopha!., qui eft le vrai diflolvanr de l'or en M e r cure ; Se c'eft fa c r u d i t é feule q u i eft caufe de la diffolution. N é a n m o i n s c e M e r c u r e q u i eft dans l ' o r Se qut eft u n s eau , n'eft pas fi cuir, q u ' i l n ' a i t r e t e n u q u e l q u e chofe d'humide & d ' o n c t u e u x infeparable de f o r : ce qui eft caufe q u e l'or eft fufible ; Si cette humidité d o n n e entrée au M e r c u r e Philofophal dans fon corps dur , p o u r le r é d u i r e en e a u . Le Mercure rubific, ou conformé , on animé : c'eft ce q u ' o n appelle la q u e u e du D r a g o n , ou l'huile de M e r c u r e , q u i fert aux i m b i b i t i o n s de la P i e r r e r o n g e , Le Mercure fulphuré : c'eft la m a t i è r e de la P i e r r e , f ç a v o i r S o u p h r e & M e r cure : autr. la P i e r r e des S a g e s j d o i i il faut inférer q u e le M e r c u r e du c o m mun ou du v u l g a i r e n'eft pas p r o p r e pour l ' œ u v r e de la Pierre des P h i l o f o phes , d'autant q u ' i l eft imparfait : a u contraire , l e M e r c u r e des S a g e s eft u n M e r c u r e parfait Se un a b r é g é de toute la nature ; enfin c'eft un petit m o n d e „ qui eft c a p a b l e d ' ê t r e e x a l t é , Se l'an» tre non. 3

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ii-f

ME.

Lt Mercure Hermétique des Sages, eu des Philofophes. Ils l ' a p p e l l e n t l e u r S o l e i l & leur L u n e , leur O r blanc , la F e m e l l e , leur Eau P o n t i q u e , leur V i n a i gre tres a i g r e , q u i a l a v e r t u de diftoud r e l'or & l ' a r r g e n t c o m m u n s , Se de les refoudre en l e u r M e r c u r e , q u i elt leur remenee. Ils difent auiîî q u ' i l eft H e r m a p h o d i t e , c'eft - à - dire , m â l e Se f e m e l l e , Se q u ' i l eft v o l a t i l : c'eft p o u r q u o i i l s l e n o m m e n t le D r a g o n a l l é ; m a i s il d e v i e n t fixe par l e m o ï e n de l e u r fouphre, q u ' i l revivifie en m o u r a n t , Se ainfi devient leur S a l a m a n d r e q u i vit dans l e feu. C e M e r c u r e feul a c c o r d e en foi les e n n e m i s n a t u r e l s , f ç a v o i r les q u a t r e e l e m e n s ou les q u a t r e q u a l i t e z . Il a d o u b l e fubftance m é t a l l i q u e , f ç a v o i r du S o l e i l & d e l a L u n e q u ' i l c o n t i e n t en foi. Il eft e n c o r e a p p e l l e le vaiflèau de l a n a t u r e , le v e n t r e , l a m a t r i c e , le r é c e p t a c l e de la t e i n t u r e , la t e r r e & l a n o u r i i c e . i l eft le refervoir des eaux fuperieures& des inférieures , o ù tous les e l e m e n s fe t r o u v e n t r e n f e r m e r , Se la quinteffence deidits e l e m e n s . Il eft cette font a i n e en l a q u e l l e l e R o i Se la R e i n e fe b a i g n e n t Se fe l a v e n t ; & l a m e r e q u ' i l IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ME. ir>faut feeller fur le v e n t r e de fon e n f a n t , qui eft le S o l e i l . Il s'appelle l ' e a u . d e - v i e v é n é r a b l e , m i nera'e Se a n i m a l e ; parce q u ' e l l e a n i m e tous les êtres : faitant efprit ce qui effc c o r p s , Se corps ce qui eft efprit. Il eft l'efpric Se l'ame du S o l e i l 8c delà L u n e , l ' h u i l e , l'eau diffo'vante , la f o n t a i n e , le bain m a r i e , l e feu c o n t r e n a t u r e , le feu f e c r e t , occulte Se i n v i fible ; le m o i e n Se le m i l i e u de l'ame , fans l e q u e l on ne peut t r a v a i l l e r en c e s A r t . Il c i l nommé ïèl honoré & a n i m é , portant g é n é r a t i o n ; Se feu , parce q u ' i l n'eft q u e t e u : enfin, le M e r c u r e du M e r c u r e , qui a u g m e n t e l a couleur n a t u r e l l e de l'or & de l'argent Q u e l q u e s C u r i e u x fe font perfuadez qu'il faloit dix huit mois entiers p o u r l e préparer Se le faire : mais pour les defabufer, je leur donne avis q u ' i l peut êtrefait Se préparé en perfection en m o i n s d e deux mois ; Se m ê m e que l e t r a v a i l de I* Pierre n'eft rien moins q u e ce q u ' i l s fe font i m a g i n e z j u f q u ' à ptefent. C e M e r c u r e s'unit à toutes les chofes h o m o g è n e s , ainfi q u e l ' é l i x i r p rfait;, d'autant q u ' i l n'eft que feu , q u ' i l effc tout or Se tout a r g e n t , Se cm'il eft é l e K il IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


^ ME. v é à l a v e r t u des élemens f p i r i r u e l s , d a n s lcfquels fe repofe l'cfprit de l a quinteflence q u i fait tour. Il s ' a p p e l l e Eau permanente , qui ne perd peint fott humide radical ; d'autant q u ' e l l e perfifte 5c refifte au feu, ce q u e ne p e u t pas faire l e M e r c u r e c o m m u n : c'eft p o u r q u o i il ne peut pas ê t r e la m a t i è r e de l a P i e r r e des S a g e s , q u i doit être en p a r t i e fixe & en partie v o l a t i l e . Il eft le m é d i u m entre M é t a l & M e r c u r e dont p a r l e n t SyntfiM &c Artephins. Il eft l'un i q u e parfait de deux fubftances qui n'en font q u ' u n e : il eft l e {Impie abondant q u i c o n t i e n t l a perfection de tous les ê t r e s , & le compofe fans p a r t i e s . Le Mercure bl*nc des Philofophes : c'eft la Pierre parfaite a u b l a n c . Le Mercure rouge des Philofophes : c'eft la Pierre parfaite au r o u g e . Le Mercure univerfcL : c'eft l'efprit univerfel. Le Mercure de l'Antiquité. L'Antiquité a reconnu M e r c u r e pour mefTager , e n t r e m e t t e u r & interprète des Puiflances divines , ce q u e l a p a r o l e lignifie. Elle l ' a encore appelle l e Dieu des Larrons ; c'eft à dire, de ceux qui dérobent le c œ u r & l a volonté par la douceur de leurs p a r o les» IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


M E. 117 Il eft un P r o t h é e qui eft toujours l e m ê m e , quoi q u ' i l c h a n g e de face ; de m ê m e q u e la p a r o l e ne c h a n g e point fa n a t u r e e l l e n t i e l î e , qui eft de paffer , b i e n q u e l ' a p p l i c a t i o n en foit diverfe : c'eft aufîî le v r a i p o r t r a i t de la liberté , fous une c o n f i a n t e & i n c o n n u e l é g è r e t é . du vulgaire, qui Enfin , Le Mercure eft un des fept m é t a u x , eft toujours u n c o r p s l i q u i d e & c o u l a n t , à caufe q u ' i l a m o i n s de fouphre & moins d ' i m p u r c t e z terreftres q u e les autres métaux ; c'eft ourquoi il s'unit plus facilement a v e c or q u ' a v e c l e s a u t r e s m é t a u x , & a v e c l e s a u t r e s à p r o p o r t i o n q u ' i l s font p l u s ou m o i n s i m p u r s . Et q u o i q u e q u e l q u e s P h i l o f o p h e s l ' a p pellent Efprit, c e n'eft q u e par fimilit n d e , à caufe de fa v o l a t i l i t é : Il n'eft pas ce M e r c u r e q u i eft l a p r e m i è r e m a tière des métaux , lequel eft u n e e a u vifqueufe & m e r c u r i e l l e d o n t il eft l u i m ê m e formé. U n Philofophe dit q u ' i l détruit l a force de I'aymant , en l ' e m p ê chant de t i r e r le fer j d'autant q u e l e M e r c u r e a t t i r e à foi l'efprit de M a r s qui fe t r o u v e a u d i t a y m a n t , l e q u e l efptit a t t i r e ' à foi c e q u i eft de fa n a t u r e , qui eft le M a r s ou fer.

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n8

M E. La Mere dite Amplement : c'eft l e Mercure. La Afsrc de tous tes ilemens ; c'eft la t e r r e , q u i eft un corps i m p a r f a i t . La Mere de toits les métaux: c'eft le M e r c u r e ; car i l s fortent tous d e fon fein. La M ere ou matrice des Sages : c'eft l'oeuf P h i l o f o p h a l . Mettre ou féeller la Mere fur te ventre de fon enfant : c'eft lors q u e l'enfant eft n o u r r i du lait v i r g i n a l de fa m e r e : c ' e f t - à - d i r e , q u e q u a n d on verra p a r o î t r e le c e r c l e de l a L u n e , l'enfant fera né ; Se a l o r s on diffout & c o a g u l e fans o u v r i r l e v a i f l e a u . V o ï e z Sielltr la mere. La Mere mange fon enfant: c'eft (ors q u e la terre a b û toute fon e a u . Aw.r. c'eft lors q u e l e dragon eft mort Se venu à l a c o u l e u r n o i r e , q u i fignifie mort & ténèbres. Le Merle de Jehan : c'eft l o r s m a t i è r e eft p a r v e n u e au n o i r . Se n u é e n o i r e s'eft é l e v é e en haut n o u s v o ï o n s au fond du v a i f l e a u t i è r e n o i r e c o m m e poix fondue. Le Merle parfait.

q u e la qu'une ; alors la ma-

blanc : c'eft la P i e r r e au b l a n c

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M E. ii£ La Merveille des merveilles : c'eft l e M e r c u r e des S a g e s , q u i eft l ' a b r é g é des perfections de l ' U n i v e r s . Mefure des Sages, A l p h i d i u s dit q u e c'eft leur M e r c u r e , fans l e q u e l o u n e peut rien faire en cet A r r . Meflançe des Phi'ofophes. Il fe fait par l a coction du M e r c u r e , & l o r s q u e la couleur noire paroît. La vraie matière des Métaux. A proprement p a r l e r , l a v r a i e matière des M é taux feparée des corps m é t a l l i q u e s , n ' e i l q u ' u n e v a p e u r , une eau vifqueufe & u n efprit i n v i i î b l e ; en un m o t , c'eft l a i e m e n c e q u i ne fe t r o u v e q u e dans le fruir. C e t t e eau vifqueufe n'en a u t r e chofe qu'argent vif; & à proportion que c h a que metal y p a r t i c i p e , i l s ' y r é d u i t . L e fer eft celui q u i en a le moins , ¿5c p a r tant le p l u s i m p a r f a i r . L ' o r eft le plus parfait , cuit 6c d i g é r é . L a P i e r r e d e m ê m e eft tout argent v i f , c u i t , digéré & e x a l t é : c'eft p o u r q u o i l o r s q u ' e l l e eft irojettée fur l e s métaux , elle a c h e v é d e es c u i r e , leur donne fa perfection , &c rejette ce q u i eft i m p u r & d ' u n e a u t r e nature. Ce que c'eft que les Métaux & quelle ojl leur nature. L e s M é t a u x ne croulent

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no M E. p o i n t , parce qu'ils n'ont point de v i e : ils ne fe n o u r r i r e n t point auffi car n ' a y a n t que l e fimplc ê t r e , ils ne peuvent produire ni e n g e n d r e r . Et q u a n d on dit q u e les Métaux font m o r t s , c'eft-à d i r e , q u ' i l s font d é t a c h e z de la m i n e , où ils a v o i e n t une efpece d e v i e , par l e m o ï e n d'un efprit q u i s'y étoit j o i n t par les exhalaifous que la r a t u r e leur e n v o ï o i t du centre de la terre. Je n'entens point p a r l e r de l'or & de l'atgent v i f , p a r c e q u e l'or a perdu cet efprit q u i l'animoir dans fa m a t r i c e par fa finale décoction , & fimple perfection n a t u r e l l e : O r l ' a r g e n t v i f ne l'a jamais Influences. e u de (à n a t u r e . V Il eft bon de fçavoir q u e les M é t a u x du v u l g a i r e ne font pas c e u x des P h i l o fophes , puis q u e pour ê t r e t e l s il faut qu'ifs foienc détruits & ceffent d'être métaux ; mais les Philofophes font leurs M é t a u x v i v a n s de l'humidité vfiqucnfe q u i fe t r o u v e & eft c o n t e n u e dans les p r e m i e r s , l a q u e l l e h . i m i d i t é vifqueufe ou onctueufe eft i n f e p a r a b l e des m é taux & refide en e u x , à q u e l q u e ép r e u v e & v i o l e n c e q u ' o n les e x p o f e : C'eft auffi la feule caufe d e leur fufibilitc. ;

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M E.

m

L e r é g i m e des Métaux répondant aux P l a n è t e s en l ' o u v r a g e de l a P i e r r e des Sages , a v e c les couleurs qui p a r o î t r o n t à chaque régime. 3? L e M e r c u r e e n l ' o u v r a g e eft l e M e r c u r e Philofophal , q u i fe c i r c u l e pendant c i n q u a n t e ou c i n q u a n t e - deux j o u r s d.ins la couleur n o i r e , par le p r e mier degré du feu. r) L e S a t u r n e c o m m e n c e après ; a l o r s la m a t i è r e s'enfle c o m m e de la p â t e , Se montre par l à q u ' i l y a une a m e & un efprit vivifiant q u i t r a v a i l l e n t inceffamment , dont il faut a t t e n d r e l e fuccez avec patience. % J u p i t e r fuit, q u i dure t r o i s f e m a i nes , lefquelles font e m p l o y é e s à l a v e r le leron. 3 La L u n e dure auffi t r o i s f e m a i n e s ; a l o r s la m a t i è r e eft b l a n c h e c o m m e de l ' a r g e n t vif. Ç L e r é g i m e de V e n u s eft l o n g , d u rant l e q u e l paroifîenc plufieurs c o u l e u r s ; la p r e m i è r e eft la v e r d e u r de V e n u s , q u i difparoîtra a p r è s v i n g t j o u r s ; la b l e u e enfuite ; la l i v i d e o u p l o m b é e v i e n d r a après ; Se fur l a fin l a c o u l e u r de p o u r pre p â l e . Il faut p r e n d r e g a r d e à n e g u è r e à u g L IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ui

Mt.

m e n t e t l e feu , c r a i n t e q u e la matière n e fe vitrifie ; ce q u i a r r i v e depuis le m i l i e u du r è g n e d e la L u n e jufqu'au f e p i i é m e ou dixième j o u r d e V e n u s . о* M a r s d u r e c i n q u a n t e - c i n q jours ^ a l o r s plusieurs c o u l e u r s p a r o î r r o n r , & la d e r n i è r e fera o r a n g é e . 0 l e S o l e i l eft de q u a r a n t e - quatre j o u r s , durant ' l e f q u e l s il faut craindre la vitrification de l a m a t i è r e . Mettez, de Гели vifqueufe peur laver tfr blanchir le Lrton, L o r s q u e les Philofophcs d i f e n t , Mette^ceci^ mettez. & ajoûte^cela , i l n'y faut rien mettre ni ajouter ; c e q u ' i l s difent exprés pour embarafler Se faire m a n q u e r les i g n o t a n s : car t o u t c e q u i eft neceflaire à la Pierre elt c o n t e n u dans le M e r c u r e , lequel au c o m m e n c e m e n t a été m i s dans l'osuf philofophal ; & s'il y m a n q u e q u e l q u e c h o f e , ce n'eft r i e n q u e l a c o c ï i o n félon l'Art. Mettre le dejfut défaut , & le dcjfoas dtflm : C'eft c o n v e r t i r Se changer les n a t u r e s ; c'eft-à-dire , faire fec ce qui eft humide , 6e ce q u i tft humide le rendre fec ; c e qui eft fixe l e rendre volatil , Se ce q u i eft volatil l e faire fixe. V . Changer & convertir lu naturet. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


MI. ii5 Minéraux. L e s M i n é r a u x fe divifent e n deux parties p r i n c i p a l e s ; fçavoir e n métaux qui font n o m m e z les g r a n d s minéraux; & en l a p a r t i e purement m i n é r a l e , qui font les petits m i n é r a u x : ainfi les métaux c o n v i e n n e n t a v e c l e s m i n é raux en l a q u a l i t é m i n é r a l e , & l e s m i néraux a v e c les m é t a u x , en ce q u ' i l s ont t o u s un peu de m é t a l l i q u e ; m a i s c'eft fi peu , q u e c e l » n'eft pas c o n s i d é r a b l e , d e forte q u e cette p e t i t e q u a n t i t é ne p e u t fèrvir p o u r faire l e u r u n i o n p a r f a i t e . C e l u y q u i en p a r t i c i p e l e plus eft l ' a n t i m o i n e , m a i s il n'en a p a s fufHfamment pour s'unir p a r f a i t e m e n t a v e c l ' o r ; il fert feulement à l e purger , ou félon q u e l q u e s - u n s , à l u i a u g m e n t e r fa c o u leur, à ce qu'ils dhènt. y

M a i s a p r è s v i n g t a n s q u e Bajîle Ул~ lemin a emploïez à travailler inutilement fur c e m i n e r a i , & d'autres f ç a v a n s Philofoph.es à fon e x e m p l e , c'eft témérité à tout Artifte de s ' y a t t a c h e r pour l ' œ u v r e P h i l o f o p h i q u e , n i a u t r e m e n t q u e c e q u e n o u s v e n o n s de d i r e j mais b i e n pour la M é d e c i n e o r d i n a i r e , q u i ne t e n d q u ' à g u é r i r les infirmitez ou maladies des corps h u m a i n s . Quelques Philofophes modernes veuL ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


H4 MI. l e n t q u e les m i n é r a u x n e foient autre chofe q u e des métaux i m p a r f a i t s , c o m m e les m é t a u x imparfaits n e font q u e d e l ' o r imparfait : M a i s c'eft v o u l o i r t r o p rafiner j Se ce fentiment eft trop v a g u e , & plus capable d ' a p p o r t e r de la confufion dans les efprits, q u e d ' y i n f i n u e r une v é r i t a b l e doctrine. far Minerve armée, les anciens H e r m é t i q u e s ont entendu c e t t e eau diftillée q u i a en (oi les tres-fubtiles parties du fouphre ; & par V u l c a i n q u i fuit M i n e r v e , le fouphre fuivant c e t t e eau ; & fon f e l , lors q u e fe fait la p u t r é f a c t i o n . La Minière blanche : c'eft-à-dire , la m a t i è r e p r o p r e pour faire l a L u n e . La Minière ronge ; c'eft . à - d i r e , l a m a t i è r e p r o p r e à faire d e l ' o r , ou le Soleil. Minium : c'eft du p l o m b calciné rouge, q u e ceux q u i t r a v a i l l e n t a u x Emaux a p pellent couleur. Le Minotaure. P a r c e t t e Fable les S a g e s ont entendu l ' e a u m e r c u r i a l l e , ou l e M e r c u r e Philofophal , q u i eft m i n e rai & a n i m a l , q u e l'on dit p a r t i c i p e r des deux n a t u r e s . La Miracle de l'Art : c'eft la Pierre p a r f a i t e au b l a n c

ou au r o u g e , q u ' o n

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M O. 115 appelle l a Pierre Philofophale. Le tems des Molffons : c ' e f t - à - d i r e , lors que l ' o u v r a g e de la Pierre eft en fa d e r nière perfection. Le Mois Philofiophique eft de q u a r a n t e jours. Molli fi cation. L e s Philofophes n o m ment ainfi leur m a t i è r e q u i eft dans l'ceuf, lors q u ' e l l e eft n o i r e & q u e l a putréfaction fe f a i t , parce q u e les c o n fections font l i q u é f i é e s , r é d u i t e s en f e mence, & amollies. Mondification : Mondifier nettoïer ; Mundifico. du latin Il Monte ait ciel , puis il defeend en terre: c'eft lors q u e l e M e r c u r e Philofop h a l , ou la matière de la P i e r r e , é t a n t excitée par la chaleur du feu , m o n t e jufqu'au haut du vaifleau Philofophal ; & n e pouvant m o n t e r plus h a u t , redefcend après en t e r r e , c'eft-à-dire au fond du vaitfèau , fur la m a t i è r e q u i ne s'eft pas é l e v é e , q u ' o n a p p e l l e t e r r e pour cette raifon : En un mot , ce font les c i r c u l a t i o n s q u e FUrnel n o m m e proceffions. Le petit Monde des Philofophes : c'eft la P i e r r e des S a g e s p a r f a i t e , d ' a u t a n t q u ' e l l e eft l ' a b r é g é d e ce g r a n d M o n d e , L iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 t


nt

M o.

& q u ' e l l e contient les q u a t r e elemens & les trois principes de l a n a t u r e . Ai'orfondemtns philofophitjues. Les Sag e s entendent p a r ce t e r m e , q u ' i l n ' y a pas aflez de feu dans le fourneau P h i l o sophai , & q u e la m a t i è r e n'eft pas dans le mouvement q u i l u i eft neceflaire. Mortifier ; c'eft changer la forme e x t é r i e u r e d'un m i x t e , c o m m e o n fait a u •Mercure. O n mortifie aufïï l e s efprits , Jors q u ' o n l e s m ê l e a v e c d ' a u t r e s q u i l i e n t ou q u i détruifent leurs forces. Mcrtifications philofophiques : c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e , Se p a r t i c u l i è r e m e n t lors q u ' i l eft a u noir Se q u e l a matière Ce c o r r o m p r . La Mort : c'eft la couleur n o i r e à l a q u e l l e les H e r m é t i q u e s donnent ce nom , l o r s q u e fe fait l a corruption ou la p u tréfaction du M e r c u r e . La Mort des ilemem : c'eft l a c o n v e r fion des élemens l e s uns d a n s l e s autres ; c o m m e , fùre l ' e a u t e r r e , la terre a i r , & l ' a i r feu ; c'eft en q u o i confifte le g r a n d m y f t e r e de la P i e r r e des S a g e s . Mo/le , pour M o u l e Zachaire. Mofi. V. Eudica. Moult, b e a u c o u p ; du latin Multttm. Le Mouvement, fuivant l e s H e r m e t i y

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MU. ti ques : c'eft v i e & a c t i o n , tant i n t e r n e qu'externe , d'accroiffement ou de l i e u , par l a m ê m e forme 5c fubftince f p i r i tuelle p a r t i c u l i è r e q u i faic les d e u x . L e principe de tout m o u v e m e n t c'eft l a l u m i è r e du S o l e i l , &c le p r i n c i p a l a g e n t d e la n a t u r e . La Multiplication, ce que c'eft. La M u l t i p l i c a t i o n des c h o i e s n e d e m a n d e pas le fruit ni l e c o r p s , m a i s le fperme & la femence des corps a v e c l a q u e l l e il fe puiffe m u l t i p l i e r ; Se par confequenc les C h y m i f t e s ou l e s i g n o r a n s p r e n n e n t m a l - à - p r o p o s l e c o r p s de l ' o r pour f a i r e l ' o u v r a g e de la P i e r r e , au l i e u de p r e n d r e l a femence. C e t o u v r a g e fe fait en deux m a n i è r e s ; c'eft à f ç a v o i r , ou par i m b i b i r i o n , ou par projection fur un m é t a l i m p a r f a i t . V. ProjetTton. La M u l t i p l i c a t i o n par i m b i b i t i o n eft l a plus v r a i e & l a plus e x c e l l e n t e , l a q u e l le fe fait a v e c le M e r c u r e H e r m é t i q u e crud : & p a r c e q u e c'eft m e t t r e des n o i r ceurs & h u m i d i t e z fur l'élixir p a r f a i t , i l c o n v i e n t r e c o m m e n c e r le t r a v a i l c o m m e fi on n ' a v o i t rien f a i t ; Se t o u t e s les o p e rations & les couleurs fe fui vent t o u t e s Tune l ' a u t r e c o m m e elles ont été vues L iiij 7

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«S

M U . N A.

dés l e premier o u v r a g e : m a i s elles n e durent pas fi l o n g - t e m s ; & à c h a q u e M u l t i p l i c a t i o n r c i c e r é e j e r e m s fera touj o u r s pins c o u r t , & la m a t i è r e a u g m e n t e r a inceffammenr en q u a n t i t é & q u a l i t é : cV fi l'on m u l t i p l i e j u f q u ' i fept f o i s , t o u t e l ' o p é r a t i o n fe fera eu m o i n s d ' u n q u a r t . d ' h e u r e . V . Imbiber & Imbibition. L a M u l t i p l i c a t i o n a été c a c h é e par les S a g e s fous la Fable du S e r p e n t H y d r a , d u q u e l fi on coupoit une tête , il en r e naifloit dix : car à c h a q u e M u l t i p l i c a t i o n l a P i e r r e a u g m e n t e de dix fois fa v e r t u ; c'eft en q u o i confide l a v e r i t a b l e M u l tiplication. M a i s c e l l e q u i fe fait p a r p r o j e c t i o n eft i m p r o p r e m e n t n o m m é e M u l t i p l i c a tion , d'autant q u ' à c h a q u e projection l a P i e r r e r e t r o g r a d e , d i m i n u e de fence &C d e v e r t u , d'autant qu'elle s ' é l o i g n e touj o u r s de fon p r i n c i p e d ' e x a l t a t i o n . Aluer c h t n g e r ; du l a t i n Aluto : d ' e u vient tranfmiier. O n dit q u e les oifeaux m u e n t quand i l s c h a n g e n t de p l u m e s . 3

N.

d-y

r Arrer, rare.

raconter ; du latin

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War-


N A.

TI

9

Naffe : c'eft un fourneau ainfî n o m me. Les Natures fuiantes au feu , qu'il faut éviter : ce font les M e r c u r e s o r d i n a i r e s , q u i font tous v o l a t i l s , & q u i n e refiftent pas a u feu. Nature fe joint par Nature , Nature contient Nature, Nature efl contenue par Nature. Les Philofophes p a r l e n t ainfî lors q u e le n o i r p a r o î t , d'autant q u e c'eft en cette c o n j o n c t u r e q u e le fixe & le v a l a r i l , le f a u p h r e & le M e r c u r e fe j o i g n e n t enfemble , fins j a m a i s fe fepar e r . Autr. c'eft l e M e r c u r e P h i l o f o p h a l , en qui fe voit la v é r i t é de ces m o t s : La Nature aime la Nature, la Nature furmonte Nature , la Nature retient la Nature. La raifon en eft q u e le Sel , l e Souphre & le M e r c u r e qui font dans l e Menftruë des Philofophes , ont l e p o u v o i r de difToudre & d ' e x t r a i r e ceux q u i font dans les meraux , & de fe j o i n d r e a m i a b l e m e n t & radicalement a v e c eux. Changer les Natures : c'eft faire du g r o s ou é p a i s le fubtil ; c'eft - à - d i r e , du corps î'efprit , & a p r è s de l ' h u m i d e le fec de l'eau la terre : &c ainfî l ' o n met l e deflous d e f l u s , & le dellus deffous. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


NA. Les Natures diverfes ne s'amendent Joint : c'eft-à dire , ne fe perfectionnent p o i n t , parce q u ' e l l e s ne p e u v e n t s'unir parfaitement. Par e x e m p l e , l e v é g é t a l n e p e u t s'unir i n t i m e m e n t a u m é t a l l i q u e j & p o u r t a n t V c f t ce q u e prétendent faire les ignorans , par l e fuc de l'herbe a p p e l l e s la L u n a i r e , q u ' i l s difent fixer l e M e r c u r e , ce q u i n'eft pas v r a i : car q u a n d u n e c h o i e eft fixe , elle refifte a u feu ; m a i s leur M e r c u r e prétendu fixé . ( & q u i n'eft q u e foiblement c o n g e l é ) n ' y refifte p a s , puis q u ' à la plus l é g è r e chaleur il s'en v a en fumée. L a N a t u r e ne peut faire la P i e r r e des" S a g e s fans l ' a i d e de l ' A r t , d'autant q u ' e l l e t t a v a i l l e toujours A m p l e m e n t , & q u ' e l l e a fon pouvoir l i m i t é : l ' A r t dem ê m e ne la peut faire fans l a N a t u r e ; m a i s lors q u e l a N a t u r e eft j o i n t e à l ' A r t , elle eft élevée à u n e perfection fi étendue , q u e fa puiflance devient prefq n c infinie. L a N a r u r e feule opère Se t r a v a i l l e t o u jours fimplement, Se c o m m e n c e toutes chofes par un premier principe , Se finit par l'efpece q u e l l e doit p r o d u i r e : elle n'ufurpe rien d'une efpece pour mettre en la génération d'une a u t r e ; mais elle IJO

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NA.

NE.

NI.

NO.

131

diftribuc à c h a c u n e c e q u i l u i c o n v i e n t en particulier. Les Naufrages dt la Mer des Philofophes. Ces Naufrages n'arrivent que par l ' i g n o r a n c e de ceux q u i n e connoiffent pas le vrai M e r c u r e H e r m é t i q u e , q u i eft l'Aftre qui conduit l'Artifte à la naiffance du R o i . Neige dite Amplement .-c'eft l e M e t c u r e des S a g e s , q u ' i l s a p p e l l e n t ainfî d'autant q u ' i l eft blanc c o m m e la n e i g e . Cuire la Neige : c ' c f t - à - d i r e , cuire le Mercure Hermétique, ce q u i eft faire l'ouvrage. Le Ncttoïcr des "Philofophes : c'eft l ' a blution , ou lotion , ou bien f a v o n n e ment des S a g e s -, c ' e f t - à - d i r e , q u e q u a n d on eft à la n o i r c e u r , il faut nettoïer purger & b l a n c h i t l e l e t o n :• ce qui fe fait par une feule & m ê m e o p é r a t i o n qui eft l a c o n t i n u a t i o n du feu , l e q u e l fait faite les circulations à la n a t u r e . Le Nid du Poulet : c'eft l ' œ u f p h i l o fophique , 6V le P o u l e t eft l e M e r c u r e q u i eft d e d a n s . Lors que le Noir ou la Noirceur paraît les Sages difent q u e l e S o l e i l & la L u n e fbuffrent éclipfe ; ou b i e n i l s a p p e l l e n t cette couleur ténèbres Se. mort, à caufe y

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I3i

NO.

q u e l e t e m s de fa durée eft l o n g & n'eft p o i n t d é t e r m i n é , c e l a dépendant de l a q u a l i t é de l a m a t i è r e & de l a chaleur administrée. I l s n o m m e n t e n c o r e c e t t e c o u l e u t leur p l o m b ou Saturne ; & l o t s q u e l a p u t r é faction fe f a i t , l e u r a i r a i n ; l o r s q u e l a n o i r c e u r eft p a f f é e , i l s l ' a p p e l l e n t leur a r g e n t v i f exhalé ; q u a n d l a c i t r i n i t é p a r o î t , leur or ; celle q u i f u i t , la fleur de leur or ; l o r s q u ' i l en vient u n e a u t r e , leur ferment ; enfin i l s n o m m e n t l a d e r n i è r e , l e v e n i n des T e i n t u r i e r s ^ Ils l ' a p p e l l e n t e n c o r e la Tète du Corbeau : a u t r e m e n t , le Leten q u ' i l faut b l a n c h i r ; c'eft à - d i r e , l o r s q u e l a n u é e n e p a r o î t plus , ce corps eft dit ê t r e fans t ê t e . La caufe de la Noirceur. L e feu & l ' h u m i d e c a u l e n t cette N o i r c e u r , 8c c e t t e couleur eft n o m m é e m o r t . Boncllui dit q u ' e l l e ne p a r o î t q u ' a p r è s q u a r a n t e ou q u a r a n t e - d e u x jours au p l u s , & n e fe perd qu'en cinq m o i s . Nopces & Engendremens : c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e H e r m é t i q u e : autr. c'eft l'union du m â l e & de la f e m e l l e , du fixe & du v o l a t i l , Jors q u e la m a t i è r e oft c o m m e de la poix fondue. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


NO.

NU.

OB.

OC.

IJÎ

ha Nourriture de la Pierre : c'eft U c o n t i n u a t i o n du f e u , fans l e q u e l e l l e penroic •, & à mefure q u ' e l l e fe f o u i n e , il lui faut des a l i m e n s plus forts. Q u e l quefois c'eft le M e r c u r e des S a g e s , p a r ticulièrement aux c i r c u l a t i o n s ou i m b i bitions q u i fe font par la n a t u r e . Par la Fable de l'épaijie Nïtée dont Jupiter environnait Jo , les Philofophes ont entendu la petite peau paroilTant a u c o m m e n c e m e n t de l a c o n g é l a t i o n de l ' é lixir ; ils ont d i t q u e les pellicules n o i res fuivantes font les v o i l e s noires a v e c lefquelles T h e f é e r e v e n o i t à A t h è n e s . Nully, a u c u i ^ p e r f o n n e ; d a n s Trevifan, Numiu : c'eft la terre n o i r e du noir t r e s - n o i r c , q u ' i l faut p u r g e r & b l a n c h i r .

O. r\BHcjues , de t r a v e r s du latin Obli. ^-'quum. Occident : c'eft l a diffolution du Soleil : autr. c'eft l'efprit du M e r c u r e Philofbphal : autr, c'eft la n o i r c e u r , l a q u e l l e eft la p r e m i è r e c o u l e u r q u i p a r o î t d a n s l ' o u v r a g e , a p p e l l é e p a r les S a g e s mort tk ténèbres. Occifes, tuées ; du l a t i n Occifum. ;

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U4-

OD.

OE.

Odeurs. D'où viennent les Odeurs. L'Odeur du m i x t e ne vient q u e de (on foup h r e pur ou impur , fuivant le plus ou l e m o i n s de fon humidité ; fi l ' h u m e u r a é r i e n n e qui lie les parties du m i x t e eft m o i n s deflechée Se la m a t i è r e pure & Subtile , l ' O d e u r eft douce Se a g r e a b ' e : mais fi elle eft recuite & la m a t i è r e m o i n s p u r e , ftche , m o l l e ou l i q u i d e , pour l o r s l ' O d e u r eft forte Se ennm'eufe, c o m m e les huiles bitumineufes ; Se plus i n f u p p o r t a b l e Se nuifible e n c o r e , fi la m a t i è r e eft facilement c o r r u p t i b l e , c o m m e font toutes fortes d ' e x c r e m e n s & de chairs brûlées , & c . Oeuf ou Oeuvre des fhilofophes : c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e , Se quelquefois la m a t i è r e Philofopha'e contenue dans l ' œ u f ; d'autant q u e par fimihtude l ' œ u f o r d i n a i r e c o n t i e n t trois chofes , la c o q u e , le b l a n c Se l e jaune : aufîi la m a t i è r e de la P i e r r e contient le corps reprefente par l a c o q u e , l ' a m e par le blanc , Se l'efprit par l e j a u n e . Oeuf des Fhilofophes , p o u r q u o i ainfi n o m m é : c'eft q u ' i l n ' y a point d ' o u v r a g e en ce m o n d e fi approchant de c e l u i de la Pierre q u e la g é n é r a t i o n des poulets : Se q u e l q u e f o i s les S a g e s entendent par IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ce m o t l ' a m e ou l a p a r t i e v o l a t i l e de la Pierre , 8c e n c e fens l ' a m e eft l a m ê m e chofe q u e l'efprit. Autrement : c'eft le vaiffeau q u i c o n tient le M e r c u r e Philofbphal , l e q u e l vaiffeau reffemble à la m a t r i c e de la femm e , p a r c e q u ' i l r e ç o i t la femence d e l a Lune 8c du Soleil des S a g e s , 8c il eft fi bien fermé q u e l'air n ' y peut e n t r e r , ni aucun efprit en fortir ; l à il fe c u i t par une c h a l e u r Semblable à c e l l e q u i a n i m e l ' e n f a n t , q u i l ' a u g m e n t e infenfîblement, q u i le fait c r o î t r e , & l e c o n d u i t enfin à fa dernière p e r f e c t i o n . Autr, c'eft la Pierre H e r m é t i q u e par Similitude d e l'ccuf des p o u l e t s . L'Oeuvre de la Pierre eft un jeu d'enfant, & un ouvrage de.femme. Les S a ges entendent c o m m u n é m e n t par la femm e la terre de n ô t r e P i e r r e , ou le M e r cure q u i femble a c h e v e r J'œ ivre e n t i e r ; & par les enfans, ils e n t e n d e n t les i g n o tans , q u i a ï a n t fait l a f u b l i m a t i o n , Ce jouent de La t e r r e q u i eft l a b a z e de l a Pierre , 8c la rejettent. Autrement; c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e par comparaifon. a v e c la femme ; d ' a u tant q u e l a femme q u i a c o n ç u un e n f a n t , ne fait plus q u e le cuire 8c le n o u r IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


i,6 O E. rir j u f q u ' a u t e m s de l'enfantement : dem ê m e l ' o u v r a g e de la P i e r r e fe fait pat l a coétion de l a m a t i è r e ; Se fi la chaleur v e n o i t à m a n q u e r , de m ê m e q u e la c h a . l e u r n a t u r e l l e de l a femme , l'ouvrage periroit. Il n ' y a rien de fi aifé à faire q u e l ' o u v r a g e de l a P i e r r e des S a g e s ; & s'il eût é t é difficile, ils ne fc feroient pas tant é t u d i e z à le cacher , d'autant q u e par la feule difficulté on fe feroit d é g o û t é d'une entreprise de c e t t e q u a l i t é . de femme . Il s'appelle e n c o r e ouvrage Û jtu d'enfaris , d'autant q u ' i l faut le b l a n c h i r Se r o u g i r , Se c'eft par c o m p a raifon à l ' œ u v r e de nature. Àforien l ' e x p l i q u e a u t r e m e n t : car il dit q u e l ' o u v r a g e de la P i e r r e eft Semblable à la c r é a t i o n de l ' h o m m e ; p r e m i è r e m e n t il faut la coi,jonction de l ' h o m m e & de l a femme ; en fécond heu q u e la c o n c e p tion fc faffe , q u e l'engroflement f u i v e ; puis après la naiffance de l ' e n f a n t , SC enfin il faut n o u r r i r l'enfant n é . 1

L e s S a g e s entendent e n c o r e par ces t e r m e s , q u e l e fecret de l ' œ u v r e eft fait de m â l e Se de f e m e l l e . Se par leur union l a femelle eft faire non fuïante , Se le rr.âle eft fait fpiutuel ; Se q u e l'enfant qui IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


O E. 157 qui en n a î t , l o r s q u ' i l eft mis en p r o jection fur le m e t a l imparfair , i l l e rend parfait : ce q u i n'eft q u ' u n jeu d ' e n f a n t , d'autant q u e c e l a eft fait fans peine Se en un m o m e n t , le tout é t a n t venu par ce m â l e & c e t t e femelle. Il y a e n c o r e q u a n t i t é d ' e x p l i c a t i o n s de ce dire des Philofophes , q u e j e n e rapporte point i c i , c r a i n t e d ' ê t r e t r o p long ; mais v o i l à les p r i n c i p a l e s , l e s plus naturelles & les plus i n l t r u c t i v e s ; Se c e l a enfeigne fuffi/amment q u ' i l faut que l'Arrifte cuife feulement la m a t i è r e , & q u ' i l fe plaife à fon t r a v a i l , fans s'en dégoûter par la longueur du tems , à l a maniere des e n f a n s , q u i ne fe rafiafienc jamais de jouer & de fe d i v e r t i r . Se ainfî font toujours en m o u v e m e n t . Q u a t r e chofes e m p ê c h e n t plufieurs perfonnes d ' a r r i v e r à la fin de leurs d e , firs ; fçavoir , peu de f o i , peu de p a tience , t r o p d'eau , Se feu trop fort. L ' O u v r a g e de la Pierre eft encore a p pelle mer orageufe , fur l a q u e l l e il eft dangereux de monter pour cingler e n haute m e r , c ' e f t - à - d i r e de t i a v a i l l e r fans fçavoir bien l e s opérations -, l e n a u frage étant c e r t a i n , fi on s'écarte d u droit chemin de l a n a t u r e . M

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i S O E. O M . O R . En cer O u v r a g e i l n ' e n t r e q u e deux chofes , & ces deux ne font qu'unem ê m e chofe en elfcnce & fubftance, lefquelles font le S o u p h r e &c l e M e r c u r e des P h i l o f o p h e s , q u i ne font pasles communs -, m a i s c e u x des S a g e s , q u i font m é t a l l i q u e s , &c q u i font contenus dans l e M e r c u r e H e r m é t i q u e : Ainfi l'erreur des i g n o r a n s eft d é c o u v e r t e , q u i fe fervent d'autre m a t i è r e q u e de ce Soup h r e &c de ce M e r c u r e . 3

JLc grand Oeuvre des Philefcphes ; pourq u o i ainfi a p p e l l e . O n le n o m m e a i n f i , d'autant q u e les h o m m e s ne f ç a u r o i e n t f a i r e chofe plus g r a n d e , tant à l'égard de la fanté q u e des richeiTês. U n P h i lofophe dit q u e c'eft l e plus g r a n d de tous les b i e n s t e m p o r e l s , d o n t D i e u puiife récompenfer ceux qui t r a v a i l l e n t dans fon a m o u r & dans fa c r a i n t e . Ombres Cymmerienncs : c'eft l o r s q u e la m a t i è r e d e v i e n t n o i r e , &c q u e la p u t i e f i c t i o n ou c o r r u p t i o n fc fait. L e s P h i l o i o p h e s a p p e l l e n t cela ténèbres, m o r t , éclypfe , & cent autres noms differens q u ' i l s donnent à leur O u v r a g e . Ombre abfcure, c'eft l a m ê m s c h o i e . Or-, c'eft le plus parfair de tous les M é t a u x , q u e les P h i l o i o p h e s a p p e l l e n t IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


O R. 139 Soleil. Ils ont leur O r q u ' i l s a p p e l l e n t vif. Ils en ont un r o u g e , q u ' i l s n o m ment leur Laton rouge , M â l e , S o u p h r e , Dragon fans a î l e : Et un O r b l a n c , q u i cft la femelle , le D r a g o n a î l é , leur M e r cure. Votez. Argent 8c Aiercure. Or des Philofophes. Lors que les S a g e s difent prenez. l'Or , ils n ' e n t e n dent pas l ' O r v u l g a i r e , mais leur O r , non f a i t , mais à faite ; c'eft - à - d i r e , l a m a t i è r e de la Pierre , dans le fein d e l a q u e l l e l ' O r des S a g e s eft c a c h é ; 8c i l n ' y a q u e le vrai Philofophe qui f ç a c h e le m o ï e n de l'en faire fortir. Atttr. l'Or des Philofophes à v i n g r - q u a c r e K a r a t s , cft leur eau incombuftible c o n g e l é e , q u i mife dans u n e eau incombuftible c h a u d e &c fur le feu , s'y fond c o m m e de l a g l a c e dans l ' e a u chaude. Atttr. c'eft l o r î q u e la n o i r c e u r eft p a f l e e , & q u e l a c i t r i raté p a i o i t . L'Or vif des Philofophes : c'eft l e feu q u i eft dans l a m a t i è r e de l a P i e r r e , o u M e r c u r e ; c'eft à - d i r e , la plus digefte 8C la plus a c c o m p l i e p o r t i o n de la v a p e u r des élemens , ou l ' h u m i d e r a d i c a l de l a nature plein de fon chaud i n n é . Autr. l a P i e r r e parfaite au r o u g e , ô£ un vrai ciel l e r r e f t r e , o u ciel inférieur. Autr, l'hu M ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ï4o m i d e radical

O R. de l a n a t u r e , plein

de

feu.

La fleur de l'Or des Philofophes : c'eft la couleur q u i fuit la c i c r i n i r é . L'Or en efprit : c'eft l ' a r g e n t v i f des Philofophes. L'Or & l'Argent à l'égard de la Tierre : Ils n e p e u v e n t fervir q u e de f o u p h r e , l'un au rouge & l ' a u t r e au blanc, q u o i qjie l ' O r m i n e r a i foit l a dernière & la plus parfaite a c t i o n de l a n a t u r e à l ' é gard des m é t a u x , d'autant q u ' i l contient eu foi l ' h a r m o n i e t r e s - a g r e a b l e des forces fuperieures & inférieures , c'cft-àdire des h a u t s & bas é l e m e n s : L e fel v o l a t i l ou a r m o n i a c reprefente le feu ; l'onctueux ou le fouphre d é m o n t r e l ' a i r ; l ' a c i d e ou le M e r c u r e eft l'eau ; Se le fixe ou le f e l , la terre. C e t O r n'eft a u t r e chofe q u ' u n argent vif c o n g e l é Se cuit par la vertu de i o n propre fouphre,a caufe d e q u o i il a a c q u i s l'extenfion fous le m a r t e a u , l a conftance au feu Se l a couleur c i t r i n e . C e t O r m i n e r a i étant un m é t a l parfait, n e peut en c e t t e q u a l i t é ê t r e porté par l ' A r t à un d e g r é plus parfait : mais l o r s q u ' i l eft d é t r u i t par une v o i e fecrete Se P h i l o f o p h i q u e , Se q u ' i l eft réduit en fon IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


OR. OS. T I principe fans a u c u n e correfion , l ' A r c peut a l o r s l'élever aune perfection b e a u ­ coup plus étendue q u e celle q u ' i l a v o i r reçue de la n a t u r e . Or blanc : c'eft l e M e r c u r e H e r m é ­ t i q u e , q u i ne fe trouve point fur l a terre des vivans ; c'eft-à d i r e , tout p r é ­ paré. Autr, la P i e r r e blanche des S a g e s , l ' A r g e n t v i f blanc Se fixe , l ' O r de l ' A l c h y m i e , & l a Fumée b l a n c h e . vivifié & multiplié : -c'eft Or [Mimé, l ' o u v r a g e de la Pierre des S a g e s au r o u g e parfait m u l t i p l i é . Sous l a Fable d'Orphée, les a n c i e n s Philofophes ont caché la douceur d e n ô t r e quintefîence & or p o t a b l e . L'Or fe détruit par une eau qui efl de fa, nature , parce que toutes chofes fe détruifmt par leur contraire ; l'Or efl tout feu & l'eau efl le contraire du feu. C e t t e eau eft l e M e r c u r e H e r m é t i q u e . Orient, c'eft l'ame : Autr. l'enfant. Orpiment des Philofophes : c'eft l a f e mence mafculine & agente , q u i eft l e fouphte : Autr. c'eft la P i e r r e parfaite a u blanc Se au r o u g e . Orpiment blanc qu'il faut cuire : c'eft l e M e r c u r e des S a g e s . L'Ofler des Philofophes : c e n'eft p a s 4

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*4i OU. OY. ôter a v e c les mains ; mais par l a continuation de la c o c t i o n on o t e la noirceur , & l ' i m p u r du pur de la matière» Autr. on ôte & fepare l e fupetflu , & on «joute à la P i e r r e ce q u i lui m a n q u e , q u i eft l a coction félon l ' A r t . Ouvrage de patience : c'eft l ' o u v r a g e ou le travail de l a P i e r r e , à caufe q u ' i l cft tres-long , & q u e l'Artifte d o i t exercer une g r a n d e p a t i e n c e . Ouvrir & délier r c'eft faire l e corps qui eft toujours dur & fixe , m o l , fluide & coulant c o m m e l ' e a u . Ouvrir le corps & le fermer. : c'eft-àdire , l'étendre p o u r enfin le déterminer. Oye d'Hennés : c'eft le M e r c u r e Philofophal Oye d'Hermogene : c'eft l o r s q u e la n o i r c e u r s'en cft a l l é e p e n d a n t le tra_ vail de la P i e r r e , & q u e l a m a t i è r e s'él è v e érant b l a n c h i e . Oyfeau des Sages : c'eft l e M e r c u r e P h i l o f o p h i q u e ; & l o r s q u ' i l s parlent de l e u r s O y f e a u x , ils enrendent leurs Sub l i m a t i o n s , q u i fe font pendant le t r a vail de la P i e r r e , & les Sublimations du Mercure Hermétique. V . Aigles. Oyfeaux d'Hermès - C e font les fub» IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


O Y. P A . 14$ (lances fpiritalifees par la Séparation du corps terreftre d ' a v e c l ' a m e & l ' e f p r i t ; C'eft ce q u ' o n n o m m e la Magnefte campofïe , &c de p l u s le Mercure Hernie* tique. Oyfeau dore des Philofbphet : c'eft la matière H e r m é t i q u e cuite en p a r t i e . Oyfeau vert : c'eft lors q u e la c o u l e u r v e r t e paroît dans l e travail de l a P i e r r e , qui eft le Signe de l a v é g é t a t i o n . P. A Paille du Poulet: c'eft l a c e n d r e d e l'écuelle. Parabole, mot g r e c , q u i Signifie c o m paraison. Paraboliquemtnt , c'eft-à-dire, p a r comparaifon. Le Parler des Thilofopbes : ce n ' e f t p a s le p a r l e r v u l g a i r e , ôc félon le fon des mors ; car t o u t e perfonne q u i l e p r e n d aihfï, a p e r d u le filet d ' A r i a d n e p a r m i les détours du L a b y r i n t h e , dont i l n e fortira j a m a i s : & l'on p e u t d i r e q u ' i l fe trompe g r a n d e m e n t . L e p a r l e r des S a g e s efl p a r é n i g m e s , a l l é g o r i e s , m é t a p h o r e s , fables & fimilitudes ; de forte q u e l e fens de leurs dires cft touj o u r s mySterieux , & p a r t i c u l i è r e m e n t

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dans les chofes p r i n c i p a l e s . Surcjuoi il eft bon de fçavoir q u e c h a q u e Philofophe a fa m a n i è r e de parl e r , & des termes p a r t i c u l i e r s q u e d'autres n ' o n t point mis en ufage ; & n é a n moins i l s s'entendent tous parfaitement les uns les autres , c o m m e s'ils n ' a v o i e n t tous q u ' u n m ê m e l a n g a g e , m ê mes termes & m ê m e façon de s ' é n o n c e r : C e q u i eft une p r e u v e c o n v a i n c a n t e q u ' i l s n ' o n t tous q u ' u n e m ê m e matière , une m ê m e p r é p a r a t i o n , un feul & m ê m e m o ï e n d ' o p é r e r . En effet s'ils a v o i e n t différentes m a t i è r e s , d i verfes p r é p a r a t i o n s &c diverfes m a n i è res d'opérer, ou bien divers r é g i m e s , i l s ne s'entendroient n u l l e m e n t : d'où l'on peut c o n c l u r e q u e qui e n t e n d parfaitement un P h i l o f o p h e , i l les doit c e r tainement entendre t o u s . Part , la part eh : le l i e u , l'endroit où , là où ; Zachaire. Tajfif, p a t i e n t , ce q u i r e ç o i t l ' a c t i o n de la chofe qui a g i t . Patience. L ' o u v r a g e de l a P i e r r e eft n o m m é par les S a g e s O u v r a g e de Patience , à caufe q u ' i l faut un l o n g tems pour le réduire en fa dernière p e r f e c tion : c'eft p o u r q u o i l ' A n i f t e c e doit

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P A. P E. P H . i r pas s ' e n n u ï e r , ni agir a v e c p r é c i p i t a t i o n ; car cet o u v r a g e d i v i n a fon tems o r d o n n é par la n a t u r e , auflî b i e n q u e les fleurs Se les fruits q u e portent les v é g é t a u x . Pavot des Thilofopbes : c'eft l ' o u v r a g e de la P i e r r e parfaite au r o u g e . Fecune , a r g e n t ; du larin Fecunia. c'eft la p r e m i è r e digeftion d e Pepentic: la P i e r r e . Le Pere du Mercure des Sages : c'eft le feu. Lu Perfetlion de fix'ivn , ou fixation : V o i e r Fixion, ou Fixation, Feriminel : c'eft - à - dire , réduit en cendre. La Ferle des Chymiftes .- c'eft la rofée d u P r i n t e m s , qui eft comme une p e r l e , Se qui p a r t i c i p e plus du froid q u e du chaud , étant p l u s proche de l ' H y v e r q u e de l'Ere. Ils la n o m m e n t femelle pour c e t t e raifon : Et c e l l e de l ' A u t o m n e , c ' e f t - à - d i r e du mois de S e p t e m b r e , i l s l ' a p p e l l e n t le m â l e ; parce q u ' e l l e p a r ticipe plus de la c h a l e u r de l ' E t é , q u e de la froideur & humidité de l ' H y v e r à venir. V. Emeraude. 4

Fhilofophe, c'eft le nom Science.

A m a t e u r de l a S a g e f l e : de ceux q u i fçavent l a

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P H. Les Philefiphei font appeliez. Prophète/, C'eft q u ' i l s rcffemblenc aux P r o p h è t e s , Cn c e q u ' i l s v o i e n t tous l e s t e m s : Se ceux qui prétendent être Philofophes & ne l e font pas , on les t r a i t e d ' i g n o rans , & font n o m m e z Philofophâtres. Les Philofophes H e r m é t i q u e s font les feuls q u i m é r i t e n t l e n o m v é n é r a b l e de Philofophes , à l'cxclufion de tous les a u t r e s ; d'autant q u ' i l s connoiffènt Seuls Intimement Se à f o n d , ou radicalement la natute , par l e m o ï e n de l a q u e l l e ils viennent à l a c o n n o i f î a n c e du C r é a t e u r de toutes chofes , a u q u e l ils rendent leurs d e v o i r s & h o m m a g e s : & c'eft p r i n c i p a l e m e n t pour c e t t e raifon que Dieu a donné à l ' h o m m e une a m e raifonnàble , capable de l e c o n n o î t r e & de l'aimer. Philofophie A m o u r de laSageiTe ; nom q u e l'on donne à l a S c i e n c e ou Art q u i enfeigne à faire l a P i e r r e P h i l o l o phale. Philtratlott. L a P h i l t r a t i o n eft un m o ï e n de feparation du g r o s & du Subtil d'une l i q u e u r réduite en forme d ' e a u : e l l e fe fait par un l i n g e , par un c h a m o i s , & q u e l q u e f o i s , m ê m e plus c o m munément par le p a p i e r g r i s , & q u e l c

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PH.

PI.

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quefbis e n c o r e par l e feutre ; de forte que cette o p é r a t i o n eft une efpece de diftillation : autr. c'eft l a purification de q u e l q u e l i q u e u r p a r un m o ï e n ou i n t e r mède f e c , & le plus fouvent à froid V. Filtrer. Philfrer par la Carte Emporetiqae : c'eft-à-dire , par l e papier g r i s . fhiole PhUofopbale : c'eft q u e l q u e f o i s le fourneau des S a g e s , & p l u s c o m m u nément l ' œ u f Philofôphal , q u i eft de l a m a t i è r e & de la forme & figure d o n t on fait les P h i o l e s o r d i n a i r e s & c o m munes. Le Phœnix des Poètes & des Anciens venant a mourir , produit toujours de foi-même CT de fes cendres , un autre fembUblt dr de fort efpece , naifant mourant, & fe revivifiant au C'eft l'élixir p a r f a i t , & fon augmenration ou m u l t i p l i c a t i o n q u ' i l s ont voulu v o i l e r fous cette Fable , pour n e pas dire O J v e r t e m e n t l ' e x c e l l e n c e & l e fecrct de leur S c i e n c e d ' o ù l'on peut inférer q u ' i l eft très-difficile de p é n é t r e r dans l e fecrec de leurs p e n f ë e s , fans a v o i r un aide hdele & bien c l a i r - v o ï a n t . Autr. c'eft l e M e r cure des S a g e s . t

;

Couper les Pieds a Mercure : c'eft. kN ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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d u e hii ôter fa v o l a t i l i t é & lui. donner l a fixation ; ce q u i u e fe peut faire que p a r l ' é l i x i r parfait au blanc ou au rouge. La Pierre fangulnuire ou fangulnc î c'eft le M e r c u r e Philofophal , d'autant q u ' i l a l a vertu du fang fpirituel, fans l e q u e l rien n e fe fait. C'eft ce que dit Flamcl parlant du fàng des enfans q u ' H e rodes fit tuer , que des S o l d a t s ramaffoient ou r e c i i c i l l o i e n t , dont il dit ( cela s'entend pris à l a l e t t r e ) qu'il eft impie d e fe f è r v i r , mais q u ' i l e x p l i q u e enfuite , c o m m e nous l ' a v o n s remarqué. Autr. c'eft l'élixir au ronge parfait. L a P i e r r e eft une chofe precieufe par les vertus excellentes q u ' e l l e a reçues du ciel , & elle eft vile à l'égard des fubftances defquelies elie tire fon o r i g i n e ; mais il n ' y a q u e les fols Se les i g n o r a n s q u i la m é p r i f e n t , par un jufte j u g e m e n t de D i e u . Dans fon commencement e l l e eft toute v o l a t i l e , & pour cela- c a p a b l e d'être p u : g é e parfaitement de toutes fortes de tetreftreïtrz qu'elle a contractées dans f i naiffàrce , & être réduite de fon imperfection n a t u r e l l e , à l a perfection q u ' e l l e n'a q u ' e n puiflance , Se qu'elle a

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PI. reçoit du m a g i f t e r e d a n s Tes a u t r e s é t a t s avec la fixité. C e t t e P i e r r e a un c o r p s , u n e a m e & un efprit -, un corps , puis q u ' e l l e eft une fubitance p u r e m e n t m é t a l l i q u e q u i lui donne le poids ; u n e a m e , q u i effc la plus pure fubitance des é l e m e n s ; Se u n efprit, qui eft ce q u i fait l ' u n i o n du c o r p s Se de l ' a m e . La Pierre naît fagement en l'air ; e'eft à d i r e , q u ' e l l e eft e n t i è r e m e n t Spirituelle : autr. q u ' e l l e n a î t dans la Sublimation ; d'autant q u e s'il n ' y a v o i t point d'air dans l e vaiffeau de Sublimation , l'opération ne fe pourroit f a i r e , & le vaifléau feroit en danger de fe r o m pre : elle renaît auSTi plufieurs Se diverfes fois ; Se à c h a q u e fois q u ' e l l e r e n a î t , elle prend toujours fon o i i g i n e de la m ê me c h o f e , qui eft Rebit. Les S a g e s a p p e l l e n t P i e r r e ce q u i n e fuit pas le feu, & ce q u e le feu n ' é l e v é pas ou ne Sublime pas , Se e n c o r e c ç qu'il ne confume pas : Et elle n'eft a u tre chofe q u e l ' h u m i d e radical des é l e mens , r é p a n d u en e u x & r é u n i d a n s la P i e r r e , Se d é p o u i l l é de t o u t e f o u i l l u r e é t r a n g è r e . O r c o m m e la v i e des a n i m a u x , v é g é t a u x Se m i n é r a u x n e c o n -

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IfO PI. fîffce q u e dans leur h u m i d e r a d i c a l , c'eft la raifon pour l a q u e l l e la Pierre Fait tant de m e r v e i l l e s , Se r e p a r e celui q u e toute la n a t u r e a difflpc , & que les alimens ne peuvent reparer q u ' i m parfaitement & en p a r t i e : c'eft elle aufll qui fortifie la n a t u r e . & q u i la d é l i v r e Si preferve d e toutes m a l a die ;. L a Pierre Pliilofophale r e n d parfaits les m é t a u x imparfaits ; e l l e rend les parfaits plus q u e parfaits , Se c a p a b l e s de p e r f e c t i o n n e r les imparfaits , d'autant q u ' e l l e a une perfection Se fubtiliarion fort étendue Se toute fpiricuelle : de forte q u ' e l l e entre Se p é n è t r e facilement l ' i n t i m e des m é t a u x , aufquels elle fe joint p a r f a i t e m e n t , n ' y a ï a n t q u e les efprits qui foient capables de pénétrer Se de s'unir ainfi aux c o r p s , de les t e i n d r e , les c h a n g e r , les perfectionner , Se de c o m m u n i q u e r aux autres leur n a t u r e . 1

Q u a n d on dit q u e la P i e r r e contient toutes c h o i e s , q u e toutes chofes font d ' e l l e ou par e l l e ; c'eft à caufe q u ' e l l e eft n o n - f e u l e m e n t l a p r e m i è r e m a t i è r e de tous l e s êtres contenus fous le genre m i n e r a i Se m é t a l l i q u e , m a i s e n c o r e parc e q u ' e l l e eft unie à la m a t i è r e u n i v e r IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PI. iji felle d o n t toutes chofes ont p t i s naiffance. La Pierre Philofophalc efl appcllce le grand O e u v r e . V . Oeuvre. La Pierre citrine : c'eft l ' o u v r a g e d e s Philofophes au b l a n c p a r f a i t . La Pierre première : c'eft l a P i e r r e b l a n c h e parfaite non m u l t i p l i é e . La Pierre féconde : c'eft l a P i e r r e par faite au r o u g e non m u l t i p l i é e . : c'eft l a P i e r r e La Pierre de Taradis parfaite au r o u g e , q u i eft l e m i r a c l e de l ' A r t , avec l a q u e l l e o n r e ç o i t tout b o n h e u r fans déplaifir , t o u t e g r â c e fans ennui , &c t o u t e c o m m o d i t é fans i n t e r v a l l e , p o u r v e u q u e l ' o n foit p r u d e n t . Autr. c'eft le M e r c u r e H e r m é t i q u e . La Pierre Philofophale efl dite par les Sages animale, minérale & végétale. Lors q u e les Philofophes difent c e l a d e l e u r P i e r r e , ils n ' e n t e n d e n t pas q u ' e l l e foit faite & compofée d ' u n e p a t t i e d ' a n i m a l , d'une de m i n e r a l , & d'une a u t r e d e quelque végétal s mais ils entendent ptefque toujours q u e lors q u ' e l l e eft p a r * faite a u b l a n c o u au r o u g e , e l l e eft m é decine pour les trois r è g n e s de l a n a ture a n i m a l e m i n é r a l e Si v é g é t a l e . Autr, c'eft elle q u i a en puiffance les quaN iii] IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Ifl

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lirez que nous avons r e m a r q u é e s , & n'eft P i e r r e q u e par fimilitude , & non p a r n a t u r e . Amr. Ils e n t e n d e n t q u e l q u e f o i s q u ' e l l e a un c o r p s , u n e a m e &C un efpric ; & q u ' e l l e eft a n i m a l e , puis q u ' e l l e a une ame j m i n é r a l e , puis q u e fon p r i n c i p e eft m i n e r a i ; & v é g é t a l e , p u i s q u ' e l l e a un efprit qui eft v i v a n t . Il eft bon de f ç a v o i r q u e la Pierre des Pbilofophes eft le fujet de la Philofophie confiderée dans l ' é t a t d e fa p r e m i è r e préparation j & l a Pierre P h i l o f o p h a l e , la P i e r r e parfaite & a c c o m p l i e foit au blanc foit a u r o u g e , l a q u e l l e c o n v e r t i t en fa nature tous m é t a u x imparfaits p r é parez. Elle eft le feul des biens temporels q u i foit c a p a b l e de remplir le c œ u r de l ' h o m m e : car elle lui donne une v i e l o n g u e & e x e m p t e de t o u t e s infirmitez ; enfin elle l e farisfait pleinement,en l'exemptant d e toute p a u v r e t é & m i f e r e s , & de tous les befoins de la v i e . Planètes & Etoiles. C'eft une e r r e u r très - g r o l l ï e r e des i g n o r a n s , q u e pour t r a v a i l l e r u t i ' e m e n t à l ' o u v r a g e de l a P i e r r e des P h i l o f o p h e s , il faille p r e n dre le tems de l ' e x a l t a t i o n des P l a n è t e s & celui de leur plus g r a n d e force p o u r IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PL. PO. 15? commencer : car tous les tems font b o n s pour l ' o u v r a g e , puis q u e l e s influences celeftes a c c o m p a g n e n t toujours le M e r c u r e q u i les contient en f o i , c o m m e étant l ' a b r é g é du grand m o n d e . V o ï e z Eflottes. Plomb blanc : c'eft le M e r c u r e H e r métique. : c'eft la m a t i è r e des Le Plomb fondu S a g e s lors q u ' e l l e eft p a r v e n u e au n o i r tres-noir. Le Plomb des Philofophes : c'eft l ' o u v r a g e de la Pierre des S a g e s : autr. le Mercure Hermétique. Quelques Philofophes a p p e l l e n t leur P l o m b la m a t i è r e q u i Ce cuit dans l'ceuf, lors q u ' e l l e eft devenue c o m m e de la p o i x fondue : C'eft l à la plus v é r i t a b l e e x p l i c a t i o n de leur fens c a c h é . Pluie d'or en laquelle Jupiter a lté converti. Les A n c i e n s o n t c a c h é fous c e t t e F a b l e la diftillation de l ' O r Philofophal. Ils l'ont encore v o i l é e fous la fixion d e l ' A r b r e d'or , dont coupant une branche il en renaifïoit une autre ; Se même i l s l'ont encore c a c h é e fous la Fable d e J u piter coupant les g e n i t o i r e s à fon P e r e . Les Poids des Thilofopbes : ce font les q u a l i t e z & p r o p o r t i o n s des choies q u e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


M+ PO. l ' A r t & l'Artifte n e d o n n e n t p a s , mais, la n a t u r e , en q u o i plufieurs fe t r o m p e n t . C'eft une chofe d i g n e d e r e m a r q u e , q u e dans l e M e r c u r e P h i l o f o p h a l l a nat u r e a mis l e s poids Se l e s p r o p o r t i o n s requifes ; de t e l l e m a n i è r e q u e s'il n ' y a v o i r pas plus de v o l a t i l q u e de fixe, l e v o l a t i l n ' e m p o r t e r o i t pas le fixe , Se n e l e r e n d r o i t pas v o l a t i l a u c o m m e n c e m e n t de^ l ' o u v r a g e ; d e - m ê m e fi le fixe s'y trouvoit en plus g r a n d e q u a n t i t é que l e v o l a t i l , il a r r ê t e r o i t le v o l a t i l , l e fixer o i t & l ' e m p ê c h e r o i r de s'élever : c e qui a r r i v e feulement lors q u e l ' h u m i d e elt defféché. Ainfi l e M e r c u r e c o m m u n ne p e u t fervit de m a t i è r e à la Pierre , q u i doit ê t r e p r o p o r t i o n n é e de fixe Se de v o l a t i l , d'autant q u ' i l eft tout v o l a t i l . La Poix noire dont parlent les Saget : e'eft la m a t i è r e P h i l o f o p h a l e q u i fe cuit d a n s l ' œ u f , l o r s q u ' e l l e eft p a r v e n u e à la couleur n o i r e t r e s - n o i r e , Se q u ' e l l e s'épaiffit. C e t t e couleur eft une des clefs p r i n c i p a l e s de tout l ' o u v r a g e de la P i e r r e des P n i l o f b p h e s , fur l a q u e l l e il eft n c ceffaire de faire de b o n n e s r e f l e x i o n s . Pommes d'or jette'es par Hyppomene. Par cette Fable les A n c i e n s ont entendu parler des S o u p h r e s fixans Se c o a g u l a n s . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PO. PR. i j Cueillir les Pommes du Jardin des Hefperides : c'eft à - d i r c , l a recompenfe d e s travaux & la toifon d'or defirée. Le Pot étroit des Philofopbes : c'eft l ' œ u f Philofophal. La Poudre difeontinute : c'eft la m a t i è r e des S a g e s lors q u ' e l l e eft f o n i e de l a n o i r c e u r , Se q u ' e l l e s'élève a v e c l a c o u leur b l a n c h e . Le Poulet des Sages : c'eft l e M e r c u r e Philofophal. Le Toulet aiant la tête rouge , la plu~ me blanche & les pieds noirs : c'eft l ' o u v r a g e de l a P i e r r e H e r m é t i q u e , Se l e s t r o i s principales c o u l e u r s qui paroiffent; la noire la p r e m i è r e , la b l a n c h e la féconde , 8c enfin la r o u g e . Flamel dit q u e la m ê m e chofe é t o i t dans l e L i v r e d''A* braham le Juif. Le Poulet d'Hermogene : c'eft la m a i tiere Philofbphale l o r s q u ' e l l e eft fortie de la n o i r c e u r , 8c q u ' e l l e eft p a r v e n u e à la c o u l e u r b l a n c h e . Pourpre des Philofophes : c'eft l ' o u v r a g e de leur P i e r r e au r o u g e p a r f a i t . La Pratique de l'Art au fujet de la Pierre des Sages. Elle n'eft n u l l e m e n t difficile : c'eft p o u r q u o i les Philofophes l'ont appelle Jtn d'enfant Si Ouvrage de f

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i,6 PR. femme : ce q u i fe doit e n t e n d r e pour ceux qui l a ici vent : m a i s c'eit un trav a i l infurmontable pour c e u x qui p r é tendent l ' a p p r e n d r e p a r l a feule lecture des L i v r e s des P h i l o l o p h e s , o u par leur étude 6c leur t r a v a i l p a r t i c u l i e r . V. 7(eg Précipiter, ou faire précipiter ; c'eflî feparer une m a t i è r e q u ' o n a v o i r fait diffourlre , afin q u ' e l l e t o m b e au fond d'un vailleau : ou bien ; c'eft i e p a r e r l e corps folide corrodé a v e c fon d i l l o l v a n t , t e n dant en b a s , 8c par fon c o n t r a i r e qui l'affoiblir. "Prendre , félon le Cens des Sages, c o m m e lors q u e les Philofophes difent , Prenez ceci & cela ; ce n'eft pas q u ' i l s entendent q u ' i l faille prendre q u q i q u e ce foit a v e c les mains,ni q u ' i l ne faille p r e n d r e q u ' u n e feule c h o f e , l a q u e l l e il c o n v i e n t mettre u n e feule fois dans l ' œ u f , & puis a p r è s c l o r e le vaifïeau j u f q u ' à ce q u e l ' o u v r a g e foir parfrir. : c a r quand ils p a r l e n t a i n f ï , c'eft feulement à deffein de retenir l e s i g n o r a n s dans l ' e r r e u r . Préparations différentes de la matière des Sages. Elles ne font p r o p r e m e n t q u ' u n e même opération c o n t i n u é e ; &C comme i l n ' y a q u ' u n e feule m a t i è r e , lme

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P R. i il n'y a auflï q u ' u n e feule p r é p a r a t i o n &c un feul moïen d'opérer pour bien réiiffir dans l'ouvrage de l a P i e r r e . PreJJure coagulant & èpaijjljfant : c'eft l e compôr lors q u ' i l eft arrivé à l a c o u leur n o i r e . Les deux Principes unlverftls de la nature fenftble : ce font le fubtil & l e folide , qui étant unis plus ou m o i n s , e n g e n d r e n t la b e l l e v a r i é t é des fuppôts de l ' U n i v e r s . Les trois Principes naturels ou de la nature , Sel , Souphre & Mercure. Ces Principes font univerfels & e n g e n d r e z des q u a t r e élemens , 8c font c o m m e de féconds é l e m e n s , d'autant q u ' i l s font contenus dans tous les m i x t e s . L e S o u phre eft le p r e m i e r , q u i tient lieu de m â le ; le M e r c u r e le f é c o n d , qui tient l i e u de femelle : d'où l'on peut c o n c l u r e q u ' i l s ne font m â l e & femelle q u e fienil i t u d i n a i r e m e n t , en q u e l q u e m i x t e q u ' i l s fe pui/Tènr rencontrer ; & le troifiéme eft l e S e l , q u i fait la liaifon des deux autres. : c'eft l e fourLa Prifon Philofophiejue neau des S a g e s q u i e n c l ô t deux v a i f l e a u r , en l'un defquels eft la m a t i è r e P h i l o f o p h a l e , l e q u e l eft appelle cciif H e r m e t i i 7

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ij8

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P R.

q u e , ou prifon l u c i d e Se t r a n f p a r e n t e & l ' a u t r e vaifleau eft l ' é c u e l l e q u i con* t i e n t les cendres. La Frtfon de Jofeph : c'eft l ' œ u f des S a g e s c o n t e n a n t leur M e r c u r e . Probattur, éprouveur, celui qui éprouv e ; du laiin Frobator. Projetlion , ce que c'eft. Elle fe fait l o r s q u ' o n met p e u de l'élixir parfait au b l a n c o u au r o u g e fur une q u a n t i t é de m é t a l i m p a r f a i t fondu , ou fur un M e r c u r e échaufé , l e q u e l élixir fixe '& c o n v e r t i t en fa nature l a m a t i è r e fur l a q u e l l e il a été p r o j e t t e . Il eft à r e m a r q u e r q u ' e n la P r o j e c t i o n de l ' é l i x i r r o u g e fur la L u n e , il fait l a feparation du pur d'avec l ' i m p u r , c o m me fi elle avoit é t é faite fur les m é t a u x imparfaits , mais non pas en fi g r a n d e q u a n t i t é 5 & que l o r s q u ' o n la fait fut le M e r c u r e v u l g a i r e , purgé c o m m e il f a u t , il n'en fepare rien Se le c o n v e r t i t tout , d'autant q u ' i l eft t o u t entier de fa m t n r e & h o m o g è n e avec l u i . Il eft encore bon de fç;voir q u e l ' é lixir parfait eft tout feu , & q u e Je feu n e peut fouitrir a u c u n e c o r r u p t i o n , à caufe de la c o n t r a r i é t é q u i eft entre lui & les autres élemens ; c'eft p o u r q u o i IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PR.

PU.

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quand l a P i e r r e n ' a pas d'ingrés , c'eft figue q u ' i l y a e n c o r e q u e l q u e c o r r u p tion & q u a l i t é terreftre : &c q u a n d elle a ingrés , & q u ' e l l e eft projectée fur un fujet c o n v e n a b l e , e l l e fait l a feparation de l ' i m p u r de la m a t i è r e , ôc s'attache feulement à ce q u ' e l l e a de p u r . La Proftituée des Philofopbes. Ils entendent par c e t e r m e la m a t i è r e de l a q u e l l e l'Artifte a tiré leur M e r c u r e . Le Prothée des Philofophes , qui change de forme tous les jours fais aide <ibomme j c'tft leur M e r c u r e î autr. l'efprit univerfel q u i fe corporific dans d i v e r s fujers des trois r è g n e s . La Pucetle Rhea qui na point été mariée -, c'eft le M e r c u r e des S a g e s : autr. la m a t i è r e de leur P i e r r e . Pénétrer ds.ns le Puits de Democrite : c'eft-a-dire , p é n é t r e r l a vérité des n a tures. Purgerc'eft lors q u e la n o i r c e u r p a r o î r ; cela s'appelle mort & ténèbres q u ' i l faut purger j u f q u ' à c e q u ' o n v o i e la couleur blanche -, ce q u i fe fait p a r la c o n t i n u a r i o n du feu , fans a u t r e a r t i fice. "Purger Sinettoier, c'eft la m ê m e chofèj c'eft p o u r q u o i , V . Le Netto'ttr des Thilo* fophes. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1 p


ïfio

p V.

Putréfaction , p o u r r i t u r e ; du l a t i n PutrefaClio. Putrifier, p o u r r i r ; aufll du latin Pu. trefacere. Lit PutrefaElion des Sages : c'eft la mortification des deux corps ; c'eft. à d i r e , du fixe Se du v o l a t i l : c a r les v e r rus ne fe c o r r o m p e n t j a m a i s , mais feul e m e n t les matières g r o i l î e r e s Se c o r p o r e l l e s ; après l a q u e l l e c o r r u p t i o n les v e r tus é l é m e n t a i r e s s ' u n i l l e n t fi p a r f a i t e m e n t e n f e m b l e dans c e t r e m a t i è r e , qu'elle n e p a r t i c i p e plus ni du feu , ni de l ' a i r , ni de l ' e a u , ni de l a terre , m a i s c'eft feu'emeut leur u n i q u e v e r t u Se fubftance. Elle fe fait l o r s q u e la c o u l e u r noire p a r o î t , Se q u e l a m a t i è r e fe p o u r r i t Se fe c o r r o m p t : ce qui eft le p r i n c i p e d'un e g é n é r a t i o n p r o c h a i n e . Elle Hure c i n q u a n t e jours , a u q u e l rems il faut faire un feu q u i d i g è r e la m a t i è r e , q u e l e C o m t e Trevlfan a p p e l l e fu il gérant : q u ' u n autre Philofophc a p p e l l e / * » doux & de génération. En c e t t e Putréfaction c o n f i d e n t toutes les difhcultez Se toute la v é r i t é de l ' A r t : car fans la Putréfaction rien ne fe peut f a i r e , Se e l l e feule fuffit ; d'autant q u e c'eft IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


PU.

P Y . Qjrj.

lÉr

c'eft l'entrée de l ' o p é r a t i o n . N e t'ennuis donc pas de la longueur du rems , & apprens q u e fi le corps n'eft putrifié il ne porte point de fruit. Autr. l a P u tréfaction eft n o m m é e S o l u t i o n . V . Solution & Sublimation. La Putréfaction des Chymi/les : c'eft l a corruption d'une forme tendante à u n e autre , par une c h a l e u r a c c i d e n t a i r e , a u défaut de la n a t u r e l l e . La Fable de Tyrrha & Deucalion. Par cette Fable les anciens Philofophes o n t enfeigné le m o ï e n d'engendrer mâles & femelles par la projection de l'élixir b l a n c & rouge. C e t o u v r a g e aïant été a u g menté par la m u l t i p l i c a t i o n r é i t é r é e , eft leur G o r g o n e , l a q u e l l e c o n v e r t i t l e s métaux imparfaits en v r a i e s P i e r r e s . Hermès dit q u e cela fè fait par a d a p t a tion : Enfin c'eft en ce tems q u e l e s métaux imparfaits p a r t i c i p e n t à l a g l o i r e de leur R o i . S o u s cette Fable ils ont auffi v o i l é t a m a t i è r e de leur P i e r r e .

O ^alitez , ce q u e c'eft. L e s q u a l i t e z ° S ne font q u e les infirumens des formes. O IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


QJT.

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Quant & lui, a v e c l u i . Querons , cherchons 5 du l a t i n Qutro. Trevifan. Queue de Dragon : c'eft , félon Hermès le M e r c u r e l ' h i l o f o p h a l q u i dévore fa q u e u e . Queue blanche du Dragon : c'eft l'huile de M e r c u r e , ou la l i q u é f a c t i o n & h u . m é d i a t i o n p h i l o f o p h i q u e : autr. c'eft le M e r c u r e fermenté p o u r l e s i m b i b i t i o n s de la P i e r r e b l a n c h e : autr. l a teinture lunaire. Queue rouge du Dragon : c'eft l e M e r c u r e rubifié , o u c o u r o n n é p o u r les i m b i b i t i o n s de la P i e r r e : autr. la teinture rouge , ou l a teinture de l ' o r . Qiiinteficnce , t e r m e myfterieux ; c o m me qui diroit cinquième effence, ou c i n q u i è m e être d'une chofe m i x t e . C'eft c o m m e l ' a m e t t e s - fubtile t i i é e de fon c o r p s , & de la e n f l e & fuperfluité des q u a t r e e l - m e n s , par une t r è s . f u b t i l e & t r è s p u f i i t e d.ftillarion ; & par ce m o ï e n la c h o i e eft fpiri;ualifée : c'eft à - d i r e , rendue très - Spirituelle , tres-fubLile ÔC très pure , & comme i n c o r r u p t i b l e . QulnteJJence des élemens : c'eft l e M e r cure H e r m é t i q u e . L'ejprit de notre Quintejfence : c'eft t

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R A. R E . iSj nôtre M a g n e f i e . Enfin l a Q u i n t e i l è n c e d'une chofe , c'eft, fa réduction en u n e fubftance très fubtile , t r è s - p u r e & très* fpirituelle. R. jicines des teintures du Soleil & de la Lune : c'eft l e M e r c u r e P h i l o f o phal fenl. Rafraîchijfcment des Philosophes : c'eft cuire la n a t u r e jufqu'à ce q u ' e l l e foie parfaite. Eamentevoir ; c'eft r e m e t t r e en me-* moire , faire reffbuvenir. Le Rayon du Soleil : c'eft p a r l u i , q u i eft efprii & v i e , q u e toute l a n a t u t e tire l a c h a l e u r q u i l a p e r f e c t i o n n e . Rebts : c'eft un c o m p o f é d e deux chofes ; fçavoir le M e r c u r e P h i l o f o p h a l , lequel contient l ' e a u & l e f e u , le c o r p s & l ' e f p r i t , le fixe & le v o l a t i l , le S o u * phre & l e M e r c u r e , l e m â l e 8c l a fe«. m e l l e ; ou b i e n , c'eft u n e chofe q u i a reçu d e l a n a t u r e u n e d o u b l e p r o p r i é t é occulte , q u i fait q u ' o n lui d o n n e l e nom d'hermaphrodite. O n a p p e l l e e n c o r e Rebt» l ' u n i o n d e l ' e a u ôc de l a t e r r e , lors q u e le n o i e O ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


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RE.

très . n o i r p a r o î t & s'épaifïïr. Receptes , p r o c é d e z ou m é m o i r e s pour faire le grand œ u v r e ; on l e s a p p e l l e ainfi , p a r c e q u ' i l s c o m m e n c e n t c o m m e les ordonnances des M é d e c i n s , par l e mot latin Recipe , c'eft-à d i r e , prcnefj TÇecfage : c'eft une refolution humide dans le c o r p s , qui eft feche dans l'efprir. Retlifier : c'eft diftiller les efprirs , afin d'en faire feparer ce q u ' i ' s peuvent a v o i r e n l e v é a v e c eux des p a r t i e s h e t e rogenes. ' Rectification : c'eft l a d é p u r a t i o n r é i térée de l'humeur diftillée fur fon p r o p r e m a r c ou m a t i è r e . Réduction en la première matière. Les Philofophes n o m m e n t R é d u c t i o n en la p r e m i è r e matière , lors q u ' i l s v o i e n t a r r i v e r l a putréfaction & la n o i r c e u r , parce q u e l e s confections font rendues l i q u i d e s & réduites en femence , & fe circulent dans l'œuf. Autr c'eft rendre un corps dur & fec en fubftance l i q u i d e , ou eau , qui eft la p r e m i è r e m a t i è r e de toutes chofes , & s ' a p p e l l e e n c o r e Refolution ou Solution. M a i s il ne faut pas i g n o r e r q u ' i l eft impoffïble de réduire les métaux en leur p r e m i è r e matière , ou à leurs p r i n c i p e s , IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


R E.

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que par le M e r c u r e des S a g e s ; 5c c e M e r c u r e eft l ' u n i q u e m o ï e n q u i peut délivrer le fouphre fixe des corps m é talliques dans l e q u e l il eft e n c h a î n é . Refraclion : c'eft la converfion d'action é l é m e n t a i r e , fuivant les Philofbphes Hermétiques. Régir, g o u v e r n e r ; du latin Tr\cgcrc : ; du latin Régime», de l a vient Régime g o u v e r n e m e n t . Ainfi l'on dit le Régime du fcn ; c'eft à dire , l a m a n i è r e de faire & de c o n d u i r e le feu. 7(egime de l'ouvrage des T hilofophet. Il eft a p p e l l e par les Sages Ouvrage de patience. Il y a trois chofes à o b f e r v e r dans le R é g i m e de l ' O u v r a g e P h i l o f b p h i q u e ; la p r e m i è r e , d'adminiftter un feu c o n v e n a b l e au c o m m e n c e m e n t d e la cuiflon , qui eft celui du p r e m i e r d e gré , dont la c h a l e u r eft douce & b é n i g n e : car la n a t u r e ne feroit r i e n fi on violenroit Ion m o u v e m e n t . L a f é c o n d e , eft de c o n t i n u e r ce m ê me feu externe fuivant la faifon de l ' O u v r a g e , obfetvant q u a t r e faifons c o m m e dans l'année c o m m u n e &c aftronomique : l e c o m m e n c e m e n t étant l ' h i v e r , l a l u i r e l e p r i n c t m s , & après l ' é t é , & enfin l ' a u t o m n e , q u i eft l e t e m s de l a p a r IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


J66 R. E. faite maturité & perfection de l a Pierre, a u g m e n t a n t la c h a l e u r félon q u e la nat u r e l'augmente en c h a q u e fin (on. S u r q u o i il faut être a v e r t i q u e l'on peut commencer en tout feras le t r a v a i l , fans ê t r e o b l i g é de fe conformer aux faifons de la n a t u r e , d ' a u t a n t q u e l ' h i v e r de l ' o u v r a g e peut fe t r o u v e r dans l ' é t é ou l'automne de l a n a t u r e , & ainft des autres faifons : C'eft l e fentiment de q u e l q u e s P h i l o f o p h e s , q u i n'eft pas à r e j e t t e r ; ce qui p o u r t a n t doit s'entend r e du jour q u e le M e r c u r e eft mis dans l ' œ u f P h i l o f o p h a l , & n o n dés qu'on c o m m e n c e à l e m e t t r e en l i b e r t é des prifons o ù la nature l'avoit e n f e r m é . M a i s pour plus g r a n d e instruction , V- Feu ôc Métaux. L a troifiéme , c'eft q u e dans l'augmentation du feu il n e faut p a s augmenter d'un degré tout d'un coup , d'autant que les efptits n e pourroient pas fouffiir cette v i o l e n c e ; m a i s il faut partager l e d e g r é en q u a t r e parties , & n e l'augmenter q u e d'un q u a r t de degré à c h a q u e fois. Arnaud de Villeneuve n e veut p o u r t a n t a u c u n e a u g m e n t a t i o n de f e u , finon au b l a n c , tems a u q u e l les efprits font fixez & ne c r a ' g n e n t plus rien ; Se IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


RE. 1C7 cette a u g m e n t a t i o n pour l o r s l e doit faire par un q u a r t de d e g r é à c h a q u e fois , depuis le b l a n c p a i f a i t , j u f q u ' a u rouge auffi parfait &c a c c o m p l i . T o u t e s l e s o p é r a t i o n s du premier R é g i m e j u f q u ' à l a putréfaction font t o u t e s occultes & invisibles ; e l l e s ont p e r d u l e u r s premières q u a l i t e z & formes , &c en ont a c q u i s une autre fi confidrrable , q u ' i l n ' y a chofe au m o n d e à l a q u e l l e o n puiiTe la c o m p a r e r . Il eft à r e m a r q u e r q u ' a u Second R é g i m e a u q u e l fe fait l a putréfaction, l a couleur n o i r e p a r o î t , &C cette opération eft vifible & e x t e r n e . 'Rjgncs de la nature. Par les trois R è g n e s de la n a t u r e on entend l ' a n i m a l , l e v é g é t a l & l e minerai , l e f q u e l s n e p e u v e n t a l l e r ni palier de l'un à l ' a u tre q u e par l a réduction en leur p r e m i è r e m a t i è r e u n i v e r f e l l e , q u i eft l e l i m b e & le cahos de la n a t u r e . Régule d'antimoine. Il eft ainSi a p p e l l e Régule ou petit Roi, c o m m e l'enfant p r e m i e r n é du fang r o ï a l m é t a l l i q u e , q u i eft v é r i t a b l e m e n t fils , m a i s n o n p a s h o m m e parfait ; c'eft à d i r e , q u ' i l n'eft pas v r a i m é t a l n e p o u v a n t l ' ê t r e q u ' a vec le tems & la nourriture c o n v e n a b l e j l e f q u e l s m a n q u a n s , il d e m e u r e toujours r

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168

RE.

dans fon enfance , v o l a g e , froid & fuFfoqué de l ' a b o n d a n c e de í e s o r d u r e s , qui n e p e u v e n t e n g e n d r e r q u e p u a n t e u r par l a diverfité de leur n a t u r e . Reincruder, r e d e v e n i r crud ,. ou ftire redevenir crud ; du m o t l a t i n b a r b a r e Reincrudare. T^eincruder les corps : c'eft q u ' i l faut f j i r e r e v e n i r l ' h u m i d e &c r é v é l e r le c a c h é ; c'eft à - d i r e , les cuire & les a m o l . lir j u f q u ' à ce q u ' i l s foient p r i v e z de leur c o r p o r a l i t é dure 8c feche , d'aut a n t q u e le fec n ' e n t r e & ne teint point. Réitération de deflruilion : c'eft l o r s q u e du blanc parfait on veut paíler a u r o u g e , il faut détruire la b l a n c h e u r , en a u g m e n t a n t un peu le feu. Rendre l'humidité radicale a la Pierre. C e t t e opération fe fait par l e s i m b i b i tions , lors q u ' i l eft queftion des m u l t i p l i c a t i o n s , ou en c o h o b a n t , ou en fixant la P i e r r e b l a n c h e . Le Trepas d'un Thilofophe : c'eft lors q u ' i l apprend q u e l q u e chofe qui peut lui être u t i l e . Le Refervoir des eaux fuperieures & inférieures , ou tous les elemens fe trouvent renfermez : c'eft l e M e r c u r e Philofophal,

qui IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


R E. ,$f qui contient en foi les q u a t r e d é m e n s , ou le monde Supérieur & l'inférieur. Refine d'or : c'eft l e faffran tiré d e for. Refîne de la terre : c'eft le i b u p h r e . . O n l'appelle auffi T^efine minérale. Refîne de U terre potable : c'eft le fbuphrc fublimé réduit en l i q u e u r , huile o u baume. Refondre : c'eft le même q u e effondre, RefurrcBion des Philofophes : c'eft faire l'ouvrage de leur P i e r r e , ou la p r o j e c tion de l'élixir parfait fur les métaux i m p a r f a i t s , d'autant q u e par c e moïen o n vivifie ce q u i é t o i t morr ; m a i s dans l e cours de l ' o u v r a g e des S a g e s , le R o i q u i étoit mort c o m m e n c e de rtfTufciter, l o r s que la c o n g e l a r i o n c o m m e n c e , l a q u e l l e refiirreétion dure j u f q u ' à l a fin. Reverbere , ou Feu de Reverbere : c'eftà dire , o ù la flamme c i r c u l e & r e t o u r n e de haut en bas fur l a m a t i è r e , c o m m e fait l a flamme dans un four ou fous u n dôme q u ' o n met deffus. G'eft un r e v e r bere entier , lors q u e le feu n'a point d e paffage par haut ; & l e demi r e v e r b e r e , quand le m i l i e u du fourneau eft o u v e r t , & q u ' i l n ' y a q u e l e s cotez q u i foictit fer-

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i7o R E. R I . R O . niez , en forte q u e l a c i r c u l a t i o n du feu ne fc fait q u ' à demi dans l e four. Revivifier : c'eft faire retourner q u e l q u e mixte qu'on, a v o i t déguifé par des fe.'s ou par des fouphres en Ion premier état. A i n i ï on revivifie Je c i n a b r e tk les autres préparations du M e r c u r e , en M e r c u r e coulant. Atttr. c'eft r é t a b l i r un mixte altéré & m é t a l l i q u e , p r i n c i p a l e m e n t en fon premier é t a t , par l ' e n t r e m i f e d'une chaleur n a t u r e l l e & neceffaire. Autant en ont les Riches que les pauvres. L e s Philofophcs e n t e n d e n t par les R i c h e s l'or & l ' a r g e n t , & par les pauvres les métaux i m p a r f a i t s , qui ont auffib i e n la nature de la P i e r r e , q u e les deux autres p r e c e d e n s . Il y en a d'autres q u i lors q u ' i l s ont rendu la m a t i è r e de la Pierre fubtile & f p i r i t u e l l e , l a dirent v i l e & de peu de v a l e u r : i l s ne difent pas q u ' e l l e l'eft; mais ils l ' a p p e l l e n t ainfi , à caufe q u elle eft eau , & que l ' e a u eft c o m m u n e à tout l e monde. Ils l a nomment auflî terre , lors q u ' e l l e eft c o n g e l é e ; c'eft p o u r q u o i ils difent q u ' e l l e elt é g a l e m e n t en l a puiffancedes riches & des p a u v r e s . La Robe tcntbreufe de la Pierre : c'eft la noirceur q u i p a r o î t dans l'efpace de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


RO. I I quarante-deux jours au plus tard : c'eft fîgne q u e la putréfaction fc fait ; &c c e t t e putréfaction eft une des clefs de l ' œ u v r e , & une m a r q u e aflurée q u e l e v r a i d e g r é du feu lui a eilé a d m i n i s t r é . Le Rocher des Philofophes : c'eft leur fourneau , dans l e q u e l i e fait le t r a v a i l de leur P i e r r e . Rimpre & dérompre , v e u t dire dilToudre , qui eft la c o n t r i t i o n des P h i l o f o p h e s , l a q u e l l e n e fe fait pas a v e c les m a i n s , m a i s a v e c le feu. Ro/ée d i t e Amplement : c'eft l e M e r cure. Rofée des Philofophes : c'eft l ' o u v r a g e de l a P i e r r e des S a g e s , lors q u e l ' A r tifte la t r a v a i l l e , & p r i n c i p a l e m e n t dans les c i r c u l a t i o n s q u i fe font d a n s l ' œ u f . La Rofée blanche celefline des Sages : c'eft la P i e r r e Philofophale p a r f a i t e a u blanc. Rofe minérale : c'eft l a poudre r o u g e qui fe produit en la fublimation de l ' O r & du M e r c u r e , q u i eft lors qu'on agit à la confection de l ' A r b r e v é g é t a l des P h i lofophes. T^otir €r fondre le corps ; c ' e f t - à - d i r e , le c o m p ô t ou la m a t i è r e j u f q u ' à ce qu'elle foie réduite en e a u . P ij 7

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i7i RO. Rouge , t e r m e de l ' A r t p a r l e q u e l les P h i l o i o p h e s a p p e l l e p t la teinture de leur Elixir , lors q u ' e l l e eft d a n s fa perfection p o u r donner l a v é r i t a b l e couleur de l ' o r a u M e r c u r e des m é t a u x i m p a r faits. 7(ouge fanguln , ou tres-hautain , ou p o u r m i e u x d i r e , tres-haut en couleur : c'eft l ' o u v r a g e de l a Pierre H e r m e r i q u e , ou l'Elixir p a r f a i r a u r o u g e . Rouille des Philofophes : c'eft encore l a m ê m e chofc q u e ci.deffus Tourner li Roué , ou faire la circulation de la Roué : c'eft r e c o m m e n c e r les o p é r a t i o n s precedentes ; ce qui fe fait aux m u l t i p l i c a t i o n s , Se m ê m e dés le c o m m e n c e m e n t du t r a v a i l . La Roué élémentaire des Sages : c'eft l ' a n n é e e n t i è r e : autr. c'eft l a c o n v c r fion des e l e m e n s l e s uns dans les autres. Le Roi Herodes fait tuer des enfans, dont le fang eft recueilli par des Soldats. L e fens de cette façon de parler s ' e x p l i q u e ainfi : C e R o i eft l'Artifte ; les S o l dats Se leurs épées ce font les feux q u ' i l faut e m p l o ï e r pour tirer l'humidité m e r curiale Se m é t a l l i q u e ; Se ceux q u i r e c u e i l l e n t le f a n g , font l e s r e c i p i e n s . IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


R O. RT7. ^ i7î Le Roi dit fimplemcnt : c'eft l e fouphre ; autr. l'or m i n e r a i . Le Roi & la Reine : ce font l e fixe & le v o l a t i l , l e m â l e & l a femelle , le S o u phre 8c le M e r c u r e q u ' i l faut cuire j u f q u ' à ce q u ' i l s foient d e v e n u s n o i r s . Le Roi de cet Art: c'eft l e M e r c u r e Philofophal , c a r tout roule fur l u i , Se tien n e fe fait fans l u i . Le Roi eft né : c'eft - à - d i r e , le c o m p ô t eft a n i m é âk v é g è t e . Le Roi retournant de la.fontaine; c'eft la M é d e c i n e b i e n i n c e t é e . V o ï e z Lme. ration. Rubelle ; c'eft une eflence fpirituelle q u i par fa v e r t u folntive tire l a t e i n t u r e des corps. Ratification, rougiiïement, action par l a q u e l l e on rougit q u e l q u e chofe , ou q u e l'on a fait d e v e n i r r o u g e ; du l a t i n TQibificatio. 'Jfubifier, faire r o u g e . Rubinus fulphuris : c'eft le b a u m e de fbuphre. Le Rubis précieux : c'eft l a P i e r r e P h i lofophale a r r i v é e au r o u g e parfait. Rufes des Thilofophes pour cacher leurs myfteres, & faire prendre le change aux ignorant. L e s S a g e s ont toujours é t é cfhumeur à v o u l o i r cacher leur feiencej

P iij

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c a r o u t r e leurs m a n i è r e s de parler qui ne fentcnt q u e l ' e m b a r r a s & l a m é t a p h o re , i l s confondent à p l a i n t toutes l e s p a r t i e s du g r a n d o u v r a g e ; i l s mettent l e c o m m e n c e m e n t à l a fin , & l a fin an c o m m e n c e m e n t ; & fouvent ils m ê l e n t l e m i l i e u a v e c les deux e x t r ê m e s . A p r e s a v o i r d o n n é cent n o m s differens à une m ê m e c h o f e , ils e x p r i m e n t p a r l e même mot cent chofes t o u t . à - f a i t o p p o f é e s , o u du moins différentes. C e q u i donne e n c o r e plus de dégoût dans l a lecture de l e u r s O u v r a g e s , c'eft q u ' i l s a v a n c e n t plufieurs chofes non pas feulement i n u t i l e s , mais qui paroiffent fouvent c o n t r a i r e s . D u vrai & du faux i l s en font un cahos fi malaifé à d é b r o u i l l e r , q u e j ' o f e r o i s dire ( fi je n ' a v o i s un g r a n d refpect pour les D o c t e u r s de ce m é r i t e ) qu'ils e m p l o i e n t fouvent l e le v r a i 8c le faux pour cacher le but ou les C u r i e u x de l ' A r t p o r t e n t toutes leurs prétentions. Le remède à toutes ces chofes eft, fi l'on veut t r a v a i l l e r de la main , de r a p p o r t e r toujours ce q u ' i l s difent au p o u v o i r de l a n a t u r e ; & f i leurs p a r o l e s , q u e l l e s q u ' e l l e s f o i e n i , paroiffent au-dela. de fes forces , t e n e z p o u r c e r t a i n q u ' e n c e t t e IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


S A. 775 occafion ils tendent un piège , & qu'ils veulent faire prendre le change.

çAcremens : c'eft- à. dire , fèrmens ; du *Jlatin Sacramentum. . Sailm c'eft le .Vitriol. :

Sajfran

de Atari

des Sages

en efprit. Safran des Philofophes de la Pierre. La

Salamandre

: c'eft

l'Or

: c'eft l'ouvrage

qui efl conçue

Ô"

qui

vit dans le feu : c'eft l'Elixir , ou la Pierre parfaite au rouge : Quelquefois c'eft le Mercure Philofophal , & quelquefois le fouphre incorrbuftible. Salmich : c'eft le Mercure Hermétique ; autr. la matière de la Pierre des Sages. Samech : c'eft un fel de tartre. Le Sang des P-hdofephcs : c'eft l'efprït minerai qui eft dans les métaux, & principalement dans le Soleil &c dans la Lune. Ainfi le Sang des fit égorger

des petits enfant , dans le Livre

qu'Herod'Abra-

ham le Juif, eft une allégorie, qui veut dire que ce n'eft autre chofe que l'humidité mercuriale métallique extraite de fon P iiij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


iy6 SA. corps par le moïen du feu , dans laquelle le

Roi & la Reine fe baignent,

qui font

la vertu Solaire & la vertu Lunaire qui y font compris ou contenus. Autr. c'eft l'ouvrage de la Pierre. Sang

de la Salemanâre

des Chymifîct

:

c'eft la rougeur qui eft dans le récipient lors qu'on diftille l'efprit du fel de nitre. Sang

de Dragon

des Chymifies

: c'eft

la teinture de l'antimoine. Sang de Mercure : c'eft la teinture de Mercure. Sas de la nature. V. Saturne, l''une desfept

Tamîs. Tlanettes.

Les

Chymiftes appellent de ce nom le plomb. Saturne des Philofophes : c'eft lors que la matière Hermétique eft devenue comme de la poix fondue , & après devient tres-noire , dans laquelle fe fait l'éclipte du Soleil & de la L u n e , que les Sages nomment bouc & limon , dans lequel l'ame de l'or ( qui eft appellée la fleur de l'or dans la Tourbe ) fe joint avec le Mercure ; de forte qu'ils appellent S a turne ou plomb, le rombeauoùle R o i eft: enfeveli : Ou bien, Nigredo, c'eft-à-dite la noirceur, qui eft la tête du Corbeau. Quelques-uns l'ont appelle le plomb facré , ou des Sages , & ont crû que IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


SA. 177 c'étoit l'antimoine ; mais les vrais P h i lofophes appellent plomb leur matière, lors qu'elle fe purrifîe & qu'elle eft pouffée à la couleur noire. Saturne eft quelquefois appelle le tems, le comme celui du Livre à' Abraham J f > qui vouloir couper avec fa faul* les pieds à Mercure qui voloit en l ' a i r , parce qu'il faut un long tems avanr que de parvenir à I'elixir parfair, qui eft le fcul moïen de fixer & arrêter ledit Mercure. Le Cofmopolite dit que Saturne arrofe de fon urine la matière qui eft dans l'oeuf pour la blanchir lors qu'elle eft devenue" noire : Ce font les circulations. Le Mercure de Saturne eft diffèrent du Mercure commun ou vulgaire ; l a vapeur du plomb fondu eft mercurielle : car c'eft la partie qui abonde davantage en ce m e t a l , puis que par la grande chaleut il eft tendu entieremenr liquide , &C le commun s'évapore &c s'enfuit à l a moindre chaleur. Saturnie vegetable , terme de l'Art pris de Flamel dans fon Sommaire Philofo>hique : c'eft la matière de la Pierre, aquelle contient le Mercure des S a g e s , & qui eft la prifon où la nature l'a enfermé. Hl

f

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Ï 8

S A . SC. des Philofophes

7

Savon

SE. : ce (ont

les

préparations & purgarions philofophicjues : autr. le Mercure Hermétique. Saxifrage, lignifie tout ce qui peut chafler le fable & la pierre SaxifragKt : c'eft un criftal pâle citrin. Scaopte^e : c'eft-à- dire , flâme. Sceau

des Sceaux

: c'eft le Sceau

à'Her-

mès qui fe fait en trois manières ; ou en fondant !e col du vaifleau philofophique j ou en le bouchant avec un bouchon de verre bien jufte, & le luttant pour plus grande alTeurance ; ou en mettant un autre œuf renverfé fur le premier, qui doit contenir la matière Hermétique. Science Philofophique. Cetre Science eft nommée avec juftice Science f a c r è e : autr. Science divine. Pourquoi

les Sages

ont caché

leur

fecret.

Outre diverfes raifons considérables dont les Livres des Sages font remplis, en voici encore une tres-pertinente & fenfible. C'eft que le but de leur Sdence n'eft que la perfection . donr la plupart des hommes ne font pas capables : C'eft pourquoi ils ont très-expreflement averti leurs Sectateurs ou Enfans de leur Science , de ménager foigneufement Se pmIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


SE. demment leur l a r g u e

179 & leur plume f u r

u n e affaire d ' u n e t e l l e c o n f c q u e n c e . Séeller

la mere

de fan enfant

dans o u fur

quelle

Par ceite f ; ç o n

a enfanté

le

ventre

auparavant,

de parler , o n entend

l o r s q u e l e r é g i m e d e l a L u n e eft fini , Si q u e l a m a t i è r e eft b ' a n c h e c o m m e d e l'argent v i f .

Autr.

c'eft l o r s q u e l ' o n

f a i t les i m b i b i t i o n s p o u r les m u l t i p l i c a t i o n s , o n p r e n d l e M e r c u r e des S a g e s q u e les P h l o f o p h e s a p p e l l e n t l a m e r e , l e q u e l o n m e t f u r l a m a t i è r e parfaite , q u i eft l ' e n f a n t

q u e cette

mere a e n -

gendré. c'eft l o r s q u ' à l a n o i r c e u r

Autr. commence

à

p a r c î t r e u n petit

blanc : ce qui né , & &

fignifie

il

cercle

q u e l ' e n f a n t eft

q u e p e u r l o r s i l faut

difîoudre

c o a g u l e r fans o u v r i r l e v a i f f c u i ; a i n f i

l a mere entre dans l e v e n t r e de fon e n fant

qu'elle a auparavant enfanté.

Sel d i t A m p l e m e n t : c'eft l e S o u p b r e . Sel

marin.

beaucoup

C e S e l eft c o m p o f é d e

de M e r c u r e ou humidité i n -

t e r n e p o u r l a f u f ï o n de q u e l q u e p e u d e fouphre

falineux , volatil , combuftible ,

Si q u a n t i t é de f e c o u t e r r e p u r e p o u r f a f i x i t é u n i s d a n s fes p r i n c i p e s ; fa

fufion

très-difficile n o u s manifefte fa nature in-

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180 S E. terieurement froide ; fês efprits font blancs : & s'il eft a c r e , deflechant & par confequent fec & chaud , ce n'eft que par accident, à caufe du fel volatil & du fouphre combuftible fes oppof e z , avec lefquels il eft joint. Quelques perfonnes faiiant profeflîon de Science , difent que la mer ne prend point fa faleure d'ailleurs que du S e l , par la terre même qui en eft la matrice, comme l'eau fa nourrice , puis qu'on trouve des plages maritimes plus falées les unes que les autres , & qu'il Ce rencontre diverfes fources fort éloignées de la mer , femblablcment falées , tirant leur amertume de la terre même & de l'armoniac. D'autres difent que ce n'eft que le raion du Soleil qui fait la faleure de la mer ; &c qu'à proportion que le Soleil darde plus vivement fes raïons fur les eaux de la mer , l'eau en eft plus falée, & qu'où il les darde moins fortement, elle l'eft moins ; & que tous les auttes Sels qui fe trouvent dans les trois règnes de la nature , tirent leur origine de celui de la mer. Ils veulent encore que quand les eaux falées de la mer en forcent pour faire IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


S E. 181 diverfes fontaines & rivières , elles paffent par les pores ,c'eft-à dire par plusieurs petits canaux & veines de la terre, dans lefqucls elles font philtrées 8c y laiffent leur faleure ; c'eft pourquoi elles en fortent dulcinées .• Cette faleure alors fert à la nature pour produire divers fujets , furquoi le Lecteur peut faite de belles & curieufes réflexions. Sel honoré : c'eft le Mercure des Sages. Sel fleuri : c'eft lors que le noir paroît : autr. c'eft le Mercure. Sel brûlé : c'eft la noirceur très noire. Le

Sel 8c l'efprit

de Sel

des

Philefo-

phes : c'eft leur Mercure qui diflbut parfaitement l'or minerai avec du commun , & s'y joint comme étant de fa nature ; ce que ne fait pas le Sel marin & commun : l'humidité qui eft dans l'or eft. caufe de fa fufîbilité , 8c fait que le M e r cure entre facilement dans le corps dus de l'or , pour le réduire en eau. Sel des Thilojôphes : c'eft le Mercure des Sages lors qu'il eft calciné. Selpètre des PhiloTophes : c'eft l'efprit mobile & fermenratif du printems, l e quel tire fon origine du Soleil. La fleur

de Sel des Philofophes

? c'eft

l'ouvrage de la Pierre des Sages : autr. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


iSz. S E. le Mercure Hermétique qu'il faut cuire. Sel de ttrre , Sel de verre , Sel de mer : c'eft le Metcure Philosophique. Sel armoniac des Philofisphes ; c'eft leur Mercure ; car c'eft lui qui donne l'harmonie aux elemens , & l'efprit gênerai qui produit toutes chofes : autr, c'eft lots que la Pierre eft au dernier degré de perfection. Sel fixe de la matière : c'eft le principe de fixation : autr. c'eft le fang ou l'efprit minerai. Sel fefiile : c'eft le Sel gemme , ainfi appelle pour fa lucidité & tranfparence. On tient que c'eft un Sel de pierre. Selfolaire : c'eft le Sel armoniac. Sel végétal t c'eft le T a r r t e . Le Sel univerfel : c'eft une fubftance folide &c compacte distinguée de fon total , qui diverfement réuni à fon fubril nommé efprit, conftituê' avec lui toute la variété fpecifique & individuelle de la n a t u r e , caufant l'extenuon fenfible & la conftance fblide de la même nature rn fes compofmons Quant à ce qu'on appelle Sel aux mét a u x , proprement parlant, c'eft celui de leurs diflolvans uni avec partie de leurs cendres métalliques 5 puis que par la £ûIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


SE.

1S3

Gon i l peut e n c o r e reprendre fon mier c o r p s , & feparées

pre-

q u e ces c e n d r e s o u c h a u x

d u S e l é t r a n g e r n e Ce f o n d e n t

p o i n t e n eau capable de retourner

en

m ê m e S e l . Q u a n d je parle de d i i ï b l v a n r , j e n ' e n t e n s pas p a r l e r

d u M e r c u r e des

S a g e s , q u i les d i l f o u t r a d i c a l e m e n t , m a i s des o r d i n a i r e s & La

Semence

cure univerfel Mercure

corrofifs. : c'eft le

des métaux de

la

des Sages

contient en foi

nature ,

toute la nature : car l a une

tion en abrégé ires-parfait conflitue l ' i n d i v i d u ,

paroître

tel

le

eft u n a b r é g é , q u i

f e m e n c e o u l e g e r m e eft qui

Met-

dont

qu'il

eft

coagula-

d u plus qui

8i

d a n s fa

put

le f a i t

première

p r o d u c t i o n ; 6c l e M e r c u r e o u f e m e n c e univerfclle

eft

u n diflblvant

univerfel,

ainfi appelle à caufe de f o n

univerfàlité,

L a S e m e n c e des m é t a u x eft

proprement

l e u r c h a u d i n n é , c'efl-à d i r e , l e feu e n c l o s dans l ' h u m i d e r a d i c a l . Dans

les mixtes

nulle

Semence

p e u t être a p p e l l é e v é r i t a b l e m e n t quoi-qu'en apparence &

ne

froide,

extérieurement

e l l e f e m b l e l ' ê t r e : c a r l a c h a l e u r eft l e feul Artifte de l'extenfion d u m i x t e , Se

&c

nourriture

la continuation

ou durée

d e cette c h a l e u r l u i fère de YIC ,

comme

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184 S E. l'humeur huileufe des mêmes Semences le témoigne. La Séparation Vtrfion.

des elemtns.

V.

Cott-

Quelques-uns ont appelle cette opération fokition , ou defunion des parties conjointes. La réduction en première matiere , & fa purification eft comprife par les Philosophes fous le nom de feparation d'elemens, ou leurs converfions, fublimations , calcinations , dillolutions , & plufienrs autres termes pareils qui ne Signifient qu'une même opération de nature. Sépulcre Philofophal : c'eft le fourneau des Philofophes , dans lequel eft mediatement enfeveli le Mercure pour être putîifié, afin de rellufciter puis après. Autr. c'eft proprement l'œuf Philofophal , d'autant que la Pierre y eft immédiatement enfevelie & mortifiée : D'ailleurs, c'eft le lieu duquel le Roi doit fortir triomphant. Le

Serf rouge

; c'eft la Magneiic

mê-

me en laquelle la rougeur eft cachée j & cette couleur eft appellée Serf, parce qu'elle ne paroît p a s , & qu'elle demeure comme abforbée. Le

Serpent

de

Mars

qui dévora

les

de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


S H. I8J Compagnons de Cadmtu. Cette manière de parler fignifie le Mercure Philofophal , qui avoit dévoré C a l m u s lui-même , beaucoup plus fort que fes Compagnons -, mais à la fin Cadmus percera le Serpent de fa lance contre un creux de chêne , lors que par la vertu de fon fouphre il l'aura coagulé. Le Serpent vert : c'eft le Mercure Hermétique. Le

Serpent

des Thllofophes

: c'eft l e

même M e r c u r e , qui étant excité par le feu extérieur, monte Se circule dans l'oeuf en ferpentanr. Les

Serpens

envoiez.

par Junon

au

ber-

ceau d'Hercule : c'eft la nature métallique , que le fort H e r c u l e , c'eft-à-dire l'Attifte , doit étrangler & t u e r , pour la faire pourrir Se corrompre, Se ainfi la rendre capable d'engendrer. Les Serpens attache"^ alentour du Caducée & de la Verge de Mercure, avec lefeftiels il fe transforme comme il veut ;

ce font le fixe Se le volatil contenus dans le Mercure Philofophal. Le Serpent vo'ant : c'eft le Mercure Hermétique , appelle par quelqies-uns le double Mercure , Mercure de vie , Se le fils du fouphre. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


j8<S

SE.

Le mis

en

cuit

SO. le Juif

qui

efi,

: c'eft Je m ê m e M e r c u r e ,

Croix

&

ST.

d'Abraham

Serpent

parvenu au rouge p a r f a i t , n o m .

m é élixir c o m p l e t ,

q u ' o n met dans

un

c r e u f e t d ' a d a p t a t i o n , q u i eft ;le l i e u de fon

t o u r m e n t j c'eft. à - d i r e , p o u r

philofophiquement fon exaltation Le

Serpent

&

dernière

du

c'eft l e M e r c u r e Serpentine

parler

, q u e c'eft le l i e u de fublimation.

limon

de la

terre

:

Philofophal.

; C o u l e u r Serpentine rappor-

t é e d a n s l a Tourbe,

v e u t d i r e c o u l e u r de

S e r p e n t , o u c e t t e c o u l e u r v e r t e , q u i eft figne de l a v é g é t a t i o n . T h i l a l e t h e l a v e r d e u r deSirée ; 5c Jehan parlant

l'appelle

de

Aiehun

de c e t t e c o u l e u r , l a n o m m e

le

penr. ; t e r m e q u i Signifie p r o p r e m e n t

Simples

l e s h e r b e s o u p l a n t e s . Zachaire

fc fert de

ce mot pour,ce que l'on appelle drogues ou

matières.

Singulier taris de

, particulier ; du latin

: de l à v i e n t Singularité

Singu-

, c e q u i eft

particulier. Sœur

d i t e S i m p l e m e n t : c'eft l e M e r c u r e

q u i eft l a feeur d u f o u p h r e des S a g e s . Sol dit S i m p l e m e n t : c'eft l e S o u p h t e . Soleil,

eft le R o i des P l a n e t t e s q u i l e u r

d o n n e la lumière : L e s Philqfophes ap-

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S pellent Le

l'Or

Soleil

t8

Votez

des Philofophes

volatil , q u i font ; &

Flarncl

&c l a

Mercure.

mer-

la L u n e , eft

les deux

Dragons

le M e r c u r e Philofophal femelle,

A ' r .

le S o u p h r e

le feu

7

Or.

de fource

, c ' e n : l e fixe -, &

curiale

mâle

O.

Soleil.

le de le

&

le

central q u i

cft

dans la m a t i è r e . Le

Soleil

des

dit

Philofophes

Ample-

m e n t : c'eft le f e u . Le mere.

Soleil Le

cfl fon

pere,

&

la

Lune

S o l e i l eft le c o r p s p a r f a i t ,

l a L u n e le c o r p s i m p a r f a i t : Autr.

[a & Les

P h i l o f o p h e s d i f e n t q u e l e S o l e i l eft

fon

pere &

que

la L u n e fa m e r e , d ' a u t a n t

le S o l e i l , la L u n e &

les A f t r e s i n f l u e n t

à la P i e r r e l ' e f p r i t &

l'ame q u i lui d o n -

nent la v i e , &

q u i l a font être c e q u ' e l l e

eft. Solution

des Philofophes

: c'eft u n e o p e -

r a t i o n de l ' A r t , par laquelle o n une

chofe

folide

&

feche

en

réduit effence

d'eau ; o u b i e n , o n la fait l i q u i d e , q u i cft l a r e d u c t i o n e n f a p r e m i e r e L a S o l u t i o n , H efolution &

matière.

Diffolution

font la même chofe q u e l a S u b u l i a t i o n . L e m o ï e n de l a faire felon

l'Art ,

c'eft

l e g r a n d m y f t e r e q u e les P h i l o f o p h e s n e révèlent

pas à leurs

propres

enfans ,

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iSS

s o .

s'ils ne les en jugent capables. La Solution eft la première partie de l'ouvrage de la P i e r r e , & la féconde Se dernière eft la coagulation , lefquelles contiennent le tout ; en un mot , la Solution du corps ne fe fait que dans fon propre fang, c'eft à-dire dans fon efptit : car le fang Se l'efprit c'eft la même chofe. Cette Solution eft une chofe furnaturelle , c'eft de faire par l'Art l'œuvre de nature fans deftruction du cotps. Sophiftiquc

; du

mot

grec O-BP/ÎH'?, im-

pofteur , trompeur , charlatan. Sophifticationt , impoftures, tromperies. On appelle ainfi les ouvrages des afFronteurs Alchymiftes, qui prétendent par des voies indirectes blanchir le cuivre ou graduer l'argent, & lui donner des teintures fuperficielles , faire des augmentations d'or par divers mélanges & diverfes opérations bizarres qu'ils inventent pour avoir la boutfe de ceux qui les croient. Souflet : c'eft lors que par trop de feu ou autrement, l'ouvrage eft gâté, ou bien que les vaiiTeaux fe brifent : Les Sages appellent ce malheur recevoir un fourler. Soufretê, difette, pauvreté : Il vient de

Souffrir.

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SO. 1S9 Souphre vert : c'tft l'huile J e Cinabre. Souphre blanc : c'eft la teinture de Lune,: autr. la Pierre pai faite au blanc. Souphre des Philosophes : ce n'eft pas celui du commun , mais celui des métaux , qui eft fixe Se ne vole point , & fe nomme le Soleil Se l'Or des Philofophes. V . le Suc de la Lunaire. C'eft encore quelquefois l'œuvre de la Pierre des Philofophes : autr. le fixe : autr. le véritable agent interne , qui agit fur fa propre matière mercurielle ou humide radical , dans lequel il fe trouve renfermé, qu'il cuir & digère long-tems dans les veines des mines : autr. leur fouphre occulte ou leur huile. Autr. c'eft l'efprit du vitriol Romain par les Chymiftes. Le vrai Souphre des Philofophes : c'eft le Mercure Philofophal : autr. la Pierre parfaite. Et lors qu'ils difent qu'il ne fe trouve point fur la terre des vivans , c ' e f t - à - d i r e parfait & accompli, parce qu'il faut que l'Art Se la Nature lui donnent conjointement fa dernière perfection. Souphre de nature : c'eft la Pierre parfaite au blanc : autr. c'eft le menftruë cfTentiel qui eft fait avec le Mercure Se IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ipo SO. SP, l'Efprit de vin fept fois rectifié , qui diffout la chaux du Soleil & de la Lune, au fcntiment de quelques-uns, & qui du moins en tire la t e i n t u r e , laquelle par quelques opérations faciles & occultes on redonne audit Or. Le Souphre univerfel : c'eft fa lumière de laquelle procèdent toutes fortes de Souphres particuliers ; & du Mercure ou Êfprir univerfel procèdent auffi tous autres Mercmes particuliers , comme d'une fource inépuifable. Sperme ; c'eft à - d i r e , femence '.autr. c'eft an feu infus dans le Mercure dûëment préparé , par lequel il acquiert une puiJfîance végétative propre à recevoir la forme de Ion efprit & agent qui cft l'aine , laquelle il reçoit par le moïen de l'efprit. Sperme

mafculln

ou mâle

: c'eft le Sou-

on femelle;

c'eft le Mer-

phre. Sperme

féminin

cure. Le Sperme

des métaux

ou des Sages

:

c'eft le Mercure Hermétique : autr. l'argent vif des Philofophes : ou bien le feu enclos dans l'humide radical. Sphère Philofophale : c'eft le fourneau des S a g e s , dans lequel les opérations &C IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


S P. S T . S U . 19» circulations fe font : autr. l'œuf Philofop h a l , d'autant qu'il eft rond & fait en forme de S p h è r e , & que la Pierre s'y circule Se s'y cuit. La Sphère du Soleil : c'eft le M e r c u r e Hermétique. Splendeur V. Blancheur. La Stérilité du Aîercure. Elle reffemb l e , difent les Philofophes, à celle desfemmes qui font trop froides Se humides , qui fi elles étoient purgées & échaufées, fe releveroient de leur fterilité , comme le Mercure lors qu'il eft purgé félon les règles. Stratifier : c'eft mettre différentes m a tières lit fur lit ; Cette opération fe fait dans la C h y m i e , lors qu'on veut calciner un minerai ou un métal avec du f e l , ou avec quel qu'autre matière. Sublimation , eft l'élévation faite pat la chaleur d'un corps fec en atomes , ou parties très - fubtiles qui s'attachent au vaifleau. Le Sublimer des Chymiftes : c'eft faire monter par l e feu une matière volatile au haut de l'alambic ou du chapiteau : autr, c'eft faire d'une matière corporelle homogène, groflïere, terreftre, fixe, une matière fabule fie légère, l i q u i d e , molle, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


SU.

i * 9

v o l a t i l e & ac'rée , l a f i i f a n t m o n t e r dans l'air. Le Sublimer des Philofophes : c'eft é l e v e r u n e m a t i è r e à u n p l u s h a u t degré d e p e r f e c t i o n o u de f u b t i l i a t i o n , ce q u e l ' o n appelle amélioration. L a Sublimat i o n de la m a t i è r e l a p u r i f i e de fes p a r ties groffieres & aduftibhrs , & la d i f p o f e à l a folution : d ' o ù refulte l'humidité m e r c u i i e l l e , q u i eft u n e des clefs de l ' œ u v r e & fans l a q u e l l e r i e n n e fe peut f a i t e en cet A r t . 5

Autrement, c'eft la p u r g a t i o n o u p u r i f i c a t i o n . o u b i e n la d i f l o l u t i o n des c o r p s en M e r c u r e : *utr. c'eft c u i r e . E n c e t t e S u . blimatiori p h i l o f o p h i q u e (ont c o m p r i t » t o u t e s les autres o p é r a t i o n s : f ç a v o i r , tillation , aff.ition, dtftruction , coagulat i o n , p u t r é f a c t i o n , cal c i n a t i o n fixation , f e p a r a t i o n &c c o n v e r f i o n des e l e m e n s .

dis-

5

S a n s cette S u b l . m a t i o n de l a P i e r r e l a c o n v e r f i o n des e l e m e n s &c l ' e x t r a c t i o n des p r i n c i p e s eft i m p o f f i b l e , & c'eft la f t u l e v o i e q u ' i l faut t e n i r p o u r e n v e n i r à b o u t -, l a q u e l l e S u b l i m a t i o n n e fe peut f a i r e q u e p a r le feu des S a g e s , q u i eft l'unique m o ï e n pour y arriver. D a n s les E m b l è m e s de Afaïcrus il y e n a une q u i reprefente u n V a u t o u r volant

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S U .

19 j

l a n t e n l ' a i r , q u i a u n fil a u p i e d , a t t a ché par l'autre Crapaui.

bout

Cela

au pied d'un

fignifie

l'ame

gros

qui

vole

&

l e c o r p s q u i eft e n t e r r e , & q u i

&

l'autre ont l'inclination

l'un

de i e j o i n d r e :

c e q u e l e fil r e p r e f e n t e j C ' e f t l à l a S u blimation

Philofophale.

E n f i n c'eft

le

V a u t o u r q u i laflë de v o l e r , v i e n t fe j o i n dre à f o n

corps par l a continuation

f e u q u i fait la Le

du

ficciré.

Sublimataire

des

Philefbphes

: c'eft:

l ' c c u f des Sages dans l e q u e l l a P i e r r e c u i t , fe f u b l i m e ,

&

s'élève à une

fe

plus

haute p e r f e c t i o n que celle qu'elle a v o i r . : c'eft l o r s q u e l a m a t i è r e

Submerfitn

é t a n t devenue' n o i r e & t u r e s fe m ê l e n t

a q u e u f e , les n a -

parfaitement

Se

ietien-

n e n t les q u a i i t e z l e s u n e s des aut e s . : c'eft l o r s q u e l a

Subtiliation

matière

étant a r r i v é e à l a n o i r c e u r , e l l e fe p o u r rit &

eft r é d u i r e e n S e m e n c e , &

qu'elle

fe c i r c u l e d a n s l'œuf. La

Subfiance

fulphurée

: c'eft l ' e a u d e s

Sages , o u leur M e r c u r e . Le cure /f

Suc

des

Lis

blancs

: c'eft l e M e r -

Hermétique. Suc

de

la

Lunaire

; c'eft

la p l u s

p u r e fubftance de l'or v u l g a i r e p u r g é nettoie,

Se

c'eft.à-dire réduit en M e r c u r e :

R.

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S

19+

U".

o u le M e r c u r e du m e c i l avec le M e r c u r e Philofophal

par

l'enrremife

de

Venus.

A l o r s i l eft l e v é r i t a b l e S o u p h r e des P h i lofophes , &

le

Metcure

des S a g e s

eft

f o n f a n g a p p r o p r i é , q u ' i l faut f a n e c u i r e avec lui. de

L e s P h i l o f o p h e s a p p e l l e n t auffi le

Suc

l ' e f p r i t de l a L u n e

qui

la Lura-rc,

f i x e l e c i n a b r e e n fin a r g e n t , c e q u e

f

je

iuis d i r e i c i a v o i r fait plufiVurs fois. M a i s e S u c de l a L u n a i r e

q u i fixe l e

Mer-

c u r e n'eft p a s u n e h e r b e o u p l a n t e de c e nom

: car il

n e faut pas c h e r c h e r dans

u n e c h o f e c e q u ' e l l e n ' a pas ; le v e g e t a b l c n'a pour

pas la

fe

fubftance

pouvoir

du

joindre

métallique parfaitement

avec lui. D'où

i l f a u t c o n c l u r e q u ' i l n'y a q u e

l e s i g n o r a n s q u i p r e n n e n t à la lettre l e D

d i r e des h i l o f o p h e s , l e f q u e l s n e p a r l e n t que métaphoriquement rement, l'herbe

&c.

ou

fimilitudinai-

E t q u a n d a v e c le S u c de

de c e n o m

ils ont

un peu c o n -

g e l é l e M e r c u r e . i l s d i f e n t l ' a v o i r fixé 5 mais à la m o i n d r e e n fumée. V. Le le

c h a l e u r tout s ' e n v a

Fixation.

Suc de la Liqueur

vegetable

: c'eft

Vin. SuperjluiteT^de.la

Pierre.

Lors

qu'elle

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TA. • î j cît encore en fon'premier état, les fuperfiuitez en doivent eftre feparées, & il faut lui ajouter ce qui lui manque : c'eftà dire la coction ; car la Pierre n'a befoin que de c e l a , puis qu'elle conrient en foi tour le refte, & qu'elle a la vertu & la perfection de toutes cliofcs. ?

T.

r

Ableaux

des

Philofopbes

: ce font

leurs Livres.

Talc

des Philofophes

: c'en, la Pierre

au blanc parfait ; car le Talc du commun cil diiïbut radicalement en huile par le Mercure des Sages. Tamis d¿ la nature : c'eit l'air par o u paflent les vertus & les influences des ailres. Taureau. Les anciens Philofophes ont ainfi nommé l'élément de la t e n e , leur Letton , leur Metal &c leur Mercure. Les Taureaux qui gardoient Ir-Temple de Mars , oh était enfermée la Toi fon d'or , & qui jettoient le ftu par le> narines. Par

cette Fable les Anciens ont entendu le feu qu'il faut conduire par degrez dans le travail de la Pierre des Philofophes , principalement dans fon premier c t a t , M

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TE.

iç)6

o ù i l fe f a u t f e r v i r d u f o u r n e a u à r e g i f l très , l e f q u e l s f o n t l e s n a r i n e s q u i j e t t e n t le feu.

V.

La

Toifon

d'or.

: c'eft t o u t c e q u i p é n è t r e Se

Teinture

t e i n t les c o r p s ,

comme

le fafran

l'eau. I l vient du latin Teintures phres

Mercure Vraies cuire

: c e f o n t les S o u -

des métaux

métalliques

fait

Tinllura.

,

quelquefois

Se

le

Philofophal. Teintures

des

: c'eft

Philofophes

la nature j u f q u ' à

ce

qu'elle

foit

p a r f a i r e ; c u i s , c u i s , & c u i s Toujours

&

t u y p a r v i e n d r a s , d i f e n t la plupart. L a r a c i n e de l a T e i n t u r e eft dans l e cure &

P h i l o f o p h a l , q u i eft

leur

l e u r g r a n d a r b r e ; Se p a r

Mer-

principe

confequent

i l n e fe fait p o i n t de v r a i o r o u de v r a i a r g e n t fans l a P i e r r e r o u g e o u b l a n c h e , 5e t o u t l e refte n'eft q u e querie

:

Et

pure

c'eft l à l e f e c r e t

fophiftides deux

Teintures. Teinture

vive

; c ' e f t l ' o u v r a g e de l a

P i e r r e des

Sages.

Teinture

illuminant

tous

corps

: c'eft la

matière Philofbphale p a r v e n u e au n o i r , q u i contient La

Teinture

le S o l e i l Se l a L u n e . rouge

: c'eft l a P i e r r e a u

r o u g e p a r f a i t j Se i l n e fe fait p o i n t de v r a i e t e i n t u r e q u e de l a P i e r r e ,

quoi-

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TE. 197 qu'en difent quelques - uns qui prétendent en avoir trouvé. L'efprit de la Pierre contenu dans le Mercure H e r m é t i q u e , qui vient particulièrement de l'influence des aftres . eft le véhicule des Teintures. Les Teintures que les Sophiftes font couler dans la matière de leurs ouvrages ne font que des Teintures apparentes : En v o u l e z - v o u s une preuve à laquelle ils ne peuvent répliquer. Dés la deuxième ou troifiéme fonte au p l u s , la m a tière fur laquelle ces Teintures ont été projettées eft dépouillée de toutes fes couleurs , parce que n'étant pas fixes Se de nature métallique , elles ne peuvent s'allier intimement aux métaux. Néanmoins je demeure d'accord que le Souphre des métaux imparfaits peut arrêter le Mercure lors qu'il eft purgé félon les règles de l'Art ; mais ils en ont peu de fixe, Se il faudroit emploïer beaucoup de métal pour en avoir aiîèz de bon & fixe pour faire une projection tant foit peu confiderable : En voici la raifon. L e Mercure eft de la quinteffence des métaux : D'ailleurs on remarque deux Souphres dans les métaux imparfaits dont l'un eft pur , nec Se fixe : Se l'autre M

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T E.

i 8 5

infect, A

brûlant

&

volatil.

l ' é g a r d de la T e i n t u r e d e q u e l q u e s

métaux,

e l l e eft

fi

foible

q u ' e l l e n'en

p e u r c o m m u n i q u e r p l u s q u ' e l l e n'en

a ;

d,- f o r t e q u ' e l l e n ' a p p r o c h e p a s à b e a u c o u p p r é s d e la T e i n t u r e d e l ' a r g e n r n i d e celle d e l ' o r . R e m a r q u e z d o n c q u ' i l n ' y a q u e ces d e u x m é t a u x patfaits q u i f o i e n t de f o r c e à imprimer

a u x m é t a u x i m p a r f a i t s , de

v r a i e s T e i n t u r e s , à caufe de l e u r p u r e t é âc de l e u r c o c t i o n j e n c o r e c e s f o r t e s de Teintures

f o u f f r e n t - elles b e a u c o u p de

d é c h e t 8c d ' a l t é r a t i o n , fi ces m é t a u x n e font pouffez j u f q u ' a u v i n g t - quatrième K a r a t i A u c o n t r a i r e , la T e i n t u r e

qui

c o u l e d e l ' é l i x i r au b l a n c o u a u r o u g e à une fermeté

fi

avec tout f o n q u ' o n lui peut

radicale , qu'elle

refifte

é c l a t à t o u t e s les c h o i e s oppofer.

D ' o ù l ' o n p e u t c o n c l u r e q u e les petits m i n é r a u x r i autres chofes d o n t les S o p h i f t e s v e u l e n t f a i r e l e u r f e c r e t , n e peuvent imprimer

une véritable

Teinture,

puis q u e les métaux m ê m e imparfaits , n ' e n c o m m u n i q u e n t q u e de tres-legeres : A

q u o i j ' a j o u t e q u e l ' o r & l'argent q u e

n o n s t i r o n s des m i n e s , n ' o n t l e p o u v o i r d'en donner

q u e de très - f o i b l e s - e n -

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t


T E .

199

core ne le peuvent-ils fant foi

q u ' e n fe

dérrui-

même.

M a i s les T e i n t u r e s

des d e u x P i e r r e s

font b i e n d'une autre n a t u r e ; parce q u ' é tant

p r o v e n u è ' s des m é t a u x

vivans

des

P h i l o f o p h e s , elles poffedent u n e T e i n ture

multiplicative

qui va prefque

juf-

q u ' à l ' i n f i n i : c e q u e les a u t r e s f o n t i n capables de recevoir

de

la

Nature

&

de l ' A r t , à m o i n s d'ctre réduits e n leur première

matière. : c'eft à - d i r e ,

Tclcfme

fin

&

perfec-

tion. Ténèbres Corbeau Terre

Cymmeriennes. &C la

V.

Tète

de

Noirceur.

dite Simplement

: c'eft le S o u -

phre. Terre

Aàamite

ou

: c'eft

Vierge

le

M e r c u r e des S a g e s : o u l a m a t i è r e de 1% Pierre, qui

eft v é r i t a b l e m e n t

une T e r r e

q u ' o n peut appeller Vierge. Terre

des

: c'eft l a

Philofophes

de la Pierre lors

matière

q u ' e l l e eft c o n g e l é e ,

q u ' i l s difent être e n la puiffance

du

ri-

che &

d u p a u v r e c o m m e l ' e a u -, ce q u ' i l s

difent

par comparaifon

&

non

littéra-

lement. Terre Terre

fidèle folâtre

: c'eft

l'Argent.

: c'eft-à-dire , R

adherenre iiij

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aoo TE. au Soleil : dntr. c'eft la mine d ' o r , ou Tetra, Terre

La^uli, d'Or, Ttrre

d'Argent

: c'eft la

Litarge d'Or ou celle d'Argent. Terre

fœtide

& puante.

Les Philofo-

phes appellent ainfî la noirceur, lors qu'elle eft trcs-noire & cpaiffie. Elle a été nommée par Hermès la Terre des feuilles, ou Terre fèuillée, ou le Souphre puant & combuftible. Quelquesuns nomment encore ainfi le Souphre fublimé. Terre fainte : félon les Chymiftes c'eft l'Antimoine vitrifié. Terre d'Efpagne : c'eft le Vitriol. JLa Terre

blanche

feut liée ; c'eft la Pierre

ou matière Philofophale au blanc. La Terre eft fa nourrice : c'eft le Mercure Philofophal, fuivant Hermès ; lequel n'étant que pur or fpirituel , eft feul propre pour recevoir & nourrir cet or divin par le moïen de l'cfprit, afin qu'après il produite l'efprit du Roi que les Sages cheriilènr fi pafîionnément. Hermès a dit ; La nourrice de nôtre Pierre eft la Terre , de laquelle le Soleil eft le pere & ta Lune la mere. Cette

Terre laquelle n'eft autre chofe que le Mercure , monte au ciel & derechef IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


TE. T H . IOI defcend en terre , de laquelle la force eft entière fi elle retourne en terre : c'eft-à-dire , cft devenue fixe. Terre

mercuriale

des Chymiftes

: c'eft

la Litarge d'or. La vraie Te fie morte : c'efl lors qu'on a été tout le Sonphre Se le Mercure de la matière, Se qu'elle eft dépourvue d'ame & d'efprit ; le corps mort ne contient plus que le véritable fel fixe , qui eft le principe de toute fixation Se coagulation. La Tefle

du Dragon

y

& fa queue

: ce

font Famé & l'efprit, qui font créez du Mercure Philofophal. Thabitris : c eft le noir du noir tresnoir : autr. le leton qu'il faut blanchir. Theriaquc

d-.s

Mcttux

: c'eft

une

certaine préparation de Mercure. Theriaque

des Philofophes

: c'eft

le

Mercure Hermétique , ou l'Elixir parfait au rouge. Therion minérale : c'eft le Mercure commun. Thefée tnflruit du fecret bouche du Jltinotaure-^AT

dont il oignit la ce les Saç^s ont

entendu les efpeces des fouphres du Labi. rinthe: c'eft-à-dire d» nôtre vafe engluant l'eau mercuriale, qui eft le vrai M i n o 3

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loi Tï. T O . TR. taure, pource qu'elle eft minérale & anî. maie, & participante des deux natures. Tingent , terme de l'Art , qui marque une des perfections de l'Elixir des Thilofophes, qui pour êcre accompli, doir êcre en poudre fondante, pénétrante & tingente au blanc ou au rouge. Il vient du latin Tingens. Tirer l'Ame du corps. V. Ame. La Toifon d'or qui était enfermée

dans

le Temple de Mars. C'eft: la matière par le moïen de laquelle on fait l'ouvrage de la P i e r r e , qu'on met dans un Athanor ou fourneau , qui eft un fort en partie de fer,lequel eft appelle Mars. Nous avons déjà dit que les Taureaux qui gardoient le Temple de Mars ou étoit enfermée la Toifon , jettoient le feu par les narines : ce qui nous enfeigne que le feu doit être ménagé adroitement, & que les Sages prennent les narines pour les regiftres du fourneau. Tombeau oit le Roi eft enfeveli. V. Le Sépulcre , & Le Saturne des Sages, La Tour diaphane des Philofophes : c'eft

l'oeuf Hermétique dans lequel on met la matière des Sages pour la cuire félon l'Art. Tranfmuer

ou Tranfmutatim

: c'eft un

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TR. 103 terme de l'Art qui eft fort ufîté pour lignifier le changement des métaux i m parfaits en or ou argent par le moïen de l'élixir , qu'on devroit plutôt a p peller la perfection des métaux imparfaits , puis qu'ils ont été faits par la nature pour parvenir à cette perfection , étant rous compofez de même matière. Mais l'impureté de leurs matrices, c'eftà - d i r e du lieu dans lequel ils ont été formez par la n a t u r e , les a empêché d'y venir. Lors que la projection de l'Elixir fe fait fur quelqu'un d'iceux, il les purge , Se il fepare ce qui eft impur d'avec ce qui eft pur , s'attachant feulement au Mercure qui eft le pur, étant de fa fubftance Se même nature. Tranfverfes, voies tranfverfës , qui vont de travers , ou qui ne vont pas droit -, du latin Tranfverfus. Le Trefor

'incomparable

des

Philofophes'.

c'eft la Pierre parfaite au blanc, d'autant que leur joie Se leur bonheur prennent de là leur fource & leur principe, étant aflèurez d'augmenter à l'avenir leurs richelfes , fans courir aucun rifque. Trituration, comme qui diroit broiem e n t , action par laquelle on broie Se teduic quelque corps folide eu menues IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


T

104

R

-

T

U

-

T

Y

-

parties рас la conrufîon ; du mot latin Triturart. Trituration

Thlloftphiquc.

Les Philo-

fophes appellent ainfi la calcination Se putréfaction de la matière des S a g e s , lors qu'ils voient paroître la noirceur. Trouffle : c'eft-à d i r e , dérifion , mocquerie &c tromperie. Tuer

Гели Phllofophale

: c'eft-à-dire,

fixer; & dés le moment qu'elle eft fixe , les elemens font pareillement fixez : ce qui Ce fait en continuant toujours lefeuj Tere

& trucida

feptits

bac eji

t

continue

:

cela s'entend d'abattre & de tuer fept fois, c'eft à dire continuellement. L'un Tué l'autre : ce font les deux Dragons de Flamel ; fçavoir , le fixe Se le v o l a t i l , qui fe détruifent l'un l'autre : car le volatil rend le fixe volatil au commencement , Se enfuite le fixe rend fixe le volatil. Tyrienne,

ceuleur

Tyrienne

: c'eft à-dire,

couleur de la véritable pourpre , qui eft le fang d'un poiffon qu'on pêchoit dans la Mer du Levant aux environs de la Ville de T y r .

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VA. V. AlJfeau F fort.

double

; c'eft - à - d i r e , bien

Triple Vaijfeau : c'eft le fourneau des Sages , dans lequel on mec une écuelle, & dans l'écuellc l'œuf qui contient la matière Philofophale qu'il faut cuire. Vaifeau

fecret

des Philofophes

: c'eft

l'œuf des S a g e s , rond 8c lucide. Le

premier

Vaiffeau

de la Nature

:

c'eft l'air dans lequel les Aftres jettent leurs influences. Vapeur dire Amplement : c'eft le M e r cure Hermétique, qui s'éleve en l'air en forme de vapeur. V«peur

potentielle

du métal

: c'eft

fon

ame , fa fplendeur & fon effenec. Le Vautour volant fans atles, qui crie fur la montagne, difant ;Je fuis le blanc du noir , ef" le rouge du blanc, &" le citri» enfant du rouge : c'eft le Mercure

Philofophal cuit Se réduit en la Pierre parfaite au rouge, qui a fait voir dans fon travail toutes ces couleurs defignées, qui font les principales". Se qui perfiftent davantage qu'une infinité d'autres qui durent peu Se font comparées à de folles fleurs. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


io*S

VA.

Le Vautour paut marchant

UE.

VE.

volant par l'air, & le Cra~ fur la terre : c'eft le Ma.

gifteredes Philofophes • fçavoir le corps & l'ame de la P i e r r e , le fixe & v o . latil. ZJbidrugal : c'eft l'ouvrage confommé & la diiiblution parfaite en toutes fes parties. Végétation: c'eft l'extenfion artificielle de quelque mixte ptocedant du dedans au dehors par un menftruc univerfel ÔC une chaleur convenable, pour montrer comment le compofé s'augmente naturellement 8c par degrez. Le g^and Vtgetable : c'eft la Vigne , qui s'élève & monte toujours lors qu'elle rencontre un appui. Venin

drs Thilofophes

ou des

Teintu-

riers : C'eft ainfi que les Sages nomment l'Elixir parfut au r o u g e , capable de donner teinture. Le Vemn des V\vans : c'eft le Mercure Philofophal. Venin mortel. I.es Philofophes appellent de ce nom toute corruption de matière , ou odeur puante. Le Vent dit Amplement ; c'eft un air agité : & comra; la lumière du Soleil eft le principe de tout mouvement, de là IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


VE. ÎO yous connoiflcz la caufe & le principe des Vents & du mouvement régulier de la Mer qu'on nomme Flux & Reflux j & comme aux deux équinoxes les marées font plus hautes qu'en autre tems , cela vient de l'abondance des efprits vitaux & des influences des Alites pour le renouvellement de la nature inférieure. 7

Le

Vent

le forte

en fon ventre

:

C'eft

I'efprit de la matière , ainfi dit figurativement, qui fe fepate du corps terreftre, s'élevanc en l'ait ; & le corps terreftre eft le Mercure Philofophal. Voïez Terre. C'eft aufïï l'air. Autrement, c'eft lors qu'on fait la feparation du pur &c de l'impur, du corps & de I'efprit ; cela s'appelle fnblimation ou diflillation, parce qu'en diftillanc l'eau monte au haut du Vaifleau en forme de fumée. Le Vent du Na*d traction du menfiruë

e(l contraire univerfel :

a. l'exc'eft-à-

dire , que pendant que ce Vent faufile il n'y a point de rofée ; mais il y en a toujours lors que d'autres Vents régnent. Ventre d'Arles, Voïez A ries. Le Ventre du Cheval : c'eft le fumier du Cheval, qui tout chaud fert aux digeC tions de putréfactions. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


io8 V E. Venus eft l'une des fept Planètes. Les Philofophes appellent de ce nom le Cuivre. Opération de Venus. Voïez Tirer Came. VcncrU grad-tu , fignifie la douceur de

nature , ou la verdeur de la vie. Veridique, qui dit v r a i ; du latin Veridictu. Verre

des

Philofophes

,

fignifie

un

alembic. Le Verre

Fhilofophique

qui a

pouvoir

fur toutes chofes; C'eft la Pierre parfaite, qui amené routes chofes à fa nature, les accompliffant de toutes perfections : c'eft ce Verre feul qui eft infiniment humide & infiniment lec , &c de telle nature qu'il s'unit avec tous fujets ; s'il eft fondu au verre fondu, & il le teint ; avec le métal il fait de-même , mais plus intimement , d'autant qu'il eft de fa nature: Il pénètre t o u t , & même fe fond d^ns les humeurs humaines, aiant ingtés par tout pour rectifier totues les fubftances. Vers blanchis : c'eft l'ouvrage de la Pierre plnlofophale. La Verdeur,

ou la couleur

Verte.

Lors

que la couleur Verre paroîr au travail de la P i e r r e , elle témoigne la vertu de la Pierre, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


V E. U F. V I . to Pierre, qui pour lors végète, & Signifie qu'elle a efpric, ame Se corps. La Vertu celefle: c'eft la chaleur ou le feu interne de la m a t i è r e , qui vient du Ciel. La Vefie tenehreufe; c'eft l'ouvrage de la Pierre des Philofophes, lors qu'elle eft au noir. 9

Vêtir

la chemife

apurée:

c'eft-à-dire,

faire projection de l'Hlixir parfait au blanc ou au rouge fur un métal fondu ou réduit en forme mercurielle. VffitHffc : c'eft l'odeur du Mercure Phi* lofophal, aufïï defagreabie que l'odeur des Sépulcres. Viande du coeur: c'eft le Mercure Philofophal , qui dans les circulations du plus fubtil, fert de nourriture à ce qui demeure au fond du vaiffeau ; c'eft à fçavoir le corps pefant Se terreftre. Viande des morts : c'eft le Mercure H e r m é t i q u e , qui difloui Se fait revivre les morts, c'eft à-dire, les métaux qui font morts. Vierge ipoufe : ceft le Mercure. Vie & mort : c'efl le mâle & la femelle , le Souphre Se le Mercure des Philofophes. Precifément la vie n'eft autre chofe que la peri'evcrauce du chaud S

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no

VI.

& de l'humide unis proportionnémenr dans l'efprit & le fel univerfels individuez organiquement par celui qui les a f a i t , avec force & vigueur conforme , qu'on appelle ordinairement a m e , agiffance tout autant que l'organe le permet. Le Vieillard des Sages : c'eft le Mercure , ainfi nommé parce qu'il eft la première matière des métaux ; & l'eau des Philofophes eft leur Mercure : autr. c'eft le Souphre. La Vigne des Sages, qui devient leur vin : c'eft la Pierre du premier ordre réduite en e a u , & q u i produit par les operation de l'Art leur eau-de-vie rectifiée 5C leur vinaigre tres-aigre. Vilipender, méptifer j du latin Vilipende. Le Vin des Sages \ c'eft leur Mercure. Le Vin commun eft appelle efprit, parce qu'il eft ties-fubtil & fort détaché de la matière ; il eft encore appelle fouphre celefte , c'eft-à dire tres-fimple & tranfparant, ou Ciel imperceptible des Philofophes modernes. Le Vinaigre des Montagnes ; c'eft-àdire, du Soleil & de la L u n e , qui font IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


VI. ut contenus dans le Mercure Philofbphal. Le Vinaigre

trcs-aig*e

des Philosophes :

c'eft leur Mercure qui diflout l'or fans violence, &c s'appelle tres-aigre , d'autant qu'il eft plus acre que celui de l'or minerai, parce qu'il n'eft pas fi digéré. Le Vinaigre

qui fait

que l'or eft

efprit,

& la Lune auffi : c'en: la Nature , fans laquelle ni noirceur , ni blancheur , ni rougeur ne peuvent être faites en l'ouvrage. luy

Vipère. coupe

Prens la Vipère de Rexa, & la tète : c ' e f t - à - d i r e , ôce la

noirceur à la matière qui eft enfermée dans I'ceuf. Vitrification : c'eft l'union du fec &z de l'humide interne par le grand chaud, en corps tranfparant & fort fragile. Vitriol. Quelquefois les Philoiophes appellent faire

leur Vitriol,

la feparation

qu'ils font du pur 8c de l'impur de la matière Philofophale. Quelquefois c'eft leur Mercure. Vitriol blanc : c'eft la fublimaiion du Souphre 6c. du Mercure : Autrement, la Pierre au blanc parfait. Vitriol neuf fignifie le Vitriol blanc des Chymiftes. Vitriol liquifii fignifie. l e Vitriol liS ij y

t

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m

VI.

U N .

quide tiré des minières , lequel ne fe peut plus coaguler. Vitriol rouge : c'eft la fublimation des fouphres brûlans du Soleil & de la Lune, ordinairement Cinabre Se Sublimé. Au~ trtmtnt , c'eft la Pierre au rouge parfait. Vitriols métalliques, font les fels des métaux. Vivifier, donner la vie ; du latin Vivificare. Union de la terre & de l'eau : c'eft lors que le Mercure Philofophal fe f a i t , ou bien lors qu'il eft fait : Autrement , c'eft lors que la noirceur p a r o î t , tems auquel la terre & l'eau s'uniffent enfemble , Se avec eux les deux autres élemens, d'autant que le feu eft caché dans la terre , & l'air dans l'eau ; c'eft pourquoi les Philofophes ne connoiilent precifément que deux élcmens, qui contiennent les deux autres. Or ce changement de couleur témoigne un notable changement dans la mat i è r e , puis qu'elle prend une forme nouvelle , qui enfeigne qu'elle veut paflèr dans un état plus parfait; car en bonne Philofophie la corruption d'une cho/è eft la génération d'une autre. Que la IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


U N . VO. U R . « j couleur noire foie le figne de la corruption, perfonne ne l'ignore. Voïez Corruption

Se

Magnifie.

L'Unique parfait PJiilofophes. Les

Folles

noires

: c'eft le Mercure des avec

lefjuelles

The-

fie revenait à Athènes : ce font les pellicules noires qui paroilfent après la congélation de l'élixir. Vulatll , qui vole j c'eft à - d i r e , ce qui s'élève en haut par la chaleur: cela fe dit par comparaifon avec le vol des Oyfeaux. Les Philofophes difent qu'au commencement leur M e r c i r e eft volatil , c'eft pourquoi ils l'appelent Dragon volant j parce qu'il fe fublime parla chaleur , Se emporte avec foi la partie fixe ou le fouphre. Volatilifation : c'eft une fublimation, Ou élévation qui fc fait d'une matieic au haut du vaifleau, par la ihaleur. "Unnal, vaiiîêau de verre où l'on met de l'urine pour la faire voir aux M é d e cins ; du latin Urina, Urinai des Philofophes : c'eft le fourneau Philofophal, dans lequel fe cuit & digère la matière de la Pierre des Sages : autr. l'œuf Hermétique. Vrint du Vin, c'eft le vinaigre : QuelIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


n

U R . V U . XI. quefois il fe prend pour l'Urine d'un homme qui boit continuellement du vin. "Urine des jeunes colériques : c'eft le Mercure Philofophal, félon -Artephius. Le Vulcain des Philosophes : c'eft le fer & le Mars des Alchymiftes. Vttlcain jette en Lemnos à caufe de fit defermité. Sous ce:te Fable les Anciens ont caché la préparation de nôtre premier fouphre noir. Vulcain qui fuit Minerve. Les Philofophes ont caché fous cette Fable le fouphre fuivanl l'eau diftillée , qui contient en foi les plus fubtiles parties du fouphre, & fon fcl en la putréfaction. Vulgaire : mot de l'Art , qui fignifie ctmmun ; du latin Vulgare. +

X. Ir. Les Philofophes appellent Xir la couleur noire , d'autant qu'alors les natures fe mêlent parfaitement & tiennent des qualitez les unes des autres -, & leur union eft fi parfaite, qu'elles font à l'avenir infeparables. Xiflon : c'eft du vcrd de gris en poudre. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


YE. Y H . ZA.

ZE.

Y. -pr Eldie : c'eft le Mercure Phiîofophal t -* autr, la matière de la Pierre Hermétique. Tellon ; c'eft du verre, Veux cCArgtu

convertit

en la queue

du

Taon. Par cerre Fable les Anciens ont voilé le fouphre changeant de couleur. Tharir \ c'eft le blanchiffement du l a ton des Philofophes , ou leur argent. Z.

t-? Albar : c'eft argent vif. Zaidir : c'eft Venus , quelques-uns pour le verd de Zarca : c'eft étain. Zamech, ou Ztnic : c'eft le Phiîofophal. Ztmech

, ou

Zume-la7uli

Paraeelfe. pris par gris. Mercure \ c'eft

la

Pierre d'azur. Zeneton : c'eft un per.tacule ou compofitiori confteJIée , propre contre la pefte. Van-helmont en fait la defeription. Zenic : c'eft le Mercure Phiîofophal. Ztrcï : c'eft vitriol. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


i6

ZI. ZU. : eft verd de gris. Zimax : c'eft un vitriol verd d'Arabie, dequni l'on fait l'airain. Z'mch : c'eft une marcafïte métallique , ou un mélange de métaux non meurs , qui paroifïent comme du cuivre. Zumtter , ou Zittcr : c'eft encore une marcafïte. X

ZimAr

F I N.

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T R A I T E PHILOSOPHIQUE DE

LA

TRIPLE P R E P A R A T I O N

DE ET

DE

VOR L'ARGENT.

Par

G a s t o n l e D o u x , dit d e C l a v e s , Amateur dei Vérité"^ Hermétiques.

A P A R I S , Chez L A U R E N T D ' H O U K Y , rue Saint Jacques , devant la Fontaine Saint Severin , au Saint Eiprir. Mi D. X C V. Avis Privilège A h Rtj

%

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T R A I T É P H I L O S O P H I QJJE DE

LA

TRIPLE P R E P A R A T I O N DE L'OR ET DE L'ARGENT. E bue & la fin de l'Argyropée & Chryfopée, c'eftà-dire , l'Ait de l'Argent & de l ' O r , eft de produire Bawriww'ffljij l'Argent & l'Or ; mais il cil neceiïàire d'avoir une matière qui foie la puiflance prochaine pour recevoir la forme d'Argent & d'Or. i°. Dans nôtre Apologie nous avons prouvé par des raifons évidentes & par quelques expériences , que cette matière eft l'Argent-Yif, non feulement le vulA ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


4.

De la triple

Préparation

g a i r e , mais encore celui qui refide dans les autres Métaux. Les témoignages des perfonnes illuftres & d'autres qui ont vil qu'une petite quantité de la Pierre Philofophique jet ée fur une grande quantité d'Argent-vif, la change en Argent & en O r , font foi de cette vérité. i . La forme qui par la caufe eftù* ciente doir être imprimée dans la matière prochaine, n'eu: pas fubftantielle, mais accidentelle ; en quoi il y a une grande différence : car la fubftantielle continue la principale partie du corps mixte ou compofé; elle eft du ptedicamenr de la fubftarce, &c elle donne la dénomination au corps mixte : elle eft unique en chaque corps, & elle eft proprement appellée forme. Mais la forme accidentelle ne conftituë pas une partie du corps, ni n'eft pas du predicament de la fubflonce, mais des autres ; ni elle ne donne pas le nom au corps mixte , mais il y en a plufieurs enfemble , comme la quantité, la qualité, &c. Elle ne peut par elle - même fubfiitcr, mais il faut qu'elle foit dans un fujet dans lequel elle puiflè être ou ne pas être réellement ou pat l'imagination & l'entendement, fans que la forme fubftantielle foie corIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or

& de V Argent.

j

rompue : Telles font les premières & fécondes qualiuz- La forme fubftantielle eft le premier acte du corps mixte ; l'accidentelle en eft l'acte pofterieur. Lors que l'Argent-vif &c les autres métaux font changez en Argent ou en Or , leur forme fubftantielle ne périt p a s , mais l'accidentelle feulement ; ni le compofé ne fe détruit pas, mais il fe perfectionne: car le compofé ou fujet ne fe corrompe jamais fans qu'il s'en engendre quelque chofe, & qu'il naiiTe une nouvelle forme fubftantielle. Mais parce que je vois bien que plu. fieurs font d'un fentiment contraire, à caufe que deux formes ne peuvent être dans le même fujet ; je leur demande fi la forme fubftantielle d'un raifin qui n'eft pas meur , eft la même que celle de ce raifin quand il fera meur, ou fi elle eft différente î J e penfe qu'ils répondront qu'elle eft la même forme fubftantielle ; Se ils n'oferont dire qu'elle eft feulement commencée. Or ce raifin n'eft pas meur, parce qu'il peut être perfectionné par la maturité * : Donc cette perfeét on n'eft pas de la forme fubftantielle, mais d'une * РорАнр en grec , c'eft l'action qui donne la. maturité. Л iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


6

De

la triple

Préparation

accidentelle. M a i s , diront ils , cela eft corrompu Se détruit qui étoit auparav a n t , oc n'eft plus à-prefènt ; donc la premiere forme qui étoit dans le compofé eft détruite, Se à-prefent il y en a une autre. C'tft ainfi qu'ils enfeignent que l'Argent-vif qui éroir auparavant, eft corrompu après qu'il eft changé en Argent ou Or. J e leur accorde que lorfque l'Argentvif eft changé en Argent ou en O r , il fê fiir un changement, ou fi vous voulez une corruption des accidens qui étoient auparavant ; 6V que la forine accidentelle antérieure périt, Se qu'il le fait une generation d'aurres accidens , Se que dans le fujet il naît une autre forme accidentelle. Néanmoins la forme fubftantielle Se le premier acte de l'Argent-vif ne fe perd pas, mais il y demeure -, Se l'Argentvif ou le compofé qui étoit imparfait, eft devenu parfait : Mais quand l'Argentvif vulgaire , ou celui qui étoit dans les autres métaux , eft changé en Argent ou en O r , il ne perd pas tous les accidens qu'il avoir auparavant ; car ceux qui font propres Se communs à l'Argent, à ''Or Se à l'Àrgent-vif demeurenr. Or tous les accidens qui leur font propres Se commuriSj IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or

& de l'Argent.

7

principalement à l'Or Si à l'Argent-vif, font de n'être ni corrompus ni brûlez par le feu ;d'être exemts d'humidité onétueufe capable d'être brûlée & de b r û l e r ; q u e leur mixtion qui fe fait dans les parties fubftantielles foit indiffolub'ejquMs foient très pefans, Se d'autres femblables : Mais les autres accidens qui n'appartiennent pas à la propriété de la forme fubftantieL le, peti(Tent;& il eft accidentel à l'Argentvif qu'il foit fiibtil , liquide , v o l a t i l , indéfini Se fans arrêt; car quand il eft épais, folide, fixe Se cuit, il eft borné Se devient parfait. Il eft donc confiant que l'Argent-vif vulgaire, ou qui eft dans les métaux i m paifaits , n'eft diffèrent de l'Argent Se de l'Or , que par la forme accidenrelle, qui ne peut être connue pat les fonctions des feus , mais par l'entendement & la raifon ; Se qui étant dt'pouillée des formes accidentelles antérieures qui n'appartiennent pas à la propriété de la forme fubftantielle , peut faire toutes les fondions de l'Argent Si de l'Or -, comme de refluer au* feux Se en foufFiir toutes les épreuves, félon la nature de l'un & de l'autre. Cela fuffît pour la matière qui a une prochaine puiilànce à l'Art ; Se A

iiij

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J

De la triple

Treparation

pour la forme anlTî dont elle fe revêt après qu'elle eft arrivée à l'acte pofterieur ; parce que nous en avons écrit plus au long dans les Traitez que nous avons déjà donné au Public. }°. J'ai defïein de traiter plus amplement de la caufe efficiente , pour fuppléer cV reparer ce que nous avons dit moins fufhTamment & véritablement. La caufe efficiente eft celle qui par la deftruction qu'elle fait de la forme accidentelle de l'Argent-vif, ou de celui qui eft dans les métaux, lui donne la perfection de l'Argent & de l'Or. Plulïeurs ont c i û que le feul feu & la chaleur externe étoit la caufe efficiente, parce qu'en purifiant il fepare Se cuit les choB

fes

heteroçenées.

Albert

le Grand

eft

auteur de cette opinion , livre 4 . des M i néraux , chap. 7 . Il penfe qu'on peut tirer trois corps non-feulement des me. taux , mais encore de tous les corps mixtes. De ce que deffiis, dit-il, il eft confiant en quelque manière pour quelle raifon plufieurs Alchymiftes aflurent.que de tout corps élementé on en peut tirer trois fçavoir l ' H u i l e . le Verre Se l'Or : car il eft clair de ce qui a été dit fouvencefois, que dans chaque corps éle;

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de l'Or & de l'Argent.

9

mente il y a une certaine graiffè humide répandue à l'entour des parties ; & parce qu'elle eft vifqueufe, à même-tems que l'humidité vifqueufe s'évanoîiit, elle diftille du corps rôti allumé, à caufe que par l'affation * elle eft pouffée du dedans où elle étoit plus constamment défendue du feu , au dehors. De plus, dans tous les corps mixtes il y a une humidité aqueufe mêlée avec une fubtilité terieftre, de manière que l'une retient l'autre ; & ce corps trèsfortement r ô t i , en fe Sublimant dans les pores intérieurs dont les orifices extérieurs font fermez par la combuflion, fe partage en deux : car ce qui eft plus grofl fier & aqueux nage dans les parties fuperieutes du corps j & par le feu tres-for» il fe répand avec l'efFufion d'un verre, qui par le froid Se condenfe en verre : Mais le plus pur étant fublime à caufe de la chaleur, devient jaune & fë répand d'un epanchement d'Or, qui par le froid fe congelé en Or. Quelques - uns ont peut-être expérimenté ceci dans les métaux imparfaitement mêlez ; mais ils ont perdu leur tems Se leur travail. Cela acOfttjîi

ca grec, c'eft L'aftion qui r&tit. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


io

De ta triple

Préparation

r i v e r a moins dans q u e Ceber

l'Argent v i f ,

, enfëigne q u e

tion

quoi-

d a n s f o n L i v r e de la

Perfec-

par la t r o p

d u r é e d u feu i l fe c o n g è l e r a &

longue s'épaiili-

r a ; m a i s j e p e n t e q u ' o n n ' e n v i e n d r a pas à b o u t d a n s t r o i s a n s . M a i s fî des m é taux q u i fonr mixtes imparfaits o n en tir o i r l ' O r , c e c h a n g e m e n t fe f e t o i t p a r l a g é n é r a t i o n & l a c o r r u p t i o n : & o n ne l e t i r e pas d e c e t t e

m a n i è r e , mais par la

m i x t i o n , c o m m e n o u s a v o n s p r o u v é dans l ' A p o l o g i e , &c c o m m e n o u s le c o n f i r m e rons

ci-aprés par

des r a i f o n s très - é v i -

dentes, 4°.

L e s a u t r e s o n t v o u l u q u e tous l e s

g e n r e s des S e l s , des A l u n s , des E n c r e s &

des m o i n d r e s

m i n é r a u x aidaflenr

la

c h a l e u r d u feu ; e n i u i t e d e q u o i ils o n t i n v e n t é p l u f i e u r s f a ç o n s de c i m e n t s ,

&

p l u f i e u r s g r a d a t i o n s faites a v e c les e a u x foires diftillces : m a i s t o n t e s

ces c h o i e s

n ' é t a n t pas d e l a m a t i è r e des m é t a u x , n e fe m ê l e n t

pas d a v a n t a g e q u e l e f e u f e u l ,

n i ne r e n d e n t r i e n p l u s p a t f a i t , & n'aident

corrompte &

même

pas l a c h a l e u r , fi ce n'eft. p o u r

plutôt

les métaux

imparfaits

les c h a n g e r e n v e r r e ; car elles c o n .

fument l'humide

&

brûlent

le

rtrreftre.

N é a n m o i n s je n e v e u x p a s n i e r q u e

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l'Ar-


de l'Or & de fArgent.

TI

gent pur ibuvent expofé à une cimentación avec du iel commun, Se du verre qu'on appelle A l k a l i , & après réduit en corps , on ne tire de l'Or, que l'cauforte de feparation fait demeurer au fond du vaiflèaù - parce que par la réitération de l'opération l'Argent fe purifie . fon humide fe cuit & fe fixe : & parce qu'il eft parfaitement mêlé , il ne peut être arrache ni feparé de la fecherelfe terreftre ; & cette même fecherefle qui eft blanche actuellement Se rouge en puiffance , devient rouge par cette coétion, Se teint en couleur citrine fa propre humidité : Mais toutes ces fauces coûtent plus que le poiííon. 5*. Il y en a d'autres qui penfent que la caufe efficiente foit quelques fels tirez des métaux imparfaits ; & pour ce fujet ils ont eflaié de mêler ces fels par les mêmes cimentations Se gradations avec l'Argent-vif, ou avec ¡es mêmes métaux. J e leur accord- que cette mixticjn fe peut faire, parce que toutes ces chofes ont une matière commune, & des qualitez contraires ; mais je ne penfe pas qu'elles aient la vertu défaire l'Argent ou l'Or, J'avoue aufïï qu'avec le Tel tiré du cuivre Se du fer, mêlé & ent

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il

De la triple

Préparation

veloppc d'un amalgame fait avec l'Or, l'Argent 8c l'Argent vif, on peut augmenter l'Or en quantité par la coction & réduction , comme j ' a i enfeigné dans le Livre De reila tir vera gnendi Lapldt* Philofophici

ratione prog'i; mais cette

augmentation eft d'une fi petite quantité , que la dépenfe furpafle le profit : Donc fi tous ceux qui emploient inutilement leurs peines 8c leur argent en ces fortes d'opérations prenoient mon confeil, je leur dirois d'épargner tant de fatigues 5c de dépenfès, 5c de commencer a être figes, s'ils n'ont envie d'être mifèrables 5c gueux après plufieurs années. 6 ° . Le vrai 5c naturel fujet de la caufe efficiente de l'Or 5c de l'Argent n'eft autre chofe que l'Or 5c l'Argent : C'eft en vain qu'on l'efpere 8c qu'on la cherche dans les autres choies. Le feu eft le principe qui d'un aune corps produit & augmente le feu ; l'Argent 5c l'Or fonc auili les principes qui pr.iduifent 5c angmentent l'Arçr-nr 5c l'Or dans la matiere prochaine : Et comme la nature a généralement donné à toutes les femences de toutes les efpeces la vertu de fe multiplier , elle en a ufé de - même à IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or

C

de l'Argent.

IJ

l'égard de l'Argent & de l'Or pour les augmenter, quoi-cjue par une cfpece de mutation différente de celle qui fe trouve dans les animaux & dans les végétaux : car en ceux . ci la caufe efficiente cor* rompt premièrement les chofes fur lesquelles elle a g i t , 8c enfin elle change & convertit le même fujet : mais l'Argent & l'Or font mêlez avec la première matière. Ils s'altèrent premièrement, SC enfin ils lui donnent la perfection : mais cette force & vertu ou cette caufe efficiente eft une propriété qui n'eft pas du genre des elemens ni de leurs qualités premières ou fécondes, ni elle n'en prend pas fon origine ; mais elle eft dérivée de la feule forme du corps mixte. Elle eft auffi hors des fens humains, 8c on ne la peut appercevoir ni par la faveur, ni par l'odeur, ni par l'attouchement, ni par aucun fens, quand elle naît j mais feulement par l'obfervation & l'expérience qui foient confirmées par un long ufage. On a donc reconnu par des obfervations perpétuelles, que ce n'eft ni le feu, ni les a r b r e s , ni les animaux qui engendrent ; mais que les verrus & facultez qui font dans chaque femence font les IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


i^. De ta triple Préparation caufes Se les ouvriers principaux de la generarion Se mulriplicarion. Que fi autrefois nous avons dit que dans les corps inanimez le feu Se la chaleur éroir la caufe efficiente , il faut entendre cela d'une caufe de fecours , & non pas de la principale , qu'il ne faut pas chercher ailleurs que dans l'Argent & l'Or : Néanmoins il fuit avouer que le fujet de la caufe efficiente ne peut ni recevoir ni donner la peifection,que par le fècours de la chaleur extérieure. 7 . Puis que la vertu de faire l'Argent Se l'Or eft dans l'Argent & l'Or , & que nous avons dir que par leur mélange avec la première matière on achevoit la perfection , on a c o u t u m e de demander pourquoi étant mêlez avec les métaux ou l'argenr vif , ils ne donnent pas la même perfection : car l'argent vif mêlé & amalgamé avec l'Or ne perfectionne pas l'argent vif, mais l'argent vif fe délie en vapeur ; Se toutefois le froid le fair retourner en argent vif, mais l'Or perfifte. De-même le plomb fondu avec l'Argent ou l'Or , ne prend pas la perfection de l'Argent ou de l'Or, comme on le voit par la preuve de la coupelle 5 mais l'iirgcnt & l'Or demeue

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de COr & de l'Argent.

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rent toujours les mêmes. Cette queftion non - feulement n'eft pas inutile , mais elle découvre encore le fecret de cet Art ; Se celui qui n'en fçait pas l'explication , il faut qu'il ne voie pas clair dans la pratique de l'oeuvre : En voici donc la decifion. La forme eft en chaque corps le premier Se le principal efficient , dans lequel la force , la faculté Se la propriété avec laquelle il agit eft cachée ; mais laquelle toute feule eft inefficace pour a g i r , û elle n'eft fournie des quahtez premières & fécondes, comme de fes inftrumens. Tout ainfi qu'un artifan peut former en fbn ame une ftatue' en i d é e , mais il ne peut la former fur une pierre , ni la rendre vifible, s'il n'a des inftrumens pour cela ; de-même auffi la forme de l ' A r gent Se de l'Or a en foi la force Si faculte de produire l'Argent Si. l'Or par une propriété occulte ; mais qui eft inefficace pour a g i r . fi elle n'eft armée de la force des qualicez. C'eft pourquoi l ' A r g-nt Se l'Or qui ne font pas altérez en leur nature , n'agiffent pas fur les métaux ni fur l'argent vif, quand ils font mêlez enfemble. PJufïeurs ont été de fentiment que l'éIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


s6

De la triple

T

réparation

paifleur de 1 Argent & de l'Or eft caufe qu'ils ne peuvent exercer fur l'argent vif & les métaux leur propriété productive de l'Argent & de l'Or : mais que s'ils croient réduits en efprit &c en confiftance fubtile , ils pourraient produire l'Or de l'argent v i f & des métaux impaifaits. Car Angurel parlant des métaux l'enfeigne de la forte : Que s'ils ne produifent pas au dehors leur enfant, d i t - i l , la caufe en eft que l'efprit qui donne toute la vie étant caché fous beaucoup de matière , ne déploie qu'avec peine fes forces , à moins qu'une vertu vigoureufe tire de cette épaiiîeur leurs forces cachées. Et un peu après parlant de l'efprit de l'Or , il ajoute : Enfin cet efptit retenu dans l'Or demande la main de l'ouvrier qui délie fes liens, & qui fe rende puiffant par fa propre vertu, Si q u e l q u ' u n déploie cet e f p n t , èV q u e par après il le Cuife long-tems a v e c un feu t i è d e , il v e r r a auffi

tôt

q u e la v i e eft

donnée à l'Or avec un long ufage de femence , &c il ne manquera pas de faire l'Or de l ' O r Geber encore en divers endroits enfeigne q u e la réduction de divetfes écorces en des parties tres-petites, eft caufe de la mixIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or & de l'Argent.

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la mixtion 3e de la véritable union ; mais nous Soutenons avec Ariftete, que la ténuité de la fubftance des corps n'eu: pas la caufe principale de la mixtion, non plus que les fécondes qualicez, mais qu'elle aide feulement. L'ordre 8c la loi de la vraie mixtion eil celle-ci : En premier lieu , que les corps qui fc doivent mêler fe touchent mutuellement par un attouchement mathématique dans les parties les plus minces, afin qu'ils agiffent l'un fur l'autre, 8c qu'ils fe reçoivent mutuellement avec des forces égales 8c combattantes. Or les corps qu'on doit mêler n^agifl. fent 8c ne reçoivent que par le moien des premières Se Secondes qualitez , qui font le chaud, l'humide , le froid & l e fec : car le chaud agillânt contre le froid, & l'humide contre le Sec , fe détruifent, parce que ces qualitez premières font capables d'agir & de recevoir mutuellement ; ce qui n'arrive pas dans les qualitez fécondes , entre lefquelles il faut compter la ténuité & l'épaiffeur : mais il eSÎ très-certain que la ténuité de la fubitance cft d'un grand fecours aux pre=. mieres qualitez pour agir. Mais tout ainû que la forme agit par 8 IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


l8

De la triple

Tréparation

les premières quaiitez comme par fes inftrumens , de-même ces quaiitez premières agiflênt par les fécondes. C'eft air.fi que par un combat bien proportionne des premières quaiitez dans la matière commune , qui eft réduite en des parties tres-minces, il reluire un parfait mélange Se la vraie union de divers corps capables de mixtion. A la vérité l'Argent & l'Or n'ont pas tant de forces de la chaleur Se de la fechereffe , qu'ils puiffent furmonter le froid Se l'humidité de l'argent vif Se des autres métaux , Se ils font d'une confidence trop épaiiîe pour pouvoir entrer dans les parties des autres. Il appartient donc à l'Art de rendre plus érendus Se plus forts les degrez de la chaleur, de la fechereffe Se de la te. nuité de l'Argent Se de l'Or, afin qu'avec ces armes la faculté Se la vertu de produire l'Argent Se l ' O r , c h aile de l'argent vif & des autres métaux certane forme accidentelle, en introduifant une autre convenable a la forme productive de l'Araent Si de l'Or. C e II ainfi Se non autrement que le vrai Or Se Argent fe fait avec le fecours de l ' A r t , de l'argent vif Se les autres métaux ; mais l'exIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or & de l'Argent.

i

9

tenfion des qualitez dans un fujet eft l'acquiSition d'une forme accidentelle dans toutes les parties , laquelle forme n'étoit pas auparavant dans le même fujet ni dans toutes fcs parties , comme lors qu'une main froide en toutes ou en quelqu'unes de fes parties devient chaude partout. A l'égard de l'inrenfion , elle fe fait lors que le degré de la forme accidentelle , qui étoit déjà actuellement dans} tout le fujet , acquiert une plus grande force , le degré de la première chaleur demeurant toutefois le même : en forte que les forces de l'Argent &c de l'Or , que les (ubftances de la chaleur , fecherefle & ténuité qui font exiftentes dans le fujet avec l'acte, s'augmenteront; 5c plus elles feront vigoureufes , d'autant plus promtement la forme qui produit l'Argent & l'Or , agira fur la matière qui efl prochaine en puiiïance , & donnera à un plus grand nombre de parties la perfection d'un ttes-veritable Argent SC Or. Mais cette intention en degrez des qualitez dans PAtgent ou l'Or , dépend de leur différente préparation, qui elt toute & la principale partie de la proB ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


2o

De la triple

Tréparation

tique de l'Argent Se de l'Or , en l a quelle tous ceux qui s'adonnent à cet Art doivent mettre tous leurs foins Se travail : C'eft anfïï ce qui nous a mû à mettre pour litre de cette nouvelle Edition : De la triple

Préparation

de

l'Ar-

gent & de l'Or J e fçai qu'il y en a beaucoup qui fe fervent de plufieurs autres préparations : Si fi elles augmentent les degrez des quaiitez dans l'Argent Se dans l'Or , cela eft bien ; mais nous avons intention d'expliquer à preient celles qui font appuyées de l'autorité , de la raifon & en partie de l'expérience : Toutefois nous le fêtons en peu de paroles Se encore concifes, afin que nous ne découvrions pas des fecrets lî grands & tant de myfteres à ceux qui en font indignes, aux impies Si aux mocqueurs. S". La première préparation de l'Argent & de l'Or eft leur réduction m chaux : car toutes chofes calcinées deviennent par cette cuite plus chaudes , plus fèches Se plus menues. La chiux de la pierre en eft une preuve évidente : Donc l'Argent Si l ' O r qui avoient une vertu plus foible devant que d'être calcinez , Si qui manquoient de forces pour IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or & dt VArgent.

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agir , aïant acquis par la calcination une chaleur , fechereffe & ténuité plus intenfe , deviennent plus efficaces pour agir. Or on les calcine en les amalgamant avec l'argent vif, Se exprimant par le cuir Fama'game ; de forte qu'il refte une petite boule des deux qui n'a pas pafTé par le cuir. On mêle avec cette >eiite boule quelque choie qui eft de a nature de l'argent vif ( mai la r a i . fbn ne donne pas tout au vulgaire. ) L e tout étant bien broie & mis dans un vaiffèau de verre , on le cuit , jufqu'à ce que par la force du feu l'argent vif Se ce qui eft de fa nature foient expirez ou paffez ^ la chaux de l'Argent & de l'Or demeurant au fond du vaiffeau. Il faut réitérer cette calcination jufqu'à ce que la rhaux (oit réduite en une poudre tres-fubti'e fans aucune lumière. Enfin on ajoute à leur chaux du fel armoniac déjà parfaitement purgé par fublimaiion , & on le f b i i m e encore quatre ou plufieurs fois , afin que la chaux acquière un plus grand degré de chaleur , de fechereffe 6c de ténuité ; mais ce degré d'intenfion & cette p r é paration eft plu* foible que les autres, parce que la chaux n'a pas quitté toute

f

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il

De la triple

Préparation

fa nature métallique, & qu'elle en retient encore une partie de l'cpaifleiir ; même elle y retourneroit , fï elle étoit fondue par un fc-ii de fuiion. C'eft pourquoi tout argent vif n'avance pas iiid fferemmenc en Aigent ou en Or ; m a i s cehii là (eulement ou qui érant cuit de fa nature, eft tiré arciltement des métaux imparfaits , ou le vulgaire qui eft délivré de fon trop grand froid & humide par une fublimation fouvent r e ï t e u e . Se qui comme mort s'attache aux cotez du vaiffeau , Se par après de nouveau vif Se coulant. La façon d'agir eft qu'on faffe un amalgame avec trois parties de l'un ou de J'autre de ces argents v i f s , & une d e l à chaux d'Argent Se d'Or ; Se après les avoir mis dans un vailfeau de verre propre à cela , e n les cuile premièrement avec un feu foible , & enfuite augmenté peu à peu : Incontinent après vous verrez vôtre amalgame prendre des couleurs différentes, jufqu'a ce qu'enfin le mélange de la chaux d'Argent avec l'argent vif ait pris une couleur de cendres ou blanchârte , Se que le mélange de la chaux d'oi ait acquis une couleur ronge, & que les deux fuient réduits en poudre IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or

& de l'Argent.

2j

très fubule Si impalpableC eft une merveille que le même argent vif mêlé avec des chaux différentes fur la fin de la cuite prenne des couleurs différentes. C'eft encore une plus grande merveille qu'il prenne des épaiflenrs Se pefanretirs difFerenres t car la chaux d'Oc cuite avec l'argent vif eft plus épaiffe Se pefinte que U chinx blanche en même quantité. Pour faire cefier cette admiration , il faut pénétrer que la différence de la couleur & pefànteur ne vient pas de démens de l'Argent ou de l'Or , ni de leurs quaiitez ; mais en premier heu Si immédiatement de la forme du même Argent Si Or : Et il faut noter que l'argent vif arriftement tiré de l'Argent étant mêfé avec la chaux d'Or , reçoit par la cuite plus foudainement la perfection de l ' O r , parce qu'approchant plus de la maturité , il refilte moins à la chaux d'Or. 5,". La féconde préparation eft la réduction qui le fait de la chaux d'Argent ou d'Or en un fel fufîble, Si en fuite en huile ; mais le feul Art la fait avec la même metode qu'on les fait ordinairement de tous les corps mixtes calcinez : car on commence par une leffive purgée IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


24

e

P^ la trip le

Préparation

fouvent par le feutre , 8c après elle s'épaiflït avec une douce chaleur. Ce qui demeure après avoir épuifé l'humidité aqueufe , c'eft le fel, ou ce qui a /a nature de fel , comme on le reconnoît par la faveur. Il fe diflout dans toute liqueur froide & humide , parce qu'il a été congelé par une chaleur feche ; mais comme les corps mixtes de divers gentes Se efpeces ont des facultez différentes, deD t c m e auflî les fels qu'on en tire. De-là vient que ceux qui font tirez de l'Argent & de l'Or ont une faculté de produire l'Argent 8c l'Or ; f'entens cette vertu de faire l'Argent 8c l ' O r , mais beaucoup plus excellente & plus efficace que leur chaux, parce que cette préparation les nettoie de leur lie impure : car c'eft alors une terre tres-pure qui panche à la nature du feu & devient excellente. Et plus les fels font purgez par le feutre & épaiffis, plus aufîi leurs forces deviennent grandes ; mais afin de leur donner plus de ténuité , après plufieurs folutions 8c coagulations, ils fe reduifent d'eux-mêmes en huile , fi on les expofe dans un lieu froid 8c humide, &c les huiles s'épaifîiflent de nouveau avec une douce chaleur feche : Et cette operation IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


- dt rOr

& de F Argent.

ly

ration fe réitère jufqu'à ce qu'elles ne puiflent plus Ce coaguler par la chaleur feche j mais qu'éranr expofez en lieu chaud ou froid , de même que l'huile de noix ou d'olive , elles ne s'épaiffifTent pas, mais demeurent coulantes. Ces huiles mêlées avec l'argent vif vulgaire Cs chargent en Argent ou Or , félon la nature de l'une ou de l'antre, commençant par une cuite douce, & par après plus force durant huic jours : On n'en peut fçivoir la dofe que par expérience. Mais cette huile aurifique a une autre vertu : car Ci on mêle fept onces d'argent vif parfaitement purgé fept fois par fublimation avec une once de cette huile, Se qu'on renvoie en bas pluiieurs fois ce que la for*.e du feu avoic élevé 5C épailîi, enfin il s'attachera avec l'huile, Se demeurera comme une huile dans le feu boiiillantj Se retiré du feu, il Ce ferrera comme glace. Une once de cette coagulation jettée fur de l'Argent pur lui donnera la perfection d'un Or très, fin ; mais la feule expérience p u t e n . feigner la quantité & la dofe de l'Argent : car plus la préparation aura été faite avec loin ou négligence , plus ou moins d'Argent fera changé. Le ligne IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


16

De la triple

Préparation

de la perfection , tant de l'huile que du fublimé fixé avec l'huile, fera fi un grain de l'un ou de l'autre jette fur une lame embrafce, fe fond comme cire fans fumée , & qu il entre dans les parties intérieures de la lame , en lui donnant une couleur d'Argent ou d ' O r , de même que l'huile pénètre promtement le papier. Cette huile eft une médecine du fécond ordre qui congelé l'argent vif, dont Geber dans fon Livre de la Perfetlion, chnp. 16. parle en ces termes. L'argent vif étant fugitif par une inflammation facile , a befoin d'une médecine qui s'attache profondement avec lui devant fà fuite , &c qui fe joigne avec fes plus petites parties & s'épaiffilTe Se par fà fixion fe conferve dans le feu ju'qu'à ce qu'il lui arrive de pouvoir fonfF ir un } lus grand feu qui confumeroit fon humidité , & par ce bien-fait (e change en une vraie caufc fohfique 5c lumfique, c'eft à-dire en Oc ou A rgent, félon que la médecine fera préparée. Il dit encore ailleurs : De ceci il faut inférer que la médecine , de quelle chofe qu'elle foir faite , doit necefTairement être d'une fubftance très- fLbtile , qui de fa nature IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Je tOr

& de FArgent,

IT

s'attache à lui d'une très-facile & trèsfubtile liquéfaction comme de l'eau , 8c fixe dans le combat du feu : car ce com. bat le coagulera & le changera en une nature folaiie ou lunaire. Cette huile aiTûrcmcnt a toutes ces proprierez & qualitez : Q u ' y a t-il de plus fubtil Si de plus pur que l'huile e Qu'efl - ce qui s'attache plus à l'argent vif que l'Argent & l ' O r , mais principalement l'Or î Qu'y a r-il de plus faci'e liquéfaction que l'huile qui etl coulante ; Q u y a t il déplus fubtile con/ifl tence que l'huile : Et qu'y a-t-il de plus fixe , puis qu'elle eft tirée de l'Argent Si de l'Or qui fouffrent toute la foice du feu.

Les Ecrits de Raymond

L.uïïi

n'enfcigncnt autre choie que la

façon

de faire cette huile de l'Argent Si de l'Or , mais par une autre voie : car par la diflillation de toute forte de fels d'aluns , de vitiioh , & des moindres minéraux Se des métaux mêmes , il tire des eaux qui par leur force tres-aiguc diffolvcnt l'Argent Si l'Or deja calcinez; enfuite il les coagule avec nn feu lent : & il dit q u e la partie de ces eaux qui eft la plus cpaille & plus efficace ( qu'il nomme efprit de quinteflence, ) le fixe Si. M

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i8

De

la triple

Préparation

s'unit avec l'Argent ou l'Or , Se Ce ch.iru ge en h u i l e , avec laquelle il mêle fept fois autant d'argent vif fufalimé parfaitement purgé , qu'il fixe par une fublin m i o n réitérée. Mais je crains que les efprits de ces eaux ne fe puiffént fixer au noir avec l'Argent Se l ' O r , foit parce qu'elles font de diverfes matières, foit parce qu'elles font dépouillées de la proportion de la -nature métallique. C'eft pourquoi nous avons mieux aimé changer I Argent Se l ' O r en huile avec le feul feu : ce qui fera pénible aux ignorans Se à ceux qui n'ont pas l'expérience, mais trei-facile aux fçavans Se expérimentez. Mais l'huile préparée de nôtre façon eft fans doute autre chofe , Se dépouillée de tout corps étranger & fufpect. Elle •eft le vrai O r potable qui eft un remède fouverain à plufieurs maladies defefpelées , s'il eft viai ce qu'on dit de l'Or potable , Se que je n'ofe pas affûrer , parce que cela n'eft pas dans les limites d e la Chiyfopéc, & qu'il s'en faut rapporter aux jugemens des Médecins. Mais quoi-qu'on veuille ou qu'on ne veuille pas, il cil certain & nous l'avons expérimenté , que l'Or avec le feul feu peut IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or & de l'Argent.

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être changé en huile , & qu'après cela il ne retournera plus en Or , fi ce n'cft que comme une teinture aurifique il foie hnclc avec l'argent vif ou le pur Argent, & qu'il leur donne fa perfection. l a " . La troisième Se dernière préparation de l'Or ( je ne parlerai pas de la (réparation de l'Argent, parce que c e l e la a la force de toutes les deux ) furpafle en forces Se facultez beaucoup plus intenfes les précédentes - parce qu'en cette préparation l'efpric de l'Or e u élevé aux cotez du vaifleau par une chaleur ignée , de - même que la fuie fort du bois. Cet efprit dans la fuite par la coction devient fixe en une pierre premièrement blanche , puis après en poudre rouge. Cette poudre eft le vrai fel aurifique & la Pierre Philofophique, ou teinture aurifique. Sa force Se faculté eft de donner par la feule projection, à tout genre d'argent vif éV à tous métaux , la perfection de l'Or. 11 poflede tant d'admirables vertus, qu'il prend par cette Sublimation une nature celefte Se i g n é e ; qu'il fe dépouille de toute impureté terreftte 5 de laquelle étant délivré comme de fes liens , il tire des métaux leur argent vif Se le fepare : Il cuit encore > il

S

T

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30

2 > Í la triple

Préparation

arrete , il trine, il change en Or dans un moment l'argent vif vulgaire ; ce que l'huile d'Or qui n'eft pas encore fublimée , ( beaucoup moins la chaux d'Or, ) ne fçauroit faire ; mais l'Argent & l'Or qui ne font pas encore altérez en leur nature ne peuvent rien du tout. Plufieurs ont écrit beaucoup de choies de la metode & maniere d'élever ces efprits d'Or ; mais nous dirons la façon la plus convenable, la plus facile & la plus raiibnnable, félon le fentimenc de Gcher. Qu'on mêle parfaitement quatre onces d'huile aurifique avec autant d'Argcntv i f , en les broïant long - tems , afin qu'ils fe mêlent jufques aux moindres parties. Mettez ce mélange dans une phiolede verre fermée avec du lut; don. nez lui premièrement un feu foible, puis après violent & foudain par l'efpace de douze heures : laifîez refroidir le vaifl feau , rompez l e , &c vous trouverez en la partie fuperieure du vaifieau l'Argentvif fublimé r o u g e ; car l'Argent-vif fublimé , à caufe que toute fa fubflance eft femblable , tirera avec foi une partie de l'efptit aurifique, qu'on appelle fouphre: parce que comme le fouphre vulgaire par la concoction ÔC fubliuution teint IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or

& de r Argent,

yi

l'Argent-vif en conleur touge, &r que des deux il s en fait du cinabre j de-même auifi de cet efprit d'Or & l'Argent-vif fublimé, il s'en fait un fublimé rouge. Si tout l'efprit de l'huile n'a pas mont é , mêlez avec ce qui eff redé au fond du vaifTeau, de l'Argent-vif fublimé nouveau ; fublimez encore , & réitérez cette opération jufqu a ce que prefque toute l'huile foit élevée en efprit. J'ai dit prefq u e , parce qu'il y aura des feces en bas, qu'il faut jetter là comme inutiles. Ces efprits d'Qr 8c d'Argent-vif font la vraie matière prochaine de nôtre Pierre Philoiophique. Cette matière fe fixe par la feule cuite , 8c Ce change en fel fpirituel fixe, avec les degrez de chaleur que nous avons preferir dans nôtre Traité De relia

Ó~ vera

ratione

progignendi

Lapidit

Philofophict, où je renvoie le Lecteur. ii II refte à traiter brièvement de l'augmentation de la chaux d'Argent ou d ' O r , 8c de l'huile argentifique ou aurifique. Donc quand la chaux d'Argent 8c d'Or aura converti en foi l'Argent-vif tiré des métaux imparfaits, ou l'Argentvif déjà parfaitement purgé 8c fublimé ; il faut le calciner encore de nouveau, Se le mêler a v e c un nouvel Argent vif C

iiij

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)i

De la triple

Préparation

tiré des métaux imparfaits, ou du vulgaire fublimé ; ou le fixer par une cuite avec les mêmes degrez de chaleur que la Jremiere. Et pour une fèmblable raifoa ' A r g e n t - v i f fublimé fixé avec l'huile de 1*A rgent ou de l'Or, s'augmente en quantité , fi on le calcine & qu'on le reduife en huile, & fi on mêle encore de nouveau fublimé & qu'on le fixe par Ja cuite. Il en faut juger ainfî de l'augmentation de la PierrePhilofbphique en quantité comme les grains de froment femez s'augmentent Se fe multiplient à l'infini. On ne doit pas s'étonner que nous aïons dit que la matière de l'augmentation de la chaux d'Argent Se d'Or, eft la même que celle de l'huile Se de la Pierre Pfnlofbphique; fçavoir, l'Argenrvif tiré des corps imparfaits, ou le vulgaire fublimé : Car plufieurs femences de diverfes efpeces jettées en terre, ont le même aliment, avec lequel elles croiffent Se fe multiplient ; & chaque efpece de femence attire & change en foi l'aliment. C'eft ainfi que les mêmes alimens font convertis aux corps de différentes efpeces d'animaux qui s'en repaiffent. Ainfi l'Argent-vif prépare eft comme l ' a l i m e n t , tant de l a chaux d'Argenj

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de POr & de F Arguer.

3$

& d ' O r , que de l'huile des deux, ou de la Pierre Philofophique ; & il prend la nature , la fubitance & la Forme de celui auquel il accroît, quoi que les alimens des vegetables Se des animaux ne fuient convertis que par leur corruption & g é nération , Se le Yif argent par la mixtion. Mais la groiTeur de nôtre Pierre PhiIcfophique ne s'augmente pas feulemenï en quantité ; elle croît encore tout e n . femble en vertus Se en facultezj fi la Pierte Philofophique déjà mife en lumière cil de nouveau réduite en huile laquelle avec de nouveau argent vif fublimé par un feu violent & precipité , foit élevée en efprit qui fe fixe peu à peu par le premier degré de chaleur : Se plus fouvent on réitérera l'opération, plus il recevra d'augmentation en groilèur Se en vertu. Gebtr dit que dans cet ordre de folution, fublimation & fixion , on achevé le fecret qui eft fur tous les fecreis des fçiences de tout le monde , Se le trefoc qui eft incomparable. 12*. Il refte encore a prouver par des demonftrations tres - évidentes, que la mutation de l'argent v i f , tant du vulgaire qne de celui qui eft dans les mea

t

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34.

De Fti triple

Frtparatîon

taux , ie fait par la feule mixtion , 8c non par les autres mutations. Il refle encore à difeoutir plus amplement de cette mixtion que nous n'avons fait dans nos ouvrages precedens : Car on peut dire beaucoup de chofes contre. i * Que toute mutation fe fait ou dans la fub farinée , Se c'eft la génération & cotruption ; ou dans la q u a l i t é , & elle eft app e l l e altération ;ou dans le lieu, &c c'eft proprement le mouvement, Se non pas mutation : Donc c'eft dans une tfpecc de ces mutations , du moins des trois remieres , que fe fait la mutation de argent vif Se des autres métaux en Argent ou en O r , & non pas par la mixtion. De plus , puis que nous avons die que l'Or réduit en chaux peut retourner à être Or par la fufion , l'efpece de cette mutation fera l'altération -,mais que cette chaux croiffe par l'ajoûtance de L'argent vif, ce fera une augmentation. Puis après quand l'Or eft couvetri en chaux , la chaux en fel, le fel en huile , l'huile en tfprit , Se l'efprit encore en chaux, ces mutations feront comprîtes fous l'efpece de la génération Se corruption. A ces objections Se aux autres femblables, nous répondons par l'autorité 0

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de VOr & de ? Argent.

JJ

A'Ariftotc ôc de tous les autres Philofophcs , que la mixtion eft comprife fous le genre de la mutation , & qu'elle eft différente des aurres efpeces. Pour plus grande intelligence de c e c i , il faut remarquer que les chofcs qui conviennent & concourent dans les mixtions , ne conviennent ni ne concourent pas toutes dans les autres mutations, i*. Que les chofcs qui font mêlées foient actuellement & par elles-mêmes feparées 5C fubfïftenres devant que d'être mêlées , & par confequent que leur matière foit commune ; puis après qu'en Ce touchant & quand elles fe mêlent, elles agiflent & reçoivent mutuellement par leurs premieres qualitez contraires. Item , que dans la mixtion il n'y en ait point qui fe corrompe ou qui perifle , ni qui détruife l'autre , mais que l'une 5c l'autre eft altérée ; les forces de l'agent & du patient de part & d'autre fe diminuent ôc Ce reduifent à un certain tempéram e n t , afin que la forme de l'Argent & de l'Or refulte, que le fujet de l'agent profite, & que celui du patient reçoive ; enfin que des corps mixtes altérez il forte un corps d'une feule forme qui participe de la nature des d e u x , Ôc qui toutefois IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


De la triple

Préparation

ne fait pas le premier fujet ni de l'agent , ni du patient, mais un tiers. C'eft pourquoi Ariftete définiftànt la mixtion , dit qu'elle eft l'union des chofes qui peuvent être mêlées Se qui font altérées. Tout cela doit être entendu de la vraie mixtion : mais encore qu'il femble qvî Ariftote ait parlé de la mixtion des corps (Impies , i l ne laide pas néanmoins d'avoir lieu principalement dans la mixtion de nôtre femence argentifiqne St aurifique , & de l'argent vif & des métaux defquels il eft conftant qu'ils font déjà mixtes. Premièrement, ils fbnt tous actuellement feparez Se fubfiitent par eux-mêmes devant que d'être mêlez. Ils ont aufli une matière commune : car ils font, tous argent v i f , mais l'un plus parfait que l'autre ; & nous avons fait voir qu'i's ne font differens que par leurs formes accidentelles, parce qu'ils le cornbattent avec des qualitez contraires : la femence eft chaude & feche , l'argent vif & les métaux froids Se humides, fî non actuellement , du moins en puiCfance , ainfi que difenr les Médecins en parlant de leurs medicamens. Donc quand ils fe touchent & qu'ils fe mêl e n t , ils agiftent Se reçoivent mutuelleIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de TOr & de

FArgtnr.

ment : Ils font aufli contraires en ténuité &: en épaiflènr. La femence eft (ubtile , afin quelle puiffe pénétrer les parties de l'argent vif Se des métaux j & ceux-ci font gioffiers &: épais , afin qu'ils r e tiennent la nature de métal. De plus .dans la mixtion ni les uns ni les antres ne font pas corrompus, ni ns penffent pas, ni ne Ce détruifent pas j mais ils font tous altérez : car après la parfaite mixtion , la teinture de la femen-ce argentifique & aunfi.jue Ce voit dans l'argent vif, on dans les métaux i h u n gez ; & la teinture étant changée, l'argent vif demeure comme devant la mixtion , mais arrêté, terminé & cuit. Les métaux aufîî convertis en Argent & en Or demeurent métaux: car ils corifervent en eux le genre de métal ; mais on rompe les vertus & facultez , tant les actives de la femence ou teinture , que les pafl fives & refiftentes de l'argent vif Se des métaux : mais les actives en agifTant perfectionnent , & (es pafïïves en recevant font peifectionnces. Enfin le corps mixte qui refaite de cette action Se paffion , n'eft pas la femence ou l'argent v i f , ou le métal tel qu'il étoit avant la mixtiou, Biais un troifiéme corps ; Ravoir l'ArIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


^8

Df la 'triple

Préparation

geut ou l'Oc , qui a une feule forme fubftancielle Se accidentelle, qui eft celle de l'Argent ou de l'Or ; Se ce rroifiéme corps participe de la nature des deux autres. Or le bon fens montre que roue cela ne convient pas aux autres efpeces de mutation : car les chofes qui engendrent & qui corrompent , Se celles qui font engendrez & corrompues , peuvent bien fubfifter actuellement dans ellesmêmes devant la generation Se corruption , comme le feu & le bois j mais lent matière n'eft pas commune, non plus que celle des animaux & des alimens qui fe convertiiïcnt en eux. Mais lors qu'elles le touchent, le feu agit fur le bois Se les animaux fur les alimens , Se n'en reçoivent rien -, mais le bois & les alimens feuls reçoivent , Se ne reliftent ni n'agiftent pas. Que fi nous admettons dans ces agents quelque repaflion , elle ne fe feroit que dans le tems de leur action ; mais la lepaflion finie , ils reprendroient leur premières forces, comme la chaleur agiûant fur les alimens reçoit d'eux quelque chofe ; mais la digeftion finie, elle reprend les forces qu'elle avoir auparavant. Outre c e l a , ce qui eft cotIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de F Or & de VJrgerir.

39

Tompu périt entièrement, Se d'être qu'il écoic, il devient n o n être ; mais ce qui eft engendré n'étoit pas auparavant, & de non être il eft fait un ctre Ï car le bois qui en brûlant devient feu, fe corrompt , & le feu eft engendré ; Se il fe fait, comme o n dit, une refolution de tous les accidens jufqu'à la matière première , ni on ne trouve dans le corps engendré aucun des accidens qui éroient dans le corrompu devant la corruption: D e - l à vient que nous ne difons pas que l e bois eft mêlé avec le feu. De même dans la génération Se corruption les forces & les qualitez du générant Se d u corrompant, du corrompu & de l'engendré , ne font pas rompues de part Se d'autre j mais celles - l à demeurent Se celles ci periftent , Se l'action du corrompant Se engendrant n e fait pas u n troifiéme c o r p s participant de la n>ture des deux -, mais le corrompu eft changé en celuy de l'engendrant, comme le bois e n feu & les alimens en la fubftance de l'animal; o u fi les forces font égiles , ils font détruits tous deux, & un troifiéme eft engendré, lequel eft entièrement différent de leur nature : comme dans les corps Simples, quand Us fe relouent en IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


40

De la triple

PreparatîeK

fumée & en cendres par l'eau & l e feu , il fe fait un air , & dans les mixtes pa{ le feu ; car ce qui eft ainfi refout petit & pas un de ces premiers accidens ne refte. Cette raifon montre encore la différence entre lefpece de mutation qu'on appelle augmentation ou accroillemenr, & la nutrition dans les animaux & vegetables ; Se entre l'cfpece de mutation dite mixrion, en-tant qu'on confidere la mutation de celui qui s'augmente & fe nourrit: car il eft -coi rompu. Se il fe -fait une génération en partie j mais ce qui eft augmenté & nourri ou diminué , demeure le même corps après l'augmentation , la nutririon Se la diminution : Mais la différence entre l'altération Se la mixtion , eft que les qualitez qui altèrent ibnt des accidens qui ne peuvent fubiîfter pat eux mêmes ¡ mais ils s'attachent toujours aux fubftances. C'eft pourquoi ils ne font pas mêlez • mais les chofes qui fe mêlent font des fubftances feparées qui fubfiftcnt à part, comme la femence argentifique ou aurifique, Se l'argent vif & les métaux imparfaits : iarec que la vraie mixtion fe fait avec es corps j mais le temperamment eft

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de l'Or & de V Argent.

4J

des feules qualitez. Ce que nous avons dit de l'augmentation de l'Argent & de l'Or, lorfquc leur chaux eft mêlée avec l'argent vif tiré des métaux imparfaits ou le vulgaire un peu délivré de fa froidure & de ion humidité par le moien de l ' A r t , ne fe doit pas entendre d'une vraie augmentation par laquelle le même corps qui étoit auparavant demeure après l'augmentation ; mais parce que cette chaux n'eft pas bien éloignée de la nature de l'Argent & de l'Or, & qu'elle y retourneroit par urr feu de fufion : Enfuite ils ieroient en quelque façon fragiles ou rompans , à canfe que quelque chofe de leur humidité a été épuifée par la calcination ; mais qui fe rendroient duétibles aifément, fi on jettoit fur eux quand ils font fondus , une petite quantité d'argent vif fublimé. Cependant, quand on admettroit que cette mutation eft une efpece d'augmentation , elle appartiendroit encore plus à la mixtion , tant parce que la chaux par l'altération a une certaine nature avec des forces & des qualitez différentes de l'Argent & de l'Or qui n'ont pas été altérez , qu'à caufe que l'argent vif dans la mixtion avec la chaux D IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


4.1

De la triple

Préparation

n'eft pas détruit , mais perfectionné ; & que du mélange des deux il refultc un troifiéme corps qui n'eft ni chaux ni argent vif, mais une poudre qui par la fufion fe fond en Argent ou Or. Cette même poudre devant que d'être fondue , peut être faite en chaux par une plus longue &c plus véhémente cuite. Pout les mêmes raifons, ce que nous avons dit de l'augmentation des deux chaux & huile en quantité feulement, ou de la Pierre Philofophique, ou fel aurifique en quantité & en vertu , appartiennent plus à la mixtion qu'à l'augmentation ; mais il eft plus vrai & évident que la mutation de l'argent vif & des autres métaux en Argent ou en O r , par l'huile d'Or ou par la Pierre Philofophique , fe fut par la mixtion : car l'huile & la Pierre Philofophique font plus éloignées de la nature de l'Argent & de l ' O r , que n'en eft pas la chaux. Quo s'il faut tirer une raifon de la mutation des corps mêlez , de ce qu'ils croient devant que d'être mêlez ; il faut avouer que la mutation de l'Argent & de l'Or en chaux , en huile ou en Piètre Philofophique, eft feulement une altération : Comme fi nous comprenions par IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or

& de l'Argent.

45

la feule penfée la mutation de l'argent vif & des autres métaux, en Argent ou en Or feparément fans mixtion, elle fcroit feulement une altération ; mais après une mixtion parfaite, elle ne fera plus la feule altération des deux , mais l'union de divers corps altérez fous une feule forme de mixte. Puifque ceci appartient au T r a i té de la mixtion, j'ajouterai les chofes qui ont été dites ailleuts ; fçavoir, que l'égalité des qualitez contraires eü le principe des chofes mêlées ; je veux dire de la femence argentifique, aurifique, de l'argent vif & des métaux imparfaits j laquelle égalité ne doit pas être mefurée par la groiîeur ou par le poids , mais par la vertu efficiente de la puiifance : ce qu'il faut déduire plus clairement par démonftraiion. Pcifbnne ne doute qu'on ne puiiTe eftimer les corps pal leur pefanteur, Se qu'on ne difeerne avec les fens ceux qui pefent plus ou moins : mais il eft impoflible de pefer avec des balances les qualitez premieres , qui font le chaud , le froid, l'humide & le fec qui font dans ces corps mixtes;on juge par leur feule puiflance & efficacité combien grandes elles étoient. On peut donc IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


44

De la trlplt

Préparation

pefer à la balance le corps qui eft le fujet de la caufe efficiente, fçavoir l'Argent Se l ' O r , ou ce qui en a été altéré; 6c celui du patient, fçavoir de l'argent vif & des métaux : mais on ne fçauroit pefer leurs qualitez. Mais quand les mêmes fujets de la caufe efficiente 6V patiente font mêlez , il n'eft pas neceflaire qu'ils foient de même grofleur & pefanteur : car les fubftances des quatre corps fimples, ou élemens, ne font pas d'une même pefanteur ou grofleur , quand elles font mêlées & qu'un mixte en refulte; car dans l'Or il y a plus de fubftance de terre , comme on le connoîc par fa pefanteur, qu'il n'y en a d'eau , Se encore moins d'air, & encore moins de feu que des autres. Mais il faut que les qualitez contraires des corps fimples, & même des mixtes qu'on veut mêler enfemble , foient égales en degrez ; afin que les fujets foient réduits à un temperamenr. Par exemple, fi la chaux , l'huile ou la Pierre Philofophique font chaudes , feches Se fubtiles en un degré , il faut auffi que l'argent vif vulgaire ou celui des métaux foit froid, humide Se épais en un degré. Si ceux-là ont plulieurs degrez de chaleur, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


de l'Or & de l'Argent.

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de fechetefïe & d'humidité, il eft necelfaire que ceux-ci aient pluiïenrs degrez de qualitez contraires, pour combatre à forces égales. Les Médecins appellent ce tempérament de juftice , & non pas de poids : Toutefois les qualitez du fnjet patient plus pefant ou plus léger en groffeur Se en quantité , feront plus grandes ou moindres en extenfion, mais non pas en intention. Par exemple , fi une once d'argent vif a un degré de froid , deux onces en auront deux, & trois onces trois, Se aintî du relie : Mais la chofe efi autrement dans le fujet de la caufe efficiente ; parce que par la préparation différente , la qualité de chaleur, de fecherefte 8e ténuité dans un fujet de même grofîcur Se pefàntenr , peut avoir plus ou moins de verru : c'tft pourquoi une once de Pierre Philofophique a beaucoup plus Se de plus forts degrez des qualitez actives, que n'en a une once d'huilej Se celle-ci plus que n'en a une once de chaux. Pour trouver donc la jnfte proportion du fujet agent & patient, fuppofons que le fujet agent , par exemple la chaux d'Or, foit une once en poids, mais que cette once ait trois degrez de chaleur, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


4<»

De la triple

Préparation

de fecherefle Se de ténuité j & que le fujet patient , par exemple l'argent vif, dans une once n'ait qu'un degré de qualitez contraires ; il faudra mêler une once de chaux avec trois onces d'argent v i f , parce que dans une feule once de fùjet agent il y a autant de dcgrez de qualitez actives , qu'il y en a de paffives dans trois onces du fujet patient. Que fi une once du fujet agent avoic cent mille degrez (plus ou moins) de qualitez actives , il faudroit mêler cette quantité avec cent mille onces ( plus ou moins ) d'argent vif ; & c'eSt ainfi qu'il faut eftimet l'égalité des qualitez contraires : Mais on ne peut pas donner une règle certaine de cette proportion ; la feule expérience Se le discernement des yeux la peut déterminer. M a i i de ce que nous avons dit que la c h a u x , l'huile & la Pierre Philofophique abondent en qualitez intenfes de chaleur , fecherefle Se ténuité ; il ne faut pas inférer qu'elles aient abandonné leur tempérament : car nous ne l'avons dit que par comparaison, en les comparant avec les qualitez de l'argent vif & des métaux imparfaits. Sans cela Se parlant a b . folument, celles-là font très.tempérées, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ie l'Or & l'Argent.

47

& leurs qualitez & vertus font toutes égales ; & pour cette raifon le feu ne les dilîoutpas : mais il diffout les argents vifs, à caufe de leur intempérie ; li ce n'eft qu'ils foient réduits au tempérament de l'OrcV. de l'Argent, & qu'ils foient perfectionnez par le bénéfice de la mixtion. i f*. On pourroit ici demander fi des métaux imparfaits on peut tirer la chaux , le i c i , l ' h u i l e ; & fi avec l'huile les efprits fe peuvent fublimer & fixer, comme nous avons dit de l'Argent & de l'Or ; &fi ces chofes mêlées avec l'argent vif Se les métaux imparfaits , pourront les réduire à leur tempérament Se les perfectionner. Il eft fur que par Art on peut tirer toutes ces chofes , comme on le fait de l'Argent & de l'Or ; mais il eft impolTible de réduire au tempérament les chofes imparfaites Se les perfectionner : La raifon eft que dans le feul Argent & O r , la Nature a mis la force Se propriété argentifique & autifique qui fuit immédiatement de la leule forme. J e fçai que perfdnnc, ou preféjue perfonne n'a pris garde à ce que j'ai dit de la mixtion : toutefois fi on ignore ou qu'on omette c e l a , il ne fera pas facile de répondre aux argumens de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


48

De la triple

Prepar.

de tOr,

&e.

nos adverfaires qui combatent cet Arr, Se ceux qui voudront venir à la pratique, marcheront comme de aveugles : Car les arguments qu'on fait contre cet A r t , fe tirent de la refïembiance des mutations que l'on reconnoît dans les animaux Se les vegetables, qui iont corrompus, engendrez , augmentez ou altérez : mais l'argent vif & les métaux imparfaits ne font ni corrompus, ni engendrez , ni augmentez , mais altérez ; & ils font mêlez Se unis avec le fujet de la cauie efficiente Se perflciente, argentiflque & a u îifique. Fi» du Traité de la triple Préparation de l'Or & de l'Argent.

DE LA IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


49

DE L A D R O I T E E T VRAIE maniere de produire la Pierre P h i l o f o p h i q u e , ou le Sel a r g e n tifîque & aurifique. Explication

claire &

abrégée.

J

E croi que rous avons aiièz difputé de parc & d'autre dans nôtre Apologie , lï l'Art de faire l'Argent & l'Or eft un Art véritable , ou non : Nous avons encore confirmé par des rai fon 3 tres-évider.res, que la matière prochaine de l'Argent Se de l'Or , c ' e f t - à dire, la femence de l ' O r , ou ce qui rienc lieu de la femence de l'Argent Se de l ' O r , n'eft autre chofe que l'argent-vif , foit le vulgaire ou celui qui eft dans les autres corps métalliques, Se qui n'a befoin que de la perfection que lui donne la caufe efficiente & perficiente dans la fa<¡on de l'Argent & de l'Or. Nous avons die que cette caufe efficiente principale eft l'Argyrogonie • 8c la

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jo

Manière

de

produire

Chryfogonie*, Se que le feu extérieur eft la caufe qui aide ; mais nous n'avons difputé qu'en paflànt de l'une & de l'autre caufe efficiente. L'Argyrogonie Se Chryfogonie étant la ca.ifc efficiente principale , elle eft plus parfaite Si plus noble que la matière qu'elle informe Se perfectionne , & que la Nature n'a pas achevée , l'aïant laiffée après l'avoir commencée ; & elle attend la main de l'Ouvrier qui l'aide Se lui ferve : C'eft auffi de celle - là qu'il nous faut difeourir & traiter plus clairement que j e n'ai fait dans mon Apol o g i e , afin de fàtisfaire en partie à l'obligation que je me fuis volontairement impofée dans la même Apologie. J'entreprens ceci d'autant plus volontiers , que j'en vois plufieurs qui prennent une infinité de peines Si font de grandes dépenfes, faifant à chaque pas des expériences fans raifon , dont la plus grande partie a été lailïcc par écrit de ceux qui font profefîion de cet Art ; Se enfin ne recueillent de tout leur travail que des dettes. J e les prens tous à corn, pafîîon ; Se j ' a i crû leur faire fervice, en remettant ces fourvoiez dans le bon

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ÎA Pierre

Philafophiqut.

t\

chemin : je ne leur découvrirai point de ces ouvrages pénibles, mais je leur en montrerai de plus faciles & à beaucoup moins de frais que n'en onc emploiez &C n'emploiront ceux qui ont cherché de bonne foi l'Argyrogonie ou C h r y o g o nie , que j'appelle à prefent la Pierre des Philofophes, ou le Sel argenrifique on aurifique. C'eft pourquoi, comme nous avons dit dans l'Apologie, ceux qui font affectionnez à la Chryfopée * , doivent donner tout leur travail à la recherche de ce Sel aurifique , ôV. rejetter tous les autres. r

Mais afin qu'il ne femble pas que nous travaillons en vain en la manière de chercher & achever ce S e l , il faut premièrement fçavoir pourquoi nous l'appelions Sel aurifique ; Pourquoi aufît aïant fil vertu aurifique , il donne à l'argent vif vulgaire , ou à celui qui eft dans les métaux , la perfection d'un très véritable or. En voici la raifon &c la caufe : Dans tous les corps mixtes, eu égard à la feule mixtion, on tire par leminiftere de l'A rt pluficurs & différentes fubftances qui généralement fe divifent en deux, Ravoir l'humide 5c la feche; parce que » *trt

J»»' fait

l'Or.

E ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Manière

de

produire

l e u r m a t i è r e cil p r i n c i p a l e m e n t c o m p o r t e d'eau & de t e r r e q u o i q u ' e l l e foit auffi c o m p o f é e des f u h f t i n c e s du feu 6c de l'air: mais la fubftance h u m i d e t o u r ainfi q u e l'eau fe raréfie p a r l ' a c t i o n du feu 5c s'él è v e en v a p e u r 6c e x h a l a t i o n , mais la f u b ftar.ee ft-chc c o m m e la t e r r e fubhfte , & e l ' e eft fixe. L'une & l ' a u t r e de ce- f u b ftances tft e n c o r e d i v i l c e en deux ; c a r e n t r e les humides il y en a u n e a q u e u f e , a ï a n t les q u a l i t e z de l'eau , ( ç a v o i r le fi o i t & l'humide ; L ' a u t r e eft a ë u e n n e ou h u i i e i ! f e , a i a n t les q u a l i t e z de l ' a i r , f ç a voir l'humide & la c h a l e u r : 6c les deux ( o n t d i f t i i g u é e s par la ténuité ôc l'épaiff. ui" : car c e l l e qui a plus de t e r r e , eft plus épaifte ; 6c celle qui tft plus fubtile , a m o i n s de t e r r e : car la fubftance de l'eau n ' e f t p a s pure , mais elle p a r t i , ipe e n c o r e à la fubftance des a u t r e s elemens , fçav o i r de l'eau 6c du feu- M a i s e n t r e l e i feches , il y a différence de la pure & f u b t i l e , e n t r e l ' i m p u r e 6c g i o f f i c r e . La p u r e 6c fubii'c a le n o m & la n a t u r e de î e l , a ï a n t en partie la q u a l i t é de la t e r r e , f ç a v o i r la fccherelTe ; & en partie celle du feu , f ç i v o i r la c h a l e u r . L ' i m p u r e 8C ç r o l f i e r e cil c o m m e la lie des autres f u b ftances, qui p a r u n e e x c e l l e n t e chaleur

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la Tierre

Phile/ophique.

çj

du feu eft changée en verre. Que toutes ces fubftances foient réellement différentes, nous le voilons tresfacilement dans les corps d'une foible mixtion . qui ont leurs parties hétérogènes comme les bois ; mais c'eft avec peine que nous le connoiffons dans les corps d'une mixtion uniforme, 8c compofez de parties fimilaires ; car quand on les brûle, il en fort une humeur alimentaire qui eft aqueufe 6c fubtile ; la flamme aïanr ceffé, une fubftance aqueufe Si en partie huileufe eft contenue dans le chabon, mais toutes les deux plus épaiffes : Ces fubftances étant feparées, ce qui refte eft la cendre , de laquelle par la l e xive on tire Si on fait couler le Sel ;car par la chaleur agiffante l'eau de la lexive s'en va en vapeur; & ce qui demeure de terriftre au fonds du vailfeau , eft reconnu falé par le goût : mais le Sel étant tiré, la cendre qui demeure fe fond en verre par l'action de la chaleur ignée. Cette cendre par métaphore eft appellée terremorte & épaiffè, parce qu'elle n'a aucune vertu: mais les autres fubftances fontappellées fpiritueufes, d'une effence très» fubtile & comme vivantes , parce qu'elles ont des admirables facultez pour agir : E iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


J4-

Manière

de

produire

mais la plus efficace de toutes, c'ell îa fubftrnce du Sel , foit que nous considérions fa faculté pour agir ; car le Sel eft de nature ignée , principalement à caufe de fa chaleur , comme étant tiré par un feu long &c véhément : foit que nous confiderions fa faculté pour recevoir, car il eft de nature terreftre qui n'eft pas vaincue par la force du feu : foit que nous aïolis égard à la ténuité de la fubftance du même Sel , parce qu'il eft rxemt de fèces impures &c groflieres , d'où vient qu'il pénètre & entre dans les parties folides. Voilà la ca:;fe pourquoi nous avons hefoin du feu! Sel aurifïque , dautant que dans fa fubftance eft enracinée une vertu & faculté ignée qui arrête l'humidité indéfinie de l'argent vif & la fmpere : il en a encore une terreftre & fixe qui retient la n ême humid té , l'cpaiffic 8c la fixe, &r donne la perfection de l'or aux autres métaux,qu'il teint enfin en couleur d'or intérieure fixe : car le Sel eft une terre tres-purej & il eft à tous les corps mixtes la couleur qui vient d'une terre très- pure mêlée & unie fubtilement. d'où vient que cet art eft appel'é Alcbymie ; car Als en Grec, c'eft le S e l , 5c Chimie IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Id Pierre

Ph'dofophíque.

c e ft U fufion , comme fi la fin de cer are n'étoit autre que d'cnfeigner la voye & la maniere pour faire le Sel aurifique fufible. Il femWe que Chryfippia Fanîanm y foit arrivé : 5c tous les Auteurs de l ' A i t ont appris par expérience, que le Sel a une grande vertu. Car l'eau forte , qui par la diitillation félon l'Art , eft tirée du falpeftre & vitriol ( 5e qui n'eft autre chofe que leur fubti lté ) cuit l'argent vif, 6c par la chaleur agilTante s'arrête à une couleur jaui â;re , ce qu'on appelle precipité ; mais elle ne lui donne pas une fixion perpétuelle, parce que l'eau n'eft pas fixe : toutefois la poudre ou i ô're S"l aurifique qui foufFre toutes les violences du feu , Se qui ne lui tefifte pas moins, mais plus fortement que l'or , donne à l'argent vif une fixion perpétuelle , afiil qu'il foit déformais aiTuré contre la v i o lence du feu , & qu'il ne foit pas raref é, ni qu'il ne s'en aille pas en vapeur. Ce n'eft pas merveille que ce Sel ait tant de Vertus, puifqu'il efl tant dégagé de fa nature pareiTeufe , foible Se humide , & encore de fa grofîiere , terreftre 6c impure ; il eft élevé à une natute pleine d'efprit, Ce ignée; & parce qu'il eft fous le domaine E iiij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


}6

Manière

de

produire

du feu , il pénètre promrement, & en-' tre an dedans des parties de l'argent vif; il produir auffi dans les métaux impurs les effets du feu , qui font de purger, de feparer les parties hétérogènes , de terminer l'humidité coulante &c la réduire à égalité; enfin pour toutes ces caufes, de changer en Or le refte des métaux. C'eft ce qui a mis ces Sels en ufage chez les M é d e c i n s , dont , comme chacun fçait, ils fe fervent dans la compofition des remèdes , parmi une fi grande multitude de fimples diffèrens. Quoi donc , ceux qui font leur a p . prentiffjge en cer att facré , ne fçaventils pas que la force des Sels tirez dij cuivre Si du fer (elon l'Art, purge l'Argent , arrête fon humidité indéfinie, Se fe convertit en un Or très - veritable ? C a r on amalgame l'Or & l'Argent avec l'argent vif corrigé , Se on exprime par le cuir la partie de l'argent vif qui palTe. L a petite bon'e qui refte eft enveloppée de ces Sels , qui lont une foudure d'or ; on la met dans un vailTeau de terre cuire . Se premièrement on li.i donne une chaleur foible , enfuite on l'augmente peu à peu pour le cuire , Si enfin on le fond avec un feu plus vehement ; IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Philefephlque.

57

ce qui demeure au fond du vaiffèau eft appelle regule, & c'eft une maiTe folide, laquelle expofée à la preuve roíale , i ç a voir la chaude , cil purifiée , & ce qui refte eft rour Or ; ainfi l'Argent eft converti en Or parfait. La caufe de cette perfection ne peut être que la qualité des Sels d'aitain & de fer, quoique l'Or & l'argent vif y aident : mais ces Sels ne font rien en comparaifon de nôtre Sel aurifique, de la force & vertu duquel nous parlerons tantôt. A prefent donc nous commencerons de traiter de la façon de faire ce Sel aurifique, ou la Pierre aurifique ou Philofophique ; car la Nature fans le fecours del'Art ne la donnera jamais.Un Sçavant qui l'enfeigneroit en perfonne , la montreroit plus folidement, qu'on ne la peut confirmer par raifon ; car cet Ait eft un de ceux qui ne donnent point de foi qu'au témoignage des yeux & des autres frns, Iorfiue les effets du Sel aurifique font démontrez. Mais comme il y en a peu qui ayent appris la doccJne de l'Art , encore moins de ceux qui l'aient enfeignée avec venté Se clarté dans leurs Ecrirs , & prefque pas un qui le veuillent déclarer en effet, il faut cherIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


58

Manière

de

produire

cher ailleurs des Maîtres qui enfeignenr non feulement la doctrine de l'Art ,rnais qui montrent encore clairement comme il faut faire le difcernement , Si juger de tour ce que plusieurs ont die dans leurs Ecrits. Le Maîrre c'eft la Nature : Si fi nous nous occupons fortement à contempler fa vertu & les ceuvres,nous ne nous écarterons pas du bon chemin , principalement dans la recherche Se perfection de nôtre Sel aurifique : niais auffi la Nature demande le fecours de la main de l'ouvrier qui lui faurniiTe la matière pour qu'elle agifle. Nous nous appliquerons aux ouvrages de la Nature, h en premier lieu nous contemplons en gênerai les cauf e s , l'ordfc, Si !a manière de la nature dans la production de nos corps ; fi puis après nous difons en quoi nous pouvons imiter la Namre, & en quoi non; enfuite quel eft l'employ de l'Art; enfin fi nous déclarons la manière & metode d'agir qu'il faut tenir : Et c'eft ce que j'a.y deffein de traiter par ordre. J e parlerai peu des feules caufes naturelles , de la génération Si corruption des corps naturels , Si de leurs antres mutations , parce qu'il les faut puiftr dans les IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Thllofcphiejue.

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fôurces de la Phyflque , & que nous en avons touché quelque chofe dans nôtre Apologie. J e répéterai feulement que là matière de laquelle on fait quelque chofe , & la caufe efficiente qui la f a i t , font principalement ncceffaires : celle-là pour recevoir la forme; celle-cy pour agir 8C lui imprimer la forme : de même qu'un Sculpteur imprime la figure à la p i e r r e , & le cachet à la cire. Nous ne nous arrêterons donc pas long - temps dans la connoiffance des caufes naturelles , mais nous confidererons de plus prés l'ordre Se la manière d'agir de la N a t u r e , parce que ceci eft très-utile à nôtre œuvre. Si nous pénétrons bien l'ordre que la Nature garde dans la diverficédcs chofes qu'elle produit , nous verrons premièrement que dans les générations univoques elle corrompt quelque chofè Se en fait une femence ; & dans les équivoques qu'il y a un corps qui tient lieu de femence ; Se enfin qu'elle donne la perfection à tous les deux. Cet ordre de la nature eft inviolable , car la plufpart des plantes Se les animaux parfaits produifent premièrement la femence & la perfectionnent après. Le Ciel Se les Aftres corrompent Se putréfient quelque corps IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


6o Manière de produire compote ; & de la putréfaction il fe fait un corps humide , qui eft comme la femence dans laquelle il y a une certaine proportion de la chaleur celefte, par laquelle il eft luy même perfectionné. Mais la matière prochaine des métaux , minéraux & de tout ce qui eft: produit dans les veines de la terre, eft engendrée de la corruption de quelque chofe pieerdeme , & eft après perfection' ée par la caufe efficiente. Néanmoins il faut prendre garde que les efpeces de générations & corruptions font bien différentes de l'efpece de perfection, Si ceci découvre tout le fecret de l'ccu\ r e . Dans routf-s générations accompagnées Si toujours infeparables de la corruption , le corps dont la femence eft produite , ne fe change pas tout en femence , mais feulement la pUis pure portion ; les plantes- & les animaux tirent leurs femences des alimens, car route femence eft un excrément utile de l'aliment , en lotte que le corps de la corruption duquel les animaux font ei gendre z , n'eft pas tout changé en femence d'animaux , mais une certaine portion ; Si quand le feu eft engendré du bois, toute la fubftance du bois n'eft pas changée IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

ThilefophltjUe.

il

On feu, mais feulement la portion aérienne : car la fubftance aqucufe fe dilîipe, & la teneftre demeure en b a s , comme la cendre. De p l u s , il y a une génération de la fubftance qui n'eftoù pas auparavant, & qui paffe du non-être à l'être. Dans la corruption du corps mixte , il fe fait une tefolution de fubftances jufqu'à la matière première, c'elt à dire jnfqu'aux élemens dont le mixte croit compofé» & dans la génération il fé fait une mixtion des mêmes élemens feparez. Mais quand la femence , ou ce qui tient lieu de femence, eft perfectionnée . il ne fe perd rien de la quantité de la femence; au contraire bien fouvent elle augmente. Quand l'œuf eft éclos , la coque étant ouverte il ne laiflc rien dedans . maison le trouve tout changé en poulet ; quand les femences des animaux font parfaites, il ne fe perd rien de leur fubftance , mais elles augmentent plûtoft. La fubftance de la femence en fe perfectionnant, eft la même qu auparavant; & rien ne parlé du non être à l'être. Dans la perfection il n'eft point de refolution ou feparation des fubftances,mais elles demeurent toutes fans aucun déchet , quoy qu'elles IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Si

Ad'artiere de

produire

foient changées, comme dans rrcuf,quant! il s'en forme un poulet : En un mot. la generation, corruption & perfection tendent à des fins différentes. J e fçai que plufîenrs s'élèveront contre cette doctrine ; ils nieront que la femence fr perfectionne, & ils foûiiendi< ni qu'elle fe corrompt , eV que de la femence corrompue , l'anima! eft produit: car quand l'animal s'engendre, il n'étoit pas auparavant ; cV ce qui auparavant croit femence ne l'eft plus ; ronfequemmenr i' eft corrompu. De là vient cette qu:ftioiifort celebre: Si dans la femence du chien fon ame qui eft la forme y < ft fi elle y eft actuellement, ou en puiflance feulement : & fi la forme de l'animal & de la femence eft la même ou une autre que celle du chien engendré de la même femence; ou fi dans les deux il n'y a qu'un e même ame ou forme. Fernet à' Amien*, ce grand Hiilofophe & Médecin , fous le nom d'Eudoxe , difputant contre Brurus dans le premier Livre De abditis rerum cav.fis, prétend prouver par beaucoup de raifons , que dans la matière il n'y a pas eu la moindre chofe de la forme. Mais quand on fera arrivé à la dernière perfection , que dans un moment la forme IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


U Tlerre

Thllofofhîejue.

€\

prient du dehors , comme par une neceffité inévitable. Scaligtr Philofophe tres-fubtil combat cette opinion, comme pleine d'oitentation j Se il femble qu'il prouve par des raiibns très-évidentes , & par l'autorité d''Ariftore, que l'ame ou forme du chien eft actuellement dans la femence,!aquelle eft au chien i m p a r f a i t m a i s que la femence reçoit fa perfection de l'ame 0 1 de la forme ( qui eft la principale partie de la fubftance du chien ) comme de U caufe efficienre: que cette forme ouams du chien n'eft pas connue par la fonction des fens, mats par l'entendement ÔC la rai fon, ainiï que dans l'œuf U forme d'oifeau y eft actuellement ; mais que l'œuf eft un oifeau imparfait, & que l'œuf n'eft pas corrompu quand la poule couve les ceufs, mais qu'il eft achevé en perfection; de même dans les autres femences. S'il m'éroit permis de dire ce que j e penfe fur des fentimens (i contraires de ces hommes tres-celebres, je dirois qu'il faut confidercr la forme dans l'acte premier ou dans le poftérieur. Le premier conftituë la forme , car l'acte eft la forme qui n'eft pas commencée ou impart i r é , puifque les fubûances ne reçoivent IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


<>4-

Maniere

de

produire

pas le plus ou le moins , félon la doctrine de la Phyfique : Mais l'aite poftcrieur exerce les actions & fonctions de la forme. Un petit chien n'engendre pas encore, néanmoins il eft actuellement chien; mais quand il aura un âge plus parfait, il produira la femence: ainfi il faut dire que la forme eft dans l'acte premier, & non pas dans le pofteiieur. Mais enfin la femence étant parfaite , l'acte pofterirur eft aj ûté , & pourtant la fo me n'eft pas imparfaite, mais la femence ou le compolé. Quant à ce qu'on objecte, que lorfque le chien eft engendié de la femence, il fe fait une generation ; car le chien n'étoit pas aupara\ant , & la femence cede d'être femence , quoi qu'elle le fût auparavanr ; Il faut ainfi répondre ; que la fubftance du chien n'eft pas engendiée, mais l'accident , ou l'acte pofteiieur de la fubftance du chien : ce qui n'eft pas nne vraie generation ; car cet acte po« fterieur eft une pioprieté & un accident, qui n'étoit pas dans La femence avant que le chien fur : mais on ne peut pas due qu'il eft fubftance , à caufe qu'il avient à la fubftance , & qu'il ne peur fubfifter par lui - même. Ainfi quand le chien IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Id Pierre

6$

Phllofophique.

chien c r o î t , la forme ou la matière du chien ne croît p a s , mais le chien tout entier. Cette quem'on eil de grande importance , même dans l'affaire de nôtre Sel aurifique, comme nous le dirons maintenant : car encore qu'elle foit du nombre des générations équivoques, il e n faut toutefois juger comme des univoques. Tous font d'accord , que l'ame raifbnnable de l'homme n'étoit pas actuellement dans la femence : mais qu'elle cil crée de D i e u , Se donnée au fruit, fie qu'elle eft immortelle j ce qui eft tresvrai & hors de doute : C'eft poutquoi Scaliger établit trois ordres de générations j une univoque , de laquelle les parens font les caufes efficientes , & produifent leurs femblables : L'autre équivoque , l'Auteur de laquelle eft le Ciel & les Aftres, qui ne produifent pas leurs femblables , ni l'ame raifonnable de l'homme dont Dieu feul eft le C i e a teur : 6c lors qu'elle eft mifedans le corps, elle demeure feule ; Se les autres ames qui étoient dans la femence , fçavoir la v e getable Se la fenfîtive, periflent, félon le fentiment des Théologiens. De là vient F IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


66

Manière

de

produire

qu'on peut définir la perfection , quelle eft la promotion qui donne l'acte pofterieur à ce qui étoit déjà dans la nature des choies & dans l'acte premier, comme quand de la femence du chien, il fe fait un chien. Mais toute perfection eft prife fim. plement ou comparativement : ainfi la femence prife fimplement eft parfaite ; & comparée elle eft imparfaite. De plus, la perfection, ou elle eft comparée d'une fubftance à une a u t r e , ou des fubftances aux accidens , ou des accidens aux accidens : comme dans les corps fimples la fubftance du feu eft plus parfaite que celle de l'air , parce que le feu a plus d'action : De même l'air eft plus parfait que l'eau , & l'eau que la terre. Dans les corps mixtes , l'homme eft plus parfait que la brute , la brute que la pla'.te , la plante que les corps inanimez : mais suffi toutes les fubftanccs font plus patfaites que les accidens , &C les accidens font plus parfaits les uns que les aut es. La chaleur eft plus parfaite que le froid , le ftoid que l'humide , l'humide que le fec. La perfection a deux fins -, l'une d'acquérir une parfaite faculté d'agir IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la PUrrt

PhllofophiifHe.

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qu'elle n'avoir, pas auparavant, comme l'animal produit la femence quand il peut : l'autre, de poffeder une parfaite faculté de recevoir ; comme un homme dans l'âge parfait eft plus fort pour fupporter le travail qu'un enfant. Mais cette puiffance paflive convient plus proprement aux corps inanimez ; car ceuxci ont plûiôt la faculté d'agir que celle de recevoir , Se ceux-là ont la fonction de recevoir plutôt que d'agir. La perfection a auffi fes degrez ; c a r l'homme dans un âge parfait engendre, ce que ne fait pas un enfant, ni un décrépite : toutefois nous n'attribuons pas ces degrez de perfection à la f o r m e ; c a r l'ame d'un enfant d'elle-même n'agit ni plus ni moins que celle d'un homme ; mais par l'acte poiterieur , qui eft u n e propriété Se accident, il agit ou plus forcement ou plus lentement. Il faut bien prendre garde à tout ceci. Mais la femence déjà produire de la nature , d e ploie fa manière de perfection par la concoction , laquelle félon Ariftùte efl une perfection que la chaleur naturelle tire des choies paffives oppofées ; Se les qualitez paffives font la matière affujetie à chaque chofe, comme la femence. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


6S

Manière

de

produire

Il y a trois efpeces de cette concoction : Pepanfis , qui eft une cuite que 'la chaleur naturelle fait de l'humeur interminée qui eft dans la femence humide : Ep/e/îs *ou Elixation, qui eft une cuite que la chaleur humide fait de l'humeur interminée qui eft dans la femence humide : Optefis ou Affation , qui eft la cuite que la chaleur fethe fait de la même humeur non terminée. Toutes ces cuites fe font tant par la Nature que par l'Art ; mais la Pepanfis le fait plus pat la Nature, 5c les aurres par l'Art ; &c parlant proprement, elles ne font ainfi app e l l e s que par métaphore. Celui qui en déniera davantage , pourra confulter Ariftote , dans le quatrième Livre des Météores. Mais cette façon d ' a g i r , de perfectionner & de cuire les femences des plantes &c des animaux, n'eft connue que de la Nature feule ; parce que l'inftrumenc de la Nature ou de l'ame, c'efl la chaleur naturelle, qui dans fa proportion eft conforme a l'élément des étoiles , ce que l'Art ne peut imiter. Il n'en eft pas a

c

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U Tltrrt

Thllofoplntjue.

69

de même dans les corps inanimez qui n'ont point d'autre état que celui de la mixtion , comme dans la íemence de n ô tre Sel aurifique Se dans les métaux à perfectionner , félon que nous avons fait voir dans nôtre Apologie, & que nous montrerons encore plus clairement c i aprés, avec l'aide de Dieu. Cela étant ainfi expliqué dans les œuvres que la feule Nature fait d'ellemême fans le fecours de l ' A r t , il faut déformais rechercher fi tout cela a lieu dans la production tant de nôtre Sel aurifique que de l ' O r , laquelle ne fe fait pas de la feule Nature , mais avec le fecours & le fervice que l'Art lui rend ; de plus , en quoi l'Art imite la Nature, & en quoi non. En ces chofes l'Art fuit les traces de la Nature. Comme la N a ture ne fait rien fans matière ou fujet, de mêmeaufîi l'Art : car dans toutes les oeuvres de la Nature & de l ' A r t , on cherche premièrement la matière j mais ou cette matière eft éloignée ou prochaine, qui eft la femence ou tient lieu de i c mence : mais il faut réduire ce qui eft éloigné ou prochain ; ce qui eft autant que fi je difois que la femence doit être premièrement engendrée félon l'ordre IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Manière

de

produire

de la Nature : De même l'Art ne cherche pas la matière éloignée, mais la prochaine qui eft la femence tant du Sel aurifique ou de la Pierre Philofophique, que de l'Or en fa perfection. La femence ne fufht pas , mais il faut une caufe efficiente qui imprime la forme dans la matière , c'eft à dire, qui produife la femence dans laquelle eft la forme , o u qui lui donne la perfection. Ainfi après avoir cherché la femence du Sel aurifique , l'Art cherche la propre caufe efficiente naturelle qui lui donne la perfection : la fin de la Nature c'eft la foime o u la perfection de la femence produite , & c'eft auffi la fin de l'Art. La manière de la Narure pour perfectionner la femence , c'eft Pepanfis, qui eft l'nftion qui conduit à maturité : Ppfefis, eft l'action qui fait hoiiillir; Optefis, l'action qui rôtir : mais la manière de l'Art eft une efpece d'Bpftfs de cuite humide , te à'Opiefis de cuite feche. Mais en ces choies l'Art ne peut imiter la Nature : car la Nature qui produira l'Or , produit dans les mines la matière prochaine, qui eft la femence de l'Or ; Se cette femence, félon Arifote, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Phihfophique*

71

eft une vapeur mêlée avec une terre fubtile. Cette vapeur , ou fi c'eft quelque autre choie ( car on ne convient pas de la matière) n'eft ni ne peut être ou le fujet ou la femence pour en produire de l'Or ; mais il y a une autre femence t i rée du fein de la Nature : La Nature engendre la femence, s e enfuite elle lui donne la perfection ; mais l'Art ne peut ni l'engendrer , ni lui donner la perfection , mais aider feulement à la perfectionner : car la Nature eft la caufe prin* cipale efficiente , & l'Art en eft l'aide. La caufe efficiente de la Nature pour donner la perfection aux métaux , félon Ari/hte c'eft le froid & le fec ; la caufe efficiente de l ' A r t , c'eft la chaleur. J a mais la Nature feule n'a produit ni p& produire le Sel aurifique, parce qu'elle ne fe fert pas d'une chaleur ignée ; mais l'Art aide la N a t u r e , afin que la caufe efficiente natutelle produife le Sel aurifique. La Nature demeure long - temS pour produire l'Or dans les mines ; mais cette même N a t u r e , ou ce qui prend fon origine d'une chofe naturelle, fçavoir le Sel aurifique fu (ible, donne en un moment par la projection, la perfection aux autres métaux & à l'argentt

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•jx

Afaniere

de

produire

v i f , qui font la femence de l'Or , avec l'aide du feu qui eft auffi naturel mais le fecours de l'Art a été neceffaire pour faire ce Sel aurifique. Donc les devoirs de l'Art font de chercher la femence propre tant à nôtre Sel aurifique ou Pierre Philofophique , qu'à perfectionner l'Or. Mais la libéralité de la Nature nous a donné les deux & nous les avons en main : car l'Or & fon argent vif, comme je d i r a i , font la femence du Sel aurifique ; & l'argent-vif & les autres métaux font la femence de l'Or. M a i s la Nature a Iaiífé imparfaites ces femences du Sel aurifique &c de l'Or, & elle n'a pas pafîe plus avant ; mais l'Art aide la même Nature pour Tes rendre iarfaites. La Nature nous a donné avec a même liberaliré & comme une prodigue , la caufe efficiente , de même qu'elle a donné les femences ; car la caufe efficiente c'eft le feu & la chaleur extérieure , mais avec une certaine proportion & des degrez déterminez de l a chaleur qu'il faut pour le progrès de l ' œ u v r e : parce que dans tous les cotps tres-menus qui acquièrent leur perfection par la feule mixtion , le feu eft la caufe efficiente genérale , & ce feu eft naturel ; ;

Î

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la Fierre

Vhilofophiqut.

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naturel j & on ne Je doit pas chercher plus l o i n , puis que nous l'avons en main, comme les femences. Nous n'avons donc point de fujrt de nous plaindre de la libéralité de la Nature , qui nous a apporté la femence & caule efficiente ¡ mais de la foibletîe de nôtre imagination , fi nous ne fçavons pas achever la lemence. Toutefois , comme la perfection ou acte pofterieur , qui ell de la feule Nature , dans la lemence déjà produite a des fins difEîrentes ; de même auffi il y a divetfes fins dans la femence de nôere Sel aur fique , ou dans la femence de l'Or qui doit l e perfectionner : car la fin de la femence qu'il faut peifectionner en Sel amifique, confiite à lui donner la ficulté d'agir. L'Or qui eft une partie de la même femence, eft imparfait . & il n'agit pas fur l'argent-vif ou les m é t a u x , n i ne les perfectionne p a s , jufqu a ce qu'il ait la perfection du Sel aurifique. Mais la fin de l'argent vif & des autres métaux qui doivent recevoir la perfection de l'Or, eft qu'ils aient la puiftance paffivc : car fans le Sel autifique qui donne a perfection d e l ' O r , ils feroient corrompus par le feu ; de une partie s'en noir en fuG

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74

Manière

de

produire

niée , 8c l'autre en ordure 8c en boue'. Les manières générales de donner la perfection à ces femences , font V Epfe/is 8c l'Optefis , ainfi appcllées non pas proprement, mais par métaphore ; car l'humide in terminé de ces femences dans la cuite vient à manquer, en partie par la chaleur humide , &c en partie par la chaleur feche ; 8c elles acquièrent avec l'aide de l'Arc l'acte pofterieuc : mais il y a beaucoup plus d'arc pour achever la femence du Sel aurifïque , qu'à donner aux métaux &c à l'argent-vif la perfection de l'Or ; car par la feule projection de ce Sel & le feu apiffinr, ils reçoivent auûltôt la perfection d'un Or très-pur. Car l'argent-vif des métaux fe purge , &c les impuretez fe fepacent ; 8c l'humide interminé de l'argent-vif vulgaire fe cuir, &c fe fixant fe change en Or : Mais la femence de nôtre Sel aurifïque a befoin d'un plus long travail &c de plus de tems pour être parfait. Par la grâce de Dieu j e dirai plus au long la manière de la faire, lorfque j'en montrerai la pratique entière ; mais à prefènr il faut encore difputer pourquoi l'Or cil la femence de nôtre Sel aurifïque , & qu'il ne i'eft qu'en partie ; 8c IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Ia

Pierre

Tkihfophiqtie.

7c

pourquoi il faur mêler de l'argent vif. Il eft necelfaire que l'Or (bit la principale partie de la femence , puifque nous avons prouvé que la féconde fin de la Chryfopée eft de changer l'Or en Sel ; ce qui eft clair par l'autorité de tous ceux qui font plus véritablement & ferieufemrnt vêtiez dans cet A r t , & la raifon le confirme. Que le fèul Or ne foitpas la matière de notre femence, la preuve en eft, que l'Or feul ne peut par aucun Arc être corrompu ni devenir plus parfait ; & parce que toute génération commence par l'humide, &. finit par le f e c , comme nous voïons que toutes les femences des animaux font premièrement humides, & par aptes feches ; ce que l'expérience fait voir dans les fruits. .Mais parce que l'Or eft actuellement fec, & qu'il ne peut acquérir une plus grande perfection dans la narurede l'Or, nos devanciers ont tres-bien jugé qu'il faloit premièrement dilToudre l'Or en humide, afin qu'il puifle fouffrir que l'Argent lui donne une plus grande perfection. Car quoi que la matière de i'Oc foit fîmplement parfaite, toutefois elle eft imparfaite, comparée à "fa mari-erc changée en humide ; puifque par cette G

ij

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•76

Manière

de

produire

dilïblution la fubtilité &c ténuité de lafubfiance fe dilate, 8c Ces qualitez agentes ont plus de vigueur. C'eft pourquoi l'Or dans fa nature n'eft pas encore une partie de nôtre femence aurifique, mais feulement après qu'il eft changé en une fubftance humide ; & encore cette fubftance d'Or diiïoute, n'eft pas toute la matière de la femence, mais une partie feulement; foit parce qu'il ne peut être chargé en hum i d e , ni étant changé , il ne peut recevoir plus de perfection , fans le mélange d'un autre humide ; de même que le grain de froment femé en terre ne peut produire un germe humide , ni fe perfectionner ,nife multiplier fans le mélange d'un humide qui L'environne. Donc l'humide qui difîout en humide la fubftance de l ' O r , eft une partie fubftantielle de nôtre femence aurifique ; Se les deux e n f mble font la femence qui n'a plus befoin que de cuite pour avoir la perfection. Mais comme les Scavans de cet Art conviennent unanimement , que la fubftance de l'or diilouie en l'humide , eft une partie de la femence ; de même ils font fort diffitens pour l'autre partie de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Thilofophiefue.

77

I* femence , fçavoir qu'eft-ce qui a la faculté de difioudre l'Or. Quelques uns ont enfeigné que c'étoit des eaux diftillées des minéraux ; les autres , que c'étoit des eaux tirées des animaux ; d'autres , que c'étoit des eaux tirées des v e gcubles ; d'autres , que c'étoit des eaux de toutes ces eaux mêlées. Et il femble à chaque moment queplufieurs Ecries de Raymond Lutle ne diient autre chtofe , fi toutefois Lutle en eft l'Auteur,ou plû— toft qu'on luy attribue. Mais je ne puis condefeendre a ceux qui font de ce fentiment : car l'humide diffotvant de l'Or, ne doit ni être corrompu ni changé de la nature de l'argent vif fluide, ni l i n e mouille pas , ni il ne s'attache pas à un autre corps , ni ne fe mêle , ni ne s'unit, ni enfin ne fe fixe par une vraie union ou fixion , qu'avec l'Or ; mais avec l'Or il prend la perfection du Sel aurifïque. Or ces eaux fortes diftillées fe font dépouillées de la nature de l'argent vif fluide ; elles mouillent ce qu'elles touchent , de même que l'eau 8c l'huile ; elles ne s'attachent & ne fe mêlent paî par une vraie mixtion , ni ne fe fixent pas avec l'Or , ni ne prennenr pas avec l'Or la perfection du Sel aurifique : au IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


78

Manière

de

produire

contraire dans la preuve on les fèpare, on les brille , Se elles s'en vont en fumée. Ceux-là font donc d'un Sentiment plus jufle , cjui enieignent que l'argent vif fluide fait l'autre parrie de la femence Philosophique, parce qu'il dillau: effectivement l'or en argent vif: il s'unit avec lui -, & les deux enfemble reçoivenr la perfection du Sel aurifîque , à caufe qu'ils font d'une même nature , puifque l'or fondu femble être un argent vif fluide, Si c e l u i - c i retiré du feu refiemble à un or fondu. Toutefois ceux qui croient que l'argent vif foit l'autre partie de la femence , &z qu'il ait la vertu de fe dilîoudre 5e s'unir avec lui , ne conviennent pas quel eft cet argent vif ; fi c'eft le vulgaire, ou celui qu'on a tiré des métaux fél o n l'Art , & duquel principalement, du plomb , ou de l'ctain , ou du bifmuth ( qui eft l'étain de glace ) ou de l'antimoine , ou de quelque autre. Car ceux qui nient que l'argent vif vulgaire foie une partie de nôtre femence, difent qu'il a une qualité trop froide , à raifon de laquelle il n'a pas la vertu de diifoudre l'or ; & que fon humidité eft trop fluide, volatile 5e Spirituelle, à caufe de laquelle IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

ThUofophlqHe.

y$

il ne peut être fixé avec l'or : mais que l'argent vif tiré des autres métaux , a de fa nature une plus grande digeftion Mais ceux qui afîûrenr qu'entre toutes les liqueurs il n'y en a point de plus efhcace pour diffoudre l'or que l'argent vif, allèguent pour raifon, qu'il faut que l'or foit diffout par \'£pfefis ou elixa» tion , de même que la chair eft bouillie avec l'eau ; & que l'argent vif eft comparé à l'eau , parce qu'il a beaucoup de cette humeur , qui eft la caufe efficiente de la diffolution ; & pour cette raifon les minéraux fecs ne fe doivent pas altérer par fublimation, C'eft le fentiment de Bernard Trevlfan dans fa Let. tre

à Thomat

de Bologne

Médecin

du

Roy Charles VIII. &z les autres aufïï ne manquent pas d'autorité des Philofophes très fçavans : mais il n'en: pas à propos de s'entretenir plus long temps à examinrr des opinions fi contraires. Toutes ces chofes font de même genre & efpeces , & ne font différentes qu'en accidens. M a i s pour prouver certainement quelle liqueur eft plus efficace pour diffoudre l'or il faut examiner les caufes qui rendent l'or fixe & épais j car les contraires G iiij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


50

Jiíaniere

de

-pratiquer

feront caufe de la diffolution. Or félon la dcétrine d'Ariftotc , la caufe de l'épaillènr 51 fixion de i'or, eft en partie une lecherefle terreflre qui ell dans l'humidité de l ' o r , & qui le rtflerrej en partie le froid Si le fec étranger qui épaiflllftnr parmi les pierres . & pouflènt dedans les vapeurs , qui font la matière prochaine des métaux : donc l'humide intérieur, l'humide & le chaud extérieur font les cauies efficientes de la diffolution de l'or en une fubflaiïce humide : mais il faut que cet humide extérieur foie de même nature avec l'humi.ie de l'or , comme l'eft l'humide de l'argent vif, afin que les deux humides étant en plus grande quantité, pnifTent difloudre le fec de l'or. Mais d'autant moins froid fera l'humide de l'argent vif, d'autant plus promptement diiloudera-r.il l'or. C'eft pourquoi je ne condamnerai pas le feniiment de ceux qui tirent duplomb, de l'étain , du bifmuth , ou de l'antimoine l'argent v i f , qui eft moins fioid que l'argent vif vulgaue, mieux digeté Si plus terminé : & j'apprens que plufieurs s'en font fervis pour la diffolution de l'Or; Se que du mélange des deux , comme de la vraie femence, ils ont léiiiïï dans l'œuvre. IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Yhilofophicjue.

Et

Mais je ne dois pas erre condamné aiifli, fi je dis que l'argent vif vulgaire eft l'autre partie de la femence , pourvu qu'on y mêle auparavant, 6Y qu'on miiife avec lui une petite portion d'Or ; & alors nous l'appelions par métaphore argens vif animé -, non pas qu'il ait u n e a m e , car il eft inanimé ; mais parce que comme l'ame rend chaud l'anima! tandis qu'elle eft dans le corps : ne même l ' O ï ch.>lîë le froid de l'argent vif Se le temp o e, tandis qu'il fera vraiment uni avec lui ; parce que la moindre portion de la Pierre Philoiophique ou du Sel auriffque , qui n'rft autre que l'Or, beaucoup plus cuit que l'Or naturel , tempère Se challe 'a trop grande humidité d'une infinité de parties de l'argent vif. y

Il faut le tenir à cet argent vif animé, qu'a celui qui eft tiré des métaux , parce qu'on ne le tire qu'avec une grande induftrie de l'Art , un long travail, & beaucoup de dépenle : mais nous avons une grande quantité d'argent vif vulgaire-, Si il peut être facilement purgé, mêlé Si uni avec l ' O r , comme je le dirai b i e n t ô t . Donc pour mettre fin à cecte quefiion , l'argent vif tiré du plomb, ou de l'étain . ou de l'an. plutôt

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Si Manière de pratiquer timoine , ou le vulgaire préparé & animé ( c'eft ainfi que je me fervirai des termes de l ' A r t , pour tout expliquer plus intelligiblement ) eft l'autre partie delà femence de nôtre Sel aurifïque ; & les deux mêlez en font la vraie femence , mais impai faite. Il refte à expliquer clairement & brièvement la metode ou la pratique de perfectionner les deux femences imparfaites , félon que cet Art Je demande , & que le titre de cette Lettre le montre. Mais il faut préparer feparément l'une &r l'autre de ces femences, puis les mêler devant que de les expofer à la chaleur externe , qui eft la caufe qui donne l a perfection. Cette préparation eft une difpofïtion 6V habilité à recevoir les degrez de perfection , ou la deftruction des deux formes pfin de feparer les parties hétérogènes , & purger les deux femences , tout ainfi que les fçsvans Laboureurs purgent & choïfïflenr les femences, devant q i ' e d e les jetter ente.re. Mais nos devanciers fçavans en cet A r t , ont appelle ces femences du nom comme j ' a y dit dans barbare de Rebi* l'Apologie ; ils ont appelle l'Or femence mafeuline, comme étant plus chaud & IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Titrre

Thilofophiefue.

8j

plus fec , & l'argent vif la femence féminine , comme étant plus froide & humide ; l'Or du nom de fouffre, & l'argent vif Je fon propre nom , de rembraftement defquels la Pierre Philofophique ou nôtte Sel aurifique reçoit fa perfection. J e traiterai en premier lieu de la préparation & animation de la femence féminine ; & je ne craindrai pas dans cette muiere fi ferieufe, de m'értrter un peu de l'ufage de la langue L a t i n e , afin que toutes choies foient entendues avec plus de facilité Se de netteté. La

Pratique

d'opérer.

P

Urgez l'argent vif vulgaire , en le b oiant dans un mortier avec du fel Se du vinaigre diftilié , jufqu'a ce qu'il foit divifé en tres - petites parries : après lavez-le,retirez la purgaiiou & lavement, jufqu'à ce qu'il foir de couleur bleue ou celefte, qui eft le ligne d'une parfaite purgarion. Voici la maniere d'animer l'argent vif. Faites un amalgame d'un Oc tres pur , coupé en des fragmens tresfùbtils , Se de l'argent vif purgé , comme les Doreurs ont coûsume de faire , fça,voir d'une once d'Or Se de douze d'arIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


84

Manière

de

pratiquer

gent vif. Pilez long-tems cer amalgame dans un moitier , aianc verfé défais une petite quantité de vinaigre diflillé ; lavez & réitérez jufqu'à ce. que l'amalgame ait une couleur bleue ou celefte. Après envelopez l'anvilg me dans un linge g- offïer & épais , & l'exprimez afin qu'elle paffe tour. S'il tefte quelque chofe qui n e foir pas paffé , ajourez, y (îx fois autant d'argent vif purgé : Pilez de nouveau , lavez &C exprimez, 8c réitérez îufq u ' à ce q-«'il ait tout paffé par le linge; & cela fe fait, afin que l'Or foit partagé en des parties tres-menncs. Cependant il n'eft pas encore d i v é en des parties affez petites pour palier tout par le cuir de chcvrotin comme fait l'ai sent vif. parce que 1<"S trous font plus étroits : & toutefois il eft neceffâire qu'enfin tout l'amalgame, par l'expreffion, paffe au n a v e t s du cuir , & que l'Or foit vraiment mêlé 8c uni avec l'argent vif. Quand donc tout l'amalgame, compofé de douze onces ou plus d'argent v i f , & d'une once d'Or, aura paffe par le cuir, enf-rmez le dans un vaiftèau de verre qui ait la figure d'un œuf. & dont l'amalgamé n'occupe que la troifiéme partie , les autres enfui te avec une chaleur ianguiiLinte s

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la Titrre

ThitoCophique.

Sj

foible 8c égale ; cuifez-le, 8c le diflolvez dans une fournaife propre à cela durant quarante jours, dans lequel tems vous trouverez une noirceur qui paroiira par deftùs la fuperficie ; ce qui eft un ligne de la parfaire diifolution de l'Or en argent vif. Ouvrez le vailléau, 8c exprimez l'amalgame envelopé dans un cuir : & s'il parte tout, cela eft bien ; mais s'il ne pafie pas tour , pefez ce qui n'a pas pafle: &c s'il pefe une once , ajoutez neuf o n ces de nouveau argent vif préparé. Broïez, lavez,ôc enfermez encore dans un vailleau de verre que vous fermerez avec du verre ; cuifez comme auparavant, julqu'à ce que vous voiez la noirceur au deflus de la fuperficie ; ce qui arrivera en beaucoup moins de tems: Ouvrez le petit vaiHTrau , ôc faites palier par le cuir l'ama'game , & répétez li fouvent cette opération jufqu'à ce que tout l'amalgam e exprimé palle par les trous du c u i t ; ainfi l'Or fera réduit en des parties trespetites : néanmoins les deux ne feront pas eucore vetitablement mêlez & unis: ma c il faut fouvent broïer l'ama'game cou , le laver , Si pafler par le cuir , afin qu'il s'élève tout i n vapeur avec facilité : diftillcz-le dans une cornue de verre bien IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


8$ Manière de pratiquer lutéc jufqu'à la moitié ; premièrement k chaleur l e n t e , après à chaleur augmentée . & enfin à chaleur très - violente 5e ardente , afin que l'Or s'en aille en cf. prit avec L'argent v i f , & qu'il tombe dans le récipient en argent vif coulant; car alors les deux, fçavoir l'Or &c l'argent v i f , auront une très-grande reffemblance en matière & en forme : & quand l'Or fera rart fie en des parties trespetites comme l'atgent vif , il eft iucellaire que l'un ne puilTè ctte fepare de l'autre, &c que par la force du feu agiflài.t les deux enfemble foient élevez en vapeur. Que s'il refto't quelque choie au fond du vaiffèau, il faudroit réitérer la même opération que de il us , ajoutant de nouveau argent vif tant de fois jufqu'à ce que tout fou diflillé j ii ce n'eft peut-cire que quelques ordures foient demeurées au fond qui fout inutiles , & il les faut jerter l à & les laifier. Ceci eft la vraie femence féminine & animée qui eft le d i t folvant de l'Or : Et l'autre partie de la femence de nôtre Sel auiifique, c'eft l'argent vif que nous avons appelle Sien dans nôtre Apologie , parcé-que l'Or par l'argent vif vulgaire a été véritablement changé en argent vif. C e t argent vif de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


¡A V'ùrri Vh'ûofophlqut.

87

l'Or eft 1 nuüe &c la vraie teinture c a chee c'eft lui que les Anciens 'ont a p pelle A z o t , fçavoir l'argent vif extrait du corps de l'Or ; mais il eft extrait de la même façon que la chair en boüillifiànt eft dilloute & c h m g é e e n bouillon: Enfin il eft celui en fav.ur duquel nous avons dit que l'argent vif vulgaire le conjoint plus librement avec la chaux d'Or , que l'eau ne fe mêle avec l'eau-. Ce même argent vif animé s'augmente à l'infini , fi on le mêle encore avec de l'Or & de l'argent vif nouveau de la m ê me maniere ; de même ou l'appelle e n core menftfuë ou vinaigre t r e s - a i g r e , parce qu'il faic que l'Or devient pur efprir. Mais la femence mafculine, ou l'autre partie de la femence de nôtre Sel aurifique , eft l'Or redtiit en une chaux tresmenuc,& on l'apprefte en cette maniere. Faites un amalgame d'une once d'Or Se de douze d'argent vif preparé comme il a eftédit, & avec la même exactitude; faites-le pafter par un linge épais , jufqu'à ce qu'il foit tout pafté , exprimez par le cuir : & ce qui n'a pas paile c'eft l'Or avec l'argent vif, dont la figure eft une petite boule ; car rien de l'Or ne paiïera par les trous du c u i r , mais il fera tout IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


88

Manière

de

pratiquer

dans la boule : mettez cette boule dans un vaiffëau de verre , diftillez a feu lent l'argent vif jufqu'à ce qu'il foie entièrement diftille. Rompez le vaiffëau ; broicz tres-fubtilemenr 1 Or demeuré au fond avec l'argent vifdiftiMé: diftillez de nouv e a u ; broiez & reiteiez les diftillations jufqu'à ce que l'Or foit réduit en des parries tres-menuës j btoiez • les encore, & •faites-les palier par un crible tiflii de foie avec des trous très, étroits ; & ce qui n'aura pas parte, vous le broierez de nouveau & le criblerez, & réitérez juiqu'à ce que le tout foit réduit à une poudie tref-menuc , que vous mettrez dans un vaiffëau de verre bien luté ; &C avec un feu modéré , vous le calcinerez durant trois jours : tirez-le du vai(l'eau ; 6c fi Vous voiez que cette poudre foit fubtile comme fl.ur defarine, il eft bien;mais s'il n'eft pas ainfi,réitérez l'opération jufqu'à ce que vous trouviez le figue : après jettez fur cette poudre de l'eau de-vie qui brûle t o u t , diftillez à feu lent , jettez de nouveau l e a u diftillée,& diftillez encore; ce que vous répéterez fept fois , Se vous aurez la véritable chaux d'O pour mêler avec cet argent vif animé. Cette calciuation & réduction en poudre très meIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


IA Pierre

Phiiofoph'njUe.

89

nue eft ncceflàire , afin qu'elle boive plus facilement l'argent vif, & encore afin que par la même cuite elle foit plus promtement réduire en poudre impalpab l e : car comme la fin lie nôtre Art efldj changer l'Or en nature de Sel , il faut route nôtre induftrie pour le raréfier 5c atténuer: Car toutes chofes, dit Gebc-; vriiicmenr calcinées approchent de la nature du Sel ; Si d'autant plus qu'il fera fubtil devant la conjonction avec la fe~ mence féminine, d'autant plus facilement & promtement fe dilloudra t-il en argent vif , Se plus aifément &c promtement fera t-il réduit en poudre. Il faut premièrement mêler mathématiquement &c par leurs parties contigues les femences prepaté-s ; enfuite après la préparation achevée , les unir naturellement , Se par leurs parties continuées d'une véritable union. Car c'eft la loi Se l'ordre de toures les chofes qui enfin font véritablement mêlées, que leurs parties fe touchent, les premières firmes demeurant entières dans la mixtion, &c après qu'elles foient altérées , Se enfin qu'elles foient unies. Cette conjonction premiete & mathématique le f.it ainfi. Jettez la chaux d'Or dans un vaifleau de terre dont H IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


$o

Manière

de

pratiqutr

les Orfèvres le fervent pour fondre l'Or; couvrez-le d'un autre périt vaiffëau, afin que les charbons ne tombent pas dedans, ou quelque autre chofe ; & l'enfevelilTèz de charbons allumez , jufqu'à ce que le vaiffëau foit tout ardent , mais que la chaux d'or ne fe fonde pas. Jetiez dans un autre vaiffëau déterre huit onces d'argent vif animé , & que le vaiffëau foit environné de charbons ; faites cuire jufqu'à ce que l'argent vif commence à s'exhaler, Se auffi-toft jetiez la chaux d'Or ardente dans l'aigent vif animé ; agitez Se remuez avec un bâton jufqu'à ce que par l'attouchement vous connoifllez qu'ils font amalgamez & mêlez par leurs plus petites parties: après jettez cet amalgame dans une écuelle de bois pleine d'eau , broiez l'amalgame Se le lavez Si le deffechez , afin qu'il n'y refte point d'humidité ; enveloppez - le dans le cuir & l'exprimez : la petite boule qui refte, eft la femence de nôrre Sel aurifïque futur mêlé de la mafeuliue & féminine dans une jufte proportion , de laquelle quelques uns ont douté, Si les fentimens font differens ; mais jamais on ne manque quand on a la Nature pour guide : Car la chaux d'Or retient autant IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Pkllofaphitjue.

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de femence animée qu'il en f a u t , & ce qui eft fuperfiu paffe par les trous du cuir. Cette boule pefera quatre onces, plus ou moins ; il y a donc une once de chaux d'Or , trois ou environ d'argent vif animé : fi néanmoins il s'en mêloit plus de trois onces d'argent vif animé, juiqu'à cinq , il n'y auroit point de danger , car la femence fe difloudioit plus vîte , mais elle s'épaifiïroit 8c coaguleroit plus lentement.Devant que d'ex» pofet à la caufe efficiente ces femences préparées & mêlées dans la jufte proportion de nature, il faut les renfermer dans leur propre lieu , car le lieu eft ne* ceffaire pour aider la perfection : Les femences des animaux ne font perfectionnées que dans la matrice, les œufs dans leurs coques , les fruits engendrez dans la terre ; hors de leur lieu Us font corrompus. Le lieu de nôtre femence , c'eft un ceuf de verre , ou un petit vaiffëau avec la figure d'eeuf : il faut mettre dedans la boule , avec cette proportion qu'elle n'occupe que la troifiéme partis du vaiffëau, Se que les deux autres ioieut vuides, afin qu'elle contienne les vapeurs de l'argent v i f qui monteront , & que le petit vaifleau ne fc caiie pas. Mais H ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


JI

Manière

de

pratiquer

il faut fermer avec du verre l'orifice du vaiilèau, de même que les fruits des animaux font dans la matrice . le blanc & le jaune de l'œuf dans la coque , afin que rien ne tranfpire ; car dans la femence de l'argent vif animé , il y a une vapeur & un efprit fi fubtil , que s'il venoir à rranfpirer, on ne le verroit p?s ; &c qu'il eft avec la chaleur extérieure caufe delà perfection : mais s'il s'envoloit, c'eft fait de I'Œ ivre ; de même que le poulet perit s'ily a un trou dans lacoquedel'ceuf: & o n ne peut arrêrer fa fuite & évaporation avec un lut de fer , quoi qu'épais, bien ferré & folide, mai* avec le verre ftul qui eft ttes-épais , & qui n'a point de trous. Plusieurs ont cru que nôtre femence devoit recevoir la peifection de Sel aurifiaue , par la même voie & metode qu'on tire les fels de tous les corps mixtes , avec une chaleur de feu , éV un feu qui partage ces corps en plufieurs fubftanecs , comme nous avons dit du bois réduit en cendre , ou du Sel tiré par la lexive. C'eft pourquoi ils tirent d e plufieurs corps des eaux fortes , avec \ef~ quelles ils diffolvent l'Or en une liqueur qu'ils diftillent , & la verfent de nouveau IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Thilofophiejue.

y}

fur le diflout puis ils l'épaiflifiênt avec une chaleur lente ; & de ce qui refte , i l i croient que c'eft nôtre Sel aurifique. Il$ fe fervent auiïï d"une infinité d'antres corps, lelqncls font tous inutils 8c fophiftiques, & ont plus d'opinion que de v é rité. La Natureaïant produit la femence, ne la fepare plus en diveifes fubftances; mais elle la perfectionne : elle n'ofte rien de la femence, mais elle l'achevé toute entière ; ce qui eft plus évident dans l'œuf, qui eft la femence du poulet, & même le poulet imparfait. Ainfi pour imiter la Nature , auiîï-toft que nous fommes certains d e l à femence de nôtre Sel aurifique , qui eft c e , 8c quelle elle eft, il ne la faut pas divifer en plufieurs fubftances, mais la perfectionner par la feule cuire, & la changer toute en nature de Sel fufible. C'ert ici tout le but de l'Art, en produifant la caufe efficiente qui donne la perfection del'Or à l'argent v i f & aux métaux imparfaits , avec le fecours de la chaleur du feu. ;

Pour perfectionner nôtre Sel aurifique , il y a fix degrez ; la diffolution, la coagulation ou incraflation, la fixion première , la féconde fixion , la calcination &c l'inccration. J e dis qu'il y a plufieurs IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


<>4-

Maniere

de

pratiquer

degrez , car puifque j ' a i établi que la perfection de la femence déjà exiftanre con. fille à l'avancer jufqu'à l'acte pofterieur de la forme, cette perfection n'eft pas fi toft achevée; l'acte premier ou la forme étant la principale partie de la fubitance, ne reçoit point de degrez ; mais l'acte pofterieur reçoit des degrez tout ainii que les qualitez. Les fruits nez de l'arb r e , avant que d'arriver à maturité, reçoivent des degrez de perfection ; car au milieu du tems ils font plus parfaits qu'auparavant , & ainfî dans la fuite jufqu'à ce qu'ils foient arrivez à une entière maturité : Il en faut juger de même pour perfectionner nôtre Sel aurifique. Mais puifque la chaleur exter eure eft caille efficiente de la perfection , & qu'elle a fix degrez , les cinq premiers font leur progrés avec cinq degrez de chaleur ; & le dernier n'eft qu'une réitération des cinq degrez : mais durant ce procédé , il ne faut pas bouger la femence , ni en ôrer quoi que ce foit, comme on fait dans les ouvrages fophiftiques ; mais il la faut laiffer aux cinq degtez de chaleur.

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la Pierre

L E S

Philofophique.

D E G R E Z des O p é r a t i o n s . Difielutioti.

L

A diflolution qui eft le premier degré de perfection , eft une réduction de la chaux d'Or , qui eft une partie de la femence , en argent vif, qui fe fait par la chaleur du premier degré, &par la force de l'efprit & vapeur qui eft ,dans l'argent v i f , comme il fe fait dans les fcmences des animaux , dans les œufs oc dans les grains de fromenr. Car par ce degré de chaleur la boule d'amalgame qui eft un peu dure,devient molle & fe refbut: & la folution faite dans le vaifteau de v e r r e , on voit tout l'argent vif épais &c comme pourri. Le figne de la difîolution achevé , eft une noirceur au deffus de la fupeificic ; car la chaleur qui agit fur l'humide fait la noirceur. Cette diftolution s'achève prefque dans quarante jours: & cette même diflolution eft une efpcce. à'Epfe/is ou clixation ; car comme la chair bouillie, dans l'eau le refbut en bouillon par la chaleur qui eft dans une humidité aqucufe , de même l'Or eft difIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


9¿

Maniere

de

pratiquer

fou par la chaleur qui agit dans l'humide , lequel eft l'argent vif. Coagulation.

L

h coagulation ou incraffâtion eft l'épaiffilhVment, l'endurcide-ment & le deffechemenc de la iemence diffoure en argent v i f coulant , Se elle fe fau par la vertu du deuxième degré , comme de la caufe efficiente , & par la force du terrefire qui eft dans la chaux d'or , qui a la propriété de dellecher Se épaiffir : car comme auparavant l'argent vif humide furpaffoit en quantité le fec de la chaux d'or, il fut neceffaire que le fec cédât, Se qu'il fût diffbu dans une confidence groffiere Se pourrie d'argent vif ¡ mais la chaleur étant augmentée , la vapeur tresfubtile de l'argent vif fe difperfe en l'air ar les parties vuides du vaiffeau , SC humide s'épaiiïîr neceffairement., comme l'huile s'épaiffit par une longue chaleur qui fait fortir l'efprit fubtil : Mais le fec de la chaux d'Or buvant l'humide de l'argent vif, aide beaucoup à épaiffir. Pour les mêmes c a u f e s , a v e c l'humeur vifqueufe les Pierres font perfectionnées dans les corps des animaux par un

f

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lu Pierre

Philofophiqite.

97

fec terreftre qui eft dans l'humeur comme matière , & par la chaleur externe comme caufê efficiente : de-même auffi nous voïons que peu à peu la femence diftbute s'épaiflîr & fe groiTït, & qu'elle fe reflerre au-dedans enunepierrefo!ide;ce qui arrive ordinairement dans l'efpace de quarante jours , pendant Iefquels la femence confervera la couleur noire & deviendra plus noire. Cette cuite eft une efpece d'OptcJïs ou aflàtion, comme les fui vantes. fixion

première.

P

Uifque l'humide de nôtre femence n'eft pas encore arrête ni uni par cette cuite, mais volatil, il le faut arrêter 8c fixer par une chaleur du troifiéme degréainfi la fixion fuccede. Or la fixion , félon Geber, eft l'adaptation convenable, par laquelle une chofe qui s'enruïoit du feu eft faite capable de le fouffrir ; éV elle a pour intention, d i t - i l , que toute altération 8c teinture foit continuée dans le corps a l t é r é , & ne change pas. On la peut définir qu'elle eft une limitation ou arrêt furmontant l'humide interminé qui eft dans la femence , & cela par la I IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


o%

Manière

de

produire

orce de l a chaleur du troifîéme degré, Se par la fechereffc agiffanre du terreftre qui eft dans la femence. Certe fixion eft aufïï achevée dans quarante jours. En cette cuite on voit diverfes couleurs, qui enfin fe terminent toutes à une blancheur de neige , & cette blancheur eft le Vrai figne de fixion : Dans cette couleur, d i r - o n , l e c o r p s , l'efprit & l'ame s'umffetit vent blement & fe fixent; Se ce n'eft autre chofe qu'une égale proportion , union Si perfection fixe de tous les clemens de la femence. Cette femence parfaite eft appellée argentifique , parce que jertée dans l'atgent-vif elle l'arrête, Si lui donne la perfection d'un Argent ttes-veritable : Mais on l'appelle fixion première , parce qu'encore qu'étant prife Amplement Si absolument, elle foit parfaite -, néanmoins comparée à la fixion de nôtre Sel aurifique, elle eft interminée & imparfaite, & ne mente pas le nom de Sel ou de Pierre. Fixion

fofterieure

ott

féconde.

L

A première fixion achevée, fuit félon l'ordre la fixion pofterieure, qui eft une cuite parfaite Si abfoluë de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Tierre

Thllofephîque.

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l'humidité intermince qui refîde dans l'humeur de la femence, & faite par la force de la chaleur du quatrième degré. Par cttte chaleur la femence ne prend pas diverfescouleurs, mais premièrement la blancheur fe change en citrin . en jaune , Se peu à peu en rouge : car félon les différentes cuites de l'humeur, il refulte diverfes couleurs j mais après qu'elle a été coite, la blancheur paroît, qui par la force du feu eft changée en j a u n e , 8e de jaune en rouge; ce qui eft facile à remarquer lorfqu'on cuit la fandaraca 8c l'ocre : car le terreftre fubtil tres-pur qui eft cuit dans la femence Se qui n'eft pas b r û l é , eft actuellement blanc, mais rouge en puifiance ; Se il devient tel par une cuite plus forte, Se il teint de rouge tout fon propre humide. Cette femence blanche demeure fort long tems en une m a (Te folide, qui à la fin , par une longue c u i t e , fe détache peu à p e u , Se fe change en couleur rouge. Ce quatrième degré de cuite s'achève en deux cens quarante jours ; & il n'y a rien à craindre iour le degré de chaleur , parce qu'après a blancheur la femence eft fixe ;mais devant la parfaite blancheur il y auroir du danger à ne pas obfctver les degrez de I ij

f

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ICO

AÍAtiiere

de

produire

chaleur , parce que les deux femences n'étoienr pas encore fixées ¿V unies, Caícination.

Q

Uoique l'humeur de cette femence ioit furmontée par ces quatre degrez de chaleur, elle ne l'eft pourtant pas entièrement , ni tellement qu'elle ait-tout-àfait la nature de Sel : car la nature du Sel eft tres-feche & exemte de toute humeur , puifque le Sel eft une terre pure. C'tft audi la nature du Sel qu'il foit dilfou par un humide aqueux , à caufe qu'il s'eft épaiiTi par le chaud : Donc fi l'humeur n'eft pas entièrement vaincue, elle n'aura pas la nature du S e l , ni ne ic difloudra pas dans l'humide aqueux, ce qui toutefois eft neceffaire -, car nôtre Sel aurifique étant un fouverain médicament aux corps humains , peut fe diffoudre dans toutes liqueurs, puifqu'on le donne à ava'er aux malades. De plus, la poudre du quatrième degré cuite, a je ne fçai quoi d'impur & de terreftre mêlé, qui n'eft ni de la nature ni de la proportion du Sel qu'il faut tirer de la poudre rouge. Cette parfaite 8c abfoluë cuite de la poudre rouge, & fon exemption de IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Thilofophîtjue.

101

rerreftreïté , fe fait par la calcination avec la chaleur du cinquième & dernier degré : Car la calcination,.félon Ccber, eft la pulverifàcion d'une chofe feche par le feu , Se par la privation de l'humide qui confolide les parties : Il femble qu'on dirait mieux, par la cuite abfoluë de l'humeur interminér. J'ajoute que la caufe de la calcination elt afin que la poudre fe fixe mieux & plus parfaitement, & qu'elle fe diffolve en eau plus facilement : car l'expérience enfeigne que tout genre de calciné eft plus fixe &c d'une iolution plus facile , que ce qui n'eft pas calciné, parce qu'un corps réduit en parties tres-fubtiles & très - petites fe mêle plus facilement avec l'eau, Puifque donc cela a été fait par la chaleur extérieure , la diffolution en eau fera plus facile: par cette calcination la poudre s'enfle comme du levain , à caufe de la longue chaleur ignée par la force de laquelle elle a été réduite en parties très-menues ; & une cerraine terre impure demeure au fond du vaiffeau, qui eft feparée de la poudre rouge. Il faut jetter là cette impureté, car elle n'eft pas de la nature du Sel j mais on l'appelle terre vile , damnée & vituf

I iij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


roi

Manière

de

produire

perce , étant comme la lie inutile des autres fubftances efficaces ; & elle eft du genre de la r e n é , qui par une chaleur excellente Je change & fe fond en verre. Il faut faire cette calcination dans un vaifïèau de t e r r e , pendant huit jours, & vous aurez le tres-veritable Sel aurifîque, dont la couleur fera comme d'un i a n g b r û l é , & il fe di(Tondra en toutes l i queurs ; car toutes les chofes, comme nous avons d i t , qui approchent de la nature du Sel, l'accompagnent auflî en leurs proprieiez : Or il eft de la nature du Sel qu'il fe diifolve par une liqueur aqueufe. Ceration.

E

Ncore que les choies foient a i n l î , nôtre Sel toutefois n'a pas acquis toute fa perfection abfolué & achevée, qui confifte a être facilement & protntement fondu par le feu comme la cire , & qu'il foit d'une confi/lance tres-fubtile dans la fufion, comme l'eau ; autrement il n'aura pas la vertu de pénétrer & entrer dans les parties les plus épaiffes de l'argent-vif, ou des métaux j & étant jette fui eux , il ne leur donneront IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

phllofophiejtte.

icy

pas la perfection : mais nôtre Sel aurifique aianc été epaiffi & alteré par une fi Ion gue cuite, n'a pas cette promte propriété il lui faut pourtant rendre. Il ne do donc pas paroître étrange que nous aïon dit que nôtre Sel auiifique fe diiïbut e toutes liqueurs , & qu'il fe fond avei chaque chaleur ; ce qui femble être con. tre les regles à'Ariflote. Les chofes , diti l , qui s'épaiiïiffent par le chaud fèc , fc diffolvent par l'humide froid, comme le Sels -, Se celles qui fe cuifent par le froid fe dillolvent par le chaud, comme le métaux : Mais l'expérience enfeigne que le Sel commun ne fe diffout pas feule, ment dans une liqueur d ' e a u , mais encore dans le feu. C a r fi le Sel eft fon. du comme l'argent dans u n vaifièau dt terre , vous le verrez diffbu comme l'eau pure-, & jette dans un petit canal, il s'épailîîra par le froid , comme le metal: 8c il en elt de-même des autres S e l s , qui étant plufieurs fois purgez de l'eau par fnlucion , filtration & coagulation , enfin fe fondent comme cire , avec u n e chaleur h gère. Il faut par la même maniere donner à nôtre poudie aurifique une promte fufijuj & il eft neceflaire que nôtre Sel I iiij ;

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


104.

Manière

de

produire

qui n'a point de fufion , (bit difîou dans l'humide , mais non pas dans la liqueur de l'eau : car nôtre Sel n'a pas feulement befoin d'une fufion facile, pour être entièrement paifait ; mais d'un humide qui s'unifle avec lui dans le centre, Se fe fixe avec lui pour le défendre de la vitrification : mais la liqueur d'eau ne peut faire cela , car elle ne fe fixeroit jamais avec nôtre Sel ; c'eft pourquoi il le faut diftoudre Se incerer , car l'incerarion eft le dernier degré de perfection ; Se Geber la définit qu'elle eft la mollification Se liquéfaction d'une chofe dure non fufib!e : & la caufe de cette invention eft, d i t - i l , afin que ce qui par la privation de fon humidité n'avoit point de liquéfaction fur le corps pour l'altérer, s'amoi lifïc pour couler ; Si que ceux-là fe trompent lourdement, qui penfent faite l'inceration avec des huiles Se des eaux liquides ; mais qu'il la faut faire avec des efpiits. Ils appellent efprit l'argent-vifj & certainement la mixtion de l'argentvif animé , donne à nôtre Poudre & Sel cette diflblution & inceration. En voici la metode. Mêlez un denier ou vingt-quatre grains de la Poudre avec quatre deniers IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

fhil*fophicjue.

«oç

d'argent-vif animé j faites un amalgame que vous mettrez dans un vaifîeau de verre que vous fermerez : cuifez-le par les ouatre premiers degrez de feu, dans le même ordre que la Poudre a été faite ; & dans l'efpace de trente jours vous découvrirez toutes les couleurs qui s'étoient fait voir dans l'efpace de neuf mois : réitérez l'opération , ajoutant à la Poudre quatre parties d'argent-vif animé. L'opération étant réitérée , il faudra moins de tems que la première fois ; car ce qui à prefent eft fel, fe diflout plus promtement que quand il n'étoit pas encore fel 5c qu'il le pouvoic être : ainfi vous aurez le Sel aurifique tresparfait , ou la Pierre des Philofophes tres-fixe, fufible comme la cire , fubtile comme l'eau, pénétrante, tingente, tran£. muante, Se donnant à tout argent-vif, tant vulgaire que tiré des corps métalliques, la perfection d'un Or très-véritable. Le ligne de la perfection de ce Sel fera, fi un grain jetré fur une lame ardente fe fond aufïi-tôc, & pénètre les parties intérieures de l'Argent, & qu'il s'épanche de toutes parts comme l'huile , & qu'il teigne de couleur d'Or le dedans Se la furface, fans faire vapeur ou IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


io6

Aiamere

de

produire

fumée : mais ce qui réitéra après les vingt-quatre grains ôtez , fe perfectionnera par la même voie & manière comme ci-deffiis. En premier l i e u , on ôte feulement vingr-quatre grains; parce que par chaque réitération de l'œuvre la quantité eft augmentée, à caufe de l'ajoûtance & mélange de l'argent-vif nouveau : & fi on en ôtoit beaucoup plus de vingt-quatre grains , fur la fin de la feptiéme réitération la grofféur feroit plus grande qu'il n'en faut pour la cuire. Multiplication.

Q

Uoique les fubftances ne reçoivent aucune intenfion ou diminution , elles agiflent toutefois par les qualirez comme par leurs inftrumens ; & comme les qualirez peuvent croître ou diminuer en vigueur, nôtre Sel fufible agit plus forremenr ou plus foiblement:C'eû pour» quoi nos devanciers ont trouvé un art admirable pour augmenter nôtre Sel aulifique , ou Pierre Philofophique fufible, & en quantité Se en vertu ou faculté d'agir. Il y a deux manières ou metodes de cet accroilTement : la première, que IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


¡ 4 Pierre

PhilefophiijHe.

107

vous preniez une once du même Sel déjà parfait, avec lequel vous mêlerez douze onces d ' a r g e n t - v i f animé; diffolvcz le tout & diftillez ; après cela mêlez quatre onces de cet argent-vif animé avec une once de nôrre Sel parfait, & cuifez-le par les quatre degrez de chaleur. L'autre metode plus courte, eft que vous preniez une petite portion de nôtre Sel patfair, & que vous la jettiez dans l'argent-vif vulgaire ; prenez une once de cet Or que nous appelions Philofophique , tiré avec beaucoup d'art de l'argent - v i f , que vous mêlerez avec une once de nôtre Sel parfait, & le c u i rez avec les quatre degrez de chileur : & en peu de tems vous verrez toutes les couleurs que vous avez vues faifant n ô tre Sel aurifique ; car l'accroifïement n'eft autre que le degré de la qualité plus enracinée dans la même partie dut fujet ; car par cette réitération tout l e Sel eft rendu ignée & d'une confiftanc* tres-menuë &c tresfubtile. Or le feu 8c les chofes ignées ont plus d'action ; & plus elles font fuhtiles, plus promtement pénètrent-elles & entrent dans les parties intérieures : Donc plus vous réitérerez, plus vôtre Poudre polIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


JOS Manière de freluire terieure recevra d'accroiffement, tant en quantiré qu'en vertu & faculté. Cette manière d'augmentation eft exprimée par " c e s mots : » Si vous difïblvez le fixe, Se » q u e vous faflîez voler ce qui eft dif»fou ; fi vous fixez l'oifeau, je vous «ferai vivre en fureté : déjoignez les >» choies conjointes, plus rejoignez les »>chofes disjointes : fondez ce qui eft «durci , endurciflez ce qui eft fondu ; je «vous dirai heureux. Dites que l'arcenic fera l'ame ; mais l'efprit eft l'argent-vif, & la chaux eft dite être corps. Par le fixe on entend l'Or. La dilfolution eft une réduction de l'Or en argent-vif, par l'argent-vif vulgaire ou tiré de quelque meta!. Le dilfou vole, quand l'Or par la force du feu eft diftillé en argent-vif, Se qu'il tombe dans le vaifïeau récipient. Le volatil fe fixe, quand les quatre parties font mêlées avec une partie de la chaux d'or, Se ils le fixent p a r l a cuite. Les chofes conjointes font disjointes, quand les parties folides de l'Or fe diffolvent ; & elles fe joignent de nouveau, quand les parties diifoutes font fixées. L'arcenic eft l ' a m e , c'cfl-à-dire, l'Or tiré par l'Art eft argent-vif, ou du vulgaire ou des autres métaux, La chaux, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


IA Fierre

VhilofophiqHt.

109

c'eft l'Or réduit en chaux. Ceux-là ne fonr pas bien differens , qui difent qu'Azot & le feu fuffilenr pour l'œuvre ; car l'Azot c'eft l'Or diffou en argent vif un peu épais , lequel cuit & fixé par une chaleur de feu temperé , eft nôtre Pierre, ou plutôt le Sel aurifique fufible Se fixe. Chacun pourra facilement entendre de ce que nous avons d i t , tout ce que les Anciens ont écrit énigmatiquemenr. Enfin, Gcbcran Livre de la fouveraine Perfection , chap. 3 0 . & 4 $ . a dit en peu de paroles toute la metode precedente. La fomme de l'intention de tout l'œuvre, dit-il, eft qu'on prenne la Pierre connue dans les chapitres , Se ion ajoûtance ; c'eft à - d i r e , l'Or converti en huile ou argent - vif : qu'on les fubtilife, jufqu'à ce qu'ils foient parvenus à la dernière pureté de fubtilité ; Se enfin, que les deux foient faits volatils fixes : & dans cet ordre on achevé le tres précieux S e c r e t , qui eft au-deffus de tous les Secrets des Sciences de ce Monde, & un trefor incomparable. Mais la feule expérience peut enfeigner combien grandes font les vertus & facultez de nôtre Sel aurifique ; car l'arIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


no

Manière

de

produire

genr-vif corrigé & repurgé fur lequel on aura jette un grain de poudre, fe convertit non pas en métal premièrement, mais en poudre, dont la force diminuë : on jette encore cette dernière partie de poudre fur de l'autre argentvif ; &c on fait toujours projection de la dernière poudre, jufqu'à ce qu'il ne fe fade plus de poudre , mais du métal : Car dans la mixtion les qualitez ignées, chaudes & feches de nôtre Poudre combattent avec les qualitez froides Se humides de l'argent-vif , lequel , foit vulgaire ou celui des métaux , ne peut être tempéré ni changé en O r , qu'avec une certaine proportion des qualitez actives & paflives. Peut-être que quelques-uns doutetonr, entendant que nous enfeignons que l'argent-vif vulgaire , quoiqu'animé , eft l'autre partie de la fèmence ; tant parce que l'Or avec lui ne s'eleve qu'avec beaucoup de difficulté, ni ne s'unit ô£ neft animé qu'a caufe qu'il a une humidité extrêmement interminée : Enfin , s'il conftituë l'autre partie de la fèmence , la perfection des deux femences tirera trop à la longue ; en forte qu'il faut de l'argent-vif tiré ou de l'ctain , IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


IA Pierre

Phi!efophiqnt,

m

©u du plomb , ou du régule d'antimoine. Car on appelle ainfi ce qui demeure en b a s , Se qui ffita plus excellent & plus court. J e ne ferai pas bien oppofé à leur fenciment, &c |'y foufcrirai, principalement fi on rite du régule d'antimoine l'argent vif ; car il a une grande reffemblance de toute fa fubftance avec l'Or ; mais il faudra prendre garde qu'il fauc augmenter ou diminuer les degrez de la première chaleur , félon le différent tempérament de l'argent vif : Car le but eft d'unir l'humide avec le fec, & de fixer les deux d'une i xion ferme Se folide • C'eft pourquoi dans l'obfervation de chaque degré extérieur , la loy eft qu'il y ait une chaleur égale Se tempérée, qui puifle altérer les deux femences mêlées, & ne les pas raréfier en vapeur. S i donc l'argent vif vulgaire animé eft mêlé avec l ' O r , il faudra un plus foible degré de chaleur a u commencement de l ' O e u v r e , parce qu'il eft plus in terminé Se volatil ; & fi on mêle avec lOr l'argent vif tiré des autres métaux , il faudra un degré de chaleur tant (bit peu plus fort. Car cet argent vif étant un peu plus épais Se plus cuit par U Nature, IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


lit,

Manière

de

produire

il fou/Fre une plus grande force du feu, & ne s'envole pas fi facilement en fumée par la chaleur du feu , comme le vulgaire : cet argent vif eft tiré de l'était!, du plomb, & du régule d'antimoine, par la même voie & metode que Gober enfeigne de la fublimation de la marcafite ; car par la force d'un feu excellent--, il s'élève une vapeur feche qui s'épaiffit par le froid , & fe condenfe dans les c o t e z du vaifîèau , étant cirée dehors & adoucie avec l'huile de tartre, lavée & broiée dans l'argent vif fl.iide, comme délivré & purgé des ordures de la terre. Les anciens Profefteurs de l ' A r r , avoient prudemment palté fous filence cette metode de tirer l'argent v i f , ÔC n'en avoient rien écrit , parce qu'il eft tout le fectet de l'Art , & l'entiée aux dernières opérations , qu'ils ont bien découvertes , mais il eft certain qu'ils ont caché les premières. C'eft donc ici la claire , la droite, la véritable & la compendieufe manière de faire notre Sel aurifique ou Pierre Philofophique , dont la vertu & la faculté eft de donnet la perfection d'un Oc cres-veritable à l'argent vif , & aux auttes métaux. C'eft encore le vrai Or potable qui fe difIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Pkihfophiquf.

irj

four en toutes l i q u e u r s , &c comme on dit un très-excellent & tres-convenable remède contre toutes les maladies defeiperées ; j'ai toujours crû qu'il étoit plus affiné de fe tenir principalement à ce Sel aurifiquc. Mais plufîeurs diront qu'ils fçavent par expérience , qu'ils ont dans un tems plus court diflou l'Or fans argent vif, & qu'ils ont fair quelque chofe fans ce Sel aurifiquc ou Pierre Philofophique. Pour leur répondre, j e ne nierai pas que quelques Sels ne puifTent avec l'Art être changez en eau & en une confidence liquide, & cela plus promiemenr que l'Or n'eft diiïôu par l'argent vif, & que par la force de ces eaux & leurs faculté z tres-fortes, il femble en apparence que l'Or foit diflou ; mais il ne l'eft pas dans la vérité, ni n'eft pas dépouillé de fa nature métallique ; car il ne paroift être dilTou que pendant qu'il retient cette liqueur falée , qui n'efl pas véritablement mêlée ni unie avec l ' O r , puif. que les chofes de nature dilTemblable ne fe mêlent pas véritablement. Donc cette liqueur falée chaffée par le feu violent, fè raréfie en vapeur & s'élève ; mais l'Or demeure au fond comme une poudre jauK

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


114

Afanitrt de produire

ne Se fixe, laquelle fe fond fi on y ajoute de la foudure d'Or , 5c elle retourne eu Or fans déchet ; mais l'argent vif que nous avons dit être l'autre partie de la femence, dilïout l'Or véritablement, s'unit Se fe fixe avec lui pour toûjours;car ils font de même forme , mais non pas de même tempérament, ou plutôt de même perfection. La diflolution & fixion des deux étant finie , la poudre ou nôtre Sel aurifique ne peut plus retourner en O r , à moins qu'il ne foit jette avec une certaine proportion dans les autres métaux ou argent vif : Car ce Sel eft une vraie teinture & une huile ires fixe, Se d'une eflence très - fubtile. J e ne nie pas auGï que l'Or diflou dans cette liqueur aqueufe par la force des eaux-fortes, puifte donner la perfection d'Or très pui à l'argent vif Se à l'Argent: c'eft dequoy ils n'ont point donné de raifon, marque de leur ignorance ; car ils fent ce qu'ils ne fçavent p a s , Se ne peuvent coriiger leur erreur : mais nous le ferons , quoi qu'il femble que nous pafl fions au delà de nôtre deffèin. Mais comme une pile fortement ébranlée ne peut plus retourner , de même la plume eft panchée à l'endroit d'où il n'eft pas facile IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


IA Pierre

Philofapkique,

uS

de la détourner,jufqu'à ce qu'elle aie tou" ché tout ce qui appartient à cette matietePeur-être que ceux qui liront c e c i , fe fouviendront de nous devant ou après nôtre trépas. Voici donc la raifon : L'argent vif n'a befoin que de cuite pout être parfait ; & comme nons avons d i t , il efl: un Or imparfait, non encore meur : /a feule chaleur extérieure ne peut fiire cette cuire, car le feu ne fe mêle pas avec l'argent vif, ni ne s'attache pas à lui ; néanmoins il faut que quelque chofe s'attache à lui : & que durant la cuite il fe retienne, afin que la force du feu ne le fafTe pas fuir- De plus, l'Or quoi qu'il s'attache à l u i , ne le peut pas retenir, à caufe qu'il eft d'une confiflencc plus dure qu'il ne faudroit pour pénétrer fes parties intérieures ; & parce qu'il n'eftpas retenu par la liquéfaction de l'Or , comme étant plus tardif ; nuis par la violence du feu il s'évanouir. Toutefois quoi que l'argent vif ne fût pas retenu par l'Or.il n'en (éroit pas cuir. Car la caufe de la cuite c'elt la chaleur & qualité ignée ; & les qualicez ignées ne font pas dans l'Or pour domter l'humide interminé de l'argfnt vif.ni le terminer & le futmonter ; mais lorsqu'on croit que K ij IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


Si6

Manière

de

produire

ces liqueurs falées l'ont difTou en liqueur, quoi qu'il ne foit pas véritablement dif. fou ni m ê l é , il peut toutefois faire ces chofes, non pas comme nôtre Sel aurifi. que ou Pierre Philofophique, qui feul de foi, fans le fecours d'autre chofe, fi ce n'eft que peut être aidé par la chaleur du feu, doue la perfection. Mais il faut aider l'Or, quoi qu'il retienne fànature métallique, avec ces liqueurs fortes, par lefquelles étant diiïbu , il prend une confidence très-fubtile , ôc une liquéfaction facile comme la cire , tandis qu'elles feront mêlées avec lui. Car toutes ces liqueurs ne s'envolent pas aufli-ioft , fi ce n'eft par une tres-vehemente chaleur du feu. Encore que quelques uns aient c r û , comme Lulle , qu'elles font fixées perpétuellement avec l'Or j ce que je n'ai j a mais [ ù comprendre , puifque leur fixio-i eft fiirfilante pour retenir l'argent vif dans le combat du feu , lorfqu'il parviendra à la nature du corps ; de plus, ces liqueurs ,qui ne font autre cholèque des S e l s , ôc qui ont la nature de Sel , c u i -

fè :t feparément par leurs propres qualitez ignées , l'humide de l'argent vif ; elles le terminent , 6c c fiu le furmontcut entièrement. L'Argent aulfi n'a beIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Fh'dofophique.

uy

foin que de purçation & de cuite pour recevoir la perfection ; mais ces liqueurs falces font les deux , car la force des Sels eft admirable dans toute l'œuvre : toutefois l'Argent étant plus aride , a befoin d'être mêlé Se uni avec l'argent vif , qui eft comme une colle qui le fait foufrir toutes les preuves de l'Or : car l'humide de l'O» étant pur, vifqueux Se parfaitement cuit de la Nature , ne peut être feparé de fon fec par aucune induftrie. Il y a pluheurs manières de changer l'Or en liqueur , & vous en trouverez chez les Auteurs quelques - unes qu'ils ont preferites Se divulguées ; mais celleci entre toutes les autres eft la plus facile : Reduifez l'Or en chaux par ta même voie Se metode que nous avons déjà dite en fa préparation. Difîolvez cette chaux avec l'eau roïale , c'eft à dire avec l'eau forte diftillée de falpêtre Se de vitriol ; ajoutez - y après du Sel armoniac parfaitemenr épuré par fublimation, Se dans un lieu tiède, il le diffbudra dans la même eau : Enfuite diftillez la plus fubtile l i queur aqueufe par l'eau chaude , qu'on appelle Bain.marie, ou de M e r ; répétez fept fois cette diftillation , jufqu'à ce que vous vpïez au fond du vailfeau une huile IRIS - LILLIAD - Université Lille 1


ÏI8

Afamtre

de

produire

ronge : Cette huile fe diffout avec une chaleur légère ; & étant retirée du feu, elle s'épaifJït dans un lieu froid, & fe condenfe comme de la gomme. Mêlez avec cette gomme quatre parties de Sel armor i a s fubtilifë , repurgé Se diffou en eau par une fïiblimarion fouvent réitérée ; après cuifèz-la avec un feu languifïant & foible, afin qu'elle ait une confiftenc e épaiffe ; après dilïolvcz • la dans un lieu humide , fechez-la de nouveau, Se réitérez cette œuvre en coagulant & diffolvanr, jufqu'à ce qu'enfin elle ne s'épaifJïfle pas avec une chaleur fechc Se languiffânte , mais qu'elle demeure conftamment comme une huile épaifle dans la même chaleur. Prenez une once de cette huile que vous mêlerez avec quatre onces d argent vif d'épuré de la meilleure manière que vous pourrez; &,l'ayant mis dans un vaiffeau de terre propre , cuifez durant huit jours, augmentant peu à peu le d e . gré de chaleur , jufqu'à ce que vous lui ayïez donné la grande chaleur du quatrième & dernier degré , & que vous voyiez une poudre rouge ou au moins jaunâtre : & vous fondrez en vrai Or cette poudre tirée du vaùTeau , lui donIRIS - LILLIAD - Université Lille 1


la Pierre

Philofophîque.

119

nant un feu de fufion , ck ajoutant de la foudiue d'Or. Mais ceci fe fera encore plus promtement, fi vous frottez d'une petite portion de cette huile la boule faite d'Or fk d'argent vif, comme nous avons enfeigné ci - devant, & que vous les broïiez , Se que vous les cuifiez-de la manière que nous avons dite. Enfin , vous ferez cet ouvrage plus lieureufement Se fûrement, fi vous compotez la boule d'Or, d Argent, Se d'argent v i f , & que vous l'exprimiez ; Se qu'avec cette boule vous mêliez une petite portion d'huile d'Or que vous broierez enfemble ; & q u e , comme il a été fouvent d i t , vous cuifiez le tout avec les degrez de chaleur augmentée peu à peu : Mais les huiles d'Or préparées avec les eaux - fortes , quoi qu'il femb'e qu'elles foient de grande importance , il toutefois on les compare avec nôtre Sel aunfique ou Pierre Philofophique , ne doivent pas être eitimées. A Dieu feul , fouace de tous biens , honneur , louange & gloire éternellement. Amen.

IRIS - LILLIAD - Université Lille 1

/bit


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