Routines discursives et écrits professionnels. Introduction aux deux premières communications • « Dans det cadre (+ spécification )» : de la locution à la routine discursive, Emilie Née (UPEC, Ceditec, Frédérique Sitri (Modyco, Paris Ouest) •Le topos du progrès dans les rapports éducatifs : une routine argumentative ?, Marie VENIARD (UPD, EDA)
Contexte
Contexte de la recherche • ANR Ecritures, Paris 3 – Sorbonne Nouvelle http://www.univ-paris3.fr/anr-ecritures/
• Objectif : étude du processus d’écriture de discours professionnels • Corpus : rapports éducatifs produits par des travailleurs sociaux (TS) dans le champ de la protection de l’enfance • Approche génétique : différents états du texte + suivi des modifications en temps réel (Inputlog) • Approche textométrique : états finaux de rédaction
Propriétés génériques des rapports éducatifs • Un locuteur multiple : travailleurs sociaux, chef de service ; un destinataire double : le juge, la famille • Une visée pragmatique explicite : évaluer la situation et son évolution / préconiser le maintien ou pas de la mesure • Un positionnement complexe du scripteur entre l’obligation de décrire « ce qui ne va pas » et le risque de stigmatisation • L’existence de consignes rédactionnelles plus ou moins explicites (guides de rédaction, consignes orales diffusées dans un service, ouvrages de juges) • Des textes pris dans un interdiscours complexe : juridique, médiatique mais aussi psychologique/psychanalytique •
des propriétés qui permettent de les considérer comme un « genre »
malgré les dénominations différentes (rapport d’échéance, rapport de synthèse …)
Objectif
Mettre au jour des routines caractéristiques de ce genre professionnel • Objectif qui se situe à la jonction entre : une interrogation des scripteurs sur une éventuelle « langue de bois » et des recherches appuyées sur des outils lexicométriques (segments répétés, cooccurrents…) > Sentiment diffus de routines d’écriture > Est-ce que les récurrences observées en partie grâce à la lexicométrie traduisent des routines d’écritures ?
Corpus
Le corpus traité
22 dossiers, pour chacun 2 à 41 versions successives, allant de la simple ébauche (ou de séquences de textes) au rapport complet
Partitionnement (dossier, rubrique) • Regroupement de tous les états finaux • Tous les états finaux de chaque dossier sont regroupés « les uns derrière les autres »
• Partitionnement en dossier
• Partitionnement en rubriques (Visualisation du fichier de données)
Une conception « élargie » de la phraséologie
Quelques principes • Les unités phraséologiques identifiées peuvent dépasser le cadre du syntagme • Elles sont de nature multidimensionnelle : - elles peuvent être constituées d’unités hétérogènes sur le plan formel d’une part - et d’autre part être mises en relation avec des fonctions ou des déterminations textuelles ou discursives. Nous les définissons comme des « patrons »
Définition du « patron » Moule syntaxique ou séquentiel avec une combinatoire lexicale plus ou moins restreinte. Les patrons peuvent être de l’ordre du syntagme ou de la proposition (patron syntaxique), voire avoir un empan inter-propositionnel (patron séquentiel). Ils peuvent comporter des places qui ne sont pas toujours toutes actualisées. Ils peuvent correspondre à des séquences partiellement figées. Le moindre degré de figement est représenté par des associations notionnelles.
Notre définition de « routine discursive » • Une routine discursive consiste en la mise en relation de séquences linguistiques récurrentes, partiellement figées avec des déterminations discursives et des fonctions textuelles. • des ressources fabriquées par et à disposition des scripteurs qui pourraient faciliter le processus d’écriture • qui participent de la construction d’une identité professionnelle tout en révélant des représentations propres au secteur.
Les routines discursives
Niveau textuel Séquences figées et semi-figées
Niveau discursif
Une routine discursive