R&R TETRALOGIE (OPUS 1)

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Stephane Gamblin P roje t Acad ĂŠmie de france a rome / 20 10



Le pr ojet a rt is t iq u e Tout commença un matin, à la terrasse d’un café, après avoir commandé un cappuccino. La mousse de lait décrivait deux virgules entrelacées à la manière d’un sigle gémellaire. Un chien loup reniflait les clients qui venaient de s’installer. La lumière caressait les persiennes de la vitrine ; Et un agent de la circulation, à l’extérieur, verbalisait un franchissement de ligne blanche. La confiture de figue ,sur ma tartine, suintait sur une fine couche de beurre. Une goutte de lait perlait au bord de la table voisine et se fracassa sur le sol dans un vacarme assourdissant. La serveuse,aux longs cheveux roux, se précipitait dans la travée à la moindre alerte. Sa poitrine roucoulait sous son chandail bleu ciel et le drapé de sa robe tombait joliment . j’aurais voulu l’enlever. Dans l’arrière cuisine, du bacon frissonnait dans une poêle , en distillant un parfum sauvage. Mon reflet dans la glace devant moi semble être un autre moi-même, identique et si différent. Il est moi et je suis lui. Mon projet romain est né de cette expérience étrange mais si ordinaire à la fois ; ou tout semble être figé, ou le temps paralysé distille un message obscur mais si prégnant.

Une liqueur subtile de signes qui fait naître une intuition. Une sorte de réalité augmentée à la manière des boites gigognes qui révèlent les contenus multiples d’autres boites. Une foule de personnages et de situations qui commencent alors à tracer leur contour. Elle dessine la fresque d’une épopée tragique que seule les grandes histoires antiques savent évoquer. Le mythe de Remus & Romulus, à travers le prisme de la peinture, de la photo et de la vidéo, acquiert une dimension nouvelle et devient un prétexte esthétique personnel, pluri-média et très contemporain. Quatre Opus ponctuent le projet artistique



Dead-Line

Lupercale OP US I

OP US I I

En rentrant, on découvre un espace clos, un antre mystérieux. Des bruissements étranges, un Léviathan endolori, comme une bête qui se nourrit, qui remue sagement . Une peau de mouton pour simple couchage.

Un glaive pointa le sol, le bras armé, près à affronter son propre double. Au centre, figé là, au centre de la pièce blanche, suspendue, légère et aérienne, entièrement d’or vêtu, une statue momifiée, ses paumes dirigée vers le ciel .

Il se jette sur les restes de viande laissés là par sa nourrice, comme saturne dévorant son fils. Il lèche sa main endolorie et blessée. Une fente, à l’extrémité comme un sexe de femme, laisse diffuser un faible rayon de lumière. Un halo laiteux vertigineux décrit ce nouveau temple.

Un filet rouge coule doucement, sous ce qui

De boue et de sang, un être sauvage, sortant de cet antre étrange comme appelé par la lumière, comme un animal qui sort de sa tanière, le front couvert boueux, courbé et près à bondir. Il dévore des figues de ses dents acérées.

Il essuie alors le sang qui suinte entre ses paumes.

reste d’un semblant de pieds, dans un sillon de pierre. Sept vautours qui s’agitent, et se repaissent de statuettes de pains et de fil d’or. De l’encens dispense son odeur enivrante. Des offrandes d’éternité pour ce double crucifié.

Il essuie alors le lait qui coule sur son front.

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Fusion

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A la troisième porte ; un passage étroit laissant à peine l’espace de se tourner. Au fond, le halo de lumière dévoile le drapé de sa tunique bleue, ses seins soudainement révélés. Sa chevelure rousse ondule comme une rivière de feu. Le souffle court , elle se débat mais ne résiste pas.

Par une nuit d’orage,une silhouette agitée progresse difficilement le long du Tibre . Les éclairs fracassent la voûte d’épais nuages et Le vent s’engouffre dans une tresse de branche. La veille Romulus avait rêvé. Il s’agitait, allongé comme un fœtus dans 20cm d’eau. Une voix sourde lui enjoignait de se lever et de glisser le long du ruisseau.

Elle lèche, pince, mord et embrasse. Elle se frotte, gémis, humide et chaude, violemment plaquée au sol. Elle caresse et griffe. Doucement, d’un geste ralenti ; elle se laisse emporter.

Mais il restait paralysé et impuissant. Alors, l’eau devenant visqueuse pénétra doucement dans ses narines et rempli son corps tout entier recroquevillé. Transparent et fluide il s’enfonça dans le sol devenu meuble.

Il essuie alors le vin qui perle sur ses lèvres.

Et l’eau parla de cette voix sourde.

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S.Gamblin Plasticien

1 square Leon de bertalot 92400 – Courbevoie Cellulaire: 06 21 63 52 07 contact@stephanegamblin.com www.stephanegamblin.com www.myspace.com/vjagentorange www.mixmedialab.com

CU RSU S : > Né en 1970. > Maitrise d’arts plastiques (Panthéon Sorbonnes) > Artiste plasticien / Directeur de création interactif

E x posi tion s : >Depuis 2006

«Les Ames égarées au Festival des IDEO 2009 /La bellevilloise» «Vjing APPLE EXPO 2008 (avec Canon, Opale et Vixid)» «Soirée Art & You» «La nuit des arts et des mondes, Paris XV» “Heaven ‘s Party à l’ OPA / Paris «Soirée Pierus au Pershing Hall» «Soirée Medicus (Groupe Publicis)» «La Baule avec l’association Arketype»

>2003

«Fight Painting», The jungle art gallery -

>Avant 1999

1999 «Elle(s)» (Maison des artistes de la Clef, Saint Germain en laye). 1998 «L’esquisse» (Maison des artistes de la Clef, Saint Germain en laye). «Nourriture» - galerie Dark Wild» (exposition Manomade) 1997 «Mon animal familier- galerie Dark & Wild» (exposition Manomade), 1996 «Soirée Technikart - Nova au Rex Club», «CARRE MAMBO» ( fête de la jeunesse de la ville de Paris, avec l’association Manomade). 1995 «Coopération franco-hongroise». (Göd, 25km de budapest). 1994 «Technikart couronne la réalité virtuelle» (soirée au Queen du 2/02, cinéma expérimental). 1993 «Salon de l’Ephémère» (Fontenay sous bois, 94). Galerie Dongui (soirée cinéma expérimental). 1992 «Salon de l’Ephémère». (Fontenay sous bois, 94).

Films e xpé r i m e n ta u x / E v é ne m e n ts : >Technikart party at the Queen >Technikart party - Nova at the Rex Club >Soirée films experimentaux à la gallerie Dongui >Les ames égarées >Magma/Attracteurs etranges >The Anatomic Dada Project >Série Noire avec Netchaiev & MNO




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