PV séance Faites voir : Ton sur ton

Faites voir : Ton sur ton

Une soirée fantôme

Rendre compte d’une soirée qui n’a pas lieu est tout de même peu ordinaire. C’est même une première dans l’histoire de la SGP.

Dans l’obscurité de la salle Carson, notre réunion hebdomadaire brille par sa présence virtuelle, et l’écran reste enroulé sur lui-même, un peu comme Garfield dans son store. Habitué à endormir ses voisins les plus directs par son souffle lancinant et chaud, le projecteur à présent sommeille à son tour dans la pénombre du petit local. Les tables ne s’attendent pas à être déplacées, et les cimaises se demandent à quoi elles pourraient servir.

Déserte comme une gare en grève, la Maison des Associations se transforme en Salle des pas perdus, lesquels errent sans but dans le labyrinthe de ses couloirs. Tiens, on entendrait des bruits de verres et de bouteilles venant du petit bistrot. Mais non, le troquet est muet et éteint. C’est une atmosphère de manoir hanté qui se répand, avec l’escalier étroit qui mène dans un sous-sol devenu inquiétant de silence. Il ne manque que l’accompagnement musical de la scène de la douche dans Psycho de Hitchcock pour parachever une terreur qui ne cherche qu’à se manifester au premier coin du dédale.

014 Un vide sidéral sans aucun son, à part le bruit de l’air ambiant. Cet air omniprésent qui a permis à un intrus de l’Empire du Milieu de franchir les frontières et l’Espace Schengen, sans passeport ni visa, et de semer la pagaille tout autour de la boule. Un tout petit machin particulièrement prolifique et vorace, qui mériterait, LUI, d’être enfin mis en quarantaine, plutôt que l’ensemble de ses proies !

Michel Gasser

Plus loin dans ce magazine, pages 39 vous sont redonnées les informations concernant les expositions « en attente de fin de pandémie » - Regars Croisés : Ton sur ton