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PV séance Virtuelle Luc Buscarlet
Luc Buscarlet
Le confinement à parfois du bon. A bon nombre d’entre nous, il a permis de prendre le temps de revoir nos stocks de photos, nos vieux albums entassés quelque part, nos diapo stockées tellement à l’abri que nous voilà tout surpris de les retrouver sans les avoir cherchées ! Enfin du temps pour le tri ! Et ensuite, comme l’a fait Luc, le temps de la numérisation pour donner une deuxième vie à nos archives photographiques.
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Trek au Ladakh en 1986
Ce pays était interdit aux Occidentaux jusqu’en 1973. A la demande du roi, les Indiens ont construit une route traversant la chaîne de l’Himalaya pour déployer leur armée contre les Chinois qui, après le Tibet, voulaient continuer leur avance.
Première étape : c’est une piste assez effrayante avec trois cols autour des 4000m. Le terrain est si mauvais que les bulldozers de l’armée recreusent la montagne chaque fois qu’une portion s’effondre. Il nous faut 2x12h pour faire 400km ! Le fond des ravins de 100m est parsemé de carcasses rouillées. A chaque croisement de véhicule on serre les fesses car les roues mordent sur le vide. Le 2ème jour, la barre de direction se casse, le volant tourne dans le vide, heureusement sur un plat. Nous devons continuer en camion-stop. Sur le pont du véhicule impossible de s’asseoir car il est chargé de fûts de goudron et tout est noir et collant.
Nous attaquons le trek de 100km. Nous sommes complètement coupés du monde, en totale autarcie. Sur le trajet, pas d’hôtels, pas même le moindre débit de boisson. A 4000m on ne peut pas porter de charge c’est pourquoi une colonne de mulets porte nos bagages, nos tentes, et notre nourriture qu’un cuisinier cachemiri cuisine : deux poulets ou deux canards pour quinze

les ladakhis moissonner l’orge à genoux avec des faucilles.

Les paysages et les monastères sont fantastiques ainsi que l’accueil des autochtones et des moines. Cela valait vraiment la peine. Ce fut une expérience inoubliable. >>>
personnes... Chacun espère tomber sur un petit bout de viande pour donner du goût à un son riz ou ses lentilles ! Couchés à 2h du mat’ dans le froid glacial. Mais, un matin, passé un col à 4200m nous découvrons un paysage grandiose à couper le souffle et à vous mettre les larmes aux yeux.

(suite) Luc Buscarlet
Water trek au Cachemire
De retour du Ladakh, nous nous sommes relaxés dans un houseboat qui se mirait dans les eaux calmes du lac Dal, près de Srinagar. Les canots à moteur étaient interdits.
De là, nous sommes partis pour le « water trek ». Des barques typiques appelées Shikara (1 rameur pour 4 passagers) nous ont transportés à travers un incroyable réseau de lac et de canaux.
Nous nous sommes retrouvés plongés dans la vie des habitants qui vivent sur l’eau. Parfois nous étions déposés pour une marche de quelques kilomètres. C’était le moment de la récolte du riz. Le soir nous halions les barques sur la rive et y plantions nos tentes. Nous avons atterri dans des lieux qui ne voient aucun touriste. Un soir, nous avons cherché de l’eau dans un village proche, il faisait nuit et il n’y avait pas d’électricité. J’avais pris mon appareil et un flash que j’ai déclenché pour amuser des enfants. Tout le village est sorti dans la rue et j’ai dû faire une photo de groupe avec un cadrage à l’aveuglette dans le noir.


Aujourd’hui, il ne serait plus possible de vivre une telle aventure. Malheureusement, au Cachemire, les touristes ne peuvent plus s’écarter des sentiers battus, c’est devenu trop dangereux à cause de la situation politique dans la région.

Luc Buscarlet Un petit mot de soutien à Luc dans son confinement draconien supporté grâce à son amour de la photographie et sa force de travail ! On sait que tout sera prêt pour son vrai Faites voir une fois la liberté retrouvée !
Joëlle Kohler
