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Lu, vu, entendu
Sauvez les plaques !
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L’exposition Une Odyssée photographique au musée Rath, présentée dans notre magazine précédent (n°164) a permis de découvrir les clichés rapportés de son périple de 1903 par Fred Boissonna. Ces images exceptionnelles font partie du Fonds Borel-Boissonnas (20'000 plaques de verre, 120'000 supports souples et 60'000 tirages) que la Ville de Genève a réuni en 2011 au Centre d’iconographie de la Bibliothèque de Genève.
Afin d’en assurer la conservation, ces services ont entrepris d’effectuer un inventaire, de numériser chaque pièce et, de réaliser des travaux de sauvegarde. Aujourd’hui, cette collection inestimable est non seulement sauvée mais accessible à tous les passionnés.
Négatif sur plaque de verre brisé Tout le monde ne sait pas que les supports des négatifs du XIXe siècle étaient en grande majorité en verre. Celui-ci a progressivement remplacé le papier (calotype) qui manquait de transparence et surtout de netteté. Les premiers essais de négatifs sur verre remontent à la fin des années 1840, mais il faudra attendre 1851 et la mise au point des plaques au collodion, produites artisanalement, pour que la technique se généralise. A partir de 1871, le collodion est remplacé par des
émulsions au gélatino-bromure d’argent fournies par l’industrie. Bien que différentes, les deux techniques présentent les mêmes inconvénients : poids et fragilité des supports en verre. Fêlures et casses constituent des dommages les plus fréquents. La conservation s’avère complexe lorsque le nombre de fragments est très élevé. Pour garantir la préservation à la fois de l’objet et de l’image, deux opérations sont mises en place : la conservation des fragments par recollage qui n’a pas donné de résultat probant ; des études prometteuses sont actuellement en cours. Et la numérisation de la totalité des fragments. Elle permet de restituer virtuellement l’intégrité de l’image. Eric Boillat
Exemple de restauration en 3 étapes sur l’une des photographies du voyage de Boissonnas sur les traces d’Ulysse. 1) Conservation des plaques brisées par le biais de différents systèmes de reconditionnement adaptés au format et à l’état de la plaque. 2) Petites bandes de ruban adhésif conçu pour la conservation apposées sur le côté sans émulsion. Le négatif posé sur une table lumineuse est ici en cours de numérisation. Les fragments sont réunis pour reconstituer l’image et restituer une lisibilité correcte. 3) La production de l’assemblage n’élimine pas les défauts provenant des fissures du négatif. Une retouche numérique est alors possible si l’objet doit être publié.
Copyright : Centre d’iconographie de Genève