Foires et festivals (FR)

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Le riche programme culturel du pays

02. FOIRES ET FESTIVALS

LA COLOMBIE : UNE DESTINATION À NE PAS MANQUER

ISSN No. 2711-4325

02.

ET FESTIVALS

FOIRES

02 09


Table des matières — Page 4 —

Carnaval de Barranquilla La Puerta de Oro se revêt de mille couleurs Textes Paul Brito Photographies Harold Lozada

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Coiffures traditionnelles et tambours La culture africaine célèbre ses traditions Textes Javier Ortiz Cassiani Photographies Ximena Vásquez

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Autres foires et festivals en Colombie

Module 02

Foires, festivals et carnavals La Colombie célèbre sa richesse culturelle et sa diversité identitaire sur l’ensemble de son ­territoire. L’agenda culturel du pays regorge d’activités qui d’année en année se répètent depuis des décennies et se convertissent en traditions. À côté de cela, le pays offre un programme plus nouveau pour répondre à la demande, aux intérêts et aux besoins des différents publics. Les carnavals comme celui de Barranquilla (côte Atlantique), de Riosucio (Caldas, dans la Zone du café) et en Noir et Blanc (Pasto, dans le sud-ouest du pays) rassemblent les costumes, chars, masques, musiques et danses typiques de chaque région pour que les traditions prennent vie dans des espaces festifs. Des événements alternatifs pour les jeunes, tels que le Festival Estéreo Picnic, explorent quant à eux, de nouvelles sonorités. La Colombie est synonyme de musique, de couleur, de danse et de joie. Cependant, la culture du pays se manifeste également à travers d’autres types d’expressions artistiques telles que la littérature, le cinéma, le théâtre et les arts visuels qui mobilisent un large public et disposent d’une infrastructure

culturelle spécifique. Notre pays est le théâtre d’événements littéraires de grande envergure comme le Salon internationale du livre de Bogota (FILBo) et les versions du Hay Festival de Carthagène, Medellin et Jéricho. Le Festival du livre et de la culture de Medellin, le Salon Libraq de Barranquilla puis le Salon internationale du livre de Cali, entre autres, constituent une vitrine pour l’industrie nationale de l’édition et de la littérature et favorisent un espace de conversations des plus enrichissants. Dans tout le pays les écrans diffusent les productions très variées du nouveau cinéma national. Un panel d’experts diversifié s’occupe, quant à lui, d’élaborer le programme des cycles et festivals. Le premier festival du continent est né à Carthagène : le Festival international du film de Carthagène des Indes, le FICCI. Celui-ci a ouvert la voie à des événements similaires dans le reste du pays. La joie qui caractérise la Colombie et qui a fait tout son prestige international, se vit au quotidien, aux quatre coins du pays. Cet esprit festif nous unit en tant que pays et ouvre les portes de notre maison aux touristes du monde entier.

PRÉSENTATION – 3


Côte Atlantique

Carnaval a ll i u q n a r r a B e d

La Puerta de Oro se revêt de mille couleurs

« Seul celui qui le vit, en profite », répètent les barranquilleros chaque année pendant les fêtes. Cette simple phrase contient une joyeuse vérité : il n’est possible de comprendre l’expérience du Carnaval qu’en s’immergeant dans cette ville florissante de la Caraïbe et en vivant la fête de la cumbia, des masques, des chars et des couleurs. Textes : Paul Brito

Photographies : Harold Lozada

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F o i r e s , f e s t i val s e t c ar naval s


Le carnaval de Barranquilla n’est jamais le même d’année en année. Les habitants deviennent des touristes à cette époque de l’année où tout ce qui est traditionnel revêt un nouveau visage. C’est une véritable expérience pour les sens. Une explosion de couleurs, dans des rues bondées. Un déferlement de cumbia qui entre par les oreilles, s’empare de votre corps et vous pousse à bouger les pieds. Une odeur de sueur, de mer et de fleuve qui remonte du Magdalena, bordant une ville prospère, ouverte sur le monde et intensément festive. Les costumes typiques et les masques traditionnels sont les éléments centraux de ce carnaval qui se déroule, depuis plus de cent ans, au mois de février, juste avant le mercredi des Cendres, dans la principale ville de la côte caraïbe colombienne. Le costume a cette capacité à effacer notre identité pour nous transformer en une autre personne, égale aux autres, loin du quotidien et plongée dans une sorte de transe musicale. Des centaines de costumes typiques (tels que la burlesque marimonda, l’intimidant garabato et les congos colorés), des chorégraphies, des cumbiambas, des comparsas et d’énormes chars décorés de façon excentrique, parcourent inlassablement plusieurs kilomètres sous un soleil brûlant. Le Carnaval de Barranquilla est un carnaval aux multiples facettes. Le Carnaval de la 44, la Bataille de fleurs dans le Cumbiódromo de la 40ème rue, le Défilé du Roi Momo dans la 17ème rue, la Grande Parade de la Tradition et du Folklore ainsi que la Grande Parade des Comparsas, sont autant de visages d’une même ville à découvrir. Le visiteur ne peut demeurer immobile, il y participe aux côtés des danseurs et des bouffons. Il danse et plaisante avec eux et avec les autres spectateurs. Tous se fondent en un immense spectacle qui bouge au son des gaitas et des tambours. Ces dernières années, de nouvelles propositions culturelles ont vu le jour et prennent d’assaut la ville pour sauver les vieilles traditions. C’est le cas de la Carnavalada qui fêtera ses dix-neuf ans en 2020. Au cours de la première partie de la nuit, les gens s’assoient pour regarder une pièce de théâtre, un spectacle de danse ou de cirque. Puis, la rumba débute en un crescendo où vous commencez en tant que spectateur et finissez en tant que protagoniste, tournant autour de votre propre centre de gravité, jusqu’à épuisement. La Noche del Rio est une autre fête importante. Des dizaines de groupes de différentes zones riveraines suivent le courant du fleuve Magdalena pour aboutir au Parc culturel de la Caraïbe. En effet, Barranquilla se trouve à deux pas de l’embouchure du fleuve avec la mer. Il y a de l’électricité dans l’air. L’on peut sen-

06 – Foires et festivals

tir, à Bocas de Ceniza, un endroit magique, la fusion du Magdalena avec la mer des Caraïbes. L’atmosphère saumâtre y est traversée par la gaita (instrument d’origine autochtone, fabriqué à partir du tronc d’un cactus) et la tambora (instrument d’origine africaine, fabriqué à partir du cœur d’un ceiba). Ce premier instrument, tragique, mélancolique et doux, le second, épique, joyeux et haut en couleur, se donnent la main dans les corps qui dansent. Les spectacles de la Rueda de Cumbia, dans le quartier de Barrio Abajo ou la Noche de Tambó, viennent également raviver les profondes racines de la fête et du folklore caribéen. Mais il semble parfois que le carnaval n’ait pas besoin d’événements ou de lieux particuliers. C’est un même défilé, une seule marée humaine qui coule dans les rues, les quartiers, les recoins, les magasins, les stades, les maisons et les patios. Comme le déclare le dicton du festival : « Seul celui qui le vit, en profite ». La ville se transforme en un immense théâtre où chacun est l’architecte et l’artiste de sa propre joie et de sa propre transformation. Personne n’est étranger, même pas celui qui porte le costume le plus excentrique. La cumbia s’entend dans tous les recoins et rend un hommage vivant, sensuel et mélancolique à la vie et ses limites naturelles. Elle nous invite donc à comprimer, dans ces quelques jours d’accès de folie vitale, l’éternité qui correspond à chacun d’entre nous. La divinité indivise dont parlait Borges. Et c’est pourquoi les rues sont généralement fermées aux voitures et la marée humaine contenue afin de former des recoins de bonheur et d’extase. « Je t’ai aimé à la folie, d’une passion déchaînée » déclare la célèbre chanson « Te olvidé » considérée comme l’hymne du carnaval de Barranquilla. Pratiquement toutes les danses typiques du Carnaval font allusion à ce condensé de bonheur et de délire, en marge de la vie quotidienne. Le Congo est l’un des déguisements les plus vivants grâce à son grand turban rempli de fleurs artificielles et orné de rubans, de dentelle et de miroirs, d’où jaillit un long ruban qui arrive presque aux talons. C’est aussi l’un des déguisements les plus anciens. Le costume est typique d’une danse guerrière originaire du Congo, en Afrique, et connue en Colombie grâce aux réunions des personnes de couleur à Carthagène des Indes. À l’aide d’une grande représentation totémique : taureaux, ânes et tigres, la danse représente les hommes qui se préparaient à la guerre, autour d’un grand chef hiérarchique qui se distingue par son turban, son ruban plus grand et parce qu’il est entouré d’une quadrille. En plein Carnaval, la guerre persiste toujours contre la mort. Contre cette terrible rabat-joie.

Barranquilla : port de développement Que devez-vous savoir sur Barranquilla ? 1. C’est un district spécial, industriel et portuaire. 2. C’est le principal centre économique de toute la région Caraïbe. 3. Sa zone métropolitaine est la deuxième du pays en termes d’investissements privés. 4. La population de cette région est estimée à environ 1.232.000 habitants. 5. Il s’agit d’une région au climat tropical sec. 6. Elle compte sur une importante population d’origine immigrée.

Barranquilla, une ville en pleine croissance

Plus de 5

1,9 millions de pesos

millions de tonnes de marchandises ont transité par le port de Barranquilla en 2018.

par habitant est le montant de l’investissement public du district en 2017.

Entre 2008 et 2018 la classe moyenne de la ville est passé de

13 % a été le taux de croissance annuel moyen des revenus totaux de Barranquilla entre 2010 et 2017.

70 % a été le taux de croissance moyen du revenu par foyer entre 2008 et 2018.

19,6 % à 30,2 %.

7 curiosités du carnaval de Barranquilla Investissements :

Contributions :

Durée :

4 jours

49%

des ressources proviennent du secteur privé

Tourisme :

plus de 300 000 Touristes ont assisté aux différents événements en 2019

20

milliards de pesos

Rentabilité : il s’agit du

troisième événement le plus rentable de ce genre en Amérique latine

Bénéfices : en 2019, le carnaval de Barranquilla a rapporté

384 milliards de pesos

Hôtellerie :

186 hôtels,

soit une capacité totale de 14 250 lits et 7 841 chambres sont disponibles


Valeria Abuchaibe, reine du carnaval de Barranquilla 2018, au cours du défilé Gran Parada sur la 40ème rue. Une diversité de personnages, de déguisements et de maquillages parcoure les rues de toute la ville.

Enfant déguisé en petit taureau lors de la fête des Danses et Cumbias sur la Plaza de la Paz.

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Le Garabato est une autre des danses populaires du carnaval de Barranquilla qui incarne cette ambivalence cruciale entre la vie et la mort. D’origine paysanne, il prend ses racines dans le peuple, la sueur et la terre. C’est pourquoi, le costume porte ce « garabato » : un bâton en bois qui ressemble à la caricature d’une faux et qui sert à nettoyer. Le Garabato est confronté au déguisement de la mort pour représenter la lutte entre la vie et la mort. Selon le folklore, la faux n’a aucun pouvoir lors du Carnaval et ce n’est qu’en cette période de répit et d’exubérance, que la vie vainc la mort au son des tambours et flûtes de millo. Presque toutes les danses et cumbiambas parlent de fusion, de transgression et de résistance. La Danza de las Farotas, par exemple, qui est née à Talaigua, près de Mompox, dans le département voisin (Bolivar), recrée la manière dont les guerriers indigènes Farotos ont vengé leurs femmes violées par les Espagnols en se déguisant eux-mêmes en femmes. Ceci pourrait constituer un avant-goût et un symbole des actuelles luttes pour l’égalité des sexes et les revendications féministes. En parlant de l’histoire du Carnaval, de la tradition et de l’héritage qui se reflètent dans chaque danse ou costume, en 2019, le Musée du Carnaval a ouvert ses portes, offrant aux visiteurs une expérience multimédia et interactive à travers des objets, des vidéos, de la musique et des textes sur la fête.

Au deuxième étage du musée (il y a trois étages différents), sont exhibées les robes de ­couronnement de trente-neuf reines du carnaval de Barranquilla, retraçant ainsi l’histoire de celui-ci de 1918 à 2019. Cependant, tout le monde sait que le carnaval est vivant et se déroule hors des musées. De plus, l’on sait que la véritable star du Carnaval n’est pas le spectacle, mais l’esprit carnavalier de chacun qui célèbre la vie, de chaque âme traversée par le feu ancestral de la fête, de chaque colombien qui se transforme en visiteur émerveillé par sa propre culture et de chaque étranger, qui par la magie des réjouissances, se transforme en un colombien de plus. C’est pourquoi cette année, la devise et le thème principal du carnaval de Barranquilla 2020 sont : « Pour que les gens le vive ! ». Et comme les gens sont les propres acteurs de ces festivités, je demande à un paroissien du quartier Barrio Abajo ce qu’est le carnaval et il me répond par cette devise, avec cette familiarité et cette spontanéité digne des Caribéens.

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carnaval de barranquilla – 09


Coiffures

traditionnelles

La Colombie d’ascendance africaine

La culture africaine célèbre ses traditions

La musique, la gastronomie, les danses, les tresses et les coiffures font partie des pratiques culturelles que les afro-descendants ont légué à la nation colombienne alors même qu’ils empruntaient les routes de la résistance et de la liberté. Textes : Javier Ortiz Cassiani

Photographies : Ximena Vásquez

et tambours

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F o i r e s , f e s t i val s e t c ar naval s


La tendresse adopte les traits d’une grand-mère qui, un dimanche matin, tresse les cheveux de sa petite-fille dans une rue de San Basilio de Palenque, un village du nord du département de Bolivar (dans la Caraïbe colombienne), fondé par des esclaves marrons qui avaient fui du port de Carthagène des Indes. Les tambours battent depuis le XVIIe siècle et peut-être bien que depuis cette époque, les grands-mères coiffent les cheveux de leurs petites-filles en leur racontant des histoires sur la résistance. La tendresse peut également s’incarner chez deux jeunes femmes noires qui, un vendredi à midi, la veille d’une fête à Guachené, dans le nord du département du Cauca sur la côte pacifique colombienne, essayent, chacune à leur tour, des coiffures dans une cour à l’ombre d’un arbre de caracoli. À Guachené, un village habité par des Afro-descendants, depuis les temps de la ruée vers l’or et des haciendas, les noirs se tressaient les cheveux. Ces portraits de tendresse se reproduisent quotidiennement dans des régions de tout le pays. En Colombie vivent un grand nombre de communautés d’ascendance africaine. Leur musique, leur gastronomie, leurs danses, leur tradition orale et leurs coiffures font de la découverte de notre pays, une expérience d’autant plus enrichissante. De nombreuses foires, festivals et carnavals colombiens portent l’empreinte, forte et vivante, des communautés noires. Derrière ces scènes, il y a la mémoire. L’histoire, contée de génération en génération, raconte ainsi que des expertes tresseuses tressaient des cartes dans les cheveux des femmes et des jeunes filles pour servir par la suite de cartes d’évasion aux marrons. Ceux qui savent

012 – Foires et festivals

disent que les cheveux sont à l’origine de tout. Alonso de Sandoval, un sage prêtre jésuite et évangéliste, qui a passé une grande partie de sa vie à rédiger un traité sur les caractéristiques des Africains de Carthagène (le principal port négrier d’Amérique) a déclaré, que l’un des signes les plus clairs d’identification de ces personnes était la façon dont ils coiffaient leurs cheveux, avec lesquelles ils faisaient « mille agréables inventions » a-t-il écrit. Les rhapsodies qui chantaient à la mémoire des peuples asservis déclaraient également que dans leurs cheveux, les hommes et les femmes cachaient des graines et que dès qu’ils en avaient l’occasion, ils secouaient la tête pour les répandre dans des territoires où la liberté germerait. D’autres ont dit que les cheveux abondants servaient, de temps en temps, à stocker des pépites d’or provenant des mines qui les asservissaient puis à acheter avec celles-ci leur liberté. La vérité est que le parcours et la complicité des cheveux dans son tracé, était établi depuis des temps immémoriaux. Et aujourd’hui, les personnes d’origine africaine des divers endroits de la Colombie sont de plus en plus conscientes de l’importance de cette mémoire. Ils l­’assument comme une composante de leur identité. Maintenant, ils ne cachent plus leurs cheveux, ils les montrent avec fierté et ils continuent à écrire leur histoire, d’une autre manière. Cet itinéraire qui démontre d’une estime de soi, une beauté sans complexes ni impositions, débute à San Andres, Providence et Santa Catalina, les territoires insulaires de la Colombie, dans la mer des Caraïbes.

À l’image des tambours, les coiffures sont, dans la construction de l’identité nationale, une forme de communication fondamentale pour ce peuple d’ascendance africaine.

Coiffures traditionnelles et tambours – 013


Les racines Afro-Colombiennes Population d’ascendance africaine : 4 311 757, Soit 10,62% de la population totale du pays 10 destinations pour découvrir la culture afro-colombienne San Andres et Providence : îles multiethniques et multiculturelles de par son ancien port de commerce, avec une gastronomie et musique locale très riche.

Tumaco : dans le sud du pays, Tumaco utilise la musique et la danse pour construire et honorer la mémoire historique et culturelle de son peuple.

Nuquí : la rencontre de la mer et de la jungle résonne dans la ville aux sons de la nature. Sa musique aux consonances de pluie, mer et plage, donne à la marimba sa place de star.

Quibdó : la chirimia est le rythme fort de Quibdó. Un style musical joué avec des instruments à vent en bois.

Capurganá : se trouvant

Guapi : le fleuve

Timbiquí : village où

Buenaventura : le

San Basilio de Palenque :

Guapi marque le rythme de la mélodie de la vie quotidienne, la façon de parler, chanter et danser.

les festivités célèbrent les ancêtres au rythme des tambours et des douces voix.

folklore, la salsa et la musique urbaine résonnent dans les rues de cette ville portuaire énergique et dynamique.

la fête y est teintée d’une influence coloniale et africaine très marquée, avec des tambours, des cris et des mouvements intenses et subtils.

dans un recoin isolé du pays, les sons de la nature prédominent dans la culture musicale de la région.

Bahia Solano : les notes musicales des variations du currulao, au rythme des caisses claires et des chanteurs, donnent lieu à d’innombrables danses et fêtes dans la baie.

5 carnavals et festivals qui célèbrent l’afro-colombianité Festival de musique du Pacifique Petronio Álvarez

Carnaval en noir et blanc

Lieu : Cali Dates : août

Lieu : Pasto Date : 2 au 7 janvier

Festival de la Bahia Lieu : Bahia Solano Date : août

2 langues créoles afro-colombiennes

Fêtes de San Pacho Lieu : Quibdó Date : 5 octobre

Encuentro de Alabaos e Gualies Lieu : Andagoya Date : mois d’août

Musique afro-colombienne

1.025

Créole : il est parlé dans

rythmes folkloriques

l’archipel de San Andres et Providence.

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genres musicaux

Palenquero : parlé à San Basilio de Palenque.

LES RYTHMES DU PACIFIQUE COLOMBIEN Le currulao : danse traditionnelle la plus populaire du Pacifique colombien. C’est une danse pour faire la cour au rythme des tambours.

Le patacoré : danse dérivée du currulao, mais d’origine religieuse. Danse généralement chantée par un large ensemble de voix de femmes, d’hommes et d’enfants.

Le berejú : mouvements

La juga: mélodie funèbre due

mélodiques, rythmiques et répétitifs. Semblable au patacoré, mais beaucoup plus lent. Musicalement, ce rythme se caractérise par des phrasés longs.

à sa cadence rythmique. Par cette manifestation de la complainte les danseurs exécutent des mouvements forts et délicats à la fois.

L’aguabajo: les sons et mouvements de cette danse évoquent l’eau de la pluie. Grande densité de tambours et de chants euphoriques.

La jota: elle est dansée en groupes de quatre personnes, en couple, qui forment un carré. Ils dessinent des figures complexes à partir de mouvements latéraux et diagonaux.

Le bunde : ce genre possède une

L’abozao : rythme mélodique avec peu de présence de tambours. Les danseurs accompagnent la musique avec des exclamations tout en exécutant des mouvements sensuels de parade nuptiale.

facette festive, avec un ensemble musical composé de tambours et de voix. Puis, une facette mélancolique, beaucoup plus lente et mise en musique uniquement par les tambours.

Là-bas, dans ces terres de barracudas et de lune verte, d’histoires de pirates et au rythme des musiques de mento, de reggae, de socca et de calypso, vous trouverez des gens qui bougent leurs dreadlocks, des femmes qui tissent des rêves sur la tête d’un touriste ou des jeunes, au travail, qui portent des coiffures qui nous rappellent que la diaspora a eu lieu il n’y a pas si longtemps de cela. Tous, tissent des liens de fraternité avec d’autres peuples noirs de la grande Caraïbe. Tambours, tresses et afros à Palenque et Carthagène Dans cette ville, déclarée, en 2005, patrimoine historique et immatériel de l’humanité par l’UNESCO, les coiffures sont aussi communes que la fierté du Marron Benkos Biohó lorsqu’au XVIIe siècle il a proclamé une souveraineté sans chaînes sur ces terres. Dans chaque maison, quelqu’un peigne et tresse les cheveux avec le même naturel avec lequel on empile les grains, on sème de l’igname, on prépare les conserves et on traie les vaches. Avec cette habileté sereine avec laquelle l’on fabrique les choses qui ont toujours été là. Il est également normal que le seul salon de beauté du village s’appelle la Reine du Congo et que ses propriétaires se soucient de donner à ce qu’ils font une signification ancestrale. Ils tressent pour rendre hommage aux routes de la liberté. Leurs œuvres portent des noms méticuleusement choisis à l’image des dessins qu’ils impriment sur la tête de leurs clients. L’anglouiti, la tomate, la sale paria, innovation africaine (appelée également cacheta), ne sont là que quelques-uns des noms joyeux donnés à ce talent qui a une longue histoire. Dans cette terre où le tambour vit et crie, depuis plus de vingt ans, le Festival des Tambours et des Expressions Culturelles de Palenque se tient chaque année pour célébrer la gastronomie, la musique, la danse et les coiffures, c’est-à-dire, les modes de communication ancestraux. Sous le ciel bleu d’octobre, les traditions héritées de l’Afrique prennent vie. Préservées par des générations engagées, elles s’adaptent aux nouveaux espaces et, avec les tambours, se sont fait l’écho de leur essence. À environ une heure de Palenque se trouve Carthagène de Indes, avec sa mémoire historique plus vraie, celle de la diaspora africaine. Il y a longtemps, le quartier noir a imposé son style et s’est réaffirmé dans sa façon de se coiffer. Tresses, coupes, afros abondantes, discours de revendication et savoir pour l’en-

tretien des cheveux, circulent dans les rues, les écoles, les collèges, l’université, les bureaux, les manifestations culturelles et la fête quotidienne. Les routes afro-pacifiques Tout comme au temps de l’esclavage, la route remonte le fleuve Atrato pour se jeter dans le Pacifique colombien. La différence est qu’aujourd’hui ces territoires se parcourent non seulement pour trouver les preuves d’un passé qui condamnait, de manière infâme, certains êtres humains au travail forcé, mais aussi pour se divertir avec ces traditions de résistance qui ont réaffirmé le droit à l’existence et à l’identité à travers les coiffures. Ceux qui se sont consacrés à faire l’inventaire des pratiques de coiffure et de tressage dans la région n’hésitent pas à souligner la particularité des styles utilisés à Andagoya, village minier du département du Chocó, le savoir-faire de ceux qui travaillent à Robles, dans le département du Valle puis à Villa Rica, dans le département du Cauca, un peu plus au sud de la région Pacifique. Tresses, torsades, tissage... toutes sortes de techniques de coiffure circulent dans des catalogues alternatifs que les gens créent ainsi que lors de rencontres et festivals pour récompenser les meilleures œuvres. Parallèlement, les connaissances ancestrales associées aux plantes utilisées pour le soin des cheveux, ont été sauvées. L’aloès, la bruyère, la menthe, la rue, le maté et l’écorce de l’arbre guácimo sont associés à la cosmétologie créée ces dernières années pour préserver les qualités naturelles des cheveux afros. À Istmina, dans le Chocó, un concours thématique de coiffures est organisé lors de la fête patronale de la Virgen de las Mercedes, au mois de septembre, au cours duquel les valeurs géographiques et culturelles de la région sont mises en valeur. En septembre et jusqu’à la fin octobre, la ville de Quibdó, capitale du département du Chocó, sur les rives de l’Atrato, se convertie en une masse de personnes qui dansent dans les rues au même rythme. Il s’agit de la Fête de San Pacho, une célébration en l’honneur de Saint François d’Assise qui se tient depuis 1648 et qui, en 2012, a été inscrit par l’UNESCO sur la liste du patrimoine culturel ­immatériel de l’humanité. Musique, chars, danses, costumes et la conscience d’un peuple qui a utilisé la fête comme une exutoire afin de se réinventer au milieu de l’angoisse quotidienne du travail, sans même savoir, qu’il était en train de construire l’un

Coiffures traditionnelles et tambours – 015


des événements culturels les plus importants de la nation. À Buenaventura, le principal port colombien sur le Pacifique et où l’esthétique des mouvements noirs aux États-Unis a toujours eu une forte influence, les coiffeurs pour hommes de couleur se disputent les meilleurs styles. Ces lieux sont des espaces de rencontre et de socialisation pour les jeunes. Avec la migration vers les grandes villes du pays, ces mêmes pratiques se sont déplacées à Bogota, Medellin et Cali. À Cali, depuis quinze ans, le festival Tejiendo Esperanzas se tient chaque année en juin, réaffirmant l’identité culturelle des populations noires, afro-colombiennes, locales et palenqueras. Le droit à la différence et à la diversité y est fêté. Les connaissances locales, présentes dans la mémoire commune de la diaspora, cohabitent avec celles d’autres pays des Amériques. La capitale du Valle del Cauca et principal centre urbain de la région Pacifique est également l’hôte de l’un des événements culturels à plus forte croissance au cours des dernières décennies et qui attire le plus grand nombre de touristes chaque année. Il s’agit du Festival de musique du Pacifique Petronio Álvarez, qui est non seulement devenu une référence en matière de musique noire de la région, mais qui condense en un seul lieu et dans un pari festif et contagieux, les expressions culturelles les plus abouties de la population d’origine africaine. Il faut dire que de nombreuses routes ont dû être empruntées pour arriver à l’endroit où nous nous trouvons aujourd’hui. Dans une société

016 – Foires et festivals

esclavagiste, l’identité peut être stigmatisée. Les cheveux afro, qui les identifiaient, les condamnaient également. Les moqueries et les railleries se multipliaient. À la fin des années 60, l’ethnographe Luis Flórez, publia un lexique avec les différents termes utilisés par les colombiens pour désigner les parties du corps humain. Dans le cadre de cette recherche, Flórez identifia un peu plus de cinquante mots, communément utilisés, pour désigner les cheveux de la population d’ascendance africaine. Tous fortement péjoratifs : achicharronao, cadillo, churrusco, duro, pelicerrao, tornillo .... Toutefois, avec cette même habileté avec laquelle les tresseuses tissent les cheveux, les Afro-descendants ont appris à surmonter ces railleries, à échapper aux stigmates, à en faire une source de fierté. Sans doute la grand-mère, qui un dimanche matin coiffe opiniâtrement les cheveux abondants de sa petite-fille dans une rue de San Basilio de Palenque, l’a-t-elle toujours su. Elle a juste eu la patience de tisser l’identité et la beauté que certains membres de cette nation diversifiée affichent aujourd’hui avec grâce.

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Les cheveux, autrefois utilisés pour tisser des destins, frayent aujourd’hui le chemin des fêtes et des festivals des peuples d’origine africaine de la Colombie.

Coiffures traditionnelles et tambours – 017


Photographie : Jonnatan Polo

Divers

Autres foires et festivals en Colombie Le calendrier local regorge d’événements, de foires et de festivals au cours desquels les colombiens célèbrent leur identité par la musique, la danse et le théâtre. Musique Festival Estéreo Picnic Lieu : dans les environs de Bogota Après 11 éditions, ce festival est devenu l’occasion de retrouver sur une même scène des groupes comme Guns N’Roses, The Strokes et The Chemical Brothers, ainsi que des groupes nationaux. Festival de la Leyenda Vallenata Lieu : Valledupar La saveur unique avec laquelle nous jouons de l’accordéon en Colombie a conduit l’UNESCO à inscrire el vallenato sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Le festival jouie d’une importante diffusion au niveau national et international. Festival Petronio Álvarez Lieu : Cali Ce festival est considéré comme la plus importante et la célébration la plus représentative du folklore afro-colombien. Ses rythmes musicaux, les saveurs de sa cuisine et la culture de la région occidentale du pays sont les protagonistes de cette importante célébration.

sique. Des compagnies internationales et l’Institut colombien de ballet (INCOLBALLET) participent à l’événement.

Cinéma Festival international du film de Carthagène des Indes (FICCI) Lieu : Carthagène des Indes C’est le plus ancien événement cinématographique d’Amérique latine. Environ 220 œuvres audiovisuelles sont exposées. Il s’agit d’une vitrine de la culture audiovisuelle de la Colombie et d’autres pays de la région. Festival international du film de Cali Lieu : Cali Fin octobre, le septième art s’empare de la ville de Cali. Le festival a été créé par le réalisateur colombien Luis Ospina. Le programme est particulièrement intense en documentaires.

Gastronomie

Arts du spectacle

Sabor Barranquilla Lieu : Barranquilla Cette foire met en exergue la richesse culinaire de la région, marquée par une importante migration. Le festival propose un programme académique, des ateliers avec des chefs invités et des dégustations de la cuisine traditionnelle.

Festival de théâtre ibéro-américain Lieu : Bogota Tous les deux ans, Bogota accueille plus de 250 troupes nationales et internationales de théâtre. Le festival offre une programmation riche et variée qui va du théâtre de rue sur les places et avenues publiques, aux grandes productions dans des lieux fermés.

Exposition gastronomique de la Caraïbe insulaire Lieu : San Andres Des chefs locaux, régionaux et internationaux de renom se familiarisent avec les plats et les techniques de San Andres, Providence et Santa Catalina grâce à un échange d’expériences avec des chefs cuisiniers insulaires traditionnels et des étudiants en gastronomie de l’archipel.

Festival international de ballet Lieu : Cali Ceux qui se rendent à Cali en avril ont la possibilité de changer leurs pas de salsa pour des pas de danse clas-

Festival gastronomique Siembre Negro Pacífico Lieu : Nuquí Un échantillon pour apprécier la richesse folklorique du Pacifique colombien grâce à des échanges d’expé-

Autres festivals musicaux Festival de la musique andine Mono Núñez, Festival mondial de la salsa, Festival de tango.

018 – Foires et festivals

Carnaval en noir et blanc de Pasto.

riences entre les cuisiniers locaux et d’autres cuisiniers régionaux. C’est l’occasion de déguster des plats traditionnels et les recettes qui résultent de l’échange de connaissances gastronomiques.

Arts plastiques et visuels Artbo Lieu : Bogota Cet évènement réunit des galeries nationales et internationales. En plus d’être un espace d’achat et vente d’art, il offre un programme culturel et académique varié pour rapprocher le public de l’art.

Littérature Salon internationale du livre de Bogota (FILBo) Lieu : Bogotá Créé en 1988, ce salon rassemble près d’un millier de maisons d’édition. Le salon, qui se déroule à Corferias au cours du premier semestre de l’année, est le théâtre d’environ 1 200 activités culturelles, dont des lancements de livres et des conversations avec des auteurs. Hay Festival Lieu : Carthagène des Indes Rendez-vous des grands auteurs, prix Nobel, concerts et concours littéraires. La belle ville fortifiée devient le cadre luxueux de rencontre des plus grands représentants de la littérature, du cinéma, du journalisme, de la musique et de l’art.

Artisanat Expoartesanías Lieu : Bogota Ce salon est devenu une plateforme de promotion de l’artisanat colombien et permet aux artisans, designers et entrepreneurs de se faire connaitre des marchés nationaux et internationaux. Expoartesano Lieu : Medellín Il s’agit d’une alliance stratégique entre Artesanías de Colombia et Plaza Mayor Medellin qui vise à mettre le public en contact avec les traditions du pays.

Foires FOIRE DE MANIZALES Lieu : manizales Au début de chaque année, toute la ville se transforme et fête la culture du café tout en musique. FERIA DE LAS FLORES Lieu : Medellín Les traditions d’Antioquia se donnent rendez-vous dans la capitale la plus innovante du pays. Une rencontre entre musique et différentes générations. FERIA DE CALI Lieu : cali La salsa et d’autres rythmes s’emparent de la ville pendant les derniers jours de chaque année.

Autres foires et festivals – 019


Foires, festivals et carnavals L’agenda culturel de la Colombie regorge d’activités qui se répètent d’années en années, depuis des décennies, et deviennent ainsi des traditions. Toutefois, la culture du pays se manifeste également par d’autres types d’expressions artistiques comme la littérature, le cinéma, le théâtre, les arts visuels, etc… qui mobilisent un large public et tirent parti d’une infrastructure culturelle adéquate. Notre richesse culturelle doit être célébrée car elle se vit au quotidien, aux quatre coins du pays. Cet esprit de fête nous unit en tant que pays et ouvre les portes de notre maison aux visiteurs du monde entier.


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