GRIMPE Printemps 2013

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ÉDITO

GÈRER

LE NOMBRE BLOC URBAIN À NEW YORK

PETIT GUIDE DU

« COMMENT »

DE L’ESCALADE PROFIL

FRED BECKEY

LA VIE

APRÈS LA GRIMPE 1 > grimpE

> numéro 4, mars 2013


Page couverture Crédit photo : Steve Bourdeau

Édito

GÉRER LE NOMBRE

Vous ne me verrez que rarement dans une salle d’escalade remplie de monde, un soir de semaine. Quant ça à en vient à mon sport, je ne suis pas particulièrement patient. Aux grosses foules, je préfère les temps morts. Même chose à l’extérieur: je vais préférer aller grimper dans des endroits où je sais que je serai probablement seul ou avec quelques personnes.

Je ne sais pas jusqu’à quel point les acteurs et décideurs de la communauté et de ses organismes réfléchissent à la façon dont cette croissance peut être gérée, mais c’est le moment d’y penser, et même d’agir bientôt. Déjà, je vois des dizaines et des dizaines de jeunes participer aux compétitions, et ils auront certainement le goût un jour d’aller explorer les murs de rocher plutôt que ceux de plastique.

Mais éventuellement, ces moments de solitude pourraient devenir un luxe. À Montréal, une quatrième salle d’escalade va voir le jour sous peu, ce qui témoigne d’une belle croissance. Cela va certainement signifier que davantage de gens vont pratiquer le sport, et qu’une portion d’entre eux vont éventuellement aller grimper en paroi.

D’ici quelques années, ces « nouveaux » grimpeurs pourraient se retrouver dehors. Il faut qu’il sache le plus tôt possible les bonnes techniques et la bonne « étiquette » du sport. C’est en quelque sorte une responsabilité partagée, et il ne faudrait pas laisser les choses au hasard.

Et le paroxysme de cette croissance serait la sélection de l’escalade olympique, ce qui serait une poussée exceptionnelle pour le sport et toutes ses composantes.

Quant aux vieux grincheux comme moi, qui préfèrent les moments calmes en paroi, il faudra se faire à l’idée que les parois plus populeuses seront bientôt une réalité.

Ne vous y trompez pas, je suis très enthousiaste devant ces nouveaux développements. Par contre, j’estime aussi qu’il faudrait préparer le terrain à cette croissance. Si la question se pose, c’est parce que l’escalade est d’une nature différente de certains sports, comme la natation. S’il y a plus de nageurs, on peut bâtir davantage d’infrastructures. Mais s’il y a plus de grimpeurs, l’impact n’est pas le même. Les problèmes d’accès pourraient certainement s’aggraver, sans compter l’empreinte environnementale. Certains sentiers sont déjà dans de mauvais états, imaginez les conséquences d’avoir davantage de gens qui les arpentent. C’est sans parler des pressions sur les parois à proprement parler, où le trafic de grimpeurs pourrait augmenter considérablement. À l’inverse, ce nombre croissant donne aussi un poids supplémentaire à notre sport. Pensez au poids du nombre dans les négociations pour certains sites importants, au soutien à nos organisations, au développement de nouvelles parois. Évidemment, tout cela va nécessiter une certaine éducation, surtout pour les nouveaux grimpeurs. Tant de la part des gyms, des clubs que des fédérations – et ce, à tous les niveaux, aussi bien régional qu’international.

par David Savoie Rédacteur en chef david_savoie@hotmail.com Ventes et publicités: EscaladeQuebec.com info@escaladequebec.com

Mise en garde : L’escalade comporte desrisques pouvant causer des blessures ou un décès. Toute information ou tout conseil reçu par le présent magazine ne dispense quiconque d’évaluer lui-même les risques auxquels il peut être exposé. EscaladeQuebec.com recommande d’acquérir les connaissances et l’expérience nécessaires avant de s’aventurer en paroi, en montagne ou sur toute structure verticaale. Vous devez accepter les risques et responsabilités inhérents pouvant survenir lors de la pratique de vos activités. Tous droits réservés EscaladeQuebec.com : Le contenu de ce magazine ne peut être reproduit, en tout ou en partie, sans le consentement explicite de l’éditeur. Les opinions qui sont exprimées sont celles des auteurs; elles ne reflètent pas nécessairement la position d’EscaladeQuebec.com.

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Faits saillants >

BIENTÔT

UNE NOUVELLE

SALLE D’ESCALADE À MONTRÉAL

Une nouvelle salle d’escalade va voir le jour à Montréal. « Zéro Gravité » ouvrira ses portes en juin sur l’avenue Papineau, dans le quartier du Plateau Mont-Royal. Le gymnase fera à la fois dans l’escalade, mais aussi dans le yoga. Il y aura entre 50 et 80 voies, et également du bloc. Au moment d’aller sous presse, les promoteurs du projet en étaient à la conception des murs avec l’aide de Jeff Beaulieu, de Délire.

BALDY:

PAS ENCORE RÉGLÉ Malgré des négociations de la FQME, le dossier du mont Baldy n’est malheureusement pas terminé et il ne le sera pas à court terme, prévoit le directeur des opérations André St-Jacques. L’été dernier, l’entente avec la municipalité avait été finalisée, les discussions tournaient autour de la problématique du stationnement. Mais lorsque les deux parties sont arrivées devant le greffier, ce dernier les a informés que le dossier est devant les tribunaux, car il y avait un problème entre le propriétaire du terrain et le Ministère du Développement durable et de l’Environnement. « Ce dossier peut-être long », dit André St-Jacques. Pour le moment, il semblerait que la grimpe soit encore tolérée, mais qu’un accès formel n’est toujours pas négocié.

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chinookaventure.com 4 > grimpE


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FRED BECKEY:

ZEN OU L’ART DE GRIMPER DES MONTAGNES

FRED BECKEY, À 91 ANS, GRIMPE ENCORE. Crédit photo : Conférence du Club Alpin Canadien - Section de Montréal www. accmontreal.ca
Courtoisie Jean-Michel Lussier

« IL Y A ENCORE TANT DE VOIES À GRIMPER, ET JE N’AI PAS TOUT LE TEMPS DEVANT MOI. »

C’est la première et la dernière fois que Fred Beckey passe à Montréal. C’est lui-même qui le dit. Dans l’auditorium de l’Université McGill, le SI CETTE PHRASE EST VRAIE POUR TOUS LES GRIMPEURS, public oscille entre l’émerveillement, l’étonnement ELLE L’EST PEUT-ÊTRE ENCORE PLUS POUR FRED BECKEY. et le rire. Fred Beckey grimpe depuis presque 80 ans, et il a tout vu passer. Parmi les mots qui reviennent souvent, il y a notamment « première ascension » et la phrase « je voudrais bien y Les photos défilent, et il commente les clichés. retourner pour la compléter ». - Cette voie-là était pas mal, c’est à Smith Rock, Il a un genou gauche qui semble peu le supporter, des mains un peu Zebra to Zion, si vous vous trouvez dans le coin, crispées, un trou dans le crâne – un accident d’auto dont il ne se je vous recommande de la faire. rappelle de rien – et pourtant, à 91 ans, il grimpe encore. Une autre photo. Chaque image Je l’admets bien humblement, avant de le rencontrer, je ne le semble évoquer un vif souvenir. connaissais pas énormément. Et évidemment, il n’a suffi que d’un peu de recherche pour comprendre que Fred Beckey est un monstre - J’étais tombé dans une crevasse, subitement. sacré de l’escalade. Né en Allemagne en 1923 (!), il grimpe depuis On n’avait rien vu venir. Cette photo-là a été l’âge de 13 ans. Et il a consacré toute sa vie à cette activité. Il n’a eu prise par mes compagnons, je ne l’ai su qu’après. ni femme, ni enfant, ni vraiment de carrière. Mais il a des centaines Un autre cliché. de premières ascensions à son actif. Des lignes ouvertes en 1940 dans les North Cascades, jusqu’en 1996 en Alaska. Si bien qu’il - Ça s’appelle Monkey Face, et c’est selon moi serait le grimpeur le plus prolifique de l’histoire en cette matière. la tour de roche la plus laide du monde. Et ses partenaires, comme Colin Haley, n’hésitent pas à le dire non 6 > grimpE


Comment a-t-il passé toute une vie sans trop travailler, à pouvoir grimper autant ? « La chance », donnera-t-il en guise de seule réponse. Selon lui, une voie gratifiante est difficile à définir, même s’il dit en avoir fait plusieurs. « Je ne sais pas, c’est peut-être le sentiment d’accomplissement. Peut-être le mont Devrin, en Alaska, était le plus gratifiant, parce que nous n’étions pas certains que nous pouvions le faire, ou même l’essayer, parce que les gens en avaient peur, à cause d’une arête particulièrement exposée. Nous étions certains à peut-être 50 % de pouvoir réussir, mais nous avons réussi, sans problèmes et personne n’a été blessé. Peut-être que c’était la plus gratifiante. Nous étions contents de ne plus jamais devoir la faire ! » UNE PHOTO QUI A RENDU FRED BECKEY PLUS CÉLÈBRE ENCORE. Crédit photo : Catalogue de Patagonia

plus. Lui-même ne sait pas combien il en a fait. Et cela semble peu lui importer. « Et contrairement à ce que les gens pensent, tout n’a pas été grimpé. Allez en Alaska, et vous trouverez de nombreuses voies qui attendent encore d’être grimpées. Seulement, il faut du temps et de l’argent », dit-il. Il est aussi connu pour son travail dans les livres-guides. Il en a publié plusieurs, et continue, encore aujourd’hui, à les maintenir à jour. Son ouvrage le plus important est probablement le guide des North Cascades, en trois tomes. En 2003, Fred Beckey sort une bible de l’escalade pour l’État de l’Oregon – un livre de 563 pages qui se veut un historique des North Cascades, l’endroit qu’il semble chérir par-dessus tout. Et si tout cela n’était pas suffisant, le vieil homme est aussi entré dans la légende en définissant un mode de vie de grimpeur: le sans-le-sou, le « dirtbag ». Il dit avoir travaillé de façon sporadique pendant 10 ans. Le vieil homme, accoutré de vieux vêtements, qui tient une pancarte qui dit : « peut assurer contre de la nourriture », c’est lui. Durant l’ascension de la voie Beckey-Chouinard, sur le South Howser, faute de sac de couchage et d’un manteau suffisamment chaud, le grimpeur a bourré ses poches de papier durant un bivouac sommaire. « La compagnie Quaker avait financé une de nos expéditions. Nous mangions des barres granolas à tout bout de champ. Ça ne se verrait plus aujourd’hui », s’exclame-t-il. J’avais beaucoup de questions pour Fred Beckey. Parce que les gens qui ont grimpé toute une vie – de 13 à 91 ans – c’est rare, et que les gens qui ont mené une vie de sans-le-sou pour grimper le plus possible durant cette période, c’est rarissime. Mais Fred Beckey n’avait pas les réponses auxquelles je m’attendais.

« Pour certains, c’est gratifiant de passer la moitié de l’été à tenter de grimper une 5.14. Je ne peux pas faire ça. Peut-être que c’est plus intéressant pour eux. Je pense que c’est une question de préférences personnelles. Je n’ai pas ce genre de patience pour passer autant de temps à tenter de grimper une voie ou un bloc déversant. J’ai toujours été plus motivé à grimper en style alpin. J’aime l’escalade de roche et de glace, mais j’aime vraiment l’environnement alpin, j’y ai été élevé. » Malgré son âge avancé, il demeure connecté à la réalité du monde de l’escalade. « Aujourd’hui, je ne connais pas les proportions, mais beaucoup de gens sont des grimpeurs d’intérieur. Ils sont très bons, très forts, et peuvent faire toutes sortes choses, mais ce n’est pas ce que j’aime. C’est correct de le faire parfois, mais je n’aime pas grimper avec autant de monde autour de moi. Je devrais peut-être y aller plus souvent. Je pense que c’est une bonne activité, cela rapproche les gens socialement. C’est peut-être un substitut pour l’Église ! J’étais à un gym à Seattle récemment, un samedi, et tous les parents étaient là avec leurs enfants ! » Qu’a-t-il apporté à l’escalade, à son avis ? Certaines voies classiques, selon lui. Il dit n’avoir jamais réfléchi au fait qu’il grimperait pendant si longtemps. « Je n’essaie pas d’établir un record. Si je ne peux plus le faire, je ne peux plus faire ! Oui, j’ai déjà été compétitif pour les premières ascensions, mais plus maintenant. Je veux simplement faire des belles voies. Les nouvelles voies difficiles, sur l’île de Baffin ou ailleurs, je ne peux plus faire ça. Il faut être jeune et en forme. » Craint-il le moment où il cessera de grimper ? « En fait, je n’y ai jamais trop pensé. Je ne suis pas un visionnaire. Je n’ai pas peur. Je grimpe, et je verrai bien quand je ne pourrai plus grimper. Un jour ou l’autre, tu n’y arrives plus... D’ici là, je vais continuer. J’espère aller en Chine bientôt, j’aimerais faire beaucoup de choses dans les Rocheuses Canadiennes. J’ai un voyage de prévu à Red Rocks ce printemps. » J’étais un peu frustré. Lui, le patriarche de l’escalade, une légende vivante du sport, n’avait pas de réponses très concrètes, pas de leçon, de message à transmettre. Et plus tard, tout cela m’a frappé. Peut-être n’y avait-il pas de grande philosophie à dégager de l’escalade, d’une vie à passer à grimper ? C’était peut-être ça, la vraie leçon de Fred Beckey... par David Savoie grimpE < 7


Conseils pratiques >

COMMENT... Il y a parfois des petits trucs qui peuvent faire toute la différence entre enchaîner une voie ou tomber, devenir un meilleur grimpeur ou être plus préparé pour un certain type de voies. Grimpe vous offre un petit guide, loin d’être exhaustif, du « comment » améliorer votre grimpe. Prenez note qu’il ne s’agit pas de conseils professionnels, et qu’en aucun cas, Grimpe ne peut assumer la responsabilité de vos actions. Et si vous devenez le prochain grimpeur à grimper du 5.15c, ce sera peut-être à cause de nous...

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COMMENT... ENCHAÎNER DES VOIES PLUS RAPIDEMENT ?

S’il y a une chose que je déteste, c’est travailler des voies très longtemps. Avec le temps, j’ai développé une approche qui me permet – généralement – d’enchaîner des voies assez rapidement. Cela peut aussi bien se faire en trad qu’en sport. Si vous faites un premier essai à vue, regarder bien la voie pour tenter de déterminer où se trouveront les repos et les crux possibles. Si vous essayer de faire un « flash » (enchaîner une voie en ayant de l’information), demandez le plus de renseignements possibles à quelqu’un qui a déjà enchaîné la voie, notamment les prises clés – mais ne vous fiez pas uniquement à ces informations, votre style de grimpe n’est peut-être pas compatible. Et fiez-vous à votre style de grimpe: là où quelqu’un utilise un crochet de talon, vous ferez peut-être un crochet d’orteil, par exemple. Si votre première tentative est un succès, tant mieux. Sinon, c’est là où il faut être tactique. Dès que vous tombez, assoyez-vous dans votre harnais, et prenez quelques minutes de repos. Si vous êtes dans le crux, décortiquer ce qui se présente à vous, et si vous le pouvez, demander des informations supplémentaires s’il y a d’autres grimpeurs sur place. Si vous n’êtes pas au crux, tentez de vous y rendre en faisant le moins d’effort possible. L’idée, ici, c’est de conserver son énergie pour l’essai suivant, tout en faisant les mouvements. Lorsque vous déchiffrez le crux, mémorisez bien ce qui a fonctionné, regardez – ou même indiquez avec un peu de craie – les prises de pieds clés. Lorsque

COMMENT DEVENIR INSTANTANÉMENT PLUS ENDURANT – SANS TRICHER

Et si en buvant du jus, vous aviez une augmentation de votre endurance de 15 % ? C’est possible, et ce n’est rien de magique: c’est simplement du jus de... betteraves. Des scientifiques de l’université Exeter ont démontré dans une étude que le fait de boire du jus de betteraves permet d’augmenter de 16 % l’endurance, et que des cyclistes amélioraient leur temps de course de 11 secondes sur une distance de 2.5 miles, et de 45 secondes pour le 10 miles. C’est que le jus de betteraves est rempli de nitrates, qui, lorsque converti par le corps, devient du dioxyde d’azote. Cette substance a pour effet de causer de la vasodilatation – un gros mot pour dire que vos vaisseaux sanguins laissent passer plus de sang, et donc, plus d’oxygène à vos muscles. Autre intérêt du petit légume: vous aurez droit, en prime, à des antioxydants. Pour obtenir tous les bénéfices de la betterave, il faut boire un verre de 250 millilitres de jus, trois fois par semaine. Mélanger le tout à un jus de fruit et de la glace permet d’aider au chapitre du goût. Et sachez que des Olympiens l’ont intégré dans leur diète. C’est également possible d’avoir des effets similaires avec un produit synthétique, la béta-alanine, qui ralentit (un peu) la production d’acide lactique. Et devinez ce qui cause ce sentiment d’être pompé lorsque vous grimpez ? Le dosage suggéré par les scientifiques: trois à six grammes par jour, pour quatre à huit semaines. La cerise sur le gâteau: il n’y a aucun effet secondaire pour ces deux produits. grimpE < 8


votre assureur vous redescend, regardez de nouveau toutes les sections que vous avez grimpées pour garder en mémoire les mouvements que vous venez de faire. Lors du premier essai, généralement, les grimpeurs serrent les prises plus qu’il n’en faut, et vous remarquerez que vous serez plus détendu lors de votre deuxième essai. Avant de vous lancer dans une tentative d’enchaînement, refaites les mouvements du crux dans votre tête, et repensez aux positions corporelles qui ont fonctionné. La mémorisation de votre séquence va vous faciliter la tâche lorsque vous tenterez d’enchaîner. Si le second essai n’est pas fructueux, refaites le même exercice, afin de peaufiner votre approche. Plus vous saurez exactement ce que vous – et uniquement vous – avez à faire, il suffira de peu de temps avant d’y parvenir.

Crédit photo : Julie Daigle

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COMMENT... GRIMPER DU 5.15C ? Demandez à Adam Ondra.

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COMMENT... BIEN CHOISIR SES CHAUSSURES ?

Ce conseil s’adresse peut-être davantage aux grimpeurs débutants ou intermédiaires. Aujourd’hui, il y a une multitude de chaussures qui existent pour tous les types d’escalade. Et il serait faux de penser qu’une seule chaussure pourra exceller dans tous les rôles, entre du bloc, de l’escalade verticale, sur des dalles, dans des fissures ou en « multi-pitchs ». La première chose sera donc de déterminer ce que vous allez faire ou ce que vous faites le plus fréquemment. Il n’y a pas de règle absolue, mais généralement, des chaussons plus rigides sont plus performants sur des murs verticaux bardés de petites prises de pieds, tandis que des ballerines sont toutes indiquées pour le bloc et les toits. Par contre, vous aurez aussi vos préférences personnelles: pour ma part, j’aime un chausson rigide la plupart du temps, parce que je ne suis pas très efficace pour travailler avec mes orteils. Une chaussure rigide vous donnera plus de support, mais généralement, moins de sensibilité, un chausson plus mou sera plus sensible, mais impliquera davantage vos mollets. Deuxième élément pour choisir une chaussure de grimpe: c’est votre pied qui vous le « dira ». Un pied large ou étroit déterminera quels modèles vous pouvez songer à acheter. Et il faut parfois se rendre à l’évidence: le tout nouveau chausson qui semble si performant n’est peut-être pas fait pour vous si vous peinez à entrer votre pied dedans. Autre élément à considérer: le tissu de la chaussure. La fibre synthétique n’agrandira pas, donc au premier essai, il faut trouver une taille ajustée, mais pas trop serrée, sinon, ce sera un calvaire pour vos pieds durant toute une saison. De son côté, le cuir va agrandir durant la durée de vie de votre chaussure, il faudra donc songer à prendre une taille plus petite – lire un peu pénible au début – pour qu’après quelques utilisations, le chausson soit très ajusté et performant. Évidemment, de longues voies et plusieurs longueurs signifient qu’il faut privilégier des chaussons plus grands, et les amateurs de trad vont préférer des chaussures dont la pointe peut aisément faire dans des fissures. Et enfin, un dernier point susceptible de vous aider: la gomme. Toutes les gommes ne sont pas faites égales, puisqu’elles ne travaillent pas toutes aussi bien sur tous les types de roche. Vous remarquerez que la gomme de certaines marques fonctionne beaucoup mieux sur du granite que d’autres. En somme, il vous faut bien analyser vos besoins, cela vous permettra de faire un choix éclairé. Cela pourrait aussi signifier que les hyperactifs en escalade ont plus d’une paire de chaussures. grimpE < 9


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COMMENT... SE PRÉPARER POUR YOSEMITE ?

La « vallée » est un lieu de pèlerinage pour pas mal de grimpeurs de trad, mais ils sont nombreux à ne pas savoir comment se préparer à l’aventure sur une mer de granite comme El Cap. Ce ne sera pas suffisant de pouvoir grimper une seule longueur en 5.12, par exemple. Il vous faudra aussi enchaîner des dizaines de longueurs, même si elles sont plus faciles ! Jean-Pierre « Peewee » Ouellet se souvient de s’être fait « botter » les fesses lors de sa première visite. Son conseil ? « Être en assez bonne forme et se préparer à faire de très longues journées. » Il suggère par exemple de faire trois voies en trois jours à Cannon Cliff, par exemple. L’important, ce n’est pas tant une journée que la charge de travail accumulée après plusieurs jours. Il faut être capable de faire « beaucoup de mètres de roche », dit-il. Une autre façon de s’acclimater à la fatigue serait de faire une double journée d’entraînement – de la force le matin, du volume le soir par exemple. L’important, c’est le « millage ». Varier l’entraînement peut aussi aider, comme du Crossfit. Il faut également que les aspirants à Yosemite doivent savoir comment faire de l’artif, puisque toutes les voies ne sont pas uniquement en trad. « Peewee » recommande aussi de bien connaître certaines manoeuvres avant de partir: fixer un sac, faire des traverses avec celui-ci, savoir gérer la corde, etc. Ensuite, ne restera qu’à profiter de l’expérience inoubliable de Yosemite...

Crédit photo : Julie Daigle 1 0 > grimpE

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COMMENT... S’AMÉLIORER LORS DES COMPÉTITIONS DE BLOC ?

Pour devenir un compétiteur féroce, et peutêtre songer à remporter le Tour de Bloc, il vous faudra plus que du muscle pur... On a demandé quelques conseils à Sébastien Lazure, maître ès compétition. Selon lui, il faut prendre un minimum d’un ou deux jours de repos avant la compétition. Il est mieux de donner un peu de repos à son corps pour que l’entrainement que vous avez fait dans les dernières semaines puisse faire effet. Il est donc déconseiller de s’entrainer la veille d’une compétition. Du côté pratico-pratique, il faut toujours arriver à la compétition un peu d’avance question de ne pas être stressé et surtout d’avoir le temps de bien se préparer! Sébastien recommande quelques trucs avant la compétition. Une des premières choses à faire, dit-il, c’est de « magasiner » ses problèmes. Vous prenez votre feuille de pointage et faites le tour de tous les problèmes. Vous aurez donc un meilleur aperçu de ce que vous devrez faire et vous pourrez cibler les blocs qui sont à votre avis plus votre style ou encore qui sont plus faciles que les points qui lui sont accordés. Mettez une étoile à côté des problèmes que vous aurez repérés. En compétitions, le but est de faire le plus de points avec le moins d’effort possible, alors soyez stratégique! Trouvez-vous une routine d’échauffement que vous ferez avant chaque session de grimpe ou d’entraînement et qui est efficace pour vous. Prenez alors le temps qu’il vous faut avant le début de la compétition pour être bien prêt à forcer quand le chrono partira. D’après lui, il est très important de se faire confiance en compétition. Surtout dans une compétition en format « Scramble » - où les grimpeurs ne sont pas en isolation lors des problèmes. Le format nous permet de voir ce que les autres font et d’échanger des bétas. Certaines personnes peuvent en tirer avantage et il pense qu’il peut être bon parfois de regarder comment les autres se débrouillent pour passer telle ou telle section d’un bloc. Cependant, le champion vous recommande de ne pas tomber dans le piège et d’oublier comment on grimpe personnellement et s’en tenir à ce que les autres font. Avec ces conseils, vous êtes prêts à finir premier – sauf si Sébastien participe lui aussi à la compétition !


Demandez à l’entraîneur >

DÉVELOPPER

SON ENDURANCE C’est votre troisième voie de la journée. Vous êtes dans une voie sous votre limite, dans le repos, qui est monstrueusement bon. Mais vous vous sentez fatigué, très fatigué. Peu importe ce que vous faites, vous ne semblez pas être capable de récupérer. Pire, vos avant-bras semblent s’alourdir. Vous tentez de faire quelques mouvements dans le crux, mais rien à faire, vos bras sont de plomb. C’est la chute et vous redescendez. Vous discutez avec votre partenaire et arrivez mal à saisir ce sentiment de fatigue que vous ressentez souvent. Pourtant, vous mangez bien, buvez de l’alcool de manière raisonnable, dormez bien et vous grimpez trois fois par semaine. Vous vous décidez donc à consulter un entraîneur. Diagnostic : manque d’endurance ! Mais laquelle ?

QUESTION DE DÉFINIR UN PEU ! L’endurance se distingue en quelques sous-catégories. La capacité de travail, la force endurance et celle qui nous intéresse ici : l’endurance sous-maximale. Pour définir la capacité de travail, je vais citer un ami : « la capacité de travail, c’est préparer ton corps à faire son quart !» Cette affirmation illustre parfaitement le premier type d’endurance. Pour l’escalade qu’on pratique au Québec et pour les guerriers du week-end, elle est peu pratique à développer. Trop longue, coûteuse en temps et en énergie, elle s’adresse plutôt à un grimpeur averti qui à un objectif bien précis. La force endurance est la capacité d’un grimpeur de répéter souvent des mouvements à sa capacité presque limite (donc pompé) et ce, en peu de temps. Ce type d’endurance est bien connu des bloqueurs de ce monde et des grimpeurs sportifs. On pourrait aussi dire que c’est la capacité au corps de métaboliser le lactate, «l’acide lactique». Reste l’endurance pure. Il s’agit de la capacité de capillarisation du corps ou, la capacité que notre corps à a produire de «nouveaux» vaisseaux sanguins. Ceci a deux buts : diminuer la vitesse à laquelle le corps produira le lactate et augmenter la capacité de métabolisation du lactate. En terme d’escalade, cela signifie être moins pompé et dépomper plus vite! Comment faire ?

Ce qu’il vous faut, c’est du volume – et pas pour les cheveux ! Le volume sert à augmenter la capillarisation des muscles sollicités par la grimpe, ce qui fera en sorte que vous récupérerez plus vite et mieux. Que faire pour augmenter cette capacité vitale du grimpeur ?

PETIT PROGRAMME! Pour développer son endurance, il faut accepter une chose, on ne grimpera pas à notre limite cette journée-là ! L’endurance est sousmaximale. Plusieurs auteurs s’entendent pour dire que lorsque l’on s’entraîne en endurance, l’intensité devrait se trouver au tour de 60% de notre capacité maximale. Comment 60% de notre capacité se traduit à la grimpe ? En gros, cela pourrait se traduire environ par deux chiffres sous votre meilleure cote en enchaînement. Donc, si je grimpe du 5.13, je devrais faire beaucoup de 5.10+/5.11. La capillarisation se développe lorsque l’on sollicite les muscles souhaités, donc ce mois-ci attendez-vous à beaucoup grimper côté entraînement ! L’objectif du prochain exercice est de vous faire grimper beaucoup. La saison de roche approche et il vous faudra un petit moment pour vous refaire la main et la tête, donc cet exercice s’applique aussi bien dehors qu’au gym. Choisissez-vous une voie qui est deux chiffres sous votre niveau maximal. L’objectif de l’exercice est de faire une pyramide, et le « dessus » de cette pyramide sera de faire la voie 4 fois de suite. Donc, je fais la voie une première fois, mon assureur me redescend. Je fais la voie par la suite deux fois consécutives, puis après repos, 3 fois consécutives et enfin, après un autre repos, 4 fois consécutives. Par la suite, on redescend la pyramide… Nul besoin de vous dire que ceci doit être SOUS-MAXIMALE ! Donc, à ne pas essayer dans votre projet. Après quoi, vos avant-bras seront au rendez-vous lorsque vous aurez besoin de délayer l’acide lactique ! par Guillaume Raymond

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Conseils pratiques >

BIG WALL 101,

OU COMMENT PASSER DU TRAD AUX GRANDES VOIES L’AMBIANCE DES MURS, LA TAILLE DU DÉFI, LE DÉPASSEMENT DE SOI, LE TEMPS PASSÉ SUR DES PAROIS QUE NOUS ADMIRONS TANT : CE SONT LES RAISONS QUI NOUS AMÈNENT À GRIMPER ET À REGRIMPER DE GRANDS MURS. Nous ne parlons pas ici de grimper de grandes voies alpines où la légèreté et la vitesse sont un gage de réussite. Il s’agit plutôt de gravir de grandes voies sur des murs raides, dont le niveau de difficulté avoisine 5.12. Des voies qui n’ont souvent même jamais été libérées. Pour y arriver, le commun des mortels doit avoir recours à l’escalade artificielle. Vous retrouverez ici une brève introduction à la façon de passer du trad à l’artif – mais ce n’est un guide technique complet, assurez-vous de faire vos recherches et la formation adéquate si vous voulez vous lancer ! Dans ce « 6e degré » de difficulté, qui porte des cotes de A0 à A5, ce n’est pas le mur qui est artificiel, mais plutôt les moyens utilisés pour la progression de la cordée. Il n’est plus question ici de se servir uniquement des « outils » naturels que sont les mains et les pieds. Tout matériel est permis et des échelles de sangle – des étriers – sont fixés temporairement à n’importe quel outil suffisamment solide (des ancrages) pour supporter le poids du grimpeur. Le travail nécessaire ralentit tellement la progression, qu’une voie de plus de huit longueurs se grimpe souvent en plusieurs jours, comme c’est le cas au Cap Trinité, dans le Saguenay, ou sur El Capitan, à Yosemite. Si l’expérience est intéressante, elle requiert de la préparation et un certain courage face aux hauteurs. Il faut aussi être prêt à fournir des efforts pour hisser tout le matériel nécessaire pendant plusieurs jours. L’ÉTHIQUE L’important, c’est de s’amuser en groupe ou seul – oui, oui, ça se fait! – tout en préservant la roche et le défi des futurs grimpeurs. En artif,

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plusieurs styles sont pratiqués. Le « clean-clean », c’est une grimpe toute en pro naturelle et crochets, sans marteau et sans utiliser le matériel laissé par les grimpeurs précédents, sauf les « bolts » et rivets). Le « clean » est très similaire, mais vous avez droit au matériel laissé. Et enfin l’artif avec marteaux et pitons, à utiliser le moins possible pour préserver la roche. Dans tous les styles, il est possible d’utiliser un « stick clip » (un bâton pose mousqueton pour rejoindre les ancrages à distance). Cette stratégie enlève une partie du défi, mais peut aider à préserver la roche. L’utilisation d’un tamponnoir ou d’une perceuse électrique pour faire de nouveaux trous pour des crochets, des rivets et des « bolts » est découragée puisqu’elle retire une partie du défi pour les prochains grimpeurs. Pour les relais, la sécurité est cruciale et trois bonnes plaquettes constituent la norme la plus courante afin de permettre une organisation « horizontale » nécessaire à cause du hissage, de la quantité de matériel utilisé et du besoin d’installer un lit suspendu. LA PROGRESSION La progression devrait se faire le plus possible en libre pour être efficace au maximum. Lorsque la difficulté est trop importante, il suffit parfois de tirer sur un ancrage (« French free », A0) pour résoudre le problème. Lorsque ces deux techniques ne fonctionnent pas,il faut passer en mode artif. Les étapes sont souvent les suivantes : installer un ancrage, y clipper trois mousquetons à

IL FAUT EN TOUT TEMPS IMAGINER LES CONSÉQUENCES D’UNE CHUTE. la chaine ayant les fonctions suivantes : le premier sera soit le haut d’une dégaine ou simplement un mousqueton qui servira à clipper la corde plus tard (il faut prévoir le frottement de la corde), le deuxième (mousqueton dédié) sera au bout d’une « daisy chain » (qui est fixée en tête d’alouette sur le harnais), le troisième (mousqueton dédié) fixera un étrier. Un deuxiéme étrier peut être clippé à l’aide d’un autre mousqueton dédié afin de grimper plus facilement en alternant les pieds dans chaque étrier. Il faut ensuite monter dans les étriers et crocheter le « fifi hook » dans le mousqueton le plus haut ou même directement dans l’ancrage. Le fifi est attaché en tête d’alouette au harnais à une distance d’environ 15 cm des points d’encordement. Ensuite monter les pieds le plus haut possible, le fifi devrait alors s’inverser, et le harnais dépasse l’ancrage dans ce cas. C’est ce que l’on appelle « top stepper ». Dans un cas où on est sur une dalle bien en dessous de la verticale, on peut faire cette manoeuvre sans avoir recours au fifi hook. Une fois bien haut dans ses étrier, il suffit de mettre un nouvel ancrage et répéter avec la deuxième « daisy chain », clipper la corde à l’ancrage précédent et en transférant tour à tour les étriers.

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Si l’ancrage est douteux, on peut avoir recours à un « bounce test » qui s’effectue soit en sautant sur l’ancrage avec une « daisy chain » ou en donnant un bon coup de pied dans un étrier. Pour les crochets, il faut plutôt rebondir doucement. Ça va plier, mais il ne faut pas les casser… Il faut en tout temps imaginer les conséquences d’une chute. Si toutes les pros sont assez solides pour retenir une chute, on parle de A1. Si quelques pros de suite sont « limites » (supportent le poids du grimpeur, mais pas une chute), c’est A2. Si un bon groupe de pros de suite sont « limites », c’est A3. Si une longue suite de pros sont « limites » et qu’il y a risque important d’accident, c’est A4. Enfin, si une très longue distance est grimpée sur des pros « limite » et qu’un accident grave serait probable advenant une chute, c’est A5. La clef pour grimper les cotes supérieures est de bien tester les ancrages au fur et à mesure sans jamais chuter sur la corde ni donner de choc sur un ancrage. C’est très épeurant et ça demande énormément de temps. Une longueur d’A5 peut parfois demander une journée entière à un bon grimpeur. Une dégaine explosive aide une pro douteuse à stopper une chute, mais elle ne fera pas de miracle. LES PENDULES Lorsqu’un mur ne permet plus la progression vers le haut, il faut parfois traverser ou encore « penduler » jusqu’à la prochaine faiblesse qui permettra de poursuivre la progression. Pour réaliser un pendule, il faut mettre un ancrage qui sera abandonné, y passer la corde d’assurage, se faire descendre et balancer ou grimper avec l’aide de la corde vers une nouvelle faiblesse. REMONTÉE SUR CORDE FIXE DU SECOND Lorsque le premier atteint le relais, il fixe habituellement la corde d’assurage pour permettre au second de monter sur corde fixe. Ensuite, il installe le système de hissage et tire la corde qui est reliée aux sacs. Le second doit alors larguer les sacs, démanteler le relais et commencer la remontée. Si jamais les sacs se coincent en chemin, le second peut s’en occuper. Dans les cas de longueurs traversantes, des précautions sont à prendre pour ne pas laisser les sacs penduler et exploser. Le second s’attache habituellement à la corde d’assurage à l’aide d’un double huit comme sécurité puis positionne les deux ascendeurs (reliés à son baudrier par deux daisy chains) sur la corde fixe. Un étrier est habituellement fixé sur chaque ascendeur et c’est en glissant un ascendeur après l’autre et en transférant le poids d’un étrier à l’autre que le second progresse. Les ajustements de cette installation sont cruciaux pour remonter la corde fixe avec efficacité. Pour seconder un pendule, faire un rappel et suivre là où le premier est passé. Pour seconder une traverse ou quand la tension empêche d’enlever la prochaine pro, il faut soit passer l’ascendeur du haut par dessus la pro ou encore progresser avec les étriers dans les pros. Attention, avant de déconnecter un ascendeur, toujours s’attacher à la corde par précaution. L’ORGANISATION DES RELAIS Elle ne peut pas se faire sur un seul point fort comme on le voit souvent en trad. Il faut plutôt hisser les sacs d’un côté et organiser les grimpeurs et le « portaledge », si nécessaire, de l’autre. Il faut être prévoyant afin d’éviter les croisements de cordes, en particulier si on grimpe à trois. On peut garder la redondance, il faut s’assurer de la force des ancrages, mais l’avantage mécanique et l’extension advenant la rupture d’un ancrage doivent être un peu sacrifiés. La


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sécurité reste la priorité absolue et une compréhension supérieure des relais est nécessaire. Il faut rester bien encordé directement au relais en tout temps, y compris la nuit, en cas de défaillance du portaledge. LE HISSAGE DE MATÉRIEL Une corde dédiée doit être tirée par le premier et servir à hisser des sacs. Une opération plus facile si le poids des sacs est minimisé et si on utilise une corde. Il se peut que tirer la corde directement en conjonction avec un bloqueur pour conserver le progrès soit suffisant, mais des poulies sont habituellement nécessaires. Une poulie « bloqueur » comme le micro-traxion jumelé à un autre bloqueur comme un « ti-bloc » est le minimum pour le minimaliste. C’est un système dit « sans avantage mécanique ». On peut tirer avec un étrier sur le ti-bloc ou relier celui-ci au harnais et faire des « squats ». On peut aussi utiliser un grimpeur en contrepoids pour augmenter la capacité de hissage. Par sécurité, il doit rester encordé sur un système indépendant. RETRAITER Vous voulez le sommet? Sachez qu’une ténacité et une volonté à toute épreuve devraient faire la différence pour s’y rendre. Si vous voulez retraiter, sachez que ça arrive souvent et que ça se fait. Je l’ai

LES TECHNIQUES À APPRENDRE À partir du moment où les techniques de trad sont maîtrisées, il faudra apprendre d’autres manœuvres pour devenir un grimpeur chevronné de grands murs. Je vous recommande de les pratiquer sur de petites parois, avec le poids réel des sacs, avant de vous lancer sur de grands murs..

vécu souvent puisque j’ai tenté le Cap Trinité quatre fois avant de me rendre au sommet. Toutes les excuses sont bonnes : la météo, matériel échappé, avoir peur, manquer d’eau, ne pas maîtriser les techniques et manquer d’imagination pour surmonter les difficultés. À mon avis, si on ne s’amuse plus, c’est probablement le temps de penser à redescendre bientôt. La technique courante pour descendre les sacs en rappel est de les attacher au pontet du harnais et rappeler avec au moins un bon prussik et suffisamment de friction. Veillez à faire de bons nœuds au bout des cordes et assurez-vous d’avoir bien pratiqué la technique avec contre-assurage : c’est du rappel de haut niveau!Si vous allez grimper au Cap Trinité, attendez-vous à un rocher qui s’égraine parfois. Cela constitue un défi supplémentaire, mais n’affecte en rien l’ambiance incroyable au-dessus du fjord. À Yosemite, les murs de toutes les tailles offrent un rocher de qualité. El Capitan, un objectif suprême, est à la fois majestueux et écrasant. À Zion, les murs sont plus courts et la roche plus glissante. Black and White, à Weir, ou le King à Val-David sont des endroits magnifiques pour la pratique. Cannon et Cathedral Ledge sont aussi à considérer à la fois pour améliorer ses techniques et pour vivre des aventures mémorables. par Yann Camus

LE MATÉRIEL À SE PROCURER Il faut savoir qu’on n’a pratiquement toujours besoin de nouveau matériel : on veut avoir le dernier gadget sur le marché ou remplacer le vieux matériel et certains projets plus ambitieux nous forcent parfois à acheter du matériel spécialisé. Pour commencer, un bon rack de trad constitue la base nécessaire. Ensuite, voici ce qu’il faudra vous procurer, par ordre d’importance :

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- une paire d’étriers, une paire de « daisy chains » (plus longues que la portée de votre bras) et un « fifi hook » pour chaque grimpeur - des mousquetons supplémentaires - des gants de cuir - une paire d’ascendeurs - un ou plusieurs sacs de hissage - corde statique 9 à 11mm selon le poids des sacs - « poop tube »

progression en artif avec étriers, « daisy chains », et « fifi hook »; passages en pendule; remontée sur corde fixe avec ascendeurs; organisation des relais; hissage de matériel, amarrage/largage; retraite avec son matériel (rappels, regrimper à l’envers)

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GRIMPE À NEW-YORK,

OU LA NAISSANCE D’UN LIVRE-GUIDE Crédit photo : François Lebeau

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New York est reconnu pour ses taxis jaunes, ses magasins, sa mode avant-gardiste et ses édifices gigantesques. Et au milieu de cette ville bouillonnante, surprise, on peut aussi y faire de l’escalade.

La « Grosse Pomme » n’est pas vraiment une destination pour la majorité des grimpeurs. Néanmoins, caché parmi les nombreux parcs que la ville recèle, on y découvre une généreuse quantité de rochers, presque exclusivement utilisée par la communauté locale. Et ce n’est pas une découverte récente: on a commencé à résoudre ces problèmes de blocs dans les années 70. La difficulté majeure lorsque vous êtes en ville, c’est de savoir où ils se trouvent. Je suis arrivé dans la grande ville en avril 2012. Me proclamant, comme plusieurs d’entre vous, accroc à l’escalade, j’étais un peu froid à l’idée de m’éloigner des beaux sites de « grit » de mon Angleterre natale pour être dans l’une des plus grandes villes du monde. J’ai pris la résolution de grimper le plus possible malgré cela. Après tout, j’avais entendu dire qu’il y avait quelques gymnases d’escalade dans la région métropolitaine, alors tout n’était pas perdu. J’ai décidé de jeter un coup d’oeil au plus gros centre d’escalade en ville, Brooklyn Boulders. La place est remplie d’une bonne énergie et pendant un certain laps de temps, j’ai été satisfait de ma «nouvelle maison» à NYC. Pour l’entrainement, je mise beaucoup sur le plastique, mais la roche extérieure est difficile à battre. Après quelques semaines au gym, j’ai commencé à demander aux membres s’ils connaissaient quelques endroits d’escalade extérieurs aux alentours de la ville. Quelques-uns m’ont suggéré d’aller dans Central Park voir le « Rat Rock », mais à part cet endroit, ils n’avaient rien d’autre à me suggérer.

la roche new-yorkaise: Yuki Ikumori, Lynn Hill, Ashima Shiriashi, Sasha DiGiulian, Kevin Jorgenson et Ivan Greene. Une rumeur circule à l’effet que même Sir Edmond Hillary serait passé par ici pour grimper quelques lignes. Cependant, toutes ces informations à propos de l’histoire de l’endroit n’existent qu’au travers les gens qui y vivent et y grimpent, une histoire qui risque de se perdre. C’est de là que l’idée m’est venue! Pourquoi ne pas moi-même documenter toutes ces informations dans un guide exclusivement fait pour New York? Cela permettrait à plus de personnes d’apprécier les rochers urbains, de bâtir une communauté plus forte et d’immortaliser la riche histoire de l’escalade dans une endroit des plus improbables. Ça ne doit pas être si difficile? Épaulé par Bill et inspiré par son savoir, supporté par les gens de la communauté et considérant l’énorme quantité de temps disponible pendant que j’attendais mon visa de travail, j’ai décidé d’amorcer le projet du livre-guide. J’ai commencé à répertorier les informations en mai 2012, et j’estimais que le travail serait terminé en septembre, pensant que mon visa serait déjà arrivé. La réalisation du livre en cinq mois s’est avéré être un objectif très ambitieux. Malgré les 40 heures par semaine à relever toutes les lignes, à photographier et à explorer la ville pour trouver d’autres endroits, le mois de septembre est arrivé trop rapidement. J’ai à peine pu couvrir 10 des 30 sites

Je suis allé au « Rat Rock » tôt le lendemain et, à ma grande surprise, il y avait un groupe d’environ 15 personnes faisant des traverses sur le bloc. Ils essayaient le problème appelé « Polish Traverse », une ligne populaire mais aussi réputée pour être un difficile V5. Des gens très chaleureux se sont portés volontaires pour me montrer les lignes qu’ils connaissaient. Mais lorsque je leur ai demandé où je pouvais trouver un guide complet des blocs à New York, ils n’avaient aucune idée. En fait, il n’y a pas de vrai guide pour grimper en ville. La plupart des informations sur les sites de grimpe se transmettent de bouche à oreille, entre grimpeurs. J’y suis retourné plusieurs fois durant la même semaine pour travailler les lignes que les locaux m’ont pointées. Durant une de ces sessions, j’ai rencontré William Piehls et Lorenzo Montanez. William, mieux connu sous le surnom de Bill, est un vétéran de la grimpe urbaine. Il fréquente le site depuis plus de 20 ans, et il est en quelque sorte l’historien de l’escalade à New York. Bill m’a aussi appris que des gros noms avaient tâté

CERTAINS SITES SONT PARMI LES BLOCS LES PLUS « URBAINS » QUE VOUS POURREZ TROUVER. Crédit photo : François Lebeau

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que nous avons découverts, et ce, malgré des centaines d’heures de déplacement à travers la ville de Manhattan. Un des éléments qui a ralenti la réalisation du guide était mon incapacité à prendre des photos d’escalade professionnelles. Pour deux raisons: d’abord, je ne suis pas un photographe, et ensuite, je ne connaissais pas vraiment de grimpeurs en ville qui pourraient m’aider avec cette tâche. Par un heureux hasard, il m’est arrivé de rencontrer un talentueux photographe, lui-même grimpeur, François Lebeau. Cette rencontre a eu lieu alors que je visitais une galerie de Williamsburg. Après une brève conversation, nous avons décidé de travailler ensemble et de s’organiser pour aller prendre quelques images d’escalade durant la semaine suivante. Avec son talent derrière la caméra et mon temps libre pour me concentrer à l’écriture, le momentum était là pour réaliser le projet. Au cours des mois suivants, le guide s’est enrichi, François, sans relâche, organisant la prise d’images de grimpeurs de la communauté locale, y compris des célébrités! Au mois de décembre, des rumeurs à propos du guide se propageaient dans tous les gymnases de la ville et les gens étaient excités à l’idée qu’ils pourraient grimper dans leur ville. Nous avions terminé de relever les problèmes des blocs, que ce soit des « lowball », des « highball », des traverses, avec difficulté variant de V0 à V12. Tout ce qu’il restait à faire était de trouver un graphiste qui saurait donner une touche urbaine pour rendre justice au livre. Une fois de plus, la personne idéale est arrivée juste au bon moment. La dite personne, c’est une jeune et talentueuse designer graphique nommée Anna Porreca. Diplômée en arts, Anna a utilisé sa magie

DE NOMBREUX GRIMPEURS ONT TÂTÉ LA ROCHE DE LA VILLE DE NEW YORK, NOTAMMENT SASHA DIGIULIAN. Crédit photo : François Lebeau

créative pour donner au livre un style non conventionnel reflétant la ville que le guide décrit. Mars est arrivé et après environ 2000 heures de travail accumulées, nous avons presque fini! La publication du guide est prévue au printemps 2013 par la maison d’édition Sharp End, avec le soutien d’Access Fund. Il a fallu du sang, de la sueur et une bonne quantité de peau perdue pour vous livrer ce guide et nous sommes très heureux de le partager avec vous. Mon rêve est que ce guide rassemblera la communauté fragmentée d’escalade à New York, tout en préservant et en enrichissant l’histoire de l’escalade de la cité. J’espère que ce guide piquera votre curiosité à venir visiter New York et d’y grimper. Peut-être que je vais vous y voir? par Gareth Leah

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LA VIE APRÈS

L’ESCALADE ALEX GERRITS

Brin de vie > IL ÉTAIT UN MORDU DE L’ESCALADE, C’ÉTAIT LE CERVEAU DE DRTOPO, IL PRATIQUAIT LE SPORT DEPUIS DÉJÀ UNE DIZAINE D’ANNÉES. ET SOUDAINEMENT, IL NE POUVAIT PLUS GRIMPER. C’est un soir de semaine comme un autre. Dans une salle dont le sol est couvert de tapis, la sueur perle au front d’Alex Gerrits, alors qu’il tente d’étrangler son adversaire, un bras qui tire sur son habit, l’autre sur sa jambe. Une technique qui s’appelle « l’arc et la flèche » en jiu-jitsu brésilien. C’est ça, la vie après l’escalade pour un grimpeur: se passionner pour un autre sport. Et pourtant, Alex était un mordu de la grimpe. Il faisait de l’escalade depuis l’âge de 14 ans, et il a grimpé pendant plus de 15 ans, tant en bloc qu’en escalade sportive. Il avait voyagé partout, en Europe, en Asie, pour assouvir sa passion. « Pendant ma grosse période d’escalade, sur huit ans, j’ai peut-être passé cinq ans sur la route », dit-il. « Je me voyais en faire toute ma vie. Il y avait des p’tits vieux à mon gym, ça, c’était de l’inspiration! » Alex Gerrits, c’était aussi DrTopo. Il avait déjà passé de nombreuses heures, en falaise, à filmer des voies, mais majoritairement du bloc. « C’était une bonne manière de voyager, avec un deuxième motif », dit-il. L’expérience lui a permis de rencontrer plusieurs personnes intéressantes et de visiter de nombreux sites de grimpe. Mais un soir, il y a quelques années, en faisant du bloc urbain, il chute sur le ciment. Le choc provoque une douleur dans un de ses pieds. Un de ses orteils ne s’est toujours pas remis de la chute. Ce n’est pas une fracture, semble-t-il, et tous les spécialistes qu’il rencontre ne parviennent pas à l’aider. Depuis, il n’arrive plus à enfiler ses chaussons.

voyagé avec un but, et pour la première fois, voyager sans but, c’était bizarre. » Cela amorçait, en quelque sorte, une certaine séparation de l’escalade. « Il y avait quand même des moments où j’étais un peu déprimé. » Et c’est à ce moment qu’il se tourne vers les arts martiaux. « J’avais toujours eu un intérêt envers les arts martiaux, j’en avais fait quand j’étais plus jeune. » Il s’intéresse au jiu-jitsu brésilien, dont la technique au sol est présente dans les combats de UFC. Il achète un livre et devient instantanément accroché. « Je me suis demandé pourquoi je n’avais pas commencé plus tôt », explique-t-il. Selon lui, la discipline du jiu-jitsu est plus exigeante physiquement. Malgré tout, c’était beaucoup de changements. L’escalade était un sport individuel, soudainement, la discipline se fait toujours en groupe. La principale chose qui lui manque, c’est le voyage, de pouvoir partir avec sa fourgonnette sur la route. Bien qu’il se consacre à sa nouvelle passion, Alex n’a pas complètement quitté l’escalade. Il conserver toujours son cercle d’amis grimpeurs, et il veut se remettre tranquillement à l’escalade. « J’en refais un peu de temps en temps, j’ai pris les plus grands chaussons disponibles, mais je ne vise plus la performance. » Comme quoi on peut sortir le grimpeur de l’escalade, mais pas l’escalade du grimpeur... par David Savoie

Du jour au lendemain, cette blessure le force à abandonner l’escalade. Dans les mois qui suivent, pour la première fois, il effectue un voyage, mais sans grimpe. « J’étais assez stressé. Toute ma vie, j’ai

Crédit photo : Tri Nguyen

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TROIS QUESTIONS

@ François-Xavier Delemotte C’est un projet ambitieux, un peu fou diraient certains. Mais c’est aussi un rêve de grimpeur qui devient réalité. En mai, François-Xavier Delemotte, Cécile et leur fille, Emma, 6 ans, mettent sur pause leur vie au Québec et s’embarquent dans un voyage d’environ trois ans pour visiter les plus belles parois d’escalade de la planète. À un détail près: ils le feront en se déplaçant surtout à vélo, soit environ 47 000 kilomètres à pédaler. Leurs bagages, les cordes, les harnais et tout le matériel de camping les suivront dans des remorques. Tout leur budget et leur itinéraire sont planifiés. Ils amorcent leur voyage à Vancouver, pour passer par les États-Unis, le Mexique, l’Amérique du Sud avant de se rendre dans le Pacifique et en Asie, notamment. Nous avons parlé à l’un des instigateurs du projet, François-Xavier Delemotte. DEPUIS QUAND PENSEZ-VOUS À CE VOYAGE ? On y pensait depuis un certain temps, on avait déjà évoqué vaguement cette idée, comme un rêve, entre nous deux. Mais depuis deux ans, on s’est dit, « on y va, on le fait », et c’est devenu concret depuis ce temps-là. On a fait une liste de souhaits des endroits qu’on voudrait voir pendant ce voyage-là, et quels sont les endroits où on voudrait aller grimper, parce que c’est vraiment ça, le fil rouge de l’itinéraire. On a voulu faire ce voyage-là maintenant, pour ne pas se réveiller dans 20 ans, et regretter de ne pas avoir essayé. C’est sûr qu’il n’y a aucun entraînement, aucune préparation qui peut préparer à un voyage comme ça. C’est certain qu’on ne grimpera pas pendant trois ans, le gros de la durée du voyage, ce sera certainement le vélo. Côté escalade, on n’y va pas pour la performance, c’est plus pour l’aventure en général, une vie alternative pendant quelque temps. On n’a pas de « deadline », donc il y a moins de pression pour enchaîner des trucs difficiles, on a moins aussi la pression de grimper tout le temps. L’essentiel, c’est plus de grimper, point, et d’avoir du « fun » ensemble, en famille. On n’est pas des athlètes au sens traditionnel du terme, dans le sens qu’on est pas des grimpeurs extrêmes, on n’est pas non plus des cyclistes professionnels. C’est ce

qui est intéressant pour les gens, c’est qu’on est des gens normaux. C’est certain qu’avec notre fille, c’est plus propice pour l’escalade en sport, mais si on trouve des partenaires là où nous irons, c’est clair qu’on voudrait faire un peu de multi-pitches. POURQUOI AVOIR CHOISI LE VÉLO COMME MOYEN DE TRANSPORT ? On a choisi le vélo pour plusieurs raisons. Le vélo, c’est quelque chose qu’on aime beaucoup, même si on est grimpeurs avant tout, je nous considère comme des généralistes malgré tout. Avec l’arrivée de ma fille, on a fait davantage de vélo, et on s’est surpris à beaucoup aimer ça. Quand il fait chaud, tu peux aller rouler, et quand il fait plus frais, tu vas grimper, je vois ça comme complémentaire. L’autre raison pour laquelle on a décidé de faire ça à vélo, c’est des raisons de valeur, donc, des raisons environnementales principalement. Et le fait d’être actif, aussi. On se voyait plus faire ça à vélo qu’en automobile ou en avion. L’important, ce n’est pas la vitesse. Ce serait impossible de rouler à plus de 20 kilomètres/heure en moyenne. On s’entend que c’est un rythme de tortue, mais si tu as choisi le vélo, à la base, c’est que tu as fait une croix sur la vitesse. QUELLES DIFFICULTÉS ENTREVOYEZ-VOUS ? Le plus grand point d’interrogation, c’est ma fille, c’est évident. C’est un projet qui lui est imposé, elle embarque beaucoup, mais ça reste qu’on ne sait pas ce que ça va donner. Ça va être sur la durée qu’on va voir. Moi, c’est l’aspect de la socialisation. Elle a 6 ans, c’est un âge où c’est important qu’elle socialise, c’est pour ça qu’on songe déjà à se poser à certains endroits pour un plus long laps de temps, pour qu’elle se fasse des amis. On ne peut pas faire de multi-pitches avec notre fille, ça, c’est sûr. Et il faut encore que je règle la question de mon rack de trad, est-ce que j’amène des protections ou pas, parce que c’est pesant. Vous pourrez suivre les péripéties de la petite famille sur le site www.revenomade.com par David Savoie


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