The Magazine about Dreams and Nightmares
Janvier 2010
La vie du cerveau.
A quoi servent les rêves?
Comprendre ses rêves
Dossier du mois : TOUT SUR LES CAUCHEMARS
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# 1 / Janvier 2010. Mensuel 5€ ZONE EURO HORS FRANCE 8€
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Dreams and Nightmares Magazine.
p 4 Un jour j’ai rêvé que...
p 5 Edito p6/
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La vie du cerveau
p 14/15 A quoi servent les
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rêves?
Comprendre ses rêves
p 18 / 19 Bric à Brac
p20 /21
un jour j’ai rêvé que...
p22 /
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DOSSIER SPECIAL Nightmare VS dream
p 34 Abonnement 3
Un jour j’ai rêvé que ...
j’étais enfermée dans une bonbonnière !!
géante
Agathe, 22ans
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Dreams and Nightmares Magazine.
Cette fois ça y est ! le thème est lancé, le titre est trouvé, la chartre graphique élaborée. Aprés une longue et difficile période de gestation «Snooze» est né ! l’accouchement s’est bien passé et la maman va bien, malgré quelques signes de fatigue évidents et quelques douleurs post natales, bah oui ,créer un magazine dans son entièreté c’est pas facile et pas donner à tout le monde ! 21cm sur 28, 5 €, dejà tout plein de pages toutes plus intéressantes les unes que les autres ! Non vous ne rêvez pas: Snooze c’est LE nouveau magazine illustratif consacré aux rêves et des cauchemars! Et pour le tout premier numéro quoi de plus normal que d’expliquer le fonctionnement du cerveau, ce que sont les rêves, d’où viennent-ils et à quoi servent-ils. Enfin grâce au dossier spécial cauchemars vos nuits seront apaisées ... ou non !
Bonne lecture !
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LA VIE DU CERVEAU Il fut un temps où, sans vergogne, des livres clamaient «T du dossier que Scien out se joue avant six ces et Avenir consac ans» (1). A la lectur re aux «5 âges du pour le titre que Pa e cerveau», on en tiend ul Ricoeur donna à ra it plutôt aujourd’hui son dernier ouvrage, notre enquête, le be Vivant jusqu’à la mo l organe caché de l’o rt (1). Comme le montr cciput à l’os frontal de grossir et/ou de e n’en finit jamais d’évo se complexifier, mais luer. Pas simplement bel et bien de s’ada la vie. Quitte à chan pter, pour faire au ger de braquet, voire mieux à chaque âge d’huile de fonctionnem sa chaîne, sur lesqu de ent comme on le dir els on ne cesse jam ait pour un vélo et ais de pédaler. Apre Ben-Ari, récompensé uve, ce que nous ra en novembre dernier contait un jour Yehe par le prestigieux Gr contre l’épilepsie, dis zkel and Prix Inserm. Ce ait ce fondateur de rtains médicaments l’Institut de neurobiol de manière opposée, ogie de la Méditerra chez une femme ence née (Marseille), agiss inte et chez le foetu cerveau, à des âges ent s qu’elle porte. Faço différents, est effecti n de constater que vement différent. le On sait la difficulté qu ’il y a pour le profan e à saisir toute sa co vision), ses multiples mplexité, entre ses air neuromédiateurs (sé es diverses (langage, rotonine, acétylcholi synapses, son axone, ne...), ses éléments de les cellules souches ba se (le neurone, ses [voir l’infographie p. plus compliqué que ça 48]). Mais il faudra s’y . On ne saurait comp faire, c’est encore rendre le cerveau en figé. Le cerveau est suivant un modèle et en mouvement. Il a sa un seul, qui plus est vie bien à lui. Ses èr fameux temps géologiq es neurobiologiques ues, donnant parfois n’ont rien à envier au dans le foisonnemen de multiplication - qu x t, parfois dans l’élag i tiendraient presqu age. Il a ses période e du miracle - avec une surabondance de s surgissement d’une connexions. Il a ses foultitude de neuron moments d’accélérat mettre en mode «hau es, ion où c’est au tour t débit». Apanage de de l’influx nerveux de se la jeunesse, dira-ton. Faux, il y a aussi l’a panage de la vieilless e (et de l’âge mûr). temps, notre cervea Après 60 ans, découv u fonctionne de faço re-t-on ces dernier n plus globale, répa hémisphères. Encore s rtit autrement son faut- il le conserve tra vail entre les deux r en bonne santé. Surtout en continuan Par une bonne alime t à le faire travaille ntation, certainement. r. Contrairement à «pile», il ne s’use la réclame, naguère, que si l’on ne s’en vantant une certaine se rt pas. Alors, uson organiser des voyage s-en pour lire, écha s, répète Michel Ising ng er avec des amis, rin i, qui prône une saine majeure de ces dern stimulation. Car - et ières années, déjà év c’e oq st la découverte uée dans notre maga -, notre cerveau es zine (lire S. et A. n° t «plastique». Autre 72 7, me se nt dit, à tout âge, il ptembre 2007) refaire pousser des peut faire jaillir de dendrites. Vivant, to nouvelles cellules et ujours vivant. (1) Par le Dr Fitzhug h Dodson, Marabout.
Dominique Leglu «Sciences et Aven ir»
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DE 10 À 18 ANS, L’INFLUX NERVEUX PASSE C’est l’âge où tout s’accélère : la personnalité se forge et le cerveau prend sa forme définitive en sélectionnant les neurones et les connexions utiles. Une phase qui correspond souvent à une grande vulnérabilité.
fibres émettrices des neurones, vont s’entourer d’une gaine Les adolescents sont égocentriques, paresseux, irrationde myéline (riche en glycoprotéine). L’influx nerveux circulera nels. C’est un «âge ingrat» où les jeunes ne pensent qu’aux non plus en continu le long de l’axone mais en sautant jeux vidéo, à l’alcool ou à la drogue... Tels sont les poncifs entre les gaines. Résultat : la vitesse de transmission les plus répandus à propos de cette période qui marque le de l’influx nerveux passe de 0,5 mètre par seconde à 120 passage entre l’enfance et l’âge adulte. La réalité est tout m/s. La voiturette devient bolide ! Le cerveau adolescent autre selon le sociologue Michel Fize, chercheur au CNRS. sélectionne les neurones et connexions les plus utiles «L’immense majorité des jeunes (80%) se portent bien et tout en transformant ses câbles de sont satisfaits de grandir. Beaucoup s’en souviendront comme d’une période En fait, «la puberté est un transmission en fibres à haut débit : il heureuse.» Un âge où la personnalité atout. Cet âge est une pé- se spécialise. Tous ces phénomènes, ont retrouvés chez l’humain. Une large se forge et où le cerveau prend periode de créativité intense, été tit à petit sa forme définitive. Grâce à étude d’imagerie cérébrale - publiée deux phénomènes parallèles : l’élaga- de réflexion, d’intelligence, au printemps 2008 par le docteur Jay ge et la myélinisation. «Jusqu’au début de génie même quand on voit Giedd, chef du département d’imagerie cérébrale du service de pédopsychiatrie de la puberté, la densité de synapses est maintenue à son niveau le plus comment les jeunes manient du National Institute of Mental Health- a élevé, explique Jean-Pierre Bourgeois, les nouvelles technologies». ainsi montré la maturation du cerveau de 5 ans à l’âge adulte. De là, les de l’Institut Pasteur. Jamais l’individu chercheurs ont fait l’hypothèse que ne possédera autant de synapses. A l’immaturité du cortex préfrontal de l’adolescent pourrait partir de la puberté, commence le grand élagage que j’ai expliquer les comportements impulsifs et les prises de appelé la «cata synaptique pubertaire».» Chez le singe, la risque si caractéristiques de cet âge. «C’est une sorte densité des synapses est ainsi diminuée de 40%. d’injustice d’attendre des adolescents d’avoir des dons d’organisation ou de prise de décisions d’un niveau adulte Pourquoi une telle hécatombe ? Le cerveau se débarrasse avant que leur cerveau ait fini de se construire», affirme des neurones et des connexions qui ne sont plus nécessaires Jay Giedd. au développement des circuits. «Durant cette phase très plastique, les meilleures choses à apporter à l’adolescent, Mais, en août dernier, une étude de l’université Emory ce sont des interactions riches avec un environnement (Atlanta, Etats-Unis) est venue jeter une pierre dans sensoriel et socioculturel structuré et largement ouvert à ce jardin. 91 jeunes âgés de 12 à 18 ans ont été suivis l’altérité», poursuit Jean-Pierre Bourgeois. Parallèlement sur une période de trois ans, et leurs comportements à à cet élagage synaptique, la myélinisation, commencée risque évalués par un questionnaire. Leur cerveau a été durant l’enfance, se renforce et s’achève : les axones,
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AU HAUT DÉBIT
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observé par une IRM dite par tenseur de diffusion (DTI), qui a l’avantage de visualiser les faisceaux des axones myélinisés, la structure fine de la matière blanche. Résultat, étonnant : «Nos observations suggèrent qu’au lieu d’avoir des cortex immatures, les adolescents qui s’engagent dans des activités dangereuses ont des fibres de matière blanche qui ressemblent davantage à celles des adultes qu’à celles de leurs pairs plus prudents», déclare Gregory Berns, coauteur de l’étude. «Cela ne remet pas en question notre étude mais y ajoute un nouveau degré de complexité, rétorque Jay Giedd. Peut-être que les étudiants les plus matures ont tendance à être les moins anxieux et sont plus à même de prendre des risques...» Michel Fize tranche : «Ces études sont engluées dans un présupposé : l’adolescent est définissable par la prise de risque. Ce qui est faux. Beaucoup d’adolescents ne prennent pas de risque. De même pour l’addiction. Trois quarts des adolescents ne boivent pas.» Pour le quart restant, cependant, il y a un grand danger pour le cerveau. «Il est particulièrement vulnérable, car il est en formation. Et plus on commence tôt plus c’est grave», rappelle le Dr Olivier Phan, psychiatre et responsable du centre Emergence Espace Tolbiac à Paris, un service spécialisé destiné aux patients souffrant de troubles liés aux drogues. Le Pr Susan Tapert, psychiatre de l’université de Californie à San Diego (Etats-Unis), a mené une étude, publiée en 2009, sur les conséquences cérébrales d’une consommation d’alcool en excès. Elle a examiné 36 jeunes de 16 à 19 ans dont la moitié avait expérimenté plusieurs épisodes de binge drinking (ivresse expresse). Tous ont subi une IRM DTI et des tests neurocognitifs. Résultats : il existe des altérations de la
matière blanche et des tests cognitifs chez les adolescents consommateurs. Quant au cannabis, «un lien statistique a été montré entre sa consommation et le risque de schizophrénie chez des personnalités fragiles, énonce Olivier Phan. De la même façon, à long terme, il favorise la dépression.» Les ados ou les parents peuvent demander de l’aide auprès de consultations spécialisées. «Mais la première chose à dire aux parents c’est que, contrairement à ce qu’ils peuvent croire, ils comptent beaucoup pour leur adolescent. Le secret est d’adapter leur comportement à son âge. Tenir la main et accompagner mais sans diriger. Tout laisser-faire sera vécu comme un abandon.» «La puberté est un atout. C’est une période de créativité intense, de réflexion, d’intelligence, de génie même quand on voit comment les jeunes manient les nouvelles technologies.» Michel Fize, sociologue Eléna Sender Sciences et Avenir
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DE 20 À 60 ANS LE RENOUVEAU Contrairement à une idée reçue, le cerveau continue de créer des synapses qui attestent de sa forte capacité d’adaptation. Mais pour que ces nouvelles connexions se fassent, il faut sans cesse les alimenter.
Passé 30-40 ans, installé dans la vie active, notre cerveau travaille sans arrêt du matin au soir, prend des informations, mémorise, analyse, décide... et assure aussi toutes les activités mentales comme le langage, la pensée ou la mémoire, ainsi que la régulation des fonctions vitales (battements cardiaques, respiration, transit intestinal... ) et des fonctions sensitives. Tout cela sans que l’on y prenne garde ! «C’est uniquement lorsque des anomalies surviennent difficulté à trouver un mot, vertige, mal de tête... - que nous commençons à nous inquiéter de sa santé», assure Luc Bodin, médecin et auteur de Bien nourrir son cerveau. «Nous prenons alors conscience de ses besoins. Pourtant, c’est bien avant qu’il faut s’en préoccuper si nous voulons assurer son efficacité et empêcher sa détérioration.»
Le développement cérébral s’achève avant 25 ans. Les principaux circuits sont établis et stabilisés, et le lobe préfrontal, siège des activités cognitives supérieures, est arrivé à maturation. C’est à cet âge que le cerveau atteint son pic de puissance. Ensuite, s’il commence son tranquille déclin, ce sont surtout les capacités d’apprentissage fin (un instrument de musique, une langue étrangère, etc.) qui sont affectées. Car contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, la perte neuronale est faible pendant la vie adulte. «Statistiquement, selon les travaux réalisés sur des personnes décédées par Geneviève Leuba, neurobiologiste de la faculté de Lausanne, on peut dire que l’on conserve pratiquement tous ses neuro-
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nes pendant cette période, explique Jean- Pierre Bourgeois, de l’Institut Pasteur. La perte n’est significative que lors de maladies neurodégénératives.» Deuxième bonne nouvelle : le cerveau a de la ressource. Deux zones - au moins - continuent à produire de nouveaux neurones, au niveau de l’hippocampe et du bulbe olfactif ce qui confère à ces zones du cerveau adulte une relative plasticité neuronale et une certaine capacité de récupération. Mais surtout le cerveau n’a pas perdu son extraordinaire faculté à modifier et créer de nouvelles synapses. La plasticité synaptique, si présente à l’enfance, ne nous a pas totalement abandonnés. «Il existe une synaptogenèse adulte, et ce jusqu’à la mort», assure Jean-Pierre Bourgeois. Elle nous permet de toujours progresser et de nous adapter au plus près aux changements de la vie. «Ce sont ces connexions qui déterminent le fonctionnement mental, rappelle Alain Lieury, psychologue à l’université de Rennes. Lors d’un apprentissage, les stimulations répétées (faire un geste, dire un mot...) vont aboutir à des échanges d’ions entre neurones voisins et à la construction de nouvelles synapses.» Imaginons qu’un comptable se reconvertisse en ébéniste : les synapses des zones de son cortex moteur correspondantes à l’agilité manuelle vont se renforcer, alors que celles mobilisées pour le calcul vont s’affaiblir. Tout type de stimulation est à même de déclencher ainsi la modification des réseaux de connexions. Une étude publiée dans Nature Neuroscience en septembre 2006 montre ainsi que le singe mâle fabrique de nouvelles synapses lorsqu’il devient... papa.
PERMANENT
Pour que ces nouvelles connexions se fassent, le cerveau doit être entretenu, nourri, entraîné voire stimulé. Comment ? Chaque chercheur à son idée : «L’établissement de nouvelles connexions nécessite de l’énergie, de l’oxygène et des éléments nutritifs essentiels fournis par l’alimentation», assure Jean-Marie Bourre, de l’Académie des sciences «Mieux vaut vivre dans un milieu intellectuellement niche, estime pour sa part Jean-Pierre Bourgeois. On a ainsi montré, chez l’animal, que des adultes placés dans de grandes cages enrichies en stimuli sensoriels moteurs et cognitifs voyaient leurs gènes de plasticité réactivés et la naissance de nouvelles synapses.» «La vie professionnelle, si elle est suffisamment stimulante, apporte tous les ingrédients nécessaires pour maintenir un cerveau à son niveau de fonctionnement optimal», rappelle Alain Lieury. Pour Dominique Müller, chercheur en neuroscience et pharmacologue de l’université de Genève, la clé serait la pratique d’activités variées et multiples : «Plus on explore de multiples aspects du cerveau, mieux c’est.»
neurones ni celui des connexions. Il existe, en effet, des mécanismes de régulation qui maintiennent un niveau d’activité donné. On peut donc obtenir une petite amélioration, mais il serait exagéré dépenser que ce sont des «boosters».» Se pose surtout la question de l’éventuelle dépendance à ces molécules, ainsi que les répercussions sur le reste du système nerveux qui peuvent en découler. Que penser ainsi du modafinil, molécule développée à l’origine pour traiter les hypersomniaques mais largement détournée par des personnes en bonne santé qui souhaitent réduire leur temps de sommeil ? «Qui connaît son influence sur la personnalité, la manière de voir les autres et le monde ?» questionne Dominique Müller. Car ces molécules agissent sur les systèmes de la récompense qui influent eux- mêmes sur les systèmes de décision. Un jeu de dominos problématique. Eléna Sender Sciences et Avenir
Certaines personnes, a la recherche d une meilleure performance, n’hésitent pas aussi à faire appel à la pharmacologie. «Les stimulants psychomoteurs connus sont la caféine, les amphétamines, la cocaïne, ainsi que des molécules nouvelles, comme le modafinil, les ampakines ou les molécules histaminergiques», énumère Dominique Müller. Stimulent-ils vraiment les synapses ? «Il y a un certain degré de scepticisme chez les chercheurs, répond le spécialiste. Car on ne peut pas augmenter artificiellement le nombre de
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Galerie ORES www. galerieores.blogspot.com
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La Galerie ORES présente
‘SKY’S THE LIMIT’
une exposition de Hachim Bahous aka ISHAM L’exposition sera visible du 19 mars au 2 mai 2010 VERNISSAGE le 19 mars 2010 à partir de 19h
A QUOI SERVENT LES REVES ? A quel moment rêvons-nous ? Si le rêve est un phénomène homogène qui se déroule tout au long de la nuit et de manière indépendante des phases du sommeil, on peut considérer qu’il a une identité et des fonctions propres visant au maintien de l’équilibre mental : expression des inquiétudes et préoccupations les plus intimes, assouvissement des désirs, etc. À l’inverse, si le rêve varie selon les phases de « sommeil lent » ou de « sommeil paradoxal », c’est qu’il dépend étroitement des mécanismes neuronaux spécifiques en cours durant le sommeil. Dans cette optique, la genèse et les fonctions du rêve n’existent pas de manière indépendante mais se confondent avec celles de ces deux types de sommeil : en simplifiant les choses, avec la consolidation mnésique pour le sommeil paradoxal et la récupération physiologique pour le sommeil lent. Enfin, si le rêve n’a pas de fonction biologique propre, il a eu chez l’homme une fonction sociale importante. Longtemps, l’absurdité du rêve a éveillé le soupçon d’une signification prémonitoire dans la fiction onirique. Aussi l’interprétation des rêves a-t-elle occupé oracles et augures pendant des siècles. On ne peut sous-estimer le rôle de l’oniromancie dans l’histoire, modifiant l’issue des guerres comme le cours de la vie civile. Un espace mental fantastique Mentionnons également l’intervention du rêve dans la créativité artistique et scientifique. Beaucoup d’oeuvres auraient été composées pendant le sommeil, à l’occasion d’un rêve, Dr Jekyll and Mr Hyde par Robert Louis Stevenson, la sonatedu Trille du Diable par Giuseppe Tartini. De même, certaines découvertes scientifiques auraient également trouvé leur origine dans un rêve, telle la formulation du tableau périodique par Dimitri Mendeleïev. Une autre fonction du rêve ne serait-elle donc pas de ménager à chacun cet espace mental fantastique propice à l’imagination et à la créativité ? Jean-Pol Tassin, neurobiologiste, dirige un groupe de recherche au sein de la chaire de neuropharmacologie du Collège de France. Jean-Pol Tassin, neurobiologiste, dirige un groupe de recherche au sein de la chaire de neuropharmacologie du Collège de France.Le rêve est soit un événement intervenant pendant le sommeil « électrophysiologique », soit la conséquence de micro-éveils entre les phases de sommeil. Selon le Français Michel Jouvet, le rêve servirait à maintenir l’identité du rêveur lorsqu’il est éveillé. Pour ma part, je crois, à l’inverse, que ce sont les expériences diurnes vécues par l’individu qui creusent les traces formant la substance des rêves et que ces derniers se déroulent non pendant le sommeil mais lors des micro-éveils qui ont lieu la nuit. Nous avons tous remarqué que, lorsqu’un bruit, une lumière ou une sensation, entraîne un réveil, cet événement devient le fil directeur et généralement la « chute » du rêve : le récit du psychologue du XIXe siècle, Maury, rêvant qu’il allait être guillotiné alors qu’il avait le cou appuyé contre la barre métallique et froide de son lit, fait partie de ces « rêves
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intégrés ». Si l’élément qui réveille est intégré dans le rêve, cela suggère que le rêve pourrait avoir lieu après l’événement qui a donné lieu au réveil. En fait, dès l’entrée en sommeil lent et plus encore en sommeil paradoxal, certains neurones, qui libèrent de la noradrénaline et de la sérotonine, ralentissent et arrêtent leur activité. Lorsque ces neurones sont silencieux, le cerveau n’est pas en mesure de maintenir l’information assez longtemps pour que nous puissions y avoir accès, c’est-à-dire pour que nous en ayons conscience. Or le rêve ne peut exister que si nous en avons assez conscience pour le mémoriser et le raconter. Si les rêves ont lieu pendant que
nous dormons, c’est parce que notre sommeil est entrecoupé de microéveils, de l’ordre d’une dizaine par nuit, qui durent quelques fractions de seconde pendant lesquelles le cerveau se trouve dans un état identique à celui de l’éveil. C’est alors que nous rêverions. Ainsi le souvenir du rêve existerait sans que nous ayons souvenir de nous être réveillés. Mais quelle est sa fonction ? Il semble bien qu’il n’en ait pas. Seul le sommeil en aurait une, et le rêve permettrait, en atténuant les transitions brutales entre les différentes phases du sommeil, de se rendormir. Il servirait de tampon entre l’activité cérébrale inconsciente et rapide du sommeil et celle plus lente et consciente de l’éveil. Pierre Maquet Jean-Pol Tassin
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SOIRÉES ÉLECTRO-ANIMÉES vendredi 19 et samedi 20 mars 2010
Comprendre ses rêves Depuis l’arrivée de la ps ychanalyse, les rêves so nt considérés comme une te vers notre inconscien porte ouvert. Mais ce moi caché em ploie un langage souven comprendre. Comment int t difficile à erpréter les images qui hantent nos nuits ? C’es question de méthode. t souvent une Depuis l’Antiquité, les rêv es nous révèlent un «autr e monde» qui a ses pionni comme des messages des ers et ses explorateurs Dieux ou de l’au-delà, leu . D’abord considérés r décodage était affaire de «clés des songes», sor spécialistes (mage ou dev te de dictionnaires symbol in). Les populaires iqu es, vie nocturne. Avec l’arri permettant à tout un cha vée de Freud et de Jung, cun d’interpréter les sou la venirs de sa psy chanalyse a repris le flam de notre inconscient. Po ur les psy, le rêve c’est beau et nous guide dans la le per labyrinthe partie d’elle, inconsciente sonne qui dialogue avec elle-même. Plus exacteme et refoulée, qui essaie de nt, pa c’est une rvenir à cette autre pa harmonie avec tout notre rtie qu’est la conscience. être. Il est donc essentiel Po d’» ur ouv être en intérieure. rir la fenêtre» pour lai sser entrer le souffle de notre liberté
Une fenêtre ouverte sur
notre réalité intérieure Le rêve obéit à diverses stratégies pour parvenir à notre conscience, notre gendarme constitué de tou mémoire et contourner la s nos interdits. Fait surtou censure interne, t d’images symboliques, il ses rêves est donc un tra est souvent difficile à déc vail de détective, chaque ode r. Comprendre élé ment est signifiant dans le la clé. Personne d’autre contexte personnel du rêv que lui n’a le passe-parto eur qui possède ut universel. Question de méthode
Avant l’endormissement, décidez de vous souvenir de vos rêves (les somnif réveil, notez ou enregistr ères et sédatifs bloque ez ce qui vient, l’aspect nt ce processus). Au loufoque ou incohérent personnages, la tonalité n’est pas un obstacle. Le émotionnelle, les détails thème général, les frappants ou incongrus, sont les fils que vous dev les idées ou souvenirs imm ez saisir. Relevez aussi édi atement associés la périodicité d’un même rêv signes d’une situation enl e. De même, les cauchema isée. Les prendre en com rs sont des alertes, pte permet d’entamer le processus du changement.
Interpréter les images
Le rêve joue sur les mo ts et les expressions ima gées: un homme rêve qu’ un fardeau trop lourd. Il il croise sur son chemin sent effectivement depuis un âne croulant sous quelque temps que ses col leur excédent de travail. lègues se déchargent un Une jeune femme est pou peu trop sur lui de rsuivie par un rêve récurr ses camarades l’entouren ent : elle est dans la cou t aux cris de «tu perds, r de récréation et tu perds». Elle se réveill à un père très dur qu’ell e, très angoissée. Son enf e souhaitait parfois voir an ce a été soumise disparaître. Le thème de pour elle. «tuer le père» est encore source d’angoisse
Des détails aux chiffres…
Le détail peut représent er le tout comme dans le rêve de ce jeune homme possédant une canne da qui bute sur un bâton et ns la réalité, lui a toujou dont le grand-père, rs mis des obstacles et l’étranger. Les chiffres entrave son envie de pou sont aussi des symboles rsuivre des études à universels comme le 1 qui relations parents- enfan représente l’unité de la t mais ils peuvent posséd personne ou le 3 les er une signification liée à une femme dont le rêve une situation particulière. est le suivant : «Un doc Citons par exemple teur m’ausculte et me fai embarrassé, j’ai l’impressi t dire «33» à plusieurs on qu’il va m’annoncer une reprises. Il a un air maladie grave». Cette da par rapport à l’achat d’u me ne se sent pas malad ne maison situé au n°33 e mais a des soucis d’une rue… Isabelle de Kochko
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Bric à Brac Accessoires, objets tendances, voici les dernières trouvailles de Snooze pour passer d’agéables moments à rêver
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Maxime, 13 ans 20
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Dossier spécial
Le rêve intrigue et inquiète. Il dérange par ses extravagances et ses obscurités ; certains n’y voient qu’un dérèglement de notre cerveau en sommeil, la psychologie lui accorde le plus grand intérêt et la plupart d’entre nous ne savent pas très bien quelle place lui attribuer, ni par quel bout le prendre… Alors qu’est-ce que le rêve, un «gri-gri» dérisoire ? Un «sous-produit» de notre cerveau ? Ou bien, comme le soutiennent les psychologues, une voie d’accès à notre monde intérieur ? On emploie environ 1h30 de nos nuits à rêver, ce qui correspond à 5 ans de notre vie. Les rêves n’ont donc pas fini d’être étudiés. Il est clair que rêver est une nécessité physiologique et un facteur déterminant de notre équilibre psychique. Néanmoins, les songes garderont toujours leur part de mystère. Sont-ils plutôt pour ou contre nous ?
Interprétation neurologique Pour les scientifiques du XIXe Siècle, le rêve est considéré comme une simple réaction physiologique provoquée par les sensations venues du corps et de l’environnement ; il est donc dénué de sens et chercher à l’interpréter relève de la pure fantaisie. Cette hypothèse a même été complétée aujourd’hui : le rêve servirait à entretenir la mémoire. Ces images seraient une conséquence des réorganisations qui ont cours dans le cerveau pendant la nuit. Deux possibilités sont évoquées : soit ils constituent une «compilation» des souvenirs qui vont être archivés, soit au contraire ils représentent ceux qui vont être éliminés. Pour l’instant, ces théories n’ont pas été confirmées par l’expérimentation. Il faut attendre 1900 et la parution du livre de S. Freud («le rêve et son interprétation») pour que le rêve, en entrant dans le champ de la psychanalyse, trouve une fonction d’importance : nous révéler à nous-mêmes. Certains de nos rêves ont un sens évident. Ils sont proches de la vie quotidienne et s’appliquent à réaliser la nuit ce que le jour n’a pas permis. En période de régime intensif, on va rêver, par exemple, que l’on dévore une énorme choucroute. Mais la majorité de nos rêves d’adultes nous semblent dénués de sens, incohérents et si étrangers à nous-mêmes, si effrayants quelquefois,
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que l’on préfère ne pas s’y attarder. Or, ce que nous apprend Freud, c’est que le rêve est la voie d’accès à l’inconscient, ce grand réservoir d’images, de sensations, d’émotions, de désirs censurés depuis l’enfance par notre conscience morale et donc inaccessible à l’état de veille. Si les rêves sont souvent si confus, c’est que, malgré un certain relâchement de cette conscience durant le sommeil, la censure n’est jamais complètement levée. Le rêve fonctionne comme une énigme qui ne sera résolue que si l’on parvient à l’interpréter, autrement dit à remplacer ce qui est clairement montré (images, mots, sensations, émotions…) par ce qui est caché (le sens véritable du rêve). Les décoder peut donc nécessiter l’aide d’un psychothérapeute qui saura éclairer ce que notre conscience se refuse à voir, mais nul mieux que nous n’est à même d’en valider l’interprétation.
Des cauchemars utiles Même les rêves les plus douloureux ne sont pas nos ennemis car ils sont le signe que quelque chose en nous cherche à résoudre un conflit interne, une difficulté, une vieille souffrance. C’est la raison pour laquelle ils reviennent parfois avec insistance pendant de longues périodes de vie. Nos rêves cherchent inlassablement des compromis entre les différentes forces qui nous habitent. Prendre conscience de leur contenu permet de redonner vie à des aspects délaissés de notre personnalité, et donc de vivre en meilleur accord avec nous-même. Les rêves, même s’ils sont cauchemardesques, témoignent de l’extraordinaire vitalité de notre psyché, ils en sont l’intime voix. Quelles que soient les hypothèses retenues, nos rêves travaillent donc pour nous. Selon la psychanalyse, en assouvissant nos désirs réprimés ils font à la fois office de gardien de notre sommeil et de soupape de sécurité. En faisant remonter à la surface ce qui nous affecte «en coulisse», ils nous permettent de décharger nos tensions intérieures et nous évitent les désordres qui pourraient en résulter : fatigue, échecs, montées d’agressivité, somatisations… Selon les neurologues, ils seraient importants dans les processus de mémoire. Alors pourquoi les ignorer ou s’en inquiéter ? Tout au contraire, ils méritent qu’on les accueille et gagnent considérablement à être connus ! ` Dominique Pir
Nos rêves, amis ou ennemis ? Le mot cauchemar vient de «quauquemaire» (XV ème siècle) issu du picard «cauquer» signifiant fouler, presser et du néerlandais «mare» signifiant fantôme. Un fantôme se presse aux portes de la conscience pour apporter un message urgent. Mais qui lit ses missives en pleine nuit, à moitié endormi ? Et qui croit au fantômes ? Le dictionnaire précise que le cauchemar est un rêve pénible dont l’élément dominant est l’angoisse*. Effectivement la personne qui a fait un cauchemar se réveille pour le moins mal à l’aise, le cœur battant la chamade, transpirant et tremblant quand la charge d’angoisse est très forte. Le cauchemar correspond à un vécu particulièrement désagréable. Il est non seulement malvenu, mais si c’était possible on le raccompagnerait volontiers d’où il vient, sur le seuil de la porte de notre conscience en lui disant : et que je ne t’y reprenne plus à venir me réveiller en plein sommeil ! On cherche à l’oublier, à tort. Si le cauchemar n’est pas considéré avec toute l’attention qu’il mérite, il risque de se reproduire avec le même scénario ou sous une autre forme. Si vous l’avez déjà vécu, vous savez que cette répétition onirique vous pompe du temps de sommeil et de l’énergie vitale du fait qu’un cauchemar est très chargé en énergie émotionnelle. Cependant le cauchemar possède un sens caché. Oui mais lequel ? C’est ce qu’il s’agit d’élucider. *Les cauchemars se distinguent des terreurs nocturnes qui entraînent un réveil avec des cris ou des sanglots et pour lesquelles il est préférable de consulter un médecin spécialisé dans les troubles aigus du sommeil.
La signification des cauchemars Aussi étonnant que cela puisse paraître ces rêves nous veulent du bien. Au delà de leur ambiance stressante, ce sont des avertissements. Ils pointent ce qui doit être soigné, pris en considération, solutionné. S’il sont si forts c’est pour attirer notre attention, ce sont des appels à se réveiller pour résoudre un problème de notre vie éveillée. Le cauchemar se produit quand la situation atteint un degré vital au cours de laquelle un problème doit être pris en compte rapidement. La douleur, le symptôme physique et le cauchemar sont des signaux d’alarme qui préviennent d’un dysfonctionnement. Les cauchemars expriment souvent des peurs profondes représentées par des images effrayantes ou pénibles. Les cauchemars se manifestent pour nous avertir d’un danger. Le danger peut concerner notre santé. La plupart des personnes malades ont des cauchemars avant l’apparition de la maladie et pendant celle-ci. Le danger peut concerner une menace de notre vie. Le danger peut encore concerner l’ego ou la personnalité qui sent que son équilibre est menacé. Ceci se produit lors d’un travail en psychothérapie ou en développement personnel ou bien lors d’un changement (deuil, séparation, évolution personnelle positive, passage d’examen).
Deux courts exemples de cauchemars
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Un cauchemar fréquent : la poursuite Lorsque nous sommes poursuivis ou attaqués par un animal ou un être humain cela signifie que ce que représente cet animal ou cette personne demande à être reconnu. C’est comme s’il disait : Eh bien ! Et moi ? Pour nous défendre de son attaque nous sommes obligés de reconnaître sa valeur et d’en tenir compte pour retrouver la paix intérieure. Toute fuite équivaut à fuir ce que le poursuivant veut nous dire. Il est donc nécessaire d’identifier la situation qui pose problème et d’en rechercher des solutions.
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Un cauchemar répétitif : le vomit « je rêve que je vomis, je le tire avec ma main, plus je tire , plus il y a en a » Le dialogue avec la rêveuse et l’interprète a mis en évidence un vécu professionnel très difficile où elle « se vide » dans son travail, donnant trop d’ellemême et de son énergie vitale au point de menacer dangereusement sa santé.
Que faire avec les cauchemars ? Je vous suggère d’écrire vos cauchemars, en écrivant vous vous libérez l’esprit et vous évacuez de l’énergie négative. Toutefois cela n’est pas suffisant. Il y a au moins quatre possibilités pour venir à bout des cauchemars : 1. le combat - sus aux monstres ! 2. la négociation : parlementer avec l’ennemi, 3. la compréhension intellectuelle : décoder le « mauvais rêve » 4. la suite positive au cauchemar que l’on imagine. Dans l’alternative guerrière, le rêveur combat et tue le monstre, ou son ennemi quelque soit la forme qu’il prend, dans le rêve. Dans l’alternative pacifique de négociation le rêveur se retourne, fait face au poursuivant et lui demande : que me veux-tu ? La compréhension intellectuelle s’adresse aux adultes qui aiment réfléchir. Ils chercheront à identifier ce qu’ils cherchent à fuir ou qui les effraient dans leur vie éveillée au moment du rêve. Pour cela ils peuvent demander l’éclairage d’un interprète de rêve car le cauchemar est le type même de rêve qui mérite, pour ne pas dire nécessite, une interprétation de rêve. La solution qui consiste à continuer le rêve en lui inventant une issue positive est conseillée pour ceux qui aiment agir et pour les enfants en bas âge. A un enfant qui a peur du noir on peut suggérer d’emporter une lampe de poche, une bougie ou une torche avec lui avant de s’endormir. Il doit se concentrer sur l’image de cet objet lumineux avant de replonger dans le sommeil. Il est également possible de symboliser le rêve à l’état éveillé avec des objets. Prendre une lampe de poche, éteindre les lumières et se promener dans la maison avec lui, en utilisant les ombres chinoises par exemple, transformera cette visite nocturne en jeu. Lorsque le cauchemar devient quelque chose sur laquelle on peut agir, c’est moins dur de retourner dormir. En apprenant à faire face à nos peurs plutôt que de se sauver ou de les ignorer, les cauchemars disparaîtront ou évolueront en images non menaçantes. L’intérêt porté aux rêves a priori négatifs que sont les cauchemars permet de ne pas laisser un problème devenir critique. Patricia Fosse
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Les rêves et les cauchemars sont encore le sujet de nombreuses études. Pourtant, la science a déjà fait plusieurs découvertes en la matière. Le Dr Jean-louis Valatx, directeur de recherche neurobiologique des états de sommeils et d’éveil, nous dévoile quelques aspects de nos songes. Les rêves et les cauchemars sont-ils le propre de l’homme ? Non, l’homme n’est pas le seul animal à rêver. Tous les mammifères connaissent ces périodes au cours de leur sommeil. On l’a démontré notamment chez le chat : lorsque l’on supprime la paralysie musculaire survenant au cours du sommeil paradoxal, il se met à agir durant son sommeil. Les oiseaux également présentent du sommeil paradoxal mais on ne sait s’ils rêvent étant donné la brièveté de ces épisodes (10 à 30 secondes), alors que les périodes de rêve chez l’homme durent environ 20 minutes et se reproduisent toutes les heures et demie. En ce qui concerne les cauchemars, il est plus difficile de dire si les animaux en font. Car c’est une notion subjective. Regardez chez l’homme : un même rêve va être ressenti par une personne comme un cauchemar, et pas par une autre. Or il est difficile de demander à un animal comment il ressent ses rêves !
Est-ce que tout le monde rêve ou fait des cauchemars ? Tout le monde fait des rêves, mais ne s’en souvient pas forcément. Cela dépend des gens et surtout des moments : si l’on se réveille à la fin d’une période de sommeil paradoxal, on aura plus facilement le rêve en mémoire. Et on peut s’entraîner à les retenir, en essayant de se le remémorer dès le réveil et en notant aussitôt ce dont on se rappelle.
On ne fait qu’un seul rêve par nuit ? Non!Le rêve dont vous vous souvenez le matin n’est bien souvent que le sommet de l’iceberg ! Il y plusieurs périodes de rêve différentes durant la nuit : une vingtaine de minutes toutes les heures et demie. Et de plus, chaque période peut contenir plusieurs histoires distinctes. Au réveil, vous vous souvenez donc du dernier rêve de la dernière phase de sommeil paradoxal !
Que sait-on de l’origine des cauchemars ? Les cauchemars se produisent durant le sommeil paradoxal. Dans la moitié des cas, ils mettent en scène un événement de la veille. C’est-à-dire qu’il fait ressortir une anxiété ou une angoisse récente. Mais il peut s’y mêler des souvenirs plus anciens, . Il peut également y avoir des cauchemars post-traumatiques, qui vont se produire à la suite d’un choc. Dans ce cas, ils sont souvent récurrents et se reproduisent très régulièrement. Des problèmes physiologiques peuvent également intervenir. Ainsi, une maladie ou des douleurs chroniques vont avoir des effets au niveau cérébral durant le sommeil et auront des répercussions sur le contenu des rêves. Même de simples problèmes de digestion pourront influencer l’apparition de cauchemars.
Pensez-vous que l’on peut interpréter les rêves et les cauchemars ? C’est à chacun d’interpréter ce dont il se souvient, en fonction de ce qu’il a vécu. Par contre, on peut interpréter certains rêves et cauchemars de manière purement physiologique. Par exemple, lors du sommeil paradoxal, les deux hémisphères cérébraux fonctionnement de manière indépendante. Ainsi, si vous rêvez de quelqu’un que vous connaissez, mais ne comprenez absolument pas ce qu’il dit, c’est que c’est votre cerveau droit qui rêve. De plus, lors du sommeil paradoxal, le corps est “paralysé”, ce qui évite les mouvements. Propos recueillis par Alain Sousa, le 27 décembre 2001
Vous venez de cauchemarder et vous êtes submergés par la peur, l’angoisse, vous avez du mal à vous rendormir… S’ils sont souvent isolés, ces images désagréables hantent parfois régulièrement vos nuits. Mais d’où viennent ces rêves qui ont mal tourné ? Qu’est-ce qui les provoque ? Alors que le scénario des rêves agréables est souvent irréaliste, celui des cauchemars est terrifiant, parce qu’il semble décrire un danger réel (menace de mort sur soi ou sur un proche, menace sur l’intégrité de son corps, menace d’abandon, etc.). Parfois le dormeur réussit à s’arracher au “film” en s’éveillant. Mais, dès qu’il s’abandonne de nouveau au sommeil, le “film” reprend son cours et la terreur aussi. On se souvient parfois toute sa vie d’un cauchemar inquiétant. Il arrive, d’ailleurs, que ce souvenir redéclenche la même terreur que le cauchemar lui-même.
Sommeil paradoxal et cauchemars D’après les neurologues, les rêves surviennent durant les périodes du sommeil profond, nommées “sommeil paradoxal”. Cette phase, que les chercheurs savent maintenant provoquer à l’aide d’injections chimiques, se déclenche spontanément, selon un cycle régulier, par émission dans le cerveau d’acétylcholine. Pour y accéder, le dormeur doit se sentir en sécurité : n’avoir ni faim, ni soif, se trouver dans un bon équilibre thermique, etc. Parfois un événement fortuit perturbe le dormeur, dont le corps est resté, malgré tout, en liaison avec le monde extérieur : bruit soudain, changement brutal de température… Parfois, c’est une digestion difficile ou une montée de fièvre qui affecte le sommeil. Ces facteurs de troubles, en privant le rêveur de tranquillité, sont susceptibles de transformer les images paisibles du rêve en cauchemar. A noter que, durant un cauchemar, le dormeur n’est plus dans un sommeil profond, mais frôle l’état de veille, ce qui explique pourquoi nous pouvons assez aisément sortir d’un cauchemar.
Langage du rêve et psychanalyse Les cauchemars ont longtemps été considérés comme des prédictions de catastrophes, avant d’être étudiés par la psychanalyse. Selon la théorie freudienne, les rêves sont l’expression de l’inconscient. Les cauchemars sont la façon choisie par ce côté obscur d’exprimer une angoisse, une phobie ou simplement une peur anodine refoulée ou un désir tellement inacceptable qu’il se camoufle en punition : le contenu immoral de la pensée est alors censuré et remplacé par l’image horrible du cauchemar. Ainsi, entre deux et cinq ans, à l’âge du complexe d’Œdipe, l’enfant cauchemarde fréquemment : le désir symbolique de meurtre du parent de même sexe se réalise, dans le sommeil, à travers des images qui le terrorisent.
L’élément déclencheur du cauchemar Les thèmes des rêves et des cauchemars sont déclenchés par un événement apparemment anodin qui se produit dans les vingt-quatre heures qui précèdent. Cet événement, qui a une fonction de catalyseur, éveille, dans l’inconscient un souvenir refoulé ou une angoisse oubliée, mais est rarement la cause véritable du cauchemar.
Traumatisme, refoulement et angoisse Certains cauchemars se répètent plusieurs fois au cours de la vie d’un même individu. La cause peut en être un souvenir traumatisant datant de la petite enfance et complètement enfoui (menace faite à un enfant qui suce son pouce, de le lui couper ; peur de noyade éprouvée par un bébé ayant glissé dans la baignoire, etc.). Il peut s’agir aussi du souvenir d’une situation de violence (guerre, viol, incendie, attentat, déportation, etc.), qui resurgit, durant le sommeil, à peine transformée : pour supporter sa vie présente, l’individu cherche à oublier le traumatisme. Durant les périodes de veille, sa conscience le repousse hors de sa mémoire et le refoule ainsi dans l’inconscient, qui le lui rappelle à travers le cauchemar… Marianne Chouchan
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Décodez vos mauvais rêves Difficile de décoder ses rêves. Car chaque songe est personnel et c’est à chacun de l’interpréter, selon son vécu. Néanmoins, quelques thèmes récurrents peuvent être expliqués de manière simple. Tour d’horizon. Si chaque rêve est personnel, quelques thèmes peuvent être interprétés et vous permettre de décoder vos songes :
Le monstre Fréquent dans les rêves d’enfants, le monstre correspond au danger ressenti devant ses propres forces instinctuelles non maîtrisées (violence, sexualité...) et au danger de chaos qui pourrait s’ensuivre. Il peut prendre des formes diverses comme la sorcière, le loup, le voleur…
La nudité Souvent la nudité intervient au beau milieu d’une foule. Elle est liée ou non à un sentiment de honte. La sexualité n’est pas mise en avant. L’aspect social, le regard des autres, l’idée d’être différent ou vulnérable prédominent. La question qui se pose est : «Est-on prêt à assumer cette différence ?».
S’envoler Souvent, la jubilation accompagne cet état d’apesanteur. Le thème peut être la sexualité mais aussi une envie de se débarrasser des contraintes en tout genre ou une recherche de spiritualité qui permet de voir les choses d’un autre point de vue.
La maison qui s’écroule Elle symbolise notre intériorité et la difficulté à «tenir debout». La tonalité est un peu dépressive. Si vous explorez des pièces jusque-là inconnues, vous êtes dans une phase de recherche sur vous-même, des faces cachées à découvrir.
La mort Ce sont des rêves qui font peur et font penser à un message prémonitoire. Les thèmes d’adieux de personnes décédées sont assez fréquents et apportent souvent un apaisement. Rêver sa propre mort est plutôt signe de renouvellement, de fin d’une situation personnelle qui n’a plus lieu d’être.
Le sage ou le guide Il traduit le besoin d’une évolution intérieure, accompagné par une personne de confiance ou une philosophie de la vie qui permette l’unification et la cohérence. Quand on a trouvé sa voie (ou sa voix), le guide peut disparaître… Isabelle de Kochko
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