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DOSSIER
avril 2020
L’Hôpital de Nyon s’organise
Une augmentation de la capacité d’accueil sans sacrifier la qualité des soins Médecin-chef au Groupement hospitalier de l’Ouest lémanique (GHOL) et président de la Société suisse de médecine intensive, le professeur Thierry Fumeaux, infecté par le virus, nous explique comment l’Hôpital de Nyon s’est préparé à la pandémie du Covid-19.
Professeur Fumeaux, comment vous sentez-vous?
Je me sens bien. Je suis resté en quarantaine pendant dix jours, avec des symptômes mineurs et deux jours plus difficiles, mais j’ai ressenti une fatigue importante à mon retour au travail. Je continue à appliquer les mesures de protection usuelles. A partir de quand l’Hôpital de Nyon a-t-il pris les mesures nécessaires pour faire face au Covid-19?
Très rapidement. En fait, dès que nous avons vu que la situation en Italie évoluait de manière préoccupante et que les premiers cas étaient déclarés au Tessin, la direction de l’hôpital a mis en place un comité de pilotage pour coordonner les actions. L’hôpital a profondément changé son fonctionnement et sa structure: nous avons créé des filières spécifiques d’accueil et d’hospitalisation pour les patients suspects de Covid, augmenté la capacité de lits de soins intensifs pour les patients intubés, mis en place des soins intermédiaires en réaménageant certains locaux et renforcé les équipes en réaffectant certains médecins soignants dans celles-ci. Nous avons au final pu augmenter la capacité d’accueil tout en gardant la qualité habituelle délivrée aux soins intensifs. A l’Hôpital de Nyon, nous avons décidé, avec nos spécialistes en maladies infectieuses, de suivre les recommandations de la Société suisse d’infectiologie de ne pas donner de