Solidarité 2/2010

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www.oseo.ch

Le magazine de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière OSEO • Mai 2/2010

Hor jeu Afrique du Sud Un carton jaune pour Sepp Blatter


Editorial

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Revue de presse

Chère lectrice, cher lecteur, A la tête d’événements sportifs d’envergure mondiale, la Fédération internationale de football (FIFA) se doit d’assumer des responsabilités sociales. Elle a toutefois

manqué le coche en vue de la Coupe du monde de football, qui aura lieu en Afrique du Sud: ouvriers large­

25.03.2010  Premier pas vers l’intégration Mieux maîtriser la langue du pays d’accueil pour ou­ vrir les portes du monde du travail. «Du français pour travailler», l’ouvrage d’Yves Ecœur, directeur de l’OSEO Valais, et Ernst Maurer, y concourt. «Les pre­ miers besoins des adultes migrants concernent les relations de travail. Nous avons voulu créer un outil pour limiter les handicaps de compréhension et per­ mettre une meilleure expression», explique M. Ecœur.

ment sous-payés sur les chantiers des stades, habitants de bidonvilles déplacés sans compensation digne de ce nom. Le tout alors que la FIFA escompte des gains de deux milliards de francs. Nous donnons donc un carton jaune à Sepp Blatter et demandons à la FIFA d’agir! Dans le cadre de la campagne «Fair Games – Fair Play», l’OSEO a aidé les syndicats sud-africains de la con­s­ truction à défendre les droits des travailleurs sur les chantiers du Mondial. La campagne a porté ses fruits: les

18.03.2010  Avenir durable et équitable L’avenir du canton de Fribourg passe par le dévelop­ pement durable et des achats équitables. Le Grand Conseil a pris acte hier d’un rapport sur le premier thème et accepté un postulat sur le second. Déposé par le PS suite à la campagne de l’OSEO «Non à l’exploitation grâce à nos impôts!», le postulat de­ mande au canton d’appliquer une politique d’achats équitables.

salaires ont été revus à la hausse, même s’ils sont demeu­ rés au-dessous du minimum vital. Le 22 mai, les syndicats sud-africains organisent une action à Johannesburg afin de transmettre la campagne à leurs collègues du Brésil, où se déroulera la prochaine Coupe du monde. Hans-Jürg Fehr, président de l’OSEO, assistera à ce passage de témoin. Pendant ce temps, nous récoltons des signatures en Suisse pour inciter la FIFA à inclure les normes sociales et du travail dans les contrats qu’elle signe avec les pays hôtes. Signez et faites signer notre pétition!

19.02.2010  Commerce équitable et adjudications Il y a deux ans, l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière OSEO a lancé une campagne pour inciter les pou­ voirs publics à mener une politique d’achats équita­ bles. Le travail d’information de l’OSEO et pas moins de cent interventions parlementaires ont visiblement déployé un effet. Indirectement, des importateurs ont été mis sous pression par des acquéreurs offi­ ciels et sommés de présenter des certificats sur la provenance de leurs matériaux.

Nous savons le rôle que joue un travail digne dans la lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi nous soutenons

aussi d’autres projets en Afrique australe: l’un d’eux vise à améliorer les conditions de vie des ouvrières et des ouvriers agricoles; un autre utilise la radio pour diffuser des informations sur les normes du travail. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.oseo.ch – vous y trouverez également la pétition adressée à la FIFA. Ruth Daellenbach, directrice de l’OSEO

15.02.2010  Un nouveau cours de français à Yverdon Une formation proposée par l’antenne yverdonnoise de l’OSEO s’adresse à un public adulte de langue étrangère et de niveau de français débutant à moyen. Ce cours a deux pôles: les participants apprennent le français, mais font également l’apprentissage des connaissances de base sur la Suisse. Il fait suite à un mandat du Bureau cantonal pour l’intégration et la prévention du racisme.


SOMMAIRE

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SUISSE Atelier boutique à Thoune: une offre multiple pour les personnes au chômage Abus dans l’aide sociale: l’OSEO Berne remet les pendules à l’heure POINT DE VUE L’augmentation de l’aide au développement ne doit pas être remise en cause

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CONCOURS

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INTERNATIONAL L’huile d’olive: une ressource essentielle pour les paysans palestiniens

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Coupe du monde: des milliards pour la FIFA, et rien pour l’Afrique du Sud

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DONS Participez au jeu de pronostics pour un monde plus juste

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PORTRAIT Michèle Schupbach Constantin aide des personnes migrantes à trouver leur place

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SUISSE  Dans l’atelier boutique de l’OSEO Berne, des personnes au chômage développent leurs compé­ tences en vue de réintégrer le marché du travail. P. 4–6

POINT DE VUE  En refusant d’augmenter sa contribution à l’aide au développement, la Suisse bafouerait ses engagements contre la pauvreté. P. 9

Photos de couverture: En Afrique du Sud, les ouvriers ont construit les stades pour des salaires de misère. Photos: Spinas l Gemperle (p. 1); Joachim Merz (p. 20).

Impressum Editeur: Œuvre suisse d’entraide ouvrière, Quellenstrasse 31, 8031 Zurich, Tél. 021 601 21 61, e-mail: info@oseo.ch CP 10-14739-9 Lausanne. www.oseo.ch Rédaction: Rosanna Clarelli, Christian Engeli, Hans Fröhlich, Alexandre Mariéthoz, Cyrill Rogger, Katja Schurter (resp.)

INTERNATIONAL  L’OSEO exige de la FIFA qu’elle s’engage activement, à l’avenir, contre l’exploitation lors de Coupes du monde de football. P. 14–15

Layout: Atelier Binkert, www.atelierbinkert.ch Traduction: Irene Bisang, Marianne Enckell, Ursula Gaillard, Milena Hrdina, Walter Rosselli, Peter Schrembs Correction: Angelo Ciampi, Marianne Enckell, Jeannine Horni Impression et expédition: Unionsdruckerei/subito AG, Platz 8, 8201 Schaffhausen Paraît quatre fois par an. Tirage 37 000 ex. Le prix de l’abonnement est compris dans la cotisation (membres individuels 50.– par an minimum, organisations 250.– minimum). Imprimé sur papier recyclé

INTERNATIONAL  L’OSEO aide des paysans palestiniens à s’assurer des revenus suffisants, en soutenant leur reconversion vers la production biologique. P. 11–13


Suisse

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«Cela va au-delà du travail» La boutique atelier de l’OSEO Berne, à Thoune, permet à des personnes au chômage de se former afin de retourner sur le marché du travail. Visite guidée. Texte: Katja Schurter. Photos: Sabine Rock La boutique atelier ouvre à neuf heures. L’accueil est chaleureux. Nous faisons le tour des lieux pour découvrir les activités proposées: il y a là une boutique où se vendent les produits fabriqués dans les ateliers de l’OSEO ou d’autres structures sociales, une bouquinerie au premier éta­ ge où deux collaborateurs classent des livres dans les rayons, et un atelier de couture, à côté, inondé de soleil, où les gens cousent, tricotent et fabriquent des objets en perles.

«La boutique doit avoir bonne façon» Elinor Karp* travaille ici depuis deux mois, à 80 pour-cent. Elle s’occupe de tout ce qui a trait à la vente: les commandes, l’assortiment et le service à la clientèle. «La boutique doit avoir bonne façon, j’y veille, et je m’occupe de décorer la vitri­ ne», explique-t-elle. Elle a toujours aimé les activités créatrices et elle a l’habitude du contact avec les gens. Sans formation, elle a travaillé dans un bar ou comme mo­ nitrice de snowboard quand elle était plus jeune. Mais Elinor Karp, 31 ans, n’aime pas revenir sur son passé, «parce que j’ai tout gâché», dit-elle. A court d’argent, elle s’est tournée vers les services sociaux, qui l’ont aiguillée vers la boutique atelier de l’OSEO Berne: «Le but, c’est de trouver un emploi dans un délai de six mois.» Elle aimerait faire un apprentissage de commerce ou travail­ ler dans un secteur créatif. Elinor Karp doit s’habituer à la lenteur. «J’ai déjà con­ nu des boulots plus stressants, dit-elle en riant, mais ici j’apprends à organiser mon travail moi-même.»

Simone Guhl est convaincue qu’Elinor n’aurait pas quitté le circuit il y a quelques années: «Le nombre de postes pour des gens peu qualifiés a beaucoup baissé, ils sont plus vite éjectés du monde du travail. Souvent, les gens sont bloqués parce qu’ils manquent de confiance en eux. Notre principal objectif consiste à leur fai­ re découvrir leurs capacités et leurs poten­tialités.» Venir à bout de tels bloca­ ges n’est pas toujours simple. Simone Guhl insiste sur l’accompagnement indivi­ duel: «C’est en les accompagnant que tu peux rendre les gens aptes à tenir le coup sur le marché du travail. C’est ce qui me tient à cœur.»

Suisse–Israël et retour A la bouquinerie, David Simcha cher­ che sur Internet des ouvrages demandés par une cliente. Il travaille ici depuis une année à raison de trois jours par semaine, dispense des conseils aux clients, va cher­ cher des livres, les range et aménage la seconde vitrine. Il se plaît ici, parce qu’on y travaille en équipe: «Il s’agit de se réin­ sérer socialement, de se soutenir mutuel­ lement, cela va au-delà du travail.» Pour Simone Guhl aussi, cet aspect est impor­ tant: «Je m’estime contente lorsque nous arrivons à susciter une ambiance agréable et à faire en sorte que les participants fonctionnent en équipe.» David Simcha a travaillé 16 ans en Israël comme orfèvre, il a acquis passablement d’expérience sans avoir fait d’appren­tis­ sage. Mais une fois de retour en Suisse, son expérience ne lui sert pas à grandchose: «Ils veulent tous voir un diplôme», dit-il d’un ton résigné. Et puis, en Suisse,

il n’y a pas beaucoup d’ateliers, au con­ traire d’Israël, où il existe un vaste marché pour des objets religieux en argent. David Simcha est revenu d’Israël malade, il y a deux ans. Par chance, son traitement en Suisse a marché, et il s’est remis. «Mais de­ puis, je suis sans travail.» Il a essayé de trouver une formation, s’est inscrit pour un cours préparatoire à l’école des arts et métiers, mais sa candidature n’a pas été retenue. «Peut-être est-ce dû à mon âge, j’ai 47 ans. Je pourrais envisager de cher­ cher un emploi ici ou de retourner en Is­ raël, mais il faudrait que je me prépare à fond.» Une chose est sûre, il ne retournera pas au théâtre où il a travaillé cinq ans avant de partir en Israël. «Cela m’a rendu schizophrène, je cherche à savoir qui je suis en tant qu’être humain, je ne suis pas à la recherche d’un rôle», dit-il. Le travail à la bouquinerie lui convient parfaitement, cela structure ses journées et le stimule: «Il me suffit de tendre la main vers un rayon pour apprendre quelque chose de nouveau.»

Tricoter et ravauder A l’atelier de couture, nous faisons la connaissance de Jian Sun*, qui tricote soigneusement des gants. En plus des tra­ vaux de ravaudage confiés à l’atelier, on fabrique des pro­duits mis en vente à la boutique. Jian Sun n’avait pas envie de coudre, alors la responsable de l’atelier, Barbara Wandfluh, lui a proposé de tri­ coter. Depuis, il se donne corps et âme à la réalisation de gants qui sont ensuite vendus à la boutique. Les deux collaboratrices de l’OSEO doi­vent faire preuve de beaucoup de


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«Ici, j’apprends à organiser mon travail moi-même.» David Simcha, Elinor Karp (au milieu) et Susanne Burger (en bas) développent leurs compétences dans les différents domaines de l’atelier boutique.


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Simone Guhl, directrice de l’atelier boutique, et Barbara Wandfluh, collaboratrice à l’atelier de couture, soutiennent les participants en vue d’un retour vers le monde du travail.

souplesse, car elles travaillent sur deux re­ gistres: «D’une part, il faut que l’entreprise fonctionne, qu’elle satisfasse ses clients, et de l’autre, il faut que les participants trou­ vent une occupation intéressante. Nous devons penser à beaucoup de choses à la fois, et ne pas trop demander à nos parti­ cipants, même quand tout va de travers, car ils ont chacun leur problème. Le tra­ vail est plaisant, mais parfois j’ai la tête qui bouillonne le soir», dit Simone Guhl en riant.

La boutique atelier de Thoune La boutique atelier de Thoune est un espace polyvalent comprenant une boutique, une bouquinerie et un atelier. Des personnes sans emploi peuvent s’y initier six mois à la vente et aux travaux sur textile. La boutique leur offre une structure journalière où continuer à progresser sur le plan professionnel et personnel, dans le but de réintégrer le marché du travail. www.sah-be.ch

Se préparer à faire un apprentissage Contrairement à Jian Sun, Susanne Burger*, 26 ans, est venue à l’atelier ex­ près pour coudre, il y a trois mois. Elle aimerait faire un apprentissage de coutu­ rière pour dames à l’Ecole professionnelle (BFF) de Berne. La jeune femme doit se présenter aux examens d’entrée le lende­ main de notre visite. Elle estime avoir été bien préparée à l’atelier. Susanne Burger a interrompu son ap­ prentissage de cuisinière quand elle a eu un bébé, parce qu’elle ne pouvait plus assumer les heures de présence qu’exige ce travail. Alors elle a fait des petits boulots dans le service, et ailleurs. Mais en tant que mère seule, elle ne gagnait pas assez pour vivre: «J’étais une working poor et j’ai dû m’adresser aux services sociaux.» Son der­ nier emploi consistait à enfiler le chanvre dans les machines à tresser dans une fabri­que de cordages. «Un travail minu­ tieux comme je les aime», dit Susanne Burger en riant. Mais son chef a voulu

avoir une liaison avec elle, et quand elle a refusé, il l’a licenciée. Et comme elle avait travaillé seulement onze mois dans cette usine, elle n’a pas pu s’adresser à l’Office régional de placement. Elle a déposé plainte pour licenciement abusif, mais le jugement n’a pas encore été rendu. Aujourd’hui, son enfant a six ans, une maman de jour s’occupe de lui pendant qu’elle travaille. «Si je réussis mes exa­ mens, j’aurai une place d’apprentissage», dit-elle, confiante. Elle est convaincue qu’elle pourra commencer en août. D’ici

«Aujourd’hui, les gens peu qualifiés sont plus vite éjectés du monde du travail.» là, elle continuera à travailler à l’atelier: «J’ai encore beaucoup de choses à ap­ prendre. Barbara me montre ce que je fais faux et m’aide à faire mieux.» * Nom d’emprunt


Suisse

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Soupçonner les gens d’abuser est une forme d’exclusion L’OSEO Berne publie un rapport pour combattre la méfiance envers ceux qui sont à l’aide sociale. Entretien avec Beat Baumann, co-président de l’OSEO Berne et professeur à la Haute école de travail social de Lucerne. Interview: Katja Schurter Le débat bernois sur les abus dans l’aide sociale est à l’origine de votre rapport. De quoi s’agit-il? En 2007, deux  cas spectaculaires d’abus dans l’aide Beat baumann sociale ont été révé-  Co-président de lés. Un rapport de l’OSEO Berne l’Inspectorat des fi­ nances avait laissé entendre que le taux d’abus serait de 30 %. Même si c’était le fruit d’une estimation erronée, le chiffre avait fait son chemin dans les médias et l’opinion publique. Il était devenu impos­ sible d’aborder le sujet avec objectivité. Quelles sont les principales conclu­­­ sions du rapport? Le taux de 30 % est infondé. Les gens qui sont à l’aide sociale sont donc déga­ gés du soupçon généralisé d’abus. C’est vrai qu’il en existe, mais moins de 2 % re­ lèvent du code pénal. L’abus au sens plus large – soit l’utilisation de prestations so­ ciales à des fins inappropriées ou le refus d’un travail acceptable – concerne envi­ ron 3 % de gens. Et ce cas de figure ne coûte rien à l’Etat, parce que la personne concernée doit rembourser ce qu’elle a reçu. Les travailleurs sociaux reconnais­ sent les cas d’abus et les dénoncent. Le rapport constate aussi que les abus de la part des autorités sont, à l’heure

actuelle, peu thématisés. Pourquoi au juste? Il y a beaucoup de gens qui ont droit à l’aide sociale sans la demander. Quand les autorités rendent l’accès à cette aide plus difficile qu’il ne l’est légalement en n’informant pas les gens de leurs droits, en ne justifiant pas leurs décisions, en n’établissant pas de dispositions sur l’indication de voies de recours, il y a quelque chose qui cloche. Quelles sont les conséquences du discours sur l’abus? Le soupçon qu’il fait peser sur les gens à l’aide sociale représente une pression émotionnelle et génère des sentiments de culpabilité. Parfois, des personnes ne font pas appel à l’aide parce qu’elles ont hon­ te, tout en étant dans la détresse. Leurs partenaires et leurs enfants en pâtissent souvent aussi. C’est dangereux de faire passer l’aide sociale pour un simple guichet où retirer de l’argent, en négligeant toute sa mission d’intégration. Beaucoup de gens passent énormément de temps à chercher du tra­ vail, mais sont démotivés par leurs échecs. Pour amener des gens découragés à amé­ liorer leur situation, il faut établir un rap­ port de confiance entre les travailleurs so­ ciaux et leurs clients. Le discours actuel sape cette confiance de part et d’autre. Comment en est-on arrivé à ce débat? C’est justement en période de difficul­ tés économiques que l’on s’attaque aux

groupes de la population qui reçoivent des prestations sociales. Berne n’est pas la seule ville à le faire. Il existe une tendance générale à individualiser les problèmes sociaux. Pourtant, l’aide sociale ne repré­ sente qu’une modeste part du budget so­ cial global de la Suisse: sur 132 milliards consacrés aux prestations sociales en 2007, seuls 2,5 milliards y ont été dévolus. Et celle-ci doit trop souvent s’occuper de secteurs qui devraient être financés autre­ ment, comme par exemple le chômage de longue durée. Que défend l’OSEO Berne? Nous demandons que l’accent soit mis sur d’autres thèmes plus significatifs com­ me la pauvreté et l’exclusion. Pour éviter cette dernière, il existe des moyens plus appropriés, comme le versement de pres­ tations complémentaires pour les familles ou le relèvement des bas salaires. Par ail­ leurs, il faudrait accorder plus d’attention au point de vue des personnes touchées. Que visez-vous avec votre rapport? Nous voulons lancer une discussion de fond dans le canton de Berne. Nous orga­ nisons aussi des débats avec les services sociaux. Les travailleurs sociaux ne doi­ vent pas aborder leurs clients avec mé­ fiance, ou les sanctionner inutilement. Nous aimerions que leur travail continue sur la base d’une relation de confiance.


QUOI DE NEUF?

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La formation en prison a de l’avenir L’OSEO Suisse centrale est chargée de mettre peu à peu en place une forma­ tion de base dans tous les établisse­ ments pénitentiaires. La Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) a en effet décidé de doter le projet pour la formation dans l’exécu­ tion des peines, mené jusqu’ici par la fondation Drosos, d’une structure fixe et de la financer dès 2011 par des fonds publics. Limitée pour l’instant à huit établissements pilotes, la formation s’étendra à vingt-sept centres: d’ici fin 2015, un tiers des personnes incarcérées retrouveront les bancs d’école pendant une demi-journée par semaine. Dans toute la Suisse, 875 détenus répartis en 155 groupes pourront apprendre à lire, à écrire, à calculer, à utiliser des outils comme l’ordinateur et à développer leurs compétences sociales. www.sah-zs.ch

SAHltimbocca

De l’argent bien placé

Début mai, l’OSEO Zurich a lancé un nouveau programme d’intégration professionnelle: SAHltimbocca (contrac­ tion de SAH, OSEO en allemand, et de saltimbocca). Il occupe, en cuisine ou dans l’économie domestique, une vingtaine de personnes sans emploi et connaissant mal l’allemand. Des cours spécifiques et des modules d’allemand sur le lieu de travail leur permettront d’acquérir des connaissances linguistiques de base propres à leur activité. Les participants bénéficieront aussi d’un mentorat pour préparer des stratégies de recherche d’emploi, chercher eux-mêmes du travail et présenter des candidatures spontanées. Dans un premier temps, le restaurant restera fermé au public, mais devrait ouvrir à midi par la suite. Le soir, l’ouverture sera envisagée pour des manifestations culturelles. www.sah-zh.ch

En réponse à un rapport de la Commis­ sion de gestion (CdG) du Conseil des Etats sur la collaboration de l’adminis­ tration fédérale avec les œuvres d’entraide, le Conseil fédéral a constaté en mars que rien ne permet de suppo­ ser que des ressources financières seraient détournées de leur but. Jugeant inutile d’instituer de nouveaux contrôles, il recommande d’améliorer les mécanismes actuels et de les appliquer systématiquement. Satisfaite de cette réponse, la Commission de gestion vérifiera l’évo­lu­tion de la situation d’ici une année, dans le cadre de son examen habituel. L’OSEO a, pour sa part, publié en février un rapport sur le rôle et les tâches des ONG suisses œuvrant pour le dévelop­ pement. Ce document peut être com­mandé à l’adresse: www.oseo.ch. Il est disponible uniquement en allemand.

OSEO Berne: ouverture d’un nouvel Etcetera Le 1er février 2010, un nouvel Etcetera a ouvert ses portes à Spiez. L’OSEO Berne compte désormais six de ces bureaux de placement qui procurent du travail occasionnel à des bénéficiaires de l’aide sociale, leur permettant de gagner une partie de leur revenu et de dépendre moins de l’assistance. Ils restent ainsi aptes au travail et certains parviennent à reprendre pied dans le monde professionnel. Le nouveau bureau complète les programmes d’occupation de l’OSEO Berne à Spiez. Etcetera offre des petits boulots aux personnes qui ne peuvent pas, faute de temps, à cause de leur santé ou pour d’autres raisons encore, suivre un programme d’occupation. Les autres bureaux de placement se trouvent à Berne, Interlaken, Langenthal, Langnau et Thoune. Dans cette dernière ville, le bureau Etcetera est installé depuis avril au 44 de la Obere Hauptgasse. www.sah-be.ch

Nouvelle direction pour l’OSEO Tessin Dès le 1er juillet 2010, Chiara Orelli Vassere et Alba Peirasso dirigeront ensemble l’OSEO Tessin, remplaçant ainsi Martino Dotta. En optant pour une codirection, l’OSEO Tessin souhaite tenir compte, d’une part, de la réalité complexe du canton et, d’autre part, de la variété de ses domaines d’activités. www.sos-ti.ch


Attendre des temps meilleurs? La Suisse est gagnante au jeu de la mondialisation, mais le Conseil fédéral et le Conseil national refusent d’augmenter l’aide au développement. La balle est dans le camp du Conseil des États. Texte: Michèle Laubscher

Michèle Laubscher Alliance Sud

Tant pis pour la pauvreté et la faim: le Conseil national a cédé à la pression du Conseil fédéral et a accepté de reporter à une date indéterminée l’augmentation de l’aide au développement à 0,5 % du pro­ duit national brut (PNB). Raison invo­ quée: la situation financière de la Suisse doit d’abord s’améliorer. S’améliorer? Contrairement à toutes les prévisions, la Confédération a enregistré en 2009, année de crise, un bénéfice de 2,7 milliards de francs, soit 1,8 milliard de plus que ne le prévoyait le budget. Ce sur­ plus imprévu suffirait à lui seul à remplir l’objectif de 0,5 %, qui équivaut à 1,7 mil­ liard de francs. Mais ce n’est pas tout. La vente de l’emprunt à conversion obliga­ toire d’UBS a encore rapporté 7 mil­liards de francs à la caisse fédérale. Depuis plu­ sieurs mois, les perspectives de croissance sont positives et le taux de chômage est en baisse. Cette situation, devant laquelle d’autres pays pâlissent d’envie, fait se rengorger les conseillers fédéraux, les parlemen­ taires et les journalistes qui trouvent tou­ jours de bonnes raisons de ne pas aug­ menter l’aide. Ils auraient lieu de rougir s’ils considéraient la dernière décennie.

La Suisse stagne En l’an 2000, la Suisse, avec les États membres de l’ONU, s’engageait à partici­ per à la diminution de moitié de la pau­ vreté et de la faim, et à accroître le budget de la coopération au développement, qui représentait alors 0,34 % du PNB. Depuis lors, elle a comptabilisé sous ce titre une série de charges, remises de dettes, activi­

tés de l’armée au service de la paix, frais des demandeurs d’asile. On en est ainsi arrivé à un taux de 0,42 % en 2008. Sans ces additions, on en serait resté à 0,34 %, tout comme en 2000. Maigre bilan, pour un pays qui compte parmi les grands gagnants de la mondiali­ sation. Depuis 2007, les perdants sont bien visibles. L’explosion des prix des ali­ ments et de l’énergie a brutalement affai­ bli les pays les plus pauvres. Et avant qu’ils aient pu se remettre, la crise écono­ mique les a frappés de plein fouet. La faim, la pauvreté, la maladie sévissent de plus belle; les enfants quittent l’école pour aider leurs familles à survivre. Les quelques progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire de l’ONU ont été anéantis, et il ne reste que cinq ans pour les atteindre.

Une aide encore plus nécessaire Au Conseil des États de reprendre la balle. S’il s’en tient à ses positions lors de la session de juin, le Conseil fédéral devra fournir les documents permettant au Par­ lement de décider, cette année encore, de l’objectif de 0,5 %. La Suisse peut se permettre d’accroître son aide au développement. Malgré la cri­ se, et à cause d’elle. Elle s’en sort mieux que prévu, ce qui n’est pas le cas des pays les plus pauvres. Il serait incroyablement mesquin de balayer leurs espoirs en se berçant du dicton à la mode: «Le temps est à l’optimisme, laissons le pessimisme pour des temps meilleurs.»

POINT DE VUE

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CONCOURS

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Énigme: le mot caché F

B I

M P

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Résultat du baromètre

S

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Z A G B A

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Règles du jeu Trouvez les mots correspondant aux définitions et biffez les lettres qui les composent. Ils peuvent être imprimés verticalement ou hori­ zontalement, en diagonale, de gauche à droite ou de droite à gauche. Chaque lettre peut faire partie de plusieurs mots. Les lettres restantes donnent la solution de l’énigme. Prix Une bouteille d’huile d’olive bio de Palestine, provenant du projet commun OSEO-Campagne huile d’olive (voir notre article en page 11).

Solution:

1 Etre victime de soupçons à ce sujet est une forme d’exclusion. 2 Les détenus qui y ont accès ont plus de chances de prendre un nouveau départ. 3 Les paysans et paysannes du Mozambique en ont bien besoin en ce moment. 4 Les réfugiés rentrés chez eux au Sri Lanka l’utilisent pour se déplacer. 5 Un nouvel Etcetera y a été ouvert. 6 Regarder les matchs contribue ainsi à un monde plus équitable. 7 Il empêche les habitants de Cisjordanie d’accéder à leurs oliviers. 8 Les personnes qui suivent ce cours de l’OSEO Valais espèrent en trouver un. 9 Le nombre de millions de pauvres en Afrique du Sud. 10 L’OSEO aide les paysans palestiniens à passer à cette production. 11 Cet arbre a une longue tradition en Palestine. 12 C’est ainsi que s’épelle le mot aide. 13 L’augmentation de l’aide au développement à 0,5 % du PNB dépend de la décision de cette chambre. 14 Une conférence sur l’intégration des langues africaines dans l’éducation a eu lieu dans ce pays. La solution de l’énigme de Solidarité 1/2010 était «Bienvenues». Les gagnant-e-s ont été tirés au sort: Raymonde et Philippe Gaume, du Noirmont, ont gagné un sac à commissions en toile de voile, et Vreni Staub de Dornach un bougeoir métallique de l’atelier de l’OSEO Berne à Thoune (voir notre article en page 4). Merci à tous les participants d’avoir joué et à l’atelier d’avoir offert ces prix. La date limite d’envoi est le 21 juin 2010. Les noms des gagnant-e-s seront publiés dans Solidarité 3/2010. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet de ce concours. Le personnel de l’OSEO et de ses associations régionales n’a pas le droit d’y participer. Envoyez le mot caché à l’OSEO via le talon-réponse ci-joint, sur une carte postale, ou par e-mail à info@oseo.ch, sujet «énigme». Toutes les réponses correctes participent au tirage au sort.

Prochain baromètre de la solidarité La FIFA devrait-elle s’engager activement contre l’exploitation lors de la Coupe du monde de football? Est-il souhaitable d’organiser de grands événements sportifs, comme la Coupe du monde de football, dans les pays en développement et les pays émergents? Répondez à notre sondage au moyen du talon-réponse joint à ce numéro.

Le baromètre de la solidarité paru dans notre dernier numéro a suscité 65 réponses, 48 de Suisse alé­ma­nique et 17 de Suisse romande. Nous sommes heureux de cette forte participation et vous livrons les résultats du sondage.

Etes-vous favorable à des cours de langue obligatoires pour les personnes migrantes qui viennent d’arriver en Suisse?

oui 81,5 % non 15,5 % ne sait pas 3 %

Une claire majorité des personnes sondées estime que la connaissance de la langue est la clé de l’intégration. Certaines rappellent qu’il faut financer ces cours. S’ils ne sont pas obligatoires et ne coûtent pas très cher, la fréquentation risque toutefois d’en souffrir. Une personne pense que les cours devraient surtout être obligatoires pour les femmes dont les maris ne les laisseraient pas y participer. Plus de 15 % des participants au sondage sont opposés à des cours obligatoires. Selon eux, il faut un minimum d’intérêt et de volonté pour apprendre. Une majorité d’entre eux juge important de ne pas recourir à la contrainte, mais de mettre en place une offre accessible et abordable.

Faut-il changer quelque chose à la politique migratoire de la Suisse?

oui 57 % non 7,5 % ne sait pas 20 % pas de réponse 15.5 %

Les personnes favorables à un changement veulent que la politique migratoire respecte davantage la dignité humaine et que l’on cesse de la rendre toujours plus restrictive. Elles demandent la régularisation des sans-papiers, la fermeture des prisons pour requérants en attente de renvoi et plus de générosité dans l’octroi des permis humanitaires. Pour certains, la population suisse est aussi responsable de l’intégra­tion des étrangers. Elle devrait se montrer plus ouverte; il faudrait notamment généraliser le droit de vote pour les étrangers au niveau communal. D’autres veulent renforcer l’aide dans les pays d’origine, afin que les gens ne soient plus obligés d’émigrer. Trois personnes exigent l’expulsion des étrangers délinquants.


INTERNATIONAL

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Amro Kharashah devant des plantations d’oliviers et le mur qui sépare Israël de la Cisjordanie.

Un moyen de subsistance grâce à la culture bio L’huile d’olive est l’une des rares sources de revenu de la popu­lation rurale palestinienne. L’OSEO aide aujourd’hui les productrices et les producteurs à passer à la culture biologique. Texte et photos: Cyrill Rogger

Jaious, un village non loin de la ville de Qalqilya. Perchée sur les hauteurs, la maison de la famille Kharashah contem­ ple un paysage d’un vert printanier parse­ mé d’innombrables oliviers. C’est le grand-père qui a planté les premiers d’entre eux, dans les années cinquante. Aujourd’hui, la famille tire son revenu de quelque 300 arbres répartis sur six hecta­ res de terrain. Tandis que l’entretien de la plantation, taille des arbres et travail du sol, est l’affaire des hommes, tous les membres de la famille participent à la ré­

colte. La fille de la maisonnée, Batool, trouve que «c’est un beau travail». Les oli­ ves sont cueillies à la main. Cela prend certes beau­coup de temps, mais cette mé­ thode protège les fruits et s’avère profita­ ble, car les olives de table et même l’huile attei­gnent un prix plus élevé. «Nos condi­ tions de vie dépendent de la quantité et de la qualité de l’huile», explique le père, Hasan. Si la récolte est mauvaise, le pro­ duit de la vente ne suffit toutefois pas à faire vivre la famille. Ses membres doivent alors trouver des emplois occasionnels,

chose extrêmement difficile vu leur mai­ gre liberté de mouvement.

Le mur, un obstacle à tout De la maison, les deux fils, Mosa’ab et Amro, me montrent l’oliveraie familiale. Nous serions volontiers allés voir les ar­ bres de plus près, car c’est la période où ils commencent à fleurir. Mais le domaine est sis de l’autre côté du mur de 800 km qui sépare la Cisjordanie d’Israël. Stricte­ ment surveillée par l’armée israélienne, la barrière de béton serpente comme une ri­


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La famille Kharashah en plein repas. Leur plantation d’oliviers est coupée en deux par le mur de séparation (en haut).

vière à travers les terrains agricoles. A  Jaious, comme ailleurs, le mur ne respecte pas la ligne de cessez-le-feu tracée en 1949, mais pénètre en Cisjordanie. Dans

Le projet «Qualité Plus» «Qualité Plus» est un projet commun de l’association Campagne huile d’olive (www.olivenoel-palaestina.ch/fr) et de l’OSEO. En étroite collaboration avec l’Arab Agronomists Association (AAA), il entend améliorer les revenus de 300 productrices et producteurs d’huile de Palestine, grâce à des conseils et à une formation continue. La certification d’une production biologique et équitable leur garantit un prix de vente plus élevé et la commercialisa­tion de l’huile en Suisse leur assure des débouchés. www.oseo.ch

Un producteur de la coopérative Jaious.

un avis de droit rendu sur demande de l’Assemblée générale de l’ONU, la Cour internationale de justice a certes jugé ce tracé illégal. Son avis n’avait hélas rien de contraignant. A cause du mur, la famille Kharashah a toutes les peines du monde à cultiver son oliveraie. Ses membres sont certes autori­ sés à se rendre de l’autre côté, mais l’autorisation ne vaut souvent que pour certains d’entre eux, quelques heures seu­ lement et à des moments qui peuvent changer du jour au lendemain. A leurs yeux, l’octroi des laissez-passer relève de l’arbitraire et sert surtout à les humilier.

Le bio: plus de travail, mais pas plus cher Malgré les conditions politiques diffici­ les, Mosa’ab Kharashah est persuadé que la prochaine récolte sera excellente. Lorsque l’école et les laissez-passer le lui permettent, il passe beaucoup de temps

dans l’oliveraie et il a pu observer que les arbres sont couverts de jeunes pousses et de bourgeons de fleurs. Saad Dagher, res­ ponsable de l’Arab Agronomists Associa­ tion (AAA), qui fournit conseils et forma­ tion continue aux producteurs de Jaious, confirme: «Les choses se présentent très bien. Il faut néanmoins attendre la florai­ son avant d’émettre des prévisions fiables. Jusque-là, les arbres sont sujets aux para­ sites, comme la mouche de l’olive ou les maladies fongiques.» En 2008, la coopérative de Jaious, que la famille Kharashah a fondée avec quinze autres producteurs et productrices, est passée à la culture biologique. «Cela re­ présente plus de travail, mais des métho­ des écologiques permettent aussi de tenir les parasites et les maladies à distance», assure Mosa’ab Kharashah. L’an dernier, lui et son père ont suivi un cours de l’AAA sur la lutte biologique contre les parasites et il explique comment les couleurs lumi­


neuses des pièges attirent la mouche de l’olive, qui se retrouve ensuite littérale­ ment engluée.

avantageux passés avec la société qui commercialise notre huile en Suisse.»

chronique

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Hans-Jürg Fehr Président de l’OSEO, conseiller national PS

L’olivier – une tradition Meilleure qualité et rendement accru Pour Hasan Kharashah, la culture bio­ logique a surtout le mérite de rapporter plus. «Une huile biologique de la meil­ leure qualité se vend environ 20 pour-cent plus cher, alors que l’entretien de la plan­ tation ne coûte pas davantage, hormis en termes de temps. Depuis que l’AAA ap­ porte son appui au projet Qualité Plus, beaucoup de choses se sont améliorées, ajoute-t-il. Les contacts plus étroits entre producteurs permettent de résoudre plus rapidement différents problèmes et les conseils de l’AAA ont permis d’accroître le rendement. La cueillette à la main et un entreposage plus bref entre la récolte et le pressage ont même permis d’abaisser le taux d’acidité de l’huile, l’un des princi­ paux critères de qualité. Ce qui est particu­ lièrement important, ce sont les contrats

Comme par le passé, les variations du rendement posent un gros problème. «Nous avons amélioré la taille des arbres et opté pour une technique sans labour, destinée à ralentir l’évaporation de l’eau du sol, dans l’espoir de stabiliser les récol­ tes et d’accroître la sécurité du revenu pour les familles des producteurs», décla­ re Saad Dagher. Des essais seront entre­ pris dès cette année. Mosa’ab Kharashah a aussi des projets. L’année prochaine, il compte commencer sa formation d’assistant en radiologie. Il aimerait toutefois avoir assez de temps pour continuer à travailler dans l’oliveraie, car il souhaite perpétuer la tradition qu’est la culture de l’olivier en Palestine. Espérons qu’elle bénéficiera bientôt non seulement de meilleures techniques agri­ coles, mais aussi d’un cadre politique plus propice.

Les entraves à la liberté de mouvement anéantissent l’économie Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la situation dans les territoires occupés en 2009, les revenus de la population de Cisjordanie ont encore diminué et les perspectives d’emploi demeurent sombres. La construction du mur et l’expansion continue des colonies israéliennes constituent une entrave économique pour les habitants de Palestine: elles les privent de l’accès à la terre, à l’eau et à d’autres ressources, empêchent la construction de maisons et d’infrastructures économiques et restreignent la liberté de mouvement des hommes et des marchandises. Plus de la moitié des 15 à 29 ans ne vont pas à l’école et sont sans emploi. L’économie et le marché palestiniens ne peuvent pas fonctionner sous l’occupation: depuis 1999, le produit intérieur brut a chuté de 28 pour-cent. Le chômage élevé et les emplois peu productifs engendrent une profonde pauvreté. Le rapport estime que la clé du changement réside dans la suppression des restrictions d’accès et de circulation imposées aux travailleurs et aux entreprises, la réconciliation interpalestinienne, l’amélioration de la gestion des affaires publiques par l’autorité palestinienne et l’optimisation du volet emploi de l’assistance internationale. Source: www.ilo.org

L’aide et le fisc «The correct spelling of the word aid is tax» – le mot aide s’épelle impôts. Cette ci­­tation de Jeffrey Owens, directeur du Centre de politique et d’administration fiscale de l’OCDE, met sur le tapis une question qui se pose de plus en plus dans les politiques de développement. On constate en effet que l’évasion fiscale des pays du Sud fait rentrer dans les banques du Nord plus d’argent que ce que les États du Nord consacrent à la coopération au développement. Il faut donc une politique fiscale internationale qui soit favorable au développement pour parvenir à juguler ces flux. C’est plus facile à dire qu’à faire: l’alliance de fait qui existe entre les banques du Nord et les classes aisées du Sud met tout en œuvre pour l’empêcher. Les banques du Nord encaissent des provisions plan­tureuses pour gérer les milliards qui s’abritent chez elles; les riches dirigeants du Sud fraudent le fisc à grande échelle et trompent leurs populations. La responsabilité politique exige de briser cette alliance. Pour ce faire, les idées ne manquent pas. Un accord sur la fiscalité de l’épargne, comme celui qui existe entre l’Union européenne et la Suisse, pourrait être négocié de manière bilatérale ou mutilatérale entre des pays du Sud et du Nord. Il devrait être complété par une procédure efficace d’entraide administrative qui empêche la fraude fiscale. Comme ce ne seront pas les riches du Sud qui vont le réclamer, c’est aux États du Nord de prendre l’initiative.


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Pour le bien du monde … L’Afrique du Sud investit plus de 4,5 milliards de francs pour le Mondial de football. La FIFA prévoit un bénéfice de plus de deux milliards de francs. En revanche, il ne restera rien pour les vingt millions de pauvres vivant en Afrique du Sud. Texte: Christian Engeli. Photos: Joachim Merz

L’Afrique du Sud est divisée par un fossé profond, même vingt ans après la fin de l’apartheid. Ce dernier n’existe plus, mais il a été remplacé par une division socioéconomique du pays. Malgré une crois­ sance économique rapide, plus d’un mil­ lion d’emplois ont disparu depuis 1994. Toujours plus de personnes travaillent de façon informelle, sans contrat de travail et sans le moindre droit. A l’heure actuelle, 40 pour-cent de la population doit s’en sortir avec moins de deux dollars US par jour. Depuis 1990, l’espérance de vie a chuté de 62 à moins de 51 ans.

La Coupe du monde, une chance? Les espoirs placés dans la Coupe du monde de football étaient donc grands: elle aurait dû créer des centaines de mil­ liers d’emplois et donner une impulsion au développement de l’Afrique du Sud. Le gouvernement sud-africain a investi plus de 4,5 milliards de francs dans les infra­ structures liées au Mondial. Ce que l’on observe aujourd’hui est édi­ fiant: ce sont surtout les entreprises inter­ nationales de génie civil et la Fédération internationale de football (FIFA) qui en ont profité. En revanche, les employés des chantiers du Mondial ont travaillé pour des salaires mensuels de 2500 rands (en­ viron 360 francs) – bien au-dessous des 4500 rands demandés par les syndicats comme salaire couvrant le minimum vital. Ce n’est que suite à des grèves et à des plaintes internationales* que les salaires ont été augmentés à 3000 rands en

moyen­ne, alors que l’édification des sta­ des touchait à son terme. Mais cela reste insuffisant pour une existence digne.

Expulsés vers des camps En Afrique du Sud, des centaines de milliers de personnes vivent dans des bi­ donvilles ou sont sans abri. À l’occasion de la Coupe du monde 2010, le gouverne­ ment sud-africain veut présenter un pays florissant aux dizaines de milliers de tou­ ristes et aux millions de téléspectateurs. Naturellement, les visions de quartiers mi­ séreux, dans des villes organisatrices

Le dessin de ANNA

comme Durban, dérangent. De plus, dans de nombreuses villes surgiront de nou­ veaux passages commerciaux pour les touristes du monde entier. Pour ces raisons, on déplace des dizai­ nes de milliers de «shack dwellers» (littéra­ lement: habitants des huttes). En clair, cela signifie que, durant la Coupe du monde, les «shack dwellers» et les sansabri seront relogés dans des centres d’hébergement provisoires. Souvent, ces camps offrent une meilleure infrastruc­ ture que les bidonvilles. Cependant, le dé­ placement a de graves conséquences: les


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camps sont isolés à l’extérieur des villes. Les frais de transport pour les familles augmentent, car les travailleurs et les éco­ liers doivent se ren­dre en ville chaque jour. Les relations socia­les en sont déchi­ rées. Dans un pays où ne fonctionne ni la prévention en matière de santé ni la pré­ voyance vieillesse, ces relations sont  d’im­portance capi­tale.

La responsabilité de la FIFA? Interrogé sur ces dysfonctionnements, le président de la FIFA, Sepp Blatter, sou­ ligne toutefois que la FIFA elle-même ne commet pas d’atteintes aux droits du tra­ vail ou aux droits humains. Les responsa­ bles en seraient plutôt le gouvernement sud-africain, les autorités locales, les en­ treprises de génie civil, etc. D’un point de vue purement légal, c’est peut-être vrai. Mais la FIFA régit tous les domaines voués au bon déroulement des jeux – du gazon des terrains de sport à la diagonale d’écran réglementaire pour les diffusions publiques. La FIFA aurait les moyens d’établir des règlements pour empêcher l’ex­ploi­tation et les expulsions, ainsi que d’exercer une pression sur les pays hôtes et les entre­prises concernées.

L’ignorance de la FIFA Cependant, la FIFA cultive l’ignorance et le refus du dialogue. C’est en tout cas la conclusion de la rapporteuse de l’ONU, Raquel Rolnik, dans son rapport sur les déplacements forcés en Afrique du Sud. Le ton est différent dans les communi­ qués de la FIFA. Il y a tout juste trois ans, la FIFA s’octroyait un nouveau slogan cla­ mant sa responsabilité sociale – «For the Game. For the World»: Pour le bien-être des jeux. Pour le bien-être du monde. Jusqu’à présent, il n’en est de loin pas ainsi. Signez notre pétition et aidez-nous à mettre davantage de pression sur la FIFA.

* La campagne internationale «Fair Games – Fair Play», co-lancée par l’OSEO (voir Solidarité 2/2009), y a énormément contribué.

Des ouvriers protestent contre les salaires de misère versés sur les chantiers.

Cher Sepp Blatter, J’exige de la FIFA qu’elle s’engage activement, à l’avenir, contre l’exploitation et pour le respect des droits humains lors de Coupes du monde de football. La FIFA doit exiger des pays qui veulent organiser une Coupe du monde le respect des droits humains. Les sponsors et les entreprises de construction doivent être tenus contractuellement à verser des salaires suffisants pour vivre et à veiller au respect des normes fondamentales du travail. Les pays et entreprises qui ne sont pas disposés à remplir ces conditions ne devront plus pouvoir organiser de Coupe du monde ou assumer de travaux en lien avec cette dernière. Signez notre appel au président de la FIFA, Sepp Blatter, via le talon ci-joint ou directement sur Internet: www.horsjeu-afriquedusud.ch.


QUOI DE NEUF?

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Des vélos pour les réfugiés de retour

Des semences pour le Mozambique

Après la fin de la guerre civile au Sri Lanka, plus de 250 000 réfugiés ont été détenus dans des camps situés dans la région de Vavuniya. L‘OSEO y dispense une aide d‘urgence. Grâce à la pression internationale, les personnes réfugiées ont enfin obtenu la permis­ sion, en décem­bre dernier, de quitter les camps et de pouvoir retourner dans leurs villages, au nord du Sri Lanka. Depuis, 160 000 personnes sont rentrées chez elles. Les infrastructures étant détruites, elles doivent parcourir de longues distances afin d‘avoir accès à l‘eau, à l‘école, aux soins et à des possibilités de travailler. Il n‘existe qua­siment pas de transports publics. L‘OSEO distribue par conséquent, dans la région de Vanni, 1100 vélos avec des boîtes pour le transport. Ils doivent permettre aux enseignants et aux élèves d‘aller à nouveau à l‘école et contribuer au transport de certains biens de première nécessité.

Après les graves inondations de 2007 et 2008, le Mozambique a été frappé, dans le centre et le sud du pays, par une période de sécheresse en octobre de l’année dernière. Environ 60 % des semences ont séché sur place, ce qui a gravement affecté les récoltes. En février, de fortes chutes de pluie ont rendu possible un nouvel ensemencement, avec la perspective de pouvoir compenser les pertes subies durant l‘automne précédent. Cela a provoqué une forte demande de semences et, en conséquence, une brutale augmentation de leur prix. Les familles les plus pauvres se retrouvent dans l‘impossibilité d‘acheter les semences dont elles ont urgemment besoin. C’est pourquoi l‘OSEO distribue 27 500 kilos de semences à 5000 familles. L‘OSEO collabore en outre avec des paysans expérimentés pour développer des semences résistantes à la sécheresse et les distribuer aux paysans.

Crédit pour des paysannes au Nicaragua Fin 2009, l’OSEO a mis à disposition de l’organisation paysanne UNAG, à Chinan­ dega, un crédit de 30 000 dollars US. Les paysannes pauvres peuvent emprunter quelque 100 à 300 dollars pour aménager un élevage de volaille, cultiver des haricots ou préparer des tortillas afin de les vendre. Elles peuvent solliciter de petits crédits avantageux lorsqu’un groupe de trois à cinq femmes adhèrent de façon solidaire. En mars déjà, lors de l’assemblée des femmes de l’UNAG, les premiers effets des petits crédits étaient perceptibles. Les 185 femmes qui ont reçu cette assistance disposent désormais d’un revenu. Ainsi, elles ne doivent plus émigrer vers le Costa Rica pour chercher du travail, afin d’assurer la survie de leurs familles. Par le passé, à cette saison, elles devaient quitter le pays et abandonner leurs enfants.

Intégrer les langues africaines dans l’éducation Fin janvier, le Burkina Faso a hébergé une conférence internationale sur l’intégration des langues et cultures africaines dans l’éducation (voir Solidarité 1/2010). Les ministres de l’éducation de plus de vingt États d’Afrique se sont rencontrés, afin d’établir des étapes communes pour la réforme des systèmes scolaires. L’OSEO était aussi invitée, car elle s’investit depuis de nombreuses années dans l’éducation bilingue au Burkina Faso. Les participants étaient unanimes: l’éducation doit se baser sur les valeurs et les langues de chaque culture, pas sur l’héritage des anciens colonisateurs – comme c’est encore le cas dans plusieurs pays. Il faut dès lors une volonté politique et l’engagement des gouvernements et de la société. Le gouvernement doit développer une politique de formation qui intègre les langues et les cultures indigènes. Les organisations internationales comme l’UNESCO doivent en observer les résultats, établir les mécanismes de l’assurance de la qualité et encourager le dialogue entre les pays. Les partenaires issus de la coopération au développement – comme l’OSEO – sont appelés à mobiliser des ressources aptes à soutenir les gouvernements dans le domaine de l’éducation.


Dons

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Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud – jouez, gagnez, faites un don À la mi-mai, l’OSEO lancera un jeu autour de la Coupe du monde 2010. Fondez votre propre cercle de pronostics, avec des amis, et soutenez l’OSEO en versant un don pour chaque but de votre équipe favorite. Texte: Rosanna Clarelli

Signez notre appel au président de la FIFA, Sepp Blatter: la FIFA doit s’engager activement, à l’avenir, contre l’exploitation et pour le respect des droits humains lors de Coupes du monde de football. Pétition en ligne sous: www.horsjeu-afriquedusud.ch

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Commandez la documentation avec le talon-réponse ci-joint. Pour toute question: info@oseo.ch ou 021 601 21 61.

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Dons réguliers En donnant une autorisation de débit direct sur votre compte postal ou bancaire, vous soutiendrez l’OSEO sans frais pour vous ni pour nous. Legs Nos notices vous renseignent au sujet du droit de succession et de l’établissement d’un testament. Voir aussi sous www.oseo.ch/testament Parrainage OSEO Souscrivez à un parrainage OSEO et engagez-vous pour des conditions de travail équitables dans le monde entier.

Inscriptions et informations sur le jeu de pronostics et les dons par but marqué sur www.horsjeu-afriquedusud.ch ou via le talon-réponse ci-joint. Vous pouvez égale­ ment commander le calendrier OSEO de la Coupe du monde.

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D’autres manières de soutenir l’OSEO

Dans quelques semaines, la Coupe du monde de football débutera en Afrique du Sud. Afin d’entretenir la fièvre du sport, l’OSEO a organisé un jeu en ligne. Vous pouvez créer votre propre cercle de pro­ nostics, avec vos amis, et tenter de prédire le résultat des différents matchs. Les trois meilleures joueuses ou joueurs gagne­ ront une superbe radio «Rainbow-Nation», issue d’un projet de réintégration pour chômeurs en Afrique du Sud. L’OSEO lancera par ailleurs un «don par but marqué», afin que le sport ne fasse pas oublier les problèmes de pauvreté. Le principe est simple: vous versez un cer­ tain montant pour chaque but inscrit par votre équipe favorite. Si vous décidez par exemple de verser dix francs pour chaque réussite du Cameroun, et que cette équipe marque six fois durant le tournoi, vous verserez un don de 60 francs à un projet de l’OSEO en Afrique du Sud.


PORTRAIT

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En contact avec différentes cultures Michèle Schupbach Constantin est responsable du Cours d’acquisitions de base de l’OSEO Valais. Cette formation aide des personnes non francophones à retrouver un emploi. Texte: Alexandre Mariéthoz. Photo: Robert Hofer

«Des personnes d’une dizaine de nationa­ lités fréquentent nos cours. Cela me per­ met d’être en contact avec de nombreuses cultures.» Michèle Schupbach Constantin est responsable du Cours d’acquisitions de base (CAB) de l’OSEO Valais. Aujourd’hui âgée de quarante-cinq ans, cette mère de trois enfants est née à Bra­ mois, près de Sion; elle y a presque tou­ jours vécu.

Engagée auprès des exclus Son parcours est pourtant marqué par d’innombrables rencontres avec d’autres cultures. En Argentine, tout d’abord. Fraîchement diplômée en pédagogie cu­ rative, et au bénéfice d’une première ex­ périence professionnelle dans une institu­ tion valaisanne pour jeunes en difficulté, Michèle Schupbach Constantin quitte la Suisse en 1991, à l’âge de 26 ans. Elle tra­ vaille près de deux ans en Argentine pour une petite ONG, avec des enfants de la rue. Son activité comporte également des visites en prison, où elle côtoie, entre au­ tres, des immigrés qui ont sombré dans la criminalité. «Cette expérience à l’étranger m’a énormément apporté. Elle a renforcé mon désir de m’engager auprès des per­ sonnes exclues.» De retour en Suisse, Michèle Schup­ bach Constantin travaille dans une insti­ tution œuvrant à la réinsertion de jeunes en rupture, parallèlement à des études à l’Institut universitaire d’études du déve­ loppement (IUED). En 1996, elle est en­ gagée par l’OSEO Valais pour mettre sur pied le Cours d’acquisitions de base (voir encadré).

Donner confiance aux personnes migrantes Ce cours est fréquenté par des person­ nes migrantes peu qualifiées, qui ont tra­ vaillé dans des secteurs comme l’agriculture, l’hôtellerie, la construction, ou encore la vente. «Parmi les partici­ pants, on compte 80 à 90 pour-cent de femmes, relève Michèle Schupbach Cons­ tantin. La plupart d’entre elles ont man­ qué de contacts avec le monde extérieur. De plus, lors de leurs emplois précédents, elles ont rarement eu l’occasion d’utiliser le français.» Il leur serait en outre très dif­ ficile de changer de domaine d’activité, vu leur absence quasi totale de formation. La priorité du cours réside, dès lors, dans l’apprentissage du français. «Sou­ vent, nos participants allaient se présen­ ter chez un patron en compagnie d’une connaissance capable de s’exprimer en français. Grâce au cours, ils deviennent plus autonomes et disposent d’une plus grande confiance en eux.» Leurs chances de s’insérer dans le marché du travail aug­ mentent en conséquence. Michèle Schupbach Constantin et son équipe s’efforcent de «toujours adapter le cours aux besoins des participants». L’enseignement assisté par ordinateur a ainsi été introduit. «Etre capable de con­ sulter des annonces sur Internet, disposer d’un curriculum vitae, tout cela constitue un atout important», relève-t-elle. Le cours dispense également des notions d’ergo­ nomie et de géographie.

Transmettre certaines valeurs Après quatorze ans à l’OSEO Valais, notre interlocutrice témoigne toujours du

même enthousiasme: «J’ai la chance de pouvoir côtoyer des cultures différentes. Aider des personnes migrantes à trouver une place ici me procure toujours une grande satisfaction.» En dehors de son activité profession­ nelle, Michèle Schupbach Constantin con­ sacre beaucoup de temps à sa famille. Son mari travaille lui aussi à l’OSEO Valais, comme responsable du Semestre de moti­ vation. Il a auparavant été actif au Tchad auprès de jeunes, de 1989 à 1992. Tous deux travaillent à temps partiel et se par­ tagent les tâches ménagères et éducatives. Ils tiennent à ce que leurs trois enfants, âgés de 9, 7 et 4 ans, prennent conscience «qu’il existe des réalités et des cultures différentes». A l’autre bout du monde, mais aussi en Valais.

Cours de langue et stages en entreprise Le Cours d’acquisitions de base (CAB) est une mesure qui allie des cours de français, de calcul et d’informations, ainsi que des stages en entreprise. Le CAB s’adresse aux personnes au chômage, non francophones, pas ou peu qualifiées. Il dure quatre mois. Durant le cours, les participants améliorent leur expression orale et écrite en français, leur utilisation du calcul, ainsi que leurs compétences en recherche d’emploi. Les participants peuvent débuter ce programme à tout moment. L’OSEO Valais est certifiée eduQua pour l’ensemble de ses formations. www.oseo-vs.ch


PORTRAIT

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Michèle Schupbach Constantin s’efforce de renforcer la confiance en soi et l’autonomie des participants.


La FIFA doit assumer ses responsabilités sociales lors du Mondial de football ! Signez notre pétition: www.horsjeu-afriquedusud.ch

www.oseo.ch


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