vt
Ă€ mes chers parents...
Remerciements Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et reconnaissance à notre directrice de mémoire Mme ARFAOUI Wided, pour l'énorme soutien et suivi durant cette année, et pour ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion. Je remercie également tous mes enseignants à l'école d'architecture, pendant mes cinq années d'études. J’adresse mes sincères remerciements à toutes les potières de Sejnane et en particulier à Mme Jemaa pour sa grande générosité et son aide précieuse dans l'élaboration de ce travail. Enfin, je remercie infiniment mes parents pour leur aide et leur patience et surtout mon cher frère SALMAOUI Mohamed pour l’énorme soutien et l’encouragement.
SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................................................ 7 PROBLEMATIQUE ........................................................................................................................ 9 METHODOLOGIE DE TRAVAIL ................................................................................................. 12 I.
CHAPITRE 1 : SEJNANE, UN DEPOSITAIRE DU PATRIMOINE EN MARGE DE LA TUNISIE (POTENTIALITES ET LIMITES)....................................................................... 13
1. CONTEXTE GENERAL DE LA VILLE DE SEJNANE ................................................................. 14 2. UNE DIVERSITE HISTORIQUE ..................................................................................................... 15 3. LES POTENTIALITES NATURELLES ........................................................................................... 21 4. POTERIE DE SEJNANE, PLUS QU’UN ART UNE IDENTITE .................................................. 28 5. LES PROJETS ENGAGES PAR L’ETAT POUR PROMOUVOIR CE PATRIMOINE ............ 38 6. UNE REGION MARGINALISEE MALGRE LES DISPOSITIONS GOUVERNEMENTALES ................................................................................................................. 42 7. SYNTHESE ........................................................................................................................................ 46 II. CHAPITRE 2 : LES HOUANET D’EL GUETMA, UN PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE MECONNU MALGRE SA VALEUR … ................................................ 47 1. POURQUOI HENCHIR EL GUETMA ? ......................................................................................... 48 2. SITUATION GEOGRAPHIQUE DE HENCHIR EL GUETMA .................................................... 48 3. APERÇU GENERAL ......................................................................................................................... 49 4. REFLEXION SUR L’ORIENTATION ET SA SIGNIFICATION ................................................... 54 5. LA DATATION DES HAOUANET ................................................................................................... 55 6. LA PROTOHISTOIRE EN TUNISIE ............................................................................................... 57 7. L’ARCHITECTURE DES HAOUANET ........................................................................................... 60 8. LES PEINTURES RUPESTRES DECOUVERTES ..................................................................... 62 9. TYPOLOGIE DES HAOUANET D’EL GUETMA .......................................................................... 71 10. DIAGNOSTIC ET ETAT DES LIEUX ............................................................................................. 79 11. SYNTHESE ....................................................................................................................................... 84
III. CHAPITRE 3 : ANALYSES DES PROJETS DE REFERENCE ........................................... 85 1. CENTRE DE MEMOIRE ET D’INTERPRETATION D’ORADOUR (FRANCE) ....................... 87 2. ESPACE EMETTEUR DE TUMULUS, DOLMEN MEGALITHIQUE (ESPAGNE) .................. 92 3. MUSEE COMMEMORATIF DU TREMBLEMENT DE TERRE EN CHINE .............................. 98 IV. CHAPITRE 4 : LA RECONNAISSANCE PATRIMONIALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ................................................................................................ 103 1. PARTI ARCHITECURAL................................................................................................................ 104 2. PLAN D’ACTIONS .......................................................................................................................... 105 3. LES OBJECTIFS GENERAUX ..................................................................................................... 106 4. LES INTENTIONS DU PROJET ................................................................................................... 106 5. AVANCEMENT DU PROJET ........................................................................................................ 109 6. LES PERSPECTIVES .................................................................................................................... 110 CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................... 113 TABLE DES MATIERES ........................................................................................................... 114 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................... 117 TABLE DES FIGURES .............................................................................................................. 120
INTRODUCTION « L’histoire
est
un
perpétuel
recommencement »,
disait-
Thucydide1. Cette « périodicité » de l’histoire crée un trait d’union entre le patrimoine en tant que sculpture « vivante » de notre mémoire collective et les différentes perceptions contemporaines de notre modernité. Ainsi, le patrimoine permet à l'homme de s'élever au-dessus de lui-même. Cette évolution n’est pas vraiment assurée qu’en penchant notre attention vers notre futur tout en ayant un attachement à notre passé, à notre histoire et surtout à notre patrimoine matériel et immatériel entre l’architecture et le savoir-faire. "La démarche patrimoniale est caractérisée par un dialogue permanent avec le passé pour comprendre l'architecture du présent et concevoir l'architecture du futur"2. La Tunisie est un carrefour de stratification historique singulière marquée par les empreintes identitaires multiples de son peuple. Les anciennes civilisations ont laissé derrière elles une mémoire et des témoignages d’un patrimoine qui raconte une culture et une tradition qui se transmet d’une génération à une autre. C’est un précieux héritage qu’on cherche à garder et à protéger.
1 2
Stratège et historien Athénien né en 460 avant J.-C Gilles Perraudin
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Cette richesse culturelle incarnée par le patrimoine matériel et immatériel risque de sombrer dans l’oubli quand elle est abandonnée sans aucune volonté de la valoriser et de ressusciter les traces de notre histoire socio-culturelle collective. Un patrimoine menacé de destruction et d’effondrement est non pas une question « élitiste » motivée par le luxe de piocher dans les vestiges mais avant tout un danger pour ce « cordon ombilical » qui lie l’histoire de l’humanité à son avenir. Sejnane, cette ville du nord de la Tunisie, rattachée au gouvernorat de Bizerte et enclavée entre la chaîne des Mogods qui a conservé ses traditions berbères, porte à elle seule tous les symptômes et symboles de la Tunisie multiculturelle, carrefour de civilisations.
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PROBLEMATIQUE Sejnane a une identité plurivalente sculptée au fil du temps par plusieurs civilisations qui ont laissé leurs traces témoignant d’une histoire, d’un vécu et d’une vie antérieure qui n’a jamais cessé d’exister par ses empreintes. Malgré ses potentialités, la ville de Sejnane n’a « bénéficié d’un quelconque développement sur les dernières décennies. La région se maintient avec l’exploitation des ressources des forêts et un peu de produits de la pêche. »3. Un contexte socio-économique difficile pour cette ville en dépit du fait qu’elle raconte et transmet le témoignage de plusieurs civilisations depuis la période lybique : Cette période est connue en Tunisie par la présence de plusieurs monuments funéraires comme les nécropoles de Henchir El Guetma4 à Sejnane. Ces nécropoles, appelées « haouanet » en langage local, sont caractérisées par une architecture libyque funéraire qui date du 2ème millénaire av. J.- C. Outre sa richesse historique, la région d’El Guetma a des paysages somptueux et variés associant à la fois : la montagne, le foret et la mer. Sejnane est également connue par un savoir-faire traditionnel et original : la poterie. « Les décorations naïves des pièces uniques produites par les femmes de Sejnane, portent une empreinte primitive ; celle d’une céramique dont les origines remontent au néolithique »5. Dans le cadre d’un enseignement traditionnel et informel, ce savoir-faire se perpétue de
3 4 5
Jeune Afrique Henchir El Guetma est le nom du « douar » qui s’est constitué autour de la nécropole Jeune Afrique
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mères en filles depuis plusieurs générations. C’est un patrimoine ancestral vivant en interaction avec la nature et l’histoire. Ce patrimoine culturel immatériel6 des potières de Sejnane est, bel et bien, un succès qui s’est exporté puisqu’il s’agit du premier bien immatériel à recevoir le label du patrimoine immatériel vivant de l’humanité7 en 2018 : “Il s’agit de la première inscription pour la Tunisie sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité créée en vertu de la Convention de l’Unesco de 2003 sur la protection du patrimoine culturel immatériel”8. Cette zone de Sejnane est un catalogue de patrimoine à dimensions multiples : immatériel et matériel et de capacités variées : historiques, paysagères,
architecturales
et
culturelles.
Cette
richesse
doit
impérativement être exploitée et reconnue, malgré ce qu’elle affronte actuellement, en matière de perpétuelle dégradation et d’absence de toute intervention de valorisation et de promotion. L’intervention sur ce témoignage est, certes, un acte qui demande beaucoup de recherche sur le geste architectural qui doit émerger du lieu même afin d’aboutir à une architecture qui dialogue avec l’ancien et avec ce paysage naturel pour développer toute la région.
Comment redonner à cette région l’importance historique qu’elle mérite et faire ressusciter les traces de sa culture ?
Quels types d’intervention et quelles actions à entreprendre pour, à la fois, valoriser ce patrimoine, le mettre en tourisme et
6
7 8
La notion de « patrimoine immatériel » a, de fait, une valeur générale : expérimentée dans les pays « développés » antérieurement à sa généralisation par l’Unesco, elle est actuellement à l’œuvre dans des situations de valorisation culturelle du territoire. Source : UNESCO Leaders.com
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y faire participer les villageois dans une approche de développement local ?
Comment renforcer la relation entre l’autochtone et son environnement, faire reconnaitre les richesses du territoire et quel mécanisme à adopter pour mettre en valeur ce patrimoine culturel, à la fois, matériel et immatériel ?
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METHODOLOGIE DE TRAVAIL Ce travail est un essai de valorisation du site d’El Guetma à Sejnane : un site archéologique menacé et en perpétuelle dégradation malgré l’importance de sa valeur patrimoniale. Cette étude est répartie en quatre chapitres :
Le premier chapitre se focalisera dans un premier lieu, sur le contexte général de la zone d’étude en mettant l’accent sur ses potentialités historiques et naturelles et surtout sur la poterie de Sejnane : un patrimoine culturel immatériel vivant reconnu à l’échelle internationale par l’UNECO.
Le deuxième chapitre portera sur les nécropoles à haouanet de Henchir El Guetma et sur l’histoire de ces chambres sépulcrales millénaires. Ce chapitre analysera également l’architecture de ce monument funéraire.
Le troisième chapitre sera consacré à l’analyse des projets similaires tout en mettant l’accent sur la valorisation du patrimoine matériel et immatériel dans le but d’avoir une intervention qui renforce la relation entre l’homme et son environnement.
Le quatrième chapitre s’intéressera à la genèse du projet et à l’analyse du site tout en justifiant les choix réalisés. Ensuite, ce chapitre présentera le parti architectural de ce projet ainsi que son programme fonctionnel.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
I. CHAPITRE 1 : SEJNANE, UN DEPOSITAIRE DU PATRIMOINE EN MARGE DE LA TUNISIE (POTENTIALITES ET LIMITES)
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Ce projet est basé sur les spécificités patrimoniales de la région de Sejnane dans l’optique de valorisation de cette richesse. Ce chapitre présentera le potentiel géographique, historique, architectural, naturel, patrimonial et culturel de Sejnane en mettant l’accent sur les différentes contraintes dans cette région.
1.
CONTEXTE GENERAL DE LA VILLE DE SEJNANE Située au nord-ouest de la Tunisie, Sejnane est rattachée administrativement au gouvernorat de Bizerte. Elle est à une centaine de kilomètres de Tunis. La région de Sejnane est implantée sur le massif montagneux des Mogods, territoire de l'ancienne confédération berbère. C’est une région forestière ayant une pluviométrie importante. Elle se trouve à 15km de la mer méditerranée. La région de Sejnane a tous les atouts pour rayonner :
Une histoire riche et variée,
Un accès à la mer avec une zone littorale de 57 km (la plus longue en Tunisie),
Des paysages naturels montagneux,
Des ressources naturelles variées (le fer, les forêts,).
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Figure 1: Situation géographique de Sejnane, Source : Google Earth et auteur
2.
UNE DIVERSITE HISTORIQUE
2.1.
Héritage Néolithique Sejnane a été un emplacement de rassemblement de plusieurs civilisations depuis la préhistoire. La région et ses alentours sont le territoire de l'ancienne tribu berbère des Mogods : un nom qui indique également le massif montagneux des Mogods au sein duquel se trouve la région de Sejnane. La tribu des Mogods fait partie de l’ensemble des tribus khroumiri. Les traces des berbères se reflètent dans les traditions des citoyens (les habits, les tatouages...).9
9
Source : Oued Sejnane 005, Institut national du patrimoine
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
La
plupart
des
sites
dans
cette
région
sont
d’origine
protohistorique. On trouve des nécropoles à haouanet groupées ou isolées. Elles sont implantées dans la zone à massifs boisés où abondent les rochers susceptibles d’accueillir ce type de monuments dont le rôle funéraire a débuté à la période néolithique (libyque) et a dû se poursuivre jusqu’à la fin de la période punique10.
Figure 2: Schéma chronologique d’apparition des civilisations, Source : auteur
Figure 3: Des nécropoles à haouanet à Sejnane, Source : auteur et google earth
10
Source : Oued Sejnane 005, Institut national du patrimoine
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
2.2.
Vetsiges Romaines Les traces de la domination romaine à Sejnane existent jusqu’à aujourd'hui à Cap Sidi Mechreg à 20km de Sejnane, dans le reste d’un ancien port.
Figure 4: Des traces romaines à Sidi Mechreg, Source : auteur et google earth
2.3.
Héritage Islamique Les monuments islamiques, au nombre de 65, reflètent le caractère dispersé de l’habitat actuel qui est exclusivement rural. Ces monuments sont des zaouïas souvent dotées de coupoles dont l’architecture est bien connue, et des mzars de facture
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
sommaire (tombes à niche d’offrandes entourées d’un mur d’enclos).11
Sidi Mansour : Le site antique est arasé. La zaouïa de Sidi Mansour, à
3
coupoles,
est
construite selon un axe nord-sud. Elle
est
de
plan
Figure 5: Zaouïa de sidi Mansour, Source : INP
rectangulaire (9.48m sur 7.28m). L’entrée, percée dans le mur de façade nord, est large de 0.83m et haute de 1.50m. Elle donne sur un vestibule large de 2.40m, couvert en son milieu par une
Figure 6: Plan de la zaouïa, Source : INP
coupole soutenue par deux voutes en berceau (INP).
11
Source : Oued Sejnane 005, Institut national du patrimoine
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Sidi bel Hassen : Le site antique est entièrement occupé par un cimetière moderne, d’où la rareté de la céramique antique. A l’ouest de la zaouïa, se trouve le mzar de sidi Ali bel Maouia : construit avec des pierres de remploi (gros blocs et harpes) provenant du site.12
Figure 7: Zaouïa de sidi bel Hassen, Source : INP
2.4.
Occupation Coloniale Pendant la période coloniale Sejnane était une région animée et vivante puisque le protecteur français a profité de sa mine de fer, d’où la création du premier chemin ferroviaire pour faciliter le transport du fer.
12
Source : Oued Sejnane 005, Institut national du patrimoine
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Figure 8: Carte des traces coloniale à Sejnane, Source : Google Earth et auteur
La période coloniale eut l’avantage d’apporter la technique de construction en pierre agglomérée et tuile rouge. Ce type de construction s’adapte au climat de la zone.
Figure 9: Carte des traces coloniales à Cap Serrat, Source : Google Earth et auteur
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Les traces de la période coloniale sont présentes jusqu’à aujourd'hui à Cap Serrat. Le phare de Cap Serrat dont la fondation date du 26. 10. 1888, est un édifice en ruine, composé d’un avant-corps et d’une tour accessible qui date de l’année 193213.
3.
LES POTENTIALITES NATURELLES La région de Sejnane est caractérisée par une richesse naturelle dont la ligne horizontale, à l’Est, est marquée par Jebel Ichkeul. Elle est connue aussi par la variété de ses ressources naturelles, ce qui explique les différentes vagues d’occupation depuis la préhistoire. La région est représentée essentiellement par une composante forestière. Toutefois, cette composante n’est pas continue sur des grands espaces et reflète des faciès de dégradation. La forêt de Sejnane abrite une diversité d’espèces animales avec une zone réservée pour les oiseaux migrateurs. Sur la route traversant la forêt, on peut rencontrer les hyènes, les gazelles, les sangliers, les renards, les loups…. Cette
région
est
connue
par
ses
paysages
naturels
impressionnants à Cap Serrat, Henchir Loka, Sidi Mechreg et Oued Zeitoun.14
13 14
Source : Oued Sejnane 005, Institut national du patrimoine Source : ideomagazine.com
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
3.1.
Cap Serrat Se trouve à Sejnane en face avec l’ile de La Galite, il se caractérise par une magnifique plage où on trouve un phare au sommet. Cap Serrat abonde de paysages naturels paradisiaques très variés : plage au sable fin, une belle mer de couleur bleue azur, une forêt de pins dense traversée par un oued descendant des montagnes.15
Figure 10: Carte des paysages naturels à Cap Serrat, Source : Google Earth et auteur
15
Source : Terre peu connue
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
À Cap Serrat, on trouve une diversité paysagère qui mélange au même endroit la montagne, le foret, l'oued et la mer. Au printemps, un flux important
d’oiseaux
migrateurs comme les cigognes,
arrivent
à
cette région pour son climat
idéal
l’abondance
et de
Figure 11: Plage de Cap Serrat, Source : auteur
pour la
nourriture. La route qui mène à Cap Serrat traverse le foret couvert
par
les
eucalyptus.16
Figure 12: La foret de Cap Serrat, Source : auteur
16
Source : webdo
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
3.2.
Sidi Mechreg C’est un petit village situé à 25km de Sejnane. Dans cette région, on trouve des vestiges d'un ancien port romain, un petit port et un paysage naturel impressionnant. A Sidi Mechreg on trouve le rassemblement de plusieurs compositions tel que le foret, les établissements humains, la mer et les lacs.17
Figure 13: Paysage naturels à Sidi Mechreg, Sejnane, Source : auteur
17
Source : https://news.gnet.tn/
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
3.3.
L’agriculture dans la région de Sejnane L'agriculture dans cette région est généralement spécialisée dans la grande culture, surtout le blé. On peut trouver également des oliviers et très peu de terrains sur de courtes plaines qui font de la culture maraichère. L’agriculture est généralement exploitée par un très petit nombre d'agriculteurs à cause du coût élevé de l’investissement.18 « Le Gouvernorat de Bizerte dispose de plusieurs ressources naturelles, telles que les montagnes, les collines, les plaines, ainsi que les richesses fauniques avec 108000 ha de forêts, en plus des richesses halieutiques et un littoral de 200 km. Il bénéficie de facteurs favorables pour l’essor de l’activité agricole ce qui est attesté par le volume et la qualité de la production végétale, animale et le rendement des différentes exploitations agricoles. »19 Dans cette région la pluviométrie est marquée par une irrégularité et une intensité importantes.
18 19
Source : http://www.onagri.nat.tn/ Source : La presse
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
La région de Sejnane se caractérise par un sol spécifique qui fournit des matériaux utiles tels que l’argile rouge, l’argile blanche, le gypse, le fer…
Figure 14: Situation géographique des barrages à Sejnane, Source : auteur
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
3.4.
Conclusion
La région de Sejnane est caractérisée par ses petites collines et ses montagnes avec un paysage forestier abondant. On peut qualifier le tourisme à Sejnane comme étant un tourisme de paysage naturel caractérisé par une diversité végétale avec une topographie accidentée. Une majorité des visiteurs de Sejnane sont des randonneurs, des chasseurs, des admirateurs de la beauté paysagère de cette région. Sejnane possède des richesses naturelles à savoir l’argile, un matériau très abondant, qui a favorisé l’existence de la production de la poterie. 27/123
Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
4.
POTERIE DE SEJNANE, PLUS QU’UN ART UNE IDENTITE
Figure 15 : Potière à El Guelma, Source : Pole Guillard
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
A Sejnane dans les jeux d'ombre et de lumière des forêts de chêne-liège et d'eucalyptus, dans les collines douces semées d'iris et d'asphodèles, cette région cache tous ses trésors. El Guetma20 en est par excellence l'illustration et le creuset. Dans le regard de Jemaa21 et dans ses gestes minutieux, on mesure à quel point l'art trimillénaire de la poterie est fait d'amour et de soins infinis. L'ancestrale technique transmise de mère en fille est restée particulièrement vivace
Figure 16 : Jemaa dans un hanout, Source : auteur
dans la région. Les ustensiles de cuisine, certains objets usuels sont faits d'argile rouge ou blanche modelée,
décorée
géométriques, animaliers
de
floraux d'une
motifs ou finesse
exceptionnelle ou d'une grande naïveté, réalisés à l'aide d'une décoction de myrte ou de lentisque qui donne à la peinture une teinte noirâtre. Pour Jemaa, la fabrication de la poterie est un sacerdoce auquel elle se consacre avec recueillement et de ses mains naissent des plats, des bols, des vases aux proportions parfaites. La regarder travailler est une fête pour les yeux. C’est participer à une naissance, à une recréation du monde. C’est tisser un lien avec tous ceux qui, au fil du temps, pétrirent cette terre, la marquèrent de leur empreinte, lui insufflèrent leur force. C'est devenir un maillon d'une chaine qui ne rompra jamais. Sur cette terre privilégiée, le soin « d'échapper » au réel, le renforce, le consolide.22
20 21
22
Henchir El Guetma est le nom du « douar » qui s’est constitué autour de la nécropole. Jemaa Saidane Selmi est « la doyenne des potières » à Sejnane. Elle a été décorée par l’insigne de la république en 2015 pour son savoir-faire unique. Elle est la propriétaire du terrain contenant les haouanet d’El Guetma. Monique Longerstay, El Guetma : Rencontre de deux civilisations.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
4.1.
La poterie de Sejnane : un patrimoine immatériel reconnu par l’UNESCO
La
convention
de
2003
de
L’UNESCO a défini le patrimoine culturel immatériel
comme
une
évolution d'une tradition, un héritage de savoir-faire des ancêtres, une transmission de cette tradition d’une génération à une autre au fil d'un processus évolutif dynamique et vivant “Il s’agit de la première inscription pour la Tunisie sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité créée en vertu de la Figure 17 : Poupée de Sejnane devant les haouanet d’El Guetma, Source : Pole Guillard
Convention de l’Unesco de 2003 sur la protection du patrimoine culturel immatériel”23. À Sejnane, les
potières forment un modèle de sauvegarde de ce patrimoine vivant. Un savoir-faire millénaire, devenu une source de vie pour les femmes de Sejnane, un élément central dans leur vie.24
Les étapes de création de poterie suivies par ces femmes, depuis plusieurs époques, leur ont permis de vivre de leur art.
23 24
Leaders.com iemed.org
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
4.2.
Qu’est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? Ce patrimoine ancestral, nommé immatériel, donne à un sentiment d’identité et de continuité à ces dépositaires tant qu’elles se l’approprient et le recréent continuellement. La définition montre que le patrimoine culturel immatériel doit être protégé par la Convention de 200325 :
25
Source : UNESCO
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Le patrimoine culturel immatériel est à la fois traditionnel et vivant. Il est continuellement reconstitué et transmis verbalement dans la plupart des cas.
4.3.
La poterie de Sejnane : un patrimoine ancestral L’art de la poterie est en Tunisie depuis plusieurs millénaires, « La poterie de Sejnane est considérée comme un patrimoine typiquement amazigh qui se nomme sur l’ideqqi terme berbère qui signifie poterie. »26. Les femmes continuent à modeler dans leurs demeures, des artefacts en terre cuite : ustensiles culinaires, poupées et autres figurines animalières inspirées du milieu.
4.4.
Emplacement des espaces de production de poterie à Sejnane Les espaces de production et les points de vente de poterie se centralisent dans une zone bien déterminée à Sejnane. À El Guetma on trouve le grand nombre des espaces de production et d’exposition, à 12 km de la ville de Sejnane.
26
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Berbères
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Figure 18 : Emplacement des points de vente et de production de poterie, Source : auteur
4.5.
Les signes, motifs et symboles d’une culture millénaire L’ethno-anthropologue revient sur les caractéristiques de cette poterie modelée à la main à partir des outils élémentaires récupérés dans la nature.
Figure 19 : Les motifs et les symboles des poteries de Sejnane, Source : Samak Déco
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Le décor obtenu en mettant avec une mince branche un liquide à base d’une poussière de feuilles au contact du feu, tourne du vert au noir. Le rouge ocre, qui embellit les objets de poteries s’appelle « moghra » et découle d’une argile rouge extraite des montagnes. Les pièces sont raffinées par des coquillages, Figure 20 : Modelage de poterie, Source : Abdellatif Snoussi
plusieurs
motifs
géométriques, des scorpions, des
cigognes, des chats, des chevaux, des tortues… On les retrouve également sur les tissages et les tatouages des femmes de toutes ces contrées. On trouve aussi les mêmes symboles et les mêmes motifs dans les nécropoles à haouanet stimulant à la période protohistorique : Profondeur de la transmission, continuité de la mémoire.27
4.6.
Inscription sur la liste du patrimoine mondial Ce patrimoine ancestral a acquis une véritable reconnaissance mondiale et sa sauvegarde est devenue l’une des priorités de la collaboration internationale. Le savoir-faire des femmes de
27
Source : jeune afrique
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Sejnane a été reconnu à l’échelle internationale par l’UNESCO comme patrimoine immatériel pour l’humanité en 2018. « L’inscription de cet élément permettrait de souligner le lien étroit existant entre le développement durable et l’identité culturelle », souligne Ghazi Ghraïri, ambassadeur de Tunisie auprès de l’Unesco, qui défend depuis plus d’un an « une tradition vivante profondément ancrée dans la vie de la communauté et perçue comme un élément de l’identité locale ».28
28
Source : jeune afrique
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
4.7.
Les étapes de manipulation de la poterie à Sejnane
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Chapitre 1 : Sejnane, un dĂŠpositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (PotentialitĂŠs et Limites)
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
5.
LES PROJETS ENGAGES PAR L’ETAT POUR PROMOUVOIR CE PATRIMOINE En 2008, au but de l’encouragement et du soutien
des
potières
d’El Guetma, l’Etat a équipé 6 cabanes en bois pour l’exposition et la vente des poteries. Ce projet est consacré essentiellement aux 260 femmes potières pour exposer leurs créations. L’insuffisance
des
cabanes a créé des Figure 21 : Cabanes de poteries fermées à El Guetma, Source : auteur
problèmes
entre
les
femmes. Une seule cabane est partagée entre 5 potières et plus. Juste une vingtaine de potières ont profité de ce projet où chacune expose ses produits dans un espace qui ne dépasse pas les 2m². Les autres femmes exposent leurs produits à la maison.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Figure 22 : Emplacements des points de production et de vente de poterie à El Guetma, Source : auteur
Un projet mal organisé de la part de l’état. Il y a un manque d’étude. Des cabanes n’ont pas résisté aux intempéries et au climat de la région à cause d’une structure fragile. Une des cabanes s’est démolie et d’autres sont très menacées de destruction. La
faiblesse
de
ces
cabanes
est
due
à
l’absence
des
contreventements au niveau des parois et à la précarité de cette architecture mais la défaillance de ce projet est principalement due à l'absence d'une stratégie intégrée de mise en valeur et de promotion basée notamment sur un plan d'action pour la mise en tourisme et la commercialisation de ce savoir-faire.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
Figure 23 : Analyse des défaillances du projet de l’état, Source : auteur
Ce projet ne répond pas aux besoins des potières ce qui explique la prolifération des stands et des cabanes anarchiques.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites) Figure 24 : « Aroussa » à El Guetma, Source : Pole Guillard
Les femmes de Sejnane, artistes ignorées et marginalisées Bien qu’elle représente une véritable richesse, la production de la poterie se fait dans des conditions très défavorables. A El Guetma, les potiers ne trouvent pas les moyens pour exposer leurs créations et l’intervention de l’état ne répond pas aux besoins des potières. C’est une activité qui devrait assurer la stabilité économique et sociale tout en respectant l’environnement. Cependant, ces potières aux mains ridées continuent à vivre dans la misère…
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
6.
UNE REGION MARGINALISEE MALGRE LES DISPOSITIONS GOUVERNEMENTALES
6.1.
Des problèmes sociaux Malgré toutes ces richesses et ces potentialités, la région de Sejnane souffre de l’absence d'infrastructures. Un manque d’équipement et un taux de chômage alarmant dans ce coin de la Tunisie. « Un
taux
de
pauvreté
dépassant les 80% et un taux de chômage avoisinant les 60%, ce gros bourg de plus de 40
mille
selon
habitants
les
résultats
recensement présente
de
du 2004)
une
situation
socioéconomique
très
chaotique. »29
Figure 25 : Les conditions de vie d’une femme près de haouanet El Guetma, Source : auteur
29
(41.010,
Source : Jeune Afrique
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
6.2.
Une région et une tradition dirigées par ses femmes Les femmes de Sejnane sont les piliers de toute cette région. « On pousse les enfants à aller à l’école, on travaille aux champs, on distille les huiles essentielles en été et on fait des poteries en hiver. » 30, Sabiha, l’une des potières les plus connues à Sejnane. En effet ces femmes sont des créatrices courageuses face aux obstacles économiques dans leurs vie. Elles
travaillent
dans l’agriculture, la poterie et le tissage, et dirigent les affaires de la maison
et
les
enfants en même temps.
Les
hommes quittent la Figure 26 : Une femme avec son fils à El Guetma, Source : Abdelatif Snoussi
région
pour
travailler à Bizerte ou bien la capitale ou bien ils restent dans les cafés.31
30 31
Source : Jeune Afrique Idem
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
A Sejnane, la plupart des hommes sont obligés d’abandonner la région pour travailler ailleurs, à Bizerte, Tunis, etc. Dans cette période, les femmes sont obligées de diriger seules les affaires de la maison, les enfants, la terre, la poterie... Les hommes qui restent à Sejnane sont pour la plupart sans source de vie. Ils refusent d’abandonner leur région et attendent du travail sur des chantiers ou autres à Sejnane. Ils sont là présents en arrière-plan tel un tableau vivant récurrent. Ils vivent entre l’amour de leur terre et l’impossibilité de trouver du travail sur leur territoire.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
6.3.
Conclusion
Figure 27 : Les conditions de vie des enfants, Source : Abdelatif Snoussi
Les habitants de cette région qui se situe à 100 kilomètres de la Capitale, ont des conditions de vie médiocres et exténuantes : Les problèmes d'emploi et le chômage pour la gente masculine, une inadéquation de l'infrastructure existante et une absence d'une mise en réseaux (eau potable et électricité, etc.…). Il s'agit d'une zone marginalisée, repoussée naturellement et mal intégrée régionalement malgré toutes les potentialités déjà discutées et inventoriées. La population locale est entrain de vivre une exclusion sociale qu'il soit urgent de repenser une intervention nécessaire de développement local afin de redynamiser la zone économiquement et socio-culturellement.
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Chapitre 1 : Sejnane, un dépositaire du patrimoine en marge de la Tunisie (Potentialités et Limites)
7.
SYNTHESE Figure 28 : « Aroussa » à El Guetma, Source : Pole Guillard
La région de Sejnane est le résultat d’une stratification de plusieurs cultures. Le contexte social de Sejnane est spécifique où on trouve la continuité et le prolongement du peuple autochtone berbère gardant ses coutumes et ses traditions jusqu’à nos jours. A Sejnane, on note une richesse culturelle, naturelle, historique et un cadre social spécifique. Le savoir-faire en poterie représente un secteur économique central dans la région. Les habitants de cette zone ont des conditions de vie médiocres et exténuantes, un niveau économique faible à moyen sans compter le problème du chômage et le désœuvrement qu’il entraîne. L’infrastructure est fragile et elle manque des installations vitales. Ils ne demandent qu’un droit humain indispensable pour une vie digne et acceptable. Malgré qu’elle jouît d’une multitude de potentialités, Sejnane ne possède aucun pôle attractif important. El Guetma, un trésor inconnu et ignoré de tous les gouvernements malgré les cris d’alarme ou les tentatives de valorisation de quelques ethnologues.
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur … Figure 29 : Jemaa avec sa poterie à El Guetma, Source : auteur
II. CHAPITRE 2 : LES HOUANET D’EL GUETMA, UN PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE MECONNU MALGRE SA VALEUR …
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
1.
POURQUOI HENCHIR EL GUETMA ? À El Guetma on ne trouve pas seulement n'est pas seulement la culture populaire de la poterie mais aussi on trouve un patrimoine archéologique unique nommé haouanet. Les nécropoles à haouanet est un site qui a été le témoin d’une période importante dans l’histoire de l’humanité. Le choix de ce sujet repose essentiellement
sur
l’importance
de
ce
groupement
de
nécropoles qui est un des rares témoignages de l’architecture de l’époque libyque.
2.
SITUATION GEOGRAPHIQUE DE HENCHIR EL GUETMA Henchir El Guetma32 est situé au Nord-Ouest de la Tunisie. Il se trouve sur la rive gauche du oued Sejnane, à une douzaine de kilomètres. Le village d’El Guetma est situé autour d’une source d’eau et deux montagnes. A Henchir El Guetma, il y a 3 nécropoles. Elles sont éloignées de tout centre urbain historique.
32
El Guetma est le nom du « douar » qui s’est constitué autour de la nécropole
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Figure 30 : Situation géographique des haouanet el Guetma, Source : auteur
3.
APERÇU GENERAL Le hanout est une sépulture creusée perpendiculairement dans la masse rocheuse. Pour y accéder, on dispose d'une baie relativement étroite ménagée perpendiculairement à la paroi antérieure. La fermeture se fait à l'aide d'une dalle qui s'encastre dans les feuillures entaillées le long des pieds droits et parallèlement au linteau. L'entrée peut être précédée d'un couloir ou d'une esplanade. La chambre funéraire, généralement enfouie, présente une forme quadrangulaire ou parfois en cul de four. Les parois sont, en général, de bonne facture mais elles peuvent être parfois irrégulières. Les toitures sont plates, en bâtières ou cintrées. Entre autres aménagements annexes, nous retenons la présence de banquettes, de niches, de fosses, de marches de rattrapage dans les chambres profondément enfouies. Les parois 49/123
Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
internes sont parfois rehaussées d'une décoration peinte, sculptée ou gravée dont le répertoire est relativement riche tant pour la morphologie que pour la sémantique.33
Figure 31 : Les nécropoles à haouanet d’El Guetma, Source : auteur
33
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Étymologie du terme « haouanet » : Le terme hanout (pluriel haouanet) qui, dans le dialecte arabe de l'Afrique du Nord, signifie boutique, a été utilisé par les populations autochtones pour désigner des sépultures taillées par l'homme à flanc de falaise ou de rocher et de forme cubique.Les termes de ces cimetières varient selon la région. Bien que très fréquente, cette appellation n'est pas exclusive : en Khroumiri34, on utilise le terme ghorfa35, terme également arabe qui veut dire chambre, une pièce dans une habitation. Dans les Mogods, pour désigner ce type de structure rupestre, les populations se servent du terme biban qui signifie "portes". Une telle appellation se réfère aux baies d'accès qui, par leur forme, suggéreraient l'image de boutiques aux portes ouvertes. On a relevé l’emploi d’autres noms comme « Dar El Hjar »36, « Bit El Ghoul »37, « Kheloua »38, etc... Ces noms ont diverses connotations techniques (Dar El Hjar), légendaires (Bit El Ghoul) où mystiques (Kheloua) mais sous la plume des archéologues, le terme hanout reste le plus couramment utilisé.39
34 35 36 37 38 39
Série des montagnes au nord-ouest de la Tunisie Une chambre Chambre des pierres Chambre de l’ogre Un espace où l’on se retire pour méditer et prier bcmediterranea
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Figure 32 : Nécropole à haouanet d’El Guetma, Source : auteur
Inventaire des haouanet sur la carte archéologique de la Tunisie : On trouve ces chambres rupestres principalement en Tunisie et en Algérie orientale. En Tunisie, on les trouve dans les régions montagneuses du Nord-Ouest (les Magods et Khmirs40) et les régions montagneuses du Cap Bon.41
40 41
Une série des montagnes au nord-ouest de la Tunisie Encyclopédie berbère
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Figure 33 : Carte de l’emplacement des haouanet en Tunisie, Source Google image et auteur
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
4.
REFLEXION SUR L’ORIENTATION ET SA SIGNIFICATION L’orientation des monuments funéraires est dans la plupart du temps décidée par la topographie et conformément à la disposition et à l’allure générale des pentes, des talus et des versants sur lesquels les monuments sont érigés42. Les diagrammes illustrent l’orientation des haouanet de trois nécropoles : Ben Yasla43, El Guetma et Chaouach44. La première nécropole présente une particularité par rapport aux autres dont 60 % d’orientations dans l’azimut sont comprises entre 135° et 170°45.
Figure 34 : Orientation des haouanet, Source : Belmonte et al. 1998 : 13 et modifier par l’auteur
42 43 44 45
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech Une montagne près d’El Guetma à Sejnane Une montagne au centre de la Tunisie Belmonte et al. 1998 : 13
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Figure 35 : Vue panoramique sur les haouanet d’El Guetma, Source : auteur
5.
LA DATATION DES HAOUANET Comme l’écrivait Ferchiou46 « une longue polémique s’est instaurée sur la datation de ce type de sépultures ». Il est clair qu’il faut distinguer entre l’apparition de ce type de monument funéraire, la période de leur utilisation et la date des structures qui sont parvenues jusqu’à nous. Il est devenu acquis pour beaucoup de classer les haouanet comme étant des « hypogées » qui remontent à la protohistoire47. La notion de protohistoire utilisée ne résout pas la question. Les haouanet datés se situent en plaine époque historique, souvent au 4ème et 3ème siècle et semblent en relation avec le monde punique. 46 47
Ferchiou : 1994, p.16 Camps protohistoire, p.43-71
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Les haouanet sont loin d’avoir été creusés tous durant cette période. La notion de protohistoire est en elle-même un problème. Camps écrivait : « les haouanet, la plupart d’âge punique mais d’origine préhistorique, peuvent donc, sans inconvénient, être considérés comme des monuments protohistoriques, un état de connaissances »48.
48
Balout (L) préhistoire de l’Afrique du nord, essai de chronologie, paris, 1955, p.450
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
6.
LA PROTOHISTOIRE EN TUNISIE La Protohistoire est la période située entre la Préhistoire et l’Histoire. L’écriture marque le début de l’Histoire et la fin de la Protohistoire. La Protohistoire correspond à la période entre 2 000 à 1 000 av. J.-C. Cette période est connue en Tunisie par la présence de monuments funéraires comme les haouanet, les dolmens mégalithiques, les bazina et les peintures rupestres.49
Figure 36 : Fresque peinte dans un hanout sur laquelle on distingue aussi un personnage. Source : revue n°8 issuu
49
Encyclopédie berbère
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Figure 37 : Peinture rupestre de jbal ouesslat. Source : revue n°8 issuu
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Le poids de l’influence punique : L’influence punique comme l’écrivait Mansour Ghaki nous parait évidente. Elle est dans ce cas un élément de datation important. Elle n’a pas de besoin d’être exagérée. 50 Les traces vivantes de l’époque protohistorique : La période protohistorique reste, à l’épreuve, encore relativement floue pour les chercheurs. Sa naissance et sa fin demeurent mal connues jusqu’à aujourd’hui. C’est l’architecture funéraire qui a marqué presque la totalité des vestiges archéologiques de cette époque et retrouvés à ce jour. Le patrimoine immobilier de l’époque protohistorique contient un nombre important de monuments funéraires, en groupes ou isolés, d’une intéressante variété typologique et d’une grande valeur architecturale. Les monuments funéraires les plus communs de cette époque protohistorique sont les tumuli et les dolmens qu’on trouve aussi bien au nord qu’au sud de la Tunisie. Les haouanet et les excavations cubiques creusés dans des masses rocheuses de montagnes ou de collines, groupées ou isolées, sont également répartis sur l’ensemble du territoire mais principalement au nord de la Tunisie.51
50 51
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech Encyclopédie berbère
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
7.
L’ARCHITECTURE DES HAOUANET Les haouanet se distinguent par certains aspects architecturaux et par l’aménagement de la tombe punique. L’observation des différentes peintures des haouanet permet de dire qu’il y a une sorte d’unité de conception et de perception mais aussi de représentation.52 « Les anciens berbères ont connu une véritable religion funéraire que nous a fait connaitre le grand nombre de monuments dotés d’agencements particuliers destinés au culte des morts »53. La technique utilisée pour le creusement des haouanet : Le creusement d’un hanout est souvent précédé d’une égalisation de la roche d’où une esplanade facilitant le travail. La façade est taillée pour obtenir une baie d’accès verticale. Selon Mansour Ghaki, le creusement des haouanet s’est fait grâce à des outils en métal. Après avoir observé de près le travail, on constate que les outils sont de différentes largeurs. On débitait surement de gros morceaux, au début, avec un outil à pointe et en utilisant un instrument de petite largeur pour l’égalisation des parois, pour la finition. 54
52 53 54
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech Campus protohistoire, p. 55 Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Cette façon de procéder est très claire sur les parois des haouanet bien conservés. Elle s’observe aussi bien à Latrech, Kef el Blida, el Biban, El Guetma, Ben Yasla et ailleurs.
Figure 38 : Les nécropoles à haouanet d’El Guetma, Source : auteur
Ces gestes rappellent le travail d’un tailleur de pierres. Le fait qu’on retrouve la même façon de procéder et l’emploi, très probable, d’un même type d’outils, est significatif. Là c’est la preuve qu’une même population a maitrisée une technique et un outillage qui permet de parler de la relative contemporanéité des haouanet entre eux55.
55
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
8.
LES PEINTURES RUPESTRES DECOUVERTES Les peintures des haouanet sont essentiellement des rupestres56 de type funéraire. Elles sont figurées sur les parois des chambres sépulcrales lybico-puniques. Creusé dans les grés ou dans le calcaire, ce type de peintures se trouve dans plusieurs régions en Tunisie, en particulier dans le cap bon et le nord-ouest. À Sejnane on trouve une décoration pariétale peinte d’un grand intérêt. À côté de la décoration sculptée qui consiste surtout en éléments architecturaux : niches ouvragées, colonnes engagées ou pilastres,
chapiteaux,
corniches,
entablement
et frontons.
L’intérêt que présentent ces sculptures et ces graveurs est du même ordre que celui des peintures. En l’absence constante de squelettes et de mobilier funéraire dans les haouanet, ces éléments fournissent des renseignements sur la chronologie des chambres sépulcrales57. Nature et compostions des colorants employés dans les haouanet : M. Solignac, ingénieur géologue, a prélevé dans le grès sableux tendre d’un hanout, un échantillon de peinture dont l’analyse permit d’établir que la matière colorante utilisée est une ocre rouge, ce que confirmait une analyse chimique quantitative. La couche rouge, au contact de l’air, a conservé son caractère de 56 57
L’ensemble des œuvres d'art au sens large (sans appréciation esthétique) réalisées par l'Homme sur des rochers, le plus souvent en plein air Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
colorant à base d’oxyde ferrique. Une couche s’est infiltrée plus profondément dans la roche très poreuse. Soustraite à l’action de l’air, elle a subi une réduction et pris un aspect brunâtre. La substance colorante est de l’hydrate ferrique sous forme de limonite ou d’ocre.58
58
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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8.1.
Répertoire iconographique
Figure 39 : Signe de Tanit sur le tympan d’un hanout du Jebel Sidi Zid, Source : encyclopédie berbère
Certains motifs d’origine punique comme le Tanit59, et d’autres symboles de la période libyque comme les formes géométriques. Dans ces chambres sépulcrales on trouve le résultat d'une influence, celle des différentes cultures depuis la fin du même millénaire.60
59 60
Tanit est une déesse d'origine berbère reprise par les Phéniciens, chargée de veiller à la fertilité, aux naissances et à la croissance Encyclopédie berbère
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Figure 43 : Sculpture à l’entrée d’un hanout du Jebel Mangoub, Source : encyclopédie berbère
Figure 42 : Cavalier peint sur la paroi latérale gauche à Ben Yasla, Source : relevée de M. Longerstay
Figure 41 : Personnage sculpté sur l’entrée d’un hanout à Ben Yasla, Source : encyclopédie berbère
Figure 40 : Personnage sculpté sur l’entrée d’un hanout à Ben Yasla, Source : encyclopédie berbère
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Les motifs géométriques et architecturaux : On trouve les niches excavées dans les séparations ou affecter une corniche sur la partie distinguée de celles-ci, sur la partie inférieure. Elles peuvent aussi servir à représenter une niche. Des damiers, à deux ou trois rangées de carrés ou de rectangles superposés, sont répandus dans les haouanet de Jebel Choucha61
Figure 44 : Niche surmenée d’un entablement de type égyptien à El Guetma, Source : auteur
Dans un hanout d'EI Guetma, on trouve un mausolée de structure simple, au corps de bâtiment rectangulaire.
61
Une montagne à Sejnane
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Figure 46 : El Guetma, Sejnane, mausolée sur une paroi latérale droite d’un hanout, Source : M. Longerstay
Figure 45 : El Guetma, Sejnane, paroi latérale droite autruche et petit cheval, (sur la même paroi du mausolée) Source : relevée de M. Longerstay
Figure 47 : Situations géographiques du mausolée et la peinture à El Guetma, Source : auteur
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
8.2.
Conservation des peintures il y a quelques problèmes dans ces chambres dont les séparations crevassées sont agressées par l'eau qui infiltre la masse roche. Ils se brisent de plus en plus et le déchiffrage de certaines peintures qui y sont dessinées s'avère de moins en moins aisé.
Figure 48 : Un hanout menacé pas l’eau de ruissellement et les déchets, Source : auteur
Ces chambres funéraires peuvent être désarticulées soit par des tremblements de terre, soit par des effondrements, ce qui est difficile à confirmer jusqu’à maintenant.62
62
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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L'action de la lumière et du vent
est
colorants peintures aussi
néfaste
sur
ferrugineux. sont par
les Ces
menacées l’utilisation
inadéquate pour le stockage Figure 49 : Un hanout menacé par le stockage des déchets et des produits chimiques, Source : auteur
des produits d’agriculture et la bouse de vaches…63
Le lien entre les différentes nécropoles est, malgré tout, clair. Elles ont plusieurs points en commun tels que les outils utilisés pour le creusement, certains aménagements qu’ils soient extérieurs ou intérieurs, des thèmes de décors comme les représentations de mausolées, les bandes de triangles, les bateaux, les colonnes et les chapiteaux, etc...
63
Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
8.3.
Conclusion
La protection la plus sûre des peintures consisterait à fermer les chambres à l'aide d'une porte qu'on pourrait verrouiller et d’insérer un système anti-humidité. La protection assurée dans les douars est tout de même aléatoire.
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9.
TYPOLOGIE DES HAOUANET D’EL GUETMA À El Guetma, on trouve un grand nombre de sépultures. Ces chambres funéraires ont été découvertes depuis la fin du 19éme siècle selon M. Longerstay. La 1ere est la plus petite, elle contient une seule chambre plus grande que les autres. La deuxième masse beaucoup plus imposante, contient 7 chambres et une ébauche. La troisième contient 12 chambres et 2 ébauches. Lorsqu’elles apparaissent au détour de la voie principale, ce sont leurs baies d'accès qui attirent d'abord le regard : d’innombrables fenêtres ouvertes sur les secrets de la colline. Des trous de toutes parts orientées du nord au sud et de l'est à l'ouest.
Figure 50 : Les nécropoles à haouanet d’El Guetma, Source : auteur :
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
9.1.
Les niches Les niches sont vraisemblablement destinées à recevoir les offrandes funéraires. Selon l’encyclopédie berbère, elles sont moins nombreuses à Ben Yasla que dans d’autres sites. À El Guetma, il y a plusieurs types de niches et des corniches qui correspondent à des niches.64 Type n°1 : Niche à gorge égyptienne avec un trou central :
Figure 54 : Les détails d’une niche à El guetma, Source : auteur
Figure 51 : Plan et élévation d’un hanout à El Guetma, Source : auteur
Figure 53 : Situation d’une niche à El Guetma, Source : auteur 64
Figure 52 : Niche dans à El Guetma, Source : auteur
Monique Longerstay, El Guetma : rencontre de deux civilisations
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
On trouve ce type de niche à gorge égyptienne dans deux haouanet à El Guetma orientés vers l’Est, avec des peintures de mausolée et des coqs à la paroi latérale de la niche, et une toiture plate. Type n°2 : Niche à gorge égyptienne sans trou central :
Figure 56 : Les détails d’une niche à El Guetma, Source : auteur
Figure 55 : Plan et coupe d’un hanout à El Guetma, Source : auteur
Figure 58 : Situation d’une niche à El Guetma, Source : auteur
Figure 57 : Niche à gorge égyptienne, Source : auteur
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Les haouanet d’El Guetma se distinguent par ce type de niches à gorge égyptienne. On ne les trouve pas ailleurs dans les autres haouanet.65 Type n°3 : Niche à sommet triangulaire avec colonnes évasées :
Figure 60 : Détails d’une niche à un sommet triangulaire, Source : auteur
Figure 59 : Elévation et plan d’un hanout avec un toit à deux pans, Source : auteur
Figure 61 : Situation d’une niche au sommet triangulaire, Source : auteur
65
Monique Longerstay, El Guetma : rencontre de deux civilisations
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Type n° 4 : Niche à sommet triangulaires avec colonnes droites : La forme du toit est différente d’une nécropole à l’autre et parfois dans une même nécropole d’un hanout à l’autre. À El Guetma, on a deux types de plafonds. La plupart sont plats mais il y a deux haouanet avec un toit à double pente.
Figure 62 : Détails d’une niche à un sommet triangulaire, Source : auteur
Figure 63 : Plan et coupe d’un hanout à El Guetma, Source : auteur
Figure 65 : Situation des niches à El Guetma, Source : auteur
Figure 64 : Niche à sommet triangulaire, Source : auteur
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Autres types de niches :
Figure 66 : Une niche simple à El Guetma, Source : auteur
Comparaison des différents types de niches :
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À El Guetma, on trouve un rapport fort entre la forme de la forme de la niche et le toit : quand il y a une chambre à toit en deux pans, on trouve une niche un sommet triangulaire. Les autres types de niches en rapport avec le plafond plat.66
9.2.
Les types des entrées
Figure 67 : Schéma de l’état actuel des haouanet d’El Guetma, Source : auteur
66
Monique Longerstay, El Guetma : rencontre de deux civilisations
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Autres typologies des haouanet à El Guetma :
Figure 68 : Schéma des typologies des haouanet d’El Guetma, Source : auteur
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10.
DIAGNOSTIC ET ETAT DES LIEUX Les haouanet d’El Guetma ont subi l’agression du temps. L’évolution même du terrain a fait que certains ont disparu alors que d’autres se sont retrouvés protégés.67
Figure 69 : Schéma de l’état actuel des haouanet d’El Guetma, Source : auteur
67
Monique Longerstay, El Guetma : rencontre de deux civilisations
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
Les haouanet d’El Guetma sont, malgré tout, dans un état précaire. La présence de constructions très proches des haouanet et l’utilisation inadéquate menacent la structure du monument. Le fait que les haouanet soient ouverts a beaucoup dégradé l’état des peintures avec les agressions du temps (humidité, amplitude thermique, champignons, etc.). La question primordiale est la protection de ce type de sites et la conservation de ces richesses. Actuellement le monument est occupé par une famille par héritage connue par la production artisanale dans la région et à côté, on trouve de nouvelles constructions qui menacent la structure du monument.
Figure 72 : Les haouanet en 1980, Source : Encyclopédie Berbère
Figure 71 : Les haouanet en 2012, Source : Google
Figure 70 : L’état actuel des haouanet, Source : auteur
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
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Chapitre 2 : Les houanet d’El Guetma, un patrimoine archéologique méconnu malgré sa valeur …
11.
SYNTHESE
À cet effet, El Guetma se présente comme un joyau patrimonial unique et exceptionnel. On y retrouve le mariage d’un patrimoine immatériel, vivant, ancestral et de l'humanité (la poterie), et d'un patrimoine archéologique millénaire (les nécropoles à haouanet d’El Guetma). Il s'agit d'un terrain unique où on y voit la « rencontre entre deux civilisations, entre deux univers culturels : l’univers libyque et l’univers punique »68. Évidemment, l’état actuel des haouanet laisse à désirer sous l'effet du temps et par manque de reconnaissance et d'entretien. Nous y apercevons le délaissement. Voilà pourquoi, nous avons pensé à faire de cette région notre priorité pour ce mémoire de fin d'études. Il faut repenser une stratégie d'intervention qui a pour but d'allier la préservation de ce patrimoine mobilier, la promotion et la patrimonialisation de ce patrimoine immatériel ancestral et le développement local (sources de revenus et d'embauche pour la population locale...). Une intervention qui tente de valoriser et de conjuguer ces richesses multiples : patrimoniales paysagères et culturelles.
68
Monique Longerstay, El Guetma : rencontre de deux civilisations
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
III. CHAPITRE 3 : ANALYSES DES PROJETS DE REFERENCE
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Critères de choix des projets de références
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
1.
CENTRE DE MEMOIRE ET D’INTERPRETATION D’ORADOUR (FRANCE) Contexte : Le village d’Oradour-sur-Glane, situé à 22 kilomètres au nordouest de Limoges, est un village martyr connu pour avoir conservé les traces du massacre de 642 hommes, femmes et enfants perpétré par une unité de l’armée nazie le 10 juin 1944. Classées monument historique en 1946, les ruines du village martyr sont visitées chaque année par beaucoup de personnes. Le centre de la mémoire d’Oradour a été créé dans le but de fixer cette mémoire spécifique et d’expliquer au visiteur, par un travail d’historien ce que fut le drame du 10 juin 1944.69
Figure 74 : Emplacement géographique du centre, Source : Google Earth et auteur
69
Figure 73 : Des ruines d’Oradour sur glane, Source : Google image
https://www.mairie-confolens.fr/centre-de-la-memoire-a-oradour-sur-glane/
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Le projet est implanté à proximité des ruines. Ce bâtiment disparaît dans le paysage par sa toiture parvis où l'on accède et On découvre depuis cet emplacement le village martyr. Les concepteurs : Une
équipe
dirigée
par
Yves
Devraine (scénographe),
composée notamment des architectes Jean-Louis Marty et Antonio Carrilero.70
Figure 76 : Entrée du centre d’Oradour sur glane, Source : Google image
70
Figure 75 : Entrée du centre d’Oradour sur glane, Source : Google image
Source : https://www.oradour.org/
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 77 : Plan du centre d’Oradour sur glane, Source : Archdaily
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Le parcours :
Figure 78 : Plan des ruines d’Oradour sur glane, Source : archdaily et modifier par l’auteur
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Les concepts retenus 1er concept : la mise en valeur de la mémoire des lieux : •
La conservation des traces
•
Le moment était venu de fixer cette mémoire spécifique et de l’expliquer au visiteur par un travail d’historien
2ème concept : une fusion avec le site par le biais d’une architecture semienterrée et le dégagement d’une seule façade : Une façade en verre qui reflèterait
•
le paysage Un bâtiment semi-enterré : Pour
•
ne pas détourner Le regard de la ruine
3ème
concept :
une
approche
chronologique séquentielle : •
Un parcours d’exposition des séquences mémorative 91/123
Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
2.
ESPACE EMETTEUR DE TUMULUS, DOLMEN MEGALITHIQUE (ESPAGNE) En janvier 2007, les travaux de construction des canalisations du réseau d'arrosage de Segarra-Garrigues ont provoqué l'apparition accidentelle des vestiges d'une construction préhistorique d'il y a 4800 ans dans la commune de Seró (Espagne). Le trait le plus exceptionnel
de
cette
découverte
était
l’architecture
mégalithique.71 Contexte : Un projet situé dans une zone rurale, on trouve pleine de petites villes dispersées sur tout le territoire. Ce sont des besoins de base que les utilisateurs résolvent eux-mêmes avec la capacité spontanée d'utiliser des matériaux et des moyens (artisanaux ou industrialisés), de manière élémentaire en réinterprétant souvent l'usage pour lequel ils étaient destinés et fabriqués. C’est avec une attitude similaire que le projet Seró a été réalisé. Les matériaux de construction qui restent normalement cachés sont facilement réinterprétés à partir de leurs propriétés physiques, acquérant une nouvelle signification au-delà de leur fonction d'origine.72
71 72
Source : archello Idem
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 80 : Emplacement géographique du centre, Source : Google image et auteur
Figure 79 : Contexte de la galerie, Source : archdaily
Collaborateurs : Architecte : Dani Rebugent (Arquitectura Toni Gironès). Surface : 3615 m² (toitures et espace extérieur) / 503 m² (bâtiment) Un site de deux jardins isolés à côté de la place de la ville, est le lieu où est projeté et construit des installations culturelles aux différents fonctions.73
73
Source : Archdaily
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 81 : Contexte de la galerie, Source : archdaily
Les ambiances intérieures : Un parcours en spirale quadrangulaire avec une pente presque négligeable, entouré de pièces de céramique ajourées qui laissent passer la lumière filtrée, l'air, l'odeur du champ, la brume... L'intensité lumineuse diminue jusqu’à atteindre la salle des monuments.74
74
Source : archello
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 82 : Entée de la galerie, Source : worldarchitects
Figure 83 : Contexte de la galerie, Source : worldarchitects
A l’intérieur on trouve une ambiance naturelle, avec l’utilisation des matériaux bruts comme l’argile et le béton sans peinture 75.
75
Source : Archdaily
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Le parcours évènementiel :
Figure 84 : Analyse des ambiances intérieures, Source : Arch Daily et modifier par l’auteur
L’intensité lumineuse diminue, le pavé céramique se désintègre progressivement et en atteignant la galerie, le plafonnier focalise le regard sur la surface gravée de chacune des pierres. Parenthèse temporelle dans le silence de contemplation précise. 76
76
Source : world-archietcts.com
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Les concepts retenus 1er concept : muséification et mise en patrimoine des mégalithes : •
Garder cette mémoire spécifique et informer le visiteur.
2ème
concept :
la
fusion
avec
l’environnement : •
Un bâtiment semi-enterré
3ème concept : événementialisation du parcours •
Un
parcours
en
spirale
quadrangulaire évènementiel qui mène vers les monuments
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
3.
MUSEE COMMEMORATIF DU TREMBLEMENT DE TERRE EN CHINE Contexte :
Figure 85 : Emplacement géographique du centre, Source : google earth
La catastrophe a été le tremblement de terre le plus meurtrier du pays depuis plus de 30 ans et, en termes de victimes, elle est considérée
comme
l'une
des
pires
jamais
enregistrées. L'épicentre du séisme était le comté de Wenchuan, et c'est ici que le gouvernement chinois a demandé à la faculté d'architecture de l'université de Tongji de construire un musée en mémoire de ceux qui ont perdu la vie. Le musée a ouvert ses portes au public à l'occasion du cinquième anniversaire du séisme, en mai 2013, en Chine.77
77
Source : china lighlights
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 86 : Des perspectives de l’entrée Source : archdaily
Les grands bâtiments souterrains sont surmontés de toits verts, pour assurer une présence discrète dans la nature. Du côté de l'entrée, le paysage s'élève en douceur et les chemins piétonniers se creusent entre des murs marron chauds en acier, qui recouvrent les installations situées derrière.78
La proposition de Cai représente le tremblement de terre comme une immense surface de gazon vert dans laquelle les fissures sont symboliquement intégrées comme des chemins pour la circulation des visiteurs.
78
Source : china.org
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 87 : Tour de l’horloge, un élément significatif au musée, Source : Km studios
Les visiteurs sont conduits à l'entrée du musée, aux installations de service et à la cour du mémorial. Le réseau de chemins traversant la zone permet l’accès sans hiérarchie et la cour d’entrée principale n’est indiquée que par une petite tour de l’horloge. On voit le concept de l’intégration dans la nature dans les sections. Un projet qui suit le relief.79
79
Source : KM studios
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Figure 88 : Plan du musée, Source : Archdaily
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Chapitre 3 : Analyses des projets de référence
Les concepts retenus 1er
concept :
fragmentation
et
fractionnement : •
Les fissures da la terre sont symboliquement
intégrées
comme des chemins pour la circulation des visiteurs 2ème
concept :
redonner
vie
et
hommage au passé par le rappel de la catastrophe en utilisant les fissures •
Ce projet offre un espace pour la réflexion sur de vrais sentiments et questions humaines.
3ème
concept :
une
injection
harmonieuse avec la nature : •
Le paysage s'élève en douceur par les toits verts et les chemins piétonniers se creusent entre les murs
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Chapitre 4 : La reconnaissance patrimoniale au service du développement local
IV. CHAPITRE 4 : LA RECONNAISSANCE PATRIMONIALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT LOCAL
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Chapitre 4 : La reconnaissance patrimoniale au service du développement local
1.
PARTI ARCHITECURAL El Guetma est un lieu plein de potentialité patrimoniale qui peut s’imposer dans la conception d’une nouvelle vision de cette région. Dans le but de valoriser ce patrimoine, notre rôle est de reconnaître cet héritage. L’idée proposée est un parcours dans un centre d’interprétation qui rassemble la mémoire de Sejnane : un parcours qui développe l’accessibilité à l’art, à l’histoire et à la culture de la région. Le parcours sera entre des cellules qui sortent de terre vers l’horizontale et qui s’adaptent au milieu naturel, tout en conservant la synergie entre le monument historique et le paysage naturel environnant. Ce parcours qui fait le lien entre le patrimoine matériel et immatériel, confirme l’identité de Sejnane. Les haouanet d’El Guetma étant un lieu qui marque l'histoire de plusieurs civilisations sera l’aboutissement de ce parcours.
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Chapitre 4 : La reconnaissance patrimoniale au service du dĂŠveloppement local
2.
PLAN D’ACTIONS
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Chapitre 4 : La reconnaissance patrimoniale au service du développement local
3.
LES OBJECTIFS GENERAUX
4.
LES INTENTIONS DU PROJET
L’émergence du projet : les cellules s’inspirent de l’argile, un matériau poreux dans lequel on trouve une alternance entre les particules solides et l’eau. L’argile est un matériau très abondant à Sejnane, qui a favorisé l’apparition de la production de la poterie. 106/123
Chapitre 4 : La reconnaissance patrimoniale au service du développement local
Figure 89 : Croquis d’esquisse du projet, Source : auteur
Figure 90 : Croquis d’esquisse du projet, Source : auteur
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Chapitre 4 : La reconnaissance patrimoniale au service du développement local
Projet du 1er semestre : Un centre d’interprétation à Henchir El Guetma
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5.
AVANCEMENT DU PROJET
Figure 91 : Plan de masse, Source : auteur
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6.
LES PERSPECTIVES Nous avons opté pour un parcours principal rassemblant les cellules couvertes semi-enterrées qui se dégagent de la terre et qui incorporent un certain nombre d'événements avec une toiture où on laisse filtrer la lumière du jour pour donner une ambiance chaude naturelle.
Figure 92 : vue globale du projet, Source : auteur
Figure 93 : Parcours principal, Source : auteur
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Notre projet vise en premier temps une intégration optimale entre ce qui va être ajouté et ce qui existe et doit être mis en valeur... Nous recherchons une synergie entre le monument historique (les trois roches mères où les haouanet sont creusés) et le paysage naturel environnant.
Figure 94 : Les haouanet d’El Guetma, Source : auteur
Figure 95 : Vue globale sur le projet, Source : auteur
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Figure 96 : Ambiance extérieure, Source : auteur
Le monument reste imposant et distinguable dans son environnement. Il doit être visiblement majestueux à partir de la voie principale.
Figure 97 : Espace pour les artistes, Source : auteur
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CONCLUSION GENERALE El Guetma est un lieu unique qui rassemble le patrimoine matériel et immatériel. Elle a un pouvoir de fascination exceptionnel grâce à un contexte assez singulier. Le présent mémoire vise à revaloriser un héritage délaissé : une sculpture façonnée par les anciens. Le but est de ressusciter cette culture millénaire qui marque l’identité de Sejnane en tant que mosaïque de plusieurs civilisations. La réflexion sur ce lieu, s’inspire fortement du patrimoine immatériel et du milieu naturel spécifique. L’intervention sur ces traces restantes est certes un acte qui demande une profonde réflexion sur la création d’un trait d’union entre l’ancien et le contemporain. Un parcours sera entre des cellules qui sortent de terre vers l’horizontale et qui s’adaptent au milieu naturel, tout en conservant la fusion entre le monument historique et le paysage naturel environnant. Ce projet est donc un lieu qui rassemble et immortalise la mémoire d’El Guetma à travers la création d’une institution qui lui donne raison de subsister et pour développer toute la région.
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION........................................................................................................................................ 7 PROBLEMATIQUE .................................................................................................................................... 9 METHODOLOGIE DE TRAVAIL ........................................................................................................... 12 I.
CHAPITRE 1 : SEJNANE, UN DEPOSITAIRE DU PATRIMOINE EN MARGE DE LA TUNISIE (POTENTIALITES ET LIMITES) .............................................................................. 13
1. CONTEXTE GENERAL DE LA VILLE DE SEJNANE ................................................................. 14 2. UNE DIVERSITE HISTORIQUE ..................................................................................................... 15 2.1.
Héritage Néolithique ................................................................................................. 15
2.2.
Vetsiges Romaines ................................................................................................... 17
2.3.
Héritage Islamique .................................................................................................... 17
2.4.
Occupation Coloniale............................................................................................... 19
3. LES POTENTIALITES NATURELLES ........................................................................................... 21 3.1.
Cap Serrat ................................................................................................................. 22
3.2.
Sidi Mechreg ............................................................................................................. 24
3.3.
L’agriculture dans la région de Sejnane ................................................................ 25
3.4.
Conclusion ................................................................................................................ 27
4. POTERIE DE SEJNANE, PLUS QU’UN ART UNE IDENTITE .................................................. 28 4.1.
La poterie de Sejnane : un patrimoine immatériel reconnu par l’UNESCO ........ 30
4.2.
Qu’est-ce que le patrimoine culturel immatériel ? ................................................ 31
4.3.
La poterie de Sejnane : un patrimoine ancestral .................................................. 32
4.4.
Emplacement des espaces de production de poterie à Sejnane ........................ 32
4.5.
Les signes, motifs et symboles d’une culture millénaire ..................................... 33
4.6.
Inscription sur la liste du patrimoine mondial ...................................................... 34
4.7.
Les étapes de manipulation de la poterie à Sejnane ............................................ 36
114/123
5. LES PROJETS ENGAGES PAR L’ETAT POUR PROMOUVOIR CE PATRIMOINE ............ 38 6. UNE REGION MARGINALISEE MALGRE LES DISPOSITIONS GOUVERNEMENTALES ................................................................................................................. 42 6.1.
Des problèmes sociaux ........................................................................................... 42
6.2.
Une région et une tradition dirigées par ses femmes .......................................... 43
6.3.
Conclusion ................................................................................................................ 45
7. SYNTHESE ........................................................................................................................................ 46 II. CHAPITRE 2 : LES HOUANET D’EL GUETMA, UN PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE MECONNU MALGRE SA VALEUR … ...................................................... 47 1. POURQUOI HENCHIR EL GUETMA ? ......................................................................................... 48 2. SITUATION GEOGRAPHIQUE DE HENCHIR EL GUETMA .................................................... 48 3. APERÇU GENERAL ......................................................................................................................... 49 4. REFLEXION SUR L’ORIENTATION ET SA SIGNIFICATION ................................................... 54 5. LA DATATION DES HAOUANET ................................................................................................... 55 6. LA PROTOHISTOIRE EN TUNISIE ............................................................................................... 57 7. L’ARCHITECTURE DES HAOUANET ........................................................................................... 60 8. LES PEINTURES RUPESTRES DECOUVERTES ..................................................................... 62 8.1.
Répertoire iconographique ..................................................................................... 64
8.2.
Conservation des peintures .................................................................................... 68
8.3.
Conclusion ................................................................................................................ 70
9. TYPOLOGIE DES HAOUANET D’EL GUETMA .......................................................................... 71 9.1.
Les niches ................................................................................................................. 72
9.2.
Les types des entrées .............................................................................................. 77
10. DIAGNOSTIC ET ETAT DES LIEUX ............................................................................................. 79 11. SYNTHESE ....................................................................................................................................... 84 III. CHAPITRE 3 : ANALYSES DES PROJETS DE REFERENCE ................................................. 85 115/123
1. CENTRE DE MEMOIRE ET D’INTERPRETATION D’ORADOUR (FRANCE) ....................... 87 2. ESPACE EMETTEUR DE TUMULUS, DOLMEN MEGALITHIQUE (ESPAGNE) .................. 92 3. MUSEE COMMEMORATIF DU TREMBLEMENT DE TERRE EN CHINE .............................. 98 IV. CHAPITRE 4 : LA RECONNAISSANCE PATRIMONIALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT LOCAL .......................................................................................................... 103 1. PARTI ARCHITECURAL................................................................................................................ 104 2. PLAN D’ACTIONS .......................................................................................................................... 105 3. LES OBJECTIFS GENERAUX ..................................................................................................... 106 4. LES INTENTIONS DU PROJET ................................................................................................... 106 5. AVANCEMENT DU PROJET ........................................................................................................ 109 6. LES PERSPECTIVES .................................................................................................................... 110 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................. 113 TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................... 114 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 117 TABLE DES FIGURES ......................................................................................................................... 120
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BIBLIOGRAPHIE Livres : Et. Deyrolle, Les Haouanet de Tunisie. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série. Tome 5, 1904. pp. 395-404. Ghaki Mansour, Les haouanet de sidi Mhamed Latrech. Ghaki Mansour, 2010 Les monuments mégalithiques du sud tunisien », Les Nouvelles de l’Archéologie, 120-121, p.71-75. Ghaki Mansour, 2000 : « Questions autour du mégalithisme en Tunisie », in Khanoussi, M., Actes du colloque international sur l’histoire et l’archéologie de l’Afrique du nord de Tabarka, INP, Tunis 2003, p.47-63. Ghaki Mansour, les haouanet d’El Harouri, Reppal, 3. Ghalia Tahar, approches du paysage antique de la vallée de l’oued Sejnane, bulletin des travaux, bulletin des travaux de l’INAA, Tunis 1990. Longerstay Monique, Les représentations picturales de mausolées dans les haouanet du N-O de la Tunisie. Longerstay Monique, 1986, à travers l’exemple de Ben Yasla, les haouanet de Tunisie et le terranéén. Longerstay Monique, 1986, El Guetma, la rencontre de deux civilisations, Reppal 2, pp. 337-356. Longerstay Monique, 2000 : “Le décor des haouanet”, EB XXII. Longerstay Monique, 1988-89, représentation de navires archaïques en Tunisie. Contribution à la chronologie des haouanet. Longerstay Monique, 1990, les peintures rupestres des haouanet de khroumiri et des Mogods. Aspects techniques et répertoire iconographique, revue archéologique de Picardie. Longerstay Monique, 1991, Ben Yasla, encyclopédie berbère 4. Mohamed Tahar, 2017, guerre et religion dans le monde punique. Mohamed Ghodhbane, 2013, le répertoire décoratif iconographique méditerrané et médiéval. Souad Minaoui, 2012, Réflexions sur l’orientation des sépultures dolméniques et mégalithiques en Tunisie. Atlas préhistoire de la Tunisie 05, 1987, par Abderrazak GRAGUEB, Gabriel CAMPS, Mounira HARBI-RIAHI, Ali M'TIMET, Jamal ZOUGHLAM. Encyclopédie berbère, 1995, par G. Camps, J. Gascou, A. Raymond et L. Golvin. L’Afrique du Nord de la protohistoire à la conquête arabe, 2014, J. Lassus, M. Le Glay, M. Euzennat, G. Souville 117/123
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TABLE DES FIGURES Figure 1: Situation géographique de Sejnane, Source : Google Earth et auteur ................... 15 Figure 2: Schéma chronologique d’apparition des civilisations, Source : auteur ................. 16 Figure 3: Des nécropoles à haouanet à Sejnane, Source : auteur et google earth ............... 16 Figure 4: Des traces romaines à Sidi Mechreg, Source : auteur et google earth .................. 17 Figure 5: Zaouïa de sidi Mansour, Source : INP ........................................................................... 18 Figure 6: Plan de la zaouïa, Source : INP ...................................................................................... 18 Figure 7: Zaouïa de sidi bel Hassen, Source : INP ...................................................................... 19 Figure 8: Carte des traces coloniale à Sejnane, Source : Google Earth et auteur................. 20 Figure 9: Carte des traces coloniales à Cap Serrat, Source : Google Earth et auteur .......... 20 Figure 10: Carte des paysages naturels à Cap Serrat, Source : Google Earth et auteur ..... 22 Figure 11: Plage de Cap Serrat, Source : auteur.......................................................................... 23 Figure 12: La foret de Cap Serrat, Source : auteur ...................................................................... 23 Figure 13: Paysage naturels à Sidi Mechreg, Sejnane, Source : auteur .................................. 24 Figure 14: Situation géographique des barrages à Sejnane, Source : auteur ........................ 26 Figure 15 : Potière à El Guelma, Source : Pole Guillard ............................................................. 28 Figure 16 : Jemaa dans un hanout, Source : auteur ................................................................... 29 Figure 17 : Poupée de Sejnane devant les haouanet d’El Guetma, Source : Pole Guillard . 30 Figure 18 : Emplacement des points de vente et de production de poterie, Source : auteur ..................................................................................................................................................... 33 Figure 19 : Les motifs et les symboles des poteries de Sejnane, Source : Samak Déco ..... 33 Figure 20 : Modelage de poterie, Source : Abdellatif Snoussi .................................................. 34 Figure 21 : Cabanes de poteries fermées à El Guetma, Source : auteur ................................. 38 Figure 22 : Emplacements des points de production et de vente de poterie à El Guetma, Source : auteur ......................................................................................................................... 39 Figure 23 : Analyse des défaillances du projet de l’état, Source : auteur ............................... 40 Figure 24 : « Aroussa » à El Guetma, Source : Pole Guillard .................................................... 41 Figure 25 : Les conditions de vie d’une femme près de haouanet El Guetma, Source : auteur ......................................................................................................................................... 42 Figure 26 : Une femme avec son fils à El Guetma, Source : Abdelatif Snoussi ..................... 43 Figure 27 : Les conditions de vie des enfants, Source : Abdelatif Snoussi ........................... 45 Figure 28 : « Aroussa » à El Guetma, Source : Pole Guillard .................................................... 46 Figure 29 : Jemaa avec sa poterie à El Guetma, Source : auteur ............................................. 47 Figure 30 : Situation géographique des haouanet el Guetma, Source : auteur ..................... 49 120/123
Figure 31 : Les nécropoles à haouanet d’El Guetma, Source : auteur .................................... 50 Figure 32 : Nécropole à haouanet d’El Guetma, Source : auteur.............................................. 52 Figure 33 : Carte de l’emplacement des haouanet en Tunisie, Source Google image et auteur ......................................................................................................................................... 53 Figure 34 : Orientation des haouanet, Source : Belmonte et al. 1998 : 13 et modifier par l’auteur ....................................................................................................................................... 54 Figure 35 : Vue panoramique sur les haouanet d’El Guetma, Source : auteur ...................... 55 Figure 36 : Fresque peinte dans un hanout sur laquelle on distingue aussi un personnage. Source : revue n°8 issuu ........................................................................................................ 57 Figure 37 : Peinture rupestre de jbal ouesslat. Source : revue n°8 issuu ............................... 58 Figure 38 : Les nécropoles à haouanet d’El Guetma, Source : auteur .................................... 61 Figure 39 : Signe de Tanit sur le tympan d’un hanout du Jebel Sidi Zid, Source : encyclopédie berbère .............................................................................................................. 64 Figure 40 : Personnage sculpté sur l’entrée d’un hanout à Ben Yasla, Source : encyclopédie berbère .............................................................................................................. 65 Figure 41 : Personnage sculpté sur l’entrée d’un hanout à Ben Yasla, Source : encyclopédie berbère .............................................................................................................. 65 Figure 42 : Cavalier peint sur la paroi latérale gauche à Ben Yasla, Source : relevée de M. Longerstay ................................................................................................................................ 65 Figure 43 : Sculpture à l’entrée d’un hanout du Jebel Mangoub, Source : encyclopédie berbère ....................................................................................................................................... 65 Figure 44 : Niche surmenée d’un entablement de type égyptien à El Guetma, Source : auteur ......................................................................................................................................... 66 Figure 45 : El Guetma, Sejnane, paroi latérale droite autruche et petit cheval, (sur la même paroi du mausolée) Source : relevée de M. Longerstay ................................................... 67 Figure 46 : El Guetma, Sejnane, mausolée sur une paroi latérale droite d’un hanout, Source : M. Longerstay ........................................................................................................... 67 Figure 47 : Situations géographiques du mausolée et la peinture à El Guetma, Source : auteur ......................................................................................................................................... 67 Figure 48 : Un hanout menacé pas l’eau de ruissellement et les déchets, Source : auteur 68 Figure 49 : Un hanout menacé par le stockage des déchets et des produits chimiques, Source : auteur ......................................................................................................................... 69 Figure 50 : Les nécropoles à haouanet d’El Guetma, Source : auteur : .................................. 71 Figure 51 : Plan et élévation d’un hanout à El Guetma, Source : auteur ................................. 72 Figure 52 : Niche dans à El Guetma, Source : auteur ................................................................. 72 Figure 53 : Situation d’une niche à El Guetma, Source : auteur ............................................... 72 121/123
Figure 54 : Les détails d’une niche à El guetma, Source : auteur ............................................ 72 Figure 55 : Plan et coupe d’un hanout à El Guetma, Source : auteur ...................................... 73 Figure 56 : Les détails d’une niche à El Guetma, Source : auteur ............................................ 73 Figure 57 : Niche à gorge égyptienne, Source : auteur .............................................................. 73 Figure 58 : Situation d’une niche à El Guetma, Source : auteur ............................................... 73 Figure 59 : Elévation et plan d’un hanout avec un toit à deux pans, Source : auteur .......... 74 Figure 60 : Détails d’une niche à un sommet triangulaire, Source : auteur ............................ 74 Figure 61 : Situation d’une niche au sommet triangulaire, Source : auteur ........................... 74 Figure 62 : Détails d’une niche à un sommet triangulaire, Source : auteur ............................ 75 Figure 63 : Plan et coupe d’un hanout à El Guetma, Source : auteur ...................................... 75 Figure 64 : Niche à sommet triangulaire, Source : auteur.......................................................... 75 Figure 65 : Situation des niches à El Guetma, Source : auteur................................................. 75 Figure 66 : Une niche simple à El Guetma, Source : auteur ...................................................... 76 Figure 67 : Schéma de l’état actuel des haouanet d’El Guetma, Source : auteur .................. 77 Figure 68 : Schéma des typologies des haouanet d’El Guetma, Source : auteur.................. 78 Figure 69 : Schéma de l’état actuel des haouanet d’El Guetma, Source : auteur .................. 79 Figure 70 : L’état actuel des haouanet, Source : auteur ............................................................. 80 Figure 71 : Les haouanet en 2012, Source : Google ................................................................... 80 Figure 72 : Les haouanet en 1980, Source : Encyclopédie Berbère ......................................... 80 Figure 73 : Des ruines d’Oradour sur glane, Source : Google image ...................................... 87 Figure 74 : Emplacement géographique du centre, Source : Google Earth et auteur .......... 87 Figure 75 : Entrée du centre d’Oradour sur glane, Source : Google image ............................ 88 Figure 76 : Entrée du centre d’Oradour sur glane, Source : Google image ............................ 88 Figure 77 : Plan du centre d’Oradour sur glane, Source : Archdaily ....................................... 89 Figure 78 : Plan des ruines d’Oradour sur glane, Source : archdaily et modifier par l’auteur ..................................................................................................................................................... 90 Figure 79 : Contexte de la galerie, Source : archdaily ................................................................ 93 Figure 80 : Emplacement géographique du centre, Source : Google image et auteur ......... 93 Figure 81 : Contexte de la galerie, Source : archdaily ................................................................ 94 Figure 82 : Entée de la galerie, Source : worldarchitects ........................................................... 95 Figure 83 : Contexte de la galerie, Source : worldarchitects ..................................................... 95 Figure 84 : Analyse des ambiances intérieures, Source : Arch Daily et modifier par l’auteur ..................................................................................................................................................... 96 Figure 85 : Emplacement géographique du centre, Source : google earth ............................ 98 Figure 86 : Des perspectives de l’entrée Source : archdaily ..................................................... 99
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Figure 87 : Tour de l’horloge, un élément significatif au musée, Source : Km studios ...... 100 Figure 88 : Plan du musée, Source : Archdaily .......................................................................... 101 Figure 89 : Croquis d’esquisse du projet, Source : auteur ...................................................... 107 Figure 90 : Croquis d’esquisse du projet, Source : auteur ...................................................... 107 Figure 91 : Plan de masse, Source : auteur ................................................................................ 109 Figure 92 : vue globale du projet, Source : auteur .................................................................... 110 Figure 93 : Parcours principal, Source : auteur ......................................................................... 110 Figure 94 : Les haouanet d’El Guetma, Source : auteur ........................................................... 111 Figure 95 : Vue globale sur le projet, Source : auteur ............................................................. 111 Figure 96 : Ambiance extérieure, Source : auteur ..................................................................... 112 Figure 97 : Espace pour les artistes, Source : auteur ............................................................... 112
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