#076. AVRIL/MAI 2015. €5
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NEL BAC TENDANCES : LONGBOARDS, SOLAIRES, SUP, SURFBOARDS
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FILIP GOOD, DIRECTEUR MARKETING EMEA GOPRO LES 5 BONNES RAISONS POUR UN RETOUR DES 4 SAISONS LES NOUVELLES TÊTES DU SNOWBOARD PROFILS DE MARQUES, SCIENCE DES ACHATS & ET BEAUCOUP PLUS ENCORE…
NOUS Rédacteur en Chef Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com Rédacteur Surf et Français Iker Aguirre iker@boardsportsource.com Rédacteur Snowboard Rémi Forsans remi@boardsportsource.com Rédacteur Skate Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com Rédacteur Allemand Anna Langer Anna@boardsportsource.com Rédacteur SUP Robert Etienne sup@boardsportsource.com Design & Direction Artistique Owen Tozer owen@boardsportsource.com Assistant Design Roddy Bow Manager Web et Réseaux Sociaux Denis Houillé denis@boardsportsource.com Relecture Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant Collaborateurs Stefan Dongus, Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, William Maddinson, Tom Wilson-North, Robert Etienne, Anna Langer, Emma Humphreys, Sam Grant, David Bianic, Robbie Morgan. Publicité & Marketing clive@boardsportsource.com Comptabilité accounts@boardsportsource.com Pour s’abonner www.boardsportsource.com subs@boardsportsource.com Directeur de Publication clive@boardsportsource.com Boardsports Source est un Publication de : ESB 22 Friars Street, Sudbury Suffolk, CO10 2AA. UK
BIENVENUE #76 Il a suffi d’un trip à Tignes, fin mars, après une chute intense de 70 cm de peuf, pour mettre à la poubelle le premier brouillon de cet édito. Ma première ébauche parlait d’un hiver que nous étions contents d’engranger parmi nos souvenirs (sauf si vous aviez le privilège de vivre au pied des Pyrénées et de profiter d’un des plus hauts niveaux d’enneigement au monde, cf Veille de Marchés) mais, ces chutes tardives, juste à temps cependant pour les vacances de Pâques, apportaient une nouvelle dose de bonheur…et mon édito était obsolète. Mais soyons francs, ces chutes de fin de saison ne sont plus une exception. Elles deviennent la norme depuis quelques années et offrent une belle opportunité aux détaillants de renflouer les caisses pendant les vacances de Pâques. Chez Source, nous entendons souvent les mêmes histoires : les détaillants veulent de meilleures marges, des exclusivités, tandis que les marques veulent que les revendeurs gardent la tête haute sans succomber aux soldes. Espérons que les chutes de fin de saison auront donné aux deux parties de quoi respirer et se rassurer pour la saison prochaine. Les salons de cet hiver ont couvé un certain optimisme avec l’émergence de nouvelles marques de snowboard, comme le prouve notre article p.48. C’est avec plaisir que nous nous tournons alors vers ce nouveau printemps et ce
numéro d’avril/mai s’intéresse particulièrement aux tendances du marché de la planche de surf qui vit une mutation des modèles de distribution et la consolidation des ventes de planches hybrides performance. Notre rapport de tendances SUP (p.43) vous offre aussi une vision précise de ce marché alors qu’il entre dans sa meilleure saison. Notre Interview Grand Ponte de ce mois est consacré à Filip Good, Directeur Marketing EMEA GoPro et nos présentations de marque de ce numéro vous dévoilent les secrets de Templeton, SUPERbrand et REKD. Le rapport de tendances du marché de la solaire (p.29) souligne l’importance accrue de la technologie alors que celui du marché du longboard (p.55) présente un segment du marché qui, bien géré, peut être très profitable ou, au contraire, un véritable gouffre. Pour finir, suite à la demande générale, nous avons décidé de reprendre nos bonnes et vieilles habitudes : une couverture pour un membre de notre industrie. Le héros de ce numéro n’est autre que Jean Seb Estienne, Marketing Manager Rip Curl. Découvrez sur internet toutes les autres photos qui ont été présentées pour la couverture de ce numéro. Toujours de côté. Harry Mitchell Thompson Rédacteur en Chef
SOMMAIRE P.08 NEWS
P.51 AMÉLIORER LES VENTES DE PLANCHES DE SURF
P.11 RETOURS SUR LES SALONS PROFESSIONNELS
P.53 LA SCIENCE DES ACHATS
P.14 JOURNÉES TEST SNOWBOARD
P.55 TENDANCES 2016 : LONGBOARD
P.16 DÉTAILLANT DU MOIS : RED SNAPPER
P.61 PROFIL DE MARQUE : REKD
P.19 LES RAISONS POUR UN RETOUR DES 4 SAISONS
P.63 PROFIL DE MARQUE : TEMPLETON
P.22 TENDANCES 2015 : SURFBOARDS
P.64 PROFIL DE MARQUE : SUPERBRAND
P.27 SURVIVRE AU CHOC DU FUTUR
P.66 LA LIGNE VERTE
P.29 TENDANCES 2015 : SOLAIRES
P.68 NOUVEAUX PRODUITS
P.38 INTERVIEW GRAND PONTE : FILIP GOOD
P.71 VEILLE DES MARCHÉS
P.40 RIDE O’METER
P.78 EVÈNEMENTS
P.43 ANALYSE DU MARCHÉ DU SUP EN 2015
P.81 L’ŒIL DU CYCLOPE
P.48 LES NOUVELLES TÊTES DU SNOWBOARD
Boardsport SOURCE is published bi-monthly © ESB. Tous les droits sont réservés.
Sur la couverture: Jean-Seb Estienne, Rip Curl Marketing Manager - pic: Guillaume Bachet/Rip Curl
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EN BREF
BRIGHT DÉMÉNAGE PRÈS DE SEEK Cet été, Bright déménage. Après trois éditions à succès dans un ancien centre commercial, le Warenhaus Jandorf, Bright se rapproche du salon Seek. Le nouvel espace d’accueil sera l’Arena Glauhaus, qui offrira davantage d’espace aux exposants. Le salon couvrira une surface de 3500 à 5000 m2 et dominera le fleuve Spree.
ROXY FÊTE SES 25 ANS Roxy a 25 ans et, pour fêter ça, la marque de textile féminin rend hommage à ses trois plus grandes athlètes : Lisa Andersen, Kelia Moniz et Stéphanie Gilmore, avec une série de vidéos et promotions en ligne.
COLOUR WEAR INAUGURE SON QG À GOTHENBURG, SUÈDE Colour Wear a un nouveau QG en banlieue de Gothenburg, en Suède. La marque suédoise s’est développée fortement grâce au style original de son outerwear, inspiré de ses origines scandinaves. Ils ont transformé une usine du 19ème pour pouvoir accueillir les exigences d’une marque de textile européenne en pleine croissance. Les 500 m2 aménagés accueilleront des bureaux, une cuisine, un showroom et un gymnase.
OBJECTIFS AMBITIEUX POUR SURFSTITCH SurfStitch vise son premier exercice profitable depuis trois ans. Les fondateurs, Lex Pederson et Justin Cameron, ont récemment racheté à Billabong une grande partie des actions de l’entreprise. Ils ont aussi racheté à Billabong le détaillant en ligne américain Swell et la plateforme européenne Surf Dome, à Quiksilver. L’entreprise anticipe une croissance de 30 % cette année et un EBITDA qui passera d’une perte de 2,1 millions d’AUD à un profit de 5,1 millions. La société pénétrera de nouveaux marchés comme l’Asie, le Canada, l’Amérique du Sud, l’Espagne et l’Italie, avec des sites multilingues et des synergies internes.
BLUE TOMATO POURSUIT SON EXPANSION EN EUROPE Blue Tomato souhaite désormais étendre son cercle d’influence au-delà de son réseau actuel en Allemagne/Autriche. À long terme, l’objectif est d’être présent - à la fois dans les boutiques physiques et en ligne - en dehors de ces pays germanophones (à l’heure actuelle, les shops sont répartis à 50-50 entre l’Allemagne et l’Autriche). On se souvient que Zumiez avait racheté en juin 2012 la chaîne de magasins autrichienne Blue Tomato pour quelques 59,5 millions d’euros, forte alors de 19 enseignes à travers l’Europe. “Notre vision sur l’avenir n’a pas changé concernant Blue Tomato, à savoir un développement sur toute l’Europe, et je suis convaincu que nous en avons les moyens”, a évoqué Rick Brooks, directeur général de Zumiez Inc.
SMITH ET OUTDOOR TECH PARTENAIRES DE BON TON Smith et Outdoor Tech ont annoncé un partenariat qui visera à la création de systèmes audio portables pour les casques Smith. Ces systèmes seront vendus séparément et pourront s’installer facilement. 8
ETIENNE PINON SALES MANAGER EMEA POUR ELECTRIC Electric a nommé Etienne Pinon Sales Manager EMEA. Etienne était responsable des ventes en Europe de la marque Neff et, avant ça, il a exercé chez Podium comme responsable des marques Matix, DVS et Lakai. Pinon sera basé dans les locaux de la marque à Anglet, France.
L’USINE AUTRICHIENNE DE GST FERMERA CET ÉTÉ 2015 L’usine GST Snowboard Factory cessera toute activité à partir du 31 Juillet 2015. Les 85 employés ont appris la nouvelle le 25 Février dernier. L’importance des coûts de production en Autriche et l’érosion des prix sur le marché sont les coupables de la fin de cette usine qui a enregistré 12 millions d’euros de CA pour la saison 2014/2015 et 7 pour celle de 2015/2016.
BILLABONG RENOUE AVEC LA CROISSANCE ET ENREGISTRE DES PROFITS EN 2014
Le groupe australien de boardsoprts, propriétaire des marques Billabong, Element, Plan B Skateboards, RVCA et Von Zipper, entre autres, a navigué dans des eaux tumultueuses pendant quatre ans. L’ensemble de l’industrie a suivi son évolution car cette major est un catalyseur de l’état du marché. Et la tendance semble s’être officiellement inversée : le 26 février 2015, Billabong Internation Limited a rapporté des résultats financiers positifs pour le 1er semestre de son année fiscale, clôturé le 31 décembre, et ce, pour la première fois depuis 2011.
CARSON SCHUBERT NOUVEAU MARKETING MANAGER GLOBAL CHEZ RIDE Ride a nommé Carson Schubert nouveau Marketing Manager Global de la marque. Schubert était Marketing Manager chez High Cascade Snowboard Camp. Carson travaillera avec Sean Tedore, Director Global, et Tanner McCarty, Coordinateur Marketing.
NOUVEAU MARKETEUR CANAL ET CONSOMMATION EMEA CHEZ ARC’TERYX La marque de textile outdoor technique Arc’teryx a nommé Stéphane Tenailleau au poste de Marketeur Canal et Consommation EMEA. Tenailleau a dirigé la relance de la marque de textile féminin DDP après 9 ans chez Billabong Europe.
GIRL SKATEBOARDS AVEC ALTAMONT Girl Skatebooards a conclu un accord de partenariat avec Altamont Capital Partners. Ceci arrive peut de temps après le partenariat signé avec HUF et Brixon, en plus des acquisitions de DaKine et Mervin Manufacturing. Aucun détail n’a été révélé sur l’accord mais le PDG, Megan Baltimore, a dit à Source qu’il aiderait à “restructure le bilan et à avoir plus de ressources financières pour développer nos marques. Ceci veut dire plus de liberté dans le développement produits et plus de support marketing pour nos rideurs et nos détaillants”.
#76
RIP CURL SIGNE UN ACCORD DE PARTENARIAT MAJEUR AVEC SURF SNOWDONIA
Surf Snowdonia, en Grande-Bretagne, sera la première vague artificielle ouverte au public. Ils ont annoncé un accord de partenariat majeur avec Rip Curl. Le centre, qui ouvrira cet été, accueillera une école de surf pourvue de néoprène et de produits Rip Curl qui seront aussi en vente dans le magasin du spot. Le centre annonce la capacité de générer des vagues de plus de deux mètres linéaires et qui dérouleront sur plus de 150 mètres de long.
LA WSL INAUGURE UN NOUVEAU QG DE 3000 M2 À SANTA MONICA Après le kick off d’une nouvelle saison et le changement de nom de l’ASP, devenue WSL, l’organe représentatif du surf professionnel a inauguré un QG énorme à Santa Monica. Il couvrira 3000 m2 et il a été dessiné par l’architecte éco Kevin Coczen. Il accueillera une unité de son professionnelle, un gymnase et des bureaux pour 50 employés WSL.
PAUL E. HARRINGTON NOMMÉ PDG DE FOX HEAD Ancien PDG de Easton-Bell Sports, Paul E. Harrington prend la tête de Fox Head. La société avait entamé une recapitalisation en décembre dernier grâce l’arrivée d’Altamont Capital Partners et nommé Scott Olivet en intérim à la direction. Harrington avait rejoint Altamont en 2013 et figurait déjà aux conseils d’administration de DaKine et Mervin Manufacturing, deux marques appartenant à Altamont.
DVS ANNONCE SON ARRIVÉE SUR LE MARCHÉ DU MATÉRIEL À L’ISPO Ventura Inc. a officialisé le lancement d’une gamme de matériels signée DVS lors de l’ISPO en février dernier sur le stand de la marque de skateshoes. On y trouvera des skates, des casques, des protections, des bonnets, ceintures et sacs à dos. Également lors de l’ISPO, Ventura Inc. a annoncé quels seraient les distributeurs de cette nouvelle gamme, dont certains avaient déjà en charge les collections chaussures.
NEFF VENDRA EN DIRECT EN ITALIE GRÂCE À FRESCO DISTRIBUTION
Neff fournira le marché italien en direct grâce à l’agence commerciale Fresco. Neff rejoint ainsi DVS, Lakai, Makia, Color Wear, Diamond et DGK dans le portefeuille Fresco.
PENNY SKATEBOARDS EN DIRECT EN AUTRICHE ET EN ALLEMAGNE Absolute Board Co., propriétaire de Penny Skateboards, Z Flex, Seven et Uppercut Deluxe, a nommé Steve Richter responsable du développement de l’équipe commerciale en Allemagne et Autriche. L’entreprise vendra ses produits en direct aux détaillants des deux pays.
MANAGEMENT BUYOUT CHEZ TKC Le management de TKC Sales, en Grande-Bretagne, a conclu un accord de rachat de l’entreprise. Le Directeur Marketing, Matt Woodruffe, et le Directeur Financier, Paul Wearmouth, ont pu compter avec l’appui de la Lloyds, tandis que les propriétaires originaux quitteront la structure après 25 ans. Woodruffe et son équipe ont doublé les ventes de l’entreprise en dix ans et visent davantage de croissance. TKC Sales représente Nordica, Tecnica, Mi-Pac, Element et de nombreuses autres marques vendues par plus de 1600 détaillants en Grande-Bretagne.
21GROUPSPORTS RACHÈTE PLANET-SPORTS Malgré la mise en liquidation de Puccini, filiale de Planet-Sports, 21groupsports est parvenue à trouver un terrain d’entente avec l’administrateur pour racheter le groupe alors que la passation était déjà en cours avant l’effondrement de Puccini. Jörg Mayer, fondateur et PDG de 21groupsports, a pour objectif d’élargir la clientèle visée : “En dépit de la situation économique délicate de la holding Puccini, Planet-Sports jouit d’une grande réputation au sein du marché des action sports et est à juste titre une des enseignes préférées de nombreux clients.”
CAPITA OUVRIRA UNE USINE DE PRODUCTION EN AUTRICHE CAPiTA a annoncé son objectif de créer The Mothership, la plus avantgardiste des usines de snowboard au monde. Ce sera cet automne. En 2012, CAPiTA a racheté l’usine ELAN, la plus grande au monde mais, d’après le Président de CAPiTA, Blue Montgomery, l’objectif de l’entreprise n’a jamais été de gérer une usine aussi grande. The Mothership aura 0 % d’émissions carbone et fonctionnera avec 100 % d’énergie solaire et hydraulique. L’usine de Feistritz a.d. Gail, couvrira près de 20 000 m2 et aura une piste de test produits de 1,2 km. Tous les employés garderont leur emploi.
MARIAN KAEDING, RESPONSABLE EUROPE MERVIN Mervin Manufacturing a nommé l’ancienne Directrice Marketing Europe Burton, Marian Kaeding, responsable Europe. Elle sera basée dans le nouveau QG de l’entreprise, à Munich, inauguré en automne de l’an dernier. Kaeding travaillera en relation très proche avec le QG US, à Seattle.
PARTENARIAT DE CONTOUR CAMERA AVEC ANTIX Contour et Antix ont signé un accord de collaboration à ISPO. Les produits Contour incluront la technologie autoédition d’Antix pour faciliter l’édition et le partage des images.
NOUVEAU RESPONSABLE EUROPE POUR 37.5™ 37.5™ a nommé le vétéran du textile technique, Edouard Liffran, nouveau Responsable Europe. Liffran a plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie du textile, beaucoup d’entre elles à la tête de sa propre entreprise, Sourciva, ou au sein des départements commerciaux de nombreuses marques. 9
salons professionnels
SALONS PROFESSIONNELS
ISPO, 26-29 JANVIER, MUNICH, ALLEMAGNE C’est sous un manteau blanc que se sont ouvertes les portes de l’édition 2015 Ce fut également l’un des endroits les plus actifs du salon cette année, d’ISPO Munich : une neige providentielle après un timide début d’hiver. Le salon à grands renforts de bruit, de bières et de longskate, pour un résultat affichait complet et ce très tôt lors des réservations, avec pas moins de 2 585 très fructueux niveau affaires. Avec la présence de la rampe Volcom, exposants répartis sur 104 940 mètres carrés de superficie, dont un nombre en autant dire qu’il y régnait une belle pagaille comme savent en offrir les forte hausse dans les secteurs de la santé et du fitness, ainsi que de l’outdoor boardsports. Cela reflétait parfaitement l’essor offert au matériel de skate (+ 40 exposants). Quant à la fréquentation, les chiffres se révèlent similaires au sein du salon ces dernières années. À noter également, l’exposition à ceux de l’an dernier, soit dans les 80 000 visiteurs, avec notamment une de baskets The Onehundred présentée par Sneakerfreaker et sa frise percée sensible des Chinois, Turcs, Britanniques et Américains. L’ISPO chronologique revenant sur l’histoire de la basket. Nous sommes persuadés demeure sans conteste le plus grand rendez-vous en Europe parmi les que cela préfigure de la prochaine édition, avec davantage de marques salons consacrés aux sports d’hiver, et il est le seul à jouir d’une telle aura de skateshoes présentes, un essor qui va de pair avec la croissance du internationale. Les boardsports continuent d’avoir la part belle dans les halls A1, nombre d’exposants de matériel skate. Plus loin dans le même hall, le A2 et A3, répartis à travers des plateformes thématiques permettant de mieux lancement de l’espace Cold Water Surfing (en collaboration avec EuroSIMA, distinguer les intérêts de chacun, et aux marques de développer de nouvelles Blue Magazine, Carve Magazine et Surf Nordic Magazine) a été couronné zones commerciales. Au sein du hall A1, trônait comme à l’ordinaire les de succès, fort de débats quotidiens très animés. Cette plateforme CWS marques de matériel du snowboard. La fréquentation comme l’atmosphère qui fournit ainsi un nouveau pilier sur lequel les marques de surf peuvent y régnait reflétaient bien l’humeur maussade du secteur, victime d’une nouvelle s’appuyer, tout comme elle a permis d’attirer de nouveaux exposants tels saison difficile. Quelques marques manquaient à l’appel mais celles présentes que Finisterre, Fomento Donostia, GlassyPro, Holysports et Xcel. affirmaient que cela leur avait laissé davantage de latitude que lors des éditions précédentes pour échanger avec les Enfin, le hall A3 était animé par les acheteurs importants du marché. marques de freeski et de SUP, ainsi Les boardsports continuent d’avoir la part belle Les exposants absents étaient tout que par la présence du collectif Camp de même représentés en tant que de Base d’OSV. Cet environnement dans les halls A1, A2 et A3, répartis à travers des visiteurs dans les allées, démontrant thématique s’est révélé un lieu de plateformes thématiques permettant de mieux que, peu importe la santé de la détente et de business particulièrement distinguer les intérêts de chacun, et aux marques demande, les marques-phares se réussi, très fréquenté à l’heure du doivent d’être présentes d’une façon déjeuner. Quant au second ISPO Freeski de développer de nouvelles zones commerciales. ou d’une autre sur le salon. En parlant Summit, il a permis de reprendre là où de demande, il suffit de jeter un œil à la précédente édition s’était arrêtée, la taille des stands par famille de produits pour trouver quels sont les marchés s’affirmant comme le point de rendez-vous des nouvelles marques. On qui ont le vent en poupe. Il y a encore cinq ans, les stands rétrécissaient au signalera également l’intérêt croissant porté au forum ISPO Textrends, alors fur et à mesure que vous quittiez le hall A1 pour le hall A6 : aujourd’hui, c’est que les responsables marketing et produits réalisent désormais qu’ils peuvent l’inverse. Et cela aura probablement encore changé dans cinq ans... Un salon rencontrer marques et fournisseurs sur un seul et même salon. aussi diversifié que l’ISPO possède notamment le mérite d’apporter un socle solide aux marques sur un marché en constante évolution, preuve que les Terminons par les ISPO Awards et notamment le prix de l’ISPO Eco orientations prises par le salon portent leurs fruits. L’espace freeride Tailgate Product of the Year décerné au casque Hubber de Picture Organic. YES faisait à nouveau le buzz cette année, à travers un savant mélange d’exposants repart également avec la médaille d’or pour son modèle Powderhull 20/20, et de rencontres d’experts, le tout s’achevant dans la bonne humeur lors des tout comme Billabong pour son sac Apex Boa Pack et Furnace pour sa soirées (précoces) qui ponctuaient chaque fermeture quotidienne. Relocalisé à combinaison en carbone, ou encore Dragon avec le masque NFX, NOW et l’extrémité du hall A1, l’ISPO Brandnew Village avait été intégralement relooké ses fixations highback Carbon Ramie, Giro et son masque Contact et enfin pour l’occasion, accueillant 50 nouveaux-venus, comme le fabricant de drones Poc pour son casque Auric. HEXO+, vainqueur d’un prix dans la catégorie Accessoires. Le salon ISPO se fait ainsi le témoin d’une offre plus diversifiée que jamais Dans le hall A2, les marques de vêtements techniques étaient à nouveau avec, en figures de proue, le skate et le surf, auxquels viennent s’ajouter regroupées avec celles de l’optique et du skate. Quant à la Longboard les marchés traditionnels du sport d’hiver. Rendez-vous est pris pour l’an Embassy, organisée par 40inch Longboard Magazine, l’espace abritait le prochain ; notez d’ores et déjà les dates : du 24 au 27 janvier 2016, soit de plus grand rassemblement de marques de longskate jamais vu en Europe. nouveau du dimanche au mercredi.
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salons professionnels
SALONS PROFESSIONNELS BRIGHT, 19-21 JANVIER, BERLIN, ALLEMAGNE Le site du Warenhaus Jandorf accueillait pour la dernière fois le salon Bright, alors que la prochaine édition délaissera l’ancien grand magasin pour se rapprocher du salon Seek. Ce Bright 2015 a tenté de faire bonne figure lors de cette fashion week berlinoise alors que le salon BBB est devenu de son côté un événement marginal, n’attirant plus qu’une cinquantaine de marques. Mais c’est toute la fashion week qui a souffert d’un manque de fréquentation ; la preuve, trouver un vol ou une chambre d’hôtel à la dernière minute n’était pas un souci. Le Bright peut quant à lui se targuer d’un nombre de visiteurs légèrement à la hausse par rapport à l’an passé, et même d’avoir connu la plus forte affluence lors des deux premiers jours. Pour le marché du streetwear et de la basket, Bright demeure la plateforme européenne la plus importante de la saison, fort de 50 % de visiteurs étrangers. Les 300 marques exposantes reflétaient ainsi un équilibre réussi entre sneakers, streetwear et skate. Le rez-de-chaussée recensait en majeure partie les marques mode les plus innovantes, tandis que le premier étage accueillait les exposants traditionnels du Bright et,
le second niveau (ouvert pour la première fois lors d’une édition d’hiver) abritait des marques telles que Carhartt, The Hundreds et Undefeated. Quant à la quatrième édition des Bright European Sakte Awards, en association avec Vans, Budweiser et Red Bull, elle se tenait dans une nouvelle House of Vans que l’année précédente. À la fois plus grosse et mieux organisée, la soirée fut un succès. Parmi les récompensés, on retiendra Madars Apse pour le prix du Kingpin European Skateboarder of the Year. Polar Skate Co. repart avec le trophée de la Marque de l’année pour la seconde fois consécutive et le shop belge Lockwood reçoit de son côté le prix du Magasin de l’année. Comme évoqué plus haut, la décision a été prise de se rapprocher du salon Seek et le Bright posera donc ses valises dans l’Arena Glashaus qui surplombe la rivière Spree, soit une extension de 1 500 m2 par rapport au site actuel. Les dates de l’édition estivale : du 8 au 10 juillet 2015. www.brighttradeshow.com
JACKET REQUIRED, 4-5 FÉVRIER 2015, LONDRES, GB Rendez-vous traditionnel britannique de l’habillement hommes au sein de The Old Truman Brewery, le salon a été cette année plus actif que jamais, avec notamment une présence forte d’acheteurs britanniques et internationaux sur les deux niveaux que compte le Jacket Required. De la bouche des exposants, il semble que les acheteurs anglais soient davantage attirés par un approvisionnement de proximité en Grande-Bretagne. Cette tendance est due sans aucun doute à la bonne santé économique du pays et à la perte de vitesse de la fashion week berlinoise, entamée notamment par l’écroulement du BBB. Les acheteurs internationaux étaient aussi de la partie, preuve que Londres demeure the place to be pour les grands acteurs de la scène streetwear en Europe. Parmi les 225 marques recensées, tout
le spectre du streetwear, footwear et des accessoires était représenté, davantage même que lors des années précédentes : Addict, Deus Ex Machina, Dickies, Element, Globe, Herschel Supply Co, Lightning Bolt, MakeMake, Mipac, Navitas, Nixon, Poler Stuff, Raen Optics, RVCA, Santa Cruz, Stance, Uppercut Deluxe, Volcom et WESC exposaient à Londres. Le salon continue de miser essentiellement sur le produit, alors que, pour seul décorum, les marques disposent de portants et rien de plus. Pour qui cherche à étendre son influence sur le marché streetwear au Royaume-Uni, le Jacket Required demeure une priorité. Les dates de l’édition estivale : 29-30 juillet 2015. www.jacket-required.com
SLIDE, 27-29 JANVIER, TELFORD, GB Témoin du sursaut de l’économie britannique, cette édition du salon Slide s’est révélée la plus solide depuis un certain nombre d’années. En se positionnant avant l’ISPO cette année, le Slide était ainsi le premier à exposer les nouveautés de l’hiver 2015/16 en snowboard, offrant aux acheteurs tout le temps nécessaires pour faire leur sélection tout en respectant les délais de commande et de fabrication. Les études réalisées auprès des visiteurs montrent que 56 % d’entre eux déclaraient être intéressés par les produits snowboard, une tendance sans aucun doute boostée par les résultats britanniques dans la discipline aux derniers Jeux Olympiques. Pour les marques de snowboard, le marché britannique est d’ailleurs le fer de lance en Europe cette année. Malgré la superficie revue à la hausse, le salon avait affiché très vite complet, comptant plus de 250 exposants. Parmi eux, des anciens et des nouveaux venus, tels que Penguin Clothing, Marchon Eyewear, Peak Performance, Love Inc. Snowboarding, Thule, Sinner, Columbia, O’Neill (textile et optique), Nutcase, Vans. Enfin, les 12
vainqueurs des Slide Awards (élus par les détaillants et la presse) étaient Atomic en catégorie Matériel, pour leurs nouvelles chaussures de ski rando Backland super légères. En catégorie Vêtements, c’est la Bountiful Jacket de Dare 2b qui décroche le premier prix et, en Accessoires, le sac à dos airbag Scott Alpride Pro 12 s’impose face à 16 autres produits sélectionnés. Événement incontournable du secteur du snowboard en Grande-Bretagne, le Slide est un rendez-vous de choix pour les détaillants. Un sondage auprès des visiteurs montre qu’ils sont 75 % à décider de leurs achats lors du salon. Cette édition était bel et bien à l’image d’un secteur des sports d’hiver en pleine santé au Royaume-Uni. Alors que l’ISPO a annoncé des dates avancées pour l’an prochain, il sera intéressant de voir quelles seront celles du Slide en 2016... www.slideuk.co.uk
journées test snowboard
ON SNOW DEMOS PRO SHOP TEST, 25-27 JANVIER, ANDALO (TRENTINO), ITALIE La 5ème Edition du Pro Shop Test est parvenue à susciter une vague d’enthousiasme malgré le faible enneigement de cette saison. Le choix d’Andalo comme nouveau lieu, entouré par la beauté majestueuse des Dolomites de Brenta, fut un succès. Le village de test était situé sur le parking du téléphérique et a accueilli 99 marques avec 1415 produits, qui ont été présentés à 81 magasins et 233 personnels de magasins. Le samedi avait lieu le premier Freeride Forum : une conférence exclusivement dédiée aux professionnels, avec deux séminaires. Le premier, présenté par Benedetto Sironi de Pointbreak, a exposé un panorama très intéressant du marché européen et du marché italien, utilisant des données fournies par Outdoor Sports Valley et le magazine Source. Le deuxième, présenté par Günther Acherer de Panorama Diffusion, a couvert les sujets du freeride et
de la sécurité, puis a été suivi par un test pratique le jour suivant. Le dimanche soir, ISPO a proposé l’apéritif de bienvenue pour les Snow Shop Awards de cette année. Le ISPO Best Snowboard Shop award a été remporté par le magasin Morgan Air Eupilio, le gagnant du prix Pointbreak Best Shop Activity a été le magasin Sportmarket Cornuda pour son “Gite The Blast Snowboard Club.” Le Source Lifetime Achievement a été présenté à Enzo Bargagna de Hoasy Surf Shop Livorno, le tout premier shop de snowboard en Italie. La prochaine édition du Pro Shop Test reviendra à Bardonecchia, le lieu de l’année dernière, et le mardi, jour d’ouverture, seront invités des instructeurs et des écoles de snowboard ainsi que des loueurs de snowboard. www.proshoptest.com
SHOPS 1ST TRY, 25- 27 JANVIER ALPBACHTAL – WILDSCHÖNAU, AUTRICHE Shops 1st Try s’est déroulé dans un nouveau lieu après cinq ans à Landeck. Même s’il a neigé pendant les deux jours de l’événement, le lieu était facile d’accès, à seulement 1h15 de Munich, 45 minutes d’Innsbruck et 1h45 de Salzbourg. La zone d’exposition était installée sur un parking, au pied du téléphérique, ce qui a rendu l’installation et la désinstallation bien plus rapides et faciles. Le premier jour, le temps était couvert, avec des petites chutes de neige. Mais, même si la météo n’a pas été incroyable, les conditions étaient plutôt bonnes. À la fin du premier jour de test, le premier dîner s’est déroulé dans le centre des congrès d’Alpbach. Le buffet a été suivi par la présentation du prix Source/Shops 1st Try pour la meilleure conception de board, remporté pour la première fois par Capita, avec Gooboards à la deuxième place et Nitro à la troisième. Puis le groupe SK Ambassadors, avec Holunder et Demograffics, a animé la soirée. Le soleil a fait une apparition le deuxième jour, qui s’est conclu par un diner à l’hôtel
Alphof. Le troisième jour, la météo s’est gâtée mais l’esprit business était à son comble grâce aux chutes de neige. 50 marques ont exposé leurs produits dont Slash by Gigi, Buddy Buddy, Now Bindings, 686 et Stepchild pour la première fois. L’événement a reçu 139 shop, dont 89 indépendants, avec un total de 337 détaillants et 180 représentants. Sur l’ensemble des trois jours, 1535 planches, 909 fixations, 485 boots et 188 accessoires ont été testés. Des chiffres intéressants ont été récoltés par le système de tracking de produit Candy du Shops 1st Try. Les résultats concernant les tests de planches sont les suivants : 49 % all mountain, 31 % freestyle, 15 % freeride, 5 % jib, 1 % touring ; les profils des planches testées étaient à 41 % hybride, 29 % cambre,13 % cambre inversé et 16 % flat. www.shops-1st-try.com
SNOW AVANT PREMIERE, 18-20 JANVIER, LA CLUSAZ, FRANCE Le soleil a brillé haut et fort toute la journée lors du premier jour de test de la 14ème édition du Snow Avant Première à La Clusaz. La motivation était à son comble après deux journées de fortes chutes de neige, et de la “fraîche” jusqu’aux genoux, offrant aux testeurs des conditions parfaites pour essayer l’offre de matériels de snowboard automne hiver 15/16. Grâce à ce magnifique soleil et à cette poudreuse, le premier jour était assez calme dans la zone de test. Alors que le ciel est devenu gris le deuxième et le troisième jour, les marques et les revendeurs se sont remis au travail. La démo a accueilli 821 personnels de vente de 328 shops, une augmentation de 3 % par rapport à l’année dernière.
Il y a eu 3534 tests de produits parmi les 50 marques exposées. C’était la première fois que Signal participait à la démo, tandis que Stepchild et Arbor étaient de nouveau présentes. 12,5 % des visiteurs venaient d’autres pays : de Suisse, de Grande-Bretagne, de Belgique et d’Allemagne. Cette année, pour la première fois, les marques ont pu exposer leurs produits à l’intérieur d’un show-room de 450 m² permettant aux revendeurs de voir rapidement les produits principaux de chaque marque dans une ambiance chaleureuse. www.sportair.fr
L’an prochain, ISPO étant avancé au 24 janvier, certaines démos On-Snow se dérouleront probablement aux mêmes dates… Donc, chères marques, veuillez-vous assurer de prévoir assez d’échantillons. 14
détaillant du mois
RED SNAPPER Vous aurez certainement remarqué, grâce aux articles récents de Source sur le Cold Water Surf et grâce à la plate-forme CWS à ISPO, que c’est une tendance que les gens commencent vraiment à prendre au sérieux. Dans le Profil Revendeur de ce numéro, Source a discuté avec notre ami de Nordic Surfers Mag pour essayer de voir quel est le shop qui tire le mieux son épingle du jeu en Scandinavie. Voici Matthew Baxter, propriétaire de Red Snapper à Malmö en Suède, pour mieux comprendre le milieu de la vente au détail dans le domaine du Cold Water Surf dans les pays du Nord. Dressez-nous un bref historique de Red Snapper. J’ai lancé le magasin en 2005 ici à Malmö, en Suède, je surfe ici depuis 1996 et je voulais faciliter l’accès à des combis, des chaussons et des gants de bonne qualité. La Scandinavie est de plus en plus attractive en termes de Cold Water Surf et ça devient tendance, pourquoi ? Je crois que la Norvège mérite une reconnaissance internationale pour ses bonnes vagues et ses line-up déserts. La Suède a aussi de bons jours, mais c’est plus rare. Nous sommes beaucoup plus connus pour nos belles filles, pour IKEA et pour nos boulettes de viande ! Quelles sont les marques qui contribuent réellement au Cold Water Surf de manière efficace ? Elles se stimulent mutuellement, ce qui ne peut être que positif. Le niveau des marques est simplement lié au niveau de leur dernière combi, leurs derniers chaussons ou gants. Personnellement, j’utilise la Pyro 6/4 chez O’Neill. Je crois que la conception est excellente, de même que son flex. Les chaussons que j’utilise actuellement sont les Drylock RT 7 mm de chez Xcel, quant à mes gants, ce sont des Drylock 5 mm à trois doigts de chez Xcel. Ceci étant dit, je crois que Patagonia est sur la bonne voie avec ses combinaisons écoresponsables et son Néoprène japonais de grande qualité. Est-ce que les nouvelles marques représentent une part important de votre offre produits ? En ce qui concerne les combinaisons pour eau froide, je dirais que non. Généralement, les clients savent ce qu’ils veulent. Si quelqu’un est fan de sa combi, de ses chaussons ou de ses gants, il va le dire à ses potes. Par exemple, la plupart du temps, les clients vont souvent nous dire que leur ami est à fond sur le chausson Drylock 7 mm Round Toe et que c’est le seul qui les intéresse ; il est donc difficile de percer pour les nouvelles marques. En ce qui concerne les vêtements, c’est différent. Rhythm en est un bon exemple. Je les ai référencés il y a deux ans et ça se vend très bien.
J’envoie un e-mail à certains clients lorsque le matériel arrive et ils se pointent aussitôt pour le voir. Cet été, je prendrai Afends pour la première fois, je suis sûr que ça va bien marcher. Si le style est cool et que la qualité et au top, le client achète. Quelles sont les différences en termes de besoins pour un surfeur scandinave par rapport à ceux d’un surfeur au sud de l’Europe ? Bien évidemment, pour les mois d’hiver, nous avons besoin de combinaisons plus épaisses. Une cagoule intégrée est plus ou moins nécessaire. Si votre matériel n’est pas au top, vous passez une demi-heure à l’eau et c’est fini. En effet, une fois que les pieds et les mains deviennent insensibles, on ne peut plus rien faire. Si vous faites une heure de route pour aller surfer, vous allez vouloir rester à l’eau pendant 4 heures. En plus, il peut se passer une semaine avant qu’il y ait à nouveau des vagues. C’est un peu comme partout… Avec de bonnes prévisions météo, vous pouvez voir le surf arriver presque une semaine à l’avance. Cela signifie que vous devez vous préparer, parce que c’est souvent sur une petite période de temps que ça va être bon et vous voudrez en profiter un maximum. Quelles sont les tendances que vous voyez venir en termes de planches ? Aujourd’hui, tout le monde ride des planches plus courtes, mais avec un peu plus de volume. Le poids de la combinaison et le manque de sel dans l’eau signifie que le volume est bienvenu. Quand vous ne surfez que trois ou quatre fois par mois, c’est très important d’avoir la (ou les) bonne(s) planche(s). Quels conseils donneriez-vous aux autres revendeurs indépendants qui essaient de concurrencer les grandes enseignes ? Focalisez-vous sur du matériel de qualité et assurez-vous que le client est satisfait de son achat. Lorsque je commande des T-shirts ou des boardshorts, j’inspecte tout comme un agent du FBI. Assurez-vous que le matériel que vous achetez ne va pas se retrouver dans un grand magasin près de vous, ni même ailleurs.
RED SNAPPER, MALMÖ, SUÈDE 16
combien : 2 ou 4 saisons?
LES 5 AVANTAGES DES CYCLES DE COMMANDES SUR 4 SAISONS Serait-ce la fin des commandes mixtes “automne/hiver” et “printemps/été” ? Compte rendu par Dirk Vogel Lorsque vous entendez “quatre saisons”, vous pensez tout de suite à une délicieuse pizza, mais ce n’est pas seulement ça. Quatre saisons, c’est aussi la stratégie de livraison de facto d’un nombre croissant de marques de l’industrie des sports de glisse. Finie l’agrégation du printemps et de l’été, puis de l’automne et de l’hiver, pour une livraison de produits deux-en-un. Aujourd’hui, chaque saison bénéficie d’une commande particulière ainsi que d’une date de livraison, avec ses propres modèles, ses lookbooks et ses numéros UGS. Mais, attendez une minute. Dans cette période où l’industrie est encombrée d’un stock incroyable, est-ce que le fait de commander des produits plus souvent n’est pas simplement contre-productif ? Eh bien, chose peu surprenante, certains distributeurs font état d’une certaine réticence des revendeurs à transiter vers un modèle à quatre saisons. “Bien évidemment, nous entendons toutes sortes d’excuses comme : on ne passe pas de commandes pour l’été, ou bien : on ne fait que le printemps et l’hiver”, indique Jörg Ludewig, copropriétaire de Urban Supplies Distribution en Allemagne. Il ajoute : “Certains revendeurs ont quelques difficultés à commander à l’avance, mais pour survivre dans l’environnement actuel très hostile aux détaillants, vous devez apprendre à faire des prévisions correctes.” DU TRAVAIL SUPPLÉMENTAIRE DES DEUX CÔTÉS Chaque personne interrogée pour cet article a été d’accord pour dire
que le fait de passer de deux à quatre saisons requiert certains efforts. “Cela implique plus de travail pour les représentants, les acheteurs et l’entrepôt. C’est la même chose pour les marques pour lesquelles les équipes design, marketing et tout le reste, doivent travailler deux fois plus”, indique Franz Josef Hoeller chez FRESCO Distribution. “Évidemment, cela requiert plus de travail [pour les marques] qui doivent concevoir quatre lignes au lieu de deux, mais il y a souvent beaucoup de modèles reportés d’une saison à l’autre ou des modèles qui changent simplement de couleur”, indique Jörg Ludewig. Selon les marques dominantes et les distributeurs, le jeu en vaut la chandelle, puisque les deux parties en récoltent les bénéfices. “Les détaillants reçoivent de nouvelles offres de produits pour stimuler un peu les ventes, plus de deux mois avant les soldes nationales [de fin d’année]. Les marques bénéficient, quant à elles, de cette visibilité supplémentaire tous les trimestres grâce aux offres de produits saisonniers et aux projets particuliers et elles profitent aussi des ventes trimestrielles supplémentaires”, indique Antoine Soule, EMEA Product Line Manager du Footwear chez DC Shoes Europe ; une marque qui a toujours maintenu son modèle à quatre saisons en Europe. Pour les revendeurs, passer le cap de cette transition boostera potentiellement tous les aspects de leur business. “Passer des commandes plus petites peut permettre de maintenir l’attrait de
“Nous conseillons d’avoir, pour chaque marque, un marketing impactant et complet ainsi qu’une histoire concernant le design, ceci afin de proposer au consommateur final un objectif d’achat clair et sympathique. Une histoire complète, c’est une histoire qui présente une vision, un plan et une stratégie marketing complets, ainsi qu’une exécution de vente qui livre le bon produit à notre consommateur final, de la vitrine au marketing visuel dans le shop même.” Jean-Louis Rodrigues, directeur général Billabong Europe 19
combien : 2 ou 4 saisons?
“Passer des commandes plus petites peut permettre de maintenir l’attrait de vos présentoirs avec beaucoup de produits nouveaux ; les clients le remarqueront et l’apprécieront. En plus, votre trésorerie sera en meilleur état puisque les paiements se diviseront en factures plus petites.” F.J. Hoeller chez FRESCO distribution vos présentoirs avec beaucoup de produits nouveaux ; les clients le remarqueront et l’apprécieront. En plus, votre trésorerie sera en meilleur état puisque les paiements se diviseront en factures plus petites”, indique F.J. Hoeller at FRESCO. LE NOUVEAU STANDARD ? Le directeur général Europe de chez Billabong, Jean-Louis Rodrigues, remarque : “nous avons fait le choix d’une situation intermédiaire, puisqu’en Europe nos distributeurs n’ont pas l’habitude d’acheter quatre saisons complètes. Nous avons dorénavant deux grosses saisons et deux saisons plus légères en été, et en hiver au moment des fêtes de fin d’année.” À long terme, cette situation intermédiaire s’arrêtera probablement bientôt, puisque remplir les bons de commandes quatre fois par an constituent déjà le nouveau standard pour les acheteurs : “la plupart des shops proposent effectivement quatre ou au moins trois saisons. Ceux qui n’en proposent que deux sont soit plus petits soit satisfaits de ce qu’ils font. Mais les gros acteurs principaux font quatre saisons et cela les aide beaucoup”, indique Jörg Ludewig chez Urban Supplies Distribution en Allemagne. Ceci étant dit, voici cinq raisons pour les revendeurs d’arrêter de s’inquiéter et d’apprendre à apprécier les cycles de commandes sur quatre saisons. 1. CONTRÔLE DE L’INVENTAIRE “L’avantage très net, ce sont des produits plus nouveaux et plus frais dans les magasins. En plus, le magasin aura des factures réduites à couvrir, puisqu’il fera plus souvent des commandes en plus petites quantités”, indique F.J. Hoeller chez FRESCO. Le contrôle de l’inventaire améliore aussi la situation pour les marques, indique Jörg Ludewig : “nos marques doivent garder du stock pour les nouvelles commandes. Le fait d’avoir quatre saisons permet donc de prévoir l’inventaire plus facilement.” De nouvelles commandes plus fréquentes et plus stratégiques permettent aussi de se focaliser sur le développement de certaines marques, indique le directeur général de Billabong Europe, Jean-Louis Rodrigues : “Nous conseillons d’avoir, pour chaque marque, un marketing impactant et complet ainsi qu’une histoire concernant le design, ceci dans le but de proposer au consommateur final un objectif d’achat clair et sympathique. Une histoire complète, c’est une histoire qui présente une vision, un plan et une stratégie marketing complets ainsi qu’une exécution de vente qui livre le bon produit à notre consommateur final, de la vitrine au marketing visuel dans le shop même.” 2. LES PRODUITS ADAPTÉS À LA SAISON Les marques travaillent dur pour promouvoir leurs sorties saisonnières afin que les shops restent des lieux attrayants. “La régularité des cycles de commandes et des opérations de marketing et de vente sur une base trimestrielle permet d’éduquer le consommateur sur le rafraîchissement de l’offre des détaillants, en plus des livraisons bien connues du printemps et de l’automne. En réalité, cela pousse plus de clients à entrer dans les shops pour regarder les collections des deuxième et quatrième trimestres”, ajoute Antoine Soule chez DC Shoes. Chez Billabong, Jean-Louis Rodrigues est sur la même longueur d’onde : “Nous proposons des produits plus frais aux revendeurs avec des offres de produits de bonne qualité pour la saison ainsi que de jolies
collaborations, ce qui a pour effet de faire une véritable différence pour les détaillants verticaux et pour notre concurrence directe.” 3. L’OPPORTUNITÉ D’AJOUTER DE NOUVELLES MARQUES Lorsque les détaillants prennent l’habitude de commander de manière plus spécifique, plus souvent, alors ils peuvent introduire plus facilement de nouvelles marques. Regardez simplement l’histoire de la marque de vêtements sur le montant Vissla, comme l’indique Derek O’Neill, président de Vissla Europe : “Vissla est arrivée sur le marché européen en mai 2014, sans commandes pour l’été ni pour l’hiver. Nos représentants sont arrivés à la porte de certains des revendeurs les plus spécialisés d’Europe, avec une marque inconnue. Le fait qu’ils aient pu obtenir de l’espace immédiatement pour la saison intermédiaire montre bien que les revendeurs ont toujours de la place pour de nouveaux produits.” 4. UNE RÉPONSE PLUS RAPIDE À LA TENDANCE Bien que ce soit bien sûr la faute d’Internet, les tendances évoluent très vite aujourd’hui. Et pour vous montrer simplement contre quoi se bat notre industrie : l’énorme usine à gaz espagnole de la mode, Zara, est en mesure de sortir 52 collections par an ! Adopter une attitude proactive est tout simplement logique pour les marques comme Billabong, où JeanLouis indique qu’offrir “plus de fraîcheur en termes de produits rapproche la marque des tendances et, par conséquent, la rapproche aussi de la demande des consommateurs ; l’inventaire voit plus de rotation, quatre fois ou plus par an.” Selon Antoine chez DC Shoes, une réactivité plus importante bénéficie aussi aux petits revendeurs : “tout particulièrement pour les revendeurs indépendants, la collection trimestrielle apporte un peu de fraîcheur et les aide à se différencier de la plupart des gros comptes qui placent leur budget au niveau semestriel.” Cependant, beaucoup de travail reste à faire, indique F.J. Hoeller chez FRESCO: “ce qu’aiment les magasins, ce sont des gros coups sur l’année avec des designs particuliers, qui apportent de la nouveauté, mais qui restent en édition limitée. Et, particulièrement en Italie, les revendeurs ne sont pas tout à fait habitués à recevoir beaucoup de livraisons au cours de l’année, ils apprécient deux ou trois grosses livraisons de la part des marques.” 5. PERSONNE NE CONNAÎT L’AVENIR Le judicieux Yoda l’a dit mieux que quiconque : “Difficile de voir. Toujours en mouvement est le futur.” Pourquoi donc mettre tous vos œufs dans le même panier et vous projeter six mois à l’avance alors que les nouvelles tendances (voir n°4) jaillissent de partout et que les nouvelles marques émergent (voir n°3) en quelques jours ? “Commander pour six mois à l’avance est un véritable défi pour tout le monde, pour les marques comme pour les revendeurs. Et, en tant que marque internationale, nous suivrons l’approche de la multiplicité des saisons”, indique le président de Vissla Europe, Derek O’Neill. “À moins d’être diseuse de bonne aventure, prédire l’avenir sur trois mois au lieu de six peut minimiser votre prise de risques et les chances de vous tromper dans les achats en seront d’autant réduites”, indique Ludewig chez Urban Supplies, et d’ajouter : “je sais bien que la plupart des revendeurs détestent passer commande à l’avance mais, si vous voulez conduire correctement vos affaires, comment faire autrement ?”
“Certains revendeurs ont quelques difficultés à commander à l’avance mais, pour survivre dans l’environnement actuel très hostile aux détaillants, vous devez apprendre à faire des prévisions correctes.” Jörg Ludewig, copropriétaire chez Urban Supplies Distribution 20
photo: Firewire - Ben Thouard
tendances
DU PAIN SUR LA PLANCHE Premier témoin de la bonne santé des hardgoods, les planches de surf se distinguent par une offre plus diversifiée que jamais. Un casse-tête autant qu’une aubaine pour les détaillants. Par David Bianic Au sein de ce secteur hétéroclite qu’est le marché des surfboards, seule une ligne commune regroupe tous les acteurs : “the bottom-line”, la ligne des comptes, alors que le chiffre du secteur n’en finit pas de croître. De combien ? Impossible à dire car, à la différence de son pendant textile, le marché des surfboards n’est que trop rarement sondé. “Nous n’avons pas mené d’études sur les ventes de planches de surf depuis 2008, mais je pense qu’aujourd’hui ce chiffre est supérieur de 20 à 30 % car le nombre de pratiquants est en hausse permanente”, pressent Franck Laporte, directeur d’EuroSIMA. D’une estimation de 43 000 planches vendues entre 2008-2009, le chiffre dépasserait alors les 50 000 exemplaires par an. Plus qu’une simple croissance, une stabilité rassurante. Beaucoup confirment une hausse identique des ventes, modeste mais régulière, à l’image de UWL à La Rochelle, un des plus gros shapers indépendants en France : “Nous avons enregistré une augmentation de 5 %. On réalise une moyenne de 4 planches par jour sur 241 jours d’ouverture, soit dans les 970 planches”, signalent Renaud et Thomas Cardinal. VENTE DIRECTE : UN COURT-CIRCUIT SUR LE MARCHÉ Le magasin n’a jamais été le canal exclusif de vente des planches de surf, entre vente directe chez l’artisan et présence chez les détaillants au niveau local voire international. Et, en l’occurrence, le détaillant ne cesse de perdre la main sur 22
ces ventes de planches, alors que même des producteurs “de masse” courtcircuitent le schéma traditionnel pour offrir de la vente directe. C’est le cas des planches Quiver : “En 2015, elles sont uniquement disponibles en vente directe depuis l’usine.” Un modèle qui s’affranchit des distances, alors que les planches sont livrées partout en Europe en subventionnant un port à coût réduit, explique Pani de Seabase, à la fois fabricant de planche et grossiste en matériaux destinés aux shapers européens. Même Bic Sport s’y met doucement, pourtant déjà présente en grandes surfaces de sport (Décathlon) : “Nous ne poussons pas les ventes sur le site ; nous ne faisons ni réduction, ni promo et l’internaute doit payer le port. Son activité commerciale est donc réduite. La vente en ligne est plus un service pour tous ceux qui habitent loin des shops”, modère Benoît Tréguilly, le responsable communication de la marque. Pour le nouveau venu Shaper.fr, à la fois grossiste en matériaux pour les shapers, et surfshop “les ventes en ligne représentent aujourd’hui 70 % de l’activité”, indique Jean-Marc Raymond. De quoi faire paniquer le surfshop physique tel qu’on le connaissait ? Les détaillants ont peu à peu migré vers une offre haut de gamme, voire très haut de gamme, des planches à forte plus-value. Parmi ces modèles dépassant parfois les 1000 ¤ pour un shortboard, l’import représente un marché en plein essor. Ainsi, Pierre-Bernard Gascogne, PDG de Surf System à Biarritz, a profondément revu son modèle économique, passant d’une distribution historique de planches bon marché venues d’Asie, à l’import de planches américaines signées Chris Christenson, Almond ou Bob Mitsven :
tendances
“De plus en plus de surfshops développent leur offre vers le haut de gamme. C’est sûr que la hausse du dollar ne va faire qu’augmenter ces tarifs mais, dans beaucoup de domaines, le luxe n’est pas en crise !” Pierre-Bernard Gascogne, PDG de Surf System
“De plus en plus de surfshops développent leur offre vers le haut de gamme. C’est sûr que la hausse du dollar ne va faire qu’augmenter ces tarifs mais, dans beaucoup de domaines, le luxe n’est pas en crise !” À 1 euro pour 1,12 dollar, le cours de la devise demeure la grande inconnue de 2015. ORIGINAUX VS COPIES Cette offre haut de gamme est largement alimentée par le courant néorétro, avec des longboards classiques et shortboards hybrides aux finitions classieuses (glass premium, résine teintée). Mais pas seulement, et c’est là une des nouveautés alors que Surf System importe également du shortboard high-performance signé Simon Anderson, Chilli, LSD, Aloha ou Webber, à savoir des modèles déjà présents en Europe. Une partie de la clientèle ne jure donc que par “the real thing”, des vraies planches fabriquées sur le site originel, même si rarement de la main même du shaper en question… Une des alternatives est de convier ces shapers sur place, en Europe, comme le fait tout au long de l’année UWL : des guest shapers qui se nomment McCallum, Neal Purchase, Campbell Brothers, Elis Ericson… La garantie d’une planche rare, et donc chère : “Les guest shapers sont très exigeants sur la qualité et ne souhaitent pas faire n’importe quoi. Au final, on acquiert avec le temps une reconnaissance mondiale qui commence à payer”, se félicite Renaud Cardinal. Le portrait de la scène shape en Europe n’a donc pas évolué depuis l’an passé ou les années précédentes, avec un fossé important entre planches premier prix et haut de gamme. Combler ce “gap” est sans aucun doute un des enjeux des fabricants et détaillants. “L’écart entre bas de gamme et haut de gamme est toujours énorme, alors que la majorité des planches pour débutants sont importées de Chine”, rappelle Mark Carr, manager du surfshop Down The Line à Hayle en Cornouailles anglaises, fort de son stock permanent de 400 planches. “Nous essayons d’offrir une alternative avec des planches shapées localement, très compétitives sans être fabriquées en série.” À l’instar du succès rencontré par les plateaux de skate siglés au nom de shops, une place est à prendre pour les détaillants. “Il y a bel est bien un marché du milieu de gamme”, affirme Benoît Brecq, directeur marketing chez Hoff Distribution. “VENON par exemple propose des planches avec de très bons shapes et de très bons matériaux à des prix plutôt attractifs au vu de la qualité de ces matériaux.” Même les acteurs historiques du marché s’y mettent, comme nous le confirme Xavier Barjou de Surf Odyssey (Simon Anderson, DHD, Eric Arakawa, Maurice Cole…) dans les Landes : “Nous proposons une gamme qualitative pour Rip Curl, commercialisée à moins de 500 ¤ prix public et made in Capbreton.” LADA ET BENTLEY DANS LA MÊME BOUTIQUE Sur un marché sauvage, partagé entre des dealers qui ont pignon sur rue et des backyard shapers aux charges allégées, le prix des planches “de consommation courante” est difficile à tirer vers le haut : “Elles ne sont tout simplement pas assez chères et je ne vois pas de changement en vue”, avoue Pani de Seabase. Un avis que partage Darren Broadbridge d’Euroglass, fabricant notamment de Quiksilver Surfboards : “Je dis toujours que vous pouvez vous acheter une Lada pour 5000 ¤ mais qu’une Bentley vous en coûtera 200 000, alors qu’un fish bas de gamme vaut 400 ¤ et un Retro
Twin Mark Richards avec polish et dérives fixes ne coûte que 850 ¤.” Ce différentiel incohérent plombe la croissance et les revenus des fabricants. Quant aux planches d’entrée de gamme et débutants, cette catégorie semble définitivement acquise aux productions bon marché, venues d’usines parfois très lointaines. “À mon avis la planche en plastique, qu’elle soit fabriquée à Vannes ou chez Cobra en Thaïlande, garde de beaux jours devant elle car elle répond à un réel besoin”, affirme Jean-Marc de Shaper.fr. Bic incarne en effet l’alternative européenne sur ce secteur “entry-level” alors que “la planche moulée est toujours dans le coup”, assure Benoît Tréguilly, “le plus gros de nos ventes se fait sur la gamme Duratec, une planche moulée”. “En attendant, la planche dite en plastique a révolutionné le surf”, lance Benoît (Hoff) aux détracteurs, en désignant Surftech. HIGH PERFORMANCE + RETRO = PERFORMANCE HYBRIDS Ces données “macro-économiques” intégrées, reste à savoir quels sont les shapes qui feront l’année 2015, ou plutôt les quelques mois qui constituent le gros des ventes : “Les trois plus gros mois sont juillet, août et décembre tandis que les trois plus faibles sont janvier, février et mars”, précise Thomas Cardinal d’UWL. Un coup d’œil sur les best-sellers suffit à indiquer que le shortboard high-performance résiste plutôt bien, alors que Mark, chez Down The Line, chante un refrain bien connu chez les shops core : “Channel Islands, JS Industries, Lost, Hayden, Pukas et Firewire demeurent nos meilleures ventes. Les 10 % de surfeurs de très bon niveau s’éloignent des planches courtes et larges pour revenir à des modèles plus agressifs, similaires à ce qu’ils surfaient il y a quelques années encore, mais disons 1/4 à 1/2 pouce plus larges et 1 à 2 pouces plus courts.” Si Mark confirme que les fish twin-fin, single et midlength se vendent toujours, leur part de marché est aujourd’hui bien plus faible. Mark Price de Firewire, un des poids lourds du marché, explique ce recul par une prise de conscience des surfeurs : “Ils ont compris qu’ils pouvaient retrouver la vitesse et la sensation de glisse des planches rétro sur des modèles plus performants.” Le top des ventes d’UWL va dans le même sens alors que leur #1 s’appelle la Legion, un shortboard hybride à l’outline rond mais néanmoins agressif. “Plus compact, plus de volume, voilà ce que recherchent les surfeurs... Même les surfeurs les plus core cherchent des planches avec plus de confort”, affirme Renaud Cardinal, le shaper en chef. Les shapes radicaux comme les rétro fish et mini Simmons “s’essoufflent au profit de planches plus conventionnelles dans leur outline et la répartition des volumes”, constate Jean-March chez Shaper.fr, “mais qui gardent le mix plus court / plus large pour privilégier confort et manœuvrabilité.” “En déclin apparent, la catégorie high-performance pure demeure néanmoins celle qui connaît le plus gros turnover”, rappelle Darren d’Euroglass, “car, dans cette niche destinée aux surfeurs de bon niveau ou plus jeunes, le facteur performance est en évolution constante. Et les planches suivent cette migration.” LE CONSERVATISME AU POUVOIR Si certaines marques comme Firewire ont brillé par l’innovation de leurs constructions, “le PU (polyuréthane) demeure le standard de qualité et reste la solution la plus économique pour proposer un tarif décent”, affirme Xavier de Surf Odyssey. “Même si on observe un engouement ponctuel pour des
“Les guest shapers sont très exigeants sur la qualité et ne souhaitent pas faire n’importe quoi. Au final, on acquiert avec le temps une reconnaissance mondiale qui commence à payer.” Renaud Cardinal d’UWL 23
tendances
photo: Firewire - Dave Nelson
“L’écart entre bas de gamme et haut de gamme est toujours énorme, alors que la majorité des planches pour débutants sont importées de Chine.” Mark Carr, Manager de Down The Line surf shop dans les Cornouailles anglaises.
imports asiatiques en EPS/époxy, les carences au niveau du SAV finissent toujours pas tuer ce type de produits.” Conservateurs les surfeurs ? “L’EPS/époxy a bien ses adeptes, mais rien ne vaut le PU/PE en terme de polyvalence dans toutes les conditions. Nous avons déjà vu des nouveaux modes de construction apparaître au fil des ans, mais tous finissent par disparaître”, constate Mark depuis son shop anglais. Pourtant les promesses de la planche “verte” avaient laissé augurer d’une petite révolution écolo-centrée dans un monde du surf fait de belles promesses environnementales. Engagé dans cette voie depuis 2010, le Français NOTOX est le seul à se targuer d’un atelier 100 % propre et à proposer des planches eco-friendly où le lin remplace la fibre de verre. Seulement voilà, “les shapes NOTOX attirent plus par la performance et la fiabilité que par le côté green, auquel les gens adhèrent, mais en second plan”, reconnaît Benoît Rameix, fondateur du label. “Depuis 2011, nous avons vendu 1200 planches en lin”, pour des ventes annuelles de l’ordre de 400 planches, principalement des modèles classiques donc… LES FEMMES, DES SURFEURS COMME LES AUTRES “Cherchez la femme” disait la chanson et, force est de constater qu’elle n’a que peu sa place dans l’offre de surfboards. Non pas qu’elle ne représente pas un marché digne d’intérêt, mais les solutions qui lui sont offertes équivalent à celles d’un surfeur masculin de poids léger ! L’égalité, oui, l’indifférence, non ! Si le marché féminin tourne toujours au ralenti, comme l’indique Mark de Down The Line, c’est peut-être parce que les mêmes modèles sont vendus aussi bien aux hommes qu’aux femmes ! Le décalage entre l’attention que prêtent les médias généralistes au surf féminin et sa représentation dans les shops (en matériel s’entend) révèle là encore une anomalie. Effet d’optique ou faute grave de la part des fabricants ? “Je crois qu’il y a moins de surfeuses dans le monde que le marché ne le suppose”, suggère Mark Price, “même si elles constituent une catégorie importante”, à laquelle Firewire répond par “une gamme large de planches sous-cotées pour des surfeurs légers, qu’ils soient masculins ou féminins.” Parmi les catégories délicates à accrocher chez les grandes marques, les 24
grommets figurent en tête de liste. En raison de la croissance très rapide des kids, les parents rechignent à leur acheter une planche haut de gamme ou se tournent vers le shaper local pour une planche sur mesure. Pour parer à cette faille, Firewire a mis en place une politique de prix spécial Grom : “Nous préférons prendre une marge plus faible pour réduire le prix de vente public.” PERSPECTIVES : UN MARCHÉ PROTÉIFORME Fidéliser les surfeurs, voilà un geste malin que même les “petits” indépendants commencent à intégrer : “Nous venons tout juste de mettre en place une carte pour récompenser les surfeurs qui nous commandent des planches depuis des années”, explique Thomas d’UWL en France. D’autres vont plus loin encore, avec des politiques plutôt vues dans le textile jusqu’ici : “À travers notre nouvelle campagne Rip or return, nous remplaçons la planche sans frais si les surfeurs ne sont pas satisfaits.” Lancé fin janvier sur leur gamme E-Series, ce dispositif inédit démontre la confiance du fabricant face à un SAV potentiellement très dangereux. Au-delà des micro-tendances saisonnières, le surfeur moderne possède donc un profil très éclectique, comme le résume Darren de chez Euroglass : “On dénombre autant de types qui veulent sortir les dérives que d’autres qui préfèrent un soul arch à l’ancienne. Et même le plus core des shops a besoin de vendre et propose des planches pour débutants. Ils ont besoin de nouvelles personnes à l’eau qui achèteront plus tard la planche de leurs rêves.” Sur un marché aussi spécialisé en apparence que la planche de surf, l’offre généraliste continue à être la solution la plus sage pour les détaillants.
LES TENDANCES EN 5 POINTS •
Plus de performance hybrids (Firewire)
•
Vers une offre milieu de gamme qualité/prix
•
“Plus de planches compliquées : résine teintée, finition polish ou super mat…” (UWL)
•
“Connaître le volume des planches” (Euroglass)
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Des programmes de fidélisation
Survivre au choc du furtur par Dirk Vogel. Tout s’accélère. Chaque jour apporte son lot de changements, de plus en plus rapides. C’est impressionnant de voir comment, en tant qu’industrie, nous nous sommes adaptés. A peine cinq ans en arrière, le marché des boardsports était très différent : les magasins en dur dominaient la scène et le marché européen du e-commerce ne pesait que 245 milliards par an. Aujourd’hui, ce chiffre a presque doublé et les magasins traditionnels souffrent de cette mutation. Quelles étaient les 5 marques principales du marché du skate en 2010 ? Quelles sont-elles aujourd’hui ? Et que dire des chiffres du textile ? On dirait que plus rien n’est comme avant. Actuellement, nous sommes témoins “d’un courant de changements tellement accéléré qu’il influence notre rapport au temps, qu’il transforme le tempo de notre quotidien et affecte notre façon de ressentir le monde”, écrit Alvin Toffler, auteur américain et futuriste, en 1970, dans son best seller Future Shock. Le livre prédit un impact dévastateur sur les individus des changements technologiques et sociétaux (trop de changements, trop vite) : “Future Shock parle de la désorientation qu’impose l’arrivée trop rapide du futur. Future Shock est un phénomène temporel, un produit du changement hyper accéléré de la société”. Ecrits il y a plus de 40 ans, ces mots dévoilent tout leur poids aujourd’hui, avec les effets disruptifs de l’internet sur tous les versants de notre vie. Des start-ups comme Uber et Airbnb renversent des monopoles centenaires dans les industries du transport et de l’hôtellerie. Quand les styles de vie sont menacés, les clashes sont inévitables. A Madrid, cinq employés d’une entreprise de taxi, on pourchassé un chauffeur Uber et l’on menacé de mort. “Des millions de personnes vont être de plus en plus désorientées, rendues progressivement incapables de survivre rationnellement dans leur environnement,”, prévoyait Toffler. Le marché des boardsports n’est pas une exception. Tout allait bien il y a cinq ans et maintenant nous devons faire face aux changements. Tout semble flotter dans le vide spatial. Toffler parle de transience : “un état d’humeur, un sentiment d’impermanence”. Les tendances flottent dans le vide spatial. Les soldes explosent dans la stratosphère. Tout est soldé, tout le temps, à tout moment, sur internet… -20%, -30%, -70%. Tout flotte dans le vide spatial. Où allons-nous ? Allons-nous survivre à notre Future Shock ? Le premier pas important est de se rendre compte que nous ne pouvons
pas contrôler ces changements. Mais nous pouvons contrôler leur façon de nous affecter. Au lieu de nous rendre à la transience, qui épuise notre énergie mentale, Toffler nous suggère de définir “consciencieusement notre propre rythme de vie”. Alors que le changement est inévitable, notre qualité de vie dépend d’un certain degré de permanence, de ces choses qui ne changeront pas parmi toute cette confusion. Toffler les appelle des “zones de stabilité personnelle”, des ancres permanentes sur la façon dont nous nous sentons et nous appréhendons le monde qui nous entoure. Sous cet angle, les boardsports sont une part importante de la solution, pas du problème. Nos relations durables avec les boards et les gens avec lesquels nous ridons sont de zones de stabilité de notre vie. Ce sont des sources de relaxation, libres de toute distraction. Ce sont des antidotes à la transience, des ancres sur notre propre réalité. Dans le marché des boardsports, nous ne vendons pas de l’équipement, ni des marques, ni de la technologie. Nous vendons des expériences. Des expériences permanentes. Des souvenirs puissants, vrais, qui nous suivront le restant de nos jours et forgeront qui nous sommes. Rien à voir avec le pop corn friable et court-termiste de l’offre internet, gobé en masse et sitôt oublié. Depuis plusieurs décennies, les boardsports ont prouvé qu’ils sont bien plus qu’une mode passagère. Ils ont prouvé qu’ils sont de véritables cultures et styles de vie. La plupart des plateformes sur lesquelles nous perdons notre temps aujourd’hui (les réseaux “sociaux”, les selfies, les messageries instantanées, les ventes privées…) doivent encore passer le test d’endurance. “Les vagues d’information codée deviennent des cassures violentes, arrivent à des rythmes de plus en plus rapides, nous harcelant, cherchant à entrer dans notre système nerveux,”, écrit Alvin Toffler dans Future Shock. Nous sommes les seuls à décider de ce qui pourra entrer dans notre système nerveux et dans notre quotidien. Les boardsports nous offrent une permanence dans cette époque de transience, un abri pour la tempête qui s’abat sur nous. Tous les changements ne sont pas forcement des progressions nécessaires, et le public réclame de plus en plus une qualité de vie. Quels que soient les défis du futur, les boardsports seront toujours là pour nous offrir une partie de la solution…et non pas de la pollution (numérique).
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TENDANCES 2015 LES SOLAIRES Peu gourmandes en superficie, avec un SAV quasi inexistant et sans saisonnalité particulière (Electric le prouve avec ses nouvelles Winter Lens), les solaires représentent une catégorie d’accessoires idéale pour (la plupart) des shops. Dans cet univers pléthorique, voici quelques pistes à suivre pour vos commandes. Par Anna Langer. TENDANCES La tendance à l’individualité dans la mode prévaut depuis un certain temps déjà et l’optique n’y échappe pas. Au contraire, ce critère de différenciation est d’autant plus important en l’espèce, l’approche personnalisée des marques se révélant aussi cruciale que celle des clients. “Il s’agit clairement d’avoir des parti-pris et d’affirmer son positionnement spécifique sur le marché”, explique Mike Tobia de Dragon, et d’opter pour “une esthétique unique” (Shred) qui va de pair avec des sous-cultures émergentes, comme le fait remarquer Melon : “Les gens sont de plus en plus intéressés par des shapes différents (en surf et snowboard) et soutiennent des marques indépendantes”, indique le co-créateur de la marque, James Pointer. Neff a décidé d’associer les deux en se forgeant une identité propre à travers une collection qui se veut “abordable et diversifiée”, permettant aux clients “d’acquérir plusieurs montures différentes et ainsi de se créer leur propre look, en fonction des jours”, raconte Kevin Dell, directeur du merchandising.
Le retour aux sources vers l’identité originelle des marques se traduit également par un accent mis sur la performance sportive, une tendance lourde qui fait son retour et donne lieu à des collections distinctes des gammes plus “lifestyle”. Chez Quiksilver et Roxy, on a travaillé à “une nouvelle segmentation qui permet de proposer deux gammes à deux typologies différentes de consommateurs : Performance et Lifestyle”, proposées dans des points de vente correspondant à ces critères. Oakley répond à cette problématique avec “une toute nouvelle collection Sport Performance, incarnée par le modèle emblématique Jawbreaker à monture intégrale”, dévoile Axel Bosch, brand manager Optics pour la zone EMEA. Et ce n’est pas la seule marque à marquer un retour vers ce type de montures enveloppantes : avec le Mudslinger, Electric réalise un de ses modèles-phares de 2015. Quiksilver, Neff, Bushnell ou Arnette optent également pour ces montures type “wrap”. Chez Nike SB, c’est la collection dans son intégralité qui mise sur le positionnement sport : “Nous sommes concentrés sur la performance sportive et c’est ce qui définit notre style.”
“Des styles classiques aux formes plus naturelles et épurées.” - Spy 29
tendances
“Les personnes qui ont acheté du Quiksilver/ Roxy plus jeunes sont celles qui ont besoin de lunettes de vue aujourd’hui. Malgré tout, les ados et les kids demeurent notre cible de choix car Quiksilver et Roxy parviennent à rendre fun des accessoires médicaux à la base, à l’aide de logos, de couleurs et de nouveaux concepts.”
photo: dragon
polarisés et non-polarisés”, affirme-t-on chez VonZipper. “La Dragon XP Cross Performance & Adaptative Technology se révèle des plus fonctionnelles, capable de s’adapter aux conditions les plus exigeantes en extérieur”, avance Mike Tobia de Dragon. Quant aux “verres incassables Transformer” de Gloryfy et à la technologie PRIZM d’Oakley, voilà deux exemples capables “d’améliorer la visibilité et les contrastes pour répondre à des environnements et/ou usages spécifiques, le tout dans des conditions difficiles”, résume Axel d’Oakley. Electric a fait le choix de verres en mélanine synthétique qui s’appuient “sur les armes de défense naturelles du corps humain pour lutter contre les effets nocifs du soleil”, explique Mike Nelson, vice-président international Product & Design. Chez Shred, on met en avant “la vue incomparable et la robustesse des verres grâce à la technologie NXT NoDistorsionTM”, déjà éprouvée sur les masques”, nous explique Federico Merle, directeur financier et marketing de la marque. D’autres ponts similaires existent, comme la Happy Lens Technology de Spy, le ChromaPop de Smith, ou les verres polarisés SINTEC et photochromiques Trans+ chez Sinner, sans oublier la technologie Predator de Dragon, offrant une très grande résistance aux impacts et “disponible dans des teintes spécifiques capables d’améliorer la vision et d’assurer dans toutes les conditions.”
Du côté des gammes lifestyle, le vintage poursuit son chemin, visible à travers de nombreuses “montures d’inspiration rétro” (Electric, Quiksilver, Roxy, Melon, Carve, Otis, Raen), quand il ne s’agit pas de classiques revisités (Filtrate, Gloryfy, Sabre) tels que les Wayfarer (Sinner, Neff, Urban Beach), les lunettes Aviateur (Urban Beach, Animal, Bushnell) et les modèles type Cat Eyes (Roxy, Urban Beach, Bushnell, Otis), ou encore de nouvelles variations de modèles iconiques comme la collection Archive chez Smith. En dehors de ces “styles classiques aux formes plus naturelles et épurées” évoquées par Juliette Koh, chef de produit chez Spy, on retrouve une kyrielle de micro sous-tendances qui prennent la forme de pont en trou de serrure et autres doubles ponts, d’effets métal ou de touches colorées à l’intérieur des montures (Neff, Quiksilver, Roxy, Proof). Chez Melon, on opte pour “des montures carrées de grande taille” semblables “aux formes géométriques et anguleuses” de Dirty Dog, Bushnell et D’Blanc, à la différence près que cette dernière nuance “le côté anguleux avec des verres plus ronds”. Les verres ronds sont d’ailleurs également présents chez Melon, VonZipper, Oakley, Proof et Quiksilver. INNOVATIONS Le regain d’intérêt porté à la pratique sportive s’accompagne de son lot d’innovations techniques, dont certaines déjà étrennées la saison dernière ou piochées chez les masques de ski/snow. “Les efforts techniques se concentrent sur les verres et il est nécessaire d’offrir à la fois des verres
“Il s’agit clairement d’avoir des parti-pris et d’affirmer son positionnement spécifique sur le marché.” - Dragon 30
Electric s’est même offert le luxe de proposer des verres spécial hiver, conçus pour les lumières plates, tandis que Roxy, Quiksilver et Dragon continuent à miser sur l’été, à travers notamment davantage de montures aux propriétés de flottaison dans leurs gammes lifestyle. MATÉRIAUX Si le plastique Grilamid® et le métal abondent toujours (Melon, Animal, Bushnell, Carve, D’Banc, Electric, Nike SB, Roxy, Quiksilver), l’utilisation d’acétate de cellulose augmente peu à peu (Urban Beach, Animal, Dragon, D’Blanc, Shred, Electric, Filtrate, Melon, Roxy Quiksilver, Raen). De par son origine naturelle, cette matière, à la fois robuste et légère, répond à une exigence environnementale croissante tout en garantissant les meilleurs standards de qualité. Shred y va de ses “acétates injectés et moulés à la main” sur les montures utilisant la technologie NoWeightTM. De leur côté, Electric et D’Blanc se reposent sur le savoir-faire italien pour des finitions luxe. À côté de cela, on retrouve également du bambou chez Sinner par exemple, tandis que Proof utilise des feuilles de bois exotique, et Shred des branches en bois de rose et bambou sur certains modèles. Zeal pousse encore plus loin l’approche écolo, produisant l’intégralité de sa gamme avec des matériaux d’origine végétale, même les verres : ces derniers “permettent de réduire le poids des lunettes et d’accroître la clarté des verres”, explique Mike Lewis, directeur marketing digital. THÉMATIQUES ET COLORIS À l’introduction du bambou dans sa prochaine collection, Urban Beach ajoute des effets de texture bois sur les modèles cat eyes, un choix qui illustre le grand retour à des coloris plus neutres et doux en 2015. Tantôt neutres (Electric), naturelles (Sinner) voire automnales (Filtrate, Gloryfy), les couleurs se font “vintage, douces et translucides, avec des branches contrastées” chez VonZipper, ou offrent “des touches urbaines” (Nike SB). Chez Dirty Dog, Neff et Urban Beach, on trouve des montures transparentes et claires, ou encore des “couleurs classiques et riches qui ajoutent une
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tendances
plus-value” (D’Blanc) aux côtés de variantes mates et noir mat de toutes sortes (Dragon, melon, Neff, Oakley, Carve, Filtrate, Otis, Raen), parfois même avec des effets de texture douce au toucher (Quiksilver, Spy, Bushnell). Chez Oakley, on n’hésite pas à associer mat et couleurs, des couleurs d’ailleurs toujours très présentes, surtout sur les modèles sport. Les contrastes de couleurs s’affichent sur les détails de finition et autres incrustations, ainsi que sur les verres miroir ; des tendances que l’on retrouve chez Dragon, Sinner, Quiksilver, Shred, Urban Beach, Smith, Nike SB, Proof et Dirty Dog. Bushnell et Electric se dotent également de solaires plus féminines, la seconde marque proposant des couleurs “rouge cramoisi, or, rose et chair”, tandis que Carve et Roxy offrent des modèles en métal. À signaler chez O’Neill, l’équilibre entre modèles flashy chez les hommes et “tons sobres et nuancés, plus adultes, qui viennent trancher avec l’approche girlie”, chez les femmes. Les motifs hawaïens sont également présents (Dragon), tout comme les imprimés multi-couleurs et vifs, ou encore des modèles trouvant leur inspiration du côté de Rio (O’Neill), sans oublier des rappels aux boardshorts et vêtements (Quiksilver, Neff), “des couleurs Havane aux motifs psyché et Marijuana, ainsi que des imprimés Cassette” chez Arnette ou encore le retour du fameux Fingerprint chez Oakley. Les motifs écailles apparaissent également sous diverses variantes : “Vintage, Mason Tiger Grey, Tiger Grey, Midnight Oil et Matte Spotted Tort” chez Electric, ou encore “marron et vert” chez Quiksilver, quand ils ne sont pas Pop chez Spy, ces derniers n’hésitant pas à associer montures écailles et verres flashy SpectraTM. VonZipper, Melon, Neff, Roxy, Animal, Urban Beach, Carve, Filtrate, Otis, Proof et Raen font le choix du motif écailles traditionnel, même sur les montures acétate chez D’Blanc. LUNETTES DE VUE D’année en année, les solaires à verres correcteurs prennent de l’essor, associant style et sport au quotidien pour les porteurs de lunettes de vue. Pour Quiksilver et Roxy, ce marché se révèle “très important”, quel que soit 32
“Les motifs écailles apparaissent également sous diverses variantes.” - Electric l’âge. “Les personnes qui ont acheté du Quiksilver/Roxy plus jeunes sont ceux qui ont besoin de lunettes de vue aujourd’hui. Malgré tout, les ados et les kids demeurent notre cible de choix, car Quiksilver et Roxy parviennent à rendre fun des accessoires médicaux à la base, à l’aide de logos, de couleurs et de nouveaux concepts.” Dragon, Smith, Spy, Animal, Arnette, Proof, Raen, VonZipper et Oakley consacrent des collections spécifiques en ce sens, tandis que Sabre inaugure sa collection Clear Times en 2015. Si Dirty Dog reconnaît qu’il s’agit “d’un marché en croissance exponentielle”, la marque souligne les défis soulevés également alors que “les montures enveloppantes et convexes des modèles sport limitent les options en termes de verres correcteurs”, note Corrie Williams, Operations Manager. Electric préfère contourner l’obstacle, laissant aux opticiens le souci de monter les verres correcteurs, tandis que Carve, Gloryfy et Zeal proposent “une large sélection de montures accueillant des verres correcteurs”, voire leur pose dans leur propre labo pour la dernière marque citée.
LES TENDANCES EN 5 POINTS •
Technicité vs. Lifestyle
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Motifs écailles (traditionnel, mat et revisité)
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Montures enveloppantes et verres ronds
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Verres photochromiques
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Montures fait-main en acétate et bambou
pictorial
LES SOLAIRES
ANIMAL / ANI 004
ANIMAL / ANI 013
ANIMAL / CHASED
BOLLÉ / KING
BOLLÉ / SHINY
BOLLÉ / SQUARE
CARVE / RESPLENDENT
CARVE / THE ISLAND
CARVE / BRONTE
D’BLANC / THE END CSL
D’BLANC / STAY TUNED CGG
D’BLANC / VAST MINORITY OGG
DIRTY DOG / STORM
DIRTY DOG / BOOM
DIRTY DOG / AXLE
DRAGON / DS2
DRAGON / THE JAM H2O
DRAGON / THE MOUNTAINEER X
ELECTRIC / TXOKO
ELECTRIC / MUDSLINGER
ELECTRIC / BENGAL
FILTRATE / PROPER II
FILTRATE / SUNDAY
FILTRATE / VERSE
GLORYFY / GI8
GLORYFY / GI10
GLORYFY / GI3
MELON / LAYBACK
MELON / TRIPPER
MELON / ANVIL
NEFF / DAILY
NEFF / BRODIE
NEFF / BRODIE
NIKE / RECOVER
NIKE / VOLANO
NIKE / ACHIEVE
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pictorial
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OAKLEY / JAWBREAKER
OAKLEY / RADAR
OAKLEY / TAILPIN
OTIS / SKINNY DIP
OTIS / TEST OF TIME
OTIS / MONA
PROOF / THE ADA
PROOF / THE ONTARIO PREMIUM
PROOF / THE ONTARIO PREMIUM
QUIKSILVER / BONELESS
QUIKSILVER / OFF ROAD
QUIKSILVER / DARK SIGNAL
RAEN / SUKO
RAEN / REMMY
RAEN / SUKO
ROXY / EMI
ROXY / GWEN
ROXY / ALLESSANDRA
SABRE / DOUBLE BARREL
SHRED / SHRED VANNA SHNERDWOOD
SHRED / SHRED BELUSHKI ROLLERWOOD
SHRED / SHRED PROVOCATOR, NOWEIGHT
SINNER / BEACH
SINNER / JALOU II
SINNER / KEVIN II
SMITH / LOWDOWN XL
SMITH / QUESTA
SMITH / REBEL
SPY / MALCOLM
SPY / DISCORD
SPY / DISCORD
URBAN BEACH / WOOD GRAIN CAT’S EYE
URBAN BEACH / STEEL POLARIZED AVIATOR
URBAN BEACH / REFLECTIVE WAYFARER
VONZIPPER / PYSHCWIG
VONZIPPER / POLY TORTOISE
VONZIPPER / DONMEGA
ZEAL / ELDORADO
ZEAL / EMERSON
ZEAL / IDYLLWILD
INTERVIEW GRAND PONTE
FILIP GOOD DIRECTEUR MARKETING EMEA DE GOPRO La GoPro est venue bouleverser notre façon de regarder les action sports. De par sa taille et sa robustesse, cette caméra nous a offert des images folles en vue subjective : des tubes béants, des faces enneigées verticales et autres angles insensés. Des images qui semblaient impossibles à réaliser il y a encore dix ans. Pour cette interview Grand Ponte, le directeur marketing EMEA de GoPro, Filip Good, évoque en notre compagnie les activités de la marque sur cette zone. Il nous fait part des similarités entre son action chez Red Bull, en Irlande par le passé, et son travail pour GoPro désormais. C’est également l’occasion d’aborder le rapport de la société aux enjeux de la retransmission en direct, et comment elle souhaite se positionner sur un maximum de contenus possible. Par Harry Mitchell Thompson SON PARCOURS Pouvez-vous revenir sur votre parcours ? J’ai grandi à Davos et débuté le ski à deux ans et demi. A la base, je suis très attiré par la vie dans la nature. J’ai pratiqué le windsurf à un niveau semi-professionnel et je me suis mis au snowboard en 1983. J’ai donc pas mal roulé ma bosse dans le milieu. J’ai toujours préféré le windsurf et le snowboard, je ne me suis mis au surf que plus tard. Je me suis même lancé dans un tour du monde pour surfer durant un an et demi ; ça reste un souvenir inoubliable. Malheureusement, GoPro n’existait pas encore et je n’ai aucun moyen de faire partager ces bons moments passés. Puis j’ai travaillé pour Red Bull durant sept années, au Royaume-Uni et en Irlande. J’ai été responsable national pendant quatre ans et j’ai eu la tâche de mettre en place toute la structure marketing, ce qui est très semblable 38
à mon travail aujourd’hui pour GoPro sur l’Europe. à un moment, j’ai même monté ma propre agence d’événementiel, avant d’entrer chez GoPro, il y a trois ans environ. GOPRO ET L’EUROPE Quelles évolutions avez-vous notées chez GoPro depuis que vous avez intégré la société ? J’ai pu observer des changements de grande ampleur. Quand j’ai rejoint l’entreprise en 2012, il ne s’agissait encore que d’une petite structure en Europe, avec des distributeurs un peu partout. Les chiffres de vente étaient excellents, c’était la période de décollage, avec la mise sur le marché de la GoPro Hero 2. Depuis, la croissance a été exponentielle. J’étais le premier à l’œuvre, avec une ou deux personnes seulement. Dans les six ou huit mois qui ont suivi, j’ai été rejoint par Isabel Palowski (senior manager des
“Nous en étions arrivés à huit personnes pour trois bureaux, c’était devenu fou. Nous avions l’impression de démarrer dans un garage, comme dans les histoires de start-up à succès ; c’était très excitant.” relations presse pour l’Europe) et nous avons alors dû embaucher quelque chose comme une personne en plus tous les mois, seulement pour l’Europe. Nous sommes parvenus à ajouter un second bureau puis un troisième mais, très vite, nous avons dû déménager faute de place. Nous en étions arrivés à huit personnes pour trois bureaux, c’était devenu fou. Nous avions l’impression de démarrer dans un garage, comme dans les histoires de start-up à succès ; c’était très excitant. Nous nous sommes rapidement rapprochés d’un certain nombre de compétitions et événements, en montant une équipe de production. Puis nous sommes passés au sponsoring de sportifs et au développement de partenariats. Nous en étions aux prémices, nous commencions tout juste à envisager notre politique marketing. Puis récemment, nous avons investi les réseaux sociaux et le channel marketing. Il vous a fallu tout mettre en place depuis le point zéro ? Pas exactement. Au départ en Europe, oui, nous découvrions au fur et à mesure, et d’ailleurs, même au stade international, le fonctionnement de GoPro est très empirique. Il y a toujours un fil conducteur derrière tout ça, mais ce n’est pas toujours la voie la plus directe qui est empruntée. Les choses ont beaucoup changé depuis ces débuts et, désormais, nous nous appuyons sur une stratégie rigoureuse et beaucoup de suivi. Comment se déroule la collaboration entres les équipes européennes et internationales ? S’agissant de structuration, nous avons monté une équipe très similaire à celle existante aux États-Unis, sur les bases d’une hiérarchie très horizontale. Notre équipe est plus réduite en Europe et nous transmettons ce que nous nommons des “rapports opérationnels” aux postes-clés en Amérique. Cela signifie que nous sommes en étroite relation avec eux, avec de nombreux échanges pour une vision stratégique à l’échelle mondiale. Nous sommes 32 personnes ici, auxquelles il convient d’ajouter 10 autres postes détachés en Europe. Les contenus et les campagnes marketing sont-ils créés en Europe ou au niveau international ? Nous nous reposons sur une stratégie mondiale bien éprouvée, alors que nous ne sommes présents en Europe que depuis peu. En huit années, il leur a été possible d’observer ce qui fonctionnait ou pas ; il ne s’agit donc pas de réinventer la roue. Nous retenons les meilleures solutions disponibles pour les implémenter à notre niveau. Il nous suffit de piocher parmi ce qui existe déjà et de l’adapter aux particularismes européens. GOPRO ET LE MARCHÉ DE DÉTAIL Qu’avez-vous à offrir aux magasins de détail du secteur des boardsports ? Nous leur proposons régulièrement des formations et mettons vraiment l’accent sur l’approfondissement de ces connaissances. Nos PLV et présentoirs ont également beaucoup de succès de par leur esthétique soignée et, évidemment, grâce aux images qui tournent en boucle sur les écrans. Ils attirent vraiment la clientèle et se révèlent un véritable atout pour les magasins. Nous sommes à l’écoute des détaillants et tentons, tant que possible, de répondre à leurs questions et attentes. Nous n’avions pas vraiment eu l’opportunité de le faire par le passé, tant nous
étions débordés. Désormais, nos effectifs nous permettent de travailler individuellement avec chacun de nos détaillants. Nous avons la chance de disposer de distributeurs réputés issus de ce milieu sportif. Parmi eux, certains sont ainsi spécialisés dans le VTT ou le snowboard et comprennent vraiment l’esprit de ces disciplines. L’AVENIR DE GOPRO GoPro souhaite sortir du simple giron de la caméra et devenir un producteur de contenus à part entière, n’est-ce pas ? Notre essor est en partie dû à nos contenus et nous sommes devenus en quelque sorte un média, notamment grâce aux gens qui produisent eux-mêmes leurs contenus et les partagent avec le tag #GoPro. Cela pousse d’autres personnes à tester et acheter des caméras GoPro car elles constatent à quel point c’est cool et facile de réaliser des contenus dignes d’intérêt. Une sorte de “cercle vertueux” s’est ainsi instauré et a fait notre succès. Nous sommes également à l’écoute de solutions pour intégrer davantage le secteur des médias et envisager de nouveaux canaux de diffusion. Les contenus sont tellement nombreux et, en face, on trouve un grand nombre de diffuseurs et de chaînes web intéressés. Il nous faut travailler à un accès de ces contenus vers de nouvelles plateformes, à l’image de nos partenariats avec Xbox, LG ou Virgin Atlantic. Mais il est encore un peu tôt pour savoir quelles orientations seront retenues. Comment envisagez-vous l’avenir du marché de la caméra d’action dans les années à venir ? Je crois que nous sommes parvenus à pérenniser notre catégorie de produit et ce que nous considérons comme très important est la facilité d’utilisation de ce produit. C’est sur ce point que nous allons nous démarquer dans les prochaines années. Et je ne parle pas que du produit en lui-même mais aussi des moyens de partager les images sur ordinateur, mobile ou dans le cloud, tout comme les solutions pour offrir un montage encore plus aisé. Nous proposons déjà une application gratuite de montage, GoPro Studio, qui facilite cette tâche et le partage des vidéos. C’est ce que nous appelons “faire disparaître les zones douloureuses”, en faisant sauter toutes les barrières entre la prise d’images et leur partage. Notre prochaine grande étape est le lancement d’un dispositif de retransmission en direct, en partenariat avec Vislink, et qui a déjà été testé sur des matchs de la NHL et lors des X Games. Nous sommes encore en phase de test et le système n’a pas été lancé officiellement, mais les images sont dingues. Cela permet au spectateur de ne plus être un simple témoin, mais d’être véritablement immergé dans l’action. Nous sommes convaincus que cela va changer la façon dont les gens regardent du sport sur leurs écrans. Il est aujourd’hui bien plus facile d’harnacher des caméras sur les sportifs ; il ne s’agit plus d’artillerie lourde. Ça va tout changer et rendre les sports encore plus captivants. Quelques mots sur les drones GoPro ? Nous n’avons pas fait part de programmes concernant les drones et il n’y a rien à dire pour l’instant. Nous développons un grand nombre d’accessoires et nos 300 ingénieurs travaillent sans relâche à l’amélioration des nos produits, mais je ne peux rien confirmer s’agissant d’utilisation de drones.
“Il est aujourd’hui bien plus facile d’harnacher des caméras sur les sportifs ; il ne s’agit plus d’artillerie lourde. Ça va tout changer et rendre les sports encore plus captivants.”
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analysis
SURF MEDIA ANALYTICS RIDE O’METER RIDE O’METER effectue une veille média au niveau international à travers la presse écrite, presse internet, les vidéos en ligne et les réseaux sociaux. L’outil et son équipe vous proposent les faits marquants de la saison surf 2014 avec une sélection de données analytiques.
RANKING VIDEOS DES EVENTS WSL
Ce tableau présente le classement des événements ASP/WSL selon l’audience des vidéos en ligne associées. Les valeurs agrègent le nombre de vues des différentes plateformes vidéos (Youtube, Vimeo, DailyMotion, Surfline, Mpora and EpicTV) pour la période de Janvier à Décembre 2014. Cette statistique prend en compte toutes les vidéos disponibles en ligne liées aux évènements, mais n’inclut pas les données de live webcast. En tête du classement, on retrouve de toute évidence les événements les plus attendus de la saison; a savoir le Billabong Pipeline Masters suivi par le Billabong Pro Tahiti, cumulant chacun plus de 3 millions de vues.
TOP 5 SURF VIDEOS
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Ce classement fait apparaitre les “videos de surf” les plus vues en 2014, cumulant 6 plateformes videos ( YouTube, Vimeo, DailyMotion, Surfline, Mpora et EpicTV) entre les mois de Janvier et Décembre 2014. Trusté principalement par des vidéos grand public ; - du spot publicitaire VISA de dimension et de production hollywoodiennes jusqu’au « short movie» de Samsung qui joue habilement avec les émotions du surf et du circuit WSL/ASP -, ce classement démontre encore un fois combien le surf est porteur d’une image exploitée bien au delà de sa sphère de pratiquants. La pub VISA/Pizza Hut, représentant Kolohe Andino en action atteint son pic de vue après seulement 6 semaines en ligne pour finir sa course proche des 10M de vues !
MEILLEURE PERFORMANCE SUR LES RESEAUX SOCIAUX Gabriel Medina est entré dans une nouvelle dimension “sociale” en devenant le premier brésilien à remporter le titre de champion du monde en Décembre dernier, et dépassant ainsi le seuil des 3 millions de fans cumulés sur les 3 principales plateformes sociales. Medina, second plus jeune champion du monde de surf, sous les feux des projecteurs en fin d’année 2014 a désormais passé un cap dans sa communication avec ses fans sur les réseaux sociaux Avec une augmentation de 9% de ses followers, son activité sur Instagram surpasse celle de la diva des réseaux sociaux Alana Blanchard avec un impressionnant 155 738 “likes” par post en moyenne sur la période.
Media Facebook, Instagram, Twitter Period Dec, Jan, Feb 2015
TOP POSTS
211 118 likes 7 729 comments / 10 546 shares * monthly interactions is an average of all fans interactions
(likes / comments / shares) over the period.
326 150 likes / 14 715 comments
monthly interactions between december 2014 & january 2015
10 483 likes / 3 383 shares
PRINT COVER RANKING Media Print Period 01/01/2014 - 31/12/2014 Domain Surf Region World
Voici le classement des 5 marques qui ont eu le plus de visibilité en couvertures de magazines de surf en 2014. Effectué en fonction du nombre de couvertures et de leurs valeurs d’équivalent publicitaire, ce classement couvre plus de 30 magazines référents au niveau international. C’est Hurley que l’on retrouve en haut de l’affiche, avec notamment les parutions remarquées de John John Florence et Nic Von Rupp à Pipeline. Une nouvelle approche a émergé sur les couvertures de magazine cette saison. Dans la continuité du succès de GoPro, l’angle « POV » en aquashot a été porté par de solides ambassadeurs. Bruce, Sancho et Shane pour n’en nommer que quelques uns, qui ont tout de même encore besoin d’un valeureux photographe prêt a relever le challenge et subir les conséquences.
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photo: red paddle
tendances
TENDANCES PRINTEMPS-ÉTÉ 2015 : SUP De la Gold Coast australienne aux lacs alpins en Suisse, le SUP a envahi à peu près tous les plans d’eau du monde. Initié par quelques watermen inspirés à Maui, la discipline débuta sur de simples longboards auxquels ils avaient greffé des pagaies de pirogue rallongées ; personne n’aurait pu prédire ce qu’ils avaient alors déclenché. Créateurs de marques, brand managers, distributeurs et même un triple champion du monde ISA devenu entrepreneur, tous s’accordent à dire que le secteur explose. Pas mal pour un marché qui n’existait pas il y a encore dix ans. Par Robert Etienne. LES CATÉGORIES À SUCCÈS Alors que nous entrons dans la saison la plus propice aux ventes, les marques de SUP redoublent d’efforts pour revitaliser leur offre. “Au niveau des ventes, toutes les catégories loisirs se portent bien. Les planches gonflables et modèles en composite connaissent de plus en plus de succès un peu partout dans le monde, tout comme les ventes de pagaies sont excellentes”, rapporte Michi Schweiger, product manager SUP/Windsurf/ Surf chez Naish. “Nous avons porté nos efforts sur des pagaies qui offrent le meilleur au SUPeur occasionnel, en mettant l’accent notamment sur notre gamme Vario (pagaies réglables).”
Pour John Hibbard, créateur de Red Paddle Co, le SUP “devrait, à terme, devenir la plus grosse catégorie. Le démarrage est parfois un peu lent sur certains marchés, mais le SUP se répand de façon exponentielle alors que tout le monde est capable de ramer sur ce genre de planche. Les détaillants les plus prospères sont ceux qui n’essayent pas à tout prix de vendre des SUP à leur clientèle surf/windsurf/kite. La vérité est qu’il existe des millions de personnes qui ne pratiquent pas ces sports et sont néanmoins des cibles commerciales pour le SUP. Nous devons éviter de cataloguer le SUP et de le faire obligatoirement rentrer parmi les autres sports de planche. Le SUP est bien plus qu’un sport de niche, c’est un sport de masse.”
“Les planches les plus accessibles forment le gros des ventes. On trouve également des tendances intéressantes comme le SUP yoga et le SUP en eaux vives, qui bénéficient de beaucoup d’exposition, mais il me semble que le SUP loisirs et familial demeure la catégorie la plus solide du secteur. Le résultat est que nous vendons beaucoup de modèles soft top ST Cruiser et des modèles surf de forte largeur”, évoque Byron Seeger, brand manager de Laird Standup.
Pour Benoît Tréguilly, responsable marketing et communication pour Bic Sport, “le SUP est un élément crucial de l’offre de matériel, capable d’attirer de nouvelles clientèles vers les sports d’eau et d’étendre les usages : le surf dans les vagues, le windsurf et le kite par conditions ventées, le SUP et le kayak pour la balade sur eau plate, sans oublier le SUP dans les vagues, qui séduit une clientèle plus jeune et sportive.”
LA PLACE DU SUP SUR LE MARCHÉ DE DÉTAIL DES BOARDSPORTS (SURF/WINDSURF, KITE) Dernier arrivé sur le marché, le SUP ne doit pas nécessairement être placé aux côtés des surfs, kites et windsurfs, alors qu’il attire une clientèle plus grand public, dont les seules expériences aquatiques se limitent souvent à la baignade estivale.
La vision de Raphaël Dutoit, brand manager SUP chez Nidecker, va encore plus loin : “En dépit de la guéguerre entre SUP et surf, le fait est que le Stand Up fait entrer un grand nombre de nouvelles personnes dans la famille du surf, et ce constat est globalement positif pour le secteur. Et les surfeurs peuvent notamment continuer à pratiquer lorsque les vagues sont toutes petites. Le SUP permet également aux personnes qui n’ont pas le niveau, ou le temps 43
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“Nous devons éviter de cataloguer le SUP et de le faire obligatoirement rentrer parmi les autres sports de planche. Le SUP est bien plus qu’un sport de niche, c’est un sport de masse.” Red Paddle Co’s Founder, John Hibbard d’apprendre, de goûter au plaisir des vagues. Et - le plus important peut-être - ces personnes se mettent à acheter un van VW, à porter du surfwear et à partir en trip pour faire partie de la famille du surf elles-aussi. D’un point de vue plus large, le SUP donne accès à la culture surf à un très grand nombre de personnes, avec tous les aspects positifs que cela entraîne pour le secteur.” Pour conclure sur ce point, Karin Gertenbach, directrice marketing international pour Fanatic, explique que “si le surf est évidemment un sport très important dans le monde, le SUP offre l’avantage d’être à la fois un sport de vagues et d’eau plate. Il possède le potentiel de détrôner le surf en termes de planches vendues.” Au niveau du marché de détail, de nombreux acteurs issus des différents canaux de distribution (kite, windsurf, kayak, plaisance, vélo, fitness, outdoor) se consacrent activement au SUP, tout comme le nombre de marques ne fait qu’augmenter. À court comme à moyen terme, le SUP représente un fort levier de croissance pour le secteur du détail dans les boardsports, sans jamais oublier que l’accessibilité du sport demeure l’élément-clé de son succès, à savoir attirer des personnes qui n’avaient peut-être jamais envisagé de pratiquer un sport aquatique et ainsi de les mettre en contact avec des sports comme le surf, le kite ou le windsurf par la même occasion.
Triple champion du monde ISA et cofondateur de la marque Bonz, Antoine Delpero affirme “ne pas vraiment travailler avec les magasins situés en dehors du littoral”, alors que plus de 90 % de leurs points de vente se trouvent sur les côtes françaises. “L’explication vient de notre image très centrée autour du surf et de nos team rideurs, même si une grande partie des magasins où nous sommes présents se trouvent en Méditerranée, une région qui peut également être considérée comme un marché pour la pratique sur eau plate en raison de l’absence de vagues en période estivale. Mais c’est aussi là que sont organisées les plus grosses épreuves de SUP race en Europe.” Cette ouverture est aussi constatée du côté de JP Australia, comme l’évoque Andy Chambers, brand manager de la marque en Grande-Bretagne : “De nombreux magasins 100 % dédiés au SUP voient le jour un peu partout dans le pays et beaucoup sont installés dans les terres. Partout où l’on trouve un plan d’eau, un magasin ou une école apparaît !” Toujours à propos de cette répartition du marché, Benoît Brecq, directeur marketing de Hoff (Surftech, NSP, Ari’i Nui) explique que 65 à 70 % de leur chiffre est réalisé sur les côtes atlantiques françaises. “La Bretagne et la Méditerranée sont également deux zones importantes pour le SUP. Nous étendons rapidement notre présence à l’intérieur du pays et les résultats sont bons dans les centres nautiques un peu partout en France.” Benoît estime d’ailleurs à 200 le nombre de centres SUP sur le territoire français. À l’échelle internationale, Dylan Duffus, directeur commercial de RRD, ajoute : “Nous sommes présents dans 60 pays à travers le monde. Nos points de vente peuvent aussi bien être en montagne qu’en bord de mer, en grande ville ou dans des petits villages d’altitude près d’un lac. Nous estimons à 25 % la part de notre chiffre d’affaires réalisé à l’intérieur des pays, et ce chiffre ne cesse de croître.” 44
photo: fanatic
SUP DES OCÉANS ET SUP DES CHAMPS Même si les ventes de SUP sur le littoral surpassent encore celles à l’intérieur des terres, l’activité hors-mer connaît une forte croissance, représentée à travers différentes catégories telles que la rando, la balade, le yoga, la race, la pêche ou encore la pratique en eaux vives sur rivière.
SHOP ÉTABLI VS. NOUVEAU VENU “Il est plus facile de faire du stand up que du vélo” affirmait Laird Hamilton, et si l’on extrapole ses propos pour estimer le nombre de pratiquants potentiels, il n’est pas étonnant que de nouveaux acteurs émergent sur le marché pour croquer leur part de ce gâteau gigantesque. Hans Hurenkamp, directeur de Jobe Sports International, nous confirme cet essor : “Les détaillants traditionnels profitent de ce marché mais les nouveaux venus ont également tout à fait leur place. Le SUP n’appartient à personne pour l’instant. On trouve des SUP chez les marques de surf, de wakeboard et même de kitesurf.” Même écho chez Bic, dixit Benoît Tréguilly : “Les nouveaux arrivants peuvent sans aucun doute réussir. Je connais au moins deux exemples de détaillants qui ont ouvert des boutiques de SUP à partir de rien et sont aujourd’hui parmi nos plus gros clients. D’un autre côté, nous voyons des propriétaires de magasins, présents depuis les débuts du marché du surf et du windsurf dans les années 80, prendre leur retraite et revendre leur affaire à une personne motivée et dotée d’une nouvelle approche. Le SUP est un sport jeune et, parfois, une nouvelle approche débarrassée du bagage du surf, du wind et du kite, peut s’avérer très efficace.” Quand on demande son avis à John Hibbard de Red Paddle Co, il explique “que l’on trouve des populations situées à proximité de plans d’eau dans tous les pays et que, par conséquent, il y a encore de la place pour de nouveaux détaillants.” John prévient néanmoins que “ce sont les shops les plus proactifs, ceux qui bossent dur pour développer leur base de clientèle et offrir un excellent service, qui ont le plus de chances de prospérer.”
tendances
La légende Robby Naish racontait, il y a quelques années, lors d’une conférence du Surf Summit EuroSIMA à Biarritz, que “lorsque vous amenez une personne à pratiquer le Stand Up Paddle, vous lui rendez un grand service.” Tout le monde n’est pas aussi positif, à l’image de Steve West, brand manager international chez Mistral : “Aux États-Unis et ailleurs, on voit apparaître des marques de distributeurs, de la vente en ligne, voire directement au cul du camion, court-circuitant par la même occasion bon nombre de détaillants établis et, par défaut, les marques. Nous verrons combien de temps cela durera, mais pour le SUP comme pour tout sport en plein essor, on trouve toujours des entrepreneurs prêts à saisir la balle au bond.” Michi Schweiger de Naish affirme quant à lui que : “N’importe quelle personne déjà présente dans le secteur des sports d’eau peut profiter du SUP. Ceci étant dit, nous observons l’arrivée de nombreux nouveaux acteurs qui apportent une vision neuve, autant au niveau du marché que du service apporté. Leur objectif est principalement d’inciter les gens à pratiquer, ce qui est bien plus facile à faire que dans le windsurf ou le kite, deux sports qui dépendent davantage de la météo.” LE GONFLABLE RESPIRE À PLEINS POUMONS De par les contraintes liées à la taille des planches et celles des véhicules européens, plus petits, le SUP gonflable est apparu, avec de solides arguments pour séduire la clientèle, gonflant sérieusement les ventes sur la zone Europe. Les puristes décrieront leur trop grande souplesse et leur manque de réactivité par rapport à leurs homologues “en dur”, mais le fait est que le gonflable a
ouvert les portes à une nouvelle catégorie de pratiquants. Ces débutants peuvent se transformer en SUPeurs convaincus et s’acheter un modèle rigide comme seconde planche : une dynamique des plus vertueuses. Cette dimension de “plaisir partagé” inhérent au SUP lui offre une accessibilité sans comparaison sur le secteur des boardsports. Sans évoquer en particulier le cas des gonflables, la légende Robby Naish racontait, il y a quelques années, lors d’une conférence du Surf Summit EuroSIMA à Biarritz, que “lorsque vous amenez une personne à pratiquer le Stand Up Paddle, vous lui rendez un grand service.” Et depuis ces propos en 2008, combien de dizaines de milliers de fois cette situation citée par Robby s’est-elle reproduite ? “La tendance du SUP gonflable ne faiblit pas”, assure Helgo Lass, directeur commercial de SIC Europe, avant d’ajouter : “On note néanmoins des disparités en fonction des pays. Une des raisons de son gros succès en Allemagne s’explique notamment par l’interdiction d’utiliser des planches rigides sur les lacs autour de Munich. Pour prendre un autre exemple, les gonflables comptent pour 70 % du parc total de SUP en France, mais le ratio tombe à 50 % dans le sud du pays. Alors qu’en Italie, le gonflable ne prend pas autant.” Après une croissance massive des ventes de SUP gonflables, le stade de saturation du marché est-il proche ? Pas encore si l’on en croit Caren Forbes, au marketing chez Starboard : “Dans les cinq années à venir, le gros des ventes sera constitué de gonflables, alors que de nouveaux marchés à fort potentiel s’ouvrent seulement maintenant. Le véritable défi sera au tournant de 2016. Mais nous estimons avoir encore beaucoup d’avenir en termes de R&D et d’innovation en production, nous n’en sommes encore qu’au début de l’histoire.” Chez Fanatic, Karen Gertenbach acquiesce : “Il reste des perspectives de croissance, même s’il sera intéressant d’observer cet été si l’offre excède la demande pour la première fois, tant le nombre de nouveaux venus sur le marché est impressionnant.” LES ATOUTS DU SUP GONFLABLE - Confort et sécurité à l’utilisation - Facilité de transport - Espace de rangement réduit - Prend la place d’un simple bagage en voyage - Coût réduit à l’achat
photo: BIC
DOLLAR VS. EURO La soudaine hausse du cours du dollar face à l’euro semble être le seul nuage sombre à planer au dessus du marché SUP. En même temps, cette incertitude peut être un bon moyen d’éloigner de ce secteur les requins les plus avides. Néanmoins, cette évolution du cours des devises aura bel et bien des conséquences, explique Benoît Tréguilly de Bic : “Le nouveau rapport de force entre dollar US et euro signifie que les SUP gonflables produits en Asie et tarifés en dollars américains seront inévitablement plus chers à l’achat en 2016, voire même dans les mois à venir pour certaines marques.”
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PERSPECTIVES Du point de vue des détaillants, une question légitime se pose : “Que peut m’apporter le SUP ?” La réponse : beaucoup. À commencer par une opportunité de mieux gagner sa vie tout en conservant un lifestyle sympa. Dans notre monde moderne, n’oublions pas le privilège qu’il y a à exercer une activité commerciale en bord de mer, de lac ou tout autre plan d’eau. Pour conclure, laissons John Hibbard de Red Paddle Co délivrer la bonne parole : “L’un des grands avantages du SUP est sa capacité à transcender tous les autres sports, alors qu’il s’intègre dans presque toutes les autres catégories de boardsport et “freesports”. Jamais encore je n’ai entendu quelqu’un tarir d’éloges sur sa première session en SUP, qu’il s’agisse d’une traversée de lac, d’une descente en rivière ou d’une vague en surf. Le SUP a tellement à offrir, même si vous vous contentez de l’emprunter pour vous rendre au pub ! Le SUP permet à tous les shops de s’ouvrir à une nouvelle clientèle. Alors que la catégorie affiche des taux de croissance de l’ordre de 30 % (plus de 60 % pour beaucoup), on peut même dire que, commercialement, le plus dangereux serait de ne pas embrasser la vague du SUP. Je ne crois pas connaître un seul shop qui serait heureux de laisser filer un marché au profit de son concurrent.”
photo: mcnair shirts
les nouvelles marques de snowboard
NEW KIDS ON THE BLOCK On ne peut pas vraiment savoir quelle orientation aurait pris l’industrie du snowboard si la crise de 2008 n’avait pas eu lieu. Cela va sans dire qu’elle aura créé de véritables obstacles que tout le monde sera content de laisser derrière soi. A l’entrée de la saison hivernale 14/15, on pouvait même observer un timide optimisme chez les marques et les revendeurs. Mais ce n’était que jusqu’à ce qu’un lugubre manque de neige ne se révèle des deux côtés de l’Atlantique, pour apporter une des saisons les moins enneigées depuis plusieurs années. Néanmoins, un phénomène a retenu mon attention lors de cette dernière saison de salons et de démos on-snow : l’émergence d’une quantité de nouvelles marques de snowboard. Des marques légitimes, lancées par amour pour la montagne par des gens bien implantés dans l’industrie avec un savoir-faire et une réputation crédibles. Aussi encourageant que ce soit, cela soulève tout de même la question : pourquoi ces jeunes entrepreneurs pensent-ils que c’est le bon moment pour lancer une marque ? Par Harry Mitchell Thompson. Pour en avoir le cœur net, j’ai échangé avec cinq entrepreneurs afin de gagner un peu de lucidité sur les raisons pour lesquelles ils ont choisi ce moment pour démarrer leur business, ainsi que pour mieux comprendre de quelle manière ils introduisent leur marque sur le marché. Les cinq marques sont européennes et tous les dirigeants présentent une certaine expérience dans l’industrie du snowboard européenne. Korua snowboards est le pur produit des snowboardeurs professionnels Stephan Maurer et Nicolas Wolken : des snowboards faits pour charger la deep pow, tout en assurant aussi sur les groomers. McNair Shirts se targue de l’accroche suivante : “la meilleure chemise
de montagne du monde” ; leurs chemises en laine mérinos sont fabriquées à Huddersfield en Angleterre, et sont très robustes tout en étant respirantes. Templeton outerwear a fait beaucoup de bruit cette année à ISPO, en introduisant une marque de vêtements techniques sur le marché qui déborde d’identité et de passion. Vimana snowboards, créée par Trond-Eirik Husvaeg qui a travaillé pour les magasins de snowboard Session en Norvège pendant 13 ans, adopte dorénavant une approche minimaliste du marketing dans le snowboard.
“Pour raviver le milieu du snowboard et pour développer une marque comme Templeton dans ce bazar, il faut se pencher sur l’époque où j’ai commencé à rider, c’était autour de 1992.” Klaus Zenker, Templeton outerwear. 48
les nouvelles marques de snowboard
“Si l’on ne trouve pas le bon canal de distribution dans un pays, alors on préfère attendre.” Trond-Eirik Husvaeg, Vimana snowboards Husvaeg assure aussi créer une marque qui stimulera de bonnes relations avec les revendeurs.
l’authenticité, la performance ultime, la qualité des matériaux et des usages multiples.
David Lambert, un ex-snowboardeur professionnel suisse, a co-créé West snowboards : une marque dont les propriétaires ont chacun plus de 20 ans d’expérience dans le snowboard et qui se focalise sur le fait d’offrir un produit frais et parfaitement dans la tendance.
McNair Shirts met effectivement l’accent sur cette dynamique, avec l’introduction d’une nouvelle chemise technique haut-de-gamme. Neil confirme : “vu comment réagit le marché, il semblerait que c’était précisément le bon moment pour offrir quelque chose de différent. Aucune action marketing provenant d’une entreprise n’offre la crédibilité d’une opinion d’un individu libre-pensant. Les centaines de témoignages que nous accumulons pourraient bien être notre meilleure action marketing.” Neil s’engage à ce que les chemises McNair ne deviennent jamais un produit de masse, et Trond-Eirik chez Vimana adopte la même approche avec sa marque : “Si l’on ne trouve pas le bon canal de distribution dans un pays, alors on préfère attendre. »
Pour revenir à la question initiale : pourquoi ces marques pensentelles que c’est le bon moment pour lancer un projet dans l’industrie du snowboard ? Neil, de McNair Shirts, répond : “aujourd’hui la barrière à franchir est moins importante qu’elle ne l’a jamais été pour lancer une nouvelle marque. À l’époque, les entreprises payaient des agences de publicité une petite fortune pour convaincre les clients qu’elles faisaient de bons produits.” Nicholas chez Korua snowboards indique que : “c’est l’heure des opportunités pour les petites entreprises qui ont de nouvelles idées et de nouvelles approches”, et David de chez West snowboards d’abonder dans le même sens : “je pense qu’au lancement d’une marque comme la nôtre, nous avons beaucoup moins de contraintes en étant de petite taille.” Pour Klaus Zenker chez Templeton, c’est une observation personnelle du marché qui l’a conduit à lancer la marque : “c’était la première fois de toutes ces années de snowboard que je n’avais aucune idée de ce que j’avais envie de porter. Aucune coupe et aucune couleur ne me plaisaient, aucun matériau ne m’a vraiment interpellé. Je portais du vieux matos et c’était la première fois que je ne m’en souciais pas.” Si l’on revient en arrière sur la naissance des marques de snowboard il y a 20 ou 30 ans, elles ont démarré de manière assez anarchique et ont formé, sans même le savoir, la base d’une industrie que nous aimons dorénavant tous. Klaus (Templeton) pense que nous devons tirer les leçons de cette époque : “Pour raviver le milieu du snowboard et pour développer une marque comme Templeton dans ce bazar, il faut se pencher sur l’époque où j’ai commencé à rider, c’était autour de 1992”. Les dirigeants de ces marques pionnières ont déjà forgé leur carrière dans le snowboard et apportent dorénavant leur expertise au marché sous une différente forme : avec des stratégies et une compréhension du marché d’aujourd’hui. Nicholas (Korua) est snowboardeur professionnel et connaît bien l’industrie : “En ce moment, il s’agit d’avoir des attentes réalistes, de se développer de manière durable et de mettre beaucoup d’énergie pour développer de bonnes relations avec les partenaires et le consommateur final. Et ces choses-là sont peutêtre plus faciles lorsqu’on part de zéro.” Trond-Eirik (Vimana) lance sa marque en se focalisant sur le revendeur et sur de bonnes relations. “Nous avons été dans les deux camps. Nous connaissons les difficultés de la vente au détail et nous savons que la distribution est difficile.” Avec plus d’une décennie d’expérience dans la vente au détail, il a lancé l’initiative du programme “BOSS (Buy O Online, et soutenez votre Snowboard Shop local) chez Vimana, qui offre au revendeur le plus proche une réduction de 20 % sur toutes les ventes directes”. Aujourd’hui, le marché, avec la culture des objets jetables et Internet, pousse le consommateur à se rebeller et à se tourner vers
C’est un thème commun à toutes ces jeunes start-up à succès, elles sont toutes habitées par un besoin profond d’un produit de qualité et par le désir de promouvoir le snowboard : Vimana, avec son souhait de créer une marque aussi bénéfique pour le revendeur que pour elle-même ; Korua se place dans le segment du backcountry et du freeride, dont elle pense que c’est un marché “petit, mais en croissance” ; West veut “motiver les gens à aller faire du snowboard grâce à nos produits et à notre philosophie” ; tandis que Templeton cherche à combler le fossé mentionné ci-dessus. Finalement, McNair Shirts fait correspondre son éthique à son processus de production : “construire une marque c’est pour nous la même chose que fabriquer une chemise. Il faut le faire tranquillement, partir d’une pelote de laine et progressivement s’assurer de bien faire les choses. Si on fait les choses lentement, on a plus de chances de les faire bien.” Une société du jetable dans le besoin d’authenticité Rendant l’information accessible en un clic, Internet a fait beaucoup pour la société, mais a aussi créé une génération qui ne sait plus se concentrer à cause de la liste infinie de “best of” et de “how to”. Fort heureusement, il semblerait que cette nouvelle lignée de marques de snowboard vise à libérer le marché avec ses produits authentiques, toujours accompagnés d’une belle histoire, fabriqués à partir des meilleurs matériaux et de la manière la plus durable possible. La montée en puissance de la bière issue de micro-brasseries, des produits bio et de l’effort concerté du grand public pour manger et vivre de manière saine, associés à la réponse collectée lors du développement de ces nouvelles marques, démontrent que notre société du jetable a dorénavant besoin d’authenticité. Une marque peut bien appliquer à la lettre toutes les règles du marketing, mais sans réelle intuition, patience et compréhension du marché, ça ne vaut pas la peine. Pour conclure, Neil McNair résume son business-model ainsi : “Les pratiques usuelles nous poussent à trouver un produit ou un secteur établis, puis à offrir un produit similaire à un prix compétitif dans ce même secteur, peut-être avec quelques différences mais rien de plus. Les pratiques usuelles nous poussent aussi à tout fabriquer en Orient, et nous forcent à tout fabriquer à partir d’un plastique hors de prix. Nous avons bien compris tout cela, et nous faisons exactement l’inverse.”
“En ce moment, il s’agit d’avoir des attentes réalistes, de se développer de manière durable et de mettre beaucoup d’énergie pour développer de bonnes relations avec les partenaires et le consommateur final. Et ces choses-là sont peut-être plus faciles lorsqu’on part de zéro.” Nicolas Wolken, Korua snowboards 49
aide au détaillant
COMMENT BOOSTER VOS VENTES DE PLANCHES DE SURF EN PÉRIODE DIFFICILE ? Dave Seehafer est analyste pour Global Wave Ventures, un cabinet de brand management et de consulting auprès des détaillants dans le secteur des action sports, basé à San Clemente et en Floride. Comme l’indique notre article consacré aux tendances en matière de planches de surf (lire en p. 22), ce ne sont pas les shapes qui manquent sur le marché, et Dave détient quelques conseils avertis à prodiguer aux détaillants, comme la façon de mieux former son équipe de vente pour booster son chiffre. Dix ans se sont écoulés, ou presque, depuis la fermeture de Clark Foam, une nouvelle qui avait alors engendré panique et désarroi auprès de bon nombre de shapers, d’ateliers de glaçage et de surfshops à travers le monde. Paradoxalement, cet événement a donné lieu à une vague d’innovations et d’améliorations, aussi bien au niveau des matériaux que des techniques de fabrication ou de la performance surfique. Ainsi, les options se sont multipliées pour les surfeurs : mousse polyuréthane, résine époxy, pains de mousse sans latte, système à cinq dérives, emploi de fibre de carbone et de liège pour ne citer que quelques exemples. Pukas, Channel Islands, Lost, Firewire et la plupart des grandes marques de planches lancent ainsi de nouveaux modèles chaque année. Cet horizon étendu (et des prix à la hausse) a également engendré une surabondance de choix qui vient pénaliser les ventes en shops année après année. “Trop de nouveautés, pas assez de renseignements, une erreur à l’achat qui se paye au prix fort, je ne sais pas quelle planche est adaptée...” Voilà des réactions parmi d’autres, entendues auprès des clients. Comme nous avons pu le mettre en évidence sur les nombreuses surf expos organisées aux ÉtatsUnis, de nos jours le surfeur a besoin d’une connaissance approfondie pour trouver le modèle capable d’améliorer son niveau. Posez-vous la question en tant que détaillant : suis-je capable de répondre à cette demande ? L’acheteur de planches doit recevoir un ENSEIGNEMENT ! METTRE À DISPOSITION UN MAXIMUM DE BROCHURES ET AUTRES SOURCES D’INFORMATION Appuyez-vous tant que possible sur les petits catalogues réalisés par les marques de planches et de dérives. Ces supports viennent compléter les informations abondantes qui existent en ligne, s’agissant de shapes, matériaux et autres notions techniques. Des articles récents issus de magazines de surf peuvent également être photocopiés et mis en évidence près des racks de planches. MIEUX JAUGER L’ACHETEUR POUR MIEUX L’AIGUILLER VERS LA “BONNE” PLANCHE Les surfshops devraient incarner la meilleure source d’information quant
au choix d’une planche par rapport aux besoins et au niveau du surfeur. Les fabricants de planches fournissent des indications sur le volume adéquat en fonction du niveau, du poids, de l’âge et du physique du pratiquant. Ces données permettent de se focaliser sur une taille et une famille de planches qui conviendront le mieux au client. Bien conseiller un débutant et lui vendre la planche adaptée est la garantie d’une expérience réussie et, possiblement, de nouvelles ventes à l’avenir. ORGANISER DES TESTS DE PLANCHES/DÉRIVES Mettre en place ce type de tests se révèle d’une efficacité redoutable sur les ventes. En laissant le client libre de trouver la planche qui lui convient le mieux après avoir essayé différents modèles, l’acte d’achat se fait en toute confiance. La plupart des clients ne réalisent pas à quel point la taille d’une dérive, son flex ou sa forme peuvent affecter les performances d’une planche. Se frotter à différentes configurations apporte de nombreux enseignements et permet éventuellement de transformer une planche médiocre en bête de course. UNE GESTION INTELLIGENTE DE SON STOCK DE PLANCHES S’il est nécessaire de disposer d’une offre fournie et diversifiée, stocker un trop grand nombre de planches ne se révèle pas économiquement sain. Choisissez avec attention les marques, shapes et tailles de planches, en prenant soin de panacher entre shapers locaux et nationaux/internationaux, entre polyester et époxy, entre modèles à 3, 4 voire 5 dérives, entre shortboards, évolutives et longboards. Offrez la possibilité de commander des planches sur-mesure auprès de shapers connus, afin de créer une relation entre surfeur et shaper. ORGANISER DES ATELIERS SUR LE SHAPE Parmi les grandes marques de planches, beaucoup sont prêtes à dispenser des séances à la fois ludiques et informatives sur le shape. Rassemblez clients, shapers et fabricants dans un même lieu afin de partager leur expérience, leur savoir-faire et ainsi de gagner en confiance mutuelle. Il y a peu, le Camp Shred en Californie a permis de rassembler plus de 4000 clients en un week-end dédié aux tests de planches, dérives et combinaisons. 51
la science des achats
LA SCIENCE DES ACHATS Simone Unterrainer a démarré comme stagiaire marketing chez Blue Tomato il y a 7 ans et a parcouru un sacré chemin dans l’échelle hiérarchique. Simone a été promue acheteuse pour presque toutes les catégories pour femmes et est dorénavant chef assistante des achats pour l’intégralité de l’entreprise. Nous avons échangé avec Simone pour recueillir quelques conseils pour les marques qui démarrent et pour découvrir ce qu’elle aimerait que les marques fassent de plus au niveau de la vente au détail. Depuis combien de temps êtes-vous acheteuse chez Blue Tomato et comment êtes-vous arrivée à ce poste ? Je suis acheteuse dans l’entreprise depuis maintenant trois ans et j’y travaille depuis presque sept ans. J’ai débuté comme stagiaire marketing et j’ai fini en tant qu’acheteuse de presque toutes les catégories pour femmes et chef assistante des achats. Avec le recul sur les saisons passées, quels sont les plus grandes leçons que vous avez apprises quant à la constitution des commandes et à la vente des produits ? Ce sont les clients qui vous disent ce qu’ils veulent acheter, et pas le designer super créatif du bureau. Vous devez trouver le bon équilibre entre les modèles grands publics et les modèles commerciaux, et entre les produits tendance et les produits de base. Finalement, ce sont les produits-phares qui ramènent le plus de revenus pour que vous puissiez acheter les plus petites marques cool et authentiques. Quelles sont les marques qui jouent bien le jeu en ce moment ? Ce sont les marques qui sont fidèles à leurs racines et qui font des produits authentiques et uniques. Je comprends que c’est facile à dire et assez banal mais, en fait, c’est exactement ce que j’observe. C’est un peu étrange quand les marques de sports de glisse commencent à faire des vêtements avec un look super fashion, que vous pouvez acheter dans n’importe quel magasin, à pas cher, au coin de la rue. La question qu’elles doivent se poser est la suivante : est-ce qu’on souhaite vraiment être en concurrence avec elles ? Si vous pouviez demander du soutien aux marques, ce serait pour quelles tâches : le processus de commande, le décompte UGS, du soutien marketing ? Je leur demanderais du soutien marketing : c’est un des éléments-clés de notre travail. Si le client connaît votre marque alors il va l’acheter. Et, pour connaître une marque aujourd’hui, il vous faut beaucoup de visibilité sur les réseaux sociaux, dans les catalogues et sur les autres canaux marketing. La deuxième chose serait une optimisation des marges et, bien sûr, une politique de remises et de soldes, pour éviter des soldes jusqu’à 30 % au début du mois de décembre.
Avez-vous une stratégie d’achat différente pour votre magasin en ligne par rapport à vos points de vente physiques ? Oui. Nous gérons les points de vente physiques de manière un peu différente de notre stock en ligne. Mais nous avons tout de même un entrepôt central à partir duquel nous distribuons à nos magasins. Comment procédez-vous pour trouver de nouvelles marques pour vos magasins ? Nous faisons de la veille dans les salons, dans les magazines, nous parlons aux gens de l’industrie et aux rideurs aussi. Une grosse partie de notre travail est de garder l’œil ouvert où que nous soyons. Nous recevons beaucoup de demandes de nouvelles marques, mais toutes les marques ne correspondent pas à notre stratégie. Nous sommes très stricts sur notre sélection. Mais, s’il y a une marque qui nous semble intéressante, l’étape suivante est très facile. Nous entrons en contact avec elle et regardons d’abord les produits et, si nous sommes toujours intéressés, nous parlons d’un arrangement possible pour la première saison puis nous passons commande. Auriez-vous des conseils pour les marques qui se lancent quant à la meilleure manière d’attirer les acheteurs ? Soyez authentiques, soyez honnêtes et restez concentrés sur le produit. La chose la plus importante est le produit lui-même, mais les autres composants comme l’identité de la marque et l’authenticité doivent correspondre à votre philosophie. N’en attendez pas trop au début, il vaut mieux démarrer doucement et faire l’expérience d’une croissance saine sur quelques années plutôt que de pousser les ventes au maximum et de se faire réduire l’année d’après, ou pire, de se faire exclure totalement… A quels salons participez-vous et à quel point sont-ils importants pour votre prise de décision ? ISPO, Bright et Agenda sont les principaux salons pour nous. Pour être honnête, ISPO est trop tard, ce serait mieux si ce salon se déroulait au début du mois de décembre. Bright et Agenda nous aident à trouver de nouvelles marques et à voir les tendances sur le montant. C’est aussi important d’établir des relations avec les gens de l’industrie ; pour parler des projets futurs, de ce qui se va se passer et des problèmes rencontrés. 53
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analyse du marché
MARCHÉ LONGSKATE : LE SOMMET DE LA PENTE ? Le longskate demeure la tendance-phare sur le marché du skate et il suffisait de compter le nombre impressionnant de nouvelles marques sur les derniers salons pour s’en rendre compte. Mais le trop serait-il à nouveau l’ennemi du bien ? Cette catégorie peut-elle encore grimper ou bien la descente est-elle amorcée ? Réponses avec Dirk Vogel. Véritable bénédiction pour le marché de détail, le longskate est le moteur de croissance de ces dernières années dans le skate. Mais attention, notre secteur s’est illustré à maintes reprises par son penchant à user et abuser d’une mode jusqu’à la corde, pour finir par l’enterrer. Cette année, lors de la Longboard Embassy organisée à l’ISPO, nous avons eu l’occasion d’entendre l’avertissement d’un vieil habitué du secteur : “Le nombre de longskates qui apparaissent sur le marché germanophone est tel, que c’en est fou. L’Autriche était connue comme un pays de snowboard, désormais c’est une terre de longskate !” À entendre les marques et distributeurs, l’écho se veut encore optimiste : “Je conviens tout à fait que les cruisers en plastique ont atteint leur niveau maximal, mais les longskates continuent de progresser”, rapporte Nuno Fonseca de Maui and Sons. L’un des facteurs majeurs de croissance, d’après Andreas “Maui” Maurmeir de Sector 9 Europe, est la propension des rideurs à se construire un quiver de plusieurs planches : “Nous retrouvons des clients qui reviennent chaque année dans notre flagship store à Hossegor pour se procurer un nouveau modèle et ainsi disposer d’outils adaptés pour rider quel que soit le terrain.” Le ton est également enjoué chez HLC Distribution (Long Island Longboards), comme le démontre Ander Iraloa : “Le marché est plus
important que l’on croit. Baladez-vous dans les allées de l’ISPO et de la Longboard Embassy et vous constaterez combien les marques à vivre de ce secteur sont nombreuses.” LE MARCHÉ EUROPÉEN Le marché de détail joue-t-il déjà à guichets fermés ou trouve-t-on encore de la place pour des nouveaux-venus ? “Il y a encore de l’espace pour de nouveaux magasins. Cela dépend plus de ce que vous avez à offrir et de comment vous vous y prenez, que d’une primauté à ceux qui étaient présents en premier sur ce marché”, fait remarquer Matt Wong, président de la division produit chez Globe, avant d’ajouter, “si un détaillant propose une bonne sélection de longskates de qualité, qu’il les met bien en valeur et qu’il dispose d’une bonne connaissance des produits pour aider les clients à faire leur choix, alors il devrait être en mesure de retirer les fruits de cette activité.” “La scène longskate fait preuve d’un soutien actif auprès des shops locaux, si bien que même les petits détaillants peuvent réussir s’ils s’engagent dans cette voie pour les bonnes raisons. Soutenir et organiser des compétitions locales, être acteur au sein de cette communauté, voilà comment se construire une base fidèle de clients”, indique Andy King de Mindless Longboards. Et les grosses marques continuent d’élargir leurs 55
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“Si un détaillant propose une bonne sélection de longskates de qualité, qu’il les met bien en valeur et qu’il dispose d’une bonne connaissance des produits pour aider les clients à faire leur choix, alors il devrait être en mesure de retirer les fruits de cette activité.” Matt Wong, Globe gammes, à l’image d’Osprey : “Nous avons lancé 45 nouveaux modèles en 2015 et nous comptons en présenter encore plus en 2016”, affirme Tom Ellyatt, directeur marketing. En se penchant plus avant sur l’offre produits, on note que le gros du marché se concentre autour des planches complètes vendues dans les 250 euros. Ajoutez ou enlevez 100 euros et vous obtenez les tarifs des planches haut de gamme et entrée de gamme (lire plus bas). Les trucks à géométrie inversée connaissent un succès énorme ; comptez 75 ¤ pour un jeu de trucks, tandis qu’un jeu de roues se négocie dans les 55 euros. “Les planches sont inusables, si bien que les ventes sont des one-shot dans de nombreux cas, à la différence des skateurs core”, nuance Tom Beaton, brand manager Europe pour Atom/Deville Longboards. S’agissant des goûts et des différents usages des clients, Nate Schumacher de Landyachtz indique que “les catégories descente et freeride se stabilisent, tandis que le cruising et le carving montent en puissance.” Néanmoins, cette segmentation répond aussi à une donnée géographique, précise Maui de Sector 9 : “L’Espagne par exemple est très attirée par la vague freestyle, alors qu’en France, ce sont davantage le carving et sidewalk surfing qui marchent actuellement. En Allemagne, ce sont le freeride et la descente qui dominent le marché.”
2. LES DROP-THROUGH ONT LA COTE C’est même l’un des courants-phares du marché : l’avènement des drop-through auprès du grand public. Rappelons qu’un drop-through est une planche sur laquelle la base des trucks se trouve sur le dessus du plateau afin d’abaisser le centre de gravité. “Les drop-through représentent la plus forte source de croissance chez nous”, confirme Chris Brunsetter, directeur marketing chez Goldcoats Skateboard Co. Même écho de la part de Karl Martinez chez Shiner Distribution : “Les complètes drop-through de milieu de gamme continuent de progresser au niveau des ventes.” Ce faisant, d’autres modèles subissent le contrecoup : “La demande de drop-through détourne les clients des pintails”, indique Tom de Atom/Deville. 3. LES PLANCHES HYBRIDES CARTONNENT TOUJOURS Difficile de faire fausse route en misant sur des modèles de 36-38 pouces avec un kicktail prononcé (pour les ollies). Les clients en raffolent, confirme Nathan Pauli, vice-président des ventes chez Origin
photo: mindless
LONGSKATE 2016 : LES GRANDES TENDANCES 1. UNE DÉBAUCHE TECHNOLOGIQUE Le longskate a toujours été une affaire de technique, mais jamais autant qu’aujourd’hui. Rien que pour les planches concaves, il n’y a que l’embarras du choix : avec cambre, wheel wells (découpe pour le passage de roue), double concave, nose kick ou tail kick... Sans parler des “gouttières” sur les rails à l’arrière ou des plateaux à 9 plys et autre placages d’érable, bambou ou fibre de verre. L’abondance d’innovations techniques est telle que des marques comme Sector 9 et Fying Wheels doivent se fendre de guides techniques à destination des shops. Gardez-les sous la main, les gars, ils vont vous servir !
Longboars : “On assiste à un engouement indéniable pour des planches de taille réduite, plus polyvalentes, qui marquent un carrefour entre le street et le longskate.” Toutes les grandes marques proposent ce genre de modèle, à l’image du Nestblock, recommandé par Freddy Kortenhaus de Flying Wheels, capable “de mixer freeride, slides et street.” 4. LA GENTRIFICATION DU SECTEUR Si le cœur du marché se concentre autour d’une pratique “loisirs”, le haut de gamme a le vent en poupe, comme en témoigne Freddy : “Nous utilisons des matériaux de très grande qualité, comme de l’érable du Canada, des feuilles de bambou ou de fibre, en passant par des roulements en céramique noir.” Les collections 2016 en longskate ont en effet tendance à s’embourgeoiser ; on retiendra à cet égard la petite beauté qu’est le modèle Geminon 35 de Globe, “un drop-through arborant un placage en ébène noir très classieux”, détaille Matt Wong.
“Nous retrouvons des clients qui reviennent chaque année dans notre flagship store à Hossegor pour se procurer un nouveau modèle. Cela répond à une volonté de disposer d’outils adaptés pour rider quel que soit le terrain.” Andreas “Maui” Maurmeir at Sector 9 56
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photo: sector 9
“Les catégories descente et freeride se stabilisent, tandis que le cruising et le carving montent en puissance.” Nate Schumacher at Landyachtz
5. PETIT PRIX MAIS MAOUSSE QUALITÉ Ces innovations techniques se répercutent désormais aussi sur des modèles de complètes vendues aux alentours des 150 euros. Pour répondre à cette demande, Long Island Longboards propose la gamme Aloha, dotée de plateaux 7 plys, de roulements ABEC 5 et de trucks Freedom. Cependant, Mike Van Anrooy de Hardcore tient à prévenir que “le secteur est actuellement sous pression alors que de plus en plus de marques de longskate bon marché inondent ce segment, présentes notamment dans les enseignes de sport avec des longskates de mauvaise qualité.” Soyez avertis ! 6. PLUS ÉLÉGANT, DES DÉCO SOIGNÉES Le longskate est parvenu à dépasser les clichés à base de palmiers sur fond de coucher de soleil au bord de l’océan. Chez Flying Wheels, on a fait appel aux artistes de talent que sont Anaïs Le Corvec et Mat Miller pour réaliser des déco splendides sur les plateaux. Ross Bradley de Osprey affirme observer “une demande pour des designs plus féminins et, en 2016, les couleurs pastels seront bien plus présentes.” Parmi les réussites de l’année, on citera également le modèle The Hamu de Mindless avec son dragon au graphisme tribal, ou encore le Wolf Shark particulièrement mortel de Landyachtz, ainsi que la série Lagoon de Sector 9. Sur le dessus des plateaux, les grips s’embellissent aussi avec des couleurs et motifs sympas, quand il ne s’agit pas de grip transparent laissant apparaître la déco sur le pont. 7. LONGUES PLANCHES ET PETITS BOUTS Les kids aussi veulent leur longskate ! Sector 9 se jette à fond dans cette tendance avec la Mini Series. Chez Long Island Longboards, on lance le “Sun” Mini Freestyle Deck, un drop-through de 34,5’’ de long pour 23,4’’ d’empattement, destiné aux mini-thrasheurs. “Nous développons de nouveaux concaves, des mélanges de carbone, de fibre et de bambou et 58
testons les différentes combinaisons pour obtenir des longskates plus flexibles et plus légers, conçus pour les enfants et la clientèle féminine”, explique Ander Iraola. Ce développement revêt un enjeu primordial alors que les jeunes représentent le futur de notre secteur ; à charge des shops de les éduquer. “Cela permet d’étendre considérablement le nombre de personnes qui skatent, pas seulement en quantité, mais aussi au niveau de l’âge et du sexe. Un secteur qui se repose sur une demande toujours plus grande et variée témoigne de sa bonne santé”, affirme Nano Nobrega de Dusters California. Pour conclure, n’oublions de rappeler qu’il s’agit d’embrasser pleinement le phénomène longskate ou de ne pas s’y frotter du tout, signale Maui de Sector 9, une entreprise à laquelle l’on doit la naissance du longskate en 1993 : “S’investir à pas hésitants n’a jamais été la solution pour devenir célèbre !” Bien dit.
TENDANCES •
Innovations techniques à profusion (se reposer sur les guides techniques)
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Les modèles drop-through à destination du grand public
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Les modèles hybrides cartonnent toujours
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Vers un âge de maturité et de raffinement sur le haut de gamme.
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Des innovations techniques qui débarquent en entrée de gamme.
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Des déco plus élégantes sur les plateaux et les grips.
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Plus de diversité et une esthétique soignée.
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Les longkskates pour kids arrivent en force !
profil de marque
REKD REKD est une marque de protections qui crée des produits haut de gamme, au bon prix et pour tous. Son équipe de direction déborde d’enthousiasme et d’expérience dans l’industrie des sports d’action. Son offre de produits s’adapte à tous nos sports favoris, du skate au VTT. Comment a débuté votre aventure ? Tout a commencé avec l’idée de combler un vide dans le marché de la protection : des produits premium au bon prix. REKD est née au cœur d’une entreprise avec une grande expérience dans la gestion de marques leader dans les marchés des boardsports, incluant ceux du skate et du longskate. La société a une longue histoire dans ces milieux et nous voulions offrir une gamme de produits complémentaire avec nos autres lignes. La philosophie des fondateurs voulait que les produits soient dessinés pour tous, qu’ils soient résistants, sûrs et, surtout, très confortables. C’était la naissance de REKD.
pèse quand vous êtes parent ! Nous avons investi beaucoup de temps et fait beaucoup de recherches pour aboutir au moule idéal qui offre ce qui, pour nous, est l’un des casques les plus confortables du marché.
Qui compose l’équipe de direction et quel est leur parcours ? Nous avons un responsable développement produits qui travaille depuis plus de 10 ans dans le domaine des protections pour les sports d’action, un équipe de développement stratégique avec plus de 35 ans d’expérience où chacun des membres vit et respire nos sports. Cette combinaison suppose que REKD offre des produits recherchés par les rideurs, à savoir abordables et très efficaces.
D’après vous, pourquoi le marché européen estil important ? Le marché européen est très important pour la croissance de n’importe quelle marque. Actuellement, le longboard est très populaire en Europe mais c’est un territoire qui compte de nombreux marchés où les différentes disciplines sont populaires à des moments différents. Ceci entraine que nous avons des retours de clients très variés, ce qui enrichit nos processus de développement.
En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Nous sommes convaincus que notre facteur de différenciation principal est notre relation qualité prix pour les casques. Nous offrons des produits haut de gamme à un prix très compétitif qui permet aux kids d’avoir un look stylé tout en étant bien protégés. C’est un argument qui
Comment appuyez-vous les sports d’action et les rideurs ? Nous sommes en permanence à la recherche de nouveaux rideurs pour promouvoir nos produits. La marque sponsorise des rideurs en skate et en longskate et elle assure leur promotion à travers le site internet et les réseaux sociaux.
MARQUE : REKD
Vos casques sont-ils destinés avant tout au skate et au longboard ? Pas du tout. En fait, nous avons voulu nous assurer que nos produits s’adaptent à un cadre très large de disciplines action sports. Nos produits sont utilisés dans des domaines aussi variés que le roller derby, le BMX, la trottinette, voire même dans des cadres plus ludiques comme les balades urbaines à vélo.
Quelles autres initiatives marketing avez-vous ? Nous travaillons avec des groupes de presse comme Factory Media et Boss Media Inc pour nous assurer que REKD soit une marque reconnue dans tous les magazines et réseaux sociaux du milieu des sports d’action. Nous sponsorisons aussi des évènements et des skateparks dans l’ensemble de la GrandeBretagne et en Europe. Nous pensons que c’est le meilleur moyen de faire connaître la marque car les consommateurs peuvent les voir en situation. Pour quelles raisons votre marque attire-t-elle les détaillants ? Non seulement nos produits sont certifiés, confortables et beaux pour le consommateur final qui les achète mais nous offrons aussi de très bonnes marges aux détaillants. Nous avons aussi de la PLV de grande qualité. En plus, nous avons de bonnes dispos en stock, le service client est impeccable et nous livrons en temps et en heure. Quel futur voyez-vous pour notre industrie ? Ces dernières années nous avons été témoins du développement de diverses disciplines dans le longboard, toutes utilisant des protections. Nous avons vu aussi le développement d’autres sports comme le BMX, alors nous imaginons que, dans le futur, cette croissance se poursuivra dans l’ensemble des sports extrêmes. Bien évidemment, nous nous assurerons toujours que nos produits répondent à cette évolution.
EMAIL : TOBY@REKDPROTECTION.COM SITE : WWW.REKDPROTECTION.COM 61
profil de marque
TEMPLETON Templeton Outerwear est une d’outerwear snow, marque pointue et européenne, créée par des snowboardeurs puristes de Yarn Factory. Ce sont des produits qui s’inspirent des tendances d’antan, la mode des années 50 aux années 90. Une marque jeune avec une personnalité forte ! Comment a débuté votre aventure ? Templeton Outerwear est une réaction directe à l’état d’esprit du marché de l’outerwear. C’était le bon moment. Avec un peu d’argent et de clairvoyance, nous nous sommes lancés. D’après nous, il y avait une place pour une marque comme la nôtre. Je ne savais pas quoi porter pour me sentir bien. Tout le monde porte la même chose : grandes marques, slogans marketing étranges, rideurs vendus au plus offrant… bla, bla, bla. F**k that ! Voici Templeton ! J’espère que nous serons la solution ! Quelle est la philosophie de la marque ? Elle parle de nous et de notre façon d’être. Comme des diamants, nous sommes bruts et non- taillés. Nous avons arrêté d’être des “haters” et nous avons concentré notre énergie à la création de bons produits qui vous incitent à “repenser votre façon de rider” (merci à Now Bindings pour ce slogan). Nous promouvons une philosophie qui incite à “vivre libre en faisant ce que l’on aime”. Chaque jour est nouveau. Nous sommes un miroir des années 90, l’enfant bâtard de Ranquet & Lynn. Je veux que le snowboard redevienne obscur et dangereux, parce que c’était son élan initial. C’est pour ça qu’il est cool. Regardez Garden ou Road Kill et vous comprendrez ce que je veux dire. Nous ne voulons pas vous adapter, nous voulons vous sortir du cadre ! Quelles autres initiatives marketing avez-vous ? Nous supportons un snowpark DIY appelé Crown Woods, sous la responsabilité de notre ami et caméraman Beat Shwiersch, à Breitenberg - Pfronten, dans les Alpes du Nord. Toutes les six à huit semaines, nous organisons une soirée dans nos bureaux pour que les gens dansent, fassent du skate et picolent jusqu’au bout.
Utilisez-vous des ressources locales pour votre production ? Tout ce que nous utilisons pour faire de la PLV provient de coins les plus profonds de notre usine : lockers, meubles, matériaux anciens en chanvre et vieilles machines à coudre. Nous avons utilisé des morceaux de toile de chanvre, veille de 40 ans, pour faire des patches pour nos blousons. Pour les produits en édition limitée, nous laissons l’initiative à notre crew. D’après vous, pourquoi le marché européen est-il important ? En tant que marque européenne, nous devons conquérir ce marché en premier. Le marché européen est plus tendance, il a une histoire très riche et le consommateur connaît très bien les matériaux. Le marché européen, c’est comme aller visiter un musée alors que le marché US, c’est comme se rendre dans un centre commercial ou aller au cinéma. Quels sont vos produits les plus populaires ? Le blouson GasStationJacket, un blouson avec un print énorme sur le dos. Le pantalon WulfPant aussi. En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Notre philosophie et notre attitude. Et peut-être le fait que nous ridons tous les jours et tous les soirs quand nous ne sommes pas au travail.
nous leur cuisinons de bons petits plats. Mais, surtout, nous essayons de promouvoir l’idée, presque perdue, du fun et de la solidarité de cet anticonformisme romantique. Pour quelles raisons votre marque attire-t-elle les détaillants ? Nous sommes l’essence du snowboard. Nous lui serons fidèles jusqu’à notre mort. Templeton combine tout ce que vous avez toujours aimé du snowboard : nous sommes cool, décalés, nous ridons quand tu dors, nous dormons quand tu rides. Nous offrons de bonnes marges à nos détaillants, des produits européens bien conçus et une attitude inimitable. Nous sommes une marque européenne. Nous la développons en personne et nous donnons au snowboard la personnalité qu’il a perdue mais qu’il mérite encore. Où êtes vous distribués et quels sont vos plans de développement ? Nous avons des distributeurs officiels en Allemagne, Suisse, Italie, Espagne, France, Suède et Finlande. Nous travaillons avec des agents en Autriche, GrandeBretagne, Colorado et Norvège. Notre objectif est de nous établir dans les pays les plus stables et de grandir doucement et en pleine santé, jusqu’à l’inconnu.
Qu’est-ce qui vous inspire ? La culture musicale, notre propre étrangeté, les vêtements à l’ancienne et la mode des années 50 à la fin des années 90. L’équilibre subtil entre être casual et excentrique à la fois.
Quel futur pour notre industrie ? Les riches deviennent plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Vous devez marquer la différence pour survivre, pour garantir/donner au snowboard une vraie personnalité qui attire les kids dans le futur. Allez rider !
Comment appuyez-vous les sports d’action et les rideurs ? Nous offrons des produits gratuits à notre crew (team), nous les laissons dormir au bureau et
Où pouvons-nous découvrir vos produits, vidéos et autres ? Facebook : www.facebook.com/templetonclothing Instagram : templeton_outerwear
MARQUE : TEMPLETON SITE : WWW.TEMPLETON-OUTERWEAR.COM 63
profil de marque
SUPERBRAND Marque californienne de vêtements et planches de surf, SUPERbrand apporte un vent frais sur le secteur. En misant sur des produits jeunes à l’esthétique chiadée, l’entreprise s’affiche en nouvel étendard d’un certain niveau d’excellence au sein de l’industrie du surf, qu’il s’agisse d’être à l’eau ou sur la terre ferme. Pouvez-vous revenir sur les origines de la marque ? SUPERbrand a vu le jour en 2008 grâce au soutien des surfeurs professionnels Dion Agius, Ry Craike et Clay Marzo. La gamme textile tout comme les planches partagent les mêmes coloris, la même esthétique et les mêmes motifs, ce qui est absolument inédit sur le marché. SUPERbrand fixe un nouveau standard d’excellence, à la fois sur le marché du textile et de la planche de surf. La distribution s’est étendue progressivement sur les marchés core et au sein des surfshops les plus reconnus aux États-Unis, en Australie, en Europe, au Japon, ainsi que dans d’autres régions du globe. Qui compose l’équipe dirigeante et quel est leur parcours respectif ? Fin 2013, Marcelo Bengoechea (ex-Reef) est devenu directeur général de SUPERbrand et, depuis, c’est lui qui fixe les orientations, la vision et amène son leadership à la marque. Début 2014, ce fut au tour de Dorig Bocquet (ex-Nitro Circus, Skullcandy, Monster Energy) de rejoindre l’équipe afin de développer et renforcer SUPERbrand à l’international. Et, fin 2014, Justin Coté est venu gonfler les effectifs en tant que directeur marketing. Après avoir passé près de dix ans dans la presse surf, Justin a joué un rôle prépondérant dans le développement de notre marketing à l’international et de notre présence sur les réseaux sociaux. Le reste de l’équipe est issu de divers milieux surf et autres cultures, chacun apportant ses compétences individuelles à l’aventure afin de pérenniser notre marque. Quelle est la philosophie de la société ? SUPERbrand crée des articles uniques dans un esprit avant-gardiste pour correspondre aux
désirs, à l’idéologie et la vision de la jeunesse, mais pas seulement. Nous fabriquons des vêtements tendance et des planches de qualité, destinés aux surfeurs mais aussi aux passionnés de ce lifestyle, qui naviguent à la fois dans le milieu du surf et de la mode. En quoi vous distinguez-vous de la concurrence ? SUPERbrand est l’une des rares marques de surf vraiment authentiques et pas juste “inspirée” par la culture surf. Nous fabriquons les planches dans nos propres ateliers, ce qui nous permet de toujours être au contact du surf. Parvenez-vous à vous approvisionner en local pour votre production ? SUPERbrand utilise uniquement les meilleurs matériaux afin de réaliser les meilleurs produits. Ce sont les bons ingrédients qui font les meilleures recettes ! Cela signifie que, tant que possible, nous retenons des matériaux locaux, et aussi des matériaux respectueux de l’environnement. Nous souhaitons également recycler les matériaux des planches de surf dans notre production textile afin que les deux familles de produits soient intrinsèquement liées. En quoi le marché européen diffère des autres ? Au sein de l’Europe, on trouve quantité de différentes cultures surf et façons de vivre la plage. De la Suède à la Grèce, en passant par la Pologne et le Portugal, on trouve des personnes attirées par la plage et qui veulent vivre cette culture influencée par le surf et les vagues. Et, même si deux marchés ne se ressemblent pas, nous sommes convaincus que SUPERbrand peut satisfaire les fashionistas européens les plus pointus !
En quoi consiste votre campagne marketing ? Le mot d’ordre de SUPERbrand est “THE WORLD IS SUPER”. C’est un message que l’on retrouve aussi bien sur les publicités des magazines que sur le web, sur les événements et sur les membres du team, partout où sont distribués nos produits dans le monde. Nous voulons nous éclater, rire de nous-mêmes et, surtout, passer le plus de temps possible à l’eau. Comment envisagez-vous l’avenir de la marque ? Nous enregistrons une croissance exponentielle année après année, ce qui est génial. Néanmoins, il est important que cette croissance s’accompagne d’un respect des critères de qualité que nous nous sommes fixés. S’agissant de textile et de planches de surf, nous demeurons à la pointe du design, de la performance et de la qualité. Dans l’année, nous lancerons une catégorie d’accessoires nommée AXC. Et quel futur prédisez-vous au secteur en général ? Le surf sera toujours quelque chose de fun et, tant que personne n’oubliera ça, on trouvera toujours une demande pour des produits de qualité conçus pour prendre encore plus de plaisir. De notre côté, nous prônons une grande ouverture : même si vous ne connaissez rien au surf, rejoignez-nous et laissezvous emporter par ses bonnes vibes. Et si vous êtes un surfeur de toujours, attrapez un boardshort et une planche, et venez fracasser avec nous ! Comment faire pour suivre la marque en ligne ? Superbranded.com Facebook.com/superbrand Instagram : @superbrand
MARQUE : SUPERbrand EMAIL : DORIG@SUPERBRANDED.COM SITE : WWW.SUPERBRANDED.COM 64
FAIR WEAR FOUNDATION Toute entreprise qui fabrique du textile dans des usines à l’étranger fait face à la problématique des conditions de travail des employés. Alors que des changements politiques pourraient rompre ce statu quo, efficacement et à tout moment, le seul moyen pour l’instant d’atteindre un certain degré de transparence consiste à conduire des audits réguliers sur le terrain. Quand il s’agit d’assurer des salaires convenables et d’éviter le travail des enfants, la Fair Wear Foundation offre un soutien et des conseils exhaustifs aux entreprises internationales. Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, plus de 1,6 millions de gens ont fui le pays vers la Turquie. Et, parce que leur durée de séjour est inconnue, de plus en plus de réfugiés cherchent à travailler pour assurer la subsistance de leur famille. En conséquence, les entreprises qui fabriquent des textiles en Turquie doivent prendre conscience du risque inhérent au fait de solliciter le travail des enfants syriens. La situation est tendue et les travailleurs syriens sans papiers adéquats sont sujets à la discrimination et à l’exploitation dans les usines. Un certain nombre de fournisseurs nonlicenciés ont choisi d’employer de grands effectifs de réfugiés, souvent dans des conditions insalubres et dangereuses. Mais, même avant cela, les conditions de travail dangereuses et les quantités insupportables d’heures supplémentaires avaient été identifiées par les médias grand public.
exceptionnelle à cause de l’instabilité politique actuelle. Mais, ce que l’on rencontre, ce sont des heures supplémentaires en masse qui ne sont pas payées ainsi que des salaires qui ne couvrent pas les besoins primaires. Dans certains cas, on refuse les avantages sociaux ainsi que les vacances aux employés. Ce sont ces sujets difficiles qui sont abordés lorsque les travailleurs nous approchent via nos hotlines régionales.”
En tant que fondation légale, les actions de la FWF se fondent sur huit articles de la loi du travail, similaires aux principes de l’Organisation Internationale du Travail. Les travailleurs ont les droits suivants : le travail se fonde sur la libre volonté, et n’est pas forcé. La discrimination et le travail des enfants sont illégaux. Les travailleurs ont le droit de créer ou de rejoindre une association ou un rassemblement et de négocier en La Fair Wear Foundation (FWF) tant que collectif. Les salaires a pour mission d’améliorer les doivent couvrir les besoins “Nous procédons sous l’hypothèse que les conditions conditions de travail dans l’industrie primaires. Les heures de travail et de travail ne peuvent jamais être certifiées, mais internationale du textile. Fair Wear l’environnement de travail doivent seulement vérifiées.” – se focalise sur les entreprises être sains, et les contrats de de couture, y compris sur leurs travail constituent un engagement Stefanie Santila Karl, Fair Wear Foundation. fournisseurs et leurs travailleurs juridique et doivent se conformer à domicile. La couture représente aux lois existantes. De plus, les actuellement le plus gros nombre d’heures de travail humain au sein de structures et les pratiques de travail des fabricants ont un impact direct l’ensemble des étapes de production, par opposition aux machines. Le et décisif sur la chaîne des fournisseurs ainsi que sur les conditions de segment abrite aussi le plus grand nombre de travailleurs avec le niveau travail des employés des usines. d’éducation le plus bas. Après tout, la couture s’apprend facilement par rapport à d’autres savoir-faire plus techniques. En tant qu’organisation indépendante ayant des parties prenantes diverses, la FWF constitue un cadre permettant de mesurer la responsabilité sociale “Lorsque vous tombez sur des enfants, bien sûr, c’est une situation d’une marque, avec des conseils sur l’amélioration. Lorsque les entreprises critique qui requiert d’agir très rapidement et avec beaucoup de prudence”, décident de rejoindre la FWF, elle crée un plan détaillé de leurs objectifs et indique Stefanie Santila Karl à la FWF. “Tout d’abord, nous collectons des du temps requit. La FWF supervisera, accompagnera et publiera tous les informations et des preuves documentées. Parce qu’au moment où vous développements prenant part au processus, à l’aide d’un nouvel outil en ébruitez le problème au sujet de l’usine, l’enfant est déjà parti, déplacé vers ligne : le Brand Performance Check. une autre usine. Tous les gérants d’usine savent que le travail des enfants est illégal. Il faut aussi parler aux parents et à l’enfant et expliquer que Le coût de l’adhésion se base sur les revenus de la marque et inclut aussi ce n’est pas de sa faute. En même temps, vous devez estimer le nombre les frais liés au Brand Performance Check, grâce auquel la FWF procède d’autres enfants qui travaillent là-bas, parce qu’il y a très souvent d’autres à une évaluation initiale de la structure interne de l’entreprise, qui sera enfants qui sont dissimulés au moment des inspections des usines. ensuite classifiée selon 3 critères de qualité. Et, lorsqu’une marque manque aux engagements nécessaires à l’adhésion à la FWF, l’organisation lui Heureusement, les usines de couture constituent une exception en ce présente un ultimatum d’un an avant de s’en séparer. qui concerne le travail des enfants, et la situation de la Turquie est aussi WWW.FAIRWEAR.ORG 66
NOUVEAUX PRODUITS #76 CASQUE MACON (EPS) DE BERN Le modèle Macon est doté de superbes lignes épurées qui conviennent à toutes les saisons. Avec son noyau EPS et sa coque fine en ABS, le Macon est garanti aux normes tout en affichant un poids réduit. En fonction de la saison, vous pouvez changer la garniture intérieure entre modèle confort pour l’été et version hiver ; des garnitures qui s’achètent séparément. Un casque deux-en-un idéal pour le snowboard et le skate ! www.bernunlimited.com
BOARDSHORT IAN WALSH DE FOX Avec ses motifs réalisés par sublimation, ce short possède de sérieux arguments techniques : braguette plate, cordelette Stretch-Lock, coutures latérales Ergo avec passepoil, ourlets V-Notch, poche zippée sur la fesse et taille Secure Fit. www.foxhead.com
SANDALES FREEWATERS X CHANNEL ISLANDS Partenaire officiel de Channel Islands Surfboards, la marque Freewaters finance des programmes d’approvisionnement en eau potable grâce aux ventes de ses sandales responsables, d’ailleurs garanties à vie. Cette collaboration se décline à travers cinq modèles de sandales, disponibles cet été. www.freewaters.com
VANS SAM PARTAIX TATTOO SLIP-ON PRO Le skateur a pu offrir sa propre déco à son modèle préféré de skateshoes, les Slip-On Pro de Vans. L’artwork des chaussures puise directement dans les tatoos du skateur et son travail de photographe. Les shoes sont dotées d’un dessus en toile conçu pour la pratique du skate, d’une semelle intérieure UltraCush HD, du classique renfort périphérique DuracapTM et de l’emblématique semelle gaufrée de Vans. Un t-shirt Custom Fit accompagne la paire de chaussures, arborant un imprimé sur la poitrine qui reprend une image signée Sam Partaix. www.vans.com
CINTRE DRITEK HANGER PRO Le cintre Dritek Hanger PRO est la version améliorée du modèle de base de chez Dritek. Réputé pour sa solidité et sa polyvalence, désormais, ce cintre bénéficie en plus d’une protection en mousse haute densité autour du mousqueton de fixation, afin de protéger les barres de toit de votre voiture et autres portants. www.dritekproducts.com
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ZOOM SUR LES MARCHÉS ROYAUME-UNI Par Gordon Way A l’heure où je vous écris, j’entends encore des histoires de meilleure neige ridée depuis des années. J’ai réservé un trip avec les superbes Olly et Emma, de Mountain Mavericks, alors j’espère que les conditions vont perdurer. On dirait que les saisons sont de plus en plus tardives et il semblerait que nous ayons à nous en accommoder, avant de décider s’il est temps de “solder” ou pas. A ce sujet, vous vous rappellerez peut-être que, dans le dernier numéro, j’ai parlé de l’importance de maintenir les PVP et de faire des comparaisons avec les autres maques (pour être clairs, les accords sur les prix sont illégaux, mais faire des marges décentes ne l’est pas !). Chas, de Tallington, m’a contacté après l’article. Chas est le responsable du site de vente en ligne et, avec raison, il a assuré qu’il est trop facile de croire que la saison est finie quand vous préparez l’été 2015, avec l’arrivée de nouveaux produits et les offres multiples des fournisseurs (qui se succèdent depuis Janvier) de produits d’hiver discountés, immédiatement suivies des précommandes pour la saison prochaine. J’ai un respect particulier pour les détaillants qui essayent de bien gérer les saisons et de maintenir un flux sain des stocks, de la trésorerie et des clients. Du coup, pour écrire cet article, j’ai décidé d’appeler Chad. J’espère que chez Tallington on me pardonnera de dire qu’ils sont paumés au milieu de nulle part. Où se trouve nulle part ? A douze miles au nordouest de Peterborough. Ils sont basés en plein centre d’un complexe nautique avec une piste de ski artificielle. “Cette année nous avons eu beaucoup de monde sur la piste. Les week-ends, c’était la folie. Ce qui attire beaucoup de monde en magasin.” Et le mix produit ? “Le ski se porte bien et le snow tire un peu la tête. Nous sommes déçus que les J.O. n’aient pas eu l’effet escompté sur les ventes. Du côté du ski, nous avons très bien vendu les chaussures. Les clients se rendent compte qu’il est important d’être bien chaussé.” Quand nous avons parlé de la clôture prématurée de la saison, Chad a dit : “Nous sommes en plein mois de Mars et nous sommes très occupés avec les clients qui se préparent à passer les vacances de Pâques au ski. Nous devons nous rappeler de ça. Alors que beaucoup pensent que tout est fini, la réalité est tout autre. Il y a encore beaucoup de monde qui s’enthousiasme avec les vacances de Pâques à la neige et qui veut investir dans du matériel.” Mon vieil ami Jeremy, de TSA, nous donne une perspective intéressante sur le marché. J’ai commencé par lui demander ce qu’il pensait de l’effet J.O. et s’il avait noté une différence. “Bien sûr que oui”, dit-il, aussi sûr que d’habitude. “Ça a attiré de nombreux jeunes au sport, exactement ce dont nous avions besoin. C’est une bonne base de jeunes qui nous aidera à maintenir le sport et les affaires. Les produits pour enfant performent très bien.” D’autres segments porteurs ? “Oui, la femme indépendante. Il n’est plus question pour elle de venir avec son copain et de s’acheter ce qu’il y a. Elle dépense des montants importants en produits haut de gamme et elle prend ses propres décisions d’achat.” Ça fait du bien de voir que ces deux segments se portent bien ! Nous avons parlé du taux de change euro/livre sterling et de l’impact futur sur les prix. “Nous sommes dans un marché globalisé et les PVP doivent être aussi prêts que possible des PVP européens. Si ça suppose que l’on doive réviser certains prix et certains détails, qu’il en soit ainsi. Quand arrivent les soldes, nous devons nous assurer de ne pas donner aux revendeurs en euros, une seule chance de nous piquer du business.” Et que dire des soldes anticipées ? “Nous avons dû brader certaines
marques en Janvier à cause de notre principal concurrent. Et c’était inutile ! Ceci étant dit, nous commençons à peine les soldes et nous allons finir la saison sans grand chose en stock. Dans l’ensemble, je suis assez content et optimiste pour le futur du snowboard britannique.” Et que dire du reste ? Nous sommes à quelques semaines d’une élection présidentielle et les promesses des politiciens font légion. Ça me saoule de voir comment ces gens sont capables de tourner et retourner une même histoire. Ils sont capables de retourner n’importe quelle situation ; c’est ce qui fait d’eux des politiciens. Pour Jeremy, le taux de change de la livre est un sujet de discussion majeur car il est au plus bas, vis-à-vis de l’euro, depuis sept ans. Mais la livre est faible face au dollar et je pense que c’est un effet collatéral de la peur des élections…qui sait. Nos banques ne cessent de recevoir les foudres du public et de la presse après les erreurs commises, mais elles ne semblent pas apprendre et continuent sur la même lancée. L’économie britannique vit une baisse du chômage, l’inflation se réduit, les revenus moyens augmentent et les taux d’intérêt à 0,5% sont au plus bas depuis six ans. Apparemment, les consommateurs se “sentent bien”, motivés par ces données et par la baisse du prix du carburant. Ceci entraine aussi une meilleure confiance des ménages et une augmentation des demandes (et acceptations) de crédit. Barrat Homebuilders voit ainsi ses profits augmenter de 70 %. Dans le domaine de la vente au détail, les choses ne se portent pas aussi bien. Dans un rapport récent de KPMG, il semblerait que la récupération économique “passerait au travers du secteur du détail”. Il faut avouer que ce n’est pas très bon pour nous. “Les ventes de textile et de mobilier affichent des taux de croissance record par rapport à Février de l’an dernier. La mode bain, les sandales et autres produits de vacances ont bien performé aussi”, assure Helen Dickinson, DG du British Retail Consortium. Je sais que nous avons du mal à l’admettre mais la plupart de nos produits peuvent se cataloguer comme des produits-vacances. Evidemment, nous avons des passionnés mais il semblerait que nous soyons témoins d’une croissance ferme dans l’ensemble des secteurs boardsports. Pour finir, alors que les fleurs de printemps commencent à éclore, que le soleil se couche de plus en plus tard, nos pensées se tournent vers les vagues, le vent et l’eau. James, de H2O Sports, à Poole, qui ne vend pas de produits d’hiver, assure avoir eu un très bon hiver. “Il est facile d’avoir une bonne croissance hors-saison mais, si nous pouvons maintenir ces taux toute l’année, nous allons être bien gâtés. Cet hiver nous avons enregistré une croissance de 20-25 %. Une météo clémente, du vent et des vagues, nous ont bine aidé. Le windsurf devient de plus en plus un sport de vacanciers, une pratique à faire une ou deux fois par an. Le SUP et le kite, par contre, offrent de vraies opportunités, avec une très forte croissance du SUP.” Poole est un marché-clef des sports nautiques et, dans la zone, vous trouverez la plus grande densité d’affaires qui leur soient dédiées de tout le pays : “Le lieu géographique est clef, bien sûr, mais nous avons aussi enregistré de bons résultats en ligne, en particulier avec des clients du nord, qui n’ont pas de magasins spécialisés. Quoi qu’il en soit, nous sommes contents de leur venir en aide.” Pour finir, James a souligné que les locations n’ont jamais été aussi populaires à Poole. Les réservations de vacances arrivent très tôt aussi. C’est un grand signe d’optimisme pour le pays. Et que l’été arrive ! 71
ZOOM SUR LES MARCHÉS ALLEMAGNE Par Anna Langer Depuis quelques semaines, nous sommes bénis par un soleil radieux juste avant le début du printemps. Ce sont de belles prémices pour cet été mais aussi un bonheur pour l’instant présent, en particulier quand on sait que la neige était abondante en Février et Mars. Les affaires semblent être au beau fixe pour ce premier trimestre 2015. Les chiffres exacts sont difficiles à trouver, mais certaines estimations parlent d’une augmentation de 5% du commerce du détail par rapport à l’an dernier. Cet automne, Manfred Piepho, de Der Berg Ruft & Boarderline Snow Shop, à Berlin, parlait des difficultés de l’outerwear mais, depuis le début de l’hiver, fin Décembre, les ventes se sont stabilisées, en particulier pour le hardware. “Nous avons eu beaucoup de demandes de boards, fixations et boots”, explique Manfred. Etant donnée la distance géographique qui les sépare des montagnes, “les tendances nous arrivent avec un peu de délai,”, continue-t-il. Les consommateurs sont “très sensibles aux prix” dans cette région car la capitale allemande souffre d’un faible pouvoir d’achat, ce qui complique davantage un marché rendu difficile. En plus de ça, les prix cassés offerts par les grandes marques et les grandes enseignes ont un effet immédiat sur les ventes. “Burton, K2, Ride et Arbor sont des marques fortes chez nous”, détaille Manfred. “Mais les autres marques, qui bradent leurs produits dans les grandes chaines comme Sport Scheck ou Karstatdt, ont perdu de grandes parts de marché dans notre magasin”, conclut-il. Chez 247 Distribution, ce début 2015 est décrit comme “extrêmement bon”. La météo n’est qu’une partie de cette bonne évolution car des facteurs organisationnels ont joué un rôle très important. “Nous avons eu la chance de recevoir beaucoup de produits de Chine, juste avant le Nouvel An Chinois, et nous avons pu les livrer avant les vacances. Ceci suppose que nous avons commencé nos livraisons très tôt. Les autres années nous n’avions pas eu cette chance”, se rappelle Nils. “Les marques de NHS (Independent, Creature, MOB Gript, etc.) et Skate One (Powell Peralta, Bones Wheels, Bones Bearings, Theese Wheels, etc.) se portent très bien”, continue Nils, peu surpris par le constat. “Tum Yeto se porte très bien aussi, en particulier après le rachat de Habitat et Alien Workshop. TSG est très populaire aussi et la disponibilité de ses produits sera un facteur-clef de succès en 2015. Les longboards Riviera sont aussi très populaires.” Andi, de Boneless, à Munich, assure que le longskate est toujours très en vogue et la tendance ne semble pas vouloir s’inverser. Il gère le premier magasin longboard de la capitale bavaroise. “Nous avons commencé il y a huit ans, alors que le longskate n’intéressait qu’une poignée de gens. Nous n’avions qu’un choix si nous voulions survivre : grandir. Car le longboard était presque inexistant. L’explosion du longboard a commencé il y a quatre ans environ et s’est renforcée ces deux dernières années.” Boneless se concentre surtout sur la qualité, que ce soit pour les débutants pour les pratiquants assidus. “Pour les débutants, nous offrons des produits premier prix, bien sûr, mais uniquement s’ils sont fidèles à notre idée du longboard”, explique Andi. Ainsi, ils s’assurent que chaque produit est parfaitement adapté à son client, comme il se doit. Dans cette époque d’instabilité économique, l’explosion de la croissance n’est pas seulement fêtée, elle est aussi regardée d’un 72
œil critique, un détail positif et justifié. Toute mode est suivie par une phase de saturation, un développement qu’Andi anticipe mais attend avec grand calme. “En particulier, quand un produit est très à la mode, comme le longboard, il faut donner de bons conseils et offrir un service de qualité à chaque client. Ça veut dire que vous devez vendre à un gamin de 35 kg un produit différent qu’à un adulte, même si tous les deux sont débutants. Pour consolider et établir définitivement cette catégorie, nous devons tout donner maintenant et non pas compter sur la mode et les volumes que nous faisons à court terme.” Si tout le monde agit de même, le longboard aura de beaux jours devant lui. Indépendamment de la mode ou de la saturation, le longboard redonne aussi un souffle au skate core et Andi le souligne ainsi : “Les cruisers attirent de plus en plus de monde qui n’utilise le skate que pour se déplacer. Ceci suppose que le skate devient de plus en plus core, plus vrai. C’est une superbe évolution pour les deux sports !” Pour s’assurer que tout le monde trouve ce qu’il recherche, il est important d’avoir une mission et une passion comme celles de Boneless. “Nos vendeurs sont de grands skateurs, certains sont même sponsorisés et tous font partie de la scène depuis longtemps.” Le lien étroit avec la communauté et les clients entraine aussi certains consommateurs qui viennent glaner des conseils pour, après, faire des achats en ligne au meilleur prix. Pour Andi, “les tendances du web sont plus difficiles à cerner. Il y a des kids qui diffusent des connaissances superficielles et dangereuses dans des vidéos YouTube. Les shops doivent faire face à ce challenge pour contrer ces erreurs avec une véritable expertise afin de donner aux gens de meilleurs critères pour mesurer la qualité de ce qui est dit sur le net”. Ceci est très important aussi pour 247, qui travaille avec des shops en dur et en ligne depuis des années. “En près de 10 ans de vie de 247 Distribution, nous avons appris à trouver un bon équilibre entre les deux et nous sommes très attentifs à la stabilité des prix”, explique Nils. “Quelques marques ont commis de graves erreurs en faisant des soldes trop brutales, trop vite, sur internet.” Il ajoute que, même si les ventes en ligne sont “extrêmement importantes”, “l’épine dorsale” sera toujours du côté des shops en dur. “C’est particulièrement vrai pour les segments plus chers, avec des produits qui exigent beaucoup de conseil et de consultation. Rien ne vaut une bonne relation avec le client dans ce cas-là”, conclut-il. Le reste de 2015 semble très positif pour les trois. Le snowboard est stable, le longboard continuera sa croissance et le skate se réinvente. “Je pense que la demande de marques de longboard poursuivra la tendance à la hausse mais la demande de marques de skate se développe aussi”, ajoute Nils. “Il se peut que les taux ne soient pas les mêmes mais nous préférons une croissance progressive plutôt que de rentrer dans une bulle.” Il admet aussi que le taux de change euro/dollar sera un défi pour beaucoup de distributeurs : “nous devons nous assurer d’offrir une stabilité des prix à nos consommateurs et, si le pire arrive, nous ferons tout notre possible”. L’engagement a toujours été un moteur puissant dans les boardsports et il ne cessera jamais de l’être.
ZOOM SUR LES MARCHÉS FRANCE Par Benoît Brecq La conjonction d’un prix du baril très bas et d’un euro faible est indéniablement un élément de soutien pour la reprise de l’économie française. Toutefois, n’exagérons pas l’impact potentiel de la baisse de l’euro. On aurait tort d’oublier qu’une baisse de l’euro entraîne mécaniquement un renchérissement du prix des importations. Il est encore trop tôt pour faire le bilan pour la France mais une étude a déjà prouvé que, dans le cas de l’Italie, l’affaiblissement de l’euro est un jeu à somme nulle. En d’autres termes, le gain économique réel d’une baisse de la monnaie est souvent compensé par la hausse du coût des importations. Le marché des Sports de glisse est, pour l’immense majorité des, cas celui de l’importation. Notre marché risque donc malheureusement de connaitre dans les semaines qui viennent une augmentation pouvant atteindre jusqu’à 20 % des prix. Au dire des différentes marques, distributeurs et importateurs, on parle de près de + 10 % en avril et peutêtre même à nouveau + 10 % au mois de juillet. Cette augmentation des prix touchera dans un premier temps les revendeurs mais aussi indéniablement les consommateurs finaux qui, pour pratiquer leur passion, devront une nouvelle fois mettre un peu plus la main à leur porte-monnaie. Ces hausses de prix sont pourtant inévitables pour la survie des marques, sauf pour les très rares marques made in France. Les marques et distributeurs ont jusqu’à aujourd’hui résisté et maintenu les prix, malgré la courbe inquiétante du taux de change Euro/Dollar engagé depuis l’été dernier. Mais aujourd’hui, elles n’ont plus le choix, il en va de leur survie. Du côté des détaillants, la situation semble tenir le cap. “Pour les mois de janvier et février 2015, notre activité est stable par rapport à 2014”, nous confie Laurent Bouteiller, gérant du magasin Urban Surfer dans le 5ème arrondissement de Paris. Les soldes semblent avoir permis de rattraper le retard du chiffre d’affaires, cependant “elles s’appliquent désormais à trop de produits”, selon Laurent. En effet, le matériel technique a été soldé plus tôt cette année. Pour Norbert et Catherine Bernigaud d’Atmosphère à Gap, les soldes ont été compliquées, au vu des offres déguisées sur internet dès la mi-décembre ; malgré cela, en jouant “la carte du conseil, du service et de l’écoute auprès de nos clients, nous arrivons à sortir notre épingle du jeu.” Volcom, Burton et Pictures semblent être les marques avec les meilleures sorties sur cette période de soldes. Pour Guillaume Adam du magasin de station Ride & Style à Val Thorens : “Les ventes sont plutôt en hausse en ce début de saison. Nous n’avons pas subi le manque de neige comme dans beaucoup de stations.” Les chutes de neige cette saison ont été conséquentes sur toute la France et notamment dans les Pyrénées. Avec 5,40 m de hauteur de neige cumulée, la station de Piau Engaly, décroche le pompon. Elle est, fin février, la station de ski la plus enneigée au monde, selon le site snow.forecat.com. Et ce n’est pas tout, Gavarnie décroche la 4ème place avec 4,10 mètres, suivie de près par Porté Puymorens, 4 mètres. Les abondantes chutes de neige du mois de février et l’épaisseur du manteau neigeux historiquement haute cette saison ont conforté les ventes, et l’achat de textile technique l’a emporté sur l’équipement en matériel. Pour Laurent de Urban Surfer à Paris, “les textiles techniques les plus performants, notamment ceux avec membrane, et les plus haut de gamme ont supportés les ventes”. En station, les chutes de neige ont eu un impact positif sur les ventes et, plus particulièrement, sur les accessoires notamment les gants, bonnets, chaussettes et petits accessoires. Cependant, Guillaume de Ride & Style semble plus réservé sur le textile et l’outerwear : “Les vêtements techniques subissent une baisse au vu des excellentes conditions d’enneigement. Malgré les récentes chutes de neige, nous n’avons pas ressenti que les personnes
étaient emballées à l’idée d’acheter ce type de produit cette saison.” Côté marque, les plus tendances semblent être Pictures pour son image écolo et ses “color blocks” et Volcom pour la qualité de ses coupes et son originalité ou encore Neff pour son côté fresh et fun. Côté technique et notamment en Snowboard, la tendance déjà énoncée fin 2014 semble se confirmer : Le “all mountain, backcountry” est de plus en plus demandé. C’est en particulier le cas de la gamme Family Tree de chez Burton. Le “Split Board” semble lui aussi se développer, Norbert et Catherine d’Atmosphère nous le confirme : “on a beaucoup de questions et d’intérêt sur le Split Board cette saison. Il permet une utilisation plus large de l’activité et le côté évasion est aujourd’hui recherché par les pratiquants.” Cette pratique donne un côté plus dynamique au snowboard et ouvre son utilisation à de nouveaux univers, c’est ce que les clients recherchent. A l’inverse, le pur freestyle semble en léger recul et un peu moins recherché par les pratiquants. En station, la neige semble avoir joué son rôle et “dans l’ensemble, les ventes ont plutôt bien fonctionné en particulier pour les fixations”, nous confie Guillaume. Les meilleurs taux de sortie dans le domaine semblent être à attribuer aux marques comme Union Binding ou Nothwave. De manière générale, la fréquentation en magasin est assez stable. Le métier a toujours dépendu de la météo mais cela n’a rien de nouveau et n’explique pas non plus les tendances lourdes. Mais cette année, les conditions d’accès aux stations ont été particulièrement délicates et, malgré l’excellent enneigement, elles ont parfois freiné certains à monter, en particulier les pratiquants journaliers ou du week-end. Cependant, entre les opérations de prix d’avant-saison, l’alignement des dates de soldes du technique sur les soldes du textile instauré par les Players, et les soldes flottantes, la saison se résume véritablement à 5 semaines de ventes normales... Ce qui est vraiment trop peu selon toutes les personnes interrogées. Même si tous s’accordent à dire que le panier moyen est plutôt en hausse car les produits les plus vendus sont les produits les plus haut de gamme, ces derniers se vendent aussi de plus en plus en soldes. Ce qui touche directement la marge des revendeurs qui se retrouve indéniablement en baisse… Laurent de Urban Surfer note un véritable paradoxe : “nous devons aujourd’hui solder des produits qui sont en rupture chez le fournisseur mais aussi en carry over...” Enfin tous s’accordent à dire que les clients se concentrent encore sur les effets de marques. Guillaume nous dit : “Picture est encore l’exemple à part, car des clients français ou étrangers viennent exprès pour la marque.” Même si le prix reste un critère important dans les achats : “On le ressent pour la clientèle française mais surtout, avec la crise du Rouble il y a quelques mois, les Russes sont, cette année, plus regardants que les saisons précédentes.” Mais avant tout, les consommateurs ont besoin et sont demandeurs de conseils adaptés, et les magasins et vendeurs sont là pour les orienter dans leur choix. Catherine et Norbert mettent cela en avant : “nous apportons du service, des conseils adaptés à chaque client. Par rapport au NET, nous offrons la solution à nos clients en peu de temps pour des prix similaires en ayant répondu à leurs questions.” Côté water, la saison va commencer dans les prochaines semaines. L’ensemble des détaillants ré-ouvre peu à peu leurs boutiques et commence à recevoir les nouvelles collections de la saison 2015. Une fois de plus, la météo sera un poids dans la balance de la réussite de cette nouvelle saison. Mais elle ne sera plus seule et les détaillants devront jouer aussi avec les variations du cours Euro/Dollar répercutées sur leurs tarifs. Ces augmentations seront-elles comprises et acceptées par les consommateurs finaux ? Nous en saurons plus dans quelques semaines, voire quelques mois. 73
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AUTRICHE
ESPAGNE
Par Anna Langer
Par Jokin Arroyo Uriarte
Il se peut que les Autrichiens ne soient pas très connus pour ça, mais ils aiment faire les choses à leur façon. C’est le seul pays en Europe où fumer dans les bars est encore légal et ce n’est qu’un exemple. Les magasins core le sont aussi. Alton Premium Board, à Feldkirch, fête son 20ème anniversaire et 65 ans d’héritage avec un autre magasin de vêtements, Alton Schuh-ModeSport, et 15 ans de construction du snowpark Burton de Damüls avec la filiale Parkdesign. C’est une entreprise qui utilise la totalité des ressources de ce réseau. “Tout est relié. C’est quelque chose que nos clients comprennent quand ils entrent chez nous”, explique Thomas Alton. “Ça ne sert à rien d’avoir 2000 m2 si vous ne pouvez pas générer de l’émotion. Nous vivons en montagne chaque minute que nous pouvons. Saison après saison. C’est notre avantage et les clients le ressentent”. A contre courant de la tendance digitale, le business familial a opté de ne pas faire de la vente en ligne. “Avez-vous déjà reçu un bon conseil de votre PC ?” réplique Thomas. “Nous nous considérons comme un board store premium. Grâce à nos années d’expérience, notre conseil est de qualité et nous avons toutes les connaissances nécessaires pour l’alimenter.” Et ça marche. “En 2015, tout a bien commencé, même avec un peu de croissance. Nous n’avons fait des remises sur les boards et les fixations que de 20 %. Les boots partent très bien au prix fort”, exultet-il. Le streetwear se porte bien aussi : “Nous avions tout vendu fin février !”. Thomas cite Volcom et Hurley comme les grandes gagnantes. L’outerwear, par contre, tend à “scotcher”, mais beaucoup moins que les saisons précédentes. Résultat : il n’y a pas de vrais perdants : “Nous ne sélectionnons que des produits qui nous plaisent à 100 %. Et c’est pour ça qu’ils partent. Du premium plutôt que du standard de masse…”, explique-t-il. Freedom Skateshop Graz est sur la même longueur d’onde. Après son grand succès de 2014, l’objectif en 2015 est “toujours le même : appuyer la scène locale et offrir les meilleurs service et produit à nos clients. Parce que nous aimons ce que nous faisons !” explique Mike Mayr. Comme pour tout skateshop core, l’hiver tourne au ralenti avec des chiffres faibles mais stables. “Nous vendons beaucoup de hardware (decks, trucks, roues, etc.), des shoes et moins de textile”, ajoute-t-il. “La marque autrichienne Decay Skateboards et les marques US Baker, Deathwish tout comme DGK et Expedition sont très demandées. En ce qui concerne les trucks et les roulements, Independent, Thunder et Shake Junt remportent la mise.” Même si le textile ne concerne que 30 % du CA du magasin, Brixton, Kr3w et DGK méritent une mention spéciale. “Emerica enregistre les meilleures ventes dans le segment chaussures tandis que les derniers modèles Fallen gagnent en popularité depuis que la marque est gérée par Dwindle Distribution.” Pour Freedom, organiser des évènements est aussi important que donner un bon conseil à ses clients. “Nous organisons deux events annuels au skatepark de Graz : le GreenAnger Contest au skatepark de Grünanger et, bien sûr, l’incontournable Go Skateboarding Day. Nous organisons aussi des premières dans notre shop et dans d’autres lieux”, nous explique Mike. Et les cours de skate du Funhall de Graz sont impartis, dans leur presque totalité, par des rideurs Freedom. Nous fournissons aussi les skates pour ces cours.” Avec tout ça, nous ne pouvons regarder vers le futur qu’avec optimisme. “Notre saison principale commence maintenant et finira en automne, alors nous sommes impatients de commencer un été qui s’annonce prometteur. Et non seulement pour les affaires, nous sommes enchantés de pouvoir reprendre nos decks !” Mike n’en peut plus et Thomas confirme : “Nous faisons tout notre possible pour garder notre authenticité. Le reste dépend de la qualité de nos appros et de notre sélection produits, qui doivent être bien pensées.”
L’économie espagnole renoue avec la croissance et clôture l’année 2014 avec optimisme, du moins d’après le Ministère de l’Economie. La croissance de 1,4 % en 2014, confirmée par l’INE (Institut National des Statistiques), représente une tendance “modérée mais positive” et “qui s’accélère”. Pour 2015, les estimations de croissance visent 2,4 %, un chiffre considéré comme “prudent” par le gouvernement. Le taux de croissance annuel en 2014 était de 2 % pendant le 4ème trimestre ; le premier trimestre 2015 dépasse les 2 %. Le chômage a baissé de 288 744 personnes, par rapport à l’an dernier, la plus forte chute annuelle depuis 1998. Mais le nombre total de chômeurs frôle les 4,5 millions de personnes. Le mois de Janvier est toujours négatif pour l’emploi mais, cette année, la croissance du chômage de 77 980 personnes est la plus basse enregistrée depuis 2007. Pendant les 7 dernières années, la croissance moyenne du nombre de chômeurs en Janvier était de 144 000 personnes. “La crise économique a changé les habitudes de consommation en Espagne et ceci affecte directement toute la chaine industrielle (magasins, distributeurs, marques et fabricants)”, explique Javier González Vega, responsable de la marque Surf Logic (une marque d’accessoires basée à Irun, dans le Pays Basque). “Nous observons que les shops ont besoin de travailler avec des marques et des sociétés qui offrent des solutions logistiques rapides et flexibles, qui peuvent offrir du produit toute l’année sans que les shops n’aient à stocker de grandes quantités. Ceci diminue le risque de stock et, en retour, assure plus de liquidités pour faire face à l’instabilité économique et le déclin de la consommation. C’est pour ces raisons que, chez Surf Logic, nous appliquons ces règles et nous observons que tous ceux qui le font ont un avantage concurrentiel face aux marques qui ne fonctionnent que sur des bases de précommandes, avec peu de réassorts.” Saul Viadero Musitu, responsable de Deep Surf Shop, en Cantabrie, nous explique que : “La saison 2015 présente de nettes améliorations dans les ventes. Je vois aussi qu’internet fait très mal à des petits magasins comme le mien. Mais, petit à petit, je vois que la tendance revient à ce que ce fût avant. Dans le cas du snowboard, je soulignerais particulièrement les ventes de splitboards et de masques.” Kike Soriano, Manager de Free, à Barcelone, Avenida Diagonal 503, ajoute : “En ce moment, nous pouvons dire que le surf est le sport qui a enregistré la plus grande croissance ces dernières années, au détriment du skate et du snowboard. Le marché du surf est beaucoup plus vaste que quelques boards, du matos technique et les grandes marques que tout le monde connaît.” Actuellement, les marques émergentes, le textile surf et les accessoires sont très demandés. Le marché commence à montrer des signes de récupération et, grâce à internet et aux réseaux sociaux, nous pouvons interagir avec les consommateurs, qui deviennent de plus en plus exigeants.
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SUISSE
ITALIE
Par Fabien Grisel in collaboration with David Lambert
Par Franz Josef Holler
Pour une fois pas de météo mais plutôt un point sur la situation géopolitique et surtout monétaire de notre petit pays. La Suisse a subi un véritable tsunami économique (pour reprendre les termes de Nick Hayek, patron de SwatchGroup) lorsque la Banque Nationale Suisse (BNS) décida d’abandonner le taux plancher EUR/CHF mis en place il y a 5 ans pour lutter contre le franc fort pénalisant nos exportations, notre tourisme et les achats à l’étranger. Il est aisément compréhensible que cette mesure ait complétement changé les données macro-économiques du marché suisse. En l’espace d’une heure, la Suisse et (re)devenue 10 à 15 % plus chère que ses voisins directs qui étaient, d’une manière plus ou moins raisonnable, déjà sensiblement moins chers. Cette situation a entrainé une augmentation immédiate du tourisme d’achat et les supermarchés français, allemands et italiens proches de la frontière ont été pris d’assaut. Evidemment cette situation n’aide en rien la saison difficile de nos détaillants car les conditions d’enneigement ont été pénibles, la fréquentation des magasins décevante et, depuis ce 15 janvier, la concurrence étrangère et online extrêmement virulente. Si on s’attarde plus précisément sur le matériel, on remarque que les produits chers souffrent logiquement de cette situation. Les sites online étrangers sont devenus trop bon marché et, à partir d’un certain prix, il n’est plus possible d’argumenter la différence évidente de prix, même si le service est meilleur. Le marché du Splitboard, au vu du prix du matériel, en a tout particulièrement fait les frais cette saison. Le mois de janvier, habituellement occupé par la présence de touristes russes, à également posé problème : pour des raisons géopolitiques et monétaires, la classe moyenne aisée russe s’est retrouvée dans l’impossibilité de voyager avec la chute du rouble. C’est la constatation que fait John Richard de Schneeberger Sport à Saanen/ Gstaad, habitué à la présence des Russes dans cette luxueuse station de l’Oberland bernois et qui, selon lui, a été cette fois-ci excessivement calme. Cependant la situation aujourd’hui n’est pas si difficile qu’elle pourrait l’être. Les chutes de neige de fin janvier ont considérablement aidé lors des vacances de février et permis aux magasins de plaine de vider leurs étagères. David Lambert, propriétaire de la société de distribution DAV Agency (Nixon, West, Rip Curl, Mizu, Poler), nous détaille : “Malgré une apparente sensation de retour du snowboard, les ventes ne décollent pas autant qu’espéré par les marques et les shops ; cependant, 60 % des shops se félicitent de vendre à nouveau plus de boards alors que 40 % d’entre eux n’ont pas le suivi escompté de leur clientèle qui les délaisse au profit des soit-disant “bons deals” sur Blue Tomato ou autres websites. West snowboarding le ressent de manière forte : autant certains magasins misent sur le snowboard et sur les marques locales absentes des gros comptes et augmentent considérablement leur commandes, que de l’autre côté certains shops qui aimeraient pousser de plus petites marques sont “obligés” de vendre ce que la clientèle demande (apparemment LIBTECH fait toujours un carton). Indépendant de la météo et développant de manière intense leurs réseaux boutiques et fashion, des marques comme NIXON ont rarement connu autant de facilité dans le business. Les alternatives sont nombreuses et l’accessoire est acheté de manière constante. L’Outerwear est, pour la 4ème année consécutive, LE point noir des ventes. La surproduction et trop de discounts en font un business qui n’est plus sain.”
Notre bon vieux Président, Giorgio Napolitano, a cédé sa place à Sergio Mattarella. Economiquement, nous luttons encore avec le manque de croissance mais l’intention de notre Premier Ministre, Matteo Renzi, est d’aider les jeunes entrepreneurs ; ce qui aura sûrement un effet positif sur notre industrie. Les start-up ont une influence positive sur l’emploi et le moral des jeunes, les plus touchés par le chômage. Ceci nous plonge dans l’industrie des boardsports qui a de grandes attentes pour la saison été/hiver 2015 car l’hiver n’a pas été ce que nous aurions aimé qu’il soit : pas de chutes de neige dignes de ce nom avant fin Décembre et des températures clémentes jusqu’en Janvier 2015. Par conséquent, les ventes de blousons et de hard goods ont souffert. Les précommandes, quant à elles, ont été marquées par les excès de stock des détaillants. L’aide aux détaillants et les initiatives marketing ciblées sont devenues des éléments-clef pour les marques de snowboard qui veulent aider les shops à sortir leur épingle du jeu en dépit des difficultés. Dans le segment outerwear, les ventes se concentrent dans les extrêmes des fourchettes de prix : le premier prix et le haut de gamme. Les shops se concentrent particulièrement sur les marques qui offrent de bons prix et des marges confortables. La situation est similaire pour les hardgoods, où la marge devient un argument-clef avec la baisse des ventes et du sell-out. La location est celle qui apporte le sourire aux détaillants. Les shoes sont la vache à lait, car les ventes ne sont pas affectées par la météo. La saison skate bat son plein avec des températures très clémentes en ce début de printemps. Le skate a toujours le vent en poupe en Italie tandis que les longboards et cruisers ont la part belle, surtout si le prix est bon. Les marques US souffrent car les prix sont trop élevés et les kids ne sont plus aussi accros aux pros et à leurs decks qu’ils ne l’étaient antan. Les trucks US sont encore une pièce incontournable avec Independent, Thunder et Venture, leaders de la catégorie. Même si les marques US souffrent dans le segment hardgoods, elles s’en sortent particulièrement bien dans le textile et les accessoires, avec Diamond et Huf parmi les meilleures élèves. En ce qui concerne la distribution, NEFF a un nouveau foyer chez FRESCO DIST alors que la marque OFFICIAL devient la responsabilité de Blast! Distribution. L’industrie des boardsports ne cesse d’évoluer en Italie. Elle est passée de l’état de niche à celle marché de masse ce qui suppose qui les défis sont de plus en plus grands, autant pour les shops core que pour les marques. La variété de l’offre a explosé mais la concurrence aussi. Les ventes en ligne jouent un rôle essentiel car les consommateurs cherchent constamment de nouveaux produits et ont une idée très claire de ce qu’ils veulent acheter. Les marques doivent offrir à leurs détaillants des produits spéciaux et aider dans le processus de vente avec des initiatives marketing que les centres commerciaux sont incapables d’émuler. En ce qui me concerne, je pense que les salons vont jouer un rôle essentiel dans le futur proche, étant donnée l’importance de se tenir informé sur les tendances en gestation. Outre l’incertitude sur les tendances, nous savons de source sûre qu’être un expert et aimer ce que vous faites est crucial si vous voulez avoir du succès dans cette jungle de productivité et de variété !
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MAI 2-8 SPRING BREAK UK BOARD TEST KAUNERTAL AUSTRIA SNOW WWW.SNOWBOARDSPRINGBREAK.COM 11-22 BILLABONG RIO PRO RIO BRAZIL SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 21-24 FAR’N HIGH VILLIERS-SUR-ORGE FRANCE SKATE WWW.WCSK8.COM 30-31 BACK TO THE STREETS SKATEPLAZA LESZNO POLAND SKATE WWW.SKATEAGENDA.WORDPRESS.COM
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Rojo’s Renee and Stephen
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Santa Cruz’s Josh and Joe
Thule’s Alan and Mike
Urban Beach’s Simon, Rob, Andy, Richard
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The Hundreds’ Luke with burgundy cotton perfect pocket T and Feather coach jacket with cuduroy collar with Luke
Westbeach’s Paul, Dave, Ritch and John
Zeal’s Michael, Helen, Wensley and Ollie
ISPO 2015
Bench’s Natalie,Sebastian and Svea
Dragon Europe Team
Colour Wear’s Neil with Franz from Fresco
Dakine’s Marco and Peter
Fanatic SUP crew
Flying Wheels Benoit with the Skycap 39 stepdeck collab with Matt Miller
Giro’s Mattia and Brendan
GoPro’s Isabella, Martin and Filip
Head Snowboards’ Max & Nicole
Hoff’s Benoit, Freddie, Gunnar and Marc
K2’s Hunter & Max
Landyatchz German distributors Matze, Felix & Jan
Lib Tech’s Marian and Ryan
Lib Tech’s Mike with Steve from Altamont
Melon’s Tom and James
Mervin’s Maja and Jamie
Northwave’s Nicola and Uwe
Picture’s Neal and Julien
Ride’s Jörg with the new Barretta girls stick
Sanuk’s James with Liam from Holysports
Sector 9’s Boris, Sly, Rick and Maui
Smiths Eric and Cassie
SUPERbrands Marcello and Dorig present matching graphics across apparel and boards
The Phunkshun family
THIRTYTWO Pierre-Andre and Jeremy Jones
Urban Beach and Osprey’s Tom
Volcom’s Hardy and Phil
Volkl’s Michael, Lucian, Phil and Philip
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