BOARDSPORT
NUMÉRO 072. AOUT/SEPTEMBRE 2014. €5 INTERVIEW GRAND PONTE : MARK PRICE, PDG DE FIREWIRE TENDANCES : SURFWEAR, NEOPRENE, SOLAIRES, CRUISERS SALONS : BRIGHT, JACKET REQUIRED, BREAD & BUTTER
E U R O P E A N S U R F / S K AT E / S N O W B U S I N E S S
PLUS : LES NEWS, LES “PAPAS COOL” DU SKATE, LE PROFIL DES MARQUES : DIRTY DOG, WEST SNOWBOARDS, OWN SKATEBOARDS…
NOUS
ÉDITO #72
Editor Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com
Un seul mot d’ordre : le produit
laissant plus seulement charmer par les modes.
En parcourant les différents salons professionnels de ce début d’été, il ne fait aucun doute que les marques ne jurent plus que par une chose : le produit. L’époque où il suffisait de coller son nom sur des basiques de l’habillement est définitivement révolue. Aujourd’hui, le succès auprès de la clientèle ne passe plus par le marketing et la hype, remplacé par un message visant à informer clairement le consommateur sur l’intérêt qu’il a à acheter tel ou tel article. L’information circulant plus rapidement que jamais sur le web et les réseaux sociaux, le destin d’un produit est scellé en un rien de temps, dans le bon comme dans le mauvais sens. Le résultat pour les marques est qu’elles savent très vite si elles tiennent là une nouvelle perle ou pas. N’oublions pas que nous appartenons au milieu des boardsports, soit un secteur où les innovations dans l’équipement sportif sont suivies de près par la clientèle. Il est inscrit dans notre ADN de fournir toujours plus de technicité aux pratiquants.
Et les marques ont bien pris conscience de cette tendance, revoyant leurs positionnements, marquant leur différence en se reconcentrant notamment sur des gammes réduites, avec quelques produits-phares, autour de messages clairs.
Surf & French Editor Iker Aguirre iker@boardsportsource.com Snowboard Editor Rémi Forsans remi@boardsportsource.com Skate Editor Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com German Editor Anna Langer anna@boardsportsource.com Design & Art Direction Owen Tozer owen@boardsportsource.com Design Assistant Roddy Bow production@boardsportsource.com Web Media Manager Denis Houillé denis@boardsportsource.com Market Intel Manager Chelsea Van De Merwe chelsea@boardsportsource.com Proofreaders Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Chelsea van der Merwe
Et, dans un environnement économique peu propice à la dépense, cette tendance se révèle vertueuse, puisque la clientèle n’est prête à payer qu’en échange d’un réel bénéfice, ne se
Contributors Dirk Vogel, Stefan Dongus, Asier Zabarte, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Miriam Deller, Jade PersaudWalters, Daisy Maddinson, Anna Langer, Holly Gear, William Maddinson, Samuel Peek, Chelsea van der Merwe.
SOMMAIRE
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Chez Source, nous suivrons de près cette évolution avec, dans chaque numéro, de nouvelles études de tendances sur les produits, comme ce mois-ci, où nous nous sommes penchés sur les marchés des cruisers, des combinaisons, des lunettes de soleil et du surfwear. Sur notre site, retrouvez également des présentations individuelles des prochaines collections. Aux détaillants, nous conseillons de surveiller attentivement ces études de tendances afin d’obtenir un regard extérieur sur ce marché qu’ils connaissent pourtant bien et ainsi de pouvoir éventuellement revoir leurs politiques d’achat saisonnières. Au final, un sentiment de renouveau se dégage de notre industrie, revigorée par de ce travail de fond sur les produits. Le produit est roi. Vive le roi !
13. NEWS
45. TENDANCES : NÉOPRÈNE PE15
15. L’ÉCHO DES SALONS PROFESSIONNELS
48. BEST SELLERS
17. LE DÉTAILLANT DU MOIS
51. L’ART DE L’ACHAT : ABS, FRANCE
19. TENDANCES : SOLAIRES PE 15
52. PROFIL DE MARQUE : DIRTY DOG
22. TENDANCES : SURFWEAR MASCULIN PE15
54. PROFIL DE MARQUE : WEST SNOWBOARDS
28. LES “PAPAS COOL” DU SKATEBOARD
56. PROFIL DE MARQUE : OWN SKATEBOARDS
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31. TENDANCES : SURFWEAR FÉMININ PE15
58. AIDE AU DÉTAILLANT, PAR BRANDWAVE
35. LE MARCHÉ CHINOIS
60. VEILLE DES MARCHÉS
Publisher clive@boardsportsource.com
36. IGP : MARK PRICE, PDG DE FIREWIRE
68. OPPORTUNITÉS
39. TENDANCES : LE MARCHÉ DES CRUISERS
70. EVÈNEMENTS
42. LA LIGNE VERTE
72. L’ŒIL DU CYCLOPE
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NEWS
AUTHENTIC BRANDS GROUP FAIT L’ACQUISITION DE COLLECTIVE LICENSING INTERNATIONAL
DE NOUVEAUX DISTRIBUTEURS POUR AFENDS EN GRÈCE, ESPAGNE ET PORTUGAL
FLUX CONFIE SON MARKETING INTERNATIONAL À FARMER
PENNY SKATEBOARDS SE LANCE DANS LA BAGAGERIE
ROB DYRDEK REPREND LES RÊNES DE DNA
RIDGEMONT MISE SUR L’EXPÉRIENCE POUR SA DIRECTION COMMERCIALE AU ROYAUME-UNI ET EN IRLANDE
Authentic Brands Group, la maison mère de Prince, Spyder et TapOut, a réalisé l’acquisition de certaines marques de Collective Licensing International telles qu’Airwalk, Hind, Vision Street Wear et Above The Rim. Ces marques poursuivront individuellement la gestion de leurs licences afin d’étendre leur présence et leur offre commerciale.
La marque de fixations Flux a annoncé son association avec Brad Farmer de Marketing Farmer. Farmer œuvrera à l’élaboration d’une nouvelle stratégie marketing mondiale en vue de la saison 2014-2015. Brad Farmer peut se targuer d’une longue expérience dans le secteur du snowboard, auteur de nombreuses campagnes marketing à succès pour le compte de stations de montagne et de diverses marques.
Rob Dyrdek est de nouveau aux commandes DNA Distribution, gérant des marques Alien Workshop (aujourd’hui disparue), Habitat et Reflex. Ce revirement provient de la mise en faillite de Pacific Vector, devenu actionnaire principal de DNA il y a neuf mois seulement. Suite à cette acquisition de Pacific Vector en 2013, Rob Dyrdek n’était plus qu’actionnaire minoritaire de DNA.
DAKINE SE LANCE DANS LE SURFWEAR POUR L’ÉTÉ 2015
Après 35 ans d’existence, DaKine proposera pour la première fois une collection textile. La gamme sera composée principalement de boardshorts et de maillots pour enfants, mais offrira également des vêtements tissés et autres tricots, ainsi que des chemises et polaires. La collection sera disponible en boutique à l’été 2015.
BLEED OUVRE SA PREMIÈRE BOUTIQUE À BERLIN Bleed a ouvert le 7 juillet dernier les portes de sa première enseigne de marque à Berlin. Lancé en partenariat avec la marque de fingerskates Blackriver, le magasin est situé dans le quartier de Berlin-Friedrichshain.
JÉRÉMY DE MAILLARD DEVIENT LE NOUVEAU VP DU MARKETING EMEA DE THE NORTH FACE
Jérémy de Maillard quitte son poste de vice-président du marketing EMEA chez Vans pour prendre la même position chez The North Face, autre société de VF Corporation. Entré chez VF Corp en 2008, il a été un des acteurs-clés du succès de Vans en zone EMEA.
...LOST RELANCE UNE COLLECTION FEMMES POUR L’ÉTÉ 2015 Disparue en juin 2013, la collection femmes de ...LOST refait son apparition. Cette interruption avait été décidée afin de faire passer la gamme de simples produits sous licence à la production en interne d’une collection complète. 12
La marque d’habillement Afends opère une grosse offensive commerciale sur les marchés européens du surf et du streetwear en confiant sa distribution à Sook Distribution en Grèce, Azion Systems en Espagne et Nuno Almeida au Portugal.
Forte de son succès dans le skate, Penny se lance à la conquête du marché du sac à dos avec sa marque The Pouch. En vente sur son site, les sacs seront mis en avant à travers une campagne marketing complète, dans la presse et sur le web.
Ridgemont Adventure Fitters s’est adjugé les services d’Ally Barr au poste de directeur commercial pour la Grande-Bretagne et l’Irlande. Véritable “vétéran” dans les action sports, il été au service notamment de Quiksilver, Billabong, Ocean Pacific ou Reef, et connaît parfaitement le secteur des marques lifestyle et sport.
NIXON DÉSIGNE PHILIPPE GOUZES COMME VICE-PRÉSIDENT AUX VENTES ET DIRECTEUR GÉNÉRAL POUR LA ZONE EMEA Nixon a fait de Philippe Gouzes son vice-président aux ventes et directeur général pour la zone EMEA. Il sera en fonction à Hossegor, où se trouvent les bureaux EMEA de Nixon, et sera placé sous la direction de Nick Stowe, PDG de Nixon. Gouzes occupait précédemment le poste de vice-président senior des opérations commerciales internationales pour Burton, chez qui il était auparavant vice-président des ventes pour l’Europe, tout comme pour Channel Islands, après avoir enchaîné plusieurs postes clés chez Rossignol.
LE SURFEUR PRO ALAIN RIOU REJOINT LA FORCE DE VENTE DE STOKEHOUSE EUROPE
Le surfeur tahitien Alain Riou intègre l’équipe commerciale de Stokehouse Europe, située dans le sud-ouest de la France. Après avoir parcouru le monde en tant que surfeur professionnel, Alain décide de donner une nouvelle orientation à sa carrière.
ALL CONDITIONS MEDIA RACHÈTE GOOD MOOD MÉDIA L’agence de voyages All Conditions Media basée à Brighton en Angleterre, spécialisée dans les secteurs des actions sports et de l’aventure, a racheté l’agence de communication Good Mood Media, spécialiste de l’outdoor. Le portefeuille clients d’ACM comprend désormais les marques Dragon, Nike Vision, Nokia, Red Bull, Finisterre, Heimplanet, Picture Organic Clothing, The Snowboard Asylum, McNair Shirts et Big Balls Film, auxquelles viennent s’ajouter celles de Good Mood Media, à savoir Arc’teryx, Yeti et Nordisk.
#72
KEN PERKINS NOMMÉ PDG DE SUNSET SKATEBOARD CO.
AMUSE SOCIETY NOMME MARIA SASS À LA DIRECTION MARKETING
Ken Perkins prend la direction de Sunset après deux années comme directeur commercial national au sein de l’entreprise, période durant laquelle il a joué un rôle crucial dans l’expansion du service retail, tant au niveau national qu’international.
La marque de beachwear et bikinis fashion Amuse Society, dirigée par Mandy Fry et Summer Rapp, se dote de Maria Sass au poste de directrice du marketing. Maria Sassa intègre Amuse après avoir œuvré durant huit années aux RP et au marketing de marques telles que Lexus, BCBG, Max Azria et Stance.
BILLABONG EUROPE NOMME UN NOUVEAU CHEF DE PRODUIT & MERCHANDISING ET UN NOUVEAU DIRECTEUR COMMERCIAL Billabong Europe a annoncé la nomination de Jean Kress au poste de directeur du département merchandising & design, et de Nicolas Burger comme directeur commercial. Tous deux opèreront au sein du siège européen d’Hossegor, sous la coupe de Jean-Louis Rodrigues, directeur général du groupe pour l’Europe. Jean Kress possède plus de 20 années d’expérience dans le design et le milieu des action sports, dont 15 passées chez Quiksilver. Quant à Nicolas Burger, il était encore récemment directeur des ventes de FOX EMEA.
LES ACTIONS GOPRO FONT UN BOND DE 31 % À L’INTRODUCTION EN BOURSE
En faisant son entrée en bourse le 26 juin, GoPro signe une hausse immédiate de 31 % de ses actions à l’issue du premier jour sur le Nasdaq, valorisant la société à hauteur de 3,9 milliards de dollars. Quel parcours pour son créateur, Nick Woodman, lui qui avait démarré l’entreprise en commercialisant des sangles pour caméra en 2002 ! Après Skullcandy en 2011, GoPro est la seconde entreprise de matériel électronique issue du secteur des actions sports à faire son entrée en bourse. GoPro est aujourd’hui le leader mondial des ventes de caméscopes. Les trois premiers mois de l’année ont été marqués par une hausse de 8 % des bénéfices, les portant à 235,7 millions de dollars avant cette entrée en bourse, ainsi que par la nomination de Tony Bates (ancien viceprésident exécutif de Microsoft) au poste de président de GoPro.
SEQUENTIAL (DVS) FAIT L’ACQUISITION DE GALAXY BRAND HOLDINGS Sequential, propriétaire de DVS, va racheter Galaxy Brand Holdings, qui possède les marques Avia (fitness), AND1 (basketball), Nevados (outdoor) et Linens ‘n Things (décoration intérieure). Sequential s’est spécialisée dans l’acquisition de licences et, avec cette nouvelle signature, l’entreprise gèrera 12 marques, générant un chiffre d’affaires de deux milliards de dollars par an.
UNE CONFÉRENCE SUR LA SÉCURITÉ EN MONTAGNE PROPOSÉE AUX DÉTAILLANTS Après une première édition à Lech-Zürz en Autriche en 2012, la Snow & Safety Conference 2014 se déroulera du 5 au 7 décembre prochains et proposera des ateliers aux gérants de magasins et leur personnel afin de mieux appréhender les points incontournables de la sécurité en milieu montagnard et enneigé, ainsi que le matériel qui s’y rapporte.
ANIMAL INAUGURE UN NOUVEAU SHOWROOM À MANCHESTER Situé dans le centre-ville de Manchester en Angleterre, ce nouvel espace illustre la bonne santé de la marque en 2014 après l’ouverture d’un premier showroom à Londres plus tôt cette année déjà.
ELECTRIC DÉMÉNAGE AU CENTRE OLATU LEKU À ANGLET Electric quitte ses anciens locaux dans les Landes pour intégrer le complexe Olatu Leku, plus conforme à son héritage californien. Financé en partie par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bayonne, ce bâtiment accueille déjà plusieurs entreprises du secteur, telles que Fox et Oakley, à deux pas du siège Europe de Volcom, la marque du groupe Kering.
QUIKSILVER ÉTEND SES CONTRATS DE LICENCE SUR PLUSIEURS FAMILLES DE PRODUITS Quiksilver poursuit son plan de redressement et annonce la signature de nouveaux contrats de licence concernant plusieurs catégories de produits, comme la licence signée avec Parigi Group pour les vêtement Roxy Young Girls et Kids, ou encore avec E. Gluck Corporation pour les montres, Planet Sox pour les chaussettes/collants, Travel Plus International pour la bagagerie, The Northwest Company pour les serviettes de bain et Euroglass SARL pour les planches de surf, ainsi que sa filiale Equity Bell qui produira et distribuera également les skates Quiksilver de type cruiser et longskate.
MATUSE WETSUITS S’INSTALLE EN GRANDE-BRETAGNE ET EN IRLANDE La marque californienne de combinaisons Matuse s’associe au Britannique Global Wetsuit Supplies, grossiste sur le marché surf, afin de proposer ses produits au Royaume-Uni et en Irlande, ainsi que sur d’autres régions-clés du secteur en Europe.
UNE VERSION 2.0 DU TTR TOUR
Lors de son assemblée générale à Barcelone, le TTR a annoncé la création d’un nouveau circuit mondial de snowboard, le Tour Concept 2.0. La croissance du sport reposera notamment sur la vente des droits télévisés et la conclusion de contrats de sponsoring. Une nouvelle structure sportive voit le jour à cette occasion et abandonne le système précédent de classification des épreuves par un nombre de “stars”. Ce nouveau circuit ressemblera en bien des points au World Tour de l’ASP dans le surf, dont les droits médias et les circuits étaient également fragmentés il y a encore peu de temps. Désormais, IMG, le géant des médias dans le sport, centralisera les droits du TTR. Pour faire face à cette nouvelle donne, le TTR se dotera d’une structure marketing distincte.
MATIX ÉTOFFE SON SERVICE COMMERCIAL ET RÉALISE DES PROMOTIONS EN INTERNE Pas mal de mouvements chez Matix afin de consolider ses services commerciaux et marketing. Daran Godfrey devient ainsi le nouveau directeur commercial monde de Matix, tandis que Jaime Fernandez rejoint Matix International en tant directeur commercial et que Nick Evennou prend les commandes d’un nouveau poste de spécialiste commercial et marketing. 13
L’ÉCHO DES SALONS BREAD & BUTTER ÉTÉ, BERLIN, 8-10 JUILLET 2014 En misant sur le thème du football avec un timing approprié, cette édition n’était pas sans évoquer l’équipe du Brésil lors de cet événement sportif, à savoir une tendance à vivre sur ses acquis. La principale chose à retenir de ce Bread & Butter concerne son avenir, alors que le salon proposera désormais deux sites, Barcelone en hiver et Berlin l’été, comme l’ont annoncé non sans fierté les organisateurs : “C’est toujours l’été dans le monde du Bread & Butter”. Cette proposition signifie potentiellement plus de visites pour les marques de la part de détaillants venus du sud de l’Europe. Tout le monde y gagne. Mais la question qui se pose est de savoir s’il n’est pas déjà trop tard pour procéder à ces aménagements. La tenue du salon à Barcelone n’est pas aussi excitante que l’annonce d’une toute nouvelle destination et, alors que le train de la mode ne s’arrête jamais, on se demande si le B&B n’est pas resté à quai... Pour en revenir à cette édition de juillet dernier, même si le salon a perdu en superficie
et en visiteurs, il demeure néanmoins le plus grand rendez-vous de la fashion week berlinoise, attirant toujours bien plus de détaillants que le second salon aux mêmes dates. Si le nombre de halls d’exposition a été réduit, tandis que les espaces publics et allées ont été agrandis, on trouve toujours quelques stands impressionnants par leur taille. Les marques d’action sports présentes ont semblé satisfaites de l’opération, toujours à la recherche d’un public plus large que sur l’autre salon. Parmi ces marques, on remarquait Bench, Barts, Ocean Minded, Deus ex Machina, Dickies, Herschel Supply Co, Hex, Lightning Bolt, Maui and Sons et WeSC. Lors de la soirée du match Brésil/Allemagne, de nombreuses festivités ont dû être annulées en raison des averses torrentielles ce jour-là. Le prochain Bread & Butter se déroulera du jeudi 8 au samedi 10 janvier. www.breadandbutter.com
BRIGHT ÉTÉ, BERLIN, 8-10 JUILLET 2014 Pour ce second salon Bright, organisé dans l’ancien grand magasin Jandorf, le succès était de nouveau au rendez-vous. Les marques se félicitent du choix de l’endroit et des aménagements. À la différence d’autres salons plus institutionnalisés, le Bright veut offrir une expérience plus “roots”, à travers notamment l’architecture intérieure déstructurée qu’offre le bâtiment et qui sied particulièrement aux marques présentes. L’ajout d’un troisième niveau a permis d’accueillir davantage d’exposants et de ré-agencer l’espace par familles de marques. Par exemple, le second étage était essentiellement peuplé de marques issues du monde de l’art, de la musique et du skate. Parmi les quelque 300 exposants, on retrouvait des habitués mais également des nouveaux-venus, avec des marques telles que Reebok, Kangaroos, King Apparel, Alis, Qhuit, Dope, Obey, Converse, Altamont, Primitive, Sweet et C1RCA. Le bilan chiffré du salon montre que les visiteurs étaient à 50 % Allemands, suivi par les Britanniques, les Néerlandais, les Français, les Autrichiens, les Suisses et les Italiens. Il est intéressant de noter que, même si le salon Agenda se tenait au même moment aux États-Unis, les visiteurs américains étaient
plutôt nombreux parmi les habitués, démontrant l’importance que revêt le Bright au niveau international parmi les salons tendance. Globalement, les chiffres de fréquentation sont à la hausse, même de façon modeste, le pic de visites étant atteint le second jour. Lors de la soirée d’ouverture du Bright, la C1RCA Death Race a été perturbée par les pluies torrentielles, qui se sont arrêtées à temps pour célébrer la victoire de l’Allemagne lors de la Coupe du monde de football, au son des DJ du LookyLooky Crew. Lors de la troisième et dernière soirée, un ancien supermarché du quartier de Berlin Mitte était investi par un contest de skate, le Cons Berlin Project, sonorisé par un concert des Américains de Flatbush Zombies et un set des Palace DJs londoniens. Au lieu de prendre la direction du sud de l’Europe comme le BBB, le prochain Bright Hiver reste ancré à Berlin. Pour les organisateurs, il ne fait aucun doute que Berlin demeure le meilleur choix en Europe pour présenter les nouveautés streetwear, skate et sneakers. L’édition d’hiver se déroulera du 19 au 21 janvier. www.brighttradeshow.com
JACKET REQUIRED ÉTÉ, LONDRES, 30-31 JUILLET 2014 En plein cœur de l’East End londonien, haut lieu de la mode et des hipsters, le salon Jacket Required s’est imposé sur l’agenda des marques de boardsports désireuses de suivre les tendances du marché fashion/ lifestyle. Cette édition a été marquée par une bonne fréquentation des marques de notre secteur, avec notamment la présence de Altamont, Dickies, Electric, Volcom, Santa Cruz, Captain Fin Co, Urbanears, Komono, Stance, Deus Ex Machina, Poler, BRSH, Raen, WeSC, RVCA, Addict, Makia, Element, Globe, Herschel et Lightning Bolt. Ces marques de l’univers boardsports trônaient fièrement à l’entrée du second niveau, échappant au hall principal, plus connu comme “la serre” en raison de la chaleur générée par son plafond de verre. Avec ses murs blancs tout nus et la présence de seulement deux portants par stand, le salon misait sur la simplicité afin
de permettre aux exposants et acheteurs de se concentrer sur l’essentiel, le produit, sans artifices et autres stands tape-à-l’œil. Nous avons eu l’occasion de visiter tous les stands de marques d’action sports, devant à l’occasion nous y reprendre à plusieurs fois en raison du grand nombre d’acheteurs faisant la queue. L’an dernier, on se souvient que certaines marques tentaient de revendiquer leur passé dans le milieu à travers les imprimés et motifs à fleurs que l’on retrouvait sur leurs collections. Mais cette année, l’accent est mis sur la qualité des produits, à grands renforts d’effets de finition, que ce soit sur les coutures ou à travers des rajouts de tissu, sans oublier de préciser, tant que possible, le “Made in Europe”. www.jacket-required.com 15
le détaillant du mois
SECRET SPOT SCARBOROUGH, GRANDE-BRETAGNE À l’ocassion du 25ème anniversaire du surfshop Secret Spot, nous avons demandé à son directeur John Bagnall quels étaient les secrets d’une telle longévité et, plus particulièrement, comment faire pour rester compétitif alors que l’Internet grignote ce secteur. Pouvez-vous revenir brièvement sur l’histoire de votre magasin ? Ses débuts, les premiers gérants... Au milieu des années 80, Roger Povey a ouvert Starboard Surf, une caravane d’où il louait des planches et des combinaisons au niveau de South et North Bay à Scarborough. En 1989, Roger a déménagé du côté de Hanover Road et il a rebaptisé son affaire Secret Spot. Ce petit baraquement qui pouvait accueillir pas plus de cinq planches et une douzaine de combinaisons était devenu le point de rencontre de tous les surfeurs du coin. À partir de 1991, Roger s’est associé au surfeur local Paul “Tomo” Tomlinson et le shop a déménagé de nouveau pour Pavillon Terrace. En 2006, Roger décida de quitter Secret Spot et Tom se retrouva gérant unique. Aujourd’hui, nous sommes présents sur trois sites : le magasin à Scarborough, l’école de surf et le shop de Cayton Bay, et l’entrepôt de Wykeham où est également gérée la boutique en ligne. Quel est le ratio entre vos ventes dématérialisées et celles du magasin traditionnel ? C’est du 50/50 entre le web et la boutique physique, sans compter le chiffre réalisé avec l’école de surf. Nous disposons de deux boutiques physiques et d’un site marchant, ça s’équilibre.
Ce qui nous distingue des autres surfshops, c’est que nous sommes peu nombreux à posséder un tel passé et une telle expérience. Je n’en reviens pas du nombre de surfshops gérés aujourd’hui par des businessmen, pas des surfeurs. Quelles sont les grandes tendances auxquelles vous assistez dans le secteur des boardsports ? J’ai l’impression que le surf redevient cool. Non pas que nous pensions qu’il ne l’était plus, mais la mauvaise image qui était parfois associée au surf et aux surfeurs semble disparaître. Le look surf à l’ancienne est mort, les gens font plus attention et portent des tenues et des équipements plus discrets et élégants. Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux autres détaillants indépendants concurrencés par les mégastores des grosses enseignes ? N’essayez pas de faire comme eux. De toutes façons, les grands magasins ont tendance à copier les petits indépendants, alors si vous tentez de dénicher les tendances chez eux, vous faites fausse route. Faites confiance à votre histoire.
Vos ventes ont-elles connu une hausse ou une baisse l’an dernier ? Globalement, elles n’ont pas bougé. Elles ont légèrement diminué sur les magasins, mais les ventes en ligne ont bien augmenté. Les ventes en magasin dépendent grandement des conditions de surf et nous n’avons pas eu de grandes périodes de houle, si bien que ça s’est répercuté sur notre chiffre. Mais l’un dans l’autre, c’est positif.
Votre magasin sponsorise-t-il des surfeurs, des compétitions ? Si oui, quel est l’impact sur le magasin et la scène boardsports ? Tous les ans, nous organisons une compétition de surf intitulée East Coast Classic et nous avons pu constater un impact extrêmement positif sur les marques qui fournissaient des lots à cette occasion. Nous voulons que la compétition conserve un esprit familial : c’est une bonne façon de faire la promotion du surf en général tout en s’amusant.
En quoi vos magasins se différencient de la concurrence ? Nous sommes un authentique surfshop, et nous ne vendons que ce qui se fait de mieux en termes de matériel. Nous sommes le surfshop de proximité dans lequel les gens entrent facilement pour discuter avec les employés. Nous faisons partie du folklore ! Nous sommes tous surfeurs, nous aimons échanger sur le surf et tisser des liens avec la clientèle.
Si vous pouviez remonter cinq ans en arrière, que feriez-vous différemment ? Je surferais plus et je travaillerais moins ! (Rires) Non, j’anticiperais un plus gros trafic de ventes en ligne, mais je crois pouvoir dire que nous avons toujours été plutôt innovants au niveau du site. Nous irions encore davantage de l’avant pour arriver plus rapidement au niveau actuel.
WWW.SECRETSPOT.CO.UK 17
photos: d’blanc, dragon, electric
tendances
TENDANCES PRINTEMPS/ÉTÉ 2015 : LES SOLAIRES S’il convient de proposer du neuf à chaque saison dans le monde de la mode, il n’est pas possible de réinventer la roue tous les ans. Et d’ailleurs, inutile de le faire puisque, dans le secteur de l’optique, l’année 2015 marquera le retour de nombreux classiques revisités. Analyse par Anna Langer LES MONTURES “Des classiques revisités”, voilà bien LA tendance 2015, si l’on se fie aux échos d’Electric et de Smith, qui utilisent toutes deux un vocabulaire en tout point identique. Le vintage revient à nouveau en force et Dragon en profite pour sortir une collection Fit For Living : “des formes traditionnelles mais de taille réduite”. De son côté, Otis a réalisé “des contours d’œil plus ronds, inspirés par des modèles vintage”, tandis qu’Electric mise sur “des montures larges mi-rondes et des contours d’œil en acétate et formes goutte d’eau”. Chez D’Blanc, là aussi ce sont “des détails de finition d’inspiration vintage et des modèles modernes sans monture”, tout comme Smith, Oakley, O’Neill, Otis et Cébé piochent dans leurs collections cultes du passé. Pour VonZipper, l’accent est mis sur “des montures plus plates au niveau des sourcils”, ainsi que chez D’Blanc avec “des montures unisexe également plus plates sur la partie supérieure, avec des finitions métal au niveau des sourcils”. Autant d’exemples qui illustrent bien ce caractère revisité des grands classiques. Les lunettes D’Blanc “Leather Side Glacier Shields” sont particulièrement représentatives de la prochaine grosse tendance en 2015 : des montures et des verres plus techniques, ainsi que des lignes plus modernes. “Les montures larges au niveau des tempes protègent du soleil, du sable et du vent” (Smith), tout en étant “stylées et pratiques” à la fois. On en retrouve également chez Spy, Bollé, Gul et Nike Vision, avec un souci marqué sur le côte pratique “sans vraiment suivre les tendances, mais plutôt en pensant à ce qui pourrait être utile aux sportifs et améliorer leurs performances”. Melon et Cébé y ajoutent des looks carrés tandis que Dragon, pionnier des montures invisibles, lance la collection Shadow sans monture. Dirty Dog et D’Blanc n’hésitent pas à associer ces tendances aux formes géométriques et aux montures percées. Electric et Sinner vont encore plus loin avec des “thématiques post-apocalyptiques et futuristes”.
Dragon en garde sous le coude, annonçant “une grosse innovation” sur les lunettes glacier pour la fin de l’année. À côté de “ces formes folles que l’on pouvait voir autrefois chez Oakley “, on trouve des modèles lifestyle plus discrets, comme chez Ashbury qui est persuadée “que le trop est l’ennemi du bien : nous préférons opter pour des styles minimalistes sur tous nos modèles.” COLORIS Les couleurs font également leur retour, qu’il s’agisse de lunettes vintage, modernes ou de sport. Neff n’hésite pas à avancer que 2015 sera leur collection la plus colorée à ce jour, tandis que chez Spy, on résume cette tendance par “fun, ludique et joyeuse” ; un sentiment partagé chez Nike Vision, O’Neill, Cébé et Bollé. VonZipper proposera des versions en couleurs de ses bestsellers et Oakley ajoutera de la couleur aux couleurs, à travers “des montures aux différents contrastes de couleurs avec des touches sur les tempes.” Les associations de couleurs sont également au programme dans les collections de Bollé, O’Neill et Melon, tandis que Nectar met de la couleur sur les montures de ses nouveaux modèles en impression hydrographique. Pour ceux qui préfèrent des modèles plus sobres, Spy propose des montures teintées translucides aux coloris très sixties, qui viennent contraster ses verres Spectra plus flashy”. Idem pour Neff qui “mélange des couleurs pop comme le tie-dye avec des formes sportives classiques” dans sa gamme Tie-Dye Sportwear. Quant à Electric, la marque préfère ajouter des “touches de couleurs” sur ses modèles aux coloris plus sombres, alors que VonZipper et Sinner misent sur des tons plus doux avec des lunettes aux couleurs terre. Chez Cébé, on associe montures sombres et verres réfléchissants colorés. Enfin, Dirty Dog 19
tendances
propose aussi des modèles sans la moindre couleur, avec des montures transparentes, tout comme Melon ou presque avec ses montures semitransparentes. S’agissant des motifs, Neff met en avant sa collection “Hard Fruit” avec des images de fruits rehaussées en couleur, tandis qu’O’Neill introduit quelques modèles de montures texturées. Dragon propose de nouveaux motifs hawaïens - à fleurs et Hula - au niveau des tempes, ainsi qu’une collaboration qui vaut le détour avec l’artiste Schoph. D’un autre côté, les écailles font leur grand retour chez Spy, VonZipper, O’Neill, Melon et Sinner, considérées comme un bestseller indémodable, et auxquelles on peut associer “des verres Spectra flashy” chez Spy, ou une finition mate chez Melon. La mode des montures mates de l’an passé semble avoir vécu, car on n’en trouve plus que dans les collections de Melon et O’Neill. VERRES Les verres devraient rester plutôt colorés à l’été 2015, avec quelques nouveautés toutefois. Les verres miroir figurent de nouveau dans toutes les collections, avec quelques nuances chez Electric et O’Neill, ou encore des teintes bleu polarisé et bronze chez Smith, Cébé et Bollé. Sinner vient jouer les contrastes avec les montures en proposant des verres rose or et bleu ciel. Bollé ose les verres double foyer, revisitant des styles à l’ancienne, comme évoqué précédemment. Dragon propose trois nouveaux verres qui ne passeront pas inaperçus : rose or, bleu ciel et plasma. Pour des verres plus sages, jetez un œil du côté des verres polarisants progressifs ou semi-progressifs d’Electric, O’Neill et D’Blanc, proposés sur des modèles vintage (Electric) et lifestyle (O’Neill). Au niveau technique, Ashbury et Melon s’enorgueillissent de proposer des verres Zeiss haut-de-gamme sur tous leurs modèles. Otis mise de son côté sur des verres minéraux, qui offrent selon la marque “le meilleur rendu optique, une absence de distorsion totale et une grande résistance aux rayures”. Bollé retrouve les mêmes qualités sur son nouveau verre NXT, “un verre haut-de-gamme réalisé en Trivex et qui offre un rendu optique optimal avec une vision parfaite même à faible distance du verre”. Chez Electric, un rajout de mélanine synthétique dans les verres “garantit la meilleure protection naturelle contre les effets nocifs du soleil”, filtrant 100 % des UV et 98 % de la lumière bleue, sans altérer la perception des couleurs naturelles et en rehaussant les contrastes. Ces critères sont en effet très importants pour les lunettes de sport et les marques font tout pour y remédier, à l’image de Smith et ses verres ChromaPop ou de la technologie Happy Lens de Spy, présents sur l’intégralité de leurs gammes 2015. MATERIAUX La plupart des marques interrogées continuent de faire confiance au Grilamid TR90, un thermoplastique que l’on retrouve sur les lunettes Electric, VonZipper, Otis, O’Neill, Melon Optics, Gul et Dirty Dog, et a fortiori sur les lunettes plus axées sport, car “ce matériau possède une meilleure mémoire de forme et un maintien optimal par forte chaleur”, explique-t-on chez Electric. Du côté de Gloryfy, on est fier de revendiquer le caractère incassable de leurs montures G-Glex et I-Flex. Cela fait des années que Dragon mise sur des matériaux de fabrication maison, testés et approuvés tant en labo que sur le terrain. En 2015, la marque élargira encore sa gamme de montures flottantes de la collection H2O. Chez Gul, on répond à cette question de flottaison avec “un cordon ajustable”. Mais l’année 2015 sera également marquée par quelques véritables innovations, à l’image des NanOMatter de Oakley qui seront lancés en octobre prochain, proposant “un nouveau type de matériau très résistant même sur des montures ultrafines.” Quant à Filtrate, la marque avance qu’elle réserve “une nouveauté totalement inédite” pour l’été prochain, sans en dire plus. Enfin, Shred propose une petite révolution, non pas au niveau des matériaux mais de leur utilisation, à travers sa technologie NOWEIGHTTM : “une application issue d’études d’ingénierie des structures qui permet de réaliser 20
des montures utilisant le minimum de matériaux tout en en optimisant la stabilité et les performances des lunettes.” On note également une utilisation plus importante de l’acétate - artificiel ou de cellulose - et particulièrement en Italie (Electric, Otis, D’Blanc et VonZipper), mais aussi de doubles foyers (Sinner) et même de bambou (Shred). Smith étend également son utilisation de polyamide transparent Rilsan© Clear, désormais présent sur 95 % de la gamme, tout comme Spy avec son matériau PlantateTM à base de polysaccharides. Les métaux sont également toujours à l’honneur avec du titanium (Smith), des alliages argent et nickel (VZ), parfois associés à de l’acétate et du plastique TR90 (Dirty Dog) ou présents sur des modèles cultes, revus et corrigés (O’Neill et Otis). LUNETTES DE VUE Tous s’accordent à dire que les lunettes de vue représentent un grand axe de future croissance parmi les marques de boardsports (ou assimilées). Les filiales de grands groupes optiques telles que Dragon et Nike Vision (Marchon/VSP), ou Smith (Safilo Group), pourront s’appuyer sur tout le savoir-faire de ces grandes entreprises dans le secteur des verres de prescription. Nike Vision résume ainsi ce marché en pleine expansion : “Nous nous adressons à une clientèle très attirée par les questions de santé et le sport. Nous devons être en mesure de leur proposer des verres de prescription en option, et ce d’autant plus que cette tranche d’âge vieillit et a besoin de verres correcteurs.” Chez Shred, on propose ainsi également des modèles prêts à accueillir des verres, destinés à une clientèle disposant déjà de verres correcteurs. PERSPECTIVES Alors que les marques expérimentent en tous sens avec quantité de formes, de styles, de couleurs, de matériaux et d’associations, elle le font dans un objectif commun : “une quête effrénée de style et de technicité”, comme le résume Shred, avant d’ajouter, “le client ne doit plus avoir à choisir entre les caractéristiques techniques et le style.” C’est également ce qui sépare ces marques de leurs concurrents grand public. Souvent copiées par ces derniers au niveau esthétique, toutes ces marques de sport possèdent une expérience et une expertise qui leur permettent de conserver une longueur d’avance.
EYEWEAR EDITORIAL TEAM EXPOSURE RANKING JAN – JUIN 2014, GLOBAL WEB PRESS Source: Rideometer. Rank
Brand
Editorial Team Exposure
Clipping Pages
1
Oakley
1 213 554¤
2086
2
Quiksilver
1 191 673¤
2439
3
Dragon
716 780¤
1222
4
Von Zipper
505 388¤
1068
5
Electric
372234¤
682
“Editorial Team Exposure” gathers the value all the brand’s team riders editorial exposure on websites over the period in that specific product category. The value is based on the advertising equivalency method.
TENDANCES LUNETTES EN BREF DES CLASSIQUES REVISITÉS : des touches modernes sur des modèles vintage L’ACCENT SUR LE SPORT : des caractéristiques toujours plus techniques DE LA COULEUR : verres miroir et association de couleurs MATÉRIAUX : innovation écologique et technologique
photo: protest
tendances
TENDANCES PRINTEMPS/ÉTÉ 2015 : SURFWEAR HOMMES À la fin des années 50, seuls quelques tailleurs proposaient des shorts de surf - les “surf trunks” - dont le célèbre Monsieur Nii sur l’île d’Oahu à Hawaï. Les surfeurs les mieux informés savaient qu’ils pouvaient se rendre dans quelques rares surf shops pour commander un short sur mesure, comme chez Cabana à Malibu ; des articles qui se vendaient pour ainsi dire sous le manteau, que l’on se gardait bien de mettre en avant : une affaire d’initiés et, évidemment, “for surfers only”... Faisons un bond de 50 ans en avant pour constater que les choses ont bien changé aujourd’hui. Jamais il n’a été aussi facile de se procurer du surfwear - un terme désormais entré dans les mœurs de consommation - quand bien même il ne s’agit que de copies destinées aux grands magasins, piochant sans vergogne dans l’esprit surf. Mais la roue tourne et les marques core ont revu le tir, proposant désormais des vêtements plus travaillés, plus personnalisés, qui mettent l’accent sur la qualité. Dites bonjour au surfwear 2.0 ! Par Dirk Vogel “Lors des saisons à venir, nous allons assister à un retour de la clientèle vers des marques de surf et de skate authentiques. Celle-ci est de nouveau en quête de ce style de vie qui a marqué le milieu dans les années 90 et auparavant, afin de se démarquer. Le surfwear va se recentrer sur ses racines et se distinguer davantage du streetwear.” Nicolas Perceval, responsable du design chez Billabong pour la collection hommes Et pour leurs collections printemps-été 2015, les entreprises issues du milieu du surf opèrent un grand retour vers ce qui fait l’ADN de leurs marques. “Pour faire parler de soi, il n’est pas forcément nécessaire 22
de faire du bruit ; il suffit de rester fidèle à ses valeurs en tant que marque”, explique Jacob Byrne, chef designer de Rhythm Clothing. On acquiesce chez Rip Curl, comme l’évoque Maël Armellini, chef de produit pour le surfwear hommes : “Nous avons réduit la voilure avec une collection moins étoffée, afin d’être certains que nos designers se concentrent à 100 % sur ce qui fait l’âme de Rip Curl et sur ce dont on besoin les surfeurs, à savoir des boardshorts confortables, des vestes surf et des matières d’excellente qualité.” Après 35 années de présence sur le marché du surf, DaKine s’apprête à faire son entrée dans le surfwear l’été prochain, avec une gamme
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composée de boardshorts, de maillots pour enfants, de vêtements tissés et autres tricots, ainsi que des chemises et polaires. Mike Madlener, président de DaKine Hawaii Surf, nous en dit plus sur ce choix : “Cette collection printemps 2015 s’appuie sur toute l’expérience de DaKine en termes de qualité, de performance et d’innovation, mais elle est également très ancrée géographiquement, célébrant notre héritage hawaïen et l’esprit d’Aloha qui compte tant pour la marque. Nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pour présenter cette collection à temps, et je suis convaincu qu’elle saura parler à nos détaillants spécialisés ainsi qu’aux clients, qu’ils y verront tout le soin apporté et le message positif véhiculé à travers cette gamme.” VERS LA PLAGE, PAS LA RUE De fait, on assiste à la disparition des vêtements à gros logos, des shorts, t-shirts et sweats à capuche standardisés. Ces articles laissent place à une nouvelle vague de vêtements aux tissus délavés, à la confection soignée, aux imprimés arty, et qui offrent le meilleur de la technologie sans le montrer de façon ostentatoire. Et pour marquer sa différence, le surfwear divorce clairement du streetwear dans les collections été 2015. Ce phénomène est particulièrement remarquable chez O’Neill, comme l’explique Jan Lindeboom, chef de produit pour la marque : “Chez O’Neill, nous surveillons les tendances en streetwear et nous n’hésitons pas à nous en inspirer dans nos collections, mais nous nous posons toujours cette question en amont : est-ce qu’un surfeur porterait ces vêtements ? Dans le streetwear, certaines tendances sont tout simplement trop éloignées de nous !” Pendant que le streetwear tire son inspiration des cultures urbaines et d’un univers très métropolitain, le surfwear ne jure que par ces instants de liberté sous le soleil. Et ce désir ne s’exprime pas uniquement à travers une thématique “plage”, comme le démontre Jackson Chandler, co-créateur de la marque californienne Iron & Resin : “C’est de la somme de toutes nos aventures individuelles et de nos voyages que nous vient notre inspiration. Elle provient tout autant des montagnes que du désert ou des côtes.” Mais chez Afends, le chef de marque Alexei Obolensky remarque quant à lui que “surfwear et streetwear sont de plus en plus proches”, expliquant que “on parle désormais de marques de streetwear d’influence surf”. Pour Alexei, “le mot surf demeure encore tabou sur des marchés qui n’appartiennent pas à la scène core, comme Paris ou Londres, si bien que les marques doivent être vigilantes en termes de positionnement.” UN BESOIN DE S’AFFIRMER Lorsqu’on regarde l’histoire du stylisme dans le surfwear, on constate qu’il a suivi une voie différente de son pendant urbain. “Ce qui distingue principalement notre collection de surfwear de celle de streetwear, ce sont les choix de coloris. En surf, les tons sont plus clairs qu’en streetwear” rappelle Mathieu Santoni de Volcom. Pepe Šetele, chef designer chez Horsefathers, confirme cet état de fait : “Le streetwear va se faire moins tape-à-l’œil, avec des coloris plus doux et terriens, des imprimés ton sur ton. Dans le surfwear, les couleurs et les motifs flashy sont toujours de mise. On a l’impression que les designers ne se fixent aucune limite.” Chez Brunotti ou O’Neill par exemple, le néon est utilisé pour donner du peps aux shorts, tandis qu’Oakley l’utilise sur des vêtements multicolores comme leur coupevent 1080. Mais s’il y a des points où surfwear et streetwear se rejoignent, c’est dans les silhouettes et les matières utilisées, comme l’explique Pepe de Horsefathers : “Les coupes sont très similaires chez l’un et
l’autre. Les pantalons sont plus courts et plus slim, mais demeurent confortables grâce à l’adoption de matériaux stretch.” La différence avec le streetwear se fait principalement sur l’aspect pratique : “Dans le surfwear, les caractéristiques techniques, comme le stretch, les découpes au laser et les coutures collées, comptent beaucoup plus”, rappelle Joffrey Delfgaauw, directeur du design chez Protest. VINTAGE CONTRE HIGH-TECH Il ne faut cependant pas confondre cette tendance vers plus de technicité à un retour aux années 90 et leur stylisme futuriste. Pour les collections été 2015, la tendance à une technologie dissimulée, que l’on trouve déjà sur le marché de la chaussure, envahit le surfwear. Le résultat, ce sont des vêtements en apparence basiques et sobres, qui cachent bien leurs innovations. Un phénomène que confirme Peter Smith, directeur d’Hurley Europe : “En surf, on voit bien une certaine influence du passé, mais revisitée avec des coupes et matériaux modernes. J’ai l’impression que la frontière entre le surf et le skate est de plus en plus ténue, alors que le marché se laisse aller à davantage de liberté d’expression.” Sur les pièces-phares de leur collection été 2015, on trouve ainsi des lignes signées John John Florence et Julian Wilson, ou encore des walkshorts utilisant la technologie Dri-FIT de Nike. Toujours dans ces esprit “vintage mais technique”, les pantalons chinos ne sont plus seulement réservés aux trottoirs et peuvent même se mouiller, à l’image du modèle hybride de la collection été 2015 de Brunotti : “Le Calvise ressemble en tout point à un chino mais, en réalité, il s’agit d’un boardshort technique. Vous pouvez le porter aussi bien en ville qu’à l’eau pour surfer. Avec sa fermeture éclair, ses passants de ceinture et une poche à clé, il a l’air d’un modèle de ville. Mais il est en matière déperlante et évacue rapidement les gouttes d’eau”, explique Lonneke Mulder, directeur marketing de Brunotti Europe. Ce mariage du vintage et de la technologie prend toute sa valeur en observant la nouvelle collection Oakley, une marque réputée pour son souci d’innovation dans le secteur technique et sportif. La gamme baptisée Factory Pilot apporte “une approche nouvelle, destinée à la clientèle jeune et core venue du surf et de la rue, à travers des silhouettes cultes du passé réinterprétées de façon moderne”, détaille James Harrison, chef de produit textile pour Oakley EMEA. Pour se pencher plus avant encore sur les technologies retenues, James Harrison nous apprend que “la plupart des shorts utilisent la matière Hyperdry, qui leur permet de sécher très rapidement. Tout a débuté avec l’Hydrofreak, le boardshort offrant le meilleur temps de séchage de tout le marché du surf.” Pour leurs collections été 2015, les marques de surfwear rivalisent d’ingéniosité pour incorporer ces systèmes de séchage rapide, de stretch, de ventilation et d’évacuation de la transpiration, sans pour autant sacrifier à un look intemporel. IMPRIMÉS ET MOTIFS Si les “surfeurs de grands magasins” qui se fournissent chez Hollister et consorts sont ravis d’arborer une énorme mouette sur leur poitrine, les marques core de surf ont fait marche arrière à ce sujet, délaissant tous les logos et autres emblèmes trop agressifs. Les imprimés sont toujours bien présents, mais ils prennent désormais la forme d’artworks stylés ou ressortent des images cultes de la culture surf. Il n’est ainsi pas étonnant de retrouver des visuels de palmiers, de vagues ou de couchers de soleil californiens sur les t-shirts de marques telles que Brunotti, Volcom, Iron & Resin et Horsefathers.
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tendances
On trouve également un motif marin culte dans ces collections, à fois sur les t-shirts, les t-shirts manches longues henley (ras-ducou, boutonné) ou encore les pulls en tricot, à savoir les rayures horizontales. Désormais autant associées aux surfeurs qu’à la marinière traditionnelle, elles sont présentes notamment chez Volcom, O’Neill, Horsefathers et Iron & Resin. UN LOOK VIEILLI NE VIEILLIT PAS La nouvelle génération de t-shirts surf mise sur cet aspect vieilli, porté, qui lui confère d’emblée ce sentiment de confort avant même de l’avoir ôté du porte-manteau. “Il est très important que le t-shirt soit doux au toucher, comme s’il avait vécu”, explique Lonneke Mulder de Brunotti. Du côté de Horsefathers, “tous les t-shirts sont délavés avec un effet colddye, qui procure au t-shirt un look à la fois vintage et classieux.” Les coloris également semblent passés en machine, ou plutôt au soleil, adoptant des effets de décoloration. Certaines marques comme Volcom et Iron & Resin y rajoutent des nuances de teintes aléatoires, comme si les vêtements avaient passé du temps en mer, racontant une histoire à travers ces colorations savamment travaillées.
photo: o’neill
“Chez O’Neill, nous surveillons les tendances en streetwear et nous n’hésitons pas à nous en inspirer dans nos collections, mais nous nous posons toujours cette question en amont : est-ce qu’un surfeur porterait ces vêtements ? Dans le streetwear, certaines tendances sont tout simplement trop éloignées de nous !” Jan Lindeboom, O’Neill.
Chez Billabong, ce style délavé s’appelle même “Washed Out Daze”, comme nous l’explique Nicolas Perceval : “Le tie-dye est toujours à l’ordre du jour cette saison mais à travers des associations de couleurs ton sur ton.” Ainsi les pièces de la collection garage de Billabong sont “teintées après la confection pour un look vraiment vintage.” SURF SHORTS 2.0 Alors que dans les grandes chaînes de vêtements, on trouve encore des shorts de surf XXL, coupés sous le genou dans le plus pur style années 2000, les marques core du surf misent davantage sur des coupes plus près du corps et plus courtes. Chez Volcom, Mathieu Santoni met en avant “les modèles courts de 43-45 cm avec ourlet en revers.” Un style que l’on retrouve aussi chez Brunotti, avec des touches très colorées, ainsi que chez Iron & Resin avec notamment leur modèle Canyon, confectionné avec (tenez-vous bien) du velours côtelé ! Et le velours n’est pas la seule matière surprise de ces collections été 2015, puisqu’on trouve également des shorts en jean chez Horsefathers et Volcom. Il va sans dire que ce denim conçu pour passer du temps dans l’eau en profite aussi pour bénéficier d’autres caractéristiques techniques comme le stretch ou de propriétés comme le séchage rapide. Chez Reef, les boardshorts sont “ultralégers, en élasthanne, avec une doublure intérieure à la taille”, offrant ainsi un grand confort aussi bien à l’eau qu’en dehors. Quant à Oxbow, la marque française propose des motifs très fournis et beaucoup de couleurs, associés à des caractéristiques techniques telles que des tissus déperlants de technologie maison. Mais il faut également chercher du côté d’Hawaï et du sud de l’Europe pour trouver les inspirations stylistiques de sa collection, alors que l’on y trouve notamment des mélanges de motifs à fleurs et à damiers, sans oublier la série Exubérance, clin d’œil baroque de la gamme été 2015. Du côté de Billabong, on ose même le jean neige sur les shorts et, si cela ne suffisait pas, Nicolas Perceval ajoute que “les polos font leur retour, avec des prints intégraux.” Plus à sa place sur un parcours de golf, le polo sera pourtant bien à l’honneur l’été prochain chez la plupart des grandes marques de surfwear.
photo: protest
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DES ACCESSOIRES POUR S’AFFIRMER Popularisé par le journaliste/auteur gonzo Hunter S. Thompson ou encore le skateur pro Jason Dill, ce couvre-chef sera une pièce-clé des accessoires de l’été prochain. Je veux parler du bon vieux bob ! “Tout comme les casquettes 5 panel ont connu un regain d’intérêt ces
tendances
photos: protest & volcom
“Ce qui distingue principalement notre collection de surfwear de celle de streetwear, ce sont les choix de coloris. En surf, les tons sont plus clairs qu’en streetwear.” Mathieu Santoni, Volcom.
dernières années, le bob revient en force semble-t-il”, raconte Jackson Chandler, le co-créateur d’Iron & Resin. Mais Jan de O’Neill conseille aux détaillants de ne pas enterrer trop vite “les casquettes 5 panels en nylon taslon”, tout comme James Harrison de Oakley, “les casquettes 5 panels demeurent une tendance forte du marché qui n’est pas prête de disparaître !”
Oubliez le streetwear. Le surfwear prend ses distances avec le streetwear, dans un souci de retour vers ses valeurs originelles.
Mais il ne s’agit pas de la seule nouveauté s’agissant des couvre-chefs et autres accessoires masculins, comme le précise Joffrey, responsable du design chez Protest : “la casquette trucker est de retour ! Nous lançons également une gamme de bonnets pour l’été et, parmi nos tongs, on trouvera un tout nouveau modèle moulé une pièce.”
Des matières au feeling vintage. Des tissus doux au toucher, d’aspect usé, comme si portés depuis toujours.
Horsefathers a également donné un coup de neuf à ses tongs et lancera à l’été 2015 des ceintures en cuir véritable fabriquées dans l’Union Européenne, ainsi qu’un étui iPhone en cuir. Pour le surfeur chic, Iron & Resin propose d’élégants “portefeuilles fabriqués à la main aux États-Unis, ainsi qu’un chapeau en velours très sympa.”
Jamais sans ma casquette ! Les trois types de couvre-chefs que l’on verra à l’été 2015 sont : “Le bob, les casquettes 5 panels et snapback avec imprimés à fleurs”, affirme Nicolas Perceval de Billabong.
Pour terminer, la bagagerie n’échappe pas au relooking alors que de nombreux modèles classiques de sacs à dos sont revisités chez Volcom et Oakley, comme nous l’explique James Harrison, chef de produit textile pour Oakley EMEA : “Nous observons l’arrivée d’un grand nombre de sacs à dos aux formes bien connues mais gratifiés d’un coup de neuf à grands renforts de couleurs criardes et d’imprimés, quand ils n’expriment pas un côté plus nature, comme avec notre collection Voyage.” Vous l’avez compris, les collections surfwear hommes été 2015 s’appuieront sur des lignes et des formes classiques, voire vintage, mais disposant des derniers cris en termes de matières et technologie, avec comme message : “surfers only !” Puisque le mot d’ordre est de distinguer le vrai (surfeur) du faux, les vilains copieurs de grande surface ont du souci à se faire.
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RÉSUMÉ DES TENDANCES SURFWEAR HOMMES ÉTÉ 2015
Dé-la-vé. Des tons décolorés comme vieillis par le soleil, qui donnent plus de relief aux t-shirts et pantalons/shorts.
En haut, des polos. Jadis portés par les golfeurs et fils à papa, les polos font une entrée en force dans le surfwear masculin, revisités bien entendu avec des styles plus surfeur-friendly. Des shorts toujours plus courts. Cette tendance fait son chemin, avec des shorts de surf aux accents vintage et des longueurs entre 43-45 cm. Des matières originales. En plus des tissus techniques, des matières plus utilisées à la ville comme le velours et le denim n’hésitent pas à se mouiller dans les collections de boardshorts été 2015. Des accessoires chics. Associés au caquettes et chapeaux, les ceintures, portefeuilles et étuis de téléphone en cuir viennent ajouter un peu de sophistication aux accessoires.
LES “PAPAS-COOL” DU SKATEBOARD Revendeurs Skateboard : comment répondre aux besoins des “Papas Cools” et des rideurs qui ont la trentaine ou plus ? Par Dirk Vogel Oubliez les kids pour un instant. Les hommes d’âge mûr représentent la future croissance du marché du skateboard. Partout en Europe, une génération de skateurs élevés aux hardflips, à Tom Penny et au Wu-Tang Clan, se remet au skate. “J’observe effectivement une résurgence des skateurs qui ont la trentaine, particulièrement depuis l’ouverture du magasin [en 2014]”, indique Tom, propriétaire du Tom’s Skate Shop à Stoke Newington, Londres. Pour bon nombre de ces rideurs, l’idée de se remettre au skate est associée à la paternité. “Il semblerait qu’il y ait un grand nombre de skateurs dans la trentaine ou la quarantaine, qui skatent encore. Et ce sont principalement ceux qui ont de jeunes enfants qui démarrent le skate, alors Papa s’y remet à l’occasion !”, indique Chris Allen, directeur de Shiner Distribution. Et ne vous y trompez pas : la nouvelle vague de vieux skateurs dans leurs Freaky Forties ne font pas qu’arborer des vêtements de skate dans la rue avec une barbe poivre et sel et des cruisers à la mode ou des imitations de longboards sous leurs pieds. “La plupart des gens 28
qui achètent des cruisers ont la trentaine, mais ils n’ont jamais fait de skate de leur vie”, indique Philipp Reimann, partenaire chez PINKHAUX Skate Shop à Neukölln, Berlin. Ces rideurs plus mûrs ont maintenant de véritables emplois avec un revenu disponible conséquent, et cette frange démographique représente un marché vital. Le distributeur Chris Allen encourage les revendeurs : “Prenez davantage de produits en stock que les gars plus âgés seront susceptibles d’acheter, parce que cela représente un bon marché. Les shops qui font le plus d’affaires en Angleterre en ce moment sont ceux qui vendent ça sur leur site Web, parce qu’ils n’ont pas assez de stocks dans leur magasin !” Mais que veulent exactement ces skateurs, mis à part retrouver le corps de leurs 19 ans, et comment les shops peuvent-il les aider ? LA JEUNESSE INTERIEURE Accompagner ce mouvement des rideurs de 30 ou 40 ans correspond à une plus grande acceptation du skate, qui est dorénavant considéré
Photo: House of Vans London - Open to all rad dads and their kids now
CRISE DE LA QUARANTAINE
comme un véritable sport grâce aux X Games et à la Street League, ainsi que grâce à l’évolution de la pyramide des âges chez les pros. En effet, des leaders de la New School des années 90, comme Eric Koston, Bob Burnquist et Daewon Song, poursuivent leur carrière professionnelle jusqu’à 40 ans, tandis que les pionniers comme Danny Way et Bucky Lasek sont la preuve que tout est possible à plus de 40 ans. Les pros ouvrant la route, le skateur lambda considère donc tout à fait normal de pousser sa planche un peu plus longtemps. “Quand j’ai déménagé à Berlin, il y a 10 ans à l’âge de 27 ans, j’étais vraiment considéré comme un ancêtre dans mon skate crew dans la ville de Brême”, indique Philipp chez PINLHAUS, avant d’ajouter “à Berlin, c’est vraiment incroyable : il y a 50 ou 60 skateurs qui ont plus de 35 ans et qui skatent régulièrement. Ils n’arrêtent jamais, ils n’ont donc pas tout à recommencer. Berlin est unique, c’est un eldorado pour cette jeunesse intérieure.” Sur cette note, le skateboard détient un incroyable potentiel en tant qu’activité de loisir pour tous les âges, chez les jeunes… aussi bien que les jeunes intérieurement. “N’oubliez pas que le skateboard attire des jeunes à partir de six ans, jusqu’à des “vieux” comme moi en fin de quarantaine. Il suffit de regarder l’exemple de Lance Mountain qui déchire toujours alors qu’il a 50 ans !”, indique Chris Allen chez Shiner. LE VRAI SAURA FAIRE LA DIFFERENCE D’un point de vue du service, les skateurs plus mûrs sont certainement des clients qui exigent moins d’attention dans les shops. “Les skateurs qui ont tout arrêté au milieu des années 90, réclament des marques pionnières comme Zero et Toy Machine. Et il y a ceux qui continuent d’acheter des tonnes d’Anti Hero”, indique Philipp chez PINKHAUS, et d’ajouter : “mais toutes les nouveautés comme Polar, Palace et Welcome, ont une approche similaire à ces entreprises des années 90, cette touche plutôt indescriptible. Quand vous présentez un plateau Palace ou un sweat à capuche à un skateur des années 90, il sait tout de suite que c’est du bon matos !” Alors que leur corps a encaissé quelques cheeseburgers depuis les années 90, de nombreux rideurs s’en tiennent à leurs habitudes en termes de shapes : les modèles Popsicle régnaient en maître à cette époque, peut-être un peu plus larges au milieu (pour mieux supporter les cheeseburgers). “Ils rident tous des rééditions comme celles qu’ils avaient à l’époque et, dans le cas contraire, il rident des plateaux modernes avec un véritable shape et un bon concave, dans des tailles de 8,5 à 9,5 pouces”, indique Chris Allen chez Shiner. Concernant les marques demandées par les Papas Cools, Chris pointe vers Anti Hero, Welcome, Santa Cruz, Tired, Krooked, Powel Peralta et Black Label. NOSTALGIA ULTRA Concernant les shapes Old School qui ne sont pas en popsicle, AntiHero propose la version “crise de la quarantaine” de Jeff Grosso, tandis que Welcome Skateboards construit toute sa marque autour du fait de prendre le contre-pied en termes de shape. Tom ajoute : “Lors des dernières années, il y a eu de nombreuses entreprises, indépendantes et plus petites, qui ont créé des plateaux avec des shapes Old School et sur mesure, comme Tired. Ils sont dans une super dynamique et développent beaucoup de plateaux avec des formes radicales, dont certains ont des shapes Old School, mais un tail plus arrondi, similaire à celui des plateaux traditionnels orientés vers les tricks.” PASSER LE FLAMBEAU Et, bien plus important encore, les skateurs plus âgés sont loin de rester entre eux, et font partie intégrante du milieu du skate. Tom observe : “bon nombre d’entre eux se pointent avec leurs gamins dans les cours que je donne. C’est génial de les voir faire une session
ensemble, c’est un super appui pour les jeunes générations”. À Berlin, des groupes de papas skateurs profitent de matinées en semaine pour prendre un moment pour rider, alors que les enfants sont à la crèche. En ce qui concerne le passage du flambeau aux jeunes générations, les skateurs qui ont la quarantaine peuvent offrir des conseils très précieux, comme le fait de porter du matériel de protection, indique Chris chez Shiner : “ils n’ont pas peur d’avoir l’air ridicule et ceux d’entre eux qui sont parents montrent l’exemple pour les enfants.” Au niveau culturel, l’échange entre les jeunes et les skateurs plus âgés contribue à maintenir des valeurs fondamentales, indique Philipp chez PINKHAUS : “lorsque chaque génération reste de son côté, la transmission ne se fait plus. C’est pour cela que beaucoup de gamins idiots achètent des planches nues. Si j’en suis là où j’en suis, je le dois aux anciens qui m’ont appris les choses. De nos jours, de plus en plus de gamins sont abandonnés à leur propre sort. Et, si vous devez vous orienter seuls à l’ère d’Internet, alors vous êtes déjà perdus !”
TRAVAILLER AVEC DES SKATEURS DANS LA QUARANTAINE Cinq stratégies pour entretenir la passion des papas-cool et faire en sorte qu’ils reviennent dans votre magasin. 1. SKATER ET S’IDENTIFIER. Les revendeurs qui joignent le geste à la parole : “En tant que propriétaire de magasin, on peut toujours me voir skate sur les spots. Les gens viennent donc naturellement vers moi”, indique Philipp chez PINKHAUS. 2. UN HOMME, UN VRAI, SE PROTÈGE. Les skateurs plus âgés sont plus malins que leurs congénères adolescents quant à l’utilisation des protections. Les magasins devraient proposer des casques et des coudières avec des conceptions adaptées aux adultes (gardez les couleurs de Bob l’Eponge pour les gosses). 3. GARDER DES GAMMES DE PRIX RAISONNABLES. Tous les trentenaires n’ont pas réussi au point d’avoir une Porsche. Proposer l’essentiel à des prix raisonnables est un élément-clé qui contribue à entretenir la passion des skateurs à long terme. Les gens veulent du bon bois et de bonnes planches, sans pour autant dépenser beaucoup d’argent. 4. UNE BONNE SÉLECTION DE MARQUES. Même sans avoir suivi de près l’évolution des marques pendant quelques années, les skateurs plus âgés savent intuitivement si une marque est authentique ou si elle fait semblant. Les propriétaires de skate shops peuvent donner des indices dans la bonne direction, indique Tom : “Je les conseille sur les nouvelles marques qui font le genre de choses qu’ils vont aimer, comme Tired”. 5. CE PETIT QUELQUE CHOSE EN PLUS. Les adultes veulent retirer une expérience plus intense de leur shopping qu’un marathon de deux heures devant Pretty Sweet. “Nous avons une excellente machine à café, c’est un peu la Lamborghini des machines à café, qui aide beaucoup à l’attachement”, indique Philipp. Et, pour soulager les muscles meurtris des trentenaires et quarantenaires, le Tom’s Skate Shop propose des sessions de yoga pour les skateurs tous les jeudis.
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photos: finisterre, billabong, nikita
tendances
TENDANCE PRINTEMPS/ÉTÉ 2015 SURFWEAR FEMMES Le surf peut être un sport admiré comme un passe-temps adoré, en passant par une passion ou même une raison de vivre. D’où la mode qui va avec le boardsport le plus fantasmé et admiré de tous les temps, qui s’est diversifiée et ne peut plus être rangée sous une seule étiquette. Par Anna Langer THÈMES & TENDANCES Comme les maillots de bain (voir numéro de Source n°71), les vêtements de surf ne sont plus cantonnés à l’eau ou même à la plage, mais traversent désormais les rues jusqu’à la planète mode. Tout le monde a l’air d’aller surfer aujourd’hui, et il y en a pour tous les goûts sur les portants et étagères ! Des thèmes classiques du surf comme les tribus tropicales (Protest), le paradis de la jungle (Urban Beach), le surf au soleil (Animal), le paradis trouvé (Roxy) ou la native des îles (Maui), à ceux relatifs au surf de par le voyage (Animal, Roxy, Volcom, Finisterre, Billabong, Protest et Lost), aux vibes vintage (50’s chez Rhythm, 70’s chez Insight et “Miami Vice” chez Urban Beach) ou même à des thèmes plus transversaux comme le grunge apprivoisé, la version Rusty du surf qui rencontre la rue ou la “traduction féminine et sexy des styles et designs fonctionnels” de Chiemsee.
Cette diversification reflète le développement du surf féminin et montre que les marques ont sauté le pas pour ne plus voir les surfeuses uniquement comme des athlètes ou des jolies filles en bikini. En 2015, leur surfwear correspond à tous les types de surfeuses : fashionistas, gypsies stylées et autres. “Dans un monde plein d’idéaux, notre surfeuse ne peut pas être si facilement rangée dans une case. Elle est sur le fil et elle est inspirée par la mode qui n’est pas une case activewear. Elle aime être athlétique mais aime la mode tout autant et utilise les deux comme une voix afin de communiquer qui elle est”, c’est ainsi que Lost résume la tendance principale du printemps/été 2015. COULEURS & MOTIFS Quand il s’agit de la palette de couleurs, il n’y a pas de grosse
“Dans un monde plein d’idéaux, notre surfeuse ne peut pas être si facilement rangée dans une case. Elle est sur le fil et elle est inspirée par la mode qui n’est pas une case activewear. Elle aime être athlétique mais aime la mode tout autant et utilise les deux comme une voix afin de communiquer qui elle est”, Lost. 31
tendances
“Ça diffère du reste de la ligne par les aspects techniques des matériaux que l’on utilise pour les maillots et le surf, et les silhouettes qui enveloppent les femmes dans les vagues. Après le surf, elles reviennent dans leur streetwear de la collection” Nikita.
surprise ou d’aventure à attendre. La plupart des marques collent aux tons légers et pastel du printemps (Animal, Billabong, Roxy, O’Neill, Finisterre et Breakburn) et les épicent un peu avec des versions plus claires pour l’été, à dominance coucher de soleil et tons aquatiques. Volcom ajoute : “des techniques de délavage qui donnent un look plus porté”, et Insight travaille avec “des pigments qui teintent les couleurs”, ce qui amène à un résultat similaire, comme Lost avec ses “fleurs peintes à la main”. Suivent les couleurs pop de l’été, avec des “tons bijoux” exotiques (Volcom) et de “vibrants coraux” (Breakburn), des « pops néon » (Finisterre ou Maui & Sons) et tout ce qui s’inspire de l’océan (Protest, Roxy, Animal). Les thèmes voyage amènent aussi un peu de couleurs chaudes et épicées comme chez Maui & Sons, Roxy, Billabong, Protest et Lost. Cet arc-en-ciel de couleurs est contrasté par des histoires monochromes (Protest), des tons de gris, bleu et noir soft (Lost) ou nus et terre (Nikita & Protest). Des couleurs terre aussi chez Rusty et des softs neutres chez Volcom. Des tons safari chez Urban Beach et sable chez Roxy. Insight et Breakburn donnent aussi dans LA couleur de l’été en 2015, sous plusieurs formes : le blanc. Les imprimés sont au contraire aussi fous et divers que peut l’être le monde de la mode avec les jupes, les tops, les pantalons (Billabong et Rusty) et les shorts (Volcom). Billabong explique : “Il y a différents imprimés pour chacun des thèmes, et certains imprimés sont aussi dans la gamme des maillots !”. D’où un grand nombre de variations de motifs floraux classiques, des orchidées orientales (Animal et Billabong) à des versions plus romantiques (Billabong, O’Neill, Roxy, Insight, Protest et Lost), voire des jardins chez Insight et des interprétations plus modernes chez Roxy ou Volcom. Les motifs de choix pour 2015 sont un peu plus exotiques et comprennent des palmiers (Billabong, Animal et Maui) et des feuilles de toutes sortes (Roxy), ainsi que des ananas clairs (Billabong, Animal et O’Neill). Les autres classiques comme les motifs animaux sont là aussi (O’Neill), “mixés avec des influences animales” (Volcom), et presque présents dans toutes les gammes. Il y a des Ikats chez Billabong et Roxy, et des imprimés d’inspiration Navajo (Maui & Sons), ou d’inspiration ethnique (Animal). On trouve des bandes chez Billabong et des imprimés géométriques (O’Neill, Nikita et Insight). Des chevrons chez Roxy et des bandes larges chez Finisterre. Et si le Tie Dye est là depuis un moment et continuera encore pour un moment (Billabong, Roxy, Protest et Maui & Sons), l’été prochain verra aussi des variations plus larges comme chez O’Neill. Rhythm, avec des imprimés, ajoute un peu de rétro dans sa collection. Et Finisterre reste à l’ancienne aussi. SILHOUETTES & MATIÈRES Les silhouettes font encore partie de l’uniforme en 2015. “Dans chaque catégorie, il y a une variété de formes pour aller à tous les types de silhouettes, comme on peut le voir dans nos longues robes et autres pièces. C’est élégant et confortable”, explique Protest. Le long est aussi dans les collections de Billabong, O’Neill et Rhythm, avec ou sans bandes comme chez Roxy, avec des matières vintage denim (Insight) ou sur toute la longueur de la jambe (Protest). Les shorts seront encore très courts l’an prochain (O’Neill) ou monteront très 32
haut, avec des variations comme chez Billabong, Rhythm et Insight, qui ajoutent une touche vintage, alors que Lost opte pour des jupes taille-haute. Pour équilibrer ces styles plus habillés, il y a une variété de coupes casual chez toutes les marques. Rusty en fait même une division à part entière : ANTIFIT. “Notre division ANTIFIT est le plus grand mouvement de Rusty dans la ligne printemps/été. On y joue sur les proportions en utilisant des coupes relax et des longueurs plus importantes qui donnent un look décontracté.” Le tout est complété par des shorts chino décontractés chez Breakburn, des looks de plage classiques chez Animal, des pantalons de plage chez Billabong et Roxy, ou des kimonos confortables chez Nikita. Finisterre colle aux thèmes classiques du sportswear et au feeling unisexe, tandis que Billabong et Breakburn proposent aussi des coupes de T-shirt relax. Et, à côté des matériaux les plus athlétiques et techniques comme le polyester recyclé (Roxy Surf Capsule et Finisterre) et des fabrications hyperdry (O’Neill), il y a des nouveautés dans le surfwear comme la gaze (Roxy) et l’organza (Rhythm). À part ça, les matériaux prédominants de l’été sont légers et confortables. Billabong opte pour du tencel, de la viscose, des jerseys légers, et Volcom pour des matériaux légers avec du détail. Nikita utilise de la soie et du bambou cosy, Finisterre propose de la maille, Maui & Sons opte pour des jerseys légers avec de la viscose et Urban Beach introduit des daims vintage délavés. Avec les tendances qui vont et viennent plus vite que jamais, il est vite fait de partir dans une frénésie pour tenter de contenter tout le monde. Mais en restant fidèles à leurs racines et au lifestyle qui va avec, les marques de surf arrivent à danser sur cette fine ligne. Et les thèmes uniques dans la collection ne se démarquent pas seulement du reste des vêtements, ils offrent aussi une gamme de choix pour tout surfeuse. “Ça diffère du reste de la ligne par les aspects techniques des matériaux que l’on utilise pour les maillots et le surf, et les silhouettes qui enveloppent les femmes dans les vagues. Après le surf, elles reviennent dans leur streetwear de la collection”, conclut Nikita.
RÉSUMÉ DES TENDANCES SURFWEAR FEMMES ÉTÉ 2015 VOYAGEUSE GYPSY : broderies, embellissements et couleurs terre TOTALEMENT TROPICALE : imprimés ananas, couleurs océan et motifs floraux BIEN FÉMININE : vareuses, gaze et organza MAXIMISÉE : robes longues, jupes et combinaisons
le marché chinois
LA CHINE S’ENGAGE DANS L’ÉCO-INNOVATION Le plus grand émetteur de CO2 au monde saisit le train de l’éco-innovation en marche, décidé à résoudre ses problèmes environnementaux et ainsi s’adapter aux exigences du marché. Connue pour ses unités de fabrication à bon marché (mais peu soucieuses de l’environnement), la Chine propose également plusieurs exemples particulièrement impressionnants dans le secteur de l’éco-innovation. Par Jade Persaud-Walters. LA CHINE, BIENTÔT UN PAYS “VERT” ? Au mois d’avril 2014, le n°1 mondial des pollueurs a promulgué des lois qui constituent le plus gros changement au niveau environnemental de ces 25 dernières années dans le pays. Les sanctions envers les pollueurs seront désormais sévères alors que le pays souhaite réduire les dommages causés par son développement industriel et sa croissance économique effrénés. Dans le cadre de son douzième plan quinquennal, le gouvernement chinois souhaite investir l’équivalent de 450 milliards de dollars américains dans des programmes de protection de l’environnement et de développement des énergies renouvelables avec, comme objectif, le plafonnement de ses émissions de gaz à effet de serre en 2016. DU NOUVEAU DANS L’AIR À Pékin par exemple, le premier projet au monde certifié LEED V4 Beta a vu le jour : un showroom réalisé par l’entreprise Haworth où les éclairages et le mobilier sont “eco-friendly”. Le métro de Pékin se met également au vert, à travers l’installation de 40 “distributeurs automatiques inversés”. Autrement dit, les passagers qui viennent recycler leurs bouteilles en plastique dans ces machines se voient accorder des crédits supplémentaires sur leur abonnement de transport. À Shanghai, il s’agit du dernier concept store Nike, intégralement construit à partir de déchets recyclés : 5500 cannettes de boissons, 2000 bouteilles en plastique et 50 000 vieux CD et DVD, utilisés pour l’aménagement intérieur et les équipements. LA CHINE S’OUVRE AUX BOARDSPORTS Il faudra encore attendre afin de déterminer si les efforts entrepris par la Chine dans l’éco-innovation auront un impact direct sur l’industrie des boardsports, mais cette démarche globale du pays ne peut être que positive pour cette scène sportive émergente en Chine. “Le snowboard a connu un gros essor la saison dernière grâce à la toute nouvelle China SNOWboard Association (CSbA) qui a permis de faire découvrir le freeride aux Chinois”, avance Miriam Hanna Deller, directrice de l’agence de RP et de conseil en marketing Core Power Asia, basée à
Pékin. “La Chine peut enfin se vanter de disposer d’un véritable marché [des boardsports] et d’être devenue un acteur dans le secteur, attirant de plus en plus d’attention grâce à des supports tels que l’ISPO Beijing.” S’agissant de snowboard et d’environnement en Chine, “la CSbA est engagée au niveau écologique grâce notamment à son président Wang Lei, également porte-parole de Protect Our Winter en Chine. Il offre ses conseils aux stations en termes de développement durable”, explique Miriam Hanna Deller. “Dans l’ouest de la Chine, on risque de voir bientôt l’ouverture des premiers chalets écologiques grâce à ses efforts ! La CSbA encourage également l’utilisation de bouteilles en plastique recyclables et sensibilise les Chinois au problème des déchets sauvages, quand il ne s’agit pas simplement de les éduquer sur la nocivité des mégots de cigarette jetés en montagne.” Les signes du changement sont nombreux, comme l’abandon de la production de planches de snowboard et de skate en Chine, sauf les produits haut-de-gamme. Le premier navire amiral de la chaîne de magasins Cold Moutain (Nitro, Bataleon, Landyachts, Sector 9, etc.) doit ouvrir ses portes dans le plus grand quartier commerçant de Pékin, à Sanlitun. Pour satisfaire la demande du marché, un second salon ISPO sera organisé en Chine l’an prochain, avant d’accueillir les Championnats du monde de snowboard à Yabuli en 2016. Sans oublier la ville de Shanghai qui va se doter de la plus grande station de ski indoor au monde en 2018. LA FIN D’UNE CHINE “À BON MARCHÉ” ? Déjà présente parmi les plus gros investisseurs dans l’énergie propre, la Chine réalise de gros efforts pour transformer sa réputation de producteur sale en une image plus propre qui séduit les acheteurs. Mais la tâche est de taille et, au-delà de l’intérêt pour la planète, se tourner vers des méthodes de production plus durables profitera également à la Chine pour rivaliser avec d’autres pays producteurs émergents. Verra-ton les prochains concepts éco-innovants dans le monde des boardsports naître en Chine ? Tout pousse à le croire. 35
INTERVIEW GRAND PONTE : FIREWIRE CEO, MARK PRICE Parfois, derrière la présence imposante des plus grands de cette industrie, vous découvrez, dans les petites boîtes, certains des meilleurs esprits de notre industrie. Vétéran du marché et un des leaders de l’avant-garde technologique de la planche surf, Mark Price, PDG de Firewire Surfboards, est l’un d’entre eux. L’interview Grand Ponte de ce numéro rend hommage à un homme qui a obtenu le succès avec discrétion, en laissant les résultats s’exprimer à sa place. Interview par Iker Aguirre. C’était au début des années 2000 quand Salomon et Surftech changèrent la donne d’un marché de la planche du surf traditionnaliste, où le PU était la seule norme acceptée. Mais le consommateur était prêt à accueillir des innovations et des technologies d’avant-garde. En quelques années, de nombreuses marques ont émergé avec une pléthore de découvertes et de matériaux révolutionnaires. Valeurs et performance étaient remises en question mais les ventes étaient là pour prouver que le changement était en cours. En plein tourbillon, qui deviendrait une tornade avec la crise financière internationale, Nev Hyman et Bert Berger s’unirent pour présenter leur propre vision de l’innovation technologique appliquée à la planche de surf : c’était la naissance de Firewire Surfboards. En mars 2006, Mark Price, PDG, intégra l’entreprise avec tous ses “instincts 36
entrepreneuriaux en alerte rouge”, après avoir testé une planche qu’il considéra comme une “nouvelle donne”. Après son entrée sur le marché du détail en 2007, grâce à une combinaison de marketing intelligent, de performance indéniable et de superbe merchandising produit, Firewire s’imposa comme une marque “incontournable” en magasin. La crise mondiale apporta aussi une touche à leur succès. Mark nous explique : “Pendant la crise, beaucoup de surf shops demandaient aux fournisseurs de partager le risque de stock, accélérant une tendance de fond qui avait commencé avant la crise. Heureusement, chez Firewire, nous pouvions répondre à ces demandes, aux Etats-Unis et en Australie, et nous avons pu développer
“J’espère que les leçons sur la quête de croissance permanente et le manque d’attention prêté à la distribution auront été apprises et qu’elles nous mèneront vers un marché du surf plus petit et plus durable. De temps à autre, quand la macro-tendance du “surf cool” reviendra, comme elle le fait toujours, j’invite les marques à la traiter comme une vague passagère afin d’éviter de s’enfoncer dans la multiplication des frais généraux et fixes pour accueillir une demande passagère.”
notre présence en magasin. Le fait d’avoir Taj (Burrow) pendant ces années, les meilleures de sa carrière, nous a bien aidés car c’était la preuve irréfutable que Firewire n’était pas qu’une question de durabilité mais aussi de performance de classe mondiale !” Quand le moment arrive d’expliquer le grand succès de la marque, Mark décrit que “le marché s’est polarisé entre les produits standardisés premier prix/grande qualité et les produits différenciés haut-de-gamme. D’après nous, pour avoir du succès, vous devez offrir au consommateur final un meilleur rapport qualité-prix et je pense que Firewire a trouvé la bonne formule avec des niveaux de prix similaires à ceux d’autres marques haut-de-gamme, mais avec un avantage technologique.” Ce faisant, Firewire a contribué parmi d’autres à faire augmenter le prix moyen de marché au nom de la qualité et de la performance. A ceux qui ne voient que le prix comme argument de vente, il leur dit : “Il y a une place sur le marché pour ce client premier prix ou pour les surfeurs qui ne peuvent pas se permettre d’acheter des produits plus chers. Mais si vous faites le choix du prix, vous devez savoir quels sont les risques. Il y aura toujours quelqu’un qui trouvera un moyen encore moins cher de fabriquer des produits similaires et/ou de réduire ses marges”. Depuis 2008, le mix produit idéal a muté. Alors que le surfwear était la vache à lait et le matériel technique la brebis galeuse du marché, le hardware est devenu le fer de lance des détaillants. Le succès à ce niveau passe aussi par le bon mix produit pour le client final. “Je pense que les détaillants de tout bord devraient réduire l’offre à 5 ou 6 marques de planches et asseoir leur présence. C’est aussi un moyen d’améliorer la rentabilité car ils auront l’offre de planches idoine pour chaque client en particulier.” Ce faisant, ils éliminent “l’offre fragmentée de produits et, si les détaillants font bien leurs devoirs, il n’y aura pas de vendeurs peu attentifs qui ne connaissent pas le produit”. Mark finit en rajoutant : “Les détaillants surf réalisent que le technique est une catégorie de produits qui leur permet de se différencier de tous les autres canaux de distribution. En particulier, je pense à la vente en ligne où seul est vendu un très petit pourcentage de planches haut-de-gamme. C’est une sorte d’assurance contre les macro-tendances et changements qui s’opèrent à cause du e-commerce.” Mais celle de Firewire est une histoire d’amour entre innovation vision avant-gardiste. Quand nous le questionnons sur l’évolution du marché, Mark assure : “Nous n’avons fait qu’entrapercevoir ce qui est possible. Il est probable que nous ne vivions pas des sauts quantiques comme celui apporté par le thruster par rapport au single fin, mais nous avons encore de grands pas à faire, en particulier dans le domaine du développement durable.” Et qu’ont-ils à proposer à ce niveau ? “Des matériaux plus légers, plus résistants, des niveaux de flex différenciés, des matériaux et des processus de production plus verts.” Demandons à Mark Price comment il voit l’évolution du shape artisanal face aux productions d’origine asiatique. “Il est évident que ces produits ont eu un effet sur le marché des planches custom et dire le contraire serait se voiler la face. Mais il y a encore des fabricants de
planches sur mesure qui s’en sortent très bien. Je reviens à l’un de mes premiers points : si vous ne faites que des produits standardisés, le chemin qui s’ouvre devant vous promet d’être difficile.” Mark souligne l’importance des shapers et de l’interaction avec leur surfeur, mais le besoin d’innovation ne doit pas être négligé. Nous ne pouvions pas nous intéresser à une société aussi innovante sans demander à Mark son avis sur le futur de l’industrie dans les cinq prochaines années. “J’espère que les leçons sur la quête de croissance permanente et le manque d’attention prêté à la distribution auront été apprises et qu’elles nous mèneront vers un marché du surf plus petit et plus durable. De temps à autre, quand la macrotendance du “surf cool” reviendra, comme elle le fait toujours, j’invite les marques à la traiter comme une vague passagère pour éviter de s’enfoncer dans la multiplication des frais généraux et fixes pour accueillir une demande passagère.” Amen. Si toute l’industrie se présentait devant lui, personnifiée en un seul individu, voici ce qu’il lui dirait : “Ne perds jamais, jamais, ton amour pour le surf et entre régulièrement en communion avec l’océan pour t’aider à t’enraciner”. Mark a des choses importantes à dire : “Je pense que l’économie mondiale qui exigeait une croissance continue (à savoir consumérisme rampant) ne peut plus continuer ainsi si elle veut survivre. Les changements requis sont à tous les niveaux. Par exemple : - Réduire les niveaux de consommation pour amener le changement vers les “besoins” et moins vers les “vouloirs “ ; - Réaligner les sources d’énergie, ceci demandera des décennies ; - Renforcer la sécurité sociale dans certains pays avec les ressources nécessaires et veiller à réduire les inégalités de revenus ; - Un engagement renouvelé envers notre environnement même si vous ne croyez pas au changement climatique ; - Au risque d’avoir l’air de comprendre la crise mondiale (que je ne comprends pas !), réduire le recours à la “planche à billets” et accepter les sacrifices d’aujourd’hui pour éviter les agonies de demain. Lorsque vous observez n’importe quel pionner de l’entreprise, vous apprenez que le succès n’est jamais le fruit du hasard. Les gens sont la clef, leur passion marque la différence, mais que faut-il pour être, en plus, un pionnier ? “Etre prêt à prendre des décisions et à agir sans avoir tous les éléments d’information ou les réponses, et faire preuve, aussi, d’une persévérance sans faille.” Et, comme la passion n’est rien sans valeurs, il rajoute : “Tout travail est honorable. Il faut toujours veiller à faire ce qui est juste, même si, à court terme, ça ne vous arrange pas. Du point de vue de l’entreprise, toujours se rappeler que, un jour, nous avons été des employés aussi.” Mark Price est pragmatique de nature et quand nous lui demandons son “Pourquoi” il n’en voit qu’un : “Pourquoi pas ?” Retrouvez sur BoardSportSOURCE.com une version complète de cette interview, avec des images, des vidéos et des infos sur les prouesses techniques de Firewire.
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photo: globe
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TENDANCE PRINTEMPS/ÉTÉ 2015 LES SKATEBOARDS CRUISER Le skateboard offre quelque chose pour tous les goûts aujourd’hui, et c’est très visible dans la catégorie du moment : les cruisers. “Le bon côté du segment cruiser est qu’il ratisse large : skateurs core, jeunes, adultes, hommes, femmes… En gros, tous ceux qui veulent expérimenter la sensation du skateboard”, explique Bernd Pösl, brand-manager Europe chez Arbor. Si le skateboard était un bon resto, le segment cruiser serait un restaurant de fusion. Des shapes old-school et des esthétiques contemporaines, des finitions technologiquement avancées, les fabricants de cruisers préparent un menu diversifié pour le printemps/été 2015, avec la qualité comme focus principal. Par Dirk Vogel “L’époque où on mettait un graphisme générique sur un tail nu est révolue. Des détails customisés assortis aux trucks et des amortisseurs qui marchent vraiment, jusqu’aux roues aux formes progressives et tous les petits détails qui ne sont parfois pas remarqués, notre philosophie de design pour les cruisers est une approche de package, pas juste une collection de composants génériques”, explique le P-DG de NHS, Bob Denike. Cette approche de “qualité sous le capot” est aussi une clé pour répondre à une base de clients qui en demande toujours plus. Matt Wong, président de la division produits de GLOBE, partage cet avis : “Pour Globe, le segment des cruisers est toujours en bonne forme en Europe. Mais l’époque où certaines marques pouvaient grandir en mettant juste des graphismes sur des boards et proposant des prix compétitifs est probablement révolue. Le consommateur devient plus sophistiqué quand le marché est mature, il a donc une meilleure compréhension du ratio qualité/valeur…”. NE PAS PRÊTER ATTENTION À LA HYPE ? En parlant de maturation du marché, avec le nombre de nouvelles marques de cruisers qui déboulent sur les salons Agenda et Bright
cette année, est-ce que la hype est toujours là ? Oui, pour Liz Reynolds, marketing-manager Europe chez Penny et Z-Flex : “Penny continue à connaître une bonne croissance, et la hype est assurément toujours là ! C’est pareil pour Z-Flex, où l’on constate un succès sur les Premium Core Cruiser Series faits main !” Certaines marques ont vu arriver un changement il y a quelques années. Bob Denike chez NHS note : “C’est assez nivelé, et ça fait mal à un moment. Je me rappelle en janvier 2012, je discutais avec Steve Lake de Sector 9 après deux ans de croissance folle. Je lui ai dit qu’après dixhuit mois comme ça, on allait se prendre un mur. Et à l’automne 2013, le segment s’est stabilisé et certains ont été durement touchés. NHS a fait les ajustements assez tôt et nous avons pu grandir là-dessus, mais ça été très moche pour certaines marques !” LIFE & STYLE Deux tendances sauvent actuellement les meubles. Les clients qui achètent plusieurs cruisers pour différentes conditions, et l’afflux important de filles qui rident. “Les boards cruiser sont plus comme des surfs. Il existe différents types pour tous les niveaux et conditions. Les 39
tendances
kids comprennent ça et se constituent un quiver. Il y a aussi différents groupes d’âges, avec des plus vieux et des plus jeunes qui sont montés sur un skateboard, sans oublier toutes les filles qui ont beaucoup apporté.”, note Scott Howes, marketing-manager chez Dwindle (Almost, enjoi, Blind, Tensor…). La touche féminine se reflète aussi dans les nombreux graphismes floraux – sur les decks, sur les trucks, sur les grips – qui sont travaillés par des marques comme Arbor, Penny, Globe et Duster California. Gunnar Lubahn chez HOFF Distribution (Prohibition, Flying Wheels) confirme : “Sur nos cruisers plastique rétro, nous avons eu une demande pour des imprimés à laquelle nous allons répondre avec une gamme de beaux graphismes. Sur la marque Flying Wheels aussi, les imprimés sont souvent un argument de vente, en particulier pour les cruisers un peu techniques…” Alerte à la tendance couleur ! Les pastels sont #sohotrightnow dans les meubles et les lunettes. Les cruisers Penny sont dans la tendance après “un rafraîchissement cette saison avec du lilas et de la menthe, plus de la pêche pour 2014”. Rappelez-vous où vous l’avez vu en premier : les pastels ! Et Scott chez Dwindle/Dusters évoque la seconde grosse tendance : “Nous allons aussi garder notre classique vintage 100% finition bois dans notre gamme et nous avons des designs uniques avec différents types de bois !” FINITION PREMIUM Pour les goûts qui diffèrent, GoldCoast Skateboards a cette finition bois : “Notre histoire de bois exotique continue à faire de bons résultats. En utilisant du noyer, du bambou et du bois zébré en plus du traditionnel érable, nous avons vraiment amélioré la gamme et fait passer un message de qualité supérieure sur nos boards”, explique Chris Brunsteter.
Pour rider dans l’obscurité, Sunset Skateboard Co. a fait tourner les têtes avec ses roues à LEDs qui s’illuminent dans la nuit. Ken Perkins, le PDG, a d’autres trucs dans sa manche : “Nous sommes arrivés sur le marché avec nos decks en plastique transparent qui aident vraiment à la visibilité des roues à LEDs quand on cruise la nuit. Ça absorbe vraiment la lumière et brille en mouvement. Et bientôt nous aurons de nouveaux shapes en bois qui seront assurément remarqués !” Tout le monde cruise tard… En collaboration avec l’artiste de San Francisco Jeremy Fish, Santa Cruz a imaginé le Night Owl Loser Cruzer, avec une activation lumineuse faite par le pied qui éclaire les roues. Fish a aussi imaginé le Weird Beard Loser Cruzer, avec une déco en barbe synthétique. La fête des cruisers semble loin d’être finie et les détaillants devraient pas mal s’en sortir s’ils se débrouillent bien. Scott chez Dwindle approuve : “Continuez à travailler ce segment qui va au-delà des tendances en soutenant des marques sérieuses, intéressez-vous à toutes les variétés et vous verrez combien le skateboard peut être positif pour votre bien-être !”
LA TENDANCE PRINTEMPS/ÉTÉ 2015
Pour fêter les vingt ans de la marque, Globe a multiplié l’offre premium. “Les Cabin Series sont une gamme de boards premium qui s’inspirent de la fabrication des guitares en mélangeant le noyer et les insertions nacre”, explique Matt Wong. “Les Spliced Series mélangent les couches de différents bois exotiques pour des boards au fini magnifique.”
ON NE JOUE PLUS. Autrefois utilisés pour l’exploration ludqiue, les cruisers actuels constituent une gamme d’approches “sérieuses”. “La frontière entre le street/park et le longboard/ descente est de plus en plus floue, et il y a de plus en plus de kids qui rident les deux”, Bob Denike chez NHS.
Et la cerise sur le gâteau, c’est la Sucrose Initiative d’Arbor, une roue qui incorpore du sucre dans l’uréthane. Les roues sont ainsi plus performantes sur une large gamme de terrains.
GOÛTS DE LUXE. Couches nacrées, bois précieux, construction performante, les cruisers s’embourgeoisent. Globe remporte la timbale avec la gamme Spliced Series : “Chaque board est limitée à 300 pièces au total, en raison du travail demandé par chacune.”
TOUT SKATER Beaucoup de skateurs pensent que la technique pour rider était à son sommet autour de 1987, lors de la sortie de la vidéo The Search for Animal Chin ; quand les terrains accidentés avaient la cote. Bernd chez Arbor explique : “On ressent que la mentalité skate everything devient la norme. Les styles à venir dans notre catalogue seront focalisés sur les shapes qui appellent à skater les transitions des parks, des piscines et les collines. Avec ces styles, nous allons continuer à repousser les limites de la construction et des matériaux afin de conserver l’ADN d’Arbor !”. Globe, Arbor, Z-Flex et GoldCoast ont des gammes qui couvrent tout. Santa Cruz a aussi travaillé sur un axe à large spectre: “Pour le printemps/été 2015, nous proposons un shape custom avec un nouveau twist sur une technologie Santa Cruz. Du nose au tail, nous avons eu une approche de cruiser ultime. Nous savons qu’il est impossible de construire un skateboard qui réponde aux besoins de chacun, mais nous sommes assez fiers d’avoir produit un skateboard sur lequel tout le monde puisse s’amuser dans différentes conditions !” JOUR & NUIT Les cruisers deviennent les nouveaux téléphones portables qui vous 40
accompagnent tout au long de la journée. Cela explique la tendance pour des boards plus courtes et plus portables : “Actuellement, je vois une tendance aux cruisers directionnels larges des années quatrevingts et quatre-vingt-dix. Ils ont un format cool et rétro qui rentre dans le bus, et ils sont faciles à skater, que l’on veuille juste cruiser ou faire des ollies”, note Gunnar Lubahn chez HOFF Distribution (Prohibition, Flying Wheels).
SE FAIRE UN QUIVER. Les clients achètent plusieurs cruisers pour différentes conditions : “Il faut montrer au client combien cette catégorie est variée et combien ça peut être fun d’ajouter un cruiser ou deux à son quiver”, Chris chez GoldCoast Skateboards. LA MOBILITÉ EST LA CLÉ. Les boards autour de 26 pouces peuvent aller partout. Du bus au bar en passant par le trottoir. “Les boards plus courtes avec des tails prononcés, combinées à des roues larges et tendres, sont la formule gagnante cette saison”, Nate Schumacher chez Landyachtz. CHOUETTE GARAGE ! Les PLV comme le râtelier à cruisers en bois de Penny ou le stand Star Wars de Santa Cruz aident à la vente de cruisers. “La sélection et la disposition sont les clés. Ça attire l’attention du client !”, Gunnar chez Hoff. BRILLANT. Les roues à LEDs et les éclairages du plateau procurent des heures de fun et de sécurité de nuit. “Notre principal truc, c’est nos roues à LEDs. Nous avons accroché le marché !”, Ken Perkins, P-DG de Sunset Skateboard Co.
DEVELOPMENT NEVER STOPS Une petite visite rendue à l’entreprise Development Never Stops en Suisse, offre un regard pénétrant sur un domaine qui, en Europe, est décidément voué à l’extinction : la confection “hi-tech”. Malheureusement, le savoir-faire et la technique en matière de confection ont, pour leur majeure partie, été délocalisés en Asie. Mais, grâce au sens du business de Marcel Geser, fondateur de l’entreprise, Development Never Stops comble le fossé du marché. Marcel, quelles sont les idées qui rendent votre entreprise si révolutionnaire ? Quand je travaillais pour une marque, j’étais constamment frustré par l’immense dépendance aux fournisseurs. Les marques d’aujourd’hui ressemblent plus à des entreprises de marketing avec leur propre canal de distribution, et c’est ce qu’elles savent faire le mieux. Mais, lorsqu’il s’agit concrètement des produits, elles se basent entièrement sur les autres. Cette approche dans l’industrie textile m’est apparue comme totalement insuffisante. Et c’est ce qui a constitué mon point de départ. Nous sommes tous des tailleurs chevronnés et nous souhaitons ramener ce niveau de savoir-faire dans les entreprises. Quels sont les services que vous proposez ? Nous gérons le développement de produits et créons des prototypes, puis nous assurons toute la chaîne jusqu’à la préparation pour la production en série, y compris les échantillons pour la vente. Mais l’innovation n’est-elle pas en conflit avec les business models conventionnels de la confection ? Absolument, oui. Les marques souhaitent amener sur le marché des produits de bonne qualité avec des arguments de vente uniques ou de nouvelles technologies. Les fabricants rechignent principalement à investir dans le développement, en essayant d’obtenir la production maximale à partir de budgets de développement minimes. Mais, lorsqu’il faut plusieurs prototypes pour faire les choses correctement, ils convergent souvent vers un produit haut-de-gamme en quantités limitées, ce qui va évidemment à l’encontre de l’intérêt du fabricant. Votre business model semble combler un fossé dans le marché. En 2009, les gens ne se rendaient pas compte que nous allions être en mesure de tout faire nous-mêmes. Ils pensaient que nous étions soutenus par une usine. Finalement, notre site Web a permis d’expliquer le processus et les gens ont commencé à voir que nous gérions effectivement en interne. Comment se sont passés les débuts ? Au départ, c’était vraiment “marche ou crève”. Nous avons démarré en travaillant avec le mauvais partenaire commercial, ce qui nous a fait perdre un temps précieux. Mais sans cela, nous n’aurions jamais démarré puisque nous avons alors réalisé qu’il y avait une bonne
réponse et une forte demande pour ce que nous étions en train de mettre en place ; nous avons donc continué. Lors des phases initiales, nous avons reçu beaucoup d’encouragements de la part de nos fournisseurs et de nos clients, ce qui était très rassurant d’un point de vue émotionnel. Chacun a fait ce qu’il pouvait pour nous aider. Et c’est comme ça que nous avons réussi à remettre toute l’usine sur pied et en bon état de marche, en un an. Ce qui est le plus important pour nous, c’est de penser que, même si on vous a trompé, vous pouvez toujours rester honnête et traiter vos partenaires avec justesse. Qui sont vos clients ? La moitié de nos commandes provient du secteur du sport, environ 40% de l’armée et une petite part, que nous aimerions développer, de la mode. Ce serait amusant d’introduire de nouvelles constructions dans le secteur de la mode. Êtes-vous autorisés à partager les technologies que vous développez pour vos clients ? Jusqu’à ce que la technologie soit établie sur le marché, elle demeure exclusive. Après environ deux ans, elle est disponible dans notre magasin, sauf si elle est brevetée. Et qu’en est-il du développement durable ? Les matériaux durables et les processus de production écologiques constituent une de nos branches principales. Nous essayons toujours d’éduquer nos clients sur les implications de leurs processus et sur les choses qui sont ou non nécessaires et justifiées ; ce qu’ils ignorent la plupart du temps. Dès que nous avons l’opportunité d’influencer leur choix de matériaux et leur cycle de fournisseurs, nous nous impliquons fortement. Et, lorsque le client est d’accord, nous achetons des tissus Global Organic Textile Standard (GOTS). Nous pensons que le label Bluesign est une excellente approche, qui fait vraiment avancer les choses en termes de gestion des produits chimiques. Mais, malheureusement, ce label exclut une grande partie du marché, comme le Japon, où la norme est adoptée, mais où les entreprises ne sont pas labellisées. Il y a simplement trop peu d’information dans certains domaines et, en conséquence, tout le monde n’a pas la même motivation quant à l’adoption de cette attitude.
La moitié de nos commandes provient du secteur du sport, environ 40% de l’armée et une petite part, que nous aimerions développer, de la mode. Ce serait amusant d’introduire de nouvelles constructions dans le secteur de la mode. Marcel Geser, Development Never Stops 42
photo: rip curl
tendances
TENDANCES PRINTEMPS/ÉTÉ 2015 : LE NÉOPRÈNE En Europe, la température des eaux impose aux surfeurs le port permanent du néoprène, y compris pendant la période estivale. Pour peu que l’on souhaite rester dans l’eau un minimum de temps, mais surtout se protéger du soleil, des frottements, des allergies, du reef ou des méduses, le néoprène s’avère être un allié indispensable pour la peau des surfeurs. Rien d’étonnant à ce que les détaillants privilégient cette catégorie de produit à forte valeur qui, en termes d’UGS, se travaille aussi bien sur la période automne/hiver que printemps/été. Une étude de Denis Houillé. FIN MAIS RESISTANT Surfer dans des modèles fins (2mm et moins) offre une flexibilité et une liberté de mouvement très appréciables en été, mais la robustesse du produit ne doit pas être compromise. D’autant plus que l’été, la fréquence d’utilisation étant encore plus forte, les produits doivent pouvoir subir de multiples manipulations quotidiennes (enfilages, rinçages, séchages). Alors, à toujours vouloir alléger les modèles, le risque est d’arriver au point de rupture, comme c’est souvent le cas sur les néoprènes d’entrée de gamme dont le processus de lamination n’est pas conforme aux standards de qualité. Rip Curl, seule marque à posséder sa propre usine de fabrication, contrôle individuellement chaque produit (autour de 8 étapes) avant de quitter l’entrepôt. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils peuvent proposer la plus longue garantie sur le marché, à savoir 3 ans sur les coutures et 1 an sur le reste des matériaux. Le contrôle qualité est aussi une priorité pour Patagonia qui scrute chaque aspect de ses produits, “de la conformité au code du travail, jusqu’au départ de la chaîne d’approvisionnement, en passant par le mode d’impression des logos”, précise John “Hub” Hubbard, responsable du développement combinaisons à Ventura en Californie. De même, Madness,
afin de minimiser le gaspillage de matière, déclare “travailler des designs en amont sur des logiciels 3D afin d’améliorer le fit et limiter les zones de rupture”, précise Gunnar Lubahn chez Hoff. Enfin, chez C-Skins, pour s’assurer de la résistance de leurs modèles, Mark Brown “inspecte les techniques de fabrication en usine et fait en sorte que les coutures ne perforent pas le néoprène en profondeur afin de ne pas créer de fuite ou de zone fragile”. Chez O’Neill, le néoprène TechnoButter conserve sa popularité, hiver comme été, ainsi que nous le confirme son chef de produit Joe Turnbull : “Les clients apprécient la légèreté de cette matière et le fait qu’elle ne retienne presque pas d’eau”. Parmi d’autres avantages uniques, Mike Pickering chez GUL mentionne leur revêtement “peau de serpent” sur les nylons extérieurs qui permet à la combinaison de s’alléger en évacuant l’eau, mais aussi de protéger le cœur de la mousse néoprène. Patagonia, comme on a pu le voir dans ses récentes campagnes publicitaires, est désormais fière de pouvoir annoncer la culture de son propre néoprène (le yulex d’origine végétale) plutôt que de l’extraire des ressources naturelles. Dans la même dynamique, Phil chez Tiki Wetsuits 45
tendances
“Les clients apprécient la légèreté de cette matière et le fait qu’elle ne retienne presque pas d’eau.” Joe Turnbull, O’Neill Wetsuits nous confirme pour 2015 l’arrivée d’une gomme conçue sans utilisation d’hydrocarbures. DOUBLURES AMELIORÉES Le jersey interne joue un rôle spécifique et vient renforcer chacune des propriétés de la combinaison : isolation thermique, propriétés calorifiques, élasticité de la mousse néoprène, etc. Car, en fonction de la zone choisie, le besoin sera différent : chaleur sur le torse et dans le dos, élasticité aux articulations et, plus globalement, faible rétention d’eau et séchage rapide. Le stretch de la doublure doit être en effet aussi ou sinon plus performant que celui du néoprène. “Le tissage interne utilisé par Wishbones permet même d’accroître le stretch du néoprène et des coutures et, de ce fait, allonger leur durée de vie”, nous précise leur fondateur Donovan Marais. La fibre de noix de coco continue d’être utilisée dans les doublures, notamment pour sa résistance et ses propriétés anti-odeurs. Matuse compare ses doublures à de la soie, mais au toucher seulement, car c’est “probablement la matière la plus robuste et la plus élastique sur le marché”, déclare John V. Campbell, PDG de Matuse, Inc. A noter également, le traitement antimicrobien (dont sont dotées la plupart des doublures high-tech) qui garantit l’élimination de 99% des bactéries, et une combinaison plus saine plus longtemps. GAMMES DE PRIX Directement indexée sur le prix du pétrole, la production de néoprène est soumise à des fluctuations de prix, parfois importantes, que les fabricants sont forcés d’absorber s’ils ne veulent pas qu’elles se répercutent sur leur prix au détail. La variable prix est donc sérieusement prise en compte comme nous le précise Carlo Rauen, responsable produit chez ION Wetsuits, qui déclare “choisir une matière spécifique en fonction du panneau de néoprène concerné, afin d’optimiser les performances et les coûts”. Globalement, pour les produits printemps/été, le panier moyen néoprène s’avère un peu moins élevé que sur les modèles hivernaux. En revanche, au détail, le nombre de références (UGS) est plus élevé, en raison des différents formats (manches et jambes) ainsi que des accessoires (tops, vestes et shorts néoprène). COULEURS Si le noir demeure une couleur intemporelle sur le marché du néoprène, depuis peu, certaines marques réfractaires, comme Matuse ou Patagonia, avouent s’être laissées convaincre “d’intégrer quelques couleurs notamment sur les modèles féminins”. Globalement, on constate une demande pour plus de couleurs dans l’eau, alors que “une majorité de fabricants semble opter pour des tons organiques (bronze, olive, moutarde) “, observe Donovan chez Wishbones. A côté des panneaux noir et gris, toujours très présents de façon bitonale sur les gammes, on retrouve aussi des touches de couleurs pop (jaune, bleu, vert). A noter également, la tendance forte pour les combinaisons unies, blank, sans motifs, toujours en couleur fortes. Pour les girls, Borja Torres, le chef produit combinaison chez Rip Curl, parle déjà des bombes de la saison prochaine et de leur look retro-sexy associé à la technologie e-stitch. Tandis que le fluo semble toujours bien fonctionner chez les kids qui en veulent toujours plus, comme l’affirme Alistair Zorica, Responsable Global Combinaison chez Quiksilver : “Pour 46
les kids, les combis ne sont jamais trop fluos !” DETAILS FONCTIONNELS Au-delà des critères majeurs que sont le fit et la qualité du néoprène, on dénote de nombreux “petits plus” qui feront pencher la balance en faveur d’un modèle plutôt qu’un autre. Aux poignets et aux chevilles, un galonnage supplémentaire empêchera l’eau de circuler en circuit ouvert, comme c’est souvent le cas sur les entrées de gamme. Au niveau de l’encolure, la bande de néoprène doit être renforcée, doublée et ne tolérer aucun mouvement, aucune friction. Quant aux zips de fermeture (avant ou arrière), chaque dent est enrobée chez O’Neill et Quiksilver, pour ne permettre aucune entrée d’eau. Enfin, pour minimiser le nombre de retours de produits défectueux, il convient de rappeler à chaque achat, les règles d’entretien d’une combinaison. Le traitement “après-surf” est le secret de longévité du néoprène. Le rinçage à l’eau claire s’avère impératif après chaque utilisation - ni shampoing, ni gel douche, ni quoi que ce soit d’autre. Aussi, n’oubliez pas que, si le cocktail sel/ soleil est un ennemi pour votre peau, il l’est tout autant pour le néoprène et en particulier les coutures. Quand vous vous changez, pensez aussi à éviter le bitume et les graviers des parkings et utilisez dès que possible un autre support (tapis, sac ou caisse en plastique). Attention également à replier les scratchs de fermetures qui risquent, sur l’envers, de venir s’agripper au jersey de votre doublure et, à terme, de l’arracher. Enfin, évitez le sempiternel et désastreux séchage sur cintre en plein soleil. D’une part, les UV brûleront petit-à -petit la mousse néoprène jusqu’à l’intérieur, et d’autre part, l’usure sera plus forte au niveau des épaules là où tout le poids de la combinaison mouillée se ressentira. Pliez-la en deux et optez pour un séchage à la taille.
WETSUITS LOGO EXPOSURE RANKING JAN – JUN 2014, GLOBAL SURF & CROSSOVER PRINT PRESS Source: Rideometer. Rank
Brand
Exposure
Clipping Pages
Logo Factor
1
Hurley
839 165¤
357
44%
2
Rip Curl
702 260¤
382
43%
3
Billabong
686 931¤
397
53%
4
Quiksilver
559 351¤
355
40%
5
O’Neill
310 856¤
190
41%
“Brand exposure” gathers the value all the brand’s assets exposure (riders, products, events…), in both editorial and advertising, on a specific product category. The value is based on the advertising equivalency method and is related to the size and the location of each clipping in the mag. “Logo Factor” represents the % of the brand’s exposure value where its logo is visible.“Logo Factor” represents the % of the brand’s exposure value where its logo is visible.
EN BREF - Vertus protectrices du néoprène (froid, soleil, frottement, allergies) - Doublures augmentant les propriétés du néoprène - Produits résistants à la haute fréquence d’utilisation estivale - Tendance aux couleurs unies, bitonales noirs/gris et sans motifs. - Confort des matières : doublure douce et revêtement à texture déperlante
BEST SELLERS Détaillants ! Voulez-vous apparaître parmi les best sellers ? SURF / WATERSHED / NEWQUAY / ROYAUME-UNI / WWW.WATERSHEDSHOP.CO.UK Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt qu’une boutique en ligne ? L’avantage d’un magasin physique est que vous pouvez présenter produit en racontant l’histoire de la marque. C’est aussi un lieu pour faire des fêtes, pour traîner, se détendre et créer une ambiance particulière ; ce qui est impossible à faire avec une boutique en ligne. Qu’est-ce qui différencie votre magasin de la concurrence ? 1. notre espace de vente est un immeuble de l’époque victorienne à deux étages, avec un atelier sur place, 2. nous avons créé la déco nous-mêmes en
utilisant des matériaux que nous avons réutilisés ou fabriqués, 3. nous sommes socialement très actifs, nous organisons des fêtes et des événements, etc., 4. nous avons créé notre propre marque et nous fabriquons nous-mêmes beaucoup de nos produits, 5. nous avons en stock une sélection incroyable de petites marques. Quelles tendances voyez-vous arriver à l’horizon ? Nous voyons les skateurs et les surfeurs modernes s’engager dans le patrimoine historique et classique de leur sport, alors que l’industrie avait pour habitude d’avoir moins d’amplitude.
Comment attirez-vous les gens dans votre magasin ? Grâce aux réseaux sociaux, à l’organisation d’événements et par la diversité des produits que nous avons en stock. De plus, nous avons régulièrement des clients qui viennent de tout le pays jusqu’à Newquay pour nous rendre visite. Êtes-vous confiants quant à l’été qui arrive ? Nous sommes partis pour avoir un superbe été, avec la meilleure sélection de marques depuis que nos débuts. Nous sommes dorénavant beaucoup plus expérimentés et le début de la saison nous a déjà époustouflés ; la période de Pâques est aussi une très bonne manière d’évaluer le reste de l’année.
SNOWBOARD / KAHUNA / ROME / ITALIE / WWW.SHOP.KAHUNAMOVEMENT.COM Comment se comporte le marché local à Rome ces temps-ci ? En fait, l’Italie est en pleine crise économique, les gens ne pensent donc pas vraiment à dépenser leur argent, mais le skate est en croissance. Rome est une ville favorisée, vous pouvez être à la montagne en 1h30, ou être au bord de la mer en 20 minutes, mais la ville ne propose que deux skate parks...
Qu’est-ce qui différencie votre magasin et en quoi se démarque-t-il de la concurrence ? Nous prenons toujours soin des besoins de nos clients et nous offrons un excellent service client. Nous sommes aussi à l’affût des nouvelles tendances et des nouvelles marques. Nous ouvrons tout juste un nouveau shop, mais le vrai secret est notre passion pour les sports d’action.
Quelles sont les marques sur le montant que vous espérez proposer dans un futur proche ? Arbor, POC, Signature, et nous travaillons avec quelques marques qui ne sont pas présentes en Italie pour l’instant. Quelles ont été les trois catégories les mieux vendues lors des 12 derniers mois ? Les longboards, les skateboards Penny et les snowboards Elmet.
SNOWBOARD / FREESTYLE STREETWEAR / GROSSETO / ITALIE / WWW.FREESTYLESTREETWEAR.COM Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt qu’un magasin en ligne ? Les clients veulent toucher et voir les produits qu’ils achètent. Certaines personnes sont aussi intéressées par les aspects techniques et connaissent les dernières innovations. Les paroles d’un revendeur sont la meilleure garantie de qualité et un magasin en ligne ne peut offrir cela. Qu’est-ce qui différencie votre magasin et de quelle manière se démarque-t-il de la concurrence ? Nous ne suivons jamais les modes du moment. En 2002, nous avons décidé d’établir un shop radical, exclusivement pour les skateurs et les snowboardeurs. Aujourd’hui, les clients “Freestyle Streetwear” peuvent s’appuyer sur une assistance
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technique gratuite assurée par une équipe de skateurs et de snowboardeurs qui ont beaucoup d’expérience. Quelles sont les marques qui montent que vous espérez proposer dans un futur proche ? De manière générale, nous avons toujours été ouverts à de nouvelles marques, mais en ce moment, les petites marques n’ont pas une très longue durée de vie. Pour nous, il est important d’avoir des partenariats comme Fresco Distribution (DVS, Lakai, Matix) et Friend Distribution (32, Slash, Electric). Que faites-vous pour attirer les gens dans votre magasin ? Nous faisons la promotion d’événements, de
contests, de tests de matos, nous sponsorisons le milieu du skate et du snowboard local, et nous avons un très bon retour. C’est la meilleure manière de nous démarquer et d’assurer notre avenir. Comment se comporte le marché local en Italie en ce moment ? Les deux-trois dernières années on été stables, mais en ce moment, il n’y a pas de véritable signe de retour de la croissance en Italie. Cela signifie que nous achetons plus de produits au cours de saison et que nous faisons moins de commandes en amont de la saison, parce qu’il est difficile pour nous de faire des prévisions sur les tendances du marché.
BEST SELLERS Email shops@boardsportsource.com
SKATE / LA BONNE PLANCHETTE / FRANCE / WWW. ALABONNEPLANCHETTE.FR Quels sont les avantages d’avoir un magasin physique plutôt qu’une boutique en ligne ? Les membres de l’équipe sont eux-mêmes des skateurs et sont passionnés par ce sport et par le style de vie qui va avec. L’éthique du magasin de planches, c’est un peu comme s’asseoir sur un banc et discuter un peu, prendre du bon temps avec des amis. Vous ne trouverez pas ça devant un écran d’ordinateur ! Cependant, Internet représente aujourd’hui une grande part de marché, nous souhaitons donc aussi exister en ligne. Quel est le secret pour vendre des produits haut-de-gamme ? Les liquidations et les soldes rendent les choses beaucoup plus faciles quant à la vente
de produits haut-de-gamme. Parfois, nous aménageons aussi un rayon pour les articles en fin de saison, afin de renouveler notre stock. Quelle est l’importance des nouvelles gammes dans la masse de tous vos produits ? Et pourquoi ? Il n’y a pas de secret : la passion, la qualité et les particularités, c’est ce qui fait tout le produit. Les gens qui sont passionnés le savent très bien. D’autre part, nous pouvons aussi informer les débutants sur les avantages et les spécificités de tel ou tel produit. Comment restez-vous en relation permanente avec les besoins de vos clients ?
Nous prenons le temps de partager un moment avec chaque client, de créer une relation en discutant et, au final, de créer une relation privilégiée. Nous voulons être différents des enseignes de la grande distribution comme H&M ou Mango. Qu’est-ce qui différencie votre magasin et de quelle manière se démarque-t-il de la concurrence ? Nous sommes une jeune équipe, mais nous avons aussi de l’expérience. Nous skatons tous les jours depuis 15 ans et travaillons dans le milieu depuis 10 ans. C’est ce qui fait toute l’authenticité du magasin. Nous avons une véritable identité, notamment avec le nom du shop qui est vraiment frenchy.
SKATE / XDOUBLE / INNSBRUCK / AUSTRICHE / WWW.XDOUBLE.COM Quel pourcentage de vos ventes provient de votre boutique en ligne par rapport à vos ventes en magasin ? Comme nous venons juste de lancer notre projet de magasin en ligne, nous vendons pour l’instant 99,9 % de nos produits en magasin. Quelles sont les tendances que vous voyez venir ? Les gros vendeurs en ligne commencent à faire de la vente au détail et rendent la vie très difficile aux petits magasins, puisqu’ils proposent toutes les marques qu’offrent les petits magasins spécialisés. La seule possibilité de se démarquer d’eux est une
segmentation de la part de l’industrie. Quels événements votre shop a-t-il prévu dans un futur proche ? Nous allons donner un avant-goût d’un festival de musique devant notre magasin à la fin du mois de juin, avec des groupes qui joueront en live. En juillet, nous recevons le LRG Tour devant notre magasin et notre team skate démarre un tour de Toscane, en Italie, en mai. Que faites-vous pour attirer les gens dans votre magasin ?
Nous soutenons le milieu local (team rideurs, skateparks, snowparks). Nous faisons du mailing direct, nous organisons des événements, nous avons un staff professionnel qui travaille avec passion pour les sports de glisse, le marketing sur les réseaux sociaux, les pubs, les flyers, et qui entretiennent un blog… Quelles sont les trois marques que vous vendez le plus ? Volcom et Vans sont devant, puis de nombreuses petites marques se partagent le reste.
SKATE / ÉTE CLOTHING / BERLIN / ALLEMAGNE / WWW. ETE-CLOTHING.DE Qu’est-ce qui est important selon vous dans le fait d’avoir un magasin qui a pignon sur rue plutôt qu’une simple boutique en ligne ? Nous n’avons pas de magasin en ligne, mais dans cette époque des Zalando, Amazon, SurfStitch et compagnie, qui offrent 1 milliard de produits, nous mettons l’accent sur le service apporté aux client : une bonne conversation et une offre de produits minutieusement choisie. Ajoutez une très bonne atmosphère dans l’un des quartiers les plus sympas de Berlin, et cela crée une formule unique. Il n’y a pas beaucoup de magasins comme le nôtre. Quelles sont les marques qui se sont bien
vendues dans votre magasin sur les 12 derniers mois ? En hiver : les vestes RVLT+ Fjällräven. Maintenant : les hauts rayés de Forvert et les sweats à capuche comme Fu et Hilgi. Êtes-vous confiants quant à l’été qui se profile et prévoyez-vous des événements ou d’autres initiatives pour encourager les gens à venir dans votre magasin ? À Berlin, l’été est la meilleure saison. Des fêtes en plein air, du skate, du wake surfing et aussi traîner dans les parcs. Pendant le Karneval der Kulturen en juin, nous allons organiser une fête
hip-hop devant notre magasin, et, en juillet, nous allons soutenir le NNO Nord Nordost Surf Film Festival à Berlin. Nous allons aussi organiser une projection dans votre magasin et un barbecue. Suivez notre page Facebook : Facebook.com/été.clothing. Nous ne dormons jamais ! Comment se comporte le marché local à Berlin en ce moment ? Évidemment nous ne pouvons parler que de notre cas, mais nous nous portons plutôt bien. Nous sentons que notre offre est bien adaptée à Berlin.
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L’ART DE L’ACHAT Créée en 1992, ABS est une chaîne de magasins de snowboard et skateboard basés en France. Les directeurs des achats, David Grataloup et Sebastiano Bratolini, nous offrent leur vision d’une bonne politique d’achats. Du passage de commandes au choix des fournisseurs, découvrez quelles sont leurs méthodes. Depuis combien d’années êtes-vous aux achats chez ABS et comment êtes-vous arrivé à ce poste ? David : j’ai lancé le magasin en 1992 avec deux amis mais, au fil du temps, nos chemins se sont séparés et je gère désormais seul le magasin ; nous procédons à deux pour les achats. Sebastiano : cela fait douze ans que je suis aux achats chez ABS. De nos jours, je préfère demander aux employés en magasin ce qu’ils souhaitent acheter car ils sont au plus près des souhaits des clients. Quelles sont les grandes leçons que vous avez tirées de ces dernières années en termes de passage de commande et de vente ? Ne faites confiance ni aux représentants ni aux clients : suivez ce que vous indique votre historique de vente, et faites confiance à votre instinct. Il convient également d’éviter de procéder à un trop grand nombre de remises pour des petites entreprises comme nous. Quelles sont les marques en vogue actuellement ? Les marques qui se vendent le mieux sont HUF pour la partie textile et Globe pour le technique. Mais Nike SB, Adidas, Converse, DC Shoes, Lakai, Emerica, Etnies, Fallen et Supra s’en sortent bien également. Si vous deviez demander un service aux marques, quel serait-il ? Plus de marge ! Les détaillants se retrouvent bloqués entre des prix au détail qui n’évoluent pas en raison de la concurrence venue du web et le prix de gros qui ne baisse pas car les coûts de production en Chine augmentent. De plus, la TVA revue à la hausse en France grignote sur la rentabilité. Nous souhaiterions aussi voir davantage de soutien au niveau marketing, en passant par du sponsoring et une meilleure valorisation des shops core. Avez-vous modifié votre sélection de marques au cours des dernières années ? Auparavant, le shop était plus orienté “skate core” avec la présence des marques de Sole Tech. Mais les skateurs veulent aujourd’hui plus de marques généralistes comme Nike SB et Adidas. On ne trouve plus que cinq ou six marques tout au plus, contre quinze auparavant ! Les
t-shirts logotés des marques de skate américaines ne se vendent plus alors que les petites collections venues d’Europe connaissent un grand succès. Concernant les pantalons, nous nous concentrons sur trois ou quatre marques (Levis, Krew, DC) et pas davantage. La demande d’accessoires a explosé, notamment les chaussettes et les casquettes 5 panels. Comment dénichez-vous de nouvelles marques ? David : nous suivons de près la scène skate, les sites web, les salons et ce que nous remontent les réps, même si nous ne les écoutons pas ! Sebastiano : au réveil, je passe en revue mes 30 sites favoris de skate, ainsi que mes 15 préférés dans la mode. Puis je passe du temps sur Instagram, je garde les yeux et les oreilles bien ouverts quand je vais skater et quand je travaille en magasin. Avez-vous des conseils à donner aux futures marques ? La marque doit bénéficier d’une âme ou d’un leader fort, et ceux qui la font vivre doivent être passionnés, et faire comme ils l’entendent. Mais aussi, offrez de plus grosses marges ! Souvent la qualité des produits n’est pas à la hauteur des prix affichés. Les prix de gros pourraient baisser jusqu’à 25 % et les shops pourraient ainsi profiter d’une marge supérieure de 10 %, et ainsi garantir leur survie. Sur quels salons êtes-vous présents et en quoi ces rendez-vous sont importants dans votre prise de décision ? Nous sommes au Bread & Butter. De façon générale, nous sommes tellement impliqués dans le skate qu’il ne nous est pas nécessaire de faire le déplacement sur les salons ; ils ne revêtent plus la même importance qu’autrefois. Mais il est intéressant de découvrir les collections avant de réaliser ses achats, même si la plupart du temps les catalogues suffisent pour se faire une idée. Quelles sont vos méthodes au moment de remplir les bons de commande ? Nous nous penchons sur les historiques de ventes, par catégorie, par marque, en mettant de côté les périodes de soldes. 51
PROFIL DE MARQUE : DIRTY DOG EYEWEAR Créée il y a trente ans en Nouvelle-Zélande et en Australie, Dirty Dog commercialise des lunettes solaires et des masques. Désormais basée à Glamorgan au Pays de Galles, la société s’emploie à assurer son développement au sein de l’Europe. Pouvez-vous revenir sur la création de la compagnie ? La société a vu le jour en 1984 en NouvelleZélande et en Australie afin d’investir un marché qui manquait de produits de qualité commercialisés à des prix compétitifs, en s’appuyant sur une marque disposant de caractère et d’un certain prestige. Quelles sont les personnes qui forment votre équipe de direction et quelle est leur expérience ? Martin Jones est notre directeur général et j’occupe le poste de directrice des ventes et des opérations commerciales. Nous possédons tous deux plus de 20 années d’expérience chacun dans le sportswear et l’optique, auprès de marques telles qu’Umbro, Reebok, Oakley et Luxottica. Le marché du sportswear connaît une période difficile, mais cela nous a permis de comprendre ce qui fonctionnait ou pas, et ainsi de mettre en pratique ces enseignements à bon escient dans le secteur des lunettes. Cela nous a permis de connaître une croissance rapide de notre part de marché en pleine période de crise/récession, tandis que d’autres étaient durement touchés. En quoi Dirty Dog se différencie de ses concurrents ? La marque se distingue par sa capacité à s’adapter rapidement à un marché en constante évolution et à une segmentation toujours plus forte. Nos stocks et notre centre de livraison sont également situés en Grande-Bretagne, ce qui nous permet d’assurer des livraisons sous 24 h à notre siège britannique. BRAND NAME: DIRTY DOG EYEWEAR 52
Quelles sont les principales nouveautés en lunettes de soleil et masques pour 2014/2015 ? Pour 2014/2015, nous lançons des gammes à verres photochromiques, à la fois en lunettes de soleil et sur les masques, ainsi que des écrans pour masque interchangeables. Cette année a également été marquée par le lancement d’une gamme de lunettes de soleil pour femmes, un segment qui nous faisait défaut jusqu’alors. Avez-vous l’intention d’investir d’autres segments de marché ? En mai dernier, nous avons lancé une toute nouvelle gamme de casques de vélo, qui se marie à notre offre de lunettes de soleil sport. Il s’agit d’une évolution naturelle pour nous, après avoir introduit avec succès des casques de ski et snowboard ; de nombreux détaillants nous avaient fait remonter une demande à ce sujet. Nous faisons davantage partie de l’ADN de leurs magasins aujourd’hui et disposons d’un meilleur capital confiance auprès d’eux. Quel est l’enjeu du marché européen ? Le marché en Europe est caractérisé par une très grande diversité de la demande au niveau des produits et les marques arrivent très bien à s’exporter dans d’autres pays et cultures. Il est important de faire preuve de polyvalence ! Dans quelle mesure soutenez-vous des sportifs et le secteur des boardsports ? Nous leur offrons des produits de qualité et leur proposons des contrats de sponsoring en fonction des cas. Parmi les grandes marques, beaucoup visent uniquement les stars du moment avec une stratégie à court terme,
mais nous considérons qu’il est à la fois plus prudent et éthique d’aller à la recherche des talents de demain et de leur offrir notre aide au moment où ils en ont besoin. Quelles sont vos autres actions marketing ? Nous nous sommes engagés dans la production de publireportages dans des magazines ciblés, à la fois dans le sport et le voyage, ainsi que dans le placement produit sur des séries télévisées en cours de production. Cela nous a offert une grande couverture et une meilleure pénétration de ces marchés. Comment convaincriez-vous un détaillant d’opter pour votre marque ? Nous sommes une marque core, vendue à des tarifs compétitifs, et sommes attentifs à notre distribution. Également, nous couvrons plusieurs sports et pouvons faire office de référencement unique pour un détaillant. Grâce à une nouvelle solution de CRM, nos commerciaux peuvent également intégrer directement les commandes lors des appels, et assurer une livraison dès le lendemain. Les détaillants peuvent ainsi optimiser au mieux leurs ventes, en s’assurant de disposer d’un stock suffisant en vue des week-ends ou lors des pics de ventes saisonniers. Comment envisagez-vous l’avenir de ce secteur ? Il demeurera très concurrentiel et nous prévoyons de nouvelles disparitions parmi les détaillants et fournisseurs dans les années à venir. Mais ceux qui survivront en seront renforcés et en tireront les leçons, renforçant à leur tour le secteur.
TEL: +44 (0) 1656 654989 EMAIL: CORRIE.WILLIAMS@DIRTYDOG.COM
WEB: WWW.DIRTYDOG.COM
PROFIL DE MARQUE : WEST SNOWBOARDS Créée par trois amis dont un ancien rideur pro, West Snowboarding est une marque d’origine suisse. Snowboardeurs depuis une vingtaine d’années, les trois fondateurs se sont appuyés sur cette expérience pour donner jour à une marque et des produits à contre-courant, à travers une approche “back to the roots” des plus rafraîchissantes. Pouvez-vous nous raconter les origines de votre société ? Nous nous sommes tout simplement retrouvés un jour au printemps 2013 avec Matt et Michel - deux amis de longue date - et nous avons réalisé que nous partagions le même rêve depuis que nous étions ados : créer une marque de snowboard ! Nous pratiquions depuis 20-25 ans et nous ne vivions que pour le snowboard. Alors que l’industrie du snowboard fêtait ses 25 ans d’histoire, nous souhaitions opérer un retour aux sources. Nous avons rassemblé ce qui se fait de mieux au niveau éthique, technologique et style, pour offrir quelque chose de radicalement nouveau. Nous voulions la crème de la crème. Qui est à la direction et avec quelle expérience ? Michel Kropf est à la fois artisan et vigneron, mais il a travaillé par le passé durant plusieurs années dans l’industrie du snowboard et du ski. C’est lui qui dessine nos planches. Matt Rouiller est le gérant du shop Levitation à Martigny et on lui doit l’organisation de certaines des meilleures compétitions de snowboard et de skate en Suisse. Il est responsable de la production et du contrôle qualité. Quant à moi [David Lambert], je suis le gérant de l’agence DAV-Agency qui opère
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dans les secteurs snow-skate-fashion. J’ai été snowboardeur pro de 1999 à 2007. Je m’occupe de la partie commerciale, du marketing et de la coordination de façon générale : je tape du poing sur la table quand c’est nécessaire ! Quelle est la philosophie de la marque ? West mise sur la qualité - nous sommes est suisses après tout - et sur le souci du détail, avec un esprit de passionnés. Nous voulons créer une marque éclectique, authentique et efficace, destinée à tous les snowboardeurs. Quel avantage y a-t-il à lancer une marque de snowboard en 2014 ? Le marché est très difficile en cette période et démarrer aujourd’hui n’est pas une mince affaire. Mais nous n’avons rien à perdre et beaucoup à gagner, peut-être. Nous aimerions suivre la voie d’OBEY ici en Suisse. La marque connaît le succès depuis ses débuts, et fait désormais partie des grands du secteur. Et pour quelles raisons ? Ce n’est que depuis peu que le grand public est sensible à cet esprit de guérilla et de propagande en raison du climat de crise ambiant. Je souhaite à West de démarrer sur de bonnes bases, avec de la passion et un esprit vrai, à une époque où les snowboardeurs en ont marre d’être pris pour des cons. Nous leur offrons une proposition nouvelle et authentique, pour qu’ils puissent retrouver ce qu’ils aimaient dans le snowboard au départ.
Dans quelle mesure soutenez-vous des sportifs et le secteur des boardsports ? Pas besoin d’être un génie pour deviner que notre budget en année 1 sera modeste ! Nous suivons quelques figures locales dans certaines stations et nous souhaitons poursuivre ainsi ; soutenir les shops qui nous ont fait confiance dès le départ. L’objectif est et sera toujours de favoriser le lien entre ces bons rideurs locaux, les détaillants et le consommateur final. Et nous allons également “recycler” quelques anciennes légendes du snowboard européen (à confirmer, ndlr). Ils méritent davantage de respect pour tout ce qu’ils ont fait pour le snowboard au cours de ces quinze dernières années. Nous avons également l’intention d’organiser des événements, et pas seulement dans le snowboard. Pourquoi les détaillants devraient-ils vous faire confiance ? Parce que Jim Morrison a dit un jour : “West is the best.” Où trouver des informations sur vos produits et vidéos ? Pour l’instant, nous disposons d’une page Facebook (www.facebook.com/ westsnowboard), d’un compte Instagram (@ westsnowboarding) et de quelques vidéos amateurs sur YouTube, réalisées par des fans...mais en réalité tout est verrouillé en attendant de livrer les produits en shops.
TEL: +41 792 811 062 EMAIL: DAVID@WESTSNOWBOARDING.COM WEB: WWW.WESTSNOWBOARDING.COM
PROFIL DE MARQUE : OWN SKATEBOARDS OWN Skateboards est un petit fabricant de skateboards de Nütribgen en Allemagne. OWN représente plusieurs acronymes dont l’un d’entre eux est Offenders Without Names. Ici pas de hiérarchie, tous les employés mettent le même montant sur la table. Des paramètres qui donnent à OWN une attitude DIY authentique. Nous avons échangé avec le propriétaire Philipp Günther, pour en savoir plus sur ce fabricant de skates allemand particulièrement intéressant. Dressez-nous un panorama sur les débuts de l’entreprise ? OWN a débuté grâce à sa maitrise du savoirfaire et son implication dans la culture skate, qui est toujours un fondement de OWN Skateboards. En clair, tout gravite autour du fait que nous faisons ce que nous sommes capables de faire et que nous vivons pleinement cette expérience. Qui sont les membres de l’équipe managériale et quel est leur parcours ? Tout le monde est manageur chez OWN Skateboards. Il n’y a pas de hiérarchie, chacun peut donc proposer ses idées. Nous travaillons ensemble, en tant qu’équipe. Mais le ciment de tout cela est Philipp, un des deux fondateurs de OWN Skateboards, qui est responsable de la fabrication des planches et qui est le pilier central qui maintient la cohésion de l’entreprise. Que signifie OWN ? OWN représente plusieurs acronymes, l’un d’eux étant Offenders Without Names. Donc, comme vous pouvez le voir, on ne se soucie pas vraiment des noms ici. Notre marque, c’est notre nom. Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ? Nous faisons tout nous-mêmes et nous BRAND NAME: OWN SKATEBOARDS 56
sommes donc toujours au cœur du processus. Nous produisons nos planches à Nürtingen près de Stuttgart dans notre propre atelier de menuiserie. Nous achetons le bois, la colle et les outils à des entreprises allemandes. Nous assemblons le tout et utilisons notre propre presse. Nous dessinons les modèles nous-mêmes, et nous imprimons les graphismes sur notre propre machine de sérigraphie, une après l’autre, jusqu’à ce que nous estimions que tout est en place. Nous produisons nos propres vidéos et images. Nous avons nos propres shapes et nous pouvons les modifier de manière individuelle aussi souvent que nous le souhaitons. Ce qui nous différencie donc de la plupart de nos concurrents est que nous dirigeons nos affaires nous-mêmes et que nous skatons nos propres planches. Comment soutenez-vous les athlètes et les sports de glisse ? Nous avons notre propre team. Nous skatons ensemble et célébrons la culture skate, ce qui est, à notre avis, une bonne manière de soutenir les sports de glisse.
boutique en ligne. Parfois, nous évoquons l’idée de placer nos produits dans des skateshops, mais le problème se situe au niveau du prix. Nous ne pouvons donc pas produire plus de 20 à 40 planches par mois. Nous restons donc dans un certain cadre et trouver des revendeurs pour nos planches est assez compliqué. Mais, si un revendeur souhaite vendre une marque spéciale, en édition limitée et vraiment faite à la main en Allemagne… alors il faut qu’il se penche sur OWN Skateboards. OWN one if you can ! Comment voyez-vous le futur de votre entreprise ? Nous ferons exactement ce que nous avons fait pendant les 10 dernières années. Aussi longtemps que nous resterons créatifs et que nous ferons ce que nous aimons, ce sera toujours pour nous un progrès intéressant. C’est le futur de notre quotidien : le progrès. Où peut-on trouver vos produits/vidéos/ matériels ? Rendez-vous sur http://own-block.blogspot. de/ ou visitez notre page Facebook, OWN Skateboards.
Pourquoi les revendeurs devraient proposer votre marque ? Parce que nous sommes une toute petite marque, que nous ne vendons les planches que depuis notre atelier ou bien depuis notre TEL: +49 (0) 7022-38290
EMAIL: OWN1@GMX.DE
WEB: WWW.OWN-BLOCK.BLOGSPOT.DE
TOUT LE MONDE SE MET AU SURF... (TOUT DU MOINS EN APPARENCE) Alors que le vent de liberté qu’évoque la culture des boardsports investit le monde de la mode cette année, de nombreuses grosses enseignes s’inspirent à foison de la surf culture avec comme résultat, un look “prêt-à-surfer” omniprésent... Par Oliver Robinson, chargé de clientèle chez Brandwave Marketing. Évidemment, cette influence surf chez les grands de la mode s’est infusée jusqu’en boutique pour satisfaire un grand public en demande de stylisme “façon surf”. La question est : quelles sont les conséquences d’une telle tendance pour les détaillants core du marché du surf ? Alors que le secteur ne jure que par l’authenticité, voilà une opportunité de prendre le taureau par les cornes et de se mettre en avant. Car les magasins de surf n’ont pas à suivre ce phénomène : ce sont eux qui sont à la pointe de cette tendance, un style qu’ils maîtrisent depuis des décennies. Alors comment faire pour que les boutiques physiques captent cette demande grand public en capitalisant sur cette “vague” de la mode ? Voici trois conseils destinés à ceux qui souhaitent donner un coup de fouet à leur fréquentation et persuader les clients de réaliser leurs achats chez eux. DE L’IMPORTANCE DE LA VITRINE Pour que le quidam évite de croire encore aujourd’hui que les boutiques de surf ne sont tout juste bonnes qu’à vendre des boardshorts et des t-shirt logotés, mettez en scène votre vitrine pour qu’elle en jette et vienne contredire ce cliché du passé. Jetez un œil du côté du monde de la mode et laissez-vous influencer par ces tendances au moment de composer votre vitrine. Les grands stickers et enseignes en vitrine permettent de vous faire remarquer mais attention à ce qu’ils ne viennent pas cacher les produits. Les marques de notre industrie ont déjà pensé à séduire un public plus large à travers leurs collections cette saison, alors assurez-vous que les t-shirts à poche et ras-du-cou ou encore les bermudas figurent bien en devanture du magasin. Si les marques grand public arrivent à copier ce que les détaillants surf connaissent par cœur, il n’y a aucune raison que ces derniers n’arrivent pas à capter cette clientèle grâce à une devanture bien pensée. L’ENVIRONNEMENT EN BOUTIQUE Les détaillants surf ne disposent évidemment que de superficies ridicules en comparaison des grandes enseignes et c’est pour cela qu’ils doivent redoubler d’efficacité pour exploiter à bon escient l’espace disponible. Combien de fois n’avez-vous pas mis les pieds dans une boutique de surf aux portants qui débordent d’articles et aux présentoirs surchargés, au point qu’il est virtuellement impossible de savoir ce dont dispose vraiment le magasin ? Mettez en avant les articles tendance de la saison afin d’attirer les clients et de les pousser à l’achat. Il s’agit d’une méthode fondamentale que l’on oublie trop souvent d’appliquer en déballant les commandes. Pour améliorer encore davantage l’univers du magasin, n’hésitez pas à demander aux marques au moment de la commande quelles sont les PLV saisonnières et permanentes dont vous pouvez disposer. On ne mesure
jamais assez combien un simple chevalet en carton pèse sur une décision d’achat. Et c’est d’autant plus vrai si votre offre comprend de nombreux produits techniques. Toute cette terminologie à base de “quick dry” et “multi-stretch” ne parle pas forcément au grand public, surtout en deux mots sur l’étiquette. MIXER LES INFLUENCES Attention à ne pas non plus négliger vos acheteurs core au profit d’un plus large public. On pourrait se demander quel est l’intérêt de votre cible core à franchir le pas de votre porte pour y trouver des articles mainstream et/ou de mode. Car cette clientèle core demeure le poumon des magasins surf. Pour la satisfaire, votre offre doit se renouveler et être diversifiée : faire rentrer des articles signés par des marques de niche, voire quasi artisanales. Elles sont nombreuses à avoir vu le jour ces dernières années et, au final, elles forment une part non-négligeable du marché, à travers notamment leurs séries limitées très recherchées qui mettent l’accent sur le caractère exclusif de leurs produits. Leur positionnement très marqué les distingue du reste du marché et, au final, le grand public aussi sera intrigué par cette proposition différente une fois la porte franchie et il saura apprécier la variété de votre offre. En s’appuyant sur le très grand nombre de marques actuelles, voire en travaillant en exclusivité avec certaines d’entre-elles - avec par exemples des collections capsules - les détaillants ont toutes les clés en main pour arriver à faire leur trou et se distinguer, que ce soit des autres magasins du même secteur ou des grandes enseignes qui ont pris le train du surf en marche. Retenez bien ces trois conseils pour créer du lien avec un grand public qui n’est pas forcément au fait des spécificités du marché surf actuel. Et, même s’il ne s’agit que de règles rudimentaires du marché de détail, ce sont parfois les choses les plus simples qui font défaut.
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VIELLE DES MARCHÉS ALLEMAGNE Par Anna Langer La Coupe du monde de football et la victoire tant attendue de la sélection allemande ont donné un coup de fouet bienvenu aux ventes dans le commerce, et en particulier dans les secteurs du sport et du textile. Quant à savoir si cette tendance aura “un effet durable sur l’économie allemande”, cela reste à déterminer si l’on en croit la radio Deutsche Welle, même si “une atmosphère plus propice à la consommation”, et plus généralement un environnement plus positif, ne font jamais de mal. Et ce phénomène a été amplifié par un ensoleillement plus que correct avec de belles journées bien chaudes à l’aube des grandes vacances estivales. Une situation qui tranche avec l’an passé à la même période, caractérisée par une météo froide et pluvieuse. Le résultat, c’est un chiffre d’affaires en hausse de 25 % chez GTA Distribution par exemple, que son gérant, Gerd, explique par “un printemps magnifique d’une part et une demande croissante sur le matériel de l’autre”. Les ventes de longskates complets et de cruisers sont même annoncées comme “exceptionnelles” et ont poussé GTA à élargir son offre avec l’arrivée de longskates Earthship, OBFIVE et Miller au catalogue. À Hambourg, on partage le même sentiment chez WeAre, une boutique en ligne : “Pour l’instant, nous ne faisons rentrer que des marques telles qu’Arbor, Globe, Stereo et Sector 9, mais les modèles d’entrée de gammes sont très intéressants et nous avons confiance dans le fait que des marques haut-de-gamme comme Sector 9, ainsi que des marques de skates “classiques”, bénéficieront de ce phénomène par la suite”, explique Alexander, le directeur commercial.
Dans le textile, GTA note “un retour en force de Rusty Clothing, grâce principalement à leurs boardshorts et walkshorts d’inspiration vintage, qui ont été intégralement écoulés en peu de temps.” Parmi les autres articles phares de l’été, WeAre évoque également “les baskets, les débardeurs et les casquettes”, comme c’était déjà le cas l’an passé.
Chez les détaillants dans le secteur des boardsports, la concurrence ne faiblit pas non plus, au contraire, sans même parler de celle venue des ventes en ligne. “Le secteur des boardsports demeure toujours très tendu et plombé”, affirme Alexander. Nico ressent particulièrement la pression venue des “grandes enseignes”, à la fois sur le magasin et sur sa marque en particulier. “Les grandes enseignes proposent sans souci un port gratuit et la clientèle ne jure que par ça, commandant de tout et dans toutes les tailles. Si je devais faire de même, cela me coûterait entre 7 et 15 euros par commande ! “ Et comme les tarifs de DHL ou de GLS sont fixes, elle propose une voie alternative qui consiste à partager le coût du port entre l’acheteur et le shop. “Nous verrons ce que cela donne. L’avantage dont je dispose est que l’on ne peut acheter du Woodybunch sur Internet qu’à travers ma boutique en ligne.” Selon elle, sa marque est encore trop jeune et trop petite, mais aussi trop différente dans sa philosophie pour les grands sites de vente en ligne. “En plus des remises avant commande, après commande et autres compensations que demandent les gros détaillants - et qui mettraient mon affaire à genoux - mon packaging est également problématique. J’ai choisi d’emballer mes commandes dans des sacs en papier plutôt qu’en plastique, car je trouvais que les déchets générés n’étaient plus tolérables. Mais dans les grands entrepôts, il est nécessaire que chaque article soit étiqueté et dispose d’un code barre à la fois devant, derrière et à l’intérieur de l’emballage : ce n’est tout simplement pas gérable pour moi. J’aimerais vraiment que ça change à ce niveau ! “ Chez les distributeurs, on note également une tendance “à écarter certains risques stratégiques en commandant directement chez le producteur”, avance Gert. Ils ont alors pris les devants, se basant sur les catégories à succès lors des précommandes, comme “les vêtements structurés ou les mélanges street/high-tech”, pour s’approvisionner en conséquence et ainsi d’être “capables de proposer les bons produits aux détaillants avec qui nous travaillons”.
En nous rendant plus au sud, les échos sont également positifs du côté du Woodybunch Gypsy Store, récemment ouvert dans le quartier étudiant de Munich. “Les retours sont très bons, en particulier de la part des filles”, affirme Nico, à la fois gérante du shop, chef des ventes et créatrice du label Woodybunch. Là-bas, les clients sont accueillis non seulement par son grand sourire, mais aussi par une tasse de thé chai. “Mon objectif est de créer un petit oasis où vous pouvez venir vous détendre et être serein.” Le succès est au rendez-vous, on s’arrache les produits hippy-mode du label Spell & the Gypsy Collective venu de Byron Bay, ou encore les ponchos de Hammamista et autres articles d’inspiration plus urbaine de sa propre marque Woodybunch. Sa clientèle est principalement composée de femmes entre 14 et 40 ans, mais aussi de “skateurs bohèmes”, séduits par le style Woodybunch : “Chez les garçons, on revient désormais à un certain minimalisme. Plus de gros imprimés, mais seulement de petite taille, ou alors des détails de finition comme des patchs de tissu.” Le noir a la cote, “même en été”, affirme Nico. Chez les filles, c’est tout le contraire, elles sont à la recherche d’articles qui sortent de l’ordinaire. “Pas de t-shirts classiques, c’est hors de question ! “
Au final, les perspectives sont plutôt optimistes, “mêmes si les gens se plaignent toujours”, explique Nico. “Tout ce que je fais vient du cœur. Quand mon cœur n’y sera plus, j’arrêterai.” Chez WeAre, on attend la saison hivernale avec impatience, confiant quant aux ventes de vestes, baskets et pulls. “Nous nous reposerons également sur notre gamme de produits snow, avec notamment l’arrivée chez nous de nouvelles marques comme Capita. Nous sommes impatients de voir ce que ça va donner.” Gerd de GTA Distribution ne semble pas plus inquiet, tout au contraire : “Je suis convaincu que nous sommes parvenus à trouver les bases saines de l’activité des shops indépendants. Leur chiffre d’affaires ne devrait plus se dégrader mais au contraire repartir à la hausse. L’offre a beaucoup évolué, délaissant davantage la mode et l’habillement. Pour les clients, c’est une bonne raison de se rendre à nouveau dans leurs shops de proximité, car c’est là que l’on retrouve exclusivement le matériel de surf, skate et snowboard. Les plus forts survivront et seront capables de repartir de plus belle, élargissant à la fois leur zone de chalandise et leur clientèle.” À vérifier au prochain trimestre !
Tout comme en skate, les ventes de matériel connaissent également un grand succès dans le surf. Chez GTA, on évoque “un fort développement de ce marché, alors que des marques comme Sex Wax, Creatures, Ocean&Earth, Light, Rusty et NSP sont devenues des incontournables de notre catalogue”, se réjouit Gerd. Il ajoute que “les SUPs décollent également, en particulier les modèles gonflables. Les accessoires pour GoPo de SP-Gadgets représentent également une source de revenus conséquente.”
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averti Nico, “ils doivent être de très grande taille, fabriqués en tissus de faible épaisseur ou avec une coupe excentrique.” Chez WeAre, Alexander fait part de la même tendance mais s’inquiète que “le monde des boardsports ne soit plus une source d’inspiration pour le streetwear, et qu’il s’agisse même de l’inverse.” Cela donne lieu à davantage de concurrence sur le marché vertical, et encore plus dans les grandes chaînes de magasins. “Certaines marques doivent revoir leur vision en s’appuyant sur les fondements de leur succès initial pour faire face à cette concurrence verticale”, explique Alexander, prenant en exemple Volcom, “qui exploite actuellement cette veine avec talent “.
VIELLE DES MARCHÉS FRANCE Par Benoît Brecq Le pays résiste mieux que la moyenne de la zone euro à la crise, grâce à une économie plus diversifiée, un système bancaire plus solide et un plan de relance massif. Pour l’instant, vacances tardives, “effet coupe du monde” ou mauvaise météo sur la première quinzaine de juillet, quelle qu’en soit la raison, on remarque une plus faible affluence sur les côtes françaises en ce début de saison, ce qui entraîne indéniablement un mauvais démarrage pour les shops du littoral. En ville, malgré d’excellents débuts de soldes, le bilan final n’est pas franchement satisfaisant. On parle, en général, d’une baisse de 10 à 15 % par rapport à l’an dernier. Désormais, le consommateur final trouve des prix barrés toute l’année sur des opérations commerciales, sur le web ou dans les réseaux “outlet”. Au niveau du matériel, les ventes de planches de surf se portent dans l’ensemble plutôt bien. On note d’excellentes ventes sur les entrées et “milieux de gamme mais, par contre, le haut de gamme ne connait pas forcément une tendance aussi marquée à la hausse. Le manque de vagues de ces premières semaines estivales n’aide pas non plus à la vente des planches dites “performance”. Michel Edery, de HotSpot et Street Univers à Merignac, constate “une baisse des ventes de planches haut de gamme qui s’explique par la dissolution de l’offre. Certaines marques américaines avaient une distribution sélective il y a quelques années. Maintenant ce n’est plus le cas...” Toujours dans le haut de gamme, les planches en construction “alternative” en epoxy, plus résistantes et respectueuses de l’environnement, sont à présent totalement acceptées par le consommateur final. Cet été, on ne peut pas passer à côté du modèle HyptoKrypto d’Hayden Shapes ou du New Flyer Al Merrick en construction TL ProCarbon de Surftech. Sur l’entrée et le milieu de gamme, des marques comme NSP, Bic, Torq ou Surf Factory, s’imposent comme “leaders” du segment. Le consommateur “débutant” est de plus en plus demandeur de déco et de designs, et ces marques ont su s’adapter. Le marché des ventes de SUP en magasin est, quant à lui, en forte augmentation. “Le SUP gonflable s’impose de plus en plus et représente aujourd’hui, en moyenne, près de 50 % des ventes en magasin”, nous confie Mathieu de Swell Addiction à Brest. Faible encombrement, facilité de rangement, facilité de transport, amélioration de la qualité, de la fiabilité et des constructions, autant d’arguments qui ont su convaincre les nouveaux pratiquants et notamment “les femmes qui représentent désormais près de la moitié des ventes, une proportion jamais vue dans un sport de glisse”, nous dit Mathieu. Si le consommateur regarde le prix pour réaliser son achat, le public se montre de plus en plus averti et porte son choix sur des constructions “double peau” bien plus rigides et donc bien plus confortables et performantes. Les marques comme Fanatic ou Hobie semblent leaders grâce à une large gamme. Mais d’autres marques comme Ari’i Nui ou Bic répondent également à cette demande croissante en proposant d’autres alternatives très intéressantes. Au niveau du textile et de la chaussure, malgré un panorama morose, “la tendance de l’été est l’authenticité”, affirme Michel Edery. Marques existantes et “retailers” se remettent en cause et de nouvelles marques saisissent l’opportunité. Eric Gros de Hawaii Surf nous confirme la tendance du printemps dernier, à savoir une distribution sélective et des produits ayant une histoire à raconter
ou rappelant au consommateur de bons souvenirs des périodes fastes. “Pour ce type de produit, le consommateur est prêt à payer le prix fort sur Internet ou à faire des kilomètres pour l’acheter. Les shops et les marques ayant détecté cette tendance tirent leur épingle du jeu et prennent des parts de marchés.” Dans le réseau surf, des marques comme Lightning Bolt réapparaissent peu à peu dans les vitrines des shops. Dans le réseau Street, Element, Santa Cruz ou Obey bénéficient d’un taux de sortie excellent. En pleine saison estivale, difficile de passer à côté des boardshorts, casquettes, etc. Dans le réseau surf, Hurley, de par sa technicité, son innovation et à grand renfort de marketing, semble s’être adjugée le titre de “spécialiste” du boardshort. Pour Michel Edery, la raison principale réside dans une largeur de gamme inégalée (différentes coupes / codes couleurs / variété des tissus). Les ventes de casquettes sont toujours aussi fortes avec une confirmation du succès des Five Panels et des SnapBack “déjantées” qui, après s’être implantées en ville, arrivent sur les côtes. Quiet Life, Mitchell & Ness dominent les ventes de Five Panels ; quant aux SnapBack, Neff et Cayler & Sons sortent du lot. En ce qui concerne le secteur de la chaussure, la fièvre actuelle du “Running” et des Sport Outdoor influence fortement les tendances de consommation de notre réseau. Vans ou Nike restent très solides avec notamment l’intégration de semelles techniques dans leurs gammes, tandis que des marques comme New Balance/Timberland sont revenues très fort et sont référencées naturellement dans notre réseau. Marques authentiques, séries exclusives... bref tout est réuni pour triompher. Sur le marché du technique en street”, ce début d’été confirme la tendance du printemps avec d’excellentes ventes sur les Cruisers et Longskates “techniques mais polyvalents”. Malgré tous les premiers prix qui inondent le marché du cruiser plastique, les marques Penny et Globe résistent grâce à des designs tendances. Tous les shops sont unanimes, les cruisers rétro en bois prennent des parts de marché au plastique, comme la marque française Prohibition. Déco “trendy”, planches réellement “skatables” et noblesse du bois séduisent aussi bien les skateurs pratiquants que les débutants Côté Longskate, “place au technique” maintenant que le marché est mature, “nous touchons une clientèle qui réalise son second achat pour une utilisation plus technique mais polyvalente”, comme le confirme Etienne du Boardrider Quiksilver 162 de Saint-Jean-de-Luz. “Le consommateur est de plus en plus informé et s’oriente, dès son premier achat, vers des planches plus techniques.” Pour Etienne, ses meilleures ventes sont “Flying Wheels et Madrid” En ce qui concerne le skate street, les shops perçoivent une “légère relance des ventes” grâce notamment à la “multitude de skateparks ayant fleuri”. Les marques US comme Baker/Almost/Girl sortent du lot et la tendance “Revival/Authenticité” se ressent aussi avec Powell Peralta qui revient, comme le commente Etienne. Bref, que ce soit sur le matériel, le textile ou la shoes, l’authenticité est à l’honneur ; la problématique pour les marques et les retailers est la même : conforter leurs acquis ou renforcer leur authenticité. Les nuages se dissipent, l’horizon s’éclaircit, affaire à suivre … 61
VIELLE DES MARCHÉS GRANDE-BRETAGNE Par Gordon Way En ce mois de juillet, une vague de chaleur traverse le Royaume-Uni et les affaires sont au mieux ; les Britanniques sont ravis, ils peuvent se plaindre du temps trop chaud. Le PIB enregistre une croissance de 0,8 % et, de ce fait, la Grande-Bretagne retrouve sa situation d’avant-crise. Mais cette bonne nouvelle a rapidement été éclipsée des gros titres au profit des chiffres indiquant la perte de confiance des consommateurs britanniques au mois dernier. Ils seraient 0,7 % de moins à avoir consommé en juin par rapport au même mois en 2013. Mais on note également une baisse des prix de l’immobilier dans le Royaume, venant saper encore un peu plus la confiance des ménages. Malgré cette actualité mitigée, les entreprises britanniques ont la cote au niveau international et les résultats des premiers trimestres 2014 sont positifs. Chez Ultra Sport, on note quelques résultats encourageants, avec notamment un marché du wakeboard/ski nautique qui cartonne, tout comme le kayak et le SUP. Mais le surf et le kite sont au ralenti en raison du manque de vagues/vent. Le skate et le vélo explosent également. Les erreurs commises par le passé continuent à se payer également et on assiste à la disparition d’un ou deux détaillants supplémentaires. Il est toujours aussi regrettable de voir disparaître des entreprises, mais cela laisse davantage d’espace aux survivants. À ce titre, le shop Surface 2 Air Sports à Poole enregistre des résultats florissants si l’on en croit Angelo Couchman, qui décrit les affaires comme “excellentes, les meilleures depuis 2006”, avant d’ajouter “je ne sais pas ce que nous avons fait pour mériter ça mais le résultat est là et les ventes explosent. Nous devons même faire appel à un coup de main le soir pour préparer les commandes.” Serait-ce dû à la météo ?” Le temps a eu une grosse influence sur le succès du wake et, en même temps, ce beau temps a freiné le kite car, pas de vent, pas de kite.” En regardant dans sa boule de cristal, Angelo a confiance dans l’hiver à venir, même s’il demeure prudent : “pour l’instant, les présentoirs sont vides, vraiment vides. Nous avions fait quelques provisions pour les soldes et avons réalisé nos achats d’avant-saison en anticipant des ventes bien à la hausse. Tout en étant enthousiaste en prévision de cet hiver, j’ai toujours un peu peur également en cette période de l’année. Ça devrait aller.” Et, à plus long terme, quand on demande à Angelo de nous donner un indice de confiance pour l’avenir, il conclut comme il avait débuté : “super confiant, je n’avais pas connu un tel sentiment de confiance depuis longtemps.” Direction le nord à 800 km de là, pour Édimbourg où nous retrouvons Brian Stark de Boardwise. En bon Écossais, Brian résume les affaires par : “Ça pourrait être mieux, ça pourrait être pire. Nous prions tous pour que le temps soit au beau mais, lorsque c’est le cas, nous réalisons aussi que cela n’a pas que des bons côtés. Nos ventes de combinaisons représentent une part importante de notre chiffre d’affaires et, d’ordinaire, nous écoulons les combinaisons intégrales entre l’hiver et l’été. Mais il y a quelques semaines de cela, tout le monde voulait acheter des springsuits. Il n’y a même plus besoin de
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combinaison pour se mettre à l’eau en ce moment. Nous sommes perdants.” En plus de ces pertes sur le néoprène, le nord est également frappé par l’absence de vagues et de vent, au grand dam de la clientèle surf. “Les rares clients surf savent précisément ce qu’ils veulent et achètent par correspondance chez des détaillants du sud du Royaume-Uni. En ce moment, nous ne pouvons pas capitaliser sur les ventes dans le surf”. Quid du skate ? “Les ventes se portent bien dans le skate, en raison du beau temps, mais aussi grâce à la compétence de nos employés, tous des skateurs avertis, un point qui aide grandement. Les longskates partent particulièrement bien.” Par contre, les ventes dans le textile ne donnent pas le sourire à Brian ; seule la perspective de l’hiver le réjouit : “Je n’en reviens pas du nombre de personnes qui débarquent au magasin par de belles journées d’été en nous demandant si nous avons déjà rentré le matériel de snowboard. Après l’excellent hiver que nous avons connu, le moral est au plus haut en prévision de la saison à venir. Nous pourrons probablement organiser nos premières journées démo dès septembre. Nos rayons sont vides et le peu de stock dont nous bénéficions est le bienvenu. Nous avons réalisé nos achats en tablant sur des prévisions en hausse et les premiers échos alentour sont encourageants.” Enfin, difficile de ne pas demander à Brian ce qu’il pense du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. “En théorie, cela ne devrait rien changer au niveau des affaires. Notre seule inquiétude provient de la clientèle anglaise qui pourrait hésiter à passer des commandes par correspondance. Je doute que l’indépendance se fasse, et j’espère bien qu’elle n’aura pas lieu.” Souhaitons-lui d’avoir raison. Notre échange se conclut sur l’actualité à Cairngorms (une station de ski dans le nord du pays, ndt) : “L’arrivée de nouveaux opérateurs et investisseurs devrait avoir un impact positif sur les affaires et le sport dans cette région.” Adam Gough, responsable des services techniques de Natural Retreats, la société qui reprend la station sous sa coupe, nous en dit plus sur l’avancée du projet : “ Natural Retreats souhaite faire de Cairngorms une station de sports d’hiver de premier plan. Nous voulons attirer les X Games en Écosse ! Et pour ce faire, nous allons procéder à des investissements conséquents à Cairngorms, à la fois pour les infrastructures hivernales mais aussi pour la saison estivale. Nous sommes déterminés à mettre sur pied une station de classe internationale et à faire de notre mieux pour qu’au final les skieurs et snowboardeurs profitent d’installations de bien meilleure qualité.” Jetez un œil au site de Natural Retreats (www. naturalretreats.com/uk) pour avoir une meilleure idée de ce que cette société est capable de réaliser, même si l’ambition d’accueillir les X Games semble quelque peu irréaliste.
vielle des marchés
ESPAGNE
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ITALIE
Par Asier Zabarte
Par Franz Josef Holler
Le FMI table sur une croissance de 1,2 % en Espagne pour 2014, mais aussi sur un taux de chômage de 24,9 %. Chez les femmes, la tranche des 25-54 ans représente 60 % de la population active, contre 80 % dans les pays du nord de l’Europe. À en croire les experts, l’économie espagnole a besoin de rentrées supplémentaires pour maintenir son régime de retraite en l’état alors que le taux de natalité stagne, tout comme le montant moyen des pensions, estimé à 654 € par mois. Les revenus moyens en Espagne sont de 25 682 € pour les hommes et de 19 357 € pour les femmes. Le FMI recommande également au gouvernement espagnol de revoir à la hausse le montant des impôts indirects afin de regonfler les revenus de l’État et de réduire le déficit et la dette publique. Dans un sens ou dans l’autre, les décisions prises affecteront inévitablement l’état du marché. Nacho Muñoz-Cuellar, directeur marketing de Caribbean Sport Shop à Madrid, nous apprend que la clientèle féminine est à la recherche d’articles unisexe de bonne qualité et techniques : “Ces marques représentent 15 % de notre chiffre d’affaires. Du côté des planches de surf, les modèles de Pukas et Manual représentent nos meilleures ventes. Par rapport à l’an dernier, nous affichons des ventes environ 20 % inférieures, et davantage sur le textile. En skate, nous sommes très satisfaits de la santé des ventes de longskate, avec Loaded, Bustin et Original, parmi les marques préférées de la clientèle. Pour cet été, nous avons misé sur les motifs et les chaussettes old-school sur la partie textile. La marque Sundek se détache des autres, en proposant des maillots à la fois courts et longs.” Quant au shop Lacanau à Madrid, son gérant Santi nous résume la situation en ces mots : “Aujourd’hui, vous devez être en mesure de faire face à n’importe quelle clientèle, qu’il s’agisse d’ados ou de papas. Les planches de surf sont délicates à vendre et les meilleures rotations s’effectuent à Noël. En skate, ce sont les longskates qui connaissent le plus de succès ces dernières années mais, toutes catégories confondues, ce sont les chaussures qui se vendent le mieux, avec une croissance de 10 à 12 % par an. DC, Vans et Adidas trustent les meilleures ventes et, en lunettes, nous recommandons le modèle Frogskin de Oakley.” Qu’en pense Francisco José Burgos, lui qui possède le shop Stance depuis plus de 30 ans à Madrid ? “La clientèle est à la recherche de produits moins chers ce qui explique pourquoi nos bénéfices ont reculé de 10 à 12 % en 2014, davantage encore sur le textile, de l’ordre de 15 %. Nos best-sellers sont les trucks Theeve - les modèles V3 en titanium - et en chaussures, ce sont les modèles Filament qui marchent. On constate que le marché fonctionne avec des pratiquants occasionnels et non avec de véritables passionnés, car ces sports ont perdu de leur côté alternatif.” À Somo en Cantabrie, Luis Moruza du shop Moorea ne cache pas sa déception en ce moment. “Le marché du surfwear a coulé. Aujourd’hui, il est possible d’acheter des t-shirts à Primark pour 2,50 €, et c’est la même chose pour les pantalons et les tongs. Il nous est impossible de rivaliser. Les marques de surf n’ont plus aucune valeur aux yeux des clients hommes et femmes, puisque tout est produit en Chine, et que Zara et Pull&Bear peuvent très bien lancer une collection surf qui ne ressemble pas à celles de Rip Curl ou Quiksilver. Au niveau des accessoires, les ventes sont identiques à celles de l’an passé et, côté lunettes, on note que les modèles espagnols Blackguard’64 connaissent un franc succès.” Récemment ouvert au Pays Basque, le shop Mundaka BC souhaite offrir une alternative aux boutiques existantes, comme nous l’explique son cogérant, Arkaitz Iturraspe : “Nous voulons offrir à la fois des créations artistiques et des marques locales. Nous ne vendons que 10 marques locales et sommes en permanence à l’écoute de nouvelles collaborations. Le résultat est que nous proposons 50 modèles différents de t-shirts. Notre propre marque représente 80 % des ventes et, la saison prochaine, nous comptons élargir la gamme au niveau textile et accessoires.”
La situation économique est toujours au point mort et la croissance attendue ne se manifeste que timidement. La plus grande contrainte provient d’une pression fiscale toujours aussi forte et d’un sentiment qu’inquiétude général qui freine la consommation, alors que les foyers surveillent leurs dépenses au plus près. Le secteur des boardsports a cruellement besoin de cette clientèle capable de dépenser quelques euros de plus afin que les détaillants puissent sortir la tête de l’eau et remettre à flot leurs comptes. À ces données s’ajoute une économie très sensible à la météo, alors qu’après des journées chaudes au printemps, juin et juillet se montrent très pluvieux. Les ventes de matériel stagnent et la tendance du longskate semble s’essouffler cette année, tout comme celle du cruiser. Seuls les magasins spécialisés sur le longskate parviennent à réaliser des ventes correctes. L’expertise et l’authenticité sont indispensables pour survivre dans cette jungle où les plus grosses marques tentent de gonfler leur chiffre d’affaires en entrant dans les chaînes de grands magasins. Si les ventes de matériel se montrent stables, ce sont les chaussures qui permettent de s’en sortir s’accordent à dire la grande majorité des détaillants, suivies par les t-shirts, les débardeurs en coton et les casquettes (principalement les modèles snapback). Vans écrase toujours les secteurs des boardsports et du streetwear, suivi par Nike SB et Nike, en forte hausse. Derrière ces trois-là, DVS connaît également une bonne croissance, alors que les grosses chaussures et les modèles typés sport se vendent très bien. Globe a également fait de nouveau son entrée dans un grand nombre de boutiques, après plusieurs années difficiles. Le plus compliqué à vendre demeure le textile, surtout les confections plus élaborées. La plupart des magasins s’en sortent bien sur les basiques mais éprouvent des difficultés à écouler les vestes et les tenues plus chics. Du nord au sud du pays, les détaillants font remonter le même message, à savoir que l’offre de vêtements doit être très ciblée et proposer une alternative : les collections du secteur sont aujourd’hui trop proches de celles que peuvent réaliser des marques de mode et des chaînes comme H&M et Zara. Le stylisme dans le streetwear et les boardsports devrait se démarquer davantage comme autrefois, afin que la clientèle doive se rendre en boutique spécialisée pour trouver ce genre de vêtements. Plus que jamais, les magasins doivent se tenir à l’écoute de leurs clients et a fortiori s’agissant des kids, souvent très au fait des tendances grâce à Internet. Concernant la partie surf, les grosses marques semblent toujours à la peine au niveau des ventes de textile. Leur base de clientèle jeune a disparu en partie au profit de nouveaux venus dans le secteur, et leur client type se situe désormais davantage dans une tranche d’âge 2530 ans. Cette évolution est le résultat de leur forte présence en chaînes de magasins, notamment de sport ; leur image en a pâti auprès des plus jeunes. Mais néanmoins, le surf a toujours la cote et en particulier le SUP, qui ne cesse d’attirer de nouveaux pratiquants chaque saison. En marge, le wakeboard et le wakeskate affichent toujours une croissance en hausse : praticables sur n’importe quel plan d’eau, ces sports demeurent extrêmement accessibles. Au terme des échanges avec des distributeurs de matériel venus aussi bien du surf que du skate, le maître-mot semble être le dynamisme, tant au niveau de la promotion que de la vente ; les détaillants souhaitent avoir recours à des solutions B2B et email pour procéder à leurs achats. L’éventail de marques est aujourd’hui tellement large que les distributeurs doivent adopter une démarche pro-active et intelligente afin de gagner des ventes. Ce n’est plus le produit seul qui fait vendre, mais la qualité du travail des équipes commerciales et des représentants, irréprochables dans leur connaissance du produit, tout comme un service clientèle top niveau s’avère indispensable.
vielle des marchés
AUTRICHE
SUISSE
Par Michael Reinwald
Par Fabien Grisel
La scène autrichienne des boardsports fait encore le buzz. En plus de tout nouveaux skateparks, le nombre de kids débutants augmente lui-aussi. Des signes encourageants pour l’avenir. Seule la météo n’a pas été coopérative récemment, rendant difficile la vente d’articles typiquement estivaux comme des maillots ou des tongs. Mais les vêtements ont fait de bons résultats au début de l’été, comme le rapportent La Résistance à Zell et See & Surf Hammerschmid à Gmunden. La seule note négative est que les clients optent de plus en plus pour des articles soldés. Chez X-Double à Innsbruck, Adi note également que les clientes vont chez le discounter Primark où elles peuvent acheter 10 pièces pour le prix d’une dans un magasin “normal”. Des produits de piètre qualité, jetés par les clientes après les avoir portés le temps qu’ils duraient. Pas très écolo ! Au sujet des clientes, les girls qui vivent les boardsports à 100% semblent appartenir au passé. Aujourd’hui, les jeunes filles sont habillées de la même façon que leurs aînées de 40 ans. Chez X-Double, les couvrechefs font figure de best-sellers, et ce sous toutes leurs formes, alors que les clients semblent prêts à dépenser pour ce type d’article. Les shops de surf comme Surfinsel à Vienne indiquent également de bons résultats avec le SUP et le wakeboard. Les skateurs demandent de la qualité et un design simple. Les marques de vêtements comme Brixton, Altamont, KR3W et Fourstar sont devant, d’après Radix à Linz. Dans le segment hardware du skate, les styles hip-hop et gangsta font un gros retour, avec notamment des graphismes de DGK et Skatemafia. Au niveau des chaussures, beaucoup de “vraies” marques historiques core perdent du terrain, alors que Nike a enrôlé tout le pays. A en juger par le nombre de promodels de chaussures qu’il vend, Stefan Janoski doit actuellement envisager l’achat d’une villa ou d’un yacht. Les ventes de longboards et cruisers continuent d’être fortes. Et, alors que les entrées de gammes et basiques représentaient une grosse partie du business, beaucoup de shops enregistrent de très bons résultats sur les marques premium, principalement Loaded et Sector 9. Maintenant c’est aux shops core de garder ces nouveaux clients dans le paysage. Le changement est aussi amené par la chaîne discount britannique Sports Direct et, avec l’évaporation du segment intermédiaire, les plus petits shops spécialisés peuvent avoir une opportunité de récupérer des clients, explique Gernot Kellermayr, président de l’association autrichienne des fabricants et détaillants d’équipements de sport (VSSÖ). Alors que la structure de l’industrie était similaire à une pyramide, avec le détail spécialisé au sommet, les produits de moyenne gamme au milieu et les magasins discount à la base, toute l’offre est désormais redistribuée en “pas cher” et “cher”. Pour Kellermayr, c’est le signal d’une opportunité pour les plus petits magasins : “C’est une chance pour le commerce orienté vers le service !”. Les changements dans le segment intermédiaire comme la transformation de Sport Eybl, jusqu’ici focalisé sur le service, en chaîne discount Sports Direct, dégage une base significative de clients, qui pourraient se tourner vers la qualité et le service. La clé du succès dans le commerce de détail du sport, selon Kellermayr, c’est de vendre des émotions. Mais, lorsqu’il s’agit de réseaux sociaux, le détail spécialisé est toujours à la traîne. Lorsqu’on lui demande les futures tendances, Andi chez Radix évoque la nouvelle marque CARVER, qui offre un feeling vraiment surf grâce à un design de truck spécial et pourrait ainsi attirer sur une board une nouvelle clientèle. Nous verrons bien.
L’année des superlatifs, après l’hiver le plus chaud depuis 25 ans, voici venu “l’été le plus pourri” depuis 1965 comme le titre un quotidien suisse sur une de ses premières pages de fin juillet. En effet, le temps est maussade, relativement froid et il pleut régulièrement pour ne pas dire tout le temps, bref on a vu plus sexy comme été. Evidemment, comme toujours la météo joue un rôle primordial dans le bon déroulement des ventes de nos détaillants et cette année on boit un peu la tasse. Malgré cela quelques constats plus réjouissants sont a relever, tout d’abord, les sports nautiques qui continuent leur progression, ainsi le wakeboard, wakesurf, kitesurf mais surtout le SUP représente un vrai business pour nos magasins. Pour Yan Bosson de SB Sport à Gland ce produit fait un carton car il touche un public très large. Ainsi ce sont plusieurs dizaine de pièces qui s’écoulent chaque saison et cela semble n’être qu’un début. Les principaux acteurs sont Nidecker, Red, Mistral et Laird Hamilton. Désormais les magasins organisent des tests sur nos lacs et différents événement de “paddle”, comme on l’appelle ici pour faire plus court, voit le jour. Ensuite nous avons le marché du skateboard dont la bonne forme est toujours d’actualité. Le magasin Boaderking à Vevey l’illustre bien en y dédiant pratiquement tout son premier étage, on y trouve toutes sortes de planches, évidemment les traditionnelles decks utilisées en park et en street sans oublier le rack de cruisers plastiques, toujours aussi populaires, mais surtout les longboards dont les shapes divers et variées occupe un mur complet d’environ 6 mètres de long ! Réellement impressionnant et agréable à constater pour le skateboarder que je suis. Le surfwear quant à lui continue son plongeon, les ventes de boardshorts sont au plus mal et les principales marques comme Billabong et Quicksilver se vendent difficilement, les gens semblent se désintéresser de se genre de marques, Rip Curl fait peut être exception en étant celle qui s’en sort le mieux, probablement grâce à leurs flagship store mais également à leurs wetsuits dont ils sont leaders en Suisse même si ce marché reste très petit vu le manque d’océans. Pour ce que concerne la chaussure, le marché reste stable, les marques les plus en vue restent Vans, Nike SB et Adidas Skateboarding. Pour ce qui est de la fréquentation des magasins celle-ci est relativement moyenne, évidemment en période de vacances estivales, nos ville suisses n’attirant pas significativement les touristes, cette période est assez voir très calme. Selon Monir Salihi de Mavericks à Zürich les ventes sont correctes sans plus, par contre les ventes online sur leur site Sk8shop.ch fonctionnent bien. Les promotions lancées via Facebook sous forme de liens sponsorisés sont également très efficaces selon lui. Business news maintenant avec le groupe Jelmoli qui rachète les magasins Beach Mountain à Dosenbach-Ochsner à qui il les avait vendus en 2011, curieux retournement de situation dont la raison n’est pas encore connue. Ensuite une autre nouvelle et très peu réjouissante pour ce qui concerne la scène Suisse romande avec la fermeture subite de Lévitation Core Shop à Martigny. Ce magasin qui avait su construire une aura et un véritable esprit en plus de 15 ans d’existence se voit aujourd’hui obligé de fermer ses portes pour des raisons plus qu’obscures. C’est un choc pour une bonne partie de la Romandie et même plus loin, pour qui ce magasin a tant fait et tant apporter. C’est une page qui se tourne en espérant pouvoir très vite rouvrir un plus gros bouquin. SPIRIT will never die ! 65
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OPPORTUNITÉS
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OPPORTUNITÉS
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ÉVÈNEMENTS#72 SURF / SKATE / SNOW / TRADE
AOUT 2 WILD IN THE PARKS
6-10 BOARDMASTERS
POOLE
UK
CORNWALL
USA
SKATE SURF/SKATE
WWW.VOLCOM.EU WWW.BOARDMASTERS.COM
10-12 MODA BIRMINGHAM UK TRADE WWW.MODA-UK.CO.UK 13-14 BOUTIQUE FRÄSH SHOW
STOCKHOLM
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TRADE
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16-17 DEW TOUR PORTLAND, OR USA SKATE WWW.DEWTOUR.COM 18-20 AGENDA LAS VEGAS USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 20-24 SWATCH GIRLS PRO
HOSSEGOR
FRANCE
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SEPTEMBRE 4-6 SURF EXPO ORLANDO, FL USA TRADE WWW.SURFEXPO.COM 6 WILD IN THE PARKS
ZURICH
SWITZERLAND
SKATE
WWW.VOLCOM.EU
9-20 HURLEY PRO
SAN CLEMENTE, CA
USA
SURF
WWW.ASPWORLDTOUR.COM
13 WILD IN THE PARKS
BARCELONA
SPAIN
SKATE
WWW.VOLCOM.EU
20-24 SWATCH GIRLS PRO
HOSSEGOR
FRANCE
SURF
WWW.SWATCHGIRLSPRO.COM
20 WILD IN THE PARKS
CHELLES
FRANCE
SKATE
WWW.VOLCOM.EU
25-6 QUIKSILVER PRO FRANCE
LANDES
FRANCE
SURF
WWW.ASPWORLDTOUR.COM
26-28 CAPSULE WOMEN’S
PARIS
FRANCE
TRADE
WWW.CAPSULESHOW.COM
26-29 SILMO PARIS FRANCE TRADE WWW.SILMOPARIS.COM 29-2 WOMEN IN BOARDSPORTS CONFERENCE BIARRITZ FRANCE TRADE WWW.WOMENINBOARDSPORTS.COM
OCTOBRE 1-7 CASCAIS WOMEN’S PRO
CASCAIS
PORTUGAL
SURF
WWW.ASPWORLDTOUR.COM
2-3 EUROSIMA SURF SUMMIT HOSSEGOR FRANCE SURF WWW.EUROSIMA.COM 3-5 THE REELS ANNECY FRANCE SNOW WWW.THE-REELS.COM 10-12 KAUNERTAL OPENING
KAUNERTAL
AUSTRIA
SNOW
WWW.KAUNERTALER-GLETSCHER.AT
11 GLOBAL WITP CMAPIONSHIPS
COSTA MESA
USA
SKATE
WWW.VOLCOM.EU
11-12 VANS SHOP RIOT FINAL
FLESH AND BONES SKATEPARK BELGIUM
16-18 SNOWBOARD GARDEN FESTIVAL
GRENOBLE
FRANCE
SNOW
WWW.GARDENFESTIVAL.FR
18-20 MOREBOARDS STUBAI PREMIERE
STUBAI
AUSTRIA
SNOW
WWW.STUBAI-PREMIERE.COM
12-23 MOCHE RIPCURL PRO PORTUGAL
PENICHE
PORTUGAL
SURF
WWW.ASPWORLDTOUR.COM
25-27 SKI AND SNOWBOARD SHOW
BIRMINGHAM
UK
SNOW
WWW.SKIANDSNOWBOARDSHOW.CO.UK
SKATE /TRADE
WWW.VANSSHOPRIOT.COM
30-2 SKIPASS MODENA ITALY SNOW WWW.SKIPASS.IT 30-3 SKI AND SNOWBOARD SHOW
LONDON
UK
SNOW
WWW.SKIANDSNOWBOARDSHOW.CO.UK
31–2 SKIEXPO HELSINKI FINLAND SNOW WWW.SKIEXPO.FI
NOVEMBRE 14-16 O’NEILL PLEASURE JAM
SCHLADMING DACHSTEIN
AUSTRIA
SNOW
WWW.PLEASUREJAM.COM
22-6 MAUI WOMEN’S PRO
HAWAII
USA
SURF
WWW.ASPWORLDTOUR.COM
OAHU
HAWAII
SURF
WWW.ASPWORLDTOUR.COM
DECEMBRE 8-20 BILLABONG PIPE MASTERS
21 WORLD SNOWBOARD DAY WWW.WORLD-SNOWBOARD-DAY.COM
70
ŒIL DU CYCLOPE HOUSE OF VANS LONDON
Canoe’s Jim Carolan & Original Distribution’s Matt Bryer
Mini ramps - photo courtesy of Vans
Life’s A Beach’s Greg Finch and friend
One of five tunnels.
TSA’s Chris Orchard and Chris Shannon
Route One’s Andy Mills
Phil Young: Urb-Orbis and Prime & Fire fame
Good to see Victoria Barrio back at Vans. Alongside Mr. Oli Culcheth
Hectic’s Myles & Laura
Steve Van Doren & Route One’s Andy Mills
Public Enemy - photo courtesy of Vans
Street section - photo courtesy of Vans
Radek Hruska Czech skate magazine boardmag.cz. Celebrating 20th anniversary this year congrats Radek!
The Concrete Bowl. Paying tribute to the empty swimming pools skated back in the 70s
The Poolhouse’s Maria Falbo & Natalie Davies
Dinosaur Junior - photo courtesy of Vans
AXL Distribution’s Joe & Samantha: Classic Dob Vest/Shaka Hand T/Tattooed Hand Baseball Top
Captain Fin Co. Rep by Daniel Surf Ltd’s Jamie
Electric Europe Team - Caroline Piechaud, Mat Horwood, Olivier Richard
Element’s Tony Wood, Robin Wilkins Nigel Gibb.
Globe - Original Distribution’s Matt showing Globe’s Avante Lyte with the Bantam ST Cruiser
Deus Ex Machina’s Rob Fairweather with the Dudley Shirt
Garry Woodward from SPIV Agency
Hectic’s Myles & Laura with Stance’s Heath Walker
Robin Woodhouse Dickies UK Agent
Jacket Required’s Main Space - AKA the Greenhouse
UN.FA.MIL.IAR’s Chris & Colin representing The Critical Slide Society in the UK, with their Neoprene wetty tops
JACKET REQUIRED LONDON
72
Lightning Bolt International: Sergio Santos & Jonathan Paskowitz.
Cool By The Pool’s James Bickerdike
GLD Group’s Jarrod Clarke
Makia’s Hessu with UK Makia Agent Stu Titmus
Volcom’s Paul Buckland and Kris Wootton.
#72 BRIGHT XIX BERLIN
Afends co-founder Jonno and European marketing manager Alexei
Arbor’s new European man Bernd
Globe’s Mike Xavier makes a final Bright appearence - it’s been a pleasure Mike!
C1RCA’s first Bright for a while
Peter heading up C1RCA revival in Europe
Colour Wear’s John
All smiles on the Macbeth stand
Ground floor from the 1st floor
NEFF’s Etienne and Tom
James over at Melon Optics
Jason & Brian at Brixton over from the USA
Vans increased the size of their stand for this show
At the NEFF stall with Mike and Mario from Stairss and Gunnar from Hoff
O’Neill’s Christian
Sweet Skateboards’ Bjorn
München e.v.’s Munich Be(a)st Tour 2014
GoPro’s Isa & Katja got photobombed by an unknown gentleman in head to toe Go Pro
Wurmy from NGO High Five e.V.
Red Bull’s Bella at X Fighters live
Picture Friends range jacket and ACM’s Jojo
Nike Vision’s Command Goggle. Sage Kotsenburg’s model with transition lenses
Finisterre CWS Line.
Finisterre’s CWS hats and socks
McNair Snow Shirts looking neat on ACM’s Matt Barr
Dragon’s NFX * Schoph collab
Etnies’ Samir and new hire Sam
MUNICH MASH
Factory Media graphic designer Danielle & intern Emily on a very short lunch break
Mpora.de’s Felix
ALL CONDITIONS MEDIA PRESS DAY
Arc’teryx’s Parsec jacket being modelled by ACM’s Chris Moran
Heimplanet - Weekender bag. meets cabin luggage spec
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