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Profil Détaillant : Doodah, Suisse
PROFIL DÉTAILLANT
DOODAH
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Basée en Suisse, Doodah est une des chaînes de magasins de sports de glisse les plus respectées d’Europe et une des rares à avoir connu une saison commerciale relativement normale l’hiver dernier. Nous avons rencontré le cofondateur, Matthew Lee, pour parler snowboard, e-commerce, Covid et bien plus encore.
Quelle est la situation actuelle en Suisse concernant le Re-Covid ? (7 décembre 2021)
Pour l’instant, la Suisse se contente de réduire la taille des rassemblements publics, de rendre le masque obligatoire, même avec certificat, et de recommander le travail à domicile. Pas de confinement en vue en tout cas. Et nous avons déjà jusqu’à 1 m de neige dans certaines parties des Alpes.
Matt, quel est le nombre actuel de magasins Doodah ?
Nous avons sept magasins, Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lucerne, Zoug, Zurich, plus deux Outlet Stores à Saint-Gall et Landquart. Nous venons de déménager notre magasin de Berne dans un magnifique bâtiment classé du centre-ville et nous y avons intégré un shop-in-shop Vans ; nous sommes donc très impatients de voir la suite.
Comment s’est passé l’hiver dernier ?
L’hiver dernier a été plutôt bon si l’on considère les températures et les chutes de neige. Nous avons eu beaucoup de neige, jusqu’en plaine, avec 30 cm à Zürich, ce qui est très rare de nos jours. Côté Covid, nous avons eu beaucoup de chance : le gouvernement suisse a attendu la fin du Nouvel An pour décréter le second confinement, ce qui a permis de sauver le business des vacances. Les stations suisses sont restées ouvertes, ce qui a stimulé les ventes et, probablement, le moral de la nation. Ç’aurait pu être un des meilleurs hivers depuis des années, je suppose, mais je ne veux pas me plaindre car d’autres pays ont été frappés beaucoup plus durement que nous par les restrictions et le nombre de morts. Nous sommes très reconnaissants d’avoir eu autant de chance.
Les confinements semblent être imminents, quel est l’écho des autorités suisses à ce propos ?
Pour l’instant, il ne semble pas qu’un nouveau confinement soit à l’ordre du jour, mais je ne parierais pas là-dessus. Les Suisses semblent plutôt détendus par rapport à leurs voisins, bien que les nouveaux cas d’infection soient en hausse et que le nombre de personnes vaccinées soit insuffisant. Si nous pouvons comparer avec l’année dernière, les stations resteront ouvertes, mais nos magasins non essentiels pourraient bien devoir fermer à nouveau. J’essaie de rester positif en disant ça.
Quels ont été les marques et les produits les plus performants l’année dernière ?
Dans le domaine du streetwear, Carhartt et Dickies marchent très fort, le style workwear des années 90 se vend bien. Les skateboards marchent toujours aussi fort, Polar est toujours le favori de la scène core. Capita et Union dominent toujours le snowboard, mais Jones et Spark R&D arrivent avec un côté plus humain et se disputent la tête du classement. C’est plus compliqué pour l’outerwear, mais nous travaillons bien avec les vêtements techniques haut de gamme AK Burton et FW.
Faites-vous beaucoup de marketing autour de votre pro team ?
Nous essayons de faire beaucoup de marketing avec nos rideurs. Si nous planifions une vitrine avec une marque pour laquelle ils rident, nous essayons de trouver une image appropriée du rideur et nous construisons une campagne sur mesure autour d’elle ; ce qui est bon pour le rideur, qui bénéficie d’une couverture locale, et aussi pour la marque, davantage de clients pouvant ainsi s’identifier à un rideur de la région. Nous essayons également de soutenir les projets de nos team rideurs et de les promouvoir par des premières (en magasin ou dans des lieux intéressants). Cette année a été assez chargée, avec “Escape 4 You” d’Escape Videos, “Chroma” de Severin van der Meer, “Eudemonia” de David Djité (pas encore sorti), “Gale” de Gregory Betschon & Levi Luggen et “Pass per Pass” d’Elena Koenz.
Quelle est la meilleure façon pour une marque de vendre sur son site web sans trop énerver son réseau de grossistes ?
Oh, c’est compliqué ! Je comprends qu’une marque doivent présenter toutes ses collections et vendre en DTC, car il est rarement possible pour les détaillants d’acheter une grosse partie de la collection. Et mettre en place une boutique en ligne et de ne rien vendre, n’aurait vraiment aucun sens. Bien sûr, les choses commencent à se compliquer lorsque les détaillants indépendants ont à subir des annulations, dues aux problèmes de livraison, alors que le site web de la marque est plein à craquer. Mais en fin de compte, il s’agit de leur marque et ils peuvent décider où fixer leurs priorités. Ceci étant dit, la marque devrait suivre un code de conduite : des prix équivalents au prix de vente conseillé (RRP) local, des liens avec les revendeurs (trouvez votre magasin local), pas de remises avant la fin de la saison et un B2B fonctionnel.
Quelles opportunités prévoyez-vous cet hiver ?
Je vois le retour du snowboard comme une tendance forte, mais je dis ça depuis trois ans ! Avec une nouvelle génération de skateurs, de tout sexe, en forte augmentation, je suis sûr que ces rideurs voudront faire du snowboard en hiver, si c’est accessible et abordable pour eux. Il y a beaucoup d’opportunités dans le secteur rando/splitboard car les gens recherchent des options aux stations fermées, mais la production de fixations étant limitée, tout le monde ne pourra donc pas monter skier. Les boots de rando pour splitboard sont un créneau à surveiller, avec un intérêt certain au sein de la scène core, mais peu d’occasions d’essayer et de tester réellement le matériel. Je suis à la fois emballé et pas si emballé que ça par ces boots ! DOODAH.CH