SOURCE 80 (FEB/MAR) FRENCH VERSION

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#80 FEVRIER / MARS 2016 €5

BLUE MONTGOMERY DE CAPITA COMBATTRE LE CHANGEMENT DANS LE NOUVEL ENVIRONNEMENT RETAIL DÉTAILLANT DU MOIS : BURNSIDE, NL PRÉSENTATION DE MARQUES, SCIENCE DES ACHATS & BIEN PLUS ENCORE…

TENDANCES AH16/17 : SNOWBOARDS, OUTERWEAR, MASQUES DE SNOWBOARD, SÉCURITÉ EN MONTAGNE, NÉOPRÈNE & HARDWARE SKATE

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NOUS Rédacteur en chef Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com Rédacteur Français et Surf Iker Aguirre iker@boardsportsource.com Rédacteur Skate Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com Collaborateur Snowboard Senior Tom Wilson-North tom@boardsportsource.com Rédacteur Anna Langer Anna@boardsportsource.com Rédacteur SUP Robert Etienne sup@boardsportsource.com Graphisme Séréna Lutton serena@boardsportsource.com Manageur Médias Numériques Denis Houillé denis@boardsportsource.com

BONJOUR #80 NAVIGUER DANS L’ÈRE DE L’INCERTITUDE Dans notre industrie, la météo et les affaires étaient assez prévisibles. Les saisons se déroulaient, d’année en année, et le cycle commercial de A plus B menait à C. Maintenant, l’incertitude nous lorgne et plus personne ne sait ce qui l’attend à l’horizon. La planification devient un jeu de hasard. Pour la communauté boardsports, la météo joue, en plus, un rôle essentiel dans la génération de demande. Ceci étant dit, même si la neige arrivait à temps, nous aurions une pléthore de nœuds gordiens à défaire. La complexité de l’environnement retail accule les marques et les shops contre un mur. Même si cet hiver a commencé avec un semblant de stabilité, il suffit qu’un seul détaillant majeur se lance dans une guerre de prix discount, pour que toute la structure du marché s’engouffre dans une fuite en avant.

d’assurer un équilibre sain de la répartition de valeur entre les acteurs. La mort des marges, qu’Internet génère décimant marques et détaillants, souligne l’importance d’une stratégie combinée de maintien de la valeur.

Marques et détaillants doivent trouver le moyen de faire face à cette réalité car chacun à besoin de l’autre. Les magasins en dur offrent aux marques et à l’industrie une vitrine sur le monde qui ne peut pas être remplacée par un quelconque format en ligne. Ce sont ces shops qui offrent à notre business son identité, ils sont la clef de voute de chaque scène locale (cf. p. 45).

L’équipe de SOURCE n’a qu’une hâte : s’entretenir avec autant de marques, détaillants et distributeurs que possible, pour débattre sur ces questions. La saison des salons professionnels approche, elle sera l’occasion rêvée pour nous permettre de le faire !

Aujourd’hui, plus personne ne semble capable Correcteurs Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant Collaborateurs Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Anna Langer, David Bianic, Siana Ivanova, Gayle Hockin, Kirtsy Tippett, Joanne Clarke. Publicité & Marketing clive@boardsportsource.com Comptabilité accounts@boardsportsource.com Abonnements www.boardsportsource.com subs@boardsportsource.com Directeur de publication clive@boardsportsource.com Publié par ESB 22 Friars Street, Sudbury Suffolk, CO10 2AA. UK Boardsport SOURCE est une publication bimensuel © ESB. Tous droits résrvés. www.boardsportsource.com

Pour complexifier davantage la donne, le salon SIA a annoncé le déplacement des dates du Snow Show à début décembre 2017, imposant ainsi un changement des calendriers de précommandes et de production, un processus qui aura des effets collatéraux indéniables sur le marché européen et l’organisation de ses acteurs. La réaction des salons européens sera un des thèmes à suivre en 2016, mais la solution devra à tout prix assurer le bénéfice mutuel de la relation qui unit marques et détaillants en dur.

Toujours de côté, Harry Mitchell Thompson & Clive Ripley Rédacteur en Chef et Directeur de Publication

SOMMAIRE P.14 NEWS

P.86 TENDANCES AH16/17 : OUTERWEAR MASCULIN

P.17 PRÉSENTATION ISPO

P.97 TENDANCES AH16/17 : SÉCURITÉ EN MONTAGNE

P.18 AVANT-PREMIÈRE :

P.99 SCIENCE DES ACHATS : TORLEIF AARSKOG

LES SALONS PROFESSIONNELS

MYHRE, SESSION, NORVÈGE

P.21 DÉTAILLANT DU MOIS : BURNSIDE, PAYS BAS

P.101 FOCUS SKATE : STEVE DOUGLAS DE DWINDLE

P.23 TENDANCES AH16/17 : SNOWBOARDS

DISTRIBUTION

P.41 TENDANCES : SKATE HARDGOODS 2016

P.105 PRÉSENTATION DE MARQUE : WESTBEACH

P.45 COMBATTRE LE CHANGEMENT DANS LE NOUVEL

P.106 PRÉSENTATION DE MARQUE : MOONSHINE

ENVIRONNEMENT RETAIL

P.108 PRÉSENTATION DE MARQUE : MAMBO

P.49 TENDANCES AH16/17: MASQUES DE SNOWBOARD P.110 PRÉSENTATION DE MARQUE : HEIMPLANET P.59 RIDE O’METER

P.112 PRÉSENTATION DE FOURNISSEUR : KOROYD

P.62 INTERVIEW GRAND PONTE : BLUE

P.115 GREENROOMVOICE

MONTGOMERY, FONDATEUR DE CAPITA

P.116 NOUVEAUX PRODUITS

P.65 TENDANCES AH16/17 : NÉOPRÈNE

P.123 ZOOM SUR LES MARCHÉS

P.71 DE L’EGOSYSTÈME À L’ECOSYSTÈME

P.134 EVÈNEMENTS

P.74 TENDANCES AH16/17 : OUTERWEAR FÉMININ

P.136 L’ŒIL DU CYCLOPE

Sur la couverture : Rasmus Ostergaard - Tailgate Alaska Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous une quelconque forme que ce soit, ni par aucun moyen, ni stockée dans un système quelconque sans une permission écrite préalable, excepté pour tout usage respectueux de la loi du Copyright Designs and Patents Act 1988. Toute demande de permission pour l’utilisation de matériel sous copyright, incluant la reproduction d’extraits dans d’autres travaux publics, devra être effectuée auprès du Directeur de Publication. Il sera impératif de citer l’auteur, l’éditeur et la source. Les points de vue exprimés dans ce magazine ne sont pas forcement ceux du Directeur de Publication et de l’Editeur. ISSN # 1478 -4777 13


NEWS

BRAVO SPORTS RACHÈTE PRO-TEC À DYE PRECISION

Bravo Sports Corp a racheté Pro-Tec à Dye pour un montant non diffusé. Pro-Tec a été rachetée par Dye Precision il y a trois ans et Bravo a, à son tour, été rachetée par une société privée de capital investissement de Los Angeles, Transom Capital Group. Bravo Sports est propriétaire de marques comme Kryptonics et Darkstar.

GOLDCOAST OUVRE UN CENTRE DE DISTRIBUTION ET D’ASSEMBLAGE AUX PAYS-BAS

GoldCoast Skateboards vient d’inaugurer son premier QG européen, Gold Coast EU, un centre d’assemblage et de distribution basé à Loosdrecht, Hollande. GoaldCoast est sur le marché européen depuis cinq ans, ce QG sera le moyen d’améliorer la distribution, le service client et aux détaillants.

VENTURE SNOWBOARDS REVIENT

Après une fermeture soudaine l’automne dernier, Venture Snowboards revient pour l’hiver 16/17. Klem Branner et sa femme Lisa, fondateurs et propriétaires de Venture, accompagnés de leur équipe, concentreront toute leur énergie à la R&D et au retour de la marque.

SIA SNOW SHOW AURA LIEU DÉBUT DÉCEMBRE

Le salon américain des sports d’hiver, SIA Snow Show, change ses dates en 2017 pour “mieux s’aligner avec la réalité des saisons de vente”. En 2017, le salon SIA Snow Show aura lieu du 5 au 7 décembre. Le salon a annoncé si tôt les dates de l’édition 2017 afin de donner aux marques la possibilité de s’adapter au changement.

JARDEN RACHETÉE PAR NEWELL RUBBERMAID

La société-mère de K2, Ride et Volkl, a été rachetée par Newell Rubbermaid. La fusion devrait permettre une économie de 500 millions de dollars par an grâce aux synergies opérationnelles. Newell Rubbermaid a valorisé Jarden à 60$ par action, soit une valeur totale de 15,4 milliards de $. Les actionnaires Jarden recevront 21$ par action en liquide et 0,862$ en actions Newell Rubbermaid. La nouvelle entreprise générera 16 milliards de CA annuel.

BURTON OUVRE DEUX MAGASINS ENSEIGNE EN SUISSE Burton a ouvert deux nouveaux magasins : un à Flims et un à Laax. Les shops offrent les gammes complètes Burton et Anon. Pour fêter l’événement, Burton a construit un Riglet Park et initié 100 kids au snowboard.

AGENDA LONG BEACH ET “THE POINT”, UN ESPACE 100 % SURF POUR LA 2ÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE

La saison dernière, Agenda Long Beach a organisé un espace unique : The Point. Après le succès enregistré, la section 100 % surf du salon revient en 2016, pour la deuxième année consécutive.

MELON OPTICS EMBAUCHE NEIL SLINGER

Melon Optics vient d’embaucher le vétéran de l’industrie, Neil Slinger, pour gérer les stratégies de développement et de marché à l’international. Slinger était European Brand Manager Colour Wear, la marque scandinave de textile et, auparavant, Directeur des Achats Blue Tomato.

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#80

LE FONDATEUR DE THE NORTH FACE, DOUGLAS TOMPKINS, MEURT DANS UN ACCIDENT DE KAYAK Le fondateur de The North Face, Douglas Tompkins, est mort à l’âge de 72 ans après un accident de kayak, le 8 décembre dernier, au sud du Chili. Tompkins est mort d’hypothermie après que son kayak soit resté coincé dans des eaux vivres. Tompkins avait fondé The North Face avec sa femme, en 1964, juste avant de créer la marque Esprit en 1968.

VOLCOM NOMME UN NOUVEAU CEO

L’employé Volcom de longue date, Jason Steris, quitte l’entreprise et l’actuel CEO Action Sports de Kering, Todd Hymel, deviendra CEO de la marque. Steris avait intégré la marque en 1995 en tant que National Sales Manager US. Il est ensuite devenu Chief Operating Officer en 1998 pour ensuite être nommé CEO le 1er janvier 2014. Originaire d’Orange County, Todd Hymel a déménagé au QG de Kering, à Paris, pour diriger la division Action Sports du groupe, qu’il a intégré en 2008.

ANIMAL NOMME UN NOUVEAU MANAGING DIRECTOR

La marque britannique Animal vient de nommer Paul Fowler comme nouveau Managing Director. Le poste sera officiel à partir de janvier 2016. Fowler a eu un parcours dans la mode, occupant des rôles de direction chez Ben Sherman et Nicole Farhi, entre autres.

HEAD RENFORCE SON MARKETING ET SA DISTRIBUTION EN AUTRICHE ET EN ALLEMAGNE

Head est sur le point de consolider ses affaires en Allemagne et en Autriche pour améliorer le marketing et la distribution dans les deux pays. Rainer Schramm, Directeur de Head Gemany Gmbh, sera aussi responsable de Head Austria. L’employé de longue date de la marque, Bob Kock, cédera sa place à la fin de l’année. Walter Zehrer sera le responsable Ventes et Marketing dans les deux régions pour les catégories Head Performance Sportswear, Snowboards et Protections. Ralf Eisenhut sera responsable de la division hiver de la marque dans les deux pays.

BRUNOTTI NOMME ANOUK VAN HAASTER PR MANAGER

Brunotti a nommé Anouk van Haaster PR Manager de la marque. Van Haaster compte une expérience solide dans les relations presse mode, sport, intérieur et voyage. Elle a été PR & Content Manager chez Press Only Agency pendant six ans.

NIXON OUVRE UN DEUXIÈME MAGASIN-ENSEIGNE À LONDRES

La marque californienne de montres et accessoires a annoncé l’ouverture d’un nouveau magasin-enseigne à Londres, au 31 Neal Street, dans le nouveau centre commercial de Seven Dials. C’est le deuxième magasin de la marque à Londres, avec celui de Carnaby, à Newburgh Street, ouvert fin 2014.

UNE TECHNOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE POUR LES CASQUES SHRED

Shred présente l’INFINITE R.A.A.TM (Infinite Direction Rotational Acceleration Absorption, patente en cours). C’est un matériau utilisé dans les casques de la marque et qui imite l’action du liquide céphalorachidien, qui sépare le cerveau du crane pour le protéger des impacts. Cette nouvelle technologie absorbe les impacts rotatifs sans rajouter du poids au produit fini.




avant-première

ISPO PRÉSENTATION MUNICH, 24-27 JANVIER, 2016 ISPO est le salon des sports d’hiver leader avec plus de 2500 marques exposantes et près de 100 000 m2 d’exposition, et une touche internationale qu’aucun autre salon ne peut égaler. Pour 2016, il reprend son format traditionnel, du Dimanche au Mercredi, mais la répartition des halls change. Le segment action sports sera relocalisé au côté Est du complexe, dans les halls B5, B6 et A6, afin de donner un accès plus facile depuis la station de métro de Messestadt Ost et pour créer une communauté action sports plus concentrée. Pour accueillir les visiteurs de l’entrée Est, les organisateurs développent un nouvel Action Sports Lounge dans le hall B6. Les exposants, détaillants, médias et rideurs seront les bienvenus pour boire un coup, manger et se reposer. Les marques de snowboard qui exposaient dans le hall A1 se retrouveront dans le hall B6. La mini-rampe, avec le nouveau partenaire Munich Mash, et les marques skate et longboard de l’espace Embassy seront aussi dans le hall B6, qui deviendra un hall majoritairement dédié aux hardgoods. Les autres plateformes que vous découvrirez incluent ISPO Inspire, Tailgate Munich (SnowboardFreeriding/Split Boarding), ISPO Tandem Space et Monochrom City, qui exposera le thème “Dark and Light” en collaboration avec le collectif d’artistes Stroke, combinant art digital et effets visuels. Tailgate Alaska revient pour une quatrième édition. Le secteur freeride gagne en puissance et l’expo mondiale Tailgate Munich célèbrera cette tendance tout en prodiguant son expérience en termes de sécurité. De retour aussi pour la 4ème année, vous retrouverez la ISPO Longboard Embassy (hall B6), où les organisateurs promettent davantage de soirées, avec des pros et des artistes qui partageront leur vécu avec les détaillants et les distributeurs. ISPO Inspire aura une nouvelle Baseline pour 2016 : “Be Part Of The Movement”, pour encourager l’industrie à s’unir pour le développement durable et donner aux action sports le temps et l’attention qu’ils méritent. Dans le cadre d’ISPO Inspire, Greenroom Voice fera équipe avec AIR pour organiser un espace sur l’économie circulaire, une tendance importante pour l’industrie des action sports car une grande partie des matériaux utilisés dans nos produits est d’origine fossile, plastique ou composite. Dans le hall B5, vous trouverez les marques de snow wear, les caméras, ISPO Cold Water Surfing et Sneakology. L’ISPO Brandnew Award sera aussi dans le hall textile. Le premier CWS 2015 eut un grand succès ; il revient en 2016, au hall B5. Il sera une plateforme communautaire B2B pour le surf en Europe. Tous les jours, vous découvrirez des présentations d’experts de l’industrie, dont Gabriel Davis, représentant Patagonia, le sponsor de la plateforme qui veut

consolider le succès du CWS de l’an dernier : “Ensemble, avec les autres marques de surf, nous voulons développer la présence du surf en hiver, à ISPO. C’est un endroit où les surfeurs, l’industrie et les détaillants peuvent se rassembler pour découvrir les meilleures innovations surf d’hiver”. Autre nouveauté 2016, la plateforme Sneakology et son expo #onehundred, avec 100 sneakers triés sur le volet. Les marques pourront ainsi faire découvrir leurs produits à une audience élargie. Dans le hall A6, vous retrouverez aussi l’ISPO Freeski Summit, sponsorisée par Mips. Vous pourrez suivre des tables rondes, interviews, expos photos et artistiques et des présentations produits du meilleur de l’industrie du Freeski et des marques émergentes, le tout autour d’un bar et d’une zone de relaxation idéale pour échanger et partager autour du freeski et du backcountry. Dans le centre du hall, le Camp de Base de l’OSV sera, une année de plus, l’espace d’exposition commun de 22 entreprises françaises de l’outdoor. C’est le lieu de rencontre de l’industrie française et l’endroit idéal pour boire un café, manger un bout, courir le long de La Suite ou organiser des rendez-vous importants avec des détaillants, distributeurs et autres contacts-clefs. Cette année vous pourrez voir des défilés de mode pendant les trois premiers jours du salon qui mettront en avant les innovations des marques de l’hexagone en plus de quelques surprises pour donner du rythme aux soirées organisées par l’OSV. Au fond du hall A6, l’espace SUP sera une partie importante du Water Sport Village, où les marques pourront présenter leurs produits dans un bassin de 20 m de long, 10 m de large et 1 mètre de profondeur. Pendant ISPO, les marques de SUP auront la chance de parler à leurs clients et la possibilité d’échanger avec des détaillants qui cherchent des opportunités de croissance dans des marchés en plein essor. L’autre nouveauté pour le salon ISPO 2016 sera le Swallow Snow Contest, un rail jam qui aura lieu pendant les deux premiers jours du salon. L’Action Sports Lounge sera le lieu de rendez-vous pour cet affrontement sportif où vous pourrez boire un coup et manger un bout après l’action. Pour marquer la fin de la compétition de jib, le Lundi, ISPO et Women in Boardsports organiseront une soirée. Les détaillants auront une présence skate, surf et SUP plus forte que jamais, en plus des sports d’hiver tant attendus. Le voyage à Munich n’aura jamais été un déplacement aussi efficient. www.ispo.com

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avant-première

AVANT-PREMIÈRE : LES SALONS PROFESSIONNELS SLIDE, 19-21 JANVIER 2016, TELFORD, GRANDE-BRETAGNE Le Slide reprend ses marques à Telford, dans les Midlands anglais, volontairement positionné avant l’ISPO à nouveau cette année. Cela fait de ce salon le premier en Europe à exposer les produits de sports d’hiver de la saison 2016/17. Ces dates avancées laissent aux visiteurs plus de latitude pour faire leur sélection, tout en respectant les dates limites de commande. Ce choix avait payé en 2015, alors que la fréquentation du public et le nombre d’exposants avaient clairement augmenté, révélant même un taux de présence de 75 % de décisionnaires sur le salon. Le Slide est la seule opportunité pour les détaillants britanniques d’observer un tel nombre de marques sous un même toit, en faisant un rendez-vous clé du secteur au Royaume-Uni. Le salon exhibera un nombre impressionnant de marques sur ses quelques 2 220 m2 d’exposition. En plus d’attirer les marques de matériel qui comptent, celles de textiles seront légèrement plus présentes lors de cette édition, sans parler des spécialistes de l’accessoire, comme la bonneterie et l’optique, également bien représentées. À l’heure où nous bouclons ce numéro, elles sont pas moins de 250 marques à s’être engagées et notamment : Airhole, Amplid, Arbor, Atomic, Big Balls Collective, Bent Metal, Bern, Bollé, Buff Headwear, Columbia, Dakine, Dare, Dirty Dog Eyewear, Dragon, Drake, Endeavor, Giro, Gnu, Head, K2 Snowboards, Lib Tech, Madison, Melon Optics, Nike Vision, Nitro, Northwave, Ortovox, Oakley, O’Neill, Patagonia, Picture, Planks Clothing, Poc, Protest, Ride, Rojo, Rossignol, Roxy, Salomon, SnoKart, Smith, Sweet Protection, Trespass, Völkl,

Westbeach, Xensr et Zeal Optics. Parmi les nouveaux venus sur le salon, on compte Big Balls Collective, Blitz Eyewear, Sunny cam, K-nit, Cuddl Duds, Heat Holders et Xensr, sans oublier les habituées du Slide, tells que Melon Optics, Man O’Leisure, Dirty Dog, Oakley et Bloc Eyewear. Au programme, une présentation du travail de l’association SIGB (Snowsports Industries of Great Britain) sur l’année écoulée, suivi d’un forum où tous sont invités à prendre la parole. Parmi les sujets chauds, la campagne Go UK Buy UK de la SIGB sera évoquée et mettra à l’honneur les détaillants du royaume. N’oublions pas non plus les Slide Awards (matériel, textile et accessoires), désignés par un panel de médias et d’experts du secteur. Les vainqueurs seront annoncés lors du SIGB ABM, le mercredi soir. Et pour ceux qui auront assez parlé boulot au cours de la journée, une session de bowling sera organisée le mardi soir. Le grand nombre d’hôtels sur site permettra aux visiteurs et exposants de n’avoir que quelques mètres à parcourir entre leur chambre et le salon. Pour les autres, Telford se révèle extrêmement bien desservi par la route et le rail. Le parking gratuit, tout comme les navettes garesalon, feront du trajet une véritable promenade de santé. Ouvert de 9h à 18h lors des deux premiers jours, le salon fermera à 16h le dernier jour. www.slideuk.co.uk

SPORT-ACHAT HIVER, 7-9 MARS, LYON, FRANCE Pour cette cinquième édition, Sport-Achat continue d’accompagner les autres événements B2B signés Sport Air : le Snow Avant Première (tests matériel en station) et le ASAP (consacré au textile, à Annecy). Après avoir testé les nouveautés sur neige un peu plus tôt, les détaillants pourront finaliser leurs commandes sur le Sport-Achat. L’hiver dernier, ils étaient pas moins de 350 exposants, soit 640 marques représentées sur 20 000 m2, pour 3907 acheteurs présents. Une fréquentation du même ordre est attendue cette année. Situé à Lyon, le salon bénéficie d’un emplacement idéal pour les détaillants basés des deux côtés des Alpes. Un nouvel espace baptisé “Crème Fraîche”, inauguré lors de l’édition estivale et consacré aux nouvelles marques, sera reconduit en hiver cette fois, en partenariat avec FIFAS, OSV et EuroSIMA. Seize marques étaient présentes en été et le chiffre devrait augmenter pour cette édition hivernale. Situé à l’entrée du salon, l’espace Crème Fraîche permettra aux visiteurs de découvrir les innovations et nouveautés avant de parcourir les autres stands du salon. Les marques les plus remarquées sur l’espace Crème Fraîche seront récompensées. Parmi les marques qui ont déjà signé, on notera : 32, 686, Adidas, Airhole, Bern, Billabong, Black Diamond, Bolle, Brunotti, Capita, 18

Dakine, DC, Deeluxe, Drake, Douchebags, Evoc, Flow, Giro, Head, Jones, K2, Karakoram, Neff, Nixon, Nitro, Nidecker, Northwave, Now, Oakley, Osprey, Picture, Poc, Pow, Protest, Patagonia, Quiksilver, Ride, Rip Curl, Roxy, Smith, Salomon, Shred, Sinner, Slash, SP Gadgets, Spy, Sweet Protection, Union, Verdad, Volkl, Von Zipper, West Snowboarding et Yes. Les horaires d’ouverture seront 8h-19h les lundi et mardi, puis 9h-18h le dernier jour. Le lundi, à partir de 19h, tous les participants seront invités à assister à la soirée d’ouverture du Sport-Achat, un moment de détente comme de réseautage. Le Sport-Achat est un passage obligé pour l’industrie des sports d’hiver en France : le grand nombre de produits et de marques exposées permet de mettre à profit au mieux le temps passé sur le salon. Chaque jour, divers séminaires auront lieu, recouvrant des thématiques telles que les nouvelles technologies, les matériaux intelligents ou les synergies entre sport et monde de la mode. En outre, deux conférences autour du ski seront organisées. Les organisateurs proposent des tarifs préférentiels sur les chambres d’hôtel ainsi que des bons de réductions de 20 % sur les billets de train. www.sport-achat.com




détaillant du mois

BURNSIDE Burnside est un magasin boardsports qui offre beaucoup plus que des produits. Basé à Deventer, en Hollande, Burnside vend de tout, depuis du skate aux hardgoods snow, en passant par l’outerwear. En 2009, ils ont inauguré leur propre cable park pour la communauté wakeboard locale et, en 2014, ils ont gagné le Vans Shop Riot. Bref, Burnside est “the real deal” et ils méritent plus que personne d’être le détaillant du mois de ce 80ème numéro. Quelle est l’histoire de votre shop ? Herm Golbach était, en 1986, le 1er représentant Vans et Burton des Pays-Bas. Il ouvre une franchise de l’enseigne Rodolfo en 1988. Ensuite, il poursuit l’aventure à son compte et crée Burnside. Le shop, en plein centre de Deventer, s’est vite rempli de snowboards, planches de surf, skates, bikes et kites. C’était le point de RDV des skateurs de la région. Après 10 ans d’activité florissante, le shop a quitté le centre-ville pour s’agrandir avec le premier skatepark indoor des Pays-Bas. De nos jours, Burnside ne cesse de grandir et inclut un grand espace pro-board shop avec un service de préparation de snowboards, un skate park indoor et une entreprise de construction de skateparks. En 2009, nous avons lancé le Cablepark Burnside, un park de wakeboard rempli d’obstacles, avec son propre restaurant et une terrasse pour chiller et manger un bout. Nous accueillons plus de 10 évènements par an, comme le fameux Vans Shop Riot, les Burnside Open Championships (BOK series), dans 4 catégories différentes, la (B)rookie Skateboard Cup pour enfants et la Liquid Force Railbattle pour le wakeboard. Bien sûr, nous ne serions pas là sans l’aide de nos équipes, passées, présentes et futures. Nous avons un crew de 12 vendeurs à plein temps, expérimentés et passionnés, qui bossent “à la Burnside”.

Pour nous il est très important de trouver les boots, les fix ou la board qui vont le mieux à nos clients. S’ils ne sont pas satisfaits de leur choix, même après une semaine de ride dans les Alpes, ils peuvent revenir et échanger leurs produits. Ceci offre à nos clients une paix d’esprit au moment de l’achat de hardware parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas se tromper. Quels sont les avantages d’avoir un shop en dur par rapport à un site e-commerce ? Nous croyons que les shops en dur redeviendront de plus en plus importants à cause des mauvaises expériences du public avec la vente en ligne. Nous pensons que notre touche personnelle et notre façon de faire avec nos clients sont un bon compromis pour toutes les parties prenantes. D’ailleurs, nous ne saurions pas le faire autrement. Nos clients sont la clef de cette aventure et nous voulons qu’ils reviennent pour partager leurs expériences et qu’ils emmènent leurs amis avec eux.

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous n’avez pas de plateforme e-commerce ? Burnside a fait le choix de devenir un magasin vivant et pas un webshop. Nous croyons à 100 % au service et nous pensons que nous pouvons fournir le meilleur des services avec notre approche personnelle. Ceci étant, depuis mai 2014, nous offrons une alternative à la vente en ligne avec notre Burnside Whatsapp Service. A tout moment, le client a un lien direct avec le shop et nous pouvons lui offrir le meilleur service possible, toutes les informations nécessaires et même des photos de ce qu’il recherche.

Sponsorisez-vous des rideurs, des compétitions, etc. ? Nous avons un team énorme qui inclut les meilleurs skateurs, BMXeurs, wakeboardeurs et bladeurs (inliners) des Pays-Bas. Ils nous aident à rester en contact avec les différentes scènes et à donner envie aux gens de rider, quelle que soit la discipline. Avec notre team Burnside Skate, nous avons gagné la finale du Vans Shop Riot, en 2014. Nous sommes fiers de ce résultat. Tous les gars du team ont commencé, étant marmots, dans notre skatepark et les voir gagner était un grand moment pour nous. En plus de sponsoriser des rideurs, nous organisons beaucoup d’évènements. Ainsi nous essayons d’aider de l’intérieur au développement des différentes scènes et d’apporter une bonne ambiance autour de ce que nous faisons. Nous organisons des évènements importants mais le principal est de nous amuser tous ensemble. “Always look on the burn-side of life.”

Nous sommes toujours surpris de voir à quel point les gens sont mal informés lorsqu’ils veulent acheter en ligne. Avec notre service Whastapp, le résultat est nettement meilleur. Nous pouvons dire honnêtement que nous avons évité à beaucoup de monde de faire des mauvaises affaires sur des sites de vente en ligne.

Pour plus d’info visitez : www.burnside.nl www.burnsidecablepark.nl www.burnsideconstructions.nl 21



photos: Jones

tendances

TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/17 : SNOWBOARD L’ISPO ? Déjà ? Il est temps de nous tourner vers les racks de boards et de choisir avec soin les modèles qui vont venir gonfler vos rayons après cette édition du salon munichois. Après 18 mois rythmés par le retrait de certaines marques, la fermeture d’autres et quelques restructurations, le climat s’apaise et les planches de demain sont plus intéressantes que jamais. Découvrez en davantage à travers cette sélection de Tom Wilson-North. LES MODÈLES-CLÉS : FREERIDE Les planches directionnelles type big mountain et celles de freeride concentrent tous les efforts de R&D, à l’image de la Warpspeed de Capita, qui intègre les attributs (cambre et rayon de courbure) des modèles Supernova et The Black Snowboard of Death. Sous un châssis plutôt large, on trouve des extrémités en carbone forgé afin de réduire les vibrations, ainsi qu’une semelle Omega Mark II faite pour les vitesses élevées. Chez Rome, la nouvelle Blur a été pensée pour “du freeride dans les grands sommets européens, sur et en dehors des pistes”, explique Philipp Kämmerer, directeur commercial : “Il s’agit d’une évolution de notre cambre Hybrid Positive, une planche qui offre beaucoup de précision, de puissance et de vitesse.” Les mêmes qualificatifs reviennent chez Burton au sujet du Gatekeeper, dernier modèle de la collection capsule Family Tree : “Nous nous sommes rapprochés de guides un peu partout dans le monde pour qu’ils nous aident à développer la meilleure planche pour leur métier. Leurs besoins étaient très intéressants. Le résultat est une planche plutôt unique à laquelle nous n’aurions pas pensé seuls”, avoue Chris Cunningham, VP du secteur matériel chez Burton.

De son côté, la Flagship de Jones connaît des améliorations avec un nose Spoon et un bevel au niveau du tail, ainsi que des fibres de basalte et de lin pour renforcer un noyau pourtant déjà solide. DC présente une nouvelle planche de freeride, la Likka Backstrom, et on trouve un modèle Optimistic revu de fond en comble chez Yes, à mi-chemin entre la PYL et la 420. LES MODÈLES-CLÉS : POUDREUSE En vieillissant, la clientèle s’embourgeoise et n’hésite pas à investir des euros supplémentaires pour éviter de souffrir du mollet en poudreuse. Pour y remédier, la très légère Lumberjack de Marhar semble bien cool, avec sa semelle 3D pour évacuer la neige sur les côtés, comme la coque d’un bateau. Très joli shape également de la Pow Reaper, signée Dinosaurs Will Die, ou encore du pro model de poudreuse de Kazu Kohubo chez Capita, doté d’un noyau bambou, d’un nose spécial poudreuse et d’un tail tapered. LES MODÈLES-CLÉS : CARVING Le carving en coques (pas en plaques) forme désormais une sous-

"Les planches directionnelles type big mountain et celles de freeride concentrent tous les efforts de R&D." 23


tendances

“C’est une façon de rider que j’apprécie, lorsque la neige hors-piste n’est pas de qualité.”

“On dirait bien que la nouvelle génération de rideurs cherche l’inspiration dans le passé”, évoque Arnaud Repa de Rossignol. “Pas étonnant de voir les planches asymétriques réapparaître et nous présentons une version Asym Lite sur notre Trickstick, dotée d’un rayon de courbure variable au niveau des pointes et des talons.” LES MODÈLES-CLÉS : FEMMES Gnu propose une version anniversaire de la B-Pro pour les 20 ans du modèle, véritable best-seller de la marque, avec sa technologie Mervin et une dimension écologique, sans oublier son cambre C3 et la MagneTraction. Au niveau des graphismes, il s’agit d’une véritable explosion de cochons volants et de licornes, dans le plus pur style du modèle. Du côté de Salomon, on signalera une planche au look très sympa baptisée la Rumble Fish, à mi-chemin entre la Gypsy et la Sickstick. Chez Smokin Snowboards, le modèle Judy Jetson représente le futur du freeride au féminin pour la marque, destiné aux rideuses expérimentées. En entrée de gamme, Roxy présente deux nouvelles planches fabriquées respectivement en Autriche et en Asie, la Wahine et la Poppy. LES MODÈLES-CLÉS : KIDS Il aura fallu être patient mais voilà enfin qu’un grand nombre de marques se penche sur cette catégorie, et plus seulement les gros acteurs du marché. Wi-me offre une planche kid sous forme de pack pour tout modèle adulte acheté ; une campagne dénommée Rad Dad & Bomb Mom: “Nous voulons que le nombre de pratiquants progresse à nouveau. Les gens issus de la Génération Y ont aujourd’hui un travail, une famille, une maison… On leur tend la main et on les invite à se remettre au snow”, explique Jeff Lavin. Malin, félicitations à Wi-me. À l’occasion de son 25ème anniversaire, Never Summer sort une série de mini Protos allant de 80 à 110 cm, tandis que Jones présente des planches hautes-performances baptisée Prodigy et destinées aux jeunes freerideurs. DC propose la Ply Mini et Flow la Micron Snowday: un dessus en EVA équipé d’un cordon de tractage rétractable et doté d’un rayon de courbure généreux ainsi que d’une semelle Optix 200. Chez Flow, on parle de “la première noboard pour kids”. Excitant pour nos chères têtes blondes.

Photo: Nitro

“En vieillissant, la clientèle s’embourgeoise et n’hésite pas à investir des euros supplémentaires pour éviter de souffrir du mollet en poudreuse.”

tendance non-négligeable qui a donné lieu à l’arrivée de modèles spécifiques. “C’est une façon de rider que j’apprécie, lorsque la neige hors-piste n’est pas de qualité”, explique Nicholas Wolken de Korua, succès de la saison dernière. Leurs toutes nouvelles Yoloracer 156 et Trenchdigger 165 ont été pensées pour les pistes damées et les beaux virages coupés à pleine vitesse. Dans la même veine, nous nous réjouissons également du nouveau programme Snow Surf de Nidecker : des stances plus étroits, plus d’angle sur le pied avant et une possibilité de canting à l’arrière, pour retrouver des sensations surf autant en hors-piste que sur les pistes. Précision : tous les shapes ont été dessinés à la main. Völk s’engouffre à son tour dans la tendance avec son modèle Pace pensé pour les pistes fraîchement damées. Avec son profil de type “tapered” et un fishtail, la planche devrait également exceller en hors-piste. LES MODÈLES-CLÉS : OLD SCHOOL Ou comment faire du neuf avec de l’ancien et inversement. Burton devrait ainsi ressortir un modèle de Craig Kelly en 2016, dans le cadre de son projet Backyard. Je parierais sur le Brushie Trout. Chez Yes, le côté rétro s’affiche sur la déco du modèle Optimistic, et Ride a pioché dans ses archives pour sortir une nouvelle version de la Timeless, désormais avec un noyau et une face supérieure en alu. 24

LES MODÈLES-CLÉS : FREESTYLE Si le freestyle all-mountain est votre truc, ne passez pas à côté de la Gnu Mullair, le nouveau pro model Nicolas Muller au shape directionnel C3 et au tail légèrement “tapered”. Ce n’est pas tout, il convient d’ajouter des sidewalls UHMW, une semelle supérieure transparente et un noyau FSC. C’est l’artiste et ami de longue date de Nico, Alain Schibli, qui s’est chargé de la déco. Chez Head, on trouve une planche plutôt intrigante appelée The Pilot et destinée aux rideurs d’âge mur en quête de side hits, alors que Verdad ressort un pro model Demir Julia appelé DJXIII. La Paradigma de Amplid connaît, quant à elle, quelques changements, avec désormais plus de surface aux extrémités et un insert supplémentaire, reculé, pour les jours de poudreuse. Enfin, Borealis propose un nouveau modèle, The Glyph, fabriqué de façon 100% écologique, sans aucun processus de nature chimique. Concernant les modèles de park, la Warpig de Ride refuse les conventions en ne proposant que deux tailles, small ou large : “La Warpig est faite pour un style agressif, pour arroser les skieurs et dominer les parks”, annonce Sean Tedore, global brand director de la marque. “Sa taille compacte et un rayon de courbure prononcé la placeront devant dans les courses de derby ou lui permettront de lâcher les pisteurs en ski.” Tout un programme… La Burn de Palmer est, de son côté, un petit bijou avec son placage bois et, chez Arbor, on propose une édition limitée de la Frank April Westmark. Notre préférée demeure le modèle Ultimate Ride de Salomon, une planche haut de gamme signée Bode Merrill, avec un shape twin asymétrique, un rayon de courbure Quadratic Equalizer et une couche de carbone le long des sidewalls.



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DU CAMBRE, EN VEUX-TU EN VOILÀ La question du cambre demeure un sujet de dispute, alors David Appel de DC affirme : “Le rocker, c’est mort. Sans plaisanter, les planches avec du rocker ou plates n’offrent aucune sensation. Avec ce genre de planches, l’apprentissage est facile, mais la demande est sur des cambres classiques ou alors des variantes de cambre hybride.” Le consensus, un peu partout, va vers du cambre, voire du méga-cambre, à l’image de la Wi-me Get Awesome 25 mm, ou de la Sender de Lobster et la Retox de Rossignol. “On y va doucement tout de même, en ne le proposant que sur un seul modèle, car il faut généralement deux-trois ans pour que la demande des rideurs pros soit adoptée par le grand public”, indique-t-on chez Rossi.

“Le rocker, c’est mort.” Chez Lago Snowboard, la marque de Scotty Lago, les planches sont produites chez GP87 car Lago voulait “une usine qui soit aussi passionnée de planches” qu’il peut l’être, confirmant au passage son intérêt pour le cambre : “On alterne entre parties plates et cambrées pour obtenir puissance, contrôle et, tout simplement, un meilleur ride.” Inversement, les planches avec du rocker n’ont pas disparu et se vendent encore bien, alors que Lib fête les dix ans de la Skate Banana, à travers une déco spéciale. Marhar confirme également la forte demande pour des modèles à cambre inversé. On prédit que, l’an prochain, le haut de gamme sera dominé par des cambres hybrides ou des cambres intégraux. TECHNOLOGIES : QUOI DE NEUF ? Aujourd’hui, la clientèle s’affiche en expert après avoir passé vingt minutes à fouiller sur Google et il est important de pouvoir se reposer sur des vendeurs bien formés en magasin. Les sidewalls en ABS font partie du passé chez Signal, remplacés par un noyau enveloppé d’uréthane : “Le plastique ABS se révèle assez inégal et, si mal traité en production, il peut se fissurer ou se délaminer. En l’enlevant de l’équation, nous sommes sûrs que nos sidewalls sont en béton”, explique Dave Lee. La marque revisite également les bords de

type cap (semelle supérieure rabaissée sur les carres) avec son système NCC qui vaut le coup d’œil. Quant à la construction Climax de Lib Tech, que l’on retrouve sur le nouveau modèle Travis Rice, elle affiche un meilleur bilan écologique d’un côté et, de l’autre, plus de sensations sous les pieds, en associant une semelle supérieure Bio Beans et une stratification en fibres de magnésium et renforts carbone. Les voisins de Gnu vont plus loin encore en incorporant sur leur modèle rétro Finsanity des ailerons (oui, des ailerons !) en alliage d’aluminium aviation de type 6061 T6. En sus de ces nouveautés, on retiendra que la technologie Kush Control de Flow se trouve désormais intégralement à l’intérieur de la planche, tandis que Nitro a optimisé son modèle Koroyd Highlander et que Bataleon a tout revu de A à Z. Drake a présenté de nouveaux sidewalls “die-cut” qui ont l’air mortels, et DC abandonne les semelles supérieures en plastique pour un gain de poids.

"Leader mondial sur le segment splitboard, Jones travaille avec un nouveau partenaire en production et continue de faire progresser son offre."

QUI USINE QUOI ? Ces dernières années, une concentration des différentes usines de production a été à l’œuvre et la grande majorité des snowboards de marque sort désormais de chez SWS, Keil, Mervin, NBL, Meditec et Capita, tandis que le reste de la production provient d’Asie et d’autres sociétés indépendantes. Les marques citent un certain nombre de qualités lorsqu’il s’agit de sélectionner un partenaire : production durable, longévité et livraisons assurées en temps et en heure. Parmi les changements d’unité de production cette année, on citera Jones, qui travaille désormais avec SWS après la fermeture de GST, Amplid passe chez Capita, Drake chez Meditec, et Korua plus Fanatic feront confiance aux Polonais de NBL. Stepchild relocalise sa production vers la Chine avec SBF. Flow produira là-bas également, en complément de l’usine taïwanaise de Playmaker. Triaaa conserve sa propre unité de fabrication à Davos en Autriche, alors que West passe désormais au 100 % Swiss Made sur son modèle La Suprême, fabriqué dans l’usine Zen Factory de Reto Niger à Interlaken : “Nous voulons offrir à nos clients les plus exigeants quelque chose d’unique, jamais fait auparavant et qui ne sera jamais refait à l’identique”, explique David Lambert de West.

Photo: Lib-Tech

PLACEMENT TARIFAIRE Quasiment toutes les marques présentes dans cet article font de la vente directe sous une forme ou une autre, ce qui naturellement leur offre des marges plus confortables. Le résultat, ce sont aussi des prix publics qui ne grimpent pas outre mesure (en dépit des fluctuations de devises peu favorables et de coûts de production en hausse) : “Toute notre gamme se trouve sous les 399 $ (363 ¤)”, cite Jeff Baughn de Academy. “Nous pensons être capables de produire des planches de qualité qui dureront plusieurs années tout en conservant un tarif raisonnable.” Parmi les autres marques, la demande principale se situe sur des planches comprises entre 449 ¤ et 600 ¤, avec une hausse sur le segment du haut de gamme, des modèles pas toujours facile à dénicher. “Nous recevons des emails toute la journée de personnes demandant où elles peuvent trouver les modèles haut de gamme de notre Clout Series, alors que les magasins ne les ont pas en stock”, indique Rob Dow de chez Endeavour.

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SPLITBOARD Cette catégorie continue d’afficher une augmentation constante même si les shops gagnent difficilement de l’argent sur ces modèles : beaucoup sont remisés et les problèmes de compatibilité sont légion. Mais, à part ça, le matos est au top. La Tanga Tech de Amplid permet d’éviter à la stratification carbone de leur modèle Milligram de s’écailler en mode



Photo: Burton

tendances

rando. Borealis présente un splitboard eco-friendly et Rossignol fait évoluer son XV Split. Arbor introduit un splitboard Brian Iguchi et Lib y va de son nouveau modèle Travis Rice, un shape directionnel avec un swallow tail tapered et une construction Firepower. Leader mondial sur le segment splitboard, Jones travaille avec un nouveau partenaire en production et continue de faire progresser son offre : sa technologie Boltless Bridge permet de couvrir toutes les parties exposées sur la semelle, tandis qu’un bioplastique recouvre la semelle supérieure pour plus de solidité, et que des carres monopièce rendent l’ensemble plus propre, le tout assemblé par des attaches Karakoram. À signaler également, l’arrivée prochaine d’un splitboard Storm Chaser chez la marque. Salomon fait évoluer ses splitboards deux et quatre pièces avec des couteaux Plum et des peaux Pomoca sur-mesure, ainsi qu’une nouvelle interface pour les fixations sur les modèles quatre pièces, afin de garantir une compatibilité universelle, même avec les fixations avant de ski de rando. Völk ajoute un Split-Stabilizer sur ses modèles, censé apporter plus de rigidité en torsion. Smokin Snowboards fait désormais confiance à Prowder pour les attaches et fixations, et introduit un modèle féminin, le Judy Split. DÉCOS Les goûts et les couleurs, ça ne discute pas, mais la décoration demeure, quoi qu’il en soit, un critère important lors du choix. Santa Cruz présente des graphismes signés Jimbo Philipps sur les semelles supérieures, tandis que Slash propose une collaboration avec Pleasure Magazine et High Cascade. Loaded poursuit dans son choix du liège et du bambou, alors que chez Lobster, on collabore avec le microlabel Death Label de Taka Okawa. Light mise sur les couleurs et une finition glossy qui n’est pas sans rappeler les résines teintées sur les planches de surf. Chez Vimana, on aime les décos soignées à la

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Scandinave, réalisées par TheShallowTree, pendant que Stephchild met à contribution l’artiste américain Henry Jones, sans mentionner d’autres décos auxquelles la marque devra probablement renoncer de son propre aveu, afin d’éviter tout litige juridique. Chez Buddybuddy, on préfère les choses simples avec une semelle supérieure transparente qui met en valeur la technicité du noyau. Enfin, Nikita décline les motifs à graines de caféier de sa collection de vêtements techniques. CONCLUSION N’en déplaise aux oiseaux de malheur, le business du snowboard est bel et bien en en vie et même mieux que ça. Aussi longtemps que le client est satisfait, il n’est pas trop difficile d’écouler des planches de nos jours. Écoutez donc vos clients au moment de sélectionner vos marques en magasin et assurez-vous qu’elles soient produites dans des usines reconnues, sans oublier de choisir un distributeur honnête, capable d’avoir une vision à long terme des affaires. Côté technique, misez sur les modèles cambrés, stockez surtout des modèles milieu de gamme, une poignée dans le haut de gamme, ainsi que quelques planches de carving pour coques si vous croyez en cette tendance, et vous ne devriez pas être loin d’avoir tout bon.

RÉSUMÉ DES TENDANCES Le retour du cambre Des planches de carving en coques Des splitboards qui se perfectionnent Plus de largeur Des décos provocantes et inspirées




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SNOWBOARD AUTOMNE-HIVER 2016/17

ACADEMY Prop/Rythm/Tempo

BATALEON Flight/The-one/Whatever

AMPLID Milligram/Paradigma/Pillowtalk

ARBOR Brian iguchi split

BOREALIS Arcane/Drakkar/Glyph

Swoon rocker

BURTON Camber Trick Pony

Family tree custom split

Westmark rocker

Camber talent scout

CAPITA

DC

DRAKE

DOA/Kazu/SB

Biddy/Mediablitz/Ply Mini

DF1/Team/Urban 31


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ENDEAVOR BOD/Clout/Vice

GNU

Space Eco case choice

ONE

Twin Top/Unltd Top

A-One Top

GOODBOARDS

Mullair

JONES Airheart/Prodigy/Storm Chaser

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FANATIC

Apikal double Capra rocker camber

Cool Bean Split

K2 Wildheart

FLOW Bella/Rush/Whiteout

HEAD

Wooden camber

Hope/Pilot/ Instinct DCT i. Kers

Enjoyers Party Platter

Apollo 56/Trenchdigger/Cafe racer

KORUA



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LOADED

LIB TECH

LIGHT

SK8 Banana/Trice/Utility knife

Solar/ Spice/Trooper

Algernon

ROCKER & CAMBER US PATENT N0. 7798514

NS FACTORY BUILT, DENVER USA

MARHAR

NEVER SUMMER

Archaic/Axiom/Bloom

Prototype Two/Twenty Five/Warlock

NIKITA

NITRO

LOBSTER Jibboard/Deathlabel/Sender

NIDECKER Donuts/Gun/Mosquito

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Chickita

Expression

Sideway Sista

Fate/Highlander/Team Double Exposure



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NOBILE Burst/Downstream/Gateway

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Flash fin wood

PALMER Honey comb fin

Wood half burn

POGO Amante/ Asueto/Wingergun

RIDE

ROME

ROSSIGNOL

Alter Ego/Burnout/Timeless

Blur/Buckshot/Winterland

Diva Magtek/Magtek Split/Trickstick

ROUGH

ROXY

SALOMON

Foundation/Medusa/YounGun

Sugar/Torah Bright/Xoxo NF

Huckknife/Rumblefish/Ultimate Ride



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SLASH

STEPCHILD

Atv Blue/Aurora/Happyplace

Latchkey/Sleazyrider/Stereotype

SANTA CRUZ Eyegore/Mummy/ Power Lyte O’Brien reaper

THE CONTINENTAL THE CONTINENTAL

THE CLONE THE CLONE

156

156 R

R

C

C

161

161

C

C

156

156 R

R

R

R

MADE IN EU MADE IN EU

MADE IN EU MADE IN EU

MADE IN EU MADE IN EU

VERDAD

VIMANA

VOLKL

DJVIII/ Don V Estate /Tropical Storm

The Clone/The Continental /The Conti

Afc/Alright/Squad

WEST La Hache/Six Carro/Achab

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WINTERSTICK

YES

Roundtail/Tantra/Wescott Splitkarkoram

Optimistic/Greats/Poder Hull




Photo : Jart

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TENDANCES 2016 : MATÉRIEL SKATE Lorsqu’on aborde la question de la santé de l’industrie du skate, la catégorie matériel a toujours été le canari dans la mine de charbon, à savoir un indicateur de danger. Qui dit bonnes ventes de matériel, dit pratique en bonne santé ainsi que des marques, distributeurs et détaillants heureux. Prenons le pouls de ce segment matériel en 2016, en faisant ressortir les dernières tendances. Par Dirk Vogel Débutons par un état des lieux de la pratique, à savoir celle des skateurs core qui envoient des tricks et cassent des planches, pas ceux en cruisers et autres poseurs. Luca Basilico, de BLAST! Distribution en Italie, se montre optimiste : “Le nombre de skateurs est en hausse, plus de bons parks sont en construction, les écoles de skate sont en plein essor et, pour la première fois, nous voyons aussi une bonne participation chez les jeunes filles.” Et, tandis que la répression est sévère à l’encontre du street un peut partout dans le monde, l’Europe résiste : “Ici, le street est plus présent que partout ailleurs dans le monde, et possède un visage différent, plus en douceur qu’en force”, explique Pablo Ribera, de Jart Skateboards en Espagne. “Comme le nombre de parks augmente, je suppose que le nombre de pratiquants en park va également augmenter, alors que le street est également à la hausse”, avance Jörg Ludewig, cogérant de Urban Supplies. Cette tendance est déjà visible sur les chiffres, confirme Steve Douglas, vice-président de Dwindle Distribution (Almost, enjoi, Blind, Tensor, etc.) : “Les ventes de matériel sur l’Europe ont enregistré une hausse de 27 % entre juillet et septembre. Mais nous nous attendons à un ralentissement naturel dans les mois à venir. L’Europe dans son ensemble, en dehors de la Scandinavie, est un marché très sain et on souhaite que cela continue.” Uwe Ballon, de Motion Sports en Autriche, voit quant à lui une tendance générationnelle autour des parks : “Beaucoup de kids skatent dans toutes sortes de parks…tout comme leurs papas ! Ainsi, une bonne partie de nos ventes se fait sur des complètes pour kids.” Là encore, la participation des plus hardcore est toujours une épée à double tranchant. “Les kids qui skatent beaucoup veulent des planches à bas prix, soit des modèles remisés, voire des planches gratos !”,

révèle FJ Hoeller, de Fresco Distribution. C’est toujours la même chose, alors que les modes naissent et meurent entre temps ; il suffit de regarder ce qui est arrivé aux plateaux avec des shapes décalés. “Il y a un an, les shapes non conventionnels sont devenus très populaires avec des marques comme Welcom qui arrivaient sur le marché, mais cette tendance s’est vraiment dissipée”, affirme Chris Allen, directeur de Shiner distribution au Royaume-Uni. Ce premier bilan effectué, voici les six tendances que les détaillants se doivent de surveiller en matos skate pour 2016 : 1. PLATEAUX : UNE ÉVOLUTION AU RALENTI Pour un sport en évolution rapide comme le skate, les progrès techniques sont tout sauf manifestes. En termes de cotes, un certain équilibre semble avoir été trouvé : “Les longueurs de plateaux font entre 8 et 8,25 pouces, même si nous vendons toujours des plateaux de moins de 8 pouces et d’autres au-dessus de 8,25”, rapporte Jörg Ludewig de Urban Supplies. Alors que la tendance des plateaux plus larges se poursuit, Enuff au Royaume-Uni nous indique : “Nous ne vendons plus du tout de plateaux de 7,5 pouces.” Mêmes si les shapes non orthodoxes ont le vent en poupe, Luca chez Blast! pressent la prochaine mode : “Des noses blunt et plus carrés sur des plateaux plus courts !” Pendant ce temps, des marques telles que Dwindle – utilisant les constructions Uber et Impact – proposent de nouvelles technologies au niveau des plateaux, mais il reste aux détaillants à faire comprendre aux clients tout leur intérêt. “Beaucoup de nouvelles alternatives au plateau tout-érable ont vu le jour ces cinq dernières années, mais elles ne prennent pas beaucoup”, constate Chris de Shiner. 41


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“Le nombre de skateurs est en hausse, plus de bons parks sont en construction, les écoles de skate sont en plein essor et, pour la première fois, nous voyons aussi une bonne participation chez les jeunes filles.” Luca Basilico, BLAST! Distribution 2. DES PRIX TOUJOURS SOUS PRESSION Malgré les chiffres de pratique encourageants, le marché des plateaux est à la peine. “Les plateaux de shops ou de marques locales, et la facilité à produire en petites quantités à bas prix, font que les plateaux de marque souffrent là d’une concurrence féroce. Les kids ne respectent pas les efforts réalisés par les marques et ne regardent que le prix. Certains shops font de même. Le dollar est monté si haut face à l’euro que cela a aggravé la situation”, explique Jörg Ludewig de Urban Suplies. Néanmoins, Chris de Shiner ne peut que constater la baisse des prix : “Il y a quelques années, la plupart des plateaux se vendaient dans les 70 ¤ mais, aujourd’hui, le gros des ventes se fait autour de 60 ¤. Les planches de shops se vendent encore en masse et représentent plus de 30 % du volume total.” Personne n’est à blâmer si ce n’est les shops eux-mêmes, comme pointe du doigt Enuff : “Les détaillants doivent lutter contre la tentation d’importer en direct des produits bon marché venus de Chine et continuer à travailler avec les marques établies pour garantir la qualité !”

Blast! met en avant la clé FKD à cliquet, “un must-have !” 5. TRUCKS : À LA DIÈTE Le segment des trucks est toujours entre les mains de la Sainte Trinité Indy-Venture-Thunder, dont la part de marché représente jusqu’à 80 % des ventes dans certaines régions. Mais Chris de Shiner note que “si les trucks conventionnels constituent encore le gros du chiffre d’affaires, les ventes de trucks creux et en titane ont doublé l’année dernière.” Eric Sentianin, responsable du R&D Matériel chez Dwindle Distribution explique : “Le truck Tensor Mag Light est 29 % plus léger qu’un truck standard et il dispose d’une structure et d’un kingpin creux, fabriqué à partir de magnésium super léger et résistant, particulièrement surprenant sur les grinds. Nos rideurs l’adorent.” D’autres distributeurs comme Luca chez Blast! prêchent aussi la bonne parole : “Nous distribuons parmi les trucks les plus légers du marché avec les modèles Tensor Mag Light et Theeve Thiax. Au début, nous avons dû les pousser en promo et sur les tests en magasin. Mais, après les avoir essayés, ceux qui aiment les planches légères ne pourront plus s’en passer. La différence est bien réelle !”

Photo : Jart

6. QUAND LE MARKETING DEVIENT TECHNIQUE. Le degré technologique n’influe pas seulement dans la production des planches, mais aussi dans le processus de commande et de marketing. Pablo de Jart souligne le fait que les détaillants doivent avoir “accès à tous les produits dans le catalogue des marques et, plus important, la marque ou le distributeur doivent offrir le meilleur en termes de service et de communication.” La plupart des marques proposent en parallèle des outils de webmarketing, tandis que Dwindle a connu un grand succès avec son programme de précommande en ligne (voire uniquement en précommande sur des produits en quantité limitée), complété par des réunions en ligne Goto avec les magasins participants. “Nous avons beaucoup de plaisir à échanger autour de nouveaux produits et à évoquer le marketing lié aux produits clés,” raconte Steve Douglas, encourageant les shops à demander leur accès en ligne à leur distributeur ou via le directeur des ventes EMEA : leigh. nardelli@dwindle.com.

3. ROUES : SOUPLESSE ET QUALITÉ Rien n’a changé en termes de tailles de roues favorites : “Ça a toujours été les 52 mm et ça ne changera probablement jamais”, avance Uwe de Motion Sports. Si les avancées technologiques convainquent difficilement s’agissant des plateaux, “la tendance vers la qualité a gagné le marché des roues”, affirme Jörg Ludewig de Urban Supplies. Bien sûr, tout le monde y va de son chouchou, y compris FJ Hoeller de Fresco : “Les Bones sont les meilleures roues, et les skateurs le savent, du moins ceux qui skatent au quotidien.” Soulignant la tendance forte sur le segment des roues, Chris de Shiner précise que “les roues molles de forme traditionnelle marchent fort, autrement dit: la mollesse des roues de longboard dans une forme traditionnelle de roue. Bones, Ricta, et Spitfire semblent être leaders sur ce marché”. 4. ACCESSOIRES : QUELQUE CHOSE DE PLUS ? Tout magasin bien approvisionné sait qu’avoir les bons accessoires au bon moment apportera son lot d’euros supplémentaires et ce, à des marges très correctes. Interrogé sur les dernières tendances dans le segment des accessoires, FJ de Fresco signale que “les grips de marque cartonnent ! Grizzly se distingue par sa qualité à ce sujet. Même le grip transparent trouve de la demande auprès d’un jeune public, afin de révéler les graphismes sur le côté supérieur du plateau.” Chris de Shiner pointe une autre grande tendance, les rails, “devenus l’accessoire le plus vendu de l’année dernière.” Enfin, les outils de skate de qualité sont en forte demande, alors que Luca de 42

Pour terminer ce tour d’horizon, évoquons cette rumeur circulant sur les forums et qui voudrait que certaines marques d’équipement de sport seraient en passe de produire des plateaux haute-performance sans utiliser le moindre bois et ce, en vue des Jeux Olympiques de 2020. Serait-ce la fin de l’érable du Canada ? Pas si vite, tempère Chris de Shiner: “Les plateaux en érable du Canada sont et seront toujours l’option la plus populaire car il n’y a pas de substitut offrant la même rigidité et autant de pop. Il est peu probable qu’une quelconque nouveauté rencontre un grand succès.” Jörg Ludewig de Urban Supplies est également sceptique: “Les skateurs sont conservateurs à mourir et très sensibles aux prix qui plus est. Le standard du plateau à 7 plis semble là pour toujours.” S’agissant d’avenir, Steve Douglas de Dwindle est sur la même ligne : “Verra-t-on un jour des planches sans bois ? Bien sûr. Mais la question est quand.”

RÉSUMÉ DES TENDANCES Un nombre de pratiquants actifs rassurant Des skateparks qui se multiplient Faible succès des plateaux techniques sans soutien des détaillants Des tarifs sous pression, mais stables Moins de shapes de plateaux “zarbi” Les accessoires qui vont bien : grips de marque et transparents, outils et rails Des trucks plus légers Des roues plus souples, en taille classique, de marques de qualité




aide au détaillant

COMBATTRE LE CHANGEMENT DANS LE NOUVEL ENVIRONNEMENT RETAIL L’environnement retail a drastiquement changé avec l’évolution de la vente en ligne et le processus ne semble pas ralentir. Le Black Friday 2015 a généré 1 Md de GBP (1,4 Md €) de ventes en ligne en GB et 4,5 Mds de $ (4,1 Mds €) aux US, devenant la première journée commerciale de l’histoire des deux pays. Personne n’ignore à quel point il est difficile pour les shops en dur de concurrencer les sites de vente en ligne mais les pointer du doigt et ne rien faire n’aide personne. Les détaillants boardsports indépendants sont au cœur de l’industrie et, via une série d’articles, le Rédacteur en Chef SOURCE, Harry Mitchell Thompson, nous donnera des clefs pour survivre dans un tel environnement. Je vais commencer cette série d’articles en présentant l’opération britannique “Go UK Buy UK”, dont le but est d’informer les consommateurs des bénéfices d’acheter dans des shops locaux. Le projet a été développé par Snowsports Industries Great Britain. Ils ont basé le concept sur cinq piliers : un conseil clair et éclairé, confort et performance, garantie zéro tracas, service après vente et supporter le sport. C’est avec des initiatives de ce genre que nous allons injecter davantage de vie à cette industrie. Les leviers activés n’ont rien de nouveau, nous connaissons les bénéfices que le consommateur obtient quand il achète chez son détaillant local mais vous devez vous assurer que ce dernier les connaisse aussi. Becca Ritter, cofondateur Sparks R&D, dessine un parallèle entre l’industrie des boardsports et d’autres marchés de consommation courante en 2016 : “Que vous parliez alimentation (“Achetez chez votre producteur local”), écologie (“consommez local”) ou économie (“consommez [français]”), cette campagne est alignée sur les tendances actuelles. Quand les dollars (ou euros) restent dans notre communauté, l’économie locale fleurit. C’est vrai pour tous les produits, même le snowboard”.

CONSEIL CLAIR ET ÉCLAIRÉ Le point essentiel est que nous avons besoin de détaillants core qui soient la clef de voute de notre industrie. Grâce à la globalisation, les consommateurs peuvent se procurer ce qu’ils veulent, quand ils le

veulent, mais ce sont les shops locaux qui donnent le meilleur conseil en offrant leur expérience et leurs connaissances. Une machine ou une fonction en ligne peuvent faire des recommandations en se basant sur des statistiques (taille, poids, niveau) mais elle ne sera jamais à la hauteur du conseil d’un vendeur. Ce sont les employés des shops qui sont capables de trouver les options les mieux adaptées à chaque client. David Schmid, propriétaires du shop Pure Snowboarding, en Suisse, nous dit que dans ses magasins : “les clefs pour que les clients arrêtent d’acheter en ligne ou dans les grandes chaines multi-sport sont la personnalité et le caractère”. Lorraine Smith, de Subvert, à Manchester (GB), ajoute : “Nous devons communiquer aux clients potentiels les avantages d’acheter dans un magasin local et indépendant, car la réalité est que ces shops ne seront plus là dans le futur pour que ces clients puissent les visiter et avoir des avis honnêtes et amicaux de vendeurs passionnés”. L’information circule mieux entre deux personnes et Damon Street, General Manager K2 Sports UK, n’a aucun doute sur l’endroit où un client devrait obtenir les meilleurs conseils : “Oui, vous pouvez faire des recherches en ligne mais rien n’est plus simple que d’aller dans un shop, parler au rideur qui a déjà traversé les doutes que vous avez, qui peut vous dire tout ce dont vous avez besoin, vous aider à choisir les bonnes boots et à trouver la board idéale pour que vous soyez sûr de tirer le meilleur de votre matos, à chaque virage, dans chaque kicker”. Les options de choix sont si nombreuses au moment de l’achat que 45


aide au détaillant

Tom Wilson-North, de ZeroG, à Chamonix, explique ainsi la place des détaillants dans l’environnement commercial de 2016 : “Si le client veut le moins cher quels que soient les sacrifices à faire, il fera toutes ses recherches en ligne pour trouver le prix le plus bas. Si ce qu’il veut, il le veut immédiatement, il ira voir le shop du coin. S’il veut un mélange de tout ça, il cherchera le détaillant qui répondra le mieux à ses besoins”.

GARANTIE ZÉRO TRACAS La garantie est probablement le meilleur exemple où un shop peut marquer la différence. Personne ne veut payer des frais d’envoi pour renvoyer du matos et, quand vous avez un problème de garantie, impossible de retrouver le bonhomme souriant qui vous disait : “tout va bien se passer”.

CONFORT ET PERFORMANCE Les boots de snowboard sont le premier produit qui vient à l’esprit quand on pense à ces caractéristiques : impossible de les acheter en

Lorraine, de Subvert, a un point de vue intéressant : “Peut-être que les clients méditeraient davantage leur décision d’achat si toutes les questions de garantie ou problèmes devaient être traités avec le détaillant ayant fait la vente, qu’elle ait eu lieu en ligne ou à l’étranger. Ainsi, la responsabilité de renvoyer le produit serait celle du client”. Ceci est une opportunité intéressante pour les marques de taille petite à moyenne… SERVICE APRÈS VENTE Un autre domaine où les détaillants en dur peuvent marquer la différence est le service après vente. Informez les clients que vous allez les aider à préparer leur matos ou que vous le ferez à un prix préférentiel. Ceci aidera à retenir leur intérêt. Damon, de K2, conseille à ses clients : “Pour préparer ton matos correctement, tu passeras quelques heures mais tu partiras confiant et ravi, prêt à rider à tout moment ! Oh, et si quelque chose devait mal se passer, quel que soit le problème, reviens nous voir et nous réglerons le problème pour toi !” Subvert rafle la mise en GB et ses propriétaires, Lorraine et Darren, sont la raison d’un tel succès. Ils organisent des trips, des avantpremières vidéos et des compétitions qui placent Subvert au cœur même de la scène locale. “Nous organisons des évènements tout l’été et nous essayons de garder la scène en vie. Nous faisons le nécessaire aussi pour que nos clients puissent tester le matos de la saison suivante. Nous organisons des journées “Teste avant d’acheter”. Nous organisons des trips avec le shop et encourageons les clients à tester le matos et à nous donner leur avis, un point très important pour nous. En plus, ils rident aussi avec nous. Nous essayons de créer une communauté dont nous faisons partie.”

ligne à moins que vous ne les ayez essayées avant. C’est ce qui crée ce phénomène étrange de “showrooming” où les clients vont essayer les produits dans les shops pour ensuite les acheter en ligne. Nous avons entendu que certains magasins facturent l’essayage de chaussures, un coût qui est décompté de la facture finale en cas d’achat, mais les avis divergent sur la question. Trond-Eirik Husvaeg, de Vimana, explique : “Il y a dix ans une poignée de shops US demandaient à leurs clients de payer un acompte pour aider les à choisir leur matos. C’est une stratégie qui n’a pas fait recette et je pense qu’elle n’a fait qu’accélérer la popularité de la vente en ligne”. Lorraine, de Subvert, n’aime pas l’idée non plus : “Nous pourrions facturer les essayages de boots mais c’est une stratégie très dangereuse car nos concurrents directs ne le feront pas. Ça pourrait marcher si, et seulement si, tout le monde appliquait cette politique”. Subvert a une offre démo où le client paye pour tester une board dans une station locale (ou snowdome) et, s’il l’aime, le prix payé pour le test est décompté du prix final de la board. Lorraine nous parle aussi de “remises sur les packs complets. Nous avons aussi un système de points de fidélité. Plus vous dépensez, plus vous gagnez de points et plus vous pouvez opter à…de meilleurs prix”. Quand nous lui parlons de confort et performance, Julien Durant, cofondateur de Picture Organic Clothing, pense que les détaillants devraient promouvoir autant que possible les systèmes de moulages ergonomiques et sur mesure. “Les boots sont une part très importante du matos. Tous les shops devraient offrir ce genre de service dans le snowboard, ça marche pour le ski !” Becca, de Spark R&D, ajoute : “Supportez votre shop local en achetant votre matos là-bas si vous aimez pouvoir toucher le produit et l’observer avant de prendre une décision d’achat”.

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SUPPORTER LE SPORT David, de Pure Snowboarding, en Suisse, a une analyse particulière mais réaliste de notre industrie et il compare la relation entre un client et un shop à celle d’un enfant et ses parents. “Les kids sont contents de pouvoir grandir et d’avoir le support et la sécurité que leur offrent papa et maman mais, sitôt ils atteignent un certain âge, ils oublient tout ce que leurs parents ont fait pour eux. Ce n’est que quand ces derniers vieillissent et qu’ils se portent moyennement que les gamins comprennent ce qu’ils sont sur le point de perdre. L’industrie du snowboard devrait se rappeler plus que jamais des vertus de ses racines.” Les clients doivent apprendre que leur shop local est beaucoup plus qu’un magasin : il est la clef de voute de la scène locale. Sans tourner autour du pot, Lorraine, de Subvert, partage son secret : “Ennuyezles avec les difficultés que vous rencontrez pour maintenir le shop en vie ! De la façon la plus sympa possible, nous éduquons nos clients au fait que le seul moyen d’avoir des shops où il est possible de tester du matos et de vivre sa passion est de les supporter ! ». Il est important aussi de rappeler toutes ces questions à nos clients. Où ont-ils acheté leur première board neuve ? Où allaient-ils lire le dernier magazine quand ils étaient gosses ? Où allaient-ils poser des questions ou découvrir les nouveautés ? Leur shop local est beaucoup plus qu’un shop, c’est une institution, une crèche pour rideurs, un lieu où l’on s’échappe de l’école et de la maison. Julien, de Picture, offre un bon conseil à tous : “Les shops locaux représentent tout ce que nous sommes, en tant que vieux snowboardeurs. Ils représentent l’identité du snowboard mais ils doivent aussi accepter de changer et d’évoluer”.




Photo : Dragon

tendances

TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 : LES MASQUES Pour cruiser tranquillement sur les pistes, déchirer le parc où s’aventurer hors-piste, il est toujours intéressant de voir où on va ! Ce qui fait qu’un masque de bonne qualité est un accessoire irremplaçable pour vos aventures en montagne. Pour l’automnehiver 2016/2017, les marques de masques offrent un choix de produits encore plus diversifié pour répondre à tous vos besoins. Anna Langer nous offre ici un petit aperçu des nouvelles gammes pour l’hiver 2016/2017. Même si la pluie s’est arrêtée, si l’on voit déjà les nuages arriver ou bien si c’est une belle journée ensoleillée, on a tous le même besoin d’y voir clair, quelles que soient les conditions dans lesquelles on s’est fourré. C’est une réalité qui est claire comme de l’eau de roche et ce n’est pas seulement vrai pour les modèles haut de gamme, mais aussi pour l’offre à tous les niveaux de prix. TECHNOS Dragon poursuit son offre de verres Transition qui “permettent aux verres de s’adapter instantanément à une activation gris foncé,” comme l’explique le Product Director Mike Tobia, tandis que chez Smith, “le ChromaPop filtre la lumière à deux longueurs d’ondes spécifiques, offrant ainsi une meilleure définition de la couleur, des couleurs naturelles améliorées et une clarté sans égale”, indique Ben Cruickshank, Global PR Manager. Shred travaille avec “un filtre sélectif sur les couleurs du spectre”, créant ainsi “un verre qui reproduit le comportement d’un casque antibruit pour l’avion, pour éliminer le bruit de couleur quand vous ridez”, dans leur verre qui améliore le contraste Contrast Boosting Lens. Zeal présente sa nouvelle gamme “AUTOMATIC+, ces nouvelles gammes de verres polarisés s’ajustent automatiquement de 33 à 18 %, ce qui permet

d’utiliser un verre unique dans des conditions de luminosité variables”, selon le Director of Brand Activation & Digital Strategy, Mike Lewis. Gloryfy propose une fonctionnalité similaire avec son double verre I-Flex® Transformer qui “peut passer selon l’intensité de la lumière d’un filtre de niveau 1 à un filtre de niveau 3”, indique Christoph Egger, PDG et fondateur. Dans la même veine, VonZipper offre un nouveau verre “WILDLIFE, qui augmente la clarté et la distinction de manière générale, dans un environnement montagneux”. Les verres haut de gamme Zeiss se retrouvent dorénavant présents dans toute une ligne de chez Melon Optics et des masques de chez Giro. Et Rossignol présente son verre Sonar, “un filtre d’augmentation du contraste qui améliore les couleurs, la luminosité et le contour sur les pistes, dans toutes les conditions de lumière”, indique Flavien Foucher, Technical Equipment Marketing Manager. POC utilise aussi le verre Sonar, avec “un niveau VLT exclusif pour une meilleure perception du contraste, plus de brillance des couleurs et des contours, particulièrement à grande vitesse et dans des conditions de lumière changeantes”, indique Erik Liden, Senior Product Manager Goggles, et d’ajouter : “Tous nos masques pour enfants (POCito) posséderont ce verre spécifique, pour plus de sécurité dans

Chez Smith, “le ChromaPop filtre la lumière à deux longueurs d’ondes spécifiques, offrant ainsi une meilleure définition de la couleur, des couleurs naturelles améliorées et une clarté sans égale”, indique Ben Cruickshank, Global PR Manager. 49


tendances

leur pratique. Pour la saison prochaine, nous offrirons aussi des traitements lipophobes et hydrophobes sur la majorité de nos verres.” Sinner associe “un verre photochromique à un verre polarisé pour donner une fantastique solution tout-terrain et toutes conditions SINTEC®/TRANS+®”, explique Dennis van de Ven, directeur marketing. Les verres photochromiques sont ceux que l’on vend le mieux chez Spektrum et sont aussi présents chez POC, Quiksilver, Roxy and anon. qui offre “plus de modèles avec le verre polarisé déjà

“un système encombrant et peu fiable qui aurait tendance à limiter les performances”, Shred sort sa propre technologie brevetée SIMPLY SIMPLIFIED, qui permet aussi “de remplacer un verre très rapidement” sans les inconvénients mentionnés ci-dessus. Airblaster se jette corps et âme dans la performance “sans buée” de son masque AIR – pour “passer du temps à rider au lieu de changer rapidement vos verres”. SANS MONTURE Que vous ayez besoin d’enlever vos verres ou non, tous les masques ont une monture, enfin jusqu’à un certain point… “Les montures discrètes ont non seulement l’air plus modernes et plus fashion, mais elles permettent aussi une meilleure vision périphérique grâce aux verres sphériques”, explique le directeur des opérations de chez Dirty Dog Tom Lazarus, lorsqu’il s’exprime au sujet de leur nouvelle gamme slim et des modèles Semi-Framed. Dragon améliore son système sans monture, incluant la technologie swiftlock au X2s, “qui est plus petit que le X2 pour un ajustement universel”, indique Mike Tobia. Le nouveau modèle de chez VonZipper, le masque ALT (Alternate Lens Thing) présente un design sans monture, “qui est super léger” selon Aecio. Et Smith revisite aussi son modèle sans monture : “en plus d’avoir modernisé le look du I/O, il nous a semblé important d’y inclure les ultimes progrès que nous avons accomplis lors de cette dernière décennie en termes de fabrication de masques : un ajustement amélioré, un champ de vision plus large et une meilleure intégration avec un casque,” affirme Jon Raymer, Goggles Category Manager. Shred, d’un autre côté, a sa propre approche intitulée SHREDWIDE, qui optimise le champ de vision grâce à l’utilisation d’un matériau et

Dragon améliore son système sans monture, incluant la technologie swiftlock au X2s, “qui est plus petit que le X2 pour un ajustement universel”, indique Mike Tobia.

Photo : Giro

d’un design efficaces, offrant ainsi “l’angle le plus large qui soit entre l’œil et les bords de la monture”. POC suit une approche similaire : “Lorsqu’on développe un masque, on commence à optimiser le champ de vision, ce qui permet aux rideurs de réagir plus tôt lorsque des objets approchent sur les côtés”, pour optimiser la sécurité. préinstallé, alors qu’ils étaient auparavant offerts comme option de verre de rechange”, explique Stéphanie Kohn, Brand Manager. Oakley tente maintenant de réinventer la roue avec l’introduction de son verre chauffé pour combattre la buée, comme l’explique Hans Arnesen, Goggles & Helmets Product Category Manager : “Oakley Prizm™ Inferno est une technologie de verre chauffé révolutionnaire développée pour combattre la buée et pour améliorer la performance et la sécurité, tout en accroissant la vision. Conçu en toute simplicité, et en gardant à l’esprit la forme et la fonction, la technologie Prizm™ Inferno permet d’attaquer une descente sans s’inquiéter de la performance de son équipement mais plutôt en se concentrant sur sa trajectoire.” CHANGEMENT RAPIDE Si tu n’es toujours pas satisfait de ta vision ou si tu aimes bien faire ton propre choix, le nombre de modèles sur lesquels tu peux faire un échange rapide de verre, même avec tes gants, est décidément en pleine croissance. C’est aussi le cas des technologies impliquées dans ces systèmes : comme chez TSG avec ses “aimants terrestres qui se trouvent tout seuls”, le système 4PLAY LENS de VonZipper, le verre Pop de Bern, la technologie PRESS SEAL d’Electric, le Magna Tech d’anon., le système de verres interchangeables magnétique Snapshot de Giro, les systèmes Lock Steady™ & Quick Draw™ de Spy et bien sûr le I/O de Smith et l’APX Swiftlockde Dragon. Pour éviter

50

MATÉRIAUX Au final, ce ne sont ni les technologies les plus à la pointe, ni les teintes de verre les plus adaptées qui vous permettront d’y voir plus clair, si le masque ne se positionne pas correctement sur votre visage et s’il laisse pénétrer la neige, la buée ou quoi que ce soit d’autre derrière le verre. Bollé répond à ça par sa nouvelle technologie B-Flex et ses propriétés de mémoire de forme dans le nouveau Tsar, afin que “l’utilisateur puisse ajuster la partie basse de la monture à son visage de manière très facile et très durable”, comme l’affirme Pasqualetto, Global Goggles & Helmets Product Manager. Carve travaille avec “une mousse à mémoire de forme pour un ajustement plus adaptable de manière générale”. TSG utilise “une monture en PU souple avec des ailettes articulées qui transfèrent la pression de manière uniforme sur les sourcils et le nez pour garantir une étanchéité complète sur le visage”, explique la directrice de communication Nadja Herger. Bern essaie “un nouveau matériau éco-responsable : le Plusfoam™”, dans ses haut de gamme Eastwood et Monroe, qui présente “une résistance aux impacts plus élevée, un meilleur coefficient de friction, une meilleure réponse dans des conditions extrêmes et qui est, de plus, 100 % recyclable”. Ovan travaille aussi avec une monture en PE totalement recyclé qui est “éco-responsable, incroyablement léger et doux, pour plus de confort”, tandis qu’Electric expérimente avec une mousse EVA injectée pour le matériau de la monture et un silicone moulé par compression et thermoformé dans leur nouveau matériau ELECTROLITE.



tendances

“Nous pensons toujours que les formes cylindriques sont une tendance actuelle en termes de fonctionnalités et de style”, Aecio Flavio Costa, VonZipper’s Marketing Manger Europe. Vision, le Red Solex™ d’anon., le Red Fusion de Dirty Dog, comme “des rouges multicouches avec une base d’Orange” de chez Rossignol, le “verre Code red pour les faible intensités” de chez Ovan “conçu pour améliorer le contraste et la clarté du terrain avec des lumières extrêmement plates”, et la nouvelle teinte de verre HD de chez Quiksilver, “une sorte de mélange entre le rose et l’ambre, qui vous offre le meilleur de tous les contrastes”, comme l’indique Stéphanie Fontenille-Leuridan, Goggles and Helmets Product Manager for Quiksilver et Roxy. COULEURS ET MOTIFS DES MONTURES En ce qui concerne la palette de couleurs et de design des masques, il y en a pour tous les goûts cette année. Shred et Zeal optent pour des couleurs neutres, POC voit “des couleurs plus matures”, Appertiff voit tout en noir et TSG mélange un peu de blanc, de noir, de bleu foncé et de violet. Brunotti, Spektrum et Carve ajoutent une option mate à leur gamme et se permettent des “couleurs plus vives sur la sangle”, indique James.

Photo : Giro

Dirty Dog introduit “les montures avec des couleurs vives pour compenser les nouveaux miroirs très intenses”, Bollé et Brunotti se dirigent vers des couleurs plus vives aussi, anon. vers des couleur pop, Appertiff présente des couleurs néon, TSG du bleu vif, Sinner propose aussi des couleurs néon très vives et Smith “s’autorise un déluge de couleurs vives au cœur de ses designs”. Et, pour finir sur une note plus douce, Sinner et Appertiff ajoutent un peu de pastels. Oakley continue avec des panneaux de couleurs vives et rend un bel hommage à son passé avec “des schémas de couleur Factory Pilot Blackout et Whiteout qui étaient utilisés sur le logo original Oakley Factory Pilot”.

FORMES Alors que les verres cylindriques étaient le top l’année dernière et sont toujours pertinents pour Appertiff, Ashbury, Giro, Melon, POC, Rossignol, Shred, Spy et VonZipper, la plupart des masques revient aux verres sphériques, avec de nombreux modèles dans les nouvelles gammes de toutes les marques. “Nous pensons toujours que les formes cylindriques sont une tendance actuelle en termes de fonctionnalités et de style”, affirme Aecio Flavio Costa, Marketing Manger Europe chez VonZipper, et d’ajouter : “Les masques sphériques représentent toujours la majorité de nos ventes et sont une partie essentielle des affaires de VonZipper dans le snow, particulièrement pour les modèles les plus grands”. Ils introduisent aussi un nouveau modèle, très élégant, avec “un verre torique injecté”, une nouvelle approche associant deux orientations différentes, dont l’une est sphérique, ce que Rossignol applique aussi à son modèle Maverick, permettant ainsi “un champ de vision plus étendu tout en restant compact en termes de hauteur”, indique Flavien. TEINTES ET REVÊTEMENTS DE VERRE Le noir, c’est beau, ça l’est depuis longtemps et ça le sera toujours. Particulièrement dans la lunette. On trouve le “all black” d’Appertiff, le “Black Smoke” chez Bollé et TSG, le “Smoke Chrome and Black” chez Ashbury, l’anthracite chez Gloryfy, le “Dark Smoke” chez Quiksilver et le “Everyday Smoke” chez Ovan. Le brand manager de Carve, James Robinson, s’accorde à dire que “les teintes traditionnelles sont toujours d’actualité” et ajoute que “la variation se fait plus dans la finition et les revêtements”, en parlant des couleurs spectrales et de l’Iridium argenté. Electric présente une nouvelle teinte appelée Brose. “Elle associe les meilleures propriétés de notre verre bestseller Bronze à la grande polyvalence et à la performance du Rose”. Le Brose est dorénavant la couleur de choix dans notre ligne et c’est vraiment impressionnant ! Spektrum utilise aussi une base marron “qui fonctionne pour une grande variété de conditions de lumière”, indique Robert Ohlsson, CD & Co-Founder. De manière générale, le rouge est de plus en plus populaire, comme chez Spy avec son tout nouveau verre Happy Red Spectra™, “la nouvelle teinte rose clair en plus de l’activation grise” de chez Nike 52

Pour assortir les vêtements techniques et les masques, Roxy et Quiksilver se plongent dans des motifs sur les deux segments, une inspiration camouflage avec une peinture faite à la main pour les hommes, et une gamme urbaine pour des sessions de pipe et de park sans fin”, intitulée Treeline, pour les femmes. Nike Vision puise son inspiration dans ses vêtements de sport et Shred dans ses lunettes de soleil, mimant “le design des lunettes de soleil qui présentent des tempes en bois naturel”. COLLABORATIONS Enfin et surtout, une des tendances principales pour l’hiver prochain, c’est la collaboration. Dragon, avec Brian Iguchi et Teton Gravity Research, Giro a fait une mini collection avec le shapeur légendaire Gerry Lopez et chez le chanteur du célèbre groupe de punk Descendants, Milo, Ovan collabore avec des artistes talentueux, anon. s’associe de nouveau avec Black Scale, L.A.M.B, Playboy, Disney et Marvel. Et en plus de sa collection ID inspirée par les athlètes, Smith collabore avec Woolrich, High Fives Foundation, Coal Headwear et l’artiste Matt Furie. VonZipper et Airblaster vont encore plus loin en ajoutant au mélange la boisson favorite de la plupart des snowboardeurs, par leur collaboration avec des brasseries… VZ s’associe avec la brasserie de bière locale californienne St. Archer Brewing Co. Et Airblaster présente “des coloris PBR classiques avec une sangle portant le logo PBR” indiquant “Air x Beer peut être une combinaison dangereuse, mais un masque à bière, c’est toujours utile”.

RÉSUMÉ DES TENDANCES Verres adaptatifs qui améliorent le contraste Design sans monture et sans bordure Systèmes de changement de verre rapide Collaborations Couleurs neutres



tendances masques

GOGGLE PRODUCT PICTORIAL FW16/17

54

Airblaster - Airpill

Airblaster - Shifty

Anon - WM1 meow

Appertiff - Bruce

Bern - Eastwood Teal

Airblaster - PBR colab

Anon - M2 fragment

Anon - M3

Appertiff - Dawg

Bern - Monroe

Bern - Jackson Hunter

Bolle - OTG

Bolle - Schuss

Bolle - Tsar

Brunotti - Hasolo

Brunotti - Hilan

Brunotti - Hisano

Carve - Chamonix

Carve - Eskimo

Dirty Dog - After Burner

Dirty Dog - Mutant

Dirty Dog - Stampede

Dragon - NFX2 TGR collab

Dragon - X1 flex

Dragon - X2S

Electric - Charger

Electric - EGX

Electric - Electrolite

Giro - Balance

Giro - Scan

Gloryfy - GP3 Transformer

Gloryfy - GP4 Fabio Studer

Melon - Parker

Melon - Jackson

Melon - Tropical

Nike - Fade Volt

Nike - Mazot

Nike - Command

Oakley - Lineminer Premium

Giro - LE Blok Gerry Lopez



tendances masques

56

Oakley - Lineminer

Oakley - Prizm Inferno Hero

Ovan - Magni camo

Ovan - Magni

Ovan - Magni MK

POC - Fovea

POC - Iris

POC - Lid

Quiksilver - Fenom art series

Quiksilver - Hubble Travis Rice

Quiksilver - QS R

Rossignol - Maverick 2 lenses

Rossignol - Maverick HP

Roxy - Hubble

Roxy - Pop Screen

Roxy - Rockferry

Shred - Simplify

Shred - Simplify Blackout

Shred - Simplify Martial

Sinner - Marble

Sinner - Mohawk

Sinner - Snowstar

Smith - IO 7

Smith - IO Reactor

Smith - Riot Sriracha Cuzco

Spektrum - G001

Spektrum - G004

Spektrum - G005

Spy - Ace Stitched

Spy - Bravo

Spy - Raider

TSG - Goggle one Viking

TSG - Goggle one Viking

TSG - Goggle two EA

VonZipper - Feenom

VonZipper - Jetpack

VonZipper - Skylab

Zeal - Automatic Forecast

Zeal - Fargo

Zeal - HD2 Camera




ride o’meter

SNOWBOARD MEDIA ANALYTICS RIDE O’METER RIDE O’METER effectue une veille media au niveau international à travers la presse ecrite, presse internet, les vidéos en ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants du début de la saison snow 2015 illustrés par une sélection de données analytiques. Presenté par RIDE O’METER.COM Snowboard Analyst : Adèle Hoffman / Data Engineers : Vincent Charpentier & Valentin Barit

WEB / TEAM EXPOSURE RANKING

TOP 5

TEAM EXPOSURE

LOGO FACTOR

420 623 ¤

10%

Monster Energy

392 081 ¤

3%

Oakley

387 090 ¤

3%

4

Dragon

374 669 ¤

2%

5

Red Bull

385 963 ¤

8%

RANKING

TEAM

1

Burton

2 3

Ce classement présente les 5 teams de marque les plus médiatisés dans la presse internet snowboard entre Aout et Novembre 2015 à travers notre panel représentatif de 40 sites internet. La marque américaine Burton squatte la première place avec plus de 400k€ d’équivalent publicitaire et un impressionnant ratio de 10% de visibilité logo. Performance que la maque doit principalement à 2 de ses riders phares, Danny Davis et Mark McMorris, sous les feux de la rampe en ce début de saison. Les marques d’Energy Drinks et de Lunettes proposant aujourd’hui des soutiens indispensables en terme de sponsorship aux riders, on en trouve 4 dans ce top 5 !On attend donc avec impatience la suite de la saison et son flow de buzz et autres highlights à travers les productions vidéos tant attendues et les contests prometteurs.

Période analysée: 1/08/2015 - 30/11/2015

VIDEOS / RIDER AUDIENCE RANKING RANKING

NAME

1 2

TOP 5

NB VIDEO

TOTAL VIEWS

CUMULATED AUDIENCE (hrs.)

TOTAL PART (sec.)

Travis Rice

15

1 574 766

15 858

781

Danny Davis

22

909 360

21 593

2 504

3

Ben Ferguson

25

869 561

46 280

3 570

4

Mark McMorris

32

817 797

23 056

2 237

5

Ethan Deiss

23

740 769

121 689

7 584

Période analyzée: 1/08/2015 - 30/11/2015 Ce classement montre les 5 snowboarders dont les apparitions dans des vidéos en ligne ont cumulé le plus grand nombre de vues entre Août et Novembre 2015. Pour la seconde saison consécutive, Travis Rice est en tête de ce classement avec 15 vidéos actives sur la période, pour la plupart datant de saisons antérieures, mais générant plus de 1.5M vues en 4 mois. Danny Davis le talonne grâce à la séries de vidéos sur son concept de snowpark « Peace Park », gros succès de ce début saison qui continuent à faire baver un grand nombre de snowboarders frustrés… Ben Ferguson, l’un de ses acolytes dans ce park s’en paye une tranche et voit son nombre de vues exploser au delà de 850 000 vues. Mark Mc Morris et Ethan Deiss suivent de près avec des apparitions pertinentes dans la série de clip vidéos produite part Buront, dont le nombre de vues moyen flurte avec les 150 000 ! 59


ride o’meter

SOCIAL / RIDERS

MATCH UP

TOP POSTS #ISPO

Adolescents, ils ont fréquenté les mêmes sponsors et ont fait les 400 coups ensemble, les 2 frenchies Victor De Le Rue et Victor Daviet connaissent aujourd’hui une exposition médiatique solide amplement méritée. Leurs dernières vidéos parts ont enflammé la toile, leur style et leur engagement sont salués de tous ; ils sont devenus les fiers représentants de la scène française de snowboard avec Arthur Longo, Enzo Nilo pour ne citer qu’eux. Lorsqu’il s’agit de performances sur les réseaux sociaux, De Le Rue dépasse les 15 000 fans quand Daviet est autour de 5 000, tous deux avec une croissance aux alentours de 6%. Si nous regardons de plus près, il est intéressant de remarquer qu’ils partagent également le même ratio d’engagement, à 0.3, représentant 1 tiers de leur fanbase en terme d’activité moyenne sur leurs posts.

VS

Shaun White 66k interactions

VICTOR DE LE RUE

VICTOR DAVIET

15 400

Follower Fb/ Inst/ Tw

5 200

2 075 3 297

Av. Monthly interactions Facebook Instagram

731 1 066

0.35

Fan Engagement Ratio*

0.36

*Comparaison entre les intéractions, issues des posts du rider, et cel les des posts où il a été tagué. (Marques, Medias, Contributeurs & Riders)

PRINT / COVERS RANKING RANKING

NAME

FIRST NAME

1 2 3 4 5

ELHARDT ANTHAMATTEN ETTALA MULLER SMOLLA STRAUSS

Elias Aurel Eero Nicolas Marco Philip

6

Un aperçu de ce qui buzze sur les réseaux sociaux avec notre top 3 des posts de la saison snowboard. Mark McMorris, Shaun White et Ayumu Hirano squattent le podium.

Mark Mc Morris 31k interactions

Ayumu Hirano 3k interactions

TOP 5 COVER VALUE

17 500 ¤ 13 253 ¤ 11 721 ¤ 7 634 ¤ 7 319 ¤ 7 319 ¤

Malgré l’avènement du digital, la presse papier garde une place à part dans la médiatisation et la carrière des riders. Scorer la couverture d’un magazine reste un véritable but, une grande fierté et une énorme promo ! Ce classement nous montre les 5 snowboarders Européens qui ont scorés la plus grosse valeur d’exposition (€) en couverture de magazines internationaux entre Août et Novembre 2015. Le prodige allemand Elias Elhardt est en tête du classement avec son style inimitable en couverture de METHOD, suivi par Aurel Anthamatten sur MBM et The REASON, Eero Ettala qui se paye la couverture arty du sublime magazine ACT, Nicolas Müller qui nous explique une fois de plus la définition du style sur PLAYBOARD et Marco Smolla / Philip Strauss qui partagent une couverture mystique de 7th Sky.

Période analyzée: 1/08/2015 - 30/11/2015

Envie d’en savoir plus ? Écrivez nous à info@rideometer.comt info@rideometer.com 60



Photo : Russel Dalby

interview grand ponte

INTERVIEW GRAND PONTE : BLUE MONTGOMERY, FONDATEUR DE CAPITA CAPiTA a ouvert ce qu’ils appellent Le Vaisseau Mère, l’usine de snowboard la plus éco-responsable du monde en Autriche, à la fin de l’année 2015. C’est une décision très audacieuse de la part d’une belle entreprise avec, à sa barre, un dirigeant très inspiré : Blue Montgomery, qui lance CAPiTA alors qu’il n’a que 26 ans et, 15 ans plus tard, c’est une des marques de snowboard les plus respectées de la planète. Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, Blue nous explique en détail le projet du Vaisseau Mère et nous amène au cœur de sujets comme l’entreprenariat, la production responsable, les hivers tardifs et le paysage changeant de la vente de détail. Par Harry Mitchell Thomson. Racontez-nous comment vous vous êtes mis au snowboard, Blue ? J’ai grandi dans l’Iowa, qui est un état du milieu des États-Unis. Il n’y avait pas de montagne, seulement de petites collines. La station de ski la plus proche ne s’étendait que sur 90 m d’altitude et se trouvait à 45 minutes de voiture. Donc, on marchait jusqu’au sommet d’une des collines du parcours de golf de ma ville natale, chaque jour après l’école. C’est un peu la même histoire que celle de la plupart des enfants qui ont grandi en faisant du snowboard dans le Midwest, dans certaines parties de la Scandinavie, au Royaume-Uni ou partout ailleurs où il y a de la neige mais pas de montagne. Mais, d’une certaine façon, l’amitié et la camaraderie qui découlent de cette expérience du snowboard sont assez incroyables. Souvent, quand les stations sont toutes petites, cela alimente le rêve du snowboard chez les jeunes. Regardez un peu ce que les Yawgoons font dans leur petite station, ou combien de véritables légendes viennent de Talma. Si le snowboard avait un Panthéon, il y aurait sûrement plus de stars venant

de Talma que de partout ailleurs dans le monde et, quand tu compares ce tout petit spot finlandais à Chamonix ou à Whistler, c’est une rigolade. Comment une si petite station peut-elle produire de meilleurs rideurs qu’une station énorme ? Je crois que tout cela est dû à la quête de l’inconnu et au désir essentiel d’en voir toujours plus. En tout cas, c’était mon cas. Il n’y avait pas de tire-fesse, ni aucun équipement sur ma piste locale…juste le fairway du trou numéro 7 d’un parcours de golf. J’étais à fond. Je lisais tous les magazines de la première à la dernière page, j’étudiais toutes les vidéos de snowboard et je rêvais de rider un jour dans des endroits comme Mt. Baker, Jackson Hole, le Japon ou les Alpes. J’étais complètement obsédé par ce rêve et, finalement, cela ne m’a jamais quitté. On peut toujours débattre pour savoir si le snowboard est un style de vie, un sport ou juste une activité, mais, une chose n’est pas à débattre, c’est le fait que cela peut changer des vies. Le snowboard a très certainement changé la mienne.

Nous savons que, pour que le snowboard se porte au mieux, nous devons être bien plus que les participants, nous devons y croire, y contribuer, y investir et conserver ce que nous aimons. 62


interview grand ponte

Après le lycée, j’ai déménagé dans l’Utah et j’ai ridé à Brighton, à l’époque où le milieu du snowboard était frais et plein d’enthousiasme là-bas. J’ai eu suffisamment de chance pour vivre le rêve du snowboardeur professionnel dans les années 90, puis, en 2000, j’ai déménagé à Seattle et j’ai fondé CAPiTA.

ne rater aucune vente, notre objectif est d’avoir épuisé la totalité de notre production chaque année, d’envoyer les meilleurs produits du monde, avec un excellent service client, un taux très faible de retour en garantie… Et de bien vendre au détail à fin d’avoir l’opportunité de faire un petit pas de plus l’année suivante.

Quel était l’état d’esprit derrière la construction du Vaisseau Mère ? L’idée, ou le rêve, de contrôler notre destinée et de créer nos propres produits a toujours été là, mais le projet a effectivement commencé en 2011. On analysait notre activité dans un marché très concurrentiel et on souhaitait avoir plus de contrôle direct sur notre destin et notre avenir. Nous avons ressenti que la meilleure manière de le faire était de prendre le contrôle de la fabrication. Nous avons établi un plan sur trois ans pour planifier petit à petit le fait de devenir nous-mêmes fabricants, et surtout pour établir les aspects financiers et ressources humaines. Nous avons trouvé le lieu pour le Vaisseau Mère et nous l’avons trouvé tellement idéal, que nous avons sauté le pas et avons acheté le terrain. Alors que nous travaillions sur la planification, notre fabricant de l’époque a, tout d’un coup, déclaré faillite. C’était un moment assez difficile et assez incertain pour tout le monde mais, alors que d’autres marques OEM (Original Equipment Manufacturer) se précipitaient pour trouver un autre fabricant, nous avions déjà notre structure en place pour proposer une offre et achetions le matériel nécessaire.

Les médias changent très rapidement, les vidéos sont une énorme part de l’ADN de CAPiTA, comment voyez-vous tout cela évoluer dans le futur ? Ça change très rapidement, principalement parce qu’il est plus facile d’envoyer un message mais plus difficile d’envoyer un message cohésif. Il y a tellement de bruit dans toute cette information, que la rétention du message est un vrai défi. Au niveau plus général, nous nous engageons à aider nos snowboardeurs avec un véritable cadre pour leurs efforts. Que ce soit des partenariats avec des médias ou la production de notre propre contenu et de la manière dont il sera publié, nous essayons de nous adapter et d’évoluer en permanence.

Quels sont les risques lorsqu’on ouvre une usine ? Les risques principaux ont été les plus évidents. Certains que l’on peut contrôler et d’autres que l’on ne peut pas. Le gros du morceau réside dans le fait d’investir dans quelque chose d’incertain. L’incertitude au sujet du climat actuel, du climat futur et de ce que

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui lance sa marque ? Il faut s’engager totalement et pas simplement le “faire”. L’entreprenariat, dans le marché actuel, n’est pas quelque chose que tu peux faire à moitié. La mentalité à adopter, c’est de s’engager corps et âme, pleins gaz, et de refuser absolument d’échouer. Souvent, les gens qui comprennent la gestion du risque entrepreneurial sont trop conservateurs, même avec de bonnes idées. Ils essaient de lancer quelque chose à temps partiel et sans risquer leur autre source de revenus. Mais le risque et la récompense vont de pair et je vois les choses très simplement à ce sujet : si un entrepreneur ne croit pas totalement à son projet, alors pourquoi quelqu’un d’autre y croirait ?

Même si on décalait notre cycle d’un mois et que l’on définissait la période principale de vente d’octobre à janvier au lieu de septembre à décembre, cela améliorerait très nettement les mécanismes de notre industrie. Cela nous permettrait d’économiser beaucoup d’argent du côté logistique et du côté des remises, et de refléter plus justement le début de la saison. Mais je comprends bien que la psychologie de l’achat et de la vente autour de Noël est assez compliquée. signifiera le réchauffement climatique pour les sports d’hiver alors que les années passent. Investir dans un sport que les gens perçoivent comme un sport sur le déclin présente une certaine dose de risques à long terme. Cependant, de manière générale, nous sommes optimistes et, particulièrement, au sujet du snowboard. Nous savons que, pour que le snowboard se porte au mieux, nous devons être bien plus que les participants, nous devons y croire, y contribuer, y investir et conserver ce que nous aimons. Pouvez-vous nous présenter vos ressources humaines, combien de personnels seront employés ? Nous avons 70 employés au Vaisseau Mère en Autriche. Nombre d’entre eux sont des artisans qui ont passé des années, et parfois même des décennies, à fabriquer les meilleurs snowboards du monde. Nous avons aussi un bureau à Seattle, et je partage mon temps entre les deux sites. CAPiTA a vraiment monté en puissance ces cinq dernières années, pouvez-vous nous expliquer votre stratégie ? Les chiffres sur nos cinq dernières années ne sont pas différents de ceux des années précédentes. Nous n’avons jamais été cupides. Nous n’avons jamais essayé de croître rapidement. Nous n’avons jamais inondé le marché de produits, ni fait de brutale poussée de croissance. Notre croissance a été très lente, pas à pas, chaque année, sur 15 années d’affilée. Nous produisons librement ce qui est précommandé par nos revendeurs. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de modèles très demandés sur des commandes en attente que l’on ne pourra pas satisfaire, et nous recevons des demandes pour produire plus, maintenant que nous en avons la capacité. Mais notre réponse est toujours la même. Malgré le fait que nous apprécions vivement l’intérêt que l’on nous porte et aussi tentant que cela puisse être de

Nous pouvons observer aujourd’hui un véritable changement quant à la date à laquelle la saison démarre chaque année en Europe. C’est assez facile pour nous de dire aux revendeurs de garder la tête froide, que la neige finira par arriver et qu’ils doivent résister un peu plus à faire des soldes en décembre. Que faites-vous en tant que marque pour rassurer les revendeurs ? Et à votre avis que devrionsnous faire en tant qu’industrie pour nous adapter à ces hivers tardifs en Europe ? L’arrivée plus tardive des hivers n’est pas spécifique à l’Europe, nous observons la même chose en Amérique du Nord. Nous savons tous que le paysage de la vente est en train de changer à cause de la technologie et ce changement de météo est quelque chose que nous devons prendre en compte. Il serait complètement fou pour une marque de rassurer ses revendeurs sur la météo, et je ne vais donc pas me mettre à faire ça. Mais je crois qu’il y a des idées intéressantes présentées par les marques et les revendeurs au sujet d’un éventuel report de tout notre planning. Avant, la saison commençait autour de Thanksgiving aux États-Unis, en novembre et, aujourd’hui, on est chanceux si les stations ouvrent à Noël. Même si on décalait notre cycle d’un mois et que l’on définissait la période principale de vente d’octobre à janvier au lieu de septembre à décembre, cela améliorerait très nettement les mécanismes de notre industrie. Cela nous permettrait d’économiser beaucoup d’argent du côté logistique et du côté des remises, et de refléter plus justement le début de la saison. Mais je comprends bien que la psychologie de l’achat et de la vente autour de Noël est assez compliquée, influencée par l’économie de manière générale et nous respectons l’expertise de nos revendeurs dans ce domaine. Ceci étant dit, c’est une discussion qu’il est important d’avoir et j’espère que, dans un futur proche, nous pourrons trouver des solutions qui fonctionnent bien pour tout le monde. 63



photo: O’Neill

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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 : NÉOPRÈNE Le confort dans l’eau froide n’a pas de prix. Pour profiter de la saison reine du surf en Europe, les consommateurs sont prêts à tout, et notamment à investir. Les conditions frigorifiques n’ont plus le dessus sur les conditions de surf et de nouvelles destinations surf improbables se démocratisent. L’efficacité, la chaleur et la légèreté du haut de gamme, nous feraient presque oublier les icebergs qui flottent au large. Une étude de Denis Houillé. LE LUXE ACCESSIBLE À TOUS C’est un fait, la demande hivernale de néoprène ne cesse de s’étoffer, tout comme le public surf en général. De plus en plus jeune, de plus en plus vieux, on veut tous surfer plus souvent, plus longtemps et plus loin. Face à une demande en hausse constante, d’une année sur l’autre, l’offre de produits se développe et on remarque que le marché se fragmente “et le consommateur a désormais de nombreuses options provenant de marques indépendantes plus petites”. Même constat chez C-Skins où Mark Brown observe que “de plus en plus de marques d’habillement lancent une combinaison en parallèle de leur ligne de textile et on s’attend à ce que cette tendance se poursuive”. On observe aussi de plus en plus de femmes à l’eau, au beau milieu de hiver, forçant le respect et, inévitablement, l’engagement de la gente masculine. Fiona Bray, responsable Ventes pour Glide Soul, note d’ailleurs : “une croissance constante du nombre de femmes qui pratiquent des activités aquatiques, à l’année”. En surf comme en natation, en wake comme en kite, : “le néoprène doit être une extension de leur garde-robe”, poursuit Fiona, alors il faut désormais ajouter “crop tops, leggings, body et pas uniquement des combinaisons intégrales”. D’ailleurs, pour compléter sa gamme de combinaisons techniques, Roxy a même décidé d’ajouter une collection fashion, la Pop Surf Capsule, “conçue pour détonner à l’eau grâce à des imprimés, des couleurs et le must en terme de coupes et de performances”, nous précise Xavier Faucher, chef produit EMEA. Spécifiquement, le surf en eaux froides, voire glaciales, n’a jamais été aussi accessible et “les combinaisons hivernales deviennent tellement efficaces, légères et flexibles qu’elles font diminuer l’effort

physique de ramer dans le froid”, précise-t-on chez O’Neill Wetsuits. Danemark, Islande, Russie...tous les pays veulent pouvoir s’équiper afin de profiter de leurs façades maritimes, lacs ou rivières, de façon permanente, sans grelotter ni se ruiner. Car, comme le résume Xavier Faucher de Quiksilver : “les prix des combinaisons restent très raisonnables compte-tenu de la technologie qu’elles intègrent et de leur processus de fabrication !” On remarque en effet que les ventes de modèles 5/4/3 et 6/5/4 à cagoule intégrée – autrement dit les plus chères - augmentent constamment d’une année sur l’autre, et le prix ne semble refroidir personne. “Les ventes peuvent osciller en fonction de la douceur ou de la rigueur de l’hiver”, comme l’observe Mark Brown chez C-Skins, mais au final, le plein hiver aide rapidement les clients à se décider, à 100 ou 150 euros près, “je vais prendre la plus chaude”. Pour faire face à une demande en hausse pour les eaux de 0 à 3°, provenant majoritairement d’Europe, Patagonia a décidé d’ajouter une R5 à sa gamme. Peu importe la latitude, la température de l’eau ou de l’air, le surf hivernal bénéficie d’une popularité croissante d’une année sur l’autre, qui tire le marché vers de nouvelles terres. Par ailleurs, le haut de gamme n’est pas le seul à en bénéficier. Et on continue d’observer un effet de redistribution de ces atouts techniques vers les milieux et entrées de gammes. C’est notamment le cas chez Alder, dont les modèles de base se retrouvent désormais dotés de doublures à séchage rapide et de renforts aux poignées et aux chevilles, “directement empruntés au haut de gamme”, comme nous le précise John Westlake. Rip Curl utilise également les points forts de ses best-sellers (Flashbombs et EBombs) pour en faire profiter ses modèles milieux de gammes (Dawn Patrol), girls et juniors notamment. Chez Billabong, le focus est aussi sur les entrées de gammes, “c’est très important de pouvoir proposer une 65


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“Le niveau de qualité est désormais très élevé partout, alors les fabricants se démarquent sur le sizing et le confort.” - Benoit Brecq, Marketing Manager, Madness/HOFF combinaison performante à un niveau de prix raisonnable”, affirme François Liets, responsable de la Division Technique. Isolation, confort, élasticité...au final les consommateurs y gagnent à tous les niveaux et, comme le souligne Phil Bridges chez Tiki wetsuits, on obtient “un meilleur rapport qualité/prix et des arguments de vente tangibles plutôt que de la pseudoscience publicitaire...” Même les fabricants qui ont leur siège aux Etats-Unis jouent le jeu et évitent aux Européens de (trop) subir la hausse du dollar sur les importations. Plus qu’une simple tendance, le surf en eaux froides est en train de s’ancrer comme une pratique authentique, extrême et durable à la fois. Plus saisissantes que les eaux cristallines des tropiques, les plages sombres et enneigées des pays nordiques offrent des prises de vue sensationnelles qui renouvellent la photographie de surf. Un phénomène que l’on retrouve inévitablement au niveau publicitaire, comme on l’observe chez Gul Wetsuits, pour qui “le Cold Water Surfing est devenu un vrai focus dans la communication chaque hiver”. ASSEMBLAGE ET CONFORT D’UTILISATION Auparavant, l’assemblage des panneaux de néoprène faisait partie des données plus ou moins hasardeuses “à surveiller” dans la conception d’une combinaison. On pensait même que, plus une combinaison disposait de panneaux, plus elle allait être souple et ergonomique. Mais ce n’est plus du tout le cas.

sorties d’eau. Ne sentir ni le froid ni la fatigue font partie des priorités pour Onda Wetsuits notamment, qui années après années, travaille sur “le bon fonctionnement de leurs combinaisons sur chaque muscle du corps, en particulier sur les modèles les plus épais”, précise Paulo Green. Enfin, la flottabilité des combinaisons est un point sur lequel insiste Benoit Brecq chez Madness quant au futur du surf. Partant du constat qu’en hiver, les surfeurs sont confrontés à des conditions plus fortes et plus dangereuses, le port du gilet de sauvetage est parfois inévitable. “Un mix entre une combinaison et un gilet de sauvetage est peut-être l’avenir du surf”, nous confie-t-il. DOUBLURES MAGIQUES Véritables concentrés technologiques (hydrophobes, anti-odeurs, antibactériennes), les doublures des combinaisons s’annoncent cette saison encore comme un réel vecteur d’innovation. Inexistantes ou presque il y a quelques années, ces tissages intérieurs viennent décupler les propriétés des combinaisons. D’une part, en ajoutant du

Désormais, avant même de juger la chaleur ou la résistance d’une combinaison, le premier critère d’appréciation du client est le confort ou le fit, en particulier à l’essayage. “Le niveau de qualité est désormais très élevé partout”, comme le constate Benoit Brecq chez Madness/HOFF, “alors les fabricants se démarquent sur le sizing et le confort”.

“Les combinaisons hivernales deviennent tellement efficaces, légères et flexibles qu’elles font diminuer l’effort physique de ramer dans le froid.” - Joe Turnbull, European Product Manager, O’Neill Wetsuits

En parallèle des frontzips, les combinaisons sans zip ou “zip-free” jouissent d’une popularité croissante. Leur facilité d’utilisation et leur ergonomie sans faille confirment que cette tendance est partie pour durer. Mais, pour satisfaire tout le monde, ION Wetsuits propose désormais 2 fits : regular (back zip) et ajusté (front zip). “On a fait ça simplement pour s’accommoder à toutes les morphologies”, précise Carlo Rauen, “au départ, les patrons de shops et les clients ont dû changer leurs habitudes, mais nous sommes convaincus que ce sera efficace sur le long terme”. Aussi chez, Rip Curl, même si le zip free a toujours le vent en poupe, ils ont observé que certaines personnes le trouvaient difficile à enfiler/retirer “alors on a missionné notre spécialiste des coupes en Australie, Sparrow, pour travailler ces neuf derniers mois sur un nouveau système d’entrée sans zip. Les résultats s’annoncent déjà très prometteurs”, s’enthousiasme Borja Torres au design. C-skins s’est attelée à cette partie très délicate qu’est l’encolure interne de la combinaison. En développant la “Fermeture Iris”, ils sont parvenus à imiter la lentille d’un objectif de camera permettant alors à la combinaison un enfilage rapide, qui reste haut, sans entrées ni 66

photo: Rip Curl

En réalité, rares sont les marques de combinaisons à disposer de leurs propres patrons pour chaque gabarit et, la plupart du temps, cela est délégué à l’usine de fabrication. Seuls les équipementiers surf les plus pointus comptent parmi leurs équipes de développement des spécialistes capables de créer et d’ajuster chacun des panneaux de néoprène. Un niveau d’expertise difficile à égaler quand on se lance sur ce marché.

stretch et de la chaleur (en créant une couche d’air supplémentaire), d’autre part en réduisant le poids de la combinaison, grâce à un traitement hydrophobe qui l’empêche de se gorger d’eau et accélère son séchage une fois sortie de l’eau. La dernière génération de doublure E5 de RipCurl s’annonce encore plus légère et 25 % plus extensible. Toute la gamme Flashbomb en sera donc dotée et, aux dires de leur responsable produit Europe, Borja Torres, qui a eu le privilège de tester ces prototypes cet hiver “le niveau de confort et de chaleur que cette combinaison peut fournir est incroyable”. Les doublures firewall de O’Neill continuent de séduire par leur légèreté, leur chaleur et leur faible absorption d’eau. Mais au design de O’neill wetsuits, on nous met en garde : “on se rend compte qu’en magasin, les doublures peluchées peuvent sembler attirantes et chaudes, mais elles sont souvent lourdes, et vont retenir un maximum d’eau et freiner vos mouvements en surfant”. Les technologies infrarouges de Quiksilver et Roxy ajoutent quelques degrés supplémentaires dans votre combi, grâce à un tissage enrichi de fibres minérales qui isolent et retiennent la chaleur du corps encore plus longtemps ! La circulation sanguine et l’oxygénation des tissus s’en retrouvent améliorées, pour des performances accrues. Chez C-SKINS, les spécialistes de l’eau froide, ce même conducteur de chaleur est matérialisé dans le processus de lamination par une colle composée d’une feuille d’aluminium, dont l’effet, au dos du néoprène, est saisissant. Restez actifs dans l’eau, et la température ne baisse pas.



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Confort toujours, la combinaison devient plus facile à enfiler et à retirer car, du fait de sa texture, la doublure n’accroche pas à la peau comme le font la plupart des matières une fois mouillées. Grâce à leurs traitements aseptisés, ces nouvelles combinaisons récoltent les éloges de tous les publics, en particulier ceux aux peaux sensibles, nous précise Carlo Rauen, chef Produit Wetsuits chez ION Products : “c’est tellement bon de savoir qu’on est désormais capable d’apporter une solution à ceux qui, dans le passé, subissaient les irritations des combinaisons”.

“proposées dans 21 styles, pour des eaux allant de 23 à 0°”, nous précise-t-on chez Patagonia. Face à ces produits garantis zéro néoprène, les premières réactions n’ont pas tardé, entre enthousiasme et prudence, comme chez Rip Curl, où Borja Torres déclare “qu’il faut garder en tête que notre objectif est de faire les meilleures combinaisons à partir des meilleures matières et, parfois, l’écologique

photo: Alder Wetsuits

“Il faut garder en tête que notre objectif est de faire les meilleures combinaisons à partir des meilleures matières, et parfois l’écologique n’est pas suffisamment à la hauteur.” Borja Torres, Rip Curl European Wetsuit Product Manager. L’EÉCO-CONCEPTION...BIENTÔT AU NIVEAU Du packaging à l’expédition, en passant par les matériaux de conception eux-mêmes, les efforts déployés par l’industrie du surf, via chacun de ses acteurs, sont considérables. Les cartons recyclés et sacs d’emballage biodégradables (comme ceux issus d’amidon de maïs de O’neill) sont en train de devenir la norme, l’envoi par voie maritime est le plus utilisé (bientôt tracté par le vent) et les marques elles-mêmes, comme Quiksilver, soumettent à leurs fournisseurs des composants alternatifs (colles non toxiques, encres à base d’eau et jerseys recyclés, etc.). Le numérique et les emails permettent aussi à de plus en plus de marques, comme GUL, de se revendiquer “organisation sans papier”. Alors, même si les produits continuent de faire le tour de la planète pour arriver jusqu’aux consommateurs, qui eux-mêmes voyagent pour rejoindre les spots ici et là, tout est fait pour rendre les processus de production plus respectueux de l’environnement et réduire l’impact carbone de toute la filière néoprène.

n’est pas suffisamment à la hauteur”. Même son de cloche chez O’Neill Wetsuits qui a imposé des tests très stricts à ces alternatives pour, au final, considérer que “le stretch et la cohérence de qualité des produits n’étaient pas encore satisfaisants face au niveau du marché”. Mark Brown, chez C-skins, avance également une approche pragmatique suivant laquelle on vérifie la fiabilité d’une alternative dans le temps avant de pouvoir réellement communiquer dessus. Pour Finisterre, “les produits les mieux éco-conçus sont ceux qui durent dans le temps et sont conçus pour la pratique”, précise le fondateur Tom Kay. Alors, pour sa toute première combinaison sur le marché, la marque s’est concentrée à “maximiser le temps passé dans l’eau et la durabilité du produit”.

Mais, c’est dans son élaboration et sa composition même, que l’avancée la plus notable est observée. Embrayée il y a tout juste 2 ans par Patagonia, la gomme d’origine végétale et non pétrolifère, est devenue une réalité grâce à la société Yulex. Disponibles à la vente au grand public depuis peu, ces combinaisons “green” sont maintenant

Même si les propriétés de cette nouvelle “green gomme” ne rivalisent pas encore, aux yeux de tous, avec le niveau technique du haut de gamme, la voie est désormais ouverte et regorge d’opportunités. “Après 60 ans de dépendance au néoprène, il est grand temps de rendre le surf libre”, déclare-t-on chez Patagonia. Enfin, on note quelques éco-innovations intéressantes, notamment via les programmes RG8 (Regenerate) de O’Neill et Resurrection de Rip Curl, qui se prolongent cette année ; pensez à rapporter votre ancienne combinaison lorsque vous en achèterez une nouvelle, un protège-siège en néoprène vous sera offert. Ensuite, votre vieille combinaison sera confiée à une entreprise qui la recyclera en bracelets, portefeuilles et autres accessoires.

TOP 5 DES TENDANCES Doublures magiques : plus légères, plus chaudes, plus pratiques Haut de gamme accessible et bénéfique au milieu et entrée de gammes

photo: C-Skins Wetsuits

Confort et ergonomie priment autant

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que chaleur et résistance Explosion de nouvelles destinations et populations surf Les combinaisons “green” gagnent du terrain




de l’ego à l’éco

DE L’EGOSYSTÈME À L’ECOSYSTÈME : UNE HISTOIRE HORIZONTALE Albert Einstein disait que l’on ne peut pas résoudre un problème avec la même pensée qui l’a généré. La sienne était une invitation à sortir du cadre et SOURCE vous invite à libérer votre pensée et vos entreprises. Par Iker Aguirre. Une des plus grandes révélations de ce chemin vers le nouveau paradigme, je la reçus dans des circonstances improbables. Wogi, un jeune Suisse vivant pieds nus et, souvent, isolé dans la nature, nous expliquait la logique de la nature et de la vie animale. Avec des mots simples d’une sagesse sans âge, il visita la philosophie des anciens et dédia une grande partie de son discours au cercle. Des Grecs aux Amérindiens en passant par les écosystèmes vivants, il nous fit comprendre comment l’observation de la nature nous ramène indubitablement à la perfection du cercle et ses cycles infinis. Ce fut une révélation qui transforma mes entreprises en trois mots clef : triangle, cercle, écosystème. UNE VIE PYRAMIDALE Depuis notre plus tendre enfance, nous avons été élevés dans la logique pyramidale. Au plus haut de l’organigramme fonctionnel : le chef. Derrière, dans les couches sous-jacentes, un dégradé hiérarchique. Tout est structuré suivant ce système, inspiré de la légion romaine. Or, saviez-vous que, mathématiquement, l’organigramme pyramidal est la meilleure façon de connecter toutes les parties d’un système…avec un minimum d’interaction ? Lisez bien la fin de la phrase : avec un minimum d’interaction. C’est une structure idéale pour les situations de crise où l’information doit circuler vite, bien et sans contestation. Bref, en plein combat légionnaire, par exemple. Mais, c’est aussi la structure idéale pour garder le contrôle sur un groupe. Seule une personne est en contact avec tout le système, celle qui est au plus haut de la pyramide. L’information circule bien si elle est descendante, elle est vite bloquée si elle est ascendante ou si elle doit circuler librement entre les parties prenantes. Dit autrement, la structure pyramidale est parfaitement inadaptée aux entreprises modernes et aux exigences d’agilité du marché contemporain. Mais comment faire pour changer un modèle ancré si profondément ?

L’ENTREPRISE LIBÉRÉE Un burn-out en 2009 m’a obligé à revoir toute la logique de mes entreprises. J’en avais trois à l’époque, et deux ont failli couler à cause de mon absence prolongée. Je pris conscience que je ne pouvais pas être la pierre angulaire de mes sociétés. A compter de ce jour, j’ai tout fait pour que mes entreprises fonctionnent sans moi. Cette même année 2009, Isaac Getz publiait aux Etats-Unis un livre-clef sur la question mais qui n’arriverait en France qu’en 2012 : Liberté & Cie. Il donnait ainsi naissance à la notion d’entreprise libérée. Une entreprise libérée donne la liberté aux salariés de prendre les rennes. Les notions de hiérarchie changent, voire disparaissent et, partant du postulat que, par nature, l’homme est bon, ce qui pouvait sembler une utopie est devenu une réalité. Encore aujourd’hui, de nombreux amis CEO et dirigeants d’entreprise me tiennent tête et refusent de croire qu’un tel changement soit possible. “Une entreprise sans hiérarchie ? Des conneries…” me disent-ils. Vous le pensez aussi ? Sans quitter notre industrie, intéressez-vous juste à Gore-Tex. Ils sont 10 000 et fins prêts à faire voler en éclats votre vision de l’entreprise. Si vous doutez encore après la lecture de Getz, découvrez Frederic Laloux et son livre (en anglais) Future Organizations, une véritable démonstration que le nouveau paradigme se conjugue au présent dans des milliers d’entreprises dans le monde. DU CERCLE À L’ÉCOSYSTÈME Menant de front une logique d’entreprise libérée sans le savoir, les mots de Wogi ont été une clef majeure. Existe-t-il un système plus complexe, durable et efficient que la nature ? Non. Casser le triangle pyramidal pour passer au cercle pouvait-ce être une réponse ? Sitôt je pensais le cercle avec un homme au centre, la logique pyramidale prenait le dessus. Le cercle ainsi constitué n’était qu’une pyramide vue du haut avec une base circulaire. Un faux changement de modèle. Le 71


de l’ego à l’éco

Quand ce n’est plus un homme qui dirige le tout mais un réseau qui mène la danse, l’écosystème prend la place de l’egosystème.

cercle en entreprise n’est possible que si, au centre, nous plaçons un projet. Par projet entendez l’entreprise, une mission, une stratégie, un produit, un département… Si le projet est au centre, tous les hommes sont sur la circonférence. Alors commence le travail : 1. Le cercle est une roue, son axe est le projet. Pour que le projet marche, la roue doit tourner. 2. Pour constituer une roue, tout le de monde doit être tourné vers le centre pour voir et comprendre le projet. 3. Pour que la roue tourne, le cercle doit être parfait, tout le monde doit être équidistant du centre. Dit autrement, tout le monde comprend le projet. 4. Mais pour qu’il y ait cercle, il faut que les individus constituent la circonférence. Du coup, impossible que tous regardent le projet du même angle. Chacun comprendra le projet depuis sa perspective mais il existe un socle commun. Travailler ce socle, c’est mettre le monde à distance égale du centre. 5. Si tous sont sur le cercle, la présence du PDG fait tourner la roue mais aussi celle de la femme de ménage. Chaque homme, chaque femme, est un arc du cercle. Ensemble, la roue tourne, sans une pièce, elle ne fonctionne plus. Tous ont conscience de ce point. 6. Dans un cercle, aucun arc n’est différent des autres, ni plus grand, ni plus gros, ni plus épais. Dans un cercle, il n’y a pas de hiérarchie. Le leadership ne devient plus un droit et une obligation acquis, nominatifs et à durée indéterminée. Il passe entre les mains de celui qui a les compétences nécessaires pour résoudre une problématique déterminée, à un instant t. Le lendemain, l’instant t aura changé, la problématique et les compétences requises aussi. Le leadership devient à durée déterminée et non nominatif. Qu’en advient-il de la hiérarchie ? Puis du rôle des leaders, des “suiveurs”, du charisme et du rôle du dirigeant ? Si vous ouvrez cette porte vous n’avez pas fini de vous surprendre…

L’HUMAIN AU CENTRE Isaac Getz souligne que l’entreprise libérée est avant tout une philosophie, pas une méthode. Cette phrase est digne d’un génie. Libérer une entreprise est mettre l’humain au centre de toute équation. Sitôt l’humain prend le dessus, modéliser devient (presque) impossible. Toute modélisation, aussi vertueuse soit-elle, atteindra ses limites devant le fait que chaque homme est unique et chaque situation aussi. Elle devra s’adapter et muter en conséquence, nous obligeant à accepter que la recette miracle, toute faite, n’existe pas. Vous aurez juste les ingrédients, à vous de concocter un bon petit plat avec. De l’économie gestionnaire et mécaniste où l’homme est un rouage, nous passons ainsi à l’économie philosophique où l’homme est au centre et le Sens l’inertie qui fait tourner les moteurs de l’entreprise.

Sitôt vous aurez constitué un cercle, une cellule prendra vie au sein de la structure. Sitôt la structure sera constituée de cellules, leur interaction créera un organisme vivant, évoluant et changeant. Elle sera un écosystème logique, autonome, autorégulé et durable. Quand ce n’est plus un homme qui dirige le tout mais un réseau qui mène la danse, l’écosystème prend la place de l’egosystème. NOUS SOMMES DES PRIMATES Pas plus tard que le mois dernier, j’animais une table ronde sur l’économie de demain avec des scientifiques, journalistes et économistes de renom international. Quand j’ai émis cette remise en question du leadership comme base fondamentale du nouveau paradigme, l’un des scientifiques, catégorique, a répondu: “Nous sommes des primates et en ce sens, nous sommes constitués pour répondre à une hiérarchie. Toute hiérarchie horizontale est impossible par nature”. Un scientifique émérite, issu des meilleures universités américaines, qui vous remet en place peut être déstabilisant mais, si vous vous cédez à la moindre résistance, vous ne changerez jamais de paradigme.

PARLONS DE SENS Quand je me tourne vers les boardsports, je découvre, encore une fois, une industrie qui, intuitivement, s’est toujours inscrite dans des logiques circulaires : fonctionnement en réseau, instinct communautaire, rapport horizontal à l’autre dans la plupart des PME/TPE, règles de respect de l’autre, importance de la réputation, passion et sens au travail, épanouissement personnel à travers le professionnel, autonomie et reconnaissance, leadership par l’action pas par nomination, leadership méritocratique et changeant… Evidemment, pour ça je regarde ailleurs que dans les entreprises cotées en bourse, à mon sens prisonnières d’un ancien paradigme qui refusent le changement.

La logique des primates répond à la loi du plus fort, notre économie moderne et toute la pensée économique du XXème siècle aussi. C’est le résultat de la mauvaise interprétation faite par le libéralisme des mots de ce pauvre Hobbes : “L’homme est un loup pour l’homme”. Bref, une économie basée sur le fait que nous sommes des singes sans cerveau, répondant à la violence et foncièrement méchants. C’est une vision. Elle prédomine aujourd’hui, certes. Sauf que je ne suis pas un singe, je n’aime pas la violence et je pense être plus gentil que méchant…et nous sommes nombreux dans ce cas-là. Nous sommes des hommes évolués, pas des primates, alors permettez-moi de penser que notre rapport à l’autre a aussi évolué. Et sinon, assez d’entreprises le prouvent (Favi, Gore-Tex, Poult, Zappos...)

Partout où je regarde, j’ai l’impression que l’industrie des boardsports retombe sur ses pattes. Son ADN est 100% nouveau paradigme. Nous avons commis l’erreur de nous laisser happer par le modèle boursier (que nous soyons côtés en bourse ou pas) et ça ne nous a pas réussi. Intéressez-vous à l’Holacratie, au Teal Management, à la sociocratie en entreprise, aux applications vertueuses du Lean Management (pas ses dérives) et aux nombreux exemples qui germent partout dans le monde et vous saurez reconnaître que les fondamentaux qui marchent s’inscrivent dans notre ADN boardsports. Nous avons entre les mains les clefs de bien plus qu’une nouvelle réussite, nous avons celles d’un monde en mutation. Nous devons juste à nous rappeler où est passée la serrure ! Nouveau paradigme, marché des boardsports et bien-être en entreprise : suivez les articles d’Iker Aguirre sur ikeraguirre.com.

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photo: Nikita

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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 : OUTERWEAR FEMMES La catégorie outerwear femmes est plombée par le plagiat des grandes chaînes de textile et pressurisée par une concurrence féroce sur les prix. Il est difficile de vendre une pièce technique coûteuse quand ces grandes enseignes offrent des produits en apparence équivalents à des tarifs dérisoires. Mais, heureusement, les snowboardeuses représentent une tranche de clientèle en expansion, plus indépendantes et aventureuses que jamais. Des rideuses de park à celles de backcountry, en passant par les carveuses de pistes damées, voire les amatrices de splitboard, les filles continuent à prendre possession de toutes les facettes du snowboard, y compris quand il s’agit d’open bar en terrasse après la journée de ride… Alors voyons de plus près, ce que s’arracheront ces clientes lors de la saison 2016/17 en termes de vêtements techniques snow. Par Tom Wilson-North

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VUE D’ENSEMBLE La première tendance-clé est celle du tout-technique ; les marques interrogées aspirent à créer la veste et le pantalon de “mountainwear” parfaits, à savoir un look moderne et épuré dans une technicité irréprochable. L’objectif principal est, ici, d’obtenir un mix de confort, de solidité et de design, associé à des silhouettes féminines et ajustées. Cette féminité se dégage à travers des détails de finition tels que des zips métalliques, des patchs en cuir, et un large choix de coloris et autres effets délavés.

manteau-doudoune version longue (à hauteur de genou), une coupe directement importée de la ville. Pour Templeton, la pièce-clé de la collection, qui sera présentée à l’ISPO, est “le pantalon slim-fit le plus baggy jamais imaginé, offrant la meilleure liberté de mouvement, ainsi que confort, moelleux, chaleur, tout en restant au sec, fun et élégante”, affirme Klaus Zenker, cofondateur de la marque. DC indique également avoir modifié en profondeur sa gamme outerwear pour une sensation “skinfeel”, à travers notamment de nouvelles doublures plus confortables.

Le confort est sur toutes les lèvres, comme le confirme Andrew Burke, vice-président du textile chez Burton, en évoquant leur

La dimension durable et écologique est également à l’ordre du jour chez la plupart des marques. Cette idée de durabilité est incarnée par


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“La seule tendance forte que je distingue est de produire et d’agir à tous points de vue en respectant la planète et ses habitants.” Klaus, Templeton

une veste unique, portée à la fois en montagne et en ville. Pour ce faire, Billabong a, par exemple, doté ses modèles de caractéristiques comme une jupe amovible pour plus de polyvalence.

Mons Royal

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La tendance vers des produits plus eco-friendly est également forte et se traduit visuellement par des palettes de couleurs plus Nature et des choix de textile basés sur leurs garanties écologiques. La philosophie derrière ce mouvement est de respecter la montagne pour le plaisir qu’elle nous procure. En demandant à Klaus de Templeton de résumer la grande thématique de ces collections de l’an prochain, il nous répond : “La seule tendance forte que je distingue est de produire et d’agir à tous points de vue en respectant la planète et ses habitants.” Parfait exemple, Volcom décline une collection capsule en partenariat avec leur Boarding for Breast Cancer Foundation, dont une partie des recettes ira à cette fondation contre le cancer du sein. Chez Picture Clothing, l’aspect durable est l’ADN même de la marque et c’est lui qui a permis sa croissance, tout comme Bleed met en avant son approche respectueuse de la planète : “Chaque personne que nous parviendrons à convaincre d’opter pour une mode durable, que ce soit dans son style ou son côté fonctionnel, est un client que nous chérissons.” Sans surprise, les tons de l’an prochain seront très centrés autour de la Nature : un vrai côté “Into the wild”. Ainsi, les couleurs automnales seront à nouveau à l’ordre du jour, tout comme les couleurs minérales, à la fois neutres, inoffensives et faciles à porter une fois hors des pistes. Côté imprimés, le thème militaire revient régulièrement, à travers des camos toujours aussi présents, même si des imprimés hawaïens, plutôt sympas, permettent de trancher avec ces verts omniprésents.

Airblaster

Airblaster

LES PIÈCES-CLÉS L’idée est – rappelons-le – de traduire cette approche écolo en proposant des pièces d’outerwear pouvant être portées dans la rue comme sur les pistes, “du streetwear pour déchirer”, résume-t-on chez Zimtstern, dont la nouvelle veste Mazonka fait la transition entre sessions sur la neige et vie citadine. Rip Curl s’est engagée dans une voie plus “mode” en créant une parka baptisée Amity Gum, dotée de tissu stretch couleur bruyère et d’une isolation Primaloft : “Chaude, sexy et d’un confort maximal.” Chez Westbeach, on ne propose pas moins que des indices de 20 000 mm en imperméabilité/respirabilité, grâce à des matières légères et stretch qui offrent, d’après eux, le confort d’un pantalon de yoga à leur modèle Amery Pant. D’autres misent sur des choix plus tape-à-l’œil au niveau des vestes, à l’image du modèle Rich Dip de Billabong, au look très chargé avec ses imprimés couleur cuivre métallisé et ses nombreux détails. Le stretch 15K/15K en sergé, associé à une isolation Primaloft Eco, vient apporter du confort à ce modèle au design déjà très remarquable. La veste Always Lux de Rojo prend une direction différente avec ses matières texturées sur une doudoune épaisse aux liserés cuir, disponible dans des coloris très classieux : noir, blanc et gris alu.

Roxy

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“Nous ne nous sommes pas contentés de faire plus petit et en rose.” Homeschool

Burton

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Dans un style radicalement opposé, les chantres de la technicité de chez Norrona ont choisi de donner un côté très militaire à leur nouvelle veste Tamok dri2, en employant un coton bio doux et du Cordura, sur une membrane imperméable et respirante. Dans l’esprit militaire également, la veste Yoko de L1 pioche dans le côté vintage, destinée à des filles à la recherche d’une vraie veste de snowboard qui serait la fois féminine et stylée. Enfin, la pièce de choix de chez Bonfire se nomme la Safari Jacket : un modèle à la coupe ajustée et doté d’une couche supplémentaire d’isolation, affichant des cotes imperméabilité/respirabilité de 20K/15K. NOUVELLES COUPES La saison prochaine, les coupes de vêtements de snowboard seront très clairement dérivées de pièces vues à la ville, avec comme maîtremots : contemporain, nonchalant et confortable. Parmi ces modèles directement descendus des défilés de mode, le manteau à hauteur de genoux et dos long (ou fishtail) revient le plus souvent, tout comme la parka kaki à la coupe féminine et aux bordures en fausse fourrure. Holden s’inscrit parfaitement dans ce concept avec son manteau long fishtail au style très rock & roll et aux coloris bien sentis.

Dakine

Dakine

Cet allongement des vestes s’est généralisé, désormais plus féminines et tendance, comme si la cliente ciblée portait aussi bien sa veste longue sur les pistes qu’en soirée, ne troquant que son pantalon slim-fit pour un jean skinny le soir, agrémenté d’un chapeau et de chaussures stylées. Sauf que ces filles veulent avoir l’air de porter un manteau Zadig & Voltaire sans rien sacrifier au degré technique d’une veste classique de snowboard. Chez Colour Wear, les coupes s’allongent donc légèrement et des poches carrées font leur apparition, tandis que le pantalon Slim Curve Stretch de Airblaster sied particulièrement aux rideuses “en formes”: “Notre slim-fit est plébiscité par les femmes de corpulence fine et moyenne, mais il ne convenait pas aux formes plus généreuses, que nous adorons tout autant, soit dit au passage !”, rapporte Jesse Grandkoski, brand manager. Rojo aussi a pensé aux rideuses plus en rondeurs, ajustant en conséquence ses pantalons sur les grandes tailles.

Light

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Parmi les autres nouveautés, on signalera un tout nouveau stylisme chez Nikita, d’inspiration très prêt-à-porter et streetwear, comme l’illustre leur veste Blonde Roast Chicken, avec sa capuche et ses manches matelassées, ainsi qu’un serrage à la taille. Nitro a revu sa gamme de pantalons en optant pour des coupes plus slim et flatteuses, à l’image de notre pièce préférée, le Tate Pant. Du côté de Billabong, le chef de produit outerwear, Alexandre Berthonneau, nous apprend que toutes les coupes ont été “repensées pour l’an prochain et offriront des silhouettes plus modernes, coupées pour être portées à la ville et pas seulement en montagne.” De façon générale, les silhouettes. On pouvait rencontrer DC, un modèle 15K

Nikita

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Nikita

les coupes s’allongent et s’affinent afin de féminiser retrouve ainsi des salopettes très slim que l’on dans les années 70, telles que la Collective Bib de très prêt du corps qui existe en tissu Oxford délavé



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Des vestes d’hiver aux capacités techniques essentielles, mais pas conçues pour être utilisées uniquement pour la neige. et reprend les détails d’une combinaison en jeans. Airblaster aussi mise sur la salopette et L1 présente une combinaison qui vaut le détour. D’autres tenues d’inspiration mode sont à noter chez Roxy et Brunotti, en particulier celles avec épaules tombantes, qui offrent une silhouette moins près du corps que sur les collections précédentes. Enfin, le nouveau Tapered Drop Rise Pant de Volcom joue à fond la carte mode, avec sa coupe façon sarouel et ses ourlets serrés. Nikita

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Bonfire

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INNOVATIONS TECHNIQUES Les vêtements de snow pour filles ne sont plus à la traîne s’agissant de caractéristiques techniques, alors que chez Homeschool par exemple, les filles ont droit au même traitement que leurs homologues masculins, sans une approche trop girly : “Nous offrons d’authentiques vêtements de snowboard, conçus spécifiquement pour des femmes sportives et exigeantes. Nous ne nous sommes pas contentés de faire plus petit et en rose”, évoque la designer Erika. Les marques ont intégré que les filles n’étaient pas prêtes à faire de compromis au niveau technicité : “Notre collection automne-hiver 2016/17 est pensée pour des femmes qui envoient fort en snow et qui ne se satisfont pas de versions des modèles hommes mais en moins bien”, insiste-t-on chez Dakine. “Nous refusons ce principe et avons mis sur pied une gamme fantastique pour celles qui foncent les premières et sont toujours au rendez-vous les jours de poudreuse”, explique Brittany Cook, designer femmes chez Dakine. COULEURS EN VOGUE Comme mentionné plus haut, les coloris se veulent le reflet de cette tendance vers le durable/écologique, inspirés par la Nature, les éléments – l’eau, les arbres, la glace et la roche – sans oublier, évidemment, la montagne. Parmi les couleurs qui se détachent, on retiendra le vert olive, le bleu lagon et le gris bruyère, à savoir des coloris remarqués lors des défilés de prêt-à-porter des dernières fashion weeks. Le blanc fait également son retour, tout comme le rose, le orange, le bleu, ainsi que le doré, très présent chez Roxy par exemple. De façon générale, deux couleurs ressortent principalement pour l’an prochain : le kaki et le vert olive, soit les tendances actuelles dans le streetwear, comme chez Balmain, dont la dernière collection était sous forte influence “army”.

Nitro

Nitro

Les coloris de Nitro et Bonfire piochent dans les palettes de pierres précieuses, avec du rose et du pourpre poussière, du bordeaux et de l’émeraude. On trouve également des tons automnaux riches, couplés à des coloris plus passés et discrets chez Urban Beach, tandis qu’Animal parie sur “le houx et ses baies, ainsi que les couleurs naturelles qui nous entourent : des pourpres profonds, des bleus encre et kakis, avec des accents de menthe claire”, rapporte Leon Young, designer technical outerwear et lifestyle de la marque. Les effets de color-block des années précédentes semblent avoir disparu alors que, désormais, les tons se rapprochent davantage de ceux du streetwear. IMPRIMÉS En plus de coloris très automnaux, on trouve, comme toujours en snowboard, de nombreux imprimés intégraux, en particulier le camo. Celui de Zimtstern est particulièrement réussi, existant en vert, mais aussi dans des versions rose poussière et nuances de bleus. Bonfire

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“Du streetwear pour déchirer.” Zimtstern

mise sur un camo à fleurs plus sombre, tandis que DC reste sur un Duck Camo très plaisant. Animal présente, de son côté, un motif façon “couverture rayée”, dessiné à la main.

Rip Curl

Rip Curl

Désormais, les imprimés des leggings de yoga se déclinent aussi dans l’outerwear, à l’image de Picture qui fusionne différents motifs sur un même imprimé, exactement comme le font les leggings de yoga en ce moment. Les imprimés tropicaux sont aussi de la partie, en particulier les motifs hawaïens, comme chez Roxy et Homeschool ; les feuillages et fleurs roses se mariant bien avec les couleurs de la saison prochaine. Pour L1, ce sera acid wash et tie-dye, ou encore urban jungle chez Light. Horsefeathers joue avec les effets délavés sur des tissus à pois et déploie moult couleurs sur ses imprimés, sans oublier des textiles aux effets cuir. Les motifs vintage font, également, gentiment leur retour, heureusement pas dans la même mesure que dans les années 80 et 90. Non, il s’agit d’un rétro en version mature, à base de logos et imprimés poitrine.

Westbeach

Urban Beach

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CONCLUSION Il ne fait plus aucun doute que les rideuses se font de plus en plus exigeantes, voulant le meilleur de la mode et des coupes modernes. Terminés les couleurs criardes et les dégueulis en Technicolor. S’afficher en couleurs pétard durant une semaine sur les pistes avant d’abandonner sa tenue chez Emmaüs, tout ça est une histoire qui appartient au passé. Aujourd’hui, les coloris se font bien plus naturels, moins éclatants et surtout portables par toutes, le tout mis en valeur par des coupes plus fit qui permettront à ces pièces de traverser les saisons. La tendance générale de ces collections automne-hiver 2016/17 va vers une optimisation des gammes établies, en travaillant le stylisme, les aspects pratiques et les coupes. Nous assistons à un retour aux essentiels avec, comme principaux axes de travail, la performance et la facilité à l’usage. L’objectif n°1 de la plupart des marques est d’arriver à créer une veste deux-en-un, à la fois veste de snow et veste d’hiver citadine. Cette tendance ne peut que nous plaire : dépenser un peu plus, mais ne dépenser qu’une seule fois. En choisissant avec soin, les clientes seront fidèles à leur achat durant très longtemps, comme autrefois. Si cela peut leur permettre de passer plus de temps encore sur la neige, tout le monde y gagne.

RÉSUMÉ DES TENDANCES Nature et technologique Au chaud, sexy et confortable Stylé et multifonctions Des couleurs naturelles Des imprimés inspirés par les éléments (camo, hawaïen)

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photo: Bonefire

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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 : OUTERWEAR HOMMES Les vêtements techniques pour le snowboard ont connu quelques années difficiles et de nombreuses marques ont dû faire de véritables changements pour rester pertinentes, dans cet environnement très compétitif qui évolue rapidement. Celles qui n’ont pas pu suivre ont totalement disparu. Mais, sur une note plus positive, le monde des vêtements techniques est parsemé de véritables success stories, avec des marques qui ont, d’une manière ou d’une autre, réussi à sortir la bonne formule, qui payent les salaires de tous leurs employés et qui attisent l’enthousiasme du consommateur. Découvrons un peu ces money-makers ,alors que nous examinons le sujet en détail avec notre compte-rendu des tendances pour l’automne hiver 2016/2017. Par Tom Wilson-North. TENDANCES PRIMAIRES - TECHNIQUE L’année prochaine, le look high-tech restera très important pour les marques qui s’identifient au rideur backcountry, au big mountain rideur, au splitboardeur…et aux gagnants du loto. On verra des coutures collées, du tissu très fin, des zips imperméables et des prix à faire pleurer les plus riches d’entre vous. Norrøna proposera une toute nouvelle ligne appelée Tamok avec des tonalités plus sombres, et 686 fait sa première entrée dans le GORE-TEX® avec sa gamme GLCR. La Highline de Quiksilver est une mini-collection qui présente des articles signés Travis Rice et la technologie Gore-Tex C-Knit. “C’est vraiment l’apogée des vêtements techniques imperméables : un matériel qui vous gardera bien au chaud et au sec toute la journée, tous les jours, quelles que soient les intempéries que la montagne vous inflige”, explique leur Global PLM Thomas Bourgault.

Les marques les plus innovantes utilisent des tissus multi-densités et des technologies de fusion scientifique, pour réduire le besoin de coudre ensembles les panneaux. Cela implique moins de trous, moins de gaspillage, une solidité plus élevée, plus de confort et une esthétique plus sympa. Une sous-branche de cette tendance populaire se retrouve avec des articles qui présentent moins de coutures. Les marques les plus innovantes utilisent des tissus multi-densités et des technologies de fusion scientifique, pour réduire le besoin de coudre ensemble 85


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Des vestes silencieuses qui ne font pas un bruit de ventilateur dès que vous bougez sont aussi la tendance, essayez donc de faire bouger un peu les tissus lorsque vous vous baladez sur les stands à ISPO

Airblaster

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les panneaux. Cela implique moins de trous, moins de gaspillage, une solidité plus élevée, plus de confort et une esthétique plus sympa. Tandis que Picture reconnaît les efforts de The North Face quant à leur marketing sur la technologie FuseForm, le fondateur (et tout fraîchement papa) Julien Durant est catégorique sur le fait que la nouvelle veste Eno2 de son entreprise n’a pas d’égale en termes d’innovation technique dans le monde entier. Elle comprendra un tissu double densité sans couture, avec des panneaux jacquard de couleur et sans couture, une répartition des matériaux sur l’ensemble du corps sans couture, et une garantie à vie sur le tissu. La Fuse Brigandine de The North Face® utilise une technologie multidensités similaire avec un tissu à base de sergé qui, avec un intérieur tricoté, permet à la veste de se comporter un peu différemment des 3 couches traditionnelles. Elle offrira plus de respirabilité que jamais, bougera facilement et sera très silencieuse. Des vestes silencieuses qui ne font pas un bruit de ventilateur dès que vous bougez sont aussi la tendance, essayez donc de faire bouger un peu les tissus lorsque vous vous baladez sur les stands à ISPO.

Bonefire

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Brunotti

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TENDANCES PRIMAIRES - CROSSOVER Envisagez de changer votre approche quant à la vente de vêtements techniques, parce que nous avons découvert que les vestes de snowboard multi-activités prennent une grosse place dans les gammes de produits de l’année prochaine. “Nous avons changé pour offrir une collection complète de vestes lifestyle, qui sont aussi fonctionnelles que des vestes techniques mais un petit peu recadrées pour un environnement plus urbain. Les marques en croissance ne sont pas forcément les marques spécifiques au sport… Elles ont du style et elles sont polyvalentes,” indique le vice-président des Softgoods chez Burton, Andrew Burke. “Il n’y a pas vraiment la nécessité de segmenter”, continue-t-il. “Bien sûr, nous nous focalisons sur le fait de produire un meilleur équipement pour le snowboard, mais les gammes sur le marché ont été un peu floutées par le consommateur… Ce n’est donc pas nécessaire d’essayer de les maintenir”. Urban Beach partage cet avis : “Nous nous concentrons vraiment sur le multifonction, nous travaillons donc à faire en sorte que les vêtements techniques assurent autant en ville qu’en montagne, ou même à la plage, mais soient aussi fonctionnels et utilisables dans les conditions froides et humides”, indique-t-il. Animal y met aussi du sien : “Bien que nous prenions très au sérieux les sports d’hiver, nous réalisons aussi que les consommateurs ont besoin d’aller ailleurs que sur les pistes”, affirme Leon Young, leur Designer Vêtements Techniques Et Lifestyle Pour Hommes. Peut-être qu’il est temps d’achalander un peu plus la partie streetwear des magasins avec des vestes d’hiver plus crossover, par d’autres marques de sports de glisse qui ont été assimilées comme telles. Il faut cependant faire attention. Les vêtements techniques qui ressemblent à du streetwear sont un peu différents, et c’est assez confus pour les clients. Zimtstern parle de “streetwear avec lequel on peut rider” comme une grosse tendance pour l’automne hiver

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Pendant un moment, on a vu des vestes et des pantalons près du corps pour les freestyleurs et des coupes droites pour les gars du big mountain.

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Horsefeathers

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2016/2017: leur veste Leifz présente une surface rugueuse, des zips métalliques sur la poitrine et aura un look suffisamment cool pour la montagne, tout en restant appropriée pour une situation plus urbaine. La gamme de vêtements techniques HR&S de chez Volcom est en fait du matériel de snowboard directement influencé par la rue. Et chaque marque à laquelle nous nous sommes adressés avait quelque chose de similaire à proposer dans les tuyaux. Mais d’où cela vient-il ? Eh bien, si l’on regarde, même brièvement, les vidéos de snowboard street du moment, on ne voit pas une seule veste de snowboard : il y a des sweats à capuche, des jeans, du velours, des jogging et du workwear. Certains snowboardeurs ne veulent pas avoir l’air d’aller rider… TENDANCES PRIMAIRES - MILITAIRE Le style militaire et les sports de glisse, c’est un peu comme le pain et la confiture, ils vont très bien ensemble et cela ne changera pas l’année prochaine. Vous verrez cela très bien réalisé chez Dakine, tandis que DC fait un peu des siennes en proposant du streetwear avec une influence militaire. L1, comme toujours, puise son inspiration dans le militaire vintage, qui s’intègre parfaitement à sa gamme de l’année prochaine, tendance, propre et fonctionnelle. TENDANCES PRIMAIRES - AUTRES CONSIGNES Les autres tendances auxquelles il faudra prêter attention dans les show-rooms (ou au moins à glisser dans une conversation avec votre boss) sont les vestes bomber, les doudounes, et la vibe surf rétro, qui sont très marquées pour Quiksilver et Burton l’année prochaine. On voit des pièces cousues sur les genoux un peu partout, des salopettes impossibles à ignorer dans le snowboard et vous allez voir ça chez tout le monde. La Fader Bib de Holden est excellente : en 20k/20k et le prix de vente conseillé est très raisonnable.

Light

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FONCTIONNALITÉS TECHNIQUES Les gadgets sont une fonctionnalité très importante dans la collection de vêtements techniques, le client futuriste et qui aime bien l’innovation adore ce genre de truc, et cela permet d’avoir une discussion dans le magasin. C’est aussi en général le premier accessoire qui part en vrille et ça donne d’excellentes opportunités aux shops d’offrir un bon service après-vente. La tenue Ultimate Search de Rip Curl est une combinaison sans zip qui présente aussi un gilet de sécurité en avalanche pour le client qui s’intéresse à la sécurité. Parallèlement, Billabong présente un nouveau système d’ajustement de la capuche Boa sur sa veste Polar Star, et Westbeach utilise un nouveau matériau super technique dans sa nouvelle veste Cove 30K et sa combi Birch.

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TISSUS En ce qui concerne les tissus, il n’y a rien de très révolutionnaire pour l’année prochaine, il s’agit plus d’amélioration et de consolidation de bonnes pratiques déjà en place. Burton possède un établissement de développement en Chine, appelé Threadworks, dans lequel ils conçoivent un tissu utilisant du Cordura et du Gore-Tex, le produit haut de gamme final sera délavé aux enzymes et par pigmentation, ce qui lui



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Des couleurs atténuées, vintage et plus ternes sont toujours dans la tendance. Mais les choses s’éclaircissent un peu.

donnera une excellente performance et une excellente résistance avec un look streetwear exclusif.

Mons Royale

Mons Royale

Mountain White joue la carte de la sécurité avec des tissus classiques British Isles comme le Harris Tweed et le Ventile, et Horsefeathers expose un tissu avec un effet délavé et un magnifique tissu qui ressemble à du jean et qui mérite d’être minutieusement examiné de plus près lorsque vous arriverez à Munich. COUPES Pendant un moment, on a vu des vestes et des pantalons près du corps pour les freestyleurs et des coupes droites pour les gars du big mountain. C’est la silhouette principale, bien que l’on observe quelques variations.

Neff

Neff

DC est un très gros acteur dans l’arène du streetwear avec une coupe Drop Crotch sur son pantalon Asylum. Cela signifie plus de confort au niveau du haut des cuisses, tout en assurant un look fuselé sympa. 686 a remarqué la popularité croissante des pantalons droits dans le freestyle, et Ride ajoute un nouveau modèle de veste : une parka très ample et fishtail appelée la Roanoke. Colour Wear fait écho à ce thème avec ses nouvelles parkas. COULEURS Des couleurs atténuées, vintage et plus ternes sont toujours dans la tendance. Mais les choses s’éclaircissent un peu, et on peut le voir chez Brunotti. “Notre palette de couleurs se base sur des sources naturelles, la montagne, les minéraux et la forêt”, explique la directrice des relations publiques de la marque, Anouk van Haaster. Rip Curl s’inspire aussi d’une palette de couleur naturelles avec de l’eau, des arbres, de la glace, du marbre, très présents dans leur workbook.

Nitro

Nitro

Du point de vue de la fabrication, il a été très intéressant de comprendre l’approche de Light : ils produisent dans une usine qu’ils possèdent partiellement, et qui leur laisse libre champ au-delà des minima et des imprévus dus aux échantillons. Cela leur permet d’offrir plus d’options : ils proposent leur pantalon dans 15 coloris différents et chaque veste présente quatre variations. L’année prochaine, ils se focaliseront sur les couleurs classiques de l’alpinisme, ainsi que sur des looks urbains classiques, en mettant l’accent sur des mélanges de kaki, de bordeaux et d’anthracite. Finalement, en ce qui concerne les couleurs, on observe que la majorité a décidé d’adopter le bon vieux blanc, particulièrement chez les marques très fashion comme Templeton et L1. “Nous allons avoir beaucoup de blanc”, explique Jon Kooleyde chez L1. “C’est une demande de nos team rideurs, qui nous a semblé raisonnable étant donné que la plupart des vêtements techniques de snowboard se tient en général à l’écart du blanc”

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IMPRIMÉS On les aime ou on les déteste mais, dans le snowboard, il y aura toujours de la demande pour les imprimés. Zimstern en propose un qu’ils appellent Paperwork et Nitro aura un imprimé réfléchissant qui aura l’air ton-sur-ton jusqu’à ce que la lumière l’éclaire.



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Envisagez de changer votre approche quant à la vente de vêtements techniques, parce que nous avons découvert que les vestes de snowboard multi-activités prennent une grosse place dans les gammes de produits de l’année prochaine

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Airblaster propose un motif très cool qu’ils appellent Night Jungle, avec des palmiers sur un fond très sombre, et travaille en partenariat avec Lucas Beaufort sur le motif répétitif de camouflage qu’ils appellent Critterflage. “Ça reflète très bien l’imaginaire de Lucas qui crée des monstres gentils, et ça donne au premier regard un camouflage vintage classique”, indique le Brand Manager Jesse Grandkoski. Homeschool continue de taper dans le tropical avec un imprimé Hawaiian Galaxy qui affiche des fleurs pastel sur une palette atténuée.

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SOUS-VÊTEMENTS Les sous-vêtements sont un élément critique dans le matériel du snowboardeur, pour se taper des gros rails à 2h du mat’ devant le magasin de sport, comme pour se faire des runs dans un couloir en pleine tempête. Bien que ce ne soit pas des vêtements techniques à proprement dit, les sous-vêtements doivent absolument être représentés dans votre shop, n’est-ce pas ? Klaus Zenker de chez Templeton annonce que ce n’est pas ce qu’il pense : “Les sousvêtements sont un marché très difficile et pratiquement impossibles à vendre dans le magasin de snowboard moyen… De plus, on n’a pas envie de proposer la nième copie de la Ninja Suit.”

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Il y a quelques nouvelles mouvances assez intéressantes dans les sous-vêtements pour l’année prochaine. Les marques auxquelles nous nous sommes adressés sont toutes d’accord pour dire que la laine mérinos reste ce qui se fait de mieux. WestBeach propose une nouvelle gamme mérinos en trois couleurs, super.natural offre sa série Expedition avec 230 g de mérinos et des imprimés sympas, tandis que Horsefeathers se plonge dans le mérinos avec plusieurs niveaux de folie dans les couleurs. On remarque aussi la toute nouvelle gamme de sous-vêtements de chez Norrøna, avec un fil nylon gainé de mérinos. Et pendant qu’on est sur ce sujet, il faut noter des choses intéressantes au sujet de la laine mérinos : premièrement, les moutons qui sont à la base de ce fil sont vraiment des animaux très étranges et, deuxièmement, et c’est le point critique, il y a un petit pourcentage de personnes qui sont allergiques à la laine mérinos et qui ne peuvent pas en porter. En gardant cela l’esprit, il reste important de proposer une alternative. Le programme de sous-vêtements de Volcom se voit revisité avec un polyester recyclé et Bleed propose un sous-vêtement plutôt cool utilisant du Tencel, un matériau obtenu à partir d’eucalyptus avec une sensation de douceur sur la peau et une forte respirabilité. Il y a aussi un nouveau sous-vêtement chez Picture qui utilise du Polartec Powerwool. “Nous le vendrons à 99¤”, indique Durant de chez Picture. “On ne descendra pas le prix parce qu’on ne veut pas vendre des produits en polyester de mauvaise qualité comme nos concurrents, même si certains d’entre eux marchent très bien.” Il faut éduquer les consommateurs dans cette catégorie parce qu’ils ont à l’esprit qu’un sous-vêtement à 10¤ de certaines marques sera aussi efficace qu’une pièce technique plus chère dans un magasin de

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glisse. Par chance, les acteurs bien établis font de leur mieux pour nous aider. Pally’H communique sur les bénéfices de son tissu, qui contient des matériaux recyclés et du bambou, tandis que des poids lourds de l’industrie, comme Mons Royale, poussent plus avant leur partenariat FWT. Leurs couleurs exclusives Mons sont très fortes et, à partir de l’année prochaine, leurs cols plus hauts offriront une protection du visage. Et ils racontent aussi l’histoire de la laine mérinos à qui veut bien entendre. “Parce que la laine mérinos a un prix plutôt élevé et que la plupart des sous-vêtements resteront au placard jusqu’à ce qu’ils puissent être portés en montagne, le consommateur n’y attribue donc pas une grande valeur. Mais, si le style est bon et que le look est sympa, vous pourrez le porter en ville, au bar ou à la salle de sports, et nous voilà avec un vêtement bien plus utile, et plus de valeur. De la même manière que l’on voit les gens porter leurs vêtements de sport au café avec cette tendance “activewear”, avec un vêtement Mons, vous pourrez le porter comme de l’activewear, comme un vêtement décontracté ou, bien sûr, comme sous-vêtement performant”, s’exclame le porte-parole de Mons Royale, Richard Birkby. PRO MODÈLES ESSENTIELS Plus que jamais, les marques laissent les rideurs prendre les grandes décisions en termes de développement produit et collaborent aussi avec les meilleurs shapeurs du monde pour créer des pièces essentielles. La veste Control à quatre poches de chez Dakine a été développée par Peter Line et Eric Pollard. 686 propose la première veste signée Tor Lundstrom et Protest offre une pièce 10K conçue avec Nadasurf Powderboards. Frank April aura un ensemble 32 à son nom appelé le Kaldwell et les modèles d’Eiki Helgason, la veste Baker et le pantalon Cronus, ont l’air vraiment cool chez Horsefeathers. Et puis il y a la marque de son frère Halldor Helgason, atrip… CONCLUSION Nous y voilà, une tonne de modification sur des tendances classiques, les sous-vêtements tunés, beaucoup de blancs, des tissus multidensités à fond et quelques nouvelles approches quant à la vente de vêtements de snowboard. On laisse le dernier mot à Jesse de chez Airblaster : “Il y a beaucoup d’éléments intemporels qui sont en fait pris pour des tendances ou des modes qui vont et viennent, mais je crois que tout cela est le résultat de l’effort des marques à essayer de s’aligner avec les tendances perçues, au lieu de manifester un style intemporel dans leur design. La bonne musique sera toujours de la bonne musique. Et ce n’est pas parce qu’un certain style devient populaire qu’il n’est plus valable pour autant.” Voilà qui est dit.

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RÉSUMÉ DES TENDANCES Technique et minimaliste Tissus multi-densités Style militaire vintage Veste d’hiver multi-activités Sous-vêtements avec protection du visage Vêtements techniques développés par les rideurs Imprimés tropicaux sombres

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Photo : RECCO

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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 : SÉCURITÉ EN MONTAGNE Nous pouvons dire sans risque que l’immense majorité de ceux qui aiment la montagne, adore aussi la neige, en particulier quand elle est fraiche, poudreuse et vierge… Si apprendre les bons gestes et les normes de sécurité en cas d’avalanche est primordial, rien ne peut garantir que vous soyez tranquilles à 100 % en toute situation. La meilleure option est de préparer ses clients et assurer ainsi toutes leurs chances de survie. Par Anna Langer. En plus de s’éduquer sur les risques en backcountry et sur où ils se cachent, les rideurs doivent aussi veiller à ce que tous les membres du groupe soient équipés pour faire des recherches et retrouver une victime potentielle en cas de pépin. C’est l’objectif principal de la campagne “Be Searchable” de Recco et dont l’objectif est de réduire drastiquement le temps de secours : un des facteurs cruciaux pour assurer la survie en cas d’accident en avalanche. Un nombre croissant de marques et plus de 800 stations et organisations de secours en avalanche du monde entier sont partenaires Recco et incluent des réflecteurs et des détecteurs à leurs équipements afin d’augmenter la sécurité en avalanche. La marque travaille même sur des détecteurs et des applications pour drones, capables de retrouver des victimes même dans les terrains les plus éloignés. L’été prochain vous découvrirez le premier hélicoptère détecteur Search and Rescue, le SAR1, capable de ratisser un kilomètre carré en trois ou quatre minutes. Chercher un compagnon de ride avec un émetteur-récepteur, si ce dernier en est équipé, est le moyen le plus efficace de lui sauver la vie, mais ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup oublient de s’équiper dès que la poudreuse est au rendez-vous. Les statistiques de l’ANENA, citées par Recco, stipulent que 50 % des victimes en avalanche ne portent pas d’émetteur-récepteur. Ce pourcentage est, de loin, trop élevé, surtout si vous prenez en compte le niveau d’innovation de ces dernières décennies qui, non seulement facilitent les recherches, mais aussi les processus engagés pour retrouver une victime. Dans le passé, ces outils étaient très onéreux mais les prix ont chuté, un facteur que beaucoup de consommateurs ignorent. La plupart des émetteurs-récepteurs du marché utilisent trois antennes ainsi que des aides visuelles et acoustiques numériques pour que l’utilisation en cas d’urgence soit la plus simple possible. Beaucoup de modèles passent automatiquement en mode émission en cas d’avalanche, comme l’Ortovox 3+ qui combine une antenne avec technologie intelligente, un affichage en temps réel, une fonction de marquage, une seule batterie et beaucoup d’autres détails à un prix très concurrentiel. Le Barryvox de Mammut combine aussi des fonctions numériques et analogiques avec trois antennes pour une

utilisation rapide, facile et intuitive, lorsque chaque seconde compte. Pieps offre aussi des écrans digitaux avec des aides visuelles dans tous ses modèles. Mais, peu importe la vitesse à laquelle on peut vous retrouver, il vaut mieux ne jamais finir enterré, grâce aux sacs à dos airbag. Il existe des systèmes légèrement différents suivant les marques. Le Voltair Avalanche Airbag, d’Arc’teryx, peut se déployer de nombreuses fois et peut être transporté en avion grâce à sa batterie rechargeable, une première dans l’industrie. Le Jet Force Balloon, de Black Diamond, est un peu plus grand avec 200 litres et met 3,5 secondes à s’ouvrir, autour du cou et sur les côtés. En plus, il ne souffre pas des basses températures grâce à la technologie de résistance au froid de Pieps. Ortovox a laissé tomber l’électronique dans son nouvel Avabag pour offrir “le système airbag le plus léger et le plus petit au monde”, avec un moindre risque de se salir, de geler ou de se corroder. Mammut a amélioré toute sa collection d’airbags, que ce soit au niveau des sacs à dos que des systèmes de gonflage. Ils ont éliminé les détails gênants pour les rendre encore plus confortables. La marque dit “qu’il n’y a plus d’excuse pour ne pas les emmener dans toutes vos aventures hors piste”. Avec leur nouvel P.RIDE, les spécialistes du airbag, ABS, passent au niveau supérieur de la fonctionnalité. Ils permettent de connecter jusqu’à 10 personnes par radio pour que chaque membre du groupe puisse non seulement déclencher son propre airbag mais aussi celui de n’importe lequel de ses compagnons qui pourrait ne pas voir le risque qui le guète. Les nouvelles ailes gonflables s’ouvrent de part et d’autre du sac et assurent “une position horizontale bénéfique qui minimise le risque de lésion” et présentent 30 % de surface effective en plus pour davantage de flottaison. Pour tous ceux qui préfèrent dévaler les pentes avec un minimum de poids, le Poacher Vest de Dakine offre un espace de rangement suffisant pour tous les essentiels du backcountry mais sans l’encombrement du sac classique. Grâce à Mammut et leur RAS, Removable Airbag System, vous pouvez rajouter au sac un système airbag “ailé” pour vous sauver la vie…au cas où. 97



science des achats

SCIENCE DES ACHATS C’est comme snowboardeur sponsorisé que Torleif Aarskog Myhre a rejoint le team Session en Norvège, à l’âge de 19 ans. Puis, il intègre à temps partiel l’équipe du magasin de Stavanger, avant d’évoluer au sein de la société tout en terminant ses études en 2008. Aujourd’hui responsable des achats pour un réseau de 12 boutiques et un webshop, Torleif partage son savoir-faire d’acheteur et donne quelques conseils aux marques, afin de booster leurs ventes en magasin. Depuis quand es-tu responsable des achats et comment as-tu obtenu ce poste ? Je me suis fait embarquer sur le team Session à 19 ans et j’ai commencé à travailler pour l’entreprise en 2004. J’étais très fier de travailler pour eux, car c’était - et c’est encore - la plus grande chaîne de magasins de skate et de snowboard en Norvège. Ils existent depuis 1988. J’ai débuté à temps partiel à Stavanger (leur flagship store) durant deux ans, tout en voyageant et en étudiant les sciences du sport. Une fois mes études terminées en 2008, Bjarne (le PDG) m’a proposé un poste de manager en magasin au Session de Kvadrat. J’ai travaillé là-bas jusqu’en 2011-2012. À la suite de quoi, j’ai pris le poste de responsable des achats pour le groupe et j’œuvre aussi en arrièreboutique et sur diverses missions. Au vu des dernières saisons, quelles sont les grandes leçons à retenir en ce qui concerne les passages de commande et la vente en elle-même ? Autrefois, notre expérience des achats était très empirique. J’ai appris à apprécier des systèmes plus élaborés, ainsi que les rapports d’activité sur les ventes et autres statistiques. Nous procédons souvent individuellement par magasin s’agissant de commandes, et comparons les produits selon les stocks. Le principal défi, lorsque vous achetez des nouveautés, est d’arriver à jauger les statistiques de ventes et d’anticiper les ventes à venir, ce qui va marcher ou pas. C’était plus facile auparavant, lorsque le marché n’évoluait pas si vite. Quel type d’aide souhaiterais-tu recevoir davantage de la part des marques ? Les informations sur le produit se doivent d’être aisément compréhensibles par les clients. Obtenir plus facilement des supports marketing tes que des PLV serait aussi un plus. Des sites B2B plus faciles à utiliser amélioreraient également toute la partie e-marketing et faciliteraient la chaîne entre le stockage et la vente. L’objectif devrait toujours être de mettre à disposition les produits à la vente le plus vite possible. Le marketing a beaucoup trop d’avance sur le retail. Cela devrait ressembler davantage à “produits en magasin + marketing = ventes et clients satisfaits”, au lieu de “marketing + produits livrés en retard = clients impatients”. Comment juges-tu l’état actuel du snowboard ? Le sport se porte bien en ce moment. Le niveau est incroyable et continue de progresser. D’un point de vue des ventes, 2014-2015 a été une bonne année avec une augmentation de 30 % sur le matériel et il semble que la tendance se maintienne sur la saison à venir. La catégorie freestyle est évidemment la plus importante, mais on constate une hausse sur les spitiboards et le marché en backcountry

également. De notre point de vue, cela ouvre de nouvelles opportunités à de nouveaux clients. Quels conseils donner aux marques qui débarquent sur le marché pour séduire les acheteurs ? Les dates limites de commandes sont trop précoces sur les grands comptes. Il est vraiment compliqué de passer de grosses commandes alors que la saison ne fait que commencer. Cela peut mener à prendre de mauvaises décisions et choisir les mauvais articles. La ponctualité est importante, surtout sur des produits saisonniers. Quels sont les salons qui comptent dans la prise de décision ? L’ISPO est important dans le secteur et pour nous, les détaillants, il permet de voir les positions des marques en Europe. Nous ne faisons pas de précommandes sur l’ISPO, mais généralement avant le salon. Évidemment, nous passons encore des commandes après le salon. En Norvège, nous distribuons parmi les plus grosses marques et les achats se jouent lors des deux premières semaines de janvier (bien trop tôt !). Quelles sont tes techniques lors du passage de commande ? Je me sers de classeurs Excel où sont enregistrées toutes les données par référence. Cela peut paraître un peu fastidieux, mais nous importons toutes nos feuilles Excel dans notre système pour consolider les informations sur notre stock. Nous réalisons une grande feuille matrice, puis nous faisons une feuille par magasin en compagnie du manager. Cela demande pas mal de boulot, mais c’est la phase la plus importante dans les achats. En incluant les shop managers dans la boucle, cela nous permet d’affiner les données relatives au stock en fonction de chaque point de vente. De petits ajustements peuvent faire une grosse différence sur les ventes au final. 99



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FOCUS SKATE : STEVE DOUGLAS, DE DWINDLE DISTRIBUTION Interview par Dirk Vogel. Steve Douglas a vu les hauts et les bas de l’industrie de l’industrie du skate sous tous les angles. Skateur de vert, Douglas a quitté Londres en 1984 pour poursuivre son rêve dans la terre promise du skate : la Californie. “Je n’avais qu’une chose en tête…devenir pro”, se rappelle-t-il. Le rêve est devenu réalité en 1987, quand Douglas a signé son premier pro model chez Schmitt Stix. Il devenait ainsi l’un des rares européens à avoir une board à son nom chez une marque US. En 1989, le skateboard chuta. Quand la musique s’est arrêtée et que beaucoup de pros se sont trouvés sans sponsor, Steve a fondé, en 1990, New Deal Skateboards avec son sponsor Paul Schmitt. Devenue le catalyseur de l’esprit créatif du skate, tout comme de sa renaissance (commerciale), l’entreprise est devenue Giant Distribution. Dans ses locaux sont nées des marques comme Element, Mad Circle, 411 Video Magazine et Destructo Trucks. Toujours fidèle à sa passion pour le hardware skate, Steve a rejoint le géant des hardgoods, Dwindle Distribution, en 2005, avec son ami , le pro britannique des années 80, Bod Boyle. Douglas, VP de Dwindle, est à la tête de marques leaders comme Almost, Enjoi, Tensor Trucks, Blind, Cliché, Darkstar, Dusters, Kryptonics et Zero Skateboards, en plus de Fallen Footwear. Il manage l’ensemble depuis leur QG à El Segundo, Californie. Pour ce 80ème numéro de Source,

le vétéran partage sa vision sur la santé de l’industrie, le marché européen et il nous explique pourquoi les marques de hardware sont encore le cœur latent de la culture skate. L’HOMME La passion est clef dans notre industrie, même au moment de choisir les entreprises pour lesquelles on travaille. Quels ont été les facteurs qui vous ont attiré vers Dwindle et ses marques ? Depuis la première marque US pour laquelle j’ai skaté, qui était Madrid, en 1983, j’ai toujours choisi des marques qui avaient un bon atelier de fabrication. Après Madrid, j’ai signé avec Schmitt Stix et puis nous avons fondé New Deal. Dwindle répondait à cette exigence avec DSM (Douglas Street Manufacturing, à Shenshen, Chine) et c’est une entreprise globale avec un pied sur trois continents. Etre très similaire à Giant, avec de nombreuses marques, était aussi un facteurclef, en plus des gens qui composent l’entreprise. Quelles sont certaines des personnes avec lesquelles vous avez bien connecté chez Dwindle ? Gary Valentine était un ancien rideur Schmitt Stix et j’ai toujours respecté les frères Hill. Quand ils m’ont invité en Australie au “Swindle Tour”, en 2004, je me suis dit : “Bon Dieu, ces gars sont 101


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Nous travaillons très dur pour faire avancer le skate. Je pense que c’est le rôle de chaque société dans le skate mais, quand vous n’avez pas votre propre atelier de fabrication, le rayon d’action devient assez limité

incroyables !” La décision de changer était facile et elle me permettait de travailler avec mon ami de longue date, Bod [Boyle]. L’affaire était close. Dans les années 80, Bod et toi étiez parmi les premiers pros européens à avoir des contrats de sponsoring et des pro models avec des marques US. Comment était-ce d’être un pro européen à cette époque ? Très différent ! Il y avait beaucoup moins de pros, beaucoup moins de marques et nous avions beaucoup moins d’aide de la part des distributeurs mondiaux. Je pense que c’est plus facile pour les skateurs actuels, ce qui est top parce que rien ne pouvait être plus dur qu’à l’époque. LE MARCHÉ En parlant d’aide internationale, comment fait Dwindle pour supporter les pros et les détaillants européens ? Nous sommes totalement intégrés dans le marché et beaucoup de nos pros vivent en Europe à temps plein. Parmi nos pros européens nous avons Youness [Amrani] et Willow chez Almost ; Ben [Ramers] et Wieger [Van Wageningen] chez Enjoi ; Lucas [Puig], Lem [Villemin], JB [Gillet], Flo [Mirtain] chez Cliché ; Manolo [Robles] en Espagne chez Darkstar ; Sewa [Kroetkov] le rookie Sam Beckett chez Blind. Et je ne parle pas des amateurs… Non seulement nous travaillons directement avec les détaillants et les sites-clefs en développant un marketing sur mesure, mais nous avons aussi des personnes sur le terrain qui travaillent avec les médias locaux et tous nos distributeurs, depuis nos bureaux à Londres et Barcelone. Comment voyez-vous la santé de l’industrie du skate ? Les ventes ont baissé dans le monde entier, c’est clair. Ce qui est super, c”est la grande quantité de skateparks qui se construisent partout. Ça suppose que, lorsque la demande reviendra, les skateurs auront beaucoup de spots de qualité à portée de skate. Et que nous dites-vous du côté business du skate, de la santé du marché et des risques et opportunités qui s’érigent devant nous ? Pour les marques de hardgoods établies, les défis sont grands. Ce n’est pas un marché en très bonne santé et c’est la raison pour laquelle tant de marques de hardgoods ont des difficultés. L’opportunité est dans la connexion de nos équipes et de nos rideurs avec le marché et dans le gain de parts de marché. Beaucoup de nos concurrents US n’ont pas la capacité de se concentrer sur des marchés-clefs comme l’Europe et, pour être honnête, beaucoup ne comprennent pas l’enjeu ni ne s’en soucient. En parlant de l’Europe, comment voyez-vous l’évolution du marché du détail ? Je pense qu’il va devenir semblable à celui des US avec davantage de chaines [boardsports] européennes. Vous pouvez voir cette tendance avec les entreprises de vente par correspondance. L’ENTREPRISE Quelles synergies mettez-vous en place avec Globe, la société mère de Dwindle ? Le groupe vous aide-t-il en termes de fabrication, distribution, etc. ? Les synergies sont nombreuses : notre atelier DSM, Hardcore Distribution en Australie, et toute la logistique. En plus, avec Globe, nous avons une forte assise financière. C’est une entreprise cotée en bourse qui n’est pas endettée et dont les frères Hill, qui sont des skateurs aussi, sont les actionnaires principaux !

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Le positionnement de chaque marque Dwindle est assez unique. Comment sauvegardez-vous l’intégrité artistique et la direction de chaque marque de votre portefeuille ? Nous faisons en sorte que toutes les marques aient une liberté d’action totale. Nous n’émettons un avis que si c’est strictement nécessaire, mais ça peut arriver de temps à autre. Toutes les six semaines, nous nous réunissons avec les brand managers, ça nous aide beaucoup à avancer. De toutes les entreprises de hardgoods du marché, Dwindle est l’une des plus anciennes. Quel est le secret pour rester pertinent et être respecté dans le long terme après deux décennies d’activité ? C’est comme le vieux dicton qui dit : “Adapte-toi ou crève !” Nous considérons les affaires de la même façon que nous considérons notre skate : chaque jour, nous y allons avec la ferme intention de progresser, sans jamais être complètement satisfaits. Nous essayons de donner ce sens des affaires à tous ceux qui travaillent avec nous, c’est le sens de l’amélioration continue. Et ça ne s’arrête jamais. Dwindle est un acteur majeur des nouvelles technologies dans les hardgoods : de l’IMPACT aux trucks plus légers ou les nouvelles formules de matériau pour les roues… Est-ce toujours difficile de convaincre le skateur moyen, et, par extension, le détaillant, d’adopter de nouvelles technologies plus onéreuses? Rien que le fait de trouver des détaillants et des consommateurs qui veulent tester nos nouvelles technologies est déjà un grand défi. Mais, une fois que c’est fait, ils sont accros ! C’était la même chose avec nos pros, au début, mais maintenant nos rideurs sont convaincus et près de 60 % de notre team rident des boards technologiques et ne changeraient pour rien au monde. Certains pays et certains shops sont de fervents défenseurs de ces technologies. J’aimerais qu’ils soient plus nombreux, bien sûr, parce que nous ne faisons pas semblant, ce sont des technologies qui marchent ! Nos trucks Mag Light Tensor sont 29 % plus légers qu’un truck standard. Il vous suffit d’en prendre un et vous verrez à quel point il est léger. Nous travaillons très dur pour faire avancer le skate. Je pense que c’est le rôle de chaque société dans le skate mais, quand vous n’avez pas votre propre atelier de fabrication, le rayon d’action devient assez limité. PROSPECTIVE En vous tournant vers le futur, quel est d’après vous l’avenir du portefeuille de marques Dwindle ? Nous voulons que toutes les entreprises du groupe soient saines et qu’elles offrent le meilleur d’elles-mêmes. Nous voulons avoir une marque pour chaque type de skateur qui existe et nous voulons avoir une board pour chacun d’entre eux. En plus, nous voulons aussi avoir un prix pour chacun d’entre eux. Où aimeriez-vous voir l’industrie du skate dans cinq ans ? Espérons que l’industrie sera plus saine pour tous. Les entreprises de hardgoods ont besoin de fonds pour financer des projets vidéo et générer de l’enthousiasme. Nous devons faire davantage de tournées mondiales et l’industrie dans son ensemble a besoin d’une industrie des hardgoods saine car, d’après moi, nous sommes ceux qui font avancer la machine. Et qu’allez-vous faire après cette interview ? Aller direct à une réunion sur nos prochaines vidéos skate !



THE FASTEST GROWING SNOWBOARD BRAND IN EUROPE VISIT US AT ISPO B6.320 SCANDINAVIAN FREESTYLE MACHINES

DISTRIBUTION/AGENT OPPORTUNITIES IN FRANCE, ITALY, GERMANY AND AUSTRIA

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WESTBEACH Fondée en 1979, Westbeach est une marque d’outerwear snowboard avec des racines profondes et qui a radicalement évolué pour l’AH16/17 suite à une étude de marché poussée, une nouvelle équipe de management et le déménagement du QG en GB en 2008. Westbeach se concentre sur le marché du backcountry, ses pièces premier prix offrent des matériaux 10K/10K et celles de backcountry du 30K/30K. Pourquoi revoir aussi radicalement le branding de Westbeach ? Westbeach est une marque qui a été fondée au Canada en 1979 mais son QG est en Grande Bretagne depuis 2008. Nous sommes fiers de nos racines canadiennes et de notre histoire. Notre croissance dans les nouveaux marchés et les nouvelles catégories de produits demandaient que nous rafraichissions le logo et la direction créative de la marque. Nous avons cherché et testé plusieurs concepts et nous sommes enchantés des réactions qu’ils ont suscitées, autant en Europe qu’aux US. Comment avez-vous changé l’entreprise pour répondre aux exigences de la nouvelle orientation ? Nous avons étudié tous les aspects de notre affaire pendant trois ans, depuis la chaine de distribution jusqu’au design et le branding. Il est juste de dire qu’il ne reste plus grand chose de l’ancienne structure et nous sommes très confiants. Nous pouvons clamer haut et fort que les problèmes de qualité et de livraison sont une affaire du passé. Nous mettons un accent très particulier sur le contrôle qualité, depuis le sourcing des matériaux jusqu’au contrôle final avant livraison. Nous avons aussi une équipe de management intégrée et des entrepôts qui nous permettent de gérer facilement les commandes. Ces deux facteurs ont entrainé un très haut niveau de satisfaction et un service client sans faille. Nous nous sommes concentrés sur quatre attributs positifs de la marque :

1. Nous devenons “Pionniers et avant-gardistes” dans notre industrie, un fait évident avec notre collection 16/17. 2. Nous sommes “Authentiques” : après trois décennies dans cette industrie, nous avons vu de tout, nous créons à partir de cette expérience et nous comprenons ce que le marché demande. 3. Nous sommes “Empowering” : nous voulons donner à toute la communauté snowboard les moyens pour continuer à pousser les limites, physiques et mentales. 4. Nous sommes “Positifs” : une attitude simple que vous retrouvez dans tout ce que fait Westbeach. Nous saisissons ce que chaque jour a à nous offrir et nous en faisons le meilleur. Nous pensons que ces attributs de marque nous permettent de produire des collections extraordinaires et innovantes pour 16/17. C’est une collection qui marque son temps et l’histoire de la marque, tout en soulignant clairement l’ADN de la marque. Comment positionnez-vous la marque maintenant ? La marque avait une petite part de marché. Nous ne produisions que de l’outerwear, les gammes n’étaient pas claires et les hiérarchies de prix ne l’étaient pas non plus. Une fois étudiée la marque en profondeur, il est devenu évident que nous avions une base solide de consommateurs fidèles qui n’achetaient que du Westbeach. Ces consommateurs fidèles demandaient des produits dans d’autres

catégories et des prix abordables. Il est devenu évident que nous devions offrir des collections streetwear mais aussi des premières et deuxièmes couches et des accessoires. En tant marque avec des racines profondes dans le surf et le skate, il était évident aussi que nous devions développer des produits dans ces catégories. Nous avons de nouveaux boardshorts stretch et du skatewear technique pour l’été 2017. N’oublions pas que Westbeach est née de la vente des boardshorts réversibles que nous produisions à la fin des années 70 ! Parlez-nous de votre cible : quel consommateur achètera vos produits ? Nous avons bien étudié nos consommateurs des dix dernières années. Le processus a été beaucoup plus compliqué que nous ne le croyions. Nous avons découvert que Westbeach intéressait un public beaucoup plus large et qu’il s’agissait surtout d’un choix lifestyle et d’une attitude particulière plutôt que d’une question d’âge. Par exemple, le consommateur Westbeach aime dépasser ses limites et il veut des produits qui lui permettent de le faire. Par conséquent, nous n’allons fabriquer que des produits qui offrent un très haut niveau de performance, d’où notre décision sur le fait que nos produits entrée de gamme aient des matériaux 10K/10K, que la grosse partie de nos pièces soient en 20K/20K et celles pour les backcountry en 30K/30K. Connaître tous ces détails-clefs nous a permis de fabriquer des gammes de produits parfaitement adaptées aux exigences de notre clientèle. Ça nous a aussi permis de prendre des décisions étudiées sur les canaux à utiliser et à exploiter pour communiquer avec elle.

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MOONSHINE Moonshine MFG est une société basée à Washington spécialisée dans le longboard haut de gamme. Ses produits sont faits à la main dans le Pacific Northwest, avec des employés locaux et du bois de sources durables. Colin Jacobs, International Sales Manager, nous donne le secret de sa formule. Quelle est l’histoire de la marque ? Moonshine MFG est une marque grassroots fondée dans le rez-de-chaussée de notre usine. Des travailleurs de l’usine de kiteboards et wakeboards Slinghot Sports, dans la petite ville de North Bonneville, ont vu le potentiel d’intégrer au longboard les mêmes matériaux et technologies utilisés pour les twin tips haut de gamme. Ces travailleurs ont eu toute la liberté d’expérimenter pendant leur temps libre et, en peu de temps, ils ont conclu qu’ils étaient sur quelque chose de très différent et spécial. Qui est derrière Moonshine Longboards et quel est leur parcours ? Les travailleurs de l’usine sont toujours une composante clef de la R&D de la marque. Moonshine MFG est une filiale de Slingshot Sports, dont la société mère est 7-Nation, une société holding créée en même temps que Moonshine pour faciliter la gestion des deux entités. Slingshot a été fondée en 1999 par les frères Jeff et Tony Logosz, encore fidèles au poste. L’usine, appelée The Distillery, est dirigée par Bryan Tullinger et fabrique les boards en laminé bois vertical pour les deux marques. Comment vous différenciez-vous de vos concurrents ? Les boards Moonshine sont très différentes de celles des autres marques du marché. Nous utilisons les mêmes procédés avant-gardistes pour la fabrication de nos longboards que pour les kites ou les wakeboards, avec du bois laminé vertical plutôt que du laminé horizontal traditionnel, des moulages compressés, des machines à commande numérique pour tailler les roues et une finition en fibre de verre,

des rails en uréthane et des truck mounts qui rendent les boards ultra-résistantes aux impacts et à l’eau. Aucune autre marque n’emploie ces matériaux et technologies. Quand vous voyez une de nos boards, vous voyez immédiatement la différence.

réduire les coûts et augmenter les marges de production. Ceci contribue à standardiser l’offre de toutes ces marques. Il se peut que les shapes et les graphismes changent de l’une à l’autre, d’année en année, mais les vraies innovations manquent.

Collaborez-vous avec ou sponsorisez-vous des rideurs ? Même si nous sommes une marque relativement jeune, nous avons déjà un team important de rideurs qui collaborent avec nous. La liste officielle ne cesse d’augmenter, en particulier dans la race, où nous sommes devenus rapidement l’une des marques-clefs. Nous avons un groupe réduit de rideurs sponsorisés à 100%, qui ont tous les frais payés et qui collaborent étroitement avec notre département R&D. En plus, nous avons un flow team qui représente notre marque, teste nos prototypes et crée du contenu dans les réseaux.

Comment faites-vous pour garder un temps d’avance ? Même si notre prix moyen est plus élevé que celui des autres marques, car nous fabriquons localement et durablement avec des technologies de pointe, nos produits parlent d’eux-mêmes sur les avantages de nos choix. Au fur et à mesure que nous progressons, nous restons fidèles à ces valeurs fondamentales. Notre ambition pour le futur est de continuer à innover et d’augmenter notre offre, avec davantage de tailles, de shapes et de styles.

Utilisez-vous des ressources locales dans vos produits ? Nous sommes fiers que toutes nos boards soient fabriquées à la main dans le Pacific Northwest, par des employés locaux, avec du bois d’albacore issu de sources durables, qui poussent à deux pas de notre usine. Plus local, impossible. Comment voyez-vous le développement de l’industrie du longboard ces dernières années ? Nous sommes encore nouveaux dans le secteur mais un développement que nous avons vu et qui sépare aussi Moonshine du reste, est que la plupart des marques délocalisent leur production en Asie pour

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Vous êtes présents aussi sur le marché du textile et de l’accessoire. Comment transférez-vous l’esprit Moonshine des longboards aux t-shirts, etc. ? Le branding Moonshine est très catchy et nous essayons de le traduire dans nos collections d’accessoires. Il faut admettre que ces dernières en sont encore à leurs balbutiements mais, au fur et à mesure que nous développerons la marque et le nombre de nos clients, nous augmenterons aussi cette offre. Notre nouvelle collection d’accessoires 2016 est sur le point de sortir et elle inclut plusieurs nouveautés qui, nous en sommes convaincus, contribueront à alimenter l’esprit Moonshine. Visitez le stand : Moonshine.Mfg à ISPO # B6.228



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MAMBO Mambo, la marque de surf et lifestyle australienne, veut aider les artistes à augmenter leur exposition en leur proposant une plateforme de promotion de leurs œuvres. Avec de l’art, de la musique, de l’humour et du surf, Mambo a écrit plus de 30 ans d’histoire sans prendre une ride. Pouvez-vous nous expliquer la structure de la marque Mambo ? Le QG design est à Sydney, où naissent toutes les idées marketing et où nous assurons le respect de la philosophie de la marque. Mambo consiste en deux marques déposées, un fait unique qui s’est produit quand la marque a été vendue en 2002. En Europe, Andrew Gerrie est le CEO (ancien CEO de Lush). Mark Tydeman est le Managing Director. Il a fait partie de la marque entre 1993 et 2003. Stan Wan est le Global Creative Director. Nous travaillons à Londres avec la crew Beach London, qui coordonne les artistes, les graphiques et les évènements pour nous permettre de nous concentrer sur le développement territorial et le marketing global. Jarrod Clarke est le Chef des Ventes UK. Jeff Bradburn (ex-Quiksilver) est le consultant ventes et distribution pour l’Europe. Comment la marque a-t-elle évolué depuis sa création, il y a 30 ans ? Mambo a commencé comme un collectif anarcho-syndicaliste de mystiques et visionnaires. La marque est née dans un garage, à l’est de Sydney, et elle est devenue la favorite des anticonformistes. Elle a évolué en entreprise textile internationale avec des manifestes, des concepts et des personnages de BD qui visaient l’hypocrisie, les politiques et la religion organisée, tout en promouvant l’excentricité australienne. De nos jours, nous défendons les mêmes principes et œuvrons pour le cœur et l’esprit des générations futures. Nous avons changé la façon dont les artistes s’engagent avec la marque. Avant, ils se contentaient de montrer

leurs œuvres. Dare Jennings, le propriétaire, jugeait, donnait son avis ou son feu vert. Tout était centralisé à Sydney. Avec les années la chose s’est développée et Internet nous a permis d’accéder à des artistes du monde entier. En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Mambo respecte 4 piliers fondamentaux : 1. Art – Quand Mambo a commencé le but était d’aider les artistes à trouver un moyen de présenter leurs œuvres, de participer au développement d’une marque et de faire de l’argent. Les artistes venaient des milieux surf et musique et la marque a élevé le niveau des produits qui se vendaient sur le marché en y intégrant de l’humour et de l’intelligence. La mentalité surf, musique et artiste a culminé en une liberté de pensée, de cœur, avec une certaine irrévérence face à l’industrie du surf en général. Elle crée un pont entre l’art de haut niveau et la production commerciale tout en y injectant de l’humour dans une industrie dominée par les logos. L’un des principaux collaborateurs de la marque, Richard Allan, définit la philosophie fondamentale avec son t-shirt et sa baseline : “More a pair of shorts than a way of life”. L’un des points-clefs de l’existence de Mambo a été sa participation à l’Exposition Surréaliste, avec des œuvres de Salvador Dali et Renne Magritte, entre autres. La promotion des artistes reste encore une clef de voute de la marque.

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2. Musique – Quelle révolution n’a pas eu sa musique ? Mambo aussi. Reg Mombassa, l’un des artistes qui définit Mambo, faisait partie de Mental as Anything (un groupe australien new wave/rock). 3. Surf – Nous nous définissons comme “les enfants bâtards de l’industrie du surf”. 4. Humour – C’est l’irrévérence de toute une nation. Une des images iconiques de l’histoire de la marque est ce dessin d’un chien qui pète une note musicale. Beaucoup de marques se sont liées à un animal mais le nôtre, en plus, il pète. Quelles sont vos opérations marketing actuelles ? Nous organisons une expo majeure avec la plus grande collection d’œuvres Mambo jamais présentée. Elle fait le tour de l’Australie et elle s’appelle : “30 Years of Shelf Indulgence”, (elle sera à Londres en Mai). Nous venons de commencer une collaboration avec Emma Mulholland sur ASOS. Puis une autre avec Anya Brock. Quelles opportunités identifiez-vous sur le marché du textile ? Nous voyons des opportunités pour développer certaines de nos lignes core (t-shirts imprimés, chemises et shorts en chanvre) que nous réinventons pour le marché actuel. Utiliser des matériaux durables est une superbe opportunité et nos entreprises partenaires développent une distribution qui donne aux détaillants et aux distributeurs la possibilité d’acheter en direct pour réduire les frais et augmenter les marges.



présentation de marque

HEIMPLANET Heimplanet fabrique des tentes uniques avec une structure gonflable pour les monter en deux minutes chrono. La société originaire de Hambourg produit aussi de la bagagerie fonctionnelle pour vivre pleinement nos rêves d’outdoor. Fondée par deux amis passionnés de nature et de voyage, Heimplanet est l’aventure que nous présente Stefan Clauss, son CEO. Quelle est l’histoire de Heimplanet en quelques mots ? Heimplanet est née pendant un surf trip au Portugal, en 2003. Nous avons voyagé le long de la côte et monté la tente en maintes occasions. Un jour, nous sommes arrivés assez tard, il faisait nuit et la pluie tombait dru alors que nous essayions de monter la structure de notre abri. C’est à ce moment que nous avons commencé à imaginer l’idée. A cette époque nous ne faisions que spéculer sur les tentes du futur. Ce ne fut qu’en 2008 que nous avons pris l’idée au sérieux et que nous avons commencé à travailler sérieusement sur la question, pour en faire une réalité. Comment définiriez-vous l’identité de la marque ? Avec Heimplanet, nous voulons représenter un style de vie voyageur et inspiré. Voyager signifie beaucoup pour une multitude de gens et notre façon de le faire a changé. De nos jours, plus que jamais, voyager veut dire chercher des expériences nouvelles, véritables, et rien n’est plus vrai que de se réveiller en pleine nature. Qui est dans l’équipe de direction et quel est leur parcours ? Heimplanet a été fondée par Stefan Schulze Dieckhoff, qui était ingénieur, et moi-même, ancien consultant en stratégie marketing. Nous avons grandi ensemble et nous voulons que Heimplanet représente notre idée du voyage. Comment avez-vous eu l’idée des tentes gonflables ? Nous nous sommes demandés : “Comment sera la tente du futur ?” et nous avons

découvert les travaux de Buckminster Fuller, qui nous ont fortement inspirés. Il a développé un concept de dôme géodésique qui a connu un franc succès et qui est très connu pour sa grande stabilité. Nous avons projeté son concept dans le futur, en intégrant de l’air à la structure. Il suffit de déplier et de gonfler. Le tout ne prend que deux minutes. En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ? Chaque produit Heimplanet offre quelque chose d’unique. Ça commence au niveau des matériaux, puis ça se poursuit dans tout le processus de design. Nous obtenons des produits qui remplissent les plus hautes exigences de qualité et qui offrent une grande versatilité pour s’adapter à tous les besoins. Aucune autre industrie n’a des exigences ni des attentes plus fortes que celle de l’outdoor lorsqu’il s’agit de fonctionnalité. Tout ceci forge nos sources d’inspiration. Comment positionneriez-vous Heimplanet sur le marché européen de l’outdoor ? De notre point de vue, le marché européen de l’outdoor se concentre beaucoup sur le côté expédition des voyages outdoor. Si vous nous aviez demandé en 2008 si nous nous considérions comme des personnes outdoor, nous aurions dit non mais, en regardant notre style de vie, nous avons compris que oui mais que nous ne répondions pas à la définition classique du marché “outdoor”. La plupart des sports d’action avec lesquels nous avons grandi sont des sports outdoor et toute l’expérience qui les entoure est beaucoup plus que de l’action pure. Aller au spot suivant, rencontrer de nouvelles personnes et dormir là où les choses se passent, tout est aussi WWW.HEIMPLANET.COM

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important que l’action elle-même. Quels autres projets vous accaparent ? Nous développons de superbes collaborations. Travailler avec des partenaires qui ont des parcours totalement différents est un grand processus d’apprentissage. En même temps, nous essayons de nous concentrer sur nos produits-clefs pour développer la gamme. En 2016, nous allons présenter une nouvelle collection de sacs à dos et un nouveau design de tente. Où placeriez-vous Heimplanet sur le marché de l’outdoor ? Le marché de l’outdoor est très conservateur et, même si les innovations jouent un rôle majeur, vous devez mériter votre place. Nous avons vécu une profonde mutation cette année et nous avons obtenu beaucoup de bons retours des consommateurs et des félicitations de nombreux médias. Le canal outdoor est le plus important pour nous mais nos ventes en direct nous prouvent le potentiel des marchés action sports et lifestyle. Les gens veulent des nouveautés, de la fonctionnalité et ils recherchent des produitsphares. C’est ici que Heimplanet crée un pont entre ces deux marchés. Quelle serait l’expérience ultime de camping pour Heimplanet ? Pensez surf, snowboard, VTT ou n’importe quel autre sport outdoor : vous êtes en permanence à la recherche de nouveaux spots et s’y rendre représente une grande partie de l’expérience. Nous avons tout ce dont vous avez besoin pour vous y emmener, vivre l’instant et faire que vous vous sentiez comme à la maison, où que vous alliez.



présentation de fournisseur

KOROYD FOURNISSEUR DU MOIS Le Koroyd est un matériau que vous avez pu trouver dans les produits Nitro, Salomon, Smith et Head. L’utiliser permet de fabriquer des boards 70 % plus légères que les conventionnelles mais avec le double d’élasticité. Dans les protections, vous obtenez des produits plus résistants, plus petits et avec une plus grande capacité d’absorption des chocs. Ne ratez pas le Koroyd à ISPO et découvrez comment il peut améliorer les performances de vos produits. Pouvez-vous nous dire ce qu’est le Koroyd et quelles formes il peut prendre ? Le Koroyd est un matériau tubulaire très innovant pour les noyaux. Notre processus de production patenté crée un matériau en panneau d’abeille avec des caractéristiques uniques qui offre des performances supérieures par rapport aux technologies existantes, en particulier quand vous l’utilisez comme matériau ultraléger à l’intérieur des skis ou des snowboards ou pour absorber les chocs dans les casques ou les protections. Avec quelles marques action sports avez-vous travaillé ? Notre premier partenaire sport a été Nitro. Fin 2010, nous leur avons présenté le produit et ils ont testé le Koroyd dans une gamme de boards et divers types de constructions. Leurs tests ont abouti au lancement des Nitro Ultimate et des Factory Series, à ISPO 2012 : des boards légères mais sans être plus rigides et qui résistaient bien aux vibrations. Nitro a donné au Koroyd sa première chance dans le marché du sport et ils nous ont aidés à développer le volume d’affaires que nous faisons aujourd’hui. Ils restent à ce jour notre partenaire exclusif dans le snowboard. Pour le ski, vous trouvez du Koroyd dans les freeskis Salomon, dans les skis pour femme et de randonnée Head et les skis de saut Elan. Nous avons aussi lancé des casques révolutionnaires pour les sports d’hiver et le cyclisme, avec notre partenaire Smith Optics. L’an dernier, nous avons lancé Evolution Of Protection (EOP), une gamme de dorsales très fines et ultralégères que vous pouvez intégrer aux blousons, aux sacs à dos et aux vêtements divers. Endura, Nitro Snowboards, Fly Neo et Squirrel présentent des produits avec de telles dorsales. Dans le milieu de la moto nous collaborons avec EVS et UFO. Avez-vous d’autres collaborations en cours avec d’autres marques action sports ? Dans chaque marché, nous travaillons avec des marques haut de gamme. Nous les identifions en étudiant leur positionnement et leur acceptation, les capacités techniques, leurs canaux de communication et la qualité des produits finis. Dans chaque marché, nous essayons d’identifier trois ou quatre partenaires potentiels qui répondent à ces critères, puis nous les abordons pour trouver un terrain de collaboration commun. Nous travaillons actuellement avec d’autres marques dans les milieux des sports aquatiques, du ski, du cycle, de la moto et de l’outdoor. Vous découvrirez nos partenaires 2016 au moment du lancement de leurs produits. Quels bénéfices apporte le Koroyd à une marque ? Notre priorité est de comprendre l’offre de la marque et d’identifier ce que le Koroyd peut lui apporter en termes d’innovation. Bénéficier de ces avantages grâce à l’intégration de nos noyaux est essentiel. Grâce à notre collaboration étroite avec les marques, nous travaillons pour offrir au consommateur final une expérience unique qui améliore sa pratique. Nous recherchons des résultats mesurables qui ne peuvent pas être obtenus avec les matériaux ou les technologies existants.

L’avantage principal pour les marques est le succès que ces innovations leur apportent sur le marché et qui augmentent la demande. Dans de nombreux cas, les marques ont pu augmenter le PVP, améliorer leurs marges et développer le volume de ventes. En plus de développer des produits avec des marques, nous avons découvert que vous avez aussi votre propre gamme de protections dorsales. Nous venons de développer et de lancer nos dorsales EO que plusieurs marques ont intégré dans leurs sacs à dos et vêtements. L’EOP 1.0 est un moyen idéal de protéger la colonne en l’intégrant à votre sac. C’est le produit homologué (standard EN1621-2 Niveau 2) le plus fin, le plus léger et de la plus haute qualité qui existe. Peu encombrant, il laisse la place pour les affaires et ne suppose pas de contrainte poids. Nitro lance son sac à dos Slash 25 Pro avec une poche pour accueillir l’EOP 1.0. Les détaillants pourront acheter des dorsales EOP 1.0 à l’unité pour offrir à leurs clients la possibilité d’améliorer les performances de leurs sacs à dos. Quels avantages apporte le Koroyd par rapport aux autres matériaux et technologies du marché ? Le Koroyd est 70 % plus léger qu’un noyau bois conventionnel mais il est deux fois plus flexible. Il permet de fabriquer des boards très légères qui offrent un ressenti de ride très proche de celui des boards conventionnelles. C’est le premier matériau ultraléger qui n’affecte pas négativement l’expérience de ride. Quand vous l’appliquez à la protection corporelle et aux casques, le Koroyd absorbe plus d’énergie que l’EPS, le PU ou la mousse viscoélastique, tout en ayant une densité plus basse. Grâce à ça, il ouvre un éventail de possibilités pour la production de produits plus petits, plus sûrs mais aussi plus légers et qui améliorent la ventilation.

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LA RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE DANS LES SPORTS DE GLISSE : SOYEZ ENTIERS ET LANCEZ-VOUS… Tout change tout le temps : le climat, les gens et leur comportement. Mais lorsqu’il s’agit de faire des efforts au sujet de la responsabilité d’entreprise, la plupart des grandes marques de sports de glisse manque vraiment de stratégie. Dans le but de trouver quelques réponses sur la manière dont le secteur des sports de glisse peut assumer ces défis, Franck Laporte-Fauret de l’EuroSIMA nous aide à comprendre où en est l’industrie du surf et quelle direction elle prend. Par Cira Ridel pour GreenroomVoice. Il y a encore peu de temps, “la conscience” était le véritable leitmotiv de notre industrie. Les magazines de la fin d’année 2000 étaient remplis de pubs bien léchées présentant des boardshorts recyclés et autres produits soutenant des causes humanitaires. Et aujourd’hui, que se passe-t-il ? Est-ce que les initiatives associées se sont simplement arrêtées parce que les produits n’ont pas fait l’affaire face aux produits conventionnels en termes de prix et de performance, et n’ont pas, à ce titre, convaincu le consommateur ? Si l’on prend du recul, il semblerait que notre industrie ait perdu l’avance qu’elle avait sur les autres acteurs de l’industrie textile en termes de responsabilité environnementale, parce que les autres vont plus loin dans l’écoresponsabilité, et le font surtout mieux. On est d’accord, l’éco-responsabilité n’est pas la chose la plus facile à mettre en place, particulièrement dans notre industrie assez désinvolte, dans laquelle une attitude irréfléchie est en général de mise et même parfois volontairement adoptée dans notre culture. Mais cela pourrait très bien changer, puisque la créativité et la responsabilité individuelle sont en train de prendre les devants. Dans la veine de cette mentalité #keepitreal, l’éco-responsabilité gagne à nouveau du terrain et, cette fois-ci, sur le plan individuel. Retroussezvous les manches ! Prenez par exemple l’adolescent allemand, Boyan Slat, fondateur de Parley for the Ocean, qui s’est mis en tête de repêcher 20 milliards de tonnes de plastique flottant sur les océans ! Les solutions sont là, si l’on s’y met ensemble avec beaucoup de bonne volonté. Il faut simplement des initiatives authentiques et sincères qui enthousiasment le milieu. Tous les gamins veulent sauver la planète sur Instagram, la jeunesse se sent concernée et il y a une véritable issue pour un business qui fait sens dans le futur. LA PÉRIODE DE TRANSITION Si l’on se place dans une perspective de sobriété, surfer des vagues dans un environnement naturel et immaculé est-il compatible avec le fait de préserver l’environnement ? “Le premier pas a consisté à soutenir les projets environnementaux d’un point de vue financier grâce au Fond Environnemental de l’EuroSIMA”, indique Frank Laporte-Fauret, directeur de l’EuroSIMA. “C’était facile à l’époque, puisque le marché était sur une phase de croissance. Ensuite, certaines marques se sont associées à travers un comité environnemental pour travailler sur de “bonnes pratiques” et ont mis en place une gestion éco-responsable dans leurs sièges sociaux grâce au label EcoRide”, indique Frank. “Presque 20 marques étaient impliquées et cette dynamique collective est toujours en

marche. Mais, nous remarquons aussi que plusieurs grandes marques du surf réduisent la voilure de leur engagement en termes de responsabilité d’entreprise.” Pour se donner un peu d’espoir, il faut se tourner vers les entreprises familiales et les marques qui montent. Burton Snowboards reste leader en termes de gestion responsable et authentique. La marque a augmenté sa part de matériaux certifiés Bluesign, tout en mettant en place, avec vigueur, l’index Higg, pour mesurer l’impact environnemental dans la chaîne de production. PETIT ET LOCAL Il y a un nombre assez encourageant d’entreprises émergentes avec de bonnes valeurs et un bon esprit communautaire, d’influence locale, et une approche plus intégrée. La marque britannique Finisterre est une entreprise exemplaire en ce qui concerne sa gestion environnementale, parce qu’elle a créé ses combinaisons dans un processus d’innovation libre et ouverte, en impliquant plus de 300 consommateurs, en comptant leurs athlètes. Picture Organic Clothing est une autre marque jeune, avec un engagement décidément éco-responsable, ce qui lui a valu de gagner l’adhésion d’une grande communauté de consommateurs. Des marques comme Pyua, Bleed Organic Clothing, Verkor, Shelter, Surfin Estate, Api’up, Wetty, Defocus, Lastage, Inbô, Notox, Earlybird, Borealis Snowboards, Bureo Skateboards, Ruffboards, etc., ont un engagement très authentique envers des pratiques responsables et ont aussi de grandes communautés derrière elles qui les soutiennent dans leurs efforts. Il s’agit juste de faire le premier pas. “Il faut juste se lancer”, c’est ce que me disait, il y a sept ans de cela, Jill Dumain, directeur de la stratégie environnementale chez Patagonia. Soutenez l’économie locale, réparez vos vêtements et gardez un œil sur ce qui peut être recyclé ou réutilisé. Chaque euro investi dans l’éco-responsabilité est un pas vers un futur plus vivable. CONNECTEZ VOUS LORS D’ISPO Venez sur le stand GreenroomVoice “INSPIRE” (B6/526) au prochain salon ISPO à Munich, pour découvrir des solutions que les entreprises innovantes mettent en place dans le segment de l’outdoor. Ne ratez pas le “Boardsports Get Together” le mardi 26 janvier à 18h00 à INSPIRE #reconomy.

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NOUVEAUX PRODUITS 02 01-LIGHT BOARDCORP – ISUP Light Boardcorp présente, pour 2016, une gamme complète de modèles ISUP haut de gamme : des 10’2’’ et 11’2’’ Allrounder, la 12’6’’ Tourer, et la 14’ de Race, le tout dans différents coloris. Toutes les planches bénéficient d’une construction deuxcouches et sont vendues avec un sac à dos rigide à roulettes et la dernière pompe Bravo à double action. www.light-surfboards.com

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02-NOW BINDINGS FIXATIONS DRIVE BY JEREMY JONES Vous n’êtes pas sans l’ignorer, Jeremy Jones est une légende du snowboard en haute-montagne. Suivez ses pas et réalisez vos propres aventures en optant pour ces fixations imaginées par Jeremy lui-même, désormais montées avec le Hanger 2.0 en 2016. www.now-snowboarding.com 03-BURTON - BOOTS ALMIGHTY Ces boots combinent confort et fermeté de flex, avec leur languette PowerUP pour plus de réactivité. Bénéficiant des technologies Total Confort et Skrinkage Footprint Reduction (semelle extérieure plus petite), ainsi que de super soufflets pare-neige, d’un chausson Level 2 en EVA moulé, d’un support ESS au niveau du mollet et d’un traitement antimicrobien AegisTM, ces boots garantissent confort, chaleur, hygiène, tout en laissant les pieds au sec. À noter également, une doublure NEW Life qui utilise la membrane respirante DryRide et le système de maintien Tuff Cuff à la cheville. La semelle extérieure DynoBITE EST® est dotée de crampons aux emplacements stratégiques et profite de l’amorti ReBounce qui absorbe les impacts et renvoie la chaleur vers l’intérieur. Enfin, le système de laçage rapide Speed ZoneTM utilise des lacets Burton garantis à vie. www.burton.com 04-ARC`TERYX AIRBAG VOLTAIR AVALANCHE Ce sac airbag est doté d’un profil très fin et capable de se déployer à plusieurs reprises lors d’une même sortie en backcountry. À l’intérieur, une batterie rechargeable en lithium-polymère de 22,2 V vient alimenter un souffleur centrifuge pour un gonflage irréprochable quelles que soient les conditions. Le Voltair se déclenche à l’aide d’une poignée mécanique pour plus de fiabilité et possède une boucle facile à installer aux jambes. La batterie amovible est idéale pour les voyages en avion. Le sac est fabriqué au Canada, dans les propres murs de l’usine Arc’teryx. www.arcteryx.com

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nouveaux produits

05-AMPLID – FIXATIONS THE AUGMENT Basé sur le châssis des très populaires Balance de chez Amplid, ce modèle The Augment est caractérisé par une boucle de cheville moulée-injectée qui offre un tout nouveau degré de réactivité et de contrôle sur la carre. Il est possible de customiser les fixations grâce au Surf Strap, une boucle de cheville plus étroite pour la fix’ arrière et ainsi de faciliter un style plus en souplesse. www.amplid.com

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06-ELLIOT BROWN - ELECTRIC BLUE FACED CANFORD Avec ses bracelets de montre interchangeables, Elliot Brown a gagné beaucoup de fans en 2015, offrant des milliers de combinaisons possibles. Celui-ci, en cuir aniline marron foncé, est associé à un cadran bleu électrique qui vient relever l’éclat de la montre et lui offrir un style très personnel. www.elliotbrownwatches.com 07-AIRHOLE - INSULATED AIRTUBE CINCH Le masque Cinch bénéficie désormais d’une nouvelle forme plus ergonomique pour plus de confort et de protection. Fourré à 100 % en duvet, le masque a été désigné sur le terrain comme le plus chaud pour son poids. L’aération Airhole en silicone permet de respirer aisément et ainsi de conserver un visage au chaud et au sec, d’autant plus grâce à la doublure souple en tricot. www.airholefacemasks.com

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08-MONS ROYALE BELLA COOLA TECH ZIP HOODY Ce haut est la première couche ultime pour les filles qui veulent repousser leurs limites, exploitant au mieux les qualités de la laine mérinos dans un vêtement technique. Avec sa coupe slim très athlétique, des panneaux en mesh et des coutures surjetées, ce haut près du corps offre confort et respirabilité. Les manches raglan maximisent la liberté de mouvement et les passants aux pouces permettent de maintenir l’ensemble bien en place. Le long zip frontal fournit ventilation ou isolation, et la capuche permet d’affronter les grosses averses et le vent. www.monsroyale.com 09-RECCO - ACTION VEST XV D3O Haut de gamme de la collection XV, cette Action Vest D3O possède des éléments réfléchissants et, comme son nom l’indique, utilise la matière dilatante D3O, associée à une ceinture anatomique, pour plus de confort et de maintien. La protection dorsale a été optimisée à l’aide d’une plaque longitudinale pour prévenir les traumatismes de la colonne vertébrale. De quoi se sentir en sécurité sans pour autant être limité en mouvements. www.recco.com 10-PICTURE SPREAD HELMET Picture développe le Composite Fusion Plus, une innovation impressionnante dans l’industrie du casque, qui sera introduite pour les ISPO Awards. Cette nouvelle technologie apporte plus de sécurité en dispersant rapidement l’impact dans le casque pour adoucir les coups durs. Picture continue sur sa lancée écologique, avec 100% de ses produits fabriqués à partir d’EPS recyclés provenant de l’industrie automobile japonaise. www.picture-organic-clothing.com

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nouveau produits

11-ALUMINATI - DD GREEN CRUISER “Plus savoureux qu’une pomme d’amour”, ce cruiser de chez Aluminati est un véritable bijou esthétique, sans le moindre bois ou plastique. Tous les plateaux Aluminati sont en effet fabriqués à partir d’aluminium aviation, ce qui garantit des planches aussi solides que belles. www.aluminatiboards.com

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12-PHUNKSHUN WEAR DOUBLE BALLERCLAVA Phunkshun a pris ses deux meilleures ventes de masques pour créer le produit ultime contre les affres de l’hiver. Ce Double Ballerclava est fabriqué en tissu Repreve, à savoir des fibres de bouteilles plastiques recyclées, et possède une construction tubulaire double aux propriétés déperlantes, sur le cou et le visage, le tout doublé en mesh et avec une capuche pour être porté sous un casque. www.phunkshunwear.com 13-SP-GADGETS – REMOTE POLE 40” Cette perche offre un nombre de configurations intéressantes pour réaliser des prises de vue : en attachant simplement sa télécommande GoPro WiFi, une Smart Remote ou même votre smartphone (à l’aide du Phone Mount de SP-Gadgets) à la perche. La poignée robuste et ergonomique offre une grande stabilité et vous permet de faire des images comme vous le souhaitez grâce à la télécommande. Extensible de 36 à 99 cm. www.sp-gadgets.com 14-BURTON - FIXATIONS CARTEL EST Ces fixations possèdent une embase EST à double composition, tandis que le spoiler mono-composant présente une charnière Living Hinge, une possibilité d’inclinaison nulle Zero-Forward grâce à l’ajusteur DialFLAD. Les nouvelles boucles Hammockstrap bénéficient du Flex Slider pour une entrée facile associée à l’Insta-Click, tandis que le nouveau Supergrip Capstrap maintient solidement vos pieds en place. Ces fixations à amorti medium utilisent le système AutoCANT SensoryBED, dont le gel B3 vous permet de rider toute la journée sans souffrir. Ces fixations semi-rigides sont compatibles uniquement avec les planches Burton bénéficiant de la technologie The ChannelTM. La marque produit des fixations à partir de matériaux broyés et recyclés afin de réduire les déchets. www.burton.com 15-SANUK - DONNY TRIBAL CLASSIC SIDEWALK SURFERS Toujours aussi funky, les tongs Sidewalk Surfers de Sanuk sont ici dotées d’une semelle ultra-spongieuse pour un confort royal. De quoi offrir à ses pieds un véritable soin de spa, tout en étant l’air méchamment stylé. Yeah baby ! www.sanuk.com 16-POW GLOVE CO - THE ALPHA GTX L’Alpha GTX est la preuve de tout l’engagement de POW Glove Co pour la fabrication de gants qui intègrent des technologies innovantes et des matériaux de qualité. L’Alpha GTX vous offre la garantie GORE-TEX en plus d’un cuir Premium Pittards Oiltac Dragon, un intérieur en laine mérinos et un isolant Primaloft Gold. Pour découvrir toute la gamme POW Glove, visitez-les à ISPO, Hall B6, stand 406. www.powgloves.com

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2015 fut une année intéressante pour le secteur des boardsports en Allemagne, à plusieurs niveaux et dans différents secteurs. Jörg Ludewig, cogérant d’Urban Supplies Skateboard Distribution à Wiesbaden, résume l’année en un mot, “irrégulière”, alors que le matériel s’est bien porté, signant de bonnes ventes sur les plateaux et complètes, mais que le textile a souffert. A contrario, pour le site de vente en ligne WeAre.de, 2015 a été “fantastique, la meilleure de ces cinq dernières années”, note son directeur Steffen Oberquelle. Stefan Zeibig, gérant de Switch Boardershop à Straubing, se montre également plus satisfait que les deux précédentes années, même si cette bonne santé est principalement due aux ventes de chaussures et de longboards. Si la chaussure “se portera toujours bien”, Stefan craint un déclin du marché du longboard l’an prochain, alors que plusieurs détaillants et distributeurs commencent déjà à signaler cette tendance. Jörg de Urban Supplies a, lui aussi, identifié cette baisse, même s’il n’est pas “impliqué sérieusement dans le secteur du longboard” et que, par conséquent, il ne sera pas aussi gravement frappé. De façon générale, “tout va plus vite qu’autrefois”, déclare Steffen de WeAre.de : “Les marques comme les modes naissent et meurent plus vite. Dans une même saison, une marque peut passer d’un stade où les ventes sont en forte hausse et les marges stables, à une chute avec des marges réduites. Sans pointer qui que ce soit du doigt, c’est un fait avéré.” À l’exception des chaussures cependant. “Chez nous, les baskets signent les meilleures ventes en 2015”, fait remarquer Steffen, “avec une mention spéciale pour Adidas et ses modèles Superstar et Stan Smith. D’autres marques, comme Nike SB, New Balance et Asics, ont également enregistré une très belle année “. Même tendance au sein des boutiques physiques traditionnelles, comme le rapporte Stefan de Straubing : “La marque à la virgule se vent extrêmement bien et tout ce qui tombe dans le style running part très fort en ce moment”. Steffan ne fait que confirmer une tendance mondiale vers un mode de vie plus orienté sport-fitness, qui a déjà conquis le secteur du textile avec l’émergence de l’activewear. Mais pour Stefan, il demeure important “de faire rentrer des vraies marques de skateshoes”, telles que Emerica, éS ou Globe, des marques authentiques présentes dans le secteur depuis plusieurs dizaines d’années. Celles-ci “ont toujours des fans qui ne sont pas vraiment dans le style running et préfèrent des chaussures de skate classiques”. Il avance même que ces marques “ne disparaîtront jamais et que cette cible devrait émerger à nouveau sur les deux prochaines années”, alors que la tendance running devrait finir par s’estomper.

Pour Jörg, c’est le marché en entier qui est devenu “très sensible aux prix”, à savoir qu’il doit lui-même lisser les différences de prix au niveau de la distribution (en raison des variations du dollar) pour s’assurer que les articles ne soient pas hors de prix : “Le prix des textiles importés depuis les États-Unis a beaucoup augmenté et de nombreux clients se tournent vers des alternatives moins chères. C’est devenu acceptable socialement alors que des Primark et Cie représentent aujourd’hui de vrais concurrents.” Même écho chez Stefan dans son shop alors que la catégorie textile se montre “plutôt faiblarde, les gens n’étant plus soucieux des marques dans

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leur choix, à la différence des chaussures”, ce qu’il résume en bon Bavarois par “ils se fichent de ce qu’ils portent”. Bien sûr, il y aura toujours une frange de mordus qui voudront montrer au monde qu’ils sont des skateurs ou des snowboardeurs à travers leur t-shirt, mais “le porteur de t-shirt logoté” a disparu. Heureusement, le marché des boardsports ne repose pas que sur des t-shirts à logo et rien ne compte davantage que le matériel, pour surfer, skater ou faire du snowboard. “Tu ne gagnes pas beaucoup sur le matériel technique, mais en tant que shop boardsports, cela fait partie du deal”, explique Stefan. Lui se tient à son éthique, tandis que bien d’autres ont choisi de laisser de côté cet aspect du march : “Je ne peux pas suivre toutes les tendances, mais j’ai besoin du matériel, sinon je ne suis plus un shop authentique.” Dans le snow, il travaille avec Burton, une marque dont l’authenticité n’est plus à démontrer et qui demeure entre les mains des créateurs, tout en investissant sur le futur avec leurs programmes kids. Mervin, Bataleon et Lobster sont également des marques qui comptent pour lui, générant une forte demande, tandis qu’il a un faible pour un Goodboards : “Ils font de super choses dans le snow. Ils donnent l’impression de passer 500 jours par an sur la neige !” L’authenticité compte autant pour lui que pour les marques qu’il vend : “Autrefois, quand tu rentrais dans un shop core, tu savais que les marques en rayon étaient impliquées d’une façon ou d’une autre dans le sport.” Désormais, beaucoup de gros détaillants vendent également en ligne du denim et des marques mode, “qui font aussi partie de la culture”, admet Stefan. En même temps, le lien de cause à effet entre “trop ou de mauvais détaillants” est tout aussi important pour les acteurs de la vente en ligne comme WeAre.de, surtout lorsqu’ils sont aussi spécialisés dans les boardsports qu’eux. “Les marques qui ne suivent pas une stratégie claire et se contentent de vendre au hasard leurs produits à certains shops, celles-là ont déjà perdu. Même s’il n’existe pas une stratégie unique pour toutes les marques, je n’en reviens pas qu’en 2015 il y ait encore des marques qui envoient leurs représentants pour passer commande et continuent à produire 20 % de plus que la somme totale de leurs précommandes. Cela revient à rouler sur l’autoroute à 200 km/h dans le brouillard tout en sachant qu’une vingtaine de voitures ont déjà connu un accident avant eux”, résume Steffen de façon imagée. Il semble bien que l’heure est venue de modifier en profondeurs les comportements, pas seulement pour le bien de notre industrie, mais aussi dans l’approche consumériste en général : “Les médias grand public, les salons professionnels et les grands groupes semblent préférer ignorer la réalité afin de pouvoir continuer à sortir des infos et rapports positifs. Tout est gangréné, personne ou presque ne gagne décemment sa vie désormais et il faut s’attendre à des coups durs à l’avenir.” Et si les boardsports ne sont pas connus pour être tendres, alors qu’il s’agit de se faire mal jusqu’à rentrer ce fameux trick, ils sont aussi connus pour faire ce qu’il faut afin de continuer à vivre ses rêves. Anna Langer 123


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Quelle année ! Une fin d’hiver avec de très bonnes conditions. Un été qui a apporté son lot de houles correctes même si, côté ensoleillement, ce fut des plus variables. Enfin, un automne béni des Dieux, avec une météo étonnamment douce et un marché des sports d’eau qui a bien fonctionné en octobre et même en novembre. Le bonheur des uns fait le malheur des autres, et le secteur des sports d’hiver n’a pas vraiment décollé. Au moment d’écrire ces lignes (début décembre), nous attendons toujours de vraies chutes de neige pour que les clients se décident enfin à se séparer de leur argent, même si beaucoup sont déjà dans l’ambiance. Tout juste de retour de Kaprun pour le meeting Nitro, le glacier ne manquait pas de neige, de soleil, mais aussi de vent. Par contre, la vallée était plus verte que verte avec quelques rares plaques de neige artificielle. Cela dit, certaines stations ouvrent très tôt, d’où le bilan mitigé à ce stade. Comme vous le savez, ces meetings sont là pour présenter les nouveaux produits et les tester, sans oublier de faire couler la bière à flot. On se retrouve entre vieilles connaissances pour la deuxième fois en douze mois (la première étant l’ISPO) et échanger des histoires, des suggestions et des anecdotes. Ensuite, chacun repart de son côté. Du point de vue de la distribution, il ne fait aucun doute que ça a été une des années les plus dures. Les clients procrastinent plus que jamais et certains en ont durement fait les frais. Ceux qui perdurent dans le secteur conservent une foi inébranlable dans nos marchés ; au moins, l’échec de certains détaillants bénéficie aux plus motivés, plutôt que de les voir engloutis par Amazon. Malheureusement, je pense que c’est peut être un vain espoir, alors qu’Amazon continue d’absorber le marché de l’outdoor. Et que dire du Black Friday au Royaume-Uni ? Je mettais un point d’honneur à ne pas acheter quoi que ce soit (à l’exception d’une bière ou deux) et j’ai particulièrement aimé l’approche de la marque REI aux Etats-Unis, qui a fermé ses portes, donné à tout son personnel des jours de congés payés supplémentaires, et encouragé les clients à passer du temps au grand air. Les cyniques diront qu’il s’agissait d’un coup médiatique bien planifié. Peu importe, c’était bien joué. Je me suis donc entretenu avec trois détaillants, à commencer par Peter de PJ’s Surf sur la péninsule de Gower, au Pays de Galles. Peter résume l’année ainsi : “Pas mal, mais pas de quoi s’exalter”. PJ’s fait partie des quelques dizaines de “vrais” surfshops du Royaume-Uni et Peter m’a donné une piste quant à son succès, alors qu’il me reprenait sur une question à propos de notre sport. “Pour moi, ce n’est pas un sport mais un mode de vie. Les détaillants qui suivent ce mode de vie seront toujours présents. Bien sûr, nous ne serons jamais millionnaires, mais l’important est d’aimer ce que vous faites, et de faire ce que vous aimez. PJ’s se maintient en offrant des conseils judicieux et honnêtes de la part de gens qui font ce qu’ils aiment. Les vendeurs “corporate” ne peuvent pas offrir ça. Nos clients le savent.” Dûment corrigé sur la question du mode de vie (je souscris totalement), je demandais à Peter comment se portait le textile : “Nous sommes vraiment un magasin de matériel mais, bien sûr, nous vendons des vêtements. Je suis heureux d’annoncer que la marque qui marche le mieux est la nôtre. Les gens veulent s’identifier au magasin et sont fiers de porter notre marque. C’est génial et c’est quelque chose que ne peuvent pas vous apporter tous ces géants de la vente en ligne.” 124

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L’année 2015 sur la péninsule de Gower a été arrosée de belles houles mais sous une météo médiocre : “Ça a été une de ces années correctes. Rien de spectaculaire, juste correct. On ne peut pas tout avoir, non ?” C’est sur cette note très philosophique que la conversation a pris fin. Darren de Snowboard Shop, à Fleet, est sur la même ligne que Peter. “Nous sommes de la partie parce que nous aimons ce que nous faisons. Nous aimons parler snowboard et skate.” Bien sûr, aimer son job ne suffit pas à payer les factures, mais les affaires ne sont pas si mauvaises pour Darren : “Nous sommes à la hausse par rapport à l’année dernière et nous avons de quoi faire. Même si ça a été un peu chaotique - un bon mois suivi d’un mauvais mois - mais, dans l’ensemble, les affaires se portent bien. La guerre des prix fait rage avec tous ces magasins en ligne, mais nous croyons toujours que notre force provient de la nature même de notre boutique physique. Nous avons confiance mais, en même temps, nous nous rendons compte que nous allons peut-être devoir nous y mettre aussi.” Darren a une nouvelle solution pour résoudre le problème du “showrooming” : “Si quelqu’un vient pour un fitting sur des boots, nous lui facturons 20 £. S’il achète les boots, les 20 £ sont évidemment déduits des bottes. S’il n’achète pas les boots, il reçoit un avoir de 20 £ à dépenser en magasin qui l’encourage à revenir.” Personnellement, je pense qu’il s’agit là d’une très bonne approche. Cela permet de séparer le bon grain de l’ivraie et, si quelqu’un souhaite profiter de son expertise pour aller ensuite acheter ailleurs, alors il s’agit de payer pour ce service. Malgré tout, Darren peut se féliciter d’un excellent taux de conversion entre fréquentation et passage à l’achat : “Je pense que près de 70 % des gens qui viennent dans notre magasin réalisent un achat. Je suis peut-être un peu optimiste, mais je ne dois pas être loin de la vérité.” Darren et son équipe assistent enfin à du changement au niveau des tendances : “La mode de la trottinette est terminée et nous avons introduit le SUP cette année, en espérant que ça puisse générer du chiffre en été.” Terminons l’année avec Jeremy de TSA qui, selon ses propres dires, est en plein rush : “Nous avons connu une bonne croissance la saison dernière et ça continue cette saison, en particulier sur les planches débutants, ce qui me ravit vraiment.” TSA a enregistré une baisse de 10 % du prix moyen sur les planches, un mouvement que l’on ne doit pas aux remises ni à des alignements sur d’autres magasins, loin de là : “Les planches haut de gamme se vendent encore bien mais, à côté, les planches débutants explosent, c’est fantastique. En plus de voir des kids sortir avec la banane du magasin, cela signifie une activité durable pour l’avenir. Plutôt que de nous battre sur les prix, nous affichons notre différence et ça paie!” Pour finir, laissons la parole à Jeremy à propos du fameux Black Friday : “C’est n’importe quoi. J’ai vu un magasin anglais qui proposait -30 % pour le Black Friday et qui, le week-end suivant, offrait à nouveau -20 % pour l’anniversaire du magasin. Nous n’avons fait aucune promo sur le matériel pour le Black Friday et nous avons enregistré trois excellentes journées.” C’est donc possible. Gordon Way



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L’année 2015 aura été, pour la France, une année terrible, parsemée d’actes de violence. Le 7 janvier et le 13 novembre 2015 sont des dates qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires. Après les attentats contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher de la porte de Vincennes, toute la France clamait : “plus jamais ça !”. Le pays était alors poussé par un élan de solidarité nationale ayant réuni dans les rues pas loin de 11 millions de personnes, le dimanche 11 janvier. Malheureusement, il n’aura pas fallu attendre longtemps avant que le terrorisme ne frappe de nouveau le 13 novembre, avec 130 morts et plusieurs centaines de blessés, lors de 7 attaques simultanées à Paris et en Île-de-France. Au soir même des attentas du 13 novembre, le gouvernement français instaurait l’état d’urgence dans tout le pays et ce, jusqu’au 26 février. Pourtant l’état d’urgence en France, ne semble profiter qu’au Front national qui monte et s’implante. En témoignent les scores historiques du parti aux dernières élections régionales. Le Front national a réalisé une nouvelle percée historique, dimanche 6 décembre, au premier tour des élections régionales avec un score national proche des 30 % et une première position dans six des treize nouvelles régions métropolitaines, nées de la réforme territoriale. Sur le plan économique, si l’institution table toujours sur une croissance de 1,2 % en France en 2015, elle a revu fortement à la baisse ses projections pour 2016 et 2017, à 1,4 % et 1,6 % respectivement, au lieu des 1,8 % et 1,9 % jusque-là anticipés. Concernant le chômage, l’embellie aura été de très courte durée. Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi est reparti en très forte hausse, avec 42 000 chômeurs de plus (+ 1,2 %) fin octobre. En ce qui concerne notre industrie, le marché de la glisse reste, plus que jamais, une image vendeuse. Les Français sont attirés par ces sports et l’image qu’ils véhiculent. En témoignent les nombreuses publicités des marques internationales qui utilisent à la fois les différents sports et leurs images pour vendre des produits parfois très éloignés de nos univers. Aux quatre coins de la France, les magasins sont unanimes, les Français sont de plus en plus attirés par ces pratiques, pourtant, comme le confie Tim de chez ALL’s Bro, à Toulouse, “ça ne se ressent pas nécessairement dans les ventes en magasin”. Concernant les détaillants, l’année 2015 a commencé avec de bonnes conditions météo et d’enneigement. Les chutes de neige en février 2015 ont été conséquentes sur toute la France et notamment dans les Pyrénées. Les abondantes chutes de neige du mois de février et l’épaisseur du manteau neigeux historiquement haut ont conforté les ventes et l’achat de textile technique l’a emporté sur l’équipement en matériel. En station, les chutes de neige ont eu un impact positif sur les ventes et plus particulièrement sur les accessoires, en particulier gants, bonnets, chaussettes et petits accessoires. De manière générale, la fréquentation en magasin est assez stable. Le métier a toujours dépendu de la météo mais cela n’a rien de nouveau et ça n’explique pas non plus les tendances lourdes. Mais cette année, les conditions d’accès aux stations ont été particulièrement délicates et, malgré l’excellent enneigement, certains ont hésité à monter, en particulier les pratiquants journaliers ou du week-end. Les mois d’avril et de mai ont également été légèrement en hausse. Une hausse essentiellement sur le matériel technique et tout ce qui touche au monde du surf. Le début de saison a cependant été un peu poussif. La conjoncture économique actuelle, la guerre entre les shops physiques et les sites internet et les augmentations des prix sont autant de facteurs de ces débuts timides. Les freins ont été nombreux : les dates tardives des vacances scolaires, la météo pas toujours clémente, le nombre de ponts non propices au travail, etc. ; autant de facteurs à prendre en compte pour expliquer un début de saison qui a eu du mal à se lancer. La hausse générale des prix due au taux historique de change 126

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$/¤ n’a pas aidé non plus. Si le début de saison a été plutôt calme, “les ventes des mois de juin et juillet ont connu une bonne progression par rapport à l’année dernière”, nous confiait Gontrand Marchal, du magasin OGM Bodyboard Shop, à Capbreton. Tendance confirmée par l’ensemble des magasins côtiers. “Si le mois de juin était en légère hausse par rapport à l’année précédente, il est clair que le mois de Juillet a été meilleur que celui de l’année dernière”, nous disait Fred Tisné, responsable du magasin TAO Surf Shop, à Hossegor. La météo exceptionnelle de la saison 2015 semble être un des facteurs de cette situation dans notre industrie. En effet, “les températures exceptionnelles des mois de juin et juillet, couplées aux très jolies vagues pour la période, ont favorisé la venue des touristes et les ont incités à consommer”, explique Didier Poupon, de BUD Surf Shop, à Longeville sur Mer. Même sentiment sur la côte méditerranéenne où “le beau temps et les petites vagues ont favorisé la ventes de planches d’entrée de gamme pour débutant”, détaille Patrick Colin, du magasin ALOHA, à Six Fours. Même son de cloche en ville. A Lyon, David du magasin ABS remarque un “bon taux de sortie au niveau de la wear estivale, notamment au niveau des Shorts et des casquettes”. Même si d’autres “produits semblent légèrement en recul cette saison, comme les bobs ou les chaussures de skate”, pour Florian Bathaud, d’OKLA, à Toulouse. Mais, pour David, le rayon Skateboard semble être “le rayon ayant le plus profité de cette météo exceptionnelle” et il confirme une tendance déjà bien marquée depuis quelque temps en France. “Le cruiser pour la balade reste une très bonne vente et ce début de saison ne semble pas voir le phénomène ralentir, bien au contraire.” Côté SUP, la météo a aussi joué un rôle favorable sur le marché, notamment vis-à-vis des ventes des “Stand Up gonflables de balade et les SUP pour débutants qui représentent le gros des ventes”, selon Patrick de ALOHA. Concernant le Back to School, du côté des magasins de Street, après un été assez calme, les ventes ont été “en hausse par rapport à l’année dernière. La période Back to school a engendré un nombre important de ventes”, selon Romain, d’ABS, à LYON. Tendance confirmée plus au sud par Florian Barthaud, du magasin OKLA, à Toulouse: “on remarque une légère progression en comparaison avec la rentrée 2014, cependant la rentrée scolaire a entrainé un grosse augmentation des ventes”. Le début de saison hivernale en France a été relativement doux et, comme l’expliquent Catherine et Norbert, du magasin Atmosphère, à Gap, “la Sortie de saison a été relativement lente, les clients attendaient de voir les conditions de cette année. La météo est très importante et l’hiver est arrivé plus tard que l’année dernière.” On a donc assisté à un recul des ventes de la saison Back to School pour les magasins plutôt orientés montagne. C’était sans compter que la neige n’arriverait jamais avant 2016… mais c’est une autre (triste) histoire pour notre prochain rapport de marché. Pourtant côté Stand Up Paddle, Pat Colin, du magasin Aloha à Six Fours, notait quant à lui une légère augmentation des ventes : “Nous sommes toujours en progression notamment au niveau des ventes des produits techniques comme les combinaisons, les planches, etc. C’est encore dû à la démocratisation du SUP et à l’engouement constant pour cette pratique. Une chose est sûre, cette année plus que jamais, les achats sur Internet ont pris de plus en plus de place sur le volume d’achat des cadeaux de fin d’année. En effet, le E-commerce se développe une fois de plus cette année, et ce sont désormais les mobiles et les tablettes qui connaissent la plus forte croissance. Une tendance prise en compte par les revendeurs qui s’adaptent, en proposant davantage de services et de conseils à leurs clients. Benoit Brecq



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Je vais commencer par évoquer le business en ligne, ici, en Italie. En 2015, les chiffres d'affaires pour le business en ligne italien ont atteint 16,6 milliards d'euros, ce qui représente une augmentation de 2,2 milliards (16 %) par rapport à 2014. Selon l'institut de recherche en ligne basé à Milan "Osservatorio Digital Innovation", la vente en ligne en Italie s'est établie de la même manière qu'elle l'a fait dans d'autres pays comme la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les chiffres sont bons, mais la question qui demeure est la suivante : où va tout ce chiffre d'affaires ? En échangeant avec plusieurs revendeurs, nous avons remarqué que la plus grosse part de ces ventes en ligne est absorbée par les grandes enseignes et par les vendeurs en ligne bien connus en Allemagne, en Autriche et en France, qui vendent sur le marché italien. En général, 2015 a été une année difficile pour de nombreux revendeurs. Tout d'abord, la météo et les conditions climatiques ont joué un rôle compliqué, les températures très élevées pendant l'été jusqu'à la fin du mois de décembre n'ont pas aidé à vendre du matériel de snowboard ni de grosses pièces. La compétition entre les magasins spécialisés et les grandes enseignes s'est intensifiée, tandis que les marques ont essayé de s’étendre à des magasins qui vendent au grand public, ce qui ne facilite pas les choses pour les magasins spécialisés. Et qu'en est-il des magasins de sports de glisse physiques ? Lukas Höller, de chez Sublime shop à Bolzano, remarque que les clients ont l'habitude d'avoir des remises toute l'année maintenant, et qu'ils attendent des événements comme le fameux Black Friday pour faire leurs achats.

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Gianluca Tognoli, de Frisco Shop à Brescia, aimerait qu'il y ait plus de soutien aux magasins spécialisés, parce qu'il dit qu'ils sont les seuls à exposer ces catégories de produits et à les rendre pertinentes pour les grandes enseignes en étant les premiers à en créer une image cool. Gianluca indique aussi que les magasins devraient se focaliser sur les marques qui ont une intention affichée de rester spécialisées dans ce nouveau type d'industrie où tout le monde doit concurrencer les grandes enseignes et les énormes remises qui se font sur les magasins en ligne. Lorsqu'on parle des marques, les grands enseignes ont perdu beaucoup de pouvoir d'attraction dans le segment spécialisé, à cause du fait qu'elles ont une énorme distribution dans différents canaux. Des produits comme les GoPro représentent moins de vente dans le segment spécialisé parce que les kids peuvent acheter ce produit partout ailleurs. C'est une frontière assez fragile et assez floue, et chaque magasin doit trouver une sélection de produits qui fonctionne pour sa clientèle. De manière générale, le segment des planches se porte bien et les chiffres sont prometteurs mais, avec une distribution qui devient de plus en plus grand public, beaucoup de petits revendeurs doivent lutter très dur. Le journal italien La Repubblica a récemment écrit que le skateboard était à la mode, mais les marques qu'il a présentées n'étaient pas des marques core, à l'exception de DVS. Cela montre que ce qu'il faut offrir au grand public, c'est une forme d'éducation, et seuls les magasins spécialisés peuvent raconter cette histoire. On se retrouve à Bright à Berlin en janvier ! Franz Josef Holler

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L’économie espagnole a poursuivi sa croissance pendant le deuxième semestre 2015, même si à un rythme plus lent que les six premiers mois de l’année. Le PIB a augmenté de 0,8 % pendant la période, avec une variation de 3,4 % par rapport à l’an dernier. Comme sur les trimestres antérieurs, cette progression des marchés a été nourrie par la demande des ménages, la demande externe maintenant sa tendance à la baisse. Dans leur ensemble, les performances économiques et financières confirment la récupération anticipée dans le rapport trimestriel du gouvernement de juin dernier, avec une croissance de 3,1 % en 2015 et une anticipation de 2,7 % pour 2016. Le développement de l’activité économique en Espagne s’est poursuivi à la fin de l’année 2015. En 2016, le PIB devrait confirmer les prévisions. Après les chiffres positifs de juin et juillet, l’indice des prix à la consommation a chuté de nouveau en août (-0,4 %). Cette nouvelle désinflation était associée aux restrictions dans la réduction des prix du pétrole du marché international. L’IPC devrait reprendre à la hausse à la fin de l’année mais avec une perte cumulée annuelle de 0,5 %. En 2016, le taux devrait se stabiliser autour de 0,8 %. Pour traduire ce scénario dans les marchés des boardsports, j’ai parlé à Kike Arranz, de Boardsports Daktak, l’un des shops leaders de la Communauté Madrilène. “Le nombre de clients surf est plus grand qu’il y a quelques années. De plus en plus d’hommes et de femmes se mettent au sport. Nous le voyons dans le nombre de néoprènes vendus. Le surf, avec le snowboard, sont les sports en vogue en ce moment. Après une période de stagnation des ventes de snowboard, elles se consolident une fois de plus. Les planches de surf pour débutants partent très bien et les clients prennent le sport plus au sérieux. La dernière saison, nous avons remarqué quelques améliorations

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et nous espérons qu’elles se poursuivront cette saison. Du côté du skate, le sport sera toujours là, en dépit de la chute des ventes au profit du boom du longboard. De nos jours, les skates sont à la fois accessibles en prix et en pratique. Si les kids économisent leur argent de poche, ils peuvent se payer du bon matos.” Après les détaillants, je me suis tourné vers les fournisseurs et, en particulier, Eduardo Cenzano, General Manager de Trinity Technologies (services boardsports et design produit) et membre du cluster Surf City Donostia. “En tant qu’entreprise spécialisée dans la production de produits B2B, cette année nous avons enregistré une augmentation de la demande, en particulier sur les marchés internationaux. Le secteur industriel traduit cet intérêt par des commandes à long terme, ce qui nous permet de confirmer nos anticipations de croissance pour 2016. En ce qui concerne les clients finaux, les ventes internationales ont fortement augmenté suite au lancement de nouveaux produits sous licence, avec des marques leaders du marché et qui ont consolidé la nature innovante et différenciée de nos produits, tant aux US qu’en Asie-Pacifique. Au niveau national, nous sommes en croissance depuis 2014, mais cette amélioration est sans comparaison avec le dynamisme des marchés internationaux. Nous espérons que cette dynamique positive se poursuive en 2016. Quoi qu’il en soit, nous avons détecté une tendance claire dans le secteur des boardsports vers l’exploration de nouvelles technologies, les tendances innovantes et même les produits radicaux. Il y a quelques années, seuls les visionnaires du secteur pouvaient anticiper une telle tendance. Sur le marché national, elle est plus limitée et les ventes se concentrent sur des produit consolidés, plus conservateurs.” Jokin Arroyo Uriarte



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Un été de conte de fée, un automne historique et un hiver tardif, 2015 n'a peut-être pas été l'année idéale, mais elle a été très intéressante. "Un début de saison aussi tardif que le dernier présente aussi ses avantages", explique Didi Feichtner, Sales Rep pour Mervin Mfg, Faction Skis et Lokahi Boards. "La saison a été bonne, avec des ventes stables jusqu'à Pâques." La plupart des shops ont très bien vendu par rapport à l'année précédente, à tel point que certains revendeurs ont même tiré avantage des dits "close-ups", pour acheter des planches à petit prix à la fin de la saison. "Et pas seulement quand il y avait encore de la neige, mais aussi après", continue Didi. En conséquence, il n'est pas très inquiet quant à un autre début de saison très tardif. "Novembre était plutôt calme mais assez solide en termes de vente. Certains de nos revendeurs ont déjà vendu toutes leurs précommandes et sont bien en place pour l'hiver. La plupart des petits magasins ne stockent aujourd'hui qu'une marque premium, puis une ou deux autres marques moins chères. Les revendeurs classiques multi-sport, comme Intersport, ont même arrêté de vendre des planches", explique Didi. Didi reste confiant pour cet hiver, une attitude que partage Christoph Bammer de Motion Sports Distribution, à Vienne : "Les splitboards sont toujours un must et génèrent beaucoup de revenus pour les shops", en particulier Karakoram et SP Bindings, qui marchent très bien. "De nouveaux événements comme des camps splitboard et freestyle, des sessions de banked slalom et de freestyle, vont renforcer le secteur du snowboard", continue Christoph. Le skateboard a déjà atteint ce niveau en Autriche, avec une croissance constante sur plusieurs années, y compris l'année dernière. "En 2015, nous avons vendu plus de set-up complets que Blind et Darkstar et les complets DC Super Hero de chez Almost ont très bien marché", indique Christoph. "Les marques américaines perdent un peu de terrain dans le milieu core cependant. Beaucoup de skateurs préfèrent acheter des

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Quelle année, riche en émotions ! Une neige rare en hiver, un printemps en demi-teinte, un été aux températures extrêmes, suivi d’un automne plutôt chaud, avec quelques jours faisant exception, n’ont pas aidé le business du boardsport helvétique en 2015. Mais, au-delà de la météo, il y a surtout eu beaucoup de changements macro-économiques, comme l’adaptation des prix à la baisse due à la force du franc face à l’euro, l’intensification de la lutte contre la concurrence des sites web étrangers, la baisse du tourisme et la baisse de fréquentation des magasins en général. Grâce au SUP, le marché des sports nautiques se porte relativement bien, il entraine avec lui le marché de la wetsuit qui, bien qu’il n’explose pas, représente tout de même un chiffre d’affaires intéressant pour certains spécialistes. Le marché du surf, quant à lui, bien qu’il soit très petit dans notre pays sans vagues, se développe progressivement. Les Suisses, étant friands de matériel de qualité et ayant l’âme voyageuse, n’hésitent pas à acheter leur matériel en Suisse dans les magasins spécialisés et à payer les frais de transport des planches pour leurs surf-trips. Ce segment est certes petit, mais il a l’avantage de ne pas être trop influencé par la météo et il ne dépend pas vraiment du tourisme. Le marché du skate est resté plus ou moins stable par rapport à l’année dernière avec des CA élevés, bien que l’on observe clairement une diminution de la mode des cruisers en plastique dans la plupart des magasins. Le problème avec les ventes de skate n’est pas vraiment le volume de vente mais bien la marge qui en découle. Premièrement, cette marge est petite mais, en plus, le prix de base n’est pas très élevé et a passablement baissé ces dernières années. Il est donc difficile de faire de l’argent de manière significative. Etant le business numéro un dans le domaine des boardsports de notre pays alpin, le marché du snowboard est au centre du débat. 130

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marques européennes comme Magenta, Polar, Isle ou le successeur de Sweet, Sour Skateboards." Les cruisers et les longboards restent aussi des segments solides. Mais, depuis août, Didi remarque un léger déclin que confirme Christoph : "A la fin de l'été, le marché a été un peu saturé, probablement à cause de la masse des fournisseurs pas chers et de la disponibilité très répandue des longboards, même dans des magasins de livres et des supermarchés !" Les vêtements et les accessoires ne donnent pas une impression aussi claire, malheureusement. "Beaucoup de revendeurs ont moins commandé chez les grosses marques et essaient des marques plus petites", indique Christoph, qui suggère : "Nombre d'entre eux sont en période d'essai aujourd'hui. Personne ne sait ce qui va marcher et ce qu'il devrait prendre en stock." Didi partage le même point de vue quant aux vêtements techniques : "les revendeurs ont moins acheté et sont plus sélectifs, ils ne remplissent plus leur entrepôt comme avant". Le mois de novembre, très chaud, n'a pas aidé. "Quand il fait chaud si longtemps, les gens ne prennent pas le temps d'acheter une nouvelle veste, ils continuent de porter leurs anciennes affaires pour deux semaines de plus". Puisque beaucoup de magasins essaient de nouvelles choses, il est "difficile de vraiment savoir quelle direction prennent les tendances", pense Christoph. "Skullcandy a eu de bons résultats avec sa gamme Sports Performance cet été, et les nouveaux Wireless In-Ears et OnEars sont sortis juste à temps pour Noël dans les magasins." GoPro semble "manquer un peu d'élan", indique-t-il, "mais seulement pour le haut de gamme. Les ventes de caméras sont effectivement sur le déclin, bien que les accessoires de chez GoPro et SP Gadgets partent très bien". Anna Langer

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Première constatation, le marché diminue de 10 % environ chaque année et ce, depuis environ dix ans. Deuxièmement, la consommation a changé. Aujourd’hui, on estime que 30 à 35 % des planches vendues sont destinés à la location, ce qui implique forcément qu’on augmente la proportion de planches bas de gamme vendues et ce qui diminue drastiquement le chiffre d’affaires des marques et distributeurs. Ensuite, l’outil internet a complétement changé le marché et donne énormément de fil à retordre à un grand nombre de magasins “traditionnels” qui sont, plus que jamais, à la recherche de solutions. En effet, en trois clicks, le consommateur est parfaitement informé sur le matériel et sur les prix. Cela pose deux problèmes : le client arrive dans le magasin avec une idée précise de ce qu’il veut, il ne se laisse pas facilement conseiller et, à moins que ledit matériel recherché se trouve par hasard en stock chez le détaillant, celui-ci a de plus en plus de mal à écouler son stock et se voit contraint de vendre sur commande ponctuelle. Ceci est grandement facilité par le recours de plus en plus fréquent aux plateformes B2B des fournisseurs, outil très utile, efficace, mais n’incitant pas du tout le détaillant à prendre des risques pendant ses achats. Ensuite, il y a évidemment le problème de la comparaison des prix ; en effet, certains sites allemands, français ou autrichiens sont très agressifs et leurs ventes en Suisse augmentent chaque année. Cela oblige le revendeur suisse à redoubler de créativité et d’efforts pour offrir un service plus que parfait afin d’empêcher sa clientèle de commander en ligne. Cela implique tout d’abord une baisse des marges avec un rabais systématique de 10 à 15 % sur le prix de vente conseillé ou alors d’offrir toujours plus d’avantages, services gratuits à vie, réparations et autres services après-vente gratuits. Aujourd’hui, les données ont changé, tout le monde le sait et travaille d’arrache-pied mais, pour le moment, personne ne semble avoir trouvé la solution. Par Fabien Grisel



OPPORTUNITÉS

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brought to you by Boardsport Source & ActionsportsJOB.com


OPPORTUNITÉS

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ÉVÈNEMENTS#80

SURF / SKATE / SNOW / SUP TRADE

JANVIER 19-21

23-27

24-27

TELFORD/UK WWW.SLIDEUK.CO.UK

VALLNORD-ARCALIS/ANDORA WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM

GERMANY WWW.ISPO.COM

SLIDE

FREERIDE WORLD TOUR

27

SIA INDUSTRY & INTELLIGENCE SEMINARS

ISPO MUNICH

COLORADO WWW.SIASNOWSHOW. SNOWSPORTS.ORG

FEVRIER 28-31 SIA

DENVER/COLORADO WWW.SIASNOWSHOW. SNOWSPORTS.ORG

05-06

AIR + STYLE

INNSBRUCK WWW.AIR-STYLE.COM

31-02

PRO SHOP TEST

BARDONECCHIA/ITALY WWW.SNOWSHOPTEST.COM

06

HALFPIPE & SLOPESTYLE OPEN

GRINDELWALD/SWISS WWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH

01-02

03-04

COPPER MOUNTAIN/COLORADO WWW.SIASNOWSHOW. SNOWSPORTS.ORG

LONDON/UK WWW.JACKET-REQUIRED.COM

SIA ON SNOW DEMO

JACKET REQUIRED

06-12

15-17

CHAMONIX WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM

LAS VEGAS/USA WWW.AGENDASHOW.COM

FREERIDE WORLD TOUR

AGENDA

MARS 20-21

05

07-09

LOS ANGELES WWW.AIR-STYLE.COM

MÜRREN/SWITZERLANDWWW. AUDISNOWBOARDSERIES.CH

LYON/FRANCE WWW.SPORTAIR.FR

AIR + STYLE

WHITESTYLE OPEN

17-25

SWATCH FREERIDE WORLDTOUR

SPORT ACHAT

ALASKA WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM

AVRIL

17-24

24-05

BASEL/SWITZERLAND WWW.BASELWORLD.COM

AUSTRALIA WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

BASELWORLD

RIP CURL PRO BELLS BEACH

02-10

05-10

VERBIER, SWITZERLAND WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM

TIROL /AUSTRIA WWW.WORLDROOKIETOUR.COM

SWATCH FREERIDE WORLDTOUR

VOLKL WORLD ROOKIE FINALS

MAI

JUIN

08-19

20-21

10-21

02-05

AUSTRALIA WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

MUNICH/GERMANY WWW.PERFORMANCEDAYS.EU

BRAZIL WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

AUSTIN/TEXAS/USA WWW.XGAMES.ESPN.COM

MARGARET RIVER PRO

PERFORMANCE DAYS

RIO PRO

SUMMER X GAMES

JUILLET 07-19

TBC

TBC

TBC

FIJI WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

SPIAGGIA DI SANTA SEVERA WWW.ITALIASURFEXPO.IT

BERLIN WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM

BERLIN WWW.SEEKEXHIBITIONS.COM

FIJI PRO

TBC

JACKET REQUIRED

LONDO/UK WWW.JACKET-REQUIRED.COM 134

ITALIAN SURF EXPO

BRIGHT

SEEK

TRADESHOW EVENT

SNOW EVENT

SURF EVENT

SKATE EVENT



L’ŒIL DU CYCLOPE

#80 LOW PRESSURE STUDIOS SALES MEETING

Austrian agent Bjorn

Creative director Danny Kiebert

DBK is stoked on the new gear!

Halldor and Dennis Dusseldorp preparing for the Switchback presentation

International team manager L’Arrogs

Jeremy Sladen of The Snowboard Asylum

Malachi (BC Surf and Sport) gets a tattoo from Galya Gisca

Malachi, and the US sales team touring Amsterdam the traditional way

SPLIT & RELAX 2015 - SPLITBOARD TESTIVAL HOCHKÖNIG

Amplid’s Rich Ewbank

Elan crew

Muck (Munchie Konsilium) and Jakob (Burton)

Pia Schröter (Vökll) and Muck (Munchie Konsillium)

Robert Login (SP) and Willi Schiedermeier (Element Sports)

Splitboarding.eu Boss Patrick & friend

Test booths

The crew

WORLD SNOWBOARD DAY 2015

Airhole Face Masks crew with 28cm of Fresh

Happy World Snowboard DAY from the Stubai Zoo

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Antti Autti, Ounasvaara

Boarders’ Shop, Bucarest, Romania

Gian Simmen - Laax

Snowpark Nesselwang, Germany

Travis Rice celebrating with friends at Jackson Hole mountain resort.

WSD15 in Jilin, China






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