1 minute read

Vie sauvage

Le poisson-lune, avaleur de méduses

Gros mangeur, le poisson-lune nage sans relâche, guidé par son estomac. Il est un indicateur très fiable de l’abondance des méduses.

Advertisement

Aucun animal ne serait plus fertile que la femelle poisson-lune. En libérant en une seule fois jusqu’à 300 millions d’œufs dans l’océan, elle dépasse tous les autres poissons, les diff érents coraux ou même les reines des fourmis, pourtant championnes de la fécondité terrestre. Lors de l’éclosion, un individu mesure 2,5 mm. Adulte, il pourra atteindre 3 m. Depuis la petite larve jusqu’au gros ballon aplati, son poids est multiplié par un, voire deux millions !

Un glouton bien propre

Que peut bien avaler une si petite bouche? Une nourriture plutôt variée, preuve de la vaste gamme de profondeurs que le poisson-lune fréquente. Calamars, crustacés, éponges et jeunes poissons garnissent son menu. Car derrière l’orifice insignifiant, sa bouche abrite une mâchoire robuste équipée de dents effi caces, brisant les coquilles sans peine et déchiquetant la chair avec tout autant d’aisance. Les proies les plus fréquentes restent les organismes transparents du zooplancton gélatineux. C’est-à-dire? Les méduses! Autant dire un menu fretin très majoritairement constitué d’eau. Le poisson-lune doit donc en avaler des quantités prodigieuses pour vivre et croître sans cesse : l’équivalent de 70 kg de ration quotidienne pour un spécimen de 120kg. Les méduses étant les hôtes de nombreux parasites, le poisson-lune porte malgré lui de nombreux squatteurs sur sa peau. Mais il ne se laisse pas faire. Ses plongées à grande profondeur, parfois jusqu’à plus de 400m, seraient une façon de se débarrasser d’une partie des indésirables. Le poisson-lune est aussi un véritable hôtel-restaurant pour une myriade d’animaux marins se nourrissant des vers et autres bestioles malvenues qu’il transporte. Quand les grands poissons-lunes s’approchent des côtes en venant du large, ce serait pour profi ter de stations de lavage où vivent les poissons aspirateurs. Pour compléter le nettoyage, il se dore parfois la pilule à la surface de l’eau. Certains oiseaux, comme les goélands, se régalent alors d’un repas off ert sur un plateau. TEXTE : JEAN-PHILIPPE PAUL DESSINS : CYRIL GIRARD

DÉCOUVREZ LA REVUE SALAMANDRE !

Tous les deux mois, ce magazine vous propose de découvrir les merveilles de la nature qui nous entoure. Renseignements et abonnements sur Salamandre.org

This article is from: