L’abbaye de Nonenque
Guy Besse
Guy Besse
L'Abbaye de NONENQUE Nonenque et Béatrice (Beatrix) de Besse soeur du cardinal Nicolas et neveux du pontife Clément VI. Béatrice (Beatrix) de BESSE, née vers 1320 aura une destinée comme d’ailleurs ses deux autres soeurs, purement monastique. Elle est entrée en 1335 religieuse au Coyroux, couvent de femmes de l’abbaye bénédictine d’Obazine (Corrèze). Au cours de l’année 1343, elle reçoit de son oncle le pape Clément VI avec vingt autres moniales, indulgence plénière à l’article de la mort. En 1347 elle est abbesse de l’abbaye de Nonenque, importante abbaye cistercienne située dans le département de l’Aveyron près de Cornus (Rouergue) plus exactement sur la commune de Marnhagues-et-Latour. L'abbaye se situe à 4km au nord-ouest de Marnhagues-La Tour. Il s'agissait à l’origine, d'un couvent de cisterciennes qui fut fondée en 1146 par les moines de Sylvanès. Les relations des Templiers de Sainte-Eulalie de Cernon (Aveyron) avec les moniales de Nonenque étaient très mauvaises car les Templiers leur avaient imposé l’abandon de plusieurs domaines avec leurs droits. Elles allaient la nuit chaparder les gerbes de céréales dans les champs de l’Ordre. Elles volaient leurs bêtes à laine, et molestaient leurs donats sur la route de Millau. Sans compter les démêlés avec les seigneurs de Creissels qui possédaient le château de Tournemire, avec le baron Pierre de Rancas, avec les seigneurs de Nant toujours à propos de territoires, avec le Comte de Rodez et avec tes habitants de Millau, en vertu d’un droit " ab antiquo" de mener leurs troupeaux sur le plateau du Larzac et de les abreuver aux mares, et surtout avec les puissants seigneurs de Roquefeuil qui donneront plusieurs abbesses à Nonenque. (Apparentés aux de Besse par les Frezals).
Elle connut des périodes troublées en particulier de 1293 à 1301 et pendant les guerres de religion où l'abbesse de Nonenque adopta la religion calviniste et se maria. En 1347 Béatrice de BESSE, nièce du pape Clément VI est abbesse. En 1573, l'abbaye fut incendiée par les calvinistes qui la pillèrent et la détruisirent. Elle fut à nouveau incendiée en 1648 en même temps que le château d'Alzac, devenu « Castel Cremat »... (Château brûlé). Démantelée à la Révolution, elle devient exploitation agricole. En 1927, une congrégation de moniales de l'ordre des chartreux s'y installe et redonne aux bâtiments leur fonction première. Constituée de quatre grands bâtiments avec leurs tours carrées, elle impressionne par ses dimensions qui la font ranger parmi les forteresses. Ci-dessous, un très intéressant document décrivant l’état de l’abbaye en 1702. Elle était alors présidée par Dame Élisabeth Amboise de Touas abbesse. Parmi les religieuses présentes on relève les noms de familles nobles résidant dans la province du Rouergue : Dupuy, de Roquefeuil, de Villeneuve, de Ledou, de Bastide, de la Rosières, de Convertis, de Montjeaux, de Vic, de Laval, de Gissac, de Robal, de Candas et de Salelles, religieuses professes de l’Abbaye de Nonenque, ordre de Cîteaux, soit en tout quatorze religieuses.
Armoiries d’une abbesse de Nonenque. Il convient de préciser que, d’une façon générale, dans les abbayes, l’abbesse faisait figurer dans le sceau de l’institution ses propres armoiries. On distingue au sommet de l’écu la crosse abbatiale.
Restes du ch창teau de Castel Cremat
Quelques informations complémentaires. Dans l’important ouvrage publié par le C.E.R.C.O.R : Les religieuses dans le cloître et dans le monde (Publications de l’Université de Saint-Etienne) nous trouvons de nombreux renseignements concernant Nonenque. Page 507 et suivantes Dagmar KROEBEL nous livre de précieuses informations sur le Cartulaire de Nonenque : « Les documents édités par Camille Couderc sont des pièces léguées par le hasard. Les guerres, les incendies, la Révolution et le temps se sont bien chargés d’en réduire le nombre. Des recherches sur l’économie de l’abbaye de Nonenque ont été effectuées par G. Bourgeois. Elles confirment ce que nous avons dit de l’économie des abbayes de moniales cisterciennes en général., bien qu’en 1275 on puisse recenser au moins sept granges gérées par Nonenque mais également de nombreuses églises et paroisses et d’autres biens qui assurent des rentes ou des dîmes à l’abbaye ». Le nombre de moniales vivant à l’abbaye de Nonenque. Quelques indications sur le chiffre nous sont transmises par les chartes où des soeurs de l’abbaye sont mentionnées, mais nous n’avons aucune preuve sur le nombre réel de moniales. Quels étaient les critères pour qu’une moniale puisse intervenir dans un acte ? C’était une question d’ancienneté ou d’expérience, ou liée à une fonction à l’intérieur de l’abbaye. Entre 1150 et 1300, l’ancienneté peut-y avoir joué un rôle car de nombreuses moniales ne sont mentionnées qu’une seule fois. Cela est peut-être dû à ce quelles avaient déjà un certain âge au moment de l’entrée au monastère car des veuves, souvent d’origine noble choisissaient la vie monastique comme « maison de retraite ». Depuis la fondation du couvent de Nonenque jusqu’en 1250, le nombre de soeurs augmente puisque, prieuré à sa fondation, la maison devient abbaye vers 1250. Cette « promotion » n’aurait pas eu lieu si le monastère n’avait pas des bases financières solides. En 1267, Nonenque essaime et fonde le prieuré de Saint-Sulpice-la-Pointe. Une telle fondation n’est possible que si le nombre de moniales vivant à la maison-mère est assez important pour en détacher un groupe qui peut prendre en mains une nouvelle maison. Cent ans après la fondation de Nonenque, les chartes ne mentionnent qu’une dizaine de moniales, mais nous pouvons admettre qu’une trentaine de soeurs y vivaient. Entre 1250 et 1350 ce chiffre augmente pour passer en 1341, à 82 moniales mentionnées dans une charte faite à Nonenque. Nous sommes à l’époque de la grande réussite de cette abbaye féminine. Aucun numérus clausus ne vient réduire le nombre de moniales qui vivent au monastère. Le couvent possède alors des effectifs qui permettent de faire vivre peut-être une centaine de soeurs, de servantes, de converses et de convers.
Une autre charte, en 1392 ne parle que de 18 moniales et celle de 1400 de 21. Entre 1150 et 1300, peu de soeurs apparaissent plusieurs fois dans les chartes bien que nous connaissions les noms de quelques jeunes filles qui sont entrées à Nonenque. D’autres noms apparaissent pour les moniales qui sont mentionnées sur une longue période. Jusqu’à présent aucune étude n’a abordé la question pourquoi certains moines ou moniales sont-ils apparus avec leurs noms dans les chartes, tandis que d’autres ne sont évoqués que comme monachus ou seror. Nous pouvons conclure qu’il y avait deux sortes de vocations : celles qui entraient toutes jeunes au couvent et qui y ont vécu 50,60 ou 70 ans de vie religieuse, et celles qui y sont entrées au moment de leur veuvage. Dans les 161 chartes qui sont conservées, de la période allant de 1152 à 1392, seulement 14 mentionnent expressément quelqu’un de Sylvanès qui intervient pour la confirmation de la charte. L’abbaye de Sylvanès avait droit de visite à Nonenque, puisque la filiation revenait à Sylvanès. D’ailleurs la carte de « visite » établie par l’abbé de Sylvanes en 1303, où il fixe par écrit l’état intérieur de l’abbaye ; le montre bien. Sylvanès intervient dans les chartes qui engagent Nonenque financièrement comme les ventes, les compromis et autres transactions. Mais nombreuses sont les actions que l’abbaye de Nonenque fixe sans le recours de Sylvanès. À partir de 1234, les chartes sont de plus en plus souvent rédigées par un publicus notarius. Jusqu’en 1300 sur 49 chartes, ils en écrivent 27 ; de 1300 à 1400 sur 61 chartes, 48 sont faites par eux. Les chartes faites par des particuliers sont écrites en général en langue d’oc, dont le vocabulaire est spécifique à chaque région. Depuis la fondation de Nonenque, en 1146, jusqu’en 1300 environ sur les 106 chartes du Cartulaire, nous recensons 42 interventions de femmes. Cela nous montre bien que la législation romaine n’influence plus le droit des XIIe et XIIIe siècles. D’après le droit romain, une femme n‘avait pas le droit de témoigner, parce qu’elle n’était pas émancipée, c’est à dire libre de tutelle. Mais la date de 1300 semble être une date fatidique pour les femmes. Elles n’ont plus de rôle actif dans la rédaction des chartes, elles ne sont même plus témoins. Il ne nous est pas possible de répondre à la question sur l’origine sociale des moniales de Nonenque. Il apparaît qu’au XIIe siècle au moins, la structure sociale de l’abbaye correspondait à celle des maisons que nous connaissons depuis le IXe siècle, c’est à dire essentiellement des vocations de dames nobles, mais l’économie est, dès le début, « cistercienne ». Au cours duXIIIe siècle le nombre des soeurs installées à Nonenque augmente sensiblement ; c’est le grand siècle des vocations religieuses où beaucoup de femmes choisissent une vie in religio, soit avec profession religieuse, soit « comme mulieres religiosae ».
Liste des Abbesses de l’abbaye de NONENQUE en Rouergue. Du XIIème siècle au XVIIème siècle.
Armes de Béatrice de BESSE abbesse de NONENQUE 1347
Dans la liste des abbesses désignées ci-dessus nous trouvons en 1347 Béatrix ou Beatrice qui n’est autre que Béatrice de BESSE fille de Jacques Aiguillon de Besse et d’Almodis Rogier soeur du pontife Clément VI. Béatrice est la soeur entre autres, du cardinal Nicolas de BESSE, ils sont tous deux neveux du pape Clément VI et cousins germains d’Eléonore de BESSE fille de Nicolas de Besse frère de Jacques, et de Rogier Bertrande soeurs d’Almodis, tous cousins du futur pape Grégoire XI. Cette dernière est l’épouse de Simon II Fraser ou Frezals. Le père de Simon II Fraser avait épousé Ermengarde de Roquefeuil. (Voir généalogie familiale). En ce qui concerne Beatrix ou Béatrice, si nous suivons la liste des Abbesses de Nonenque publiée dans « Études historiques sur le Rouergue par le baron de Gaujal » Beatrice n’aurait siégé sur le trône abbatial que pendant une année, ce qui est peu pour une abbesse. Les raisons de cette courte période nous sont inconnues. Peut-être une grave maladie, un décès ou un différent communautaire, une déposition ? Événements majeurs qui ont écourté son mandat. Peut-être l’ouvrage de Nonenque par Camille Couderc pourrait apporter une réponse, mais il est introuvable en librairie ; un exemplaire est toutefois consultable au Archives Départementales de l’Aveyron. Il ne faut pas oublier que Béatrice avait été désignée à cette charge par son oncle le pontife Clément VI qui devait veiller, n’en doutons pas, sur l’avenir de sa nièce. La seule information que nous pouvons retenir c’est qu’elle était âgée d’au moins 30 ans obéissant à une prescription d’ordre juridique de l’an 1257, encore en vigueur lors de l’élection d’une abbesse. Le second critère imposé, six ans passés dans un monastère, était largement dépassé car Béatrix avait séjourné de nombreuses années au monastère du Coyroux créé par Étienne d’Obazsine et dont la discipline était parfois au-delà du supportable. Elle est présente en ces lieux en 1335. En 1343, elle reçoit de son oncle, le pape Clément VI, avec vingt autres moniales (nombre de moniales présentes alors en ce lieu) une indulgence plénière à l’article de la mort, ce qui laisse supposer que la guerre de Cent Ans devait sévir avec rage dans cette contrée du BasLimousin. Cette redoutable discipline subie par Beatrice, fut-elle la cause de son décès prématuré ? (Consulter « Le monastère d’Obazine par Guy BESSE) Beatrix II de BESSE (1347…) est mentionnée d’après un acte dans la chronologie ‘B’ de Gallia Christiana page XXII cartulaire 19. Se sont succédées à la tête de cette abbaye à diverses époques de nombreuses parentes ou alliées de Béatrice, citons les familles : d’Aigrefeuille, Roquefeuil, Arpajon, d’Estaing, Frezals.
L’origine connue de cette famille de BESSE se situe dans le département actuel de la Corrèze, Bas-Limousin, plus exactement à Labessa (La Besse) où en 1318 ils détenaient un fief dans la paroisse de Saint-Hippolyte près du château de Maumont dont ils étaient les vassaux. En mars 1338 le roi Philippe VI de Valois délivre ses lettres de noblesse à Guillaume Aiguillon Labessa (Besse) (B.N - Baluze21 f° 155 - Microfilm 10 153). Ce dernier s’était uni vers 1314 à Almodis ROGIER soeur du futur pape Clément VI d’où descendance. Quelques années après, Guillaume dit Aiguillon, se rend acquéreur de la baronnie de Bellefaye en Combraille. C’est à partir de cette époque qu’ils seront désignés sous le patronyme de de BESSE de BELLEFAYE. Pierre de Besse de Bellefaye assurera la descendance en épousant Marguerite de THIERS, en effet son frère Nicolas comme nous l’avons vu, avait embrassé la carrière ecclésiastique. Mais elle sera très vite interrompue car son unique fils Guillaume II époux de sa tante Athenais de Thiers ,fut tué en 1390 au siège de Carthagène (Baluze Étienne op.cit.,t.II,p;387) Sans descendants mâles ce seront ses soeurs et tantes qui transmettront le riche patrimoine de cette famille en s’unissant aux grandes familles limousines : les Comborn, les Pierrebuffiere, les Chazeron, les Dupuy, les Dauphin d’Auvergne, les de Pestels, pour ne citer que les plus importantes. Un autre frère de Nicolas et Pierre, Jean, entré dans les ordres monastiques deviendra le confesseur du pape Clément VI son oncle et évêque de Grasse. (Extraits de l’Histoire généalogique de la famille de Besse par Guy BESSE)
Armoiries d’une abbesse de Roquefeuil Blanquefort. Mas Andral, possession de Nonenque.
LES ARMES DES ROQUEFEUIL ECARTELEES AVEC CELLES DES PUJOLS DE BLANQUEFORT. Dans son testament de 1416, Antoine 1er de Roquefeuil, fils d’Hugues de Pujols, seigneur de Blanquefort, et de Catherine de Roquefeuil, demandait à ses héritiers de porter ses deux noms de Roquefeuil et de Blanquefort, ainsi que les armes des deuxfamilles1.Par la suite, le nom et les armes de Roquefeuil prévalurent. Cependant sept blasons gravés dans la pierre nous prouvent que les armes des Pujols de Blanquefort furent portées, conjointement avec les cordelières des Roquefeuil, par certains membres de la branche aînée jusqu’au XVIIème siècle. Le premier blason représente les armes d’Hélène de Roquefeuil et se trouve à Saint-Jean de Cornac (82400 Saint-Paul d’Espis) dans la chapelle de Lauzières, aujourd'hui chapelle des Marquis de Biron. Hélène de Roquefeuil était une des filles de Bérenger. Elle épousa Robert de Lauzières le 3 février 1514 et testa le 28 juillet 1552. Son écu est un écartelé. Au 1 et au 4 sont les armes des Roquefeuil « Parti, coupé de deux filets, formant neuf quartiers chargés chacun d'une cordelière » et au 2 et au 3, celles des Pujols: « un écu avec un chef ». 1 « Item volumus et ordinamus quod heres noster supradictus teneatur etiam portare nomen et cognomen nostrum et arma nostra de Ruppefolio et de Blancaforti indivisa medium per medium. »
Dans son testament de 1416, Antoine 1er de Roquefeuil, fils d’Hugues de Pujols, seigneur de Blanquefort, et de Catherine de Roquefeuil, demandait à ses héritiers de porter ses deux noms de Roquefeuil et de Blanquefort, ainsi que les armes des deuxfamilles1.Par la suite, le nom et les armes de Roquefeuil prévalurent. Cependant sept blasons gravés dans la pierre nous prouvent que les armes des Pujols de Blanquefort furent portées, conjointement avec les cordelières des Roquefeuil, par certains membres de la branche aînée jusqu’au XVIIème siècle. Le premier blason représente les armes d’Hélène de Roquefeuil et se trouve à Saint-Jean de Cornac (82400 Saint-Paul d’Espis) dans la chapelle de Lauzières, aujourd'hui chapelle des Marquis de Biron. Hélène de Roquefeuil était une des filles de Bérenger. Elle épousa Robert de Lauzières le 3 février 1514 et testa le 28 juillet 1552. Son écu est un écartelé. Au 1 et au 4 sont les armes des Roquefeuil « Parti, coupé de deux filets, formant neuf quartiers chargés chacun d'une cordelière » et au 2 et au 3, celles des Pujols: « un écu avec un chef ». 1 « Item volumus et ordinamus quod heres noster supradictus teneatur etiam portare nomen et cognomen nostrum et arma nostra de Ruppefolio et de Blancaforti indivisa medium per medium. » Le second blason se trouve sur le mur extérieur d’une ancienne grange de l’abbaye de Nonenque, le Mas Andral, commune de Saint-Beaulize dans l’Aveyron. Cet écu a la même disposition que le premier, mais les cordelières sont au nombre de six au lieu de neuf. Ce sont certainement les armes d’une des quatre abbesses Roquefeuil de cette abbaye au XVIème siècle.
Saint-Jean de Cornac
GUY BESSE « Les Templiers et les Croisades »
Ce XIIIe siècle du regroupement des droits est aussi celui des difficultés.
Les Jourdain de Tournemire regrettent les dons passés, la puissante abbaye de Nonenque. Nonenque prétend lever des dîmes sur toute la paroisse de Saint-Paul de la Foz du fait de son patronage de l'église, sans en excepter la grange de Gals et sa chapelle. En 1266, un différend oppose l'abbesse Agnès de Claviers, soutenue par Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, au commandeur de Sainte-Eulalie, Raymond de Chambarrat, qui a fait aménager le Pas de Gals en empiétant sur les biens de Nonenque. La transaction enrichit le monastère d'une pièce de terre dite « Als Issards » confrontant le terroir de Gals, valat au milieu, laquelle appartenait au commandeur. De plus, les granges cisterciennes du Vialaret. Vialaret et de Caussanes, ainsi que la métairie hospitalière de Mascourbe, encadrent au sud-est, sud et ouest Gals et Endenaves, cette contiguïté entraînant de fréquents et réciproques dommages. Enfin le Temple conteste dans ses pâtures et bois les abus de dépaissance des hommes du castrum de la Roque Tréboul et de la communauté de Saint-Paul de la Foz dont, à partir de 1271, le roi de France est devenu le suzerain, par héritage d'Alphonse de Poitiers. Les intérêts divergent de plus en plus. Au XIVe siècle, aucun de ces problèmes n'est réglé et leur solution devient plus délicate encore après l'arrestation des Templiers en 1307, bien que les Hospitaliers, héritiers des biens fonciers, aient repris et soutenu toutes les revendications de leurs prédécesseurs. C'est l'époque de la réduction de la grange.
La question d'Endenaves est toujours en instance. En juillet 1316, le commandeur de Saint-Félix, chargé des intérêts de la maison de Sainte-Eulalie et de ses dépendances, envisage de céder au procureur de l'abbesse de Nonenque « l'acceptant » la grange de Gals et le territoire d'Endenaves, dénommé aussi le Breul, contre une série de mas répartis dans cinq paroisses (sur le Larzac et au pied du causse). La décision fut sans suite, puisqu'en 1320 seul Endenaves est attribué pour trois parts au monastère de Nonenque, tandis que la quatrième est adjugée à l'Hôpital de SaintFélix. Saint-Félix, pour être rattachée à son domaine de Mascourbe. Des bornes sont soigneusement dressées entre Gals, Caussanus et Mascourbe. Dans le même temps, les démêlés avec le roi s'aggravent. Les Templiers avaient droit aux fourches patibulaires, signe de haute justice. Philippe le Bel les fit remplacer par les siennes ; avant les procès, le lieutenant du bailli de Millau fut chargé de dresser un pilori à Gals. Ensuite, en 1346, ses hommes forcent la porte de la grange et la pillent après avoir enlevé à peu près 300 livres de bétail. Les ravages de la guerre de Cent Ans sont tels que le commandeur de Saint-Félix préfère se dessaisir de nombreuses terres arables et de vignes dans la paroisse de Saint-Paul, plutôt que d'avoir à les défendre.
Textes de Guy Besse Sources : http://www.societedeslettresaveyron.fr http://www.societedeslettresaveyron.fr/?s=MARNHAGUES+ET+LATOUR
Documentations : BNF gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8602132g
Mise en page : Association Vivre à Saint-Paul http://www.saintpauldesfonts.com Crédit photos © Nicolas Jouan Février 2014