SEVENTY-FOUR UNE PUBLICATION BI-ANNUELLE DE SPECIALIZED | VOLUME 01 / ÉDITI

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SEVENT Y-F OUR U N E P U B L I C AT I O N B I - A N N U E L L E P A R S P E C I A L I Z E D

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V O LU M E 0 1 / É D I T I O N 0 1

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SEPTEMBRE 2016


I N D EX

PA S D E R E P O S J U S Q U ’ À S M YG E H A M N

JUSTE NOUS

USA! USA!

BUT

UN

AVO N S

N’EST

DONNER

G I B R A LTA R R O A D

M AT T H U N T E R E T L E L E V O

P LU S

PETIT FA I T

PA S

DE

GOÛT,

DE

COURS

PETITE DES

SUBMERGER

L ’ I N S P I R AT I O N

D ’ AV E N T U R E ,

D’HISTOIRES

AU

UNE

P LU S

PA R TA G É E S

POUR

DE

SIX

DE

CE

QUE

DERNIERS

MOIS.

LE

OU

D’ÉCRASER,

MAIS

DE

UN

PEU

TEMPS

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GORGÉE

P LU S . . .

DA N S

DES

LES

AMIS

ET

DE

TOUT.

BOIS,

P LU S

SURTOUT,

P L U S D E P L A I S I R E T D E S A T I S FA C T I O N À V É L O . N O U S V O U S PROPOSONS

DE

VOUS

DÉTENDRE

ET

DE

PETITES CHOSES QUI NOUS ONT INSPIRÉES.

E N 1 9 74 , N O T R E H I S T O I R E D É B U TA I T . A C H A Q U E FO I S Q U E VO U S R O U L E Z , VO U S P O U RS U I V E Z L ’ AV E N T U R E .

S AVO U R E R

LES


PA S

DE

RE P OS

J U SQ U ’ À

SM YG E H A M N

Le Sverigetempot. Après 10 années d’existence, ce brevet de 2 100 km reste un défi hors normes. Si le concept est relativement simple, à savoir parcourir la Suède du nord au sud aussi vite que possible pour ne pas dépasser le temps impar ti, sa mise en application est impitoyable. Cette épreuve impose un r y thme implacable au point que les corps se rebellent. Il fait encore jour bien après minuit et le repos est quasi inexistant. Bref, si vous prévoyez de vous aligner au dépar t, choisissez le bon vélo, car vous allez passer beaucoup de temps dessus.

Erik Nohlin rêvait depuis longtemps du Sverigetempot. Le concepteur du Sequoia n’a donc pas hésité une seconde lorsque l’occasion s’est présentée. Accompagné de sa collègue Rita Jett et de son ami d’enfance Kristian Hallberg, il a pris le dépar t à Rik sgränsen, au nord de la Suède, pour arriver à Smygehamn, à l’extrême sud, 156 heures plus tard. Soit un temps bien en dessous de la limite fixée à 17 7 heures. Défi accepté, défi relevé.




S EQ U O I A 1 000 DÉCISIONS SOIGNEUSEMENT PESÉES


U SA !

U SA !

La foule américaine est enf lammée et acclame la championne. Megan Guarnier vient à nouveau de rempor ter le championnat des États-Unis, ce qui la qualifie d’office pour les Jeux Olympiques. C’est la possibilité de par ticiper à un événement qui n’a lieu que tous les quatre ans et c’est cela qui impor te vraiment. Tout le monde peut lire la fier té dans ses yeux. Cette femme poursuit son rêve avec tout le courage et la conviction qu’elle peut avoir. Car il faut plus que de la compétence. Il faut de la détermination. Il faut du soutien. Cela nécessite de vivre sa vie quotidienne avec grâce et discipline. Et de passer beaucoup de temps sur le vélo. Parce que quand vous êtes pro, vous et votre vélo devenez très amis.

Quand elle est sur le podium, on ne voit que la joie de la victoire. Il est facile d’oublier qu’elle est une femme comme les autres. Elle vit dans le monde réel. Elle a une famille et une maison. Chez elle, il y a de la vaisselle dans l’évier et des odeurs de pain chaud et de café le matin. Et comme nous, elle revêt sa tenue cycliste, clipse ses chaussures sur les pédales de son Amira et par t sur les routes. Avec une petite différence : son maillot est celui de championne des États-Unis. Ce qu’elle recherche, c’est plus que l’agréable solitude et le plaisir de rouler à vélo, même s’il y a de cela aussi. Elle pédale pour continuer à entendre longtemps encore le chant des fans. USA ! USA ! C’est son rêve américain.



A M I RA LE MAÎTRE INCONTESTÉ DE LA ROUTE


G I B R A LTA R

ROAD

plus nous nous disons :

« Ils vont monter ça ? Ça va faire mal. »

CINGLÉ DE CHEZ CINGLÉ « Comment ça va ? » demandé-je, à travers la por tière de la voiture, Le moteur de notre véhicule de location proteste légèrement au moment d’attaquer la montée

à Andre w Firestone alors qu’il s’immobilise. Il va refaire pour la troisième fois de l’après-midi ce

à travers les quar tiers au bas de Gibraltar Road. Nous traversons cet étroit corridor de maisons

petit tronçon de la Gibraltar Road. Il hausse les épaules et émet un petit rire.

et d’allées dans la périphérie de Santa Barbara en Californie. Lorsque nous atteignons la par tie récemment refaite de la route, les maisons deviennent moins nombreuses, mais la route reste implacablement orientée vers le haut.

« En fait, je me sens plutôt bien », dit-il avec un brin de surprise dans la voix. Il m’avait fait par t un peu plus tôt de son inquiétude au sujet de son genou, les petites déchir ures en cours de cicatrisation de son ménisque pouvant se réveiller et lui pourrir la journée. « Je n’ai pas mal du tout ».

Alors que nous commençons pour de bon la lente ascension vers le ciel, dans une étrange synchronisation nous tendons tous les trois le cou vers le haut et la droite. Nos yeux suivent la ligne

Le nom de famille vous dit peut-être quelque chose. L’arrière-grand-père d’Andre w Firestone

de la route jusqu’à ce qu’elle disparaisse après un virage serré, loin dans la montagne. Le silence

est le fondateur du fabricant de pneus Firestone, mais sa famille a une longue histoire avec la

envahit la voiture.

viticulture, une activité dans laquelle Andre w a grandi jusqu’à ce qu’il lance sa propre entre-

« B… de m… », finit par dire l’un d’entre nous, « ça va être dur. »

prise hôtelière en 2014. Mais il est aussi connu du public américain pour son apparition dans la

Non pas que nous n’ayons jamais effectué des ascensions difficiles à vélo, mais c’est sur tout que

troisième saison de l’émission de téléréalité The Bachelor. Aujourd’hui, c’est un cycliste comme

plus nous nous rapprochons de l’arrivée au sommet de la troisième étape du Tour de Californie,

les autres qui regarde fixement la face menaçante de la montagne qui l’attend. Il se trouve qu’il est presque chez lui sur la Gibraltar Road, il est donc normal qu’il s’y attaque.

À ce stade, nous tenons à faire remarquer qu’en demandant à Andre w d’exécuter cette ascension, nous n’avons pas offer t un cycliste novice en sacrifice aux dieux de la montagne. Même s’il se décrit comme un cycliste médiocre, la vérité est qu’il a disputé plusieurs triathlons et terminé son premier Half-Ironman l’année dernière. Mais Gibraltar Road ? Lors d’une conversation téléphonique en début de semaine, il a admis qu’il ne l’avait jamais grimpée intégralement. « Je la ferai par morceaux, car il faut être un peu fou pour la faire en entier. »

« C’est une petite route étroite et raide », précise-t-il en nous parlant de sa propre histoire avec elle et en expliquant comment il a l’habitude de commencer par s’échauffer un peu sur Tucker’s Grove. « Je prends la route 192 jusqu’à Gibraltar Road. Après, tout dépend de l’humeur du jour. Quand je suis en forme, j’essaie de grimper 3 ou 4 kilomètres, mais c’est br utal. Il n’y a pas de plat ou faux-plat. » En effet, la pente est continue.

« Comment te sens-tu ? ». Un sourire, un haussement d’épaules et nous continuons. Bienvenue chez les fous.


ANDREW FIRESTONE | S PECIAL IZE D TARMAC PRO RACE | GIBRALTER ROAD, SAN TA BARBARA , CAL IFORNIE


DES INGRÉDIENTS BRUTS, PURS, NATURELS - Cer taines grimpées possèdent une réputa-

locale très appréciée, parlons de l’appétence des cyclistes pour la bière » et d’en rester là. Mais

tion internationale, elles font par tie de la liste des choses à faire de tout(e) cycliste route qui se

une deuxième connexion apparaît lorsque l’on explore le sujet de la bière et de la Firestone

respecte. Mais après avoir vu l’ascension de Gibraltar Road pendant l’étape « reine » du Tour de

Walker Bre wer y. C’est celui de l’obsession. Obsession pour la qualité ar tisanale. Obsession pour

Californie 201 6, on a juste envie de l’ajouter à sa liste personnelle. C’est une grimpée pure et

le détail. Obsession pour la quête inlassable de la per fection.

br ute, qui taille sa route à travers les gorges, en dessinant comme un gribouillis sur la montagne. Nous l’avons explorée autour de midi. On nous avait vanté le coucher de soleil et le panorama,

Firestone Walker Bre wer y, dont le site principal se situe à Paso Robles, a une philosophie relativement simple :

mais à cet instant, il n’y avait que la br ume.

La bière avant la gloire. Et même si c’est peut-être l’inverse pour les cyclistes, cette philosophie « IL Y A PARFOIS DU BROUILLARD LE MATIN. NORMALEMENT, IL DISPARAÎT APRÈS MIDI,

a un accent de vérité pour eux et les fabricants de vélos. En effet, vous ne voulez pas prendre le

MAIS IL NOUS EST ARRIVÉ DE FAIRE L’AS CENSION SANS VOIR PLUS LOIN QUE LA LON-

risque qu’un micro-organisme sauvage pénètre dans vos fûts et gâche toutes vos bières phares.

GUEUR D’UNE VOITURE DEVANT NOUS. »

Vous voulez les conser ver à distance des autres. Il est donc normal de les stocker dans un endroit

- Ryan Ung, explorateur de parcours pour le Tour

de Californie.

séparé.

Au début de la semaine, j’avais rencontré Ryan Ung, qui explore les parcours pour le Tour de

Les amateurs de bière ressemblent beaucoup aux amateurs de cyclisme et lorsque la dégustation

Californie. N’ayant jamais vu la route, nous avions besoin d’informations sur ce à quoi nous

commence, leur obsession pour ce breuvage fascine. On se laisse facilement entraîner par leur

devions nous attendre.

amour de la bière. Le goût n’a jamais semblé si riche. Les histoires se succèdent et ne s’interrompent que pour aller prendre un échantillon de bière directement au fût.

« Elle commence au centre de la ville. Vous passez devant la « mission », la for teresse e mblématique de Santa Barbara, puis vous attaquez l’ascension, une grimpée ininterrompue de 12 km », explique-t-il, décrivant les derniers kilomètres de cette étape longue de 1 67,5 km. « Il n’y a qu’un endroit où la pente s’adoucit vraiment. Sinon, c’est du 8 % en moyenne, avec des passages à 6 % et d’autres à 10 %. La route n’est jamais droite, elle serpente tout le long et vous avez de la vue vers la droite et la gauche. Quand il y a du vent, il n’aide nulle par t ». Il marque u ne brève pause avant d’ajouter : « Il y a aucun endroit où se mettre à l’abri ». Être un bon grimpeur n’est pas donné à tout le monde. Il y a ceux qui sont naturelleme nt doués pour la chose, mais qui cherchent à exercer leur talent avec une précision chir urgicale, et il y a tous les autres qui désirent vivement apprendre ses secrets mystérieux et per fectionner leur propre st yle. C’est un mélange idéal de cadence et de r y thme, quelque chose de méthodique et précis. Il faut trouver la recette pour gagner. Un peu comme le brassage de la bière...

LA BIÈRE AVANT LA GLOIRE Comme le reste du comté de Santa Barbara, l’indicatif téléphonique de Gibraltar Road est 805. Il serait facile de dire : « Puisque la 805 est une bière


« NON. PERSONNE N’AIME. SAUF CERTAINS PETITS BONSHOMMES ESPAGNOLS, MAIS PAS LES PÈRES DE TROIS ENFANTS PESANT 85 KG POUR 1,85 M. PAS DU TOUT. » – Andre w Firestone lorsqu’on lui demande s’il aime grimper.

Grimper, c’est horrible. Grimper, c’est aussi génial. Pour être bon sur ce terrain, vous devez soit être doté d’un patrimoine génétique qui vous procure les caractéristiques physiques idéales pour monter sans effor t, soit posséder cet élément joker imprévisible qui vo us permet d’ignorer vos limites et de vous donner à fond pour l’empor ter. Une victoire dans la troisième étape du Tour de Californie demande probablement un peu des deux. Pour Andre w Firestone, la victoire arrive au moment où il accomplit le dernier effor t, là où la Gibraltar Road rencontre la E. Camino Cielo Road. Pendant quelques instants, le soleil perce la br ume pour illuminer son moment de gloire, et il lève les bras au ciel. Il a accompli l’ascension de Gibraltar Road.

« La dernière par tie », dit-il en descendant du vélo et en respirant profondément, « semblait beaucoup plus raide ». Un moment plus tôt, alors qu’Andre w faisait demi-tour pour faire un Puis on revient à la salle de dégustation pour goûter quelques-unes des bières sauvages, les «rebelles ». Cer taines de ces productions expérimentales sont un peu dans la tradition belge de la bière aigre. D’autres sont très… originales. Mais une chose est sûre, elles sont toutes dél icieuses. C’est une interprétation libre de l’ar t du brassage de la bière, l’envers total de la brasserie principale, mais les deux s’équilibrent par faitement. Selon Sour Jim et Jeffers, il faut juste être prêt à jouer tout ce qu’on a et voir ce qu’on obtient. Il faut accepter de se lâcher. LÀ OÙ SONT LES CHOSES SAUVAGES - La br ume est revenue sur Gibraltar Road, mais heu reusement, beaucoup plus haut sur la montagne. Nous bénéficions d’une vue dégagée jusqu’à la par tie rocheuse de la montée, où une br ume angoissante monte au-dessus du bord de la route. Andre w poursuit son chemin vers le haut, je l’entends respirer tandis qu’il maintient une cadence régulière derrière nous. Mais très vite Andre w doit se mettre en danseuse pour soulager la douleur et continuer en force. « Bon sang ! » dit Erick , qui le suit lentement, « Il donne tout ce qu’il a maintenant ! ». Nous avons tous un petit rire gêné. Obser ver quelqu’un souffrir dans une grimpée difficile, c’est un peu bizarre, non ? D’accord, c’est cr uel.

nouveau passage dans un virage très photogénique, j’avais passé la têt e par la fenêtre et avais délicatement semé cette idée dans son esprit : « Et si tu en faisais ton objectif ? »

« De grimper ça ? », avait-il répondu, avec un ton un peu ironique. Mais j’avais vu l’étincelle dans ses yeux alors qu’il se penchait pour prendre appui sur le cintre. Je jure avoir entendu les pignons du « Et pourquoi pas ? » tourner dans sa tête. Parce que c’est ce que produit un avant-goût de quelque chose comme cela. Cela nous donne un peu de confiance en nous-mêmes. Confiance en s a capacité de trouver la bonne formule. D’aplanir les montagnes avec le bon mélange de force br ute, d’audace et de subtilité. Confiance de savoir qu’un jour, nous trouverons le mélange idéal pour réussir la grimpée. Bon, il est temps d’aller prendre cette bière.


TA R M AC

PR O

RAC E

D I S C

L E V É LO D E C O M P É T I T I O N C O M P L E T


H U N T E R

ET

LE

LEVO

M AT T H U NT ER EST LE RI DE R Q U E N O US VO UD R IO NS TO US Ê T RE . UN PIO N N IE R À PLUS D’ U N T IT RE , AV EC U N ST Y LE DE P I LOTAG E IM PEC CAB LE E T UN CHAR M E RUD E . C ’EST A US S I LA D E RN I È RE PE RS O N N E À AVO IR B ESO IN D ’UN E ASSISTAN C E E N M O N T ÉE. M A IS Q U E D IRA I T-I L S I O N LU I DO N NAIT LA C APAC IT É D ’E N FAIRE PLUS ? IL SE RAIT SÛ REMENT PARTA N T. P OU R R ÉPON DRE À C E T T E Q U EST I O N E T VO IR C O M M E N T LES VÉ T É T IST ES R É AG IRAIE NT A U NOU VEA U T U RB O LEVO FS R, N O US AVO NS E N VOY É M AT T À F IN ALE LIGURE EN ITALIE.


MATT HUNTER

| CASQUE AMBUSH | SOSPEL, FRANCE


« POUR ÊTRE HONNÊTE , J’AVAIS ENVIE DE LE HAÏR. »

Matt Hunter n’y est jamais allé par quatre chemins. Il parle comme il roule : avec intégrité et une attitude très décontractée. Alors, même si sa première réaction a pu être de rejeter le Turbo Levo, il a choisi une autre voie. Matt a choisi de satisfaire sa curiosité et de se faire un avis de la seule manière qui convient : l’essai. Après quelques jours sur les sentiers italiens, Matt a vu ses réticences à l’encontre des vélos électriques progressivement disparaître. « Dans le monde du VTT, on les considè re comme de la triche », se justifie-t-il, « c’est d’ailleurs par fois vrai, ça dépend de la manière de voir les choses. Mais sous une autre perspective, c’est aussi un vélo vraiment amusant à piloter et qui permet d’aller plus loin que d’habitude. » En tant que vététistes, nous voyons les choses comme lui. Il y a cer tes des idées préconçues, mais nous avons conçu le Turbo Levo pour les dépasser. Ce qu’on retient alors, c’est que le Turbo Levo permet d’en faire plus. À son retour d’Italie, nous lui avons demandé de dresser le bilan de son expérience. « Il faut l’essayer. Parce que, on peut en penser ce qu’on veut, mais ce vélo est vraiment amusant à piloter. Souvent, le gens me disent : « J’aimerais bien faire des sentiers comme vous, mais là où je vis, c’est vraiment trop plat ». Et je leur réponds toujours : « Alors, vous n’avez plus qu’à déménager ». Désormais, je leur conseillerai de se trouver un Levo et de dévaler la campagne comme si c’était une montagne !


S -WO R KS

T U RB O

LEVO

L E P O U V O I R D ’ E N FA I R E P L U S


C’EST LE MOMENT D’Y ALLER


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