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Office fédéral de la santé publique 3003 Berne, www.bag.admin.ch Novembre 2005/no 53
Les nombreuses facettes du quatrième pilier
Prévention et promotion de la santé
spectra
Tests de pilules et information sur les drogues de synthèse lors d’une fête techno à Zurich (Energy). Cette offre de Streetwork Zurich (en collaboration avec le service du pharmacien cantonal de Berne, voir page 4) est l’un des nombreux projets de réduction des risques menés en Suisse dans les domaines les plus variés des drogues légales et illégales.
O
n s'est rendu compte au milieu des années 80 que l'aide offerte en Suisse n'atteignait qu'un groupe restreint de personnes dépendantes, à savoir celles qui étaient prêtes à suivre une thérapie d'abstinence. La situation de l’époque se caractérisait par: • des scènes ouvertes de la drogue • la grande détresse psychique et physique des toxicodépendants • un nombre très élevé de décès dus à la consommation de drogues • un nombre élevé d'infections au VIH et à l'hépatite. Ainsi ont été créées, pour commencer dans les villes les plus tou-
chées par ces problèmes, des offres dites à bas seuil à l'attention des toxicodépendants non disposés à suivre une thérapie d'abstinence. Ces centres d'accueil comprennent, entre autres, des locaux d'injection, ou depuis peu, des locaux d'inhalation permettant aux clients de consommer leurs drogues dans de bonnes conditions d'hygiène et dans un environnement exempt de stress. La réduction des risques a pour but de réduire au maximum les risques et les dommages liés à la consommation de drogues. Il s’agit d’un concept réaliste et raisuite page 2
Fonds d’impulsion et de développement dans le domaine des dépendances
P. P.
3052 Zollikofen
Au début du mois d’avril 2005, la Centrale de coordination nationale de l’offre de thérapies résidentielles pour les problèmes de drogue (COSTE) et le Bureau suisse pour la réduction des risques liés aux drogues (BRR) ont été réunis. Les fonds d’incitation versés par ces deux organisations sont désormais regroupés au sein d’un nouveau fonds. Concrètement, le but est de promouvoir et de soutenir financièrement des innovations et des projets issus du terrain professionnel dans le domaine des thérapies et de la réduction des risques. Le savoir-faire acquis par ces projets doit pouvoir être rendu accessible à l’ensemble du corps professionnel par delà les frontières régionales. Pour être soutenus, les projets et innovations doivent comporter l’une ou l’autre des caractéristiques suivantes: • adaptations du concept, élargissement de l’offre • différenciation de l’offre existante • mise en place professionnelle et/ou consolidation d’une offre
relative à une problématique nouvelle/complémentaire de clientèle • mise en réseau professionnel de prestataires de thérapies dépassant les frontières cantonales • elaboration d’instruments et de documents en lien avec la pratique. Les lignes directrices pour un soutien financier de projets d’impulsion et de développement seront applicables au 1er janvier 2006 et publiées sur les sites Internet de la Centrale et de l’OFSP. Contact: Thomas Egli, Section drogues OFSP, 3003 Berne, tél. 031 323 80 19 thomas.egli@bag.admin.ch
Interview
Comment l’offre suisse en matière de réduction des risques pour les toxicodépendants soutient-elle la comparaison internationale? Viviane Prats, présidente du GREAT et Frank Zobel, responsable de la recherche à l’IUMSP de Lausanne, sont allés à la Conférence Latine de réduction des risques liés aux usages de drogues qui s’est tenue à Barcelone (CLAT); ils nous livrent leurs impressions. >> pages 6/7 Retour du comportement à risque Le sida ne fait plus peur. Quelles sont les conséquences de cette situation sur le comportement préventif de certains groupes de population? L’enquête nationale menée auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes révèle un laisser-aller dans le comportement préventif et une lente reprise de l’augmentation des contaminations par le VIH dans ce groupe-cible depuis le nouveau millénaire. Pour la première fois, un questionnaire a été mis en ligne pour atteindre aussi les jeunes homosexuels et les hommes vivant en dehors des grands centres ou qui ont peu de contacts communautaires. >> page 8
es
Réduction des risques. La réduction des risques est apparue au milieu des années 1980, pour compléter, à titre de quatrième pilier de la politique suisse en matière de drogues, les efforts fournis dans les domaines de la prévention, de la thérapie et de la répression. Elle a pour but d’aider les personnes à surmonter une période de dépendance dans leur vie en réduisant autant que faire se peut les risques pour leur corps et leur esprit. La Suisse est l’un des premiers pays au monde à avoir établi les offres de réduction des risques dans le domaine des dépendances. Cette édition de spectra présente quelques exemples actuels pour illustrer la diversité des efforts fournis pour la santé et l’intégration sociale de personnes connaissant des problèmes de dépendance.