Spectra 54 jan 2006 fr

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Tendances alimentaires actuelles: oĂą se situe la Suisse?

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Office fédéral de la santé publique 3003 Berne, www.bag.admin.ch Janvier 2006/no 54

Prévention et promotion de la santé

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5e rapport sur la nutrition en Suisse. Le conseiller fédéral Pascal Couchepin a présenté, début décembre à Berne, le 5e rapport sur la nutrition en Suisse. Ce rapport souligne qu’en Suisse, les conditions sont optimales pour que chacun bénéficie d’une alimentation saine et équilibrée. Elles restent cependant trop peu exploitées, comme le démontre le rapport, élaboré à partir de plus de 70 études. Des mesures de prévention renforcées en matière de nutrition peuvent améliorer notablement l’état de santé de la population, augmenter la qualité de vie et faire baisser les coûts de la santé.

Comment la Suisse mange-t-elle? Le 5e rapport sur la nutrition en Suisse fournit des réponses diverses à cette question.

L

es rapports sur la nutrition sont mis à jour tous les sept ans, sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La présente édition se penche à nouveau sur différents aspects de la nutrition. Elle confirme une nouvelle fois qu’en Suisse, les aliments sont sûrs. Les véritables risques sanitaires ne découlent pas de la «contamination» des aliments par des substances indésirables, mais plutôt d’une mauvaise alimentation. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies liées à l’alimentation figurent en tête des facteurs de risque pour notre santé. Actuellement, 37% des Suisses sont en surcharge pondérale, voire obèses. Ce chiffre est en croissance constante, y compris chez les enfants et les adolescents.

P. P.

3052 Zollikofen

Des approches efficaces Le 5e rapport suisse sur la nutrition ne se contente toutefois pas d’étudier les problèmes de nutrition; il fournit également des solutions. Pour ce faire, les auteurs n’ont pas hésité à se servir des expériences faites hors de nos frontières. Un rapport finnois s’appuie sur des données extraites du projet «Carélie du Nord» pour démontrer que les habitudes alimentaires d’un pays peuvent être favorablement modifiées par des mesures adéquates. Sur une période de 30 ans et en s’alliant à l’industrie agroalimentaire, au secteur agricole, aux médias, aux écoles et à d’autres partenaires, les autorités sanitaires finnoises ont ainsi réussi à diminuer considérablement les maladies nutritionnelles. En 25 ans, le nombre de décès dus à des maladies cardio-vasculaires chez des hommes âgés de 35 à 64 ans a baissé de 64%. De tels résultats devraient donner un second souffle aux projets de pré-

vention en Suisse. En effet, des programmes à portée nationale, comme «Suisse Balance», «5 par jour» ou «action d», ont atteint plusieurs objectifs ces dernières années. Ce 5e rapport sur la nutrition en Suisse pose les bases qui permettront de développer une politique nutritionnelle suisse, conformément à la stratégie de l’OMS. L’OFSP travaille donc actuellement à mettre en oeuvre la résolution de l’OMS. Depuis la publication du 4e rapport sur la nutrition en Suisse, le clivage s’est encore accentué. En effet, en parallèle au problème grandissant de la surcharge pondérale, les hôpitaux notamment se trouvent confrontés à la dénutrition, phénomène peu connu jusqu’alors. Une enquête menée dans 50 grands hôpitaux a montré qu’environ 20 à 40% des patients hospitalisés présentaient des signes d’une alimentation carencée.

Sportifs de haut niveau et végétariens Outre ces thèmes majeurs, le rapport livre également des informations d’intérêt général, comme par exemple les apports nutritionnels des sportifs de haut niveau. Résumé: le faible apport en glucides, qui, en moyenne, n’atteint même pas l’apport minimum nécessaire aux sportifs amateurs, représente une véritable carence dans leur alimentation. Les dernières données récoltées sur le végétarisme sont également instructives. Les végétariens sont souvent en meilleure santé que les omnivores. Ils consomment plus de fruits, de légumes, de fruits oléagineux et de produits à base de céréales complètes et ont un mode de vie plus responsable en matière de santé. suite page 6

Entretien

Hans Ruh, expert en éthique sociale, souhaite une extension du principe de causalité: multiplions par six le prix des carburants pour couvrir les coûts occasionnés à la santé et à l’environnement, introduisons un impôt sur les matières grasses pour lutter contre les aliments malsains et augmentons les primes d’assurance maladie de ceux qui mettent leur propre santé en jeu (en fumant ou en s’alimentant mal). Il demande aux autorités sanitaires de se faire l’avocat de ceux qui sont mis en danger par d’autres, de renforcer les groupes de pression et d’étendre massivement la prévention. >> pages 4/5 Le tabagisme passif: ça suffit Le nombre de personnes qui ne supportent plus d’être enfumées contre leur gré par d’autres est en augmentation. Une enquête nationale souligne que la situation sur le lieu de travail et à la maison s’est légèrement améliorée. En revanche, elle est pratiquement inchangée dans les restaurants, bars et cafés – 56% des personnes interrogées (68% des non fumeurs) se déclarent fortement incommodées par la fumée. >> page 8


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