Newsletter Prévention et promotion de la santé Mai 2013
spectra Politique de la santé 2
Santé 2020
Le système de santé suisse a un haut niveau de qualité. Pour autant, les prochaines décennies apporteront leur lot de défis: toujours plus de personnes âgées et de maladies chroniques, ou progression inéluctable des coûts de la santé imputable à l’évolution démographique et aux progrès de la médecine et de la technique. La stratégie «Santé2020», adoptée en janvier dernier, doit permettre au système de santé suisse d’apporter les meilleures réponses possibles à ces défis.
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Entretien avec Alain Berset
Le Conseiller fédéral Alain Berset déplore l’échec de la loi sur la prévention au Parlement, tout en y voyant la chance de réfléchir à un nouveau modèle global, porté par tous les acteurs importants au sein ou en dehors du système de santé. Dans l’entretien avec spectra, le Ministre de la santé parle de la stratégie «Santé2020», de la prévention, de la répartition des rôles entre la Confédération et les cantons, de la transparence et du pilotage dans le système de santé.
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Break the chains
Les gays et les autres hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) se protègent particulièrement bien contre le VIH et se font régulièrement dépister. Pourtant, le taux d’infection reste disproportionnellement élevé au sein de ce groupe. Le VIH est souvent transmis au sein de réseaux sexuels supposés sûrs, lorsque le porteur du virus est lui-même fraîchement infecté. Durant cette phase dite de primo-infection, la charge virale est extrêmement élevée. Les conséquences sont désastreuses, avec une propagation rapide du virus. Pour briser cette chaîne de contamination, l’action «Break The Chains» a lieu cette année pour la deuxième fois.
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«Santé2020»: une base de politique de santé prometteuse Avec l’agenda «Santé2020», le Conseil fédéral a présenté une vision globale des défis actuels en matière de politique de santé ainsi que les priorités d’action à court et moyen termes. La mise en œuvre offre de belles occasions pour le développement des soins, mais aussi pour d’autres thèmes du domaine de la santé publique. Au printemps 2012, le Conseiller fédéral Alain Berset a décidé de faire établir un agenda de politique de santé accompagné de priorités de travail jusqu’en 2020. Il attendait à la fois une carte topographique et une boussole des défis à relever tout aussi visibles que les réponses, au sens de mesures concrètes. Pour ce faire, on a recueilli les réflexions de huit experts (sept hommes et une femme) issus de différents domaines de la santé. Les experts ont présenté leur vision des principaux défis en politique de santé, des principaux domaines d’action et des mesures nécessaires à court, moyen et long termes. Ces analyses ont été ensuite complétées et accompagnées de priorités lors de trois ateliers, internes à l’Administration, auxquels le Conseiller fédéral Alain Berset et une partie de la direction de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ont participé.
reproduit les résultats sous une forme qui reflète la diversité des thèmes, des objectifs et des acteurs concernés. Une constante domine toutefois, qui place la population et son bien-être au cœur de la stratégie, et qui fait des besoins de la population en matière de santé et de qualité de vie l’axe et le liant de «Santé2020». Dans «Santé2020», l’augmentation des maladies chroniques, la nécessaire évolution des soins, la garantie du financement, le pilotage lacunaire et le manque de transparence sont mentionnés comme les principaux défis à relever. Ces défis seront abordés au travers de quatre domaines d’action: «Garantir la qualité de vie», «Renforcer l’égalité des chances et la responsabilité individuelle», «Garantir et renforcer la qualité des soins» et «Garantir la transparence, améliorer le pilotage et la coordination». Chaque champ d’action comporte trois objectifs qui, à leur tour, comportent chacun trois mesures devant permettre de les atteindre. Au total, 36 mesures devront être mises en œuvre à l’horizon 2020, selon des priorités temporelles diverses.
Maladies chroniques, troubles psychiques et addiction
Les trois premiers domaines d’action traitent de thèmes particulièrement importants d’un point de vue de santé puLe document «Politique de la santé: blique. Il s’agit, par exemple, de proles priorités du Conseil fédéral» (San- motion active de la protection de la té2020) adopté par le Conseil fédéral au santé, de prévention et de promotion tientes et des patients dans le système mois de janvier 2013 et publié ensuite de la santé, de renforcement des pa- de santé, de compétences de santé et
Quatre domaines d’action, 36 mesures
du thème à la fois complexe et important de la justice sociale, thème qui re-
Forum Une boussole pour la politique de santé L’enchevêtrement de routes et de chemins qui se croisent et se recroisent accroît le risque de s’égarer ou d’arriver dans un cul-de-sac. Mieux vaut alors être équipé d’une carte et d’une boussole ou – pour vivre avec son temps – d’un GPS ou d’un appareil de navigation. L’imbroglio offert par la politique de santé suisse n’est pas différent. Ici aussi, il faut des directives et des feuilles de route claires pour s’y retrouver, faute de quoi on perd facilement l’orientation. La stratégie du Conseil fédéral «Santé2020» peut jouer ce rôle d’appareil de navigation bien que seules les grandes routes y soient mentionnées. Du moins cet agenda est-il bien lisible, agréablement concis et d’un concret inattendu pour la majorité des objectifs. Il faut adopter les grandes orientations. La politique de santé a notamment pour mission principale d’accorder la priorité au traitement des maladies chroniques
qui touchent toujours plus de personnes, péjorent leur qualité de vie et sont, en outre, très coûteuses. Il est donc juste d’adapter les structures de soins, précisément dans ce domaine, et de mieux connecter les différents intervenants dans la chaîne qui s’étend de la prévention au diagnostic, au traitement et au suivi. Cette chaîne se compose d’individus se consacrant aux patient-e-s et qui sont bien formés pour le faire. Le rapport fait mouche en soulevant ici l’un des problèmes principaux: améliorer la qualité de notre système de santé en harmonisant mieux les processus de travail, en documentant plus clairement les prestations fournies, en accélérant et en précisant la transmission d’informations grâce aux instruments eHealth. La meilleure stratégie est vouée à l’échec dès le départ s’il manque les professionnels bien formés et capables de la mettre en œuvre. Les autres priorités sont également fixées avec discernement. Le système de santé suisse, déjà de grande qualité,
*L a CDS manifeste un grand intérêt pour la stratégie «Santé2020», mais n’a pas encore débattu de certaines propositions en son sein. En conséquence, le présent article ne reflète que l’opinion personnelle de l’auteur.
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n’en recèle pas moins encore des potentiels d’amélioration: meilleure transparence des coûts, équité financière plus équilibrée, systèmes tarifaires modernes et judicieusement incitatifs ou coordination plus précise de la prévention et de la promotion de la santé. La Confédération a un rôle à jouer ici, dans le cadre de ses compétences. Mais «Santé2020» ambitionne aussi très justement un rapprochement avec les cantons. Cette coordination des régulateurs publics doit s’exprimer plus fortement à l’avenir pour atteindre les objectifs fixés. Pour faire face à la mission que la Constitution lui impose de veiller à la santé de la population, pour garantir le financement par les impôts et les assurances sociales et pour répondre à la complexité croissante de la prise en charge, le système de santé a manifestement besoin d’être piloté par une «main visible». Mais les pouvoirs publics ont aussi besoin du soutien et de l’initiative des autres acteurs, prestataires et assureurs, sans l’aide desquels les objectifs, aussi nobles soient-ils, resteront lettre morte. La population a également un rôle important à jouer, que ce soit en tant qu’assurée, contribuable, patiente ou proche
de patients. Seul un soutien solidaire de tous permettra de développer et d’améliorer ce système global. Au bout du voyage, en 2020, nous constaterons peut-être que nous ne sommes pas encore tout à fait au but, que nous avons été freinés par des travaux ou des déviations en certains endroits, ou que nous avons dû patienter dans des embouteillages. Cela arrive, même avec les meilleurs systèmes de navigation … et encore plus avec les stratégies politiques.
Michael Jordi, Secrétaire central de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé*
En première ligne
quiert un lien étroit entre la politique promotion de la santé en entreprise de santé et d’autres domaines poli- ou dans le but particulier d’éviter l’extiques. clusion du monde du travail en cas de problèmes psychiques. En matière L’objectif 1.3 «Renforcer la promotion de dépendances, il s’agit de limiter les de la santé et la prévention des mala- conséquences négatives non seulement dies» comporte trois mesures, dont la pour les personnes concernées et leur première est d’améliorer la prévention entourage direct, mais aussi pour les et le dépistage précoce des maladies entreprises. non transmissibles. «Santé2020» partiEgalité des chances cipe ainsi au changement de perspective et compétence qui charge la prévention non de modien matière de santé fier les comportements en tant que tels, mais de réduire la charge de morbidité. Dans le domaine d’action «Renforcer Cette mesure est en lien direct avec les l’égalité des chances et la responsabiliobjectifs de prise en charge de «San- té individuelle», le premier objectif qui té2020»: intégrer plus fortement les consiste, en particulier, à «renforcer offres de prévention dans les soins. En l’égalité en matière de financement et conséquence, la volonté d’améliorer les l’accès aux soins», vise notamment à soins intégrés, mentionnée au tout dé- améliorer la situation des groupes de but de «Santé2020», comprend aussi le population vulnérables dans le système dépistage précoce et trouve sa pleine de santé. Les mesures consisteront à justification dans l’augmentation des renforcer les programmes existants, maladies non transmissibles. La deu- par exemple dans le domaine Migration xième mesure de l’objectif 1.3 porte sur et santé, mais aussi à prendre davanla promotion de la santé psychique et tage en compte la performance éconosur la prévention et le dépistage précoce mique dans le domaine de l’assudes maladies psychiques. Cette mesure rance-maladie et accidents. Le domaine tient compte du fait que l’augmentation d’action «Renforcer l’égalité des chances de la charge de morbidité due aux ma- et la responsabilité individuelle» vise ladies chroniques est imputable en par- non seulement l’égalité en matière de tie à la prévalence des maladies psy- financement et l’accès aux soins, mais chiques, en particulier des dépressions. comprend aussi des objectifs tels que La troisième mesure concerne la pré- «maintenir la santé à un niveau aborvention de la dépendance et inclut aussi dable en accroissant l’efficacité» et les nouvelles formes de dépendances «renforcer les droits des patients et des assurés». Il en ressort que non seuletelles que la dépendance à Internet. L’emploi, ou l’entreprise, sont cités ex- ment une politique des coûts raisonplicitement comme setting dans ces nables s’appuyant sur le renforcement trois objectifs de prévention, que ce soit de l’efficacité, mais aussi, par exemple, d’une manière générale au sens de la la promotion des compétences en ma-
En janvier 2013, le Conseil fédéral a adopté un agenda inédit jusqu’ici en matière de politique de santé. Avec «Santé2020», la Suisse se dote, pour la première fois, d’une stratégie globale qui aborde les défis posés au système de santé et définit les objectifs L’ampleur de la stratégie «Santé2020» a que devra atteindre la politique de santé permis d’intégrer des thèmes aussi va- d’ici 2020. L’objectif est d’améliorer la riés que la promotion de la santé, la pré- qualité de vie et l’égalité des chances dans vention et le dépistage précoce ainsi que la population, de renforcer la qualité des les déterminants de santé sociaux. Cette soins, de garantir la transparence et d’amévision offre une belle occasion de faire liorer le pilotage.
tière de santé, sont des éléments cumulativement nécessaires pour garantir un accès durable et équitable au système de santé.
avancer de nombreux dossiers impor«Santé2020» crée une orientation pour tants de la politique sanitaire. Lien: www.bag.admin.ch > Actualités > Informations aux médias > «Le Conseil fédéral lance la stratégie globale ‹Santé2020›» Contact: Margreet Duetz Schmucki, resonsable de la section Politique nationale de la santé, margreet.duetzschmucki@bag.admin.ch
Reste à fournir un travail considérable et à faire preuve d’un engagement indéfectible, le tout dans un esprit de collaboration intensive avec les acteurs et, avant tout, avec les cantons. C’est pourquoi nous sommes très heureux que le secrétaire central de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé s’exprime sur «Santé2020» (page 2) dans cette édition de «spectra». Il faudra également intensifier les échanges et la collaboration avec d’autres secteurs car, dans une stratégie globale, des thèmes tels que le social, la formation, le travail, l’environnement, la recherche et l’innovation ainsi que l’échange international revêtent une grande importance. La population – que ce soit en tant qu’assurée ou en tant que patiente – doit également devenir une partenaire importante dans la mise en œuvre de «Santé2020».
Infographique
Evolution des coûts de la santé en Suisse 17%
Pourcent du produit intérieur brut PIB
tous ceux qui participent à la conception du système de santé et prévoit un engagement contraignant qui sera décisif pour la politique de santé ces prochaines années. Toutes les mesures n’en sont pas au même point d’avancement, mais cette stratégie consigne désormais clairement le but du voyage et ce qui est à faire. Si nous réussissons à mettre en œuvre toutes les mesures de «Santé2020», nous aurons réalisé un grand nombre de nos visions en 2020. La Suisse disposera alors d’un système de santé sensiblement meilleur.
Une étape cruciale est atteinte. Mais le grand travail ne fait que commencer, avec la mise en œuvre des 36 mesures. La réussite de «Santé2020» et les objectifs fixés ne pourront être atteints que si tous les partenaires unissent leurs efforts vers ce but ultime.
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15%
14%
13%
12% Stefan Spycher Vice-directeur de l’Office fédéral de la santé publique
11% 2005
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2015
Worst Case (pure aging)
2020
2025 Référence
2030
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2045
2050
Best Case (healthy aging, avec investissements en promotion de la santé et de prévention)
Source: «Scénarios de développement en soins de santé», Plan financier 2009–2011 de la législature de la Confédération suisse, 23 janvier 2008
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Aspects juridiques du traitement de substitution Dépendance. Le traitement de substitution des personnes dépendantes aux opioïdes doit être appréhendé d’un point de vue juridique comme une forme particulière de traitement médical, et non pas comme une mesure ordonnée judiciairement. Une étude du Professeur Olivier Guillod, directeur de l’Institut de droit de la santé de l’Université de Neuchâtel, compare la situation dans les quatre pays francophones Belgique, France, Québec et Suisse.
cembre 1966, élaboré sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’article 12 du Pacte I prévoit que «Les Etats parties au présent pacte reconnaissent le droit à toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre». Compte tenu des connaissances accumulées par la médecine des addictions, les Etats ayant ratifié le Pacte I ont l’obligation d’offrir aux personnes dépendantes aux opiacés la possibilité de suivre un traitement de substitution. Ces personnes souffrent en effet d’une atteinte à leur santé et jouissent du droit La législation des pays francophones aux soins à l’égal de toute autre personne exige le plus souvent une autorisation atteinte dans sa santé physique ou psyétatique pour entreprendre un traite- chique. Il appartient donc à chaque Etat, ment de substitution et règle de manière selon ses ressources, de leur offrir des détaillée ses modalités. Le cadre norma- thérapies ayant fait leurs preuves du tif fixé par le droit ne représente qu’un point de vue médical, parmi lesquelles fiélément parmi d’autres qui condi- gurent, indiscutablement aujourd’hui, tionnent la réponse d’une société à une les traitements de substitution. problématique comme celle de la prise Le respect de l’autodéterminaen charge des personnes toxicodépention du patient dantes, écrit le Professeur Guillod dans sa conclusion. Mais, dès l’instant où un Pour la personne toxicodépendante, le pays adhère au modèle des quatre pi- principe d’autodétermination signifie liers, il reconnaît la nécessité d’offrir qu’il lui appartient de choisir si elle veut aux personnes souffrant d’addiction des se soigner et, dans l’affirmative, quel traitements appropriés. Or, il ne fait mé- traitement elle accepte ou refuse. Ce dicalement aucun doute aujourd’hui droit à l’autodétermination n’englobe que les traitements de substitution cependant pas la possibilité d’exiger doivent faire partie de cet arsenal théra- une forme de traitement qui ne réponpeutique. Par une réglementation souple drait pas aux règles de l’art. Le traiteet faisant confiance aux professionnels ment de substitution entre naturellede la santé impliqués, le droit devrait ment dans les options que le patient plus clairement encourager les bonnes peut choisir, puisqu’il correspond aux pratiques cliniques fondées sur des règles de l’art, est efficace, ne présente preuves scientifiques et libérées des pas de risques excessifs et n’a pas un peurs et des fantasmes qu’éveille encore coût exorbitant. dans la société la consommation de La réglementation du traitement de substitution s’inscrit généralement dans substances dites illicites. le cadre complexe de la législation sur La garantie d’accès aux les produits thérapeutiques et de celle traitements de substitution sur les stupéfiants. L’esprit de ces deux Les quatre pays étudiés ont tous ratifié le types de législation n’est souvent pas le Pacte relatif aux droits économiques, so- même: la première adopte résolument ciaux et culturels (Pacte I), du 16 dé- une perspective de santé publique, alors
que la seconde est, dans bien des pays, influencée, aujourd’hui encore, par l’approche répressive traditionnelle vis-àvis des drogues.
CSAPA. En Belgique, tout médecin qui prescrit des traitements de substitution à plus de deux patients simultanément doit être enregistré auprès d’un Centre d’accueil agréé, d’un réseau de prise en Un traitement soumis charge pour usagers de drogue agréé, à autorisation étatique ou encore d’un centre spécialisé agréé. En Suisse et au Québec, le contrôle de Au Québec, il existe une liste des médel’emploi licite de stupéfiants est assuré cins autorisés à prescrire de la méthaau moyen d’un régime d’autorisation done, ainsi qu’une liste des pharmadélivré par une autorité étatique. En ciens offrant le service. En Suisse, la France, seuls les médecins des Centres diacétylmorphine peut être prescrite de soins, d’accompagnement et de pré- uniquement par un médecin spécialisé vention en addictologie (CSAPA) peuvent et dans une institution appropriée. Les obtenir une autorisation du directeur réglementations belge et suisse insistent général de l’agence régionale de santé en outre sur les qualifications professionpour détenir, contrôler, gérer et dispen- nelles requises des médecins prescrivant ser les médicaments. En Belgique, les des traitements de substitution et sur centres spécialisés doivent également leur obligation de formation continue. détenir une autorisation, mais pas les Un traitement appliqué médecins exerçant en cabinet privé. selon certaines règles Le traitement ne peut, généralement, être administré qu’avec certains pro- Les diverses réglementations nationales duits. Par exemple en Suisse, seuls la posent aussi des exigences liées au traiméthadone, la buprénorphine, la dia- tement lui-même, qui varient fortement cétylmorphine et les benzodiazépines d’un pays à l’autre. Ces exigences peuvent être prescrits dans le cadre des portent notamment sur les modalités du traitements de substitution autorisés. La traitement et sur les contrôles à effecréglementation légale en France et en tuer par les professionnels de la santé. Belgique ne s’applique qu’à la métha- Les réglementations cantonales en done et à la buprénorphine. Au Québec, Suisse ne sont pas uniformes non plus, la méthadone est actuellement le seul par exemple en ce qui concerne les stupéfiant autorisé pour le traitement de contrôles d’urine demandés aux perla dépendance aux opiacés. Dans ces sonnes toxicodépendantes suivant un pays, la prescription de benzodiazé- traitement de substitution. Berne et pines reste cependant autorisée par les Zurich exigent de tels contrôles (de même que le Québec et la France), règles générales. contrairement à Neuchâtel. Un traitement appliqué Au surplus, les traitements de substitupar certains professionnels tion avec prise de méthadone et de buLes réglementations nationales posent prénorphine font l’objet de recommanen général aussi des conditions aux pro- dations cliniques de la Société suisse de fessionnels de la santé et aux institu- médecine de l’addiction (SSAM). Elles tions susceptibles d’administrer un trai- seront présentées dans une édition ultétement de substitution. rieure de «spectra». Par exemple en France, la primopresContact: René Stamm, cription de méthadone ne peut être efSection Drogues, fectuée que par des médecins exerçant rene.stamm@bag.admin.ch dans des établissements de soins ou des
Anciens et nouveaux défis pour la police et l’aide aux personnes dépen Journée nationale sur la coopération entre la police et le domaine des addictions. Le 13 mars 2013 a eu lieu la première journée nationale du groupe de travail CoP (coopération entre la police et les services sociaux en matière de drogues et de sida) depuis six ans, sous le titre «Espace public: vers de nouveaux défis. Coopération entre la police et le domaine des addictions».
privé mais touche aussi l’espace public. Si, en 1990, il s’agissait de jeunes qui consommaient publiquement de l’héroïne sur la Platzspitz à Zurich ou dans le Kocherpark à Berne, dans des conditions sanitaires douteuses, c’est aujourd’hui la consommation (excessive) d’alcool qui attire l’attention dans les villes et à la campagne. Alors qu’elle a su créer des antennes de contact, des locaux d’injection ou des hébergements d’urgence pour aider les consommaPrès de 270 représentants du domaine teurs d’héroïne à survivre, la société des addictions et de la police se sont re- cherche encore la bonne manière de trouvés à Bienne pour parler des bons traiter les consommateurs d’alcool d’auexemples de coopération entre ces deux jourd’hui. Pourtant, aujourd’hui comme groupes de professionnels. La journée hier, il s’agit autant de santé publique était placée sous le patronage de la que de sécurité publique. Conférence des délégués des villes aux Hier la scène de drogue problèmes de dépendances CDVD. ouverte… La consommation de substances légales et illégales n’est pas confinée à l’espace Pour faire accepter la politique de
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drogue et le principe des quatre piliers, il fallait résoudre la question de l’aménagement des fameuses offres à bas seuil de manière supportable pour les villes. Au début, les riverains étaient sceptiques et redoutaient des scènes de drogue ouvertes ou devant leurs pas de porte. Seul un travail de concertation ciblée, entre les responsables des antennes d’accueil et de contact et la police, a pu garantir aux toxicomanes un accès sans problème aux offres d’aide et préserver simultanément le sentiment de sécurité des riverains. Des représentants du domaine des addictions et de la police ont collaboré sans relâche pour aborder et résoudre, ensemble, les problèmes du quotidien.
ment l’ordre et la tranquillité publics mais, associée à d’autres substances, elle met en danger, directement et indirectement, la santé d’individus ou de groupes entiers. Violence, intoxications alcooliques, relations sexuelles non protégées sont des exemples de ces mises en danger. Désormais, la question n’est donc plus seulement de garantir la co opération entre le domaine des addictions et la police pour aider les toxicomanes, mais aussi de trouver des solutions communes pour aborder la consommation excessive de substances dans l’espace public.
Recherche d’exemples positifs
A Bienne, quelque 270 professionnels ont pu échanger leurs expériences sur ... aujourd’hui les excès d’alcool des formes de coopération réussies. Aujourd’hui aussi, la consommation ex- Pendant une journée, ils ont parlé de cessive d’alcool ne trouble pas seule- questions quotidiennes, comme la coo-
Décider avant que la vie bascule Don d’organes. L’Office fédéral de la santé publique lance une nouvelle campagne centrée sur la communication en temps opportun de la volonté de faire ou non un don d’organes. Pour ou contre le don d’organes? Si seulement Raphaël et Léo en avaient parlé avant de monter dans la voiture qui se balance maintenant au dessus d’un précipice. Contrairement à Léo, Raphaël est un ardent défenseur du don d’organes. Malheureusement, personne ne pourra bénéficier de sa bonne disposition, car il n’a pas rempli de carte de donneur et n’a dit à personne qu’il consent à faire don de ses organes en cas de décès. Aura-t-il jamais l’occasion de le faire? La situation est dramatique; impossible de sortir de la voiture, un faux mouvement, et elle plonge dans le ravin.
Spot «La décision» Raphaël et Léo sont les protagonistes des spots télévisés et du court métrage de la nouvelle campagne de l’Office fédéral de la santé publique. Les films pointent le message principal: «Décidez-vous pour ou contre un don d’organes. Mais n’attendez pas trop longtemps. Sinon, vos proches devront prendre la décision à votre place.» La nouvelle campagne veut encourager les 40 pour cent de personnes constituant la «minorité silencieuse» à exprimer leur volonté en matière de don d’organes. Les auspices sont favorables: au cours d’un pré-test, le concept de campagne, un peu surréaliste, mais pourtant sensible, a trouvé un très bon écho et a été très bien compris. Il suscite de la tension, de la curiosité et une bonne dose d’identification. L’histoire parvient à atténuer le sentiment de malaise que l’on associe, par la force des choses, au thème de la transplantation, ce qui est important pour amener le spectateur à
s’y confronter sans susciter de réflexe de rejet. La nouvelle campagne sera efficace si l’on en croit les statistiques: 20 à 30 pour cent de la population suisse portent aujourd’hui sur eux une carte de donneur remplie, contre 12 pour cent avant les campagnes. Si le personnel médical ne trouvait une carte de donneur chez trois pour cent seulement des donneurs d’organes potentiels jusque tout récemment, la proportion est passée à 16 pour cent aujourd’hui. Les médecins constatent en outre que de nombreux proches sont déjà très bien informés lorsque la question d’un don d’organes se pose.
Refus fréquent des proches 40 pour cent de la population suisse ne se sont pas encore prononcés sur la question du don d’organes, et de nombreuses personnes – y compris parmi celles qui ont pris une décision – n’ont pas communiqué leur décision. En l’ab-
sence d’une déclaration claire d’un donneur potentiel, la décision d’accepter ou de refuser le prélèvement d’organes appartient aux proches. Une décision très difficile à prendre pour eux, et qui est souvent négative, à moins que la personne décédée n’ait fait connaître sa décision, que ce soit par écrit ou par oral. L’étude «Swiss Monitoring of Potential Donors» (SwissPOD) révèle que le taux de refus des proches de donneurs potentiels en Suisse est particulièrement élevé. Entre septembre 2011 et août 2012, il était de 53 pour cent, contre 30 pour cent en moyenne européenne.
Plan d’action «Plus d’organes pour des transplantations»
il est impossible de couvrir les besoins. Pour augmenter le nombre d’organes disponibles à des fins de transplantation, le Conseil fédéral a lancé un plan d’action au mois de mars «Plus d’organes pour des transplantations». L’objectif est de faire passer à 160 le nombre annuel de donneurs. La campagne de transplantation et l’information intensive à la population sont deux mesures parmi de nombreuses autres. En effet, il y a également matière à agir auprès du personnel médical, dans les processus et dans la coordination des dons, ainsi qu’au moment de l’identification et du traitement en conséquence des donneurs potentiels.
La Suisse détient l’un des taux de dons d’organes les plus bas d’Europe. La liste d’attente pour recevoir un organe compte actuellement 1100 personnes et ne cesse de s’allonger. Avec environ 100 donneurs d’organes par an,
Lien: www.la-decision.ch
latif existant. En effet, quel que soit le statut (légal ou non) du cannabis ou le prix de l’alcool, les professionnels du domaine de la santé publique comme ceux du domaine de la sécurité publique doivent se concentrer sur le moyen de trouver des solutions pertinentes aux problèmes générés dans un environnement réglementaire spécifique. C’est pourquoi des échanges réguliers, la compréhension réciproque pour des missions souvent différentes et parfois contradictoires, et la connaissance de bons modèles, sont primordiaux pour réussir. Tel est le quotidien de la Conférence des délégués des villes aux problèmes de dépendances CDVD qui réunit des professionnels et des responsables du domaine des addictions comme de la police pour échanger leurs expériences quotidiennes sur des aspects politiques et professionnels.
Informations et documentation sur la journée sous: www.infodrog.ch
Contact: Karin Wäfler, Section Transplantation et procréation médicalement assistée, karin.waefler@bag.admin.ch
ndantes dans l’espace public pération autour d’une antenne de contact et d’accueil telle qu’elle se pratique à Genève et à Berne, ils ont assisté à des tables rondes avec des exploitants de clubs, la police et les travailleurs de rue pour trouver, ensemble, le juste équilibre entre plaisirs de la vie nocturne, sécurité et travail d’information sur des risques sanitaires. Ils ont aussi été informés sur des modèles dans lesquels la police et les professionnels de la prévention fournissent un travail commun d’information dans les écoles, ou d’autres qui portaient sur la manière d’aborder les actes de violence liés à une consommation excessive d’alcool. Enfin, ils ont pu participer à deux ateliers aux approches plutôt théoriques et étudier la question de savoir comment aménager l’espace social compte tenu de la consommation (excessive) dans l’espace publique ou
quels sont les motifs qui conduisent les jeunes à consommer de l’alcool (pas toujours avec excès).
Domaine des addictions et police: une équipe qui gagne Le groupe de travail Coopération entre la police et les services sociaux en matière de drogues et de sida (CoP) a été créé dans les années 1990, dans le contexte des scènes de drogues ouvertes. Le groupe de travail est chargé d’organiser des formations continues et de trouver des possibilités d’intégrer ses connaissances à la formation, à la formation postgrade des professionnels du domaine des addictions et de la police. Son propos n’est pas d’édicter des règlements ou d’émettre des recommandations politiques, mais d’encourager l’échange entre les professionnels, compte tenu du contexte social et légis-
Contact: Astrid Wüthrich, Section Drogues: Astrid.wuethrich@bag.admin.ch
Organisations membres de la CoP – Office fédéral de la santé publique: www.bag.admin.ch – Office fédéral de la police: www.fedpol.admin.ch – Infodrog: www.infodrog.ch – Fédération suisse des fonctionnaires de police FSFP: www.vspb.ch – Prévention suisse de la criminalité PSC: www.skppsc.ch – Conférence des délégués des villes aux problèmes de dépendances: www.bag.admin.ch > Thèmes > Drogues > Politique > Commissions.
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Le Conseil fédéral veut éliminer la rougeole Stratégie nationale d’élimination de la rougeole. Une Europe sans rougeole d’ici 2015 est un but de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Région Europe, dont la Suisse fait partie. Le Conseil fédéral a adopté la Stratégie nationale d’élimination de la rougeole 2011–2015. La Stratégie d’élimination de la rougeole doit libérer la Suisse de la rougeole d’ici fin 2015. Pour réussir, 95% de la population doit être vaccinée avec deux doses de vaccin contre la rougeole ou avoir eu la maladie. Il est recommandé de vacciner les petits enfants avec deux doses de vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole avant l’âge de 2 ans. Une vaccination de rattrapage est possible à tout moment, elle est recommandée à toutes les personnes qui ne sont pas encore protégées avec deux doses. Les personnes de plus de 50 ans ont très probablement déjà été en contact avec la rougeole dans leur enfance et sont donc protégées. Une fois la couverture vaccinale de 95% atteinte, il existe une immunité de groupe; l’agent pathogène ne peut plus se propager durablement et disparaît d’un pays ou d’une région. La situation de l’Australie, ainsi que toute l’Amérique du Nord et du Sud qui ont atteint leur objectif d’élimination de la rougeole par la vaccination, montre qu’il est possible de réussir. Mais il reste beaucoup à faire en Suisse. Actuellement, la couverture vaccinale chez les enfants de 2 ans est de 85% avec deux doses et 93% avec une dose. La couverture vaccinale varie fortement selon les cantons. Le moins bon a une couverture vaccinale de 50% à 2 ans avec 2 doses et le meilleur de 93%.
Axes d’intervention Divers axes d’intervention doivent permettre d’atteindre l’objectif d’immunité de groupe, notamment au travers de mesures d’information et de promotion. La stratégie vise aussi un accès facilité à la vaccination, par exemple par la libération de la franchise jusqu’en 2015. Une meilleure surveillance épidémiologique et une lutte contre les flambées de rougeole homogène font également partie de la stratégie. Tous les cantons doivent, en cas de suspicion, prendre des mesures pour endiguer rapidement les flambées de rougeole. Par exemple, en recommandant une vaccination de rattrapage pour les personnes non vaccinées et qui n’ont encore jamais contracté la maladie.
Ni maladie d’enfance, ni bénigne
cent une pneumonie et une sur mille une encéphalite. Les complications peuvent même être mortelles, comme ce fut le cas pour une personne lors de l’épidémie de 2009 en Suisse. En l’absence de vaccination contre la rougeole en Suisse, il y aurait en moyenne 70 000 malades et 20 à 30 décès par année dus à cette infection.
Deux vaccinations protègent toute la vie La vaccination contre la rougeole est une mesure de prévention efficace, sûre et économique. L’Office fédéral de la santé publique recommande le vaccin combiné ROR (rougeole-oreillons-rubéole) en deux doses: la première à douze mois, la seconde entre 15 et 24 mois. Une vaccination de rattrapage est possible à tout âge, et elle est recommandée à toutes les personnes non immunes nées en 1964 ou ultérieurement. La protection dure toute la vie chez la plupart des personnes complètement vaccinées.
Hautement contagieuse La rougeole est très contagieuse et connaît, en général, deux stades (voir graphique). Le premier commence 7 à 18 jours après l’infection et se manifeste par des symptômes grippaux tels que fièvre, fatigue, sensibilité excessive à la lumière, rhume et toux. L’éruption cutanée typique débute quatre jours plus tard. C’est pourquoi de nombreux malades interprètent, à tort, les premiers symptômes comme une grippe, ne prennent aucune mesure de précaution et peuvent donc infecter de nombreuses personnes non vaccinées de leur entourage. La rougeole se propage ainsi rapidement dans les groupes à couverture vaccinale peu élevée. Lors de l’épidémie qui a sévi en Suisse entre 2006 et 2009, il y a eu plus de 4400 cas déclarés et de nombreuses hospitalisations, plus que dans tout autre pays d’Europe à la même période. Avec la nouvelle stratégie, la Suisse veut contribuer à garantir la meilleure santé possible à la popula-
tion vivant en Suisse et contribue en même temps, à l’objectif de la région OMS/Europe d’éliminer la rougeole jusqu’en 2015. Nous aussi pouvons éliminer la rougeole: contrôlez votre statut vaccinal, protégez-vous et vos enfants de la rougeole et, si vous êtes né en 1964 ou ultérieurement, faites une vaccination de rattrapage si nécessaire. Toutes les personnes qui se feront vacciner (vaccin combiné ROR) avant fin 2015 profiteront de la libération de la franchise. Téléchargement «Stratégie nationale d’élimination de la rougeole 2011 – 2015» sous www.bag.admin.ch > Thèmes > Maladies et médecine > Maladies infectieuses > Maladies infectieuses (A – Z) > Rougeole Contact: Judith Hanhart, Unité de direction Santé publique, judith.hanhart@bag.admin.ch
Evolution temporelle de la rougeole et transmission Période d‘incubation 7 à 18 jours avant le début des prodromes
Prodromes 3 à 7 jours
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Eruption (exanthème) 4 à 7 jours
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La rougeole est encore souvent qualifiée de «maladie d’enfance bénigne». Pourtant, elle n’est ni bénigne ni uniquement Période de contage Période de contagiosité une maladie d’enfance. Toutes les personnes non immunes, y compris des adultes, peuvent très bien tomber maJour zéro = appartion de l‘éruption lades. Par ailleurs, la rougeole peut provoquer des complications nécessitant NB Les durées mentionnées valent pour la majorité des cas, mais des exceptions sont possibles une hospitalisation. Environ dix pour cent des personnes infectées déve- Déroulement standard d’un épisode de rougeole. Pour les mesures, le point déterminant est l’apparition de l’exanthème au jour 0. loppent des complications, cinq pour [Source: Direction générale de la Santé, Genève]
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Alain Berset, Ministre de la santé: «Nous devons créer un environnement propice aux bons comportements.» Entretien avec le Conseiller fédéral Alain Berset. En janvier dernier, le Conseil fédéral a adopté la stratégie «Santé2020», un agenda politique fort de quatre champs d’action et 36 mesures. spectra s’est entretenu avec Alain Berset, Ministre de la santé, sur le rôle de la prévention dans cette vision globale de la politique de santé, sur la responsabilité de l’Etat et sur celle des individus, sur le système de santé fédéraliste et sur l’importance d’une collaboration au sein et entre les départements, pour promouvoir et préserver la santé de la population. spectra: La stratégie «Santé2020» accorde une grande importance à la prévention qui pourrait être la clé pour atteindre les 20 pour cent d’économie visés dans le secteur de la santé. Comment voulez-vous renforcer la prévention à l’avenir, surtout après l’échec de la loi sur la prévention? Le Conseiller fédéral Alain Berset: L’échec de la nouvelle loi sur la prévention est imputable au manque de majorité en faveur du financement. Je le déplore, tout en y voyant l’occasion de réfléchir à de nouveaux modèles globaux. Avec nos partenaires, nous pouvons développer une stratégie à long terme et largement étayée. Pour réussir, nous avons besoin du soutien de tous les acteurs du secteur de la santé. L’automne dernier, le Conseil fédéral a prolongé, jusqu’en 2016, les trois programmes de prévention «Tabac», «Alcool» et «Alimentation et activité physique» qui assurent la continuité dans la politique de prévention. Mais nous devons aussi axer encore mieux notre système de santé sur l’augmentation continue des maladies non transmissibles. Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’une stratégie ad hoc.
La prévention se situe dans le champ de tension entre la responsabilité de l’individu et la mission qui incombe à l’Etat de protéger la santé de la population. Quel rôle attribuez-vous à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans ce champ de tension? Depuis toujours, l’OFSP articule le travail de prévention autour de deux axes. Le premier, donner aux individus toutes les informations nécessaires pour qu’ils soient en mesure de protéger leur santé, et ce dans tous les domaines: alimentation, activité physique, mais aussi protection contre des maladies transmissibles ou rapport avec les substances addictives. Le second, créer un environnement propice aux bons comportements. Comment faire le choix d’une alimentation saine si l’on ne connaît pas les produits ou si on ne peut pas les
mieux encore la santé de nos concitoyens.
Lors de la conférence de presse sur «Santé2020», vous avez souligné le manque de transparence de notre système de santé. La récolte de données statistiques pourrait créer de la transparence. Etes-vous prêt à créer les bases légales et financières à cet effet?
«Santé2020» est une stratégie globale qui doit nous permettre de nous concentrer sur les défis à venir ces prochaines années et de continuer à nous améliorer. Elle repose sur 36 mesures réparties dans tous les domaines, et qui seront mises en œuvre progressivement. Bien entendu, nous communiquerons Les cantons sont souverains en en détail toutes les étapes et toutes les matière de santé. Ce fédéralisme décisions, en les resituant chaque fois historique conduit à un méli-mélo dans le contexte de «Santé2020». Cela très helvétique. En tant que nous permettra de montrer les effets ministre de la santé, où souhaite- qu’elles déploient pour le système de riez-vous prendre davantage la santé dans son ensemble. Les diffémain et où souhaiteriez-vous voir rentes mesures sont coordonnées et se accorder des compétences supcomplètent mutuellement. Enfin, l’OFSP plémentaires à la Confédération? fera régulièrement rapport sur l’état Fondamentalement, la répartition des d’avancement de la mise en œuvre de tâches entre la Confédération et les can- «Santé2020». tons est pertinente dans bien des doA la page 7 du document, le maines. Notre mission est de développer Conseil fédéral reconnaît que des stratégies nationales et de soutenir l’état de santé de la population et coordonner l’activité des cantons dépend à 60 pour cent de facdans les différents secteurs, sans les teurs externes à la politique de priver de la possibilité de développer la santé. Pourtant, les objectifs des solutions, en fonction de leurs beet les mesures sont orientés soins particuliers. Aujourd’hui, les commaladie et visent exclusivement pétences en matière de pilotage et d’exél’amélioration du système de cution sont réparties dans bien des dosanté. Pourquoi le Conseil fédémaines. Mais nous avons aussi des ral n’a-t-il pas défini, comme compétences communes – par exemple prioritaire, la collaboration au dans le financement des soins et dans la sein et entre les départements, formation. Certes, il faut encore trouver afin d’améliorer l’égalité des des instruments de pilotage communs et chances et la qualité de vie? définir précisément les missions de chacun pour collaborer plus efficace- Cette collaboration est primordiale et ment. Nous unissons nos efforts pour y nous lui accordons aussi davantage d’attention. Mais, contrairement à ce parvenir. qui se passe à l’étranger, nous dispoD’une manière générale, la sons déjà, en Suisse, de nombreux inspopulation suisse apprécie notre truments d’harmonisation et de coordisystème de santé. Pourtant, des nation au sein de l’Administration améliorations sont nécessaires fédérale – comme les groupes de travail dans tous les domaines dont le interdépartementaux, la Conférence des Conseil fédéral se saisit au trasecrétaires généraux, les consultations vers de «Santé2020». Les quatre d’offices ou la procédure de co-rapport domaines d’action touchent le avec les décisions du Conseil fédéral, cœur de la santé publique. Enqui permettent aux autres départements core bien abstraits, ils nécesde s’exprimer sur les affaires. Nous desitent une information de fond vons faire davantage, et nous le ferons, compréhensible et un travail de mais nous pouvons nous appuyer sur ce conviction. Le Conseil fédéral qui existe. Bien sûr, gagner d’autres doa-t-il prévu une stratégie de maines comme l’aménagement du terricommunication pour mettre en toire, le trafic, le sport ou la mobilité œuvre les nouvelles priorités de pour des mesures de promotion de la la politique de santé? santé, nous permettra de protéger bien
obtenir? A nous de fournir du bon travail dans ces deux domaines pour que les gens puissent faire un choix sain et le mettre en œuvre. Bien entendu, la décision finale de le faire leur appartient. C’est ce qu’on appelle la responsabilité individuelle.
L’OCDE et l’OMS reconnaissent à notre système de santé une qualité très élevée, mais relèvent encore des lacunes dans le pilotage et la transparence. Nous avons la même vision des choses et avons donc intégré ces deux points dans la stratégie globale «Santé2020». Une mesure consistera à renforcer et à améliorer les bases de données et, de leur analyse, à mettre en place des nouvelles solutions de pilotage, par exemple pour les soins ambulatoires. Ainsi, les cantons pourront éviter les offres excédentaires ou insuffisantes dans ce domaine. Accroître la transparence et améliorer l’efficacité du système de santé nécessitent des données encore meilleures ainsi que des instruments légaux de pilotage plus simples, mais aussi nouveaux.
L’utilisation de technologies numériques devrait améliorer la qualité des soins et faire baisser les coûts. La base légale de la cybersanté est en préparation. Quels avantages attendez-vous de ces nouveautés? L’utilisation des outils numériques, et notamment du dossier électronique du patient, améliore la qualité du traitement, car elle permet de mieux informer toutes les personnes concernées et de mieux coordonner les actions.
Notre interlocuteur Le Conseiller fédéral Alain Berset est à la tête du Département fédéral de l’intérieur (DFI) et, à ce titre, également ministre de la santé. Agé de 41 ans, ce politicien socialiste fribourgeois est élu au Conseil fédéral en décembre 2011 comme successeur de Micheline CalmyRey. De 2003 à 2011 il siège au Conseil des Etats, qu’il préside en 2008/2009. Alain Berset a étudié les sciences politiques et les sciences économiques, dont il est docteur depuis 2005, à l’Université de Neuchâtel. Avant son élection au Conseil fédéral, il travaillait à son compte en tant que conseiller en communication et en stratégie. Alain Berset est marié et père de trois enfants.
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Les migrantes et les migrants vont moins souvent chez le médecin Recours aux prestations de santé. La population migrante vivant en Suisse ne recourt pas au système de santé de la même manière que les Suisses. Il y a également de grandes différences au sein même de cette population. Tels sont les résultats de l’analyse des données du deuxième monitorage de l’état de santé de la population migrante (GMM ll) et de l‘Enquête suisse sur la santé conduite par l’Observatoire suisse de la santé dans le cadre du Programme national Migration et santé. Les migrants originaires de Turquie, du Portugal, de la Serbie, du Kosovo, de Somalie et de Sri Lanka interrogés dans le cadre du GMM II consultent nettement moins souvent le médecin que la population autochtone. Les ressortissants (hommes et femmes) du Kosovo et de Serbie (hommes) sont ceux qui ont indiqué le nombre de consultations le plus faible. Si l’on considère le nombre d’hospitalisations, la situation est toute autre: dans les douze mois précédant l’enquête, 16% des étrangers interrogés, mais seulement 11% de la population autochtone avaient été hospitalisés une ou plusieurs fois. La population migrante fréquente également plus souvent les services d’urgence, les services hospitaliers ambulatoires et les policliniques. Probablement parce que ces personnes n’ont pas toujours un médecin de famille et s’adressent donc directement aux grandes institutions. Les gynécologues sont également consultés un peu plus souvent par les migrantes que par les Suissesses, ce qui s’explique toutefois par un taux de natalité plus élevé chez les premières. Les migrantes et les
complications. Dans ce cas de figure, c’est la formation et la sensibilisation en conséquence du personnel médical qu’il faudrait améliorer. Quant à la consommation accrue de médicaments par les hommes migrants, probablement liée à un travail physique pénible, l’étude recommande une analyse scientifique précise, pour éviter aussi que la forte consommation d’antalgiques ne conduise à un risque d’invalidité accru. L’étude conclut sur la nécessité de procéder à des monitorages réguliers pour identifier des changements dans le recours aux prestations de santé par la population migrante. Le rapport «Recours aux soins de la population migrante» est disponible en français (avec résumé en allemand) sous www.miges.admin.ch (voir recherche > recours > Downloads). Contact: Karin Gasser, Programme national Migration et santé, karin.gasser-gp@bag.admin.ch
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migrants sont traités environ deux fois plus souvent pour dépression que la population suisse (10 vs 5%), avec une proportion nettement plus forte pour les femmes (13%) que pour les hommes (7,5%). Les personnes les plus touchées se trouvent parmi les requérants d’asile et celles qui sont provisoirement acceptées. En revanche, les Suissesses et les Suisses consomment un peu plus de médicaments que la population migrante, sauf pour les antalgiques que les migrantes et les migrants consomment davantage que les autochtones.
Recommandations différenciées Cette différence dans le recours aux
prestations de santé peut s’expliquer par le fait que la population étrangère connaît moins bien les offres et la manière d’utiliser le système de santé suisse. Il faut donc mieux l’informer. La garantie de l’égalité des chances en matière de santé passera aussi par des mesures ciblées sur certains groupes. Par exemple, informer les migrantes et les migrants qui se dirigent spontanément vers les urgences qu’il existe un système de médecins de premier recours en Suisse. Ou encore, apporter rapidement, aux personnes courant un risque particulier de souffrir de dépression, le soutien nécessaire du premier interlocuteur dans le système de santé afin d’éviter les
Conférence nationale des Migrant Friendly Hospitals Migration et santé. Plusieurs grands hôpitaux de Suisse ont développé, dans le cadre du projet «Migrant Friendly Hospitals», des stratégies et des mesures visant à améliorer l’accès aux soins de santé pour la population migrante. Ils présenteront leur travail, pour la première fois, à un large public professionnel lors d’une Conférence nationale.
veau de formation peu élevés, les personnes âgées, mais aussi les migrants.» Mettre ces intentions en pratique n’est pas simple. Pour les hôpitaux, maintenir un niveau élevé de sécurité et de qualité des soins représente un défi considérable, compte tenu de la diversité socioculturelle croissante de leurs patient-e-s. Les hôpitaux universitaires et cantonaux, situés dans des régions à forte densité de population étrangère, se voient confrontés à des attentes difficiles Etablir l’égalité des chances en amélio- à satisfaire: ils doivent, à la fois, réaliser rant les chances de rester en bonne san- des économies et fournir à tous les paté des groupes de population les plus tient-e-s un accès égal et un traitement vulnérables, en réduisant les risques de haute qualité – quelles que soient leur correspondants et en garantissant la so- origine socioculturelle, leurs connaislidarité entre les différents groupes de sances linguistiques et leurs compépopulation est un domaine d’action tences en santé. consigné dans le rapport «Santé 2020» Surmonter systématiquement comme priorité de la politique de santé les barrières d’accès du Conseil fédéral: «Chaque groupe de population doit avoir les mêmes chances Dans le cadre du programme national de vivre en bonne santé et d’avoir une Migration et santé, l’Office fédéral de la espérance de vie optimale. Sont notam- santé publique soutient, depuis 2010, ment visés les enfants et les jeunes, les plusieurs grands hôpitaux et groupes personnes ayant des revenus ou un ni- d’hôpitaux dans cette tâche. Les hôpi-
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taux universitaires de Bâle, de Genève et de Lausanne, les hôpitaux pédiatriques de Zurich, de Bâle et de SaintGall, ainsi que les hôpitaux de Soleure et l’hôpital cantonal d’Aarau qui participent au projet «Migrant Friendly Hospitals» mettent ainsi en place des stratégies et des mesures répondant aux besoins spécifiques des populations migrantes. Au travers d’offres de formation continue, ils encouragent par exemple l’acquisition de compétences transculturelles de leur personnel afin d’améliorer les échanges avec des patient-e-s d’origines diverses. Des lignes directrices et des cours pratiques permettent d’améliorer la collaboration entre spécialistes de santé, interprètes communautaires et service national d’interprétariat téléphonique. Dans le domaine de l’accueil/ réception, des panneaux d’information en plusieurs langues et des prospectus permettent de surmonter les barrières d’accès, les récoltes de données concernant l’origine des patient-e-s sont
élargies et les enquêtes de satisfaction produites dans plusieurs langues. Lors de la conférence nationale, les hôpitaux migrant friendly présenteront ,pour la première fois à un large public professionnel, les stratégies et les mesures adoptées, et tenteront de rallier d’autres établissements hospitaliers à cette cause. La journée, soutenue par l’OFSP, aura lieu le 19 septembre au Kursaal de Berne et sera placée sous le patronage de l’association H+. Outre les représentants des hôpitaux, des orateurs venus de l’étranger prendront la parole pour donner au thème «Managing diversity in health care» un éclairage international. Plus de détails sous: www.swiss-mfh.ch/fr, www.miges.admin.ch > Soins de santé > Projets Contact: Serge Houmard, Programme national Migration et santé, serge.houmard@bag.admin.ch
Nouvelle plate-forme des partenaires dans la prévention du tabagisme
La meilleure recette pour arrêter de fumer? Concours 2013 pour arrêter de fumer. Le programme national d’arrêt du tabagisme exploite désormais les réseaux sociaux pour inciter les fumeuses et les fumeurs à faire une pause sans tabac en juin.
Celui qui veut participer au concours s’engage à faire une pause sans tabac du 3 juin au 1er juillet 2013. Le gagnant remportera 5000 francs; dix prix de consolation de 500 francs seront également tirés au sort. Pour toucher le plus de participants possible et communiDiscussion animée entre spécialistes: des représentants de quelque 80 organisations partenaires dans la prévention du tabagisme quer directement avec eux, le concours avaient répondu à l’invitation de l’Office fédéral de la santé publique de se réunir à Berne. est désormais présent sur Facebook et Twitter. Les participants peuvent ainsi Programme national tabac. Près la Commission fédérale pour la préven- ligne, les partenaires avait déjà exprimé échanger sur la méthode qui les aide le de 80 organisations partenaires tion du tabagisme (CFPT) de définir trois leur opinion positive sur la plate-forme. mieux à mettre fin à leur consommation. participent à la nouvelle plateaxes stratégiques qui sont les suivants : Elle se déroulera ainsi chaque année, en Neuf langues forme constituée pour mettre en été. Il a été également proposé que les – renforcer la sensibilité à la probléœuvre le Programme national groupes de travail existants, concernant Les inscriptions sont possibles en allematique et encourager les changetabac (PNT). Des représentants de la campagne avec les partenaires et les mand, en français et en italien, mais égaments d’attitudes; toutes ces organisations se sont programmes cantonaux de prévention lement en albanais, en anglais, en espa– renforcer la collaboration et amélioréunis pour la première fois fin du tabagisme, soient intégrés dans la gnol, en portugais, en serbe/croate/ rer la coordination; 2012 lors de la «Plate-forme des nouvelle plate-forme. D’autres groupes bosniaque et en turc. Elles peuvent se – concentrer les ressources et utiliser partenaires pour la prévention du de travail doivent être créés. Les parti- faire en ligne (pour les inscriptions en les marges de manœuvre tabagisme» dans le but de concrécipants ont souhaité que lors de la pro- allemand, en français, en anglais, en itatiser les objectifs du PNT dans les Sur cette base, la direction stratégique chaine plate-forme des partenaires pour lien et en turc) sur www.at-suisse.ch, ou années 2013 à 2016 et de planifier du PNT a élaboré un projet de plan de la prévention du tabagisme, les thèmes par courrier à l’aide du bulletin d’insleur mise en œuvre. mesures sur lequel les partenaires suivants soient traités: la coordination cription (à commander par téléphone au avaient pu s’exprimer avant la ren- et la collaboration entre les partenaires 031 599 10 20). Coordonner les activités, investir effica- contre déjà, le jugeant bon et réaliste et, en particulier, entre les programmes cement les ressources et exploiter les sy- dans l’ensemble, ni trop défensif ni trop cantonaux de prévention du tabagisme, Le concours 2013 pour arrêter de fumer nergies sont les objectifs prioritaires des ambitieux. 83 pour cent des personnes la clarification des rôles et l’avancement est une offre du programme national programmes nationaux. C’est à cet effet interrogées étaient d‘avis qu’il contient des mesures structurelles, comme les d’arrêt du tabagisme. La Ligue suisse que la plate-forme des partenaires pour toutes les mesures importantes. Pour 80 restrictions de publicité. contre le cancer, la Fondation suisse de la prévention du tabagisme a été créée, pour cent, les mesures étaient formulées cardiologie et l’Association suisse pour à laquelle désormais tous les parte- de manière correcte et compréhensible. L’évaluation de la journée reflète une la prévention du tabagisme sont responnaires de mise en œuvre du PNT se ren- Des ateliers organisés lors de la plate- impression globale positive. Les parte- sables de ce programme soutenu financontreront une fois par année. La direc- forme des partenaires ont offert l’occa- naires de la mise en œuvre saluent la cièrement par le Fonds de prévention tion stratégique du PNT a organisé la sion de discuter le plan de mesures, d’en collaboration accrue dans la mise en du tabagisme. première plate-forme des partenaires le souligner ou regretter certains points, œuvre du PNT. La plate-forme des parLien: www.at-suisse.ch 10 décembre 2012 au Kursaal de Berne. qui ont été remaniés depuis. tenaires pour la prévention du tabagisme répond à un besoin et doit être Discussion du plan de mesures Constitution de la plate-forme Contact: Association suisse poursuivie. Le thème central de la rencontre était la pour la prévention du tabagisme, des partenaires Contact: Joëlle Pitteloud, présentation et la discussion d’un plan Le deuxième point à l’ordre du jour porinfo@at-suisse.ch cheffe Section Tabac, de mesures permettant d’atteindre les tait sur les attentes concernant la platejoelle.pitteloud@bag.admin.ch objectifs du PNT dans les années 2013 à forme des partenaires pour la préven2016. La direction stratégique a chargé tion du tabagisme. Lors de l’enquête en
Rencontre au sommet: Andrea Arz de Falco, vice-directrice de l’OFSP, et Pascal Strupler, directeur de l’OFSP, avec Bruno Meili, président de la Commission fédérale pour la prévention du tabagisme.
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Vue d’ensemble des enquêtes sur le thème migration et santé
Un rapport sur les enquêtes dans le domaine de la migration et de la santé est publié périodiquement. Il est ainsi possible de s’informer des dernières études socio-épidémiologiques menées en Suisse et dans d’autres pays européens sur la population migrante.
www.miges.admin.ch ( > Recherche > Publications)
Patient – Interprète – Spécialiste: Miniguide pour des entretiens réussis
Ce guide donne des astuces pour une collaboration optimale entre personnel de santé, patients et interprètes communautaires.
www.migesplus.ch
Date/lieu – Titre
Descriptif
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15–16 août 2013 Université de Zurich, Zentrum
La prise en charge des maladies chroniques constitue un grand défi pour les systèmes de santé. Elle remet en question les anciens modèles de coopération, car il s’avère que la prévention et le traitement des maladies chroniques ne peuvent être assurés ni par les prestataires de soins de base médicaux et non médicaux, ni par les autorités et organisations de santé publique à eux seuls. Bien au contraire, elle aura pour tâche de réunir différentes spécialités. Lors de cette conférence, il sera discuté de coopérations interdisciplinaires dans la prévention et dans la prise en charge, ainsi que dans la recherche et dans l’élaboration de politiques. La conférence accordera une attention particulière à la perception de Public Health dans la politique et par le public.
http://sph13.organizers-congress.ch/
La recherche sur les comportements addictifs et en matière de santé, sur les tentatives de sa guidance politique et ses conséquences est d’une actualité brûlante. Elle soulève des questions qui font débat et qui appellent à une clarification. Pour son vingtième anniversaire, l’Institut de Recherche pour la Santé publique et les addictions organise une conférence internationale pour discuter de ces questions essentielles avec des experts et des partenaires renommés.
Schweizer Institut für Sucht- und Gesundheitsforschung, Konrad strasse 32, 8031 Zürich, Tel. +41 44 448 11 60, ISGFKongress@isgf.uzh.ch, www.isgf.ch
Dans le cadre du projet pilote « Migrant-Friendly Hospitals », certains hôpitaux suisses se développent en centres de compétences adaptés aux besoins de la population migrante. Ils présenteront le 19 septembre 2013 à Berne leur travail à un large public professionnel.
www.swiss-mfh.ch/fr www.miges.admin.ch
Agenda
Swiss Public Health Conference 2013 Prévenir et soigner les maladies chroniques: qui fait quoi avec qui?
9 et 10 septembre 2013, Université de Zurich Défis à venir pour la recherche en addictions Conférence internationale à l’occasion du 20ième anniversaire de l’Institut suisse de Recherche pour la Santé Publique et les Addictions ISGF 19 septembre 2013 Kursaal Berne Première conférence nationale des Migrant Friendly Hospitals
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031 323 20 43
Section Bases scientifiques et juridiques (Programmes nationaux de prévention) 031 323 87 93
Section Drogues
031 323 87 13
Section Prévention et promotion (Maladies transmissibles)
031 323 88 11
Téléphone
Section Campagnes
031 323 87 79
Section Nutrition et activité physique
031 323 87 55
Programme national Migration et santé
031 323 30 15
Veuillez me faire parvenir les exemplaires suivants de «spectra»: nombre
en allemand en français en anglais
Adresse d’envoi: Nom
spectra online: www.spectra.bag.admin.ch Impressum • spectra No 98, Mai 2013 «spectra – Prévention et promotion de la santé» est un bulletin d’information de l’Office fédéral de la santé publique qui paraît six fois par an en français, en allemand et en anglais. Il publie également des opinions qui ne coïncident pas avec la position officielle de l’office.
Textes: Collaborateurs de l’OFSP, Christoph Hoigné et autres auteurs Traduction: Marie-Françoise Dörig-Moiroud, BMP Translations AG Photos: OFSP, Christoph Hoigné, iStockphoto Graphisme: Lebrecht typ-o-grafik, 3006 Berne Impression: Büetiger AG, 4562 Biberist Tirage: 6 400 ex. allemands, 3 400 ex. français, 1 050 ex. anglais
Editeur: Office fédéral de la santé publique 3003 Berne, Tél. 031 323 54 59, Fax 031 324 90 33, www.bag.admin.ch Réalisation: Pressebüro Christoph Hoigné, Allmendstr. 24, 3014 Berne christoph.hoigne@la-cappella.ch
Il est possible de commander des numéros séparés et des abonnements gratuits à: GEWA, Alpenstrasse 58, Case postale, 3052 Zollikofen Téléphone 031 919 13 13, Fax 031 919 13 14, service@gewa.ch
Responsable de la commission de rédaction: Adrian Kammer, adrian.kammer@bag.admin.ch
Le prochain numéro paraîtra en juillet 2013
10 spectra 98 Mai 2013 Politique de la santé
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Les hospitalisations pour intoxication alcoolique ne touchent pas que les jeunes Abus d’alcool. En 2010, près de 27’000 personnes ont été traitées dans un hôpital suisse pour dépendance à l’alcool ou intoxication alcoolique. 1’440 d’entre elles étaient des adolescents et des jeunes adultes âgés de 10 à 23 ans. La tranche d’âge la plus fortement touchée est celle des 45–74 ans.
les interdictions de vente d’alcool doivent mieux fonctionner et la société doit être davantage sensibilisée à la vulnérabilité des mineurs face aux boissons alcooliques. Une consommation excessive d’alcool ne conduit pas seulement à des pertes de mémoire, à de fortes nausées, à des troubles de la circulation ou au coma mais aussi, dans certaines circonstances, à la mort. En outre, il existe un risque nettement accru d’accident et de blessure, de violence ou de comportement agressif. Des conséquences susceptibles aussi de toucher l’entourage.
Mandatée par l’Office fédéral de la santé publique, Addiction Suisse a analysé les traitements hospitaliers dus à l’alcool entre 2003 et 2010. Les traitements en cabinets médicaux, semi-hospitaliers ou les personnes reconduites chez elles par Dépendance accrue avec l’âge la police n’ont pas été pris en compte. Cette étude ne reproduit donc qu’une Plus une personne hospitalisée pour ivresse aigüe est âgée, plus la probabilipartie du problème. té qu’il ne s’agisse pas seulement d’une 12´000 intoxications alcooliques intoxication alcoolique mais d’une vériEn 2010, sur les 12’000 personnes hos- table dépendance à l’alcool est grande. pitalisées en raison d’une intoxication C’est ainsi que le diagnostic d’une déalcoolique, 1’200 étaient âgées de moins pendance à l’alcool a pu être posé pour de 23 ans. Par rapport aux années 2008 près de la moitié des personnes de 45 à et 2009, les hospitalisations pour intoxi- 74 ans hospitalisées. Matthias Wicki recation alcoolique chez les 10–23 ans ont lève également que les personnes plus donc légèrement diminué. Mais si l’on âgées sont moins souvent hospitalisées prend l’année 2003 comme valeur de pour consommation excessive «par plairéférence, elles ont augmenté de 73%. sir» qu’en raison d’une dépendance à Bien que la biture express augmente l’alcool installée ou pour des problèmes jusqu’à l’âge de jeune adulte, ce sont les psychiques. En 2010, sur les 19’000 14–15 ans qui sont le plus souvent hos- personnes traitées à l’hôpital pour une pitalisés pour intoxication alcoolique. dépendance à l’alcool, 4’000 ont égalePour Matthias Wicki, auteur de l’étude ment été diagnostiquées pour intoxicaet chercheur chez Addiction Suisse, «ce- tion alcoolique. la révèle un manque d’expérience avec Encourager le conseil l’alcool de la part des plus jeunes qui risquent donc davantage de boire avec L’étude souligne un besoin d’agir. Les excès». C’est pourquoi la prévention personnes hospitalisées en raison d’une doit toucher les adolescents le plus tôt intoxication alcoolique ou d’une dépenpossible, avant que les comportements dance à l’alcool n’ont pas seulement beproblématiques ne soient ancrés. La soin de soins médicaux. Elles doivent protection systématique de la jeunesse aussi recevoir des informations, des mérite une attention toute particulière: conseils et un soutien comme cela existe
déjà dans certaines régions. C’est ici qu’intervient le Programme National Alcool (PNA). Le PNA élabore des stratégies qui montrent à quoi pourraient ressembler la collaboration étroite entre les hôpitaux, les services de conseil en addiction et d’autres acteurs. Entretiens individuels, offres de groupe ou contrôle des risques doivent aider les personnes concernées à repenser leur propre comportement en matière de boisson. Contact: Tamara Bonassi, Section Alcool, tamara.bonassi@bag.admin.ch
Etude (en allemand): Hospitalisierungen aufgrund von AlkoholIntoxikation oder Alkoholabhängigkeit bei Jugendlichen und Erwachsenen – Eine Analyse der Schweizerischen «Medizinischen Statistik der Krankenhäuser 2001–2010». (Hospitalisations pour intoxication alcoolique ou dépendance à l’alcool chez les adolescents et les adultes – Une analyse de la «Statistique médicale des hôpitaux de l’Office fédéral de la statistique 2001–2010»
«Je parle d’alcool» Semaine alcool. Du 18 au 26 mai 2013, l’alcool sera à nouveau au cœur de centaines de manifestations dans toute la Suisse.
2011 a été un plein succès. L’offre comportait des stands d’information, des tables rondes, des parcours avec des «lunettes alcool», des simulateurs de conduite, des bars à cocktails sans alcool et des concerts. La campagne «Je parle d’alcool» fait partie du Programme national alcool (PNA) que le Conseil fédéral a prolongé jusqu’en 2016.
la situation. Les choses se passent souvent de façon insidieuse. L’acceptation sociale et l’accès facile à la boisson incitent à banaliser l’alcool ou la consommation problématique. Pourtant, les problèmes d’alcool restent un thème tabou.
80% environ de la population suisse consomment de l’alcool sans abus. Une Toute la Suisse en parle personne sur cinq a une consommation à risque, c’est-à-dire qu’elle boit trop, L’objectif de la campagne «Je parle d’altrop souvent et de manière inadaptée à cool», lancée en 2011, est de motiver la population à entamer un dialogue franc et à la sensibiliser à une consommation Vous aussi, participez d’alcool responsable et raisonnable. Le au dialogue! moment phare de la campagne est la seParticuliers, clubs de sports, organisamaine alcool qui a lieu tous les deux ans tions non gouvernementales ou entre– la prochaine se déroulera du 18 au 26 prises, simples visiteurs ou organisamai 2013. Durant cette période, des mateurs d’une activité: venez tous parler nifestations et des activités sont organid’alcool et engagez-vous pour un diasées à l’intention de toute la population. logue ouvert sur un thème tabou. Toutes Tout le monde peut participer, particules informations et les possibilités de liers, organisations non gouvernemenparticipation se trouvent sous www. tales et grandes entreprises. 25 cantons je-parle-d-alcool.ch s’engagent avec détermination pour la réussite de la semaine alcool: les autori-
tés cantonales ont constitué des organes de coordination qui réunissent de nombreux acteurs issus des milieux de la police, de la santé, de la jeunesse, de l’école, du sport ou de la gastronomie. Ensemble, les organisations mettent sur pied des activités, échangent leurs expériences et encouragent ainsi la mise en réseau et l’exploitation de synergies.
Première édition réussie 230 partenaires, près de 600 manifestations et des souvenirs innombrables: la première semaine alcool qui a eu lieu en
After Party une application jeu de l’Office fédéral de la santé publique et du bpa – Bureau de prévention des accidents. A télécharger à partir du 16 mai!
Lien: www.je-parle-d-alcool.ch Contact: Claudia Brunner, cheffe de projets Campagnes, claudia.brunner@bag.admin.ch
spectra 98 Mai 2013 Politique de la santé 11
«Break The Chains» pour lutter contre le VIH Communauté gay. Un effort de plus en avril, le dépistage en mai pour remettre les compteurs à zéro. Telle est la devise de la campagne «Break The Chains» qui fête sa deuxième édition ce printemps. L’objectif est de briser les chaînes d’infection au VIH parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes. L’année dernière déjà, la campagne «Break The Chains» avait été un succès: 85 pour cent de participation parmi les établissements gay des principales régions-cibles de Zurich, Lausanne et Genève, et 6000 téléchargements de l’application et des instructions. Les membres de la communauté gay interviewés lors d’une réunion bilan organisée après la campagne ont confirmé que la question du VIH n’avait plus été abordée aussi ouvertement depuis long-
touchées est si haute que l’infectiosité est entre 20 et 100 fois plus élevée que durant le déroulement ultérieur de la maladie. De nombreux HSH font partie d’un réseau au sein duquel des relations de confiance existent, basées sur le fait que tous sont séronégatifs ou sous thérapie. Donc, si un membre du réseau Charge virale élevée s’infecte, le virus se propage très rapichez les HSH dement à l’ensemble du réseau durant Les homosexuels et les autres hommes la phase de primo-infection. Enfin, sequi ont des relations sexuelles avec des lon Gay Survey, les relations anales – la hommes (HSH) se protègent mieux que pratique sexuelle avec le plus grand la moyenne du VIH et se font régulière- risque d’infection – ont augmenté ces ment dépister. Pourtant, ce groupe enre- dernières années. gistre un nombre de contaminations Briser la chaîne d’infection disproportionnellement élevé. Plusieurs facteurs à cela, dont le principal est la «Break The Chains» veut briser ces première phase après la contamination, chaînes d’infection au sein des réseaux. celle que l’on appelle la primo-infection. C’est pourquoi la campagne appelle les Durant cette période, beaucoup ne HSH à éviter tout risque d’infection en savent pas encore qu’ils sont séroposi- avril. En mai, les participants sont priés tifs. Or, la charge virale des personnes de se faire dépister et conseiller dans un
temps. L’évaluation aussi a donné un résultat positif: la campagne a été bien comprise et 17 pour cent des personnes interrogées ont indiqué vouloir faire un test suite à «Break The Chains» ou en avoir déjà fait un. Mais qu’est-ce que «Break the Chains»?
checkpoint, ainsi que tous les partenaires sexuels avec lesquels ils veulent avoir ensuite à nouveau des relations sexuelles non protégées. Si aucune nouvelle infection au VIH n’est transmise pendant un mois, il devient possible de détecter les infections antérieures et, ainsi, de rompre les chaînes d’infection. Cela signifie aussi que la charge virale communautaire diminue et, avec elle, la probabilité de rencontrer un homme qui se trouve, sans le savoir, en phase de primo-infection. Lien: www.breakthechains.ch Contact: Steven Derendinger, Section Prévention et promotion, steven.derendinger@bag.admin.ch
BerDa: vers un élargissement du counselling en santé sexuelle BerDa, 5ème génération. «Beratungsleitfaden und Datenverwaltungssytem für VCT-Stellen» – est le résultat de l’idée qu’un dépistage VIH sans conseil spécifique et ciblé est une occasion manquée pour la prévention. Le traitement des données anonymes qui sortent de l’outil BerDa améliore la connaissance des comportements à risque dans la population suisse, et permet l’identification des besoins émergeant en matière de prévention.
comportementales et épidémiologiques anonymes.
BerDa est un projet dynamique et évolutif. Ses fonctions et les thèmes qu’il aborde se développent selon l’évolution et les besoins des centres de dépistages anonymes VIH et autres infections sexuellement transmissibles (IST). Par exemple, la version précédente de BerDa a intégré dans l’évaluation du profil à risque du client la déclaration de la commission fédérale pour la santé sexuelle (anciennement la commission fédérale pour les problèmes liés au siEn 2007 – année du conseil et du dépis- da) stipulant que les personnes VIH-potage volontaire (VCT) – l’Office fédéral sitives, sous traitement, avec une de la santé publique (OFSP) mandate la charge virale indétectable depuis au création de l’outil BerDa. Cet outil a la moins six mois, et ne présentant pas fonction initiale d’évaluer les comporte- d’autres IST ne pouvaient pas transments à risque du demandeur de test mettre le virus à leurs partenaires sur la base d’un questionnaire et d’offrir sexuels. Cette intégration rend l’évaun conseil ciblé regroupant l’ensemble luation des profils à risque plus précise des thèmes pertinents quant à ses prises et pointue. Elle permet d’offrir un de risque. BerDa fonctionne sur Internet conseil serein et sans risque de stigmaet permet la récolte automatique et tisation des personnes ayant un parteinstantanée de données statistiques naire sexuel VIH-positif.
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Aujourd’hui, BerDa tient compte de la complexité et des besoins des populations transgenres et de celles présentant une variation du développement sexuel (intersexe). Il recouvre aussi le conseil et le dépistage d’un large éventail d’IST. La structure de BerDa suit les principes du Programme national VIH et autres infections sexuellement transmissibles 2011–2017 de l’OFSP. Ceuxci sont: «vacciner ce qui peut être vacciné», «prévenir», «dépister rapidement» et «traiter correctement». L’outil BerDa compte dans sa documentation des recommandations quant à la manière de dépister les IST, ainsi que des recommandations sur les traitements à prescrire lors de leur prise en charge. La documentation comprend également des informations par thèmes, des supports pédagogiques, ainsi que les recommandations VCT actualisées de l’OFSP. L’ensemble de cette documentation entend soutenir le travail des conseillers et des conseillères VCT, et favoriser leur formation continue en santé sexuelle.
Le formulaire de déclaration complémentaire VIH a été développé sous la forme de formulaire dynamique. Cela signifie que BerDa utilise les informations fournies en partie par le demandeur de test et en partie par le médecin du centre de dépistage pour compléter automatiquement le formulaire. Ce dernier est prêt à l’envoi sur un simple clic et soutient les démarches administratives des centres VCT en cas de test VIH confirmé positif. En 2013, l’OFSP développera les autres formulaires d’IST à déclaration obligatoire sous forme dynamique, et mandatera la création d’une application de monitoring capable de gérer et d’extraire automatiquement de l’information des données statistiques des centres VCT utilisant BerDa. Chaque centre aura un accès individuel à cette application et pourra en tout temps extraire et créer de l’information sur leurs activités spécifiques. Contact: Steven Derendinger, Section Prévention et promotion, steven.derendinger@bag.admin.ch