DESTINATION MEXIQUE

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ITINÉRAIRE PLAGES

Nº 25 EDITION EUROPE

MEXICO

LA MÉGAPOLE AUX MULTIPLES VISAGES

RIVIERA

MAYA LE PARADIS, POUR TOUJOURS

GUANAJUATO

UN ETAT OÙ SE REJOIGNENT L’HISTOIRE ET LA CULTURE DU MEXIQUE.


ITINÉRAIRE PLAGES


ITINÉRAIRE PLAGES


Sommaire

ITINÉRAIRE PLAGES

SOMMAIRE

4

EDITO

6

CARTE DU MEXIQUE

8

DOSSIER SPÉCIAL México, la mégapole aux multiples visages

10

UNIVERS PRÉHISPANIQUE Trésor archéologique de l’Etat de Hidalgo

20

PARCOURS COLONIAL San Luis Potosí, vitrine du Mexique colonial

24

VILLAGES MAGIQUES Guanajuato et ses villages Magiques Un Etat où se rejoignent l’histoire et la culture du Mexique

32

Les villages magiques, échos de l’âme mexicaine. • Real de Catorce, la pépite de l’altiplano. • Xilitla, un voyage surréaliste. • Tecozautla, une oasis dans l’Etat de Hidalgo • Huichapan, un condensé de l’âme mexicaine.

40


ITINÉRAIRE PLAGES

Sommaire

ITINÉRAIRES PLAGES

LA RIVIERA MAYA, Le paradis, pour toujours Ixtapa-Zihuatanejo, 30 jours de soleil assurés, une oasis de bien-être

52 60

TOURISME ALTERNATIF El castillo de la salud, au cœur de la médecine traditionnelle

68

TOURISME ECOLOGIQUE San Luis Potosí, paradis de l’écotourisme

72

TOURISME D’AFFAIRE León, la ville ideale pour le tourisme d’affaires

78

CULTURE ET TRADITION La gastronomie mexicaine, une cuisine métissée L’artisanat, indissociable de l’identité nationale

84 88

INFOS PRATIQUES

92


ITINÉRAIRE PLAGES

EDITORIAL

DESTINATION MEXIQUE 2016/17

Chers lecteurs, C’est avec énormément de plaisir et de fierté que je vous présente ce nouveau numéro de Destination Mexique. L’objectif de la revue reste le même depuis plus de 20 ans : vous offrir tout ce qu’il y a de mieux dans notre pays extraordinaire et magique nommé le Mexique. Le tourisme au Mexique ne cesse de croître et ce n’est pas un hasard, puisque notre pays est toujours aussi attractif : son climat, ses richesses naturelles et culturelles, ses gens, l’investissement continu, qu’il soit national ou étranger, la construction intarissable de l’infrastructure touristique ainsi que la promotion nationale et internationale, font du tourisme un secteur économique dynamique et une source d’emplois importante pour le développement du pays. Grâce à une nouvelle politique dirigée davantage vers la nature, le tourisme alternatif et culturel, particulièrement ciblé sur la gastronomie mexicaine, considérée par l’Unesco comme Patrimoine Culturel de l’Humanité, le Mexique s’adapte aux nouvelles tendances, générant une croissance constante dans un secteur de plus en plus concurrentiel. 2016 ne fera pas exception et l’on prévoit un nouveau record d’arrivées de touristes étrangers en terres aztèques. Dans ce numéro vous connaîtrez des destinations telles que l’état du San Luis Potosí, peu présent dans les circuits touristiques traditionnels mais offrant une grande variété d’options, surtout dans le domaine du tourisme écologique. Ses richesses naturelles sont vastes et variées, et surtout, l’état offre au touriste de nouvelles options parfaitement adaptées aux nouvelles tendances que recherchent les voyageurs. Le Guanajuato est un autre état qui a su s’adapter aux nouvelles exigences du tourisme mondial. L’état poursuit une promotion dynamique au niveau international, et comme le veut son slogan, « la destination culturelle du Mexique » offre une grande variété d’options au touriste. La gastronomie et l’histoire sont sa force et elles font sans doute du Guanajuato une destination unique au Mexique. La ville de Mexico a récupéré sa célébrité d’antan et elle est considérée actuellement comme l’une des villes les plus en vogue dans le monde. Ses attractions, telles son Centre Historique, ses pyramides aztèques et ses jardins flottants de Xochimilco, font de la capitale mexicaine une destination incontournable. Chers lecteurs, j’espère que la lecture de ce numéro vous motivera à visiter notre merveilleux pays pour que nous puissions partager avec vous toutes les beautés et richesses que possède le Mexique, mais surtout, toute notre joie, notre gentillesse et cette chaleur humaine qui caractérise les mexicains. Nous vous ferons sentir comme si vous étiez chez vous. Soyez d’ores et déjà très chaleureusement bienvenus au Mexique !

Nicolás Jiménez Roldán Directeur Général Destination Mexique


ITINÉRAIRE PLAGES

Destination Mexico

Revue éditée par Paris/México 21, rue Babeuf - 94270 Le Kremlin Bicêtre Tél./Fax : (33) 6.98.12.41.83 Port. : (33) 6.75.45.00.84 info@destinationmexique.com - www.destinationmexique.com Directeur Général Nicolás Jiménez Roldán Conseillers à la Direction Elena E. Hannan / Alejandro Gonzales Molina / Victor Hugo Rodriguez Jorge Orozo / Nicolas Quirion Secrétariat de rédaction Nicolas Quirion / Ingrid de Armas / Christiane Goor /Jean Jacques Navarre Graphisme Diana Miranda / Edgard Zuñiga / Susette Cauve/ Sthepanie Ibarra Rédaction Christiane Goor / Ingrid de Armas / Martine Pedron Jean-Claude Bry / Olivier Soumah-Mis / Angela Bird / Jean My Cochois Nicolas Quirion / Alain Figadere / Diego Tonatiuh Calmard Representation au Mexique Editorial Agueda Paseo de la Reforma N° 243 - Piso 18 Col. Benito Juarez - Delegacion cuauhtemoc C.P. 06600 Ciudad de México Tél./Fax. + 55. 44.27.10.04 mexico@destinationmexique.com

Travel Select Gdl Av. de la Paz 1887, Colonia Americana C.P. 44160 Guadalajara, Jalisco Tél. : +52 1 (33) 33.35.95.14 jalisco@destinationmexique.com

Collaborateurs Mexique Juan Gabriel Succar Responsable Mexique Alberto Juarez / Edgardo A. Melgoza / Yanely Vazquez Olivier Soumha-Mis / Jorge Orozco Photos Chef photographe Charles Mahaux Jean-Claude Bry / Jean Ralph Adiba / Barbara Peon / Philippe Attal / Edgardo A. Melgoza Secretaria de Turismo de Guanajuato / Consejo de Promoción Turística de México Traductions Alexis Charbonnier / Pascale Sadaune / Nicolas Quirion / Diego Tonatiuh Calmard réseaux sociaux Yanely Vazquez Impression ATCHUM SARL Photo couverture SECTUR Guanajuato / Cathédrale de San Miguel de Allende La reproduction, même partielle, de tout materiel publié dans Destination Mexique est interdite, sauf accord de la rédaction.


San Diego Tijuana

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San Luis Potosí

Aguascalientes Tepechitlán Jalpa Teul Teocaltiche Apozol Moyahua Yahualica

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San Pedro de las Colonias

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Los Altares

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Las Delicias

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Peñón Blanco

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HONDURAS

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ITINÉRAIRE PLAGES

Mexico,

la mégapole aux multiples visages. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

Mexico, la mégapole aux multiples visages. Rien n’est neutre à Mexico et sa réputation sulfureuse effraie plus d’un. Pourtant, par sa démesure en toute chose, Mexico raconte la quintessence du Mexique. Choisir de s’y égarer, en respectant certaines balises, c’est à coup sûr se laisser séduire par ce mouvement perpétuel qui donne à croire que tout est possible ici. Mode d’emploi pour découvrir la capitale la plus en vogue d’Amérique latine !

La Casa (Maison) de los Azulejos, célèbre et belle demeure du Centre Historique. Avenue Madero. DESTINATION

MEXIQUE 74


L’AvenueDOSSIER Reforma,SPÈCIAL dimanche sans voiture, ville de México.

Q

uand on découvre Mexico de nuit depuis un hublot d’avion, on prend conscience de sa démesure lorsque la capitale surgit comme un lac de lumières scintillantes qui semble n’avoir aucune limite. Cet immense poudroiement lumineux que l’avion survole durant près d’une demi-heure avant de se poser accentue cette impression de fourmilière. Perception confirmée dès qu’on s’engage dans un taxi vers le centre de la ville. Même au cœur de la nuit, Mexico grouille encore d’activités. Le trafic ralentit la circulation qui s’écoule le long de larges artères. Des enfilades de lampadaires qui épousent le tracé des rues dévoilent une combinaison baroque de bâtiments dégradés et nouveaux. Au fil de l’incontournable avenue Insurgentes qui traverse la ville sur près de 40 kilomètres, les quartiers se succèdent jusqu’à la Zona Rosa, point d’arrivée de nombreux voyageurs pour sa proximité avec le centre historique. Inévitable, la première question surgit : comment organiser sa visite dans une ville qui donne déjà le vertige ?

Apprivoiser la capitale.

Les hôtels distribuent à la demande de leurs clients des plans précis du centre qui permettent une première approche entre le cœur historique qui gravite autour du Zócalo, la Zona Rosa qui s’étire autour du Paseo de la Reforma, la butte de Chapultepec, son château et son parc qui surplombent le Paseo, les quartiers résidentiels de la Condesa, de Roma et de Polanco qui se prolongent par Santa Fe, l’équivalent mexicain de La Défense à Paris. Plus au Sud pointent sur la carte touristique les quartiers de Coyoacán et de San Angel qui méritent également le détour. Si la marche ne vous rebute pas, c’est encore en flânant que tout le centre de la ville se laisse découvrir au mieux d’autant que le peuple de la rue est amical et le spectacle étourdissant. Les autres quartiers, et ils sont nombreux, n’ont guère d’intérêt touristique et certains sont sans aucun doute dangereux pour les touristes car on y pratiquera plus rapidement le vol à l’arraché.

Quelques précautions éviteront d’ailleurs bien des soucis, où que vous soyez. Evitez les foules et entre autres le métro aux heures de pointe. Conservez toujours votre sac fermé devant vous et même au restaurant, gardez-le à vue. Pour voyager, prenez le metrobus qui circule entre certaines zones à l’air libre sur des voies rapides qui lui sont dédiées. Ou encore des taxis officiels reconnaissables à leur couleur blanche et rose avec le logo de CDMX, à savoir Ciudad de Mexico ou faites confiance à votre hôtel qui travaille toujours avec des taxis qui leur sont attachés, même si ceux-ci sont un peu plus chers. Oubliez les clichés qui plombent encore cette ville. Bien sûr les superlatifs lui vont bien pour la décrire : mégapole, surpeuplée, paralysée par le trafic, trop polluée, très dangereuse… Mais la capitale a pris son destin en mains. Le parc automobile a évolué et s’est modernisé. Tous les vieux tacots sont aujourd’hui interdits et les colectivos, ces petits combis qui servent de minibus pour joindre les quartiers entre eux à peu de frais sont appelés à disparaître rapidement car ils ne répondent plus aux normes exigées en termes d’émissions de CO2. Pour faciliter le transit aux DESTINATION

MEXIQUE 11


DOSSIER SPÈCIAL

La rue Genova, quartier “Zona Rosa”

L’Eglise d’El Carmen, quartier de Coyoacan, Ville de México.

DESTINATION

MEXIQUE 12

heures de pointe, quelques grands axes changent curieusement de direction selon l’heure d’entrée ou de sortie dans la ville, et si cela déroute quelque peu le piéton, la traversée de Mexico s’en trouve facilitée pour les navetteurs. De très nombreuses voitures de police sillonnent la capitale de jour comme de nuit et cette présence policière semble bien avoir dissuadé les contrevenants de toutes sortes. Les chauffeurs de taxi eux-mêmes s’en félicitent car ils ne craignent plus de circuler la nuit. Enfin de nombreux marchands ambulants racoleurs ont également disparu des trottoirs et les cantinas, ces petits restaurants à l’air libre sont concentrés aujourd’hui dans les nombreux marchés. Le centre de Mexico donne aussi une étonnante image de propreté que d’autres capitales pourraient lui envier d’autant que les poubelles ne sont pas légion. Des pistes cyclables ont fait leur apparition et tout comme dans les grandes villes européennes, les eco-bicis fleurissent au coin des rues. Il est clair que ce moyen de locomotion est idéal dans certains quartiers comme ceux de la Condesa ou de Roma et ils ont leurs adeptes.


DOSSIER SPÈCIAL

Cathédrale Métropolitaine de México, Centre Historique

Le Zocalo, témoin de l’histoire de Mexico.

La Paroisse Le « Sagrario Meropolitano » Centre Historique de Ville de México.

Son nom officiel est Plaza de la Constitución et sans aucun doute c’est le centre historique de la ville car c’est là déjà que s’était édifié Tenochtitlán, avec en son cœur Teocalli, le temple principal des Aztèques qui auraient fondé la ville sur un îlot vers 1325. Quand en 1519 Hernán Cortés franchit pour la première fois le col entre les deux volcans qui dominent le site, le Popocatépetl et l’Iztaccíhuatl, il découvre une immense cité construite sur des îlots avec des jardins flottants, des canaux, des tours, des palais et de grands temples de pierre qui semblent calqués sur la forme des volcans ainsi que de longues et larges chaussées qui relient le tout à la terre ferme. Près de 250000 habitants vivaient à l’époque à Mexico-Tenochtitlán, du nom du peuple nahuatl qui l’avait fondée, les Mexicas mieux connus sous le nom d’Aztèques. Avec ces cinquante mille barques qui circulent sur les canaux, l’opulence de la ville et l’apparat dont s’entoure l’empereur, tout paraît déjà démesuré aux yeux des Espagnols. Les relations courtoises entre Moctezuma et le fier conquistador seront brèves. Mais il faudra près de deux ans de batailles et un long siège de 75 jours pour que la résistance mexica s’effrite et que Tenochtitlán capitule. Une nouvelle ville est alors dessinée par les Espagnols sur les soubassements de l’ancienne enceinte sacrée, DESTINATION

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DOSSIER SPÈCIAL les matériaux de construction sont récupérés dans les ruines des temples aztèques et sur l’ancienne place principale sont regroupés la cathédrale et les édifices gouvernementaux. La première est une imposante bâtisse dont l’extérieur néoclassique contraste avec l’intérieur largement baroque. Accolée au flanc droit de la cathédrale, une église plus petite, el Sagrario, affiche par contre une façade résolument churrigueresque avec une profusion d’ornements en relief et de sculptures en ronde bosse. Le Palais National édifié là où se trouvait jadis le palais de l’empereur aztèque est aujourd’hui le siège du gouvernement et aussi un musée qui abrite des peintures murales de Diego Rivera qui racontent l’histoire du pays sur près de 450 m2. Dans les années 70, la découverte fortuite d’une statue initia des fouilles archéologiques à deux pas de la cathédrale et des pans entiers de l’ancienne ville refirent surface avec l’apparition de plusieurs temples superposés. Les ruines du Templo Mayor restent aujourd’hui l’ultime souvenir sur site de ce que fut la grande Tenochtitlán. Il faut aussi se rappeler que Mexico est la plus ancienne capitale des Amériques dont les Espagnols ont gardé de surcroit le nom et l’emplacement en dépit d’un site propice aux inondations dans une zone lacustre au fond d’une cuvette à près de 2400 mètres d’altitude. L’ancien lac de Texcoco a été comblé et asséché au fil des siècles, les canaux sont devenus des rues et aujourd’hui la zone métropolitaine a largement dépassé les limites de la ville qui a englobé de nombreuses municipalités tant et si bien que depuis janvier 2016 le Distrito Federal est devenu Ciudad de México, à savoir une nouvelle entité autonome et souveraine du pays qui en comptait déjà 31. Toutefois, comme capitale du pays, elle ne peut être réellement considérée comme un Etat à part entière. Cette poussée démographique dans une cuvette dont la nappe phréatique est surexploitée au vu des circonstances amène la ville à s’enfoncer chaque année de quelques centimètres et il n’est pas rare de découvrir des immeubles penchés ou descendus par rapport au niveau du sol. C’est le cas pour la cathédrale mais aussi pour certains édifices du vieux quartier colonial qui prolonge le zocalo vers l’Est. La rue Moneda aligne plusieurs palais aux couleurs chatoyantes qui mènent vers la très belle

DESTINATION

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église de Sainte Trinité complètement affaissée jusqu’à se situer curieusement 2 mètres plus bas que le niveau de la rue. Certains y voient une revanche des Aztèques…

La Zona Rosa et le Paseo de la Reforma.

Cœur de la finance, du commerce, des hôtels, des restaurants, des bars et des boites de nuit, la Zona Rosa est née dans les années 1950 quand le boom démographique de la ville entraîna un processus d’urbanisation effréné voire anarchique. Pour y remédier, un maire de l’époque fit tracer des avenues, dessiner des parcs et jaillir des statues en réservant aux touristes une zone où commerces et autres restaurants resteraient ouverts tard le soir. Aujourd’hui c’est un lieu de rencontre qui réunit sur le même espace entre bancs publics dont certains ont un design audacieux et margelles de fontaines des hommes d’affaires, des bureaucrates, des étudiants, des touristes et des mères de famille, et même quelques rares mendiants qui espèrent récolter une piécette.


DOSSIER SPÈCIAL Le Paseo de la Reforma est une large artère arborée tracée sur les ordres de l’empereur Maximilien afin de relier son palais de Chapultepec au centre de la ville. Achevée au début du 20ème siècle par le dictateur Porfirio Diaz qui rêvait d’en faire les Champs Elysées de la capitale, elle lui doit plusieurs glorietas, à savoir des ronds-points ornés de monuments symboliques comme celui dédié à Christophe Colomb, ou à Cuauhtemóc, le dernier empereur aztèque, ou encore à l’Ange de l’Indépendance qui fut inauguré pour commémorer le 100ème anniversaire de l’indépendance. Arborée de jacarandas, de frênes et de palmiers, cette avenue est particulièrement attrayante le dimanche matin quand elle se ferme au trafic et devient le centre de jeux des familles, des cyclistes, des planchistes, des piétons et autres sportifs de tout poil.

Hotel Condensa DF, quartier de la Condensa.

La Condesa, Roma et Polanco.

Ces quartiers situés au sud de la Zona Rosa sont en passe de devenir les espaces bobos où il fait bon vivre. La Condesa a en fait été créée pour y construire un hippodrome au début du 20ème siècle. Mais la révolution changea la donne et le gouvernement décida d’en faire une zone résidentielle qui a accueilli de nombreux

écrivains et artistes. Aujourd’hui on y rencontre la jeunesse branchée de la ville et pas mal d’expatriés qui apprécient s’y promener en levant le nez vers les façades Art Déco des maisons souvent cachées par de hauts arbres qui font du quartier un des plus verts de la ville. Les week-ends, des files interminables s’étirent le long des terrasses des bars et des restaurants avant d’y trouver une place. Il n’existe pas, dit-on, de meilleur endroit pour pratiquer le sport local : voir et être vu. DESTINATION

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DOSSIER SPÈCIAL Roma séparée de la précédente par l’avenue Insurgentes date de la même époque et aligne également des immeubles Art Nouveau version mexicaine où se sont installés davantage de commerces et de bureaux ainsi que des galeries d’art, des écoles et de très nombreuses librairies. Polanco regroupe des ambassades, des boutiques de luxe internationales et des résidences de la bourgeoise très aisée du pays. Ici on pourrait se croire dans n’importe quelle autre grande ville européenne si ce n’est que Polanco abrite aussi le Musée d’Anthropologie, le Château de Chapultepec et le Musée d’Art Moderne, autant de lieux incontournables pour ceux qui veulent mieux appréhender l’histoire mexicaine. Le premier permet de décoder les différentes civilisations précolombiennes qui n’ont pas survécu à la conquête espagnole, le second qui a d’abord servi de palais au couple impérial et plus tard au président dictateur Porfirio Diaz permet de plonger dans l’histoire plus contemporaine des 19 et 20ème siècles, le dernier offre une synthèse représentative et intéressante de l’art moderne mexicain.

La Condensa, le quartier branché de México

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Hotel Condensa, quartier de la Condensa.


DOSSIER SPÈCIAL

Le jardin Place Hidalgo, quartier de Coyoacan, Ville de México

Coyoacán et San Ángel.

En se baladant ainsi, on finit par oublier que l’on se trouve dans une mégapole. C’est comme si Mexico avait encore ses villages avec leur Plaza Mayor, leur paroisse et leur marché. C’est particulièrement vrai à Coyoacán où on se croirait dans une bourgade provinciale, bien loin de la vie trépidante du centre de la capitale. Ruelles pavées paisibles, maisons basses et colorées de type colonial, façades envahies par des bougainvillées, fenêtres protégées par des ferronneries, grandes portes en bois sculpté, terrasses de cafés et de restaurants, bancs publics à l’ombre de grands arbres, on a l’impression que le temps s’est arrêté au siècle dernier. L’ombre de Frida Kahlo plane encore sur le quartier qui n’a pas oublié qu’elle y avait sa maison, la célèbre Casa Azul où elle naquit, vécut, entre autres avec Diego Rivera, et mourut. Même magie à San Ángel, une colonia encore plus paisible car plus résidentielle avec des demeures cossues cachées par de hautes façades colorées. De riches galeries d’art occupent d’anciennes maisons coloniales qui abritent de jolis patios. Le samedi, un marché d’artisanat traditionnel envahit la place principale et de nombreux peintres se regroupent pour y vendre leurs œuvres aux nombreux badauds qui affluent de toutes parts pour profiter de cette ambiance bohême.

L’Eglise d’El Carmen, quartier de Coyoacan, Ville de México

DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES

Le Palais des beaux-arts de México.

Les espaces verts, des oasis dans la ville.

Les conquistadors rasèrent Tenochtitlán pour y bâtir la capitale de la colonie espagnole. A ce titre ils aménagèrent des jardins dans les patios, autour des églises et sur les places publiques. Les principales avenues étaient également plantées d’arbres. Autant de parcs qui furent entretenus lorsque le Mexique devint un Etat indépendant en 1821 et de nouveaux îlots de verdure furent même créés. Toutefois l’expansion des dernières décennies a entraîné une explosion démographique qui ne s’est pas accompagnée d’un accroissement égal des espaces naturels urbains. Cependant, pour le bonheur des touristes, cette carence se marque dans les zones extérieures, celles qui ne se visitent guère, et chacun s’émerveillera des nombreux espaces verts qui accueillent chaque jour promeneurs et joggeurs. La plupart des boulevards comptent des allées piétonnes largement ombragées par de vieux arbres et à la sortie des bureaux et des DESTINATION

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écoles, les bancs publics sont envahis, d’autant que le centre est truffé de points wifi qui font le bonheur de la jeunesse. Quant aux parcs, le plus vieux date du 16ème siècle, l’Alameda, juste à côté du Palais des BeauxArts reconnaissable à sa façade toute en marbre blanc de carrare. Dans le centre historique de la ville, c’est une vraie oasis avec ses hauts arbres, ses massifs de fleurs et ses allées convergeant vers de jolies fontaines. Point de rendez-vous des familles et des amoureux qui se régalent de barbe à papa ou de chicharrones. A Coyoacán, le Parque México dessine une très agréable promenade arborée de forme ovale qui rappelle qu’il y a eu autrefois un hippodrome sur le site. Les amateurs de jogging y sont nombreux pour s’y entraîner ainsi que les promeneurs de chiens qui chaque jour rassemblent dans certaines aires du parc les « toutous » des résidents proches. Spectacle étrange de tous ces animaux de races variées entraînés d’abord à courir pour se défouler puis à se poser sous


ITINÉRAIRE PLAGES

Vue du bois de Chapultepec.

le regard inflexible des maîtres-chiens.

Le monument « Los Niños Heroes », bois de Chapultepec.

Le bois de Chapultepec, un immense parc en pleine ville

Le Bosque de Chapultepec sur la butte du même nom n’en reste pas moins le plus important de la ville avec ses 647 hectares de superficie. Il abrite des bois qui ne sont pas encore tous accessibles, plusieurs lacs où il est possible de louer des barques et des pédalos ainsi que d’autres attractions touristiques comme un zoo pour le plus grand plaisir des enfants sans oublier les innombrables écureuils qui se laissent approcher pour récolter une friandise. Enfin, nettement plus au sud de la ville, le Parc Ecologique de Xochimilco rappelle ce que devaient être jadis les abords de Tenochtitlán, un immense réseau de canaux délimitant des centaines de chinampas, des jardins flottants où naguère se cultivaient les fruits et légumes qui alimentaient la ville et aujourd’hui les arbustes et les fleurs qui ornent les terrasses de Mexico. Sa valeur de témoignage historique lui a d’ailleurs valu une reconnaissance auprès de l’Unesco. Chaque week-end le site est envahi par les citadins qui apprécient s’offrir une escapade sur une trajinera, une grande barque semi-couverte et colorée qui vogue entre les jardins flottants mais qui, au fil de la balade, sera accostée par de plus petites embarcations qui proposent différents services entre souvenirs romantiques, bars flottants, repas traditionnels et orchestres de mariachis. Cette multitude entraîne d’inévitables embouteillages qui n’altèrent en rien la bonne humeur des familles en goguette. DESTINATION

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UNIVERS PRÉHISPANIQUE

Trésor archéologique de l’Etat de Hidalgo. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

La zone archéologique de Panhu, ville de Tecozautla

A

ctuellement, une trentaine de sites archéologiques sont déjà classés au patrimoine mondial de l’Unesco et d’autres sont encore en voie d’exhumation. Au fil des siècles, ces cités ont disparu, détruites par les envahisseurs ou par l’épreuve du temps. Aujourd’hui, ces étranges monuments de pierre qui semblent assoupis dans un repos éternel offrent aux voyageurs la chance de vivre de multiples coups de foudre culturels. Exemple avec la Zone Archéologique de Pañhú découverte par hasard par un berger de Tecozautla, dans l’Etat de Hidalgo, en 1982. Il fallut encore attendre 5 ans avant que ne débarque le premier archéologue accrédité de l’INAH, l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire, et 25 ans de travaux avant que ne soit inauguré le site.

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La flore typique de Tecozautla


UNIVERS PRÉHISPANIQUE

Situé sur le sommet d’une colline non loin de d’Anthropologie et d’Histoire, et 25 ans de travaux avant que ne soit inauguré le site. Situé sur le sommet d’une colline non loin de l’autoroute qui relie Mexico à Querétaro et plus précisément le long du couloir touristique des stations thermales de Tecozautla et de Huichapan, il domine toute la vallée semi-désertique de Tecozautla avec d’autres collines qui lui barrent l’horizon, dont le fameux Cerro del Astillero qui, selon les chercheurs, correspondrait au mythique Cerro Coatepec, la montagne du serpent, liée à l’histoire de la fondation de la ville de Tenochtitlán. Pour rappel, le Cerro Coatepec était sacré pour les Aztèques car il serait le lieu où naquit le dieu de la guerre Huitzilopochtli, fils de Coatlicue, la déesse de la terre, une divinité insatiable qui festoyait sur les cadavres des hommes. La légende raconte que la pieuse Coatlicue y était en prière quand une balle de plumes lui tomba sur la poitrine, l’enfantant de façon immaculée. Quand sa fille s’aperçut que sa mère était enceinte, croyant à son déshonneur, elle poussa ses frères à la décapiter. C’est alors que Huitzilopochtli naquit tout armé et peint en bleu du ventre de sa mère. Il tua sa sœur et ses frères et tous ceux qui avaient comploté contre sa mère. C’est lui qui guida les Aztèques dans leurs migrations vers une nouvelle terre d’accueil jusqu’à un endroit où un aigle perché sur un cactus dévorerait un serpent. Le site de

Tenochtitlán qui deviendrait plus tard Mexico est d’ailleurs visible ou en tout cas notable depuis les hauteurs du mont Coatepec car on peut observer au loin la silhouette des volcans de Orizaba qui dominent la ville, le Popocatépetl et le Iztaccíhualt. Les ruines du site de Pañhú, dont le nom correspond en langue otomí à « Chemin chaud », permettraient de remonter aux racines de leur culture. Dans les vestiges retrouvés on trouve des éléments qui permettent de comprendre l’origine des Otomíes. Le site fut fondé à l’époque où Teotihuacan était la ville la plus grande de l’Amérique centrale. Et pourtant quand celle-ci disparut, Pañhú lui survécut durant plus de 400 ans comme centre politique et social des Otomíes. Les travaux d’exhumation ont permis de découvrir que les deux structures importantes, la pyramide religieuse et le siège du gouvernement, sont en fait construites sur des bases qui renvoient à une époque antérieure qui permettent de croire qu’il y ait eu un conflit entre les membres des cultures Xajay, à savoir Otomí, et de Teotihuacán, que ce sont les premiers qui l’auraient emporté et auraient donné encore plus d’apparat à leur site. Ce qui précipita finalement sa chute vers l’an 900 fut l’apogée du site de Tula, à découvrir également dans l’Etat de Hidalgo, qui s’imposa comme nouveau centre dominateur auquel se sont rattachées toutes les populations de la région.

Zone archéologique de Panhu. Tecozautla DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES

Peinture rupestre, ville de Tecozautla

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UNIVERS PRÉHISPANIQUE

L’histoire très complexe à nos yeux des occupations préhispaniques sur les terres connues aujourd’hui comme mexicaines nous donne toujours un peu le tournis. Toutefois un musée intéressant a été installé sur le site pour nous proposer des panneaux d’interprétation du site, en espagnol et en anglais, et un guide quelque peu maître des lieux si éloignés de la ville de Tecozautla se fait un plaisir de vous mener entre toutes les structures encore enfouies sous la terre et vers des pétroglyphes qui montrent le cipactli qui, dans la mythologie aztèque, est une créature chimérique en partie poisson, en partie alligator et en partie crapaud. L’extraordinaire vue panoramique sur la vallée rehaussée par la sierra ajoute encore au charme envoûtant de ce site. Autre trésor à découvrir patiemment au fil de randonnées dans la vallée : d’insolites peintures rupestres. Il faut se souvenir que toute la zone était occupée par des Otomíes que les conquistadores obligèrent à abandonner leurs rites sacrés. Les indigènes choisirent alors de se replier sur les grottes de la région, aujourd’hui proches de Huichapan et de Tecozautla,dontilsfirentdeslieuxdeculteetd’initiation. Ils décorèrent les parois de peintures rupestres tracées sur la pierre avec des couleurs fabriquées à base de graisse animale et de cire obtenue avec la sève des cactus : des délicates figures de danseurs, des oiseaux aux pattes graciles, des serpents, du maïs, une lune, autant de thèmes chers à ces populations. Mais la poussière et le travail patient des insectes creusant leur nid dans la roche sont les pires ennemis de ces fragiles et précieux témoignages. Un autre site insolite a été découvert non loin de l’aqueduc de Saucillo. Une faille dans le sol dévoile un escalier de roches et de terres qui descend dans une étrange grotte illuminée par les rayons du soleil. Elle comporte différents espaces qui furent jadis un lieu de culte, sans doute funéraire, des Otomíes. Le site servit aussi de cache pour la population durant la Révolution. Sur un terrain privé, il est cependant aujourd’hui ouvert au public et un musée devrait y voir le jour. Les lieux inspirent en tout cas quiétude et sérénité

Grotte préhispanique, région de Huichapan. DESTINATION

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San Luis Potosí, ITINÉRAIRE PLAGES

vitrine du Mexique colonial Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

San Luis Potosí, vitrine du Mexique colonial. Moins touristique que ses voisines car sans doute quelque peu excentrée des circuits traditionnels, San Luis Potosí n’en a pas moins de charme. Accueillante, la ville gagne à être connue car elle offre de belles flâneries au cœur d’un centre historique préservé.


ITINÉRAIRE PLAGES

Cathédrale de la Ville de San Luis


ITINÉRAIRE PLAGES

La place des Fondateurs, ville de San Luis Potosi

S

ous l’administration espagnole, San Luis Potosí va bénéficier au même titre que ses voisines Zacatecas, Guanajuato, San Miguel de Allende et Querétaro d’une prospérité importante grâce aux colossales réserves d’argent et autres métaux extraites dans ses terres. Cette richesse va se traduire dans la pierre de ses édifices historiques et sur ses places principales.

Rue typique du village Cerro de San Pedro.

Petit plongeon dans l’histoire.

Loin des plages dorées et des trésors mayas, les Hautes Terres du centre du pays, situées au nord de la capitale Mexico, couvrent une vaste zone de plateaux cernées par les deux chaînes de la Sierra Madre, l’Occidentale et l’Orientale. Elle est plus connue sous le nom générique de El Bajío qui curieusement signifie « terres basses » alors que l’altitude moyenne y est de 1500 mètres mais leurs habitants lui préfèrent aujourd’hui la qualification de « grenier du Mexique » au vu DESTINATION

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de l’intense activité agroalimentaire qui s’y est développée. Cinq Etats en dessinent les contours et certains veillent jalousement sur leurs trésors architecturaux qui ont permis entre autres à cinq villes d’être reconnues Patrimoine culturel de l’Humanité par l’Unesco pour être restées au fil des siècles de


PARCOURS COLONIAL

superbes conservatoires du passé colonial mexicain : Zacatecas, Guanajuato, San Miguel de Allende, Querétaro et San Luis Potosí. C’est cette dernière qui est à l’honneur de la nouvelle édition de Destination Mexique. La capitale de l’Etat du même nom est indissociablement liée au Camino Real de Tierra Adentro, plus connu sous le nom de Route de l’Argent. Le développement de cet itinéraire s’est réalisé par étapes au fil des découvertes de gisements miniers. Très concrètement, des petits détachements d’explorateurs aidés d’indigènes quittaient un campement à la recherche de nouveaux filons. Quand ceux-ci étaient localisés, un nouveau campement s’installait sur place. C’est ainsi que durant près de cinquante ans au départ de la découverte de la première mine de Zacatecas, toutes les voies vont se ramifier autour d’une route plus importante qui sera baptisée Camino Real de la Tierra Adentro, à savoir la Route Royale à l’intérieur des Terres. Durant toute cette époque et même au-delà, tant que les mines ont été exploitées, cette voie commerciale qui court sur près de 1400 km entre Mexico et Chihuahua a généré de multiples échanges culturels, sociaux, technologiques sans oublier des développements urbain et économique avec entre autres une agriculture riche au pied de montagnes chauves. Si la guerre d’indépendance de la première moitié du 19ème siècle a interrompu cette croissance, la Route Royale connaîtra cependant une nouvelle prospérité lorsqu’elle servira d’itinéraire commercial avec les Etats-Unis en transportant

La place des Fondateurs, ville de San Luis Potosí DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES

Centre historique et « Zocalo », ville de San Luis

également d’autres biens que des minerais. L’arrivée du chemin de fer sonnera cependant le déclin de la route en tant que voie commerciale. C’est pourquoi la reconnaissance récente de l’Unesco lui rend tout son sens car cette fois il s’agit bien d’un tracé historique présent dans l’imaginaire collectif et ponctué de sites qui méritent le détour à plus d’un titre.

Retour à San Luis Potosí.

Ce sont les moines franciscains qui sont les premiers à s’aventurer dans cette région aride occupées par des tribus nomades chichimèques. Nous sommes en 1589, plus de 40 ans après la découverte des premiers gisements miniers à Zacatecas. Ils fondèrent la mission de San Luis, en hommage à Saint Louis, roi de France. Trois ans plus tard, on découvre les premiers filons argentifères sur la colline de San Pedro qui surplombe la ville. C’est alors qu’elle fut rebaptisée San Luis Potosí en référence à une importante cité minière de Bolivie où, en langue quechua, « potosí » signifie « grande richesse ». Une nouvelle ruée vers l’or s’engage, les Indigènes sont envoyés dans les mines et sont soumis à d’épouvantables conditions de travail. Cependant, dans le courant de la première moitié du 17ème siècle, les veines d’argent se tarissent et sont abandonnées pour être réexploitées beaucoup plus tard, vers la fin de 20ème siècle et encore aujourd’hui. Toutefois, cette époque prospère a permis de dessiner le cœur de la ville actuelle où se croisent des architectures baroque, DESTINATION

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PARCOURS COLONIAL

néoclassique et même du Porfiriat, du nom de ce dictateur du siècle dernier qui rêvait de donner aux villes mexicaines un style européen. Il suffit pour apprécier ces contrastes de découvrir la place des Fondateurs avec d’un côté le portail baroque de la chapelle de Loreto et de l’autre l’enfilade d’arcades qui devaient abriter autant de petits commerces sur l’exemple de la rue Rivoli à Paris. La place des Armes, la plus imposante, est bien sûr celle qui accueille la cathédrale ornée curieusement de 24 statues des apôtres : les 12 originales dominent l’édifice depuis la balustrade supérieure où les saints s’alignent, le regard tourné vers la ville, les 12 copies en marbre de Carrare occupent les niches de la façade. Edifiée à même le trottoir, une singulière statue d’un homme entouré de pigeons auxquels de son vivant il distribuait des graines donne une image plus humaine à cette vaste enceinte où trône comme à l’accoutumée un imposant kiosque de grès rouge. Les églises sont si nombreuses que d’un clocher à l’autre on s’y perd un peu mais la plus spectaculaire est sans aucun doute l’église Del Carmen sur la jolie place du même nom. Avec sa tour ouvragée, ses dômes tapissés de céramiques multicolores et sa façade principale d’un baroque exubérant churrigueresque, elle contraste quelque peu avec le style plus dépouillé des bâtiments qui la bordent. La place la plus agréable par contre est la San Francisco avec la longue façade baroque de l’église prolongée par l’ancien couvent franciscain devenu depuis le Musée Régional. Une fontaine chantante cernée de bancs ombragés par de grands arbres suffit à en faire une petite oasis de tranquillité au centre d’une ville dynamique. A proximité, des bouquinistes et des vendeurs d’artisanat attirent les flâneurs. Tous ces édifices majestueux se déclinent en général en pierre rose, pêche ou gris clair qui s’illuminent sous les rayons du soleil couchant. L’histoire de la ville ne s’est pas arrêtée avec la fermeture des gisements miniers. Les rivières

L’eglise San Francisco, Centre historique de la ville de San Luis Potosi

Centre historique de la ville de San Luis Potosi DESTINATION MEXIQUE

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ITINÉRAIRE PLAGES

Centre historique de la ville de San Luis

souterraines qui ont permis le travail de la mine vont servir à irriguer les terres et l’agriculture deviendra une nouvelle ressource de prospérité qui lui maintient son statut de ville commerçante. Par deux fois, San Luis Potosí servira même de capitale pour abriter le gouvernement provisoire de Benito Juarez, en 1863 lors de l’intervention française de Napoléon III puis en 1867 en lutte contre l’empereur Maximilien. La ville fut aussi le théâtre de nombreux événements historiques pendant la guerre d’indépendance et la Révolution, c’est ici entre autres que fut signé l’arrêt de mort de Maximilien. DESTINATION

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Tourisme minier.

Soucieused’attireràellelamannedutourisme national et international et consciente de la richesse particulière de son histoire minière, San Luis Potosí tâche de développer des activités axées sur son histoire minière. C’est ainsi que peu à peu le village de San Pedro qui a permis d’asseoir la prospérité de San Luis Potosí renaît de ses cendres. Il y a peu c’était encore un village fantôme au même titre que les villages voisins de Portezuela ou Zapatilla envahis par la poussière et où seules errent encore quelques vielles personnes trop attachées à leurs murs pour les quitter. Cette réhabilitation est


PARCOURS COLONIAL

L’eglise San Francisco, Centre historique de la ville de San Luis Potosi

soutenue par les nouveaux exploitants de la mine, l’entreprise Newgold qui fait travailler une cinquantaine de familles en les encourageant à développer un artisanat de produits locaux ou encore un petit musée sur l’histoire du site. Un restaurant avec une vue imprenable sur le flanc de la colline est en passe de s’ouvrir en contrebas des deux églises que compte le village. Vagabonder le long des ruelles empierrées, c’est découvrir au-delà de certaines façades encore en ruines que les maisonnettes étaient jadis adossées à même la roche ou encore que les enfants ont naturellement créé un espace de jeux sur la place qui jouxte l’humble église San Nicolas du nom du saint patron des mineurs. C’est aussi sentir le dynamisme des villageois qui ont choisi de quitter San Luis Potosí à une vingtaine de kilomètres de là pour réintégrer le site en optant pour une qualité de vie nouvelle à offrir à leurs familles. La meilleure raison pour s’y aventurer.

Village Cerro de San Pedro, Etat de San Luis Potosi. DESTINATION

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VILLAGES MAGIQUES

GUANAJUATO, UN ETAT OÙ SE REJOIGNENT L’HISTOIRE ET LA CULTURE DU MEXIQUE.

Visiter l’état de Guanajuato signifie découvrir, petit à petit, les différentes nuances de l’identité mexicaine, entre les rues, les tunnels, les places, les églises, les domaines et les ruelles, l’état du Guanajuato se caractérise comme un lieu où confluent l’histoire et la culture du Mexique.

guanajuato.mx


VILLAGES MAGIQUES

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itué non au centre, mais plutôt au cœur du pays, le Guanajuato compte d’innombrables attractions touristiques. Visitez les pueblos magicos, les villes reconnues Patrimoine Mondial de l’Humanité et revivez l’histoire mexicaine et sa tradition. Voyagez dans les villages et villes du Guanajuato et découvrez la richesse historique et culturelle la plus emblématique du Mexique.

PUEBLOS MÁGICOS

Pueblos Magicos de Mexico est un programme développé par le Secrétariat du Tourisme Fédéral. Par le biais d’une distinction, le programme revalorise différentes villes du Mexique que l’on retrouve dans notre imaginaire collectif. Dans l’état du Guanajuato il y a cinq villages magiques: Dolores Hidalgo, Mineral de Pozos, Salvatierra, Jalpa de Canovas de Purisima del Rincon et Yuriria.

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VILLAGES MAGIQUES

PATRIMOINE DE L’HUMANITE

L’Unesco définit le Patrimoine Mondial de l’Humanité par son importance culturelle, et sous cette distinction, elle permet de préserver la culture, l’histoire et les traditions de l’humanité. L’état de Guanajuato a deux sites du patrimoine reconnus : San Miguel de Allende –avec le sanctuaire d’Atotonilco – et la ville de Guanajuato.

LA VILLE DE GUANAJUATO

Avec ses rues, ruelles, tunnels et églises, la ville de Guanajuato est une destination obligatoire pour tous ceux qui visitent le centre du Mexique. La ville se démarque comme un lieu illustre de l’indépendance du Mexique et en tant que centre universitaire de la culture et des arts. Déclarée Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1988, Guanajuato est une attraction touristique qui réunit les traditions mexicaines et la culture de la Nouvelles Espagne.

VISITES INCONTOURNABLES • Le centre historique de la ville, avec ses églises et ses maisons de maître • Les mines dans les alentours, dont La Valenciana • Les musées comme La Alhondiga, El Quijote ou la Casa Diego Rivera • Le Théâtre Juarez • Le Marché Hidalgo • le Funiculaire et le Panorama du Pipila • L’ancienne hacienda de San Gabriel de Barrera SOUVENIRS À RAMENER • La bijouterie et argenterie baroque dans les boutiques d’artisanat • Les friandises typiques et charamuscas à la noix de coco et à la cacahuète en forme de momies • Les produits de poterie

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DESTINATION

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VILLAGES MAGIQUES

SAN MIGUEL DE ALLENDE VISITES INCONTOURNABLES • La paroisse de San Miguel Arcangel ET LE SANCTUAIRE • La promenade dans le village et visite de ses D’ATOTONILCO La ville de San Miguel de Allende fut un des lieux principaux de la lutte pour l’indépendance. Ses rues et ruelles conservent la splendeur de l’époque du vice-roi, la gastronomie régionale et l’architecture novo-hispanique. De plus, dans ses alentours, vous pouvez visiter des attractions telles que le sanctuaire d’Atotonilco, une église novo-hispanique considérée comme un monument historique exceptionnel pour ses peintures murales du 18ème siècle. San Miguel de Allende et le sanctuaire d’Atotonilco ont été déclarées Patrimoine Mondial par l’Unesco en 2008.

églises et maisons de maître du temps du vice-roi • Les hôtels boutique et spas de grande classe • L’usine La Aurora, galeries d’art et centres culturels • La route des Capillas de Indios dans les alentours • Les caves Toyan et Santa Gloria • La zone archéologique de Canada de la Virgen • Les piscines d’eaux thermales dans les alentours • La vie nocturne, festive et cosmopolite

SOUVENIRS À RAMENER • Les lampes et miroirs en laiton martelé • Les antiquités et pièces artistiques des différentes galeries de la ville • Les pièces de poterie comme la vaisselle, les vases et les plats du marché d’artisanat

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VILLAGES MAGIQUES

DOLORES HIDALGO,BERCEAU DE L’INDEPENDENCE NATIONALE En plus d’être le berceau de l’indépendance nationale, le pueblo magico de Dolores Hidalgo est célèbre pour sa céramique colorée Mayolica, pour les saveurs exotiques de ses sorbets et parce que c’est la ville où est né et a grandi José Alfredo Jiménez, le chanteur-auteur de musique folklorique mexicaine par excellence. Pour toutes ces raisons, Dolores Hidalgo est l’une des destinations les plus intéressantes du Mexique. Promenez-vous dans la ville, remémorezvous le Grito et le début de l’indépendance mexicaine, visitez les différents ateliers de céramique, levez votre verre de vin au vignoble Aledano et terminez sur la place principale en chantant une chanson de José Alfredo. Savourez l’une des villes qui représente le mieux l’identité nationale mexicaine.

VISITES INCONTOURNABLES • La maison d’Abasolo • La maison-musée José Alfredo Jiménez • La maison des Visitas • Le musée de l’indépendance nationale • La maison-musée Hidalgo • La paroisse de Nuestra Señora de Dolores • La paroisse de la Asuncion • L’église du troisième ordre • La place principale (jardin public du grand Hidalgo) • Le cimetière municipal et la tombe de José Alfredo Jiménez • La hacienda de La Erre • Le vignoble et la cave Cuna de Tierra Souvenirs à ramener • Des pots, pichets et différentes pièces artisanales de Talavera, céramique Mayolica et poterie traditionnelle • Des meubles en bois, rustiques et coloniaux • Des vins de la région: Cuna de Tierra, Pago de Vega, Torre de Tierra, Clos La Mar • Des sorbets exotiques artisanaux (mole, pipian, guacamole, crevette, tequila)

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MINERAL DE POZOS A SAN LUIS DE LA PAZ Le principal attractif du pueblo magico de Mineral de Pozos est son ambiance fantasmagorique. Pendant l’époque du viceroi et la période avant la révolution mexicaine, ce fut l’une des villes minières les plus riches et importantes du Mexique. Elle compta à un moment plus de 80.000 habitants, y compris des immigrés de différentes parties de l’Europe et des Etats-Unis. Après la Révolution, le village a conservé moins de 4.000 habitants, c’est-à-dire, plus de 76.000 fantômes. C’est l’attraction de Pozos: le souvenir, le mystère de la désolation, le repos tranquille. Promenez-vous au milieu d’un passé glorieux subitement abandonné et profitez de ce village fantôme en vous reposant dans l’un des hôtels boutique exclusifs. Profitez de la tranquillité totale de Mineral de Pozos pour vous reposer, respirer et vous détendre.

VISITES INCONTOURNABLES • La mine Santa Brigida • L’ancienne école Modelo • La mine des Cinco Señores • La mine du Triangulo • L’Alameda • La place Zaragoza • Le jardin public Juarez • La paroisse de San Pedro • L’église de Nuestra Señora de los Trabajos • La délégation municipale La Estacion • Le cimetière municipal SOUVENIRS À RAMENER • Des poupées faites main avec différents costumes typiques • Différents instruments précolombiens • Des antiquités et des objets d’art


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SALVATIERRA

Fondée par les espagnols en 1644, Salvatierra fut un important site spirituel et culturel à l’époque du viceroi. Grâce à son emplacement et son développement, les ordres religieux ont utilisé la ville comme centre d’évangélisation pour la vallée de Huatzindeo. Avec son établissement, les carmélites nu-pieds, les capucines et les franciscains ont construit leurs églises et couvents dans le tracé urbain de la ville. Visitez Salvatierra, marchez dans ses rues, faites le tour de ses placettes, découvrez les haciendas de la vallée, les monuments de l’époque de Porfirio Diaz et son architecture coloniale. Se promener à Salvatierra, c’est revisiter l’histoire du Mexique.

VISITES INCONTOURNABLES • La place d’armes de Salvatierra • Le sanctuaire de la Virgen de la Luz • L’église et couvent de San Francisco • L’église de El Carmen • Le pont de Batanes sur la rivière Lerma • Le couvent-forteresse des Capuchinas • L’éco-parc El Sabinal SOUVENIRS À RAMENER • De la liqueur rompope artisanale, des biscuits obleas et des gateaux gorditas de nata au couvent des Capuchinas • Des nappes et serviettes brodées • Des figurines en papier mâché

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JALPA DE CANOVAS DE PURISIMA DEL RINCÓN

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Fort de son emplacement sur le site d’un ancien village chichimèque, Jalpa de Canovas de Purisima del Rincon est remarquable par son ancienne hacienda et son village pittoresque. Aux temps d’abondance, le village possédait des systèmes d’ingénierie avec ses barrages et canaux. Ses avancées ont converti le lieu en une zone de grande production de céréales et d’animaux d’élevage. Les vestiges de l’époque dorée peuvent se voir dans les ruines de l’hacienda et dans ses églises. Promenez-vous dans Jalpa de Canovas de Purisima del Rincon, retrouvez la tranquillité dans ses paysages, parlez aux habitants du village, découvrez leurs coutumes et fêtez avec eux les fêtes patronales. Vivez l’expérience d’un authentique village mexicain au Guanajuato. VISITES INCONTOURNABLES • L’église du Señor de la Misericordia • Le sanctuaire de Nuestra Señora de Guadalupe • La hacienda de Jalpa de Canovas, ses jardins, l’aqueduc et le moulin • Living Spirit, un hotel-spa situé dans l’ancienne hacienda Cañada de Negros SOUVENIRS À RAMENER • Des masques en bois polychrome • Des produits à base de coings, de la confiture de lait artisanale, de la gelée et des liqueurs

YURIRIA

Le pueblo magico de Yuriria se démarque par sa lagune, son lac-cratère; et comme à Salvatierra, par les différents ordres religieux qui sont arrivés pour évangéliser la région. Entouré de paysages naturels, la ville est un mélange de coutumes indiennes et de l’architecture coloniale de ses églises et couvents. Aller à Yuriria c’est découvrir le résultat de l’évangélisation au Guanajuato, visiter ses monuments, déguster les plats locaux et célébrer ses festivités. C’est le lieu idéal pour oublier la vie pressée de la grande ville et retrouver nos racines.

VISITES INCONTOURNABLES • L’ancien couvent et église de San Pablo • L’église de Santa Maria • L’église Expiatorio del Hospital • L’église du Señor de la Salud • L’église de la Purisima Concepcion • L’église du Señor de Esquipulas • L’église du Señor de la Preciosa Sangre del Cristo • Le lac de Yuriria SOUVENIRS À RAMENER • Matelas et soufflets en fibre de roseau • Tissus brodés • Filets de pêche en fil synthétique et arcs de bois • Paniers en fibres naturelles DESTINATION

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Les villages magiques, échos de l’âme mexicaine. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

« Las Pozas » est un jardin de sculptures créé par le poète britannique Edward James au Village Magique de Xilitla


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Les villages magiques, échos de l’âme mexicaine. 111 villages, disséminés dans presque tous les états du Mexique, dessinent un itinéraire inédit de perles urbanistiques du pays : autant de découvertes de patrimoines historiques, naturels et gastronomiques ainsi qu’un florilège de traditions ancestrales encore vivaces.

V

oici 15 ans déjà que le ministère du tourisme mexicain a imaginé le concept de « Pueblo Mágico » qui contribue à valoriser des villages tout en favorisant ainsi leur développement économique et touristique. Pour gagner ce label exigeant, il faut toutefois que la petite localité ait préservé ses légendes, sa vitalité culturelle et son charme typiquement mexicain. Le pays regorge en effet de sites où explosent les richesses artistiques, culturelles et humaines, parmi lesquelles on peut aussi mentionner plusieurs villages qui, même s’ils se situent hors des sentiers battus, restent toujours proches de grandes villes également incontournables. Ce concept exigeant, à forte valeur culturelle, est à bien des égards une source de revenus pour les habitants de ces pittoresques hameaux qui intègrent, grâce à ce label, les circuits touristiques nationaux et internationaux. Non seulement il contribue à mettre en valeur des localités oubliées mais il conduit les populations à une prise de conscience de la richesse de leur lieu de vie et les incite à mieux la gérer et surtout à la sauvegarder. Pour le voyageur désireux de s’immerger dans la culture mexicaine, choisir une incursion dans l’un ou l’autre de ces villages, c’est à coup sûr s’offrir une belle expérience d’authenticité. Escapade à Real de Catorce et à Xilitla dans l’Etat de San Luis Potosí, à Tecozautla et à Huichapan dans l’Etat de Hidalgo.

Real de Catorce, la pépite de l’altiplano.

Avant l’apparition des Espagnols dans ce coin de pays aujourd’hui placé sous la bannière de l’Etat de San Luis Potosí, toute la région tapissée de cac-

Rue typique, Village Magique de Real del Catorce,


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Village Magique de Real del Catorce

tus était particulièrement inhospitalière. Toutefois elle était déjà le lieu sacré des indigènes Huicholes dont la plupart vivent dans des villages de la Sierra Madre occidentale proches de la côte Pacifique. Au cœur de leurs rites religieux secrets, le cactus peyotl aux vertus hallucinogènes est un ingrédient essentiel. C’est ainsi que chaque année en septembre, les Huicholes reviennent dans l’altiplano au terme d’un long pèlerinage pédestre, sur leur colline sacrée du désert de Wirikuta où pousse ce cactus globuleux, sans colonne, surmonté d’un bouton gris vert d’où émerge une touffe de poils blancs. Il semblerait que le peyotl contiendrait entre autres plusieurs alcaloïdes différents qui permettent à son consommateur d’entrer en transe pour pénétrer le monde exclusif des dieux… Real de Catorce a été fondée dans le courant du 18ème siècle quand on y découvrit des veines argentifères. Edifiée à une altitude de 2750 mètres et accrochée au creux d’un cirque de montagnes dominant le désert, la petite cité minière devint rapidement très prospère. Alexandre Humbolt qui visita les lieux écrivit en 1804 que le site était le second en importance de production d’argent de la Nouvelle Espagne. C’est aussi à cette époque que furent construits un théâtre, une arène de corrida, un palenque qui servait principalement aux combats de coqs, des églises et de belles demeures coloniales dont certaines sont aujourd’hui restaurées et reconverties en hôtels et restaurants. Toutefois, si Real de Catorce a compté quelque 30000 habitants, il en restait à peine 300 au lendemain de la Révolution quand la mine a été abandonnée. On raconte aussi que Pancho Villa et ses acolytes terrorisaient la région ou encore que des bandits de grand chemin avaient fait de Real de Catorce leur planque, de quoi encourager les habitants à fuir les DESTINATION

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Rue typique du Village Magique de Real del Catorce

Le “Palenque de Gallos“ un théâtre à l’air libre, Real del Catorce


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Le jardin Miguel Hidalgo.

lieux. Il est vrai que le village n’est accessible que par un tunnel de 2,5 km qui correspond à une ancienne entrée de mine réhabilitée, juste assez large pour laisser passer un colectivo, à savoir un petit bus de transport. Désertée, la ville a pris les allures d’une ville fantôme avec ses maisons en ruines, ses amas de pierres, ses portes éventrées. Pourtant la rudesse du site n’a jamais découragé d’autres pèlerins qui, chaque année, se retrouvent autour de la statue de St-François d’Assise à l’occasion de sa fête célébrée le 4 octobre. Les rues sont alors envahies par des camelots de confiseries mais aussi de fleurs, d’herbes médicinales et d’objets religieux pour réaliser des ex-votos dont est parée la tenue du saint. C’est qu’on lui accorde de nombreux miracles et il suffit de visiter la chapelle qui leur est dédiée. Elle est tapissée de centaines d’ex-voto peints à la main avec des couleurs vives qui racontent naïvement l’infinie gratitude des fidèles. Les lire, c’est aussi s’offrir une incursion dans la vie tumultueuse du pays durant le siècle dernier. Quelque 1300 personnes vivent aujourd’hui à Real de Catorce et tous tirent d’une manière ou d’une autre leur revenu du tourisme. Dans les années 1980, des hippies en mal d’expériences mystiques ont découvert l’endroit et surtout la manne des cactus hallucinogènes. Le site a également

servi de décor à plusieurs films dont le plus fameux est sans doute The Mexican avec Brad Pitt et Julia Roberts. Les habitants du village racontent volontiers que l’acteur s’était familiarisé avec eux et n’hésitait pas à consommer du peyotl, ce qui explique qu’on l’appelait volontiers « Brad Trip ». Aujourd’hui, la cueillette et la consommation du peyotl sont strictement interdites à l’exception exclusive des Indigènes Huicholes dans le cadre restreint de leurs cérémonies religieuses. Autant se souvenir que les autorités mexicaines sont particulièrement rigides et sévères pour toute contravention à ces règles, davantage encore si ce sont des étrangers qui sont pris en défaut. 75 % du tourisme est donc religieux, ce qui explique la taille imposante de l’église dédiée à la Vierge toute en contraste avec les ruelles empierrées bordées de maisons basses accrochées à la falaise. A Real de Catorce, on ne peut qu’exercer ses mollets avec les grimpettes vers les sites à découvrir que ce soit dans ou hors du village pour les amoureux de randonnées. Idéal pour s’offrir de superbes points de vue sur l’altiplano hérissé de cactacées diverses ou sur Real de Catorce dont les maisons se fondent dans le décor, pierre dans la pierre, juste égayées par le linge qui sèche sur les toitures plates. Le palenque construit en 1863 a survécu aux affres du temps et sa forme étonnante DESTINATION

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VILLAGES MAGIQUES d’amphithéâtre grec en version réduite lui permet d’accueillir des spectacles quand il ne sert pas aux combats de coqs. Plus abîmée depuis que sa toiture s’est partiellement effondrée, la chapelle de la Guadalupe qui abrita d’abord la statue de St-François laisse encore voir de très belles fresques. Le cimetière qui cerne l’église est un autre voyage dans le temps. Les amateurs de balades équestres seront ravis car il est possible de déambuler dans la montagne ou encore de descendre jusqu’à la mine abandonnée à dos de cheval qui, comme toujours au Mexique, est une monture basse et paisible, bien adaptée aux irrégularités du terrain. On peut aussi louer un tour en Willys, ces emblématiques jeeps des années 1960 destinées à être aussi à l’aise sur route que sur n’importe quel autre terrain. Sensations garanties le long de l’étroite piste caillouteuse d’une corniche non balisée côté ravin, surtout si on choisit de voyager sur le toit du véhicule.

Xilitla, un voyage surréaliste.

Xilitla doit son titre de Village Magique à l’œuvre excentrique d’un richissime Ecossais, Edward James qui, séduit par l’exubérance de la forêt tropicale de la Sierra Madre Orientale, acheta en 1947 quelque 40 hectares de terres d’une ancienne propriété caféière. Il pensait avoir trouvé l’espace idéal pour sa collection d’orchidées et il y dispersa dix

Las Pozas, Le jardin surréaliste

mille plants qui malheureusement ne résistèrent pas à un hiver particulièrement rude en 1967. L’histoire d’Edward James mérite d’être contée d’autant que même certains de ses proches ne savaient rien de son acquisition mexicaine. Quant aux villageois de Xilitla, ils ne comprenaient rien aux extravagances de leur voisin mais ils lui étaient gré de sa largesse quand il les payait pour le travail accompli sur ses terres, à savoir une douzaine de pesos par jour alors que les journaliers dans les fincas de café étaient habituellement payés 2 pesos par jour. L’immense fortune qu’il a mise au service de ses lubies, il l’a héritée comme fils unique de son père décédé quand il avait à peine 5 ans puis d’un oncle malheureusement écrasé par un éléphant en Afrique. Dès sa majorité il décida de se muer en mécène au service de la beauté et nombreux sont les artistes qui lui doivent un sérieux coup de pouce financier : le chorégraphe George Balanchine, le musicien Igor Stravinsky et de nombreux surréalistes comme Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte et Leonora Carrington. Lui-même composa des poèmes en s’inspirant des Manifestes du surréalisme d’André Breton qu’il admirait beaucoup. Salvador Dalí disait de lui qu’il était plus fou que tous les surréalistes réunis. Quoiqu’il en soit, quand il découvrit l’ampleur du désastre provoqué par le gel sur ses terres, il décida d’y construire un château pour abriter ses idées et sa philosophie. Une sorte de palais idéal qui se fon-


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Les sculptures surréaliste du parc Las Pozas.

drait dans le décor de la forêt. Ni portes ni fenêtres, ses idées n’en ont pas besoin, dit-il. C’est ainsi que durant une petite vingtaine d’années, il fit édifier 36 espaces qui forment un ensemble artistique architectonique à la gloire du surréalisme. Un délire de colonnes, de marches, de plates-formes, de passerelles ouvertes sur une nature luxuriante. Des arches ne soutiennent que l’air, des fleurs et des feuilles gigantesques en ciment peintes en vert côtoient d’autres naturelles cette fois. Des troncs d’arbre envahis par la mousse n’en sont pas tandis que d’autres réels grandissent au cœur de terrasses creusées dans leur centre pour leur offrir de l’espace. Un escalier victorien en colimaçon ne mène nulle part. On imagine aisément Edward Jones vêtu de sa longue toge blanche qui lui donnait un air de druide ou de chaman se promener dans le dédale de son château. Il y vivait peu cependant, lui préférant sans doute le confort des hôtels du monde mais quand il y était, il se muait en homme des bois, dormant dans les cages avec ses animaux, ses fils disaient-ils, à savoir des perroquets, un boa, un ocelot et d’autres encore qui ont disparu après la mort de leur maître en 1984. Tout comme sur les sites des temples précolombiens, la nature a repris ses droits sur une grande partie du domaine et les constructions ont perdu leurs couleurs. Toutefois le lieu a été ouvert au tourisme. Depuis 2007, il est géré par la Fondation Pedro y Elena Hernández qui se propose de préserver des aires protégées, comme ce jardin surréaliste déclaré Patrimoine Culturel de San Luis Potos qui évoque le rêve d’Alice au pays des merveilles. Ce sont eux qui veillent aujourd’hui à sauvegarder cette œuvre unique en son genre même s’ils ne parviendront sans doute pas à maintenir en état l’ensemble du domaine. Son nom, Las Pozas, évoque les neuf petits lacs qui bordent le palais. Ce sont autant de piscines naturelles alimentées par des cascades

Le jardin fantasmagorique dans le Village Magique de Xilitla DESTINATION

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VILLAGES MAGIQUES qui tombent de 250 mètres de haut et agrémentées de plates-formes et d’étranges arcs-boutants qui soutiennent les rives. Certains habitants du village de Xilitla racontent encore les excentricités de cet homme qui ne terminait jamais ses constructions mais qui leur a offert, comme une seconde vie, la manne du tourisme. Flâner dans la rue principale de Xilitla c’est plonger dans le Mexique authentique avec ses maisons basses et colorées, avec ses petits commerces qui fournissent vivres et produits de première nécessite entre bouchers, marchandes de quatre saisons et épiceries. Ici les paysans portent encore le sombrero vissé sur la tête et seuls les jeunes sacrifient à la mode de la casquette. Ici on ne cherche pas encore à conserver les touristes qui se déplacent jusque Xilitla. Cela changera sans doute très vite.

Tecozautla, une oasis dans l’Etat de Hidalgo.

A peine à deux heures en voiture de la capitale Mexico, l’Etat de Hidalgo, connu déjà pour sa forte tradition minière, concentre également sur son flanc ouest de nombreux bains thermaux avec des températures allant de 38°C à 80°C selon les bassins. Ce sont des courants de lave et de magma brûlants courant sous ce relief montagneux qui assurent l’éruption de sources chaudes. Une cinquantaine de stations sont réparties le long d’un même couloir surnommé el corredor

El Geiser, station balnéaire et Spa.Ville de Tecozautl DESTINATION

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de las aguas termales, la plupart entre les villages de Huichapán et de Tecozautla. Autant de sources dont certaines sont utilisées depuis toujours pour le confort des populations proches. Il a fallu attendre le siècle dernier pour que jaillisse l’idée d’exploiter ces sites pour offrir des alternatives de détente de proximité aux citadins de la métropole qui ne sont plus obligés de partir à la mer quand ils veulent prendre l’air loin de la pollution et du stress de la ville. De plus la richesse en minéraux de ces eaux a été reconnue pour leurs propriétés curatives. Sans doute n’y trouverez-vous pas des stations thermales organisées comme celles de Vichy ou d’Evian mais des espaces de récréation dans des sites naturels dont certains sont lovés au cœur d’un décor de montagne semi-désertique qui renforce encore l’impression de bien-être indicible que procurent les bassins. Tecozautla a certainement gagné son label de Pueblo Magico pour son expertise en la matière. Ce petit village ne compte pas moins de 13 stations thermales dont certaines ont plus de 30 ans. La plus fameuse est sans aucun doute El Geiser qui est aussi la plus spectaculaire. En effet on y trouve un geiser dont le flot a été dirigé à l’horizontale pour éviter que son eau et ses vapeurs curatives ne se perdent. Il jaillit du sol sans interruption et alimente une série de bassins qui se succèdent en contrebas, creusés dans la falaise avec un environnement entièrement destiné aux vacanciers. Plates-formes bars (hors boissons al-

Spa & Resort El Geiser, ville de Tecozautla


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Le canyon El Paso, région de Tecozautla

coolisées strictement interdites sur tout le site), mini-piscines pour les plus jeunes, ponts de singe qui surmontent les bassins, et même une tyrolienne qui fait le tour du site en trois étapes de quoi jouir d’une vue exceptionnelle sur le contraste saisissant entre cet îlot de bien-être et la vallée désertique, hérissée de cactus. Ouverte 24h sur 24, la station attire les jeunes et les moins jeunes qui y passent volontiers de très longues soirées durant le week-end, de quoi se perdre dans la contemplation de la voie lactée tout en se baignant dans des eaux délicieusement chaudes. Le village lui-même est resté très authentique avec ses ruelles étroites et empierrées, longées de maisons basses et colorées, qui débouchent sur la place principale où se dresse curieusement au cœur même du parque une majestueuse tour en grès rose qui fut érigée à l’occasion du centenaire de l’indépendance. L’église Saint Jacques qui domine la place est un autre souvenir, de l’époque coloniale cette fois. Ce sont les franciscains qui les premiers ont évangélisé la zone occupée par les indigènes Chichimèques. Peu touchée encore par le tourisme en dehors des stations thermales qui lui sont extérieures, on se sent plongé au cœur de la vie traditionnelle d’un village où les

Parc le “Torreón de Tecozautla” et sa tour de l’horloge.

gens semblent se reconnaître en se croisant. Dès que l’on s’éloigne de la place, le rythme de la vie se ralentit et les maisons disparaissent derrière de hauts murs couverts de bougainvillées. Nombreux sont les citadins de Mexico qui ont ici une seconde résidence. La Finca Doria en est une, ouverte depuis peu au tourisme. Cette maison, qui n’a pourtant qu’une quarantaine d’années, a été construite en respectant le modèle des anciennes haciendas tout en y intégrant le confort contemporain. Toutes les suites réparties dans le jardin ou dans la demeure principale sont exclusivement décorées avec de l’artisanat mexicain et ouvrent sur un petit parc arboré qui se révèle un petit paradis : une piscine d’eaux thermales ombragée par une rangée de hauts palmiers, une chapelle prête à recevoir des mariages, des cages à canaris suspendues aux branches basses des arbres, des paons qui font la roue à l’approche des visiteurs, … Ceux qui choisissent de vivre ici ont la chance de pouvoir vivre dans les pièces de séjour qui invitent à se poser pour écouter le temps qui semble s’être arrêté. Une plongée dans un monde exclusif qui contraste avec la vie rurale du village.

DESTINATION

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VILLAGES MAGIQUES

Huichapan, un condensé de l’âme mexicaine.

Encore plus proche de la capitale mais toujours dans l’Etat de Hidalgo, la petite ville de Huichapan mérite largement le label de Pueblo Mágico qu’elle a décroché en décembre 2015. Peintures rupestres, riche architecture coloniale préservée, berceau de la lutte pour l’indépendance, stations thermales, artisanat de qualité, traditions gastronomiques aux accents bio-écologiques, écotourisme, charrería, une réponse hôtelière de caractère, tout y est pour se plonger dans une ambiance typiquement mexicaine sans pour autant verser dans la ronde des clichés. Le cœur de la ville offre une première plongée dans une petite cité qui surprend par son architecture harmonieuse. En effet, ce sont les mêmes matériaux qui ont servi à tracer le tissu urbain depuis la création de la ville : portes en bois, balcons de fer forgé, grès rose, façades peintes de couleurs chaudes, etc. La place principale aménagée en espace arboré qui accueille des bancs publics est comme jadis le lieu de rencontres où se croisent les plus jeunes comme les plus âgés. Comme toutes les places mexicaines, elle est bordée par les édifices qui représentent les pouvoirs religieux, politique et commercial. L’ensemble franciscain de San Mateo reste le plus important au vu de la hauteur de ses tours que l’on aperçoit de loin. Au centre s’élève la chapelle Notre Dame de Guadalupe avec une belle façade couronnée par une tour de pierre. Deux chapelles tout aussi imposantes lui sont accolées, celle du Troisième Ordre avec un portique baroque et en face celle de San Mateo Apôtre qui a conservé une façade de style exubérant churrigueresque.

Vue panoramique de l’extraordinaire village Magique de Real del Catorce. DESTINATION MEXIQUE 42

Boutique de produits typique de la région.

Balade en Jeep Willys dans les montagnes de Real del Catorce


VILLAGES MAGIQUES Au cœur de l’atrium réservé jadis aux indigènes se dresse une magnifique croix taillée dans un seul bloc de pierre. Par sa forme, elle était pour les Otomis le signe évident du lien entre la terre et le ciel, le temps et l’espace. Les moines ont veillé à enrichir ce symbolisme en y ajoutant l’histoire de la passion du Christ. Le résultat final, sculpté à l’époque par des mains indigènes, donne un témoignage exceptionnel de syncrétisme. Les archanges en adoration au pied de la croix portent sur leur tête la figure de Quetzalcoatl qui va ainsi soutenir la croix. Si tous les symboles de la religion chrétienne y apparaissent, le visage du Christ n’en est pas moins indigène avec des yeux bridés, des pommettes saillantes et un panache de plumes au lieu d’une couronne d’épines. Face à cet ensemble religieux se dresse l’imposant palais municipal qui date de la fin du 19ème siècle. La ville qui reçut au lendemain de la Révolution le titre exceptionnel de « Ville des Martyrs de la Liberté » voulut se doter d’un bâtiment à la hauteur de la réputation. Toute la façade s’allonge le long de 7 arcs au-dessus desquels s’étire une longue balustrade ornée d’autant de balcons en fer forgé. L’harmonie générale qui sous-tend cette construction de pierres est typique d’une architecture classique à la mode à Paris et chérie par le président Porfirio Díaz. Un autre édifice important dans l’histoire de la ville se trouve juste à côté du petit mais riche Musée d’archéologie et d’histoire. Il s’agit du fameux Chapitel, à savoir un balcon où fut commémoré le 16 septembre 1812 pour la première fois le célèbre cri de l’indépendance prononcé en 1810 par le père Hidalgo pour animer ses paroissiens à se soulever contre les Espagnols. Deux ans plus tard, la révolte des indépendantistes était loin d’être terminée et Huichapan n’accepta jamais de se rendre face à l’armée espagnole. Leur héroïsme tout comme la fameuse phrase prononcée par Julian Villagrán qui préféra voir mourir son fils plutôt que céder aux Espagnols : « Une femme pour avoir des enfants, il y en a beaucoup. De patrie, il n’y en a qu’une. » restent imprimés dans la mémoire des habitants de Huichapan. Le fils puis le père furent exécutés et leur tête fut exposée sur une grille qui cerne le temple

Saint François d’Assise, saint patron de la ville, village Real del Catorce DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES

Des balades à cheval dans la montagne

L’ancienne maison de la monnaie, village Real del Catorce DESTINATION MEXIQUE 42

Real del Catorce, Village Magique, Etat de San Luis Potosi


ITINÉRAIRE PLAGES

Rue typique, Village Magique de Real del Catorce,

de San Mateo, ce qui encouragea encore plus la population à prendre les armes. La figure d’un capitaine d’infanterie espagnol a pourtant traversé les siècles et est encore reconnu comme un bienfaiteur pour la ville. Ce mécène, Don Manuel González Ponce de León, est même immortalisé par une statue installée dans une niche en forme de coquillage dans le chœur même de l’église, une situation exceptionnelle pour un civil dans un espace sacré. Né à Huichapan en 1678 et propriétaire par héritage de quatre villages, il consacra une grande partie de sa fortune à réaliser des ouvrages d’intérêt pour son peuple, et principalement à Huichapan. C’est lui qui permit la construction du très bel ensemble baroque de San Mateo ainsi que, plus décentrée, celle de la belle Chapelle du Calvaire. Huichapan lui doit aussi la fontaine qui orne la place du village, le lavoir et les bains publics de La Sabina ainsi que le barrage Metethé qui permit de créer un point d’eau pour le bétail et l’irrigation des terres. C’est encore lui qui finança la construction d’un

aqueduc qui servit à la fois de pont pour transporter les récoltes chargées à dos de bœufs ou de mules que de canal pour amener les eaux de l’autre côté de la vallée. Il fallut six ans pour édifier cette structure imposante qui compte 14 arches sur une longueur de 155 mètres et une hauteur de 44 mètres. Aujourd’hui on considère que l’aqueduc de Saucillo est le plus haut du monde latino-américain et le Parc Ecotouristique où il se trouve est devenu une destination de pique-nique avec des petites palapas dressées autour de barbecues mis à la disposition des visiteurs. C’est aussi un haut lieu d’écotourisme avec des activités aussi diverses que du rappel, de la tyrolienne, de l’escalade, des promenades équestres, des randonnées en mountain bikes, etc… Un site idéal pour les amateurs de sensations fortes ! Un bon contact pour organiser l’aventure : Ricardo Pacheco, guide accrédité et expérimenté operadoraxhitas@gmail.com. Il vous guidera aussi vers des haciendas ouvertes au tourisme installées au cœur d’un immense paysage désertique, de quoi vivre une authentique expérience agrotouristique à la mexicaine. DESTINATION

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LA RIVIERA MAYA ITINÉRAIRE PLAGES

Le paradis, pour toujours

Dans le plus beau coin du Mexique se trouve un paradis sur terre: la Riviera Maya. Située dans l’état du Quintana Roo, elle s’étend sur 120 km de long, du sud de Puerto Morelos jusqu’à Punta Herrero, englobant différentes microrégions qui offrent aux visiteurs des expériences uniques.

CREDITO DE FOTO


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ITINÉRAIRE PLAGES

our y parvenir, il existe de nombreuses options de transport, y compris des autocars, des taxis et des voitures de locations, que vous

pouvez trouver à l’Aéroport International de Cancún et qui vous conduiront vers la Riviera Maya. Il est très facile de comparer les prix du transport entre les entreprises locales, Internet ou votre tour opérateur, puisqu’ils vous fourniront les informations nécessaires pour que vous puissiez profiter du paradis sur la Riviera Maya. La nature donne à la Riviera Maya une touche unique, puisque c’est le principal attrait de la région avec sa grande biodiversité marine et terrestre, ce qui en fait un paradis sur terre. Avec des millions de visiteurs par an venant du monde entier, cet environnement offrant culture et histoire met en place des actions modernes et écologiques pour préserver la beauté de la région à travers des propositions innovantes pour créer une Riviera Maya Durable et encourager le tourisme responsable. Certaines de ces propositions correspondent à la réduction des émissions de gaz carbone et l’élimination de la production de déchets. Ceci contribue à poursuivre la tâche que nos ancêtres Mayas pratiquaient, toujours dans le respect de la nature et en profitant de ses bontés. DESTINATION

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Playa del Carmen Une ville incroyable pleine de vie, culture et glamour, Playa del Carmen est située au nord de la Riviera Maya et elle vous offre sa charismatique 5ta Avenida, à quelques pas de la plage. En vous promenant sur la 5ta Avenida vous trouverez de délicieux restaurants avec des plats typiques de la région, de la cuisine mexicaine traditionnelle et gourmet, ainsi que de la gastronomie internationale. Laissezvous séduire par les délicieux arômes gastronomiques en vous promenant à Playa del Carmen, ils vous ouvriront l’appétit. Dans ses restaurants de classe mondiale vous pourrez vous régaler avec la délicieuse gastronomie régionale qui tire son incroyable saveur de l’histoire, puisque même aujourd’hui les traditions culinaires de nos ancêtres perdurent dans chaque bouchée. Il y a de nombreux restaurants gourmet, que ce soit dans les hôtels ou en tant qu’établissements indépendants, avec des chefs locaux ou étrangers de renommée, y compris Aquiles Chavez, chef mexicain et propriétaire de la Fishería à Playa del Carmen, et Axiote, un restaurant également tenu à Playa del Carmen par Xavier Pérez, gagnant de Iron Chef Canada 2014. A Playa del Carmen vous trouverez également des centres commerciaux avec des prestigieuses marques internationales comme La Quinta Alegría, Calle Corazón et Paseo del Carmen, lesquels offrent tout ce dont vous avez besoin pour sortir vous amuser en toute élégance. Il y a aussi des galeries d’art, des marchés d’artisanat et des boutiques uniques pour acheter de magnifiques souvenirs à ramener. DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES

Tulum Si vous aimez être actif ou danser, vous trouverez différents festivals et événements internationaux de musique et de sport de niveau mondial. Les plus populaires sont l’OHL Classic de Mayakobá, qui attire de nombreux professionnels et fans de sport. Un événement musical unique au monde dont les concerts sont complètement gratuits lui conférant une excellence mondiale, le Riviera Maya Jazz Festival, se déroule du 1 au 3 décembre 2016 à Mamita’s Beach. Pour davantage d’informations, visitez le site web et tenez-vous au courant des nouvelles du festival.

Une autre attraction dans la région, Tulum,

la seule cité maya construite au bord de la mer Caraïbe, regorge d’espaces incroyables à visiter à deux, ou en compagnie de votre famille et de vos amis pour profiter de la nature, du soleil, de l’alizé marin et du beau paysage. Détendez-vous et profitez de tout

ce que Tulum vous offre! A Tulum vous pouvez profiter du pueblo magico, où l’on vend de l’artisanat et où il y a des restaurants où vous pourrez goûter la gastronomie locale. Il existe aussi plusieurs plages, dont Playa Paraíso, considérée comme l’une des plus belles de la zone, à quelques 15 minutes du village. Vous pouvez aussi visiter la zone archéologique de Tulum, l’un des lieux iconiques de la Riviera Maya qui rassemble le mystère de l’ancienne culture maya et la beauté singulière de la mer Caraïbe qui mouille son rivage. Les principaux édifices auxquels vous pourrez accéder, une fois franchie sa magnifique muraille de pierre aux cinq entrées, sont El Castillo, orienté vers l’ouest et dédié au dieu de l’amour et de la fertilité, connu par les Mayas comme Kukulcán, et le Temple du Dieu Descendant, orné de bas-reliefs.

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Profitez de la belle et majestueuse cité maya de Tulum et apprenez l’histoire et la culture des habitants, descendants d’une civilisation millénaire. Il est conseillé de passer la nuit à Tulum et visiter la zone très tôt pour ne pas souffrir de la chaleur intense de la mi-journée et de suivre la visite dirigée par l’un des guides certifiés, vous pourrez ainsi explorer la zone archéologique sans distractions et en toute tranquillité! Détendez-vous et reposez-vous dans un de ses hôtels, car Tulum offre de nombreuses options d’hébergement accueillantes, inspirées par la mer et la beauté de la région. Le soir, vous pouvez sortir danser sous les étoiles, vous déhanchant au rythme de la musique caribéenne et passant un moment agréable dans l’atmosphère nocturne de Tulum, qui vous enchantera sûrement. Dans le village vous trouverez de nombreux endroits où danser et dîner agréablement dans la fraîcheur de l’alizé nocturne. N’oubliez pas de visiter les commerces, puisque la plupart des produits sont réalisés par des artisans locaux qui contribuent aux communautés proches de Tulum.

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Réserve de la Biosphère de Sian Ka’an et Zona Maya Il existe de nombreuses zones dans la jungle témoins de l’histoire maya, dont la Réserve de la Biosphère de Sian Ka’an, reconnue Patrimoine Mondiale de l’Humanité par l’UNESCO en 1987, un lieu incroyable où l’observation d’oiseaux, la navigation en kayak entre canaux et rivières et la plongée dans des piscines souterraines naturelles ne sont que quelques-unes des activités qui peuvent se pratiquer dans la région. Les Mayas qui habitent près de la Réserve y travaillent tous les jours, œuvrant pour sa conservation et nettoyant la grande quantité de déchets qui lui parviennent par la mer. Sian Ka’an est un paradis, et ce paradis sera éternel si nous contribuons à le préserver en étant responsables. Sian Ka’an est un joyau vert, finement poli par les soins des habitants de la Riviera Maya. La Zona Maya offre également une grande variété d’options, dont le tourisme rural, au cours duquel les visiteurs peuvent observer le processus ancien de la préparation de plats traditionnels ou la production de textiles et de broderie.

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Quant aux sites archéologiques, enITINÉRAIRE plus de PLAGES Tulum il existe Cobá et Muyil, des sites imposants et de grande importance pour la région et dont la conservation est d’une importance vitale pour les habitants de la Riviera Maya. Il existe de nombreux tours dans la jungle, dont parmi eux Chicozapote, où les visiteurs peuvent observer l’extraction de la résine qui permet de fabriquer le chewing-gum à partir de l’arbre chicozapote. L’abeille Melipona, une abeille sans dard, produit un miel sucré et pur considéré comme sacré par les Mayas, et dont la transformation et la production alimentent économiquement ses fiers producteurs Mayas. Ne ratez pas l’opportunité de vous émerveiller avec ces attractions ainsi qu’avec de nombreuses autres dans la Zona Maya. Il existe d’autres sites incontournables dans la région: Playa del Secreto, Playa Paraíso, Punta Maroma, Punta Bete, Xcalacoco, Playacar, Paamul, Xpu-Ha, Kantenah, Akumal, Chemuyil, Xcacel, Boca Paila et Punta Allen, qui font de la Riviera Maya un paradis éternel que vous devez absolument visiter. La Riviera Maya est la destination idéale pour en partir en compagnie de vos proches. Vous pouvez venir en famille, puisque les hôtels, parcs à thème et tours spécialement préparés pour vous divertir sainement sont nombreux dans la région. Pour toutes ces raisons et d’autres encore, la Riviera Maya est une destination qui a tout ce qu’il faut pour profiter de vacances de rêve. Il ne manque plus que vous!


Ixtapa-Zihuatanejo, ITINÉRAIRE PLAGES

330 jours de soleil assurés, une oasis de bien-être. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

Ixtapa-Zihuatanejo, 330 jours de soleil assurés, une oasis de bien-être. A peine six kilomètres séparent les stations balnéaires jumelles de Ixtapa et Zihuatanejo mais leurs offres de vacances sont totalement différentes. Pourtant toutes les deux offrent des plages de sable fin plus dorées les unes que les autres, une gamme complète de sports nautiques et d’excellents restaurants avec vue à couper le souffle sur le même coucher de soleil. Mais Ixtapa a été créée de toutes pièces dans les années 1970 pour offrir une version haut de gamme de la culture de la plage mexicaine tandis que Zihuatanejo a préservé le charme tranquille et authentique d’une station familiale et décontractée. Ou comment s’offrir deux expériences en un voyage.


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Port de Plaisance de Zihuatanejo


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Hôtel & Resort Viceroy à Zihuatanejo

L

’Etat de Guerrero n’a pas très bonne presse, il est vrai que sa géographie particulière offre aux narco- trafiquants un repère de choix. Traversé sur toute sa longueur par la Sierra Madre del Sur dont plusieurs sommets dépassent les 3000 mètres d’altitude, il est aussi recouvert d’une végétation touffue alimentée par un climat tropical et l’Etat semble peu développé en dehors des grands axes qui le traversent, en direction de la capitale entre autres. Toutefois, trois villes forment ce qu’on appelle le Triangle du Soleil dessiné par trois étapes incontournables : Taxco de Alarcón, village magique qui peut se targuer d’être un petit joyau proche de l’Etat de Morelos, Acapulco dont la simple évocation est une invitation au rêve et enfin IxtapaZihuatanejo, un autre petit paradis au bord du Pacifique. Autant de destinations qui restent sûres et exclusives, et tout particulièrement la dernière, véritable havre de quiétude qui n’a pas échappé aux nombreux Nord-Américains et Canadiens qui viennent y couler des jours paisibles durant les mois

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d’hiver, preuve s’il en est que la vie y est douce. Ixtapa et Zihuatanejo sont aujourd’hui deux destinations inséparables, des villes jumelles séparées par six kilomètres à peine mais avec des personnalités bien différentes. Le destin touristique exceptionnel de ce littoral a commencé dans les années 70. A l’époque Zihuatanejo n’était qu’un tout petit village de pêcheurs qui ne comptait pas plus de 300 habitants en 1946 ! Aujourd’hui, depuis la création d’une nouvelle ville à Ixtapa, on y dénombre quelque 90000 habitants dont nombreux sont ceux qui travaillent dans le secteur du tourisme. Une ville complètement pensée et organisée sous la houlette de l’organisme Fonatur qui a entre autres permis à Cancun de se développer. La plage vierge a été plantée de cocotiers sur plusieurs kilomètres avant d’y construire de somptueux hôtels tout en préservant la baie de Zihuatanejo et son authentique village de pêcheurs. Le grand avantage de cette zone touristique, la troisième du pays après Cancún et Puerto Vallarta, est la proximité des deux sites,


ITINÉRAIRE PLAGES à tel point que peu importe où l’on séjourne, chacun peut vivre deux expériences pour le prix d’une. La présence d’un aéroport international est également un plus car la destination est facilement joignable via la capitale Ciudad de Mexico.

Ixtapa, la scintillante.

La station balnéaire s’étire autour d’une longue avenue élégamment arborée qui longe la plage sur près de 5 kilomètres. C’est davantage une zone hôtelière à services complets qu’une vraie ville. Le touriste y trouvera tout ce qu’il souhaite : les plus beaux hôtels qui réservent des vues spectaculaires sur la mer, la plus grande marina du pays en terme de possibilité d’accueil de bateaux et ceuxci rivalisent de beauté, deux magnifiques terrains de golf, une piste cyclable de 15 kilomètres (il est aisé de louer des vélos), des boutiques, des centres commerciaux, des bars, des discothèques sans oublier des plages de rêve. On y trouve même la seule plage récréative certifiée salubre par le ministère national de l’Environnement du Mexique. Playa El Palmar est une longue étendue sablonneuse de 2,4 kilomètres qui fait face à une baie semi-ouverte. Pour conserver ce label, il est de fait interdit entre autres d’y introduire des récipients en verre, d’y cuisiner, d’y venir avec des animaux ou d’y jouer en dehors des zones délimitées pour le plus grand plaisir des touristes C’est aussi au départ de l’embarcadère d’Ixtapa que l’on peut s’évader pour quelques heures sur l’îlot proche d’Ixtapa. Soit en partageant les bateauxtaxis collectifs qui y mènent en moins d’un quart d’heure, soit en louant une barque privée, ce qui permettra de faire un arrêt pour pêcher aux alentours de l’île et de livrer surtout des aperçus

inédits sur ce bout de terre qui ne compte que quatre grèves. L’île est si petite qu’il est aisé d’en faire le tour en moins de deux heures, l’occasion de choisir sa plage. La première, Cuachalate, est la plus populaire car elle accueille tous ceux qui ne souhaitent pas s’éloigner du débarcadère principal et on y trouve de nombreuses familles mexicaines qui aiment à y passer le dimanche entre autres, en s’offrant les services de restauration qui y sont proposés. La Playa Coral est sans aucun doute la plus photogénique et celle qui attire davantage le public dans l’eau que sur la plage couverte de morceaux de corail bien désagréables sous les pieds nus. Par contre le snorkeling réunit de nombreux adeptes de fabuleux paysages marins naturels où des poissons colorés virevoltent entre les coraux et s’approchent hardiment des étranges poissons palmés que sont les nageurs. La Playa Barrandera a aussi son embarcadère mais elle est plus petite que la première et nettement plus calme. On peut également y louer un jet-ski, s’offrir un tour en bouée tractée ou tout simplement paresser sous une palapa, les pieds dans le sable doré et commander un repas de fruits de mer et de poissons accompagné d’une noix de coco fraîche ou d’une margarita. La dernière plage, Playa Carey, d’un accès plus difficile, reste le domaine des tortues qui viennent y pondre leurs œufs quand c’est la saison. C’est aussi le site idéal pour pouvoir épier en toute quiétude les échassiers qui pêchent dans les anfractuosités des roches volcaniques balayées par les vagues. C’est aussi le meilleur endroit pour observer l’architecture moderne pas vraiment séduisante de la zone hôtelière d’Ixtapa qui barre l’horizon.

Vue sur baie de Zihuatanejo DESTINATION

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La baie de Zihuatanejo, promenades en catamaran

Zihuatanejo, Zihua pour les intimes.

Sans aucun doute, Zihuatanejo peut être considéré comme un port de pêche traditionnel mais aussi comme une station balnéaire qui n’a rien d’une mondaine. Ici, la mer rythme la vie des habitants. Le jour commence à peine à délaver le ciel et déjà, toute l’activité du petit port se concentre sur l’estacade. Maraîchers, ménagères et … pélicans, tous attendent le retour des pêcheurs partis relever leurs lignes. Annoncés par le vrombissement de leurs embarcations, ils surgissent soudain dans la baie. Ils filent droit vers la jetée pour mieux grimper sur la plage et s’y poser dans un bruit mat. Les pêcheurs ont nettoyé leurs prises en haute mer et les ont rangées ensuite dans des bacs frigo autour desquels se presse la foule. On se bouscule, on soupèse l’animal, on discute les prix, on échange des billets. Certaines pièces de thon sont si lourdes qu’il faut une brouette pour les évacuer. Une autre visite incontournable est celle du marché où les restaurateurs viennent se fournir quotidiennement en produits frais. Une expérience unique entre les étals de poisson, de fruits de mer et autres mollusques encore vivants et les monticules bigarrés de fruits et de légumes. D’une échoppe à l’autre, les éclats de voix et de rires fusent dans un joyeux charivari. On échange les dernières nouvelles, on salue les habitués et on déguste des tacos appétissants. Vient l’heure de se perdre dans la petite ville qui aligne de part et d’autre de ses ruelles de longues galeries en bois qui abritent les devantures bigarrées des boutiques de souvenirs, d’ateliers d’artisanat et de restaurants. Ici les maisons sont basses, à peine deux ou trois étages et toute la vie se concentre dans le vieux centre. Les vagues qui lèchent les plages de la baie de Zihuatanejo sont tout à fait inoffensives, les rouleaux de l’océan s’y écrasent en douceur. Une aubaine pour les enfants qui s’ébattent dans les vagues jusque tard dans l’après-midi sous le regard des promeneurs qui arpentent chaque jour la longue plage La Ropa dans un sens puis dans l’autre avant de jeter leur dévolu sur un resto-bar afin de s’offrir un apéritif en admirant le coucher de soleil salué par les cris DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES des oiseaux marins. Des heures paisibles, émaillées de bonheurs simples. Pour s’offrir un tour en mer, il vaut mieux contacter les agences de voyage qui proposent des promenades en catamaran que s’adresser directement aux pêcheurs. C’est l’occasion de découvrir depuis le large la multitude de plages offertes par le site, de mieux comprendre comment s’organisent les deux villes l’une par rapport à l’autre et d’observer les oiseaux qui trouvent refuge dans les falaises et les rochers. Le catamaran se faufile entre les yachts amarrés au cœur de la baie et longe ensuite la frange côtière qui se révèle toute plantée de cocotiers avant de se fondre dans la sierra tapissée de forêts denses. A Zihuatanejo, les hôtels semblent s’abriter sous les ramures des cocotiers, à Ixtapa, ils les surplombent largement. L’excursion à bord du Picante inclut un open bar et un repas léger pour caler l’estomac, de quoi assurer aussi un petit brin de folie à la croisière.

DEUX HÔTELS EXCLUSIFS POUR UNE ESCAPADE ROMANTIQUE. L’Hotel Viceroy, à Zihuatanejo, est d’abord une oasis verdoyante et fleurie de bouquets de bougainvillées à deux pas pourtant de la Playa de la Ropa, une des plus agréables le long de l’océan Pacifique. Chacune des 46 suites peut compter sur sa piscine privée qui assure toute l’intimité désirée des amoureux. Le chef Eduardo Ávila préside avec brio aux destinées culinaires des deux restaurants qui regardent la baie et il n’hésite pas à donner un cours de cuisine mexicaine aux hôtes qui le désirent. Une merveilleuse leçon de choses les pieds dans le sable. www.viceroysandresorts.com/en/zihuatanejo L’Hôtel Capella, à Ixtapa, un petit coin de paradis adossé à une falaise qui offre à ses hôtes une vue panoramique exceptionnelle sur l’océan et leur assure une réelle intimité. Ici aussi chacune des 59 chambres se prolonge par une terrasse et sa piscine privées depuis laquelle on entend les vagues s’écraser sur les rochers en contrebas. Une impression délicieuse de luxueux bout du monde. www.capellahotels.com/ixtapa

Vue sur l’hôtel Capella à Ixtapa. DESTINATION

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Hôtel Viceroy à Zihuatanejo. DESTINATION

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Hôtel Viceroy à Zihuatanejo.

Les belles plages de Zihuatanejo.

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El castillo de la salud, au cœur de la médecine traditionnelle. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

Le chateau de la guérison, village d’Axtla


TOURISME ALTERNATIF

El castillo de la salud, au cœur de la médecine traditionnelle. A l’orée du village de Axtla de Terrazas surgit un étrange château fortifié qui semble sorti tout droit d’un studio hollywoodien. Il abrite un centre de santé inspiré par une médecine traditionnelle pratiquée exclusivement à base de plantes médicinales. Le site se visite, même en dehors de toute consultation. Se laisser imprégner par l’ambiance que dégage cet étrange édifice est une autre approche de la culture huastèque.

Le chateau de la guérison, village d’Axtla

L

a Huasteca couvre une zone qui déborde des terres de San Luis Potosí, elle s’étend dans Hidalgo, couvre le sud de Tamaulipas, le nord de Veracruz et la Sierra Gorda de Querétaro. On s’accorde à dire que c’est ici que s’est développée jadis la culture des Huastecos, un peuple indigène proche des Mayas. Aujourd’hui encore les habitants de la Huasteca Potosina se reconnaissent comme membres d’un groupe ethnique riche d’une longue histoire de luttes pour leur autonomie. Sans doute peut-on y trouver la raison pour laquelle cette région

semble quelque peu oubliée du gouvernement central : elle est plus rurale, moins développée mais tellement plus authentique aux yeux des touristes et même des citadins de San Luis Potosí. C’est ainsi par exemple que la médecine traditionnelle y a ses nombreux adeptes avec des pratiques qui renvoient à une interprétation religieuse de la cosmogonie. Quoiqu’il en soit, l’important est de rétablir l’équilibre rompu par la maladie entre l’individu et son environnement en faisant appel aux richesses que délivre la nature. On peut ainsi trouver dans la Huasteca une DESTINATION

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TOURISME ALTERNATIF

Le chateau de la guérison, village d’Axtla

Le chateau de la guérison, village d’Axtla DESTINATION

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étonnante herboristerie qui alimente tous ceux qui trouvent leur sérénité dans ce type de médecine. Beto Ramón décédé d’un cancer en 2004 y a consacré toute sa vie. De pure race indigène náhuatl, il acquit cette maîtrise particulière de guérisseur traditionnel de sa grand-mère et de sa mère. Mais il ne s’en est pas contenté. D’un esprit entreprenant, il a étudié les plantes de manière plus approfondie au point de créer près de 150 formules qui permettent sous forme de tisanes, de pommades ou de sirop, de soigner toutes sortes de douleurs. Il a alors choisi de construire en 1960 un centre de santé devenu leader national en produits à base de plantes médicinales, la plupart originaire de la Huasteca Potocina où il est installé mais certaines viennent de l’étranger, entre autres des pays asiatiques. De simple guérisseur, que certains n’hésitent toutefois pas à traiter de charlatan, il est devenu un célèbre herboriste qui vend ses produits dans tout le pays mais aussi à l’étranger, entre autres aux Etats-Unis. Après sa mort, sa famille, dont certains enfants ont été initiés, a poursuivi le commerce. Le centre médical et la pharmacie sont ouverts à tous, malades et curieux. Il faut dire que l’architecture exceptionnelle du site attire tous les regards. De loin, il tient du château des contes de fée avec sa chapelle, ses tours et ses coupoles colorées au cœur d’une enceinte qui semble le protéger de


TOURISME ALTERNATIF l’extérieur. Comme il est impossible de dissocier Dieu (Beto Ramón s’est finalement converti au catholicisme) de la nature qu’il a créée pour nous, tout est étroitement lié dans cette architecture fantastique. L’entrée du site est surmontée par l’œil de Dieu censé nous rappeler que personne n’échappe à son regard. A gauche, une sculpture d’une immense tortue évoque la patience, racine de l’équilibre pour atteindre la sérénité. A droite se dressent deux arbres factices : un papayer chargé de fruits, qui rappellent des mamelles lourdes de lait, évoque le Bien et à ses côtés, une plante carnivore pour symboliser le Mal. Au centre du patio, un magnolia étend sa ramure. Sacré dans les croyances nahuatl, il établirait l’union entre le ciel et la terre où il enfonce profondément ses racines. C’est aussi dans le patio que se trouve le mausolée où reposent les restes vénérés de Beto Ramón. L’édifice central de 7 étages porte le nom de Tour de Babel, un bâtiment tout en symbolisme. Quand on grimpe jusqu’au dernier palier dominé par une sorte de fusée recouverte de 4 miroirs dirigés vers les 4 points cardinaux, on découvre surtout une belle vue panoramique sur la sierra environnante. D’autres constructions tout aussi étonnantes complètent le site : le couloir des fontaines (21, sans doute pour rappeler le nombre d’enfants qu’eut Beto Ramón au cours de sa vie), la maison du chevreuil, la chapelle où de grandes fresques rappellent les miracles de Jésus face à des malades.

« Le Castillo de la Salud » Pratique basée sur la médecine traditionnelle mexicaine.

Une visite insolite et s’il faut en croire les guides qui vous accompagnent, il ne s’agit pas de magie mais de sagesse. La visite peut se clôturer par un repas savoureux, tout aussi traditionnel, dans une large cuisine qui évoque celle de nos châteaux médiévaux. Chacun quittera les lieux avec des sentiments mélangés sur la qualité éventuelle des soins qui s’y donnent d’autant que Beto Ramón qui prétendait soigner le cancer ne put échapper à son destin. Mais l’enchantement est réel et cette expérience inattendue qui n’oblige à aucun traitement ne fait de tort à personne.

Le chateau de la guérison, village d’Axtla DESTINATION

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San Luis Potosí, TOURISME ALTERNATIF

paradis de l’écotourisme. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

San Luis Potosí, paradis de l’écotourisme. Rafting, rappel, mountain bike, spéléologie, kayak, randonnée, plongée, tyrolienne, autant d’activités possibles dans l’Etat de San Luis Potosí pour les amoureux de tourisme plus sportif et toujours sous la houlette essentielle de guides accrédités et expérimentés. Mode d’emploi.

Vue de la rivière Tampaón et cascades de Tamul région de la Huasteca Potosina.


TOURISME ECOLOGIQUE

A

vec près de 63000 km2, l’Etat de San Luis Potosí offre une diversité de paysages répartis autour de trois zones importantes. L’Altiplano dans le Nord avec un climat sec et chaud malgré des nuits fraîches et où la végétation se raréfie jusqu’à dessiner une zone désertique idéale pour que s’y déploie une incroyable variété de cactacées même à une altitude de près de 2000 mètres. La zone médiane se caractérise par des vallées creusées autour du fleuve Río Verde, l’été y est pluvieux mais l’hiver particulièrement doux. Plus à l’Est, vers la Sierra Madre Orientale, on quitte les plateaux montagneux pour descendre à une centaine de mètres d’altitude dans la Huasteca Potosina, une terre tropicale humide envahie par une forêt luxuriante bien loin du décor aride du Nord.

La lagune de la Media Luna.

A une centaine de kilomètres de San Luis Potosí, la petite ville de Río Verde a tout d’une oasis au milieu du désert avec ses cultures d’agrumes dont les branches sont tellement chargées de fruits qu’elles ploient jusqu’au sol. C’est qu’elle est arrosée par une source alimentée par d’autres sources souterraines qui naissent dans les contreforts de la Sierra Madre. Elle jaillit au cœur d’un parc naturel sous la forme d’une lagune de près de 8 ha, avec une production de cinq mille litres par seconde dont à peine 20 % sont exploités pour l’irrigation des terres proches. Pour atteindre le parc il faut quitter la grand-route, là où se trouve le centre de plongée de Ossiel Martínez, www.buceomedialuna.com, et suivre le canal principal sur près d’une dizaine de kilomètres. Il trace son chemin entre des vergers à perte de vue jusqu’à la barrière rocheuse des montagnes qui barrent l’horizon. Là, au cœur d’un site arboré, surgit cette incroyable piscine naturelle aux eaux cristallines et d’une température idyllique de près de 28 degrés. Elle rassemble sur ses rives ceux qui aiment à s’y baigner mais la plus belle activité à réaliser dès les premières heures du jour, quand les lieux ne sont DESTINATION

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ITINÉRAIRE PLAGES

Cascades de Tomasopo, région de la Huasteca Potosina, Etat de San Luis Potosi

pas encore envahis, c’est la plongée. Même Jacques Cousteau qui fréquenta le site en disait qu’il était idéal pour apprendre la pratique de ce sport. Ossiel, un fan de cette activité, lui-même instructeur expérimenté, distribue toutes les informations à ce sujet. Plonger ne présente ici aucune difficulté majeure d’autant que les eaux sont chaudes et tellement limpides qu’il est possible d’y admirer des espèces de poissons endémiques, des escargots et des petites tortues, des arbres pétrifiés recouverts d’un manteau de micro-algues ainsi que la source elle-même qui jaillit avec force à son endroit le plus profond, à 36 mètres. Ossiel vous invitera sans doute à pénétrer un tunnel d’une cinquantaine de mètres de longueur. Recouvert d’un épais manteau composé de racines de plantes, il est par endroit percé de trous de lumière qui lui donnent un aspect féerique. Magie aussi de revenir à la surface dans un décor idyllique.

ici gorgée d’eau qui sourd sous de multiples formes. Un premier exemple paradisiaque est à Puente de Dios. Il faut s’engager sur un chemin tracé dans une futaie, grimper plusieurs marches, en redescendre d’autres taillées dans la roche pour atteindre enfin une sorte de passerelle naturelle dessinée par l’érosion de l’eau qui coule en dessous, au niveau de deux bassins dont l’eau est si claire qu’elle permet d’observer les pierres du fond malgré le couvert important de la végétation qui couvre le site. Non loin de là, à Tamasopo, une succession de cascades translucides dégringolent dans des piscines naturelles dont les teintes varient du bleu turquoise au vert laiteux. Leur proximité près de la route a permis d’aménager l’endroit en petit centre de vacances. Cependant la cascade la plus impressionnante est celle de Tamul. La route qui y mène traverse un paysage de prairies ondulantes, tapissées par endroits de cannes à sucre, une plante tropicale qui apprécie la chaleur et l’humidité. La Huasteca, Peu de trafic si ce n’est un charroi de camions terre de cascades. chargés de longues tiges qui les conduisent La ville de Ciudad Valles ouvre la porte vers sans délai à l’usine de transformation. La balade cette région chaude et humide où abondent commence au bord de la rivière Tampaón, là les rivières souterraines, les torrents, les grottes où elle semble paresser le long de prairies où et autres canyons. A croire que la terre est DESTINATION

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“ La cueva del agua “ la grotte d’eau. La rivière Tampaón

La cueva del agua » la grotte d’eau.

Le refuge tanchachin, ville de Aquismón.

broutent quelques vaches accompagnées de leurs pique-bœufs. C’est aussi le premier accès aisé à ses rives, c’est donc là qu’attendent de nombreuses barques colorées, longues et étroites qui peuvent abriter jusqu’à une vingtaine de personnes, étant entendu que chacun participe au labeur de la rame car il s’agit de remonter le courant sur quelque 6 kilomètres. Une escapade qui s’avère rapidement une partie de plaisir car les guides connaissent les meilleures passes de la rivière pour que la traversée ne soit pas trop ardue et le paysage est envoûtant. D’un méandre à l’autre, la rivière creuse son chemin entre des escarpements rocheux noyés de végétation d’où surgissent de petites cascades qui dessinent un drapé étincelant sur les franges herbeuses de la berge. Et soudain surgit enfin la chute d’eau qui tombe d’une hauteur de 105 mètres. Impossible de s’en approcher vraiment car le couloir de la rivière est entravé par une énorme roche qui empêche le passage des barques mais n’interdit pas qu’on l’escalade pour prendre des photos spectaculaires. Certains sportifs amateurs de sensations fortes n’hésitent pas à vivre la cascade depuis ses hauteurs en effectuant une descente en rappel sur toute sa chute. Emotions garanties, d’autant que le retour passe inévitablement par un plongeon dans la rivière qu’il faut redescendre ensuite en nageant jusqu’à la barque de réception. Il n’est pas rare d’ailleurs que de nombreux vacanciers décident de sauter à l’eau depuis la roche et parcourent ensuite une partie du retour à la nage, au moins jusqu’à la Cueva de Agua, une grotte par où transitent les eaux souterraines et qui dessine une piscine naturelle d’un incroyable bleu marine. L’occasion de se poser, de manger un fruit DESTINATION

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TOURISME ECOLOGIQUE

Cascades de Micas, région de la Huasteca Potosina, Etat de San Luis Potosi

Les eaux bleu turquoise de La cascade de Tampaón, village de Tamul. DESTINATION

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ou une glace et de se sécher avant de repartir plus rapidement vers l’embarcadère puisque cette fois, on navigue dans le sens du courant. Enfin, une dernière expérience de rappel attend les plus courageux. Il s’agit de descendre dans le Sótano de las Golondrinas, à savoir le gouffre des hirondelles. Un voyage inoubliable dans les profondeurs de la terre. Le rendez-vous des curieux se fait en fin de journée juste avant que ne se couche le soleil, à l’heure où des milliers d’hirondelles apparaissent dans les nuées. Elles rentrent au bercail et plongent en piqué dans les profondeurs de la grotte pour le plus grand plaisir des ornithologues d’un jour. Des centaines de perruches vertes viennent, quant à elles, investir les arbres qui bordent le précipice et jacassent tant et plus jusqu’à la tombée de la nuit. Des guides attendent là-haut les audacieux qui sont prêts à descendre jusque dans le fond de l’abîme. Amateurs s’abstenir. Pour organiser ces escapades au cœur de la Huasteca, impossibledes’yaventurerseulssurtoutsionnemaîtrise pas l’espagnol, la seule langue de communication des habitants de la région. Par contre des tours opérateurs se sont spécialisés dans l’organisation d’excursions à la demande et ils sont la garantie de visites réussies en toute sécurité. Au départ de San Luis Potosí, le plus simple est de contacter l’agence Tlachtli qui compte déjà une vingtaine d’années d’expériences. Elle offre différents services : agence de voyage, centre de formation pour ceux qui sont amenés à travailler dans le tourisme, espace de campement qui encadre des animations qui s’adressent aussi bien à des scouts qu’à des écoles ou à des entreprises. Ce sont aussi les seuls à offrir à des handicapés moteurs la possibilité de vivre des activités sportives telles que du rappel ou de la tyrolienne, une spécialisation qui leur a d’ailleurs valu le prix national du tourisme en 2015. Un défi impressionnant qui montre assez que l’équilibre personnel s’atteint dans le dépassement de soi. L’énergie et l’empathie des instructeurs tout comme la force morale des handicapés leur permettent d’atteindre ce résultat. Campamento Tlachtli www. facebook.com/campamento.tlachtli. On y parle anglais et même français !


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LEÓN, ITINÉRAIRE PLAGES

la ville ideale pour le tourisme d’affaires Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

Dans le plus beau coin du Mexique se trouve un paradis sur terre: la Riviera Maya. Située dans l’état du Quintana Roo, elle s’étend sur 120 km de long, du sud de Puerto Morelos jusqu’à Punta Herrero, englobant différentes microrégions qui offrent aux visiteurs des expériences uniques.

L

eón est l’une des principales destinations du Mexique, située stratégiquement au centre du pays. La ville compte plus de 437 ans d’histoire et elle offre de nombreuses attractions touristiques, expériences culturelles et gastronomiques. Elle s’est transformée en authentique métropole avec plus de 1,5 million d’habitants, ce qui en fait la plus grande ville de la macro-région industrielle “Diamante de México”. Sesexcellentesconnexionsterrestresyaériennes, avec plus de 200 vols hebdomadaires vers des destinations nationales et internationales, en font une ville moderne avec un impact

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important sur le développement économique du Mexique. Aujourd’hui, León renforce sa croissance et son expansion dans les secteurs suivants: industrie automobile et pièces détachées, chaussures et maroquinerie, tourisme de congrès, santé de spécialité et diagnostic, études supérieures et recherche. Même si elle n’est pas la capitale politique de l’état du Guanajuato, elle est considérée comme sa capitale économique, sociale et tertiaire. León est le lieu idéal pour les congrès, conventions, foires et expositions. Elle possède une zone d’activités unique au Mexique, Conjunto Poliforum, avec 10 grands espaces sur plus de 67 hectares dédiés aux affaires et aux expositions, au divertissement et à la culture, lui permettant d’héberger des événements d’envergure internationale. Le Centre de Congrès et d’Expositions Poliforum León, avec ses plus de 42.000 m2 d’infrastructure moderne, ses services professionnels de qualité et ses plus de 35 ans d’expérience, est dans le Top 5 des centres de congrès au Mexique. En matière d’infrastructure hôtelière, León a plus de 2.300 chambres en catégorie Grand Tourisme, 5 et 4 étoiles disponibles pour le tourisme d’affaires, ce qui offre aux visiteurs de nombreuses possibilités d’hébergement.

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ACTUALITES

PRESENTATION REUSSITE DE MARY KAY A LEÓN Du 14 au 16 mars 2016 León s’est déclinée en rose, établissant un record avec l’assistance de plus 3.500 femmes entrepreneures au Séminaire de Leadership Mary Kay 2016 au Poliforum, une croissance de 40% par rapport à l’édition précédente. L’événement, composé d’ateliers et de conférences plénières, a aussi compris des visites des lieux les plus emblématiques de la ville et a permis aux assistantes de profiter du Shopping Fest, un événement au cours duquel la tenue officielle de la marque a été présentée lors d’une cérémonie dans un célèbre magasin d’usine de la ville. Au vu de la réussite obtenue, ce grand événement se déroulera à nouveau dans la ville de León en 2017, en espérant à nouveau aller au-delà des attentes.

LEÓN SE POSITIONNE SUR LE MARCHE LATINOAMERICAIN

L’OCV (Office des Congrès) de León a confirmé le 24 août 2016 à Panama l’attribution du siège du Conseil Latino-américain de la

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Pomme de Terre en 2020 à León. Au terme d’un été fertile en candidatures, foires et événements, la confirmation du 29ème Congrès Latino-américain de la Pomme de Terre, lequel est classé ICCA, l’OCV bonifie l’objectif de continuer à positionner la ville de León comme l’une des destinations les plus importantes du Mexique et d’Amérique Latine sur le marché concurrentiel du tourisme de congrès. L’OCV souligne que la démarche collective sur le secteur des congrès est bénéfique, puisqu’il a bénéficié d’une aide institutionnelle ainsi que du soutien de l’Institut National de Recherche Forestière, Agricole et Animalière (INIFAP), de la Confédération Nationale de Producteurs de Pomme de Terre (CONPAPA), du Secrétariat de Développement Agroalimentaire et Rural du Guanajuato, de la Faculté d’Agronomie et du Parc d’Innovation de l’Université De La Salle Bajío, de l’Université de Chapingo et de l’Université Autonome de l’Etat de Mexico.


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La gastronomie mexicaine, une cuisine métissée. Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

La gastronomie mexicaine, une cuisine métissée. La cuisine traditionnelle mexicaine est le fruit d’un modèle culturel qui rassemble à la fois des habitudes agricoles et rituelles, des techniques culinaires et des coutumes ancestrales. C’est d’ailleurs parce qu’elle est au cœurdel’identitéculturelledescommunautés mexicaines qui la pratiquent et qui la transmettent de génération en génération qu’elle a été inscrite par l’Unesco sur la Liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité en 2010.

Le chef Eduardo Palazuelos, Propriétaire du restaurant “Mar del Sur” DESTINATION

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CULTURE ET TRADITION

L

a gastronomie mexicaine est le résultat de siècles de rencontres entre les habitudes culinaires des indigènes à base de maïs, de piments et de frijoles (haricots) et les traditions méditerranéennes des conquistadors qui ont emmené avec eux leur basse-cour, leurs légumes et leurs agrumes. Durant la période coloniale, le riz et les épices débarqueront de Chine et des Philippines tout comme les pommes de terre d’Amérique du Sud. Au fil des ans, de ce brassage d’ingrédients, de recettes et d’assaisonnements va émerger l’univers gastronomique mexicain, une explosion de saveurs aussi bigarrées que le pays lui-même. Au Mexique on mange à toutes les heures mais la cuisine est toujours généreuse et savoureuse, elle raconte l’art de combiner des ingrédients de tous genres, épicés et parfois piquants mais épicé ne signifie pas pour autant piquant. Il faut dire que le chile accompagne toutes les préparations. On dit qu’il y en aurait plus de 250 variétés. Incurvés, longs ou courts, effilés, plats ou ventrus, jaunes, verts, rouges ou marrons, frais, macérés ou séchés, brillants ou mats, piquants ou doux, entiers, taillés ou farcis, ces piments semblent se décliner à l’infini et se faufilent dans tous les plats et salsas. Ils sont en effet souvent présentés sous forme de sauces dans des coupelles séparées. A goûter sans hésiter mais avec parcimonie pour nos palais peu habitués à te tels embrasements. La cuisine du Nord comme à San luis de Potosí et à Hidalgo est moins variée, elle propose de nombreuses grillades de viande rouge ou de volaille accompagnées de nopales ou feuilles de cactus à déguster frites ou en salade ou encore de fleurs de yucca souvent préparées avec des œufs légèrement battus. Les tortillas, qui sont au Mexique ce qu’est le pain chez nous, sont ici à base de farine de blé plutôt que de maïs et au coeur d’une multitude d’antojitos, sortes d’encas tellement copieux qu’ils valent un repas : chilaquiles, enchiladas, sopes, flautas, quesadillas, tacos, chalupes, il y en a pour tous les goûts ! Les desserts par contre ne sont pas une tradition ici, on n’y trouve en général que des flans servis avec de la cajeta, une sorte de confiture de lait. Par contre on y déguste des nieves extraordinaires, à savoir des glaces composées à partir de toutes sortes de fruits. Dans les petites villes comme à Huichapan, il n’est pas rare de voir encore le fermier livrer chaque jour son lait frais dans les cantinas afin qu’on puisse y préparer des licuados, sorte de milk shake à base de fruits frais mixés dans du lait. Une saveur exceptionnelle d’autant que les marchés abondent en fruits et en légumes qui attirent tous les regards. Ils se dégustent frais en salade au petit déjeuner ou auprès des marchands ambulants, joliment découpés et offerts dans des coupelles de papier ou de plastique et assaisonnés de chile. Ils s’apprécient aussi en jus pressés à la demande, une belle alternative aux refrescos, à savoir les sodas de toutes sortes. Dans les restaurants, les menus proposent également une agua fresca ou agua de sabor, à savoir un jus de fruits frais allongé avec de l’eau plate ou minérale. La forte fréquentation des nombreux marchés hebdomadaires DESTINATION

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CULTURE ET TRADITION voire quotidiens témoigne de leur impact économique et social. Dans chacun d’eux, les comedores, sortes d’étals de restauration simples, propres et sans fioritures, attirent une clientèle variée et populaire. On y mange pour quelques pesos en se régalant d’antojitos et en échangeant les dernières nouvelles, car c’est aussi un lieu de rencontre. Le Mexicain est toujours inventif quand il s’agit de nourriture et de gagner sa vie. A Huichapan, on voit naître une microbrasserie qui propose des bières brunes savoureuses. On y trouve aussi une fromagerie qui produit essentiellement des fromages frais et des boules de mozarella version mexicaine qui se tissent encore manuellement pour former ensuite une pelote blanche, à utiliser dans les quesadillas, les pizzas, les enchiladas et les hamburgers. C’est aussi à Huichapan qu’est née la délicieuse boisson carnaval ou carnavalito, quoique Tecozautla en revendique également la paternité ! Une recette ancestrale à base de jus d’orange, de tequila et de cannelle, qui doit macérer au moins un mois avant d’être consommée et qui peut se conserver dans un endroit frais et sombre durant plusieurs mois. Rafraîchissante à souhait mais traîtresse également… Dans l’état de Guerrero, dans la ville côtière de IxtapaZihuatanejo, la Pozolería Teosintle est le lieu idéal pour se mêler à la population locale et partager avec elle un de leurs

Chef Eduardo Viceroy, de l’hôtel Viceroy, plage « de la Ropa ». Zihuatanejo

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Le marché de Coyoacan, quartier de Coyoacan, Ville de México

plats favoris, le pozole, servi traditionnellement le jeudi, un ragoût revigorant réalisé avec du porc ou du poulet et un maïs blanc dont les graines s’ouvrent en corolle à la cuisson. Il est servi avec des légumes crus (radis, avocat, oignon, tortilla, chile, taquitos) plongés dans le bouillon de poulet ou de porc. Les fruits de mer et les poissons sont bien sûr au menu de toutes les tables, que ce soit dans les stands de tacos, sur la plage ou dans les restaurants élégants. A découvrir entre autres la table de l’Hôtel Boutique Viceroy sur la Playa de la

Ropa où le chef, Eduardo Avila, propose à ceux qui le désirent un cours de cuisine qui débute d’abord par une visite du marché pour y découvrir et choisir les ingrédients du jour et se poursuit ensuite sur un plan de travail dressé sur la plage à côté d’un barbecue avec enfin la dégustation : du guacamole, du ceviche de thon cru mariné dans du citron vert, du rouget et des grosses crevettes grillés avec leurs légumes. Simple et naturellement délicieux car les ingrédients de toute fraîcheur n’exigent pas de préparations très élaborées.


CULTURE ET TRADITION Par contre peu de lieux au monde offrent une gamme de choix gastronomiques aussi large et variée que la ville de Mexico. Aux coins des rues comme dans les restaurants les plus réputés se mêlent saveurs de la mer, viandes saignantes du nord du pays et épices exotiques du sud. Le label de l’Unesco a encouragé les chefs à valoriser les spécialités régionales qui se retrouvent aujourd’hui au menu de grandes maisons. C’est également le lieu de rencontre entre pratiques culinaires ancestrales et tendances ultracontemporaines de la gastronomie internationale. Dans un monde où les cuisines sont devenues globales, tout l’art est de révéler la saveur unique de la cuisine mexicaine, « anciennes façons, nouvelles mains ». Un exemple avec Eduardo Wichtendahl Palazuelos, né à Acapulco et un diplôme d’hôtellerie gagné en Suisse, au Centre International de Glion, complétée par une maîtrise à l’université de Cornwell où il s’est familiarisé avec les technologies de pointe en matière culinaire. Une expérience professionnelle à Paris et à Bangkok avant de revenir au pays où il se partage entre ses deux restaurants, Zibu à Acapulco et Mar del Zur à Mexico dans le quartier de Polanco. Eduardo Wichtendahl Palazuelos a enrichi l’univers gastronomique mexicain en y introduisant des ingrédients et des saveurs venus d’ailleurs et principalement du sud-est asiatique en souvenir de la Nao de China connue encore sous le nom de Galion de Manille qui effectuait jadis la traversée entre Manille,

Une boutique typique de glaces et sorbets artisanaux, Etat de San Luis Potosi


ITINÉRAIRE PLAGES également colonie espagnole, et Acapulco une fois par an. L’occasion pour le port d’accueillir les négociants et riches entrepreneurs de la Nouvelle Espagne qui échangeaient à Acapulco des cassettes d’or contre des mannes de soieries, de porcelaine, d’ivoire, de laque, d’épices et de perles fines. Les précieuses marchandises partaient ensuite à dos de mulets vers la capitale et vers le port de Veracruz sur l’océan Atlantique pour être acheminées par la mer jusqu’en Espagne. La liaison commerciale prit fin en 1815 avec la guerre d’indépendance car il n’était plus envisageable de commercer avec l’Espagne. C’est au nom de ces expéditions intrépides qui ont permis des échanges culturels et gastronomiques qu’Eduardo a choisi de mettre à l’honneur une cuisine fusion mextai, à savoir mexicaine et thaïlandaise dans un espace qui porte le nom originel de l’océan Pacifique, à savoir Mar del Zur. Le voyage commence dès l’entrée dans le décor unique de son restaurant qui a été aménagé dans une résidence historique du début du 20ème siècle construite en style californien néobaroque. Une terrasse ouverte sur la prestigieuse avenue Emilio Castelar, juste en face du parc Lincoln, dans un quartier qui peut se targuer d’être un des temples de la haute cuisine mexicaine. La table fait la part belle aux fruits de mer et aux poissons. Des délicats rouleaux de printemps farcis au thon jaune avec une sauce à base de tamarin ; du crabe associé à des légumes, le tout préparé comme un tempura avec une pâte très fine qui conserve au plat toute sa légèreté et accompagné d’une sauce habanera très relevé ; de la pieuvre grillée dans un four à braises Josper qui offre les saveurs d’une cuisson au barbecue sans aucun dessèchement des aliments ; du poisson cuit dans sa feuille de banane agrémenté de tomate d’arbre et de champignons et parfumé au coriandre ; des médaillons de grosses crevettes servis avec une sauce de mangue au gingembre et une banane frite. La touche sucrée prolonge ce festival de saveurs : de fines roulades de chair d’avocat farcies avec de la glace au coco et servies avec une réduction d’orange et de miel d’agave…. Une cuisine haute couture ! http:// mardelzur.com

Ville de Rioverde, typique restaurant mexicain

Produits artisanaux de la Communauté Otomi.


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L’artisanat,

indissociable de l’identité nationale Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux

L’artisanat mexicain s’identifie à la création d’objets en utilisant des techniques traditionnelles qui trouvent leur source dans l’héritage précolombien. S’il est exact qu’avec l’arrivée des Espagnols au 16ème siècle, les artistes mexicains ont été amenés à suivre les influences européennes, ils ont toujours essayé de sauvegarder leur âme indigène dans la plupart de leurs créations. Au début du 20ème siècle, pendant la révolution, un revirement important s’opère quand des peintres muralistes comme Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros ou Rufino Tamayo vont peindre des fresques imposantes aux palettes vives qui magnifient l’histoire du pays, en glorifiant la grandeur et les exploits des civilisations préhispaniques. Ce n’est pas étonnant qu’aujourd’hui encore, l’artisanat mexicain doive être considéré comme un art populaire qui invite à une connaissance approfondie du pays. DESTINATION

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Marché de la Cristallerie « El Resplandor » à Nopala de Villagrán.


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Le Marché de la Cristallerie El Resplandor, à Nopala

C

réés pour les besoins de la vie quotidienne ou à des fins rituelles, les objets artisanaux touchent à tous les domaines : céramique, textile, vannerie, poterie, travail du bois et de la pierre, orfèvrerie, etc.… Les couleurs éclatantes qui les caractérisent rappellent l’époque préhispanique quand les pyramides aztèques ou mayas et les textiles étaient peints ou colorés d’ocres rouges, orange, turquoise ou jaunes. Autant de couleurs minérales ou végétales qui inspirent encore les artisans d’aujourd’hui. Sans doute l’abus d’ornements est-il le résultat des styles baroques utilisés pendant la période coloniale mais ces témoignages interpellent le visiteur qui peut y découvrir bien souvent des formes de syncrétisme.

Une production résolument inventive.

Les artisans mexicains n’ont pas succombé à l’industrialisation ni aux objets fabriqués à la chaîne, ce qui donne aux souvenirs que l’on peut ramener une valeur incomparable et un charme particulier. La terre cuite ou céramique est sans aucun doute une des créations les plus anciennes. Liée aux célébrations mayas et aztèques et aux offrandes pour les morts, elle est aussi indissociable du quotidien. Clef de voûte de l’artisanat mexicain, elle trône en bonne place sur tous les marchés du pays. Il y en a pour toutes les bourses et tous les goûts, rustiques ou délicates, brutes ou patinées de couleurs. Les plus belles se retrouvent bien entendu dans les luxueuses galeries de la Ciudad de Mexico. DESTINATION

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sculpture de Juan Ramon Pérez Banientos, bouitque Loot surf & Lifestyle

Dans les régions du Nord comme à Hidalgo ou San Luis Potosi, l’artisanat est une source de revenus importante pour les populations rurales. C’est ici, dans des cours cachées derrière de hauts murs que se découvrent des ateliers familiaux à découvrir sous la houlette d’un guide car ces familles sont peu habituées à recevoir directement des touristes. Ce sont plutôt les grossistes qui connaissent les adresses et viennent y chercher de la marchandise qui se retrouvera ensuite sur les marchés des grandes villes ou dans les boutiques des sites touristiques où elles se vendront au moins cinq fois plus cher. L’obsidienne par exemple est une pierre volcanique semi-précieuse largement utilisée par les civilisations précolombiennes et particulièrement par les indigènes Otomies. L’obsidienne dite de Pachuca, capitale de Hidalgo, se ramassait à même le sol. On en faisait des poignards qui servaient entre autres à extraire les cœurs des victimes sacrifiées lors des rituels aux dieux. On réalisait également des bijoux et des animaux DESTINATION

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en guise d’offrandes. Aujourd’hui ces figures délicates de tortues, d’éléphants ou autres font le bonheur des touristes. La vannerie est sans doute l’artisanat le plus fréquent dans ces régions, sans doute aussi parce qu’il est plus simple à réaliser par le plus grand nombre même s’il est évident qu’il use les mains des femmes qui découpent, tissent, tressent et manipulent durant des heures des tiges cassantes et tranchantes de roseaux ou d’osiers ou d’agaves qui portent ici le nom de ixtle, autant de matériaux qui servent à fabriquer des paniers de toutes les tailles, des sacs, des chapeaux, des sets de table et même des boules de Noël… Dans l’Etat de Potosi, dans la région de Río Verde, des femmes dont les maris sont partis chercher du travail loin de chez elles se sont regroupées pour fabriquer de l’artisanat à base de ixtle. De quatre au départ, elles sont 16 aujourd’hui regroupées sous le joli label de Manos coloridos et elles ont trouvé dans ce travail de collaboration un épanouissement qui les encourage à aller de l’avant et à sauter les intermédiaires pour vendre directement


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Produits artisanaux en obsidienne de la Communauté Otomi

dans les boutiques de San Luis Potosi. Elles se sont même lancées dans la création de catrinas et autres personnages en papier mâché. Le travail du verre est une autre technique d’artisanat réalisée à plus grande échelle dans un faubourg de Huichapan, à Nopala exactement, dans l’atelier qui porte le nom de El Resplandor. La boutique déborde de pièces en verre soufflé comme des chandeliers, des vases, des verres, des jarres, des bougeoirs et autres objets dont la plupart sont en fait réalisés sur commande et vendus ailleurs au Mexique mais aussi aux Etats-Unis. L’atelier se laisse visiter. Observer le travail de souffleur et de designer de ces artistes créateurs qui travaillent rapidement d’un four à l’autre est une leçon d’humilité. A Nopala, toutes les œuvres sont réalisées à partir de verre blanc recyclé, lavé puis fondu dans un four avant d’être coloré dans différents bains. Ce n’est qu’ensuite qu’il devient la pâte à modeler des 3 ou 4 souffleurs de l’atelier. Ixtapa-Zihuatanejo accueille de nombreux touristes durant toute l’année et les rues du vieux centre de Zihua alignent de nombreuses boutiques de luxe mais aussi des échoppes de souvenirs qui proposent bien sûr un artisanat créé à base de coquillages et de perles mais aussi des objets qui vous permettent de voyager dans tout le pays, depuis las catrinas du Michoacán jusqu’aux talaveras de Puebla sans oublier les paniers, les châles, les bijoux en argent, les sandales de cuir, etc… Chaque semaine un petit eco-tianguis se tient également à Zihua non loin de la plage, il n’offre que des objets réalisés à base de recyclage ou de quoi se sustenter avec des produits fermiers le tout dans une ambiance très bon enfant. A découvrir entre autres une association qui porte le nom de MOKA qui y vend d’étonnants bijoux réalisés en papier.

Boutique alimentaire, Village Magique de Xilitla

Produits artisanaux de la Communauté Otomi.

Boutique typique de chapeaux DESTINATION

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