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Compte rendu
L'homme d'affaires fait aussi du tourisme LE MONDE | 19.09.08 | 14h08 • Mis à jour le 19.09.08 | 14h08
l'heure où la planète finance craque de toutes parts, où il est probable que les entreprises compressent encore un peu plus leurs frais, il est un secteur du tourisme qui tente une fois de plus de faire le dos rond : le voyage d'affaires. Si on connaît bien le secteur du voyage d'affaires, on connaît moins bien le voyageur d'affaires. "Une lacune qu'a voulu combler Egencia, la filiale voyage d'affaires du groupe américain Expedia", explique Christophe Pingard, vice-président Europe de l'agence de voyages. "Nous voulions comprendre le voyageur", poursuit-il. Entre mai et juillet, Strategy One, filiale du groupe américain Edelman, a réalisé une enquête sur 2 400 voyageurs d'affaires, interrogés en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Canada. La première surprise tient au fait que le voyageur d'affaires est loin de n'avoir "qu'une préoccupation purement business". Plus du tiers d'entre eux (39 %), "les explorateurs" essaient de combiner les intérêts professionnels et personnels. Ils aiment manger local, ont souvent un appareil photo et se ménagent du temps pour découvrir de nouveaux endroits. Ce groupe est particulièrement bien représenté chez les Français. Vient ensuite la tribu des "hyper-connectés" qui représente 23 % des voyageurs. Elle est constituée le plus souvent de personnes mariées et, bien qu'elles n'apprécient pas forcément les voyages d'affaires, ces déplacements leur permettent de développer leurs réseaux professionnels. Les Blackberry, les ordinateurs portables à connexion Wi-Fi n'ont aucun secret pour eux. Le voyage se limite à son objectif professionnel. C'est parmi les Américains que l'on enregistre la proportion la plus élevée d'"hyper-connectés" (28 %). En troisième position, on trouve les "économes". Regroupant 14 % des voyageurs, ils travaillent le plus souvent dans des entreprises de moins de 50 salariés. Leur objectif est avant tout de rentabiliser chacun de leurs déplacements. Les Britanniques sont les plus nombreux au sein de cette catégorie. Les moins vertueux de ces "économes" sont les Français. Les 24 % restant se répartissent en trois catégories : les "accros de la famille". Ils ont entre 36 et 45 ans, et n'aiment pas vraiment voyager. Les "habitués" pour qui voyager fait partie intégrante de leur vie professionnelle. Et, enfin, les "écolos" (4 %), soucieux de compenser leurs déplacements, qui ne prennent l'avion que s'il n'y a pas d'autre solution. L'enquête révèle que les Français sont curieux, que New York est leur ville préférée, qu'ils sont plutôt décontractés face aux détails matériels. Bien qu'attentifs aux préparatifs (visas, devises), ils ne s'embarrassent pas de conseils de sécurité, de descriptifs d'hôtels, ni même de plans de transport en commun, et privilégient les hôtels qui disposent de connexions Wi-Fi. Ils voyagent plus léger que la moyenne, et plus de la moitié d'entre eux (55 %) considère qu'un costume habillé est indispensable comme l'appareil photo (41 %), et 6 % déclarent glisser des préservatifs dans leur valise. Ce marché du voyage d'affaires pèse son poids : 263 milliards de dollars dont 95 milliards pour l'Amérique du Nord, 97 milliards pour l'Europe et 27 milliards pour la région Asie-Pacifique. Un marché encore dominé par American Express et Carlson Wagonlit Travel, avec 30 % à eux deux. François Bostnavaron Article paru dans l'édition du 20.09.08
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