Magazine Strøm - Édition Automne / Hiver 18-19

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Automne-hiver 2018-2019 / Numéro 7

C E N T R É S U R L ’ É Q U I L I B R E / A R C H I T E C T U R E / N AT U R E / S A N T É H O L I S T I Q U E





DOSSIERS THÉMATIQUES

Dans ce numéro ARCHITECTURE ET DESIGN 8

Le langage de la rive, par Hugues Lefebvre-Morasse et Maxime Beaulieu Le design d’intérieur : un art à l’écoute du lieu, par Érika Marcil RENCONTRES 18

La femme qui sillonne le fleuve, rencontre avec Nathalie Lasselin Champion, un jour à la fois, rencontre avec Alex Harvey MONDE 30

Coworking intégral, par Judith Ritchie Le Nord dans la peau, par Voyageurs du Monde VIVRE 4038

Se déconnecter du monde extérieur pour reconnecter avec soi Un week-end dans le bois en mode survie, par Frédérique Sauvée La massothérapie : une alliée contre la fatigue, par Patricia Shankland Cinq livres pour retrouver le Nord, par Nicolas Gendron SANTÉ HOLISTIQUE 48

Petit guide éprouvé pour un hiver en santé, entrevue avec la D re Chantal Guimont La technologie au service du bien-être, par Marie-Ève Trudel L’alimentation pleine conscience, entrevue avec Isabelle Huot Vivre pleinement grâce aux principes de la thérapie d’acceptation et d’engagement, par Valérie Courchesne À TA B L E 6 4

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La nature fait bien les choses, rencontre avec Raphaël Podlasiewicz Chakchouka aux légumes racines et tofu fumé, par Raphaël Podlasiewicz Un terroir nordique, par Stéphanie Dupuy

MAXIME BE AULIEU

VA L É R I E COURCHESNE

STÉPHANIE DUPUY

NICOL AS GENDRON

D re C H A N TA L GUIMONT

ISABELLE HUOT

HUGUES LEFEBVRE-MOR ASSE

ÉRIKA MARCIL

JUDITH RITCHIE

FRÉDÉRIQUE SAUVÉE

PAT R I C I A SHANKLAND

MARIE-ÈVE TRUDEL

Guillaume Lemoine Président du Strøm / Emilie Lefebvre-Morasse Directrice marketing, rédactrice en chef Sarah Lebel Viens Chargée de projets marketing, rédactrice / Ariane Gamache Gestionnaire de contenu Jacinthe Roy-Rioux Créatrice de contenu / Bianca Des Jardins Photographe Catherine Vaudry Réviseure / Véronique Péloquin Directrice artistique, sept24.com

Impression TC Imprimeries Transcontinental Ventes publicitaires Emilie Lefebvre-Morasse, elefebvre@stromspa.com, 514 761.7900 #300 / Christine Mailloux, cmailloux@stromspa.com, 514 761.7900 #304 Éditeur Strøm spa nordique, 1001, boul. de la Forêt, L’Île-des-Sœurs (Québec) H3E 1X9 Dépôt légal - ISSN 2369-5897 Bibliothèque nationale du Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Les opinions émises dans les articles du Magazine Strøm n’engagent que les auteurs. Les disponibilités, millésimes et prix mentionnés dans le magazine peuvent être modifiés sans préavis. Toute reproduction, en tout ou en partie, est interdite sans la permission de Strøm spa nordique. Tous droits réservés. Poste publication - 42293512

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ÉDITO

LE NORD AU SERV ICE DE NOTRE BIEN-ÊTRE NOR DICIT É — Les pays nordiques comme le nôtre sont bien souvent enracinés dans un terreau intellectuel riche favorable à la création, à l’innovation et à l’évolution. Le savoir, alimenté par les espaces vastes et le grand air, mène à des modèles de pensée modernes qui encadrent notre quotidien et le rendent à la fois paisible et vivifiant. C’est une chance que nous avons de vivre ici. Là où tout semble possible...

C’est sans doute en raison de l’influence des multiples facettes de notre nordicité que le Strøm est aussi profondément ancré dans quatre valeurs fondamentales : la créativité, la compétence, l’intégrité et le bien-être. C’est également en nous inspirant du Nord et de sa nature sauvage et en laissant nos valeurs nous guider que nous bâtissons chaque Strøm. Ainsi, nous aspirons à être le milieu d’équilibre d’une personne, d’une ville, d’une communauté, un moment à la fois. Pendant que nous rédigeons ces quelques lignes, nous sommes sur le point d’ouvrir nos portes dans le Vieux-Québec, aux abords du majestueux fleuve Saint-Laurent. Aujourd’hui l’automne, demain l’hiver. Nous vous invitons à rendre grâce à notre nordicité et à admirer ses tableaux variés qui évoluent au fil des saisons. Dans cette édition du Magazine, nous vous suggérons différentes façons d’y prendre part : en vous plongeant dans le langage de la rive, en vous préoccupant de la santé de notre fleuve, en dévalant nos montagnes sinueuses et en savourant les aliments et vins d’ici… dans un état de pleine conscience. BONNE LECT U RE

Guillaume Lemoine Président du Strøm spa nordique

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Le lieu géographique où nous habitons aurait-il un effet plus important sur notre équilibre que nous le croyons ? Est-ce la faible densité de population, le climat nordique, notre perception de la lumière ou notre égard face au temps qui passe qui seraient à l’origine de nos valeurs ? Plusieurs projets émergents paraissent prometteurs. Notre société pourrait-elle, dans un avenir rapproché, devenir un modèle d’équilibre ?


CrĂŠdit photo : Justine Dorval


ARCHITECTURE ET DESIGN

Le langage de la rive Par Hugues Lefebvre-Morasse et Maxime Beaulieu, collaborateurs design de l’environnement

F LUI DIT É DE L’ESPACE — L’environnement dans lequel s’implante un bâtiment est le moteur principal du projet d’architecture. Un site, c’est d’abord et avant tout une parcelle de terrain aux limites établies par des règlements, mais au-delà de ces limites légales se trouvent aussi un contexte culturel, un écosystème territorial, un climat régional, une histoire commune, des usagers présents et futurs, un avenir à dessiner. On n’invente pas son territoire, pas plus qu’on ne devrait l’exploiter. On s’y intègre et s’y adapte, on y participe. Et si le bâtiment ne servait pas de canevas pour le paysage et que c’était plutôt l’inverse ?

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On peut appeler cette architecture l’architecture vernaculaire, ou encore régionaliste. L’identité des spas Strøm se retrouve là, dans l’authenticité que représente un bâtiment qui est le fruit du lieu dans lequel il s’implante. Qui plus est, il est dans la définition même d’un spa nordique d’être en étroit contact avec la nature et avec le rythme des saisons. Il faut aller à la rencontre des éléments.

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VISITE DU BASSIN BROWN,

OÙ S’ES T I MPL ANTÉ LE NOUVE AU

S T R Ø M S PA N O R D I Q U E D U V I E U X - Q U É B E C

Une journée à admirer et à contempler tous les merveilleux détails de ce qui nous entoure… La nature belle et sauvage, les interventions humaines définies, et le tissage entre ces deux réalités. C’est ce qui explique pourquoi la mixité d’éléments d’ordre naturel et humain demande de les faire danser, valser, se confronter et même s’admirer, afin d’arriver à une intégration à l’échelle intime. Pour Québec et le bassin Brown, c’est entrer dans ces moments où le fleuve Saint-Laurent et l’homme se sont unis. Le Strøm est un hommage à ce grand fleuve, moteur de notre histoire.

La directionnalité amène une fluidité dans l’espace et le parcours. En jouant sur le transfert des volumes sur des axes, on crée des espaces de transition entre les différentes expériences de spa. Avec, toujours en tête, le langage de la rive comme source d’inspiration de l’environnement vernaculaire industriel, le fleuve comme point clé du projet, et la contemplation comme finalité.

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Crédit photo : Justine Dorval

ARCHITECTURE ET DESIGN


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ARCHITECTURE ET DESIGN

Utiliser les axes comme des fenêtres, des percées visuelles, le prolongement des perceptions. Comme le fait une vista, cadrer un élément suscite chez l’individu un sentiment de rapprochement par rapport à celui-ci. Cadrer des vues, c’est mettre en scène quelque chose de précieux. C’est savoir quand cacher, nier un bijou pour mieux le dévoiler plus tard, en montrer juste assez. Creuser, c’est permettre à l’imaginaire des gens de retrouver des rivières souterraines. Changeant constamment le décor, les variations des marées permettent les découvertes ponctuelles. Ce monde archéologique apporte une sensation de retour aux sources, dans une intimité avec le sol, humide, sombre, silencieux.

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SHERBROOKE Crédit photo : Adrien Williams


ARCHITECTURE ET DESIGN

Le desig n d ’ intérieur Un ar t à l ’ écoute du lieu Par Érika Marcil, chargée de projet en design d’intérieur au Strøm spa nordique

C’est cet art qui permet de créer un environnement où tout concorde dans l’enceinte d’un concept propre. Un design d’intérieur peut agir très fortement sur la psychologie d’un individu. À son insu, les émotions que celui-ci vit peuvent être influencées par le design de la pièce où il se trouve. À titre d’exemple, un design aux inspirations très minimalistes fera vivre une tout autre perception qu’une pièce au design de style baroque, où l’abondance et l’excès sont à leur comble. Au Strøm, et ce, dans chacun des établissements, les pièces ne sont pas surchargées de mobiliers ni d’objets décoratifs envahissants. De ce fait, déjà dès son entrée dans le spa, l’usager est porté à poser le regard sur l’architecture intérieure et son design épuré. Cet effet de désencombrement, si subtil soit-il, joue un rôle très important dès le début de son expérience de relaxation dans les installations du Strøm. À L A M A I S O N Afin de recréer un design permettant la relaxation chez soi, il est fortement conseillé de désencombrer l’espace dans lequel la petite retraite se déroule. Les pièces sombres et ornées d’objets superflus n’exerceront pas la même énergie sur la détente souhaitée. Les établissements du Strøm sont reconnus pour leur design d’intérieur emprunté à la culture scandinave. Ainsi, la luminosité naturelle y règne, l’espace est occupé par un mobilier ergonomique aux allures contemporaines, le décor épuré procure un effet détente quasi immédiat, sans oublier que le confort est assuré par tous les espaces tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

LUMIÈRE

En raison d’une architecture conçue dans une ligne de pensée scandinave, les multiples salles de détente facilitent l’entrée d’un flux de lumière maximal. Les grandes fenêtres disposées aux endroits stratégiques permettent d’emmagasiner le plus de luminosité possible. Il n’y aura jamais meilleur éclairage que celui qui varie doucement au gré des heures de la journée. Le soir venu, quelques sources d’éclairage pondéré illuminent, à faible intensité, les installations. Se crée alors une ambiance cocooning inspirée du hygge, cet art de vivre scandinave où le confort est à l’honneur. À L A M A I S O N Afin de réaliser un design d’intérieur aux inspirations nordiques à la maison, il est impératif d’ajuster l’éclairage des divers espaces. Afin d’emmagasiner le plus de lumière naturelle possible, des voilages pâles et délicats sont à privilégier. Il faut permettre à la lumière du jour d’entrer et la laisser exercer son pouvoir énergisant. La nuit tombée, les chandelles, réelles ou artificielles, sont une excellente option pour recréer une ambiance scandinave des plus réelles.

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LI EU ET ESPACE — Le design d’intérieur : cet univers où le maître d’œuvre plonge dans la compréhension de l’interaction entre l’usager et l’espace que celui-ci côtoie. Il navigue entre l’exploration de différentes solutions, et son but ultime est la recherche d’un parfait amalgame entre la fonctionnalité, l’ergonomie et l’esthétisme.


M O NT-SA I NT- H I L A I R E

SHERBROOKE

ÎLE-DES-SŒURS

Crédits photo : Bianca Des Jardins

ÎLE-DES-SŒURS


ARCHITECTURE ET DESIGN

MOBILIER

Dans tous les Strøm, la sélection du mobilier est orientée de sorte que l’usager puisse avoir accès à une panoplie de possibilités selon les besoins recherchés. Le design de mobilier scandinave est simple, mais déborde d’ingéniosité et d’astuces, question de remplir un mandat ergonomique plus qu’important. Une fois la mission du confort accomplie, encore faut-il assurer la fonctionnalité des équipements (manutention, entreposage et entretien). Les équipements se doivent d’être sélectionnés avec soin afin que tout leur potentiel soit bien exploité. Les chaises suspendues qui se retrouvent dans les spas de Sherbrooke et de Québec sont un bel exemple de cette préoccupation. Alliant l’ergonomie et le look scandinaves, elles sont faites de cordes en polycoton qui épousent la forme du corps, et ce, peu importe la position adoptée. De plus, leur structure permet un entreposage facile demandant peu d’espace. À L A M A I S O N Lors de l’achat de mobilier intérieur, il est important de ne pas négliger l’espace dans lequel celui-ci sera aménagé et surtout, de privilégier l’aspect fonctionnel. Dans une petite pièce, il faudrait davantage opter pour des meubles aux allures légères et aux lignes sobres et épurées. Il ne faut également pas oublier qu’un achat de mobilier peut être considéré comme un investissement à long terme. VERDURE

Un décor comprenant de la végétation, comme des plantes, procure une ambiance réconfortante et chaleureuse. Le Strøm Mont-Saint-Hilaire a voulu faire régner la nature à l’intérieur de ses installations. Avec une fenestration qui y contribue déjà pour beaucoup, grâce au coup d’œil qu’elle donne sur l’extérieur, l’idée d’intégrer encore davantage la verdure dans les espaces intérieurs s’est imposée. Le résultat est un effet de détente semblable à celui que la nature procure. L’ajout de verdure dans un design d’intérieur contribue au bien-être des usagers. Le cadre naturel ainsi évoqué donne la sensation d’un décor apaisant qui est source de regain d’énergie. Que ce soit avec les grands panneaux de verdure sur les murs du salon Hygge ou avec les objets décoratifs dans les différents espaces intérieurs, ce décor d’éléments naturels recrée l’ambiance des pays nordiques. À L A M A I S O N Pour un apport de verdure à la maison, il est préférable de limiter la quantité de verdure selon la grandeur des pièces. Toutefois, cette touche naturelle apporte une certaine vivacité à un intérieur. Si l’espace est restreint, il est toujours possible d’opter pour de jolies fleurs naturelles disposées dans les pièces communes. Il ne faut pas oublier que dans un design d’intérieur, tout est dans l’équilibre.

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CrĂŠdit photo : Nathalie Lasselin

RENCONTRES


RENCONTRES

La femme qui sillonne le f leuve

un contact avec la nature est nécessaire afin de garder un bon équilibre de vie. S’immerger dans la nature et la contempler nous oblige à ralentir le rythme et nous ramène à l’instant présent ! Ça, c’est quelque chose que le Saint-Laurent m’a appris à faire au fil de mes plongées. Comme la visibilité n’y est jamais très bonne en raison des sédiments en suspens, je dois être très attentive à ce qui se trouve juste devant moi. Si j’essaie d’aller trop vite ou si j’ai trop de pensées encombrantes, je cours le risque de ne pas voir à temps un obstacle qui surgirait devant moi, et ainsi mettre ma sécurité en péril lorsque je dérive dans les rapides du fleuve. Quand je suis dans le fleuve, je dois être 100 % dans le moment présent et observer tout ce qui se passe dans les quelques pieds que je vois devant moi. Devoir me concentrer autant sur l’immédiat, sur le “ici et maintenant” me plonge dans un état de pleine conscience qui m’apaise et m’aide à remettre bien des choses en perspective, même celles qui ne se passent pas dans l’eau. »

À L A C ONQU ÊT E DU S A I N T-L AU R E N T — Nathalie Lasselin a fait le tour du monde pour explorer les profondeurs sous-marines. Dans les eaux glaciales de l’Arctique, aux abords des épaves des Caraïbes ou dans les grottes sous-marines de Chine, cette exploratrice capte des images d’un monde qu’on ne voit pas. Sous la surface de l’eau se trouve un univers riche qu’elle nous fait découvrir et qu’elle documente, afin que l’on sache comment mieux le protéger. Sa plus récente expédition, appelée Urban Water Odyssey, est une plongée extrême en continu de plus de 30 heures sur 70 km, soit d’une pointe à l’autre de l’île de Montréal. En plus d’établir un nouveau record mondial, l’exploratrice s’est fixé une double mission. D’une part, recueillir de précieuses données scientifiques pour aider les chercheurs à mieux comprendre le fleuve Saint-Laurent. D’autre part, attirer l’attention sur ce cours d’eau emblématique pour nous sensibiliser à la fragilité de son équilibre.

Avec ses eaux troubles et plutôt vertes, le fleuve peut sembler peu invitant. Pourtant, il est un milieu de vie riche et varié avec lequel elle nous invite à reconnecter.

U N CO U R S D ’ E AU FA S C I N A N T

L’eau et la nature qui l’entoure prennent depuis toujours une place importante dans la vie de la plongeuse, récemment intronisée au Women’s Diving Hall of Fame et élue fellow de la Société géographique royale du Canada. Dans le cadre de son expédition Urban Water Odyssey, elle veut documenter cette nature qui se trouve juste à côté de chez nous et qu’on ne prend pas toujours le temps de voir et d’apprécier.

« Autours de l’île de Montréal, on compte plus de 80 espèces de poissons, 200 espèces d’oiseaux et des dizaines d’espèces de mammifères comme des loutres et des castors. Tous ces animaux vivent ou se nourrissent dans le Saint-Laurent ! Le fleuve regorge de vie et de petits îlots de nature pour l’observer, mais on ne prend pas toujours la peine de le faire. Un de mes objectifs avec Urban Water Odyssey est d’inviter les gens à se réapproprier le Saint-Laurent afin que tous renouent avec cette nature qui nous ressource. »

« La nature à l’état brut m’a toujours fascinée ! Prendre le temps d’observer un oiseau faire son nid, ou simplement s’asseoir sur un banc pour regarder le fleuve a un effet profondément relaxant, et je pense qu’avoir

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Rencontre avec la plongeuse et réalisatrice Nathalie Lasselin


CrĂŠdit photo : Nathalie Lasselin

CrĂŠdit photo : Nathalie Lasselin


RENCONTRES

U N E R I C H E S S E S A N S PA R E I L L E

« Peu de gens réalisent à quel point le fleuve est vital pour nous. Des millions de Québécois boivent son eau chaque jour, sa santé est donc étroitement liée à la nôtre. On a longtemps maltraité le fleuve en y jetant toute sorte de choses sans aucune considération. La première usine de filtration des eaux à Montréal date seulement de 1984 ! Avant ça, toutes les eaux usées et les déchets de l’industrialisation retournaient directement dans le fleuve sans être traités. Et même aujourd’hui, les systèmes sont loin d’être parfaits en dépit des efforts et de l’investissement incroyable qui ont été faits. Les filtres ne bloquent pas tout et bien des débris s’y retrouvent.

« C’est un projet qui participe au portrait global du fleuve et qui permettra de prélever des échantillons là où les scientifiques ne peuvent pas toujours aller. Avec cette recherche, on va pouvoir analyser la présence dans l’eau d’un tas de choses, dont les hormones, herbicides, pesticides, médicaments, antibiotiques, etc. Une fois les analyses terminées, on va en connaître beaucoup plus sur la santé du fleuve, on va mieux comprendre ses problématiques. Ultimement, ces connaissances vont permettre de mieux orienter les actions à entreprendre collectivement pour protéger et préserver l’eau que l’on boit. » LES GARDIENS DU FLEUVE

Malgré l’équilibre précaire dans lequel se trouve notre fleuve, Nathalie demeure profondément optimiste.

Un des objectifs de mon documentaire sera d’exposer cette réalité en captant des images qui mettent en lumière ce que l’on ne voit pas. Peut-être que le fait de voir tous les déchets qui s’amassent dans l’eau et sur les berges va nous inciter à repenser nos choix. Je pense que si les gens voyaient tous les dommages que ça fait lorsqu’on jette des trucs qu’on ne devrait pas dans la cuvette, ils ne le feraient pas. J’aimerais que mon documentaire soit le point de départ d’une réflexion. »

« C’est vrai qu’on a beaucoup de temps à rattraper, mais je suis sûre que si l’on s’engage à sauvegarder notre fleuve, on peut le faire ! On peut tous faire au quotidien des choix qui ont un impact positif concret, comme ne plus rien jeter dans les toilettes, réduire notre consommation de produits jetables en plastique ou encore utiliser des produits nettoyants biodégradables. On a le pouvoir d’être des héros du quotidien pour préserver non seulement le fleuve mais aussi notre environnement et notre qualité de vie ! Je pense qu’on se doit de le faire, car préserver notre source d’eau potable et la nature c’est, en fin de compte, prendre soin de notre santé et prendre soin de nous ! »

Urban Water Odyssey est également une mission scientifique dans laquelle Nathalie Lasselin s’est engagée, avec six chercheurs de l’Université de Montréal, pour aller recueillir des échantillons, qui seront ensuite analysés.

SUI V EZ L’AV ENT U RE Pour en apprendre davantage sur les projets de Nathalie Lasselin, ses expéditions et les dates de projection de ses documentaires, visitez nathalielasselin.com.

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Serpentant à travers le Québec, le fleuve est intimement lié à notre histoire et à notre culture. Il sculpte le paysage de nombreuses villes d’ici. Des vues imprenables du cap Diamant aux célèbres couchers de soleil de Kamouraska, notre fleuve nous éblouit, nous transporte et nous nourrit. En plus d’être un garde-manger pour nous et des centaines d’autres espèces, il est la source d’approvisionnement en eau potable de plus de la moitié des Québécois, et plus précisément de 80 % des Montréalais. Pourtant, à l’heure actuelle, seulement 1 % du fleuve est protégé, et on connaît très peu de choses sur son état de santé.


ALEX HARVEY

Champion du monde au 50 km de ski de fond

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Crédit photo : Dustin Satloff

RENCONTRES


RENCONTRES

Champion, un jour à la fois

LE SKI DE FOND EST UN SPORT D’ENDURANCE.

QUELS SONT LES PRINCIPES DE BASE

C O M M E N T FA I S -T U P O U R P R É PA R E R T O N C O R P S

D E T O N A L I M E N TAT I O N ?

À L’A C T I V I T É P H Y S I Q U E ?

C’est avant tout de manger équilibré. En s’entraînant, on dépense énormément d’énergie, de 1 000 à 1 200 calories par heure. Avec une journée de 5 h d’entraînement, on arrive à environ 6 000 calories dépensées en plus du métabolisme de base. Il est évident que je dois alors manger suffisamment : beaucoup de glucides, de protéines et de légumes. Je le fais en misant sur la quantité et la qualité des aliments.

Heureusement, l’entraînement en ski de fond est très varié, ce qui est l’idéal pour réduire le risque de blessures. Je fais beaucoup de vélo de montagne et de vélo de route, de la course à pied, du ski à roulettes, de la musculation en gym. Je m’entraîne de 4,5 à 5 h par jour, divisées en deux séances afin d’avoir suffisamment de temps pour récupérer et d’être efficace lors de chaque entraînement.

T E P E R M E T S -T U Q U E L Q U E S G ÂT E R I E S ? PA R L A N T D E R É C U P É R AT I O N ,

Je bois un verre de vin en soupant presque tous les soirs. Ça n’affecte pas mon entraînement et c’est d’ailleurs conseillé par certains médecins. Ma copine Sophie cuisine également d’excellents desserts, et je ne m’en prive pas !

A S -T U U N R I T U E L D E R É C U P É R AT I O N P O U R P R É PA R E R T O N C O R P S À DE NOUVE AUX ENTR AÎNEMENT S ?

Entre mes séances d’entraînement, je fais une sieste. Le gros de la récupération réside dans le sommeil, mais aussi dans la nutrition. Je n’ai pas de diète particulièrement complexe, mais je mange toujours dans les 20 minutes qui suivent la fin de l’entraînement pour que mon corps soit en mesure de bien absorber les bienfaits des aliments (le meilleur moment où les muscles sont le plus aptes à bien récupérer et à bien absorber les nutriments des aliments est après l’entraînement).

AD O P TES -TU UNE FO R ME DE R ITUEL D E D É T E N T E O U D E M É D I TAT I O N ?

Pour décrocher, je m’évade grâce à la compagnie de mes amis et avec l’université. On parle d’autre chose que de sport, ça me permet de lâcher prise. L’étirement m’aide à me détendre en fin de journée, c’est ma petite méditation, même si ce n’est pas du yoga à proprement dit. Sinon, la veille d’une compétition, je fais toujours une visualisation avant de dormir. Je m’imagine skier sur un parcours de compétition. J’observe la routine que je franchirai au fil de la course. Ce style de visualisation me permet de diminuer mon stress. Le lendemain, en arrivant sur les lieux de la course, je deviens en mode « pilote automatique », puisque j’ai l’impression d’avoir déjà vécu la course la veille à travers ma visualisation.

Après mon repas, je fais une sieste, pour finalement manger un second repas, qui correspond à l’équivalent d’un déjeuner. Par la suite, je suis prêt pour l’entraînement de l’après-midi. Je me couche assez tôt en soirée. Je dors près de 12 h par jour ; la moitié de ma journée est donc investie à récupérer.

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RÉ A LISAT IONS — Champion du monde, modèle d’excellence en ski de fond, étudiant en droit et amoureux de la nature et des nouveaux défis, Alex Harvey a plus d’une corde à son arc. Incursion dans le quotidien d’un athlète qui, au-delà de la performance, mise sur l’équilibre.


L E S D O L O M I T E S / I TA L I E


RENCONTRES

A S - T U D E S L I E U X O U D E S P AY S A G E S

ET PLUS PRÈS DE CHEZ NOUS,

COUPS DE CŒUR POUR T’ENTR AÎNER ?

A S -TU DES LIEUX FÉTI CHES AU QUÉB EC ?

Il y a plusieurs endroits merveilleux dans le monde ! Situées sur un plateau à 2 000 m d’altitude, les Dolomites, qu’on appelle aussi les montagnes roses de l’Italie, sont tout simplement grandioses. Ce lieu est majestueux autant l’hiver que l’été, et j’y fais souvent des camps d’entraînement durant la saison froide. Il y a aussi la Norvège, où les paysages sont toujours magnifiques. J’étais justement dans ce pays en août dernier pour un camp de trois semaines comprenant quelques compétitions de ski à roulettes. L’une d’elles débute en bateau : aucune route ne s’y rend ! Nous partions du fond d’un fjord pour faire une montée de 8 km. Les vues sont à couper le souffle.

Nous sommes aussi choyés chez nous ! Je pense par exemple au mont Saint-Anne : je suis né à ses pieds et j’habite toujours là. Ce mont tient le rôle de ma cour arrière, c’est mon terrain de jeu ! Je le monte plusieurs fois par semaine, que ce soit à vélo ou en course à pied. Au sommet, la vue est exceptionnelle sur la ville de Québec, l’île d’Orléans, Charlevoix, le fleuve, et on peut contempler les Laurentides dans toute leur beauté.

QUELLES SONT TES PLUS GRANDES RÉUSSITES,

l’instant, je me concentre sur l’entraînement et la compétition. Le ski de fond demeure mon défi principal, mais j’accueillerai avec enthousiasme les nouveautés quand elles se présenteront à moi.

TES PLUS GR ANDES FIERTÉS ?

J’ai deux titres de champion du monde : un en équipe et l’autre individuel. C’est certain que ça représente beaucoup de fierté pour moi en matière de performance et de résultats. De plus, je ressens beaucoup de satisfaction face à ma capacité à être resté performant dans un contexte où la compétition se déroulait sur la route, loin de mes proches.

A S -T U U N E D E V I S E Q U I G U I D E TA V I E ?

Le point de départ à tout ce que j’entreprends est l’établissement d’un objectif. Lorsque je traverse un moment plus difficile, je reviens à cet objectif pour garder le cap. Être un peu meilleur chaque jour, c’est ma façon de progresser de manière importante à plus long terme.

TU TERMINES PROCHAINEMENT T E S É T U D E S E N D R O I T. C O M M E N T E N T R E V O I S -T U CE NOUVE AU CHAPITRE ?

ET TES RÊVES POUR L A SUITE ?

Je trouve ça très stimulant ! Me lancer dans une nouvelle carrière sera un grand défi, ce qui signifie pour moi beaucoup de motivation. Malgré tout, pour

J’aimerais fonder une famille dans les prochaines années et partager le goût du sport avec mes enfants !

À V ENI R

Alex Harvey défendra son titre de champion du monde aux finales de la Coupe du monde FIS de ski de fond, qui auront lieu du 22 au 24 mars 2019 sur les plaines d’Abraham, à Québec. Un événement à ne pas manquer !

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Aussi, au Québec et au Canada, nous avons la chance d’avoir accès à de très beaux parcs provinciaux et nationaux, comme le parc national de la Jacques-Cartier ou celui des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie.


STRØM SPA NORDIQUE

Quatre spas centrés sur l ’ équilibre ÎLE-DES-SŒURS 1001, boul. de la Forêt Île-des-Sœurs (Québec) H3E 1X9 M O NT-SA I NT- H I L A I R E 641, chemin de la Montagne Mont-Saint-Hilaire (Québec) J3G 4S6 SHERBROOKE

1705, rue Roy Sherbrooke (Québec) J1K 2X5 VIEUX- QUÉBEC 515, boul. Champlain Québec (Québec) G1K 0E4 1 8 7 7 7 61 . 2 7 7 2 / S T R O M S P A . C O M

NOS SERVICES

Expérience thermale / Massothérapie / Soins esthétiques / Bistro / Événements

PA R T I C I P E Z À N O S É V É N E M E N T S

Lundis mieux-être / Jeudis cøzy / Vendredis sous les étoiles / Dimanches B&B / Brunchs familiaux Réservation obligatoire. Pour plus d’information : stromspa.com

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STRØM SPA NORDIQUE

FONDATION STRØM – A IDA NT NATUREL

Ils apportent l’équilibre autour d’eux, nous sommes le leur l’espace d’un moment.

STROMSPA .COM

SOUT ENI R CEU X QUI I NCA RNENT L’ÉQUI LI BRE DA NS L’A DV ERSIT É — Les proches aidants sont toujours là, présents, attentifs et attentionnés. Ils accompagnent un proche, un parent, un conjoint durant l’épreuve, incarnant l’équilibre dans l’adversité. Ils sont la source de réconfort de ceux qui luttent chaque jour. Pour ces gens qui donnent tellement et sans compter, nous avons créé la Fondation Strøm – Aidant naturel, afin qu’ils puissent profiter d’un moment bien à eux. Nous voulons être à leurs côtés autant que nous le pouvons, les accueillir pour leur permettre de se ressourcer, de s’énergiser, de se recentrer, afin qu’ils continuent à offrir ce qu’il y a de plus précieux : l’équilibre, le courage et la sérénité.

I N F O R M AT I O N Nous invitons les proches aidants à visiter le stromspa.com/fondation pour plus d’information.

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Crédit photo : Rise By We

R I SE BY WE / NEW YO R K


MONDE

Coworking intég ral Par Judith Ritchie, experte bien-être et fondatrice de joliesoul.com

F USION — Bien plus que des lieux de créativité et de travail collaboratifs, les nouveaux espaces de travail partagés (coworking) se dotent de zones de méditation, de studios de yoga et d’expériences spa. Quatre lieux autour du monde où bien-être rime avec travail nomade.

N° 1 / É T A T S - U N I S

WeWork, le plus grand fournisseur d’espaces de coworking au monde, a été l’un des premiers à réinventer le travail collaboratif en créant des espaces où chacun redéfinit son succès en termes de réalisation personnelle, et pas uniquement en résultats financiers. Le groupe visionnaire est allé plus loin en inaugurant récemment son concept Rise by We sous le même toit que WeWork, au 85 Broad Street, dans le quartier financier de New York. Bien plus qu’un gym, le lieu comprend plusieurs studios pour l’entraînement physique et une expérience complète de spa avec massages, hammam, sauna sec, bain à remous et bain minéral pour apaiser les muscles après l’effort. Le Flight Studio propose des entraînements aérobiques de haute intensité, le Fight Studio se consacre aux arts martiaux et nouvelles techniques de boxe, et le studio de yoga est un sanctuaire serein offrant relaxation et rajeunissement. Toujours dans un esprit de communauté, l’application WeWork Wellness comprend une option pour acheter des massages, le tout accessible uniquement aux membres de WeWork. risebywe.com

N° 2 / P O R T U G A L

SECOND HOME (LISBONNE)

Un bâtiment écologique, une ventilation naturelle, beaucoup de lumière naturelle et plus de 1 000 plantes et arbres pour délimiter les espaces à l’intérieur et créer de l’intimité… Situé en bord de mer à Lisbonne à l’intérieur du Mercado da Ribeira, qui date du 19e siècle, Second Home Lisboa se présente comme l’avenir de l’espace de travail, offrant des restaurants, des programmes culturels ainsi que des espaces de yoga et de méditation aux entrepreneurs de la technologie et du secteur créatif. « Nous croyons que le bien-être physique et psychologique est un moyen de stimuler la créativité, c’est pourquoi nous organisons régulièrement des cours de yoga et de pilates pour nos membres, un club de course et une classe de surf hebdomadaire dans l’océan Atlantique », explique le fondateur du groupe, Rohan Silva, qui possède d’autres lieux semblables à Londres et à Los Angeles. Des ateliers et des conférences sont réservés aux membres, avec accès à des conseils d’experts pour faire évoluer les entreprises et leur permettre de maximiser leur impact positif sur le monde. En plus du yoga, de la méditation et du surf sur la plage, des activités de bien-être hebdomadaires sont proposées pour aider les membres à être les plus heureux et les plus sains possible. secondhome.io

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R I SE BY WE (NEW YO R K )


BEACHUB / THAÏL ANDE

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Crédits photo : Beachub

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N° 3 / I N D E

THE MOSAIC (MUMBAI)

Même si l’Inde n’a rien à envier aux pays occidentaux en matière de mode de vie holistique, la ville de Mumbai, avec ses 18 millions d’habitants, compte son lot de stress, tout en regorgeant de jeunes pousses (start-ups) et d’entrepreneurs créatifs. Situé à Andheri, banlieue de Mumbai, The Mosaic a relevé le pari de créer le premier espace de coworking basé sur le bien-être. L’espace de travail tentaculaire de 8 000 pi 2 inclut des salles spacieuses, des bureaux de travail et un concept « Body-Mind-Soul ». Conçu dans une perspective holistique, le centre s’est inspiré du monde naturel avec des carreaux en nidd’abeilles, de nombreux meubles en bois et une végétation luxuriante. L’espace propose des cours de tai-chi et de kickboxing, ainsi que des façons créatives d’évacuer le stress, telles que le massage, la méditation et la danse. Les personnes qui suivent les classes de yoga peuvent s’hydrater avec de l’eau minérale et des thés biologiques. The Mosaic ouvrira de nouvelles adresses à Bangalore, à Hyderabad et sur un autre site à Mumbai. themosaic.in

N° 4 / T H A Ï L A N D E

B E ACH U B (KO H PH A N G A N)

BeacHub est le premier espace de coworking en bord de mer sur la magnifique île de Koh Pha Ngan, en Thaïlande. Le lieu absolument idyllique se veut un espace aussi spirituel que fonctionnel. Il offre des installations de qualité professionnelle à ses membres et une dose de détente pour les nomades numériques qui cherchent à faire leur travail tout en profitant du mode de vie insulaire. Ambiance surf, brise de l’océan, classe de yoga et restaurant bio gastronomique Karma Kafe, tout y est. Son fondateur, Matthew Schotz, explique ce rêve devenu réalité : « Je me souviens du moment où je me suis connecté pour la première fois à notre Internet ultrarapide à fibre optique, en regardant l’océan sur cette île tropicale… Avec nos hamacs de remue-méninges à gravité zéro, notre salle climatisée insonorisée, notre cabane Skype en bambou et notre plage privée de sable blanc, je me suis alors dit que nous avions amené le coworking à un niveau supérieur. » Le groupe ouvrira prochainement d’autres lieux en bord de mer à Hawaï, au Costa Rica, à Bali et au Mexique. beachub.com

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F O G O I S L A N D I N N / L’ Î L E F O G O

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Crédit photo : Fogo Island Inn

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Le Nord dans la peau

VOYAGE — S’éloigner de la ville. Choisir d’aller voir ailleurs, là où le temps s’écoule plus lentement. Emprunter des chemins méconnus, fouler des sentiers enneigés, contempler une nature grandiose. Le temps d’une fin de semaine ou d’un court séjour, le voyage version glacée se décline d’un bout à l’autre du pays. C’est le moment de se rebrancher à la nature, de retrouver la sève nordique qui coule dans nos veines. L’hiver fait partie de notre ADN, il est indissociable de notre culture, et la saison blanche caractérise toute notre nation. L’art de vivre boréal, c’est la part belle à un mode de vie bien d’ici. Cela passe par l’acclimatation aux courtes et froides journées de notre hiver, où l’on aime profiter du réconfort d’un spa. Au pays de la neige, les plaisirs givrés sont légion. Des rives de Terre-Neuve aux cieux du Yukon, voici nos adresses pour découvrir une autre facette du pays, loin des sempiternelles pourvoiries, en chalet ou en prêt-à-camper écolochic.

est audacieux et inédit : créer une fondation autour de l’art, de l’artisanat et de la culture avec, en parallèle, un hôtel vitrine pour accueillir les visiteurs. C’est l’architecte canadien Todd Saunders qui a été chargé de la conception de cet hôtel aux allures de paquebot futuriste posé devant l’Atlantique, aux lignes abruptes et étonnantes, à l’image de son environnement. Le résultat est un surprenant mélange de traditions et de design avant-gardiste, avec une sensibilité écologique remarquable. Mettez votre paire de bottes de neige pour arpenter les anciens chemins de traverse environnants, puis, au retour, prélassez-vous sur le spa du toit avec vue sur les rochers gelés couverts de lichen. Vision boréale idyllique.

C ALME ET VOLUP TÉ

T E R R E - N E U V E / L’ Î L E F O G O

Au large de la côte nord de Terre-Neuve, l’île Fogo fait partie de ces lieux hors du temps. Un bout du monde qui se mérite : il faut prendre tour à tour l’avion, la voiture et le ferry pour l’atteindre. Une fois sur place, cependant, on profite du temps qui suspend son cours, on prend un grand bol d’air et de nature qui recharge les batteries, au son exclusif de la paix et du calme. Fogo interpelle par ses paysages chaotiques, ses étendues vierges balayées par les vents, ses roches aiguisées, son climat indécis et l’Atlantique capricieux. Les terres sont si changeantes que les locaux parlent de sept saisons, et non de quatre. Amateurs de photographie, à vos appareils pour capter toute cette beauté !

À voir, à faire Les gastronomes doivent absolument faire honneur à la table de l’hôtel. Cours de fabrication de pain, classe de poisson fumé, repas traditionnels inuits avec baies, mousse et champignons seront au rendez-vous.

Choisir son lit Le Fogo Island Inn, c’est avant tout une histoire de cœur – celle d’une propriétaire originaire de l’île qui y est revenue pour mieux la préserver. Le concept

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Par Voyageurs du Monde — voyageursdumonde.ca


WHITEHORSE

CHARLEVOIX

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Crédits photo : Voyageurs du Monde

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D A N S E R AV E C L E S É T O I L E S Y U KO N / W H I TE H O R SE

Évoquez le Yukon, et c’est l’appel de l’Ouest qui résonne en chacun de nous. Bien sûr, nos rêves de chercheurs d’or nous attirent vers Dawson, où notre besoin d’espaces infinis sera instantanément rassasié. Mais l’hiver venu, c’est vers les cieux de Whitehorse qu’il faudra se diriger. Cette petite cité doit son nom poétique aux rapides de la rivière Yukon, qui évoquent à cet endroit la crinière d’un cheval blanc. Sur le chemin vers l’Alaska, on croise sa route pour s’enivrer du spectacle lumineux de ses aurores boréales. Sous les latitudes nordiques du Yukon, le ciel prend soudain vie et parade sous nos yeux. Retombée en enfance garantie.

S’ éloigner de la ville. Choisir d ’aller voir ailleurs, là où le temps s’ écoule plus lentement. de métal : c’est la salle commune, mi-cuisine, mi-salle de yoga, qui offre une vue plongeante sur le fleuve gelé. Prêts-à-camper de dernière génération, les refuges faits de bois et de matériaux recyclés sont disséminés dans la forêt boréale, à l’abri des regards, mais entièrement ouverts sur la nature. On adore la baie panoramique au-dessus du lit, pour s’abandonner à la contemplation du sublime.

COCON BORÉAL – LES ÉBOULEMENTS CHARLEVOIX / QUÉBEC

Sur la route en lacets, à chaque virage, de nouveaux caps rocheux, de petites anses, de grandes baies, des maisons aux toits colorés. Les noms des villages s’égrènent comme un chapelet de gourmandises. Et c’est effectivement un voyage gourmand : fromageries, boulangeries… ainsi qu’un vin de tomate unique au monde. Les saveurs de Charlevoix enivrent. On y retrouve la symbiose parfaite entre le terroir, la toundra arctique, le fjord et des criques secrètes où l’on profitera d’un environnement envoûtant. Ici, la terre fait l’amour au fleuve, un spectacle tout public où la mention « nordicité » prend tout son sens.

À voir, à faire Il faut absolument faire halte à Baie-Saint-Paul, puis suivre la Route des saveurs, en direction de La Malbaie. C’est l’occasion de savourer l’inoubliable Migneron de Charlevoix de la famille Migneron, ou encore de prendre un rendez-vous malté à la MicroBrasserie Charlevoix. Enfin, n’écoutez pas votre GPS et profitez plutôt de la route du littoral, la 362, à peine plus longue, tellement plus belle !

Choisir son lit Peu avant le village des Éboulements, un panneau discret indique le Repère Boréal. On grimpe un bout de piste pour rejoindre un grand cube bardé de bois et

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Choisir son lit Situé à une vingtaine de minutes de route au sud de Whitehorse, le Northern Lights Resort & Spa est un véritable havre de paix entouré de forêts de pins et de montagnes. Il propose quatre chalets indépendants, confortables et impeccablement équipés, ainsi qu’un spa et une terrasse qui permet d’observer les aurores boréales en hiver.


Crédit photo : Bianca Des Jardins

B A I N AU SEL D’EPSOM Faites l’essai des bienfaits de la flottaison lors de votre prochaine visite au Strøm spa nordique du Vieux-Québec.


VIVRE

Se déconnecter du monde extérieur pour reconnecter avec soi

entre autres à déterminer si la flottaison atténuerait les symptômes d’anxiété, de stress et de dépression. Cinquante participants ont été recrutés parmi un éventail de gens affectés par des troubles liés au stress ou à l’anxiété. Ils ont été soumis à l’expérience de la flottaison dans un bassin d’eau saturée en sel d’Epsom. La tension artérielle, la fréquence cardiaque, la respiration et le mouvement des flotteurs ont été mesurés. Les participants ont souligné une réduction importante du stress, de la tension musculaire, de la douleur, de la dépression et de l’affect négatif, accompagnée d’une amélioration notable de l’humeur, de la sérénité, de la relaxation et du bien-être général. Le constat ? La flottaison s’avère une technique prometteuse pour réduire temporairement la souffrance chez les personnes souffrant d’anxiété et de dépression.

DU PH YSI QUE À L A P S YCHÉ

De ses bienfaits sur le corps physique jusqu’à ses qualités pour la santé psychique, les recherches scientifiques des dernières années soutiennent les vertus de la flottaison. Le lien entre le physique et la psyché étant étroit, cette pratique intéresse autant les fervents du mieux-être que les scientifiques. L’expérience régénérative et restauratrice qu’est la flottaison permettrait au corps de retrouver son plein potentiel. Elle diminuerait aussi la pression artérielle, la fréquence cardiaque et les tensions musculaires. En minimisant les forces de la gravité, la flottaison permettrait la décompression de la moelle épinière et des articulations tout en favorisant la détente des muscles. En plus de ses bienfaits physiques, la flottaison créerait un environnement propice à la méditation, tant pour les nouveaux pratiquants que pour les experts. Grâce à un sentiment d’apaisement et de bien-être global, l’esprit deviendrait profondément calme, faisant place au moment présent et au développement de la conscience.

D ’A U T R E S B I E N F A I T S S U R L A S A N T É

Absorbé par la peau, le sel d’Epsom préserve l’équilibre et la santé de la peau. Chargé de minéraux tels que le calcium, le potassium, le brome et le magnésium, le sel d’Epsom est un agent antistress remarquable qui détend, calme les démangeaisons de la peau ainsi que les courbatures, tout en soulageant les rhumatismes et la congestion. En raison de ses propriétés désinfectantes, il est utilisé depuis toujours dans le traitement de plusieurs maladies de peau comme l’eczéma, le psoriasis et l’acné.

D E L’A N X I É T É À L A L I B E R T É

Plusieurs recherches se sont intéressées à la flottaison afin de comprendre les bienfaits tangibles de cette pratique. Une étude ouverte réalisée par l’équipe du neuropsychologue clinique Justine S. Feinstein1 visait

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Feinstein, J. S. et al. (2018). Examining the short-term anxiolytic and antidepressant effect of Floatation-REST. PLoS One, 13(2), e0190292. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0190292

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NOU V E AUT É AU ST RØM V I EU X- QUÉBEC — Notre bain au sel d’Epsom est fait d’une solution dense qui permet au corps de flotter sans effort en minimisant les forces de la gravité. Allié de tous ceux qui cherchent un moment de recul pour décrocher, vaincre leur anxiété ou se régénérer, il procure une expérience digne d’une baignade dans l’eau saline de la mer Morte, avec une salinité oscillant de 25 à 27 %. Grâce au relâchement du corps et à l’absence de points de pression, la flottaison offre un sentiment de relaxation optimale.


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VIVRE

Un week-end dans le bois en mode sur vie Par Frédérique Sauvée, collaboratrice plein air

lointains, même préhistoriques, de véritables maîtres dans l’art de la survie extrême. Fabrication de cordages ou d’abri sans cordes ni couteau, démarrage d’un feu par friction, purification de l’eau, pistage et piégeage, tout y passe pour qu’on apprenne à (re)devenir autonomes au fond du bois.

Autrefois destinés aux militaires, aux scouts, aux chasseurs en région éloignée, les stages de formation en survie séduisent de plus en plus le grand public. Autour du feu de camp, notre week-end d’initiation rassemble un couple qui planifie une randonnée de plusieurs jours en autonomie dans les Rocheuses, une mère et son ado qui cherchaient une activité ludique à faire ensemble, mais également un groupe d’amies qui veulent savoir se débrouiller en forêt. Une belle tribu éclectique qui a hâte d’apprendre à faire du feu sans allumettes ni briquet !

L’initiation se corse toutefois quand arrive l’heure de la mise en situation. Imaginez-vous seul, perdu dans l’arrière-pays montagneux de Charlevoix. Imaginezvous transi de froid sous un déluge en plein milieu d’une longue randonnée en Gaspésie. Imaginez-vous encore devoir agir en cas de blessure grave de votre compagnon, loin du réseau cellulaire, en hiver. Il n’est plus seulement question d’apprentissages, mais aussi, et surtout, de résistance mentale en milieu inconnu.

Avant d’aborder la partie pratique, notre enseignant survivaliste souhaite qu’on établisse une relation pure avec la nature, sans gadgets technologiques. En regardant autour de nous, on prend conscience de notre incapacité à reconnaître l’essence des arbres qui nous entourent, et encore moins les types d’oiseaux qui sifflent à nos oreilles. On réalise alors à quel point on est aujourd’hui déconnectés de la vie sauvage et totalement vulnérables face à elle.

Et pour beaucoup, la gestion du stress devient problématique lorsque la lumière du jour tombe. Tandis que les bruits de la forêt se font de plus en plus enveloppants, c’est le moment de mettre à profit les 5 C appris dans la journée : contenir de l’eau pour rester hydraté, combustion d’un feu pour s’éclairer, se réchauffer et s’alimenter, cordage pour la construction d’un abri, couper et trouver des outils, couvrir son corps pour ne pas perdre sa chaleur ni son énergie.

Cette sagesse nous ouvre l’esprit aux nombreux apprentissages qui vont suivre pendant ces deux jours. On commence par les principes de base de la chasse, de la trappe et de la cueillette. Les techniques sont inspirées de celles de nos ancêtres

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V I E SAU VAGE — Après la mode du bootcamp, du CrossFit et des courses à obstacles, voici venu le temps d’un autre type de dépassement de soi, plus près de la nature et plus introspectif : la survie en milieu sauvage. Les ateliers et week-ends d’initiation, offerts été comme hiver, se multiplient à travers la province. Les participants y apprennent à se débrouiller seuls au fond du bois, à trouver à boire et à manger, et même à dormir dehors sans tente. Ce retour à la vie sauvage pourrait apparemment nous permettre de mieux vivre… en société !



VIVRE

Au petit matin, après une nuit plus ou moins paisible, confortable et réparatrice, la fierté d’avoir passé cette étape ultime de la survie en forêt brille dans nos yeux tout juste ouverts. On a peut-être eu peur, froid ou faim, mais on ne s’est pas laissés abattre, on a réussi à relativiser les problèmes, à accepter la situation et à surmonter les embûches. Les acquis de ces dernières heures deviennent déjà des automatismes chez les participants. On cherche à être actifs pour se réchauffer, on s’assure de la santé des autres, on observe l’environnement pour trouver une source d’eau et de nourriture pour le reste de la journée. La fin du stage permet de faire un bilan. De l’avis de tous, chacun se sent fatigué, mais plus vivant, plus présent, plus vigilant que jamais. On a tous développé un meilleur sens de l’observation de l’environnement et on a envie de le partager avec nos proches. On a l’impression que peu importe ce qui pourrait nous arriver en forêt, on connaîtra les bases pour réagir concrètement et posément à l’urgence ou à l’inattendu. Plus encore, savoir que l’on peut survivre en forêt nous offre une sagesse que l’on va pouvoir adapter à notre vie quotidienne, dans un milieu parmi les plus hostiles : la jungle urbaine.

Sur viv re en forêt nous offre une sagesse.

QUELQUES STAGES DE SU RV I E AU QUÉBEC lesprimitifs.com redbeardsurvival.ca kanatha-aki.com

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CrĂŠdit photo : Bianca Des Jardins


VIVRE

La massothérapie Une alliée contre la fatig ue Par Patricia Shankland, massothérapeute et agente aux communications de l’association Mon Réseau Plus

Le manque d’énergie peut alors se manifester, entre autres par une irritabilité et une sensibilité, un système immunitaire affaibli, une baisse des capacités de la mémoire et des maux de tête. Ces symptômes peuvent être les conséquences d’un manque de sommeil, du stress ou encore d’un épuisement du corps.

LA MASSOTHÉRAPIE POUR

R E D O N N E R D E L’ É N E R G I E A U C O R P S

Dans la revue de la littérature scientifique sur la massothérapie qu’il a effectuée, le Dr Pierre Arsenault1 a relevé que la massothérapie permettrait d’alléger les symptômes d’un éventail de troubles médicaux, dont la fatigue chronique. La massothérapie, en agissant sur le système, stimule la production d’endorphines. Ces hormones procurent un état de relaxation profonde qui peut aider à diminuer les effets du stress sur le corps, à retrouver un sommeil réparateur et à favoriser une amplitude respiratoire accrue. De plus, le massage permet une meilleure circulation sanguine dans le corps. Ainsi, l’apport en oxygène est plus important vers les cellules, ce qui amène plus d’énergie au corps.

L E S C AU S E S D E L A FAT I G U E

Plusieurs causes mènent à la fatigue, dont le rythme de vie (manque de sommeil, manque d’activité physique, mauvaise alimentation, respiration inadéquate), les conditions psychologiques (dépression, anxiété, stress), les troubles du sommeil, les infections bactériennes ou virales, l’anémie. Il est important d’écouter les signes envoyés par notre corps afin de ne pas accumuler davantage de fatigue et de trouver un moyen pour nous détendre.

La massothérapie offre plusieurs techniques qui peuvent aider à vaincre la fatigue. Prendre le temps de discuter avec votre massothérapeute, c’est trouver l’approche qui vous conviendra et qui répondra à vos besoins.

L’ É P U I S E M E N T D U C O R P S A U C O M B A T

La fatigue est également un des symptômes associés au stress chronique. Hans Selye a été l’un des premiers à dire que le cerveau ne fait pas la distinction entre

1

Arsenault, P. (2014). Les bienfaits médicaux de la massothérapie : une revue de la littérature scientifique. Mon Réseau Plus. Repéré à monreseauplus.com/wp-content/uploads/2014/05/Revue-scientifique_massotherapie_20141.pdf

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un stress psychologique et un réel danger de mort. Sous l’effet du stress, il garde notre corps alerte pour que nous soyons en mesure de nous battre ou de fuir. Toutefois, demander à notre corps de combattre un état de fatigue requiert une grande dépense énergétique, parfois au point d’épuiser nos réserves. Cette fatigue entraîne souvent avec elle des crampes musculaires, des troubles digestifs, des céphalées et des migraines.

BA ISSE DE RÉGIME — Lorsque viennent l’automne et l’hiver, nous ressentons parfois une plus grande fatigue ou du moins un manque d’énergie. Alors que la lumière naturelle se fait plus rare avec les journées qui raccourcissent et que la nature s’endort tranquillement, nous maintenons un rythme de vie effréné qui n’est pas au diapason avec celui des saisons.


VIVRE

Cinq liv res pour retrouver le Nord Par Nicolas Gendron, journaliste et critique de cinéma

EX PLORER L’I M AGI NA I RE NOR DIQUE — S’il nous arrive parfois de perdre le Nord, voici le moment d’ajuster votre boussole, pour regagner le Nord québécois. Qu’on le veuille ou non, notre position géographique influence des pans entiers de nos vies. Radiographie emmitouflée ou à vol d’oiseau.

MINGAN MON VILL AGE

Rogé et des écoliers innus (Les Éditions de la Bagnole, 2012) Dans le même esprit que ses albums Haïti mon pays (2010) et Hochelaga mon quartier (2015), l’illustrateur québécois Rogé s’est posé dans le nord-est du Québec, plus précisément à l’école Teueikan de Mingan, pour donner à lire de nouveau la parole d’enfants, cette fois-ci innus. Au terme d’ateliers d’écriture, ceux-ci osent partager un poème de leur cru, et les résultats sont étonnants, dépouillés de toute artificialité. Ils y convoquent leurs aïeux, mais surtout la vie autre qui grouille tout autour, dans les rivières, cieux et forêts du territoire, de la truite aux aurores boréales. « Quand j’écoute la nature / c’est comme une très longue chanson pour moi », nous confie Kaylène. Tout comme lui, Nelly-Kim, Tara, Uateshkuan et une dizaine de ses camarades se font tirer le portrait, d’un coup de crayon éminemment sensible, et révélateur de ces petites âmes déjà grandes.

N U N AV I K

Michel Hellman (Pow Pow, 2016) Occupant le tiers de la province, la région du Nunavik – non, non, pas le Nunavut ! – vaut bien une bande dessinée à elle toute seule. Décevant les attentes de son éditeur et de sa blonde qui espèrent un tome 2 de son succès Mile End, Michel, l’alter ego de l’auteur, toujours représenté avec une sympathique tête d’ours, décide d’aller visiter le nord du Québec, voir s’il y est. À noter que Hellman avait déjà séjourné brièvement dans la région pour un reportage, ce qui avait donné lieu à Iceberg et au Petit guide du Plan Nord. Avec beaucoup d’humour, il relate cette fois son séjour faussement touristique à Kuujjuaq, mais aussi à Kangiqsujuaq, à Kangirsuk et à Puvirnituq. Entre magasin général, hôtel de luxe, aiguille millénaire et moustiques carnassiers, les anecdotes de voyage abondent, auxquelles s’ajoutent des commentaires plus éditoriaux ou autres éclairages historiques sur les Inuits et leur culture. Aussi amusant que pertinent.

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VIVRE

LA NORDICITÉ DU QUÉBEC

E N T R E T I E N S AV E C L O U I S - E D M O N D H A M E L I N

Daniel Chartier et Jean Désy (Presses de l’Université du Québec, 2014) Saviez-vous que le terme nordique ne référait qu’aux pays scandinaves avant 1975 ? Son deuxième sens, né pour avaliser le Centre d’études nordiques de l’Université Laval, alors défendu par René Lévesque, signifie plus vastement « le Nord du monde ». C’est au géographe et professeur Louis-Edmond Hamelin que nous devons cette avancée officielle du langage, lui qui a imaginé des dizaines de néologismes pour désigner l’univers nordique, du pergélisol jusqu’au glaciel, sans oublier la fameuse nordicité. Celle-ci « regroupe trois concepts : l’hiver, la haute montagne et l’Arctique » ; froid saisonnier, en altitude, puis en latitude. Tous deux amoureux du Grand Nord, entre autres grâce aux travaux d’Hamelin, le professeur Daniel Chartier et surtout l’écrivainmédecin Jean Désy mènent la conversation avec lui, sans prétention, dans ce beau recueil d’entretiens aux photos éblouissantes de Robert Fréchette. Maillage des communautés, autochtonie, haine de l’hiver, américanité : tout est matière à retrouver le Nord en soi. Un « testament intellectuel » d’une richesse inouïe.

Naomi Fontaine (Mémoire d’encrier, 2017) Dans son deuxième roman, l’auteure innue Naomi Fontaine rentre au bercail, après des années « d’exil ». Embauchée comme enseignante de français à l’école secondaire Manikanetish (ou « Petite marguerite »), dans la réserve d’Uashat sur la Côte-Nord, elle a d’abord peur de ne pas être accueillie comme il se doit, à cause de son « accent de Blanche », par exemple. Lentement mais sûrement, elle gagne la confiance de ses élèves et se voit confier les rênes d’une nouvelle troupe de théâtre parascolaire. Si Le Cid de Corneille donnera du fil à retordre à ses élèves, c’est plutôt le tragique, mais aussi la lumière de leur vécu hors les murs qui attireront Naomie, dite Yammie. Le lecteur devient le témoin privilégié de leur épanouissement progressif, dans des instantanés dénués de jugement, où la prise de parole n’exclut pas pour autant la colère, la tristesse ou l’émerveillement. Humble et essentiel dans le paysage – nordique ou pas.

LA GUERRE DES TUQUES

Fabien Cloutier (L’Instant même et Dramaturges Éditeurs, 2013) Depuis 1984, plusieurs générations ont adopté le premier volet des Contes pour tous, un classique d’André Melançon depuis réinventé en animation 3D, en 2015. Mais oubliez cette Guerre des tuques, comme le dit Fabien Cloutier : « Si les nostalgiques veulent voir et entendre les choses comme dans le film, ils n’ont qu’à le louer, il est encore très bon. » Le comédien de Faits divers, également dramaturge (Scotstown, Comment réussir un poulet), a revu l’histoire sous la lunette de jeunes adultes, dans une langue féroce et décomplexée, et avec une narration menée par nulle autre que la chienne Cléo ! « De l’aut’ bord / Le frette farme la yeule de tout l’monde itou / Ça a pas d’bon sens / Y vont mourir gelé si ça continue », alerte – ou jappe ? – Cléo. Créée par le Théâtre Sous Zéro, la pièce était jouée à l’extérieur, en plein hiver, mais vous pouvez la lire où bon vous semblera, pour combattre le(s) froid(s) !

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MANIKANETISH


SANTÉ HOLISTIQUE

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SANTÉ HOLISTIQUE

Petit g uide éprouvé pour un hiver en santé Entrevue avec la docteure Chantal Guimont, médecin de famille

De plus, les micro-organismes survivent plus facilement et plus longtemps dans le froid. Les individus sont donc plus à risque d’entrer en contact avec ceux-ci (par voie nasale ou buccale) et par conséquent d’être atteints d’une infection.

P E U T- O N R É E L L E M E N T « AT T R A P E R » F R O I D ?

Des patients me rapportent souvent avoir « attrapé froid » lorsqu’ils ont la grippe ou le rhume. Mythe. Le froid en soi n’engendre aucun virus, bactérie ou micro-organisme. Les micro-organismes ne se situent pas dans les courants d’air ou dans le froid. Le froid lui-même n’inflige pas de blessure, à l’exception du risque d’engelure, qui peut survenir si une personne reste trop longtemps dans un endroit très froid. C’est complètement différent de la fameuse expression « attraper froid » que l’on entend souvent durant la saison froide. À travers le monde, c’est surtout durant les mois les plus froids que les gens tombent malades, et, même si ce n’est pas le froid qui rend malade, ce n’est pas un hasard !

P E U T- O N AT T R A P E R L A M Ê M E INFECTION PLUS D’UNE FOIS ?

Certaines personnes craignent qu’un rhume se répète en boucle, croyant que les microbes du rhume restent dans la maison. Elles ont alors peur de l’attraper à nouveau. Mythe. Il faut comprendre que c’est impossible ! Quand nous sommes exposés à un virus une première fois et que nous parvenons à nous en débarrasser, notre corps développe des anticorps qui nous protègent de la maladie et nous empêchent d’en développer les symptômes à nouveau.

P O U R Q U O I L’ H I V E R E S T - I L P L U S P R O P I C E A U X M A L A D I E S R E S P I R AT O I R E S C O M M E L A G R I P P E , L E R H U M E , L E S B R O N C H I T E S , L’A N G I N E ?

L E F R O I D P E U T- I L A F FA I B L I R L E S Y S T È M E I M M U N I TA I R E ?

Si la saison froide est largement associée aux infections virales, c’est en fait parce qu’en hiver, nous demeurons dans des environnements fermés. Les maisons n’étant pas suffisamment aérées, les micro-organismes de chacun sont respirés par l’ensemble des individus de la maisonnée et ainsi, tous sont exposés de manière plus importante aux maladies. Les épidémies et les grandes vagues de transmission d’infection sont d’ailleurs une conséquence du manque d’aération des environnements.

Pas du tout ! Mythe. Notre système immunitaire n’est pas plus ou moins compétent selon un moment de l’année caractérisé par un certain type de températures. Notre système immunitaire est un ensemble de cellules que notre corps possède. Il reconnaît les virus et les bactéries pour mieux s’en défendre. Aucune raison ne permet de penser que notre système immunitaire se modifie sans une nouvelle maladie ou sans un problème de santé particulier.

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BRISER LES M Y THES — Démêler le vrai du faux pour une meilleure santé globale, voici le mandat que nous nous sommes donné pour ce septième numéro du Magazine Strøm. Côté virus, nous avons fait appel à la docteure Chantal Guimont pour nous éclairer. Entre ses chroniques dans les médias et ses consultations en tant que médecin de famille, elle a pris le temps de s’entretenir avec nous sur la question du froid et de la santé.



QUE PENSEZ-VOUS DES MÉDIC AMENTS POUR L A

L’ E F F I C A C I T É D E C E R T A I N S P R O D U I T S

GRIPPE OU LE RHUME VENDUS EN PHARMACIE ?

N AT U R E L S A -T- E L L E É T É P R O U V É E ?

La plupart des produits en vente libre à la pharmacie pour les rhumes sont soit contre-indiqués, soit complètement inutiles. Il faut donc se méfier de leurs fausses promesses ! Comme le dicton le dit si bien, un rhume que l’on traite dure sept jours tandis que celui qui n’est pas traité dure une semaine ! Le marketing du domaine de la santé est à aborder avec méfiance.

Des recherches scientifiques ont démontré que le miel a bel et bien des propriétés antiseptiques et antiinflammatoires. Ainsi, quand nous avons un rhume, nous devrions tous nous tourner en priorité vers le miel avant d’essayer toute autre forme de médicamentation, sauf dans le cas d’enfants de moins d’un an (en raison du risque de botulisme).

L A P R I S E D E S U P P L É M E N T S A L I M E N TA I R E S

ET LES TRUC S DE GR AND - MÈRE , DANS TOUT Ç A ?

CO NTIENT- ELLE ÉGALEMENT SO N LOT DE

L E G I N G E M B R E , L’ O I G N O N E T L’A I L S O N T - I L S

FAU SS E S PR O M E SS E S ?

EFFICACES POUR SOUTENIR NOTRE SANTÉ ?

Ici aussi, la vigilance est de mise. Les produits de suppléments alimentaires ou de santé globale détiennent un code NPN (numéro de produit naturel de Santé Canada). Plusieurs personnes croient donc à tort que ces produits sont recommandés par Santé Canada. La réalité est tout autre. Le code NPN confirme simplement que le produit est, sauf pour les indications contraires, sécuritaire. En d’autres termes, consommer un produit qui détient un NPN ne rendra pas malade, mais sa consommation n’est toutefois pas nécessairement recommandée par Santé Canada. En aucun cas le NPN ne donne une garantie que la prise du produit pourrait être bénéfique pour la santé.

Ce serait si simple ! Mythe. Dans les dernières années, des études ont voulu évaluer si les croyances liées aux propriétés curatives de ces aliments étaient fondées. Malheureusement, les conclusions ont surtout démontré l’importance de leur effet placebo. Ainsi, le sentiment d’amélioration de l’état serait directement lié au concept de l’effet placebo, qui n’est toutefois pas banal. En effet, il représente 30 % de l’efficacité d’un médicament : utiliser un produit dans lequel on croit fait partie du processus de guérison. L’efficacité de ces aliments n’a cependant pu être prouvée, puisqu’elle correspondait en gros à celle d’un réel placebo.

QUELQUES OUT I LS Durant les mois d’hiver, le risque d’attraper une infection est plus grand, mais vous pouvez prendre quelques précautions qui font une grande différence. • • • • • •

Lavez-vous bien les mains. Faites preuve de vigilance pour éviter de transmettre les infections lorsque vous éternuez ou toussez. Durant la phase la plus intense de la maladie ou durant la période de contagion, n’exposez pas inutilement vos collègues de travail : mieux vaut rester chez vous. Prendre congé n’est pas seulement une question personnelle, c’est avant tout une question de santé publique. Ne négligez pas l’importance de prendre des suppléments de vitamine D. Au Québec, durant la période hivernale, l’exposition au soleil est insuffisante pour combler les besoins en vitamine D, et ce manque est difficile à combler avec la nutrition. La vitamine D est certes importante pour la santé des os, mais aussi pour la santé immunitaire. Ainsi, la prise d’un supplément de vitamine D d’octobre à avril s’avère nécessaire. Assurez-vous d’avoir une alimentation riche et variée, pour un apport complet en vitamines et minéraux. Hydratez-vous bien et reposez-vous.

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CrĂŠdit photo : Bianca Des Jardins


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La technologie au service du bien-être Par Marie-Ève Trudel, collaboratrice santé holistique, ambassadrice Lolë et fondatrice de yogacamp.co

Andi Puddicombe, un ancien moine bouddhiste qui est maintenant une référence en technologie grâce cette application. Vous pouvez profiter d’un essai gratuit de 7 jours. (En anglais seulement pour l’instant.)

N I COLE B OR DELE AU

On aime ses livres, mais Nicole Bordeleau organise aussi des retraites et, bien que ce ne soit pas sous la forme d’une application, elle offre gratuitement sur son site plusieurs méditations guidées. Elle y traite de thèmes comme la compassion et la confiance en soi, et la voix de Nicole est toujours réconfortante. nicolebordeleau.com/mes-meditations

O P R A H & D E E PA K

E X P É R I E N C E M É D I TAT I V E D E 2 1 J O U R S

Inscape était au départ un centre de méditation new-yorkais qui permettait à ses membres de venir y méditer en tout temps. Forts de la popularité du lieu, les fondateurs ont créé une application qui offre différents types de méditations guidées pour tous les niveaux. Nous avons particulièrement aimé la qualité et la variété des séances. Vous planifiez une visite à New York ? Le studio est magnifique et vaut le déplacement. (En anglais seulement.)

Cette application permet de participer à des méditations guidées en ligne et de recevoir des trucs et astuces d’Oprah et de Deepak Chopra. Sous la forme de capsules de 20 minutes et réparties dans des défis de 21 jours, elles sont faciles à intégrer dans la routine. Elles abordent en profondeur certains sujets, comme la gestion de l’anxiété et du stress. On aime les exercices incorporés dans l’application, qui nous permettent d’aller plus loin dans notre pratique. Soyez à l’affût, car l’expérience est gratuite plusieurs fois par année, vous n’avez qu’à vous inscrire à l’infolettre pour être tenu au courant. (En anglais seulement.)

H E A D S PAC E

M É D I T E R AV E C P E T I T B A M B O U

INSCAPE

Pour les débutants, Headspace semble être l’application idéale. Elle propose un programme de méditation complet par étapes qui commence avec une séance de 5 minutes par jour. Elle inclut une introduction sur certains principes de base, comme la pleine conscience et la respiration consciente. On s’attache à son fondateur

Méditer avec Petit Bambou est l’application francophone de méditation la plus répandue. Elle offre plus de 600 méditations et conseils d’expert, et propose un programme étape par étape. Les huit premières séances sont gratuites. On aime son côté ludique, simple, et qu’elle soit en français.

Le défi lorsqu’on commence la méditation est de pouvoir l’intégrer dans une pratique quotidienne. La plupart des applications offrent des interfaces faciles d’utilisation et la possibilité d’activer des rappels sur les téléphones ou tablettes. Comme quoi technologie et pleine conscience peuvent faire bon ménage, surtout quand on se sert de la première avec parcimonie…

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A PPLICAT IONS ET M ÉDITAT ION — Votre téléphone, cet objet si pratique que vous gardez toujours à portée de main, qui joue mille et un rôles dans votre vie, mais qui parfois peut aussi vous envahir… Pourtant, il peut également vous servir à atteindre vos objectifs de santé et d’équilibre. Vous aimeriez peaufiner votre pratique de méditation ou encore commencer cette activité ? Voici cinq outils et applications qui vous aideront dans votre intention, peu importe votre appareil technologique.


C R É AT I O N D E R A P H A Ë L P O D L A S I E W I C Z

Chef exécutif, Strøm spa nordique

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Crédit photo : Bianca Des Jardins

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L’alimentation pleine conscience Entrevue avec Isabelle Huot, nutritionniste

HONORER SON COR PS — Pleine conscience, intuition, nutrition, compulsion... Au-delà du choix des aliments, la saine nutrition concerne surtout la relation qu’on entretient avec la nourriture ainsi qu’avec soi-même. Zoom sur l’alimentation pleine conscience, un mouvement qui gagne en popularité dans le domaine du bien-être et de la santé.

PE U T- O N FA I R E U N L I E N E N T R E L’A L I M E N T A T I O N P L E I N E C O N S C I E N C E E T L A M É D I TAT I O N P L E I N E C O N S C I E N C E ?

Q U ’ E S T - C E Q U E L’A L I M E N T A T I O N PLEINE CONSCIENCE ?

Aujourd’hui incluse dans certains programmes universitaires et enseignée dans plusieurs entreprises, la pleine conscience mène la personne à porter une attention au moment présent de façon volontaire et sans jugement. Se poser permet de respirer profondément et d’observer ses pensées et ses émotions pour enfin mieux les comprendre.

On l’appelle aussi alimentation intuitive. Développée par deux Américaines, Evelyn Tribole et Elyse Resch, l’approche permet l’apprentissage et le développement d’une relation saine avec la nourriture. Le concept propose également de travailler sur l’acceptation de soi et l’écoute des signaux de faim et de satiété. L’alimentation consciente ou intuitive se base sur 10 principes, qui eux, sont appuyés par des données scientifiques : 1) 2) 3) 4) 5) 6) 7) 8) 9) 10)

QUEL EST LE PIRE ENNEMI DE L’A L I M E N T A T I O N P L E I N E C O N S C I E N C E ?

Rejeter la mentalité des diètes, qui créent de faux espoirs. Honorer sa faim au moment où elle est modérée. Se permettre de manger tous les aliments souhaités. Cesser de catégoriser les aliments comme étant « bons » ou « mauvais ». Considérer sa sensation de rassasiement pour savoir quand cesser de manger. Découvrir la satisfaction et le plaisir de manger. Vivre ses émotions sans nécessairement utiliser la nourriture. Respecter son corps tel qu’il est au moment présent. Être physiquement actif pour le plaisir et non pour perdre du poids. Honorer sa santé et ses papilles gustatives par ses aliments préférés.

Les diètes restrictives et sévères accompagnées de pesées trop fréquentes vont complètement à l’opposé d’une approche consciente. Ces méthodes ne permettent pas d’honorer sa faim, catégorisent et rejettent certains aliments, et n’encouragent pas le plaisir de savourer, de goûter les aliments. Ceci étant dit, pour plusieurs, la mise en place des principes de l’alimentation intuitive peut d’abord être assez ardue. Le processus peut parfois être long et parsemé d’embûches. Je pense ici surtout aux personnes aux prises avec des problématiques émotionnelles, qui doivent être plus encadrées au début du processus.

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Oui ! Le tout s’inscrit dans un mouvement global de pleine conscience. On peut travailler, marcher, respirer en pleine conscience. C’est une façon de vivre pleinement… et, pour plusieurs, un apprentissage de tous les instants !


Crédit photo : Bianca Des Jardins C R É AT I O N D E R A P H A Ë L P O D L A S I E W I C Z

Chef exécutif, Strøm spa nordique

PEUX-TU N OUS D O N NER QUELQUES A S TUCES C O N C R È T E S P O U R I N T É G R E R L’A L I M E N T A T I O N P L E I N E C O N S C I E N C E À N O T R E M O D E D E V I E ?

D’abord, je suggère de dormir suffisamment, d’être bien hydraté en tout temps et de bouger régulièrement. Ces trois conseils aideront à stabiliser l’appétit. Ensuite, au quotidien, plusieurs astuces simples permettent de se rapprocher de l’alimentation consciente : • manger de façon régulière durant la journée afin d’honorer sa faim au moment où elle est modérée (règle du 3-3-3 : 3 repas, 3 collations aux 3 heures) ; • s’attabler pour manger, sans distraction (télévision, cellulaire, ordinateur, etc.) ; • manger lentement en déposant sa fourchette entre chaque bouchée ; • savourer les aliments, honorer leur couleur, prendre conscience de leur texture et de leur odeur ; • s’accorder un petit morceau de chocolat noir, par exemple, quand vient l’envie d’un plaisir sucré.

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PE U T- O N FA I R E U N L I E N E N T R E É M OT I O N S , S E N S AT I O N S , P L E I N E C O N S C I E N C E E T « MANGER SES ÉMOTIONS » ?

Indéniablement ! La pleine conscience nous permet d’accueillir et de mieux comprendre les émotions et les sensations qui résident ou sommeillent en nous. Lorsqu’on prend conscience de ce qui nous porte à manger, on est plus outillé pour diriger autrement ces sensations ou ces émotions, sans jugement. QUEL S SO NT LES C AUSES, LES EFFET S ET LES C O N S É Q U E N C E S D E C E T T E P R O B L É M AT I Q U E ?

Les compulsions alimentaires sont déclenchées par des émotions négatives (colère, ennui, anxiété) et le stress. Elles sont également souvent liées à des restrictions trop sévères que l’on s’impose. Le fait de se sentir gros ou gonflé engendre aussi des difficultés à prendre soin de soi, un sentiment d’échec et un sabotage. Les compulsions alimentaires mènent bien sûr à un surplus de poids. L’estime et la confiance en soi en sont alors affectées et le cercle vicieux s’installe : on mange parce qu’on se sent mal, on prend du poids, on se sent mal de prendre ce poids et on mange à nouveau ! De plus, l’embonpoint et l’obésité peuvent entraîner des problèmes graves de santé.

Honorer sa santé et ses papilles g ustatives

POU R EN SAVOI R DAVA NTAGE SU R CE SUJET Découvrez le livre d’Isabelle Huot (2017). Cessez de manger vos émotions – Briser le cycle de la compulsion alimentaire. Montréal : Les Éditions de l’Homme.

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Viv re pleinement g râce aux principes de la thérapie d ’acceptation et d ’engagement Par Valérie Courchesne, docteure en psychologie, psychologue associée à la Clinique de psychologie MOVEO

Dans ces quatre grandes approches, au fil du temps, des recherches ont toutefois mené au développement de façons de faire un peu différentes. Je vous présenterai ici succinctement la thérapie d’acceptation et d’engagement1 (Acceptance and Commitment Therapy, ACT), une branche plutôt récente de l’approche cognitive-comportementale, qui se base, entre autres, sur l’acceptation.

D ’A B O R D , U N P E U D ’ H I S T O I R E

L’ACT s’inscrit dans ce qu’on appelle la troisième vague des thérapies cognitives-comportementales. Elle a été développée dans les années 1980 par Steven Hayes et décrite dans les années 2000 par Russ Harris. Les approches qui font partie de la troisième vague des TCC mettent l’accent sur notre façon de percevoir nos pensées et nos émotions, et sur notre relation avec celles-ci. Dans les thérapies cognitives-comportementales plus classiques, le but était d’arriver à modifier nos pensées et nos émotions, mais ici, on cherche plutôt à les reconnaître et à les accepter. Les différents types de thérapies de la troisième vague, incluant l’ACT, ont tous en commun l’intégration de la pleine conscience (aussi appelée présence attentive ou mindfulness). L’A C T E N D E U X M O T S

Les principes de l’ACT peuvent s’appliquer et être utiles dans le quotidien de tous. Le but de l’ACT est d’augmenter la flexibilité psychologique, c’est-à-dire notre capacité à nous engager dans des actions qui sont importantes pour nous, dans notre contexte et notre environnement. En d’autres mots, c’est ce qui nous permet d’accepter ce qu’on ne peut changer à l’intérieur de nous et dans l’environnement, et de nous mobiliser dans des actions qui nous permettent de nous rapprocher de la personne que l’on souhaite être, en fonction de nos valeurs. Comme son nom l’indique, l’ACT mise sur 1) l’acceptation (j’y reviendrai plus en détail) ; 2) l’engagement, c’est-à-dire l’adoption de comportements qui nous rapprochent de la personne que l’on souhaite être et donc de nos valeurs.

1

Il est important de noter que le présent article constitue un survol de la thérapie et ne peut en aucun cas la remplacer. Si vous en ressentez le besoin ou êtes dans une situation de détresse, consultez un professionnel.

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ACCEP TAT ION — En psychologie, plusieurs approches ou orientations théoriques guident les psychologues dans leur manière de pratiquer la psychothérapie. L’Ordre des psychologues du Québec en décrit quatre principales : l’approche psychodynamique-analytique, l’approche humaniste-existentielle, l’approche systémique-interactionnelle et l’approche cognitive-comportementale (communément appelée TCC).


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L’A C C E P T A T I O N , C ’ E S T Q U O I ?

Dans le cadre de l’ACT, l’acceptation fait référence à celle de nos émotions, de nos pensées, de nos sensations et de nos souvenirs, même les moins agréables. On se soucie de notre capacité à accueillir ces réalités humaines et à en faire pleinement l’expérience. L’opposé de l’acceptation est l’évitement expérientiel, c’est-à-dire toutes nos tentatives pour éviter une pensée, une sensation, une émotion ou un souvenir. L’acceptation, contrairement à la résignation ou à la tolérance, est un processus actif qui vise à faire de la place à notre expérience intérieure.

Pourquoi devrait-on accepter toutes ces sensations, ces pensées ou ces émotions désagréables ? Premièrement, parce que les émotions, c’est utile. Nos émotions sont non seulement au cœur de l’équilibre dans nos relations sociales, elles sont aussi nécessaires à notre survie. La peur nous pousse par exemple à nous sauver en présence de danger, alors que la tristesse nous permet de recevoir du réconfort de la part des autres quand on en a besoin. Toutes les émotions sont utiles ! En ce sens, il n’y a pas d’émotions « négatives ».

Troisièmement, parce que la lutte est vaine. À court terme, la lutte peut fonctionner et nous permettre d’éviter des sensations désagréables. Or, à long terme, cette attitude finit par entraîner encore plus de souffrance et d’épuisement. Plus on évite, plus l’expérience que l’on tente d’éviter prend de la place dans notre vie et moins on peut porter attention aux choses qui nous tiennent à cœur. Quand on doit tirer sur la corde en tout temps, on a beaucoup de difficulté à porter attention à ce qui nous entoure, car toute notre attention est occupée à tirer sur la corde pour ne pas qu’on tombe dans le fameux ravin !

Deuxièmement, parce que lutter, c’est épuisant. Lutter pour ne pas ressentir certaines émotions demande beaucoup d’énergie et d’attention. Dans l’ACT, la lutte contre les émotions ou les pensées est comparée

COMMENT Y ARRIVER ?

La « recette » de l’acceptation ? Lâcher la corde ! Pour réussir à lâcher la corde, on doit d’abord reconnaître ce qui se passe à l’intérieur de nous, observer nos émotions, nos sensations ou nos pensées, sans porter de jugement sur elles ou sur nous-même. Le but est simplement de devenir pleinement conscient de ce qui nous habite, comme si on observait ces sensations de l’extérieur en les scrutant attentivement, sans leur attribuer de connotation positive ou négative. En somme, on examine le monstre sous toutes ses coutures ! On doit ensuite permettre à ces sensations, émotions ou pensées d’exister, d’être là, de nous habiter, toujours sans porter de jugement. Nous les accueillons dans notre vie plutôt que de tenter de nous en éloigner ou de les contrôler. Cette partie constitue la plus difficile du processus, puisqu’elle nous demande d’être indulgent envers nous-même, d’accepter nos failles et de pratiquer l’autocompassion. Ici, on accepte que le monstre soit là, on lui fait une place et on ne tire plus sur la corde.

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à un jeu de « tir à la corde » où l’adversaire est un monstre : on s’épuise à résister au monstre pour éviter qu’il nous entraîne dans ce qui nous apparaît comme un ravin dangereux.

L’A C C E P T A T I O N , P O U R Q U O I ?


SANTÉ HOLISTIQUE

« La sagesse commence par l’acceptation de l’ inévitable et se pou rsuit pa r la juste tra nsfor mation de ce qui peut l ’ être. » — Frédéric L enoir

RESSOU RCES ET RÉF ÉRENCES • Bailey, A., Ciarrochi, J. et Hayes, L. (2012). Get Out of Your Mind & Into Your Life for Teens: A Guide to Living an Extraordinary Life. Oakland : New Harbinger Publications. • Harris, R. (2014). Le piège du bonheur. Montréal : Les Éditions de l’Homme. • Harris, R. (2017). Passez à l’ACT : pratique de la thérapie d’acceptation et d’engagement. Bruxelles : De Boeck. • Hayes, S. C. (2005). Get Out of Your Mind & Into Your Life: The New Acceptance and Commitment Therapy. Oakland : New Harbinger Publications. • Ordre des psychologues du Québec. (n. d.). Les orientations théoriques. Repéré à : ordrepsy.qc.ca/les-orientations-theoriques • Schoendorff, B., Grand, J. et Bolduc, M. (2011). La thérapie d’acceptation et d’engagement : guide clinique. Bruxelles : De Boeck.

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E X E R C I C E P R AT I Q U E

Je vous propose un premier exercice pour entreprendre votre pratique de l’acceptation. Le but ici est que vous preniez le temps de vous arrêter pour vous questionner et pour remarquer votre propre lutte intérieure. Très souvent, on ne remarque pas les actions que l’on fait pour lutter contre des émotions qu’on ne veut pas ressentir ou pour arrêter certaines pensées qui nous dérangent. Je vous invite donc à faire une pause pour prendre conscience de cette lutte. Pour ce faire, tentez d’abord de répondre aux questions suivantes. Qu’est-ce que vous avez tendance à éviter ? Une discussion avec un ami ? Une soirée en famille ? Un tête-à-tête avec votre conjoint ? La colère ou la tristesse ? Les symptômes du stress ? Un endroit ? Une personne ? • Les situations que j’ai tendance à éviter sont : • Les émotions que j’ai tendance à éviter sont : • Les pensées que j’ai tendance à éviter sont : • Les sensations que j’ai tendance à éviter sont : Quelles actions faites-vous pour éviter ces choses ? Pensez aux manières évidentes d’éviter, comme ne pas rappeler quelqu’un, éviter de vous retrouver dans un endroit où il risque d’y avoir une foule, vous forcer à ne pas penser à quelque chose, remettre à plus tard, boire de l’alcool ou consommer des drogues, etc. Pensez également aux manières plus subtiles qui peuvent s’immiscer dans votre façon de gérer votre souffrance. Par exemple, vous mettre en colère pour éviter de ressentir la honte ou la tristesse, faire semblant que la situation ne vous affecte pas, vous étourdir en remplissant le plus possible votre horaire de manière à n’avoir aucun temps pour penser à la situation douloureuse, etc. • Les actions que je fais pour éviter sont : Après que vous aurez répondu aux questions, je vous invite à être attentif aux moments où ces situations, pensées ou émotions se présenteront de nouveau dans votre quotidien. 1) Remarquez-les.

2) Observez votre réflexe face à elles (votre lutte).

3) Observez-les attentivement et plutôt que de chercher à les repousser, tentez de les accueillir en vous.

BONNE PR AT IQUE !

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À TABLE


À TABLE

La nature fait bien les choses

LE BIST RO DU ST RØM SE RÉI N V ENT E — Espace gastronomique et créatif, notre bistro propose maintenant une cuisine d’inspiration scandinave qui souligne notre nordicité par la mise en valeur des artisans et des produits du terroir d’ici. Parce que la nature fait si bien les choses, nous avons voulu créer une carte de plats à la fois savoureux et étonnants qui vous feront découvrir ce qu’elle a de mieux à nous offrir, une saison à la fois… C’est un service raffiné et une vision gastronomique axée sur la pleine conscience qui accompagneront le client tout au long de sa visite. Nous avons mandaté Raphaël Podlasiewicz, nouveau chef exécutif des bistros Strøm, pour relever ce défi. Il nous parle aujourd’hui de sa passion : créer une expérience gastronomique en équilibre avec la nature.

de chaque poste. De la restauration de quartier jusqu’à l’hôtellerie en passant par le volet privé, la consultation et le traiteur, j’ai rempli mon sac d’expériences et d’outils me permettant aujourd’hui de relever ce nouveau défi au sein du Strøm !

D ’ O Ù P U I S E S -T U TA PA S S I O N POUR L A CUISINE ET L A GASTRONOMIE ?

Après avoir terminé mes études secondaires, je n’avais aucun plan. J’ai grandi dans les cuisines avec ma mère et mes grand-mères. Je les observais cuisiner, je dégustais le bonheur qu’elles mettaient sur la table. Je crois qu’inconsciemment, ces simples moments du quotidien m’ont poussé à me diriger vers le domaine de la cuisine, qui évoquait pour moi le réconfort, le partage et mes souvenirs les plus précieux. Aussi, la liberté qui est la nôtre quand on crée un nouveau plat a inévitablement inspiré l’artiste qui sommeille en moi.

REDÉCOUVRIR L A GASTRONOMIE QUEL T YPE D’EXPÉRIENCE VEUT- O N CR ÉER P OUR LES GENS ?

Nous désirons avant tout initier nos clients à l’alimentation pleine conscience et les accompagner dans cette découverte. Cette manière de vivre la gastronomie consiste à prêter attention à l’expérience de manger et de boire, en étant à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur du corps, en observant les couleurs, les odeurs, les textures, les saveurs, la température de la nourriture. L’attention est tournée vers l’expérience du corps, les sens et les émotions qui s’éveillent, pour revivre des souvenirs par les goûts, les odeurs, le lieu, l’ambiance. En bref, nous voulons créer un espace où l’on nourrit le corps, l’âme et l’esprit.

Q U E L E S T T O N PA R C O U R S P R O F E S S I O N N E L ?

J’ai terminé mes études en cuisine d’établissement au Centre de formation professionnelle Jacques-Rousseau en 2005. Depuis ce temps, j’ai eu la chance d’occuper tous les postes dans une cuisine et aussi de côtoyer des chefs auprès desquels j’ai grandement appris. C’est en passant par le nettoyage du plancher, le lavage de la vaisselle, le pelage des légumes et la gestion d’une brigade que j’ai pris conscience de l’importance capitale

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R encontre avec Raphaël Podlasiewicz


CrĂŠdits photo : Bianca Des Jardins


À TABLE

L A I S S E R PA R L E R L E S P R O D U I T S QUELLES SONT TES SOURCES D ’ I N S P I R AT I O N P O U R L E N O U V E AU M E N U ET L A NOUVELLE GASTRONOMIE ?

La nature demeure la grande muse de la nouvelle cuisine. On parle ici de l’utilisation simple de produits locaux, travaillés de façon réfléchie. La nordicité et l’art de maximiser les produits au gré des saisons, comme le faisaient nos ancêtres, sont à la source de notre créativité culinaire. A S -TU UNE PH ILOSO PH IE QU I G U I D E T E S C H O I X E T T O N T R AVA I L ?

Moins, c’est mieux ! Dans le cadre de mon travail, je mise sur la qualité, la fraîcheur et la traçabilité des ingrédients. On cherche ici à mettre en valeur nos aliments sans les dénaturer. La recherche d’artisans d’ici et de produits d’exception relève du défi ! Lorsque nous trouvons des produits inspirants de notre terroir, nous nous assurons de respecter l’aliment et de maximiser son utilisation en minimisant le gaspillage. C’est une manière de rendre hommage à l’artisan qui se dévoue corps et âme pour livrer un produit d’exception à ses clients. Nous avons aujourd’hui accès à une multitude d’aliments provenant de compagnies qui produisent en masse. La surproduction et ses produits nocifs ont des effets négatifs non seulement sur l’être humain, mais aussi sur l’environnement. L’essentiel de notre mission réside donc dans l’importance de faire une différence en prenant conscience des répercussions de nos choix. P OURQUO I ES T- CE ESSENTIEL P OUR TO I D E M E T T R E E N VA L E U R L E S P R O D U I T S D ’ I C I ET LE TERROIR DE CHEZ NOUS ?

Notre terroir est riche de produits actuellement méconnus de plusieurs, mais qui gagnent à être découverts. Nous connaissons bien la fraise, le bleuet et la framboise. Mais qui cuisine la camerise, l’argousier, le sureau, la griotte, la baie d’amélanchier, la chicouté ? On parle ici de petits fruits qui se marient à merveille à un plat salé ou sucré. Et c’est sans parler des pousses de sapin baumier, du thé du labrador, du thé des bois et du mélilot, dont les saveurs typiques éveillent nos souvenirs en nous rappelant les paysages de chez nous ! Les possibilités de notre terroir sont infinies ; elles n’attendent qu’à être explorées ! OFFER T AU S TR Ø M 67


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À TABLE

Chakchouka aux lég umes racines et tofu fumé Par Raphaël Podlasiewicz, chef exécutif, Strøm spa nordique

POUR 2 PERSONNES / 60 MINUTES

• 2 panais • 4 carottes nantaises • ½ courge Buttercup • 2 tasses de chou de Savoie coupé grossièrement • 8 tomates italiennes • 2 poivrons rouges • 2 oignons ciselés • 3 gousses d’ail hachées • 1 piment chili thaï épépiné et haché • 1 c. à soupe d’huile d’olive • ½ tasse de bouillon de légumes • 1 c. à soupe de paprika • ½ c. à soupe de cumin moulu

PRÉPA R AT ION Préchauffer le four à 450 °F. Faire cuire au four les poivrons légèrement huilés sur une plaque de cuisson, jusqu’à ce qu’ils commencent à noircir. Retirer la plaque du four. Réduire la température à 325 °F. Laisser refroidir les poivrons. Les peler, les vider et les couper en gros dés. Retirer le pédoncule des tomates et faire une incision en croix sur le haut de chaque tomate. Dans de l’eau bouillante salée, pocher les tomates 30 secondes, puis les déposer dans un bol d’eau glacée. Peler les tomates et les couper grossièrement. Peler et couper en gros dés les légumes racines (panais, carottes, courge). Dans une grande poêle ou une casserole de fonte, colorer les légumes racines dans l’huile d’olive, ajouter les oignons, l’ail, le piment chili thaï, le paprika et le cumin. Déglacer avec le bouillon de légumes, ajouter les poivrons, les tomates, le chou et le tofu fumé. Saler et poivrer. Couvrir.

Cuire au four à 325 °F pendant 30 minutes en vérifiant la cuisson aux • 1 tasse de tofu fumé coupé 10 minutes, jusqu’à ce qu’une bonne partie du liquide se soit évaporée. en dés Poursuivre la cuisson au besoin. • 2 à 4 œufs (au choix) Sortir la casserole du four, casser les œufs sur le ragoût, enfourner de • ½ tasse de fines herbes 3 à 4 minutes. au choix, hachées • 2 tranches de miche au levain

Déposer le plat sur la table, garnir de fines herbes et servir avec les tranches de miche.

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I NGRÉDI ENTS


À TABLE

Un terroir nordique Par Stéphanie Dupuy, sommelière invitée aux Jeudis cøzy du Strøm spa nordique

LE QUÉBEC DA NS VOT RE V ER RE — Avec ses 6,5 °C de température moyenne annuelle, le sud du Québec est bien loin du Languedoc-Roussillon et de ses 7 °C moyens… en janvier ! Et pourtant, ces deux régions produisent du vin. Chose certaine, le climat nordique de la Belle Province est le principal facteur limitant de la viticulture. Un gel tardif au printemps ou hâtif à l’automne, au même titre qu’un hiver trop rigoureux, peut mettre en péril une année complète de production. Nos saisons parfois trop courtes pour permettre un mûrissement idéal des fruits représentent un déf i pour les vignerons. Pour y remédier, certains d’entre eux se dotent d’un arsenal technologique impressionnant : serres, système de géothermie souterrain, etc. Dans ces conditions plus contrôlées, la culture de Vitis vinifera, une variété de vigne européenne dont les cépages (cabernet sauvignon, pinot noir, chardonnay, etc.) sont reconnus mondialement pour leurs qualités œnologiques, devient plus facilement envisageable. D’autres préfèrent s’en remettre au terroir et laissent la nature faire le partage entre ce qui peut pousser et ce qui n’est pas adapté à notre climat. Ils optent alors pour l’emploi de cépages hybrides comme le vidal, le maréchal-foch ou encore le frontenac noir, plus résistants au froid et aux maladies que Vitis vinifera. Malgré tout, le climat nordique du Québec est le berceau d’innombrables possibilités. À vous de les découvrir !

DOMAINE BERGEVILLE, LE BLANC BRUT Hatley, Cantons-de-l’Est, Québec Vin blanc mousseux / 750 ml / Code SAQ : 13374562 / Prix : 27,85 $

Le Domaine Bergeville propose uniquement des vins mousseux élaborés selon la méthode traditionnelle. Simplement nommée « Le Blanc », cette cuvée est un assemblage de st-pépin, de frontenac blanc et d’acadie blanc, trois cépages hybrides. Le résultat est un vin sec et frais à la bulle franche, légèrement beurré et aux arômes de pomme bien mûre, d’abricot et d’agrumes. Parfait pour l’apéro ! *Certifié biologique par Ecocert Canada.

D O M A I N E S T- J ACQ U E S , P I N O T G R I S 2 0 17

Saint-Jacques-le-Mineur, Montérégie, Québec Vin blanc / 750 ml / Code SAQ : 12981301 / Prix : 21,35 $ Le microclimat dont jouit le Domaine St-Jacques offre à chaque millésime les quelques semaines supplémentaires de chaleur qui permettent la culture de Vitis vinifera comme le pinot gris. D’une délicatesse surprenante, ce vin plaît pour sa fraîcheur, ses arômes de f leurs blanches et de fruits jaunes à noyaux comme la pêche. Il fera un malheur avec une morue accompagnée d’une salsa d’agrumes !

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C L O S S A R A G N A T , AVA L A N C H E 2 0 1 4

Frelighsburg, Cantons-de-l’Est, Québec Cidre de glace / 200 ml / Code SAQ : 11133221 Prix : 27,40 $ Christian Barthomeuf n’est nul autre que le créateur de ce qui est devenu l’une des plus grandes spécialités du Québec : le cidre de glace. Sa cuvée Avalanche, vieillie au moins deux ans avant la mise en marché, est d’une étonnante complexité. On y retrouve la pomme confite, les fruits secs, le caramel écossais, le miel, les épices… À la fois riche et frais, c’est un dessert en soi ! *Certifié biologique par Québec Vrai.

Vous êtes curieux d’explorer au-delà de ces trois suggestions ? N’hésitez pas à profiter des belles journées de la saison pour prendre la route et partir à la découverte du territoire, des vins qui en sont issus et des gens qui les produisent. Le Québec compte cinq régions viticoles et autant de routes des vins prêtes à vous faire déguster notre nordicité. Profitez-en, c’est juste à côté !

JEUDIS CØZY DÉCOU V REZ LES 5 À 7 RÉI N V ENT ÉS ! Un jeudi par mois, de 17 h à 23 h Atelier de dégustation de 45 minutes incluant 3 bouchées et 3 boissons alcoolisées Consultez le calendrier des événements à stromspa.com.

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CrĂŠdits photo : Bianca Des Jardins


PUBLIREPOR TAGE

Qui sont Les Enfants Ter ribles ? Rencontre avec Francine Brûlé et Serge Bruneau, le couple visionnaire à la tête des restaurants Les Enfants Terribles

HISTOI RE DE FA M I LLE — En 2008, Francine Brûlé inaugurait le premier restaurant Les Enfants Terribles. Dix ans plus tard, l’entreprise est sur le point d’ouvrir une sixième succursale, forte de son succès reposant sur une idéologie qui va bien au-delà de la gastronomie !

JEUNES DE CŒUR

Les Enfants Terribles, c’est un hommage au besoin de se rassembler, au bonheur d’être ensemble, au désir de célébrer la vie ! C’est l’extension de la maison, un lieu pour manger et rencontrer les gens du quartier. Dès les premiers moments du projet, dès les premières idées, tout tenait à ça : prendre le temps... d’être ensemble !

« Au-delà de la gastronomie, Les Enfants Terribles, c’est avant tout un lieu pour vivre, pensé pour les jeunes de cœur. J’ai 63 ans et mon mari en a 68, mais en réalité, je me préoccupe peu de l’âge que nous avons, car nous sommes jeunes de cœur. Un couple de personnes âgées qui sont rapidement devenues des fidèles des Enfants Terribles nous a dit que nous les faisions rajeunir. Ce genre de commentaires me touche profondément ! Ça me confirme que j’ai atteint mon objectif ! » – Francine

DU TEMPS DE QUALITÉ POUR TOUS

« On voulait un endroit où les gens se réunissent plutôt que de rester dans la solitude. Le monde d’aujourd’hui va si vite. Avant, les gens se parlaient et prenaient le temps de se connaître. Aujourd’hui, on ne connaît pas nos voisins... Pourtant, il faut sortir de chez soi pour connecter avec d’autres personnes ! On voulait créer un endroit multigénérationnel où tout le monde aurait du plaisir à vivre ensemble. Il faut prendre le temps de vivre ! » – Francine et Serge

L’A M O U R D E T R AVA I L L E R E N S E M B L E

Derrière le concept réussi des Enfants Terribles se cache le travail de gens passionnés qui partagent le goût d’une cuisine raffinée et accessible mettant en valeur les produits de notre terroir. Allez partager leur tablée dans l’une des cinq adresses, bientôt six, du restaurant !

Bienvenue dans un espace créatif au goût du jour où il fait bon vivre ensemble. U N N O M D E R E S TAU R A N T Q U I FA I T S O U R I R E !

Lors d’un voyage familial, Francine Brûlé, copropriétaire du restaurant, se fâche contre son fils Martin, sorti faire la fête... très longtemps ! Celui-ci lui propose : « Maman, tu devrais appeler ton restaurant Les Enfants Terribles ! » Et Francine de répliquer : « Oui ! Et je vais afficher vos photos partout sur les murs ! » Ce qu’elle a fait ! Point de fusion entre l’esprit chaleureux des rencontres de famille et le besoin de partager les plaisirs de la vie, toutes générations confondues, Les Enfants Terribles allient sagesse et hardiesse, avec juste un brin de folie.

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L’ É T I N C E L L E D E D É P A R T





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