Vi e d es ville s
Monaco
une terre à la mer
À la fois État souverain, ville et village, la Principauté de Monaco est un microcosme rayonnant. Loin des clichés d’un luxe désincarné, ce territoire offert à la mer est un concentré d’énergies tourné vers le futur. Au quotidien, culture cosmopolite, mixité et partage n’y sont pas de vains mots. La vraie vie du Rocher s’envisage avec goût et curiosité, autour d’un art de vivre superlativement humain et de cette précieuse capacité à cultiver l’exception.
© BERNARD TOUILLON. ANTHONY LANNERETONNE.
REPORTAGE ET TEXTE CÉCILE VAIARELLI. PHOTOS ANTHONY LANNERETONNE ET BERNARD TOUILLON.
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Ci-contre, avec ses 49 étages, la tour Odéon est la construction la plus élevée de Monaco. Elle dessine un nouvel art de vivre, fruit de la vision collective du Groupe Marzocco, de l’architecte Alexandre Giraldi, et du cabinet d’architecture d’intérieur Alberto Pinto. À gauche, les terrasses du Casino surplombent le rivage et conduisent à Hexa Grace. Le ciel, la mer, la terre réunis en un cœur polychrome. Une œuvre monumentale en lave émaillée de Vasarely réalisée en 1979 par la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence.
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Côté archi... Alors que grues et chantiers annoncent le futur de la Principauté, c’est bien la question intime de l’histoire d’un pays et de ses valeurs autochtones qui traverse les siècles.
a désigné l’architecte Richard Rogers pour le projet du nouveau Sporting d’hiver. Sur le port Hercule, face au Yacht Club de Monaco de Norman Foster, l’architecte Rudy Ricciotti dessine le très attendu musée de l’Homme et de la Mer. Dans l’anse du Portier, le projet d’extension d’un écoquartier de six hectares tourné vers la Méditerranée invite à entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Au jeu des télescopages, architecture Belle Époque et projets futuristes cohabitent en un seul rêve, celui de pouvoir vivre en Principauté comme un piéton planétaire, dans une archéologie du temps bâti où l’humain trouverait toujours sa place.
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1. Le Mirabeau, architecture moderniste. 2 et 3. L’élan vers le ciel culmine à 170 m avec la Tour Odéon. 4. Shopping à ciel ouvert face au Casino. 5. Le Yacht Club de Monaco: un bijou architectural! 6 et 7. Des villas mauresques à l’éclectisme assumé. 8, 9 et 11. Parmi les lieux Belle Époque, le célèbre Casino de Monte-Carlo construit par Charles Garnier. 10. Escaliers et ascenseurs font tout le charme de la Principauté. 12. Utopie d’un monde futuriste? Seul l’avenir le dira. «Lilypad», cité flottante et écologique pour réfugiés climatiques, Vincent Callebaut, 2008.
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© ANTHONY LANNERETONNE. BERNARD TOUILLON. VINCENT CALLEBAUT ARCHITECTURES. IMAGE DE « TOUS À LA PLAGE », JUSQU’AU 13 FÉVRIER 2017. CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE.
L’architecture comme un défi. Archiurbanisée, l’équation d’une superficie de 202 hectares et de 3 829 mètres de côte qui, répartis en six quartiers, accueille plus de cent vingt-cinq nationalités est un défi permanent aux lois de l’équilibre. Art déco, Art nouveau, classicisme, éclectisme… De l’Opéra de Monte-Carlo érigé par Charles Garnier à l’Hôtel de Paris qui fait peau neuve, du Musée océanographique aux villas début de siècle tout en volutes, céramiques turquoises et motifs mauresques, de la digue flottante du port Hercule au Jardin Exotique qui surplombe le Rocher… l’aventure visuelle est au coin de toutes les rues. Par strates successives, l’émotion est bien celle qui intériorise un Monaco d’antan, une Riviera pour toujours élégante et soyeuse, alors qu’immeubles et grues se dressent pour bâtir le futur de la Principauté. La tour Odéon signée par l’architecte monégasque Alexandre Giraldi pour le Groupe Marzocco et mise en lumière par l’artiste plasticien Yann Kersalé, se dresse sur cent soixante-dix mètres face à la mer immense et défie l’avenir. Face aux jardins du Casino, la Société des Bains de Mer
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Côté archi... Vigie sur le port, le Yacht Club de Monaco donne le signal fort d’une esthétique maîtrisée. Si Norman Foster est l’architecte, Jacques Grange et Nelson Wilmotte signent les aménagements intérieurs.
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Norman Foster, « l’art de vivre la mer ». Depuis 2014, le Yacht Club de Monaco est cet écrin remarquable où s’inscrit en lettres capitales l’héritage nautique de la Principauté. Littéralement amarré sur le quai du port Hercule, il est avant toute chose un lieu de vie, porté par un bâtiment juste et élégant signé par les architectes Norman Foster & Partners. Si deux mille membres de soixante-sept nationalités y ont leur port d’attache, « l’apprentissage de la mer passe par les jeunes générations », dit Bernard d’Alessandri.« Un esprit, une équipe, un club » : les valeurs de l’expérience et de la transmission se véhiculent avec passion. La charte La Belle Classe, unissant un centre de formation et une philosophie dédiée à « l’art de vivre la mer » accompagne les temps forts de la vie nautique et réunit professionnels de tout bord sur l’éthique des métiers de la mer. Le Yacht Club de Monaco rayonne dans le monde entier. Au fil de l’actualité, l’appel de la mer invite à partager avec Pierre Casiraghi et son équipage les aventures du vaisseau amiral Tuiga au nom du yachting de tradition, les performances du catamaran à foils Malizia, les voiles déployées de la Monaco Classic Week qui se déroule en septembre tous les deux ans. Le Monaco Solar Boat Challenge est encore une autre aventure ! Avec une jeune génération tournée vers les nouvelles technologies, cette course unique de racers propulsés par l’énergie solaire se déroule en pleine mer. En juillet 2017, il ne faudra pas manquer le Monaco Offshore Solar Race : une course de 50 miles nautiques aller-retour entre Monaco et Cannes… À l’image du Grand Prix automobile de Formule Électrique, ingénierie et innovation seront en pôle position. Quai Louis II. Tél. +377 93 10 63 00 et ymc.org 5
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© ANTHONY LANNERETONNE.
1. Bernard d’Alessandri, directeur du Yacht Club de Monaco vit au quotidien sa passion pour la mer. 2 et 3. L’architecture harmonieuse de Norman Foster s’étire sur le port Hercule comme une invitation au voyage. 4. Face aux quais, yachts high-tech et école de voile savourent un même rivage.
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Côté archi... demain Avec la Méditerranée pour seul horizon, sur le port Hercule, le projet du musée de l’Homme et de la Mer de Rudy Ricciotti résonne comme un écho naturel à l’histoire de Monaco.
« D’un point de vue urbanistique, la Principauté est exemplaire, sans doute l’une des villes les plus intelligentes d’Europe. Elle doit être un modèle pour les villes du Sud.»
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Rudy Ricciotti, « La Principauté est à l’écoute de son temps ». Avec sa rhétorique si personnelle, l’architecte Rudy Ricciotti livre un point de vue constructif. «Il faut cesser les diableries sur Monaco, dit-il. D’un point de vue urbanistique, la Principauté est exemplaire, sans doute l’une des villes les plus intelligentes d’Europe. Elle doit être un modèle pour les villes du Sud. L’acte de bâtir y est intense, malgré la destruction de patrimoine regrettable et l’on peut dire que dans son projet de renouveler les terrains à bâtir et de découvrir les vertus d’une architecture sensible et intégrée, la Principauté est à l’écoute de son temps. Retrouver un récit territorial identitaire partagé est un enjeu majeur de notre siècle. À ce titre, l’énergie qui me fascine est celle des travaux d’infrastructure, de confortement, de consolidation souterraine. Mais aussi et à égalité, la verticalité, la fluidité de la circulation piétonne, l’irrigation de la Principauté par voie d’ascenseurs et d’escaliers publics dans le sens de la pente, qui tous convergent vers la mer.»
Entre le Mucem à Marseille et le musée Cocteau à Menton, les années futures verront plusieurs projets de Rudy Ricciotti éclore à Monaco. Sur l’esplanade des Pêcheurs, le groupe Caroli s’apprête à poser la première pierre du musée de l’Homme et de la mer et du musée Grimaldi. Un voyage autour des collections d’archéologie sous-marine et autres trésors engloutis, issus des fouilles de Franck Goddio, mais aussi un voyage dans le temps pour retracer l’histoire des princes de Monaco et leur attachement intime à la vie maritime. Défi architectural : la couverture en béton du musée dont l’ingénierie est confiée à Romain Ricciotti, souligne la passion manifeste de Rudy Ricciotti pour ce matériau, dont l’empreinte environnementale est exemplaire. rudyricciotti.com 1 et 3. Comme sorti des eaux, à l’horizon 2021, le musée de l’Homme et de la Mer sur le port Hercule. Un projet ambitieux et respectueux de l’environnement. 2. Un architecteauteur : Rudy Ricciotti.
© PORTRAIT RENE HABERMACHER. PROJETS RUDY RICCIOTTI GROUPE CAROLI.
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Côté musée... Écrins du Nouveau Musée National de Monaco, la Villa Paloma et la Villa Sauber font rayonner la création contemporaine. Cette saison la danse est à l’honneur !
La danse s’invite au musée. Sous la direction de Marie-Claude Beaud, le NMNM valorise le patrimoine de la Principauté et diffuse la création contemporaine à la Villa Paloma et la Villa Sauber. En écho à la longue tradition de la danse à Monaco et aux célèbres « Ballets russes » : deux expositions traversent le miroir du temps. À la Villa Paloma, « Danse Danse Danse » salue la chorégraphie et ses déplacements. Exposition, workshop, colloque : la répétition comme élément central de l’expérience chorégraphique ayant pour finalité la maîtrise parfaite ou le lâcher prise est au cœur des expressions poétiques et plastiques qui donnent corps à l’exposition. Jusqu’au 8 janvier 2017. 56, bd du Jardin Exotique. nmnm.mc À la Villa Sauber, un hommage au plus grand scénographe de l’ère moderne. «Designing Dreams» célèbre Léon Bakst, légendaire décorateur des Ballets russes. Décors et costumes chamarrés, conçus au cours des années 1910 et 1920 revivent le temps d’une exposition. Ils incarnent le triomphe mondial des spectacles de la compagnie des Ballets russes à Paris, Londres et Monte-Carlo. Inspirés de culture antique et de traditions populaires, l’exubérance au service du design textile, ce sont 150 dessins, maquettes et costumes de scène qui raniment la flamme de Diaghilev, Nijinski, Cocteau… Jusqu’au 15 janvier 2017. 17, av. Princesse Grace. nmnm.mc
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Côté danse...
1. Dans le jardin de la Villa Paloma, l’éphémère Folding House (maison pliable) de Jean-Pascal Flavien. 2. La terrasse du musée offre une vue unique sur le Rocher. 3. Extrait d’une vidéo de Julien Prévieux «What Shall We Do Next ?».
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La danse comme un art de partage. «Les artistes arrivent des quatre coins du monde pour offrir au public ce que l’art chorégraphique a de plus diversifié et de plus enthousiasmant». C’est par ces mots que Jean-Christophe Maillot, directeur des Ballets de MonteCarlo introduit la saison 2016-2017. Sous la présidence de S.A.R. la princesse de Hanovre, la Compagnie des Ballets de Monte-Carlo, le Monaco Danse Forum et l’Académie Princesse Grace embrassent tous les aspects d’une discipline sensible et mouvante, « où l’on n’existe pas seul», tient à préciser le chorégraphe. Au-delà de l’exercice du regard, c’est bien d’un art de partage dont il s’agit, où s’invite non seulement le talent des danseurs, mais la musique, les arts plastiques, le costume… Jean-Christophe Maillot jongle à l’instinct avec une multiplicité de propositions. À l’image de la liberté de ton de sa programmation, le dialogue qu’il engage entre tradition sur pointes et avant-garde esquive toute tentative de définition. Créations, reprises, invitations, classes… la scène artistique monégasque est unique. La mission que mène Jean-Christophe Maillot au sein des Ballets de Monte-Carlo est non seulement liée à la spécificité du territoire, mais à la réussite d’un faisceau de relations humaines vitales. Le Studio des 6
Ballets est une ruche, où chacun est en permanence confronté à la nouveauté et où les ballets aiment à évoluer au fil du temps et des interprètes. En cette fin d’année, La Belle, nouvelle production de Jean-Christophe Maillot propose une lecture inédite du conte de Perrault, avec la création de nouveaux costumes confiée à Jérôme Kaplan et l’invitation faite à Semyon Chudin et Olga Smirnova, danseurs étoiles du Bolchoï à danser aux côtés des Ballets de MonteCarlo. Pour suivre la compagnie… Le Songe sera dansé à Nice en janvier, Le Lac à Gênes, Roméo et Juliette à Martigues en mars, Cendrillon à Versailles en mai… Tout au long de l’année, Les Imprévus, invitation faite au public à pénétrer dans les Ateliers peuvent être le privilège de vivre au plus près le souffle de l’excellence et les subtilités de l’art chorégraphique. Une première dans la Principauté, la nuit du 1er au 2 juillet 2017 sera dédiée à une manifestation pour tous: F(ê)aites de la Danse! Programmation sur balletsdemontecarlo.com 1. Silhouette fantasmée dans l’univers du Songe, chorégraphié et mis en scène par Jean-Christophe Maillot. 2. Bernice Coppieters et JeanChristophe Maillot, le fil ininterrompu d’un talent pluriel !
© MARIE-LAURE BRIANE. ALICE BLANGERO. ANTHONY LANNERETONNE. IMAGE VIDÉO, COURTESY GALERIE JOUSSE ENTREPRISE.
Avec des créations inscrites au répertoire des grandes compagnies internationales, les Ballets de Monte-Carlo, dirigés par Jean-Christophe Maillot, incarnent l’excellence.
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Animé par une soif de découvrir et de partager une aventure humaine chaque jour réinventée, au rythme de Jean-René Palacio, les saisons musicales se suivent et ne se ressemblent pas.
Aux sources de la création, un Francis Bacon, inédit ! La Francis Bacon MB Art Fondation approche sur un mode sensible et feutré, le parcours de l’homme autant que du peintre.
Monte-Carlo live. Le postulat de départ est bien entendu celui du talent, mais aussi de la découverte et du mélange des genres pour une programmation musicale qui abolit toutes les frontières. Jean-René Palacio, directeur artistique de la Société des Bains de Mer, pense musique, travaille et vagabonde en musique. Entre écoute et partage, il donne le tempo de saisons musicales exceptionnelles au sein de la Principauté, en orchestrant avec enthousiasme les plus beaux rendezvous : Monte-Carlo Sporting Summer Festival, MonteCarlo Jazz Festival, Monte-Carlo Classic Rock, Concerts et événements… À la Salle Garnier où le Festival de Jazz cohabite avec la saison lyrique, dans la Salle des Étoiles du Sporting ou sous le ciel de la place du Casino, swingue toute la jeunesse d’esprit d’une équipe qui invite l’aventure musicale à porter de nouveaux talents. S’adressant à tous et à chacun, les stars internationales aiment à se produire sur les scènes magiques de la Principauté. « Welcome and Live the legend » : le meilleur des musiques du monde est bien là. montecarlolive.com, opcm.mc et opera.mc 1 et 3. Dans la salle des étoiles du Sporting de Monte-Carlo se succèdent des stars du monde entier. Marcus Miller, Vanessa Paradis, Léonard Cohen… La collection de photos de Jean-René Palacio (2) est le fil conducteur du souvenir et du plaisir.
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© ANTHONY LANNERETONNE. RANCIS BACON, SELF-PORTRAIT, 1969. PHOTO PRUDENCE CUMING ASSOCIATES LTD. © THE ESTATE OF FRANCIS BACON. ALL RIGHTS RESERVED.
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Francis Bacon, designer, artiste, Monégasque ! Secrètement lovée à l’est de la Principauté, la Francis Bacon MB Art Fondation inaugurée en 2014 renferme la fascination et la passion d’un homme. Confronté au triptyque de Francis Bacon, Trois figures au pied d’une Crucifixion, Majid Boustany se sent un jour happé par la nécessité d’explorer l’œuvre si singulière de ce puissant artiste. Au détour de ses recherches, un Francis Bacon, résident monégasque à la fin des années 1940, jouant au casino et amoureux de la Riviera se dessine. À travers une collection d’œuvres unique, d’archives photographiques et filmographiques, de correspondances et catalogues… La Fondation offre un accès inédit à l’univers de Francis Bacon. Elle intériorise son processus créatif : celui d’un jeune homme qui s’établit dans les années 1930 comme designer d’intérieur avant de devenir le plus grand peintre du XXe siècle. Une visite guidée et gratuite redonne vie à un destin, les mardis et jeudis, uniquement sur rendez-vous. 21, bd d’Italie. Tél. +377 93 30 30 33 et mbartfoundation.com 1. Alors que Majid Boustany cultive la discrétion, l’expressivité de l’autoportrait de Francis Bacon (2) est d’une présence bouleversante. 3. Fenêtre ouverte sur les archives de la Fondation.
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Côté nature essentielle... Le Musée océanographique de Monaco est une perle rare. Au cœur des questions environnementales depuis plus d’un siècle, il cultive ce je ne sais quoi entre monde réel et parfum d’aventure.
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«Au Musée océanographique, les savants de toutes les nations peuvent travailler en réunissant leurs efforts.» PRINCE ALBERT I , 1912. ER
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La mer pour ligne d’horizon. À tout âge, le Musée océanographique de Monaco est un voyage. Là, où l’imagination n’a plus de frontières, aquariums et collections nourrissent désirs de rivages et rêves de haute mer. Les questions environnementales si chères à S.A.S. le prince Albert II sont déjà au cœur des recherches et questionnement de son trisaïeul le prince Albert Ier de Monaco lorsqu’il entame son œuvre océanographique et inaugure le musée en 1910. L’imposante bâtisse suspendue face à la mer sur le Rocher dévoile ses collections d’histoire naturelle provenant des vingt-huit campagnes organisées dans l’Atlantique Nord et en Méditerranée, et l’aquarium du musée est l’un des plus anciens au monde. Venir et revenir au musée, comme dans tout rêve d’enfant, c‘est savoir s’émerveiller et s’approprier le vivant pour mieux comprendre les enjeux de la biodiversité marine. Aujourd’hui, le chemin de la connaissance pour aimer et protéger la planète mer est un défi majeur pour préserver les équilibres naturels. Au premier étage du musée, le Cabinet de curiosités de l’artiste contemporain Mark Dion est en soi un chef-d’œuvre et mérite un détour. D’une richesse inouïe, sur dix mètres de haut et dix-huit mètres de large, animaux naturalisés, maquettes, tableaux, instruments océanographiques, aquarelles… perpétuent la magie de ce musée hors normes. Avenue Saint-Martin. Tél. +377 93 15 36 00 et oceano.org
© M. DAGNINO. ANTHONY LANNERETONNE.
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1. Le Musée océanographique tourné vers le large. 2. Albert Ier de Monaco, un prince visionnaire. 3. Magie des aquariums. Ci-contre, trésor dans le trésor, le Musée océanographique renferme une œuvre d’art contemporaine étonnamment pertinente. Dans le cadre de l’exposition « Océanomania, souvenirs des mers mystérieuses », l’artiste Mark Dion a dessiné et agencé un cabinet de curiosité inouï, à partir des collections des missions océanographiques.
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Un autre point de vue pour regarder l’avenir. Vu de la terre, le Jardin Exotique est un microcosme heureux. Vu du ciel, l’aventure Solar Impulse emporte le rêve au bout du monde.
Le mythe flotte sur le port Hercule où des générations de Riva ondulent sous le soleil. Coques vintages ou contemporaines, un concours d’élégance qui mérite une passeggiata sur les quais.
1 et 3. La ligne en acajou verni, les chromes et la sellerie de cuir des canots Riva sont reconnaissables entre tous. 2. L’esprit de collection anime Lia Riva Ferrarese. Ci-contre, sous le Rocher, le tunnel Riva est un driveway nommé désir.
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Ci-dessous, la table d’orientation du Jardin Exotique de Monaco dessine les contours de la Riviera. Et le célèbre Echinocactus grusonii, nommé aussi «coussin de belle-mère».
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« Le futur sera propre ! ». Quarante-trois mille kilomètres, quatre continents, deux océans, trois mers, vingt-trois jours de vol, onze mille kWh d’énergie solaire produite… pour dire que « Le futur sera propre ». De mars 2015 à août 2016, depuis le Mission Control Center de Monaco, véritable tour de contrôle virtuelle, trente personnes ont été en charge de la simulation, l’ingénierie de vol, la météorologie, le contrôle aérien de la mission Solar Impulse. Un tour du monde sans carburant, uniquement grâce à l’énergie solaire, les pilotes Bertrand Piccard et André Borschberg en rêvaient ! Installer, à l’initiative du prince Albert II de Monaco, le centre opérationnel du programme dans la Principauté, c’était inviter Jules Verne à sa table avec la technologie et le design qui introduisent un XXIe siècle responsable. Planant dans un ciel pur, une conquète de l’espace suivie par des millions de followers. solarimpulse.com
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© ANTHONY LANNERETONNE. BERNARD TOUILLON. SOLARIMPULSE 22-06-2014 SECONDTESTFLIGHT-JEAN REVILLARD.
À fleur de paysage. À l’entrée de la Principauté, le Jardin Exotique surplombe le Palais princier et les ports et regarde vers la mer. Gigantesques cactus cierges, allée de cereus, vallon de grusonii… Depuis son ouverture au public en 1933, sa richesse exubérante séduit par la grande variété de collections de plantes dites succulentes. Au fil des saisons, les floraisons se succèdent comme un éloge de l’aridité cueillie à flanc de rocher. Face au réchauffement climatique et à la diminution des ressources en eau et s’il était temps de considérer que ce jardin est un modèle pour demain ? Guettons dans un proche avenir l’ouverture des serres comme un moment de pédagogie active associée au plaisir de collectionner. 62, bd du Jardin Exotique. Tél. +377 93 30 22 22 et jardin-exotique.mc
Riva comme Riviera. Lia Riva Ferrarese. À la tête de Monaco Boat Service, son nom résonne comme le son envoûtant d’un moteur V8, ravivé par la flamme des beautiful sixties. Dans le secret du tunnel Riva creusé en 1961 sous le Rocher, ce sont bien les mythiques Aquarama, aujourd’hui restaurés, de son papa Carlo Riva, qui se préparent à l’hivernage. Tandis que sur les quais, des bateaux uniques, rapides, racés, bijoux de design et de haute technologie embrassent le XXIe siècle à pleine écume, la formidable énergie de Lia Riva est naturellement associée aux événements du Yacht Club de Monaco et du Riva Trophy, rendez-vous qui se déroule tous les deux ans entre Monaco, Cannes et Saint-Tropez. Un engagement qui depuis plusieurs générations écrit avec enthousiasme les plus belles pages du nautisme. Cette année un petit pas de côté glamour voit fleurir sur les quais «le plus petit yacht du monde»: une élégante Fiat 500 Riva qui reprend les codes d’élégance du design des motoscafi Aquariva. Ce que l’on sait moins, c’est la passion de Lia Riva pour l’art contemporain, une passion faite d’amitiés inconditionnelles – comme ce fut le cas avec le photographe Gabriele Basilico –, de soutien aux musées et d’actions caritatives. Une énergie, généreusement tournée vers les autres, au nom de la solidarité des peuples de la mer? 8, quai Antoine 1er. Tél. +377 93 10 53 32 et riva-mbs.com 3
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Côté style... Le bon goût a ses ports d’attache. Autour du Casino, le temps d’un shopping mode dans les allées des Boulingrins ou au Métropole shopping center et… partout où les architectes Humbert & Poyet signent la tendance.
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1. Aux Pavillons de Monte-Carlo, un shopping 100 % luxe. 2. Emil Humbert et Christophe Poyet. Au Wine Palace (3), à Avenue 31 (4), au Song Qi (5), à Urban Beach (6), contraste de matités et de brillances, laiton, laque, marbre, velours et géométries dans l’espace instaurent ce dialogue sensible et flamboyant qui est leur signature. 7. Le studio Harcourt à l’Hôtel de Paris.
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© ANTHONY LANNERETONNE. SDP. FRANCIS AMIAND.
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Humbert & Poyet, duo essentiel. Depuis la Principauté, ils rayonnent dans le monde. Architecte et architecte d’intérieur, le style et la liberté d’orchestration raffinée d’Emil Humbert et Christophe Poyet se lit à travers les plus belles tables et boutiques de Monaco. Selon un art de vivre qui défend la tradition du luxe à la française, ils assemblent matières et belles manières, pour dessiner les scènes tendance du petit théâtre de la vie monégasque. Le mythique Beef Bar, les restaurants Mozza, Avenue 31, le Bouchon, la cave à vins Wine Palace jouent avec maestria un exercice de style parfaitement maîtrisé. Le restaurant chinois Song Qi, face au Forum Grimaldi consacre manifestement la justesse et l’élégance de leur pensée. Le Park Palace. 5, impasse de la Fontaine. Tél. +377 93 30 22 22 et humbertpoyet.com
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Le studio Harcourt, invité d’une pop up suite de palace. Monte Carlo SBM et l’Hôtel de Paris accueillent un hôte insolite : le célèbre Studio Harcourt. Construire une image sublimée de soi, inspirée des racines glamour du cinéma noir et blanc. À Monaco c’est possible ! Dans le décor d’une suite éphémère inspirée du film La Belle et la Bête, flycases, cyclos et projecteurs matérialisent de mythiques tirages, comme celui du mariage du prince Rainier III et de Grace Kelly. En décembre et janvier, la prestigieuse suite 321-322, propose un package « une nuit, une photo » pour une séance en couple avec coiffeur et maquilleur ou des séances sans hébergement hôtelier, en portrait solo, duo ou famille. Jusqu’au 31 janvier 2017. Place du Casino. Tél. +377 98 06 30 00 et hpmc.321.com 16
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1. Rue Grimaldi, le temps est suspendu devant les vitrines d’Isabelle Pierre qui regorgent d’objets agencés selon l’ordre immuable du plaisir. 2. Céramiques pleines couleur de Jean-Paul Aiello sur une table basse, & Tradition. 3. Coup de chapeau à Isabelle Pierre qui, entre ordre et désordre, mêle objets de design et d’antiquités, avec une passion parfaitement assumée pour les chaises. Lampes Gras, « Colonial Chair » de Carl Hansen, chaises Drucker, fauteuil chiné, table guéridon « Shuffle », design Mia Hamborg. 4. Marie labarelle ou le cheminement sensuel de l’architecture vers le vêtement. 5 et 6. Stéphane Magnin, et son fauteuil lit de lecture inspiré du designer Ken Isaacs, Collection de lampes Naval Lanterne chez Pierre.
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© ANTHONY LANNERETONNE. BERNARD TOUILLON. ARMELLE BOURET, DESIGN GRAPHIQUE PATRICK MIRÉTÉ.
Design, mode, antiquités… En dehors des sentiers battus, le regard d’Isabelle Pierre se pose là où on l’attend le moins. Stéphane Magnin signe les vitrines de son cabinet de curiosités.
Pierre, boutique-phare. Rue Grimaldi, ses vitrines sont un phare dans la nuit. Si la boutique d’Isabelle Pierre échappe à toute définition, nous retiendrons Open store, tant son esprit de niche est ouvert aux propositions de créateurs. Mobilier, design, céramiques, objets chinés ou édités en petites séries, textiles, bijoux fantaisie… Depuis cet espace caméléon qui se transforme de génération en génération, ce qui anime Isabelle Pierre c’est la valeur ajoutée du savoir-faire qui sublime les matières et enrichit les relations humaines. «La poétique d’un objet plutôt que la tyrannie d’une marque», dit-elle car son luxe est conditionné par la liberté de savoir approcher des produits vivants qui portent la qualité et l’exigence de ceux qui les ont créés. La porte est grande ouverte aux microproductions de stylistes rares, comme Marie Labarelle, de créateurs de bijoux à porter comme autant de variations poétiques, à l’image de Marc Morbelli. Le fouillis apparent qui mêle monde contemporain et antiquités induit un exercice du regard qui suppose le temps de flâner dans ce cabinet de curiosités iconoclaste. 41, rue Grimaldi. Tél. +377 99 99 61 89 et pierre.mc
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Stéphane Magnin, bien au-delà du design. Sa curiosité est un état naturel. Lorsqu’il scrute le monde et constitue «des archives de tout à la manière d’un Bouvard et Pécuchet», c’est pour mieux redessiner les contours d’un monde à vivre et partager en bonne intelligence. Designer, n’est pas le bon mot, scénographe, non plus. Il crée des «surfaces de rencontres temporaires» en coopérant avec des événements, des lieux, selon une approche critique de l’homme confronté à son habitat. C’est en s’emparant des principes de création élémentaires des designers Enzo Mari ou Ken Isaacs que ses objets prennent forme, comme ce fauteuil-lit offert aux lecteurs de la librairie des Rencontres philosophiques de Monaco, où Mademoiselle Charlotte Casiraghi anime un programme aussi rigoureux qu’accessible d’ateliers et de colloques. Le thème de l’année 2017 y sera fort à propos : « Le corps ». Tél. 06 72 35 11 87 et hyperion@research-unit.ne. Rencontres Philosophiques de Monaco, librairie et programme. 4, avenue Hector Otto. Tél. +377 99 99 44 55 et philomonaco.com
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Côté mer... Dans l’écloserie marine, l’élevage des Perles de Monaco, offre de savoureuses huîtres à déguster sur le quai ou chez soi. Et chaque nuit, Eric Rinaldi part à la pêche, là, droit devant sur l’horizon. Un goût de mer. Tout au bout du quai du port de Fontvieille, un air de bout du monde, de grandes tables en bois, du vin blanc bio au frais et des plateaux d’huîtres, palourdes, praires, langoustes… portés sur l’épaule. Les Perles de Monte-Carlo est indéniablement le lieu le plus décalé et le plus libre de la Principauté. Dans les viviers sont élevées des huîtres d’exception. Version slow « Notre métier c’est de considérer le produit avant toute chose », dit Brice Cachia. Il parle au nom des six hommes engagés dans cette aventure, précisément là, parce que la qualité de l’eau est exceptionnelle. Un loup grillé, quelques huitres, un homard bleu à la plancha … En plein air, chacun se régalera de fraîcheur et de bonne humeur. À midi uniquement, fermé le dimanche. Plateaux et bourriches à emporter, sur place à partir de 25 €. Écloserie marine de Monaco, 47-48, quai Jean-Charles Rey, Port de Fontvieille. Tél. +377 97 77 84 31et perlesdemontecarlo.com
Côté couleurs locales... Autour d’une abondance joyeuse, à emporter ou à croquer sur place sur de grandes tables, la vie est soudain aussi simple qu’un circuit court, délicieusement frais, bavard et partageur.
Tous au marché ! Au pied du rocher, sous les tentes rouges et jaunes de la place d’Armes, chaque matin, maraîchers, fleuristes et producteurs locaux déploient toute la fraîcheur d’un marché du Sud. On y voit, tôt le matin, les chefs de la Principauté chiner la belle pousse, goûter les petits légumes croquants, choisir des agrumes de Menton ou tout simplement échanger leurs intuitions gourmandes autour d’un café. Pourtant c’est dans la halle du marché de la Condamine que se joue le plus intimement le petit théâtre de la vie locale. Animation, autour des cabines où spécialités et produits frais sont cuisinés dans l’instant. Du bout des doigts on goûte la socca de Roger avec un verre de rosé ; les célèbres barbajuans et petits farcis, les artichauts barigoulette et la pissaladière, sans oublier une
délicate fougasse parsemée de graines d’anis aux couleurs du drapeau monégasque ; chez Eat Juice, la généreuse formule détox et plaisir fait rimer bonne santé et gourmandise ; au Comptoir, le jeune chef Ervin Tabaku cuisine des pâtes aux fruits de mer et une petite friture qui se dégustent religieusement ; l’art subtil du sushi se vit en direct et en fraîcheur chez MC by Kodera… Fromages de pays, pâtes fraîches artisanales, épicerie fine piémontaise, charcuteries et miel corses, glaces et pâtisseries… Loin des clichés qui voudraient enfermer Monaco dans un monde inaccessible de paillettes, on vit au marché de la Condamine un pur moment de terroir et de patrimoine villageois ! Ouvert tous les jours, marché de 7 h à 15 h. Halle Gourmande jusqu’à 21 h 30. 15, place d’Armes. 1
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1. Le marché de la Condamine, un régal ! 2. La fougasse monégasque exprime son parfum d’anis si long en bouche. 3. Avanti la Berkel ! Pour un apéritif très italien de charcuteries, coppa et culatello chez Truffle Gourmet. 4. L’assiette de pâtes aux fruits de mer du Comptoir est tout simplement délicieuse.
Pêche du jour. Plus qu’une intuition, il tient de son papa, qui lui a appris le métier au large de Monaco, une discipline. Seul pêcheur de la Principauté, Éric Rinaldi part sur son bateau, chaque nuit depuis le quai de l’Hirondelle face au Yacht Club de Monaco. C’est aussi là que se trouve sa poissonnerie et qu’au petit matin surgissent de ses palangres, rougets, colins, palamites, lottes ou langoustines. Particuliers et professionnels guettent le retour de la pêche locale et des arrivages quotidiens qui garantissent autour d’une pêche raisonnée, le meilleur de la fraîcheur. Poissonnerie U Luvassu. Tous les jours de 8 h à 14 h. 8, quai de l’Hirondelle. Tél. +377 97 77 07 51. lapoissonnerieuluvassu.com
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1. Même en hiver la vie de plein air n’a que du bon. À midi les tables en bois se garnissent d’huîtres à déguster à plusieurs. 2 et 3. Promesse de délices dans l’écloserie du port de Fontvieille, Brice Cachia s’apprête à pêcher un homard bleu dans les viviers. 4 et 5. Au port Hercule, Éric Rinaldi ramène la pêche du jour : des rougets de roche… made in Méditerranée !
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Côté tables... Étoilées ou pas, les tables de Monaco sont ensoleillées et sincères avant toute chose. Chacune cultive spécificités de terroir et pas de côté qui fidélisent une clientèle cosmopolite.
Perchée sur le Rocher, la cuisine de la Montgolfière survole terre et mer. Dans la salle de dix-huit couverts, ils sont deux. Le chef, Henri Geraci qui officie dans sa cuisine ouverte, et son épouse Fabienne qu’il n’hésite pas à appeler « le goûteur ». Originaire de Sicile, curieux, passionné d’Asie, le chef pose un regard sur l’insularité et s’amuse à l’instinct avec les épices, sans jamais en abuser. Son Gindara No Saiko Yaki est incontournable, tout comme le maki de foie gras, le stockfish monégasque ou cette délicate noix de Saint-Jacques Dubarry, chèvre, camomille et caviar avruga. Selon l’inspiration, la carte change toutes les cinq semaines et se perdre dans les venelles qui mènent au palais princier fait partie de la découverte. Restaurant La Montgolfière. 3 plats 47 €, 4 plats 57 €, menu truffe à partir de 70 €. 16, rue Basse, Monaco-Ville. Tél. +377 97 98 61 59 et lamontgolfiere.mc
Un enfant du monde. Chef des cuisines du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort, Marcel Ravin crée sa signature gastronomique en puisant aux sources des rivages méditerranéens et de ses racines martiniquaises. Si l’identité de sa cuisine est vivifiante, c’est avant toute chose parce qu’elle est basée sur le mélange, comme cette Carbonara de papaye verte, royale de parmesan et fondue d’oignons émincés. « Je suis né dans une île, dit-il, et ma mémoire du goût à des odeurs de voyage ». L’étoile Michelin qui le récompense est à la hauteur de son rayonnement naturel et du joli chemin parcouru depuis le potager de son enfance jusqu’aux terrasses panoramiques du Blue Bay. Restaurant Blue Bay, Monte Carlo Bay Hôtel & Resort.Menu 88/108 €, dimanche brunch d’hiver 105 €, brunch de Noël 165 €. 40, avenue Princesse Grace. Tél. +377 98 06 03 60 et montecarlobay.com 21
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L’art de faire rimer terroir et Riviera. Dans un Hôtel de Paris qui se réinvente, le restaurant triplement étoilé d’Alain Ducasse renouvelle indéfiniment sa passion pour l’authenticité du terroir et les goûts essentiels de la Riviera. Pêche locale et légumes de l’arrière-pays sont plus que jamais à l’honneur. Le chef Dominique Lory réenchante la carte avec toute la vivacité de saveurs iodées et d’une cuisine légère. Dans un décor repensé par les designers Patrick Jouin et Sanjit Manku, le ballet du service se déroule avec précision sous le regard attentionné de Michel Lang, directeur de salle. C’est précisément cet art subtil de l’exigence et de la sincérité qui font de la relation humaine l’ingrédient essentiel de cette expérience gastronomique. Après trente ans d’excellence écrite en lettres d’or sur la place du Casino «l’histoire continue plus belle que jamais». Alain Ducasse à l’Hôtel de Paris. Menu Les jardins de Provence 240 €, Pour les Gourmets 300 €. Tél. +377 98 06 88 64 et alain-ducasse.com
Manifeste végétal. En suivant Sylvain Etiévant le long de ses pérégrinations monégasques, on le retrouve à la table d’hôte de L’inattendu(e). Et au fond, quoi de plus naturel puisqu’on le croise dès le matin chez les maraîchers du marché de la Condamine et plus particulièrement sur le banc bio et fraîchement cueilli de Romi. Avec Madeleine Badia, pionnière de l’alimentation vive à Monaco, ils forment un trio qui insuffle un supplément d’âme raffiné à une cuisine végétale et bio, à la manière de ce risotto de potimarron, champignons et noix de cajou grillées. L’on dira du chef qu’il est « flexitarien », dans sa démarche comme dans sa curiosité et sa créativité. L’inattendu(e). Déjeuner autour de 20 €, menu du soir découverte vegan 30 €. 1, rue Bioves. Tél. +377 97 98 81 46 et vitasensys.eu
Cuisine créative au Métropole. Avec ses quatre restaurants, l’hôtel Métropole est en soi un voyage culinaire. La table doublement étoilée Joël Robuchon Monte-Carlo, le restaurant Yoshi et son étoile au firmament de la cuisine japonaise, l’Odyssey, le Bar et le lobby chaleureux invitent à savourer une cuisine créative et décontractée. La préciosité du chef Takéo Yamazaki, s’exprime dans l’écrin protégé de Yoshi, offert à la quête de raffinement de ses hôtes. Hôtel Metropole. Yoshi, formules Bento midi à partir de 39€, menus du soir 148/199€. 4, avenue de la Madone. Tél. Yoshi +377 93 15 13 13. Joël Robuchon Monte-Carlo Tél. +377 93 15 15 10 et metropole.com 22
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Côté tables...
Côté shopping food...
Chaque expérience culinaire a l’ambition de révéler une atmosphère, un héritage, une histoire. C’est dans cette offre insolite et plurielle que réside tout le charme de la Principauté.
Quand, sous un soleil radieux, Noël frappe à la porte… chocolats éthiques, glaces artisanales, thés choisis, grands crus et une inimitable vodka issue du biotope monégasque.
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Italianissimo ! Voilà l’une de ces petites adresses qui chantent la Riviera et son cortège de saveurs. À midi, tout au bout de la galerie du Park Palace, Pier et Simona proposent à l’ardoise 5 ou 6 plats fraîcheur : gnocchi au pesto de Gênes, soupe tiède de petit pois au cœur de gorgonzola, vitello tonnato… avec une très belle cave italo-française qui s’anime le soir avec des apéritifs découverte. Valentin. Du lundi au vendredi, 20/25 € 27 avenue de la Costa, galerie du Park Palace. Tél. +377 93 50 60 00 et valentin.mc 23
Naturellement. Le tennisman Novak Djokovic a déjà fait tout le chemin qui mène d’une alimentation saine à un corps sain. Avec son épouse Jelena, ils créent le concept du restaurant Eqvita comme un cri du cœur pour défendre les valeurs d’équilibre et de bonne santé associés à leur vegan way of life. De l’organic breakfast avec jus pressés naturels au dîner végétarien, c’est toute la pédagogie du bien manger qui s’invite à Monaco. Eqvita restaurant. 15/25€. 7, rue du Portier. Tél. +377 97 77 07 49 et eqvitarestaurant.mc
© ANTHONY LANNERETONNE. PHOTO N°3 © SYLVAIN ALESSANDRI.
Inspiration chinoise. Dans un décor sophistiqué, saupoudré de velours vert signé Humbert & Poyet, le Song Qi s’étire face au Grimaldi Forum où défilent les expositions phare de la Principauté. Au jeu des coïncidences, cet été l’exposition s’intitulera « Cité Interdite où la vie de cour des empereurs et impératrices de Chine de la dynastie Qing ». En terrasse ou dans la salle feutrée, le parfum d’Asie est bien là, finement ciselé dans l’assiette. Sur un projet d’Alan Yau, les chefs Georges Gavrias et Chai Chee Yu, partagent une carte gastronomique où les dim sum maison offrent une belle entrée en matière, suivis d’un craquant de crabe tendre, d’un canard laqué entier, d’un wok de sole… Song Qi by Alan Yau. Déjeuner 29 €, dîner 80/98/120 €. 7, avenue Princesse Grace. Tél. +377 99 99 33 33 et songqi.mc
1 et 2. Pierre Marcolini. Esprit pop et poétique, la boutique dévoile le temps de Noël une irrésistible collection origami signée de l’artiste Charles Kaisin. Précieuses billes pralinées et caramel, fruits confits et nougatines, pluies de cristaux chocolatés… comme autant de coffrets cadeau. Les grands crus de propriété en tablettes et les cœurs aux saveurs inimitables restent les icônes des choix éthiques de Pierre Marcolini, première Maison de Haute Chocolaterie. 26, bd des Moulins. Tél. +377 97 98 26 16. 3 et 4. Pierre Géronimi. Les fruits frais et produits d’exception sont au cœur de son métier. C’est là toute la magie des préparations glacées artisanales de Pierre Géronimi. «J’aime travailler la crème de la crème», dit-il. Si le terroir corse reste son ADN naturel, il faut
aussi se laisser surprendre par une glace au thé matcha, un parfum mojito, et se régaler de délices glacés de Noël. 36, bd d’Italie. Tél. +377 97 98 69 11. 5. Le Teashop. Une théothèque en lien direct avec des petits producteurs et parmi les mélanges sur mesure, le «Thé de Monaco» à base de thé noir, d’amande, fleur d’oranger, anis qui rappelle le parfum des fougasses. Sharon Eastwood anime avec passion son salon de dégustation qui intègre un espace déco dédié au thé. Sa spécialité? un gâteau mille crêpes autour d’un thé choisi et… de soirées thé philo. Place des Moulins, Le Continental. Tél. +377 97 77 47 47 et leteashop.com 6. Vodka Spirit Monte-Carlo. Défi au développement durable, issu de l’assemblage de blé français et d’eau puisée au
large de la Principauté puis desalinisée, la Vodka Monte-Carlo est une création qui allie finesse et élégance. Dans son flacon bleu Méditerranée, la pureté de l’eau issue d’un biotope unique associée à une distillation traditionnelle fait naître une rondeur incomparable. Tél. 06 12 90 29 14 et vodkamontecarlo.com 7. Les Grands Chaix Monégasques. Dans la plus ancienne cave à vins de Monaco, le service est sur mesure. Stéphane Ballester et son sommelier Emiliano Stratico prodiguent conseils et dégustations à thème et les alliances gustatives se discutent autour de belles découvertes. Si la cave des singles malts est impressionnante, celle des grands crus et des champagnes d’exception l’est plus encore. 11, rue Baron de Sainte-Suzanne. Tél. +377 93 30 26 80.
Tous nos remerciements à Monte-Carlo Société des Bains de Mer. montecarlosbm.com 24