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BENTLEY CONTINENTAL GT
WALKING ON THE
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Transporter des passagers le plus loin possible avec le plus grand brio, telle est la mission de nos automobiles. Certaines le font bien mais peu de temps, d'autres mal mais pendant des centaines de kilomètres... Rares sont celles à tolérer plus de 700 km à un train d'enfer avec quatre adultes à bord et leurs bagages. Voilà le but avoué des créateurs de cet engin balistique : en faire la meilleure GT du monde. Autant essayer de décrocher la lune ? TEXTE : F. LARDENOIS - PHOTOS : LOUIS LEDUC.
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Grand tourisme Bentley Continental GT W12 6.0 biturbo essence 635 ch à 6 000 tr/mn 93.8 mkg de 1 350 à 4 500 tr/mn transmission intégrale boîte DSG à 8 rapports amortissement piloté 3 modes freins 420/380 mm - 10/4 pistons PZero 265/40 et 305/35 ZR21 0 à 100 : 3.7 s / Vmax : 333 km/h 12.2 l/100 km (essai 12 l/100 km !) 278 g/km CO2 (malus 18 500 €) Prix de base : 203 160 € Modèle essayé : 261 792 €
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BENTLEY CONTINENTAL GT
Les optiques arrière 3D en amande participent à l'amincissement visuel de la poupe. De près pourtant, on se rend bien compte qu'elles sont énormes ! Elles sont constellées de LED se reflétant sur des surfaces diamantées pour un effet bœuf à chaque freinage. Leur cerclage, crime ou faute de goût, est en plastique chromé.
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es plus grands freins acier du monde et des étriers à dix pistons. Une boîte huit rapports en surmultipliée dès la cinq. Un W12 qui développe le couple de quatre Peugeot 308 THP 130. Un réseau de bord en 48 V, 2 252 kg à vide, une puissance constante sur près de 2 000 tours et une sono de 2 200 W. Il faut neuf heures pour réaliser les parements taillés dans 10 m de bois noble, et chaque "diamant" de cuir (les carrés qui composent la sellerie inédite) comporte 712 points de couture. Le tout se veut être la meilleure GT du monde et si le claim est au marketing ce que l'éclair est au pâtissier, il semble que le défi soit relevé. Pas que cette Continental me soit apparue, sans controverse, comme irréprochable. On ne peut pas tolérer, à ce tarif là (celui de 17 Renault Clio de base) que les aérateurs circulaires historiques ne soient plus en métal. Que les cerclages d'optiques 3D soient en plastique chromé. Que le mobilier vienne parfois à grincer (sur un modèle d'essai, j'en conviens...). Le reste, par contre, est surnaturel. Extraterrestre. Lunaire, si les distances intersidérales vous font peur. Parce que tout ici est contre nature. L'allure sculpturale prouve qu'un design soigné peut faire oublier un gabarit hors-normes. La conso enregistrée sur 80 OPTION AUTO DÉCEMBRE/JANVIER
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plus de 2 000 km atteste que 635 ch et économie peuvent cohabiter. Le comportement général témoigne de la capacité d'un ingénieur de talent, en 2018, à contrôler 2 250 kg en les faisant baller, à défaut de réellement danser, de courbes en tracés rapides mais alanguis. Les perfs sont d'autant démoniaques que vous ne sentez la poussée, bruits aéro aidant, qu'au-delà de 160 km/h. Le confort des amortisseurs trois chambres pilotés (60 % plus d'air que dans la précédente GT) étonnant, que ce soit sur le mode idoine ou l'intermédiaire baptisé... Bentley. La direction électrique informe, guide, renseigne mais fait le tri. Les freins sont à la hauteur. L'ergonomie enfin moderne. Et le plaisir, total puisque partagé à quatre. Est-ce que j'en veux une ? Aucunement. Rouler incognito lui est étranger. Mais il est trop rare de tomber sur une voiture qui vous impose le respect tant déteint sur vous son élégance et son charisme. En cela, la meilleure sans doute.
En plus d'une semaine, vous avez le temps de vous habituer à des courbes inédites ou pire, de vous en lasser. Mais ici, rien n'y a fait : votre rétine apprécie chaque inflexion d'une ligne pourtant démesurée. Sans compter que la GT maîtrise l'art de se mouvoir sans chahuter ses passagers et ce, à un rythme que vous ne sauriez soupçonner…
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Les modes pré-établis sont au nombre de trois : Confort, Bentley ou Sport. Sur le premier, aucun doute sur la maestria locale pour absorber les aspérités. En Sport à l'inverse, l'antiroulis actif 48 V, inspiré de celui utilisé par la cousine Porsche Panamera, fait oublier la gravité et les lois élémentaires de la physique. Passer aussi fort avec 2.3 t n'est pas logique.
Noyée sous le chrome et le cuir, l'interface hommemachine fleure bon la banque d'organes allemande. Le Virtual Cockpit, le contrôle de trajectoire autonome, l'affichage tête haute, la lecture informée des panneaux et la navigation prédictive, rien ne manque. Pas même la désactivation des cylindres...
Je confesse avoir toujours versé dans les choix exotiques pour les teintes extérieures mais ce White Sand, comprenez "sable blanc", est sans aucun doute l'une de celles qui vont le mieux aux lignes de la Continental. Discrètement grisonnante par temps couvert, ultra métallisée au soleil, elle épouse les galbes et bloque la lumière sur les saillies d'ailes ou de capot. Élégante, non ?
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Curiosité locale, la console arbore un nombre incalculable de boutons alors que la concurrence s'évertue à les remplacer par du "tout" tactile. Ci-contre, les grilles de la Hi-Fi optionnelle. Celle de série offre déjà 650 W. La B&O en supplément, 1 500 W et 16 HP. Ce modèle signé Naim : 2 200 W pour 18 HP. Si ça fonctionne ? Pas mal...
Le respect des formes initiées en 2003 est total et si différencier la nouveauté de l'aïeule (rien moins que la Bentley la plus vendue de tous les temps) n'est pas donné au premier venu, à quelques mètres les différences sont flagrantes. Musculeuse, grosse sans être grasse, imposante mais jamais pataude, la GT cru 2018 introduit une notion jusque-là inconnue : la performance. Cet engin "sent" la puissance à plein nez et parvient même à le faire entendre, mais en mode Sport uniquement !
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Les selliers de Bentley et Mulliner (l'officine en charge des Personal Commision, les versions personnalisées locales) sont des maîtres incontestés qui transforment les habitacles locaux en palais princiers. Notre version First Edition disposait d'une sellerie spécifique mêlant cuirs matelassé, diamanté, lisse, perforé et brodé.
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Les nouveaux feux sont de véritables bijoux : ils s'illuminent progressivement à l'ouverture de l'auto et leur gestion matricielle sidérante (l'éclairage varie plusieurs fois par seconde, un ballet qui finit par intriguer voire lasser sur long parcours) permet de voir comme en plein jour. Un hic toutefois, proche du défaut de fabrication : l'éclairage latéral en courbes est nul. Par nuit noire, les abords de l'auto sont totalement oubliés.
NOTE 68/100 FINALE
PERFORMANCES 22 /25 COMPORTEMENT 19 /25 PLAISIR 21 /25 BUDGET 06 /25
WALKING ON THE
MOON Les cuirs deux tons, l'éclairage périphérique à LED (qui court jusque sous les yeux du conducteur quitte à l'éblouir), les parements en alu, en chrome ou les boiseries nobles : la finition est exemplaire, du sol (avec surtapis ultra épais) au plafond (tendu de cuir partiellement perforé). L'espace aux jambes à l'arrière, malgré le gabarit généreux, devient critique avec des passagers de plus d'1.70 m. Le morceau de choix ? L'écran GPS qui s'escamote sans bruit pour laisser apparaître trois cadrans analogiques. Détail : les seuils de portes éclairés reprennent la couleur que vous utilisez dans l'habitacle...
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CONDITIONS
14° Tilly
Normandie
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Si le capot est aussi long c'est qu'il est bien garni. Le W12 à double injection et double turbo est un monstre de couple dont on regrettera juste qu'il soit associé à une boîte double embrayage inutilement cognante. La fougue des 635 ch autorise des performances presque dangereuses tant elles sont atteintes dans des conditions d'isolement dignes d'un hésychaste. Gare au tachymètre !
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