Un plaidoyer en faveur de la nature
Perte de biodiversité, protection de la nature et action de l’UE pour la nature
Octobre 2022
Environnement
Manuscrit achevé en octobre 2022
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ISBN 978-92-76-58605-0
doi:10.2779/206817
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ISBN 978-92-76-58609-8
doi:10.2779/03325
KH-09-22-597-FR-C
Table des matières La nature est importante, car… 3 Nous sommes en train de détériorer le monde naturel plus rapidement que jamais… 4 Ces effets vont s’aggraver si nous ne changeons pas radicalement notre rapport à la nature 6 Pourquoi est-ce vraiment important? 8 Alors, pourquoi constatons-nous une perte de biodiversité? 9 Quelles sont les implications pour les entreprises? 10 Biodiversité et résilience 11 Le lien entre le changement climatique et la crise de la nature 12 Que se passe-t-il dans nos océans? 13 Le lien entre la perte de biodiversité et les pandémies 14 Comment pouvons-nous mettre fin à ce déclin? 16 Y a-t-il de bons exemples à suivre? 17 Que fait l’Europe pour résoudre le problème à l’intérieur de ses frontières? 19 Que fait l’Europe pour aider à résoudre le problème dans le monde? 21 Action mondiale pour le climat et pour l’environnement: COP27 et COP15 23 Quelle est la position de l’UE à la COP15? 24 Que puis-je faire à mon échelle? 26
La nature est importante, car…
✖ La biodiversité est à la base de toute vie sur Terre,
✖ La perte de biodiversité entraîne le déclin des services vitaux dont nous dépendons tous,
✖ Les écosystèmes absorbent le carbone, nous aidant ainsi à limiter les effets du changement climatique.
De la biodiversité sur terre et dans les océans dépend la diversité de la vie sur la Terre. Ce réseau d’êtres vivants est le tissu de la vie: il nettoie l’eau que nous buvons, pollinise nos cultures, purifie l’air que nous respirons, régule le climat, assure la fertilité de nos sols, nous fournit des remèdes ainsi que de nombreux éléments de base pour l’industrie.
Les écosystèmes terrestres et marins fournissent des services essentiels qui maintiennent le mécanisme régulateur de la biosphère. Lorsque nous détruisons la biodiversité, nous sapons ce système et scions la branche sur laquelle nous sommes assis. Les écosystèmes endommagés sont fragiles et ont une capacité limitée à faire face aux événements extrêmes et aux nouvelles maladies. En revanche, des écosystèmes bien équilibrés nous protègent des catastrophes imprévues et, lorsque nous les utilisons de manière durable, ils offrent dans la plupart des cas les meilleures solutions aux problèmes urgents. En prenant mieux soin de la nature, nous pouvons limiter le changement climatique et nous y adapter, souvent en fournissant très peu d’efforts.
L’océan contribue de façon essentielle à la vie sur Terre: il produit la moitié de l’oxygène de l’atmosphère, absorbe environ un quart du dioxyde de carbone émis par l’homme et 90 % de l’excès de chaleur induit par le système climatique et régule le climat mondial.
Nous avons besoin d’écosystèmes sains et de la biodiversité pour de nombreuses raisons. En plus de leur valeur intrinsèque et des bénéfices immatériels qu’ils apportent, tels que l’enrichissement spirituel et la valeur esthétique, les écosystèmes sont le fondement de toutes les économies et sociétés. Plus de la moitié de la production mondiale dépend de la nature et de ce qu’elle apporte. On estime que 70 % des personnes démunies du monde entier dépendent directement des espèces sauvages pour satisfaire leurs besoins quotidiens en nourriture, énergie et médicaments.
Le déclin de la biodiversité à l’échelle mondiale présente un risque majeur pour le bien-être du genre humain. Il menace notre sécurité alimentaire et hydrique, remet en cause notre santé mentale et physique, affaiblit nos économies, réduit notre résilience face aux catastrophes naturelles, augmente le risque de conflit, amplifie la crise climatique, et altère la beauté du monde naturel que nous partageons avec toutes les créatures terrestres. Ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables qui seront frappés en premier et le plus durement par ces conséquences.
La nature est à la base de tous les objectifs de développement durable des Nations unies:
…elle est le fondement de la société, sur laquelle repose notre
Source: https://www.stockholmresilience.org/images/18.36c25848153d54bdba33ec9b/1465905797608/sdgs-food-azote.jpg
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✖ Les activités humaines poussent la planète vers une sixième extinction massive, avec un million d’espèces menacées d’extinction,
✖ Depuis 1970, la population mondiale d’animaux sauvages a diminué de 69 %,
✖ La biodiversité sur terre, sous terre et en mer est en déclin dans toutes les régions du monde à une vitesse sans précédent.
Ce déclin est étroitement lié au changement climatique et s’inscrit dans le cadre d’une crise écologique générale. Les taux d’extinction actuels dans le monde entier sont environ 100 à 1 000 fois plus élevés aujourd’hui qu’avant l’apparition de l’homme. Il s’agit de la plus vaste extinction depuis la disparition des dinosaures. Le monde a perdu près de 70 % de l’ensemble des populations d’animaux en seulement 50 ans. Les zones naturelles se réduisent petit à petit à une peau de chagrin. En conséquence, 66 % des espèces sauvages vivent sur à peine 2 % de la Terre. Ce processus est causé par les modes de production et de consommation mondiaux.
Les forêts tropicales se détériorent à un rythme rapide, puisqu’une surface équivalente à la superficie de la Grèce ou du Nicaragua disparaît chaque année, soit 13 millions d’hectares. Ces forêts abritent la majeure partie de la biodiversité de la planète. Un tiers de toutes les forêts de l’ère préindustrielle a depuis été abattu. Entre 30 et 50 % des mangroves sont mortes ou ont été détruites au cours des 50 dernières années. Outre le fait qu’elles offrent un habitat et une zone de frai essentiels aux animaux marins, les forêts de mangroves réduisent aussi l’érosion, protègent les zones côtières des inondations et capturent et conservent d’immenses quantités de gaz à effet de serre.
Les sols abritent une diversité de vie incroyable: 25 à 30 % de toutes les espèces terrestres vivent dans le sol pendant la totalité ou une partie de leur vie. Les activités humaines ont une forte incidence sur la biodiversité des sols. La dégradation des terres et des sols, à l’échelle de la planète, réduit la biodiversité et les services écosystémiques tels que la fourniture d’eau propre et d’aliments nutritifs, le stockage du carbone ou la protection contre l’érosion.
Le déclin des insectes est particulièrement inquiétant. En 2019, une étude de grande envergure a conclu que les taux de déclin actuels pourraient entraîner l’extinction de 40 % des espèces d’insectes dans le monde au cours des prochaines décennies.
Les insectes sont importants, car ils servent de nourriture à de plus grands animaux comme les oiseaux, les chauves-souris, les reptiles, les amphibiens et les poissons: s’ils sont privés de cette source de nourriture, tous ces animaux mourront de faim.
Le déclin des insectes pollinisateurs menace les systèmes alimentaires du monde entier. Trois cultures fruitières ou semencières sur quatre dans le monde dépendent, dans une certaine mesure, des pollinisateurs. Sans eux, de nombreux producteurs verraient leurs bénéfices diminuer ou feraient faillite.
Exposées à diverses pressions qui se cumulent, les mers sont les premières victimes du changement climatique. L’Arctique a ainsi perdu une surface de glace égale à environ six fois la taille de l’Allemagne au cours des 40 dernières années et les espèces marines y disparaissent de leur habitat deux fois plus vite que dans les terres. On compte aujourd’hui plus de 400 zones mortes dans les océans à l’échelle mondiale, principalement en raison de l’écoulement des engrais dans ces eaux. En outre, les déchets marins et les plastiques ont des conséquences dévastatrices sur la vie marine. On estime que l’accumulation de plastique dans les océans dépasse largement 150 millions de tonnes à l’échelle mondiale, tandis que 4,6 à 12,7 millions de tonnes continuent de s’y déverser chaque année. À ce rythme, les océans pourraient contenir plus de plastique en poids que de poissons à l’horizon 2050.
Près de 50 % des récifs coralliens ont été détruits. Si la température mondiale augmente de 2 °C, les récifs coralliens tropicaux disparaîtront. Ceux-ci jouant le rôle de «nurserie» pour les poissons et d’autres espèces marines, cette évolution affecte les moyens de subsistance d’un demi-milliard de personnes.
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Nous sommes en train de détériorer le monde naturel plus rapidement que jamais…
La crise qui frappe l’environnement naturel mondial n’épargne pas l’Europe. Plus de 80 % des habitats européens sont dégradés. Les habitats des tourbières, des prairies et des dunes sont les plus touchés. En Europe occidentale, centrale et orientale, les zones humides ont diminué de 50 % depuis 1970, tandis que 71 % des poissons et 60 % des amphibiens ont disparu au cours de la dernière décennie. En Europe occidentale et centrale ainsi que dans les régions occidentales de l’Europe de l’Est, au moins 37 % des poissons d’eau douce et environ 23 % des amphibiens sont actuellement menacés d’extinction.
L’agriculture et la sylviculture intensives, l’expansion urbaine et la pollution sont les principales causes à l’origine de ce déclin spectaculaire de la biodiversité en Europe, qui menace la survie de milliers d’espèces animales et d’habitats et met en péril la santé et la prospérité de l’humanité.
Liens
• IPBES Global Assessment report on Biodiversity and Ecosystem Services (Rapport d’évaluation mondiale de l’IPBES sur les services rendus par la biodiversité et les écosystèmes)
• WWF, Living Planet Report 2022 (Rapport Planète vivante 2022)
• IPCC Special Report on the Ocean and the Cryosphere in a Changing Climate (Rapport spécial de l’IPCC sur l’océan et la cryosphère dans un contexte de changement climatique)
• Liste rouge européenne des arbres:
https://www.iucn.org/news/species/201909/over-half-europes-endemic-trees-face-extinction
• Étude de 2019 sur le déclin des insectes: Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers (Le déclin mondial de l’entomofaune: un examen de ses facteurs)
• Commission européenne, «Our Oceans, Seas and Coasts» (Nos océans, nos mers et notre littoral)
• Rapport de 2020 sur l’état de conservation de la nature (Commission européenne, AEE)
• IUCN https://www.iucn.org/tags/work-area/red-list
• Liste rouge des oiseaux de 2021 https://op.europa.eu/s/w7yl
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✖ La perte de biodiversité entraîne un effet de dominos: l’extinction d’une espèce entraîne la disparition d’une autre, qui cause à son tour l’extinction d’une troisième…
✖ Dans les scénarios relatifs à l’utilisation des terres et au changement climatique pour l’avenir, jusqu’à 5 milliards de personnes seront touchées par une pollution de l’eau plus importante et une pollinisation insuffisante pour leur permettre de se nourrir.
✖ Lorsque nous endommageons les écosystèmes, ceux-ci libèrent le carbone au lieu de le stocker. Ces «boucles de réaction» accélèrent le processus de changement climatique.
Les résultats scientifiques sont indiscutables. Le monde devient de plus en plus inhabitable en raison des crises climatiques et naturelles, auxquelles viennent s’ajouter la pollution, les menaces de pénuries d’eau et de denrées alimentaires et l’insécurité énergétique. Les habitations, les moyens de subsistance et les systèmes nécessaires à notre mode de vie sont en danger.
Les enjeux ne pourraient pas être plus importants, et la décennie actuelle est décisive. Notre incapacité à préserver la nature sera aussi synonyme d’échec sur les plans du climat, de la sécurité et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et d’incapacité à assurer la pérennité de toute vie sur Terre.
La perte de biodiversité rend la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies impossible. La réalisation de la moitié des 44 objectifs liés à la pauvreté, à la faim, à la santé, à l’eau, aux villes, au climat et à la dégradation des océans et des sols est déjà compromise par des tendances négatives importantes constatées dans la nature ainsi que sur les populations.
L’existence de points de basculement est l’une des plus grandes préoccupations en matière de changement climatique et de perte de biodiversité. Franchir un point de basculement peut entraîner des changements importants et brusques, faisant basculer un système dans un état différent. Ces changements sont difficiles, voire impossibles à inverser et peuvent avoir des effets négatifs considérables.
Une nouvelle analyse indique que l’état de la Terre sur le plan climatique pourrait déjà ne plus être «sûr». Les températures actuelles pourraient entraîner le déclenchement de cinq des seize points de basculement: l’effondrement des calottes glaciaires du Groenland et de l’Ouest de l’Antarctique, entraînant une élévation considérable du niveau de la mer, l’effondrement des principaux courants de l’Atlantique nord, perturbant les précipitations dont dépendent les moyens de subsistance de milliards de personnes, la fonte soudaine du permafrost, riche en carbone, et l’extinction massive des récifs coraliens tropicaux.
Le Forum économique mondial a établi un lien entre l’environnement et tous les risques les plus importants et les plus susceptibles d’affecter le bien-être humain (phénomènes météorologiques extrêmes, échec des mesures climatiques, perte de biodiversité et catastrophes environnementales d’origine humaine).
Le biologiste américain Paul Ehrlich a comparé la perte d’espèces au détachement hasardeux de rivets sur l’aile d’un avion. L’avion continuerait à voler pendant un certain temps, mais ne pourrait éviter à un certain point une défaillance catastrophique. Notre propre survie est menacée.
MAIS — il y a encore de l’espoir! Nous pouvons encore renverser la tendance, endiguer la perte de biodiversité et éviter les conséquences les plus néfastes du changement climatique, à condition d’agir concrètement, rapidement et à grande échelle! Le temps est notre plus grand défi. Selon les derniers rapports spéciaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C), les huit prochaines années seront décisives. Il est nécessaire de réduire de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre et d’enrayer et d’inverser la destruction de la nature. Sans mesures de transformation au cours de cette décennie, l’humanité prend des risques colossaux concernant son avenir commun. Les sociétés risquent de faire face à des changements à grande échelle irréversibles affectant la biosphère, et nos vies.
Il est désormais nécessaire, pour assurer la poursuite de notre existence, de bâtir des économies et des sociétés qui soutiennent l’harmonie du système terrestre, et non qui le perturbent.
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Ces effets vont s’aggraver si nous ne changeons pas radicalement notre rapport à la nature
Liens
• The European environment — state and outlook 2020 (L’environnement en Europe — état et perspectives 2020) (SOER 2020), Agence européenne pour l’environnement: https://www.eea.europa. eu/publications/soer-2020
• Rapport spécial du GIEC [SR 1.5 report on global warming of 1.5 °C (Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C)]
• Stockholm Resilience Center, Planetary boundaries (Les frontières planétaires): https://www. stockholmresilience.org/research/planetary-boundaries/planetary-boundaries/about-the-research/the-nineplanetary-boundaries.html et
• World at risk of passing multiple climate tipping points above 1.5°C global warming (Le risque de franchir plusieurs points de basculement climatique augmente au-dessus de 1,5 °C de réchauffement climatique) - Stockholm Resilience Centre
• World Economic Forum Global Risk Report 2022 (Rapport sur les risques mondiaux 2022 du Forum économique mondial), https://www.weforum.org/reports/global-risks-report-2022/digest
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Pourquoi est-ce vraiment important?
✖ La perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes constituent l’une des principales menaces auxquelles l’humanité sera confrontée au cours de la prochaine décennie.
✖ Depuis les années 70, l’humanité utilise chaque année plus de ressources que la Terre ne peut en produire en un an. Il faudrait désormais 1,6 Terre pour répondre aux exigences que nous imposons chaque année à la nature.
✖ Jusqu’à 300 millions de personnes sont déjà confrontées à un risque plus élevé d’inondations et d’ouragans en raison de la perte d’habitats et de protection sur les côtes.
Notre impact collectif sur la nature est sans précédent dans l’histoire de la planète. L’action humaine a modifié de manière significative les trois quarts de l’environnement terrestre et les deux tiers de l’environnement marin. En 2022, le 28 juillet était le jour du dépassement de la Terre, c’est-à-dire le jour où nous avons utilisé plus de ressources que la Terre ne peut en reconstituer en un an.
Plus d’un tiers de la surface terrestre mondiale et près des trois quarts des ressources en eau douce sont aujourd’hui consacrés aux cultures agricoles et à l’élevage.
La perte de biodiversité réduit nos choix pour l’avenir, en ce qui concerne notamment la mise au point de nouveaux médicaments. Quelque 70 % des médicaments contre le cancer sont des produits naturels ou synthétiques inspirés de la nature, et 4 milliards de personnes se soignent principalement grâce à des remèdes naturels. Le déclin de la biodiversité entraîne la perte d’innombrables médicaments avant même qu’ils ne soient découverts, un déficit irréparable pour l’humanité.
Avec ses nombreux effets préventifs et réparateurs sur la santé. la nature est également importante au niveau personnel. Un contact régulier avec la nature peut réduire le stress et encourager l’activité physique, ce qui a un effet positif sur l’humeur, la concentration et la santé, et réduit les risques inhérents aux modes de vie inactifs.
La dégradation des terres a déjà réduit la productivité de près d’un quart de la surface terrestre mondiale. La diversité et l’abondance des pollinisateurs sauvages européens diminuent de façon spectaculaire et nombre d’entre eux sont aujourd’hui en voie d’extinction. Selon la liste rouge européenne des arbres, près de la moitié des arbres endémiques d’Europe sont menacés d’extinction. L’idée selon laquelle les ressources des mers et des océans sont riches et abondantes, peuvent absorber les déchets humains et être exploitées par l’homme sans limites n’est plus d’actualité.
Liens
• CBD Biodiversity and health (CDB, Biodiversité et santé), https://www.cbd.int/health/ stateofknowledge/
• Overshoot Day (Jour du dépassement), https://www.overshootday.org/
• CBD Global Biodiversity Outlook (GBO5) Report (CDB, Rapport sur les perspectives relatives à la biodiversité mondiale)
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Alors, pourquoi constatons-nous une perte de biodiversité?
✖ La perte d’habitat, la surexploitation, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes sont autant de facteurs qui contribuent à la perte de biodiversité.
✖ Les activités humaines non durables en sont la cause sous-jacente.
✖ Les besoins en nouvelles ressources entraînent la déforestation, modifient les modes d’utilisation des terres et détruisent les habitats naturels partout dans le monde.
La principale raison de la crise climatique et écologique est attribuée au caractère non durable des modes de production et de consommation. L’effet cumulatif d’un modèle économique dans lequel nous concevons, fabriquons, utilisons, puis jetons plutôt que de réduire, réutiliser ou recycler a eu des effets secondaires imprévus.
Selon le Groupe international d’experts sur les ressources, l’extraction et la transformation des matériaux, des combustibles et des aliments sont à l’origine de 90 % de la perte de biodiversité et de la moitié des émissions de gaz à effet de serre.
Dans notre modèle économique consumériste, les cycles politiques ainsi que les institutions publiques et financières ont souvent tendance à se concentrer sur des préoccupations à court terme, faisant fi des répercussions globales à long terme.
Le changement climatique a déjà un impact sur la perte de biodiversité en interagissant avec d’autres facteurs et en les aggravant. Il est également probable que les effets des autres causes de la perte de biodiversité s’intensifient dans le futur. Ces effets seront encore plus marqués à mesure que la température continue d’augmenter.
En Europe, la principale cause de perte de biodiversité est due au changement d’affectation des terres et d’utilisation des mers. Les pratiques agricoles et forestières sont devenues plus intensives, avec plus d’additifs chimiques, moins d’espaces entre les champs et moins de variétés de cultures. Ce manque de variété entraîne entre autres la diminution de la population des insectes, et donc des oiseaux, dans les champs. Les subventions à la production agricole, qui encouragent la quantité au détriment de la qualité et de la variété, sont également un facteur. Les mers européennes sont aussi soumises à un certain nombre de facteurs ayant une incidence sur la biodiversité, notamment la surpêche, la dégradation des fonds marins, la pollution et la prolifération des espèces non indigènes.
Les systèmes d’agriculture intensive sont devenus un facteur important responsable de la perte de biodiversité: le recours généralisé aux pesticides et aux engrais, l’érosion des sols et la transformation des forêts intactes en terres agricoles sont autant de facteurs qui ont un effet négatif sur les écosystèmes mondiaux. Lorsque les sols se dégradent, ils deviennent moins fertiles, nécessitent plus d’apports chimiques et perdent leur capacité à retenir l’eau et le carbone. Cela augmente la fréquence et l’intensité des inondations et contribue aux émissions de gaz à effet de serre, tandis que les excès d’engrais se retrouvent dans la mer et étouffent la vie marine.
Le développement considérable des villes et des zones urbaines provoque l’imperméabilisation des sols et laisse moins de place à la nature. Or, quand les terres arables et le développement urbain ne laissent pas de place à la nature, cela entraîne un déclin des milieux naturels. Bon nombre de citoyens et d’entreprises ignorent à quel point notre société dépend de la biodiversité. L’utilisation du produit intérieur brut (PIB) comme principale mesure du développement économique peut également occulter l’ampleur de notre incidence sur l’environnement.
Liens
• SDGs Global Resources Outlook 2019 (Perspectives des ressources mondiales 2019), https://wedocs. unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/27518/GRO_2019_SPM_EN.pdf?sequence=1&isAllowed
• https://sdg.iisd.org/news/global-outlook-highlights-resource-extraction-as-main-cause-of-climatechange-biodiversity-loss/
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Quelles sont les implications pour les entreprises?
✖ Plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial dépend de la nature et de la valeur qu’elle apporte.
✖ L’inaction a un coût élevé qui devrait augmenter.
✖ La conservation de la biodiversité peut présenter des avantages économiques directs pour de nombreux secteurs d’activité.
La perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes menacent également les fondements de notre économie. Selon le Forum économique mondial, plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et des services qu’elle apporte: les secteurs économiques clés, le bâtiment, l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et la pêche, en sont fortement tributaires. Entre 1997 et 2011, la modification de la couverture terrestre a entraîné une perte de services écosystémiques évaluée entre 3 500 et 18 500 milliards d’euros par an et la dégradation des sols une perte de 5 500 à 10 500 milliards d’euros par an.
Les entreprises commencent à se rendre compte qu’elles dépendent des ressources naturelles pour s’approvisionner en aliments, en fibres et en matériaux de construction. Les écosystèmes pollinisent les cultures, filtrent l’eau, aident les déchets à se décomposer et régulent le climat. Le déclin de la nature entraîne des coûts immédiats pour les entreprises en matière de risques opérationnels, de continuité des chaînes d’approvisionnement, de risques de responsabilité et de risques pour la réputation, les parts de marché et les financements. Ainsi, au rythme actuel, et sans précédent, de la destruction de la nature, le capital naturel devient un enjeu important pour la plupart des entreprises, entraînant des problèmes de pénurie et de qualité.
Les grandes entreprises reconnaissent ces risques, mais leur sensibilisation à ces enjeux ne s’est pas encore généralisée. La façon dont les modèles commerciaux et l’approvisionnement en matériaux dépendent de la nature et de la biodiversité est souvent méconnue, de même que les liens entre l’utilisation efficace des ressources, les services écosystémiques, la biodiversité, le coût de l’inaction et le changement climatique. Les décideurs politiques doivent fournir de meilleurs cadres comptables qui permettent aux entreprises de comprendre leur incidence et leur dépendance vis-à-vis de la nature.
Outre la prise en compte de cette incidence et de cette dépendance, lorsque les entreprises investissent dans la restauration des écosystèmes, cela peut également leur procurer des avantages tangibles. La conservation des ressources halieutiques pourrait augmenter les bénéfices annuels de l’industrie des produits de la mer de plus de 49 milliards d’euros, tandis que la protection des zones humides côtières pourrait permettre au secteur des assurances d’économiser près de 50 milliards d’euros par an en réduisant les dommages dus aux inondations. L’investissement dans le capital naturel, notamment la restauration des habitats riches en carbone et l’agriculture respectueuse du climat, est reconnu comme faisant partie des cinq politiques de relance budgétaire les plus importantes, qui ont des retombées économiques significatives et une forte incidence positive sur le climat.
Liens
• Forum économique mondial (2020), The future of nature and business (L’avenir de la nature et de l’économie), http://www3.weforum.org/docs/WEF_The_Future_Of_Nature_And_Business_2020.pdf
• The economics of biodiversity: the Dasgupta review (L’économie de la biodiversité: le rapport Dasgupta), https://www.gov.uk/government/publications/final-report-the-economics-of-biodiversitythe-dasgupta-review
• Plateforme de l’UE sur les entreprises et la biodiversité https://ec.europa.eu/environment/ biodiversity/business/index_en.htm
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Biodiversité et résilience
✖ Plus la nature est menacée, plus nous devenons vulnérables.
✖ Seules des forêts saines et diversifiées peuvent stocker de l’eau et du carbone et prévenir les feux. Seuls des écosystèmes marins en bonne santé peuvent nourrir la population et aider à réguler le climat.
✖ Travailler avec la nature est un des moyens les plus économiques et les plus efficaces de résoudre les problèmes urgents liés au changement climatique, à la sécurité alimentaire et à la santé humaine.
Prendre mieux soin de la nature nous permet de limiter le changement climatique et de nous y adapter, souvent en fournissant très peu d’efforts.
La nature est notre meilleure «technologie» d’élimination du carbone. Aucun dispositif n’élimine le carbone de l’atmosphère aussi efficacement et de façon aussi économique que les forêts, les zones humides et les océans. Les tourbières stockent près de 30 % du carbone mondial présent dans le sol alors qu’elles ne recouvrent que 3 % des surfaces émergées de la Terre. La restauration des tourbières asséchées pourrait éliminer 25 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole en Europe.
La nature atténue aussi l’impact des catastrophes naturelles telles qu’inondations, sécheresses et vagues de chaleur. En restaurant les plaines inondables des rivières, on pourrait réduire jusqu’à 70 % les conséquences des inondations sur l’économie et la population. Les arbres abaissent de jusqu’à 12°C la température des villes d’Europe.
Investir dans la restauration du sol et de l’océan est une solution pertinente: dans ce domaine, chaque euro dépensé génère au retour sur investissement au moins huit fois supérieur. Les agriculteurs bénéficient d’un sol de meilleure qualité et d’une pollinisation stable, les communautés sont mieux protégées des inondations, ont un meilleur accès à l’eau potable et profitent de villes plus fraîches, les pêcheurs voient leurs stocks de poissons se reconstituer, et les forestiers exploitent des forêts plus résilientes.
Sur le plan économique, le coût de la dégradation de la nature est relativement élevé, puisqu’au niveau européen le coût annuel de la détérioration du sol est aujourd’hui supérieur à 50 milliards d’euros. En restaurant les plaines inondables des rivières, on pourrait réduire jusqu’à 70 % les conséquences des inondations sur l’économie et la population. Près de 5 à 8 % de la production actuelle des cultures mondiale étant directement attribuables à la pollinisation animale, le déclin des populations de pollinisateurs est synonyme de risque financier encore plus élevé pour les agriculteurs dont les cultures en dépendent.
La nature est essentielle à la santé de l’homme. En filtrant l’eau et l’air, les écosystèmes sains aident aussi à réduire considérablement la pollution. Ils servent aussi à fabriquer des médicaments, quelque 60 000 espèces (plantes, animaux, champignons et microbes) étant utilisés pour leurs propriétés médicinales, nutritionnelles et aromatiques. Passer du temps dans la nature améliore la santé mentale et réduit le stress, la prévalence des maladies et les allergies.
Si l’on fait le bilan, les bénéfices apportés par la restauration de la nature dépassent de loin son coût. Plus nous attendons, plus les problèmes à résoudre seront nombreux.
Liens
• https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/fs_22_3749
• Science for Env Policy future brief: European forest for biodiversity, climate change mitigation and adaptation (La science au service de la politique environnementale: la forêt européenne au service de la biodiversité, de la lutte contre le changement climatique et de l’adaptation) https://op.europa. eu/s/w7yj
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Le lien entre le changement climatique et la crise de la nature
✖ Sur le plan des conséquences, la crise mondiale de la biodiversité est tout aussi grave que le changement climatique.
✖ La perte de biodiversité et la crise climatique sont étroitement liés et leurs effets se renforcent mutuellement.
✖ La nature est notre meilleure alliée pour lutter contre le changement climatique.
La lutte contre la crise climatique est le défi majeur de notre époque. Si nous ne parvenons pas à relever ce défi, les conséquences pour l’environnement, notre santé et nos moyens d’existence seront sans précédent. Les décisions que nous prenons concernant le climat détermineront l’avenir de notre économie, de notre société et de l’humanité.
La crise climatique a des répercussions fortes et directes sur la biodiversité. Le changement climatique fragilise les écosystèmes et intensifie les effets d’autres facteurs du déclin de la biodiversité, tels que la perte et la fragmentation des habitats, la pollution, la surexploitation et la prolifération des espèces exotiques envahissantes.
Les paysages marins et polaires subissent déjà des mutations rapides. L’augmentation des températures accroît la fréquence et l’intensité des incendies de forêt et nuit à la vie sauvage. L’océan absorbe plus de 90 % de l’excès de chaleur de la Terre et, à mesure qu’il se réchauffe, libère davantage de carbone dans l’atmosphère et devient moins hospitalier pour la vie marine. L’océan enregistre en outre une baisse de l’oxygène qu’il contient, qui a diminué de 3 % depuis 1960. En raison de la hausse des températures, les prairies et les savanes se désertifient et se dégradent plus rapidement que tout autre type d’habitat sur la planète.
Cette perte de biodiversité a également un effet négatif sur le climat. Au lieu de stocker le carbone dans les sols et la biomasse, les écosystèmes le rejettent dans l’atmosphère. La déforestation augmente quant à elle la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ce qui aggrave la perte de biodiversité.
La perte de biodiversité et le changement climatique sont liés et interdépendants. Nous ne pouvons pas lutter contre la perte de biodiversité sans nous attaquer à la crise climatique et nous ne pouvons pas lutter contre la crise climatique sans nous attaquer en même temps à la perte de biodiversité.
Sur le plan positif, la conservation et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes peuvent apporter une contribution essentielle à la lutte contre le changement climatique, à tel point que 30 % de nos objectifs d’atténuation des changements climatiques pourraient être atteints grâce à des solutions ancrées dans la nature, telles que la restauration des forêts, des sols et des zones humides. Investir dans des solutions fondées sur la nature est une des décisions les plus intelligentes que nous pourrions prendre.
Changer les comportements et les modes de consommation, comme la consommation excessive de viande, permettrait de réduire davantage les pressions sur la biodiversité et notre climat.
Liens
• Le changement climatique et la perte de biodiversité sont deux aspects d’une même question: https://wwf.panda.org/our_work/climate_and_energy/climate_nature_future_report/
• Rapport commun de l’IPBES et de l’IPCC de 2021: Biodiversité et changement climatique
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Que se passe-t-il dans nos océans?
✖ Les océans jouent un rôle essentiel pour réguler le climat de notre planète et produire de l’oxygène à l’échelon mondial
✖ Les principaux facteurs d’appauvrissement de la biodiversité marine sont la surpêche, le changement climatique, les pratiques de pêche non durables et la pollution
✖ Des solutions existent, mais elles doivent être mises en œuvre à grande échelle.
Plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons provient d’organismes marins, un quart des émissions annuelles de CO2 d’origine humaine dans l’atmosphère est absorbé par les eaux marines et l’océan est le plus grand réservoir de carbone subissant un cycle actif de la planète (50 fois supérieur à l’atmosphère).
En Europe, parmi les stocks qui font l’objet d’une évaluation complète dans la partie nord-est de l’océan Atlantique, la proportion des stocks surexploités a reculé, passant d’environ 75 % à près de 40 % au cours des dix dernières années. Cependant, malgré certains progrès, 75 % des stocks demeurent encore surexploités en Méditerranée. On considère qu’en Europe, environ 43 % de la zone de plateau/pente et 79 % des fonds marins côtiers sont détériorés.
En raison des pressions exercées par notre système alimentaire et en particulier la pêche, les captures accidentelles continuent de peser principalement sur les espèces menacées telles que les requins et les raies (dont entre 32 et 53 % de toutes les espèces sont menacées), ainsi que sur les oiseaux et les mammifères marins menacés.
La pollution de nos mers et océans affecte également la biodiversité marine. Si les niveaux de contaminants rejetés dans les mers européennes ont diminué, les nouveaux polluants, tels que les déchets marins et la pollution sonore sous-marine, augmentent. Par exemple, 93 % des oiseaux marins de l’espèce Fulmarus glacialis examinés dans le nord-est de l’Atlantique contenaient du plastique dans leur estomac et les cas d’enchevêtrement et d’ingestion de déchets plastiques ont augmenté de 49 % au cours des deux dernières décennies. Il est donc essentiel de prendre des mesures visant à prévenir, réduire et contrôler la pollution du milieu marin d’origine terrestre, notamment celle des fonds marins et de leur sous-sol.
Mais il existe des solutions. Même pour nos mers, il existe des solutions politiques pour enrayer la perte de biodiversité marine et commencer à rétablir la résilience de certains écosystèmes marins. L’UE a mis en place un cadre législatif solide qui permet d’exploiter les mers d’Europe de façon durable. Toutefois, si des solutions sont déjà prévues dans la législation existante (par exemple, la limitation du recours aux engins de pêche agressifs, les zones marines protégées et les zones interdites à la pêche, l’élimination des prises accessoires, etc.), elles doivent être mises en œuvre de manière plus efficace et plus rapide.
Liens
• Setting the course for a sustainable blue planet - Joint Communication on the EU’s International Ocean Governance agenda (Fixer le cadre d’une planète bleue durable: mise à jour du programme international de gouvernance des océans) JOIN(2022) 28 final
• Rapport sur la mise en œuvre de la directive-cadre «stratégie pour le milieu marin», COM(2020) 259
• Review of the status of the marine environment in the European Union (Examen de l’état du milieu marin dans l’Union européenne),
SWD(2020) 61, Partie 1 – Partie 2 – Partie 3
• Rapport de l’AEE, Marine messages 2 (Messages marins 2) (2020)
• Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Plastics and Shallow Water Coral Reefs (Plastiques et récifs coralliens dans les eaux peu profondes), 2019
• Rapport de la FAO, The state of the Mediterranean and Black Sea fisheries 2020 (La situation des pêches en Méditerranée et en mer Noire 2020), https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/ resources/CB2429EN.pdf
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Le lien entre la perte de biodiversité et les pandémies
✖ Les pandémies surviennent parce que nous détruisons la nature. Le risque de pandémies augmentera à l’avenir si nous ne favorisons pas des rapports harmonieux avec la nature.
✖ En détruisant la nature, nous permettons des contacts plus rapprochés entre les animaux sauvages, le bétail et les humains, ce qui favorise la transmission des microbes des animaux à l’espèce humaine et augmente les risques de pandémie.
✖ Les approches intégrées telles que le concept «Un monde, une seule santé» de l’OMS peuvent nous aider à concevoir des politiques plus efficaces qui tiennent compte de la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes dont nous dépendons.
✖ La reprise économique qui a fait suite à la pandémie constitue une occasion unique de repartir sur de meilleures bases.
La COVID-19 a montré combien la santé des personnes est intimement liée à celle de notre planète. Il est de plus en plus évident que l’exploitation non durable de la nature (c’est-à-dire la déforestation, le commerce et la consommation d’espèces sauvages) est liée à un risque accru de propagation des maladies infectieuses.
75 % des maladies infectieuses qui font leur apparition sont d’origine animale. Lorsque nous abattons des forêts et détruisons des écosystèmes, nous abattons les remparts naturels qui nous protègent normalement des agents pathogènes. La mauvaise gestion continue du monde naturel par la déforestation, l’extraction des ressources, l’urbanisation, l’agriculture industrielle et le commerce des espèces sauvages a créé les conditions qui ont permis à la pandémie actuelle de voir le jour. Cette mauvaise gestion est également à l’origine de l’apparition récente de nouvelles maladies telles que l’Ebola, le MERS, le SRAS et la grippe aviaire, et pourrait provoquer des pandémies encore plus meurtrières à l’avenir.
La meilleure façon d’éviter les pandémies est de laisser suffisamment d’espace aux animaux sauvages et de maintenir leurs populations en grand nombre. Ainsi, ils servent de tampon contre les maladies qui n’ont pas leur place chez les humains et contribuent à prévenir les pandémies. Protéger la nature pour éviter les épidémies coûte à peine 1 % des sommes mobilisées pour lutter contre elles.
L’approche «Un monde, une seule santé» de l’Organisation mondiale de la santé permet de concevoir des politiques globales, à l’échelle du gouvernement et de la société, qui associent la santé humaine, la santé animale et le bien-être environnemental. Cette approche permet non seulement de réduire les risques de pandémies, mais aussi de tenir compte du lien étroit entre la biodiversité et la santé humaine.
La reprise économique après la COVID-19 constitue une occasion sans précédent de bâtir une économie plus durable qui protège, restaure et soulage les systèmes qui sont à la base même de la vie sur Terre, au lieu de les détruire. La protection et la restauration de la nature peuvent jouer un rôle de premier plan dans ce processus.
Le plan de relance de l’UE prévoit 1 800 milliards d’euros pour aider à créer une Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente. Près de 750 milliards d’euros sont affectés aux efforts de relance immédiats, dont 37 % sont consacrés à la transition verte respectueuse du climat. La stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité, dans la lignée du pacte vert pour l’Europe, constitue un élément central de ce plan de relance et offre des perspectives immédiates en matière de commerce et d’investissement en vue de relancer l’économie.
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Liens
• Science for Environment Policy – COVID-19 and the environment – Links, impacts and lessons learned (La science au service de la politique environnementale – COVID-19 et environnement –Liens, impacts et enseignements)
• https://op.europa.eu/s/w7yk
• Nuclear Threat Initiative (NTI) (2019), https://www.nti.org/newsroom/news/inaugural-global-healthsecurity-index-finds-no-country-prepared-epidemics-or-pandemics/
• IPBES (2020). Pandemics report: escaping the ’Era of pandemics’ (Rapport sur la biodiversité et les pandémies: échapper à l’«ère des pandémies») https://ipbes.net/pandemics
• PNUE (2020), communiqué de presse intitulé «Sommes-nous sur la voie d’une relance verte? Pas encore», https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/communique-de-presse/sommes-nous-sur-lavoie-dune-relance-verte-pas-encore
• Approche «Un monde, une seule santé» de l’Organisation mondiale de la santé
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Comment pouvons-nous mettre fin à ce déclin?
✖ Nous devons réduire fortement les émissions de carbone et élargir le panel des solutions disponibles.
✖ Il est primordial d’améliorer la biodiversité d’ici 2030 tout en divisant les émissions par deux pour bâtir un monde résilient et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
✖ Nous n’avons d’autre choix que de mener une action ambitieuse et concertée sur le plan de la biodiversité et du climat.
Les scientifiques affirment que les années qui nous séparent de 2030 sont décisives. C’est durant cette décennie que nous devons intensifier notre action et changer notre façon de fonctionner.
Nous devons modifier en profondeur notre mode de vie et nos activités, tant au niveau de nos systèmes énergétiques et de l’utilisation des terres qu’au niveau des bâtiments, des villes, des transports et de l’alimentation. Nous devons cesser de dégrader les ressources terrestres d’ici à 2030 et parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Le pacte vert pour l’Europe est la réponse de l’UE à cette crise. Il s’agit d’un train de mesures complet qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’accroître les investissements dans la recherche et l’innovation vertes, en vue de décarboner notre économie et de préserver le milieu naturel en Europe.
De nombreuses solutions existent déjà, mais nous devons y avoir recours plus largement et à une bien plus grande échelle. Nous devons les mettre en œuvre rapidement, utiliser des sources d’énergie plus propres, réduire la déforestation, mieux gérer les terres et passer à une agriculture durable. Nous devons arrêter de financer des actions qui détruisent la nature. Investir dans des solutions fondées sur la nature est la décision la plus intelligente que nous pourrions prendre.
Nous devons réduire les nouvelles émissions de CO2 et commencer à éliminer ce gaz de l’atmosphère. La photosynthèse par les plantes et le plancton est la meilleure technologie dont nous disposons pour éliminer le dioxyde de carbone. Nous devrions donc protéger les écosystèmes, les restaurer et enrayer leur déclin. Nous avons également besoin d’une transition qui implique tous les citoyens, afin d’éviter d’arriver à une situation dans laquelle la peur des mesures proposées est plus importante que celle des effets du changement climatique.
Liens
• Le pacte vert pour l’Europe, communication
• La stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, communication
• Le projet Drawdown — la principale ressource mondiale en matière de solutions climatiques, https://drawdown.org/
• Solutions liées aux puits terrestres, https://drawdown.org/sectors/land-sinks
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Y a-t-il de bons exemples à suivre?
✖ De nombreuses entreprises reconnaissent l’importance d’évaluer, de valoriser et de rendre compte de leur incidence ainsi que de leur dépendance vis-à-vis du capital naturel et des services écosystémiques.
✖ Les actions de conservation ciblées se sont souvent révélées efficaces en Europe.
✖ Depuis 1992, plus de 3 milliards d’euros au titre du Fonds européen LIFE ont été affectés à des projets de protection de la nature en Europe.
De plus en plus d’entreprises comprennent comment l’évaluation de leur incidence et de leur dépendance peut les aider à estimer les risques financiers et à mettre à leur disposition un outil de mesure de la durabilité complet pour le XXIe siècle. Cette approche présente de nombreux avantages: des modèles économiques viables à long terme, des économies en termes de coûts, une amélioration de l’efficacité opérationnelle, l’accès à de nouveaux marchés, des chaînes d’approvisionnement prévisibles et stables, et de meilleures relations avec les parties prenantes et les clients.
Les grandes entreprises sont activement engagées dans la coalition de solutions fondées sur la nature ayant émergé du sommet Action Climat qui s’est tenu à New York en 2019. Un groupe de grands détenteurs d’actifs ayant plus de 2 000 milliards de dollars d’investissements sous gestion s’est engagé à privilégier les portefeuilles d’investissement neutres en carbone à l’horizon 2050 et 87 grandes entreprises se sont engagées à réduire leurs émissions et à aligner leurs activités sur ce que les scientifiques préconisent pour limiter les conséquences les plus néfastes du changement climatique.
Les dirigeants financiers européens élaborent des méthodes pour mesurer leur incidence au niveau des portefeuilles. La plateforme «Business @ Biodiversity» comprend un certain nombre d’études de cas provenant de toute l’Europe.
L’initiative «Finance for Biodiversity» (La finance pour la biodiversité) rassemble 26 institutions financières du monde entier, qui interpellent les dirigeants politiques et s’engagent, à travers leurs activités de financement et d’investissement, à protéger et à restaurer la biodiversité pour le sommet de la COP 15. L’initiative «Business for Nature» (Entreprises pour la nature) rassemble quant à elle 530 entreprises qui s’engagent et agissent pour contribuer à inverser la destruction de la nature, sur la base des ODD no 6, no 14 et no 15.
Pour les responsables politiques du secteur de l’environnement, les bons exemples à suivre sont nombreux. Au cours des 30 dernières années, le programme LIFE de l’UE, principal instrument de financement de la conservation de la nature en Europe, a permis de sauver bon nombre d’espèces de l’extinction et a contribué à la réussite de nombreuses initiatives locales et régionales en matière de conservation. Par exemple, la population de lynx pardelle, qui était au bord de l’extinction, a augmenté (passant de 52 individus en 2002 à 327 en 2014). Toujours en Espagne, l’aigle impérial est passé d’une trentaine de couples reproducteurs dans les années 70 à plus de 300 en 2011. Le fonds LIFE de l’UE a contribué directement à ces deux réussites.
Toutefois, au cours des 30 dernières années, nous avons aussi pu voir les limites de la conservation. La nature poursuit son déclin, dans ces zones protégées, mais surtout en dehors. Nous devons aussi restaurer ce que nous avons perdu.
Partout en Europe, d’excellents exemples de restauration de la nature n’attendent qu’à être reproduits à grande échelle. Des carrières de gravier désaffectées situées à La Bassée, en France, ont été remises en état pour aménager des zones humides biodiversifiées et mettre en place une protection contre les inondations en amont de Paris. En Suède, l’écoulement libre de la rivière Vindel a été restauré pour améliorer la qualité de l’eau et fournir des zones de frai aux poissons. Le parc paysager Emscher, en Allemagne, qui était autrefois un site industriel particulièrement pollué, est devenu un vaste parc aménagé avec des chemins forestiers, des passerelles, des arboretums et des jardins dédiés à la découverte.
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Liens
• Prix Natura 2000 — récompensant l’excellence dans le domaine de la gestion des sites Natura 2000
• Grandes réussites en termes de restauration de la nature
• Bringing nature back through LIFE (Restaurer la nature par l’intermédiaire de LIFE), étude sur l’incidence du programme LIFE de l’UE sur la nature et la société
• Étude LIFE and the marine environment (LIFE et le milieu marin)
• Nature-based solutions in action around Europe (Des solutions fondées sur la nature mises en œuvre dans toute l’Europe)
• Exemples de bonnes pratiques de mesures pour le milieu marin visant à protéger la biodiversité et à réduire la pollution
• Plateforme Business @ Biodiversity
• Initiative «Finance for Biodiversity»
• Initiative «Business for Nature»
• Programme LIFE de l’UE
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Que fait l’Europe pour résoudre le problème à l’intérieur de ses frontières?
✖ Le Pacte vert pour l’Europe est le plan de l’UE qui a pour objectif d’apporter des solutions à la triple crise de la perte de biodiversité, de la pollution et du changement climatique, encore aggravée par notre utilisation excessive des ressources
✖ La stratégie en faveur de la biodiversité a pour but de commencer à restaurer la biodiversité européenne d’ici à 2030
✖ Le plan d’action «zéro pollution» permettra de réduire davantage les effets de la pollution sur la biodiversité
✖ La stratégie De la ferme à la table vise à diminuer le recours aux pesticides et aux engrais, ainsi que leurs risques, d’ici à 2030, à réduire l’utilisation des antimicrobiens et à augmenter l’agriculture biologique de 25 %
Le Pacte vert pour l’Europe comprend un certain nombre d’initiatives visant à enrayer la perte de biodiversité aussi bien sur terre que sous terre. Il s’appuie notamment sur des initiatives à long terme telles que la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité et la stratégie «De la ferme à la table», qui visent à protéger et à restaurer la nature et à évoluer vers un système alimentaire plus durable, le plan d’action «zéro pollution», qui a pour but de réduire la pollution de l’air, de l’eau et des sols, la stratégie de l’UE pour les forêts, qui a pour mission de garantir la santé, la diversité et la résilience des forêts européennes, et la Stratégie de l’UE en faveur du sol, qui vise à protéger et restaurer les sols et à veiller à leur utilisation durable.
Dans le cadre de ces stratégies, l’UE a proposé un grand nombre de nouvelles lois, dont
✖ une loi sur des produits «zéro déforestation» pour faire en sorte que la consommation européenne n’entraîne pas de déforestation dans d’autres parties du monde
✖ une loi sur la restauration de la nature, pour restaurer les écosystèmes dégradés
✖ une loi sur l’utilisation durable des pesticides, avec notamment l’identification, à l’échelle de l’UE, d’objectifs visant à diviser par deux l’utilisation et les risques associés aux pesticides chimiques d’ici à 2030
✖ et, en 2023, une loi sur la santé des sols pour leur faire bénéficier du même niveau de protection juridique que l’eau et l’air
L’UE dispose déjà d’un cadre légal solide visant à protéger les écosystèmes terrestres et marins fragiles, notamment les directives relatives aux oiseaux et aux habitats naturels avec le réseau Natura 2000 de zones protégées, la directive-cadre sur l’eau, la directive-cadre «stratégie pour le milieu marin» et la Politique commune de la pêche.
Les accords de libre-échange de l’UE comportent des chapitres sur le commerce et le développement durable avec des dispositions sur la protection de l’environnement, le changement climatique, la biodiversité et les forêts, y compris l’obligation de veiller à ce que les accords environnementaux tels que l’accord de Paris sur le changement climatique et la convention sur la diversité biologique soient mis en œuvre de manière efficace.
L’économie bleue (à savoir l’ensemble des activités économiques liées aux océans, aux mers et aux côtes) joue aussi un rôle dans l’adaptation climatique et l’amélioration de la résilience côtière. À titre d’exemple, dans les zones côtières, une infrastructure respectueuse de l’environnement aide à protéger la biodiversité et les paysages.
Cette approche est complétée par une mission de recherche et de développement intitulée «Restaurer nos océans et nos eaux d’ici 2030», d’un montant de 500 millions d’euros.
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Informations complémentaires sur la Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030
La stratégie fixe des objectifs et des engagements ambitieux pour l’UE pour 2030 afin d’assurer la santé et la résilience des écosystèmes. Elle vise à mettre en place, à l’échelle de l’UE, un réseau de zones protégées beaucoup plus vaste afin de protéger 30 % des terres et 30 % des mers et d’instaurer une protection stricte dans les zones présentant une grande valeur sur les plans de la biodiversité et du climat. Cette stratégie propose un plan européen de restauration de la nature, assorti d’actions et d’engagements concrets en vue de restaurer les écosystèmes dégradés, par exemple en réduisant l’utilisation des pesticides, en plantant 3 milliards d’arbres, en restaurant le courant libre pour au moins 25 000 km de cours d’eau, en développant l’agriculture biologique et en luttant contre les prises accessoires et l’endommagement des fonds marins.
Elle a aussi pour objectif d’encourager l’intégration des écosystèmes et de leurs services dans toutes les activités économiques, conformément au principe de «ne pas nuire» à la biodiversité et au climat. La stratégie en faveur de la biodiversité permettra de renforcer la résilience face aux menaces à venir telles que le changement climatique, l’insécurité alimentaire et les épidémies, et de soutenir la reprise dans un monde postpandémique, en créant des emplois et en contribuant à une croissance durable. Elle préparera également l’UE à jouer un rôle de premier plan dans les prochaines négociations internationales concernant un nouveau cadre mondial visant à enrayer la perte de biodiversité, conformément à la convention des Nations unies sur la diversité biologique.
Liens
• Le pacte vert pour l’Europe, https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
• Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité, https://ec.europa.eu/environment/strategy/biodiversity-strategy-2030_fr
• Stratégie de l’UE pour les forêts: https://environment.ec.europa.eu/strategy/forest-strategy_fr
• Stratégie de l’UE pour les sols: https://environment.ec.europa.eu/topics/soil-and-land/soil-strategy_fr
• Plan d’action de l’UE «zéro pollution», https://ec.europa.eu/environment/strategy/zero-pollution-action-plan_fr
• Loi sur la restauration de la nature: The EU #NatureRestoration Law (europa.eu)
• Déforestation et destruction des forêts — réduire l’impact des produits vendus dans l’Union européenne, déforestation - forêts - environnement - Commission européenne (europa.eu)
• Protection du milieu marin au sein de l’UE, https://ec.europa.eu/environment/marine/eu-coast-and-marine-policy/marine-strategy-frameworkdirective/index_en.htm
• Protection de l’eau au sein de l’UE, https://ec.europa.eu/environment/water/water-framework/index_en.html
• Réseau Natura 2000, https://ec.europa.eu/environment/nature/natura2000/index_en.htm
• Législation européenne sur la nature, https://ec.europa.eu/environment/nature/legislation/index_en.htm
• Mission de recherche et de développement intitulée «Restaurer nos océans et nos eaux d’ici 2030»: https://research-and-innovation.ec.europa.eu/system/files/2020-09/ec_rtd_mission-oceans-citizenssummary_en.pdf
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Que fait l’Europe pour aider à résoudre le problème dans le monde?
✖ La résilience de la biodiversité et des écosystèmes est essentielle dans le cadre des efforts de développement durable.
✖ Avec ses pays partenaires, l’UE agit à tous les niveaux pour lutter contre les pratiques non durables qui menacent la biodiversité et les écosystèmes dans le monde entier.
✖ L’UE consacre plus de 350 millions d’euros par an à la biodiversité avec les pays partenaires.
La biodiversité et des écosystèmes sains sont essentiels pour l’alimentation et la nutrition, la sécurité, l’accès à la santé et à l’eau, la bonne gouvernance et la consolidation de la paix. Il est fondamental de les préserver afin de réduire la pauvreté et les risques de catastrophes naturelles.
Les actions de l’UE dans ce domaine sont conformes aux objectifs de développement durable, en particulier l’objectif n°15 visant à protéger, restaurer et promouvoir l’utilisation durable des écosystèmes terrestres, et à la convention des Nations unies sur la diversité biologique.
Par le biais de sa stratégie «Global Gateway», qui vise à développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier, l’UE s’engage fermement en faveur de résultats internationaux ambitieux, ouvrant la voie à un monde respectueux de la nature, sans émissions de carbone et équitable. Dans cette entreprise, elle mobilise les partenaires de la Team Europe (États membres, organismes financiers, secteur privé) afin de soutenir une responsabilité et un effort collectifs.
Au niveau international, l’UE est une grande partisane de la protection de la biodiversité et de l’utilisation durable des ressources naturelles. L’UE et la quasi-totalité de ses États membres ont signé l’engagement des dirigeants en faveur de la nature, lancé lors de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenue l’an dernier, et se sont ainsi engagés à enrayer la perte de biodiversité à l’horizon 2030.
L’action de l’UE au-delà de ses frontières joue un rôle clé pour soutenir les pays partenaires dans leurs efforts pour lutter contre le changement climatique et la crise qui bouleverse le milieu naturel. Avec eux, l’UE consacre plus de 350 millions d’euros par an à la biodiversité, sous forme de programmes directement axés sur la biodiversité et de programmes d’intégration de la biodiversité dans d’autres secteurs. Par exemple, en 2018, l’UE a financé 66 zones protégées dans 27 pays d’Afrique subsaharienne.
En outre, elle favorise les alliances à travers le monde et les groupes de parties prenantes, tels que l’alliance United4Nature, afin de prendre des mesures immédiates dans le sillage des progrès accomplis dans le domaine de la biodiversité. Avec ses partenaires dans le secteur, l’UE vise à créer des conditions équitables pour les entreprises en ce qui concerne le suivi non financier, en tenant compte de l’empreinte environnementale des entreprises et en limitant l’incidence sur la biodiversité des produits commercialisés sur les marchés extérieurs.
Des projets tels que le programme ECOFAC6, qui cible 17 zones protégées en Afrique, le projet de gouvernance autour de la rivière Pilcomayo en Argentine, au Paraguay et en Bolivie, ou la grande muraille verte dans la région du Sahel, qui met en place un «mur» de 8 000 km de long qui s’étend sur 20 pays africains, visent tous à soutenir les efforts internationaux et, en particulier, les pays touchés de manière disproportionnée dans leurs efforts d’adaptation et d’atténuation, ainsi que dans la mise en œuvre de mécanismes de suivi efficaces.
L’UE et ses États membres ont tenu l’engagement pris lors de la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique, à Hyderabad (Inde), de multiplier par deux le financement international dédié à la préservation de la biodiversité d'ici 2015 et de le maintenir à ce niveau jusqu'en 2020.
L’an passé, la Commission a annoncé avoir doublé sa contribution financière à la protection de la biodiversité à l’échelle internationale, en particulier pour les pays les plus vulnérables. Le financement extérieur accordé par l’UE en faveur de la biodiversité est ainsi passé de 3,5 milliards pour la période comprise entre 2014 et 2020 à 7 milliards pour la période de 2021 à 2027. Concrètement, cela signifie que l’UE mobilisera 7 milliards d’euros sur sept ans, ce qui constitue un effort sans précédent!
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Nous faisons d’ores et déjà le nécessaire pour que l’aide aux pays partenaires soit disponible pour que puisse démarrer la mise en œuvre du Cadre mondial en matière de biodiversité. Par exemple, avec l’initiative NaturAfrica, nous encourageons les pays partenaires situés en Afrique à combiner préservation de la nature et développement socio-économique. Cela signifie stimuler la conservation de la biodiversité en Afrique en soutenant la création d’emplois, en améliorant la sécurité, et en donnant accès à des moyens de substance durables, le tout en protégeant les écosystèmes et la vie sauvage essentiels à tous.
Dans l’Arctique, l’UE prend des mesures décisives pour lutter contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement grâce à des lois environnementales, à une action concertée sur le carbone noir et la fonte du permafrost, et en faisant pression pour que le pétrole, le charbon et le gaz restent dans le sol, grâce à sa nouvelle loi sur le climat et au paquet de mesures «Fit for 55».
En Antarctique, la Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 et le Programme international de gouvernance des océans ont notamment pour objectif de désigner de nouvelles Zones marines protégées en Antarctique en réponse aux crises actuelles de perte de biodiversité et de changement climatique.
La conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale sont au cœur des négociations d’un nouveau traité dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS), dont l’UE a pris la tête suite à la création d’une Coalition de la haute ambition constituée de 50 pays.
Liens
• Engagement des dirigeants en faveur de la nature 2020, https://www.leaderspledgefornature.org/
• Écosystèmes et diversité, https://ec.europa.eu/international-partnerships/topics/ecosystems-andbiodiversity_en
• Exemples de récits concernant la biodiversité sur le terrain, https://ec.europa.eu/international-partnerships/stories_en?f%5B0%5D=field_devco_tag_ topics%3A2037&f%5B1%5D=field_devco_tag_topics%3A106
• ECOFAC6 — Préserver la biodiversité et les écosystèmes fragiles en Afrique centrale, https://ec.europa.eu/international-partnerships/programmes/ecofac6
• Grande muraille verte, https://ec.europa.eu/international-partnerships/programmes/growing-greatgreen-wall-ggw_en
• Alliance mondiale contre le changement climatique+ (Global Climate Change Alliance Plus, GCCA+), https://ec.europa.eu/international-partnerships/programmes/global-climate-change-alliance-plusgcca_en
• La rivière Pilcomayo: vies et paysages entre l’Argentine, le Paraguay et la Bolivie, https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-194632
• «Vers le bon état écologique de la mer et des côtes méditerranéennes à travers un réseau d’aires marines protégées écologiquement représentatives, bien gérées et surveillées (IMAP-MPA)» (Projet IMAP-MPA): Projet IMAP-MPA Project (2019-2023) | UNEPMAP
• EU4environment – biodiversité: Biodiversité et réseau Émeraude - EU4ENVIRONMENT
• International Ocean Governance Agenda (Gouvernance internationale des océans: un programme pour l’avenir de nos océans), https://oceans-and-fisheries.ec.europa.eu/ocean/international-oceangovernance_en
• Conservation and sustainable use of marine biological diversity in areas beyond national jurisdiction (La conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale), https://oceans-and-fisheries.ec.europa.eu/ocean/international-oceangovernance/protecting-ocean-time-action_en
• Politique arctique de l’UE https://oceans-and-fisheries.ec.europa.eu/ocean/sea-basins/arctic-ocean_en
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Action mondiale pour le climat et pour l’environnement: COP27 et COP15
✖ L’UE est un leader mondial de la lutte contre le changement climatique et l’action en faveur de la nature.
✖ Par le biais de sa stratégie «Global Gateway», qui vise à développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier, nous aidons nos partenaires à opérer leur transition vers une économie plus durable.
✖ La Conférence des Nations Unies sur le climat (CoP27) et la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (CoP15) offrent aux participants l’occasion idéale de renforcer leurs engagements et de mobiliser les efforts à tous les niveaux pour un monde neutre pour le climat, respectueux de la nature et résilient.
✖ Conformément à son Pacte vert pour l’Europe, l’UE aura pour but d’encourager des objectifs multilatéraux ambitieux, ouvrant ainsi la voie à un monde à l’écoute de la nature, neutre en termes d’émissions de carbone et équitable.
✖ La Conférence des Parties de Montréal devrait offrir les mêmes opportunités que la COP15 qui s’est tenue à Paris, mais pour la nature: un plan mondial ayant pour mission d’accorder la plus haute importance à la nature et d’en tenir compte dans chacun de nos gestes, de protéger les éléments les plus précieux pour nous et de mettre un terme aux tendances qui conduisent notre planète à sa perte.
Même si elle montre l’exemple, l’Europe ne peut pas à elle seule assurer la neutralité climatique de la planète. Maintenir le réchauffement mondial moyen sous les 1,5°C exige d’agir de manière urgente partout dans le monde. Nous n’avons plus de temps à perdre: à la COP27 (Sharm El Sheikh, novembre 2022), l’UE appellera toutes les parties à réagir rapidement pour réduire encore davantage et plus rapidement les émissions de gaz à effet de serre avant 2030, en s’adaptant aux conséquences inévitables du changement climatique qui nous attend au cours des prochaines décennies.
Nous mettons tout en œuvre pour nouer de solides relations avec nos partenaires internationaux afin de les aider dans ces efforts. L’UE a conscience de l’urgence d’intensifier l’action et l’aide à l’échelle mondiale pour éviter, limiter et remédier aux pertes et aux dommages dans les pays en développement les plus vulnérables. Avec nos États membres, nous sommes les plus importants bailleurs de fonds dans la lutte contre le changement climatique, avec plus de 23 milliards d’euros mobilisés en 2020.
À l’occasion de la CoP15, toutes les parties doivent s’accorder sur un cadre mondial ambitieux en faveur de la biodiversité, permettant de stopper et d’inverser la perte de biodiversité. Ce cadre sera alors adopté par tous les pays et toutes les parties prenantes, et dans tout le système des Nations unies. Ce sommet devrait apporter à la biodiversité ce que le sommet de Paris a apporté au climat: un engagement mondial visant à rééquilibrer nos rapports désastreux avec la planète.
L’UE a pris la direction des efforts de solidarité déployés avec les pays partenaires face à la crise qui touche l’environnement naturel. Nous finançons actuellement de nombreuses actions visant à réduire les pertes et les dommages, comme des systèmes d’alerte précoce, des évaluations des risques nationaux, des stratégies d’atténuation des risques de catastrophe à l’échelle nationale et régionale et une assurance contre les risques climatiques. L’UE aide également ses pays partenaires à évoluer vers une économie à faibles émissions de carbone et privilégiant de plus en plus les énergies renouvelables.
Liens
• Passerelle mondiale
• Présidence de la COP27: https://cop27.eg/#/
• Page Web de l’UE à la COP15
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Quelle est la position de l’UE à la COP15?
✖ La quinzième réunion de la Conférence des parties à la convention sur la diversité biologique (COP 15 à la CDB), la plus grande conférence sur la biodiversité depuis dix ans, doit se tenir à Montréal, au Canada, du 7 au 19 décembre 2022.
✖ Le nouveau cadre devrait définir des objectifs pour 2050 et des cibles pour 2030 en vue de «vivre en harmonie avec la nature» à l’horizon 2050, comme il avait été convenu en 2010.
✖ L’UE donne l’exemple et travaille au sein de coalitions ambitieuses avec des partenaires partageant les mêmes idées afin de conclure un «new deal» en faveur de la nature et de la population lors de la COP 15 à la CDB.
Cette année, à la Conférence, une occasion unique nous est offerte de renverser la tendance et d’inverser la perte de biodiversité, de soutenir l’action pour le climat et d’atteindre les Objectifs de développement durable. L’Europe est prête à viser haut, mais pour cela nous devons agir ensemble. L’UE négociera des objectifs et des cibles mesurables pour:
✖ protéger au moins 30 % des terres et des océans d’ici 2030
✖ restaurer 3 milliards d’hectares de terres et d’océans
✖ mettre un terme aux extinctions d’espèces dues à l’homme
✖ remédier aux pratiques agricoles, forestières et de pêche non durables
✖ intégrer la biodiversité dans les politiques et tous les secteurs
✖ remédier aux facteurs de perte de biodiversité tels que pesticides, espèces exotiques envahissantes et plastiques
✖ renforcer les liens entre les actions en faveur du climat et celles en faveur de la nature, par exemple par le biais de solutions fondées sur la nature
✖ investir dans des actions bénéfiques pour la biodiversité, le changement climatique et la population
Ces objectifs doivent reposer sur un solide processus de suivi et de contrôle et sur des dispositions claires visant à augmenter le financement accordé par toutes les sources – publiques, privées, nationales et internationales.
L’UE donne l’exemple et s’est engagée à multiplier par deux son financement extérieur en faveur de la préservation de la biodiversité, pour atteindre 7 milliards d’euros.
L’UE mobilise tous les outils relevant de l’action extérieure et des partenariats internationaux afin de contribuer à l’élaboration de ce cadre. L’appel à l’action en faveur de la biodiversité est généralisé par le biais d’engagements bilatéraux et multilatéraux, notamment du «Pacte vert» de l’UE.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a approuvé l’engagement des dirigeants en faveur de la nature, aux côtés de plus de 90 chefs d’État ou de gouvernement qui s’engagent à enrayer et à inverser la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes d’ici à 2030. La Commission a également rejoint la coalition intergouvernementale de la haute ambition pour la nature et les peuples, lancée à l’occasion du sommet «One Planet» en janvier de cette année, soutenant ainsi activement un cadre ambitieux qui a notamment pour objectif de conserver au moins 30 % des terres et 30 % des mers à l’horizon 2030.
L’EU a validé officiellement le plan «Vision politique: plan en 10 Points pour le financement de la biodiversité», soutenu par l’Équateur, le Gabon, les Maldives et le Royaume-Uni.
En outre, dans la perspective de la COP 15, la Commission européenne a formé la coalition mondiale pour la biodiversité, qui rassemble déjà plus de 280 institutions — parcs nationaux, centres de recherche et universités, musées des sciences et d’histoire naturelle, aquariums, jardins botaniques et zoos — de plus d’une cinquantaine de pays, appelant à une mobilisation plus forte pour sensibiliser l’opinion à la nécessité de protéger la biodiversité.
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Liens
• Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité, https://ec.europa.eu/environment/strategy/biodiversitystrategy-2030_fr
• Version zéro du cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020, https://www.cbd.int/doc/c/3064 /749a/0f65ac7f9def86707f4eaefa/post2020-prep-02-01-en.pdf
• Coalition mondiale pour la biodiversité #UnitedforBiodiversity, https://ec.europa.eu/environment/ nature/biodiversity/coalition/index_en.htm
• Engagement des dirigeants en faveur de la nature, https://www.leaderspledgefornature.org/
• Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, https://www.hacfornatureandpeople.org/
• IUCN (2020), https://www.iucn.org/sites/dev/files/promoting_nbs_in_the_post-2020_global_ biodiversity_framework.pdf
• Vision Politique: plan en 10 Points pour le financement de la biodiversité
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Que puis-je faire à mon échelle?
✖ Parler à mes amis, ma famille et mes collègues de la perte de biodiversité
✖ Surveiller ma consommation de ressources et réduire mon empreinte environnementale
✖ Participer à une campagne pour mieux m’informer et contribuer à la diffusion de ces idées
✖ Participer à des activités bénévoles, telles que des actions de nettoyage, de plantation d’arbres et de sensibilisation
Ne désespérez pas, agissez! Si vous commencez par de petites actions, il vous sera plus facile de passer à des étapes plus ambitieuses. Commencez par parler de ces problèmes avec vos proches. Abordez-les au travail et à l’école. Les chercheurs ont montré qu’il suffit d’un petit nombre de personnes dévouées et pacifiques, parfois seulement 3,5 % de la population, pour provoquer des changements sociaux majeurs!
Le pacte européen pour le climat invite chacun à participer à l’action climatique et à bâtir une Europe plus verte. Il a pour objectif de contribuer à faire évoluer les comportements, en donnant à chaque citoyen, et en particulier aux jeunes, un rôle concernant la conception de nouvelles actions vertes, le partage d’informations et le soutien d’activités et de solutions nouvelles et existantes.
Faites pression sur les décideurs politiques: les lettres et les courriels peuvent avoir un effet notable.
Les possibilités sont nombreuses. Commencez par réfléchir à votre propre empreinte carbone et à ce que vous pouvez faire pour la réduire: isoler votre maison, repenser votre approvisionnement en énergie et privilégier des formes de transport durables. Pensez aux vêtements que vous achetez, à ceux dont vous avez vraiment besoin et demandez-vous s’ils doivent être neufs. Pensez à vos vacances: vous préférerez peut-être passer plus de temps dans un seul endroit plutôt que d’en visiter plusieurs. Pensez également à votre argent: votre banque utilise-t-elle vos investissements de manière responsable sur le plan environnemental?
Privilégiez les produits et services qui ont reçu le label écologique de l’UE, un label d’excellence environnementale qui est attribué aux produits et services répondant à des normes environnementales élevées tout au long de leur cycle de vie.
Lorsque vous achetez de la nourriture, essayez de privilégier les produits locaux et saisonniers. Vous réduisez ainsi les émissions de CO2 cachées provenant du transport et du stockage. Si vous le pouvez, achetez des aliments biologiques: ils contiennent moins de pesticides, ils sont généralement plus frais car ils sont d’origine locale et sont plus respectueux de l’environnement car les fermes biologiques sont fondamentalement plus durables. Réfléchissez aussi à diminuer votre consommation de viande: une alimentation équilibrée est beaucoup plus respectueuse de l’environnement.
Prenez conscience de vos habitudes de consommation. La perte de biodiversité est majoritairement due à notre besoin croissant en ressources vierges telles que le bois et les textiles. Faites-vous partie de ce problème? Si vous privilégiez les quatre «r»— refuser, réduire, réparer, recycler—, vous contribuez déjà à combattre la perte de biodiversité.
Et pourquoi ne pas nourrir et observer la faune sauvage près de chez vous? Vous pouvez créer des habitats pour les pollinisateurs en plantant une variété de fleurs indigènes ou en laissant simplement une partie de votre jardin à l’état sauvage. Vous pouvez également devenir un citoyen scientifique en observant les insectes dans votre région et aider ainsi les scientifiques à parfaire leurs connaissances concernant le déclin des pollinisateurs.
Vous pouvez également participer aux nombreuses activités de plantation d’arbres et de régénération de la nature. L’opération de l’UE «3 milliards d’arbres» marque le coup d’envoi d’efforts supplémentaires et améliore la visibilité des actions déjà mises en place.
Chaque année, en septembre, l’UE organise une campagne de sensibilisation et d’activisme en faveur des océans intitulée #EUBeachCleanup qui comprend des événements dans le monde entier, afin de tirer la sonnette d’alarme sur l’incidence des déchets et de la pollution marine sur la biodiversité et l’état de santé des mers.
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Dans le cadre des efforts de sensibilisation aux crises climatiques et naturelles à l’échelle mondiale, et pour mettre en avant le rôle de leader joué par l’UE, les délégations et représentations européennes sont invitées à participer à la campagne d’action en faveur de la nature et du climat, #ForOurPlanet.
La campagne associe des événements organisés à l’échelle locale pour encourager les actions en faveur du climat ou de préservation/restauration de la nature, ainsi que des interventions dans les médias et des campagnes en ligne. Dans l’UE, la campagne sera principalement axée sur le programme #3BillionTrees. Parmi les activités organisées ailleurs dans le monde peuvent figurer des actions de restauration de la nature à petite échelle comme des activités de création d’espaces favorables aux pollinisateurs, de replantation de mangroves et de restauration du sol.
Liens
• Pacte européen pour le climat, conseils aux citoyens, https://ec.europa.eu/clima/citizens/tips_fr
• Opération 3 milliards d’arbres
• 52 gestes pour la biodiversité, Commission européenne, https://ec.europa.eu/environment/nature/info/pubs/docs/brochures/biodiversity_tips/en.pdf
• Pacte européen pour le climat,: https://europa.eu/climate-pact/index_fr
• Nettoyage des plages de l’UE, https://ec.europa.eu/info/events/eu-beach-cleanup-2020_en
• Campagne du PNUE sur les modes de vie durables, https://anatomyofaction.org/
• Actions citoyennes pour la conservation des pollinisateurs — guide, https://wikis.ec.europa.eu/display/EUPKH/Citizens
• Réalité virtuelle: Pollinator Park – voyez à quoi notre monde ressemblerait sans insectes pollinisateurs et découvrez comment no
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