MAPS&FACTS
www.oecd.org/swac/maps, no. 121, 12/2024
POLITICAL CRISES AND REPERCUSSIONS ON TRADE FLOWS AND FOOD SECURITY
Trade flows to the countries of the Alliance of Sahel States in 2021
Source: Author’s calculations based on data exported from the websites of the Autonomous Ports of Abidjan, Cotonou, Dakar and Lomé, pages consulted on 20 June 2024.
In September 2023, the military governments of Burkina Faso, Mali and Niger formed the Alliance of Sahel States (AES) to strengthen defence co-operation and mutual assistance in the face of the ongoing security crisis. The countries have also expressed their intention to withdraw from the Economic Community of West African States (ECOWAS).
These developments come against the backdrop of a food and nutrition crisis affecting nearly 8 million1 people in the three countries during the June-August 2024 lean season. The announced withdrawal of ECOWAS already seems to be reshaping the flow of transit operations from coastal countries (Benin, Togo, Côte d’Ivoire and Senegal) to AES countries. For example, in 2022, transit towards Burkina Faso represented almost 80% of the total volume of transit at the port of Lomé and 76% of transit at the port of Abidjan in 2021; while Mali’s economic activities are mainly directed towards the port of Dakar (92% of the port’s total transit in 2021). Before the crisis, more than 80% of the volume of transit through Cotonou was destined for Niger.
1: Analyses of the Cadre Harmonisé, March 2024 Regional Concertation
2024. Sahel and West Africa Club Secretariat (SWAC/OECD)
Contact: swac.contact@oecd.org
Despite the lifting of sanctions by ECOWAS, Burkina Faso and Niger now channel their imports and exports via Togo, while Mali has strengthened its relations with Guinea and maintained the same level of trade with Senegal, after a brief period of disruption.
However, the new Lomé-Niamey route through Burkina Faso is particularly risky, requiring convoys protected by the military and numerous checkpoints for security reasons. This situation considerably lengthens the journey time on roads that are often poor or non-existent. The World Food Programme reports that its convoys used to take approximately seven days to transport food products from the port of Cotonou to Niamey, whereas the new Lomé to Niamey route via Burkina Faso takes between 30 and 45 days. This means an increase in logistics costs of over 100% compared to the pre-crisis route, with repercussions on food prices.
For example, the price of one bag of imported rice rose by more than 54% in Niger in March 2024, compared with July 2023. This situation is exacerbating inflation, with negative impacts on the country’s already precarious food and nutrition security.
MAPS&FACTS
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CRISES POLITIQUES ET RÉPERCUSSIONS
SUR LES FLUX COMMERCIAUX ET LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Transits commerciaux vers les pays de l’Alliance des États du Sahel en 2021
Itinéraires de commerce
Itinéraire Bénin-Niger avant crise
Togo-Burkina Faso-Niger Itinéraire Bénin-Nigéria-Niger
Pays de l’Alliance des États du Sahel Pays côtiers
Lac Tchad
Source: Calculs de l’auteur sur la base des données exportés des siteweb des Ports autonomes d’Abidjan, Cotonou, Dakar et Lomé, pages consultés le 20 juin 2024.
En septembre 2023, les gouvernements militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) pour renforcer la coopération en matière de défense et d’assistance mutuelle face à la crise sécuritaire. Ces pays ont également exprimé leur intention de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ces évolutions surviennent dans un contexte de crise alimentaire et nutritionnelle qui affecte près de 8 millions1 de personnes dans ces trois pays pendant la soudure juin-août 2024. Le retrait annoncé de la CEDEAO semble déjà remodeler les flux des opérations de transit des pays côtiers (Bénin, Togo, Côte d’Ivoire et Sénégal) en direction des pays de l’AES. Par exemple, en 2022, le transit en direction du Burkina Faso représentait près de 80% du volume total du transit au port de Lomé et 76% du transit au port d’Abidjan en 2021 ; tandis que les activités économiques du Mali sont principalement orientées vers le port de Dakar (92% du transit total du port en 2021). Avant la crise, plus de 80 % du volume de transit passant par Cotonou était destiné au Niger.
Malgré la levée des sanctions par la CEDEAO, le Burkina Faso et le Niger acheminent désormais leurs importations et exportations via
1 : Analyses du Cadre harmonisé, Concertation régionale de Mars 2024
le Togo, tandis que le Mali a renforcé ses relations avec la Guinée et a maintenu le même niveau d’échange avec le Sénégal, après une brève période de rupture.
Toutefois, le nouvel itinéraire Lomé-Niamey, passant par le Burkina Faso est particulièrement risqué, et exige des convois sous protection militaire, et de nombreux points de contrôle pour des raisons de sécurité. Cette situation allonge considérablement la durée du trajet sur des routes souvent dégradées, voire inexistantes. Le Programme Alimentaire Mondial rapporte qu’il fallait approximativement sept jours à ses convois pour transporter les produits alimentaires du port de Cotonou à Niamey, alors que le nouvel itinéraire de LoméNiamey via le Burkina Faso nécessite environ 30 à 45 jours. Cela engendre une augmentation de plus de 100 % des coûts logistiques par rapport au trajet pré-crise, avec des répercussions sur les prix des denrées alimentaires.
Par exemple, le prix du sac de riz importé augmenté de plus de 54% au Niger en mars 2024, comparé à juillet 2023. Cette situation aggrave l’inflation, avec des impacts négatifs sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle déjà précaire dans le pays.
© 2024. Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE)
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