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Éditorial
Susciter et diffuser l’enthousiasme pour le ski Lorsque l’on pense à la relève du ski, on pense tout de suite à l’ancien Ovo Grand Prix, devenu ensuite le Grand Prix Caran d’Ache et depuis 17 ans le Grand Prix Migros. À en croire les livres d’histoire, cette success story fêtera l’an prochain ses 50 ans. L’événement a beau avoir porté le nom de trois sponsors titres, son pouvoir d’attraction est resté inchangé. Comme en témoignent les quelque 6500 participantes et participants annuels. «Il suscite et diffuse l’enthousiasme pour le ski», explique le Président de Swiss-Ski Urs Lehmann dans une édition spéciale sur la finale du Grand Prix Migros 2019 à Sörenberg. Avec ses 14 courses de qualification et sa grande finale, la compétition est l'occasion de détecter des talents par excellence. Le pragmatique y voit une certaine logique, car «les stars du ski alpin de demain» ne peuvent se permettre de rater cette compétition importante. Sörenberg avait déjà été choisi pour accueillir la grande finale en 2004. À l’époque, on trouvait au départ des jeunes pépites encore in-
connues du ski suisse: Lara Gut, Wendy Holdener, Michelle Gisin ou encore Reto Schmidiger. Tous les fans de ski placent de grands espoirs dans ces talents de la relève, pas seulement en ski alpin. Ils seront plus tard les prétendants aux médailles aux Jeux Olympiques d’hiver, aux Championnats du monde et aux victoires en Coupe du monde. Cet hiver, la fièvre des Championnats du monde s’est répandue sur cinq sites différents à travers le monde dans cinq disciplines différentes. Avec parfois de magnifiques succès. Vous en trouverez les temps forts dans cette édition. Le reportage sur la finale du Grand Prix Migros à Sörenberg a pour but d’illustrer que le succès passe aussi par ce genre de compétition de jeunes talents, aussi bien en ski alpin qu'en ski nordique. Et que de telles compétitions ne sont possibles que grâce au soutien de nombreux et fidèles sponsors. Je vous souhaite à tous un été passionnant et sportif!
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Contenu // Mai 2019 F OC U S 8 // Rétrospective de la saison Dans une interview, le CEO de Swiss-Ski Markus Wolf s’exprime sur le bilan sportif, les défis actuels et les projets à venir. 12 // Corinne Suter Double médaillée surprise lors des Championnats du monde de ski alpin. Elle révèle à Snowactive quelle est sa plus grande joie.
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14 // Killian Peier La médaille de bronze du sauteur Kilian Peier a elle aussi représenté une grande surprise. Sa réaction bien légitime: «Un sentiment supercool!» 18 // Juniors suisses Les athlètes de Swiss-Ski ont collectionné les médailles lors des différents Championnats du monde juniors.
AC TIF 24 // Backstage La physiothérapeute Martina Friedli prend soin des fondeurs suisses. Nous avons suivi la Grisonne de 37 ans dans ses activités.
P E RS ON N AGE S 28 // Légendes C’est tout simplement une légende: Karl Frehsner. «L’homme de fer fête ses 80 ans.» Portrait de Richard Hegglin, de Snowactive 30 // Patrick Küng Il a toujours pris des notes soignées dans son journal. En janvier, il l’a définitivement refermé. Le champion du monde Patrick Küng a pris sa retraite du sport de compétition.
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32 // Finale du Grand-Prix-Migros Comme en 2004, la finale du Grand Prix Migros a trouvé à Sörenberg un lieu digne de ce nom pour la manifestation..
S E RV IC E 48 // ISPO 2019 Le Salon international du sport ISPO à Munich présente chaque année en février les nouveautés de l’hiver à venir.
Standards 01 // Editorial 04 // Panorama 20 // Colonne médicale
57 // Dix infos brèves 60 // Médecine 63 // Sudoku
64 // P.-S.
32 Couverture L’or du Team Event est revenu à la Suisse aux Championnats du monde de ski alpin Les athlètes suisses de ski et de snowboard se sont généralement révélés bons collectionneurs de médailles. Photo: Swiss-Ski
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4 MÉDAILLES AUX CM, 37 PLACES SUR LE PODIUM EN COUPE DU MONDE ET 1 GLOBE DE CRISTAL Avec deux médailles d’or, une d'argent et une de bronze, la Suisse a terminé les Championnats du monde de ski alpin à Åre au premier rang du tableau des médailles. De même qu’il y a une année aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang, l’or a été remporté dans la compétition par équipes, tandis que Wendy Holdener a défendu avec succès son titre de
championne du monde en combiné. Corinne Suter a été la seule athlète à remporter une médaille dans les deux compétitions de vitesse des CM (argent en descente, bronze en Super-G). Pendant la Coupe du Monde 2018/19, l’équipe de Swiss-Ski a eu la chance de monter à 37 reprises sur le podium, soit cinq fois de plus que l’hiver dernier. Pour la deuxième fois
consécutive, Beat Feuz a remporté le petit globe de cristal pour sa victoire au classement général de la Coupe du monde de descente. Le Bernois s'est classé à sept reprises dans le top 3, Wendy Holdener huit fois. Daniel Yule et Ramon Zenhäusern ont obtenu leurs premières victoires en Coupe du monde en slalom spécial. Roman Eberle
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Le bilan du Swiss-Ski Team aux Championnats du monde de snowboard et ski freestyle en Utah peut être considéré comme bon: l’objectif annoncé était de cinq à sept médailles, le chiffre final a été de sept. Grâce à Fabian Bösch (big air, freeski), Julie Zogg (slalom parallèle, snowboard alpin) et l’équipe d’aerials, la Suisse a une nouvelle fois décroché des titres mondiaux dans trois disciplines. Fanny Smith (skicross) a obtenu l’argent, tandis que Ladina Jenny (géant parallèle, snowboard alpin) et Pat Burgener (half-pipe, snowboard) et Noé Roth (Aerials) se sont parés de bronze. Les athlètes ont ainsi satisfait aux exigences, et cela malgré l’annulation des 6
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compétitions du big air (snowboard) et du slopestyle (freeski) en raison des conditions météo. Avec ses sept médailles, la Suisse figure au quatrième rang du classement des nations derrière les États-Unis (pays hôte) la Russie et le Canada. «Le plus inattendu pour nous a été le titre mondial de l’équipe d’aerials. Nous savions que nous possédions des chances par notre statut d’outsiders. Mais nous n’attendions certainement pas que cette jeune équipe finisse tout devant», a expliqué Sacha Giger, directeur Ski Freestyle et Snowboard. Sabrina Aebischer
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La meilleure saison depuis les années 80
Swiss-Ski a vécu un nouvel hiver fructueux avec de nombreuses médailles aux Championnats du monde et places sur le podium en Coupe du monde. Ce n’est cependant pas le moment de se reposer sur ses lauriers. Dans notre interview, le CEO Markus Wolf s’exprime sur le bilan sportif, les défis actuels pour la Fédération de ski, les projets à venir et les raisons pour lesquelles la sérénité est un avantage dans un environnement souvent chargé en émotions.
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Markus, quelle note donnes-tu au résultat de Swiss-Ski toutes disciplines confondues en Coupe du monde et aux Championnats du monde d’hiver pour la saison 2018/19? Markus Wolf: Pour Swiss-Ski, l’hiver peut être qualifié de bon à très bon, ce qui correspond à une note de 5 à 5,5 à l’école. Le ski alpin a particulièrement vécu une très bonne saison. C’est vrai. Le résultat des alpins est toujours un peu le thermomètre de notre évaluation globale. L’équipe masculine a fait un nouveau vers l’avant, les jeunes se sont améliorés. Dans les disciplines techniques, l’évolution a été un peu plus rapide que ce que l’on avait espéré. Chez les femmes, la situation a été un peu plus difficile en raison de blessures et d’athlètes performantes qui n’étaient pas parfaitement en forme. Néanmoins, nous avons consolidé notre 2e place au classement par nations et avons même pu conforter notre avance sur le 3e rang. Les CM à Åre se sont terminés sur un bon bilan de médailles.
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Dans les disciplines nordiques, cela ne s’est par contre pas passé comme espéré. Nous avons en effet connu quelques difficultés. En saut à ski, la tendance est à la hausse. Grâce à Kilian Peier, un athlète a réussi à se placer devant Simon Ammann et remporter une très précieuse médaille aux CM. Derrière ces deux sauteurs, il y a des évolutions qui me plaisent, cependant avec un niveau initial bas parce que nous avons connu ici des problèmes majeurs. En ski de fond et en biathlon, nous avons des difficultés à nous placer tout devant sur le podium. Nous devrons travailler dur ces prochaines années pour y parvenir. Les Championnats du monde se sont déroulés conformément aux attentes. Il y a certes eu aussi bien en ski de fond qu’en biathlon quelques belles performances, mais à l’arrivée, aucune médaille. Nos aspirations sont plus élevées. >
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Les freestylers et les snowboardeurs ainsi que les télémarkeurs ont toutefois été à la hauteur des ambitions. Leurs performances en Coupe du monde et aux Championnats du monde ont été réjouissantes. Les CM des freestylers et des snowboardeurs à Park City étaient très difficiles et mal organisés. Il y a eu beaucoup de défis liés à la météo, qui ont eu pour conséquence des reports et des annulations. Les athlètes ont dû composer avec des parcours de compétition mal préparés. J’ai beaucoup apprécié la manière dont notre équipe s’est comportée dans l’adversité. Surtout parce que l’on savait que chaque jour un jeu complet de médailles allait être attribué, même si la piste n’était pas optimale. Malgré quelques quatrièmes places, la moisson a été très bonne dans l’Utah avec sept médailles. En télémark, nos athlètes ont glané presque la moitié de toutes les places sur le podium en Coupe du monde, avec en plus sept médailles remportées aux CM. Quel événement te vient avant tout à l’esprit lorsque tu penses aux derniers mois de sports d’hiver? Un des grands moments pour moi a été la médaille remportée par Kilian Peier sur le Bergisel à Innsbruck. Les conditions étaient particulières: il était pour la première fois dans la situation de leader après la première manche, qui plus est lors de CM devant un grand nombre de spectateurs. Il a toutefois réussi à résister à la pression. Au moment où le classement définitif a été connu après une longue attente et la médaille acquise, ça a été quelque chose de magique. Il y a toutefois encore d’autres moments à évoquer, par exemple les premières victoires en slalom spécial de Daniel Yule et Ramon Zenhäusern, les premiers podiums de Marco Odermatt, Loïc Meillard ou Thomas Tumler, le globe de cristal en descente remporté par Beat Feuz et bien entendu aussi les médailles aux CM des athlètes suisses. Je pourrais citer encore beaucoup de moments forts. Chaque place sur le podium possède quelque chose de magique, parce que l’on a la possibilité de vivre la joie des athlètes sur place et que l’on connaît les histoires derrière les performances. Dans quels domaines y a-t-il le plus grand besoin de combler son retard après la première année dans le cycle olympique actuel en vue des JO de Pékin 2022?
Chaque place sur le podium possède quelque chose de magique, parce que l’on a la possibilité de vivre la joie des athlètes sur place.
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En ski de fond et en biathlon, nous devons réussir à monter sur le podium et placer plus d’athlètes. Dans les trois années à venir, notre parcours ne sera pas simple dans ces deux disciplines. Dans le même temps, les bases existantes sont bonnes et nous pouvons travailler à partir de celles-ci. La question est de savoir à quelle vitesse cela va se passer. Nous ne pouvons pas simplement espérer, mais nous devons travailler dur et nous mettre à la recherche des innovations nécessaires. Hormis le biathlon, nous avons devant nous un hiver sans grand événement. Nous allons déjà essayer d’effectuer l’une ou l’autre modification en profondeur, pas forcément au niveau du personnel. Le système d’un athlète est parfois aussi un peu chamboulé, un hiver de Coupe du monde peut se passer autrement que d’habitude. Ce sont ces moments dont nous devons profiter pour travailler en vue des trois ans à venir avec des CM, des Jeux Olympiques et à nouveau des CM. Ce sont justement les athlètes dans une phase avancée de leur carrière ou ceux qui sont à un stade précoce et qui ont encore un besoin particulier d’évolution dans un domaine, qui auront la saison prochaine un peu plus de courage pour oser quelque chose de nouveau et de travailler sur quelque chose qui demande plus de temps. Le résultats des juniors aux Championnats du monde ont été réjouissants. Les alpins ont par exemple terminé à la 1re place au classement des médailles et au Marc Hodler Trophy dans le Trentin, tandis que les toutes premières médailles d’or ont été remportées en biathlon chez les jeunes. Nous savons tous que le chemin est encore long pour notre relève. Longtemps, nous n’avons pas réussi à faire passer des champions du monde juniors aux places sur le podium en Coupe du monde. C’est pourquoi nous avançons ici avec la prudence nécessaire et humilité lorsque nous faisons des pronostics. Toutefois, on ne peut pas faire mieux qu’être classé numéro 1 ou remporter des médailles d’or. De ce point de vue, nous avons fait notre travail dans le domaine de la relève en collaboration avec les associations régionales. Nous n’avions jamais réussi à avoir un cadre assez large. Maintenant, nous devons amener ces athlètes au sommet. Le potentiel est là, il s’agit désormais de l’exploiter. En 2020, il n’y aura pas de Championnats du monde FIS. On va donc moins parler de Swiss-Ski dans le grand public. Une année bienvenue pour respirer un peu après trois saisons extrêmement intensives? On peut prendre un peu de temps pour digérer tout cela. Finalement, tout s’est toujours passé à un rythme soutenu. Si l’on englobe l’ensemble de la période avec les CM 2017 en Suisse et la saison qui se termine maintenant, on peut dire qu’elle a été couronnée de succès. On peut même affirmer à juste titre qu’il s’agit de la meilleure période de SwissSki depuis les années 80. Lors des trois derniers grands événements, 18 médailles ont été glanées par les alpins. Cela démontre qu’on a bien travaillé en vue des CM à St. Moritz et que l’on a pu bénéficier de l’impulsion donnée pour le développement du sport. Après autant de grands moments, cela fera certainement du bien à certaines personnes de vivre un hiver sans le stress d’un grand événement.
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Quand les fans pourront-ils se réjouir du prochain grand événement de sports de neige en Suisse? Lors des prochains mois, nous verrons si des CM de freestyle et de snowboard en Engadine en 2025 peuvent entrer en ligne de compte. Nous nous trouvons encore dans la phase d’évaluation. Du point de vue financier, c’est un grand défi que de s’attaquer à de tels CM. Il existe beaucoup de questions ouvertes, aussi de la part de la FIS, que nous sommes actuellement en train de clarifier. On va voir dans quelle mesure la Confédération, le Canton et les communes sont prêts à apporter leur contribution. Ensuite, il est possible de prendre une décision de principe pour savoir si l’organisation de cet événement en Engadine est possible. Nous avons envoyé notre candidature pour les CM de ski alpin à Crans-Montana le 9 avril à la FIS, en sachant que ce sera difficile pour 2025. Toutefois, s’il n’est pas possible de les mettre sur pied, nous espérons les obtenir pour 2027 ou 2029. Swiss-Ski fournit aussi beaucoup d’efforts pour organiser une épreuve de Coupe du monde de biathlon à Lenzerheide. Quelle est la situation actuelle à ce sujet? Les signaux sont très positifs. Nous allons déposer une requête pour la période de Coupe du monde 2022 à 2026. Oralement, nous avons déjà entendu des instances décisionnelles que nous allons certainement obtenir une épreuve de Coupe du monde sur cette période. Nous menons de plus des réflexions afin d’envisager une candidature pour les CM pendant la même période. Les études préalables sont en cours. Cela démontre que nous avons des ambitions afin de faire notre place sur la carte du biathlon. Nous avons pris différentes initiatives. Olle Dahlin, président de l’Union internationale de biathlon (IBU), s’est par exemple rendu fin janvier à Lenzerheide. Du côté de Swiss-Ski, nous avons effectué un fort lobbying en coulisses à l’occasion des CM à Östersund. Nous faisons de la promotion sur tous les fronts afin que le souhait de mettre sur pied des compétitions de biathlon de haut niveau à Lenzerheide devienne réalité. Du sport au domaine économique ou organisationnel: Swiss-Ski est-il sur les bons rails dans ce domaine aussi? C’est un défi permanent que de garantir le financement du développement sportif et de générer des moyens supplémentaires pour pouvoir continuer d’évoluer. Nous avons pu attirer de nouveaux partenaires, mais la pression ne va pas baisser. De manière générale, nous évoluons très bien dans un environnement extrêmement difficile, ce qui nous permet d’avoir du succès au niveau sportif. Quels sont tes priorités en tant que CEO de Swiss-Ski ces prochains mois, jusqu’au début de l’hiver de Coupe du monde 2019/20? Pendant une première phase, la fin de l’exercice ainsi que la planification de la nouvelle saison du point de vue financier et sportif vont prendre beaucoup de temps ces prochains mois. Nous avons différentes idées du point de vue stratégique sur la manière dont nous voulons évoluer. Nous planchons actuellement sur la structure du sponsoring et le développement de nouveaux secteurs d’activité. Nous travaillons intensément sur ces sujets afin de pouvoir obtenir rapidement des succès financiers perceptibles. En été, c’est ensuite le moment de faire une petite pause.
Longtemps, nous n’avons pas réussi à faire passer des champions du monde juniors aux places sur le podium en Coupe du monde. C’est pourquoi nous avançons ici avec la prudence nécessaire et humilité lorsque nous faisons des pronostics.
Tu es directeur de Swiss-Ski depuis maintenant quatre ans et demi. Le journal «Südostschweiz» a écrit en automne 2014 que tu avais pris place «sur le plus grand siège éjectable de la scène sportive suisse». Comment as-tu réussi à apporter du calme et de la continuité à ce poste? J’ai la capacité de m’enthousiasmer pour ce que j’entreprends en rapport avec Swiss-Ski et je m’engage en conséquence. C’est une condition essentielle. J’ai la caractéristique de pouvoir gérer une situation complexe même si elle est au-dessus de la moyenne. C’est certainement un avantage dans une fédération aussi variée que Swiss-Ski, qui comporte différentes disciplines, influences et intérêts. En tant que CEO de Swiss-Ski, on doit avoir des compétences en sport, savoir diriger une PME et bien passer auprès du grand public. J’ai un peu de tout cela et j’arrive bien à les combiner. Ma sérénité a certainement aussi son importance. J’arrive à aborder objectivement et de façon réfléchie les différents sujets et problèmes qui surgissent brusquement au quotidien. En sport, je ressens bien sûr des émotions, mais dans les affaires, j’arrive à trouver des solutions de façon rationnelle, en mettant les émotions de côté. Quelles sont les évolutions que Swiss-Ski a connues pendant ces dernières années sous ta direction qui te réjouissent particulièrement? Sur le plan sportif, je suis heureux que nous ayons souvent réussi à réaliser les meilleures performances de la saison au moment des grands événements . Cela est lié au fait que nous avons appris à considérer ces événements comme une opportunité et que nous les avons très bien préparés afin que le sportif puisse se présenter au départ en se sentant bien et confiant. Ma contribution n’est peut-être pas très grande, mais l’évolution est géniale. Je me réjouis aussi que nous ayons grandi en tant que fédération, que nous nous soyons émancipés de forces externes et que nous ayons développé notre propre identité et notre confiance en nous. Nous avons amené des compétences dans la maison, en fondant par exemple la Weltcup-Marketing AG, et nous jouons un rôle beaucoup plus actif dans le domaine des droits TV ou de la communication. Nous avons les compétences nécessaires dans la maison pour l’ensemble de nos tâches. Cela a finalement des retombées sur le succès sportif et financier. INTERVIEW: ROMAN EBERLE MAI 2019
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LE PLUS BEAU EST DE PARTAGER SA JOIE a Schwytzoise Corinne Suter a décroché la médaille d’argent en descente après avoir obtenu le bronze en Super-G. Le rédacteur de Snowactive Richard Hegglin s’est entretenu avec elle sur sa joie d’avoir remporté ces deux médailles, sure son idole Lindsey Vonn et sur le veau du Val d’Hérens qu’elle considère comme le plus beau cadeau pour ses succès aux CM.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis les CM. Te rends-tu désormais compte de ce que tu y as réalisé? Corinne Suter: Pas mal de choses ont changé autour de moi. On m’aborde dans la rue, beaucoup de monde veut obtenir quelque chose de moi. Mais dans le fond, je suis restée la même. Du moins je l’espère. Pour l’instant, personne ne m’a dit que j’avais changé. La réaction liée aux deux médailles est quelque chose de magnifique. Et le plus beau est de partager sa joie avec les personnes qui t’ont aidée. Sans elles, je ne serais pas là où je suis. Tu as donc bien vécu la période des festivités, des honneurs et des obligations? Parfois, c’était assez fatigant. Il y a deux facettes. On vit beaucoup de belles choses. Mais à un moment donné arrive à nouveau le quotidien, on doit s’entraîner, la vie et la carrière continuent. J’aimerais surtout continuer de skier vite. La semaine de Coupe du monde à Sotchi où tout a été annulé pour des raisons météorologiques n’était donc en soi pas une mauvaise chose? Certaines se sont un peu énervées, mais je n’était pas malheureuse, en effet. J’aurais bien entendu volontiers couru. Mais lorsque j’ai vu les quantités de neige, il m’est apparu clair que 12
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Elle a été la surprise par excellence aux Championnats du monde de ski alpin à Åre: Corinne Suter.
des courses justes n’étaient pas possibles. J’ai donc rapidement pris la décision de profiter de mon séjour différemment, de m’offrir un peu de repos, de répondre au courrier de mes fans et de parfaire ma condition physique. On peut tirer du positif de n’importe quelle situation. Parmi tous les honneurs ou cadeaux que tu as reçus, y a-t-il eu quelque chose qui t’a particulièrement réjoui? Le plus beau cadeau que j’ai reçu a été un veau du Val d’Hérens que Kurt Summermatter, un éleveur et fan de ski de Saas-Fee m’a offert. Il est spécial parce qu’il s’agit d’un «cadeau vivant» et qu’il va toujours me rappeler les courses des CM. Il a été baptisé «Åre». De manière générale, j’aime beaucoup les animaux: j’ai quatre chats à la maison et j’aime faire du cheval. Lorsque je suis avec des animaux, je peux oublier tout ce qui se trouve autour de moi. En 2014, tu as remporté deux fois l’or aux CM chez les juniors, en 2019 deux médailles aux CM. Daniel Albrecht et Marc Berthod ont aussi remporté des médailles chez les adultes cinq ans après leurs titres aux CM juniors, aussi à Åre. Un certain temps d’apprentissage est-il nécessaire? C’est très variable, chaque athlète est différent. J’ai toujours eu besoin de plus de temps pour me développer. Déjà quand je faisais partie du cadre C lors des courses FIS, cela a pris du temps avant de me retrouver tout devant. Ça a été la même chose en Coupe d’Europe: au début, je me trouvais en fin de classement, à la fin tout en haut (sept succès individuels, vainqueur du classement général de deux disciplines, réd.) Et maintenant, c’est la même chose en Coupe du monde. Chez moi, cela
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prend toujours plus de temps jusqu’à ce que je me sente bien avec tous les membres de l’équipe afin de pouvoir me donner 100%. Avec le recul, dans quels domaines avais-tu le plus de travail à effectuer? La tête était le problème principal. J’ai toujours eu les qualités athlétiques, de point de vue technique aussi, tout allait bien. Mais pendant longtemps, je me suis mise moi-même en travers de mon chemin. En Coupe du monde, tout le monde sait skier. Dans l’élite, c’est très serré. Ça se joue à quelques centièmes de seconde. J’en suis sûre: à ce niveau, ça ne se joue que dans la tête. C’est pourquoi avant les Jeux Olympiques de PyeongChang, j’ai commencé à collaborer avec le préparateur mental Martin Betschart. Du point de vue du caractère, tu aurais été une sportive idéale pour les sports d’équipe: tu ne te mets pas en avant et tu es plutôt là pour les autres. Cette impression n’est pas correcte. Je ne pourrais jamais faire un sport d’équipe, je serais trop ambitieuse. Je suis volontiers avec d’autres personnes dans une équipe. Et parfois je prête trop attention à ce que les autres ressentent. Mais lorsqu’il s’agit de compétitions et de résultats, je préfère être seule (elle éclate de rire).
Déjà quand tu étais jeune, tu ne t’imposais pas aux autres. Tu n’es pas entrée par toi-même dans un ski-club. Au contraire, c’est le Skiclub Schwyz qui t’a repérée. Je disputais des courses de jeunes avec du matériel très ancien, il était impossible d’être rapide. Un entraîneur qui a remarqué cela m’a ensuite invitée à rejoindre le groupe de compétition. Je ne voulais pas, notamment à cause de mes parents, parce que cela coûtait de l’argent. Nous avons réussi à trouver un arrangement. Je suis donc allée acheter de nouveaux skis. Tout a commencé ainsi ... Lyndsey Vonn est ton idole. En-dehors de la piste aussi, elle cherche à être sous les feux des projecteurs, à l’opposé de ce que tu fais. C’est vrai, ce n’est pas mon genre. Si je ne skiais pas, je ne serais pas non plus active sur les réseaux sociaux. Je veux skier vite et pas être célèbre ou connue. Ce n’est pas mon truc. Je fais ce qui me procure du plaisir. Skier est ma passion. Qu’est-ce qui te fascine chez Lindsey Vonn? Personnellement, je ne la connais pas très bien. Mais sa façon de tirer ses courbes sur la piste m’a impressionnée de même que son amabilité avec les gens. Elle parle vraiment avec tout le monde. Quand j’étais encore une toute jeune athlète et que je n’y connaissais rien, elle est venue vers moi. Cela m’a impressionnée. Lorsque nous nous sommes entraînées ensemble pour la première fois, j’étais tellement bloquée que je ne pouvais presque plus skier. Mais il existe tout de même des parallèles entre vous. Elle a déjà six vaches et veaux dans une ferme à Kirchberg (AUT). Elle a reçu deux d’entre eux à Val d’Isère où, à la surprise des organisateurs, elle a choisi la vache et non l’argent en espèces comme prime du vainqueur. Donc ... (elle rit déjà avant que la question ne soit posée) Ce serait vraiment cool si mon petit veau avait une copine. Je vais tout faire pour gagner à Val d’Isère. INTERVIEW: RICHARD HEGGLIN
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UN SENTIMENT SUPER COOL
Kilian, les Championnats du monde de ski nordique à Seefeld fin février ne sont pas très loin derrière nous. Qu’est-ce qui a changé dans ton quotidien depuis ce moment-là? Killian Peier: Je passe un peu plus de temps au téléphone avec les journalistes, j’ai plus de 14
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sollicitations de la part des médias, mais à part cela, mon quotidien n’a pas beaucoup changé. Dans le sport, il est bien connu que les athlètes sont jugés à leurs plus grands succès. As-tu le sentiment que ton succès aux CM te met encore plus sous pression? Non, pas du tout. Après les Championnats du monde, ça a été certainement un peu plus difficile de repasser en mode compétition. Beaucoup de choses se sont déroulées pendant les CM, c’était une période très intensive. J’ai eu ensuite besoin de prendre un peu de repos. Mais après le début du RAW Air Tour en Norvège, j’ai à nouveau bien pu me remettre en mode compétition. Tes coéquipiers et toute l’équipe de Suisse ont fêté frénétiquement avec toi ta médaille de bronze aux CM. À ton avis, quelle importance a l’esprit d’équipe dans les succès sportifs?
Il est très important que toute l’équipe puisse fêter ensemble les bons moments. On ne célèbre jamais une médaille tout seul. En fin de compte, l’équipe s’entraîne ensemble toute l’année, on se déplace en équipe. Chaque membre de l’équipe connaît l’entraînement et les préparations qui se cachent derrière ce succès. Lorsqu’enfin tout se réalise et qu’un athlète peut fêter un succès, c’est un sentiment super cool pour toute l’équipe. Pendant les compétitions, tu es sur la route avec toute une équipe composée d’athlètes, d’entraîneurs, de physiothérapeutes et de servicemen. Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans votre équipe? Que chacun apporte sa contribution personnelle. Chacun a son propre caractère et amène des connaissances différentes. Étant donné que chacun peut donner son avis à l’autre, chacun peut en profiter et se développer per-
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Kilian Peier est monté pour la première fois de sa carrière sur le podium au plus haut niveau, précisément lors des Championnats du monde. Sur le grand tremplin d’Innsbruck, le Romand âgé de 24 ans a remporté la médaille de bronze et fait l’objet de toutes les conversations depuis le conte de fées des CM. Dans l’interview qui suit, l’étoile montante de la saison s’exprime sur son succès aux CM et sur sa nouvelle confiance en lui.
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sonnellement. Je trouve que c’est un aspect très cool de notre équipe. De quelle manière te distingues-tu dans ton équipe? Je pense que je suis un athlète très concentré avec des objectifs clairs et qui fait tout son possible pour atteindre ces objectifs. Et je cherche aussi à rester le plus détendu possible dans n’importe quelle situation, même si ce n’est pas vraiment ma force de rester relax. Mais je le sais et les autres membres de l’équipe le savent aussi. Je me demande encore et toujours: étais-je vraiment détendu? De cette manière, j’essaie aussi d’obtenir un autre regard sur moi-même afin que j’arrive vraiment à tirer le maximum de positif de chaque situation. Après une saison dernière décevante, la qualification manquée aux Jeux Olympiques 2018 à PyeongChang a été un moment-clé dans ta carrière. Tu as commencé à collaborer avec un préparateur mental. Comment en es-tu arrivé à renforcer ton entraînement mental? J’ai remarqué que j’avais besoin d’une aide supplémentaire pour pouvoir continuer de me développer. Pendant quelques années, j’ai essayé moi-même de pouvoir réaliser les sauts d’entraînement en compétition. Malgré de très bons résultats au début de la saison, cela n’a jamais vraiment suffi pour rester constant et avoir assez de confiance en moi pendant tout l’hiver. J’ai remarqué que c’est quelque chose
que je n’arrive pas à réaliser seul et que j’ai besoin d’aide supplémentaire dans le domaine mental. Je voulais délibérément avoir quelqu’un en dehors de l’équipe pour avoir une autre perspective. C’est ainsi qu’a commencé ma collaboration avec mon entraîneur personnel. Hormis le domaine mental, as-tu aussi entrepris des modifications techniques au niveau du saut à ski? Oui, très concrètement, j’ai modifié la tenue des mains pendant l’élan et leur position dans l’air. Cela a eu pour conséquence que ma technique s’est aussi améliorée. Mais en fait, c’est l’ensemble du processus entrepris depuis le début de l’été qui a apporté des améliorations. Nous avons essayé de nouveaux exercices qui devraient résoudre les points-clés problématiques de ma technique actuelle. J’ai par exemple sauté avec des skis alpins et un costume de ski de fond. D’une part, ces exercices drastiques m’ont donné beaucoup plus de sensations corporelles et d’autre part, ils m’ont donné la confiance nécessaire. Nous avons remarqué que je suis capable de réaliser de bons sauts même avec un équipement inhabituel. Cela m’a donné beaucoup de confiance en moi et m’a prouvé que je suis capable de le faire. Où vois-tu encore un potentiel d’amélioration? J’ai encore et toujours beaucoup de peine à encaisser une défaite. Ou encore à regarder ces échecs encore plus en détail. Poser des questions pour savoir ce qui n’a pas marché et en tirer des enseignements. Je travaille encore dans le but de freiner le plus tôt possible des pensées négatives liées à un échec et de donner au tout une orientation différente et plus positive. Quelles valeurs sont particulièrement importantes à tes yeux dans la vie? La famille est très importante pour moi. Pendant l’hiver, nous ne sommes pas beaucoup à la maison. Garder le contact avec ma famille pendant cette période est très important pour moi. La famille me donne beaucoup d’énergie et c’est un lieu dans lequel je peux bien me reposer. VERA SCHÄR
«L’équipe est très importante. On ne fête jamais une médaille seul.» Killian Peier MAI 2019
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omme il l’aime, ce sport qui n’est pas simplement une pure question de vitesse! La fascination d’être assez costaud dans un duel en un contre un, de courir intelligemment et de changer de stratégie en fonction de la position occupée. Et il faut disposer d’une excellente technique. «C’est bon de se sentir que tout fonctionne», dit Joos Berry. Et ce sont justement ces émotions fortes qui le motivent. Berry a 28 ans, il vient de Grüsch dans les Grisons, habite à Mels et il vient de vivre son meilleur hiver en tant que skicrosseur. Juste avant Noël, il a remporté pour la première fois une course de Coupe du monde à Innichen en Italie à l’occasion de son 27e départ. Au mois de février, il a fait partie du quatuor suisse des CM aux ÉtatsUnis. Et le 9 mars, il a remporté son premier titre de champion suisse à Hoch-Ybrig. Les succès sont la preuve que le dur labeur a porté ses fruits. Du skieur doué ... La carrière de Joos Berry est assez inhabituelle. Il grandit dans le Prättigau où il se révèle être un skieur talentueux et participe à des courses juniors. Après avoir terminé l’école obligatoire, il entreprend un apprentissage d’agriculteur de trois ans, ajoute une formation supplémentaire de charpentier et de contremaître. Une carrière de skieur n’est alors pas à l’ordre du jour. À 21 ans, il découvre la discipline freestyle du skicross. Armin Nidederer, l’ami de sa cousine, est l’une des personnes qui le lui font aimer. Berry a du talent, il est intégré dans le cadre C, fait ses premiers pas en Coupe d’Europe et ses débuts en Coupe du monde. En
mars 2013, il souffre d’une fracture du bassin, mais se bat pour revenir et acquiert à nouveau son goût du risque, comme avant. Au mois de septembre, il est à nouveau sur les skis. À côté de cela, il travaille, beaucoup même: pendant deux ans, il dirige la ferme de ses parents. ... en passant par les doutes ... Il a l’ambition de progresser en Coupe du monde, mais ça ne se passe pas comme il le souhaite. Il travaille beaucoup, gagne peu, cela conduit à la frustration et aux doutes. Et au printemps 2017 se pose la question du sens: faut-il vraiment continuer? Il est à deux doigts de prendre sa retraite. Mais ses coaches Enrico Vetsch et Ralph Pfäffli ainsi que son amie l’encouragent à ne pas abandonner et lui conseillent d’investir plus de temps dans l’entraînement estival. Berry réfléchit et décide de faire encore une tentative. Il entre dans l’équipe Rotor, une cellule d’entraînement située au Liechtenstein que Marco Büchel et Micha Eder ont fondé en 2008 uniquement pour des espoirs ambitieux faisant partie de la pointe. Cinq fois par semaine, il part le matin à Balzers, y passe au minimum deux heures en salle de musculation et à partir de onze heures, il est à nouveau sur le chantier.
... jusqu’au titre de champion de Suisse Dans l’entreprise des frères Möhr AG à Maienfeld, il dispose de la liberté qui permet de combiner sport et travail. En 2018, son temps de travail annuel est de 40% et il fait la plupart des ses heures en été. Le directeur Christian Egli n’est pas seulement son chef, c’est aussi un fan enthousiaste qui assiste parfois aux courses. Pour Berry, ce n’est pas un problème de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins avec le sport. «Le travail me permet de trouver un bon équilibre», dit-il. Pour lui, une chose est claire: «Dans ce sport, on ne peut pas gagner beaucoup d’argent. Mais je n’aimerais rien faire d’autre que du skicross à une telle intensité.» Et il serait même prêt à augmenter encore l’intensité pour atteindre ses objectifs ambitieux, mais à la condition de trouver d’autres sponsors. Ça l’arrange que l’armée l’ait embauché dans un projet qui lui permet de faire au maximum 100 jours de service volontaire par année. Autrement dit, il a le droit de le faire en tant que sportif, que ce soit dans un camp d’entraînement comme au début de l’année aux CM et pendant cette période, il reçoit des versements selon les allocations de perte de gain. De même, il dépend de soutiens, comme par exemple la fondation
«Passion Schneesport» qui a été fondée début 2015. Berry a luimême demandé un soutien et cela fait désormais trois ans qu’il est soutenu financièrement par «Passion Schneesport». «De cette manière, je peux miser plus sur le sport et investir plus de temps dans l’entraînement», explique le champion suisse de skicross 2019. Un athlète avec du potentiel Normalement, seuls des athlètes de la relève peuvent bénéficier de soutien. Mais une exception a été faite dans le cas de Berry, qui reçoit une subvention. Le skicrosseur de 28 ans est un «cas exceptionnel» comme l’appelle Urs Wietlisbach. Un cas exceptionnel parce que Berry est un représentant typique d’un groupe d’athlètes qui ne fait plus partie des athlètes de la relève en raison de son âge, mais qui a un besoin urgent de soutien financier. Wietlisbach est le président de la fondation «Passion Schneesport» qui offre son aide à 92 sportives et sportifs. «Je suis très reconnaissant qu’ils m’aient pris en compte même si je suis un athlète plus âgé», affirme Berry, dont l’évolution réjouit Wietlisbach. «Les coaches ont affirmé que cet athlète avait du potentiel.» Ils ont vu juste. Joos a pu augmenter son volume d’entraînement et a réussi à percer. Maintenant il en récolte les fruits. Le soutien est prolongé.
L’hiver de l’éclosion Joos Berry vient de terminer la meilleure saison de sa carrière en skicross. Le Grison âgé de 28 ans a remporté pour la première fois une course de Coupe du monde, il a été pour la première fois champion national et rêve de participer aux Jeux Olympiques d'hiver 2022.
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Pas de vie sans compétition Berry ne veut actuellement pas penser à une vie sans compétitions en hiver. Les résultats des mois derniers l’incitent à en faire encore plus, surtout dans la préparation. «Mon objectif est d’être plus constant la saison prochaine», affirme-t-il. Cela signifie aussi qu’il vise une amélioration au classement général de la Coupe du monde. Cet hiver, il a terminé au 15e rang. Berry a naturellement aussi des rêves en tant que skicrosseur. Il a vécu des CM, un événement qui l’a rempli de fierté. «J’étais l’un des quatre Suisses, c’était déjà un grand moment.» Les Jeux Olympiques d’hiver 2022 à Pékin sont son grand rêve, il aimerait vivre lui-même une fois l’ambiance dont il a souvent entendu parler.
raires, il n’a jamais peur. «Il faut avoir du respect, mais pas avoir peur, ça ne ferait que freiner», ditil, «je crois qu’à ce niveau, tous les athlètes ont une bonne capacité d’évaluation. Nous savons où sont les limites des risques. Le skicross est un sport imprévisible dans lequel on est toujours en train d’apprendre. C’est comme si la phase d’apprentissage durait éternellement.» À fin avril, il s’offre une semaine de vacances avec son amie Michaela sous le soleil de l’Égypte. Ensuite commencera la préparation pour la nouvelle saison. Berry n’a besoin de personne pour le pousser. Les résultats obtenus lors de la saison 2018/19 représentent sa meilleure motivation. PETER BIRRER
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Michelle17 SNOWACTIVE Gisin Ski alpin
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Il n’y a pas que chez les «grands» que Swiss-Ski a pu célébrer de nombreuses médailles ces dernières semaines. Les juniors ont aussi été à la fête. Dans les luttes pour le titre chez les alpins, la Suisse a comme l’année dernière pris la première place au classement des médailles. En biathlon, au niveau des jeunes, on a assisté aux premières médailles d’or jamais remportées par Swiss-Ski.
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u total, l’équipe de Swiss-Ski a obtenu sept places sur le podium lors des Championnats du monde juniors de ski alpin à Val di Fassa. Lars Rösti chez les hommes et Juliana Suter chez les femmes ont gagné la descente
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dans le Trentin, Nicole Good les a imités en combiné. Camille Rast (slalom géant), Aline Danioth (slalom) et Noémie Kolly (descente) ont obtenu l’argent alors que Lindy Etzensperger a décroché une médaille de bronze.
Lorsqu’on peut fêter des victoires d’étape, c’est fantastique et cela donne une motivation supplémentaire pour les échéances à venir», affirme Hans Flatscher, chef de la relève chez Swiss-Ski.
«Une motivation supplémentaire pour les tâches futures» Pour Swiss-Ski, cela n’a pas seulement été synonyme de 1er rang au classement des médailles, l ’équipe de Suisse s’est aussi retrouvée au sommet du Marc Hodler Trophy devant la Norvège (86 points) et les États-Unis (80 points). Pour établir ce classement, les deux meilleurs résultats parmi les top 10 de chaque nation dans chaque course sont pris en compte. «Pour les jeunes athlètes, les Championnats du monde juniors sont importants, ils représentent une étape sur le chemin vers l’objectif.
Hartweg et Baserga obtiennent des succès historiques En Slovaquie, à Osrblie, Niklas Hartweg et Amy Baserga ont écrit l’histoire du biathlon suisse. Pour la première fois, des athlètes de Swiss-Ski se sont parés d’or dans la catégorie jeune dans le cadre des Championnats du monde. Hartweg, âgé de 19 ans, a gagné en individuel avec une erreur au tir et 25 secondes d’avance sur son premier poursuivant. «Lorsque l’hymne national suisse a retenti et que je me trouvais sur la plus haute marche, ça a été un moment émotionnellement très fort. Je savais qu’avec une bonne performance en tir, beaucoup de
PHOTOS: SWISS-SKI, JANINA PITKÄNEN, FOTO-DEUBERT.DE
JUNIORS SUISSES: UNE BELLE MOISSON DE MÉDAILLES
Focus // Rétrospective de la saison
choses étaient possibles, mais je n’aurais jamais pensé gagner», a affirmé le Schwytzois. Amy Baserga a même ramené à la maison deux médailles depuis Osrblie. Après l’argent remporté dans l’épreuve du sprint, elle a obtenu l’or en poursuite dans la catégorie jeunesse. L’athlète d’Einsiedeln âgée de 18 ans a réalisé une excellente performance surtout à ski de fond; malgré deux tours de pénalité après le premier tir debout, elle a conservé son avance. Lors des Championnats du monde de ski nordique juniors à Lahti, le Lucernois Cyril Fähndrich a remporté une médaille pour la Suisse. Lors de la course sur 30 km classique avec départ en ligne, le frère cadet de l’athlète de Coupe du monde Nadine Fähndrich a réussi à se détacher avant l’arrivée avec trois concurrents. Le coureur âgé de 19 ans a terminé le sprint final à la 3e place. D’autres Championnats du monde juniors en ski freestyle et snowboard ont eu lieu après le délai de rédaction de cette édition. ROMAN EBERLE
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Aline Danioth, Lars Rösti et Camille Rast L’or en poursuite: Amy Baserga L’or en individuel: Niklas Hartweg Le bronze sur 30 km: Cyril Fähndrich L’équipe de Suisse au Marc Hodler Trophy
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Les sponsors et partenaires
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«Docteur Ski-Bimbo» – journal de bord
Dr. med. Walter O. Frey Médecin-chef de Swiss-Ski Directeur médical Balgrist Move>Med Zürich
holm, le City Event, où se déroule un slalom parallèle. Le parcours est court, car il est construit sur une colline de la ville, mais il est très populaire. Ramon Zenhäusern, Loïc Meillard, Daniel Yule et Wendy Holdener sont au départ pour la Suisse. Les entraîneurs, servicemen, physios et moi, le médecin ont chacun des tâches bien définies. Pour moi, la journée est quelque peu inhabituelle: je suis le transporteur de skis et de veste de Ramon Zenhäusern, qui me surnomme affectueusement «Ski-Bimbo». Il m’explique par exemple dans les moindres détails comment porter les skis attachés ensemble sur mes épaules pour qu’ils ne subissent aucune égratignure. Le déroulement d’une telle course peut se résumer ainsi: deux femmes s’affrontent en face-à-face à huit reprises, puis c’est le tour des hommes;les quatre meilleurs paires se qualifient pour les quarts de finale, les deux meilleurs paires pour les demi-finales, jusqu’à l’affrontement final. Après chaque manche, les skieurs troquent leurs ski de course pour leurs skis d’entraînement dans l’aire d’arrivée, enfilent une veste chaude et remontent au départ en téléski. Là, les skis de course sont soit préparés pour la nouvelle descente, soit remplacés par des skis neufs (ce qui est généralement le cas après deux descentes). Dès que l’athlète se retrouve à nouveau sur ses skis
de course et qu’il a enlevé sa veste, les skis (d’entraînement) et la veste doivent retourner à l’arrivée. Or comme la course a lieu au milieu de la ville sur une rampe qui n’offre aucune autre piste que la piste de course, je dois descendre à l’arrivée avec mon attirail sur la piste du téléski en slalomant entre les athlètes qui montent. Autant dire que je ne parviens pratiquement pas à suivre la course. Je ne sais pas non plus si nos athlètes sont encore en lice. Pour moi, l’essentiel est de me trouver toujours au bon endroit. Il n’y aurait rien de plus gênant que de voir Ramon attendre ses skis car son «Bimbo» a pris du retard. Plus Ramon passe de tours et plus le transfert doit être rapide. Lors de la toute dernière manche, je rejoins l’arrivée juste à temps – à peu près en même temps que Ramon – pour lui tendre sa veste et ses skis. Ce n’est qu’à ce moment-là que je comprends qu’il a battu tous ses adversaires et qu’il montera sur la plus haute marche du podium. Soulagé que tout ait fonctionné, nous rentrons ensemble à l’hôtel. Nous sommes tous les deux transpirants après avoir accompli nos tâches respectives, certes bien distinctes mais réalisées avec succès.
PHOTOS: MÀD
En tant que médecin responsable du cadre de ski alpin, je suis engagé aux Championnats du monde de ski à Åre (Suède) pour accompagner l’équipe féminine. Outre le soutien médical constant aux athlètes, je suis toujours leur interlocuteur médical dans la zone de départ (à l’entraînement comme durant la compétition) et directement sur la piste lorsque quelqu’un de notre équipe a un accident. Et cela par tous les temps. La première semaine est très ensoleillée, mais il souffle un vent terrible et il fait affreusement froid. Il fait plus chaud en deuxième semaine, mais nettement plus humide avec de la neige et de la pluie. Les gens qui voient ça de l’extérieur ont de la peine à comprendre ma fascination pour ce job. Mais pour l’ancien skieur de l’équipe nationale des étudiants que je suis, cet engagement représente une manière de poursuivre mes aventures de jeunesse, simplement dans une nouvelle fonction. Oh, ce n’est pas que j’ai envie de descendre les pistes glacées en mode compétition, comme le fait encore aujourd’hui mon ancien concurrent, le Prince Hubertus von Hohenlohe. Descendre la piste lustrée avec mon lourd sac médical et sans avoir dû l’utiliser (autrement dit sans accident) me satisfait totalement. Au terme de mon engagement aux Mondiaux, je me rends encore à l’épreuve de Coupe du monde de Stock-
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Télémark
LA SUISSE ÉVOLUE DANS SA PROPRE LIGUE EN TÉLÉMARK Les spécialistes suisses de télémark ont montré une fois de plus leur supériorité lors des compétitions internationales. L’équipe de Suisse est montée sur 35 des 72 places sur le podium attribuées durant la Coupe du monde, dont 14 victoires. Le couronnement de cette saison a eu lieu aux Championnats du monde à Rjukan (NOR), où les athlètes sélectionnés par l’entraîneur en chef Ruedi Weber ont décroché sept médailles. Les résultats réjouissants dans les disciplines individuelles – six globes de cristal – ont logiquement conduit la Suisse à un excellent résultat final d’ensemble au classement des nations: Swiss-Ski a ainsi reçu le globe de cristal du classement des nations pour la qua-
trième année de suite. L’entraîneur en chef Ruedi Weber se réjouit de cette moisson de sept globes de cristal: «La saison 2018/19 a été l’une des plus abouties. Nous avons une super équipe, ce qui nous permet de prendre énormément de plaisir.» Un retour impressionnant De retour après sa pause bébé, Amélie Wenger-Reymond a confirmé avec la manière son statut de meilleure spécialiste de télémark au monde. La Valaisanne de 31 ans était déjà assurée de remporter le général de la Coupe du monde à deux courses de la fin de la saison. Elle a gagné le classement des trois disciplines (classic, sprint, sprint parallèle) et fait passer sa collection de globes de cristal à 38 grâce à ses quatre nouveaux trophées. Chez les hommes, l’Obwaldien Stefan Matter a remporté le général de la discipline classic pour la deuxième fois après 2017/18. Le Valaisan Bastien Dayer a lui décroché le globe de cristal en sprint. Matter et Dayer ont également pris les 2e et 3e places du classement général de
Bastien Dayer, Amélie Wenger-Reymond et Stefan Matter ont décroché l’or du sprint parallèle par équipes.
la Coupe du monde, dominé par le Norvégien Trym Nyggard Löken. Sept médailles en Norvège Le temps fort de la saison de télémark a eu lieu du 20 au 23 mars. Il s’agissait des Championnats du monde dans le pays d’origine de la discipline. L’équipe de Suisse a brillé dans la petite ville du sud de la Norvège, en remportant 4 x l’or, 2 x l’argent et 1 x le bronze – définitivement la meilleure saison. Amélie Wenger-Reymond a décroché à elle seule trois médailles individuelles – or en classic et sprint, argent en sprint parallèle. Elle a ajouté la médaille d’or du sprint parallèle par équipes en compagnie de Bastien Dayer et Stefan Matter. Tandis que Matter a été couronné champion du monde de sprint, Dayer s’est lui paré de l’argent mondial en sprint parallèle. Martina Wyss a elle réussi un exploit: Pour ses premiers Championnats du monde à 23 ans, la skieuse de Lauterbrunnen a pris la 3e place de la course classic. S A BR I NA A E BI S CH E R
L’équipe de Suisse de télémark a remporté le classement des nations de la Coupe du monde pour la quatrième fois de suite.
Biathlon
SELINA GASPARIN RÉUSSIT SON RETOUR Benjamin Weger et Selina Gasparin ont permis à la Suisse de signer trois résultats dans le top 10 aux Championnats du monde de biathlon à Östersund (SWE). La Grisonne de 34 ans a trouvé la cible à 19 reprises en 20 tirs sur le 15 km pour obtenir une belle 9e place, cinq mois seulement après avoir donné naissance à son deuxième enfant et sans aucune course de Coupe du monde dans les jambes. La médaillée d’argent des JO 2014 a même signé le dernier tour le plus rapide sur l’ensemble des 93 participantes. «J’ai pris le temps de tirer et j’ai même gardé de la réserve sur les skis en vue des tirs à venir», a-t-elle expliqué. «C’est aussi pour ça que j’avais encore des réserves pour entrer dans le top 10 dans le dernier tour. J’ai simplement tout donné en me disant qu’il y a des choses qui font encore plus mal, et il n'y a pas si longtemps que ça.» Benjamin Weger a de son côté figuré à deux reprises parmi les dix meilleurs. Le Valaisan de 29 ans, auteur d’une belle saison de Coupe du monde avec un 14e rang final au classement général, a pris la 10e place du sprint en ouverture de ces joutes au centre de la Suède. Il a encore grappillé deux places le lendemain lors de la poursuite. L’Obwaldienne Lena Häcki s’est classée 11e de la course individuelle. Lors de la poursuite, elle est parvenu à remonter 39 places pour franchir la ligne en 14e position. RO MA N E B E RL E
Ski alpin
PHOTOS: SWISS-SKI
CORINNE SUTER REMPORTE DEUX FOIS L'OR SUR SES TERRES La saison des alpins a pris fin une semaine après les finales de Coupe du monde, avec les Championnats suisses BRACK.CH sur le Stoos et à Hoch-Ybrig. L’athlète la plus en réussite a été la locale Corinne Suter. La Schwytzoise a remporté la médaille d’or, aussi bien en descente qu’en super-G. Surfant sur la vague de ses bons résultats aux Championnats du monde à Åre et en Coupe du monde, elle a pleinement justifié son rôle de favorite sur le Stoos dans les deux disciplines de vitesse. Elle s’est à chaque fois im-
posée devant Priska Nufer et Nathalie Gröbli. Nufer (également médaillée d’or du combiné) et Gröbli (médaillée de bronze du combiné) ont ainsi décroché trois médailles lors de ces joutes, tout comme Gilles Roulin (or en super-G, argent en combiné et bronze en descente). Outre la double médaillée des Mondiaux Corinne Suter, d’autres Schwytzois ont également brillé en s’imposant à domicile: Urs Kryenbühl (descente) et Wendy Holdener (slalom). La championne du monde de combiné possède désormais une collection de dix médailles d’or remportées lors des joutes nationales élites. Les autres titres de champions suisses sont revenus à Cédric Noger (slalom géant), Loïc Meillard (slalom), Sandro Simonet (combiné) et Camille Rast (slalom ROMA N E BE R L E géant).
Neuvième de la course individuelle des CM, Selina Gasparin a impressionné pour son retour.
Les champions suisses de descente, Urs Kryenbühl et Corinne Suter.
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House of Switzerland Le lieu de rencontre de la grande famille du ski durant les CM de ski alpin
La «House of Switzerland» et la localité d’Åre ont été fantastiques. Nous disons un grand merci à tous les sponsors, au CO d’Åre 2019 et aux collaborateurs! Annalisa Gerber, Co-Directrice Marketing / Responsable Sponsoring & Events
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La défense de mon titre en combiné alpin à Åre après celui des CM à St. Moritz a été un grand moment pour moi! A Åre aussi, j’ai eu droit à la réception à la «House of Switzerland». Il y régnait à nouveau une superbe ambiance. Wendy Holdener
Åre // House of Switzerland
BWT était le fournisseur d’eau officiel de la «House of Switzerland» et a offert à ses hôtes la meilleure eau STILL ou SPARKLING au magnésium. L’eau minéralisée de BWT a été servie dans des carafes et des verres! Une combinaison qui procure un véritable plaisir de boire et également synonyme de durabilité!
Le système BWT a traité l’eau locale et ainsi évité env. 200 kg de déchets plastiques. Gerald Nussbaumer, Promotion des ventes, Responsable de projet sponsoring sportif BWT Austria GmbH, BWT Wassertechnik GmbH
C’était merveilleux de fêter mes deux médailles avec ma famille et mes amis à la «House of Switzerland», le meilleur endroit pour être fêté! Corinne Suter
MAIN PARTNER
Sous sa forme de chalet modulaire – une première! –, la douzième «House of Switerzland» lors des Championnats du monde de ski alpin représentait sans conteste le lieu de rencontre le plus accueillant de la famille du ski. Tout était réuni pour une superbe fête à Åre: l’ambiance, la cuisine, les heures d’ouverture et le site. Il s’agissait de l’endroit parfait pour célébrer les médailles suisses dans une magnifique atmosphère. Il faudra clairement poursuivre sur cette voie à Cortina 2021! Hugo Steinegger, vice-directeur de la candidature de Crans-Montana/Valais aux CM 2025)
Le lien pour d’autres temps forts suivra.
MAIN SPONSOR
PHOTOS: MÀD
OFFICIAL SPONSORS
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Un travail, beaucoup de moments de bonheur
Martina Friedli fait partie du groupe de physiothérapeutes qui s’occupent des fondeurs suisses. Âgée de 37 ans et originaire des Grisons, elle est passionnée par son travail et a un rêve. MAI 2019
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lle ne porte pas de dossard et n’apparaît pas à la télévision, ne monte pas sur le podium et elle est inconnue du grand public, contrairement à un Dario Cologna ou une Laurien van der Graaff. Pourtant, elle est indispensable à l’équipe, fait partie des pièces de la mosaïque sans lesquelles le tableau est incomplet. Elle s’appelle Martina Friedli, elle a 37 ans, et elle est physiothérapeute, un métier qu’elle a appris il y a bien longtemps à Landquart après avoir passé sa maturité. Un modèle qui a fait ses preuves La Grisonne, qui a grandi à Coire et habite désormais dans le petit village de montagne d’Alvaneu situé entre Lenzerheide et Davos, fait partie d’un pool de six physiothérapeutes qui s’occupent constamment des fondeuses et fondeurs suisses, les accompagnent aux courses et les suivent aussi lors de la préparation de la saison. Elle est employée à plein temps à l’hôpital de Davos et est quasiment «prêtée» à Swiss-Ski. Ce modèle a fait ses preuves depuis de longues années et ne se limite pas à la physiothérapie. Walter Kistler, médecin-chef en médecine interne de l’hôpital et responsable de la médecine sportive, travaille lui aussi pour SwissSki. Des précurseurs au niveau local Quand Martina n’est pas sur la route avec l’équipe, elle travaille deux après-midis fixes au Centre national de performance pour le ski de fond situé à Davos, ce qui est pratique. Et étant donné qu’elle ne peut désormais plus gérer l’ensemble toute seule, elle a le soutien d’Ursula Schneider
Je ne reçois pas de médaille, mais j’ai la satisfaction d’avoir fourni un travail exemplaire loin des projecteurs.
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qui est aussi engagée à l’hôpital de Davos. Le duo est actif pour Swiss-Ski pendant environ 180 jours par an. L’hôpital de Davos est intéressé à développer le suivi des athlètes: «Nous jouons un rôle de précurseurs au niveau local dans le domaine de la médecine sportive et souhaitons encore renforcer notre position», déclare Walter Kistler. Pour lui, la collaboration avec Swiss-Ski est une situation gagnant-gagnant: D’une part, c’est la meilleure publicité qui existe pour l’hôpital, d’autre part les sportives et sportifs de pointe bénéficient d’un savoir-faire médical de haut niveau. Avec passion Pour Martina Friedli et Ursula Schneider, la règle est la suivante: lorsqu’elles travaillent, elles ne comptent pas leurs heures parce que leur travail est aussi une passion et que leur rôle exige une flexibilité élevée. Lorsqu’un sportif demande au dernier moment par SMS si Martina a du temps, elle s’organise en conséquence dans la mesure du possible. Elle fait aussi cela parce qu’elle connaît les charges que s’imposent les athlètes. «Le ski de fond est un sport difficile», dit-elle, «et celui qui veut arriver au sommet doit énormément s’investir.» C’est pourquoi, pour elle, il est parfaitement clair qu’elle doit toujours se tenir à disposition pendant une manifestation comme le Tour de Ski: «Je ne suis pas là pour prendre des vacances.» Par ailleurs, elle ressent une grande estime et se sent acceptée comme faisant partie de l’équipe: «Jusqu’à présent, personne ne m’a pris de haut. J’apprécie beaucoup que les gens se comportent correctement les uns avec les autres.» Cela ne vaut pas seulement pour les athlètes reconnus, mais aussi pour
Aktive // Backstage // Martina Friedli
les jeunes, ceux qui montent. Ce sont des «types cool», «dans leur style, ils sont un enrichissement».
PHOTOS: B&S, ERIK VOGELSANG
«Les athlètes ne sont pas des machines» Après les Jeux Olympiques de 2010 à Vancouver, Martina Friedli a rejoint le groupe des physios et a appris à connaître un nouveau sport dans ses moindres détails. Elle qui pendant l’été aime faire des tours à vélo, du jogging ou des balades, est aussi une skieuse douée. Plus jeune, elle a participé à des courses avec de sérieuses ambitions et est devenue ensuite monitrice de ski. Désormais, ses priorités ont changé. Lorsqu’elle a le temps, elle préfère faire un tour à ski de fond plutôt qu’une descente de ski alpin. Parfois elle chausse même ses skis étroits pour s’octroyer une pause de midi au grand air. Depuis son entrée en fonction, elle a apaisé des maux, discuté, donné des conseils et elle a toujours prêté attention à l’être humain qui se trouve derrière l’athlète, «ce ne sont pas des machines». Et quels sont les bobos qu’elle doit le plus souvent soigner? «En ski de fond, les blessures graves sont heureusement plutôt rares. Très souvent, il s’agit de problèmes liés à la surcharge.» Des moments positifs Quand Martina Friedli s’occupe de sportifs de pointe, il y a toujours des événements qui engendrent des émotions positives en elle. Un de ces moments a été la première victoire en Coupe du monde de Laurien van der Graaff le 30 décembre 2017 à Lenzerheide. Ou encore les nombreux temps forts vécus avec Dario Cologna, par exemple en 2014. Trois mois avant les Jeux Olympiques à Sotchi, il a dû se soumettre à une opération complexe à la cheville, mais il a été ensuite tellement en forme en Russie qu’il a remporté
deux fois l’or (15 km classique et 30 km skiathlon). Martina Friedli n’a certes pas reçu de médaille, mais elle a eu la satisfaction d’avoir fourni un travail exemplaire loin des projecteurs. Et parfois de petites histoires lui procurent de la joie, comme celle du retour réussi de Jason Rüesch lors de la saison passée 2018/2019. Le fondeur de 24 ans s’était qualifié pour les Jeux Olympiques de Sotchi 2018, mais avait renoncé à s’aligner en Corée du Sud car il se sentait épuisé. Jeux olympiques: un rêve Martina Friedli a déjà été présente lors de différents grands événements tels que les Championnats du monde à Falun et Lahti. Fin décembre/début janvier, elle a aussi été là pour le Tour de Ski. Une expérience olympique manque donc à son palmarès. Elle aimerait bien vivre une fois cette atmosphère particulière, la prochaine opportunité existe en 2022 à l’occasion des Jeux Olympiques en Chine. «Ce serait un rêve d’y participer.» Cette saison déjà, elle a vécu une autre première. Elle a voyagé pour la première fois de sa vie au Canada et était engagée par Swiss-Ski pour la finale de la saison. Le ski de fond la fascine tellement désormais qu’elle vibre aussi au bord de la piste, même quand elle n’est pas à la tâche. Au mois de février, elle s’est rendue pendant un week-end à Seefeld avec son partenaire pour assister aux CM de ski nordique. Et qu’est-ce qui l’attend dans le futur? Martina Friedli répond en souriant: «La répartition des tâches dans mon emploi du temps actuel me plaît beaucoup, la physiothérapie avec des personnes qui ne sont pas des athlètes de pointe me procure aussi du plaisir. Toutefois, pourquoi ne pas être employée un jour uniquement pour le Centre national de performance pour le ski de fond?» PETER BIRRER MAI 2019
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Personnages // Légendes
KARL, L’HOMME DE FER KARL FREHSNER FÊTE SES 80 ANS
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l est possible de parler ski alpin durant longtemps avec Frehsner sans avoir peur de se faire remettre à l’ordre à la moindre lacune au niveau technique. Ou de craindre qu’il menace quelqu’un de lui enlever son accréditation. En fait, il y a eu des moments où le mieux était de l’éviter. Surtout avant le début d’une saison. Un mot de travers et un ouragan verbal s’abattait sur le malheureux fautif. Lorsqu’il était en «mode course», il valait mieux ne pas le côtoyer. Un cœur tendre Toutefois, sa charmante épouse a fait preuve de compassion. Elle a affirmé un jour: «Moi aussi j’étais contente quand il partait de la maison avant le début de la saison.» Une fois, avant l’ère du téléphone portable, elle était venue lui rendre visite à l’occasion d’une course et quelqu’un avait voulu le lui faire gentiment remarquer: «Karl, Rosmarie t’attend.» «Qui est Rosmarie?» avait-il rétorqué. «Excuse-moi, ta femme!» Rosmarie et Karl Frehsner sont mariés depuis 54 ans. Sous la peau dure se cache un cœur tendre. Lorsque Brigitte Obermoser s’est imposée pour la première fois en slalom géant à Bormio, il a furtivement essuyé une larme dans un coin de l’aire d’arrivée. Que s’était-il passé? Selon
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Frehsner, «personne ne la croyait capable de cela.» Dans de tels moments, lorsqu’il réussissait ce qui était supposé impossible, même le bourru Frehsner montrait ses émotions. Son ambition était la suivante: tirer le maximum de tout le monde. Pour y parvenir, il s’engageait à 110 pour cent. Il exigeait aussi cela de ses protégés. Pas un facile «On ne gagne pas 53 médailles par hasard», a écrit Karl Wild dans un livre sur Frehsner. Il est le seul entraîneur qui a réussi un quadruplé avec les descendeurs suisses lors de CM. C’était en 1987 à Crans-Montana. Et il a répété ce tour de force douze ans plus tard à Vail avec les Autrichiennes. Lorsque l’auteur avait voulu saluer cet exploit de Frehsner dans le «Ski» d’alors, le rédacteur de Swiss-Ski avait tout simplement supprimé ce passage. Frehsner était à nouveau «persona non grata» au sein de la fédération. Lors des CM de Saalbach, il s’était brouillé avec les dirigeants de la fédération. Après un détour par la Formule 1, où il s’occupait de la condition physique des pilotes de Sauber, il avait atterri à la fédération autrichienne de ski. Il est ensuite revenu en Suisse en tant que «sauveur» au début de ce siècle et dû affronter une campagne de grande envergure de la presse de boulevard pendant l’année de crise 2004. Après une course ratée à Flachau, le «Blick» avait sorti de façon ostentatoire une page blanche. Responsable de la matière et de la coupe À 80 ans, Frehsner est toujours employé sur mandat auprès de Swiss-Ski. Comme il le dit, il est «responsable de la matière et de la coupe» ou plus précisément, des tenues. Dans ce domaine, il est encore et toujours considéré comme l’expert numéro 1. «Les choses sont maintenant plus ou moins terminées», dit-il en faisant preuve de fausse modestie. Pendant plus de 50 ans, il a acquis un savoir unique qui reste encore et toujours très important pour Swiss-Ski. La soufflerie reste son domaine. Sur le Lauberhorn, il transmet son immense savoir-faire en encadrant les ouvreurs, en règle générale des coureurs de Coupe d’Europe.
La soif d’apprendre L’aérodynamique l’a toujours intéressé et pas seulement depuis son travail en Formule 1. Il continue de garder contact avec quelques ingénieurs: «Ce sont tous des génies.» Frehsner suit des cours de l’EPF, il a été l’un des premiers à s’intéresser à la nanotechnologie. Il est également un grand fan d’ordinateurs de la première heure. Déjà dans les années 70, il analysait les données de chronométrage de Tag Heuer sur son «ordinateur Texas» alors que les journalistes dictaient encore péniblement leurs articles par téléphone. Un style dur Frehsner était avant tout un contemporain vif et un stratège génial. Pas seulement un entraîneur «de fer». Cet attribut lui a été attribué, et il faut le savoir, «parce que je suis conséquent. Une minute de retard est une minute de retard.» Un jour, il a laissé Peter Müller à la maison à Adliswil parce qu’il était arrivé en retard à un rendez-vous. Et il retira une fois le dossard à Paul Accola parce qu’il avait oublié une réunion d’équipe. Tous ceux qui ont voulu à l’époque l’envoyer au diable vantent aujourd’hui ses mérites. Il était surtout dur avec lui-même. Il a vaincu la face nord de l’Eiger en 1961 déjà , à l’époque où son ascension représentait un pari risqué. Frehsner: «Si tu avais des problèmes après le passage Hinterstoisser, tu ne pouvais à l’époque plus compter sur des secours.» Et il ajoute: «Je pouvais survivre des jours entiers avec seulement du pain et de l’eau.» Le 13 juin, Frehsner fêtera ses 80 ans, «un jour comme un autre» selon le jubilaire. Il n’a pas prévu de grande fête. Il veut l’aborder avec sérénité. Sur des pistes exigeantes comme celles de Bormio, il sent que l’âge a laissé des traces chez lui aussi. Lorsqu’il descend les pentes raides, il lui est parfois difficile de garder le contrôle des skis: «Je dois à nouveau faire de la musculation plus intensivement.» Il ne parle pas d’arrêter. Alors, cher Karl, nous te souhaitons tout le meilleur pour ton 80e anniversaire et rendezvous à la salle de musculation! R I CHA RD H E G G L I N
PHOTO: KEYSTONE
La comparaison inspire à elle seule le respect. Le substantif «fer» suggère des associations avec l’inflexibilité et possède une connotation presque martiale. Karl Frehsner, qui a marqué le ski alpin (suisse) comme personne d’autre, va sur ses 80 ans. Et il fait preuve d’une douceur venue avec l’âge. Par ailleurs, il trouverait plus approprié que le concept de«dureté» soit remplacé par «conséquence».
Personnages // Légendes
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Personnages // Patrick Küng
«GOOD BYE» Le dernier chapitre du journal
Les célébrités écrivent leurs mémoires. Les écolières et écoliers griffonnent quelques mots dans leurs albums de souvenirs mutuels. Et un champion du monde comme Patrick Küng prend des notes avec soin dans un journal. En janvier, il a tourné la dernière page, avec un chapitre de conclusion: Le ski, c’est terminé.
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e skieur glaronnais le plus célèbre avec Vreni Schneider a annoncé sa retraite à la mi-saison, à l’âge de 35 ans. Il a donc eu le reste de l’hiver pour faire ce que font aussi les retraités civils: «Skier pour le plaisir, y compris de la randonnée et du ski de fond. Tout ce qui n’avait jamais été possible pour moi durant l’hiver.» Il a par exemple assisté sa copine Bianca à l’auberge Motta-Hütte, à Lenzerheide. Service, nettoyage, etc., une occupation hivernale d'un autre genre. Pas encore de plan pour l’avenir Chez lui, pas de trace de blues du retraité, ressenti par de nombreux sportifs qui se retirent: «Je ne sais pas s’il viendra plus tard. Mais je n’y pense pas vraiment non plus. Peut-être aussi que je chasse l’idée quand elle vient. Cela se passe comme ça doit, et je le savoure. Je suis en bonne santé, j’ai vécu une belle carrière et je suis impatient de voir la suite.» Il dit ne pas avoir encore de plans concrets. À l’origine, le plan était de continuer à courir. «Je voulais me le prouver encore une fois. C’est pourquoi j’ai encore tenté un changement de ski. En automne, j’ai eu la sensation que ça repartait de plus belle.» Mais après des résultats en demi-teinte et surtout une chute à l’entraînement à Wengen, qui s’est terminée par une commotion cérébrale, il a pris une décision définitive: «C’est venu spontanément sur le chemin du retour de Wengen.» Une semaine plus tard, Küng annonçait sa retraite à Kitzbühel. Vainqueur du Lauberhorn et champion du monde Durant sa carrière, Küng a remporté le Lauberhorn et le titre de champion du monde. Cela 30 SNOWACTIVE SNOWACTIVE MAI MAI 2019 2019
en dit déjà long. Pour lui, l’importance de ces résultats est légèrement diffuse: «Quand tu es en pleine carrière, tu ne réalises pas vraiment. Tu veux toujours plus, tu passes de course en course. J’ai gagné une descente, un super-G... Pour moi, ça a bien marché. Même si j'ai vécu des ‹hauts et des bas› et que tout n'était pas toujours aussi beau que cela. La fin ne s’est pas déroulée comme je me l’imaginais.» Après sa blessure au tendon rotulien qui l’a forcé à faire l’impasse sur la saison qui a suivi son sacre de 2015, il n’a plus jamais retrouvé son meilleur niveau. Ce qui ne l’a pas empêché de réaliser une nouvelle performance surprenante deux ans plus aux Championnats du monde de St-Moritz, lors desquels il a manqué la médaille de bronze pour seulement deux centièmes. La poisse au niveau des blessures Les blessures ont encore et toujours freiné sa carrière, comme sa rupture du ligament croisé en 2012 à Crans-Montana. Il s’en est même fallu de peu pour que sa carrière se termine avant d’avoir vraiment commencé. En 2006, il a subi une fracture tibia-péroné et a dû faire l’impasse sur une saison complète. «Déjà à ce moment-là, je me suis demandé si j’en voulais encore, ou si je n’en voulais plus.» Il n’a d’ailleurs fait ses débuts en Coupe du monde en 2009, à l’âge de 25 ans. Un âge auquel d’autres skieurs comme Pirmin Zurbriggen pensaient déjà à arrêter. C’est ainsi que Küng n’affiche que 125 départs en Coupe du monde au compteur, contrairement aux 400 courses environ de Didier Cuche ou de Didier Défago. Déjà à son plus jeune âge, il était considéré comme un grand talent. Il a disputé sa première course à 5 ans et brillait lors des courses OJ et au Grand Prix Ovo. Sur une photo, on le
voit tout petit avec le dossard 208, au côté des légendes du ski Walter Tresch et Heini Hemmi. Talent précoce Dès sa première course de Coupe du monde à Wengen, un combiné, il a terminé dans les points avec une 19e place. Il était alors un excellent spécialiste de slalom et remporta même la course du Festival olympique de la jeunesse européenne dans cette discipline. Depuis son accident, le slalom commença toutefois à lui causer des problèmes: «J’avais des douleurs dès que je faisais des appuis brefs. J’ai donc tenté ma chance dans les disciplines de vitesse. En 2009, il a remporté trois descentes de Coupe d’Europe et a obtenu sa place fixe en Coupe du monde. Son succès en Coupe d’Europe au Patscherkofel, la montagne olympique des JO de 1964 et 1976, fut aussi spécial pour Swiss-Ski et l’entraîneur Franz Heinzer. Il s’agissait du premier succès suisse dans cette course depuis cinq ans. Quant à son premier podium de Coupe du monde, il est intervenu dès sa première saison complète à ce niveau, en 2010 à Garmisch. Ce résultat est alors passé au second plan, car c’est lors de cette course que Carlo Janka s’est définitivement adjugé le général de la Coupe du monde. Une première suisse 18 ans après Paul Accola. Le journal secret Küng est devenu une valeur sûre et se classait régulièrement parmi les premiers. Ses meilleurs résultats furent ses victoires en super-G à Beaver-Creek en 2013, en descente au Lauberhorn en 2014 et aux Mondiaux 2015, toujours à Beaver-Creek. À Wengen, il a révélé un secret: il tenait avec grand soin un journal pour l’ensemble des descentes: «J’y notais tous les détails, les particularités de chaque tracé, les emplacements clés, le matériel utilisé et les événements particuliers.» Après une interruption, il avait repris cette activité cet hiver, «car j’avais changé de marque de skis et beaucoup de choses avaient été modifiées». Désormais, tout fait partie de l’histoire: le journal et luimême, en sa qualité d’athlète. Patrick Küng laissera un vide derrière lui. Le skieur professionnel autant que la personne: affable, courtois et sociable. Il manquera au cirque blanc. R I CHA RD H E G G L I N
PHOTOS: MÀD / KEYSTONE
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Actif // Finale du Grand-Prix-Migros à Sörenberg
Sörenberg a fait le plein d’activités
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Actif // Finale du Grand-Prix-Migros à Sörenberg
Le Grand Prix Migros 2018/19 a pris fin avec la grande finale à Sörenberg. La station de l’Entlebuch, qui avait déjà accueilli la manifestation en 2004, a une nouvelle fois fait la meilleure publicité pour le lieu de vacances d’hiver et d’été qu’est la Biosphère UNESCO de l’Entlebuch.
«P
asser ses vacances à Sörenberg, c’est vivre la nature et vivre en pleine nature», résume Suisse Tourisme avec passion. Tous ceux qui sont venus assister ou participer au week-end de la finale du Grand Prix Migros à la fin mars – et ils étaient nombreux – ont pu confirmer cette affirmation. Ils ont bénéficié des meilleures conditions d’enneigement et de piste, tout en vivant un véritable festival villageois. Une météo favorable et un événement réussi Lara Strüby, Julia Streich ou Leona Lauquin étaient quelques-unes des 740 participants de la finale du Grand Prix Migros 2018/19. Mais au départ figuraient aussi les deux filles de Sonja Nef et Hans Flatscher, ou encore Jill, la fille du triple roi de la lutte Jörg Abderhalden. Et si la double médaillée des Championnats du monde de ski alpin Corinne Suter n’était pas au départ, elle était en revanche bien là sur place. Il faut dire que Sörenberg est un bel endroit pour les champions olympiques et du monde.
Il y a 15 ans, lorsque la station de l’Entlebuch avait déjà organisé la grande finale, on trouvait notamment Lara Gut, Wendy Holdener et Michelle Gisin parmi les participants. «Nous savons tous ce que sont devenus les participants du GP de l’époque», sourit la Présidente du CO Sabine Achermann. Elle est à la fois heureuse et fière d’avoir bien géré l’événement à tous les niveaux avec une équipe engagée et que Sörenberg ait à nouveau eu de la chance avec la météo. Un lieu, une communauté Dès l’entrée du village, ou au plus tard sur la route d’accès au domaine skiable «Ochsenweid», il était clairement visible que le village de l’Entlebuch s’était préparé et investi de longue date pour ce week-end festif. Partout, que les gens soient assis ou debout, les visages étaient rayonnants et chacun prêt à aider. Comme en 2004, l’histoire à succès a reposé sur la collaboration intensive entre le ski-club, l’office du tourisme local, les remon-
Sabine Achermann, Présidente du CO.
tées mécaniques et la commune. Les logements nécessaires pour les nombreuses familles ont notamment été trouvés dans des appartements de vacances au cœur du village. «Beaucoup de familles sont arrivées le jeudi déjà», explique Sabine Achermann. «Nous avons mis du cœur à l’ouvrage, car nous voulions offrir la meilleure atmosphère possible pour les jeunes skieuses et skieurs.» Grâce aux nombreux sponsors et à l’impressionnante tombola (25 000 billets achetés!), les organisateurs sont également parvenus à financer avec succès cette grande manifestation. J O S E PH W E I B E L
PHOTOS: MÀD
UN LONG CHEMIN Quelque 6500 enfants et adolescents venus de tous les cantons et de 16 pays se sont affrontés lors des 13 courses de qualifications afin de décrocher leur billet pour la finale du Grand Prix Migros. La plus grande course de ski pour les enfants au monde s’est déplacée dans toute la Suisse, du Valais au Tessin, en passant par l’Oberland bernois, la Suisse centrale et le Tessin. Deux doubles weekends ont également été organisés en compagnie du Famigros Ski Day. Si la neige, le vent et la pluie se sont parfois invités, le Grand Prix Migros a le plus souvent été baigné de soleil. Un point commun a en tout cas réuni toutes les courses de qualification: des luttes passionnantes ont eu lieu partout et les décisions se sont souvent faites pour quelques centièmes seulement. Lors de chaque course, les trois premières filles et trois premiers garçons se sont qualifiés pour la finale, dans un total de neuf catégories (volées 2003–2011). Ils ont décroché leur billet pour la finale des 30 et 31 mars à Sörenberg en compagnie des gagnants d’une wild-card – deux d’entre
elles étaient tirées au sort à chaque course de qualification. Les participants de la finale et les personnes qui les accompagnaient ont été accueillis par une météo de rêve à Sörenberg. Durant deux jours, la relève du ski a assuré le spectacle lors
du plus grand événement de sport de loisirs de Swiss-Ski. Les jeunes pépites du ski ont réussi des performances de choix en slalom géant et lors de la Combi-Race. C’est le canton de Berne qui a obtenu les meilleurs résultats en s’offrant 23 des 108 mé-
Vainqueurs du jour chez les filles: Jasmin Mathis, Buochs.
Vainqueurs du jour chez les garçons: Joel Iten, Unterägeri.
dailles. Le canton du Valais a suivi avec 16 médailles, devant les Grisons et les Zurichois, tous deux repartis avec 13 places sur le podium. Les chronos les plus rapides du jour sur la grande piste (volées 2003–2006) ont été signés par Jasmin Mathis de Buochs, chez les filles, et par Joel Iten d’Unterägeri, chez les garçons. En plus de leur médaille, les vainqueurs du slalom géant ont reçu une paire de skis personnalisée du co-sponsor Stöckli. Un autre temps fort a été la séance d’autographes en présence de Thomas Tumler, Nils Mani, Niels Hintermann, Nicole Baumgartner et Corinne Suter. Les athlètes de Swiss-Ski ont fait briller les yeux des enfants. La finale du Grand Prix Migros 2019 restera longtemps dans les mémoires, notamment grâce au travail du comité d’organisation autour du Skiclub Sörenberg, des remontées mécaniques de Sörenberg, de Sörenberg Flühli Tourismus et de la commune Flühli-Sörenberg. Leur engagement et leur motivation ont permis de vivre une fin de saison inoubliable. R I A NA AN T H AM AT T EN
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Actif // Série estivale
SWISSPASS SMILE CHALLENGE
La série estivale destinée aux enfants et aux adolescents Pour l’été 2019, SwissPass Smile, le nouveau programme de transports publics pour les jeunes et les familles, lance une série estivale conjointement avec SwissSki. Le SwissPass Smile Challenge réunit activité physique, camaraderie, entraînement estival et plaisir. Le coup de départ sera donné à Bellinzone le 2 juin 2019. Inscrivez-vous dès maintenant et réservez votre place !
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«Off-Snow Bag» pour les ski-clubs actifs Dans le cadre de chaque événement, sept «OffSnow Bags» d’une valeur de CHF 1000.– seront tirés au sort parmi les clubs de ski participants qui proposent un entraînement hors neige. Ce sac contient des cordes à sauter, des balles, une slackline, un skateboard, des cônes de marquage, un élastique et bien plus encore. LUKAS KURTH
CALENDRIER 2 juin 23 juin 10 août 17 août 31 août 1er septembre 8 septembre 21 septembre
Bellinzone Herisau Sargans Sursee Schindellegi-Feusisberg Thoune Neuchâtel Lucerne (finale)
Frais de participation: CHF 85.–* par équipe de cinq Inclus dans les frais de participation: compétitions, repas de midi, boisson, cadeau-souvenir. Chaque équipe doit compter deux filles au moins. * Prix pour les membres SwissPass Smile ou Swiss-Ski. Pour les non-membres, le prix s’élève à CHF 115.–. Inscription sous: smile-challenge.ch
PHOTOS: MÀD
a série estivale SwissPass Smile Challenge se déroule sur sept sites différents dans toute la Suisse. Les enfants nés entre 2004 et 2012 vivront, avec leurs amis, une belle fête du sport entre passionnés. Répartis en équipes de cinq, les jeunes sportifs auront l’occasion de démontrer leur habileté et leur endurance sur
les parcours créatifs nordique, alpin, freestyle et cross. Lors de chacune des sept manifestations, les cinq meilleures équipes des deux catégories Juniors (2004–2008) et Youngsters (2009–2012) ainsi que l’équipe ayant gagné une wild card se qualifieront pour la grande finale de la saison. Les finalistes se battront pour la victoire du SwissPass Smile Challenge 2019 le 21 septembre 2019 au Musée des transports de Lucerne.
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Actif // SwissPass Smile Challenge
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Actif // 100 ans du Skiclub Horw
La pépinière de talents 1
Le Skiclub Horw organise un bon nombre d’activités pour fêter ses 100 ans d'existence. Ce club engagé du plateau suisse a formé plusieurs participants aux Jeux Olympiques et même un champion olympique. Il compte aujourd’hui plus de 700 membres et fait partie des plus grands clubs de Suisse centrale.
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e 11 novembre 1919, soit douze mois exactement après la fin de la Première Guerre mondiale, neuf hommes passionnés de sport ont créé le Skiclub Horw avec pour but d’entraîner les soldats par le sport. À peine un an plus tard, le petit groupe a organisé ses premières randonnées à ski avec le club de gymnastique. À l’origine, les activités étaient exclusivement réservées aux hommes. Puis cela a changé en 1934 avec les premières participations de femmes lors de la course de club. La relève a été prise en compte dès 1943 avec la fondation du groupe OJ et les premiers succès sportifs ont contribué à faire du Skiclub Horw la pépinière de talents de la région. Durant de longues années, il a remporté de nombreuses compétitions par équipes dans les disciplines nordiques. Un club-house «errant» Le groupe alpin a suivi avec succès dès sa création en 1972. Un peu plus tard, de 1975 et jusqu’en 2010, le Skiclub Horw a participé avec
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1 Des membres du Skiclub Horw lors de la course de 1934 disputée sur la Buholzer-Schwändi; à l’arrière plan figure la Buzi-Hütte. 2 Le rond-point de la bifurcation vers Horw et les immenses skis en bois construits par des membres du ski-club. 3 Le team nordique de cette saison. 4 Le team alpin de la saison actuelle. 5 Nadine Fähndrich en pleine discussion avec Hippolyt Kempf.
succès en tant qu’équipe de Suisse aux Championnats scolaires internationaux de ski des écoles en Europe et au Canada, en collaboration avec les écoles locales. Plus loin des pistes, un autre temps fort s’est produit en 1989 avec la pose de la première pierre du club-house. Ce dernier a été déplacé 16 ans plus tard vers son emplacement actuel à Seefeld grâce à un transport spectaculaire. Dans cet espace chaleureux, les gens discutent de nombreux thèmes qui sont également mentionnés dans le «Schwändiwind». Le journal du club paraît trois fois par an. Sa première édition remonte à 1983. Neuf participants aux JO dans six disciplines Le Skiclub jouit d’une belle popularité et fait toujours partie des plus grands clubs de Suisse centrale. Actuellement, il recense plus de 700 membres, dont près de deux tiers d’hommes. Le plus jeune membre (Luca Hofer) a tout juste deux ans et le plus ancien (Otto Krütli) bientôt 86 ans. Le plus fidèle est sans
conteste Ruedi Meyer, membre depuis 75 ans! Plus de 300 membres sont actifs, dont près de 60% dans le secteur alpin et les autres dans le secteur nordique. La section OJ comprend quelque 60 enfants, répartis de manière équitable dans les groupes sport de loisirs, alpin animation/OJ et nordique animation/OJ. L’entraînement sur la neige se déroule à MelchseeFrutt (ski alpin) et à Eigenthal (ski de fond). L'un ou l’autre de ces talents atteindront peutêtre un jour l’élite mondiale. Ce fut d’ailleurs le cas de la fondeuse Nadine Fähndrich, le sauteur à ski Gregor Deschwanden et le patineur de vitesse Livio Wenger. Les membres les plus célèbres passés par le Skiclub Horw étaient Hippolyt Kempf, champion olympique du combiné nordique en 1988, son coéquipier Ronny Heer, les fondeurs Markus Fähndrich et Patrick Rölli, Renato Ulrich (ski acrobatique) et le rameur Thomas Studhalter. Nadine Fähndrich, Gregor Deschwanden, Hippolyt Kempf et l’ensemble des autres athlètes cités ont participé au moins une fois aux Jeux Olympiques.
Actif // 100 ans du Skiclub Horw
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Priorité aux célébrations du jubilé Les dirigeants du club se réjouissent évidemment du succès de leurs porte-drapeau sur la scène mondiale. Il en va de même à l’échelon juniors, comme récemment avec la médaille de bronze remportée par le fondeur Cyril Fähndrich sur le 30 km classique des Championnats du monde juniors à Lahti, en Finlande. Mais on met principalement l'accent sur la relève. «Nous voulons adopter une approche ludique avec les plus jeunes, poursuivre des objectifs personnels avec eux, les soutenir dans leurs activités et les accompagner sur la voie du sport», déclare la président Thérèse Spöring. En charge depuis 2013, elle est la deuxième femme à occuper cette fonction. Elle ajoute que les membres doivent aussi pouvoir passer des moments agréables en commun. Cela inclut notamment les diverses activités organisées à l’occasion du 100e anniversaire du club, pour lesquelles un comité d’organisation séparé a été mis sur pied. La
première a été le «Kreiselfest», qui s’est déroulé le jour exact du 99e anniversaire de la fondation. Les immenses skis en bois construits par des membres du ski-club seront encore bien visibles au sommet du rond-point jusqu’au mois de mai. L’édition limitée du vin d’anniversaire est également en vente depuis novembre dernier. Le 25 mai se tiendra la grande fête avec de nombreux invités, avant le vernissage du livre «100 Jahre Clubgeschichte» le 10 novembre prochain. Locataires d’une ancienne cabane forestière Outre les événements hors des pistes de ski de fond et de ski alpin, trois manifestations sportives marqueront des temps forts pour le Skiclub Horw cette année: En janvier, il a organisé les Championnats de ski de fond de l’Association de sports de neige de Suisse centrale (ZSSV) à Unterschächen, ainsi que les Championnats alpins de l’Association lucernoise des sports de neige (LUSV) à Sörenberg. Le Skiclub
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Horw organise également chaque année, début avril, le «Langis-Sprint» sur le Glaubenberg. Il organise aussi plusieurs manifestations annuelles de sport de loisirs : la course de ski alpin et de ski de fond des écoliers, un camp de sports de neige à Zuoz, une course d’animation Combi Race, le cours de ski «Schneehasen» et de ski de fond «Elch», le Dario Cologna Fun Parcours avec à chaque fois 600 à 700 écoliers, ainsi que la Coupe d’été, le «Schwändichilbi» et la restauration à la Buzi-Hütte le dimanche par les membres du club. Un détail intéressant en rapport avec la maison de la Buholzer-Schwändi est qu’elle a été une autre raison de fonder le club. L'utilisation de la cabane forestière n'était en effet possible que de cette façon. Encore 100 ans après, le Skiclub Horw en est toujours le locataire grâce à des discussions fructueuses. Il s'agit là d'une autre raison de célébrer cet anniversaire. ANITA FUCHS
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Advertorial // voyageplan
AYEZ CONFIANCE! PARTEZ FAIRE DE L’HÉLISKI CHEZ LAST FRONTIER
INITIATION À L’HÉLISKI AU PAYS DES MERVEILLES HIVERNALES: LE CANADA «Champagne Powder», des montagnes gigantesques, des pentes enneigées vertigineuses et des chalets rustiques – chez Last Frontier Heliskiing, en Colombie-Britannique, les rêves des skieurs et snowboardeurs deviennent réalités. «Incroyable», s’exclame Daniel. Sa voix fait comme des petits bons – dû à l’excitation et parce qu'il crie à travers le bourdonnement du rotor. Sceptique, le vaudois contemple, depuis l'hélicoptère, les sommets enneigés qui se détachent du ciel bleu. «Vous ne pouvez pas atterrir ici», bégaie-t-il. Quelques secondes plus tard, le pilote pose doucement l'appareil sur un petit plateau. L'un après l'autre, ils sortent de l'hélicoptère. Blottis les uns contre les autres, les sportifs d'hiver attendent que l'hélicoptère décolle au-dessus de leurs têtes et disparaisse dans un rapide virage vers la vallée. Soudain: silence absolu. Les flocons de neige scintillent dans l'air comme dans une boule de neige à la lumière du soleil. Loin de là, il n'y a que des glaciers gigantesques, des massifs montagneux escarpés, atteignant les 2600 mètres d'altitude et de larges vallées aux forêts de sucre blanc. Pas de maison, ni de route, ni de poteau électrique. Au pays des merveilles hivernales du Canada, la civilisation et les soucis quotidiens semblent infiniment lointains. Surtout dans le nord de la ColombieBritannique, où Last Frontier est chez lui. L'entreprise, cofondée par le Suisse émigré George Rosset, opère à la frontière de l'Alaska. «Là-bas, les montagnes sont
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encore plus impressionnantes et les quantités de neige sont encore plus époustouflantes que dans les Rocheuses centrales avec jusqu'à 25 mètres par an», explique Martin Gallati, le spécialiste de l'héliski de voyageplan. L'héliski chez le géant Last Frontier Last Frontier, avec ses dénivelées verticales pouvant atteindre les 2000 mètres par descente, est très particulier, souligne l'expert du freeride. L’opérateur dispose de 9500 kilomètres carrés autour de ses deux sites Bell 2 et Ripley Creek, soit environ un quart de la superficie de la Suisse. Bien qu'il y ait des dizaines de milliers de skieurs chaque jour, seule une poignée d'amateurs de sports d'hiver s'aventurent dans cette région, à plus de mille kilomètres au nord de Vancouver. LFH vole avec de petits hélicoptères et des groupes exclusifs de quatre personnes, chacun accompagné d’un guide. La beauté des montagnes canadiennes laisse généralement sans voix, surtout les nouveaux venus, comme Daniel. Avant la première descente, il regarde en bas dans la vallée, silencieux et un peu nerveux. Devant lui se trouve une pente sans faille. Quel débutant en héliski n'aurait pas la peur au ventre? Le guide, lui, est assez décontracté et se lance facilement pour
faire la première trace. Puis l'un après l'autre, ils plongent dans la poudreuse. Grâce aux larges skis, adaptés pour la neige profonde, fournis par l’opérateur, Daniel flotte presque sans effort. Dans une station de ski, une seule descente en neige profonde comme celle-ci serait le meilleur instant de la journée. Au Canada, en pratiquant l'héliski ce n’en est qu’un parmi tant d’autres. Généralement, les conditions sont idéales. Bien sûr, il y a aussi de la neige croûtée par le vent, mais grâce aux hélicoptères, les groupes peuvent passer de vallée en vallée afin de trouver les meilleures pentes en quelques minutes. Même si le domaine de Last Frontier offre des pentes extrêmement raides pour les experts, les débutants ne doivent pas s’inquiéter. Avec 10 à 15 descentes par jour, vous pouvez atteindre 30 000 mètres de dénivelées en une semaine. La dénivelée est la «monnaie» de l'héliski. Last Frontier en inclut un certain nombre. Qui vole le plus, paie une surtaxe. Si vous n'atteignez pas le nombre garanti, en raison du mauvais temps, vous serez remboursé. Mais les «Down Days» sont rares. Celui dont les cuisses brulent, peut faire une pause. «Personne n'est stressé ou pressé», souligne Gallati. Surtout pas les Firsttimers comme Daniel. Mais ils ne
pensent pas à faire une pause de toute façon. Lorsque le groupe fait sa pause «pique-nique», en haut de la montagne (soupe chaude, sandwiches et thé, au menu), l'hélico peut ramener au lodge ceux qui fatiguent. Pour l'après-ski au lodge, tout le monde se retrouve, d'abord au bar, puis au jacuzzi sous le ciel étoilé.
LE VILLAGE DE CHAL ETS RUSTI QU ES BEL L 2
PHOTOS: MÀD
Largement recouvert de neige, le village de chalets ressemble à la toile de fond d'un film de conte de fées. Au centre, se trouve un petit Spa, doté d’un sauna et d’un jacuzzi extérieur. Dans le bâtiment principal, un somptueux petit déjeuner
est servi le matin et un délicieux dîner le soir. L'héliski est une réelle aventure, mais pas seulement pour les excellents skieurs, souligne Gallati. Ceux qui maîtrisent les pistes exigeantes de leur domaine skiable et qui sont en bonne forme physique, devraient tenter l’expérience de l'héliski. Les guides créent des groupes homogènes et ajustent la vitesse et la difficulté selon les niveaux. Daniel se sent bien. Ses préoccupations vis-à-vis de la sécurité ont disparu: après tout, «Safety First» s'applique à l'héliski. Last Frontier travaille avec les plus hauts standards de sécurité, les accompagnateurs sont des guides de ski de haute montagne avec de nombreuses années d'expériences et les pilotes font partie des meilleurs au monde. Malgré tous les
efforts pour la sécurité, un risque demeure: «L'héliski crée une dépendance», admet Gallati. «Malheureusement c’est vrai», confirme Daniel, avant de s'engager dans la prochaine pente de rêve, avec de la poudreuse jusqu'aux genoux.
D E UXI È ME LOD GE D E LAST F RONTI E R: RI PLE Y C R EEK Le deuxième lodge de Last Frontier, se trouve dans la petite ville minière de Stewart, sur un fjord du Pacifique à la frontière de l'Alaska, entre d'énormes glaciers et des pentes abruptes. Les bons et très bons amateurs de sports de neige en ont pour leur argent dans la chaîne côtière. B E N M I LE S
Informations et réservations: Sur Internet www.powderdreams.ch/fr et chez voyageplan Grand-Rue 98 1820 Montreux T +41 (0)21 966 44 11 snow@voyageplan.ch MAI 2019
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Service // Lowa
Q Q
u’est-ce qui est plus significatif? Le jubilé des 40 ans de Lowa Suisse ou l’impressionnante longévité de l’actuel directeur de Lowa Suisse? L’homme et le produit sont si étroitement liés que seul un mélange des deux est possible. Cela va si loin que René Urfer (63) aimerait encore travailler un peu pour ce produit. Pour être précis, cela signifie jusqu’en 2023, moment où le fabricant de chaussures allemand dont le site est situé à Jetzendorf en HauteBavière, fêtera ses 100 ans. René Urfer aimerait encore bien participer à ce jubilé. Mais jusquelà, il y encore beaucoup d’eau qui va couler sous les ponts de l’Aar. Il en est conscient. Beaucoup de travail fait main Quoi qu’il en soit, il y a 37 ans, lorsque René Urfer a fait ses débuts chez Lowa Suisse, la jeune entreprise d’importation venait de déménager d’un garage à la salle de théâtre du 40
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Kursaal à Interlaken. Urfer travaillait alors encore pour Look. Après la faillite du fabricant de fixations, il est revenu dans sa patrie, l’Oberland bernois. Fritz Müller cherchait un collaborateur lui avait-on dit. Fritz Müller était le fondateur de l’entreprise de distribution suisse de Lowa. Ils se sont mis d’accord par une poignée de main. «Ce contrat conclu par une poignée de main a tenu dix ans», sourit Urfer, qui travaillait au service externe, mais qui tout comme les cinq autres collaborateurs, y compris le chef, faisait tout: remplir et vider l’entrepôt, fabriquer de nouvelles étagères, déplacer les lourdes palettes avec des cordes car il n’y avait pas encore de chariot élévateur à disposition. Emballer et envoyer les chaussures, plus encore tout le reste qu’il y avait à faire. René Urfer parle du nouveau système ERP qui va être prochainement installé au siège de Lowa Suisse et qui représente le niveau informatique le plus élevé actuellement. «À l’époque, chaque
adresse, chaque bon de livraison ou facture était écrit à la main.» Bonnes et mauvaises périodes Aujourd’hui, René Urfer est installé dans un bureau moderne. Seule l’ancienne table de réunion en bois massif rappelle l’époque des pionniers de Lowa Suisse. René Urfer est directeur depuis 2000. À l’époque, il travaillait avec 19 collaborateurs. Aujourd’hui, ils sont 45. Beaucoup de choses se sont passées pendant ces 19 années. Huit ans auparavant, l’incertitude régnait. En 1992, un certain Werner Riethmann, provenant de l’entreprise Raichle, alors en délicatesse, rejoignait Lowa, elle aussi en piteux état. Il avait été engagé pour assainir la situation par le nouveau propriétaire, le groupe d’articles de sport italien Tecnica, et s’est transformé en sauveur du fabricant de chaussures allemand. «Nous étions dans une situation critique», se souvient Urfer. Plus tard, lorsqu’il
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Service // Lowa
SERVICE
RENÉ URFER
MISTER «LOWA» S’IL Y A QUELQU’UN QUI SE SENT BIEN DANS LES CHAUSSURES LOWA, C’EST BIEN RENÉ URFER. DEPUIS 37 ANS IL ACCOMPAGNE LES DESTINÉES DU FABRICANT DE CHAUSSURES ALLEMAND QUI S’EST INSTALLÉ EN SUISSE IL Y A 40 ANS. CE JUBILÉ A ÉTÉ L’OCCASION DE FAIRE UNE GRANDE FÊTE L’ANNÉE DERNIÈRE. RENÉ URFER
PHOTOS: B&S, ERIK VOGELSANG
PENSE DÉJÀ À LA PROCHAINE. MAIS IL NE PENSE PAS ENCORE À S’ARRÊTER.
1978
1983
1985
1998
Piz Buin
Trekker
Lady Light
Tempest Lo
Chaussure de montagne classique à triple couture datant des débuts de Lowa
Modèle à succès de Lowa. L’histoire à succès de Lowa a commencé avec cette chaussure.
À l’époque, il s’agissait d’une des chaussures les plus légères sur le marché, une coupe basse pour un confort optimal.
Avec le modèle Renegade, cette chaussure a marqué le début d’une nouvelle ère. Il s’agit de la première chaussure avec une technologie de semelle innovante et moulée (développée par Lowa).
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Service // Lowa
2007
2012
2013
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Mauria GTX Mid
Frankie GTX Mid
Innox GTX Mid Junior
Maddox GTX Lo Junior
Système de laçage innovante, meilleure stabilité et confort élevé. Il a fait ses preuves et est encore dans la collection.
Frankie goes to Hollywood :-) Cette chaussure a marqué les débuts de Lowa dans les chaussures pour enfants.
Chaussure pour enfants innovante. Elle existe jusqu’à aujourd’hui.
Chaussure pour enfants de la nouvelle génération avec système de laçage rapide.
a repris la direction, Lowa Suisse a vécu des moments difficiles. La reprise par Lowa International en 2009 a été un coup de chance pour l’importateur suisse, dit Urfer avec du recul. Le numéro 2 «À partir de ce moment-là, tout est allé en s’améliorant.» Lowa Suisse vend à l’heure actuelle 300 000 paires de chaussures par an et est numéro 2 au classement mondial de Lowa. On a envie de dire que René Urfer a bien travaillé! Il jette un bref regard sur la monture de ses lunettes et répond: «Il faut avoir les bons produits et une bonne équipe.» Et dans son style sec habituel mais toujours malicieux, il ajoute: «Et tout en haut, il faut un chef fort.» Il parle de Werner Riethmann. Ce «Mr. Lowa» de Kreuzlingen en Thurgovie est bien plus qu’un chef pour René Urfer. C’est un ami et surtout un homme qu’il respecte énormément. «Riethmann n’est pas seulement un motivateur déterminé et un développeur enthousiaste, il nous donne également beaucoup de liberté d’action et de décision.» Son credo est le suivant: ne pas poser trop de questions, simplement faire. Le connaisseur de la branche René Urfer n’est pas un grand aventurier en matière d’articles de sport en ce qui concerne les changements de places. Mais il se révèle être un excellent connaisseur de la branche comme il en existe peu sous cette forme. Même en hiver, il entend le bruissement du feuillage. René Urfer se demande parfois ce qui pourrait changer ou être changé demain. Il n’écoute pas les bruits et se fiche des ouï-dire. En disant cela, il crispe très légèrement le coin de la bouche, fronce les sourcils et, après une courte pause, il conclut sa réflexion avec son fort accent de l’Oberland bernois: «Parfois je demande de quoi il s’agit.» Et en effet, demander conduit rarement au résultat qu’il ne s’agit que d’un bruit. La façon dont il obtient les informations reste son secret. 42
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Il s’agit probablement là de son réel «miracle» naturel, cette fiabilité qu’il ne fait pas que dégager: il la vit profondément. Et qu’il attend aussi de son vis-à-vis. Si vous «engueulez» un type de l’Oberland bernois en bon allemand, vous avez perdu à jamais, m’a-t-on dit un jour. Je m’imagine bien que cette théorie tient la route. Un bon nez René Urfer se décrit parfois comme étant trop «mou». Cela signifie qu’il en faut beaucoup pour le faire sortir de ses gonds. Et même dans ce cas, il vous donne encore une chance. Toutefois, à un moment donné, la rigolade est terminée. Il a en tout cas toujours eu un bon flair pour les affaires pendant toutes ces années. Avec la reprise de la distribution d’entreprises à succès comme Leki (26 ans), X-Bionic (10 ans), Gloryfy (6 ans), Lowa Suisse continue de se renforcer. Grâce à Leki, l’importateur de chaussures est de plus resté très proche des sports d’hiver et l’homme au fin nez arrive toujours à attirer à bord du bateau (Leki) des athlètes avant même qu’ils soient parvenus tout en haut de l’échelle. La saison hivernale a toujours eu son importance pour l’importateur suisse. «Au départ, nous avons toujours vendu plus de chaussures de ski que de chaussures de randonnée», sourit Urfer, «pendant les meilleures périodes jusqu’à 15 000 paires par année. Mais cela fait maintenant déjà longtemps. Avec le modèle Trekker, nous avons autrefois réalisé le changement de cap. C’était en 1983. Plus tard, le modèle Renegade est sorti, lequel a été un grand succès. Aujourd’hui encore, il est associé à la marque «Lowa». «L’important est que les formats et la qualité soient corrects», affirme René Urfer. Cela semble très simple. Ce n’est pas toujours le cas, comme l’histoire le démontre. Le bien le plus important: la valorisation René va cette année sur ses 63 ans et avec le recul, il sait à quel point les choses ont énormé-
ment changé dans les affaires. Pression des coûts: au moment où l’euro a chuté, la valeur du stock en Suisse a baissé d’un million de francs en une nuit. La pression des coûts est aussi causée par les concurrents qui inondent le marché d’offres bon marché. Il n’est pas toujours simple de justifier auprès du consommateur le surcoût lié à une meilleure qualité. Numérisation: le commerce est sous pression et cela se reporte sur les importateurs. «On attend de nous toujours plus de flexibilité et de prestations de service.» Et comment un spécialiste de la branche rusé comme René Urfer appréhende-t-il ces phénomènes caractéristiques de notre époque? Il crispe à nouveau le coin de la bouche: «Nous voulons être proches du commerce, de l’être humain avec intelligence et compétence, soigner nos bonnes relations et maintenir notre capacité de stockage élevée. Nous ne sommes pas si mauvais que cela.» On pourrait réduire son credo professionnel au concept suivant: valorisation. En effet, comme il le dit toujours: «La valorisation est un de nos biens les plus précieux». Il la soigne aussi bien sur le plan professionnel que privé. Et inversement, bien évidemment. JOSEPH WEIBEL
HISTOIRE 1978 1982 1987 1992 1993 1996 2000 2008 2009 2010 2016 2018
Début de la distribution de Lowa en Suisse Début de la vente du modèle à succès Trekker LOWA Suisse devient une société par actions Martin Müller reprend l’entreprise sur son nouveau site à la rue Wengelacher Distribution de LEKI en Suisse Début de la vente du modèle à succès Renegade René Urfer reprend la direction Distribution de X-Socks LOWA Suisse est repris par Headquarter Distribution de Gloryfy en Suisse. Record: 300 000 paires de chaussures vendues LOWA Suisse fête ses 40 ans
Service // Lowa
2017
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2018
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Aerox GTX Lo
Locarno GTX Mid
Ferrox Pro GTX Mid
Alpine SL
Chaussure multifonctionnelle avec système de semelle innovant Gore-Surround. La semelle respire aussi et garantit un excellent climat pour le pied.
Lifestyle meets Outdoor. Chaussure de randonnée hybride dernier cri qui est aussi très agréable en ville.
Légère, confortable et étanche (GTX). Elles correspondent aux exigences actuelles du consommateur.
Nouveauté chez Lowa. La chaussure de montagne la plus légère (475 g) que Lowa ait mise sur le marché. Développée par des athlètes pour les athlètes.
9000 350 1300 39
ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES CHEZ LOWA SUISSE: URSULA MÜLLER (BELLE-FILLE DE FRITZ MÜLLER) A PRIS SA RETRAITE EN 2018.
CHAUSSURES RÉPARTIES SUR 2 CAMIONS SONT USINÉES EN MOYENNE PAR SEMAINE.
DIFFÉRENTS MODÈLES DE DIVERSES COULEURS SONT ENTREPOSÉS CHEZ LOWA À INTERLAKEN.
CHAUSSURES RESSEMELÉES CHAQUE ANNÉE DANS LE SERVICE APRÈS-VENTE.
55 000 PAQUETS CONTENANT 722 000 PIÈCES ONT ÉTÉ ENVOYÉS EN 2017.
300 LE NOMBRE DE COMMANDES SUPPLÉMENTAIRES TRAITÉES PAR JOUR PAR COLLABORATEUR PENDANT LES PÉRIODES DE POINTE. MAI 2019
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Service // Tecnica Group Suisse
UELI SCHAUB Quand quelqu’un passe les deux tiers de sa vie dans l’industrie du sport, dont les 28 dernières années chez Tecnica Group Suisse, il peut légitimement dire stop au moment d’atteindre ses 64 printemps. Ce «quelqu’un» se nomme Ueli Schaub et se fait aussi appeler «M. Nordica». Il vient de prendre sa retraite en février, mais restera bien sûr fidèle au monde du sport.
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eut-être repousse-t-on ce «jour J» si drastique qui change la vie quotidienne d’un moment à l’autre. Une phase de la vie qui demande une nouvelle organisation du quotidien et qui ouvre les yeux vers d’autres choses également importantes. Il a eu un premier avant-goût de sa «nouvelle vie» à l’ISPO de Munich. C’est là que le CEO de l’entreprise italienne Tecnica Group a pris le micro devant les responsables administratifs pour un court éloge à cet homme. Un homme qui a travaillé exactement durant 27 ans et demi pour le groupe. Comme cadeau d’adieu, il a reçu une paire de ski Nordica personnalisée et un bon de voyage. Soit des symboles de sa vie professionnelle mouvementée qui comprenait de nombreux longs voyages. Ueli Schaub, un homme qui exigeait beaucoup de lui-même et de ses collaborateurs, n’a pu cacher ses émotions. Il a expliqué que cette prise de congé était très digne, qu’il sentait la reconnaissance et, surtout, qu’il était clair que cet adieu n’était pas simplement protocolaire, mais qu’il venait du cœur. «Le Tecnica Groupe est une entreprise familiale forte et axée sur la durabilité», ajoute-t-il. >
IL N’Y EN A PAS DEUX COMME LUI
PHOTOS: B&S, ERIK VOGELSANG
Service // Tecnica Group
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Service // Tecnica Group
CE MILIEU ME MANQUE DÉJÀ. Le chalet «nidwaldien» Nous sommes maintenant assis dans la pièce «Chalet» au siège de l’entreprise à Stans. Elle sert de salle de réunion ou d’exposition, selon les besoins. Cette chambre possède des reflets douillets et, avec la collection actuelle de skis et de chaussures de ski, elle offre une atmosphère très calme et agréable. Il ne cesse de promener son regard sur les quatre murs autour de lui, comme pour dire: «Oui, bien sûr que ce milieu va me manquer un peu.» «Ici, on se sent comme dans un refuge tyrolien», dis-je. Ueli Schaub me coupe. «C’est faux. Il s’agit d’un chalet nidwaldien.» C’est dans ces locaux qu’il a si souvent enthousiasmé les clients de Tecnica Group pour les nouvelles collections de skis et de chaussures. Il a emprunté d'innombrables fois l'A2 depuis Stans Nord en direction de Montebelluna, à 60 Kilomètres au nord de Venise, là où se trouve la «centrale» de Tecnica Group. «Les près de 500 kilomètres se révélaient parfois pénibles. Mais les belles et intéressantes discussions ainsi que les bons moments passés en Vénétie étaient bien plus qu’une simple récompense pour les conditions de circulation parfois instables et les longues heures de route.» Même deux semaines après sa retraite, Ueli Schaub parle encore au «nous». Il a beau s’être retiré «en famille», mais il ne peut pas se défaire de cette marque si facilement. Elle fait et fera toujours partie d’une longue vie professionnelle. Le «jour J», il a célébré son départ en organisant une grande fête avec tous les collaborateurs, 46
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dont certains sont aussi des collègues de longue date. Le chef de camp Guiseppe a cuisiné une paella. «Et oui, c’était comme ça», dit Ueli Schaub. Il est clair qu'il ne lui a pas été facile de faire ses adieux. Mais il se réjouit de sa nouvelle vie, qui sera également marquée à l’avenir par de nombreuses activités sportives. Mais pas seulement. «Je veux savourer la vie ici et maintenant. Qui sait ce qui peut se passer dans cinq ou dix ans.» Il est exactement comme je l’ai connu: un contemporain extrêmement agréable, qui sait ce qu’il veut, avance avec détermination, mais qui peut aussi simplement dire enfin: la vie devient maintenant tranquille et nous le sommes aussi. Il peut aussi bien regarder la réalité en face sans sourciller que dévoiler à nouveau son côté farceur qui ne l’a jamais abandonné. Bientôt de retour en Suisse Ueli Schaub vient de Kriens, (LU) et comme son père a présidé le club de football de Kriens (SC Kriens) pendant dix ans, Ueli aurait aussi pu faire carrière comme footballeur. Il a joué pour le club de la ville, notamment avec la première équipe en 1e Ligue. «C’était l’époque où Paul Wolfisberg était notre entraîneur.» Ça s’est passé différemment. Ueli est devenu prof de sport et de ski, il a été actif durant sept ans pour CIS Club Intersport en Espagne, Tunisie, Grèce et aussi en Suisse durant l’hiver. Durant six mois, il travaillait à fond comme prof de sport et les six autres mois, il voyageait à travers le monde. Il a fait la connaissance de Heinz
Stocker de Rossignol sur une plage en Tunisie. Ce dernier lui a alors dit qu’il cherchait quelqu’un pour la vente. Ueli Schaub était intéressé. Pour ce faire, il devait rentrer en Suisse. Très brièvement. Il s'est donc envolé vers la Suisse le samedi, s’est présenté le lundi, a signé son contrat le mardi et il est retourné le mercredi à son travail en Tunisie. C’est ainsi qu’a commencé son aventure dans le marché du ski. En 1991, cinq ans plus tard, Nordica Suisse, filiale suisse de Benetton Sportsystems International, l’a engagé pour vendre, outre les chaussures Nordica, des skis Kästle, Rollerblade, des raquettes de tennis Prince, des chaussures de randonnée et des vêtements de snowboard ainsi que des planches Killerloop. Des skis pour «jambe incassable» C’est un nouveau monde qui s’ouvrait à lui. Une entreprise avec 5000 magasins de vêtements dans le monde entier et l’ambition de s’établir dans le marché du sport. Il lui est également arrivé de voyager de Zurich à une course de Coupe du monde à Alta Badia à bord du jet privé Benetton, en compagnie de cinq ou six clients. Ou encore de figurer sur la liste des invités du Grand Prix de Formule 1 de Monaco. Tout était grand, beaucoup plus grand que ce qu’il avait vécu dans sa carrière professionnelle jusque-là. Ueli Schaub se souvient d’un événement qui l’a particulièrement marqué. «C’était au salon ISPO de Munich», dit-il. «J’étais debout devant le stand et j’ai soudain vu Michael Schumacher debout à côté
Service // Tecnica Group
de moi. Il m’a dit: On m’a envoyé vers vous, car j’aimerais apprendre à skier et je cherche une paire de skis.» Ueli Schaub s’arrête pour réfléchir. Il voulait des skis avec lesquels on ne risque pas de se casser la jambe, car, disait-il, il s’était engagé par contrat à ne pas monter sur des skis. Cette année-là, Schumacher a remporté le titre de champion du monde de Formule 1. Le «papa» des skis «Pingu» Ueli Schaub s’est marié en 1989, son fils Marco a vu le jour et sa fille Tanja trois ans plus tard. «Les enfants avaient 4 et 7 ans. Ils voulaient bien sûr aussi skier.» C’est là que vint l’heure d’Ueli Schaub. «Vraiment», dit-il. «J’ai créé mes premiers et uniques skis. Des skis pour enfants du nom de ‹Pingu›.» Il s'est inspiré du film pour enfants, qui n’était pas une série de dessins animés mais bien des personnages façonnés dans de l’argile et qui ont passionné des milliers d’enfants pendant des années. Nous évoquons ensemble des souvenirs. Quand il m’a parlé de ces skis «Pingu» à l’époque, j’étais également enthousiaste. Mes enfants aussi avaient cet âge et j’en ai acheté deux paires. Désormais adultes, mes enfants me rappellent encore souvent cet épisode avec fierté. De tout le Plateau, ils étaient les seuls à posséder des skis «Pingu». Il avait acquis les droits sur le nom. «Naturellement pas moi», corrige-t-il, «j’ai en fait pu convaincre Benetton Sportsystems de le faire.» On lui a dit que ce serait un flop. Ça ne l’a pas été. Les skis
«Pingu» se sont très vite répandus. La deuxième année, 5000 paires ont été vendues à l’échelle suisse. Selon l’institut d’études de marché GfK, il s’agissait alors des skis les plus vendus de toutes les marques et tous les modèles. Le changement au début du millénaire Quand Ueli Schaub raconte, on a l’impression qu’il a toujours eu de la chance. Il semble n’y avoir aucune tache qui aurait pu le priver de sommeil ou lui faire craindre l’avenir. Ce n’est pas tout à fait juste. En 2002, le Benetton Group a mis un terme à ses activités sportives et a vendu Nordica et Rollerblade au Tecnica Group. «A l’époque, nous ne savions pas si la filiale de Stans continuerait à s’intégrer dans le concept du nouveau propriétaire.» Ça s’est passé différemment. Bien, pour ainsi dire. En 1999, Kästle a été à nouveau repoussé par Benetton Sportsystems et les premiers skis Nordica ont été lancés. Comme nous le savons aujourd’hui, le succès fut au rendez-vous. L’actuel champion du monde de ski alpin Dominik Paris skie avec Nordica, tout comme l’Allemand Felix Neureuther depuis de nombreuses années. Il transmet la place de No 1 La filiale de Stans n’a jamais disparu. Au contraire. En 2010, Ueli Schaub d'Alain Jossen a repris la direction. L’assortiment a été élargi. Les chaussures de ski Tecnica et les skis Blizzard sont finalement arrivés en 2017. Nordica
Suisse a donc été rebaptisée il y a deux ans et s’appelle depuis Tecnica Group Suisse SA. Et nous oublions toujours de parler de la vraie histoire à succès – les chaussures de ski Nordica. Elles sont à nouveau No 1 aujourd’hui sur le marché. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Dans les années 90, Raichle était l’incontestable No 1, avec 30% de part de marché. Il y a quatre ou cinq ans, la collection n’était pas optimale. «Nous avions reculé au 3e ou 4e rang», reconnaît Ueli Schaub. Et le voilà qui transmet «la crème des chaussures de ski», comme il dit, en No 1 à son successeur Roland Membrez. «C’est une belle sortie.» Ueli Schaub réfléchit quelques secondes. Son regard se perd légèrement dans le «chalet nidwaldien». Comme s’il voulait dire: c’était une belle époque. Une époque qu’il n’aurait peutêtre pas voulu arrêter. «Je me réjouis de ce qui vient aujourd’hui et demain.» Une partie de la famille restera du côté de la Mühlebachstrasse de Stans. Son fils Marco travaille ici. La «lignée Schaub» résiste donc encore un peu à Tecnica Suisse. Ueli Schaub me lance un clin d'œil: «C’est fini. C’est bien, comme ça je pourrai à nouveau partir en vacances de ski après 28 ans.» Il s’est envolé à la mi-mars pour le Costa Rica avec son épouse, certes pas tout à fait pour des vacances de ski. Et moi? Il me manquera dans ce marché du sport qu’il a constamment contribué à façonner avec modestie et en gardant les pieds bien sur terre. J O S E PH W E I B E L MAI 2019
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Service // ISPO 2019 // Nouveautés
LES SPORTS DE NEIGE CONTINUENT D’ÊTRE
«à la mode» Les Suissesses et les Suisses aiment toujours autant pratiquer le ski ou le snowboard. Ils ont été exactement 2,96 millions pendant la saison de ski 2017/18. Ce chiffre se reflète aussi dans le chiffre d’affaires du marché des articles de sport pendant la même période puisque 30,4% de celui-ci a été réalisé dans les sports de neige. La foire du sport ISPO 2019 à Munich a également produit de bons résultats et de nombreuses nouveautés ont été présentées.
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Service // ISPO 2019 // Nouveautés
À
l’ISPO, deux des 16 halles appartiennent à l’industrie du ski qui fabrique des chaussures, des fixations et des skis ainsi que des accessoires. De plus, les 3000 exposants au total proposent de nombreuses nouveautés pour l’hiver prochain. L’hiver blanc a donné des ailes à la branche a-t-on entendu à Munich. Les points essentiels de cette année ont été la durabilité et la numérisation. Durable La fabrication durable, c’est-à-dire l’utilisation de produits recyclables et respectueux de l’environnement avec des voies d’importation les plus courtes possibles est un point fondamental depuis quelques années déjà. Les certificats, appelés labels, donnent de la valeur aux articles de sport durables. La branche du sport a l’opportunité de jouer un rôle de précurseur et de donner un signal avant que les dispositions légales ne se chargent de prendre une décision. Ski (numérique) taillé sur mesure La numérisation influence depuis longtemps déjà la branche des articles de sport et séduit aussi de plus en plus le commerce de détail. Des aides pour les achats sur les portails en
ligne doivent motiver le client à choisir tranquillement un produit, éventuellement le tester et décider lui-même où il souhaite l’acheter. Un exemple parlant est donné par le nouveau ski «Original+» provenant du Salzkammergut en Autriche. Le client introduit les données sur ses compétences individuelles, saisit les données de sa corpulence, indique son style de ski et ses préférences en matière de design. En se
basant sur ces données, un algorithme développe indépendamment un ski personnalisé fabriqué avec la dureté et les paramètres de tuning correspondants. Par ailleurs, le ski coûte à peu près 700 francs (620 euros), mais sans fixation. J O S E PH W E I B E L
TRÈS BON DÉBUT DE SAISON – LES MEILLEURS DOMAINES SKIABLES
CINQ DOMAINES SKIABLES DANS LE TOP TEN
La neige si longtemps attendue est tombée de manière inégale cet hiver. Le début de saison pour les domaines skiables suisses a été réjouissant selon les indications données par les Remontées mécaniques suisses en début d’année. Aussi bien le nombre d’hôtes (+6% des premiers passages) que le chiffre d’affaires du transport de personnes (+10,6%) étaient situés au-dessus de la moyenne de ces cinq dernières années. Ce sont surtout le Valais et les Grisons qui ont réussi à améliorer une nouvelle fois leurs résultats par rapport à l’exercice précédent (grâce à un très bon début de saison). Les domaines skiables situés à des altitudes moins élevées sont habitués aux fluctuations en fonction des saisons; ils adaptent leurs offres en proposant par exemple des activités estivales en cas de manque de neige.
Cinq domaines skiables suisses ont réussi à faire partie du Top Ten de l’étude autrichienne sur la satisfaction des hôtes Best Ski Resort 2018. Zermatt (2e place), Grächen (6e place), Arosa-Lenzerheide (7e place), Aletsch-Arena (8e place) et Laax (10e place) font partie du Top Ten. Pour établir le classement, un sondage a été effectué auprès de 46 000 amateurs de sports d’hiver dans 55 domaines skiables en Italie, Autriche, Allemagne, France et en Suisse pendant l’hiver 2017/18. Zermatt a par ailleurs été à la tête du classement en 2014 et 2016 et a confirmé sa performance en obtenant la deuxième place. Le vainqueur en 2018 est le domaine skiable de Kronplatz dans le Haut-Adige. Serfaus-Fiss-Ladis et Val Gardena se partagent la troisième place.
Des histoires en chiffres
2943
PHOTO: FOIRE DE MUNICH
exposants dans 16 halles (record) présents à l’ISPO 2019
Etats-Unis 25,02 millions
des amateurs de sports de neige portent un casque
Allemagne 14,61 millions Chine
12,1 millions
12%
France
8,57 millions
Italie
4,92 millions
Autriche
2,96 millions
Suisse
2,96 millions
des amateurs de sports de neige portent une protection dorsale
Source: Statista 2019
80 000 94% visiteurs provenant de 120 pays se sont rendus à l’ISPO 2019
Skieurs et snowboardeurs dans le monde entier (saison de ski 2017/2018)
Sécurité
Vente de snowboards en Suisse
Vente de skis alpins en Suisse
Chiffre d’affaires du marché des articles de sports en Suisse pour la saison 2017/18
1998/99:
1998/99:
30,4%
110 000 355 000
Sports de neige 2014/15:
17 400
2014/15:
191 000
16,8% Plein air 7,5% Sport d’équipe (football, en salle) 4,3% Fitness 3,3% Golf
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Source: ASMAS/Sport suisse et mode
ISPO 2019
Service // ISPO 2019 // Nouveautés
Aperçu des nouveautés 2019/20 GROUPE ROSSIGNOL
DYNASTAR SPEED ZONE 4X4 82 PRO Un ski tout simplement polyvalent! Son profil 3D assure une répartition du poids idéale et son noyau hybride
permet de réaliser des courbes tout en souplesse dans toutes les conditions de neige. Le 4x4 82 Pro combine donc agilité, légèreté et puissance. (Prix de vente non obligatoire: CHF 1099.–)
LANGE
ROSSIGNOL REACT L’esprit du sport de compétition part à la conquête des pistes: avec la toute nouvelle série REACT, tu crées ta piste de course personnalisée. Notre
Impression sur l’ISPO 2019 Walter Dietiker, Directeur de Fischer Suisse
Sur le marché des chaussures de ski, les modèles avec un ajustement optimal sont demandés, et cela non seulement pour la vente, mais aussi pour la location SNOWACTIVE
nouvelle série de ski COMPACT RACE pour les amateurs du ski sur piste te donnent une «puissance instantanée» pour trouver son rythme sans peine, virage après virage. (Prix de vente non obligatoire: CHF 899.–)
qui est en forte hausse. Dans le domaine de l’ajustement, beaucoup d’outils sont proposés, qu’il s’agisse d’un soutien numérique ou de moyens techniques auxiliaires, afin de pouvoir s’adapter individuellement à chaque pied.
FI S C HER
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NEW LX La toute nouvelle série LX combine la légendaire précision de Lange avec un fit décontracté et luxueux All-Mountain. Le fit plus large de 102 mm élargit notre concept «Choose Your Fit» et propose une compression du pied réduite pour un confort optimal pendant toute la journée, peu importe la forme de votre pied. (Prix de vente non obligatoire: CHF 489.–)
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Pour l’hiver à venir, Fischer amène très clairement encore plus de «confort» pour le consommateur. Avec les RC One Line récemment développés, des constructions spéciales sont à disposition pour répondre aux différents besoins des skieurs de loisirs. Un mot sur le meilleur produit de la saison 2019/20: Le Ranger One répond aux besoins des consommateurs. Le Ranger One est un développement plus poussé dans les domaines qui faisaient que le ski était jusqu’alors considéré comme un sport non confortable.
Ranger One Le Ranger One offre un confort maximal. Combiné à la performance habituelle de Fischer, sa remarquable polyvalence permet d’expérimenter toutes les possibilités offertes par la montagne. Équipé d’une semelle GripWalk, le Ranger One garantit un dérou-
lement naturel du pied et une excellente traction, même sur un sol gelé. Avec son mode ski/marche et son utilisation intuitive, la marche est plus confortable que jamais. (Prix de vente non obligatoire: CHF 649.–)
Service // ISPO 2019 // Nouveautés
HEA D
K2
Impression sur l’ISPO 2019 Yves Isler, Marketing, Head Switzerland AG
Impression sur l’ISPO 2019 Felix Boesch, Sales & Country Manager K2 Switzerland GmbH
Au stand HEAD, les nombres de visiteurs ont été bons tous les jours et nous avons eu des retours très positifs à propos des produits de la saison 2019/20. Nous sommes donc confiants pour la saison à venir. Un mot sur le meilleur produit de la saison 2019/20: Le point particulier du radar est l’intégration des lunettes ou du masque (goggle) dans le casque. Deux éléments ne font plus qu’un. C’est très attractif aussi bien du point de vue visuel que technique.
Un mot sur le meilleur produit de la saison 2019/20: Le MINBENDER 99 TI est de la folie pure en ce qui concerne la polyvalence et la précision.
La «Skihalle» a connu une très bonne fréquentation. Les commerçants étaient positifs et le concept de stand ouvert de K2 a plu à tout le monde. Pour notre part, nous avons présenté une collection de freeride totalement nouvelle: Mindbender avec douze et cinq chaussures de ski, avec un développement complètement neuf.
ORIGIN AL+
Radar Head parle d’une construction révolutionnaire qui annonce une nouvelle ère dans la protection de la tête. Ce casque combine les avantages d’un casque avec masque et ceux d’une lunette de ski dans un design innovant et excellent avec un ajustement encore jamais vu. Et aussi: Aération réglable, étanche et résistant au vent.
Le Mindbender 99TI Avec le Mindbender 99TI, nos ingénieurs et nos équipes de développement ont réussi à réaliser un immense ski de freeride qui n’a rien à envier à un ski de piste haute performance pour ce qui est de la stabilité et du transfert de puissance. Pour tous ceux qui aiment la poudre et une arme imbattable pour une performance parfaite et encore plus de plaisir aussi sur la piste. (Prix de vente non obligatoire: CHF 829.–)
Le fabricant de ski autrichien Original+ a été fondé en 2017 à Salzbourg. L’entreprise est spécialisée dans la personnalisation fonctionnelle de ski alpin. Il existe actuellement presque 2400 modèles sur le marché. Le nouveau fabricant de ski se veut être une (contre-) réponse et proposer un ski taillé sur mesure qui prend en compte le style et les préférences de l’utilisateur. Actuellement, trois modèles sont produits, ils sont vendus en ligne et au siège de l’entreprise dans son propre magasin. www.original.plus
NOR DI CA Cruise Line est une chaussure de ski nouvellement conçue avec une semelle d’une largeur de 104 mm. Speedmachine J est une chaussure pour enfants dans le domaine sportif avec un flex réglable en fonction u poids. La ligne Strider Hike et All-Mountain est complétée par Strider 95W DYN.
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40 ans // Festival du ski à Zermatt. Fêtez avec nous en compagnie de vedettes du ski. Du 26 novembre au 1er décembre 2019
Vos hôtes vedettes à Zermatt Maria Anesini-Walliser
GRANDE FÊTE Nous avons toutes les raisons de faire la fête! Le Festival du ski à Zermatt célèbre cette année ses 40 ans. Venez fêter avec nous! Nous vous réservons quelques surprises, des hôtes vedettes et bien plus encore. Savourez pleinement le programme exclusif de notre test de skis!
SKI ET DÉTENTE Le domaine skiable s’étend de Trockener Steg à la très longue piste vers Cervinia en passant par le Petit Cervin, lorsque les conditions d’enneigement le permettent. Nos invités vedettes vous accompagnent sur les pistes selon vos envies et votre humeur. Les stars se réjouissent de vous accueillir!
Chantal Bournissen
Durant deux ou trois jours, vous testez les skis avec nous. Vous avez le choix! Deux ateliers divertissants vous attendent en dehors des pistes pour un moment de détente, ainsi que des activités parallèles sur demande ou si besoin: sortie ski et yoga, fitness ou bien-être. Faites simplement ce que vous désirez. La seule chose qui compte, c’est que vous preniez du plaisir!
Tene z-v des ous inf o d nou ernièresrmé vell Té de s lécharg es! e uite la z tou app nouve t SFZ lle .
Franco Marvulli
Notre «converti» au ski Franco Marvulli, ancien coureur cycliste professionnel sur piste, quadruple champion du monde et quintuple champion d’Europe, sera présent pour la troisième fois.
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Erika Reymond-Hess
Karin Seewer-Roten
Roland Collombin
A comme Accès: Notre partenaire Taxi Christophe se tient à votre disposition si vous arrivez à Täsch en voiture. Vous y déposez votre véhicule avant de continuer la route en taxi vers Zermatt, où vous attend à son tour le chauffeur de l’hôtel. Le tout à un prix SFZ exclusif! B comme Boot-Fitting: Une chaussure de ski bien ajustée est la condition sine qua non pour skier. Nous avons le parfait spécialiste sur place. C comme Crossklinik: Notre partenaire médical, la crossklinik de Bâle, s’occupe de votre bien-être personnel et donne toujours de précieux conseils. G comme Galfri: L’entreprise Galfri est notre partenaire de restauration. Elle est connue pour son service sans faille lors de grands événements. Au SFZ, Galfri vous servira lors de la pause café à l’espace VIP. G comme Graphax: Le spécialiste pour les systèmes d’impression imprime chaque jour la newsletter du SFZ.
Mike von Grünigen
Bruno Kernen
notamment d’offres spéciales dans les magasins Intersport à Zermatt. L comme Leki: Le vendeur allemand d’articles de sport s’occupe des tests de bâtons de ski sur la piste. L comme Luxe: Laissez-vous choyer, aussi bien à l’hôtel que sur les pistes, et à côté. Profitez en permanence d’une petite touche de luxe dans notre atmosphère exclusive. M comme Médias: Nous vous fournissons chaque jour une newsletter de quatre pages avec de nombreuses photos et des informations importantes. R comme Repas: Dans nos six hôtels partenaires, vous savourerez tous les jours le déjeuner et le souper. À un prix SFZ exclusif! S comme Ski: Quelque 900 paires de skis de douze marques différentes vous attendent au Testcenter de Trockener Steg. Vous y recevrez en outre de précieux conseils de nos partenaires skis.
H comme Hôtels: Nos six hôtels partenaires de longue date font partie des toutes meilleures adresses de Zermatt: CERVO Mountain Boutique Ressort, Hotel Alpenhof, Europe Hotel & Spa, Romantik Hotel Julen, Hotel Pollux et Chalet Hotel Schönegg. Réjouissez-vous!
S comme Social media: La notion ne nous est pas étrangère. Au contraire, vous recevez des news importantes plusieurs fois par jour grâce à l’application SFZ. Sans oublier les vidéos et photos. L’app est en ligne 365 jours par an. Si vous êtes sur Facebook et Instagram, vous nous trouverez également sur ces canaux.
I comme Intersport: Le plus grand groupe mondial du commerce de détail sportif est notre partenaire depuis de nombreuses années. En tant qu’hôte, vous profitez
S comme Skinnies: Afin que vous rentriez tout bronzé à la maison, notre partenaire de produits solaires Skinnies vous procurera la bonne crème solaire.
Urs Räber
S comme Swiss Olympic Center de la crossklinik et Merian Santé: Avec une articulation de hanche artificielle, le retour sur les skis se révèle souvent difficile. Cela ne doit pas être le cas. Grâce à la crossklinik et son Swiss Olympic Center, notre fidèle partenaire médical, et aussi désormais grâce à la clinique Merian-Iselin et son programme Merian Santé physio, nutrition et entraînement, nous vous proposons le soutien d’une équipe de physiothérapeutes et de médecins du sport. T comme Taxi: Vous pouvez prendre le train de Täsch à Zermatt à votre arrivée et votre départ. Mais le transfert en taxi de notre partenaire Christophe se veut bien plus confortable et à un prix spécial! V comme Vogt-Schild Druck AG – l’une des trois plus grandes imprimeries de Suisse est notre partenaire pour les produits imprimés du SFZ. W comme Wellness: Nos hôtels partenaires disposent de beaux centres de bien-être, pour vous relaxer et vous détendre! Y comme Yoga: Deux cours de yoga sont donnés tous les jours. Un le matin, l’autre le soir. Z comme Zermatt Tourismus. Notre partenaire, qui nous épaule également s’il faut concocter un programme de remplacement par mauvais temps.
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Nos hôtels partenaires
CERVO MOUNTAIN BOUTIQUE RESORT***** Loger dans un chalet et se laisser charmer par un confort 5 étoiles. Le complexe est situé sur les hauteurs de Zermatt et bénéficie d'une vue fantastique. Nouveauté: Service de taxi gratuit vers les remontées mécaniques.
HOTEL ALPENHOF****S L’hôtel familial Alpenhof 4 étoiles supérieur est situé au centre de Zermatt dans un endroit calme et ensoleillé, directement en face de la station de départ SunneggaRothorn. Après votre journée de ski, profitez du spacieux spa Alpenhof au 1er étage, baigné de la lumière du jour.
EUROPE HOTEL & SPA**** Découvrez la toute nouvelle chambre «Design Matterhorn» à l’Europe Hotel, avec une vue de rêve sur le Cervin. Détendez-vous au spa après une journée sur les pistes et laissez vos papilles se faire charmer par le menu du soir.
ROMANTIK HOTEL JULEN****S Le charmant Romantik-Hotel Julen supérieur 4 étoiles se trouve à seulement 10 à 15 minutes à pied des remontées mécaniques et de la gare. Détendez-vous au spa Julen sur trois étages et découvrez la fusion entre tradition et luxe.
HOTEL POLLUX***** Le «Pollux» séduit grâce à son charme valaisan bien particulier. Ses chambres se caractérisent par un mélange réussi de modernité et de tradition. Bar bien fréquenté.
HOTEL SCHÖNEGG****S Le Schönegg se situe à quelques mètres de de l’arrêt de bus central pour le Matterhorn Glacier Paradise, atteignable par un ascenseur de l’hôtel. Il séduit par son emplacement unique avec sa vue inoubliable sur le Cervin et sa terrasse Infinity.
Les partenaires du Festival du ski à Zermatt
Organisation
Partenaire
Partenaire media
Co Partenaires
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Medical Partner
I nscription en lign e sur: www.sk i - fest i val - zer m a tt . ch
Inscription au 40e Ski-Festival 2019
Nom
Prénom
Date de naissance
Rue, No.
NPA Localité
Téléphone privé
Téléphone bureau
Date
Signature
첸 Je désire participer au programme alternatif «bien-être» au lieu du ski («bien-être» = bon d’une valeur de CHF 230.– [4 nuits] / CHF 180.– [3 nuits] pour soins de beauté/massages, possible uniquement: CERVO Mountain Boutique Resort, Hotel Alpenhof, Europe Hotel & Spa, Romantik Hotel Julen, Chalet Hotel Schönegg)
Personne accompagnante Nom
Prénom
Date de naissance
첸 Je désire participer au programme alternatif «bien-être» au lieu du ski («bien-être» = bon d’une valeur de CHF 230.– [4 nuits] / CHF 180.– [3 nuits] pour soins de beauté/massages, possible uniquement: CERVO Mountain Boutique Resort, Hotel Alpenhof, Europe Hotel & Spa, Romantik Hotel Julen, Chalet Hotel Schönegg)
Je réserve / Nous réservons le séjour suivant: Séjour 1 첸 mardi 26 novembre au samedi 30 novembre 2019, 5 jours / 4 nuits Forfait ski ou spa 3 jours
Séjour 2 첸 mercredi 27 novembre au dimanche, 1er décembre 2019, 5 jours / 4 nuits Forfait ski ou spa 3 jours
CERVO Mountain Boutique Resort***** 첸 Cosy Single Room (occupation individuelle) 첸 Cosy Room 첸 Cosy Plus Room 첸 Cosy Plus Room for single use (occupation individuelle) 첸 Cosy Deluxe Room 첸 Roof Deluxe Room 첸 Roof Junior Suite 첸 Signature Spa Suite 첸 Panoramic Living Suite
4 nuits 1665.– 1345.– 1385.– 1825.– 1465.– 1505.– 1565.– 1665.– 1825.–
첸 첸 첸 첸 첸 첸 첸
Hotel Alpenhof****S Chambre simple Chambre double Deluxe/Design (occupation individuelle) Chambre double Deluxe/Design Chambre double Alpin Chic Chambre double Superior Junior Suite Penthouse Suite
4 nuits 1805.– 1945.– 1385.– 1475.– 1495.– 1705.– 1845.–
3 nuits 1430.– 1535.– 1115.– 1185.– 1200.– 1355.– 1460.–
Europe Hotel & Spa**** Chambre double Design (occupation individuelle) Chambre double Design Chambre double Design Superior Chambre double Design Matterhorn
4 nuits 1425.– 1185.– 1285.– 1285.–
3 nuits 1145.– 965.– 1040.– 1040.–
Hotel Pollux****
4 nuits 1285.– 1090.–
3 nuits 1040.– 895.–
첸 첸 첸 첸
첸 Chambre double (occupation individuelle) 첸 Chambre double
3 nuits 1325.– 1085.– 1115.– 1445.– 1175.– 1205.– 1250.– 1325.– 1445.–
Séjour 3
첸 mardi 26 novembre au vendredi, 29 novembre 2019, 4 jours / 3 nuits Forfait ski ou spa 2 jours
Romantik Hotel Julen****S Chambre simple Chalet Chambre double Chalet (occupation individuelle) Chambre double Chalet Chambre double Romantique avec vue sur le Cervin Chambre double Superior Romantik-Suite Chalet-Suite
4 nuits 1385.– 1585.– 1265.– 1325.– 1385.– 1445.– 1465.–
3 nuits 1115.– 1265.– 1025.– 1070.– 1115.– 1160.– 1175.–
Chalet Hotel Schönegg****S
첸 Chambre double Charme sans vue sur le Cervin
4 nuits 1525.–
3 nuits 1220.–
(occupation individuelle) Chambre double Charme sans vue sur le Cervin Chambre double Charme avec vue sur le Cervin Chambre double Style avec vue sur le Cervin Junior-Suite Style Master-Suite
1325.– 1405.– 1445.– 1505.– 1505.–
1070.– 1130.– 1160.– 1205.– 1205.–
첸 첸 첸 첸 첸 첸 첸
첸 첸 첸 첸 첸
Prix en francs par personne et par séjour, taxe de séjour en supplément: 3 fr. par nuit. Le tarif des chambres doubles, indiqué par personne, s’entend pour une occupation par deux personnes. Les confirmations de réservation viendront directement des hôtels concernés. Envoyer à: Brandl & Schärer AG Ski-Festival Zermatt Postfach 4601 Olten
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Service // Assemblée des délégués de Swiss-Ski
Un joyau où le ski vit encore Zoug est, hormis les demi-cantons de Bâle-Ville et d’Appenzell RhodesIntérieures, le plus petit canton de Suisse. Et Finstersee, dont le ski-club va organiser la 115e Assemblée des délégués de Swiss-Ski, est un hameau caché dans un coin reculé. Un joyau où le ski vit et prospère encore.
C
’est la première fois qu’un si petit village prend la responsabilité d’organiser l’Assemblée des délégués de Swiss-Ski. Le petit bijou situé au pied du Gottschalkenberg compte 400 habitants dont 128 font partie du ski-club, ce qui représente presque un tiers de la population. Certains membres ont certes déménagé entre-temps. Le nombre de membres est néanmoins resté stable, ce que
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beaucoup d’autres ski-clubs et Swiss-Ski souhaiteraient aussi. Le SC Finstersee a été fondé en 1944 et fête cette année ses 75 ans. Lorsque le club s’est annoncé en juin 2017 à Losone pour organiser l’Assemblée générale, beaucoup ont demandé: «Finster...quoi?» Quelques minutes plus tard, la décision était prise. Finstersee remporta le vote face au candidat fribourgeois La Berra sur le score net de 767 voix contre 529. Et cela même si La Berra a vu grandir une star du ski. C’est là qu’a appris à skier Jacques Lüthy, le dernier médaillé olympique en slalom (1980 à Lake Placid) avant Ramon Zenhäusern. Le plus ancien – la plus jeune La Berra avait Jacques Lüthy, mais Finstersee pouvait compter sur «Mänz» Elsener et la petite Sarah. Le Président du club de Finstersee a montré une vidéo dans laquelle le plus ancien et la plus jeune membre du club présentent leur village et leur club de façon touchante. Le doyen
du club Elsener a fêté ses 95 ans et faisait partie des membres fondateurs du ski-club en 1944. Il est aussi le plus ancien habitant du hameau qui, malgré les nombreuses personnes venues de l’extérieur, reste très soudé. «On accorde beaucoup d’importance à la vie villageoise», affirme Schuler «et le ski-club est important.» Lorsque le chat est assis sur l’escalier de l’entrée de la maison d’Elsener, tout le monde sait que «Mänz» n’est pas à la maison. Il est certainement allé boire un café à Menzingen. Dans le temps, il s’y rendait en règle générale deux fois par jour avec le car postal. À pied, cela prendrait environ une heure. Désormais, la ligne de bus a été mise en service. Maintenant, «Mänz» y va simplement en voiture avec les voisins; il rencontre toujours quelqu’un. Petit «voyage» à Menzingen L’Assemblée des délégués a aussi dû être déplacée à Menzingen parce qu’il n’y a pas de locaux suffisamment grands à Finstersee, c’est dom-
Bienvenue à Menzingen Swiss-Ski vous invite à sa 115e Assemblée des délégués DE CÉLÈBRES ZOUGOIS ET ZOUGOISES L’activité que déploie le ski-club est exemplaire. Il possède une section Piccolo et une section OJ, ainsi qu’un groupe de course avec une équipe de moniteurs compétente. Yaron Haas, âgé de huit ans, s’est même qualifié pour la finale du Grand Prix Migros 2019. Le canton de Zoug, dont les huit ski-clubs sont réunis dans l’organisation centrale «Snow Zug», n’a donc pas à rougir de ses performances sportives. Lors de la finale du Grand Prix Migros 2018 à Grächen, Zoug s’est classé à la troisième place des cantons en obtenant douze podiums derrière les Grisons (19 podiums) et Berne (18). Grâce à Matthias Iten d’Unterägeri, âgé de 19 ans, il est même près de s’établir en Coupe d’Europe. Et grâce à Tamara Müller, une Zougoise est même devenue championne de Suisse. En Coupe du Monde, elle n’a raté le podium que de sept centièmes lors du Super-G de Cortina. Et Zoug a aussi produit un vainqueur de la Coupe du monde. Dans les années 80, l’Italien Ivano Edalini a gagné deux courses. Il est né à Zoug et y a passé les sept premières années de sa vie. Son père travaillait dans l’entreprise de construction Peikert.
La famille de Swiss-Ski a rendezvous en Suisse centrale et plus précisément au SC Finstersee sur les charmantes collines de Menzingen dans le canton de Zoug. La 115e Assemblée des délégués de Swiss-Ski aura lieu le 29 juin 2019 dans la salle de gymnastique Ochsenmatt, située rue Holzhäusernstrasse 14, 6313 Menzingen ZG. Notre hôte, le SC Finstersee, est déjà en pleins préparatifs pour réserver un chaleureux accueil à la famille de Swiss-Ski. Outre la partie statutaire, des personnalités méritantes ainsi que des athlètes de Swiss-Ski seront
récompensés comme chaque année pour leurs succès et leur engagement; le temps fort de la soirée sera la nomination des membres d’honneur. La journée continuera avec le traditionnel apéro riche de Swiss-Ski qui sera suivi de la célébration des 75 ans du SC Finstersee. «Je suis extrêmement heureux de fêter les 115 ans de Swiss-Ski dans l’idyllique village de Menzingen ZG en Suisse centrale» a déclaré Urs Lehmann, président de Swiss-Ski. L’invitation officielle à la 115e Assemblée des délégués sera envoyée fin avril.
Le petit canton et surtout une cellule de club dirigée de façon aussi exemplaire que le Finstersee démontrent que le ski n’existe pas uniquement dans les montagnes. L’Assemblée des délégués de Menzingen revêt donc aussi un caractère symbolique.
PROGRAMME
PHOTOS: MÀD
mage que les délégués de Swiss-Ski ne puissent pas profiter de la vue sur ce paysage unique de moraines depuis cette terrasse naturelle. Le téléski s’est arrêté Il n’existe plus de restaurant depuis quelques années déjà. Un bar improvisé, ouvert temporairement le week-end, le remplace. Le bureau postal et la laiterie sont aussi fermés. Et le téléski a déjà été démonté dans les années 90, parce que son exploitation ne rentrait plus dans ses fonds pendant des périodes où la neige manquait. Il y a un an, on a encore voulu supprimer l’école à Finstersee où les niveaux de première à quatrième année sont regroupés dans une seule classe. Le conseil communal de Menzingen dont fait partie Finstersee, avait déjà décidé sa suppression, mais cette décision a été corrigée grâce à une action solidaire unique lors d’une votation populaire (avec une majorité claire de 65,4%). RIC HARD HEGGL IN
dès 11 h 00 Exposition des sponsors et des équipementiers ainsi que stands de ravitaillement 11 h 00–13 h 30 Remise des cartes de vote 11 h 00–12 h 30 Remise des prix Swiss Loppet 14 h 00–17 h 00 Assemblée des délégués et distinctions dès 17 h 00 Séance de dédicaces avec les stars de Swiss-Ski 17 h 00–18 h 00 Apéro riche pour les délégués et les invités de Swiss-Ski suivi de Fête du ski du SC Finstersee avec animation musicale
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Dix infos brèves 1
JubilĂŠs de ski-clubs Trois ski-clubs et une association rĂŠgionale ont ĂŠtĂŠ fondĂŠs en 1919. Tous s’engagent depuis 100 ans pour la promotion des sports de neige en Suisse. Nous les en remercions et les fĂŠlicitons chaleureusement pour ce grand anniversaire! s &ÂŁDÂŁRATION GRISONNE DE ski (BSV) s "ROC s (ORW s -Ă“NSTER 3WISS 3KI FÂŁLICITE ÂŁGALEMENT les ski-clubs suivants pour leur jubilĂŠ: 75 ans Blonay, Bosco-Gurin, $OPPLESCHWAND %GERKINGEN &INSTERSEE 'INALS 5NTERBĂ˜CH 'Ă“NDLISCHWAND -ATTEN 3CHšNRIED Wipkingen Zurich. 50 ans: Alpthal, Anzère-Ayent, #HURWALDEN (EINZENBERG La Tour de TrĂŞme, LWS, -ARLY -UNDAUN /NEX 2EIGOLDSWIL 25 ans: !CROBATIQUE #RANS -ONTANA 2ICHTERSWIL 3AMSTAGERN
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)NES 2ÓTTEN Der Medaillen-Schneider (Le tailleur des mÊdaillÊs) Wie Hans Hess Athleten aus aller Welt zu Gold verhalf (Comment Hans Hess a menÊ vers l’or des athlètes du monde entier) 128 pages, 53 illustrations, dont 33 en couleurs X CM COUVERTURE dure ISBN 978-3-906055-81-7 #(&
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pouvait-on lire dans la NZZ am Sonntag du 9 dĂŠcembre 2018. Les premières ĂŠpreuves de Coupe du monde en Chine devraient avoir lieu en fĂŠvrier 2020 dĂŠjĂ , aďŹ n de tester les inFRASTRUCTURES 3WISS 3NOWSports est actif en Chine depuis cinq ans dĂŠjĂ et des moniteurs de ski suisses enseignent directement sur place. D’ici 2022, plus de 800 installations de sports d’hiver et 600 patinoires doivent y voir le jour (lire aussi Ă la page 48, rapport )30/
La fondeuse de Bad Ragaz Barbara Steinbacher, nĂŠe en 1986 et membre du SAS :Ă“RICH 3CHWEIZERISCHER Akademischer Skiclub) a disputĂŠ pour la première fois cette annĂŠe l’ensemble des onze courses de la sĂŠrie 3WISS ,OPPET %LLE A TERMINÂŁ Ă la 2e place du classement gĂŠnĂŠral. ÂŤC’est gĂŠnial de pouvoir se hisser si haut en tant que sportive amateurÂť, sourit Barbara Steinbacher, qui avait pointĂŠ quelques courses ces dernières annĂŠes. ÂŤAu dĂŠbut, j’Êprouvais un grand respect devant le dĂŠďŹ de disputer une compĂŠtiTION TOUS LES WEEK END D UN cĂ´tĂŠ en termes de temps et de dĂŠplacement, de l’autre pour trouver le bon ĂŠquilibre entre rĂŠcupĂŠration, entraĂŽnement et compĂŠtition.Âť Pourtant, elle y est PARFAITEMENT PARVENUE %T mĂŞme si elle a ĂŠtĂŠ victime d’un refroidissement, comme tout le monde en
nant de cinq mÊdailles d’or, CINQ D ARGENT ET DEUX DE bronze est un record pour la 3UISSE � L %9/& ,ES JEUNES athlètes de 15 à 18 ans ont dÊcrochÊ onze mÊdailles dans les disciplines de 3WISS 3KI QUE SONT LE SKI DE FOND LE SNOWBOARD ET LE biathlon. La Suisse a cÊlÊbrÊ un doublÊ dès le premier jour en ski de fond (7,5 km classique). Anja Weber a rem-
portÊ l’or et Nadja Kälin l’argent. Le lendemain, Anja Weber a remis ça en dÊcroCHANT SA DEUXIÞME M£DAILLE d’or sur le 5 km en style libre. %N SNOWBOARD .ICK 0ÓNTER A LUI AUSSI REMPORT£ DEUX mÊdailles d’or (slopestyle et big air). La biathlète Lea -EIER S EST PAR£E D ARGENT � DEUX REPRISES SUR LE SPRINT de 6 km et sur la course individuelle de 10 km.
Les Chinois fous de ski?
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Record de mÊdailles pour la Suisse à l’EYOF
, %UROPEAN 9OUTH /LYMPIC &ESTIVAL %9/& S EST TENU du 9 au 16 fĂŠvrier Ă Sarajevo. Les 58 sportives et sportifs suisses ont remportĂŠ un total de douze mĂŠdailles lors des cinq jours de compĂŠtition. Ce bilan impression-
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Barbara Steinbacher au Gommerlauf: la fondeuse de 32 ans a disputÊ l’ensemble des onze compÊtitions de la sÊrie Swiss Loppet et s’est classÊe au 2e rang du classement gÊnÊral.
Les costumes en ďŹ nesse de Hess Si les athlètes dĂŠvalent les pistes en combinaison moulante, c’est Ă Hans Hess qu’ils le doivent. Il a dĂŠcouvert sa passion pour les combinaisons aĂŠrodynamiques au Lauberhorn avant de rĂŠvolutionner le sport bien au-delĂ du ski avec le dĂŠveloppement de combinaisons miraculeuses. Les inventions de ce pionnier et inventeur ont
0£KIN ORGANISERA LES *EUX /LYMPIQUES DANS TROIS ANS %T LORSQU ON CONNAŒT LES Chinois, on sait à quel point ils prennent à cœur un tel ÊvÊnement et le prÊparent en fonction. 300 millions de Chinois doivent devenir adeptes des sports d’hiver. C’est pourquoi le pays construit des centaines d’installations de ski et fait s’entraÎner des enfants,
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proďŹ tĂŠ Ă 30 disciplines diffĂŠrentes et ont fondamentalement transformĂŠ le monde du sport. L’auteure, )NES 2Ă“TTEN RACONTE L HIStoire de Hans Hess sur 128 pages largement illustrĂŠes et donne ĂŠgalement la parole Ă des lĂŠgendes du sport comme Bernhard Russi, Walter Steiner ou Rolf Biland au sujet de leur coopĂŠration avec Hess.
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Le dĂŠďŹ Swiss Loppet
connaÎt au moins un durant l’hiver, a pesÊ quelque peu sur sa performance au Gommerlauf, il ne l'a pas ÊcartÊ complètement de la piste. Pour Barbara SteinbaCHER SI LE -ARATHON DE SKI DE L %NGADINE EST CLAIREment l’un des temps forts DE LA S£RIE 3WISS ,OPPET (66e rang au gÊnÊral), chaque course possède son propre charme, aussi petite soit-elle. L’aspect le plus poSITIF i/N RENCONTRE D AUTRES passionnÊs, on noue des contacts et des amitiÊs se crÊent. Si le sport de loisirs dispose d’une large base chez les hommes, de nombreuses femmes viennent en revanche du sport d’Êlite. C’est dommage, regrette Barbara Steinbacher, qui souhaiterait voir une participation plus importante chez les femmes. Cela permettrait d’une part de promouvoir le sport de loisirs et d’autre part d’obtenir une plus grande prÊsence lors DE LA S£RIE 3WISS ,OPPET comme c’est le cas pour les hommes.
#LA 5RSIN .URFER A LUI OBTENU DEUX FOIS DU BRONZE EN ski de fond (7,5 km libre et RELAIS MIXTE L’or et l’argent de la compÊTITION DE SNOWBOARD BIG AIR sont revenus à Bianca Gisler ET ,ENA -ÓLLER ,E RELAIS MIXTE SUISSE DE SKI DE FOND composÊ de Nadja Kälin, !NJA 7EBER #LA 5RSIN .UFER et Nicola Wigger a terminÊ en bronze.
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Tecnica Group mise sur six marques Le Tecnica Group a réalisé un chiffre d’affaires de 360 millions d’euros (environ 408 millions de francs) au cours de l’exercice 2017. Près d’un franc sur deux est venu de Lowa (46%), suivi de la marque Nordi-
ca (18%), Tecnica (12%), Rollerblade (10%), Blizzard (8%) et Moon Boot & Co (7%). En 2017, 2,78 millions de paires de chaussures ont été vendues; 340 000 en Suisse et 215 000 en Autriche.
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«Pilatus on the Rocks»
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Crowdfunding pour Pro Tech Pants de Radys Depuis sa création en 2003, Radys développe et produit des vêtements outdoor très fonctionnels et techniques pour toutes sortes d’activités de montagne, été comme hiver. Après deux ans de travail de développement, Radys présente son nouveau bébé pour l’hiver prochain: le R2 Pro Tech Pants destiné aux alpinistes
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En train à travers les Alpes
Le premier «Pilatus on the Rocks» a eu lieu il y a un an et demi. Mando Diao, Dada Ante Portas et Henrik Belden ont attiré de nombreux mélomanes à 2132 m d’altitude. La deuxième édition, qui se tiendra le 24 août 2019, présentera cette fois un programme 100% suisse. Le festival le plus haut perché de Suisse fera à n’en pas douter partie des temps forts de l’été avec la présence de Gotthard, Philipp Fankhauser et ZiBBZ.
La montée au Pilatus se fait par le train à crémaillère le plus pentu au monde. La carrière de Gotthard connaît la même trajectoire depuis plus de 25 ans. Avec l’album «Defrosted 2», les hard-rockeurs adoptent une approche plus calme cet été, mais d’autant plus touchante. Lorsque Gotthard et le Pilatus se rencontrent, rien ne s’oppose à une aventure musicale au sommet. Pour le groupe, le concert ravivera également des émotions. Le Pilatus avait été le théâtre de l’un des derniers concerts avec son chanteur Steve Lee, décédé en 2010.
Le train a aussi son mot à dire. La compagnie autrichienne de chemins de fer (ÖBB) et les CFF offrent des rabais et des billets à prix réduit pour les voyages à destination et en provenance d’Autriche et de Suisse. Chaque jours, six trains de jour circulent entre Zurich et Vienne grâce à l’offre confortable Railjet (trois classes: Business, First, Economy). À cela s’ajoute un train de jour EC «transalpin» et deux trains de nuit partant de Zurich pour aller l’un vers Zagreb en passant par Villach et l’autre à Budapest
ambitieux. Pour pouvoir relever le défi financier de la production, la petite marque suisse a lancé une campagne de crowdfunding sur Kickstarter. Il est possible de verser des contributions allant de 10 à 1500 francs ou plus. En contrepartie, les donateurs reçoivent un bonnet avec logo, une veste polaire ou le fameux pantalon Pro Tech Pants. Tout ou rien: le projet ne sera financé que si la somme déterminée de 25 000 francs est réunie avant le 24 avril. Lien vers la campagne
et Prague en passant par Vienne. Le transport de vélos est possible sur tous les trains Railjet et EC entre Zurich et Vienne/Graz. Il est toutefois obligatoire de réserver les emplacements pour vélo. À quelques rares exceptions, les titulaires d’un AG et d’un abonnement demitarif bénéficient d’une réduction de 15% sur la partie autrichienne de l’itinéraire. Billets à prix réduit dès 40 francs (Zurich-Innsbruck) ou dès 72 francs de Zurich à Vienne. Informations: www.sbb.ch@abosbillette-international/ oesterreich
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Des petits déjà grands Un événement brillant de mille feux s’est déroulé à la mi-mars: le Kids Laax Open 2019. Des centaines de visages d’enfants se sont illuminés lors de la compétition, tout comme le soleil et les organisateurs. Ce concours de freestyle pour les jeunes sportifs âgés de 5 à 17 ans rassemblait 40 catégories au total – cinq classes d’âge à chaque fois dans les disciplines freeski et snowboard, en halfpipe et slopestyle, garçons et filles. Le superpipe et le slopestyle étaient aussi bien préparés pour recevoir les quelque 400 participants que lors du Laax Open, épreuve de la Coupe du monde de snowboard qui a lieu en janvier. Tout le monde était le bienvenu: parmi les 234 riders de 18 nationalités différentes, certains ont découvert le monde de la compétition quand d’autres sont déjà parvenus à défendre leur titre de l’an dernier. Certains voulaient juste descendre, d’autres tournoyer haut dans le ciel. L’événement rassemblait toutes sortes d’ambitions, et c’est bien là l’idée de base du Laax-Freestyle. Tout le monde peut participer. Et tout le monde a été applaudi. Des petits cracks sans complexe aux frimeurs en passant par les ados courageux, les spectatrices passionnées, les juges impressionnés et les tout petits venus observer les plus grands: tout le monde s’est bien amusé dans la neige! laax.com/kidslaaxopen
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Service // Médecine
BLESSURE AU LIGAMENT CROISÉ: QUE FAIRE? En hiver, pas un week-end ne se passe sans que l’un de nos as du ski se blesse. La mauvaise nouvelle «rupture du ligament croisé» fait pratiquement partie des news banales de la couverture médiatique sportive. La liste des athlètes blessés est quasi infinie. Au point que l’on a le sentiment qu’un véritable skieur doit s’être déchiré au minimum une fois un ligament croisé.
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Service // Médecine
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ais nos athlètes phares ne sont pas les seuls à être touchés. Les sportifs amateurs sont toujours plus nombreux à se blesser au genou. Nous comptabilisons environ 70’000 blessures liées au ski par année. Un tiers d’entre elles sont des blessures au genou. Et tout au sommet de la liste figurent les blessures aux ligaments croisés. Les causes Une lésion du ligament croisé peut se produire dans le cadre d’un mouvement de rotation en flexion, en particulier à faible vitesse de chute ou même en position debout. Il n’est pas rare de voir se produire également des lésions touchant le ménisque interne et externe, mais aussi les ligaments collatéraux. Outre des fissures complètes, on observe régulièrement des fissures partielles. Le ligament croisé postérieur peut également être affecté, bien que ce soit nettement plus rare. Les ligaments croisés sont appelés de cette manière parce que les ligaments croisés avant et arrière se croisent et stabilisent ainsi le genou par rapport aux mouvements de glissement et de rotation.
PHOTOS: B&S, STOCKIMAGE / MÀD
Le traitement Les ruptures du ligament croisé sont des blessures graves du genou, souvent accompagnées de fortes douleurs. Une grande partie de la douleur est causée par les ecchymoses osseuses presque toujours présentes à l’extérieur de l’articulation du genou. L’articulation du genou enfle généralement très rapidement. En raison de l’enflure et de la douleur, la mobilité se trouve considérablement réduite. Souvent, les douleurs sont les plus fortes le soir ou le
Dr. Andreas Gösele-Koppenburg Directeur Swiss Olympic Medical Center, crossklinik de Bâle
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lendemain après l’accident. Le fait d’appliquer rapidement des compresses de refroidissement et de la glace peut avoir une influence positiver sur l’enflure et la douleur. Si le genou gonfle après une chute, peine à bouger et fait mal, vous devriez consulter un médecin. Le diagnostic La priorité du médecin lors de l’examen est de déterminer l’instabilité en tentant de déplacer la jambe par rapport à la cuisse (test du tiroir) et, bien sûr, d’exclure les lésions concomitantes au ménisque, aux ligaments collatéraux, mais aussi aux os et au cartilage. Une radiographie est toujours effectuée pour exclure une lésion osseuse. Si le diagnostic n’est pas clair ou si l’on soupçonne d’autres lésions, une IRM est généralement pratiquée de nos jours. Faut-il opérer? De manière générale, on ne peut pas répondre à cette question par «oui» ou par «non». Il y a trop de facteurs qui peuvent influencer la décision dans l’une ou l’autre direction. À la lecture de la littérature médicale uniquement, il n’y a pas de différence dans les résultats à long terme entre les patients qui ont subi une chirurgie et ceux qui n’en ont pas subi. Les résultats de traitement des deux types sont comparables en termes de fonction et de risque ultérieur d’arthrose. Il faut toutefois noter que la plupart des études se réfèrent à des collectifs dits mixtes et ne font pas la distinction entre les différents sports et la volonté ou la possibilité d’en refaire par la suite. «Coper» ou «Adapter» Dans le traitement conservateur (non opérateur), on distingue les «Coper» et «Adapter». Les patients «Coper» sont des personnes qui ont souffert une blessure au ligament croisé mais qui la compensent sans problème et conservent leurs habitudes quotidiennes et sportives sans entraves. Les patients «Adapter» ne peuvent plus réaliser tous les gestes du quotidien et de leur sport, mais se sont cependant «adaptés» à cela et ne se sentent pas limités dans leurs mouvements. Un autre groupe est décrit comme «Non-Coper». Il s’agit de patients qui ressentent une instabilité, sont clairement limités et ne peuvent pas non plus le compenser. Quelque 40% de tous les patients «Coper» deviennent des «Non-Coper» dans un délai d’un an. Le traitement Comme l’on ne sait pas au début du traitement à quel groupe on appartient, cela vaut la peine d’entamer un traitement conservateur car l’on peut encore procéder à l’opération à un stade ultérieur. Les jeunes patients à fort potentiel sportif et les athlètes de haut niveau devraient à mon avis
être opérés. Cela vaut surtout pour les ruptures du ligament croisé liées à des blessures au ménisque. Alors que les patients plus âgés souffrant d’une rupture isolée du ligament croisé devraient absolument commencer par un traitement conservateur. Tous les cas intermédiaires doivent être discutés et tranchés de façon individuelle. La décision d’opérer est souvent indépendante des douleurs du patient. Une rupture complète, tout comme une rupture partielle du ligament croisé sans signes d’instabilité et sans charges de rotation au niveau sportif (les sports de balle/ballon possèdent par ex. une importante charge de rotation sur l’articulation du genou) ne doivent pas être opérées. L’opération Il existe une large variété de méthodes chirurgicales et de variantes. De nos jours, la méthode chirurgicale assistée par arthroscopie s’est imposée dans la plupart des cliniques. L’arthroscopie du genou se fait dans un premier temps via deux petites incisions. Cette arthroscopie permet de déceler et traiter des blessures collatérales et de préparer le remplacement du ligament croisé. Celle-ci a lieu lors de la même opération par le biais d’une troisième incision, un peu plus longue (3 cm). Un tendon qui servira ensuite de greffe est d’abord prélevé et des canaux sont percés. Le placement du greffon de ligament croisé est facilement déterminé à l’aide d’un appareil à positionner. Puis le greffon de tendon est introduit par les canaux avant d’être fixé. L’intervention est réalisée en ambulatoire ou en stationnaire. La durée du séjour hospitalier s’élève à deux ou trois jours. La rééducation commence dès le jour de l’opération. Le patient doit se lever dès le premier jour et peut exercer tout le poids du corps sur la jambe. Si le ménisque a en plus été recousu dans le cadre de l’opération, ou en cas de traitement du cartilage, le concept de rééducation doit être adapté à des facteurs supplémentaires aggravants. La rééducation ambulatoire est déterminée avec le physiothérapeute dans le cadre d’un programme de rééducation. Au départ, l’axe principal est de désenfler la zone et de revenir à une mobilité normale Plus tard, il s’agira d’entraîner la stabilisation et la coordination neuromusculaire. Le cyclisme sur l’ergomètre est possible dès les premières semaines. L’entraînement de course à pied seulement après huit à douze semaines. La reprise des sports de contact, de balle/ballon et du ski est tout à fait réaliste dans un laps de six à douze mois. En ski alpin, même après une intervention chirurgicale réussie et avoir retrouvé une bonne stabilité du genou, nous recommandons une attelle supplémentaire pour stabiliser l’articulation du genou. DR. MED. ANDREAS GÖSELE
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Services // Offres pour les membres
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compartiment rembourré pour l’ordinateur portable. La gourde, le téléphone portable et le matériel de bureau trouvent leur place dans le sac à dos. Le système pratique de boucles et de crochets permet de fixer simplement les habits et l’équipement à l'extérieur du sac à dos. Le matériel extérieur résistant à l'eau protège votre bagage au cas où vous seriez surpris par une averse.
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P.-S. Von Hohelohe aussi fort que Stenmark – réflexion
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uel est le meilleur skieur de tous les temps: Ingemar Stenmark? Marcel Hirscher? Peut-être Marc Girardelli ou Pirmin Zurbriggen? Une chose est sûre: le meilleur skieur actuel s’appelle Marcel Hirscher. Il a décroché cet hiver son huitième grand globe de cristal consécutif, une performance incroyable, avec une supériorité déconcertante. Si l’on ajoute ses médailles d’or et d’argent en combiné (2015/17) ainsi que son sacre olympique dans cette discipline en 2018, le titre de skieur le plus complet lui revient de droit. Voilà ce qu’est finalement le vainqueur du général de la Coupe du monde. Si l’on compare les chiffres de Stenmark: il a remporté 86 courses, soit près de 20 de plus qu’Hirscher, mais «seulement» trois fois le général de la Coupe du monde. Après son triplé de 1976 à 1978, il n’a plus jamais remporté le grand globe, même s’il était l’homme qui décrochait le plus de victoires. Si le mode de calcul avait été celui d’aujourd’hui, il aurait potentiellement remporté dix fois (!) le classement général. En 1979, il a ainsi terminé 5e du général malgré 14 victoires. Le vainqueur, Peter Lüscher, n’a eu besoin que de trois victoires, 10 podiums et 16 places dans le top 10 sur l’ensemble des disciplines. Les responsables de la Coupe du monde de l’époque, à commencer par Serge Lang, ont volontairement freiné le génie du slalom et du géant qu’était Stenmark. Ils souhaitaient que des skieurs polyvalents s'imposent au général, et non des spécialistes. Pour ce faire, ils ont trouvé des variantes tout à fait ingénieuses, parfois aussi déroutantes. C’est ainsi que seuls les trois meilleurs résultats (puis quatre ou cinq) comptaient pour chaque discipline. Pour valoriser les skieurs polyvalents, ils doublaient
Richard Hegglin a été journaliste d'agence pendant quatre décennies pour le ski et a siégé pendant 20 ans au sein du Comité de la Coupe du monde FIS. Aujourd’hui, il écrit pour Snowactive et divers quotidiens.
les points des coureurs qui parvenaient à entrer dans le top 10 en descente et en slalom lors d’un même événement. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la situation particulière de Kitzbühel en 1974, lorsque l’Italien Giuliano Besson s’est classé à la 2e place bien qu’il soit arrivé en retard au départ. Il s’était assoupi durant la préparation mentale d’avant-course. Personne n’a déposé protêt, car le favori de la Coupe du monde Gustav Thöni figurait à la 11e place. En cas de disqualification de Besson, Thöni aurait progressé au 10e rang et ses points de l’événement auraient été doublés. Thöni a par conséquent manqué le succès au général. Cet épisode a fait que le globe est revenu à son compatriote Piero Gros. Un an plus tard, Thöni a repris possession du trophée dans des circonstances non moins curieuses. Avant la dernière course, trois skieurs figuraient ex aequo en tête du classement: Thöni, encore lui, le descendeur Franz Klammer et le jeune Stenmark. Il ne restait alors plus qu’un slalom parallèle au programme, à Val Gardena. Ce slalom prit hélas une tournure de tricherie qui fit pencher la balance. Les coéquipiers de Thöni ont clairement tout fait pour lui ouvrir la voie dans les
duels, sous les applaudissements nourris du public. Thöni remporta comme prévu la finale et son quatrième globe de cristal, devant Ingemar Stenmark. Après cet épisode, les slaloms parallèles ne comptèrent plus que pour le classement par nations, avant de disparaître du calendrier – et de renaître aujourd’hui. En 1981, Stenmark s’est plié aux contraintes et s’est aventuré sur la descente du Hahnenkamm, alors combinée avec le slalom d’Oberstaufen. Il a concédé 10’’72 au vainqueur. Grâce au succès en combiné, Phil Mahre a remporté le premier de ses trois globes, avant que Pirmin Zurbriggen et Marc Girardelli dominent la Coupe du monde durant une décennie et gagnent dans toutes les disciplines. Pour l’anecdote: un an après, sur la «Streif», Hubertus von Hohelohe a signé pratiquement le même chrono que Stenmark Il a terminé à 11’’35 du premier. La raison pour laquelle je raconte tout ça: un groupe de travail va se pencher sur un nouveau mode de comptage de points pour le parallèle, le combiné et la Coupe du monde. Le but est d’engager des réflexions similaires à celles des prédécesseurs en quête d’un équilibre entre courses de vitesse et de technique. Pourquoi pas doubler les points du combiné, comme le propose Ivica Kostelic? Pourquoi pas donner des numéros de dossards plus bas aux athlètes qui participent au combiné? C’était d’ailleurs l’idée de base de la règle des 500 points. Et pourquoi pas lancer un événement consacré aux athlètes du combiné, comme c’est le cas pour les décathloniens à Götzis (Aut), en athlétisme? Ces derniers doivent composer avec des problèmes similaires, mais ils sont toujours considérés comme les rois de leur sport. Marcel Hirscher et Mikaela Shiffrin le sont aussi. Pour le moment. R I CHA RD H E G G L I N
I MPRESSU M Snowactive Mai 2019, 52e année; paraît 4 fois par an ISSN 1661-7185 Editeur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Téléphone 062 858 28 20, Fax 062 858 28 29 En coopération avec Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12 Rédaction Snowactive Gutenbergstrasse 1, 4552 Derendingen, Téléphone 058 200 48 28 Direction de publication Wolfgang Burkhardt Comité de rédaction Joseph Weibel (Direction; j.weibel@snowactive.ch), Röbi Brandl, Wolfgang Burkhardt, Christian Stahl (Direction; christian.stahl@swiss-ski.ch), Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch), Annalisa Gerber (Sponsoring; annalisa.gerber@swiss-ski.ch)
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Photos Erik Vogelsang Annonces publicitaires Prosell AG, Schönenwerd, Rebekka Theiler (r.theiler@prosell.ch), Wolfgang Burkhardt (w.burkhardt@prosell.ch) Traductions Syntax Übersetzungen AG, Thalwil Concept, design et responsabilité de la production Brandl & Schärer AG, Olten, Röbi Brandl, Kurt Schärer Abonnements Prosell AG, Schönenwerd, info@prosell.ch, Telefon 062 858 28 28 Abonnement annuel CHF 49.–pour un an, CHF 89.– pour deux ans (TVA incluse) Droits d’auteur Strike Media Schweiz AG, Gösgerstrasse 15, 5012 Schönenwerd, Réimpression Admis uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction www.snowactive.ch, feedback@snowactive.ch, info@snowactive.ch
Changements d'adresse Envoyer l’ancienne et la nouvelle adresse à Swiss-Ski, Case postale, 3074 Muri, Téléphone 031 950 61 11, Fax 031 950 61 12
Le team de Strike Media Schweiz est équipé par:
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