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Tout P’tit Charles

elles sont dans vos écrans !

Attention alerte à la bombe :

eule u g e d p u o Le c

15 avril 2015 n°2 - Gratuit Responsable de publication Antoine Houguenade Comité de rédaction : Chevallier/Gallier/Goasguen/ Gouzou/Houguenade/Joye/ Ladret/Meyer/Paquet Maquette : Magnez

L’édito

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Télé-réalité…

n mars 2015 en Argentine, le tournage de la version française de l’émission Dropped est endeuillé par la collision de deux hélicoptères et la mort de dix personnes, dont les sportifs Camille Muffat, Florence Arthaud et Alexis Vastine. Le principe de cette téléréalité : mettre en scène des champions sportifs livrés à euxmêmes en pleine nature. Dropped nous renvoie alors à une dure réalité… Lorsque la télé-réalité a pointé le bout de son nez… 1973 grand bouleversement à la télévision : la téléréalité est née! Elle arrive tout droit des terres californiennes pour continuer à rejoindre l’Europe. A cette période la première émission ressemblait encore à un documentaire et traitait un sujet tabou: l’homosexualité.

que l'on apprend à connaître, croit-on... Le candidat change et le narcissisme, l’amour-propre, le matérialisme ou encore le désir d’être connu, de se tester, de gagner encore et toujours plus se font de plus en plus présents. Les téléspectateurs sont alors davantage curieux, avides et en redemandent. Cela donne source à des situations de plus en plus improbables à la télé ce qui nous amène à nous questionner. Quel public prend plaisir à regarder ce type d’émissions plus ou moins abusives ? En quoi les candidats sont-ils, d’une certaine manière, poussés à y participer ? La rédac’ Carolane GOASGUEN Rémi GALLIER

Télé-irréalité ? Au fur et à mesure, la téléréalité de l’époque change de tournure. Toutes les semaines ont lieu des éliminations, avec à la clé un gagnant et une récompense à la somme ! Tensions, complots, flirts, trahisons : on devient vite addict ! On ne lâche plus la "vie" de ces candidats

Edition CDI LPO C.De Gaulle Rue Jacques Daguerre 60200 Compiègne Tirage 500 exemplaires

Journal des lycéens LPO Charles de Gaulle - Compiègne


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« - Que veux-tu faire plus tard ? -Je veux faire Nabilla ! -… ?! »

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e vous présente la famille Toutlemonde : Monsieur, Madame, et leurs deux enfants. Comme beaucoup d’enfants, le fils et la fille regardent la télévision après l’école. Mais que regardent-ils ? Inspecteur Gadget ? Pokémon ? Que nenni mes amis ! Ils regardent Les Marseillais à Rio, Adam recherche Eve, Secret Story, Secret Story 2, Secret Story 3… Quoi que… non, nous sommes mardi, ils regardent Les Anges de la télé-réalité aujourd’hui!

Les enfants grandissent. Ils vont au collège, puis au lycée. Tous leurs camarades regardent les mêmes émissions qu’eux, aiment les mêmes candidats, reprennent les mêmes phrases dépourvus de sens. Une uniformité psychologique, chez des jeunes qui cherchent leur identité, plutôt ironique, non ? Ah, vous ne me croyez pas ? Bon, à votre guise. Au fait, savez-vous que la plupart des jeunes filles qui regardent les émissions de télé-réalité risquent de finir anorexiques à implants mammaires pour ressembler à leurs « modèles » ? Oui, vous avez bien compris. Les bimbos servent de modèle à un certain nombre d’adolescentes. Les jeunes se cherchent une identité, ils se cherchent des héros, des modèles sur qui prendre exemple. Et les héros des jeunes d’aujourd’hui seraient des beaux et des belles payés pour dire les pires imbécilités ? Encore faudrait-il que l’imbécilité soit rémunérée… L’influence de la télé-réalité (et quelle influence !) reflète malheureusement le matérialisme de notre société occidentale. Il nous en faut toujours, et toujours plus ! C’est un cercle vicieux d’une certaine façon. Les candidats de télé-réalité, attirés par le jackpot comme des mouches par un pot de miel, vont s’inscrire dans les émissions. L’émission va être regardée par le public, parmi lequel des jeunes à la recherche d’un idéal. Ces jeunes, influencés par leur « idéal » du corps humain (femmes blondes laquées, bombées, au galbes siliconés et aux lèvres « poulpeuses », et une horde de conquérants à gonflette, cheveux carton-pâte et tablettes toblerones luxuriantes), vont se droguer à coups de « -Nan mais Allô, quoi ! », puis eux-mêmes vouloir participer aux émissions, attirés par l’appât du gain. La boucle est bouclée, le cycle est éternel. Bah, oui… tout est une question d’influence ici-bas… Par peur de se faire rejeter par les autres, on fait du copié-collé pour ressembler à n’importe qui. CQFD ! (Si vous faites partie des automates sous influence, je vous présente mes plus sincères excuses) Samantha PAQUET

Edition spéciale, 15 avril 2015


Les secrets de la production 3

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oujours plus loin, toujours repousser les limites. La production des télé-réalités n’est plus ce qu’elle était, l’audience baisse, mais il faut toujours faire plus de buzz…

bouteille de vodka qui traîne » ; « la coke, il ne faut pas être très malin pour deviner qu’il y en a partout ». C’est pour ces raisons, que deux vigiles stationnent en permanence près des tournages, pour éviter tous débordeDeux millions de personnes suivent ces séries. Mais ments. quel est l’envers du La violence est décor ? présente partout. L’alcool et la Passé sous le seuil drogue n’arrandes 1,4 millions de geant rien, elle téléspectateurs, le mène certains à « plan Orsec » est l’hôpital, mais déclenché. Il conaucun participant siste à remonter ne dit la vérité, l’audience en créant ou ne dévoile ce volontairement des qui s’est passé, à conflits au sein des cause de l’interémissions, entre les diction formulée participants. Dans dans leur contrat. Secret Story, l’amour n’a pas La plupart des d’âge, entre une candidats ont befemme cougar, Nasoin d’un suivi thalie, et Vivian, son copain de 23 ans, bodybuildé, qui psychologique après les émissions, tant par le manque sont ensemble depuis un an. Lorsque l’audience dimi- de sommeil (ils dorment moins de 4 heures par nuit), nue trop, la production d’Endemol joue sur la jalousie. que par la prise de substances nocives pour la santé. Elle fait en sorte de laisser Nathalie seule dans une mai- Pour l’appât du gain, la mort de certains candidats n’est son à part, avec Aymeric, un autre concurrent, et de ne qu’un ressort scénaristique de plus. montrer à Vivian, restés avec les participants, que des montages ultra-suggestifs de sa copine et d’un autre. Les télé-réalités sont des émissions qui servent à se Fou de jalousie, des bagarres éclatent et font remonter faire de l’argent, au détriment des limites de la télévision. Les participants sont comme manipulés, perturl’audience immédiatement. bés et sans repères, par la production, qui cherche Elle crée aussi des perturbations liées au temps, elle en- toujours à faire plus d’audience. Ils ne connaissent lève tous les repères temporels, ce qui rend les partici- plus leurs limites et ne se rendent compte de la gravité pants malléables et influençables. « C’est sûrement illé- de leurs actes qu’une fois la diffusion passée. gal […] je crois qu’il y a un vide juridique…. » avoue Marion, haut gradée de Secret Story. Antoine, assistant-monteur, déclare aussi « Evidemment qu’il y a de l’alcool […] La prod fait attention à ce qu’on ne voit rien » ; « Il y a toujours une

Edition spéciale, 15 avril 2015

Aurore LADRET


Edition spĂŠciale, 15 avril 2015


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