P'tit charles numéro 24 version web

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Sommaire 2 3

Edito… Lou-Ann Uros

4 - 5 Côté lycée… Acte 2 de la vie lycéenne… Maxime Carpentier La Compiègnoise… Aurore Ladret

6 - 8 Société La malédiction de naître-fille… Doriane Bazelaire L’église catholique, une institution sexiste ?... Julie Cauchois Nous ne sommes pas en sucre… Alexia Rousseaux

9 - 11 Culture P’tit Charles au festival Expresso… Carolane Goasguen Exposition coup de cœur … Lou-Ann Uros « La photographie peut fixer l’éternité dans un instant » H. Cartier-Bresson

12 - 13

Nouvelle.

La fille de la pluie… Jean-Cristophe Gouzou

14

Rencontre avec… Valentin Savreux en 4 questions… Doriane Bazelaire & Julie Cauchois

15 - 17 Côté Livres Boys Out !... Samantha Paquet La Démesure… Doriane Bazelaire Olympes de Gouges… Laurianne Houdinet Geisha… Julie Cauchois

17

Chronique Episode 2 - Le meilleur cours du monde… Alecsya

18

La loi Veil… Samantha Paquet

19

Brèves

20

Se la jouer solidaire. Noël des enfants… Carolane Goasguen Catherine rend hommage à Charlie

P’tit Charles, l’équipe :

Couverture: A.Chiabrando; Internet; L.Magnez S.Paquet; A.Rousseaux; L.A.Uros

Responsable de la Publication: A.Houguenade

Correction: C.Goasguen A. Meyer; A.Rousseaux

Rédactrice en Chef: A.Rousseaux; C.Goasguen Ont participé à ce numéro : Alecsya; D.Bazelaire; M.Carpentier; J.Cauchois; Maquette/Montage: M.Carpentier; C.Goasguen; J.C. Gouzou; L.Houdinet; A.Ladret; A.Chiabrando; L.Magnez

P’tit Charles N° 24 - Février 2015

Illustrateurs : A.Chevallier; A.Houguenade; Katz; E.Merle-Stagiaire Photographies : D.Bazelaire; H.Cartier-Bresson; C.Goasguen; Internet; L.De Gaulle; S.Paquet


Edito 3

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lus de 600 millions de femmes vivent dans des pays où la violence conjugale n’est pas considérée comme un crime en 2013, et dans au moins 53 Etats, le viol conjugal n’est pas passible de poursuites pénales.

Jusqu’à 140 millions de femmes et filles actuellement en vie dans le monde ont été victimes de mutilations génitales comme l’excision ou le « repassage des seins ». A Delhi (Inde), 95% des femmes déclarent ne pas se sentir en sécurité dans les lieux publics, notamment à cause des viols fréquents. Jusqu’à 70% des femmes sont victimes de violence au cours de leur vie Les femmes et les filles représentent 80% des victimes découvertes de traite, en vue de prostitution, d’esclavage, de travail forcé… (de 500 000 à 2 millions de victimes chaque année selon les estimations). Au moins 98 Etats n’ont pas de législation concernant la traite des êtres humains. 9 femmes battues sur 10 ne portent pas plainte, et la moitié des plaignantes ne vont pas jusqu’au bout. Les femmes représentent moins de 20% des représentants parlementaires dans le monde, toutes chambres confondues. A travers le monde, 1 femme sur 5 est victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie selon les estimations. Jusqu’à 5 000 femmes sont victimes de « crime d’honneur » chaque année. Entre 40 et 50% des femmes de l’UE ont déclaré avoir subi une forme de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. Alors je sais qu’aucun être masculin, ô si éminemment supérieur, ne m’a autorisé à parler, mais… ça fait réfléchir, non ? Lou-Ann Uros Sources:ONU femmes

P’tit Charles N° 24 - Février 2015


Côté lycée 4

~ ACTE 2 DE LA vie lycéenne ~

P

récédemment, l'ancien ministre de l'éducation Vincent Peillon, a décidé de réaliser un texte nommé Acte 2 de la vie lycéenne afin de la dynamiser. Les propositions pour l'acte 2 faites devaient être révélées le jeudi 3 avril 2013, le remaniement ministériel de la veille a empêché cette rencontre. Donc, aucune proposition officielle n'a été faite, néanmoins les élus lycéens au niveau académique (CAVL) ont fait leurs propositions (qui déboucheront sûrement comme les pi1iers de) ce nouvel acte de la vie lycéenne. P'tit Charles a décidé d'interviewer un spécialiste de la question, Corentin Durand le nouveau président de l'UNL (Union Nationale Lycéenne) une organisation lycéenne fortement impliquée dans le débat. P’tit Charles: Quel est l’avis général de l’union nationale lycéenne sur cet acte 2 de la vie lycéenne ? Corentin Durand: Nous avons porté la voix des lycéens en demandant la création d'un acte 2 de la vie lycéenne, nous sommes donc pour, mais nous restons attentifs aux propositions données. PC: Ces mesures ont elles trop tardé pour les lycéens ? CD: Oui, ces mesures ont trop tardé pour les lycéens nous n'avons pas cessé de le rappeler. Il y a même un rapport de l'assemblée nationale qui a évoqué cela. PC: Que pensez-vous du fait qu’aucun lycéen n’a été désigné pour participer à la rédaction du rapport sur la vie lycéenne ? CD: C'est vraiment dommage qu'aucun lycéen n'ait été désigné, car qui mieux que les lycéens peuvent rédiger ce rapport sur la vie lycéenne? De plus les auditions qui ont eu lieu à l'assemblée nationale à ce sujet n'ont pas été suffisantes. PC: D’après vous combien faudra t-il de temps pour que le texte soit vraiment appliqué dans les faits, sur la majorité des établissements? CD: Pour l'instant l'acte 2 n'a pas été (prononcé) mais nous pouvons penser qu'il sera appliqué avec quelques améliorations au début de l'année 2014/2015 et totalement mis en place durant l'année scolaire 2016/2017. PC: Pensez-vous que la communication sur ce sujet ait été suffisante, et que les lycéens ont été suffisamment renseignés sur ce texte les concernant? CD: Le ministre Vincent Peillon a été à l'origine de la consultation nationale à propos de cet acte 2 ce qui en soit est une bonne idée. Même si on ne peut pas nier qu'il n'y ait pas eu assez d'implication localement dans les établissements.

PC: Ce texte jouera-t-il un rôle majeur dans la vie lycéenne ? CD: Pour l'instant aucune grande mesure est annoncée mais il est préférable d'attendre la fin des négociations pour voir ce qu'il va en être définitivement. PC: Qu’avez-vous pensé de l'annulation de la conférence de presse du jeudi 3 avril 2014 sur la vie lycéenne dans laquelle des journalistes lycéens avaient été invités à participer ? CD: L'idée de vouloir faire une conférence de presse avec des journalistes lycéens était une très bonne initiative. L'annulation de cette conférence de presse est dûe au remaniement ministériel. Maxime Carpentier Vice-Président du CVL LPO de Gaulle-Compiègne

Corentin Durand lors du congrès national des 20 ans de l’UNL le 5 et 6 avril 2014 à Paris (© DR)

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Côté lycée 5

~ LA COMPIEGNOISE~

L

e Dimanche 5 Octobre 2014, s'est déroulé la Compiégnoise, course à pied sur une distance

allant de 6 à 12 kilomètres. Créé en 2012 au profit de la lutte contre le cancer du sein (qui touche plus d'une femme sur 8), cette course a attiré, cette année encore, beaucoup de monde (1369 participants en 2012 et plus de 3200 en 2014!), collecté plus de 2000€ de bénéfices reversés à l'Institut Curie et 3500€ reversés à la Ligue contre le cancer. Plusieurs stands de restauration ont par 16 duos pour le lycée (mixte, mère/fille, ami(e) s...), 3/ 16 kilomètres de marche avec 35 personnes représentant Charles de Gaulle qui a également remporté le challenge des écoles, avec 68 personnes

Cette manifestation était aussi destinée à sensibiliser

©Lycée De Gaulle, Compiègne

©Lycée De Gaulle, Compiègne

(élèves, professeurs, parents...)

été installés en début, milieu et fin de parcours, permettant aux coureurs de pouvoir bien se désaltérer. Cette année, course aux bords de l'Oise, dans la forêt et sur les routes de la ville, bloquant de nombreuses rues. Organisée pour des femmes, et avec des femmes, cette course a pu être réalisée seul, ou en équipe, sachant

tout le monde à une pratique régulière du sport.

que chaque équipe devait être composée d'au moins

Autre événement sportif qui sera organisé par

une femme. Trois challenges proposés : 1/ une course féminine de 12 kilomètres, représentée par 1 élève du lycée, 2/ un relais de deux fois 6 kilomètres, représenté

Les Picantines: "La Printanière", qui aura lieu le 22 mars 2015. Fonds récoltés au profit de la lutte contre d’autres cancers touchant les hommes.

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Société 6

«

~ La malédiction de naître fille ~ Je suis d’accord avec ce que dit mon mari, c’est normal : la fille ne ramène pas d’argent

à sa famille, on ne l’envoie pas à l’école, elle ne sait pas lire, pas écrire, elle ne sort jamais. Elle n’est bonne qu’à s’occuper des tâches ménagères de ses frères et de la cuisine. Toutes les femmes ici veulent des garçons. Une femme qui n’a que des filles se fait quitter par son mari. Une femme qui ne fait pas de

Problème causé par la pauvreté grandissante dans ces pays : nous retrouvons des nouveau-nées (99% étant des filles) dans des décharges, ou encore abandonnées sur les bas-côtés. Des mesures sont prises, certaines associations luttent contre ce phénomène et vont suivre des familles pour qu’elles ne tuent pas leurs enfants, d’autres tentent de changer les mentalités en aillant parler aux femmes, des orphelinats recueillent ces petites filles et les élèvent. En Chine, le gouvernement

garçons n’est pas une vraie femme. » Reportage diffusé sur Arte le vendredi 25 avril

met en place de nombreuses campagnes de publicités pour « chérir les filles »… Ironie du sort pour ces

2014. Dans certains pays, naître fille est une malédiction. En Inde, au Pakistan ou encore en Chine, toutes les femmes veulent accoucher d’un petit garçon. Des infanticides (illégaux mais rituels) au Pakistan et en Inde, en passant par les avortements sélectifs, de nombreuses filles manquent à ces sociétés patriarcales, ce qui pose un réel problème politique et social. Aujourd’hui, il manquerait 100 millions de petites filles dans

hommes, « malheureux » qui selon les statistiques ont très peu de chance de trouver une femme pour se marier et fonder une famille. Des dizaines de millions de filles tuées ou avortées chaque année, véritable génocide qui engendre une forte baisse démographique. Il faudra encore du temps pour changer les mentalités et stopper réellement ce problème, mais la première des mesures à prendre est d’en parler. Doriane Bazelaire

le monde. Dans ces pays, les femmes sont jugées comme inutiles : elles ne rapportent pas d’argent, et il faut surtout les marier (ce qui coûte très cher à la famille).

« L’esclave qui obéit choisit d’obéir » Simone de Beauvoir P’tit Charles N° 24 - Février 2015


Société 7

~ L’Eglise catholique, une institution sexiste ? ~

D

’où viennent les stéréotypes sexistes ? Car s’il

gouverne depuis tant d’années ? Et puis, comme c’est

est un fait de société universel et intemporel, ce

Dieu qui l’a dit, la question ne se pose pas. L’homme

sont bien ceux-là. Et même si la « parité », essaie de

est homme, la femme, femme. Chacun sa place, cha-

les chasser de notre société dite avancée grâce à des

cun son rôle, égaux mais différents… Si la société

façons de penser évoluées, les mentalités peuvent va-

continue de tourner de cette façon, l’égalité homme/

rier et parfois rester fermées sans exception à tous les

femme ne risque pas d’être respectée. Faire preuve

stéréotypes sexistes que certains nomment : « la tradi-

d’inégalité dans ce contexte, c’est faire preuve de mau-

tion ».

vaise foi. La question de la place des femmes dans l'Eglise rejoint le débat de société actuelle concer-

L

’Eglise catholique fait une différence entre

nant leur place aux instances de pouvoir.

l’homme et la femme. La femme a bel et bien sa

place dans l’Ordre religieux mais évidemment pas la même place que les hommes. Chacun son sexe, chacun

Julie Cauchois Première Epitre aux Corinthiens, chap. 14, versets 34

son rôle… comme l’a dit Saint Paul « Qu’elles [les femmes] se tiennent dans la soumission ». Une bonne femme ne pose pas de question, elle reste docile et surtout, écoute son mari. « Ce n’est pas l’homme, bien sûr, qui a été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme ». Peut-on toujours parler d’égalité ? Même s’il est vrai que l’Eglise a évolué depuis la rédaction de la Bible, la différence reste marquante et inégalitaire entre l’homme et la femme. Bien qu’une majorité des fidèles de l’Eglise soit féminine, les femmes ne peuvent être ordonnées prêtres ou évêques ; quant à devenir Pape, cela semble inimaginable voire absurde ! Pourquoi ? L’Eglise s’inscrit dans une tradition tellement ancienne et puissante qu’il parait inconcevable d’en changer les fondements. Pourquoi ces messieurs partageraient-ils leur place alors que le masculin

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Société 8

~ Nous ne sommes pas en sucre !~

B

eaucoup de gens pensent que les femmes sont fragiles. « Est-ce-que la maman ourse est fragile lorsqu'elle protège ses petits ? Est-ce-que la menthe religieuse est clémente en amour ? Un anaconda femelle n'est pas plus grand et fort qu'un mâle ? ». La Femme n'est pas fragile. Une mère se mettra en danger pour ses enfants, la naïveté n’est pas une caractéristique féminine et la force d’une femme réside dans son esprit. Les femmes ne sont pas faibles, elles sont les mères, les sœurs et les filles du monde. Elles portent en elles le pouvoir de la vie et la force de faire naître les civilisations. Elles sont femmes !

Le respect fait défaut aux hommes dit supérieurs. On accuse les femmes d'être le sexe faible, elles sont aussi le « beau sexe ». On se contredit, on parle d'égalité qui existe sur le papier mais n’est que rarement appliquée (la femme n’est-elle pas citoyenne ?), de droits équivalents difficilement obtenus (1944 avec le droit de vote, 1967 avec la loi autorisant la contraception, 1976 avec la loi Veil pour l’avortement), et du respect de valeurs auxquelles trop peu de personnes adhèrent. On s'étonne des mouvements féministes, on s'excuse de penser des préjugés qu'on sait faux mais auxquels on croit et on s'accroche, on s'alarme devant des faits divers tels que les femmes battues ou les cambrioleuses de renom. Et pourtant, rien ne bouge. Les femmes veulent se faire entendre, elles hurlent sans bruit... Elles veulent avoir le droit de pleurer et de rire, de crier comme de garder le silence, de penser autant que de rêver, de vivre !

Dans toutes les religions, qu’elles soient monothéistes ou polythéistes, les femmes sont reléguées au rang de simples procréatrices qui ne doivent leur vies qu'au bon vouloir de leurs maris et leur capacité à se soumettre à ceux-ci dans la plus humble tenue, pas de vulgarité attention, et si possible sans ouvrir la bouche pour quelque parole que ce soit. Il y a là une inégalité incontournable et diront certains nécessaire puisqu'IL l'a voulu ainsi... Malheureusement le proverbe « Qui aime bien châtie bien » (interprétation du passage de la Bible où Dieu promet aux femmes la souffrance lors de l'accouchement, ou encore du passage du Coran où il est dit aux hommes que si leur femme montrent des signes de désobéissance il est bon de la battre afin de la remettre dans le droit chemin de la soumission envers son mari) est un parfait exemple de l'absurdité de la religion en ce qui concerne les femmes. Après tout, bien que les Écritures disent le contraire, les femmes peuvent occuper des postes à responsabilité (droit au travail), décider de leur avenir (choix de se marier et d'avoir des enfants), et surtout palier à ce qu'on peut appeler de la discrimination envers les femmes.

Les femmes ne sont pas des objets, dommage pour les hommes machistes... Elles ont droit à leur indépendance de femmes libres dans leurs dires et leurs actes. On les dit fragiles, pleurnicheuses, chiantes, capricieuses, têtues, prétentieuses, naïves, jalouses, possessives, etc. Pourtant, tous ces stéréotypes ne sont pas applicables à toutes les femmes, après tout chacune d’elles à une identité propre et ne peut être définie par de simples caractères attribués à tout un chacun. De même, les femmes ne sont pas la propriété de leurs maris et ne servent pas qu’à faire des enfants ! Pour-

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Culture 9

~ P’tit Charles au festival Expresso ~

L

e journal intitulé Expresso distribué en début d’année était une édition spéciale travaillée par quelques membres de l’équipe lors du Festival Expresso. A propos du concours : Organisé à Paris par l’association Jets d’encre, au Centre Lumière. Il consiste en la réalisation d’un journal express à partir d’une dizaine de sujets imposés en 15h, nuit blanche oblige ! Il s’adresse à tous les jeunes de 12 à 25 ans réalisant un journal dans leur collège, lycée, fac, quartier ou ville. Expresso c’est aussi un savant mélange de rires, de happening ainsi que de partages et de réflexions sur l’actualité.

Le récap’ : Dès notre arrivée dans la salle, nous avons rencontré diverses équipes toutes plus accueillantes les unes que les autres et arrivant de partout en France. C’est dans une atmosphère joyeuse et conviviale que le festival a doucement commencé. A notre disposition : un stand que nous avons nous-même aménagé dans les tons noir et blanc avec pour thème délibérément choisi : Charlie Chaplin. Autour de nous, un monde hétéroclite prenait place : les années disco, le monde de l’horreur, Games of Thrones, les pirates et bien d’autres encore….

riante, agitée par le temps, une foule de personnes qui vont apprendre à se connaître au fil des heures, dans une rivalité très sympathique et bon enfant. Puis est venu le choix de la personne la plus apte à répondre à tel sujet, le choix sur la façon de traiter celui-ci ou encore la mise en place d’un début de maquette… la soirée s’annonçait riche ! Pour se donner de l’énergie, rien de tel qu’un café bien chaud ou un soda bien sucré. Entre deux sujets, les animations battaient leur plein : danse, happening, visites par ci par là pour rencontrer de nouveaux journalistes. Nous n’avions pas d’accès à internet, le but étant de faire travailler nos méninges pour chaque sujet donné tout en n’oubliant pas notre course contre la montre ! Le lendemain matin, la fatigue cernait nos yeux mais notre désir de boucler au mieux notre bijou était très fort. Nous sommes passés par des moments d’inquiétude notamment lorsque le temps n’affichait plus que quelques minutes et que nous avions encore plusieurs manipulations à faire, des articles à terminer ! Mais avec Axel, notre « honorable rédacteur en chef » a pris chaque article en main et comme nous n’étions pas les seuls, une demi-heure de temps nous a été ajoutée. Alors que dire de cette très belle expérience ? Simplement qu’elle était magique et que nous y participerons à nouveau cette année, cette fois-ci avec le thème « Alice in Gothica Land » . Venez vite prendre une tasse de ce bijou au CDI !

Lorsque le chrono a démarré, pas de temps à perdre ! Il fallait vite courir pour récupérer le premier sujet. Nous étions très nombreux : près de 300 journalistes ! Imaginez une grande foule, serrée mais sou-

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Carolane Goasguen


Culture ~ La photographie peut fixer l’éternité dans un instant ~ Henri Cartier-Bresson

E

xposition coup de cœur Henri Cartier-Bresson – Paris 2014

Né en 1908, ce photographe de renom a traversé tout le XXème siècle fixant nombre d’évènements historiques à travers le monde. Si son travail a longtemps été caractérisé uniquement par l’idée « d’instant décisif », c’est-à-dire la faculté impressionnante de Cartier-Bresson à photographier un moment précis qui fait toute la photo, cette exposition a su montrer au public la pluralité de l’artiste.

rière-plan une seconde auparavant, et son reflet dans l’eau aurait troublé par son talon un instant plus tard. La partie centrale de l’exposition tourne autour de son engagement communiste, avec des photographies de la pauvreté dans différents pays ou des clichés

©Audrey Chevallier

Celui qui est surnommé « l’œil du siècle » présente une œuvre divisée en trois parties majeures * la fréquentation des surréalistes à ses débuts, son engagement politique aux côtés des communistes, son entrée dans le monde du cinéma * puis le photoreportage,* enfin l’arrêt de ce dernier et le temps des photos contemplatives et du dessin vers la fin de sa vie. C’est autour de ce découpage chronologique que s’organise l’exposition, qui fait passer le visiteur au milieu de centaines de photos en noir et blanc, de dessins, de tableaux, d’extraits de films qu’Henri Cartier-Bresson a réalisé ou pour lesquels il a collaboré, comme avec Jean Renoir… Cartier-Bresson a fréquenté les surréalistes au début de sa carrière. Cela donne des photos aux compositions souvent géométriques, et des motifs caractéristiques du surréalisme – des corps déformés, des rêveurs aux yeux fermés, des corps empaquetés, … très présents dans les premières salles. On y trouve également déjà l’idée d’instant décisif. Pour de nombreuses photos, si Cartier Bresson les avait prises quelques secondes avant ou après, la composition aurait perdu son sens. Pour la photo de droite, l’homme n’aurait pas rappelé le personnage de l’affiche en ar-

anticolonialistes, et sa prise de position pendant les différentes guerres, que ce soit aux côtés des Républicains espagnols ou lors de la Seconde Guerre mondiale qui l’a vu prisonnier puis résistant après son évasion, à travers des films en majorité. Quelques salles ont également été dédiées aux photos réalisées dans le cadre du photoreportage, et qui sont un peu moins dans le cadre du

P’tit Charles N° 24 - Février 2015


Culture 11 photoreportage, et qui sont un peu moins artistiques, et davantage tournées vers les sujets d’actualité comme la prise de pouvoir communiste en Chine, les funérailles de Gandhi en Inde, ou la France pendant Mai 68. La fin de l’exposition était plus succincte ; seulement une salle dans laquelle on peut voir des photographies beaucoup plus calmes et contempla-

tives, loin du dynamisme de ses clichés précédents. Après avoir cessé peu à peu les commandes de reportages, Cartier-Bresson revient à la poésie de ses débuts. On peut également songer à une boucle en voyant ses derniers dessins au fusain qui ne sont pas sans rappeler ses premières œuvres d’enfant, aux crayons ou à la gouache, exposées à l’entrée de l’exposition.

Ce qui frappe le plus dans cette œuvre vaste et variée, c’est à la fois le travail anthropologique que Cartier-Bresson a réalisé en photographiant des scènes récurrentes de la vie quotidienne dans les nombreux pays qu’il a visité - Côte d’Ivoire, Espagne, Italie, Maroc espagnol, Etats-Unis, Inde, Chine, Indonésie, … - et sa façon de toujours jouer avec les lignes, reste de l’apprentissage géométrique de la peinture à ses débuts. Lou - Anne Uros P’tit Charles N° 24 - Février 2015

n r-Bresso

© Cartie


Nouvelle... 12

~ La fille de la pluie ~

L

a fille de la pluie est sensible, fragile, comme les nuages qui la portent. Seule, isolée, triste... Elle pleure, pleure de toutes ses larmes, de toute sa pluie. Elle coud, coud de toute son âme, toujours, toujours la même poupée, jusqu'à lui donner vie, la rendre humaine; non, non, pas humaine : les humains ne sont pas gentils, ils ne sont pas gentils; ils sont méchants, abominables, horribles... Elle coud, elle coud à la rendre gentille, amicale, inhumaine, puisque les humains sont si méchants; méchants à tuer...

A tuer, à tuer et ils tuent, tout, tout ce qui bouge, ce qui vit, ce qui parle; même la nuit, même la nuit ils la tuent, ils la tuent de leur lumière obscure. Elle trouble la nuit, elle cache les étoiles, se croit plus forte qu’elles... Et pourtant, pourtant, les Hommes sont faibles, si faibles, trop faibles pour tenir, voir leur œuvre en face.

La fille de la pluie les a connus, elle, comme tant d'autres, trop d'autres. Elle a connu les Hommes, les Hommes et leurs conneries. Elle les a connus, trop bien connu leur égoïsme, leur orgueil, leur Humanité Les humiliations, les moqueries... Combien de fois, sa poupée, sa poupée chérie s'est-elle retrouvée dans la boue, et ses parents, ses parents ne comprenant pas, ne comprenant rien lui disaient « la prochaine fois que tu seras sale comme ça, tu seras punie dans ta chambre. » Et ils la punissaient, de s'être faite humiliée, et ne faisaient rien, rien, rien d'autre que de l'enfermer, l'enfermer dans sa chambre, en lui enlevant ses jouets. Seule reste, le tissu, le tissu et l'aiguille, cachés sous le lit... Elle coud, elle coud les poupées, les poupées s'entassent, elles s'entassent. remplissant l'armoire, le matelas , la chambre, sa vie, son âme... Il pleut.

Depuis quelques années, ses poupées multiples prennent place, de plus en plus, de plus en plus de place, sa chambre entière, sa vie, sa vie sociale, ce qui s’en rapproche le plus. Le monologue des longues soirées pluvieuses qu'elle raconte à ses poupées, dans cette pluie, cette pluie, cette pluie perpétuelle qui lui cache la nuit, la nuit et ses beautés.

Elle leur raconte dans un long récit de larmes ses journées de martyr ne mourant pas. Puis, quand elle a fini, elle réfléchit, pense, imagine, toutes les punitions, les tortures thématiques qu'elle pourrait exécuter sur ses bourreaux : dépeçage, mutilation, séquestration et tout un panel de massacres mentale, physique, Humaine. Toutes ces réflexions, dignes des plus grands criminels et psychopathes que cette terre ait portés… Elle sombre peu à peu dans la folie. Les poupées deviennent son culte, elles deviennent sacrées, et ses parents, ses parents qui ne voient rien; et ces Humains; ces Humains qui continuent leur œuvre... Il pleut toujours plus, les rues deviennent des Torrents. Les années passent, avec elles les neiges de l'hiver, les fleurs noires du printemps, les feuilles de l'automne, et les tentatives de suicide... Un jour, des gens sympathiques sont venu la voir. Ils ont parlé, fraternisé... un jour, alors qu’ils allaient faire un pique -nique, la fille de la pluie était [devenue] heureuse, juste heureuse sur le moment : pas épanouie, pas guérie, [toujours malade], d’une maladie béante, incicatrisable dans sa tête, son esprit et sa conscience. Lors du pique-nique, l'un des Humains dit: « range la ta poupée, elle fait gamine! » Il plut, plut comme jamais et comme jamais il plut pendant des millénaires. Les Humains dirent en cœur: « c'est nul, à chaque fois que tu viens, il pleut. On se casse. »

La fille de la pluie a grandi, elle a maintenant douze ans, douze ans de souffrance... Maintenant [maintenant] elle est au collège, et il pleut, il pleut en permanence : des torrents, des torrents de larmes, de larmes et de poupées... « Qu'elle est moche », « Regarde-moi cette poupée de gamine », « Crève ». Tant de preuves d'humanité!

Elle ne les revit plus jamais, les faux gentils; il pleut,

P’tit Charles N° 24 - Février 2015


...Nouvelle 13 les villes deviennent des lacs.

de son rêve, de sa nuit.

Les années encore passèrent, les feuilles aussi tombèrent, les suicides aussi. Seize ans maintenant, le lycée, plus personne de connu, tant mieux une autarcie promise et espéré. Le premiers jour, elle vit qu'ils se connaissaient tous déjà entre méchants, entre Humains, il faut croire qu'ils partagent tous un langage commun, malgré toutes leurs conneries, ils ont l'intelligence de se mettre ensemble, en groupes, en troupeaux. Il pleut encore, il pleut toujours...

Il plut, encore, encore plus, il plut sur cette arche isolée du monde, sur ce couple naviguant sur une mer de larmes. Sous les étoiles. Mais cette fois, cette fois, ce fut une pluie de joie, une de ces pluies chaude du début printemps qui calme les mœurs, une de ces pluies paisible qui réchauffe le cœur dans les nuances gris noir blanc. Seule sous la voûte du saule... l’humain l'embrassa, les éclairs illuminèrent de leur pure lumière le paysage sublimé par la pluie et la lumière tamisée des nuages. Tout était si beau, le saule les enveloppa de sa sublime chevelure protectrice. Ils montèrent dans l'arbre, la nuit tomba, les nuages se dissipèrent.

Puis, un jour, un Humain, un Humain vient la voir, de façon amicale. L’humain de la nuit. « Regarde, regarde la nuit, tout est si beau la nuit ». Il lui parla, avec gentillesse, même la poupée ne le dérangea pas. La fille de la pluie eut malgré tout peur : Elle le suivit dans son monde de rêve, il lui conta tout

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Jean-Christophe Gouzou


Rencontre avec... 14

~ Valentin Savreux en 4 questions ~

P

’tit Charles : A quel âge astu commencé à écrire ?

Valentin Savreux : J’ai commencé à écrire vers 8 -9 ans mais en secret. Le 1er livre « A tombeau ouvert livre 1 : le fils du diable a été écrit à l’âge de 13 ans, que j’ai mis 6 mois à écrire. Il a été publié en Octobre 2012 grâce au partenariat avec le Conseil Régional de Picardie, le Conseil Général de l’Oise et la mairie de Compiègne. Le 2ème livre « A tombeau ouvert livre 2 : le tintement des lames » a été édité décembre 2013. P.C. : Comment es-tu parvenu à faire éditer des romans ?

qu’un éditeur. P.C. : Comptes-tu sortir une suite de ces deux tomes ? V.S. : Je suis en train d’écrire le troisième mais pas de date prévue, cela dépend de mon inspiration… P.C. : Quelle est ta source d’inspiration pour ton écriture ? V.S. : L’inspiration vient de mes différents voyages. Pour le premier, l’Egypte antique, et pour le deuxième : Rome sous César. Valentin Savreux est élève au Lycée de Gaulle.

Doriane Bazelaire Julie Cauchois

©D.Bazelaire

V.S. : Pour le 1er livre, je l’ai en-

voyé par mail à 5 éditeurs. Sur les 5, 4 étaient intéressés pour le publier. L’éditeur choisi a été les éditions Amalthée au vu de leur contrat. Comme il s’agit d’une édition participative, l’éditeur et l’auteur doivent participer financièrement à l’édition. C’est pour cela que j’ai rempli des dossiers conseil général et Conseil régional pour obtenir une aide financière. Ces aides ont été obtenues suite à un entretien devant un jury. En contrepartie de ces aides, je dois inviter les partenaires à chaque dédicace, faire apparaitre leur logo sur tous les supports. Pour le 2ème livre, nous avons changé d’éditeur : ILV édition qui est plus un imprimeur

1

2 Profs, élèves… Saurez-vous les reconnaître ? Réponses à la dernière page P’tit Charles N° 24 - Février 2015


Côtés livres 15

~ Boys Out ! la bible des féministes extrêmes ~

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Dans le monde de Lyra, les hommes sont des fugitifs. Les hommes sont des proies qu’il faut éliminer. Ils n’ont qu’une utilité : la procréation. Une fois cette unique tâche accomplie, ils sont exécutés. Lyra s’entraîne dur pour être un des meilleurs éléments de cette société d’amazones. Jusqu’au jour où c’est à son tour d’être en contact avec un garçon… » Notre monde, et la France, cent ans après nous. Après un soulèvement féministe, les hommes sont traqués. Lyra, une adolescente de dix-huit ans, n’imagine pas un instant de cohabiter avec ce qu’ils appellent les « mâles ». Dès la première page, Rawia Arroum annonce la couleur de son roman avec les définitions de « l’Homme » et de « la Femme » telle qu’elles sont présentés dans cette société futuriste. Ce livre, rempli de bouleversements inattendus comme de scènes drôles ou touchantes, manque peut-être parfois un peu de souffle. Certaines scènes sont prévisibles de très loin ! Le style d’écriture ne plaira probablement pas à tout le monde, mais malgré ses quelques maladresses, je le conseille à tout le monde ! L’action dure jusqu’au dernier mot du livre, et sans spoiler : la fin vous laissera « sur le cul » !

©Audrey Chevallier

Boys out ! est une perle d’écriture, surtout si vous êtes féministe et adepte de romans futuristes. ARROUM, Rawia; Boys out ! Disponible au CDI Samantha Paquet

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Côté livres 16

~ LA DEMESURE ~

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epuis ses 2 ans, Céline joue du piano. Son père, vivant par procuration le succès de sa fille, l’oblige à jouer nuit et jour, la battant lorsque des fausses notes se font entendre. Céline vit alors un enfer, ne pouvant se plaindre apeurée par son père, vivant aux côtés de sa mère et de sa petite sœur, impuissantes. Personne ne se doute qu’une telle histoire est possible au sein d’une famille aisée, et personne n’aide Céline. Dans son roman autobiographie La démesure, Céline Raphaël nous raconte son calvaire, jour après jour, année après année, pour se libérer de son bourreau.« Ceci est mon histoire. Au nom de mon don pour la musique, je suis devenue une bête à jouer, et mon père a été mon bourreau. Autour de moi, les autres faisaient la sourde oreille. Aujourd’hui, mes doigts courent sur le clavier, et j’y dépose mes souvenirs. J’écris, à mon rythme, la partition de mon histoire pour trouver, enfin, une nouvelle harmonie. Ecoutez-moi. » Un récit bouleversant d’une battante, qui nous

fait réfléchir sur la maltraitance et à la capacité des différentes organisations contre ce phénomène, à sub-

~ FEMME DE SON SIECLE ~ venir aux besoins des enfants. Disponible au CDI

Doriane Bazelaire

Notre illustratrice Audrey Chevallier a remporté le prix « coup de cœur du Jury », catégorie dessin de presse dans le cadre du concours organisé par l’excel-

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emme de son siècle, Olympes de Gouges est présentée à travers cette « BD » comme une femme forte. Sa vie nous montre une femme libre, ne voulant pas dépendre des hommes et de leurs idées machistes. En 1791 la Déclaration des Femmes et de la citoyenne, elle montre que la femme occupe une place prépondérante grâce à son savoir « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de montrer à la Tribune. » O.G Une BD qui évoque l’histoire de la femme durant le siècle des Lumières à la fois tragique et comique.

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Côté livres 17

~ Geisha ~

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e roman Geisha se déroule au Japon des années 1930. L’auteur Arthur Golden nous raconte l’histoire de Chiyo, une petite fille vendue par son père, un pauvre pêcheur et qui devient servante dans une Okiya (une maison de geishas) à Kyoto. Nous vivons à travers l’ascension de la jeune apprentie geisha toutes les initiations nécessaires pour parvenir au dur métier de geisha, comme le chant, la danse, la cérémonie du thé… Ce roman d’une telle précision et richesse culturelle nous apprend que la geisha (qui signifie « artiste ») n’est pas une prostituée contrairement au mythe répandu mais une jeune femme dont la profession est d’égayer les soirées par ses talents et sa grâce. L’histoire est très touchante et pleine de rebondissements mais ce qui fait tout son charme est le réalisme qui transparait au travers de cette fiction. Le film Mémoires d’une geisha de Rob Marshall adapté du roman est sorti en 2004 avec Michelle Yeoh, Gong Li et Zhang Ziyi. Julie Cauchois

~ Chronique d’une lycéenne ~

Episode 2 - Le meilleur cours du monde...

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Je rentre en cours de mauvaise humeur. Normal, j'ai mal dormi, je suis barbouillée et j'ai failli rater mon bus. A part ça tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Premier cours de la journée, super ! Et moi qui commençais à m'ennuyer... Surtout que pour ne pas en rajouter, le prof me déteste et ne s'embarrasse pas de le cacher. Mais qui aurait l'envie, un lundi matin, à 8h30, et de surcroit avec la tête dans le pâté, d'aller s'ennuyer sur une chaise à faire semblant d'écouter pour que le prof lui fiche la paix ? Si cette personne existe, dites-lui bravo de ma part parce que personnellement, je ne connais personne ayant une telle motivation dès le matin ! Le cours commence. Les minutes passent, les exercices sont vérifiés : je n’ai pas fait les miens… »

Au final, il vaut mieux commencer la journée du bon pied, ne pas se trouver sur la « liste rouge » du professeur et être poli même si on n’en a pas envie. Bien sûr, suivre le cours et faire ses devoirs est recommandé…

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Alecsya


Loi Veil 18 l'avortement. Malgré la démocratisation des contraceptifs, le taux d'avortement n'a presque pas bougé depuis 1974. Le taux n'a pas baissé, les erreurs, oublis, et failles de contraception restent nombreux.

2014. Anniversaire de la loi Veil

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© Source internet

l y a quarante ans, Simone Veil décrétait à l'Assem- Qui revendique l'avortement comme moyen de contraception ? La pilule et le préservablée Nationale: "L'avortement tif le sont. L'interruption de la doit rester l'exception, l'ultime grossesse reste le dernier rerecours pour des situations sans cours, l'exception. issue. Mais comment le tolérer Le discours de Mme Veil à sans que la société paraisse l'enl'Assemblée Nationale est resté courager ? Je voudrais vous historique. La raison de son comfaire partager une conviction de bat paraît aujourd'hui anodin. Or femme. Je m'excuse de le faire ce fut un long combat pour ces devant cette assemblée presque femmes. exclusivement composée d'hommes. Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame. C'est pourquoi si le projet tient compte de la situation de fait existante, s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse, c'est pour la contrôler, et autant que possible en dissuader la femme". Une ministre de la santé qui a su imposer à une Assemblée presque entièrement composée d'hommes cyniques, violents et agressifs, le « droit des femmes à disposer de leur corps ». Aujourd'hui, l'avortement apparaît comme une issue de secours. En 2014, une française sur trois a eu recours à

Des femmes seules, des filles-mère. Insultées de traînées, et contraintes de se débrouiller seules. Les « faiseuses d'anges », des femmes qui opéraient ces mères sur la table de la cuisine. Avec une aiguille à tricoter. Combien de femmes ont perdu la vie pendant ce long combat ? Un combat encore présent aujourd’hui ! Dans les années soixante, les féministes se sont insurgées contre « l'esclavagisme de la femme ». Une femme, disaient-elle, n'a pas besoin d'un homme. Une femme ne doit pas nécessairement avoir d'enfant pour être une femme. Pourquoi les petites filles doivent-elles jouer à la poupée et à la dînette ? Pourquoi les petits garçons doivent-ils jouer aux petites voitures et à la

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Brèves 19 P’tit Charles a remporté le premier prix du concours Médiatiks , organisé par le Clemi d’Amiens ! Il a aussi participé au concours Kaléido’scoop organisé

Se la jouer solidaire 2014

Félicitations à Ariana Fernandez Pereira 1H3, lauréate duTrophée des jeunes cuisiniers de Picardie qui a eu lieu le mardi 3 février 2015 au Lycée de Gaulle. Valentin Millard CAP2 a été classé 4ème.

En compétition cette année : Le collier Rouge (Jean-Christophe Rufin), Le liseur du 6h27 (Jean -Paul Didierlaurent), La vie en mieux (Anna Gavalda) et Réparer les vivants (Maylis de Kerangal).Pourquoi ne pas venir découvrir ces auteurs et leurs œuvres, toutes plus intéressantes les unes que les autres ? La première rencontre a eu

©S.Paquet

Prix Lycées - Lecture : Quatre livres à lire pendant l’année, des écrivains à rencontrer et un vote, pour élire le livre lauréat.

Cette année une nouvelle équipe au CVL a été constitué, réunissant 10 élèves dont 5 élus pour deux ans les 5 autres pour 1 an. Voici la liste des élèves élus: Élu pour 1 an :

Élu pour 2 ans :

Léa Bulsinski

Maxime Carpentier

Paul Hougenade Arnaud Josse Laura Lalouette

Joye Maureen Jason Rousseaux Laura Tripodi Marie Van Wynsberghe

Crystal Lorgnet

Campagne contre la

Photo-matons / réponses : 1. Audrey Chevallier

3. Mme Al Abbas

2. Mme Boulfroy

4. Mme Sentier

5. Samantha Paquet

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~ NOEL DES ENFANTS. DECEMBRE 2014 ~

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e 17 décembre 2014, à partir de 14h, avait lieu la remise des jouets organisée par l’Epicerie Sociale, au quai du clos des roses, à Compiègne. Des enfants curieux, des parents souriants, un personnel très agréable et des jouets, beaucoup de jouets ! Des peluches en tout genre, des poupons, des jeux de société pour les plus grands et tant d’autres… avec la promesse d’un joli Noël pour chacun.

Le lycée Charles de Gaulle est heureux d’avoir contribué à cette belle action et remercie chacun pour la seconde vie offerte aux jouets. Ainsi, cela permet à chacun de ces enfants d’aller cueillir, dans la magie de la solidarité, une marque d’amour et de tendresse. Carolane Goasguen

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© C.Goasguen

Cette journée a permis d’offrir plusieurs paquets renfermant mille et une merveilles à ces êtres rêveurs : un camion de pompier laissant imaginer celui qui le tient dans ses mains, être aux commandes de celui-ci, un gros ourson à câliner, la star d’un dessin animé préféré, à laquelle il faut inventer de nouvelles aventures, des histoires à découvrir ou redécouvrir…


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