2013- Mai/Juin - BD Nostalgia Vol.2 #2

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LE PREMIER MAGAZINE SUR LA BD totallement gratuit

MAI / JUIN 2013

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Volume 2 - Edition #2 Publication Bimensuelle. SM Design 5330 desmarteau Montréal, Qc. Tél.: 514-299-1593 Rédacteur en chef Sylvio Martins Les opinions exprimées dans les colonnes de ce magazines n’engagent que leurs auteurs. La reproduction des textes, dessins et graphiques est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur et de l’éditeur. Les images sont © 2013 par leurs auteurs. Dessin de couverture Spirou. Cette publication étant susceptible de comporter des erreurs. (nul n’est parfait) nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour les éventuels

ÉDITORIAL La vie éternelle Ce thème de la vie éternelle est un des quatre thèmes du credo (les trois autres étant la Trinité, l’Église et le pardon des péchés). Le «credo» est un texte qui énonce la foi catholique depuis les origines sous la forme du Symbole des apôtres, puis sous la forme du Symbole du concile de Nicée-Constantinople (an 385). «Je crois à la vie éternelle» est un article du credo selon la formule originelle du Symbole des apôtres, prolongeant l’article, où le terme «chair» désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité, rachetée par le «Verbe fait chair». Cela signifie que l’état définitif de l’homme ne sera pas seulement l’âme spirituelle séparée du corps, mais que les corps mortels seront appelés à reprendre vie, au dernier jour, incorruptibles. Toutefois la «vie éternelle» commence avant cette résurrection finale des corps: « la vie éternelle est la vie qui commence aussitôt après la mort». Comme l’histoire de Wolverine, nous voyons la vie éternel un symbol de ce qui peut être et ce qui pourrait être. Est-ce un paradoxe dans son nouveau filme? Nous allons savoir bientôt.

Sylvio Martins BD Nostalgia

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Dossier spĂŠcial:

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Membres Composition actuelle Cyclope [leader] Emma Frost [co-leader] Anole Angel Armor Blindfold Box Colossus Cypher Dazzler Le Docteur Némésis Domino Dust Gambit Graymalkin Hellion Iceberg Indra Ink Légion Loa Malicia Match Mercury Pixie Prodigy Le Professeur X Psylocke Dr. Cécilia Reyes Rocket Rockslide Shadowcat Solar Surge Véga Warpath Wolverine X-23 Créé par : Stan Lee (scénariste) Jack Kirby (desinateur) Première apparition: Uncanny X-Men #1 (septembre 1963) Éditeur: Marvel Comics

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Les origines L

es X-Men sont un groupe de super-héros, créé de mutants aux pouvoirs variés dont les affrontements par Stan Lee et Jack Kirby, dont les aventures sans cesse renouvelés ont assuré le succès de la série ont été publiées dans le comic X-Men n° 1 édité depuis une quarantaine d’années. par Marvel Comics à partir de septembre 1963. En France, ils sont apparus pour la première fois en 1970 dans le journal Strange n° 1. Le commencement Dans l’univers des X-Men, les mutations génétiques sont devenues monnaie courante, octroyant des super-pouvoirs à une part croissante de la population. Ces qualités surhumaines se dévoilent en général à l’adolescence, moment critique pendant lequel un mutant peut aussi bien sombrer dans le doute et l’égarement, et donc peut autant aboutir à mésuser de ses dons que devenir un individu épanoui.

Afin de les aider à franchir ce moment difficile, le Professeur Charles Xavier a créé une école spécialisée où il les forme à utiliser leurs pouvoirs et à s’accepter euxmêmes. Il leur apprend également à vivre en harmonie Se pose ainsi le rapport de l’homme à son évolution et avec les humains « normaux ». de l’intégration des différences. Les mutants eux, se répartissent en deux groupes : Mais d’autres mutants, qui n’ont pas eu la chance de rencontrer le Professeur Xavier, se sont égarés sur la - Proches du Professeur X Professeur Charles Xavier voie du mal. Regroupés autour du mauvais mutant Ma- Professeur X , ils croient à l’avantage de la différence gnéto, ils n’ont pour but que d’affirmer leur préémi- et aux bénéfices du métissage des capacités nence en réduisant l’humanité en esclavage. - Proches de Magnéto Magnéto Magnéto , les mutants Sur cet argument, les auteurs ont créé une multiplicité se considèrent comme le stade évolué de l’homme et BD Nostalgia

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qu’à ce titre, ce dernier est condamné à disparaître car il ralentit l’émergence d’une nouvelle humanité. La série originale des X-Men En 1963, les X-Men sont un groupe de cinq jeunes étudiants super-héros créés par Stan Lee et Jack Kirby pour Marvel Comics. Ils apprennent à maîtriser leurs pouvoirs, aidés par leur mentor : le Professeur Xavier, paraplégique et télépathe qui les accueille dans son école spécialisée pour jeunes mutants. Stan Lee a avoué qu’il avait utilisé l’aspect génétique de la mutation pour créer un nombre important de personnages doués de super-pouvoirs, sans avoir à inventer une origine particulière pour chacun d’eux. Les X-Men portent tous le même costume noir et jaune, avec un ceinturon surmonté d’une boucle caractéristique en forme de X. Comme le veut la tradition, leur visage est masqué afin de préserver leur identité lorsqu’ils interviennent en public, face aux mauvais mutants. Leurs aventures sont faites d’action et de combats, face aux dangers qui menacent la population. Les personnages originels des X-Men sont : Professeur X * Le Professeur Xavier (Charles Xavier) est télépathe, il dirige l’école des mutants.Professeur X Angel * Angel (Warren Worthington III) possède des ailes. Angel 8

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Fauve * Le Fauve (Henry « Hank » McCoy) a l’agilité et la force d’un gorille. Fauve Cyclope * Cyclope (Scott Summers) peut projeter des rafales optiques. Cyclope Jean Grey * Strange Girl (Jean Grey) est dotée de pouvoirs télékinésiques et télépathiques. Jean Grey Iceberg * Iceberg (Robert « Bobby » Drake) crée et contrôle la glace. Iceberg Le premier épisode présente également l’ennemi juré des X-Men : Magnéto, qui contrôle le magnétisme. Il pressent que les mutants ont pour destinée de diriger le monde et de remplacer les humains, incapables de vivre sur Terre sans causer le malheur et la destruction. Le personnage de Magnéto est complexe et ressemble au Professeur Xavier, son ancien ami. Sa volonté de se servir des pouvoirs mutants contre les humains est née de son expérience atroce de survivant de la Shoah. Magnéto crée une équipe adversaire des X-Men à de nombreuses reprises : la Confrérie des mauvais mutants (Brotherhood of Evil Mutants). D’autres super-vilains sont créés dans la série d’origine et deviennent des personnages récurrents : le Fléau Fléau notamment et surtout les énormes robots chasseurs de mutants nommés Sentinelles Sentinelle . Mais les adversaires des X-Men sont bien souvent fades et se résument à des mutants criminels, des extra-terrestres belliqueux ou des monstres très frustrés. Cette époque BD Nostalgia

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est donc peu intéressante et n’a pas beaucoup de succès. Ils introduisent deux nouveaux X-men : À tel point qu’elle devient la série la moins lue des édi- Havok * Havok (Alex Summers) est le frère de Scott. Il a la capacité de produire des rayons de plasma. Havok tions Marvel. Polaris* Polaris (Lorna Dane) possède des pouvoirs Lee et Kirby quittent finalement la série en 1966 et sont magnétiques et semble être la fille de Magnéto. Polaris remplacés par Roy Thomas et Werner Roth. À la fin Bien que les ventes augmentent avec l’arrivée d’Adams,

des années 1960, Thomas est rejoint par Jim Steranko et ce n’est pas assez pour sauver la série. Elle s’arrête en Neal Adams pour tenter de redonner un souffle à la série 1969. Cette première série est rééditée à plusieurs reprises, parallèlement aux nouvelles qui sont créées par qui en a besoin. 10 BD Nostalgia


la suite. Il faut donc attendre 1975, avec la formation d’une nouvelle équipe de X-Men plus vivants et plus réalistes (ils ne portent plus le même uniforme par exemple), pour que la série connaisse un engouement important.

Colossus * Colossus (Piotr « Peter » Rasputin), russe qui peut changer son corps en métal. Colossus Diablo * Diablo (Kurt Wagner), allemand doté d’une grande agilité, maîtrise la téléportation, il a la peau bleue. Diablo Sunfire * Sunfire (Shiro Yashida) est un japonais contrôlant des flammes. Sunfire Tornade * Tornade (Ororo Munroe), américaine d’origine Africaine, contrôle les éléments. Tornade * Thunderbird /Épervier (John Proudstar), apache dont la force et la vitesse sont exceptionnelles. Wolverine * Wolverine (James Howlett), canadien aux griffes et au squelette indestructibles. Wolverine

Chris Claremont (le scénariste) et Dave Cockrum (le dessinateur) reprennent certains personnages des premiers X-Men, devenus adultes, et ajoutent d’autres mutants, venus d’horizons différents, avec des qualités et des défauts plus marqués et plus détaillés. Cela démontre également la volonté de Marvel d’être publié dans le monde entier. Ainsi, pour démarrer la série, le Professeur Xavier forme une équipe pour sauver la Rapidement l’équipe perd deux éléments : Sunfire première, prisonnière sur une île vivante et radioactive Sunfire Sunfire (que les auteurs font partir) et Thunderbird/Épervier (qui est le premier X-Man à mourir). La nommée Krakoa. série est ensuite poursuivie par Cockrum et Chris Claremont. Une des plus importantes histoires créées par ces Le groupe accueille donc les membres suivants : Le Hurleur * Le Hurleur (Sean Cassidy), irlandais au auteurs est la « Saga du Phénix » PheniX dans laquelle Jean Grey Jean Grey Jean Grey devient PheniX Phénixcri destructeur. Le Hurleur BD Nostalgia

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d’une confrontation avec Magnéto, le Professeur Xavier et Jean Grey croient les X-Men morts et il s’écoule un an avant que les personnages ne se retrouvent. Byrne invente également des aventures canadiennes où les X-men rencontrent un groupe de super héros canadiens (la Division Alpha). Wolverine devient alors le personnage le plus populaire auprès du public et des aventures centrées sur le personnage sont régulièrement créées entre 1980 et 1984. Claremont et Byrne lancent les X-Men dans de nombreuses situations désespérées afin de révéler les personnalités de chacun des héros. Ainsi, la saga du « Phénix Noir » permet à un groupe aristocratique nommé le Club des Damnés (“Hellfire Club”) de contrôler Phénix. Mais la manipulation échoue et libère le côté sombre de Phénix, qui en vient à déchaîner sa colère et sa puissance jusqu’à détruire totalement une planète entière et les milliards d’habitants qui y vivent paisiblement. Les autres X-Men tentent de lui faire reprendre le contrôle d’elle-même et ils croient y être parvenus. Ils s’engagent alors dans un duel d’honneur contre la garde impériale de Lilandra, qui veut juger Phénix pour le génocide du En 1978, John Byrne succède à Cockrum. Le tra- peuple disparu. S’ils perdent, Phénix doit mourir car vail de Byrne sur la série est considéré par beaucoup elle est considérée comme une menace majeure pour comme la vraie naissance créatrice qui permet aux toutes les planètes et civilisations connues. X-Men de rencontrer un succès immense. À la suite Lorsque Cyclope est blessé lors du combat, Phénix PheniX et entraîne l’équipe dans des aventures intergalactiques. Ils rencontrent la race extraterrestre Shi’ar et son impératrice Lilandra, qui tombe amoureuse du Professeur Xavier et intervient ensuite de façon récurrente dans la série.

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laisse une nouvelle fois la place au Phénix Noir PheniX . Ne supportant pas de voir son compagnon blessé, elle ne peut plus contrôler sa puissance. Le Professeur Xavier ordonne aux X-Men de tuer leur équipière avant qu’elle ne détruise d’autres planètes. En fait, dans un sursaut de conscience, Phénix préfère se suicider avant qu’il ne soit trop tard, constatant que plus personne ne peut l’arrêter. La série est à cette occasion d’une maturité jamais atteinte par un comic. Les personnages majeurs des séries ne meurent que très rarement et c’est la première fois qu’un héros se suicide ! Cyclope décide alors de quitter l’équipe, qu’il finira par rejoindre quelque temps après. Tornade assurera l’intérim de leader des X-Men en l’absence de Cyclope, une fois la saga du Phénix terminée. Claremont et Byrne écrivent ensuite « Days of Future Past » en 1981. Dans un futur proche, les États-Unis sont totalement sous la coupe des Sentinelles Sentinelle , les robots surarmés construits pour débusquer les mu14 BD Nostalgia

tants. Plusieurs X-Men ainsi que de nombreux autres super-héros de Marvel sont morts. Les survivants sont enfermés dans un camp de concentration. Leurs pouvoirs sont annihilés et ils périssent peu à peu. Les auteurs vont jusqu’au bout de la logique sécuritaire des humains normaux : s’armer pour détruire les mutants et ne pas risquer de perdre le pouvoir. Cette vision pessimiste et intolérante de l’humanité est une constante dans l’histoire de la série. En 1982, Claremont est associé à Brent Anderson pour « God loves, Man kills » (“Dieu crée, l’Homme détruit” en vf) dans lequel le Révérend William Stryker lance une croisade anti-mutants, capture le Professeur X pour le manipuler et attaquer l’esprit des mutants. Les X-Men s’allient à leur ennemi Magnéto pour combattre Stryker. Cette histoire est un parfait exemple de la métaphore raciale de la saga des X-Men. Plus de vingt ans plus tard, elle a inspiré le film X-Men 2. Par la suite, Claremont travaille avec d’autres dessi-


nateurs, comme Paul Smith ou John Romita Junior. Au début des années 1980, le groupe de mauvais mutants nommé Morlocks apparaît. Wolverine tombe amoureux d’une aristocrate japonaise, (Mariko Yashida), tandis que Tornade est confrontée à la perte temporaire de ses pouvoirs. Cyclope démarre sa relation avec Madelyne Pryor, un clone de Jean Grey. La deuxième époque se termine par le mariage de Scott et Madelyne. Dans les années 1980, les X-Men ont été modifiés, accueillant et perdant des membres régulièrement : Shadowcat * Shadowcat/Étincelle/Ariel (Katherine « Kitty » Pryde) est une jeune fille qui peut traverser les murs, elle rejoint les X-Men après le départ de Cyclope. Shadowcat Malicia * Malicia a le don d’absorber les pouvoirs et les pensées des gens qu’elle touche. Malicia Rachel * Phoenix II (Rachel Summers) est la fille de Jean Grey et Scott Summers, venue d’un futur alternatif (« Days of Future Past ») et douée des mêmes pouvoirs

que sa mère. Rachel Dans les années 1980, la popularité grandissante des X-Men et le développement de l’activité de Marvel conduit la société à créer des dérivés : * Les Nouveaux Mutants en 1983 (un groupe de jeunes mutants de l’académie de Xavier) * X-Factor en 1985 qui est formé au départ des 5 premiers X-Men (dont Jean Grey ressuscitée) * Les aventures solo de Wolverine en 1986 * Excalibur en 1987 avec Rachel Summers Rachel , Diablo Diablo, Étincelle/Shadowcat Shadowcat , Captain Britain Captain Britain et Meggan. Les X-Men deviennent donc une « franchise » lucrative pour Marvel. Ce foisonnement de personnages et d’histoires souvent entremêlées rend la série plus complexe et par moments difficile à suivre. Mais cela entraîne d’autres franchises comme Spider-Man, Superman ou Batman à produire aussi leurs propres séries dérivées. Une controverse importante a lieu en 1986 quand les BD Nostalgia

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auteurs exilent le Professeur Xavier au fin fond de l’espace pour être soigné de ses blessures et lorsque Magnéto est choisi pour remplacer l’illustre créateur des X-Men au commande de l’académie et de l’équipe ! En 1986, « Mutant Massacre » permet d’introduire les Maraudeurs, un groupe de mutants meurtriers qui attaquent et blessent grièvement les X-Men. Sinistre (Mister Sinister) en est le leader et prend place comme un personnage central de plusieurs aventures. Dents de Sabre (Sabretooth) apparaît également alors qu’il faisait partie de l’univers de Iron Fist. Les auteurs en font un adversaire personnel de Wolverine, avec l’idée que leurs passés sont liés. Pendant cette période, d’autres personnages sont intégrés aux X-Men : Magnéto * Magnéto (Erik Lensherr), ennemi juré des X-Men, contrôle le magnétisme. Il dirige pourtant temporairement l’école de Xavier mais quitte l’équipe lorsqu’il ne peut empêcher la mort d’un X-Man et retourne 16 BD Nostalgia

du côté du mal. Magnéto Psylocke * Psylocke (Elizabeth « Betsy » Braddock) est une anglaise « femme fatale » et télépathe. Psylocke Dazzler * Dazzler (Alison Blair), chanteuse disco, peut transformer le son en lumière et en énergie. Précédemment héroïne de ses propres aventures, elle intègre l’équipe quelques années plus tard. Dazzler Longshot * Longshot est un extraterrestre humanoïde, une star de la télévision dans son monde, qui contrôle la chance et peut retourner les situations de façon extraordinaire. Longshot En 1988, « Fall of the Mutants » décrit la mort des X-Men et leur résurrection pour combattre un démon nommé Adversary. L’équipe est brièvement localisée en Australie. C’est dans cette époque australienne que les Reavers, des cyborgs mercenaires combattent les mutants. Dans la saga « Inferno », il est révélé que Madelyne Pryor est en fait un clone de Jean Grey créé par


Mister Sinister. Les X-Men et X-Factor combattent alors Pryor devenue la Reine Démon, et les démons avec qui elle s’est alliée. L’époque australienne s’achève avec la mort présumée de Tornade et Malicia. Claremont saisit l’occasion de faire quitter le groupe à Dazzler et Longshot (officiellement pour élever leur enfant dans le monde de Longshot). Comme bien d’autres personnages de la série, on les voit rarement par la suite. En 1989, Marvel publie Uncanny X-Men deux fois par mois. En 1990, « The X-tinction Agenda » permet aux X-Men de se reformer, avec l’apparition de deux nouveaux membres : Jubilé * Jubilé (Jubilation Lee) peut lancer du plasma avec ses doigts. Jubilé Gambit * Gambit (Rémy LeBeau), un cajun lanceur de cartes à jouer, de véritables mini-bombes qu’il charge d’énergie kinésique. Gambit De 1987 à 1990, Marc Silvestri illustre Uncanny X-Men. Il est suivi par un jeune artiste nommé Jim Lee, qui est un des plus populaires illustrateurs de la série.

Après le retour des X-Men dans la ville de Westchester et le retour sur Terre du Professeur X au début de 1991, Marvel bouleverse ses équipes de super-héros. Rob Liefeld transforme ainsi The New Mutants en X-Force, dirigée par le mystérieux Cable Cable . Les anciens X-Men abandonnent X-Factor pour retrouver leur équipe initiale, certains totalement transformés (le Fauve est affublé d’une fourrure bleue et d’un diplôme en génétique, Angel, désormais nommé Archangel est doté d’une peau bleue et des ailes de métal). Havok, Polaris et d’autres mutants forment un nouveau X-Factor. Marvel lance une deuxième série X-Men simplement nommée X-Men. Ecrite par Claremont et illustrée par Lee, la nouvelle série suit la « blue team »: Fauve * Le Fauve Fauve Psylocke * Psylocke Psylocke Malicia * Malicia Malicia Gambit * Gambit Gambit Cyclope * Cyclope Cyclope BD Nostalgia 17


Wolverine * Wolverine Wolverine Uncanny X-Men, écrite et illustrée par Lee et Whilce Portacio, suit la « gold team » : Colossus * Colossus Colossus Iceberg * Iceberg Iceberg Angel * Archangel Angel Jean Grey * Jean Grey Jean Grey Tornade * Tornade Tornade Bishop * Bishop Bishop Le Professeur X Professeur X , Le Hurleur Le Hurleur et Jubilé Jubilé restent X-Men mais ne combattent quasiment pas. Le talent de Lee et Liefield et la nouvelle organisation des X-Men permettent aux publications de Marvel de battre des records de vente et contribuent à populariser ces comics dans le monde entier. Malgré le succès, quelques frictions dans l’équipe de création des X-Men entraînent le départ de Claremont après seulement trois numéros de X-Men. Les désac18 BD Nostalgia

cords avec Marvel et Lee ont raison d’une collaboration de quinze années du scénariste pour la série des X-Men. Quelques mois plus tard, Liefield et Lee quittent également Marvel avec d’autres artistes populaires comme Silvestri et Portacio et créent Image Comics. Cela n’empêche pas le succès grandissant des X-Men, grâce notamment au dessin animé tiré de la série produit par la Fox pour la télévision en 1992. Pendant ce temps, Uncanny X-Men est pris en main par Scott Lobdell et Joe Madureira, dont le style « manga » des dessins aide à donner un nouveau souffle à la série au Japon. X-Men continue avec Fabian Nicieza au scénario et Andy Kubert pour le dessin. Les années 1990 voient l’éclosion de nombreuses séries et mini-séries tirées de l’univers des X-Men. Génération X est créée pour former une nouvelle équipe de mutants teenagers. Marvel lance également des aventures solos pour plusieurs personnages : Cable, Gambit, Bishop et Deadpool. En 1998, Excalibur et X-Factor sont abandonnés et le deuxième est remplacé par Mutant X avec Havok, qui se réveille, après sa mort présumée, dans un


monde parallèle. L’ère des bouleversements / Les années 2000 Avec « Operation Zero Tolerance » conclue en 1997, des personnages majeurs de la série comme Bishop, Gambit, Jean Grey et Cyclope (qui ont fini par se marier) sont écartés des X-Men par les auteurs. À la place, une nouvelle équipe est constituée avec Wolverine, Malicia, le Fauve, Tornade et de nouveaux personnages comme Rocket Rocket , Marrow Marrow , Maggott et Cecilia Reyes Cécilia. Quand Alan Davis reprend en main les X-Men en 1998, il bouleverse cette équipe, gardant Marrow, Malicia, Tornade et Wolverine et réintégrant Shadowcat, Diablo, Colossus, Gambit et le Professeur X. Les fans accueillent le travail de Davis pour X-Men et celui de Adam Kubert pour Uncanny X-Men avec un entrain modéré. Marvel décide finalement de faire appel à Claremont au début de 2000 pour un retour attendu aux commandes des X-Men. Avec « Revolution », Marvel instaure un saut dans le temps de six mois dans l’histoire des X-Men. Cela permet à Claremont et aux illustrateurs de complètement redéfinir les X-men en seulement un mois. Claremont reprend donc les personnages principaux des X-Men d’origine et ajoute deux membres : Sage * Tessa/Sage une télépathe qui faisait partie du Club des Damnés mais qui en fait espionnait pour le compte du Prof X. Sage * Un nouveau Thunderbird, un indien nommé Neal Shaara, aux pouvoirs pyrotechniques. Des histoires décousues et des adversaires des X-Men transparents finissent par contraindre Joe Quesada à retirer à Claremont le contrôle des deux magazines au début 2001. Claremont est associé au dessinateur Salvador Larocca pour un nouveau titre : X-Treme X-Men avec Sage, Psylocke, Bishop, Gambit, Malicia et Tornade en dehors de l’équipe centrale des X-Men. En même temps, Marvel supprime Gambit, Bishop, X-Man, Mutant X et Génération X tandis que X-Force est complètement remanié. Même si ces séries se vendent assez bien, Quesada argue du fait qu’autant de titres de super-héros mutants devient superflu.

gers et attirent de nombreux nouveaux lecteurs. Ultimate X-Men se base sur l’univers Ultimate Marvel tout comme Ultimate Spider-Man ou The Ultimates, qui voient les origines des personnages majeurs de Marvel Comics réinventées et réactualisées. D’autres événements importants ont lieu au niveau scénario, à cette époque, comme la mort de personnages majeurs (Colossus Colossus et Psylocke Psylocke) ou l’histoire tant attendue des origines de Wolverine en 2001. 2001 est aussi le début de l’ascension de Grant Morrison au scénario, et Frank Quitely au dessin, pour le magazine X-Men re-titré New X-Men. Ils suivent les personnages du Fauve Fauve , Jean Grey Jean Grey , Professeur X Professeur X , Cyclope Cyclope , Wolverine Wolverine et Emma Frost Emma Frost , une télépathe séduisante anciennement la Reine Blanche du Club des Damnés. Le groupe est affublé d’uniformes en cuir noir ressemblant à ceux du film « X-Men » sorti en 2000. Les histoires des nouveaux X-Men sont basées sur des scénarios de science-fiction complexes aux nombreux retournements de situation comme la mort de seize millions de mutants à Génosha, causée par les Sentinelles. Des changements controversés ont également lieu, impliquant des personnages pivots des X-Men (par exemple l’aventure extra-conjugale de Cyclope avec Emma Frost après le retour de Jean).

Uncanny X-Men est ensuite remanié par Joe Casey (scénario) et Ian Churchill (dessin) puis Chuck Austen (scénario) avec différents dessinateurs. Le magazine, qui se concentre sur des aventures traditionnelles d’action et de combats, met en scène Iceberg Iceberg , Diablo Diablo , Archangel Angel , Havok Havok , Polaris Polaris , Véga Véga, Chamber Chamber, Husk Husk et à la surprise générale le Fléau Fléau , le célèbre criminel ennemi des X-men depuis le milieu des années 1960. Chuck Austen fait revenir Havok, qui flottait dans les limbes depuis que la série Mutant X a été annulée lors de la purge de 2000. Casey et Austen essuient beaucoup de critiques. Il leur est reproché de ne pas hisser Uncanny X-Men au niveau des New X-Men et certains choix de scénarios sont mal accueillis (Diablo devient prêtre catholique, Polaris finit par devenir terroriste et Archangel et Husk ont une aventure alors que cette dernière est Marvel lance quelques magazines un peu différents : * Weapon X, un groupe de mercenaires avec Dents de adolescente et qu’Archangel fait le double de son âge). Sabre, Marrow et d’autres personnages. * Exilés, un groupe de mutants issus de mondes pa- Aujourd’hui: X-Men Reload En 2004, Morrison quitte « New X-Men » et Marvel rallèles et qui rétablissent l’ordre d’un monde à l’autre. * Un nouveau X-Force (renommée plus tard en X-Sta- supprime X-Treme X-Men pour placer de nouveau Clatix), des super-héros mutants médiatiques, populaires et remont aux commandes de Uncanny X-Men. La société lance aussi Astonishing X-Men avec le scénariste Joss sponsorisés par des marques ! Une autre nouvelle série nommée Ultimate X-Men Whedon (connu pour la création de la série télévisée « est créée. Le scénariste Mark Millar et le dessinateur Buffy contre les vampires ») et le dessinateur John CasAdam Kubert réinventent le concept des X-Men teena- saday. Cette opération a pour nom “X-Men Reload”. BD Nostalgia

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Whedon permet à la série de rencontrer un grand succès grâce à la qualité de ses dialogues et de ses scénarios, le style réaliste de John Cassaday se mariant bien aux histoires. Beaucoup expliquent également le succès par la relative simplicité des scénarios, tranchant avec la complexité des années 1990, accumulant les flashbacks et les références au passé des personnages. Les fans assistent au retour du X-Man Colossus, personnage très populaire lorsqu’il fut « tué ». Psylocke réapparaît également sans explication évidente quant à son retour d’entre les morts. Marvel lance toujours d’autres séries secondaires, comme District X mettant en scène Bishop à New York, New X-Men : Academy X et un nouveau Excalibur. Malicia, Diablo, Gambit, et Jubilé ont aussi droit à leur propres aventures. Marvel met finalement un terme à X-Statix quand les créateurs Peter Milligan et Mike Allred abandonnent le magazine. Milligan remplace Chuck Austen comme scénariste de X-Men (qui perd le « New » à l’occasion d’X-Men Reload) en janvier 2005. Pendant ce temps, la série NYX démarre avec pour vedette le personnage X-23, une jeune femme clone de Wolverine qui apparaît pour la première fois dans la série télévisée X-Men: Evolution. X-23 rejoint alors Uncanny X-Men. C’est la troisième fois que Marvel intègre un personnage issu de la télévision. Le premier fut Firestar de Spider-Man and His Amazing Friends (1981), et le second fut Morph (avec quelques changements physiques) de la série animée X-Men de 1992. 20 BD Nostalgia

House of M / Decimation En 2005 sort aux États-Unis le crossover House of M. Ce sera le début de beaucoup de bouleversements dans l’univers Marvel, et particulièrement chez les X-Men et les New Avengers.

En effet, au moment de re-modifier la réalité à la fin de House of M #7, Wanda Maximoff Sorcière Rouge pense résoudre les problèmes de cohabitation humains/ mutants en formulant ce simple souhait : “No more mutants” traduit en français par “Plus de mutants”. A la suite de cet événement, les mutants, qui étaient des millions sur Terre, ne sont plus alors que 198. Les X-Men s’aperçoivent qu’ils sont devenus une espèce vouée à l’extinction, car même la possibilité d’être un mutant a été supprimée du génome humain. Nombre des élèves de l’académie ont perdu leurs pouvoirs, et


pour leur sécurité, sont renvoyés chez eux (beaucoup apparitions fréquentes. La série rencontre un succès pensent que, comme ils n’ont plus de pouvoirs, ils n’inté- important, devenant une des séries d’animation les plus ressent plus les professeurs). Qu’en est-il de leur avenir ? populaires de la télévision américaine. Elle dure cinq saisons jusqu’en 1997. En 2000, Warner Brothers lance également une série Adaptations de la série: Séries télévisées En 1989, Marvel produit un pilote de série télévisée, animée pour la télévision. Cette fois, « X-Men: Evobasé sur les X-Men, nommé « Pryde of the X-Men ». Il lution » met en scène les X-Men (adolescents) dans le n’est finalement jamais diffusé mais sort bien plus tard cadre de leurs études à l’académie du Professeur Xavier. La série dure quatre saisons jusqu’en 2003. en vidéo. Marvel Anime est une série d’animation japonaise sur 4 saisons de 12 épisodes basée sur l’univers de Iron Man (2010), de Wolverine (2011), des X-Men (2011) & de Blade (2011) sur le scénario de Warren Ellis par Mitsuyuki Masuhara, Yuzo Sato, Hiroshi Aoyama & Fuminori Kizaki. Elle est produite par le studio Madhouse et diffusée à partir d’octobre 2010 sur Animax au japon, G4 (TV channel) aux usa, Sci Fi Channel en Australie (la série commence par Iron Man).

En 1992, Fox Network lance une série télévisée sous forme de dessin animé. Elle met en scène le Fauve, Cyclope, Gambit, Jean Grey, Jubilée, le Professeur X, Malicia, Tornade et Wolverine. Bishop et Cable y font des BD Nostalgia

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Films La première tentative pour réaliser un film basé sur l’univers des X-Men date de la fin des années 1980. James Cameron, réalisateur de Aliens le retour et Terminator est alors pressenti pour la réalisation. Mais le projet n’aboutit pas. En 1996, la Fox produit un téléfilm nommé Génération X. Il faut attendre 2000 pour que le film X-Men sorte au cinéma. Il s’agit d’un film à gros budget, réalisé par Bryan Singer. Le succès est phénoménal et relance la mode des films de super-héros de Marvel, bien d’autres suivront très vite : Spider-Man (2002), Daredevil (2002), Hulk (2002), le deuxième volet de la saga, X-Men 2 (2003), Les 4 Fantastiques (2004), Spider-Man 2 (2004), Elektra (2004), Spider-Man 3 (2007). En 2003, Singer réalise un second film sobrement intitulé X-Men 2 avec un succès encore plus grand. Le scénario est tiré en partie de “God Loves, Man Kills” le fameux graphic novel des X-Men des années 1980 dont plusieurs éléments furent déjà utilisés dans le premier volet. Les X-Men (Professeur Xavier, Jean Grey, Cyclope, Tornade, Wolverine et Diablo) y font temporairement alliance avec Magnéto et Mystique contre William Stryker. Comme l’audience des deux premiers films est suffisamment importante, Marvel décide de sortir le troisième pour finir la trilogie X-Men prévue. C’est Mat22 BD Nostalgia

thew Vaughn qui devait réaliser le film pour remplacer Singer qui décline la proposition (préférant réaliser Superman Returns). Mais Vaughn déclare forfait, et c’est Brett Ratner (Dragon rouge, Rush Hour…) qui est annoncé à la réalisation, ce qui provoque la panique chez les fans, pour qui la présence de Ratner signifie une rupture totale avec la vision de Bryan Singer (rupture confortée par la circulation d’un scénario sur Internet qui ne serait prétexte qu’à un film rempli de combats…). X-Men l’affrontement final sorti le 24 mai 2006 lors d’une présentation hors compétition au festival de Cannes. Le film contient effectivement une forte dose de violence mais celle-ci semble justifiée par le choix radical auquel les personnages sont soumis. X-Men Origins: Wolverine, ce film est d’abord sorti en avant-première le 8 avril 2009 à Sydney en Australie et le 1er mai (États-Unis et au Canada). Sinopis: Le Canada, 1845. Quand John Howlett est tué par son domestique Thomas Logan, son jeune fils James découvre en même temps sa nature de mutant et sa véritable filiation. Sous le coup de la douleur d’avoir perdu son père, des griffes d’os surgissent entre ses phalanges, dont il se sert pour éventrer le meurtrier. Dans un dernier soupir, ce dernier lui confie être son véritable père. Épouvanté par toutes ces révélations, accablé par le regard de sa mère, James Howlett s’enfuit à travers les bois enneigés. Il est rejoint par son frère Victor, mutant lui aussi, qui lui garantit son soutien dans toutes les


épreuves à venir. Protégés des blessures et du vieillissement par leur pouvoir d’auto-régénération, les deux frères combattent côte à côte dans le camp nordiste au cours de la guerre de Sécession, dans les rangs américains pendant la première et la Seconde Guerre mondiale, puis pendant la guerre du Viêt Nam. Là, leur invulnérabilité devient flagrante après qu’ils ont survécu au peloton d’exécution. Le colonel William Stryker leur offre l’amnistie s’ils rejoignent l’équipe de mutants qu’il a constituée. En font également partie l’Agent Zéro (David North), Deadpool (Wade Wilson), Bolt (Chris Bradley), Le Colosse (Frederick J. Dukes) et Kestrel (Johnny Wraith). Six ans plus tard, dans les Rocheuses canadiennes. James a quitté l’équipe en pleine mission parce qu’il désapprouvait les méthodes employées ; il vit une vie paisible de bûcheron et un amour passionné avec Kayla. Sa compagne l’aide à réfréner l’instinct bestial qui le submerge parfois. Lorsque Stryker vient le prévenir que ses anciens coéquipiers sont tués les uns après les autres et qu’il pourrait être la prochaine cible, il ne prend pas la menace au sérieux. Peu après, Kayla est sauvagement assassinée par Victor, qui n’a pas pardonné à son frère de l’avoir abandonné. James le poursuit pour le tuer, mais sort vaincu du combat. Stryker lui offre alors de le rendre invulnérable en recouvrant son squelette d’un amalgame d’adamantium, un métal indestructible provenant d’une météorite. L’opération réussit au prix d’une incroyable souffrance pour le cobaye. Désormais doté de griffes tranchantes comme des rasoirs, celui qui a adopté le nom de Wolverine est plus que jamais déterminé à se venger, quitte à laisser triompher l’animal en lui. Aidé de Gambit (Rémy Lebeau), il se rend jusqu’à la centrale nucléaire de Three Mile Island où sont emprisonnés plusieurs jeunes mutants, dont Stryker a synthétisé les pouvoirs pour créer un mutant artificiel : l’Arme XI. Il s’agit en fait de Deadpool (Wade Wilson), remodelé après quelques opérations. Wolverine réussit à le vaincre grâce à l’aide inattendue de Victor, mais Stryker efface ensuite sa mémoire en lui tirant plusieurs balles d’adamantium dans son cerveau. Le Professeur Xavier, arrivé entretemps sur les lieux, évacue les jeunes mutants. Wolverine commence alors à errer sans sa mémoire… X-Men : Le Commencement, ou X-Men : Première Classe au Québec, (X-Men: First Class) est un film de super-héros américain écrit et réalisé par Matthew Vaughn, sorti en 2011. Il met en scène les personnages de la série de comics X-Men de Marvel Comics, créés par le scénariste Stan Lee et le dessinateur Jack Kirby. Plusieurs films X-Men 4, 5… sont envisagés et au moins deux films dérivés sont en projet : Magnéto Magnéto et Wolverine Wolverine. Le premier est une préquelle mettant en scène Xavier et Magnéto dans leur

jeunesse et leur rencontre. Le film Wolverine serait lui aussi une préquelle à la trilogie. En 1944, dans un camp de concentration allemand en Pologne, le Dr. Schmidt découvre les aptitudes d’un jeune enfant juif capturé, Erik Lensherr. Celui-ci a montré une capacité à contrôler les champs magnétiques, lui permettant de manipuler le métal, en déformant un portail pour libérer sa mère. Afin de le forcer à utiliser ses pouvoirs sur une pièce de monnaie, Schmidt tue la mère d’Erik sous ses yeux, provoquant la colère de l’enfant et la destruction de tous les objets métalliques de la pièce. Au même moment, dans un manoir du Comté de Westchester, le jeune télépathe Charles Xavier fait la rencontre de Raven dans sa cuisine ; loin de chasser la métamorphe qui s’est introduite par effraction, il lui propose de l’héberger et de l’aider. En 1962, Lensherr, devenu adulte, traque les officiers nazis pour retrouver la trace du Dr Schmidt à travers l’Amérique du Sud, alors qu’à Oxford, Charles Xavier soutient sa thèse sur la mutation génétique en présence de Raven, devenue sa sœur adoptive. Mais à Las Vegas, l’agent de la CIA Moira MacTaggert découvre l’existence des mutants en surprenant la rencontre entre le colonel Hendry et le Club des Damnés, composé de Sebastian Shaw, Emma Frost, Azazel et Riptide. Ceux-ci fomentent un complot dont la première étape consiste à faire en sorte que les États-Unis installent des missiles nucléaires en Turquie. Hendry vient à bout de sa mission, mais quand il défie Shaw, qui se révèle être Schmidt qui a changé d’identité, celui-ci lui montre son pouvoir d’absorption d’énergie avant de le tuer. MacTaggert choisit de recruter Charles Xavier, qui comprend très vite que le Club des Damnés est constitué de mutants, mais il faut que Raven use de ses pouvoirs pour convaincre la direction de la CIA de la réalité des choses. La Division X, section secrète supervisée par la CIA, est alors créée. Xavier repère alors Shaw sur son bateau, mais au moment d’intervenir, Lensherr infiltre le navire et provoque la fuite du Club. Xavier sauve Lensherr de la noyade et le ramène à la Division X. Avec l’aide du savant Hank McCoy, lui-même mutant, ils utilisent une première version de Cerebro pour repérer d’autres mutants et commencent à recruter : des jeunes hommes et des jeunes femmes de tous bords rejoignent le siège de la CIA et se trouvent des pseudonymes : Angel, Havok, Darwin et le Hurleur rejoignent Mystique et ceux qu’ils surnomment le Professeur X et Magnéto. La cible suivante de Xavier et Lensherr est Emma Frost, partie rencontrer un général de l’Armée rouge en URSS ; ils parviennent à la capturer. Mais leur départ laissent les jeunes recrues sans défense face à l’attaque d’Azazel, Riptide et Shaw, qui détruisent l’unité. Seul Darwin tente de s’interposer, mais Shaw le tue avant de convaincre Angel de le rejoindre. À son retour et devant BD Nostalgia 23


le centre détruit, Xavier décide d’utiliser sa demeure comme repaire des membres de la Division X. Les mutants entament donc une période d’entraînement intensif alors que Shaw convainc le général russe d’envoyer des missiles nucléaires à Cuba : c’est la crise des missiles. Le plan de Shaw est de déclencher une troisième guerre mondiale en utilisant des missiles nucléaires, une source d’énergie inépuisable qui lui permettrait d’asseoir la supériorité des mutants. Il accompagne personnellement le navire affrété, équipé d’un casque qui fait office de bouclier aux pouvoirs mentaux de Charles Xavier. Au manoir Xavier, les relations se tendent : Charles et Erik connaissent leurs premières divergences de point de vue, le premier voulant capturer Shaw alors que le second veut le tuer ; Hank tente de développer un sérum qui permettrait de rendre une apparence normale à Raven sans supprimer ses pouvoirs mais elle refuse de s’en servir, et quand il se l’injecte, il acquiert alors une apparence de fauve et sa peau vire au bleu. Alors que Shaw atteint Cuba, les mutants accompagnés de Moira MacTaggert s’envolent à bord d’un avion furtif vers la ligne de blocus. Une fois que le Hurleur a localisé le sous-marin de Shaw, Lensherr le ramène à la surface. Les affrontements entre mutants commencent, dépassant les soldats présents, tandis qu’Erik infiltre le bâtiment et retrouve son tortionnaire, mais malgré les demandes de Xavier, il le tue avec la pièce de monnaie nazie qu’il avait conservée. Il s’empare ensuite du casque de Shaw. Effrayés par les pouvoirs des mutants, les flottes américaines et soviétiques s’unissent et tirent 24 BD Nostalgia

leurs missiles sur eux. Lensherr arrête les missiles et les renvoie sur les navires. Xavier tente de lui arracher son casque et les deux se battent. MacTaggert fait feu de son arme sur Erik, qui dévie facilement les balles, mais une d’entre elles frappe Xavier au bas de la colonne vertébrale. Lensherr, après avoir soigné Xavier, lui demande de se joindre à lui dans sa guerre contre l’humanité. Xavier refuse, et Lensherr quitte les lieux, avec les anciens alliés de Shaw mais aussi Raven, qui ne désire plus se dissimuler mais montrer sa fierté d’être différente. Charles Xavier rentre chez lui en fauteuil roulant, mais pour assurer la sécurité des mutants, efface tous les souvenirs du combat de la mémoire de Moira MacTaggert. Peu après, Erik Lensherr va libérer Emma Frost, en se présentant sous le nom de Magnéto. Wolverine, le combat de l’immortel (The Wolverine) seras le nouveau film américain réalisé par James Mangold, prévu pour le 24 juillet 2013. Logan, l’éternel guerrier marginal, se rend au Japon. Là-bas, ses griffes en adamantium se heurteront à l’acier des samouraïs. Logan sera confronté à une figure mystérieuse de son passé, dans une bataille épique qui le changera à jamais. X-Men: Days of Future Past est un projet de film de super-héros américain écrit et réalisé par Bryan Singer, prévu pour 2014. Il met en scène les personnages de la série de comic books X-Men de Marvel Comics, créés par le scénariste Stan Lee et le dessinateur Jack Kirby. Matthew Vaughn devait le réaliser, mais Bryan Singer a finalement été annoncé. Il devrait sortir le 16 juillet 2014.


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La revanche du Mandarin Deuxième volume rassemblant les inoubliables épisodes d’Iron Man signés Kurt Busiek et Sean Chen. Les deux artistes nous offrent des moments forts, dont un duel au sommet entre le Vengeur en armure et son plus redoutable ennemi, le Mandarin. (Contient les épisodes US Iron Man (1998) 8-12 ; Iron Man / Cap America 1998)

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Ultimatum Découvrez dans cet album, Ultimatum, le récit de Jeph Loeb et David Finch, qui a révolutionné l’univers Ultimatel, ainsi que la minisérie Ultimates 3 de Loeb et Joe Madureira. Une avalanche de coups de théâtre en compagnie des Ultimates, des X-Men, de Spider-Man et des Quatre Fantastiques. (Contient les épisodes US Ultimates Saga 1 ; Ultimates 3 1-5 ; Ultimatum 1-5) BD Nostalgia 27


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Before Watchmen Deux nouvelles mini-séries débarquent dans le magazine! Brian AZZARELLO et Lee BERMEJO lancent Rorschach à la poursuite d’un tueur en série dans le New York de 1977! Joe STRACZYNSKI et Adam HUGHES explorent avec le Dr Manhattan les différentes lignes temporelles possibles! Après le limogeage du Comédien, les Minutemen participent à l’effort de guerre, par Darwyn COOKE! Le Comédien participe aux émeutes de Watts sous le regard de Brian AZZARELLO et J.G. JONES! Darwyn COOKE et Amanda CONNER placent Laurie face au redoutable Gurustein ! Et la suite du périple du Corsaire Sanglant par Len WEIN et John HIGGINS! 28 BD Nostalgia


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batman hush Un nouvel ennemi donne beaucoup de fil à retordre à Batman. Il manipule certains de ses alliés et de ses ennemis. Bruce pense aussi être troublé par la relation qu’il entretient avec Selina Kyle. La réapparition de son ami d’enfance, Thomas Elliot, et son assassinat ne fait que rajouter à une confusion menée avec brio par ce nouvel ennemi qui se fera appeler “Silence”. BD Nostalgia 29


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DC Signatures SUPERMAN ESCAPE FROM BIZARRO WORLD Pendant des années, Bizarro, le clone raté de Superman lui a mené la vie dure sur Terre. Mais désormais, doté de nouveaux pouvoirs, Bizarro va se créer son propre monde et y kidnapper le père du héros. Ce dernier pourra-t-il supporter ce reflet déformé ? (contient Escape from Bizarro World (Action Comics #855-857) + Superman Man of Steel #5 + Action Comics #850).

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Les Ninjettes font partie des personnages mémorables du Jennifer Blood de Garth Ennis. Sexy et dangereuses, elles sont également mystérieuses. Tous leurs secrets, ainsi que leurs origines, sont dévoilés dans cette mini-série fracassante menée par Al Ewing, le complice d’Ennis. Avec bien sûr le style ultra-violent mais fun de la série d’origine !

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Personnages méconnus

Elektra pourrait être le pendant féminin du Puni- L’ensemble se laisse lire sans prise de tête, mais si sher, avec sûrement un peu moins de psychopathie, vous n’êtes pas fan de ce genre de personnage, allez mais surtout sans ... Ennis. Et la grosse différence aiguiser votre Sai ailleurs. est bien là. Par exemple, dans le 1er arc de l’album, se situant sur l’île de Naou où un gourou fomente une révolution populaire, Rodi nous fait une fin, amusante certes, mais très politiquement correcte.

Le second est une petite variante d’histoire classique de tueur à gages. Et si Conrad assurait le minimum au dessin dans l’histoire précédente, Cummings n’est pas spécialement agréable à l’œil. En plus, il rajeunit beaucoup trop la belle grecque. Alors que Proctor, jouant avec les ombres et aidé par une superbe colorisation, remonte le niveau de ce 100%. Pourtant, cette introspection d’Elektra, sur ce qui se passe entre une mort et une résurrection, ressemble bien à du remplissage. BD Nostalgia 33


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Dossier spécial: Spirou

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pirou est un périodique de bande dessinée franco-belge hebdomadaire créé le 21 avril 1938 sous le nom Le Journal de Spirou. Imaginée par l’éditeur Jean Dupuis, cette revue a bénéficié dès sa création de la participation d’auteurs et de dessinateurs de talent. Alors que les autres grands hebdomadaires pour la jeunesse se sont arrêtés dans les années 1980 (Tintin, Pilote, la première formule de Pif Gadget…), Spirou a survécu tout en gardant dans une certaine mesure son esprit de créativité débridée initial, mais en évoluant pour la tranche d’âge visée des enfants et pré-adolescents à l’origine, aux pré-adolescents et adolescents aujourd’hui. Ses rédacteurs en chef furent successivement Jean Doisy (1938-1955), Yvan Delporte (1956-1968), Thierry Martens (1968-1978), Alain De Kuyssche (1978-1982), Philippe Vandooren (1982-1987), Patrick Pinchart (1987-1993 et 2005), Thierry Tinlot (19932004), Olivier van Vaerenbergh (2005-2007), Serge Honorez et Benoît Fripiat (intérim en 2007-2008) et Frédéric Niffle depuis le 16 avril 2008. Prémices L’idée du journal Spirou naît dans la tête de Jean Dupuis, un imprimeur belge de Marcinelle qui depuis les années 1920 s’est lancé dans la presse, avec notamment les journaux Le Moustique, spécialisé dans les programmes radios nationales et Bonne Soirée, un journal féminin spécialisé dans le roman. Pour diversifier encore un peu plus son lectorat, il a l’idée de créer un journal pour la jeunesse. La bande dessinée américaine inonde alors la Belgique, au travers de magazines publiés en France. Jean Dupuis, catholique pratiquant et fortement européen, trouvant que ces histoires ne coïncident pas avec la morale et le souci éducatif qu’il défend, charge son fils ainé, Paul, de trouver le profil idéal d’un journal pour la jeunesse. L’étude menée par Paul coïncide avec l’idée de son père : le journal doit être représenté par un garçon très jeune, vif d’esprit et espiègle comme le lectorat qu’il doit attirer. C’est le cadet de la famille, Charles, âgé de 19 ans et passionné par les illustrés pour la jeunesse qui soumet le nom du dessinateur français Robert Velter, alias Rob-Vel. Collaborateur du journal Toto, son style, en avance sur son temps, en fait le mieux placé selon Charles Dupuis pour créer graphiquement le personnage principal du journal. Le nom du journal est quant à lui trouvé par Paul Dupuis ou Émile-André Robert, un ami de la famille Dupuis qui mène plusieurs activités comme l’écriture de pièces et de sketchs en français et en wallon pour une radio locale la représentation d’une papeterie allemande qui fournit les Dupuis. Un comité de direction familial entérine la création du

journal Spirou et l’engagement de Rob-Vel. Ce dernier accepte après une seule rencontre avec Jean Dupuis. Il crée ainsi le personnage de Spirou avec l’apparence d’un groom pour rendre hommage à un petit mousse du paquebot Île-de-France, dont le costume était rouge et ou lui-même avait travaillé, mort lors d’une chute pendant son service. De plus, la description qui lui fit la famille Dupuis de ce que devait représenter le personnage, lui fit penser aux petits mousse qu’il avait fréquenté lors des traversés. Création (1938-1939) Le premier numéro du journal parait le 21 avril 1938. Il est composé de seize grandes pages au format classique d’avant-guerre 28x40, la moitié en couleurs, l’autre en noir et blanc. Au sommaire de ce no 1 où la bande dessinée occupe 40 % des pages (dont l’essentiel en cou-

leurs): Spirou (qui occupe également la couverture de l’hebdomadaire), l’histoire à suivre Bibor et Tribar qui conte les mésaventures de deux matelots de guerre, ainsi que Babouche, une série de gags, toutes réalisées par Rob-Vel. Il est aidé par sa femme Blanche Dumoulin, qui signe les scénarios et, jusqu’en mars 1939, par Luc Lafnet pour les dessins. Ce dernier signe sous le pseudonyme Davine, Les Aventures de Zizette, un mélodrame à suivre au dessin expressionniste, ainsi qu’un rédactionnel intitulé La Princesse des neiges. Une autre série, Aventures de Tif de Fernand Dineur (qui deviendra par la suite un grand classique de BD Nostalgia 37


Dossier spécial: Spirou la bande dessinée franco-belge sous le nom de Tif et Tondu) est également présente dans ce premier numéro, tout comme la bande dessinée américaine avec Dick Tracy et Tex le cowboy. La publication de productions d’outre-Atlantique s’explique par la volonté des Dupuis de lutter contre la concurrence des journaux français, en cassant leur monopole. Le reste du journal est composé de romans à suivre, de jeux et de rédactionnel dont Le Fureteur vous dira rédigé par Jean Doisy. La domination des productions américaines va se faire sentir dans les premières années. Ainsi en 1939, Red Ryder et Superman, suivis par Brick Bradford en

Le Moustique, il va très vite occuper la place de rédacteur en chef du journal Nº1 et va nouer une forte relation avec les lecteurs du journal, cas unique dans la presse pour la jeunesse de l’époque. Il lance ainsi dès août 1938 le club des Amis de Spirou (AdS) qui organise ses manifestations, possède ses signes de reconnaissance, son code d’honneur et publie des messages secrets dans le journal que seuls les membres du club peuvent déchiffrer. Jean Doisy va en outre définir le ton du journal en rédigeant la plupart des rédactionnels (Le Fureteur, contes, courrier des lecteurs, textes signés Fantasio, jeux et concours).

1940, rejoignent leurs compatriotes présents depuis le premier numéro. La bande dessinée italienne est aussi présente avec Bill l’albatros en 1938. Les Dupuis vont chercher à favoriser par la suite la production locale afin de conserver une certaine indépendance. C’est ainsi qu’ils engagent le belge Jijé en 1939. Ce dernier venait de publier les deux premières aventures de Jojo dans le journal catholique Le Croisé. Sa première série, Freddy Fred, est publiée dans le no 14/39 avec l’histoire Le Mystère de la clef hindoue. Elle est suivie dans le no 46/39 de Trinet et Trinette, plus abouti. Une personne va véritablement se détacher dans l’équipe : Jean Doisy. D’abord auteur de romans policiers pour

Années de guerre (1939-1945) Le journal continue de paraître malgré le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939. Rob-Vel mobilisé dans l’armée française continue de livrer ses planches à la rédaction par courrier spécial. Jijé seul dessinateur polyvalent du journal, assure les dessins d’urgence quand les planches de série manquent comme Red Ryder ou Superman, mais aussi les dessins des couvertures des numéros spéciaux et des recueils. Pendant une contre-attaque, Rob-Vel est blessé puis fait prisonnier à Lille ; dans le même temps, l’invasion de la Belgique disperse la famille Dupuis: Jean passe en Angleterre, Paul est fait prisonnier et Charles échappe de peu à la captivité. La publication s’interrompt du 9 mai 1940 au 22 août 1940 mais reprend grâce aux efforts de Charles et René Matthews, le gendre de Jean, très impliqué dans l’entreprise. Rob-Vel injoignable, c’est d’abord sa femme Blanche Dumoulin qui va animer la série-vedette probablement aidée par un certain Van Straelen. Jijé, seul auteur encore disponible à cette époque, va prendre le relais en plein milieu d’une histoire, car les relations avec Blanche Dumoulin depuis Paris deviennent de plus en plus compliquées. La première planche de Jijé parait dans le no 43/40 du 24 octobre 194023. La pénurie de papier oblige l’éditeur à réduire le nombre de pages ; les séries américaines disparaissent petit à petit à l’exception de Red Ryder et Bob l’aviateur, remplacées par des séries d’auteurs locaux. Ainsi Jean Valhardi commence sa publication dans le no 40/41 en octobre 1941 et L’Epervier bleu dans le no 30/40 en juillet 1942. Jijé, en plus de Spirou, commence la publication en février 1941 d’une biographie de Don Bosco, personnage que lui a fait découvrir René Matthews. En janvier 1941, Paul Dupuis est libéré et rentre à Marcinelle. Il rejoint son frère et son beau-frère ; à eux trois, ils vont composer la nouvelle direction des éditions Dupuis pour les cinquante prochaines années. Les désagréments liés à la guerre se multiplient ; les livraisons de papier sont de plus en plus limitées et un

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Dossier spécial: Spirou officier allemand est mandaté par la censure, le major Kreft. Cet antinazi, devint un allié pour la survie du journal. Dans l’ombre de l’imprimerie, un réseau clandestin se met en place. René Matthews intègre la Résistance. Jean Doisy, sympathisant communiste, profite du courrier des lecteurs pour faire passer des messages codés à la Résistance belge. Rob-Vel est libéré en février 1941 et reprend rapidement contact avec les éditions Dupuis. Il récupère la série Spirou à partir du no 12/41 du 20 mars 1941. Jijé devient l’homme à tout faire du journal, dessinant les couvertures, les animations et ses différentes séries. À la fin de l’année 1941, le nombre de page baisse à nouveau à cause du rationnement. Le club des Amis de Spirou voit ses effectifs tripler en un an, à dix-sept mille adhérents, mais l’occupant commence à se méfier de ce mouvement de jeunesse, interdisant le port de l’insigne. En juillet 1942, Spirou est décliné en marionnette par le théâtre du Farfadet. C’est dans ce cadre qu’apparait pour la première fois le personnage de Fantasio qui n’était jusque là qu’une signature sous laquelle se dissimulait Jean Doisy pour animer des rubriques du journal depuis 1939. La marionnette de Fantasio, adaptée graphiquement par Jijé pour la couverture de l’album no 11 (mai-août 1942), a les cheveux bruns et ne ressemble physiquement en rien au personnage tel qu’il réapparaîtra, toujours sous la plume de Jijé, dans Le Fureteur du no 5/43. À la fin de cette même année, Rob-Vel vend les droits du personnage de Spirou aux éditions Dupuis qui le confient à Jijé. Ce rachat est décidé par les Dupuis afin de parer aux risques de rupture des transmissions avec Paris, où réside Rob-Vel et qui est également sous occupation allemande, mais aussi de s’assurer un total contrôle sur le personnage-vedette du journal. Néanmoins les planches fournies par Rob-Vel permettent à son personnage d’apparaître jusqu’au no 35/43 du 2 septembre 1943, dernière parution du journal avant sa censure par les Allemands. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette censure : le refus par les Dupuis d’accepter un administrateur allemand pour contrôler les publications, le refus de publier une revue de propagande nazie, le fait que les Allemands avaient besoin du papier qui devenait de plus en plus rare, ou encore les soupçons de collaboration avec la Résistance au travers de certaines rubriques. Pour contourner l’interdiction, un album intitulé L’Espiègle au grand cœur parait en novembre 1943, avec l’idée d’une sortie mensuelle, mais les Allemands découvrent le subterfuge après la sortie en décembre 1943 du second album intitulé Almanach 44. Pendant ce repos forcé, Spirou survit grâce aux représentations du théâtre du Farfadet, au cours desquelles sont distribués

aux spectateurs des exemplaires d’un bulletin théâtral, Spirou Guignol, qui permet continuer à offrir un support papier aux héros du journal. Deux comédies musicales sont aussi interprétés par la troupe Les Mignonettes. À la libération de la Belgique en septembre 1944, les éditions Dupuis ne sont pas inquiétées par l’épuration grâce au témoignage de Jean Doisy. Le 5 octobre 1944, le journal reparaît en kiosques, mais sans Jijé emprisonné pour avoir travaillé pendant l’Occupation et avoir possédé une carte pour éviter le STON 2. Il dessine depuis sa cellule jusqu’à sa libération deux mois plus tard. En octobre 1945, la série Tintin est proposée aux Dupuis qui la refusent pour diverses raisons, notamment à cause de la collaboration d’Hergé durant la guerre avec le quotidien Le Soir, alors aux mains des Allemands.

Âge d’or (1946-1968) La mutation du journal L’année 1946, commence par un changement de numérotation du journal. Jusqu’ici, elle était remise à zéro chaque début d’annéeNº3, mais le 10 janvier 1946 le magazine qui sort porte le no 404, équivalent au nombre de semaines écoulées depuis la création du journal, BD Nostalgia 39


Dossier spécial: Spirou adoptant dès lors une numérotation continue. Cette même année voit l’arrivée dans les pages de l’hebdomadaire de jeunes dessinateurs formés par Jijé, ce dernier ayant décidé de s’éloigner du journal pour réaliser une biographie dessinée de Jésus-Christ intitulée Em-

manuel. Il répartit alors ses séries à ses nouveaux collaborateurs : André Franquin récupère la série-vedette Spirou à partir du no 427 (en plein milieu de l’histoire La Maison préfabriquée) et Eddy Paape Jean Valhardi à partir du no 429. Autre protégé de Jijé, Morris créé la série Lucky Luke dans l’Almanach 1947, où est aussi publiée la première histoire de Spirou par André Franquin, Spirou et le Tank Nº4. Un collaborateur des Dupuis, Georges Troisfontaines, créé à la même époque une agence pour distribuer des histoires aux éditeurs de bande dessinée, la World Press. Les Dupuis qui cherchent à augmenter la production locale au détriment des bandes dessinées américaines décident logiquement de s’associer avec lui. 40 BD Nostalgia

Ainsi naît dans le no 455 la série sur la guerre du Pacifique Buck Danny, produite par deux « poulains » de la World Press, Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier. Les Dupuis continuent toutefois à se fournir en comics auprès des agences américaines qui font leur retour après la guerre : Red Ryder, Brick Bradford, Tarzan ou encore Little Annie Rooney. Les bande dessinées étrangères vont disparaitre complètement du journal avec la création en France en 1949 de la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence qui a pour but de freiner la publication de séries américaines. Les productions européennes vont intégrer petit à petit le sommaire de l’hebdomadaire, la part prépondérante revenant aux séries belges. Dans cette optique, Will, lui aussi formé par Jijé, récupère la série Tif et Tondu à partir du no 588, les personnages ayant été rachetés par Dupuis à leur créateur Fernand Dineur. En 1948, Jijé s’attaque à la biographie de Robert Baden-Powell une publication qui va s’étendre sur deux années. De ce fait, Victor Hubinon reprend à partir du no 502 la série Blondin et Cirage, publiée auparavant par Jijé dans le journal Petits Belges. La stratégie de Spirou change : Charles Dupuis prend les commandes du journal alors que le rédacteur en chef Jean Doisy quitte son poste pour rejoindre le quotidien Le Drapeau rouge. Les clubs qui gravitent autour de Spirou perdent de leur influence au profit de rédactionnels au ton international, destinés à conquérir marché français11. Ils se réduisent désormais à de simples insignes et cartes de membres, entraînant une baisse des effectifs. En 1950, André Franquin publie l’histoire Il y a un sorcier à Champignac, qui met en place l’ensemble du monde de Champignac-en-Cambrousse (nos 653 à 685). Des séries éducatives apparaissent ; outre Surcouf, est créé dans le no 668 l’Oncle Paul sur un concept assez simple : raconter en quelques planches la vie d’un personnage ou un événement historique. Jijé reprend sa série Blondin et Cirage en 1951. Dans le no 752 débutent les aventures du page Johan. Ce personnage avait déjà connu quelques aventures dans divers quotidiens avant son arrivée dans Spirou. Son auteur, Peyo, est entré chez Dupuis grâce à André Franquin qu’il avait connu au studio de dessin animé CBA durant la guerre. D’abord seul, Johan est rejoint par le nain Pirlouit à partir de l’histoire Le Lutin du Bois aux Roches publiée en 1954. Dans le no 720, André Franquin introduit un nouveau personnage dans la série Spirou et Fantasio: le Marsupilami, un animal imaginaire qui est venu à l’idée de l’auteur en voyant un receveur du tramway multiplier les tâches. La dernière série américaine disparaît dans le no 797. La censure frappe la série L’Épervier bleu dans le no


Dossier spécial: Spirou 769 : on reproche à son auteur, Sirius, d’avoir envoyé son héros sur une Lune fantaisiste remplie de champignons et il doit y mettre un terme sous peine de voir le journal interdit en France. Après l’abandon de L’Épervier bleu, Sirius lance la série Les Timour dans le no 813, qui raconte l’histoire d’une famille à travers les siècles. Gérald Forton et Jean-Michel Charlier créent la série Kim Devil dans le no 820. Paul Dupuis souhaite depuis longtemps un bon western réaliste dans les pages du journal et il s’en ouvre à Jijé, qui a déjà voyagé plusieurs années aux États-Unis et au Mexique, et est aussi considéré comme un bon dessinateur de chevaux. Il crée ainsi dans le no 820 la série Jerry Spring, qui met en scène un cow-boy généreux toujours prêt à défendre le faible contre le fort. Dans le no 867 débute La Patrouille des Castors qui raconte les aventures d’une patrouille de scouts, sous la plume de l’un des jeunes dessinateurs de la World Press, Mitacq. Le scénario est confié en revanche à un homme d’expérience : Jean-Michel Charlier. Les années Delporte Place à l’humour En 1955, Yvan Delporte est officiellement nommé rédacteur en chef du journal. Un peu par hasard, puisque Charles Dupuis souhaite faire de Spirou un journal totalement humoristique et considère Delporte comme le meilleur pour atteindre cet objectif. La rédaction déménage à Bruxelles dans la Galerie du Centre pour être dans le même bâtiment que les bureaux de la World Press. Cette même année, Maurice Rosy devient directeur artistique des éditions Dupuis (il occupait auparavant le poste de « donneur d’idées » pour lui permettre d’exercer ses talents créatifs au sein de la maison d’édition). Il s’occupe aussi de trouver des nouveaux talents et devient à ce titre rédacteur en chef de l’éphémère petit frère de Spirou nommé Risque-Tout et lancé conjointement par Dupuis et la World Press. Le tandem Delporte/Rosy va être à la barre de Spirou durant de nombreuses années, multipliant les animations et les numéros spéciaux ; Charles Dupuis reste néanmoins le véritable patron du journal et c’est lui qui accepte qu’une série paraisse ou non dans Spirou. Les clubs Spirou disparaissent à la fin des années 1950 au profit d’un cirque et des jeux de plages Spirou. Les rédactionnels s’ouvrent à d’autres horizons, leur but étant désormais de recréer le lien avec le lecteur qui s’était perdu avec la disparition des clubs. Dans cet optique est créé le personnage de Starter qui anime la rubrique automobile, et surtout le personnage de Gaston Lagaffe créé par André Franquin et Yvan Delporte en 1957. Ce personnage a au départ pour but d’animer chaque semaine le journal par ses gaffes, faisant par

exemple exploser certaines pages. Parmi les nouvelles séries, Gil Jourdan de Maurice Tillieux publié à partir du no 962, un polar inspiré de Félix publié dans Héroïc-Albums (la fin de ce périodique permet à Tillieux d’intégrer l’équipe Dupuis77). Autre série de Maurice Tillieux, César qui va rapidement être transférée dans Le Moustique avant de revenir dans Spirou à la fin des années 196078. Dans les autres nouveautés issues du studio dirigé par Maurice Rosy, Bobosse de Marcel Remacle à partir du no 93179, Guy Pingaut (no 985) et Alain Cardan (no 996) de Gérald Forton80, Thierry le chevalier de Carlos Laffond et Jean-Michel Charlier (no 989)81, Tom et Nelly de José Bielsa et Octave Joly (no 995)82 ou encore Les Frères Clips de Marcel Denis (no 1032)83. Le 28 mars 1957, Spirou sort son no 1000 avec pour l’occasion une couverture avec 999 têtes du personnage plus une de Gaston Lagaffe dessinées par André Franquin. Il comprend aussi une ébauche des futurs mini-récits. Les numéros spéciaux vont devenir la marque de fabrique de la période Yvan Delporte. Outre le traditionnel « spécial Noël », il fait ajouter un « spécial Pâques »‌ , un « spécial Grandes Vacances » et des spéciaux ponctuels comme celui sur l’Exposition universelle de 1958, ou sur un numéro consacré à l’automobile. Ces numéros sont l’occasion pour le rédacteur en chef de tester de nouveaux auteurs en rajoutant des pages à Spirou et en offrant de multiples suppléments85. Dans les nouveautés qui vont marquer durablement le journal, René Hausman lance la série Saki dans le no 1030, qui deviendra l’année suivante Saki et Zunie. Marcel Remacle créée Le Vieux Nick dans le no 1039, lui adjoignant deux ans plus tard le personnage de Barbe-Noire, d’abord comme faire-valoir puis comme héros de la série. Dans le no 1071 apparaissent pour la première fois graphiquement Les Schtroumpfs dans la série Johan

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et Pirlouit de Peyo. Au fil des semaines, le dessinateur fait monter le suspense sur l’identité des personnages qui espionnent les deux héros dans l’histoire La Flûte à six trous (renommée plus tard La Flûte à six schtroumpfs). D’après la légende, le nom des Schtroumpfs aurait été inventé lors d’un repas chez la famille Franquin, au cours duquel Peyo aurait dit pour demander le sel: «Passe-moi la... le... le schtroumpf » ; s’en serait suivie une longue soirée de rigolade entre les deux auteurs à parler en schtroumpf. Dans une courte histoire publiée dans le no 1041, Joël Azara met en scène La Ribambelle qui sera reprise par Jean Roba quatre ans plus tard. André Franquin et ses trois assistants s’amusent en créant l’éphémère série Le Boumptéryx dans le no 1092 sous le pseudonyme de Ley Kip. Une nouvelle génération d’auteurs En 1959, Yvan Delporte a l’idée de créer des petites albums que le lecteur devra monter lui-même ; pour inaugurer ce format, il demande à Peyo de réutiliser les petits personnages qu’il a créés deux ans auparavant dans Johan et Pirlouit pour en faire les héros à part entière d’une série. Les Schtroumpfs noirs, premier mini-récit et première histoire des Schtroumpfs, est publié dans le no 1107, suivie de dix autres histoires jusqu’au no 1134, avec notamment la création du Petit Noël par André Franquin (no 1131) et Boule et Bill par Jean Roba et Maurice Rosy (no 1132). D’abord censés être une opération ponctuelle, les mini-récits vont revenir chaque semaine pour contrer les Pilotoramas du journal Pilote qui parait depuis octobre 1959. Dans le no 1135 débute 42 BD Nostalgia

une nouvelle collection de mini-récits hebdomadaires, avec une numérotation remise à zéro et une augmentation de 36 à 48 planches. Si les premiers mini-récits étaient l’œuvre d’auteurs confirmés, la nouvelle collection va permettre de tester de jeunes auteurs: Pat Mallet avec Xing et Xot (no 1145), Charles Degotte avec Le Flagada (no 1196), Paul Deliège (et Maurice Rosy au scénario) avec Bobo (no 1204), Lucien de Gieter avec Pony (no 1271) ou encore Jacques Devos avec Génial Olivier (no 1321). Dans les pages régulières du journal, Yvan Delporte lance de grandes séries d’aventure. Eddy Paape, qui s’occupe d’une page de jeu et d’une rubrique éducative intitulées respectivement Le Coin des dégourdis et Le Coin des petits curieux depuis que Jijé a récupéré Jean Valhardi en 1956, créé en 1958 dans le no 1059, Marc Dacier, qui conte les aventures d’un reporter (avec Jean-Michel Charlier au scénario). Lettreur chez Dupuis, Lambil lance dans le no 1083 Sandy et Hoppy, une série sur l’Australie qu’il écrit depuis ses quinze ans et qui a essuyé un premier refus de Dupuis. Paraissent aussi deux grandes biographies, celle de Winston Churchill par Octave Joly et Eddy Paape et de Charles de Foucauld par Jijé105. Dans Spirou et Fantasio, André Franquin créé l’emblématique Zorglub dans l’histoire Z comme Zorglub publiée du no 1096 au no 1136 ; le personnage ne va pas plaire à Charles Dupuis qui préfère la poésie de l’histoire Le Nid des marsupilamis. Intitulée QRM sur Bretzelburg (renommée QRN sur Bretzelburg par la suite), l’histoire suivante va connaitre une publication


Dossier spécial: Spirou tumultueuse, d’abord à cause de l’hépatite virale que va attraper André Franquin, suivie d’une sérieuse dépression due au ras-le-bol de l’auteur d’animer des personnages qu’il n’a pas créés et qu’il pense ne pas s’être approprié. Pour ces raisons, l’histoire va d’abord être publiée sous forme de demi-planches avant de s’interrompre pendant deux ans. Durant cette période, André Franquin publie toujours sa demi-planche de Gaston, aidé par son assistant Jidéhem. Les animations du journal vont se multiplier : une vache squatte les pages du journal en 1960 et provoque le renvoi de Gaston, puis son réengagement après une mobilisation des lecteurs. Gaston Lagaffe devient le lien entre le lecteur et la rédaction au point d’être publié sur la couverture à partir du no 1175. Le no 1042 est parfumé aux « senteurs d’avril », ce qui provoquera plusieurs malaises dans les ateliers. Le no 1235 offre une carte postale du Marsupilami avec une queue en papier collée sur chaque exemplaire par les détenus de la prison de Charleroi. Dans le no 1264 est offerte une invention de Morris nommé « 3-D Color » qui permet de voir les dessins en relief et en couleur. Parmi les nouveautés, Peyo crée Benoît Brisefer dans le no 1183. La série est d’abord destinée au quotidien Le Soir, mais l’idée d’un petit garçon à la force surhumaine qui perd ses pouvoirs au moindre rhume séduit Charles Dupuis qui insiste pour l’avoir dans son journal112. Jidéhem lance dans le no 1208 une bande dessinée avec le personnage de Starter, qui animait jusque là la chronique automobile, mais deux ans plus tard il se fait voler la vedette par la jeune Sophie, première véritable héroïne à part entière du journal, au point que Starter disparait définitivement et que la série est renommée Sophie. Jean Roba reprend dans le no 1247 La Ribambelle, apparue quatre ans auparavant dans un court récit. De retour dans Spirou, après un court passage chez le concurrent Tintin, Will créé la série Éric et Artimon (no 1252), avant de retrouver Tif et Tondu en 1965. Charles Jadoul écrit le scénario de Michel et Thierry pour Arthur Piroton à partir du no 1239. Les histoires complètes vont se multiplier à partir du début des années 1960 pour permettre aux « gagmen» de mieux s’exprimer que dans les mini-récits ou les histoires à suivre. Jacques Devos écrit ainsi le délirant Victor Sébastopol à partir du no 1288 pour Hubuc, Whamoka et Whikilowat à partir du no 1354 pour Salvérius116 et Djinn à partir du no 1372 pour Kiko. En 1964, Raymond Macherot passe de Tintin à Spirou à cause d’un différend avec Le Lombard mais pour des raisons contractuelles, il doit abandonner ses séries qui restent chez le concurrent. Il créé alors pour Spirou la série Chaminou, mais la noirceur de ton est critiquée par les éditeurs et lecteurs de Spirou. Seul Charles Du-

puis souhaite une seconde histoire, mais Macherot préfère créer une nouvelle série, Sibylline qui commence sa publication dans le no 1403. Guy Bara reprend à partir du no 1363 Max l’explorateur, une série publiée depuis les années 1950 dans divers quotidiens. Marcel Remacle et Marcel Denis lancent une série sur les vikings avec Hultrasson à partir du no 1351.

À partir du no 1435, la couverture change de format et présente une seule grande illustration. Retour de Spirou et Fantasio avec l’histoire Bravo les Brothers dans le no 1435 qui mélange les univers de Spirou et de Gaston, renforçant la connivence avec le lecteur. Dans le no 1436 débute la chronique En direct de la rédaction qui raconte aux lecteurs les aléas de la vie de la rédaction du journal76. L’Homme aux phylactères créé par Serge Gennaux participe à cette animation en racontant les histoires d’un personnage qui souhaite devenir un héros de bande dessinée. L’une des premières couvertures de cette nouvelle formule représentant un chauffe-eau dans l’espace après une explosion, provoque une controverse avec Gaz de France qui exige la publication d’un publi-reportage expliquant qu’un chauffe-eau ne peut pas exploser ; en réponse, André Franquin et Yvan Delporte publient des fausses publicités pour Ducran & Lapoigne (entreprise BD Nostalgia 43


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imaginaire de la série Gaston). Publiée auparavant dans le quotidien Le Soir, Poussy intègre les pages du journal à partir du no 1438. L’année 1966 est assez prolifique : Maurice Tillieux se lance dans l’écriture de Marc Lebut et son voisin (dit aussi La Fort-T) pour Francis à partir du no 1452; Tôôôt et Puit de Lucien De Gieter font leur débuts dans le no 1456 ; Raymond Macherot dessine Pantoufle sur un scénario de René Goscinny à partir du no 1459. Enfin, Derib, formé par Peyo, fait ses débuts avec la série Arnaud de Casteloup dans le no 1450. La fin d’une époque L’année 1967 voit le départ de deux grands auteurs du journal, Eddy Paape et Jijé. Le premier se brouille avec Dupuis pour plusieurs raisons (la principale étant le manque de promotion de ses albums par l’éditeur) et rejoint l’équipe de Tintin. Jijé quitte quant à lui Spirou pour Pilote où il reprend la série Les Aventures de Tanguy et Laverdure que vient d’abandonner Albert Uderzo, qui souhaite se consacrer entièrement à Astérix.L’année 1967 voit le départ de deux grands auteurs du journal, Eddy Paape et Jijé. Le premier se brouille avec Dupuis pour plusieurs raisons (la principale étant le manque de promotion de ses albums par l’éditeur) et rejoint l’équipe de Tintin. Jijé quitte quant à lui Spirou pour Pilote où, sur la proposition de Jean-Michel Charlier, il reprend la série Les Aventures de Tanguy et Laverdure que vient d’abandonner Albert Uderzo, qui souhaite se consacrer entièrement à Astérix. 44 BD Nostalgia

André Franquin accepte de dessiner une dernière aventure de Spirou et Fantasio, Panade à Champignac qui débute dans le no 1539, avant de se consacrer pleinement à Gaston. Jean-Claude Fournier, qui reçoit les conseils personnels de Franquin depuis plusieurs mois, lance la série poétique Bizu dans le no 1509. Plusieurs fois refusés par Charles Dupuis, Les Petits Hommes de Pierre Seron paraissent enfin dans le no 1534, après qu’Albert Desprechins ait retouché les scénarios. Le graphisme, très proche de celui de Franquin, vaudra une accusation de plagiat à son auteur. Dans le no 1531, Derib et Maurice Rosy créent Les Aventures d’Attila qui mettent en scène un chien espion suisse qui parle. Nouvelle grosse défection l’année suivante avec le départ de Morris et sa série Lucky Luke pour le journal Pilote. Tout comme Eddy Paape, Morris considère que les éditions Dupuis ne diffusent pas de façon satisfaisante ses albums en France et préfère rejoindre un éditeur français. Pour compenser la perte de Lucky Luke, Louis Salvérius lance la série Les Tuniques bleues dans le no 1585 avec Raoul Cauvin au scénario. Ce dernier travaille chez Dupuis depuis le début des années 1960. Après notamment un passage au laboratoire photo, il a enfin sa chance avec la série Arthur et Léopold publiée dans le no 1574 sur des dessins d’Eddy Ryssack. Mitacq lance la série Stany Derval dans le no 1561, faute de nouveaux scénarios de Jean-Michel Charlier. Maurice Rosy abandonne le scénario de Tif et Tondu qui est repris par Maurice Tillieux ; l’écriture va dès lors devenir son l’activité principale avec notamment SOS Ba-


Dossier spécial: Spirou garreur pour René Follet dans le no 1552. Paul Deliège scénarise Les Krostons pour Arthur Piroton dans le no 1589, mais le dessinateur abandonne après la première histoire pour s’occuper entièrement de la nouvelle série Jess Long. Paul Deliège récupère alors le dessin de la série, ce qui l’oblige à changer son style humoristique pour un style réaliste. Il écrit aussi le scénario de la série Sam (renommée plus tard Sam et l’Ours) pour Lagas, publiée comme mini-récit à partir du no 1553. Une page du journal se tourne au cours de l’année 1968 avec le licenciement du rédacteur en chef Yvan Delporte. Le contexte de l’époque est assez tendu et les événements de Mai 68 inquiètent les entreprises, dont les éditions Dupuis. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer le départ de Delporte. La première est la diffusion dans le journal d’une publicité antimilitariste en réponse à une campagne de recrutement de l’armée belge publiée quelque temps auparavant dans les pages de Spirou. La deuxième, celle officielle de Dupuis, est qu’il aurait laissé publier l’expression « Allez-vous faire cuire un œuf ! » dans une réponse à un courrier de lecteur qui se plaignait de l’absence prolongé de Johan et Pirlouit et que cela aurait provoqué une plainte de Peyo auprès de Paul Dupuis. La troisième, celle d’Yvan Delporte, est qu’il a payé le fait d’être chef de service et en même temps délégué syndical. Paul Dupuis aurait reproché à Yvan Delporte d’avoir été le meneur d’une grève du personnel. Enfin, la version du futur rédacteur en chef, Thierry Martens, est qu’Yvan Delporte a laissé s’accumuler les heures supplémentaires d’une grosse partie de la rédaction, les obligeant à travailler le weekend et le soir, ce qui a entraîné des coûts financiers importants pour Dupuis. Le renouveau dans la continuité Les femmes à l’honneur (1969-1986) Le départ d’Yvan Delporte laisse un vide dans la rédaction et étrenne une période de trouble. Charles Degotte occupe par intérim le poste de rédacteur en chef, sous la supervision de Charles Dupuis. À partir de juillet 1969, Thierry Martens est nommé officiellement rédacteur en chef avec la tâche prioritaire de renouveler les auteurs-vedettes du journal, dont la production commence à baisser, et de trouver une nouvelle formule pour arrêter la baisse des ventes. Il va s’appuyer sur les jeunes auteurs qui apprennent le métier dans les studios des auteurs-vedettes, en particulier celui de Peyo. C’est ainsi que débarque dans le no 1663 Natacha, imaginée par le jeune François Walthéry, suite à la découverte par Thierry Martens de quelques planches oubliées dans les tiroirs de la rédaction. La mode étant au féminisme, Yoko Tsuno de Roger Leloup qui est publié à partir du no 1693 grâce à Maurice Tillieux et Charles

Dupuis qui les poussent à prendre son indépendance du studio Peyo. La série Spirou et Fantasio sans auteur depuis son abandon par Franquin est confiée à Jean-Claude Fournier, dont la série Bizu avait séduit Charles Dupuis, même s’il souhaite une évolution graphique par rapport à Franquin. La première histoire dessinée par Fournier, Le Faiseur d’or, commence à paraitre dans le no 1624. Le Portugais Carlos Roque créé Angélique et Wladimyr respectivement dans les no 1601 et no 1616. Raoul Cauvin devient rapidement prolifique en créant Les Naufragés pour Claire Bretécher (no 1581), Câline et Calebasse pour Mazel (no 1617), et en reprenant les séries Loryfiand et Chifmol pour Serge Gennaux, Sammy pour Berck (no 1667) ou encore Mirliton pour Raymond Macherot (no 1664). Yvan Delporte écrit pour Will un scénario qui met en scène une petite fille, Isabelle, à

partir du no 1654. Par la suite, Raymond Macherot et André Franquin vont intégrer le projet et apporter une dimension fantastique à la série. Jean-Marie Brouyère débute dans le no 1745 en tant que scénariste d’Archie Cash (dessin de Malik), une série dont le réalisme détonne fortement dans le journal de l’époque. Francis lance son Capitaine Lahuche dans le no 1713. BD Nostalgia 45


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Classiques et nouveautés En décembre 1971, la mise en page de la couverture change avec l’apparition du sommaire. Le journal continue sa mutation en renouvelant rédactionnels, animations et séries. Lancement de Nature-Jeunesse, un rédactionnel sur la nature et de L’Inspecteur Spirou qui propose de résoudre des énigmes policières. Pour combler l’essoufflement des mini-récits, est créée la rubrique Carte blanche qui permet à des auteurs expérimentés de lancer de nouvelles séries ou à des jeunes de débuter. Elle lance notamment Pauvre Lampil de Raoul Cauvin et Lambil (no 1826) et Les Extra-terrestres de Jacques Devos. Gos délaisse le dessin de Gil Jourdan pour lancer sa propre série intitulée Khéna et le Scrameustache dans le no 1806. Antoinette Collin et Jean-Marie Brouyère créent Les Naufragés de l’escalator (no 1860), une série fantastique et délirante qui va faire couler beaucoup d’encre tant du côté de ses partisans que de ses adversaires. Regrettant que certaines séries d’auteurs-maison, publiées dans d’autres périodiques, ne soient plus disponibles en librairie depuis longtemps, Thierry Martens décide de les republier dans le journal et créé à cet effet la rubrique Classiques Dupuis. C’est ainsi qu’après un travail de restauration, Félix de Maurice Tillieux (no 46 BD Nostalgia

1868) et Ginger de Jidéhem (no 1996), toutes deux publiées dans Héroïc-Albums au cours des années 1950, sont proposées à une nouvelle génération de lecteurs. Les Maxi-classiques sont lancés dans le no 1980 avec Jacques Le Gall de MiTacq, pour adapter le grand format de cette série initialement publiée dans Pilote au format classique de Spirou. Dans le même temps est créée la rubrique Découvertes Dupuis dans laquelle débute notamment Watch avec Big Boss Circus (no 1884). Dans le no 1867, Lucien De Gieter, qui vient aussi de l’équipe Peyo, lance Papyrus, une série sur l’Égypte antique. Marc Hardy et Mittéï créent Badminton dans le no 1898 et Raoul Cauvin et François Walthéry, Le Vieux Bleu dans le no 1875. Quelques séries de gags américaines font leur retour dans le journal, dont Denis la Malice. Les jeunes dessinateurs qui sortent de l’Institut SaintLuc se voient ouvrir les pages du journal, avec l’aide de Jean-Marie Brouyère qui leur écrit des scénarios : Aymone pour Renaud Denauw (no 1957), La Petite Chronique vénusienne pour André Geerts (no 2051), Coursensac et Baladin pour Bernard Hislaire (no 2077), ainsi que plusieurs histoires pour Jean-Claude Servais165. Raoul Cauvin créé Boulouloum et Guiliguili pour Mazel (no 1965), L’Agent 212 pour Daniel Kox


Dossier spécial: Spirou (no 1939) et Godaille et Godasse pour Jacques Sandron (no 1938). François Walthéry lance Petit Bout-dechique (no 1927) et le duo Bom Watch, Les Déboussolés (no 1923). En 1976, Spirou sort son no 2000 largement animé par les jeunes auteurs qui ont intégrés la rédaction lors des dernières années. Dans le no 2001, Marc Wasterlain lance le poétique Docteur Poche, série dans laquelle il impose son style graphique. Albert Blesteau créé le chien Wofi dans le no 2010. Un changement de ton et de direction 1977 marque l’apparition d’un supplément dont le ton inédit va révolutionner l’esprit du journal: Le Trombone illustré. André Franquin et Yvan Delporte sont en effet parvenu à convaincre Charles Dupuis d’ajouter une petite publication spécialement destinée aux adolescents et jeunes adultes et qui aborderait des thèmes tabous dans les pages du journal. Afin de dédouaner les autorités officielles de Spirou, Le Trombone illustré est présenté comme un journal clandestin et indépendant, dont la rédaction est installée dans la cave des éditions Dupuis. André Franquin y créé les Idées noires et Frédéric Jannin la série Germain et nous… dans le no 1 (Spirou no 2031 du 17 mars 1977). Des auteurs prestigieux comme Gotlib, F’murr, Jean-Claude Mézières, Jacques Tardi ou encore Enki Bilal font des apparitions régulières. L’expérience, qui divise lecteurs et auteurs, prend fin sept mois plus tard dans le no 2062, après un sabordage de l’équipe en réaction à une censure de l’éditeur. Si Le Trombone illustré est aujourd’hui culte, son bilan est sur le moment largement négatif, Spirou ayant perdu 6 000 lecteurs durant sa parution. Au début des années 1970, une expérience similaire avait été tentée avec Bobo Magazine, conçu par Maurice Rosy pour séduire les jeunes lecteurs, mais elle avait tourné court en raison du travail que cela représentait. Dans cet esprit paraissent Le Petit Cauvin Illustré dans le no 2084 et Pignouf dans le no 2053 qui parodie le journal. En 1978 sont lancées les séries Aurore et Ulysse de Pierre Seron (no 2045), Arnest Ringard et Augraphie d’André Franquin, Yvan Delporte et Frédéric Jannin (no 2088), Mic Mac Adam de Stephen Desberg et André Benn (no 2091) et Zowie de Christian Darasse et Bosse (no 2123). Thierry Martens ayant pris la tête du département Albums de Dupuis pour lancer une nouvelle politique éditoriale, Alain De Kuyssche, journaliste à Télémoustique, autre publication de Dupuis, le remplace avec pour mission d’élaborer un nouveau concept : réorienter Spirou en y publiant des séries de qualités, à une époque où la bande dessinée périodique est malmenée

par des publications expérimentales souvent médiocres. C’est ainsi qu’une série sentimentale au graphisme moderne, Bidouille et Violette de Bernard Hislaire, est publiée à partir du no 2087. Frank Pé lance une série sur la nature intitulée Broussaille, d’abord publiée dans le no 2108 dans une rubrique sur les animaux. À seulement seize ans, Philippe Bercovici dessine sa première série Les Grandes Amours contrariées sur un scénario de Raoul Cauvin (no 2149). En 1979, les éditions Dupuis souhaitent que la série-vedette du journal soit présente à chaque numéro. Jean-Claude Fournier ne pouvant pas dessiner plus de deux histoires de Spirou et Fantasio par an, il est décidé de lui adjoindre un autre auteur qui produirait des histoires en alternance, mais Fournier refuse et se voit retirer le personnage. José Dutillieu, engagé par Charles Dupuis pour contrôler la rédaction, demande à son ami Nic Broca de reprendre la série et lui associe Raoul Cauvin au scénario. De son côté, Alain De Kuyssche demande à Yves Chaland et à deux auteurs débutants, Philippe Tome et Janry, qui animent la rubrique de jeux Jeuréka depuis quelques mois, de concevoir eux aussi des histoires pour Spirou. En 1981, ces dernier récupèrent seuls la série-vedette, l’expérience démontrant qu’une série dessinée simultanément par plusieurs auteurs désoriente le lecteur et fait perdre son identité au personnage. La reprise de Spirou et Fantasio est le symbole de la lutte de pouvoir qui a lieu dans la rédaction à cette époque : José Dutillieu préfère s’appuyer sur des auteurs confirmés alors qu’Alain De Kuyssche veut mettre en place une nouvelle génération d’auteurs pour animer l’hebdomadaire. C’est ainsi que naît la série 421 d’Éric Maltaite et Stephen Desberg,

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Dossier spécial: Spirou

une sorte de parodie de James Bond. Maurice Tillieux et Jijé étant morts, le journal a besoin de renouveler ses séries d’aventures. C’est ainsi que paraissent Loïq d’Alain Sauvage (no 2154), Les Baroudeurs sans frontières de Charles Jarry (no 2167) ou encore Jean Darc de François Dimberton (no 2278). Philippe Berthet, par l’originalité de son style graphique, devient le premier dessinateur à publier en son nom propre, plutôt que sous celui d’une série. L’humour n’est pas oublié avec Jessie Jane de Mazel et Gérald Frydman (no 2256), Les Lettres de mon moulin de Mittéï180, ainsi que les histoires caricaturant le monde du football de Malo Louarn. Philippe Bercovici et Raoul Cauvin mettent en scène le milieu hospitalier avec Les Femmes en blanc (no 2240). Dans le no 2173 est offert un album inédit de Boule et Bill intitulé Bill a disparu! Diverses solutions sont tentées pour renouer le lien avec le lecteur. José Dutillieu relance les clubs Spirou avec, en plus, un supplément dans les pages du journal intitulé Spirou-Pirate (renommé par la suite Le Correspondant), mais cette initiative s’avère néfaste pour les ventes. Alain De Kuyssche lance Les Hauts de page, destinés à remplir les marges du journal. D’abord animés par le trio Frank Pé, André Geerts et Bernard Hislaire, ils sont rapidement récupérés par le duo Yann et Didier Conrad, auteur des Innommables (no 2180). Leur humour au vitriol va, comme pour Le Trombone illustré, diviser la rédaction, certains auteurs étant devenus les 48 BD Nostalgia

têtes de turc du duo. Pour calmer le jeu, Les Hauts de page sont arrêtés dans le no 2269. Alain De Kuyssche met en avant une nouvelle animation L’Élan de Frank Pé (no 2266), qui fera le lien avec le lecteur pendant plusieurs années. À la même époque sont publiés sous le titre Spirou-Festival puis Album+ des hors-séries destinés à écouler les nombreuses planches payés par l’éditeur mais difficilement publiables dans Spirou à cause de leur qualité inégale. La vague réaliste Estimant qu’il a réussi à renouveler l’esprit du journal en y intégrant une nouvelle génération d’auteur au style nouveau, Alain De Kuyssche cède en 1982 son poste de rédacteur en chef à Philippe Vandooren qui vient des éditions Marabout. Celui-ci va suivre le chemin tracé par son prédécesseur, tout en renforçant les auteurs réalistes au sein du journal. C’est ainsi qu’apparaissent le temps d’une histoire ou deux des séries déjà installées comme Jeremiah (no 2376), Blueberry (no 2380) ou encore XIII (no 2408), ainsi que de nouvelles séries réalistes comme Jérôme K. Jérôme Bloche du trio Alain Dodier, Makyo et Serge Le Tendre (Album + no 4), Kogaratsu de Marc Michetz et Bosse (no 2338), Le Privé d’Hollywood de François Rivière, José-Louis Bocquet et Philippe Berthet (no 2372), Jimmy Boy de Dominique David (no 2394), Théodore Poussin de Frank Le Gall (no 2428) ou encore Soda de Luc Warnant et


Dossier spécial: Spirou Philippe Tome (no 2507). À partir du no 2372, la formule du journal change : le logo de couverture est modifié, composé désormais d’un grand « S » surmonté du chapeau de groom. À l’intérieur, les histoires à suivre sont réduites à trois par numéros et sont publiées en quatre semainesN 5, offrant deux albums complets par mois aux lecteurs, u rythme de parution plus en accord avec l’époque où les albums supplantent les périodiques. Le journal continue parallèlement à publier des histoires humoristiques pour enfants. Ainsi André Geerts créé Jojo dans le no 2376 pour boucher un trou dans le journal après qu’un annonceur s’est décommandé. Dans le même esprit, Stephen Desberg et Stéphane Colman signent Billy the cat (no 2288), l’histoire d’un méchant petit garçon changé en chatN 6 et le duo Alain Dodier-Makyo crée Gully (no 2372). Les gags en une planche se multiplient pour compléter la diversité : Pierre Tombal de Marc Hardy et Raoul Cauvin (no 2372) qui permet de rire avec la mort, Les Motards de Charles Degotte (no 2386) qui, comme son nom l’indique, se moque de la passion de la moto avec une galerie de personnages hauts en couleur, ou encore Aristote et ses Potes de Gerrit de Jager (no 2466) auparavant dans Robbedoes et qui narre les aventures d’une bande d’animaux tenant un restaurant végétarien. Luc Cromheecke et Laurent Letzer créent enfin la série absurde Tom Carbone dans le no 2461. L’aventure n’est pas oubliée avec Jeannette Pointu de Marc Wasterlain (no 2292) dont les histoires suivent l’actualité réelle, un peu comme Tintin, ni l’heroic fantasy avec notamment Arkel de Marc Hardy et Stephen Desberg (no 2343). Dans le no 2560, est offert le supplément de vingt-quatre pages intitulée Le Journal de Gaston centré sur l’univers de la série Gaston.

mode de financement et de fonctionnement, va influencer fortement le contenu du journal qui au va perdre un peu son statu de banc d’essai. Philippe Vandooren, qui décide désormais les séries à publier en album et celle dans Spirou, va imposer à Patrick Pinchart de publier en priorité des séries jeunesses. Les séries plus adultes, notamment les réalistes, vont disparaitre du sommaire pour être publiées directement en album. En conséquence, des séries d’aventures à

L’ère de l’humour (1987-2004) Un journal à rajeunir En 1987, Philippe Vandooren quitte le poste de rédacteur en chef de Spirou. Il passe le relais à Patrick Pinchart jusque la animateur radio sur la RTBF. Il hérite d’un journal extrêmement déficitaire alors que la famille Dupuis vient de vendre le groupe familiale à d’autres investisseurs. Pour le sauver, Philippe Vandooren, devenu directeur éditorial chez Dupuis, propose un mode de financement différent qui consiste à prélever un petit pourcentage sur chaque vente d’album Dupuis pour éponger le déficit de Spirou. De plus, de grandes campagnes d’abonnement sont lancés alors que jusqu’ici la famille Dupuis s’y refusait préférant la vente en kiosque. Il va aussi mettre en place une nouveau politique de publication album, qui va permettre aux éditions Dupuis de publier des séries et auteurs différents. Ce nouveau

suivre pour les plus jeunes vont les remplacer comme Jimmy Tousseul de Daniel Desorgher et Stephen Desberg dans le no 2602, Les Tribulations de Louison Cresson de Léo Beker dans le no 2634, Alice et Léopold de Denis Lapière et Olivier Wozniak dans le no 2657, Charly de Denis Lapière et Magda dans le no 2715 ou encore Donito par Didier Conrad dans le no 2762. Toujours dans le soucis de rajeunir le journal, les séries humoristiques mettant en scène des enfants vont ceux multiplier en quelques mois. Cédric de Laudec et Raoul Cauvin dans le no 2559, le retour de Toupet de Christian Godard et Albert Blesteau dans le no 2587 ou encore Cupidon de Raoul Cauvin et Malik dans le no 2634, mais aussi avec l’adaptation de personnage classique en version junior comme Le Petit Spirou de Philippe Tome et Janry dans le no 2594 ou l’histoire Les P’tits Schtroumpfs dans le no 2595. BD Nostalgia 49


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Tangomango T1 Les premiers pirates - Par Adrián

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’an 982 de l’univers Wakfu, dans les Eaux Tièdes, la contrée la plus australe du Monde des Douze : constituée de milliers d’atols, des criques paradisiaques, une eau peu profonde autrefois sillonnées par les pirates. Mais ces derniers ont tous disparus, anéantis par le nouveau Gouverneur, Poupo Mogrovejo. Nous suivons un drôle de duo : un poulpe rose nommé Encre Noire, secondé par la fougueuse Elaine. Alors que le gouverneur recherche avidement un mystérieux talisman afin de donner le coup de grâce aux derniers pirates, nos deux héros assoiffés d’aventure tentent de retaper un vieux navire. Décidément abonné à la collection Wakfu Heroes des éditions Ankama, l’artiste espagnol Adrián, déjà dessinateur du Corbeau Noir et du premier arc de Remington, signe cette fois-ci également le scénario. En plus de quelques références à Astérix (deux pirates, dont un petit teigneux, luttant contre la toute puissance de Poupo, gouverneur tyrannique), l’auteur adresse aussi un clin d’œil à la comédie des frères Coen The Big Lebowsky, dont les personnages incarnés par Jeff Bridges, John Goodman, et Steve Buscemi se retrouvent ici en... pingouins lors de scènes hilarantes. Car ces trois bestioles, au lieu d’obéir bêtement au gouverneur, rêvent surtout de créer un... restau grill ! Les paysages paradisiaques et les compositions mettant en avant les bateaux pirates remplissent leur office. Mais ce sont surtout les personnages pleins de dynamisme qui remportent l’adhésion, offrant un panel très

original de trognes attachantes, du poulpe rose râleur aux créatures surnaturelles apparaissant en fin d’album, en passant par le trio déluré de pingouins. Une belle brochette de mascottes qu’on espérerait presque retrouver en peluches. Voilà un album qui respire la bonne humeur et donne furieusement la patate. Espérons que les futures péripéties en “Eaux Tièdes” sauront concrétiser ces belles promesses.

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A près des jours d’une marche harassante au mi- et Mathieu Lauffray signent là, quelques-unes des plus lieu des marigots poisseux de la jungle d’Amazonas, belles planches de ces dernières années. À lire absolula cité si convoitée de Guyanacapac se dresse enfin ment. devant les hommes du Neptune. Leur contemplation est cependant de courte durée puisque le maître des lieux - auquel des générations furent sacrifiées - a encore faim de chairs, et ses prêtres tiennent à lui offrir la plus tendre qui soit ! Quatrième opus en forme d’apothéose pour l’emblématique flibustier qui forge définitivement sa légende, en défiant un dieu dans son antre. Cette ultime confrontation est l’occasion pour Mathieu Lauffray de s’abandonner à la plénitude de son art. Au travers d’un jeu d’ombres et de traits, l’encrage fin et puissant et la mise en couleur s’appliquent à traduire, avec précision, l’outrance d’un rite séculier comme la vilenie des protagonistes. Les décors sont d’une théâtralité à couper le souffle et offrent aux acteurs de cette tragédie un écrin à la mesure de leur complexité. Si la beauté du dessin a fait le succès de la série, la qualité de son scénario n’est pas en reste. Structurant son récit sur un crescendo dramatique, Xavier Dorison mêle adroitement aventure et fantastique et dote cet album d’une émotion toute particulière. À la fièvre de l’or des uns répond l’hystérie mystique des autres et la lutte que se livrent Moxtechica et Long John prend, paradoxalement, des airs de St George terrassant le dragon ! Gyanacapac est un album qui sait rendre compte de la démesure des lieux aussi bien que de la versatilité des damnés de la mer. À ne pas en douter, Xavier Dorison BD Nostalgia 53


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L’histoire d’un homme ayant rejoint le côté « obscur » (ce n’est pas si grave, Maître Yoda) Isidore Louis, chargé de recherches à l’Institut central des Archives depuis 37 ans (« Sous-section des mythes et légendes » !), était loin de se douter qu’un jour il serait renvoyé, lui, l’employé terne et appliqué, tout juste capable de marmonner de temps en temps son ras-le-bol d’être déconsidéré par ses collègues et sa hiérarchie. C’est une mission très particulière qui provoquera sa perte : établir un rapport sur les « Cités obscures », des mondes parallèles faisant l’objet d’une vénération croissante de la part d’un groupe d’exaltés. Au départ plutôt détaché, M. Louis, à force d’éplucher quantité de pièces et documents, va finir pas se passionner pour le sujet… ce qui ne va pas plaire du tout à sa hiérarchie…

rares personnages « terriens » de la série, il ressemble à la plupart de ceux rencontrés dans ces univers imaginaires (ou pas ?) : manipulé et impuissant face à une administration froide et autoritaire, un point commun qui ne fait donc pas de ces Cités obscures un monde idéal, bien que mieux organisé que le nôtre. Tout cela fait de cet ouvrage un point d’accès pertinent vers ces univers fantastiques, à condition de savoir en revenir… Mais après tout, où est la vérité, où est la folie ? Notre monde n’est-il pas bien plus étrange, si familier soit-il ? A bien y réfléchir, sommes-nous bien certains que notre Terre n’est pas que le simple miroir d’une planète bien réelle à l’autre bout de la galaxie ?

Autant le dire, j’avais déjà remarqué ce tome paru en 1987 mais je n’avais jamais pris la peine de le lire, pas franchement attiré par le format, composé d’un court texte rehaussé d’une vignette en noir et blanc sur la page de gauche et illustré par un dessin pleine page et en couleur à droite. Et pourtant, on sait que les auteurs ne s’interdisent aucune option et aiment explorer toutes les techniques, quitte à s’éloigner parfois de la BD traditionnelle dite en cases. Je dois reconnaître qu’en fin de compte, cela fonctionne plutôt bien, en tous cas mieux que pour « La Route d’Armilia », qui était conçu davantage comme un journal de bord. De la même façon, ce récit est un peu une présentation de plusieurs Cités obscures, une invitation à passer de l’autre côté du miroir, vers un monde similaire à ce qu’était le nôtre au XIXème siècle-début du XXème, mais techniquement plus évolué (architectures Art nouveau et Art déco futuristes, références à Jules Verne…) Les dessins sont impressionnants, avec des architectures imposantes, délirantes, effrayantes, splendides selon les pages… On rêve de se perdre dans les serres luxuriantes de Calvani, de survoler l’élégante cité de Xhystos en compagnie de ces majestueux oiseaux blancs, de franchir en dirigeable l’immense porte de Chula Vista… Pas de doute, le dada de Schuiten, c’est l’architecture… Quant à Isidore Louis, un des BD Nostalgia 55


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BD rétro

Spécial 75 ans de Spirou

« Spirou et Fantasio » T35 (« Qui arrêtera Cyanure ? ») par Janry et Tome Nouvelle approche mensuelle – par les couvertures – des 75 ans de Spirou : dans le 35ème album de la série « Spirou & Fantasio », la troisième réalisation du duo Tome et Janry, « Qui arrêtera Cyanure ? », ramène les héros dans un village qu’ils connaissent bien : Champignac-en Cambrousse. Le village est bien agité car, étrangement, tous les appareils électroniques semblent doués de vie. Et, pour une fois, le Comte n’y est pour rien : le coupable se nomme Caténaire, le chef de gare, dont l’ultime création a pour nom Cyanure, une femme androïde qui projette de dominer le monde grâce à une armée de robots… Afin d’illustrer ce scénario purement hollywoodien, en adéquation avec les grands romans d’anticipation (dont l’inévitable « Les Robots » d’Isaac Asimov en 1950), les auteurs ne vont pas hésiter à parodier dès la couverture l’ensemble des thèmes forts, liés aux grands films d’action et de science-fiction des années 1980. Citons comme références « Blade Runner » (R. Scott, 1982) où Harrison Ford traque des robots à visage humain, « Terminator » (J. Cameron, 1984), où l’assassin cybernétique cherche à annihiler les germes d’une résistance humaine du futur, et « Runaway, l’évadé du futur » (M. Crichton, 1984, adapté de son propre roman), où le héros est un policier spécialisé dans les interventions sur les « déviants », les robots déréglés qui mettent en péril leur entourage. Plus largement, le thème de la création « mécanique » douée de vie renverra naturellement à Pinocchio, Frankenstein, au Golem ou… au robot féminin Maria dans Metropolis (F. Lang, 1927). Tome et Janry feront en outre assez directement référence à ce dernier film dans un album postérieur (« Le Réveil du Z », 1986). Dans ce duel orchestré entre gents masculine et féminine, Spirou et Fantasio sont particulièrement décontenancés : à l’inverse, l’écureuil Spip comme le curieux automate nommé Télésphore (également création robotique de Caténaire), dont l’objectif est le seul à viser la silhouette au premier plan, semblent moins effrayés. A la question posée par le titre, les (anti)héros – cernés par les bras menaçants d’une armée de robots composés d’écrans et de yeux inquiétants (Big Brother is watching you !) -, semblent donc apporter une réponse évidente : « personne ! ». Placés à l’arrière plan d’une arène sans autres décors que des robots téléguidés par une intelligence artificielle supérieure, Spirou et Fantasio s’effrayent d’une question

qui les dépasse : comment gérer une présence féminine alors que, depuis leurs naissances, ces héros masculins, en digne représentants de la bande dessinée franco-belge, n’ont jamais franchement été placés face à une « femme forte », et même à priori (arme oblige) une « femme fatale »… Malicieusement, la couverture donne à voir aux lecteurs une situation nouvelle mais appelée à devenir archétypale dans les années 1980 et 1990. Ceci notamment via le cinéma américain, mais l’on peut aussi songer aux rôles de femme d’action dans les films « Alien » (dès 1979), « Thelma et Louise » (1991) ou « Nikita » (Luc Besson, 1990). Le visuel fait voir une double menace (l’érotisme galbée et venimeux de la bien nommée Cyanure ; son fusil à pompe) mais camoufle l’essentiel (son visage et son caractère non-humain) : seule la lecture de l’album dévoilera donc une autre référence à la plus fameuses des icônes hollywoodiennes… L’accroc au bas de la jambe gauche de Cyanure instaure le genre Aventure-Action mais connote une possible vulnérabilité du personnage, dont rien n’indique par ailleurs qu’il s’agit d’un androïde. Maître ou créature, robot, animal ou humain, réel ou virtuel, la couverture pose comme enjeu le poids du héros au sein de sa propre aventure : cette problématique ne quittera guère Tome et Janry, qui pousseront leur raisonnement et leur expérimentation scénaristique jusqu’au bout, avec leur ultime album, « Machine qui rêve » (1998). Les mêmes auteurs signeront un « Petit Spirou » (« Tu ne s’ras jamais grand ! » – éditions Dupuis) en 2003, au visuel également très ressemblant. L’album « Qui arrêtera Cyanure ? » sera adapté une première fois en dessin animé en 1992 dans la série « Spirou », dont Cyanure deviendra un personnage récurent. Enfin, le personnage Cyanure sera reemployé dans « Panique mécanique », un jeu vidéo édité en 1995 pour les consoles Gameboy (Nintendo). A instar du visuel de Morris pour Lucky Luke, Tome et Janry contournent les codes dans une image polyphonique : image au dynamisme figé (le déclenchement de la violence ou de l’action dans l’instant qui suivra), image interactive (le jeu de regard avec le lecteur est impliqué dans un point de fuite qu’il ne peut éviter), image impossible (le trucage digne de Méliès sur la profondeur de champ, le fait d’être physiquement dans et en dehors du cadre en tant que lecteur), la couverture revêt toute sa connotation symbolique dans le fait de nous positionner quelque part derrière la couverture-écran… dans la ligne de mire. BD Nostalgia 57


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L’histoire de goldorak

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oi, un roi maléfique, Le Grand Stratéguerre, roi de de sa technologie, car les habitants d’Euphor sont esla planète Véga. Un jour funeste il décide d’enva- sentiellement pacifiques). hir la planète Euphor (surtout dans le but de s’emparer Actarus, le prince da la planète Euphor, actuellement sur la planète Pallas est également attaqué par Véga et est blessé au bras droit. Il réussi in extremis à se sauver de cette situation périlleuse et rejoint sa planète natale. Il rejoint ses parents, mais trop tard, le palais royale a déjà été ravagé par un Golgoths (gigantesque robot d’acier). Actarus seul rescapé de la famille royale, quitte alors le palais dans le but de rejoindre sa soeur... Malheureusement une explosion atomique le freine dans sa course, et surtout contamine sa blessure avec de nombreuses radiations. Pendant ce temps, Véga a découvert et s’est emparé du super-robot Goldorak (construit par les ingénieurs d’Euphor pour protéger leur planète des forces de Véga). Actarus réussit tant bien que mal, à s’emparer de Goldorak et se lance à l’attaque BD Nostalgia

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des forces de Véga qui sont entrain de détruire sa planète. Le combat qui s’en suivra va être d’une violence telle, que sous le nombre des ennemis et surtout handicapé par sa blessure, il sera contraint de fuir la bataille en direction de la terre, ou il s’y posera en catas-

trophe. Après le crash de son appareil, il sera recueilli par la professeur Procyon (directeur d’un Centre de Recherches Spatiales) Peu de temps après le drame d’Euphor, Véga, voulant conquérir de nouveaux territoire, établi une base sur la face cachée de la lune : le Camp de la Lune Noire. L’invasion de la Terre semble donc évidente. Lorsque 62 BD Nostalgia

ceux-ci découvrent qu’Actarus s’y trouve également, ils n’auront de cesse d’essayer de s’en débarrasser pour conquérir notre jolie planète. Pour commencer, croyant n’avoir à faire qu’à la maigre résistance terrienne, ils enverront des Golgoths dans ce but (les golgoths sont des robots automatisés) mais qui s’avèreront totalement impuissant face à la puissance de goldorak piloté par Actarus (il faut savoir que Goldorak a été amélioré par le professeur Procyon) Il sera bientôt rejoint dans son combat contre les forces de Véga, par Alcor, aux commandes d’Alcorak, de Venusia (fille de Procyon) pilotant Vénusiak, et surtout Phénicia (sœur d’Actarus) pilotant Phossoirak.


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Goldorak en DVD

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n octobre, nous vous avions informé que le dessin animé japonais légendaire Goldorak allait bientôt être édité en DVD au Canada en version française. En France, depuis “l’affaire Goldorak” de 2005, nous attendons toujours une sortie officielle dans l’exagone.

contrairement à l’Europe, qui est quant à elle, en Zone 2. Il faudrait donc vous assurer par prudence que votre lecteur soit bien multizone.

Cette édition presque inespérée est une excellente initiative qui devrait, on l’espère, permettre de faire enfin bouger la situation dans notre pays pour une Nous n’avons pas encore pu accéder à ces DVD, mais future sortie française. En 2013, Goldorak fêtera ses ce qui est certain, d’après nos sources, c’est que l’édi- 35 ans en France, en voilà une belle manière de martion programmée chez l’éditeur québécois Imavision quer le coup! est un seul et unique coffret. Celui-ci comporte l’intégralité des 74 épisodes remastérisés en version française (qui contient le même doublage que nous) étalés sur 15 DVD au total. Figurent également en bonus 3 épisodes en version originale japonaise ainsi qu’un CD audio “de la chanson thème Goldorak”. Est-ce celle de Nathalie Simard, la « Dorothée canadienne” qui interprétait le générique. C’est le 11 décembre 2012 que ce coffret de Goldorak sera commercialisé au Canada à 120 $CAD (soit environ 95 euros). Si vous souhaitez vous le procurer, ce coffret est néanmoins réservé au territoire canadien. Il est donc possible que certains sites de vente par correspondance décident de na pas vous l’envoyer. Rappelons que le Canada est en Zone 1 pour les DVD BD Nostalgia 63


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oici un répertoire des 74 épisodes du dessin animé Goldorak. Il aura fallu 2 ans pour boucler la série et au moins 6 character designers participèrent au projet, dont Shingo Araki (“Lady Oscar”, “Les Chevaliers du Zodiaque”) qui a signé quelques uns des meilleurs épisodes. La série a été diffusée pour la première fois au Japon du 5 octobre 1975 au 27 février 1977, sans interruption . -Les frères de l’espace: Alcor arrive au Centre à bord de son OVT en tant qu’observateur de phénomènes extra-terrestres ; suite à l’attaque d’un Golgoth, il se pose des questions sur l’identité d’Actarus qu’il croit avoir reconnu aux commandes de Goldorak. -Le prince d’un autre monde: Procyon révèle à Alcor l’identité d’Actarus, prince d’une planète nommée Euphor qui fut jadis asservie par Véga. -La fiesta tragique: Les forces de Véga attaquent durant une fête qui a lieu au ranch du Bouleau Blanc. -L’ile de la peur: Pris au piège par un Golgoth, Alcor attérie en catastrophe sur une ile déserte. -Le traquenard de la mort: L’aérodrome où Alcor participe à un concours est envahi par les forces de 64 BD Nostalgia

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Véga ; fait prisonnier avec Vénusia, Banta et Mizar, Actarus est contraint de livrer Goldorak à Hydargos. -Attaque sur Perlepolis: Un car où se trouvent Vénusia et Banta est enlevé par un Golgoth ; Alcor tente de les aider mais se fait prendre à son tour. -Le festin des loups: Janus, de la redoutable Division Ruine, s’attaque à Goldorak qui est impuissant devant la force et l’agilité de l’Antérak... -Les radars se sont tus: Un étrange brouillard est apparu au-dessus de l’atmosphère ; Alcor fait un vol de reconnaissance et découvre qu’il dissimule un champ de mines stellaires. -Le camp de la Lune Noire: Une espionne est envoyée sur Terre ; pour sauver sa planète de la destruction par les forces de Véga, elle doit éliminer Actarus. -L’espion qui venait de Véga: Un jeune garçon orphelin se trouve manipulé par Hydargos qui veut découvrir l’antre de Goldorak. -Le jour où le soleil s’arrêta: Une éclipse totale de la Lune s’annonce. Hydargos en profite pour attirer Actarus dans le cône d’ombre lunaire, pri-

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vant ainsi Goldorak d’énergie solaire. -Du sang sur la neige: A la veille de Noël, une fillette perd sa famille lors d’une avalanche impromptue ; celle-ci a été causée par un Golgoth durant la construction d’une base secrète dans la montagne. -Par le fer et par le feu: Un Golgoth fonctionnant à l’énergie solaire attaque la ville et Goldorak est endommagé dès la première attaque. Durant la nuit, Alcor décide alors de détruire le monstre par ces propres moyens. -Le jour du soleil levant: Des amis d’Alcor débarquent au ranch à bord du robot Béliorak pour le nouvel an ; intrigué par cet étrange engin, Hydargos envoie des espions. -Arkerebe la rouge: Un officier d’Arkerebe se voit obligé de combattre Goldorak s’il veut sauver la vie de sa mère ; Actarus est fait prisonnier. -Le fiancé de la mort: Argoli, un assistant de Procyon, reçoit la visite de sa fiancée, Capella ; mais durant le voyage qui la mène au Centre, son car est attaqué par un homme de Véga. -La chevauchée infernale: Riguel décide de sortir les chevaux alors qu’une tempête de neige se prépare ; c’est aussi à ce moment qu’Hydargos décide d’envoyer un Golgoth afin de raser la région. -Le nouveau temps des cavernes: Alcor se fait enlever et hypnotiser par les forces de Véga ; sa mission : tuer Procyon. -Le village écrasé: Une pluie d’astéroïdes tombe sur la Terre ; l’un d’eux anéanti le village d’un petit orphelin. -Terre en danger: Véga veut rapprocher la Terre de la Lune afin de créer un cataclysme naturel ; des antennes de captatraction sont construites sur la Lune et dans une base secrète sur Terre ; à bord de son Antérak, Hydargos fait prisonnier Actarus et Alcor. -Les continents submergés: Alors que Tara, une jument du ranch, tombe gravement malade, la glace du Pôle Nord commence à fondre ; une course contre la montre commence pour Actarus qui doit sauver la jument et la planète. -Les massacreurs du ciel: Un scientifique découvre le moyen d’inverser les champs magnétiques ; Hydargos met main basse sur l’invention du Pr Armilérant afin de s’en servir contre Goldorak. -Le déluge des nouveaux mondes: Hydargos décide de faire sauter une série de barrages afin de faire disparaitre la vallée où se trouve le ranch et ainsi forcer Goldorak à se montrer ; alors qu’elle cherche Ivanhoe dans la montagne, le cheval préféré d’Actarus qui s’est échappé du ranch, Vénusia découvre la véritable identité d’Actarus.

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-L’exécuteur: Sogrady, un officier de Véga, se fait passer pour un scientifique terrien dont il s’est approprié le corps ; accueilli au Centre, il tente de découvrir sous quel visage se cache le Prince d’Euphor. -Les amoureux d’Euphor: Actarus retrouve Aphélie de la planète Euphor alors que celle-ci tentait d’échapper à des soldats de Véga ; mais celle-ci a subie un traitement spécial par le Grand Strateguerre... -Les bords de l’abime: Procyon envoie Alcor et Argoli dans l’espace pour construire une base orbitale, mais les forces de Véga attaquent ; Alcor est sauvé in-extremis par Goldorak tandis qu’Argoli rejoint la Terre à bord d’une capsule. Hydargos lance alors une attaque massive contre Goldorak et le ranch durant laquelle Vénusia est mortellement blessée... -Vaincre ou périr: Hydargos et ses soldats ont envahis le Centre et tiennent prisonniers ses occupants; Goldorak est sérieusement touché durant le combat contre 2 Golgoths et trouve refuge dans une caverne; rétablie, Vénusia tente d’entraîner Hydargos sur une fausse piste pour faire diversion et permettre à Actarus de réparer Goldorak et de libérer Procyon et Alcor. - Le nouveau maître des ténèbres: Suite à la mort du général Hydargos face à Goldorak, Horos, un scientifique, est envoyé au camp de la Lune Noire afin de le remplacer ; il a amené avec lui de petits humanoïdes. -L’oiseau de feu: Après avoir recueilli une tourterelle, Mizar se fait un nouvel ami quelque peu bizarre, qui n’est autre que le commandant Atlas, miniaturisé pour cette mission. - La pierre de foudre: Un étrange astéroïde tombe dans un zoo ; un échantillon prélevé et analysé au Centre révèle qu’il est source d’une énergie incroyable ; or le nouveau Golgoth d’Horos fonctionne justement grâce à ce minerai. Alcor s’apprête à tester son nouvel OVT mais la foudre touche la rampe de lancement qui s’effondre et blesse Actarus au bras... -Don Quichotte de l’espace: Le Béliorak est de retour au ranch, mais Véga est toujours aussi inquiet au sujet de ce robot pas comme les autres et lance une attaque. -La reine fantôme: Alors qu’il combat un Antérak, Actarus retrouve sa mère, la reine Astrida, dans une citée semblable à celles d’Euphor, perdue dans la montagne ; troublé, il ne se laissera pourtant pas duper. -Les ailes de la mort: Horos cherche les points faibles de Goldorak et lance une attaque de navettes dans l’unique but de filmer les manoeuvres du robot ; le moment crucial du “transfert” l’intéresse tout particulièrement.

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-Le mercenaire de l’oppression: Actarus rencontre un adversaire plus fort que lui, Ergastul ; celui-ci laisse la vie sauve à Actarus mais lui promet de l’éliminer en combat d’homme à homme la nuit de la pleine lune. -Le premier raid: Le nouvel appareil d’Alcor, l’Alcorak, vient d’être mis au point ; toujours à la recherche du repaire de Goldorak, Minos et Horos envoient un Antérak dont la mission est de creuser le sol autour du Centre dans un rayon de plusieurs kilomètres afin de plonger celui-ci dans les entrailles de la Terre... -L’invincible du cosmos: Alors que le jumelage entre Goldorak et Alcorak est à l’essai, Titios, un officier de la Division Ruine ayant participé au ravage d’Euphor, s’attaque à Actarus. -Une étoile est morte: Dynamo, l’étoile fournissant la plus grande partie de son énergie à la planète de Véga, Stykadès, n’est plus. Vénusia voudrait accompagner Actarus et Alcor au combat ; alors qu’un Golgoth tente de s’emparer d’un conteneur d’hyperanium, l’Alcorak est touché et Alcor blessé ; Vénusia prendra alors les commandes de l’appareil en suivant les indications d’Alcor. -Les faiseurs de ténèbres: Alcor part récolter des photons avec Alcorak ; attaqué par des navettes à son retour, il perd la vue et reste incapable d’al-

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ler secourir Actarus qui se trouve confronté au même problème face au Golgoth ; discrètement, Vénusia s’empare d’Alcorak et vole au secours d’Actarus. -La patrouille des Aigles: Tandis qu’Actarus et Alcor sont au combat, un commando de soldats de Véga tente de pénétrer dans le Centre ; Vénusia trouvera là le moyen de prouver son utilité dans la lutte contre l’envahisseur. -Le réveil des volcans: Vénusia accompagne maintenant Alcor à bord de l’Alcorak ; le Camp de La Lune Noire étant en manque d’énergie, Horos veut s’emparer d’un conteneur d’hyperanium et envoie un Golgoth le chercher ; mais Minos préférerais qu’il anéantisse d’abord Goldorak . -Le baptême du feu: Vénusia fait des essais avec son appareil, le Vénusiak ; alors que les essais dans le simulateur se révèlent laborieux, elle se voit obligée de secourir Goldorak prisonnier sous l’eau. -Péril en la demeure: Retenus par une attaque-diversion loin du Centre, Goldorak, Alcorak et Vénusiak ne peuvent sauver le Centre d’une attaque fatale ; le professeur Procyon est alors contraint d’aller à l’encontre de ses convictions, faisant de son institut de recherche une véritable forteresse. -La victoire des Aigles: Gaska, un officier de Véga, tente d’installer une base sur Terre.

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-Quand les chiens sont lachés: Un site archéologique attire la curiosité d’un jeune homme ; il y découvre d’antiques fresques signalant la venue d’extra-terrestres ainsi qu’une plaque murale métallique ; celle-ci se met à clignoter et 4 navettes atterrissent... -Des fourmis et des hommes: Bien que le Centre n’ai rien remarqué et que personne ne veuille le croire, Mizar jure avoir vu une météorite se scinder en deux avant de s’écraser ; quelque part dans la montagne, des fourmis géantes sortent des morceaux de la météorite. Le nouvel appareil permettant à Goldorak de combattre sous terre va s’avérer fort utile. -Le ballet des requins: Alcor reçoit une invitation surprise pour passer une journée au parc Marina ; accompagné de Vénusia, Mizar et Riguel, il passe son temps dans la piscine avant de se faire kidnapper par des hommes de Véga...

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-Le lac embrasé: Actarus, Alcor, Vénusia, Riguel et Mizar partent en camping mais des tensions règnent ; Alcor est amoureux de Vénusia et souffre qu’elle ne soit intéressée que par Actarus. C’est alors que d’inquiétants motards font irruption dans le campement. -Le monde en fusion: Des tremblements de terre ont lieu autour du Centre ; alors qu’Alcorak et Vénusiak font un vol de reconnaissance, la moitié d’un volcan s’enfonce dans le sol. -La dernière survivante: Son passé révélé par son grand-père adoptif mourrant, suite à l’attaque d’un Golgoth qu’il prendra pour Goldorak, Phénicia, soeur d’Actarus, décide de venger sa famille tandis qu’Actarus tente de détruire un Golgoth devenu

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incontrôlable. -L’aigle à quatre têtes: Phénicia révèle ses dons de divination, permettant d’éviter 2 pièges mis en place par 3 espionnes envoyées par Horos. -L’étoile noire: La planète Stikades, berceau de Véga, est de plus en plus menacée suite à la surexploitation des ressources minières de son satellite Harmonia ; repoussé en direction de la Terre, un astéroïde de masse critique risque d’anéantir toute vie sur celle-ci. -La génération des monstres: Véga quitte Stikades devenue agonisante pour s’installer au Camp de la Lune Noire, avec son bras droit Akéron ; celui-ci est le créateur d’une nouvelle génération de Golgoth, les Monstrogoths ; le premier de ses monstres est envoyé sur Terre.

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-La bête: Goldorak est gravement endommagé et Vénusia est prisonnière du Monstrogoth ; Actarus réussit malgré tout à la sauver mais le Monstrogoth retrouve la trace de Goldorak et attaque le Centre. -Le serpent: Fusion d’un rapace et d’un serpent, un Monstrogoth d’une puissance redoutable est mis au point et s’attaque aux plateformes pétrolières. -Le monstre du Loch Ness: Un étrange poisson hante le fleuve qui remonte jusqu’au Centre ; Riguel découvrira qu’il s’agit d’un Golgoth. -Le lynx de l’espace: Procyon envoit un radar-satellite dans l’espace et découvre une base souterraine de Véga, aussitôt détruite par la Patrouille des Aigles. Il se rend ensuite en Suisse, accompagné

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des Aigles, pour donner une conférence avec le professeur Schumiller ; mais durant celle-ci, un Golgoth attaque. -Le monstre et l’enfant: Un petit garçon passe ses journées à jouer avec son scarabé ; Horos l’enlève et l’hypnotise. -Le sosie: Alors qu’Actarus est retenu prisonnier par un puissant champ magnétique, un faux Goldorak sème la terreur sur Terre. -Le commando: Un groupe de jeunes véghiens prend d’assaut une base militaire où se trouvent Phénicia et Procyon. -Les rats: Un ennemi invisible se cache dans Perlepolis. -Pégase: Des espions s’infiltrent dans le Centre ; l’un d’eux prend l’apparence de Riguel, semant le trouble dans le ranch. -Les cygnes: Des cygnes s’installent sur les berges du lac derrière le Centre ; Mizar en recueille un malade mais il s’avère qu’il a été cybernétisé. -L’ours polaire: Alizée, une scientifique de Véga, met au point un rayon glaciateur destiné à 68 BD Nostalgia

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refroidir les planètes en fusion ; mais Véga l’oblige à en faire une arme et à s’en servir contre Actarus. -Cinq minutes pour mourir: Une tarentule géante porteuse d’une bombe au lasernium attaque la ville. -Un grand entre les grands: Suite à une attaque de Véga, Alcor culpabilise de ne pas avoir tiré sur un missile à temps, celui-ci s’étant abattu sur une maison et blessant ses occupants. Retournant sur les lieux de l’impact en moto, il croise un petit groupe de randonneurs. -La mort vient de la mer: Goldorak et Vénusiak sont fait prisonniers sous l’eau par un Golgoth ; aucun appareil ne peut aller les secourir. -Opération plongée: Alcor est fait prisonnier dans la base sous-marine d’Horos située à une profondeur que Goldorak ne peut atteindre ; Procyon met alors au point l’Aquarak, qui permettra à Actarus de descendre libérer Alcor. -La grande douleur: Syrus, un officier originaire d’Euphor, dirige la nouvelle mission de Véga ; relégué au rang de simple soldat après avoir

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Dossier spécial: goldorak pulation de Minas... échoué, il se retrouve face-à-face avec Phénicia. -Tel père, tel fils: Le fils d’Horos veut combattre -Le meilleur ami: Un ancien ami d’Actarus arGoldorak alors que son père s’y oppose. rive au Camp de la Lune Noire après avoir erré dans l’espace durant des années ; après lui avoir fait subir une scéance d’hypnose afin de lui faire détester son vieil ami, Véga l’envoie retrouver Actarus. -La princesse amoureuse:Végalia, la fille de Véga, détecte un retour à la vie sur la planète Euphor ; navrée de voir la réaction négative de son père, elle décide de porter la nouvelle à Actarus ; mais Horos profite des retrouvailles pour passer à l’attaque. -Pour l’amour de la Terre: Grâce aux informations de Végalia, le camp de la Lune Noire est enfin découvert ! Procyon termine la construction du Cosmorak qui permettra aux Aigles d’aller combattre dans l’espace. Une nouvelle attaque est lancée contre la Terre, avec Mi-L’imposture: Au cours d’un cauchemar, Phé- nas aux commandes d’un Antérak. nicia voit son père ; persuadée qu’il est toujours -Ce n’est qu’un au revoir: Vaincue, Minas deen vie, elle part à sa recherche en ce fiant à son rêve et mande l’asile aux terriens et décide d’assassiner finit par le retrouver ; mais il s’agit en fait d’une mani- le Grand Strateguerre ; mais Minos s’interpose.

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ORIGINAL ANIMATION VIDEO

GATTAÏGER, WAR OF THE SPACE SAUCERS: sous hypnose, Alcor dévoile sa véritable identité, nous C’est le pilote qui a inspiré la série tv. de UFO Robot permettant de mieux comprendre le lien entre les séries Goldorak, d’une durée d’environ 24 minutes et produit Mazinger Z, Great Mazinger et Goldorak. en 1975. L’histoire ressemble à l’épisode 73 de la série GOLDORAK, GREAT MAZINGER ET GETtv : La princesse amoureuse. TER ROBOT G VS. LE MONSTRE-MARIN (LE GOLDORAK VS. GREAT MAZINGER: D’une DRAGOSAURE): D’une durée d’environ 35 minutes durée d’environ 27 minutes et produit en 1976. C’est et produit en 1976. Avec les robots Aphrodite et le Bél’histoire du vol de Great Mazinger, rangé dans un mu- liorak ; l’histoire se résume à leurs efforts pour détruire sée avec son “ancêtre” Mazinger Z, par un commandant un monstre marin géant né de la pollution pétrolière. de Véga dans le but de détruire Goldorak ; kidnappé et

FILMS CINÉMA FRANÇAIS GOLDORAK AU CINÉMA: Ce film est sorti au cinéma en 1979. Il s’agit d’un montage des épisodes 1, 2, 4, 5 et 10, avec les textes qui ont été modifiés pour l’ocasion. Toujours avec les mêmes voix des acteurs de l’époque, ce film est de collection pour les fans.

dans le début des années 1980, ce film contient 4 OAVs en séquences mélangés : Goldorak vs. Great Mazinger avec Goldorak, Great Mazinger et Getter Robot G vs. le monstre-marin (Le Dragosaure) et en plus l’OAV de Great Mazinger vs. Getter Robot et Mazinger Z vs. Devilman. L’histoire n’est pas bien réaliste par rapport LE RETOUR DE GOLDORAK: Il s’agit d’un mon- aux OAVs originaux, mais par contre ce doublage a été tage des OAVs, D’une durée d’environ 1h30, ce films réalisé avec les voix française d’époque de Goldorak. est passé en salle après le succès de Goldorak au cinéma Ce film est de collection pour les fans. 70 BD Nostalgia


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ALCOR KABUTO AGE : 23 ANS ORIGINE : JAPON - TERRE Petit-fils du Professeur Jûzo Kabuto, fils du Professeur Kenzo Kabuto. Alcor a perdu son père et sa mère très jeune, et a été recueilli par son grand-père, éminent scientifique de renommée mondiale. Alors qu’il poursuit ses études à Tokyo, où il vit avec son frère cadet Shiro, il est le témoin téléphonique d’une attaque déclanchée par le Dr. Hell contre la maison de son grand-père, en périphérie. Arrivé sur les lieux, Alcor découvrira, au milieu des décombres laissées par les attaquants, le laboratoire souterrain dans lequel son grand-père poursuivait secrètement des expériences sur une mystérieuses machine. Il découvrira également son grand-père, qui, avant de mourir dans ses bras, lui léguera sa création, désormais prête à fonctionner : Mazinger Z. Alcor deviendra malgré lui pilote du Mazinger Z, et perfectionnera sa maîtrise de la machine avec l’aide

d’un ancien assistant de son grand-père, le Professeur Yumi. Celui-ci hébergera Alcor et Shiro dans son centre de recherches, où Alcor poursuivra ses études tout en assurant la sécurité du Japon face aux machines infernales du Dr. Hell. Après la véritable mort de son père, réapparu dans des circonstances dramatiques, et la destruction de Mazinger Z et Great Mazinger, et sur la demande pressante du Professeur Yumi, Alcor Kabuto quittera le Japon pour les Etats Unis, où il poursuivra ses études en astrophysique et ingénierie astronautique accompagné par Sayaka. A noter que lors du dernier affrontement à bord de Mazinger Z, Alcor sera grièvement blessé et se verra greffer plusieurs organes et membres métalliques (notamment le bras gauche et la cage thoracique, tout comme son père). Il reviendra au Japon des années plus tard, sur invitation du Professeur Procyon responsable du centre de recherches spatiales du Ranch du Bouleaux Blanc. Il entrera alors dans le staff du laboratoire du Profeseur Procyon, où il fera la connaissance du Prince d’Euphor, mieux connu sous le pseudonyme d’Actarus Procyon.

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Histoire du Manga Le Manga et les Éditions Glénat, c’est une idylle qui commence dès 1988. À cette époque, Jacques Glénat, lors d’un voyage au Japon, a le coup de foudre pour une BD en cinq lettres qui résonneront bientôt dans tout l’hexagone : AKIRA, devient, en 1990, le premier manga publié en France. Suit trois ans plus tard la sortie de Dragon Ball, le manga le plus vendu au monde : il s’en écoule plus de 17 millions d’exemplaires rien qu’en France. Ces manga seront les premiers d’une longue série de titres toujours plus audacieux. Aujourd’hui, avec plus de 120 titres à son catalogue, Glénat est un éditeur de manga incontournable en France avec 25% de parts de marché. Des séries aussi mythiques que Gunnm (Yukito Kishiro), Appleseed et Ghost in the Shell (Masamune Shirow), Evangelion (Yoshiyuki Sadamoto), Bastard (Kazushi Hagiwara), Kenshin (Nobuhiro Watsuki) ou Nausicaä de la Vallée du Vent (Hayao Miyazaki) figurent parmi les incontournables du manga moderne. Et des séries comme One Piece, Bleach, Berserk ou encore Les Gouttes de Dieu font partie des nouveaux fleurons du manga en France. Pour les Éditions Glénat, le manga c’est 20 ans de passion, dont la flamme n’est pas près de s’éteindre. 72 BD Nostalgia

Les origines du manga ? Inventé par le caricaturiste Katsushika Hokusai (17601849), le terme manga signifie littéralement “image dérisoire”. Les “manga” de Hokusai étaient des estampes caricaturant des personnages populaires. Ce type de représentation, leur style et leur audace, ont fini par donner naissance à une forme d’expression graphique à part entière, au même titre que le comic-book aux ÉtatsUnis ou la Bande Dessinée franco-belge en Europe. Au Japon, le terme manga désigne tout simplement la bande dessinée au sens large, alors qu’en Occident il a une signification et une connotation incontestablement nippones. Néanmoins comme le souligne l’auteur Scott Mc Cloud dans l’Art Invisible, les codes et les particularités du manga ne doivent pas masquer une évidence : le manga, ce n’est rien d’autre que de la BD. À ceci près que cette dernière est en train d’influencer de plus en plus d’artistes : James Cameron (Aliens, le retour), Christophe Gans (Le Pacte des Loups), Luc Besson (Le Cinquième Élément), les frères Wachowsky (The Matrix) et d’innombrables auteurs de BD, franco-belge ou non, dont le grand Moebius.


lE MONDE MANGA L’art du trait au Japon et influences De par leur écriture même, les Japonais ont un rapport étroit avec le dessin dès leur plus jeune âge. Mieux que quiconque, ils ont parfaitement compris et intégré la force de l’épure : le trait brut, la ligne dans toute sa sobriété, et sans artifices pouvant altérer son sens. Si nous pouvons nous vanter d’un véritable patrimoine culturel et graphique, les Japonais héritent eux aussi d’une tradition picturale très poussée, bien qu’encore trop méconnue en Occident. On parle davantage des estampes qui ont inspiré Van Gogh que des e-makimono, larges rouleaux peints que l’on dépliait et qui narraient toutes sortes de récits (aventures, guerres, contes). Les e-makimono peuvent donc être considérés

introduit le découpage cinématographique en modifiant la forme des cases. Elles peuvent même se succéder en petit format représentant la même action sous différents angles, introduisant ainsi une impression de ralenti, donnant aux manga un rythme soutenu de film d’action.

comme des prototypes de manga, et ce, dès le IXème siècle ! Le manga contemporain est un creuset où de multiples influences se sont mélangées sous l’impulsion d’Osamu Tezuka (1928-1989) qui a révolutionné les codes du manga. Inspiré par les productions hollywoodiennes, il

des grands yeux de la Blanche Neige de Disney, qu’il trouvait très expressifs, et a décidé de les intégrer à ses dessins : la technique est restée.

Le manga s’est aussi très largement inspiré des techniques de dessins des comics américains des années 50. En effet on peut y retrouver l’utilisation de traits qui donnent des impressions de vitesse dans le mouvement. L’influence qui a créé la controverse est celle des « gros yeux ». En effet, Tezuka était tombé sous le charme

La grande différence entre les BD franco-belges et les manga se trouve essentiellement dans le style de BD Nostalgia 73


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la narration. Au Japon l’auteur place les personnages au centre de l’intrigue, et facilite l’identification avec le lecteur. Alors qu’en Europe le décor a souvent une fonction narrative, au Japon l’aspect humain est primordial. Dans les manga s’adressant au public féminin, il est fréquent de voir les auteurs femmes s’adresser directement au lecteur dans un coin de page pour lui parler de son travail ou de ses occupations. Une autre de ses caractéristiques est la rupture de l’homogénéité : plusieurs styles graphiques peuvent être présents dans une même page, en déformant à outrance la tête ou le corps de ses personnages. Cette technique est utilisée pour accentuer les défauts des protagonistes ou les scènes de délire collectif, comme dans Urusei Yatsura ou Eye Shield 21 par exemple. Cette narration est agrémentée de très nombreuses onomatopées relatives aux mouvements, actions ou pensées des personnages. Leur champ d’application est très large et peuvent même inclure des onomatopées du sourire (niko niko) ou du silence (shiiin), qui n’existent pas en français.

certains la pagination peut atteindre les 700 pages) qui visent tous un public différent, selon l’âge, le sexe et la catégorie socioprofessionnelle. Le plus important est le Shonen Jump tiré à plus de 5 millions d’exemplaires. Ces hebdomadaires ne sont pas chers en rapport à leur pagination (en moyenne ils sont à 230 yens, soit un peu moins de 2 euros). En général les Japonais les lisent durant leur trajet en transport en commun et les jettent ensuite. Ces hebdomadaires sont imprimés en noir et blanc sur du papier recyclé. Ils comportent une dizaine de chapitres de manga différents, obligeant les studios à une créativité et à une production accrue. Les auteurs, appelés mangaka, s’entourent donc d’assistants afin de respecter des délais très courts : on peut citer par exemple le Studio Mashroom de Katsuhiro Otomo (Akira) ou le Bird Studio d’Akira Toriyama (Dragon Ball). Lorsqu’une série plaît au public, elle est publiée dans un format poche et souple (celui que l’on trouve en France) sur du papier de meilleure facture et avec une plus belle qualité d’impression. Ces manga d’environ 200 pages se déclinent en séries qui peuvent atteindre Qu’est-ce que le manga ? 42 volumes, comme Dragon Ball par exemple. C’est Au Japon, pour le manga tout débute avec les maga- l’équivalent de nos albums de BD franco-belges que zines de prépublication. Il en existe environ 300 (pour l’on trouve en librairie spécialisée. À la différence près que le rythme de parution est plus soutenu : plusieurs tomes sortent durant l’année, contrairement aux auteurs 74 BD Nostalgia


lE MONDE MANGA européens qui publient un album par an en moyenne. Au Japon, le manga fait partie intégrante de la vie quotidienne des Nippons (40% des livres achetés au Japon sont des manga). Dès leur plus jeune âge, l’histoire ou la religion sont enseignés dans les écoles primaires grâce aux manga. Dans la rue on trouve des distributeurs de manga, les affiches publicitaires sont omniprésentes, des séries sont diffusées à la télévision. Une vraie culture manga existe au Japon. Le succès du manga, en général, repose en grande partie sur sa capacité à traiter de nombreux sujets et à tou-

également prisé comme sous-section de la SF, on y retrouve fréquemment des mechas et autres cyborgs humains, comme dans Apple Seed ou Ghost in the Shell. -L’Heroic Fantasy est un thème cher aux Japonais, qui leur permet de remanier de vieilles légendes du type Roi Arthur et autres Seigneur des Anneaux, ou des histoires de mythologie céleste (Bastard) ou médiéval fantastique (Berserk). -L’humour tient une part très importante dans le manga, sorte d’exutoire qui peut aller de l’humour fin à la dérision la plus complète comme dans Docteur Slump

cher un large public : -Le manga romantique pour les jeunes filles où les histoires d’amour sont omniprésentes, et où l’on retrouve des séries comme Sailor Moon, Contes d’Adolescences, Full Moon. -Les manga sportifs où l’humour s’associe aux scènes sportives (Eye Shield 21) -La science-fiction est un thème très codifié, avec des subdivisions comme l’anticipation, le post-apocalyptique ou le mecha (robots géants). Le Cyber Punk est

ou encore Mickael ?! -Le Japon ancien passionne également, avec des références aux samouraïs et à l’Histoire. L’un des manga les plus connus et appréciés du genre est Kenshin, le vagabond. Les thèmes sont pléthores : des histoires d’horreur comme dans La Dame de la Chambre close, l’Ecole emportée ou Baptism, des séries historiques, érotiques, gastronomiques telles que Sommelier, voire même l’histoire d’un champion d’équitation, les déboires BD Nostalgia 75


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Le manga, la télévision et le cinéma Quand un manga remporte un certain succès, il peut être adapté en dessin animé pour la télévision. Les plus populaires dépassent les 200 épisodes, pour une durée moyenne de 26 minutes par épisode. Mais la consécration ultime pour un mangaka, c’est l’adaptation de

tome (la série en compte 42), Dragon Ball est un véritable raz de marée. La recette de ce triomphe ? Les jeunes lecteurs français sont rapidement conquis par le dynamisme du dessin, la qualité des intrigues, et la place essentielle accordée aux personnages. Ils ont des failles, des secrets lourds, ils se trahissent, se révoltent, se battent : mais plus que des luttes improbables contre l’incarnation

son œuvre en long métrage. C’est le sort qu’ont connus Akira d’Otomo, Ghost in the Shell, ou plus récemment Apple Seed. De ces films sont parfois tirés des animés comics qui sont en fait des ouvrages reprenant les principaux celluloïds des films d’animation pour les transposer sur papier, tels Princesse Mononoke, le Voyage de Chihiro ou encore le Château Ambulant, Pompoko, Contes de Terremer. Un autre dérivé de série à succès est le téléfilm tiré du manga, ainsi Say Hello to Black Jack ou Hana Yori Dango sont des séries télévisées diffusées sur les chaînes nationales. Avec plus de deux cent mille exemplaires vendus par

du Mal, c’est souvent contre eux-mêmes que se livre le véritable affrontement. Dans les manga pour enfants et adolescents, les valeurs prônées restent le courage, l’obstination, l’amitié et le respect de l’autre (y compris de son ennemi) : des valeurs dont la portée est universelle. Fortes de ce succès, les Éditions Glénat vont multiplier toutes les audaces : elles lancent en 1994 la revue mensuelle de prépublication Kameha qui doit aider au développement du manga. Revue de 200 pages, elle présente trois séries totalement inconnues des lecteurs. Malheureusement le public n’est pas encore prêt et Kameha disparaît trois ans plus tard.

d’un salary man ou d’un joueur de Go.

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lE MONDE MANGA Le 14 juin 95, le Studio Canal + lance le dessin animé de long métrage Porco Rosso de Hayao Miyazaki. Malgré une sortie en salle très confidentielle, Glénat décide quand même de relayer ce chef-d’œuvre. Il publie les quatre volumes d’animés comics tirés du film. Cette même année le tome 14 d’Akira achève une saga débutée en 1988. À cette occasion, la RATP personnalise 50 000 tickets à l’effigie d’Akira. La reconnaissance du manga en tant que genre à part entière de la bande dessinée arrive lors de l’édition de 1995 du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême : la création d’un espace manga témoigne ainsi de l’importance de cette branche dans l’activité éditoriale. Le manga fait partie du Neuvième Art et peut désormais être récompensé. Ainsi en décembre 1998, le Festival BD de Charleroi-Images distingue pour la première fois les manga : le prix du meilleur auteur va à Osamu Tezuka pour l’ensemble de son œuvre, et le prix du meilleur album à Neon Genesis Evangelion de Yoshiyuki Sadamoto. Depuis 2002, les Éditions Glénat s’ouvrent à un public plus adulte et permettent de découvrir des séries, comme Gunnm Last Order, Parasite, Say Hello to

Black Jack ou Berserk entre autres. En 2005 la création du label Bunko, l’équivalent de « la Pléiade » pour la bande dessinée japonaise, met à jour des chefs-d’œuvre du manga comme L’École Emportée, Urusei Yatsura (Lamu), Sommelier, Baptism... En 2008, Glénat continue d’élargir son public avec la publication de la série Les Gouttes de Dieu, qui touche un public totalement néophyte en manga. En 2009, afin de mettre à la disposition du plus grand nombre les trésors du patrimoine manga, les Editions Glénat lancent la collection Vintage, consacrée aux œuvres fondatrices les plus emblématiques de l’histoire du manga. Le choix de Glénat est de proposer un catalogue d’auteurs dont la variété témoigne de la diversité du manga, le catalogue est composé de 50% de shônen (adolescent masculin), 25% de shôjo (adolescent féminin) et 25% de seinen (adultes). Grâce à des choix éditoriaux exigeants, les Editions Glénat ont su bâtir de solides bases pour le manga en France et ont permis une reconnaissance de ce genre, confirmée en juin 2005 par la remise de l’insigne de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres à Mr. Katsuhiro Otomo, le créateur d’Akira.

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