N° 10 23.10.2015
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
STOP à l‘exTernaliSaTiOn !
Premier succès des chauffeurs postaux grâce à la journée de mobilisation page 5
TélécOm
négOciaTiOn ccT ige 2016
Soubresauts dans la branche : Giorgio Pardini fait le point sur un marché tendu page 6
jOurnée rOmande de la TyPOgraPhie
Attaque des employeurs en partie déjouée et voie vers une entente trouvée page 7
Le jeu au cœur du travail typographique et de la 15e édition de la JRT pages 8-9
BrOchure de l’uSS : « aVS. une PréVOyance VieilleSSe fOrTe POur jeuneS eT Vieux »
Le « miracle » de l’AVS expliqué Prenant à contre-pied le discours dominant, une brochure de l’Union syndicale suisse (USS) explique pourquoi l’AVS pète le feu, soixante-sept ans après sa naissance. C’est également ce que nous dit Paul Rechsteiner, sénateur PSS en interview. Dossier pages 2-3
AVS
Jeunes et vieux profitent de l’AVS. Aucune autre assurance sociale n’est synonyme comme elle de cohésion sociale et d’équilibre social. L’USS explique ce « miracle » dans une récente brochure. L’AVS est financée via une cotisation. Les variables déterminantes pour son financement sont donc l’évolution de l’emploi et des salaires. C’est leur augmentation régulière qui a permis – et permettra – de financer sans problème un nombre croissant d’arrivées à la retraite. Contrairement au discours rebattu par les médias, le secret de la bonne santé de l’AVS ne réside pas dans le rapport entre actifs et retraités, mais dans l’augmentation de la productivité du travail. À croire certains médias, on peut avoir l’impression que l’AVS est au bord du gouffre. Pour l’USS, les prévisions alarmistes sur la santé financière de l’AVS sont sans fondement. À pareille désinformation, la brochure oppose des faits.
Une prévoyance vieillesse forte pour jeunes et vieux
Brochure AVS à télécharger sur : www.uss.ch/actuel/ahv-broschuere suite dossier pages 2-3
le Bilan de friTz gurTner à l’heure de Sa reTraiTe
Fritz Gurtner, responsable du secteur Logistique et membre de longue date de la direction du syndicat, fait ses adieux à syndicom dans cette interview. À 60 ans, il prend une retraite anticipée cet automne. Il s’exprime sur son rapport avec La Poste et le syndicat et sur les défis de la branche Interview : Bruno Schmucki
Tu quitteras ton bureau à syndicom ces prochains jours pour prendre une retraite anticipée. Ta retraite sera-t-elle vraiment tranquille ou as-tu déjà des projets ? FriTz GurTner : Non, la retraite active, ce n’est pas pour moi. Mon activité professionnelle s’achève et je commence une nouvelle tranche de vie qui,
je l’espère, sera passionnante et me laissera du temps pour me consacrer à toutes les activités auxquelles je n’ai pas pu m’adonner durant mes années de travail. En tous les cas, je promets une chose : je ne prendrai jamais les trains bondés des pendulaires, équipé de chaussures de marche et de chaussettes rouges ! suite page 4
PHOTO FRANT ISEK MATOUS
Il est important de s’engager pour une cause commune
2 | Point fort
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
BrOchure de l’uSS : « aVS. une PréVOyance VieilleSSe fOrTe POur jeuneS eT Vieux »
Il faut renforcer l’AVS, pas l’affaiblir Mi-août, la commission de la santé publique du Conseil des États a présenté ses conclusions sur la réforme Prévoyance vieillesse 2020. Elle propose d’augmenter de 70 francs les nouvelles rentes. Elle soutient aussi de grossières dégradations comme l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes et la baisse du taux de conversion à 6 %. Pourquoi le sénateur PS Rechsteiner soutient-il le compromis ? Entretien. USS
posent à un relèvement de l’âge de la retraite des femmes et à une baisse du taux de conversion. Le Conseil des États les a cependant maintenues malgré mon opposition et celle de quelques autres. À l’issue des délibérations parlementaires, les syndicats tireront un bilan et décideront de lancer ou non un référendum. En tant que conseiller aux États qui a fortement influencé ce projet, j’ai déjà dû prendre position. Ce qui a été déterminant pour moi, c’est que nous avons pu éviter toute détérioration pour les retraité·e·s actuels et compenser judicieusement les détériorations qui auront un impact sur les futures rentes.
Ce compromis est donc acceptable ?
tat. Les éléments du projet sont donc passés globalement du négatif au positif. C’est pourquoi j’ai soutenu ce résultat.
Les propositions du Conseil fédéral auraient affaibli l’AVS. Le Conseil fédéral voulait remettre en question la compensation du renchérissement et libérer partiellement la Confédération du financement de l’AVS. Toutes ces détériorations ont pu être levées. Les retraité·e·s actuels sont donc au même point que si nous avions gagné un référendum. En outre, le financement de l’AVS est assuré jusqu’en 2030. Un autre point positif est que la baisse du taux de conversion sera largement compensée dans le 2e pilier, entièrement pour les personnes actuellement âgées de 47 ans et partiellement pour les plus jeunes. De plus, pour la première fois depuis vingt ans, les rentes AVS seront augmentées – de 840 francs par an pour les personnes seules et de plus de 2700 francs pour les couples. C’est plutôt un bon résul-
Le Conseil des États compte augmenter uniquement les rentes des futurs retraité·e·s. Les rentiers actuels n’ont-ils donc pas besoin d’augmentation ? Notre initiative AVSplus réclame une augmentation des rentes également pour les retraité·e·s actuels. Après vingt ans, il serait temps d’améliorer les rentes. Le Conseil des États a refusé. Néanmoins, il a renoncé à toutes les autres détériorations, exception faite de l’augmentation de l’âge de la retraite. Celles et ceux qui souhaitent une amélioration pour tous doivent donc s’engager pour l’initiative. Elle a déjà fait bouger beaucoup de choses. Elle a notamment brisé le tabou selon lequel l’AVS ne peut pas être
Une AVS saine grâce à une économie plus efficiente Une personne travaillant à 1950 plein temps produit toujours plus …
1975
améliorée. C’est un progrès énorme que le Conseil des États mise à nouveau sur l’AVS. Si le projet restait dans sa forme actuelle, ce serait une victoire partielle d’AVSplus.
Le PLR et l’UDC entendent cependant faire échec au projet du Conseil des États et s’opposer à l’augmentation des rentes, qu’ils jugent « totalement inappropriée », « inacceptable » et même « paradoxale », pour des raisons démographiques. Que réponds-tu à cette critique ? Les milieux qui argumentent de la sorte sont restés bloqués à l’ère Couchepin : ils veulent détériorer les rentes. Je recommande à ces gens de suivre un cours élémentaire sur le fonctionnement de l’AVS. Certains faits élémentaires sur le financement de l’AVS leur échappent. L’AVS possède le meilleur mode de financement de tous les systèmes de pré-
AVS : le plus important pilier de notre prévoyance
2013 Total 11 305.–
156 000.–
2992.– 3e pilier et revenu de la fortune
la gauche diViSée Si une partie de la gauche juge le compromis acceptable, ce n’est pas l’avis de toute la gauche et des syndicats. Ainsi, la coordination romande contre Prévoyance vieillesse 2020 a décidé, jeudi 27 août, de poursuivre à long terme sa mobilisation, jusqu’au référendum si nécessaire, pour contrer le plus grand saccage des rentes jamais proposé par le gouvernement fédéral. Font notamment partie de cette coordination l’USV, l’USF, la CGAS, syndicom, Unia (VD + GE), le SSP (VD + GE + FR + VS), le SEV, le SIT et Syna GE. Le SSP ne soutient pas le « compromis » de la commission des États, comme l’indique Michela Bovolenta, secrétaire centrale SSP : « Nous avions combattu ces deux mesures avec succès, la première en 2004 et la deuxième en 2010. Les choses ont-elles à ce point changé qu’aujourd’hui nous pouvons les accepter ? 70 fr. (226 fr. pour les couples mariés) suffisent-ils à « compenser » deux mesures mammouth qui vont, pour l’une, ouvrir la voie à l’augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans et, pour l’autre, sauver la rentabilité du 2e pilier sur le dos des retraité·e·s ? Nous ne le croyons pas. Nous partons de l’idée, si bien documentée dans la nouvelle brochure de l’USS sur l’AVS, que cette dernière est une assurance saine et qu’elle le restera dans les années à venir. Nul besoin de sacrifier les femmes en les faisant travailler une année de plus. » (YS)
56 000.– Productivité du travail (PIB par équivalent plein temps, aux prix actuels) … et les salaires augmentent toujours plus … 106 000.– 66 000.– Salaire moyen (salaire annuel par équivalent plein temps, aux prix de 2014)
24 000.–
…c’est pourquoi il faut toujours moins de personnes actives pour financer une rente
1950 2013 7,3 actifs pour 1 bénéficiaire 1,7 actif pour 1 bénéficiaire de rente AVS de rente AVS La rente AVS maximale se montait à 595 francs en 1950 (aux prix actuels). Pour financer une telle rente, il fallait autrefois 7,3 personnes actives. Aujourd’hui, il n’en faudrait plus que 1,7.
Financièrement, l’AVS peut facilement maîtriser le vieillissement démographique parce qu’elle « se nourrit » du progrès économique. Plus de soixante-cinq ans après sa création, l’AVS est toujours dans les chiffres noirs. En dépit du vieillissement démographique et de tout alarmisme. Parce que la productivité du travail a augmenté depuis 1948, le produit des cotisations a automatiquement augmenté. Grâce à son mode de financement génial, l’AVS profite directement de la hausse de la productivité de l’économie suisse. Si les salaires augmentent grâce à une meilleure productivité, le produit des cotisations augmente également. En se nourrissant de l’évolution économique, l’AVS peut servir des rentes plus nombreuses et plus élevées et maîtriser demain le vieillissement démographique.
Sources : calculs USS et données OFS ; AMECO ; KOF / Siegenthaler (2014)
PHOTO LDD
113 000.–
Total 5967.– 476.– 2233.– Rente de la prévoyance professionnelle
5330.– Rente de la prévoyance professionnelle
3100.– Rente AVS et prestations complémentaires
3258.– Rente AVS et prestations complémentaires
2983.– Rente AVS et prestations complémentaires
Revenus les plus bas
Revenus moyens
Revenus les plus hauts
Total 3487.– 213.– 174.–
Pour la grande majorité des retraité·e·s, la rente AVS est la principale source de revenu. Penser que l’AVS n’est plus si importante aujourd’hui, c’est donc être mal informé. Presque tout le monde touche une rente AVS une fois à la retraite. Par contre, beaucoup moins profitent de la prévoyance professionnelle et, surtout, privée : sur 100 retraité·e·s, 33 n’ont pas de 2e pilier. Par sa rente mensuelle maximale de 2350 francs (personne seule) et 3525 francs (couple), l’AVS joue un rôle financier clé jusque dans les classes moyennes. Pour deux tiers des retraité·e·s, elle est la plus importante source de recettes. Il faut que l’AVS se renforce, car les rentes du 2e pilier sont sous pression ; pour les actuels retraité·e·, elles ne sont déjà plus indexées sur le renchérissement.
Sources : OFS, Enquête budget des ménages (EBM) et EESPA
Le Conseil des États veut augmenter les rentes AVS, mais il maintient le relèvement de l’âge de la retraite des femmes et la baisse du taux de conversion. La hausse des rentes suffit-elle pour que les syndicats avalent la pilule ? Paul RechSTeiner (PhOTO) : les syndicats s’op-
Point fort | 3
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
leS faiTS ParlenT d’eux-mêmeS
amBaSSadeurS recherchéS !
voyance. Elle permet de financer le rallongement de l’espérance de vie et le nombre croissant de rentiers. Le principe est simple. Toutes les personnes actives doivent payer des cotisations sur la totalité de leur salaire. Celui qui touche des millions de revenu ne perçoit pas une rente plus élevée qu’une personne avec un salaire moyen. L’AVS progresse ainsi avec l’évolution économique et l’augmentation du niveau des salaires. Cet aspect est décisif pour son financement et non pas les personnes actives par rentier, dont le nombre a effectivement diminué depuis l’introduction de l’AVS. Ce fabuleux modèle de financement a permis de multiplier par deux le nombre de bénéficiaires depuis 1975, qui est passé de 900 000 à 2,1 millions, sans que les cotisations aient dû être adaptées durant ce laps de temps. Seul un petit pour-cent de TVA a été ajouté.
Les rentes des jeunes ne sont donc pas menacées, contrairement à ce que prétendent de soi-disant experts ? Non. Renforcer l’AVS est justement dans l’intérêt des jeunes. Car s’il n’y avait pas d’AVS, les jeunes seraient contraints de veiller à la survie financière de leurs parents. On se retrouverait alors en présence d’une situation de dépendance réciproque entre jeunes et vieux. Ensuite, et c’est plus important encore, les jeunes sans AVS devraient assurer leur retraite par le biais de la prévoyance privée. Ce qui leur coûterait beaucoup plus cher. L’AVS est la forme financière la plus avantageuse de la prévoyance vieillesse. Pour les personnes à bas et moyen revenus, elle offre le meilleur rapport coûtprestations.
L’AVS : une aubaine pour les femmes
re r: roschue arger su A téléch h/actuel/ahv-b s.c www.us
L’AVS pète le feu !
Fonds de compensation de l’AVS
1390.–
1750.–
1800.–
Une prévoyance vieillesse forte pour jeunes et vieux
Prévoyance professionnelle
Rente 2e pilier
Rente AVS
AVS
Pourquoi certains milieux dénigrent l’AVS
2580.–
Rentes mensuelles moyennes par sexe, en francs, 2012
Mardi 24 novembre, de 9 h 15 à 16 h 30, Hôtel Ambassador à Berne. Nous avons besoin d’ambassadeurs·drices qui se mettront en route pour défendre, lors d’assemblées et de tables rondes, le modèle de réussite qu’est l’AVS. Ils·elles transmettront aux gens des connaissances historiques et de politique financière, mettront de l’ordre dans les mythes qui entourent l’AVS et montreront, à partir de faits incontestables, pourquoi celle-ci doit être améliorée. PROGRAMME 9 h 15 : « L’AVS : l’événement d’un siècle ». Exposé de Matthieu Leimgruber, historien et professeur à l’Université de Genève. 10 h 20 : Finances de l’AVS sous la loupe. David Gallusser, USS. 11 h 15 : Prévoyance vieillesse 2020 et AVSplus : état actuel des délibérations parlementaires. Paul Rechsteiner, USS. 14 h : Mythes et faits autour de l’AVS. Intro Doris Bianchi et Thomas Zimmermann, USS. 16 h : Organisation campagne. 16 h 30 : Fin. Org. : Movendo et Union syndicale suisse. Inscription chez Movendo : info@movendo. ch, Tel : 031 370 00 70. Participation à la journée gratuite. Traduction simultanée.
43 md
891 milliards de francs
Pour déterminer le droit à une rente, l’AVS ne tient pas seulement compte du salaire, compensant ainsi les inégalités entre femmes et hommes.
Capital investi
Raisons pour lesquelles les gros revenus et les super-riches ne veulent pas d’une AVS forte
+ assuré(e) même sans emploi + financement solidaire + revenu du conjoint pris en compte
• Malgré des cotisations de plusieurs millions, les gros revenus ne reçoivent pas plus que la rente maximale de 2350 francs 2350.–
+ bonifications pour tâches éducatives et d’assistance Salaire
Salaire
Beaucoup sous-estiment l’importance de l’AVS pour les femmes. Or l’AVS tient compte des activités éducatives et d’assistance dans le calcul de la rente. Le 2e pilier désavantage un grand nombre de retraitées qui n’ont qu’un petit revenu. Sur 100, presque toutes touchent l’AVS, mais seules 58 ont un 2e pilier (hommes : 78). Et celles qui en ont un ne reçoivent pas grand-chose. Les rentes du 2e pilier des femmes, en moyenne 1390 francs par mois, sont deux fois inférieures à celles des hommes, trois fois pour les prestations en capital (50 000 fr.). Dans l’AVS, par contre, les rentes des hommes et des femmes sont quasi identiques. Pour le travail familial et d’assistance non rémunéré, l’AVS accorde des bonifications pour tâches éducatives et d’assistance qui influent positivement sur la rente.
Sources : OFS ; SESAM
• Les gros revenus qui n’ont pas besoin de l’AVS doivent aussi payer 8,4 % de cotisation sur l’ensemble de leur salaire, y c. sur les bonus
8,4%
• Les super-riches qui peuvent vivre de leur fortune paient à travers leurs impôts une part de la contribution de la Confédération à l’AVS – L’AVS resserre l’écart entre les revenus, et veille à ce que tout le monde en profite, pas seulement quelques privilégiés
Prédire l’effondrement de l’AVS, c’est soutenir les campagnes menées par les assurances et les banques qui combattent une AVS trop forte. Par intérêt financier. Depuis la création de l’AVS, elles ont tout fait pour que ses rentes restent basses et ne permettent pas de couvrir le minimum vital. Ce qui pousse de fait à investir le plus possible dans la prévoyance professionnelle et privée. Les 40 milliards de recettes annuelles de l’AVS servent immédiatement à financer les rentes. Les excédents vont dans son fonds de compensation, qui fait office de matelas si les recettes fluctuent. Actuellement, ce fonds gère une fortune de 43 milliards. La fortune placée du 2e pilier représente la somme énorme de 891 milliards de francs. Sa gestion est une affaire importante pour la finance.
Sources : OFS ; Fonds de compensation AVS / AI / APG ; FINMA ; OFAS
Placement et liquidités
La bataille autour de l’aménagement futur de la prévoyance vieillesse fait rage. À la miaoût, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des États (CSSS-E) a présenté ses décisions sur la réforme Prévoyance vieillesse 2020. Bien qu’elle fasse un pas important en faveur des travailleurs et travailleuses en proposant de relever les rentes AVS, elle maintient tout de même des mesures négatives brutales, comme le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et la baisse de 6,8 à 6 % du taux de conversion LPP. Juste avant les délibérations du Conseil des États à ce sujet, l’Union syndicale suisse (USS) publie une brochure qui dissipe les mythes répandus sur l’AVS et leur oppose des faits. L’AVS est actuellement l’objet d’une violente lutte entre des opinions divergentes. Une partie du camp bourgeois et les employeurs ont surtout pour objectif de démanteler les prestations, en relevant l’âge de la retraite, en baissant le taux de conversion LPP et en introduisant un frein à l’endettement pour l’AVS. Cela fait des années que ces milieux dénigrent l’AVS et maintenant, ils combattent aussi la hausse de 70 francs des rentes AVS pour les personnes vivant seules et de 226 francs pour les couples proposée par la CSSS-E. Mais ils ont tort, comme le montre la brochure de l’USS AVS. Une prévoyance vieillesse forte pour jeunes et vieux. En effet, l’assurance sociale la plus importante de Suisse a parfaitement su faire face au vieillissement de la population, qui n’a jamais cessé depuis sa création. Jamais elle ne s’est effondrée, contrairement à ce qui a été régulièrement annoncé. La brochure de l’USS montre en outre que l’AVS est la principale source de revenu de la grande majorité des retraité·e·s et qu’elle constitue la prévoyance vieillesse la plus efficiente et la moins chère. Il est évident que l’on parviendra à réaliser une bonne réforme de la prévoyance vieillesse si on se base sur des faits, et non des mythes. De plus, il est manifeste qu’une telle réforme ne convaincra le souverain que si elle est aussi synonyme de progrès social. Cela, nous ne le savons pas seulement depuis la publication récente de l’étude réalisée par la professeure zurichoise de politologie Silja Häusermann, car toutes les réformes réussies de la prévoyance vieillesse suisse le montrent en effet aussi. Du point de vue des travailleurs et travailleuses, il est donc clair qu’au lieu d’affaiblir l’AVS, nous devons la renforcer. (USS)
4 | Poste
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
CCT BranChe TransporT
Ensemble contre la sous-enchère salariale Les syndicats syndicom et Unia ont présenté le 8 octobre à Berne leurs propositions pour une convention collective de travail (CCT) dans la branche des transports routiers et de la logistique. Ils revendiquent des salaires minimaux décents, une meilleure protection de la santé et des compensations pour le travail de nuit et du dimanche. durée du travail de 48 heures hebdomadaires s’ajoutent souvent de nombreuses heures supplémentaires. « Les journées des chauffeurs débutent très tôt le matin pour finir souvent très tard le soir. La densité du trafic, les délais de plus en plus serrés, la pression de la rentabilité sont autant de facteurs qui sont sources de détérioration des conditions de travail et de vie », diagnostique la présidente du syndicat.
meiLLeure proTeCTion de La sanTé eT pLus de séCuriTé
une Commission pariTaire
« La généralisation des achats par Internet promettant des délais de livraison très rapides augmente la proportion des personnes obligées de travailler la nuit », constate Vania Alleva, présidente d’Unia. Les syndicats s’inquiètent de ces développements, qui interviennent dans un contexte déjà difficile : à la
Unia et syndicom revendiquent dès lors une convention collective valable pour l’ensemble de la branche. « Nous voulons ainsi lutter contre le dumping, éviter la mise en place de filiales low cost et empêcher la détérioration des conditions de travail », justifie Alain Carrupt, président de syndicom. Les principaux éléments de cette CCT sont les sui-
vants : déclaration de force obligatoire pour l’ensemble de la branche, durée du travail hebdomadaire limitée à 48 heures pour les chauffeurs professionnels et à 42,5 heures pour
de 10 jours et congé maternité de 16 semaines, commission de contrôle paritaire. « La commission paritaire est l’instrument de contrôle le plus efficace », assure Alain Carrupt.
les autres, salaires minimaux, treizième salaire, 30 jours de vacances au-dessous de 20 ans et au-dessus de 45 ans, 25 jours de vacances entre ces deux catégories d’âge, congé paternité
ouverTure rapide de néGoCiaTions
PHOTO LUC AS DUBUIS
La présidente d’Unia Vania Alleva a souligné la nécessité d’une CCT pour la branche des transports et de la logistique, afin de lutter contre le dumping salarial. Il est inacceptable que les salaires pratiqués ne permettent pas aux personnes qui travaillent dans cette branche de vivre dignement. Il faut se donner les moyens de contrôler les pratiques dans cette branche soumise à la sous-enchère à l’échelle européenne.
iL FauT une CCT ! ∙ La présidente d‘Unia Vania Alleva, les chauffeurs Jean-Charles Froidevaux et Bruno Fürst avec le président de syndicom Alain Carrupt (de g. à d.).
syndicom et Unia attendent désormais que les associations patronales, soit l’Association suisse des transporteurs routiers (Astag), Les Routiers Suisses (LRS) et l’association patronale de la logistique Spedlogswiss acceptent de s’asseoir à la table de négociations. Ce n’est pas gagné. Dans une prise de position commune, l’Astag et LRS ont réagi avec véhémence aux demandes des syndicats. Ils estiment que la convention nationale souscrite en 2006 et améliorée en 2014 suffit.
syndicom / unia, avec Le Temps
Le BiLan de FriTz GurTner à L’heure de sa reTraiTe
Il est important de s’engager pour une cause commune suite de la page 1 La Poste a pratiquement marqué toute ta vie professionnelle : depuis ton apprentissage de facteur jusqu’à ton rôle de représentant de syndicom dans les négociations et la mise en œuvre de la nouvelle CCT Poste. Quel rapport entretiens-tu avec cette entreprise ? Qu’est-ce qui te fascine ou au contraire te fâche ?
les marchés et démonte les entreprises étatiques. Avec de nombreux perdants en fin de compte. Je lance donc un appel : les personnes qui travaillent à La Poste ne doivent pas être oubliées. Car les 60 000 collègues contribuent à faire du groupe ce qu’il est.
J’ai travaillé quarante-quatre années avec La Poste et les changements ont été immenses. La régie fédérale d’alors s’est transformée en une société moderne de logistique & IT. Lorsqu’on a la possibilité de suivre de près son évolution, on voit naturellement aussi les conséquences négatives. Les collègues de la distribution travaillent sous une forte pression. Dans les centres de traitement du courrier, les machines remplacent peu à peu le « travail cérébral ». Ce qui entraîne une précarisation partielle du travail. Le rétrécissement du réseau postal me préoccupe aussi. Je ne pense pas qu’il faut placer le réseau postal sous une cloche à fromage. Mais lorsque j’étais apprenti, il y avait encore plus de 4000 offices de poste en Suisse – aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un tiers. La politique a voulu qu’un changement s’opère à La Poste et elle l’a transformée en une société anonyme chargée de réaliser des bénéfices. En tant que citoyen critique, je ne le comprends pas. De même, la caisse de pension a été externalisée dans une situation de sous-couverture massive. Les séquelles sont toujours visibles aujourd’hui. Ce sont des choses qui me fâchent et qui exigent beaucoup d’énergie de la part de syndicom. L’évolution en Allemagne devrait par ailleurs nous faire réfléchir : on libéralise
A quoi ressemblera La Poste dans dix ans ? Quelle évolution suivra-t-elle ? Et quelles en seront les conséquences pour la branche logistique ? Regarder dans une boule de cristal n’est pas mon fort. Je suis bien trop pragmatique. La branche logistique est une branche dynamique en plein essor, mais elle représente malheureusement aussi un terrain d’enjeux pour des entreprises plutôt problématiques. La branche doit absolument être réglementée par des conventions collectives de travail. La conclusion de la CCT de branche KEP&Mail marque un début. D’autres CCT de branche doivent suivre. Il y a encore beaucoup de pain sur la planche ! Les multinationales (Zalando, Amazon, Google, etc.) envahissent le marché et le commerce en ligne génère toujours plus de colis. La Poste doit se préparer à cette évolution pour l’affronter.
Quel est le plus grand défi de syndicom en tant que syndicat des employé·e·s de la branche ? syndicom doit se concentrer sur ce qui nous rend fort ! Nous devons absolument être à nouveau plus proches des collègues dans les entreprises. Nous devons nous occuper de leurs problèmes et tout mettre en œuvre pour les résoudre. La branche est
très hétérogène et compte aussi quelques entreprises « louches ». C’est là que syndicom doit intervenir. Il doit négocier avec des organisations et entreprises qui assument leurs responsabilités. Il faut aussi éviter de toujours voir la partie adverse comme un ennemi. Jusqu’à présent, nous avons trouvé les meilleures solutions à travers le dialogue. Bien entendu, syndicom devrait aussi développer et consolider sa capacité de mobilisation. Les prochaines négociations CCT approchent.
Tu as toujours été un syndicaliste convaincu. C’est important pour toi ? Quel rôle jouent les syndicats aujourd’hui dans la société ? Je me souviens bien de mes débuts aux PTT en 1971. Mon père m’avait alors conseillé de m’affilier, mais pas à un syndicat chrétien. J’ai suivi son conseil. Mon premier contact avec les syndicats remonte aux premiers jours de mon apprentissage, puis je suis devenu membre de l’Union PTT. Aujourd’hui encore, je suis toujours convaincu que les syndicats sont plus que jamais nécessaires. Nous sommes en Suisse le mouvement social qui peut résoudre les problèmes – sans devoir craindre d’éventuelles retombées aux élections. En matière d’assurances sociales, nous sommes la force politique qui peut empêcher de nombreuses détériorations. Aujourd’hui aussi, à une époque dominée par les médias sociaux, il est important de s’engager pour une cause commune. On peut aussi convaincre de jeunes collègues d’en faire autant. J’aime rappeler à cet égard le slogan de l’ancienne République démocratique allemande : « Nous sommes le
un Grand merCi, FriTz ! Au nom de syndicom, je remercie Fritz de son long et immense engagement pour notre syndicat. Comme membre, militant, secrétaire régional et membre du comité directeur, tu as toujours répondu présent. Fidèle au poste, fidèle à tes convictions, tu t’es engagé – avec une énergie presque inépuisable et sans jamais compter ton temps. Nous te souhaitons une magnifique et longue retraite. Et nous espérons te revoir pour partager un bon verre ou refaire le monde. Ou les deux ! Alain Carrupt, président de syndicom
peuple ». Ce slogan a contribué à faire tomber le mur. Nous, les mouvements sociaux en Suisse, sommes le peuple ! Cette cohésion m’a toujours paru importante. C’est pourquoi je suis un membre convaincu du syndicat.
Quels souvenirs emporteras-tu lors de ton dernier jour de travail ? Je sais que je rangerai mon bureau avant d’en remettre la fameuse clé. Je sais qu’une nouvelle équipe motivée continuera le travail. Ce sera différent, mais c’est une bonne chose. En me remémorant le chemin parcouru, il ne me reste qu’une chose à dire : merci à mon ancienne équipe : Sonja, Yasmina, Heinz, Kaspar, Martin et Pascal. Vous m’avez apporté un grand soutien. C’était formidable de travailler avec vous.
Poste | 5
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015 sTop à L‘exTernaLisaTion !
Premier succès grâce à la journée de mobilisation Grâce à la mobilisation des chauffeurs lors de la journée d’action du 29 septembre, un premier succès a été obtenu. La Poste a repoussé de vingt jours le délai de consultation jusqu’au 25 octobre. Alors que les négociations se poursuivent, les chauffeurs ont montré leur détermination. Après l’annonce du 4 septembre par La Poste de sa volonté d’externaliser sa flotte de camions dès la fin de 2016, ce qui supprimerait 187 emplois, la résistance s’organise. Soutenus par syndicom, les chauffeurs postaux s’opposent à cette externalisation et manifestent leur mécontentement.
domaine clé de son activité principale. « Cela paraît un non-sens que La Poste ne transporte plus ellemême ses marchandises » relève Jean-Charles Froidevaux, chauffeur à Bienne – où 17 emplois sont menacés – et représentant des Romands à la négociation. Outre la crainte que cette
Là où il n’existe pas de convention collective de travail, « c’est la jungle », souligne Froidevaux.
première externalisation totale d’une partie de la chaîne de distribution soit suivie d’autres, une dégradation des conditions de travail est dénoncée. Alors qu’à La Poste, un chauffeur en fin de carrière s’approche des 5000 francs net par mois, le salaire est en moyenne inférieur de mille francs dans le privé.
« a 60 ans, qui veuT m’emBauCher ? »
Le 29 septembre, des actions symboliques ciblées ont eu lieu avec succès dans l’ensemble de la Suisse notamment à Daillens, à Genève et dans le Jura, à Delémont, Bienne et Boudry. D’autres actions ont eu lieu à Ostermundigen et au Tessin. Les chauffeurs portaient le T-shirt noir de la campagne Non à l’externalisation et l’affiche sur leur camion. La Poste doit garder le transport des colis, journaux et lettres à l’interne. Il s’agit d’un
PHOTO LUC AS VUI TEL
CondiTions de TravaiL déGradées
aCTion naTionaLe · syndicom et les chauffeurs postaux, comme ici à Boudry, ont manifesté avec succès contre les plans d‘externalisation
disTriBuTion des CoLis Le dimanChe
A Boudry, Charles Baume compte parmi les six derniers chauffeurs. Descendu de La Chaux-de-Fonds en 2004 lorsque le tri a été centralisé pour le canton, il affiche quarante-trois ans de service. « À 60 ans, qui veut m’embaucher ? Je ne veux pas revenir en arrière et faire de la distribution ou du ramassage. » Il craint que La Poste lui propose un emploi de facteur colis, avec camionnette, ainsi que plus de charges à porter et un rythme de travail encore accru. Le secteur du transport routier est dépourvu de convention collective de travail (voir ci-contre p. 4), et les conditions de travail y sont moins bonnes actuellement que celles de La
Poste. En externalisant totalement le transport, elle alimente la chaîne de sous-traitance. La Poste, entreprise d’État, a une responsabilité sociale nationale et doit assurer de bonnes places de travail. Ce premier essai d’externalisation totale d’une partie de la chaîne de distribution pourrait être le premier d’une longue série. Il est donc d’autant plus important de s’y opposer. Une séance de discussion entre La Poste, syndicom et une délégation des travailleurs a eu lieu le 30 septembre à Berne. Un premier succès a été obtenu. La Poste a repoussé de vingt jours le délai de consultation jusqu’au 25 octobre. Alors que les négociations se poursuivent, les chauffeurs ont montré leur détermination et resteront vigilants.
syndicom, avec L’Express
sYndiCaT noBeLisé
C’est illégal et inacceptable
L’UGTT de Tunisie reçoit le prix Nobel de la paix
Début octobre, La Poste a annoncé son intention de poursuivre son offensive dans l’e-commerce et d’introduire – dans le cadre d’une série de tests – la distribution de colis le dimanche.
Un quartet de médiation tunisien a reçu le 10 octobre, à Oslo, le prix Nobel de la paix pour son travail en faveur de la stabilité après le soulèvement populaire qui a vu le départ du président Ben Ali et la restauration d’une démocratie. Les syndicats font changer les choses ! La centrale syndicale nationale UGTT (Union générale tunisienne du travail) est l’une d’elles. syndicom félicite l’UGTT
syndicom s’étonne que ce soit La Poste, une entreprise d’État, qui se fasse l’agent de la dégradation des conditions de travail en permettant l’extension du travail le dimanche. Bien que La Poste ne s’exprime que très vaguement sur les nouveautés prévues, la question se pose de savoir quels modèles de travail et de vie sont ainsi encouragés : travail sur appel, indépendance fictive, sousenchère salariale et disponibilité illimitée, d’un côté ; consommation effrénée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de l’autre.
iLLéGaL eT inaCCepTaBLe Une telle stratégie comporte inévitablement des conséquences négatives pour les salarié·e·s qui travaillent à La Poste ou ailleurs. C’est pourquoi syndicom s’oppose à cette extension des horaires de distribution et à une nouvelle externalisation des prestations postales. La distribution dominicale, qui doit être testée dans quelques grandes villes, viole en outre le droit du travail en vigueur. Il n’autorise qu’un nombre limité d’exceptions à l’interdiction de travailler le dimanche – par
exemple pour des enjeux d’intérêt social général. Les livraisons pour des commerçants en ligne n’en font certainement pas partie. Enfin, les salaires de la branche sont eux aussi mis sous pression, car de faux indépendants et sous-traitants sans protection CCT s’immiscent sur le marché. Pour syndicom, il est inacceptable d’avoir recours à des chauffeurs de taxi pour distribuer des colis le dimanche matin.
Le dimanChe Comme jour de repos syndicom combat aussi la tentative d’imposer la prolongation des heures d’ouverture des magasins et le travail du dimanche. La Poste a pour devoir de garantir des conditions de travail correctes et non pas d’encourager le démantèlement de l’interdiction de travailler le dimanche. L’opposition de syndicom est aussi soutenue par l’Alliance pour le dimanche. Cette organisation est formée d’Églises, de syndicats et de partis politiques, qui défendent le dimanche comme un jour de repos. (syndicom)
qui est aussi le syndicat de l’industrie graphique en Tunisie. Quatre organisations tunisiennes, l’UGTT – l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, la Ligue tunisienne des droits de l’homme et l’Ordre national des avocats de Tunisie – sont ainsi récompensées pour avoir lancé en 2013 « un processus politique alternatif, pacifique, à un moment où le pays était au
bord de la guerre civile, et qui a par la suite garanti les droits fondamentaux pour l’ensemble de la population », selon le comité du prix Nobel de la paix. Le comité Nobel a expliqué que son choix se voulait « un encouragement au peuple tunisien », mais aussi une invitation aux autres pays, notamment au Moyen-Orient, à suivre son exemple. (réd.)
TransporT rouTier
Possibles licenciements chez DHL Freight Le 22 septembre DHL, filiale de Deutsche Post, a annoncé de possibles suppressions de postes qui pourraient concerner 60 à 70 personnes dans le domaine Freigth (transport routier) qui emploie 481 personnes en Suisse. DHL justifie ces mesures en raison d’une baisse du chiffre
d’affaires de 25 % depuis le début de l’année, conséquence directe de l’abolition du taux plancher par la BNS. Le 22 septembre, une consultation a débuté via des informations aux employé·e·s sur les sites concernés. A Genève, après deux assemblées, la délégation
du personnel a rédigé un cahier de doléances. syndicom est actif dans cette phase de consultation pour sauver le maximum de places de travail. Le délai de la consultation a été prolongé à fin octobre 2015. Un plan social est en cours de négociation. (réd.)
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6 | Télécom
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
Giorgio Pardini à l’interview
Soubresauts dans la branche télécom Giorgio Pardini, responsable du secteur Télécom / IT à syndicom, évoque la suppression d’emplois chez Sunrise, la situation tendue du marché des télécommunications et ce qu’elle signifie pour l’automne salarial. Interview Patrick Probst* Avez-vous été surpris que Sunrise annonce vouloir licencier plus de 200 employé·e·s ? Giorgio Pardini : Pas du tout. En
Dans le cadre de la procédure de consultation menée chez Sunrise, syndicom et la représentation du personnel ont toutefois réussi à limiter la suppression à 175 postes. Comment se présente la situation chez Salt ? Là aussi, les baisses de prix et les pertes de marge commencent à se faire sentir. Afin de contourner les licenciements, l’entreprise cherche à encourager par des incitations les départs volontaires pour supprimer ainsi un nombre important d’emplois. Près de 10 %, selon moi.
Swisscom peut-il se permettre cette lutte des prix ? Il semble que oui. Grâce à sa part de marché élevée, il peut résister plus facilement que ses concurrents à la baisse des prix en exploitant les économies d’échelle. Son succès repose en outre sur des décisions stratégiques intelligentes.
La privatisation complète de Swisscom résoudrait-elle selon vous le
PHOTO JENS FRIEDRICH
2014, lorsque Swisscom a baissé les prix, notamment les taxes de roaming, j’ai prédit que des emplois passeraient à la trappe chez nos concurrents. J’avais estimé la perte à 300 postes. Malheureusement, j’ai vu juste.
Sunrise et Salt aurait trouvé une solution si la fusion entre Sunrise et Orange avait été approuvée à l’époque. C’est sans doute trop tard à présent.
problème des marges chez Sunrise et Salt ? Non. Swisscom continue de jouer un rôle important pour le service universel. On le constate actuellement dans le déploiement des technologies d’accès à large bande. Swisscom assume un mandat économique important avec Sunrise et UPC cablecom. Swisscom contribue à ce que la Suisse soit le pays le plus compétitif au monde pour la septième fois consécutive, selon une étude du WEF (World Economic Forum). Un pays, où près de 50 % des employé·e·s sont soumis à une CCT.
L’acceptation de l’initiative Pro Service Public du magazine K-Tipp résoudrait-elle le problème ? Non. Le titre de l’initiative ne tient pas sa promesse. L’initiative compromettrait les investissements dans la branche. Et aussi les emplois. Le problème de
La pression sur les postes de travail est élevée dans la branche télécom. Parallèlement, les employé·e·s en font toujours plus, comme le montre la brochure de syndicom sur la délimitation du travail. La densification du travail augmente, ainsi que le travail gratuit fourni durant du temps supplémentaire non payé. Comment est-ce compatible ? Nous voulions aussi le savoir et avons donc demandé au Bureau d’études de politique du travail et de politique sociale (BASS) d’analyser l’évolution de la productivité dans la branche télé/ IT. L’étude BASS confirme com les résultats de notre enquête menée auprès d’un grand nombre d’employé·e·s. Les collègues travaillent effectivement plus, même beaucoup plus ! De 2008 à 2012, la productivité a ainsi augmenté de plus de 20 %. Mais elle ne s’est pas traduite en valeur ajoutée pour les employé·e·s. L’effondrement des prix a réduit à néant la productivité élevée du travail. Et cette évolution semble se poursuivre.
Vous portez donc un regard plutôt pessimiste sur l’avenir de la branche télécom ? Malheureusement oui. Aux difficultés spécifiques de la branche
viennent s’ajouter des problèmes connus : le franc fort et l’initiative contre l’immigration de masse compromettent aussi les investissements d’équipement nécessaires. Le recul des investissements touche actuellement tout particulièrement le marché télécom / IT.
trer sur ces thèmes aujourd’hui et à l’avenir. Enfin, dans la situation actuelle, nos plans sociaux revêtent une grande importance. Notamment les programmes de replacement (outplacement). Ils permettent que les employé·e·s réintègrent rapidement le marché du travail.
Que peut faire le syndicat dans cette situation difficile du marché ?
La situation difficile du marché aura-t-elle un impact sur les négociations salariales de cet automne ?
Beaucoup de choses. Chez Swisscom, notre marge de manœuvre est grande, car nous sommes impliqués dans la planification stratégique du personnel. Le fait d’analyser à temps avec l’entreprise la viabilité des technologies et le moment de leur remplacement nous permet d’accompagner les mutations technologiques dans le cadre du partenariat social. Dans les faits, ceci signifie de miser sur les reconversions professionnelles pour que les employé·e·s puissent garder ou même améliorer leurs aptitudes sur le marché du travail, aussi lorsque la technologie change. Nous voulons tenter d’introduire ce modèle de réussite dans d’autres entreprises sous une forme adaptée.
Et sinon, de quelles autres marges de manœuvre dispose le syndicat ? La formation et le perfectionnement permanent sont essentiels pour les employé·e·s de la branche et ils doivent être garantis. Le partenariat social doit se concen-
Conférence du secteur Télécom / IT
Le 25 septembre, la Conférence du secteur Télécom / IT a approuvé à l’unanimité le bilan intermédiaire 2015 de la direction du secteur. La conférence a adopté la prise de position sur le projet « syndicom 2020 », dont le message principal est de se concentrer sur les branches et entreprises ainsi que sur la politique CCT. Franz Schori *
Deux CCT de branche conclues Rien que cette année, le secteur Télécom / IT a conclu deux CCT de branche. La convention de la branche Contact Center a permis de placer 3000 salarié·e·s sous sa protection. Dès que le Conseil fédéral aura déclaré cette CCT de force obligatoire, des milliers d’autres
employé·e·s en bénéficieront. Il en va de même pour la CCT de la branche Infrastructure de réseau, qui sera signée le 28 octobre et entrera en vigueur le 1er juillet 2016 : près de 5000 salarié·e·s y seront d’abord assujettis, puis des milliers d’autres suivront après sa déclaration de force obligatoire par le Conseil fédéral. Parmi les autres succès CCT remportés, nous comptons la conclusion de la CCT d’entreprise Network 41, le développement constructif de la CCT Skyguide AOT et la conclusion prochaine d’une CCT avec upc cablecom. Par ailleurs, la direction du secteur s’est penchée sur la révision de la loi sur les télécommunications et a publié une étude sur la délimi-
N’est-il pas contradictoire d’exiger plus de salaire quand la pression sur les emplois augmente ? Non. Renoncer à des augmentations de salaire ne sauverait aucun poste. Et nous ne changerions rien à la situation en restant passifs. 1 à 2 % de salaire en plus n’augmentent que de quelques pour-mille les coûts globaux d’une entreprise. L’automatisation croissante, les technologies convergentes et le regroupement de divers segments de clientèle menacent davantage les emplois. Ce sont ces facteurs qui sacrifient le travail sur l’autel de la rationalisation.
* Directeur de Komform, bureau de communication Enquête « Claire »
Télécom / IT : Politique CCT réussie Le secteur Télécom / IT axe son travail sur la proximité des membres dans les entreprises et les branches. Ces dernières années, il a ainsi pu former de nombreux comités de branche et d’entreprise. Les succès ne se mesurent toutefois pas seulement à l’aune du renforcement de la démocratie au sein du syndicat, mais aussi sur la base des CCT conclues.
Comme le montrent nos enquêtes, les employé·e·s sont de plus en plus performants. Dès lors, il est clair que nous exigerons plus de salaire pour une prestation accrue. Entre 1 et 2 %, selon les entreprises.
tation du travail. Enfin, le secteur a réalisé une enquête chez Swisscom sur la nouvelle Job Architecture et a négocié de bons plans sociaux dans le cadre de réorganisations d’entreprises.
Digitalisation Depuis cette année, le secteur Télécom / IT est confronté à la quatrième révolution industrielle (industrie 4.0). La numérisation du monde du travail conduit à un regroupement progressif de branches et à la création de nouveaux profils professionnels. Toujours plus de salarié·e·s risquent de perdre leur emploi, alors qu’on exige d’eux d’être toujours plus flexibles. Ces prochaines années, une partie de notre travail consis-
tera à adapter notre politique syndicale à cette évolution. C’est à l’unanimité que la conférence sectorielle a adopté la prise de position élaborée par le comité du secteur sur le projet « syndicom 2020 ». En substance, il ressort de la prise de position que syndicom doit se concentrer sur les branches, les entreprises et la politique CCT. Pour remporter des victoires syndicales et assurer à syndicom un avenir durable, il est essentiel d’avoir une base syndicale vivante, émancipée et active. La direction du secteur comprend cette déclaration comme un mandat de poursuivre sur la voie entamée.
* Secrétaire politique spécialisé Télécom / IT
Swisscom informe De septembre à novembre, syndicom organise sur 23 sites de Swisscom des assemblées d’information / workshops sur la nouvelle Job Architecture (projet Claire). Sébastien Bourquin, Swisscom-
Télécom / Médias | 7
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015 CCT INDUSTRIE GRAPHIQUE 2016
APPRENTIS SWISSCOM
Engagement pour la société civile ticipation chez Swisscom et a valeur d’exemple pour tous les partenaires sociaux en Suisse. (SF)
À l’issue du 4e tour de négociation sur le CCT de l’industrie graphique qui s’est déroulé le 30 septembre, nous sommes conscients de n’avoir déjoué qu’une partie des attaques de Viscom contre notre CCT. Cette ronde de négociation a été très intense et nous avons craint un arrêt définitif des négociations. PHOTO JENS FRIEDRICH
Le 16 septembre, syndicom a donné la possibilité à deux apprentis de Swisscom de visiter le Palais fédéral. Le conseiller national bernois (PS) et syndicaliste Corrado Pardini (Unia) a présenté les symboles de la Confédération et expliqué la naissance de notre État fédéral, qui rappelle les défis actuels de l’Union européenne. Les deux apprentis achèvent chez Swisscom un projet sur les représentations du personnel. Ainsi, ils sont sensibilisés à l’importance de notre société civile et à son fonctionnement. Leur projet s’inscrit dans les droits de par-
Brèves Swisscom
Revendication de 1 à 2 % Sur mandat du comité d’entreprise, la Conférence d’entreprise Swisscom Group a décidé le 18 septembre de sa revendication salariale à Swisscom. Comme il y a deux ans, il est possible de conclure un accord salarial portant sur deux ans. La revendication est donc de 1 % pour un accord salarial d’une année ou de 2 % pour un accord salarial de deux ans. Désor-
mais, une somme séparée doit être négociée pour les employé·e·s classés dans un échelon salarial trop bas lors de leur engagement. Ainsi, la marge de manœuvre augmenterait pour les hausses de salaires des employé·e·s de longue date. Par ailleurs, la transparence doit être améliorée en ce qui concerne la répartition de l’augmentation de la masse salariale négociée. (SF)
Prolongation de la CCT L’actuelle CCT est entrée en vigueur au 1er janvier 2013 avec une validité de quatre ans. À la demande de Swisscom, la Conférence d’entreprise Swisscom Group a accepté le 18 septembre de prolonger la durée de validité de la CCT d’une année jusqu’au 31 décembre 2017, en raison de la situation économique incertaine due à l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse et au renfor-
cement du franc. La prolongation de la CCT a pour avantage que le groupe stratégique CCT Swisscom disposera de plus de temps pour préparer ses revendications en vue du développement de la CCT. Le prochain renouvellement de la CCT portera sur des revendications matérielles, ainsi que sur des mesures visant à délimiter le travail et à promouvoir la formation et le perfectionnement. (SF)
Une voie d’entente a néanmoins finalement été trouvée. Les conditions de travail des salarié·e·s qui travaillent actuellement dans l’industrie graphique seront sauvegardées et le nouveau CCT, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain, pourra enfin être déclaré de force obligatoire générale.
le salaire minimum pour les travailleurs qualifiés après cinq ans dans la profession. Cette mesure permet d’éviter la sous-enchère salariale qui menace dans les régions périphériques. Pour parvenir à ce résultat de négociation, nous avons hélas dû abandonner notre revendication d’un modèle de retraite anticipée.
Principaux points d’accord
déclaration de protestation
Aucune réduction ne sera opérée sur les suppléments de nuit pour les imprimeries de journaux, qui demeurent à 70 % comme aujourd’hui. Les entreprises qui versaient à ce jour un supplément plus élevé devront compenser une éventuelle réduction. La durée ordinaire du travail reste fixée à 40 heures par semaine, aussi bien pour les imprimeries de labeur que pour les imprimeries de journaux. En revanche, la procédure pour l’introduction de la semaine de 42 heures – sur accord écrit entre la direction et la CoPe ou les travailleurs concernés – pourra être adoptée aussi dans les imprimeries de journaux. Les salaires minimaux pour les travailleurs non qualifiés restent les mêmes mais surtout restent inscrits dans le CCT, tout comme
Les négociations du 16 septembre auxquelles ont assisté les président·e·s des différentes commissions du personnel des principales imprimeries de journaux ont été d’une importance décisive. Tout comme la déclaration de protestation qui a été remise à la délégation de Viscom. 481 employé·e·s travaillant
assises du journalisme
sur « Claire » système salarial. Les participant·e·s peuvent prendre jusqu’à une demiheure sur leur temps de travail. (FS)
Plus d’infos sur www.syndicom.ch/claire
Mercredi 28 octobre de 12 h à 19 h. Club suisse de la presse, rte de Ferney 106, Genève. Détails pp. 14-15.
Conférence de branche Industrie graphique Samedi 5 décembre de 10 h 30 à 15 h 40 Hotel Bern, Zeughausgasse 9, Berne. Le résultat de la dernière ronde de négociation pour le CCT IGE du 4 novembre sera présenté à la Conférence de branche du 5 décembre, qui décidera si le nouveau CCT peut entrer en vigueur le 1er janvier 2016. Inscriptions d’ici au vendredi 20 novembre à caroline. vogt@syndicom.ch ou par téléphone au 058 817 18 72. Tous les membres de la branche IGE sont invités.
dans les centres d’impression de Tamedia, Ringier, St. Galler Tagblatt, AZ Medien et Centro stampa Ticino ont signé la lettre de protestation, soit 70 % des salarié·e·s, protestant ainsi avec force contre les réductions inacceptables de salaire. Ils ont également vivement critiqué l’attitude des représentants des différents centres d’impression, qui ne se sont pas présentés ce jour-là à la table des négociations.
Prochaines négociations le 4 novembre La dernière ronde de négociation, le 4 novembre prochain, doit permettre de préciser certains points, comme la durée de validité du CCT que nous souhaitons fixer à quatre ans, ou le système de compensation intégrant aussi l’indemnité de repas dans le salaire, pour ceux qui la touchent actuellement, mais qui ne figurera plus dans le nouveau CCT. Nous sommes sur la bonne voie, mais devons rester déterminés. La délégation donnera son maximum pour pouvoir présenter à la Conférence de branche du 5 décembre à Berne un bon CCT, qui sera ensuite déclaré de force obligatoire. (syndicom)
Conférence de branche presse et médias Samedi 31 octobre de 10 h 15 à 13 h. Centre PROGR, salle 009, Speichergasse 4, Berne. Détails p. 15.
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+41 (0)58 817 18 18 - mail@syndicom.ch PHOTO JENS FRIEDRICH
ICT-trainer et animateur, y présente les résultats de l’enquête Claire, menée par syndicom au printemps. Les participant·e·s discutent ensuite des améliorations possibles pour les futures grandes adaptations du
L’attaque des employeurs en partie déjouée
8 | Journée romande de la typographie
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
arts graphiques
Le jeu au cœur du travail typographique Nyon, 3 octobre. Pour sa 15e édition, la Journée romande de la typographie organisée par syndicom et la SDG s’est une nouvelle fois déroulée à guichets fermés. Dans les locaux de Uni Global ce sont plus de 260 personnes de toute la Suisse romande, dont une grande majorité de jeunes, qui ont passé un samedi matin dans les cuisines de grands noms de la typographie et des arts graphiques. Yves Sancey Bernard Remion, ancien secrétaire syndical de l’imprimerie, a ouvert les feux de cette « matinée placée sous le signe de la créativité ». Il a rappelé à l’audience « le rôle crucial des syndicats comme moteur du progrès social auxquels on doit notamment les congés payés, la baisse du temps de travail et le droit à la formation pour tous dont ces journées de la typographie sont une magnifique expression ».
« ici pour changer le monde » Philip Jennings, secrétaire général d’UNI Global Union, est « heureux et fier » que son organisation accueille ces journées pour la troisième fois. « Nous sommes ici pour changer le monde. C’est un objectif modeste, mais nous en sommes capables » a-t-il lancé avec son énergique accent gallois, avant de rappeler les « défis mondiaux auxquels nous devrons face en termes de droits humains à l’heure du capitalisme digital qui émerge avec la “googlisation” et “l’amazonisation” du monde ».
Modératrice de la journée, Christiane Pasteur, corédactrice du Courrier, a ensuite présenté le travail autour de l’affiche et d’autres supports du Paléo Festival qui, entre 2005 et 2014, a permis à des étudiant·e·s en communication visuelle de la HEAD-Genève de se familiariser avec leur futur métier. Les différentes affiches étaient exposées dans les couloirs de Uni.
de la typothèque au neue neue « Notre collaboration vit du débat et la culture du dialogue fait notre force », annoncent d’entrée Clovis Vallois et Anton Studer, le duo de Nouvelle Noire, une jeune fonderie créée en 2012 à Zurich. En 2013, ils publient la « Apeloig Type Library », dessinée et développée en collaboration avec le graphiste français Philippe Apeloig. C’est dans les coulisses de cette création parfois tumultueuse qu’ils nous font plon-
ger. C’est ce travail à la fois titanesque et un peu fou auquel ils se sont livrés, à la merci de l’approbation finale du créateur. Nouvelle Noire nous entraîne également dans le développement d’un nouveau caractère. « Chaque typographe ne rêve-t-il pas de créer son Helvetica ? » demande Anton. Ils hésitent entre « Project Grotesk » et « Neue Neue ». La salle donne clairement sa préférence au second
nom. Vallois et Studer nous font ensuite part de leurs expérimentations avec des lettres fantastiques, des lettres-outils ou déchirées. « À partir de quand une lettre passe la frontière de la lisibilité ? » se demandent-ils. Par goût du jeu.
le défi d’un nom à rallonge Diplômé de l’Atelier de création typographique – École Estienne, à Paris, Damien Gautier ouvre,
Journée romande de la typographie | 9
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en 2010, le bureau 205 – atelier de design multimédia. Il nous a présenté certaines de ses créations comme l’Alcalà, le Maax ou le Plaak. Ce « fondu de caractères » nous raconte la manière dont il a relevé le défi d’accompagner visuellement la transformation du Musée de l’imprimerie à Lyon qui, pour son 50e anniversaire, s’est mué en « Musée de l’imprimerie et de la communication graphique ». Dépoussiérer un musée vu comme un peu vieillot et repenser son identité visuelle au moment où il adopte un nom à rallonge, le défi était de taille. A travers un jeu sur la typo, les couleurs, des jeux de filets qui mettent en valeur des mots et une grille systématique pour tous les supports, il offre une solution graphique, une boîte à outils, qui permet le jeu avec une unité dans la diversité.
« Je pense avec mes mains » Grâce à la poésie de ces illustrations qui donnent à voir et à émouvoir, Paula Troxler a su très tôt se faire remarquer et elle a été récompensée pour ses posters à plusieurs concours internationaux. Pourtant, dit-elle « je suis coincée en Suisse en quelque sorte depuis 2008. Je vis et travaille à Zurich ». Alors elle
s’évade avec ses pinceaux, stylos et brosses. « Je pense avec mes mains » glisse-t-elle. Elle s’isole au milieu de la nature et cherche l’inspiration autour d’elle ou en voyageant dans sa tête. Pour elle, la typographie est « un champ d’expérimentation qui offre de nombreuses possibilités pour créer des lettres ». A partir de chablons, de mots qui deviennent des dessins, d’aquarelles, elle met en image une citation ou un aphorisme, liant dessin et typographie. En équilibre. La typographie peut devenir une actrice et un personnage de l’affiche. Elle devient corps
et fait des images. Pour elle, « le jeu et le plaisir sont à la base de la création ».
accentuer les maJuscules initiales, enfin ! ? Tirée à dix mille exemplaires, la sixième édition du Guide du typographe s’est trouvée en rupture de stock début 2015. Ce qui constitue, à l’échelle romande, un incontestable succès de librairie. A l’heure du « tout-numérique », certains s’étonnent de l’engouement suscité par ce « livre papier »… « Mais la réputation du manuel romand, né en 1943 à l’initiative d’ouvriers typographes, s’est étendue, notamment sur le plan francophone » a rappelé Roger Chatelain. Luimême devenu une sorte de guide de la typographie, ce dernier a présenté l’évolution de l’ouvrage au fil de ses différentes éditions. Préparée depuis plusieurs mois, la septième mouture reprend, actualisés, modernisés, les chapitres qui ont fait le succès du Guide. Elle dispose d’un nouveau caractère, l’Avenir, d’Adrian Frutiger. De surcroît, a rappelé le correcteur Marc Augiey, la contribution intitulée « Principes typographiques » a été
considérablement élargie, faisant la part belle à la composition sur écran. LE changement de cette édition se trouve au chapitre 2 : Le Guide conseille dorénavant d’accentuer les majuscules en toutes circonstances. L’histoire et l’actualité typographiques se conjuguent à l’enseigne du nouvel ouvrage qui sera officiellement inauguré le 6 novembre (voir encadré). « C’était génial merci infiniment », « Super journée ! Merci aux organisateurs. De belles rencontres ». Espérons que ces quelques remarques laissées sur le site facebook
des Journées romandes de la Typographie illustrent l’avis général sur cette 15e édition qui, une fois de plus, a su trouver son public. En clôture, les 260 participant·e·s ont profité de quelques rayons de soleil pour déguster le magnifique apéro de clôture. Rendez-vous dans deux ans !
Photos : Pierre-Antoine Grisoni / Agence Strates Plus d’infos : www.nouvellenoire.ch ; www.bureau205.fr ; www.paulatroxler. com ; www.arci.ch
présentation de la 7 e edition du guide du typographe Le comité de l’Association suisse des typographes, groupe de Lausanne, éditeur du Guide du typographe, a le plaisir d’inviter les collègues intéressés à la présentation de la 7e édition le vendredi 6 novembre 2015 à l’atelier Grand, En Budron H 20, 1052 Le Mont-sur-Lausanne selon le programme suivant: 17 h. Conférence de presse réservée aux journalistes 18 h. Présentation du Guide par ses auteurs et dédicace 18 h 30 Apéritif Pour des raisons d’organisation, les intéressé·e·s sont priés de s’annoncer à Jean-Samuel Grand, tél. 021 652 16 77 ou par courriel à js.grand@ateliergrand.ch
10 | Groupes d'intérêt
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
CoNféRENCE DE LA jEUNESSE
Numérisation, travail dans le cloud et sans limites : le pain quotidien des jeunes Les 26 et 27 septembre, le groupe d’intérêt (GI) Jeunesse s’est réuni à Bienne dans le cadre de sa conférence annuelle. Les jeunes de syndicom ont analysé la situation actuelle et discuté de l’avenir du monde professionnel. Les débats animés ont porté sur la numérisation, le cloud working et la transformation des horaires de travail fixes en une charge permanente de travail (workload). sonnes travaillent sur un projet sans garantie de rémunération, est déjà une réalité. Des ouvriers de chantier du Népal se tuent au travail au Qatar pour la FIFA, mais en Suisse aussi, des graphistes livrent gratuitement des projets de logo, avec l’espoir de toucher une rétribution. Les entreprises peuvent recourir toujours plus souvent au travail gratuit. Aujourd’hui déjà, plus de la moitié du travail effectué n’est pas payé (p. ex. dans le domaine des soins). La semaine de 40 heures avec cinq semaines de vacances estelle encore un modèle d’avenir ? En tous les cas, plus pour tout le monde. A cet égard, la jeunesse
CoNféRENCE DE LA MIgRAtIoN DE L’USS
a déjà une longueur d’avance. Si la plus grande partie du travail exécuté n’est de toute façon pas payée, pourquoi ne pas s’engager
clair qu’un revenu de base ne couvre pas forcément les besoins fondamentaux. Et aujourd’hui, malgré l’initiative déjà déposée, nous sommes loin de pouvoir présenter des formules miracles. C’est pourquoi le GI Jeunesse s’est fixé pour priorité de rechercher des alternatives. Lors des prochaines séances, nous approfondirons les discussions, avec la ferme volonté de façonner ensemble et activement l’avenir. Tu n’as pas encore 31 ans et souhaites participer aux discussions ? Alors consulte le lien : www.syndicom.ch/jeunesse
sur de nouvelles voies ? Le revenu de base inconditionnel pourrait par exemple constituer un point de départ. Pour nous tous, il est
PHOTO LDD
Pour la plupart des jeunes, les concepts de numérisation, cloud working et workload ne sont plus abstraits, mais déjà bien réels aujourd’hui. C'est ce qui est apparu lors de la Conférence de la jeunesse. Il s’agit donc d’accompagner activement ces nouvelles réalités. Comment pouvons-nous influencer l’avenir en tant que syndicat ? Il existe une tendance, déjà bien perceptible aujourd’hui, à dissocier de plus en plus rémunération et temps de travail. Ni le temps ni le lieu de travail ne sont fixes. Le travail peut être exécuté n’importe où et à n’importe quel moment. Le cloud working, qui implique que plusieurs per-
Michael Moser, secrétaire central Jeunesse D’autres photos de la conférence de la jeunesse et de l’atelier de graffiti se trouvent sous : www.syndicom. ch/jugend/konferenz2015
L’atelier de graffiti de Seyo qui était organisé le dimanche nous a déjà permis d’exercer notre créativité. Le workshop a été un véritable succès. Avec l’artiste biennois, nous avons sprayé une grande paroi. Le résultat vaut la peine d’être vu. Il prouve qu’il est possible de façonner l’avenir selon nos conceptions, en travaillant ensemble.
AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE
Sortie d’été des retraité·e·s
et certaines thématiques se répètent – sous des formes différenciées – au fil des décennies. En fin de matinée, une discussion en plénum réunira diverses personnalités syndicales provenant de différents horizons et s’engagera sur les réponses syndicales en matière de politique migratoire, des mesures d’accompagnement à l’initiative RASA. Des groupes de travail seront enfin constitués pour discuter, échanger et développer de nouvelles idées sur certains thèmes actuels liant action syndicale et migration.
Traduction simultanée en français et en allemand. Prière d’envoyer ou demander votre inscription d’ici au 6 novembre 2015 à la secrétaire centrale migration à syndicom : Angela.Zihler@syndicom.ch. Lieu de la conférence : de la gare CFF Berne, tram 8, direction Saali, arrêt Egghölzli, à env. 12 min. de la gare.
diale amitié, c’est déjà l’heure du retour. A 16 h, la navette de la CGN est prête au départ : elle arrivera à Ouchy vingt minutes plus tard. Nous avons été gratifiés d’une journée magnifique. Un moment de grand plaisir et l’occasion de revoir et de fraterniser avec les anciens de l’imprimerie. Comme dit le proverbe, on ne change pas une équipe qui gagne. Le rendez-vous est déjà pris pour 2016. Où ? Au restaurant Le Casino, à Morges, bien sûr… Un grand merci à Michel Pitton pour l’organisation et à notre photographe Rodolphe Aeschlimann.
taurant situé face au lac. Un endroit merveilleux : les quais de Morges s’étendent sur plus d’un kilomètre et demi. C’est un cadre enchanteur où ont été plantés environ 2250 dahlias qui rivalisent de beauté de juillet à octobre. Nous prenons le repas au restaurant avec au menu : salade mêlée, filets de perche, pommes frites, dessert et café. Après avoir partagé de bons moments de cor-
PHOTOS RODOLPHE AESCHLIMANN
Vous êtes cordialement invités à la Conférence de la migration de l’USS le samedi 14 novembre 2015. Le débat en matière de politique migratoire polarise aujourd’hui l’opinion, en particulier en ce qui concerne les suites à donner à la votation du 9 février 2014. La droite conservatrice ne nous propose rien de moins qu’un retour aux contingents et à des statuts hautement précaires pour les migrant·e·s. Quelles sont les réponses syndicales ? Ce sera la question centrale qui animera dans sa première partie la Conférence de la migration. Une première contribution reviendra sur l’après9 février, les bilatérales, les mesures d’accompagnement et exposera la position de l’USS. La conférence prendra ensuite une tournure historique et montrera, à partir des affiches politiques qui ont été produites au cours du siècle dernier et jusqu’à récemment, comment les débats
Notre traditionnelle sortie d’été s’est déroulée le mardi 18 août 2015 au restaurant Le Casino, à Morges. À 10 h 45, six participants montent à bord du Simplon. Ce bateau à vapeur avec roues à aubes a été construit entre 1914 et 1919 pour la CGN. Il a été commandé en 1913 chez Sulzer Frères, à Winterthour. Les travaux ont été retardés par la mobilisation et l’absence de clients pendant la Première Guerre mondiale. La dernière rénovation date de 2010 et 2011. Après une escale à Saint-Sulpice, nous arrivons au débarcadère de Morges où nous retrouvons les autres participants venus en train ou en voiture. A 11 h 45, trente-trois personnes sont réunies pour prendre l’apéritif offert par la caisse de l’Amicale et servi dans le parc du res-
Joseph Christe, membre de l’Amicale D’autres photos sur le site des retraité·e·s de syndicom : http ://fr.pensionierte.info
Actualités | 11
syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015 PoRtRAIt DE MEMbRE
« Quand il y a vraiment le feu, je ne reviens pas au travail de la journée » Piero Christen a plusieurs casquettes : facteur, distributeur de journaux et vendeur de glaces. C’est ainsi qu’il gagne sa vie. Il s’engage aussi pour la société, comme pompier volontaire et syndicaliste. Mais il aime aussi se détendre en passant du temps en famille et dans ses jardins. Suleika Baumgartner* Mais il est debout dès 3 h 30 pour distribuer également des journaux, du lundi au samedi, sur autorisation spéciale de son employeur. Ce revenu supplémentaire lui permet de passer régulièrement de longues vacances à Madère, où est née son épouse. Ce facteur de 56 ans s’engage pour de meilleures conditions de travail, en tant que président de la section Suisse centrale de la branche Courrier de syndicom – ou PostMail, comme on la désigne aujourd’hui. Il a notamment contribué
A l’entrée de la maison de la famille Christen-Perestrelo, dans une commune de l’agglomération de Zoug, un panneau signale le dépôt de vente de glaces, où les passants et les voisins gourmands peuvent sonner jusqu’à 21 h. « Comme une filiale Donner se trouve de l’autre côté de la rue, nous avons dû trouver un moyen d’attirer l’attention », commente Peter Christen, surnommé Piero. Mais en réalité, Piero est d’abord facteur. Il exerce ce métier depuis trente ans déjà, mis à part une brève interruption.
à la décision du Congrès de syndicom, en 2013, de prolonger l’après-midi les horaires de distribution des facteurs. La problématique est bien connue : « Certains jours, on est surchargé et obligé d’avoir recours à des employé·e·s à temps partiel, alors que d’autres fois on peine à faire nos heures. » Certains n’arrivent plus à remplir un plein-temps et se trouvent alors en difficulté financière. Les tournées sont de plus en plus souvent regroupées et le travail de distribution a bien changé au quotidien, comme en
RéNovAtIoNS
CoURRIER Et joURNAUx Piero commence le matin à 6 heures son service au centre de distribution de Baar.
PHOTO SABINE ROCK
Piero Christen a grandi dans le canton de Nidwald, mais a passé presque toute sa vie dans l’agglomération de Lucerne et Zoug. Après son apprentissage, il a bourlingué quelques années, puis a travaillé comme magasinier. Aujourd’hui, il vit avec sa femme Maria et sa fille Jessica dans l’ancienne « maison des sorcières » de Steinhausen, qu’ils ont rénovée il y a dix ans. « On a surélevé la toiture pour gagner un étage supplémentaire, déplacé les fenêtres et construit une véranda, et on a changé les couleurs », raconte Piero, tandis que sa fille s’empresse d’aller chercher l’album photo des travaux. Le changement est frappant : l’ennuyeuse façade beige et ses volets autrefois bruns ont fait place à des murs bleu ciel et des volets bleu vif.
témoigne Piero : « Les distances parcourues avec nos mobylettes électriques s’allongent de plus en plus. » Quand il rentre à la maison, dans l’aprèsmidi, il commence par s’occuper de son jardin potager : « Ça m’aide à décompresser. » Depuis ce printemps, il loue également un jardin familial avec sa femme.
ChAUD Et fRoID Piero Christen doit parfois lâcher sa sacoche de facteur au beau milieu d’une tournée, lorsqu’il reçoit une alerte incendie. « Souvent, il ne s’agit que d’une fausse alerte et, dans ce cas, je suis de retour après dix minutes. Mais quand il y a vraiment le feu, je ne reviens pas au travail de la journée. » Son supérieur hiérarchique a aussi dû approuver son engagement au sein des sapeurs-pompiers volontaires. « Après tout, quelqu’un devra bien éteindre le feu si sa maison brûle », dit-il avec un clin d’œil. Et qu’en est-il de l’échoppe de glaces ? Il explique avoir repris le dépôt de glaces au début des années 80, lorsqu’il travaillait comme magasinier pour la petite entreprise Luganella. « Ils cherchaient des personnes pour ravitailler les convives lors de fêtes. » C’est un commerce qui marchait bien il y a quelques années encore, mais qui constitue aujourd’hui plutôt un passe-temps. Piero avoue préférer largement le chocolat et la bière portugaise à la glace.
* Journaliste indépendante à Zurich
DRoIt AU bUt
« Je travaille dans une imprimerie. Mon entreprise ne compte plus beaucoup d’employés, c’est pourquoi je suis presque toujours seul à la production. Mon supérieur hiérarchique n’est pas là non plus. Cette situation est-elle acceptable ? Que se passerait-il si j’avais soudain un malaise et n’étais plus capable de me relever ? » On trouve des personnes travaillant seules dans pratiquement toutes les entreprises, tous les secteurs professionnels et tous les métiers. Compte tenu du développement technique et de la rationalisation progressive, il est de plus en plus fréquent, en particulier lors de travaux de production, qu’une personne doive conduire seule plusieurs machines ou installations. Or, beaucoup d’appareils induisent des risques d’accident. Pour les travailleurs isolés, les conséquences d’un accident peuvent s’aggraver considérablement si une aide rapide n’est pas garantie. Une personne est considérée comme travaillant seule lorsqu’il n’est pas possible de lui porter
secours immédiatement après un accident ou dans une situation critique – c’est-à-dire lorsqu’elle travaille sans contact visuel avec d’autres personnes et hors de portée de voix. Des exigences particulières de sécurité doivent par conséquent être satisfaites, aussi bien pour le poste de travail que pour les personnes elles-mêmes. Toute personne travaillant seule doit avoir en tout temps la possibilité d’appeler de l’aide à proximité de son poste de travail en cas de besoin. Il faut s’assurer que l’appel à l’aide peut être entendu à tout moment. Lorsqu’un travail dangereux est effectué par une personne seule, l’employeur est tenu de mettre en place un système de surveil-
lance en fonction du danger. Si le seuil de risque est important, un appel au secours doit pouvoir être entendu à tout moment. Il faut donc disposer d’une installation appropriée pour assurer la surveillance constante de la personne travaillant seule et déclencher automatiquement l’alerte en cas d’urgence. En outre, il s’agit de s’assurer que seules des personnes aptes sur le plan psychique, physique et intellectuel occupent des postes où elles travaillent seules. Les travaux comportant des dangers particuliers peuvent être confiés uniquement à des personnes qui ont été spécialement formées à cet effet. Une surveillance passive via un téléphone portable est suffisante si l’on peut admettre que la personne, en cas de blessure ou de situation critique, restera suffisamment mobile et apte à réagir pour appeler elle-même de l’aide à temps.
L’activité isolée est en revanche interdite pour les travaux qui peuvent conduire à des blessures exigeant l’intervention immédiate d’une tierce personne. Il s’agit de travaux comportant des risques particuliers (par ex. travail sur des machines présentant le risque que des parties du corps soient engagées dans une zone d’entraînement ou happées par des pièces et outils en rotation). Le fait que vous travaillez seul dans votre imprimerie est donc admissible, pour autant qu’il ne s’agisse pas d’un travail comportant des dangers particuliers et que les conditions indispensables de sécurité soient remplies en ce qui concerne votre personne et votre poste de travail (possibilité de donner l’alerte). Si vous estimez que ces conditions ne sont pas remplies, ou pas suffisamment, vous devez absolument en informer votre employeur. Assurez-vous de com-
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Personnes travaillant seules et risques sur le lieu de travail
bler les « lacunes », afin que votre poste de travail offre la sécurité nécessaire. Une brochure détaillée peut être commandée à ce sujet auprès de la Suva.
Néomie Nicolet, master of law, collaboratrice au service juridique
Plus d’info : L’aide-mémoire pour travailleurs isolés du SECO et la brochure de la Suva Travailleurs isolés – Instructions pour les employeurs et les chargés de sécurité.
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syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015 LONgUE-vUE
AUTEURS DE CHEZ NOUS
2e pilier en sursis
Le fils d’un ouvrier italien publie aux éditions de l’Aire, à Vevey, un témoignage émouvant. Sous le titre de « Victor le conquérant », Raymond Durous raconte la vie de son père et de ses grands-parents fuyant la misère de l’Italie. Mousse Boulanger *
La réforme des retraites intitulée « Prévoyance vieillesse 2020 » vient de faire un premier tour au Conseil des États. Les sénateurs ont passablement modifié le projet du Conseil fédéral – et pas toujours en bien. Surtout, ils n’ont pas renoncé au cœur du programme, à savoir augmenter l’âge de la retraite des femmes, ce qui ouvrirait ensuite la porte au report de l’âge de départ jusqu’à 67 ans pour tous. Le système émanant des États est aussi plus cher que le projet initial du Conseil fédéral, lequel était déjà sensiblement plus cher que l’actuel, pour servir des prestations quasi équivalentes. Mais au-delà du contenu de la révision, une information semblant anodine est ressortie des discussions sénatoriales. La pérennité du nouveau financement nous mènerait jusqu’en 2030 seulement, une future réforme devant ensuite prendre le relais. Or les retraites se planifient sur le (très) long terme, tout spécialement un système comme le 2e pilier où soixante ans peuvent s’écouler entre le paiement de la première cotisation et la perception de la dernière rente d’un individu. Pour l’heure, ce système obligatoire n’a que 30 ans, soit la moitié de la « génération d’entrée », et il arrive déjà dans le mur… Le taux d’intérêt minimum promis à l’origine de 4 % n’aura tenu que dix-sept ans. Depuis 2003, il dégringole, jusqu’à 1,25 % prévu pour l’année prochaine. Le taux de conversion permettant de transformer le capital de retraite en rente annuelle est aussi tombé des 7,2 % de départ à 6,8 %, avec le projet de le réduire à 6,0 %,
Nos barrages, nos tunnels, tous les grands travaux du pays ont-ils été exécutés par des ouvriers suisses ? Souvenez-vous du drame de Mattmark, une cinquantaine de travailleurs étrangers, la plupart italiens, y ont laissé leur vie. Ces Italiens dont la Suisse ne pouvait pas se passer étaient qualifiés de « macaronis, maguttes, ritals, tchinks, spaghettis, piafs » et d’autres noms, peut-être, que j’oublie. Tous ces qualificatifs exprimaient une forte xénophobie. On pourrait peut-être y réfléchir devant l’actuel afflux de réfugiés. L’auteur de Victor le conquérant offre le témoignage d’une intégration réussie. Intégration par le travail évidemment. Victor, orphelin de mère à 2 ans, est placé chez des paysans qui l’ont traité moins bien qu’un animal. Heureusement que l’enfant avait une santé à toute épreuve. Fort, solide, il a résisté à la révolte qui grondait en lui jusqu’à l’âge de 16 ans et demi. Alors, l’adolescent a éclaté. Prêt à frapper le paysan exploiteur, il a claqué la porte et est parti à Genève où il découvre les enjeux des résistances ouvrières, le socialisme, en un mot, la lutte des classes. On est au printemps 1927. Victor veut acquérir une formation
RAymOND DUROUS
Raymond Durous, Victor le conquérant, Editions de l’Aire, Vevey, 2005. solide dans la construction. Il travaille comme manœuvre sur un chantier où il apprend la solidarité qu’il manifestera tout au long de son existence. Il a la chance d’avoir pour contremaître Lucien Tronchet, qui lui parlera de syndicat, de défense des ouvriers, de fraternité et de liberté. Fort de tout cet acquis, Victor viendra à Lausanne, où il se marie en 1932, et sera père de deux fils. Il y a dans ce livre une belle et forte réflexion sur la seconde partie du
Il est né en 1936 à Lausanne, de parents italiens nés à Vevey. Marié à une réfugiée vietnamienne, il est père de quatre enfants. Durant trente ans, il enseigne la géographie et l’histoire au Collège de l’Elysée à Lausanne. Sensible aux problèmes de discrimination et de disparité, il s’est maintes fois engagé dans des actions de résistance civile : luttes syndicales, de locataires, pour un service civil, contre le racisme et la xénophobie. Pédagogue progressiste, citoyen solidaire, ouvert au monde, il s’est efforcé au cours de son enseignement d’ouvrir les fenêtres.
XXe siècle si remplie d’événements tragiques et pourtant chargée d’espoir. C’est comme si l’auteur avait réussi à rassembler joies et peines, espérance et désespoir. Un livre qui reste imprimé dans la conscience longtemps.
* Journaliste, comédienne, écrivaine et poète suisse, Mousse Boulanger nous fait part de ses coups de cœur.
BRèvE
Un travailleur de Bata arrêté au Mexique Bata shoe company, une multinationale suisse dont le siège mondial est à Lausanne, est à l’origine de la détention, sans possibilité de libération sous caution, d’un travailleur mexicain et de la menace de l’arrestation imminente de huit autres. Calzado Sandak, une filiale de Bata, a fermé ses portes de façon illégale, prétendant que l’usine n’était pas viable. Elle a maintenant engagé des poursuites pénales contre les travailleurs qui ont maintenu un piquet devant l’usine depuis lors, au motif « d’extorsion ». Le secrétaire général du syndiPublicité
cat, Gustavo Labastida Adriano, est actuellement en prison. Bien que la loi dise que pour un travailleur, la caution ne peut dépasser une journée de salaire, elle a été fixée dans ce cas à plus de 2 millions de dollars. Il faudrait six cents ans à Gustavo pour gagner cette somme. IndustriALL Global Union a appelé les hauts dirigeants de la multinationale suisse à reconnaître ces travailleurs comme salariés de Bata, à abandonner les charges contre eux. La CGAS et l’USV suivent l’affaire de près. (YS)
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Si on s’en souvenait !
soit une baisse programmée de 17 % des pensions. Et les dix prochaines années ne s’annoncent pas roses. La précarisation de l’emploi et la stagnation des salaires, le chômage et la fermeture des frontières limiteront les recettes. En parallèle, les dépenses vont continuer à monter à mesure que les futurs pensionnés arriveront à la retraite et toucheront toujours davantage leurs pleins droits alors que les retraités actuels n’ont bénéficié que de rentes partielles. En 2025, lorsque le système aura bouclé son premier cycle de vie de quarante ans et qu’il prendra sa vitesse de croisière ; que l’effectif des sortants dépassera celui des nouveaux entrants ; que les dépenses de rentes excéderont les recettes de cotisations, les compteurs risquent de violemment s’affoler au point de précipiter la chute du système. Il est donc grand temps pour la gauche nationale de cesser de défendre un 2e pilier qui prend l’eau de toute part. Au contraire, renforcer uniquement le système de l’AVS permettra de garantir des retraites dignes pour un prix abordable car seule cette assurance est indexée sur la hausse de productivité et la croissance des richesses.
Michel Schweri
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syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015 QUAND LES BANQUiERS fONT LA LOi
Les banques, ces lieux parallèles de pouvoir « Quand les banquiers font la loi » retrace la genèse de l’autorégulation bancaire en Suisse, de la Première Guerre mondiale aux années 50. Yves Sancey, son auteur et rédacteur de « syndicom, le journal », s’est penché sur le rôle des banques et notamment sur les rapports de force entre ces dernières, l’État et la Banque nationale suisse. Manon Todesco * La place financière suisse pèse lourd, aussi bien dans notre propre pays qu’à l’international. Elle attire des milliards de capitaux du monde entier. Pourquoi séduit-elle autant ? Le secret bancaire, qui sera bientôt de l’histoire ancienne, mais également l’autorégulation des banques, qui garde l’État à l’écart. Concrètement, pendant longtemps, ce sont les banques qui ont édicté leurs propres lois, en lien avec la Banque nationale suisse (BNS), sans s’encombrer de l’avis du gouvernement et du parlement. Yves Sancey, docteur en sciences politiques et rédacteur romand du journal de syndicom, s’est intéressé à ce groupe d’intérêts extrêmement puissant que sont les banquiers et aux relations entretenues avec le pouvoir. Dans son ouvrage Quand les banquiers font la loi, il revient sur les débuts de l’autorégulation bancaire en Suisse dans les années 1920, inspirée du système anglais, et sur son ancrage pour devenir la norme après 1945. Alors qu’on chantait encore les louanges de ce système quelques mois avant la crise financière de 2008, il est évident que celui-ci a montré ses limites. Pourtant, mis à part une loi sur les banques très peu contraignante, il a encore de
beaux jours devant lui. Jusqu’à quand ?
Pourquoi parler de cette période très précise, de 1914 aux années 50 ? Yves Sancey : L’idée était de retracer la genèse de l’autorégulation bancaire à travers les gentlemen’s agreements. Je reviens sur ses premiers pas, les batailles entre les banques qui divergent d’avis dans les années 20-30 puis sur le développement et la consolidation de ce système qui deviendra routinier dans les années 50.
Comment le modèle de l’autorégulation s’est-il imposé en Suisse ? Après la Première Guerre mondiale, la place financière suisse décolle. Elle reçoit des flux de capitaux énormes qui ont un impact immédiat sur les taux d’intérêt et donc sur la paysannerie et le monde ouvrier. Ces milieux se mobilisent et demandent le contrôle de l’exportation du capital. C’est à ce moment-là que les banques mettent en place, avec la BNS, l’autorégulation pour se défaire des pressions politiques.
Vous parlez du secteur bancaire comme d’un espace para-étatique qui fait la loi en lieu et place de l’État…
Historiquement, l’État suisse a toujours été très faible. Les groupes d’intérêts qui se développent en parallèle sont quant à eux très puissants. Afin que l’État ne s’immisce pas dans leurs affaires, les banquiers s’organisent à travers l’Association suisse des banquiers (ASB) en 1913. Tout de suite très influente, l’ASB obtient que l’État s’aplatisse et renonce à toute législation bancaire en 1917 ou s’engage le moins possible quand une législation devient inévitable, en 1934. Identifiant les intérêts de la place financière à ceux de la Suisse, l’État renonce à se mêler des affaires bancaires pour ne pas effrayer les grandes fortunes étrangères.
Qu’est-ce que les gentlemen’s agreements ? Ce sont des conventions, inspirées du système anglais, entre les banques et la BNS, orales ou écrites. Après des années de négociation, les banques acceptent de s’engager sur l’honneur à informer davantage la BNS sur l’exportation du capital et à tenir compte d’éventuelles objections, puis à freiner l’afflux de capitaux instables (hot money). Dépourvus d’obligation juridique contraignante, ces accords reposent
au final sur la bonne volonté des banques. C’est à travers ces gentlemen’s agreements qui rythment toute la période étudiée que l’on saisit la nature des rapports de force entre les trois acteurs.
Est-ce que les choses ont changé depuis 2008 en matière de contrôle bancaire ? La crise a beaucoup occupé le législateur entre 2010 et 2012. Cela dit, les mesures mises sur pied, à part le doublement des fonds propres, restent très faibles. Aujourd’hui, la loi sur les banques est très peu contraignante. Au final, assez peu de leçons ont été tirées. Après plus d’un siècle de mythe d’autorégulation, et ses limites clairement exposées au moment de la crise, il semble que le système a encore de beaux jours devant lui. Je crains qu’il faille une autre catastrophe pour que l’autorégulation soit remise en cause.
PRéSENTATiONS, DiSCUSSiONS, DéDiCACES Mercredi 11 novembre à 18 h à la Librairie du Boulevard, rue de Carouge 34 à Genève. Discussion avec Yves Sancey et Marc Chesney, auteur de De la Grande Guerre à la crise permanente (PPUR, 2015). Modération Benito Perez (Le Courrier). Jeudi 12 novembre à 19 h 30 à l’A-t-e-l-i-e-r, av. de France 39 à Lausanne. Discussion avec Yves Sancey et Olivier Longchamp, auteur de La politique financière fédérale.
* Extrait d’un article paru dans L’Événement syndical, nos 42-43, 14.10.15.
Quand les banquiers font la loi, Yves Sancey, Éd. Antipodes, août 2015, 460 pages.
LES fEmmES ET L’ASSURANCE CHômAgE
Parcours à travers l’inégalité (1920-1982) L’historienne Carola Togni a sorti, il y a peu, un ouvrage fort intéressant consacré à l’histoire de l’assurance chômage au niveau suisse, dans une perspective de genre. Poursuivant ses travaux à ce sujet, cette chercheuse a mené une enquête approfondie et rigoureuse mettant en évidence les inégalités de traitement dans l’accès aux prestations. Fabrice Bertrand * Un des intérêts majeurs de ce livre est la perspective chronologique choisie par l’auteure. Carola Togni a eu un projet ambitieux. Elle débute ses investigations avec comme point de départ les années 1920 et les termine en 1982. Périodes de crise économique comme phases de développement, sans oublier le contexte de la Seconde Guerre mondiale et de la mobilisation inhérente, rythment la lecture et permettent de saisir les changements et les continuités à l’aune de la problématique. Si les textes législatifs demeurent, en effet, des points de repère essentiels, les incidences d’autres facteurs ne sont de loin pas négligées. Avec la crise des années 1920, les discours prônant l’exclusion des femmes du marché du tra-
vail s’accentuent. La loi fédérale sur l’assurance chômage de 1924 protège avant tout les salariés hommes, se fondant sur les caractéristiques de leur emploi pour désigner les ayants droit à l’indemnisation. Quant au mouvement ouvrier, il voit d’un mauvais œil le travail des femmes. Pendant les années 1930, la place des épouses au sein du marché du travail est particulièrement contestée en Suisse comme à l’étranger. Dans le même mouvement, des dispositions péjorant l’indemnisation des chômeuses mariées s’appliquent. En 1942, ces dernières sont exclues de l’affiliation à une caisse de chômage du fait du revenu de leur mari, dispositions assouplies quelques années plus tard et qui disparaissent en 1951 au
niveau fédéral. De nombreuses inégalités subsistent toutefois comme la façon dont est comptabilisé le temps consacré à la maternité en comparaison de celui dédié au service militaire. En 1976, l’assurance devient obligatoire à la suite d’une modification de la Constitution suisse. La loi de 1982 entérine un traitement similaire pour les hommes mariés et les épouses. Elle améliore aussi l’indemnisation des femmes enceintes ou ayant accouché. Le long de cette étude, Carola Togni ne se limite pas à débusquer les inégalités formelles mais elle s’attache à analyser les différents paramètres parfois moins explicites entravant l’égalité d’accès à un droit pour les salariées. Il en ressort que l’in-
demnisation se base avant tout sur les normes du travail masculin, souvent stable, régulier et à plein temps. Les parcours féminins plus discontinus et à temps partiel ne sont pas reconnus
de la même façon. Une vision patriarcale de la famille domine. Dans cette optique, le revenu du « chef de la famille » doit être protégé prioritairement. Les positions des groupes féministes font également l’objet d’une attention particulière : elles évoluent avec le temps dans leur pluralité. Cette recherche apporte ainsi par son intérêt et les qualités analytiques déployées une contribution importante et stimulante à la connaissance d’enjeux toujours d’actualité.
* Enseignant et doctorant en histoire
Le genre du chômage, Carola Togni, Éditions Antipodes, août 2015, 375 pages.
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syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
démission
agenda
GENÈVE
Bernadet te häFliger Berger nous quit te
4 e assises du journalisme
Début octobre, Bernadette Häfliger Berger, vice-présidente de syndicom et responsable du service juridique, a informé le comité directeur de sa décision de quitter syndicom. Le comité directeur regrette infiniment cette décision. Le 23 octobre, Bernadette a son dernier jour de travail.
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Nous souhaitons plein succès à Bernadette pour son avenir privé et professionnel et la remercions de son immense engagement à syndicom pendant de nombreuses années. Dans le prochain numéro de ce journal, un long article lui sera consacré. (syndicom) Formation
MOVENDO l’institut de Formation des syndicats inscription sur www.movendo.ch, par inFo@movendo.ch, par tél. 021 310 48 70, par Fax 021 310 48 79 Savoir prendre des notes, rédiger des procès-verbaux, utilisation de l’outil informatique F1.6.1502 - 29 et 30.10 / 18.11.2015 ; Morges, Hôtel La Longeraie (29 et 30.10), Yverdon-les-Bains, Synergic (18.11). Thèmes principaux : Style approprié – Élaboration d’une synthèse – Clarification du langage écrit – Préparation de l’outil informatique – Présentation des documents. Intervenant : Daniel Süri (formateur d’adultes). L’écoute F2.4.1510 - 3.11.2015 ; Morges, Hôtel La Longeraie. Thèmes principaux : Position de l’écoutant – Expression de l’écoute – Dynamisme interactif – Analyse de pratique. Intervenante : Madeleine Bonvin (Movendo). Histoire du mouvement syndical F2.1.1501 - 4 et 5.11.2015 ; Ste-Croix, Hôtel de France. Thèmes principaux : Présentation et discussion des faits marquants de l’histoire du mouvement ouvrier – Analyse des liens entre syndicalisme, politique et changements socio-économiques – Réflexions sur les grands thèmes des luttes syndicales – Cultures syndicales et outils d’action Intervenant·e·s : Antoine Chollet (politologue), Pascal Hollenweg (sociologue), Valérie Boillat (Movendo). Incapacité de travail, quelles prises en charges ? F2.3.1504 - 5 et 6.11.2015 ; Morges, Hôtel La Longeraie. Thèmes principaux : Assurances maladie – Assurance accident – Assurance perte de gain – Assurance invalidité – Champs d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs. Intervenants : Bernard Remion (syndicom), Dominique Dorthe (chef de service AI). Parler en public : le débat F1.4.1501 - 16 et 17.11.2015 ; Chexbres, Hôtel Préalpina. Thèmes principaux : Bases de participation active à un débat – Choix des mots – Meilleur moment pour l’intervention – Support écrit – Attitudes – Maîtrise de soi. Intervenant : Roland Borremans (formateur d’adultes). PowerPoint F1.6.1507 - 20.11.2015 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Animation – Écritures spéciales – Utilisation des fonds prédéfinis – Insertion du bruitage, d’une musique – Création d’un diaporama – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles vous pouvez participer à la formation choisie.
28 octobre 2015 dès 12 h, Club suisse de la presse, route de Ferney 106, Genève Pour la première fois, syndicom est coorganisateur des Assises du journalisme avec Impressum, Reporters sans frontières, Amnesty International, Les journalistes d’investigation et le Club de la presse. Le thème général est le journalisme d’investigation à l’heure de Wikileaks. Dans le cadre de ces Assises, une conférence de presse, avec un départ en bus à 10 h à Genève, aura lieu à 10 h 30, au Casino de Divonne (France), avec Hervé Falciani, ex-
employé de la Banque HSBC et Angelo Mincuzzi, reporter d’investigation à Il Sole-24 Ore, auteurs de Séisme sur la planète finance. L’après-midi sera l’occasion d’un premier débat à 13 h 30 sur le thème « Le journalisme d’investigation à l’heure de Wiki / Swissleaks et du datajournalisme », notamment avec Sarah Harrison, journaliste britannique membre de Wikileaks, proche collaboratrice de Julian Assange. Trois workshops simultanés sur le thème du journalisme d’investigation aborderont ensuite les thèmes Transparence, Sport-business et enquête, et Nouvelles technologies de surveillance et entraves au travail des journalistes. Cette riche journée se terminera par un
sudoku La solution du sudoku syndicom du N° 9/ 2015 était : 686 (de gauche à droite). Le gagnant est Jean-Joseph 1 3 par notre 4 5 6 de 7prestation 8 9 Raemy, de Billens (FR). Il recevra une carte « Hotels à demi-prix »2offerte partenaire Hotelcard. Nous le félicitons chaleureusement ! I mots-croisés
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III déFinitions : Horizontalement : IV I. Savon ancestral. Énergie égyptienne. Rangées. V II. Démonstratif. Libertarianisme britannique. III. Langue de l’Ob. Champs des mots. VI IV. Bords d’eaux. Allongé. V. Compagnon du gémissement. Pagode japoVII naise. VI. Barbe-Bleue, par exemple. Crousille consaVIII crée. VII. À moitié parfait. Intégristes. La tienne. IX VIII. Pas reconnu. Un breuvage peut l’être. IX. Crème de casques à boulons. Petite bouteille. X Brasse. X. Dans la boisson du matin ou dans celle du soir. XI Claquas. XI. Semblables. Classai. Révolutions. XII XII. Parfois avec elle. Ambidextre politique. XIII. Sonnez avec des bois. Question de siège. XIII Réflexif.
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Verticalement : 1. Voix intérieure. Sujet de Sa Majesté. 2. Près de. Longueur de tissus. Sacrifie. 3. Glorieuses ou guerrières. Le premier. 4. Petit petit. Un des premiers. Éclairs dans le ciel londonien. 5. Sept livres magiques. 6. Couleur, fruit ou tissu. Tamis. 7. Queue de singe. Bloque la roue. 8. Enferme ou libère. D’Iran, d’Oman ou du Yémen. 9. Verts, noirs ou blancs. Absence prolongée. 10. Au pied ! Exsangue.1 11. Mélodies aimables. On pourrait croire qu’en manger fait mal. 12. Très conservateurs, my dear. À la pointe. 13. 7Riche culbuté. Logeas. 14. Attendrirent. Parfois beurre frais. 15. Alternative au clonage. Touchée. 15. Pays asiatique producteur de stout. Céréale germée.
Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 11 – recevra un nécessaire de voyage offert par CPT. Prière d’envoyer votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 9 novembre à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. 1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
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SECTEUR MÉDIAS
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La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 17 et 18 novembre. Délai : 27 octobre. Lieu : LookA, rue du Nord 4, Vevey. Animateur : Luca Carmagnola.
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Internet, risques et opportunités : Optimisez vos chances de réussite. 12 novembre, 17 à 20 h. Délai d’inscription : 20 octobre. Contenu : Comprendre les risques induits par l’utilisation d’Internet et identifier des opportunités pour tirer profit d’Internet. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, Lausanne. Animateur : Stéphane Koch, Conseil & Formation en intelligence économique et gestion stratégique de l’information et réseaux sociaux, sécurité de l’information (www.intelligentzia.ch/blog/).
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Initiation à Glyphs 2.0, éditeur de caractères typographiques. 19 novembre, 9 h 15 à 16 h 45. Délai d’inscription : 29 octobre. Contenu : Glyphs 2.0, Lieu : Eracom, rue de Genève 55, 1004, Lausanne. Animatrice : Julie Janet Chauffie (sociologist & typeface designer).
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cours de perFectionnement 2015 Inscriptions sur www.helias.ch
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syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015 agenda débat sur « Le journalisme : quel modèle d’affaires ? » et un apéritif à 18 h 30. Inscription : le plus vite possible auprès de presse@syndicom.ch Frais : Fr. 20.- pour les membres des associations organisatrices, Fr. 40.- pour les nonmembres, Fr. 10.- pour les stagiaires et les étudiants.
GENÈVE
metroBoulotkino Mardi 27 octobre à 19 h Des personnes, pas des robots. Le ciné-club syndical genevois Metroboulotkino consacre sa prochaine séance au contrôle des conditions de travail dans les entreprises. Comment changer le travail pour qu’il ne soit plus un lieu de souffrances mentales et / ou physiques ? Comment débattre collectivement de ce que chaque salarié vit, isolé, comme un drame personnel ? Comment penser le travail pour mieux le transformer ? Ces questions sont au centre du documentaire de Sophie Averty et Nelly Richardeau On n’est pas des machines (France, 2008), dont la projection sera suivie par un débat animé par Laurent Vogel, de l’Institut européen de recherche des syndicats (Etui), et coauteur du livre Les risques du travail, La Découverte, avril 2015. Lieu : Cinélux, bd Saint-Georges 8, Genève.
NEUCHÂTEL
Chorale Poste La Neuchâteloise Repas concert dimanche 29 novembre Salle de la Rebatte, Chézard-Saint-Martin Apéritif en musique dès 11 h 30. Choucroute garnie dès 12 h 30. Concert vers 15 h. Fr. 30.– (sans les boissons - enfants jusqu’à 12 ans Fr. 10.–). Concert uniquement Fr. 10.– Inscriptions pour le repas : jusqu’au 21.11.15 au tél. 032 835 32 47 ou 032 835 12 06 ou lucienweber@bluewin.ch
LAUSANNE
espace arlaud Des seins à dessein Exposition du 12 septembre au 8 novembre 3e exposition d’artistes contemporains en faveur de la Fondation Francine Delacrétaz contre le cancer du sein. Les artistes pour cette édition, dont certains sont au bénéfice
d’une renommée internationale, ont tous répondu favorablement et généreusement à cette invitation. Adresse : Place de la Riponne 2bis, Lausanne Transports : Métro M2, arrêt Riponne / M. Béjart. Bus 1 + 2, arrêt Rue Neuve Tarifs : plein tarif Fr. 6.– ; tarif réduit Fr. 4.– ; enfant (–16 ans) gratuit. Horaires : lundi-mardi fermé ; mercredi, jeudi, vendredi 12 h-18 h ; samedi-dimanche : 11 h-17 h
BRANCHE PRESSE ET MÉDIAS ÉLECTRONIQUES invitation à la conFérence de Branche 1. Salutations et approbation de l’ordre du jour 2. Commémoration de Silvia Luckner, coprésidente de la branche (4.4.1957 – 6.8.2015) 3. Procès-verbal de la dernière conférence de branche 4. Rétrospective 2015, comité de branche et secrétariat central 5. Elections : nouveaux membres au comité de branche ; délégué·e·s à l’AD syndicom ; nomination au CC 6. Conditions de travail collectives : CCT et GAV Introduction de Stephanie Vonarburg, secrétaire centrale Input de Patrick Gutenberg et Florian Niedermann, membres du comité de branche Compte-rendu de Patricia Alcaraz, secrétaire régionale Lausanne 7. Reporter-Forum Schweiz et Assises du Journalisme. Rétrospective et perspectives, exposés et discussion. Dominique Hartmann, corédactrice en cheffe Le Courrier ; Paula Scheidt, rédactrice Das Magazin ; Dominik Gross, journaliste indépendant et Alliance Sud 8. Collaboration des associations de la branche des médias : Rapport et discussion Input de Sina Bühler, coprésidente 9. Propositions de membres 10. Divers Une traduction simultanée allemand / français est organisée. Inscription / propositions jusqu’au 19.10. : presse@syndicom.ch Dès 13 h : lunch (dès 14 h : Berner Medientag) Samedi 31 octobre 2015, 10 h 15 - 13 h Kulturpunkt im PROGR Salle 009 (rez-de-chaussée), Speichergasse 4, Berne Tous les membres de la branche sont cordialement invités !
let tre de lecteur
La réforme de la prévoyance vieillesse 2020 vous intéresse-t-elle ? Le citoyen suisse bat sans doute un record mondial si l’on considère le nombre de fois où il donne annuellement son avis. Mais cela signifie-t-il qu’il se soucie de bien connaître le sujet de ses votes ? Nous l’avons fait en ce qui concerne une réforme présentement discutée au sein des partis et des Chambres fédérales : celle de la prévoyance vieillesse 2020. 283 pages, y compris les modifications apportées aux dispositions législatives ! Abordons pour commencer la partie générale du « Message ». Le Conseil fédéral y rappelle le mandat constitutionnel qui lui impose – lorsqu’une réforme se justifie – de prendre des mesures visant à assurer une prévoyance vieillesse qui repose sur
décès Bressoud Etienne, Torgon, décédé le 14.08.2015 à l’âge de 99 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1950.
Moser Ernest, La Chaux-de-Fonds, décédé le 12.09.2015 à l’âge de 88 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1947.
Lavanchy Fernand, Corsier-sur-Vevey, décédé le 04.09.2015 à l’âge de 76 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1961.
Roth Jean-Pierre, Le Sépey, décédé le 07.09.2015 à l’âge de 87 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1974.
Märki Roland, Grand-Lancy, décédé le 12.09.2015 à l’âge de 91 ans. Membre de la section Genève depuis 1997.
Tüscher Rudolf, Gletterens, décédé le 08.08.2015 à l’âge de 69 ans. Membre de la section Biel / Bienne depuis 1999.
trois piliers : l’AVS, la prévoyance professionnelle et la prévoyance individuelle. Toute réforme doit prendre en compte le fait que le financement de l’AVS s’obtient par le système de répartition, lequel prévoit que c’est la somme des cotisations encaissées qui garantit le paiement des rentes. Si le nombre des rentiers augmente et que celui des actifs diminue (ou n’évolue pas dans la même proportion que celui des rentiers), il y a déséquilibre financier et nécessité de puiser dans le capital disponible ou d’augmenter les recettes, donc les cotisations. L’évolution démographique (vieillissement, natalité en baisse) et l’augmentation de l’espérance de vie (plus de dix ans depuis 1960) constituent les paramètres essentiels qui conditionnent la réforme en cours. Les études et analyses conduites par le Département de l’intérieur indiquent qu’à partir de 2020 (donc dans cinq ans), les comptes de l’AVS ne seront plus équilibrés ; jusqu’en 2030, on prévoit un déficit de financement d’environ 8,3 milliards ! [Ces prévisions catastrophistes sont contredites par l’USS (voir p. 3, ndlr] Par sa structure et son système de financement par capitalisation (= processus d’épargne vieillesse), la prévoyance professionnelle, soit le 2e pilier, réagit dif-
féremment de l’AVS aux fluctuations de l’économie. La relation entre les prestations et les cotisations est plus étroite. À cela s’ajoute l’évolution des marchés financiers, par le biais du rendement des capitaux investis. Dans les années 1990, on pouvait espérer un rendement moyen de 5 %, voire plus. Il n’en va plus ainsi aujourd’hui, et peut-être pour quelques années encore. Sans oublier que ledit rendement doit aussi permettre de financer les provisions et les réserves de fluctuations dans le domaine des changes ! L’augmentation de l’espérance de vie joue enfin un dernier rôle. Dans ces conditions, le taux de conversion (actuellement 6,8 %), qui s’applique au capital constitué pour calculer la rente annuelle, doit être revu. Cela parce que le rendement des capitaux ne suffit plus pour rémunérer en conséquence les comptes d’épargne des assurés actifs. Puissent ces informations donner une idée de la complexité de la réforme en cours. D’autres données suivront dans une prochaine communication.
Rémy Addor NDLR : Pour d’autres points de vue sur cette réforme, cf. notre dossier pp. 2-3 et p. 12.
impressum rédaction Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) aBonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
puBlicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne prochaine parution 20 novembre (délai rédactionnel : 2 novembre) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
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syndicom | N° 10 | 23 octobre 2015
Loi sur Les renseignements (Lrens)
Référendum contre L’État fouineur La nouvelle Loi sur le renseignement (LRens) élargit massivement les pouvoirs de la sécurité d’État. L’Alliance contre l’État fouineur a annoncé le 28 septembre le lancement d’un référendum contre cette loi inutile et dangereuse. syndicom soutient ce référendum. Alliance contre l’État fouineur Le 25 septembre 2015, le Parlement a adopté une nouvelle LRens qui élargit massivement les pouvoirs des services de renseignement suisses. Sans soupçons fondés et sans « garde-fous », la sécurité d’État pourra, à l’avenir, espionner la vie privée et surveiller les communications des citoyens. Le gouvernement devrait édicter des limites juridiques claires à la surveillance
syndicom soutient Le référendum En dehors de quelques améliorations par rapport au projet initial, la nouvelle version de la loi sur le renseignement (LRens) est inacceptable. La rétention des données et l’exploration du réseau câblé, ainsi que l’utilisation de logiciels espions tels que le « cheval de Troie fédéral », constituent une grave atteinte à la protection de la sphère privée de l’ensemble de la population. Ces mesures violent les droits fondamentaux de la protection de la sphère privée et de la liberté d’expression et de la presse. Si les journalistes ne peuvent plus garantir le secret de leurs sources et se voient entravés dans leur travail de recherche, il ne leur sera plus guère possible d’informer le public.
des citoyens, ce que la nouvelle loi ne fait pas. Regula Rytz, coprésidente des verts suisse, explique : « Cette loi mêle en effet les compétences qui relèvent de la poursuite pénale et les compétences des services de renseignement : c’est remettre en question les principes éprouvés de notre État de droit. Dans un État de droit, mener une enquête et surveiller des individus sont aux mains des autorités civiles chargées de l’instruction et non dans celles des services secrets. » Pour le conseiller national Jean Christophe Schwaab la chose est claire : « La surveillance préventive est condamnable, car c’est une atteinte à la sphère privée sans le moindre soupçon fondé. Il est admis qu’une procédure pénale est une atteinte importante à la sphère privée, ne serait-ce qu’en raison de la présomption d’innocence. Il est donc nécessaire que cela se fasse sur la base de soupçons fondés d’un crime grave et sous contrôle judiciaire, et non pas sur la base de faux prétextes ou de vagues intuitions, comme la participation à une manifestation ou une
barbe un peu trop indisciplinée pour être celle d’un hipster. » La surveillance de la fibre optique sera une surveillance généralisée des citoyens et représente une violation grave de nos droits fondamentaux, comme l’explique Simon Gantenbein, de Digitale Gesellschaft : « Nous sommes tous surveillés, nous ne le soupçonnons simplement pas. La surveillance débute avec la capture et l’enregistrement des informations. Voilà pourquoi l’espionnage de la fibre optique est une forme de surveillance de masse, indépendante d’une suspicion de crime, et qui viole nos droits fondamentaux de manière flagrante. » Le référendum contre la nouvelle LRens est nécessaire.
La Lrens en bref La nouvelle loi sur le renseignement (LRens) veut étendre les pouvoirs des services de renseignement de la Confédération et ouvre la voie à un État fouineur. Toutes et tous seront surveillés, et non pas seulement les criminels, comme c’est souvent affirmé. Au menu des moyens de surveillance de masse utilisés : écoute téléphonique, interception des courriels, des messages WhatsApp et des SMS, ainsi que surveillance de Facebook et d’Internet par des mots-clés. En l’absence de tout soupçon fondé. Nous sommes donc tous visés par ces mesures ! Organe sécuritaire défensif, les services de renseignement se dégradent en une police secrète offensive, aux activités hors de l’État de droit.
La récolte de signatures pour le référendum, que syndicom soutient, (voir encadré) a débuté le 6 octobre 2015. Une feuille de signature est encartée dans ce numéro. Vous pouvez télécharger d'autres formulaires de signature sur http://Etat-fouineur.ch
Le contrôle démocratique par le peuple et la transparence n’existent plus. Les récents scandales des fiches, au cours desquels des centaines de milliers de citoyens ont été surveillés, devraient nous servir de leçon. Aujourd’hui déjà, le Ministère public de la Confédération et les polices cantonales sont responsables d’enquêter sur les activités terroristes, sur la criminalité organisée et sur les actes préparatoires de ces crimes. Ils disposent déjà de tous les moyens nécessaires et sont soumis à un contrôle prévu par la loi.
La LRens manque largement sa cible et crée davantage de menaces qu’elle n’apporte de sécurité. Si l’État paternaliste exploite tous les moyens techniques contre ses propres citoyens et surveille, écoute et espionne tout échange d’information, alors les médias libres disparaîtront dans la foulée. (syndicom)
Une surveillance accrue de l’État, sans soupçon fondé, saperait l’État de droit et la démocratie !
Loi sur Les heures d’ouverture des magasins (Lomag)
Le Conseil des États s’est opposé le 24 septembre à l’extension des horaires d’ouvertures des commerces dans toute la Suisse, à une voix près. Le dossier passe au National. Les magasins ne devraient pas pouvoir ouvrir en semaine jusqu’à 20 h partout en Suisse. Le 24 septembre, le Conseil des États a refusé une telle harmonisation. De justesse toutefois. La majorité de la commission préconisait l’entrée en matière sur la loi sur les heures d’ouverture des magasins, mais le vote en plénum s’est soldé par une égalité de voix (18 pour, 18 contre et une abstention). Le président de la Chambre, le socialiste Claude Hêche (JU), a tranché en faveur de la minorité.
L’argument du fédéraLisme Le projet de loi du conseiller fédéral PLR Johann Schneider-Ammann veut rendre possible l’ouverture des commerces de détail jusqu’à 20 h en semaine et 18 h le samedi sur l’ensemble du territoire suisse. Les cantons verraient ainsi leurs compétences limitées pour réglementer
les horaires. Initialement, l’idée vient d’une motion du PDC Filippo Lombardi. La gauche, qui s’oppose farouchement à cette loi, a trouvé des appuis à droite. La Conférence des chefs des départements cantonaux de l’économie publique avait demandé par écrit aux sénateurs de refuser le texte. Lors de la consultation, 23 cantons, dont tous ceux de Suisse romande, se sont prononcés contre cette loi. Pour la Conférence des gouvernements de Suisse occidentale, ce projet « empiète sur leur souveraineté et représente une atteinte directe au fédéralisme ». Johann Schneider-Ammann a, lui, tenté de défendre son projet : « Avec cette loi, le Conseil fédéral veut réduire les inégalités entre les commerces en Suisse et ceux qui se trouvent de l’autre côté de la frontière, afin de lutter contre le tourisme d’achat », a-t-il lancé à la tribune.
« Jihad néoLibéraL » Les opposants, gauche et syndicats en tête, ne l’entendent pas de cette oreille, Luc Recordon (Verts / VD) allant jusqu’à dénoncer une sorte de « jihad néolibéral ». Le peuple s’est prononcé 17 fois sur des libéralisations au niveau cantonal et 14 fois il a dit « non », a rappelé Christian Levrat (PS / FR). Et quand il y a eu extension des horaires, cela s’est fait moyennant des garanties supplémentaires pour les employés. Les cantons frontaliers devraient rester libres de libéraliser s’ils le jugent nécessaires. Mais qu’on ne dicte pas de manière centraliste les horaires d’une boulangerie à Vuadens (FR), a lancé le Fribourgeois. L’argument du tourisme d’achat est fallacieux, a ajouté Anita Fetz (PS / BS). Le problème ne vient pas des horaires, mais des différences de prix, a-t-elle souligné.
PHOTO ALESSANDRO DELL A BELL A / KEYS TONE
L’ouverture des magasins jusqu’à 20 h rejetée
Avec la décision des États, l’ouverture tardive des commerces de détail devrait rester exceptionnelle en Suisse. Mais le National suivra-t-il en décembre ?
suite en décembre au nationaL Le projet retourne au Conseil national. Un deuxième refus d’entrer en matière en décembre de la part de la Chambre des cantons dans sa nouvelle composition serait définitif. Ce n’est pas encore gagné puisque, le 13 octobre, une toute petite majorité de la Commission pour l’économie et les redevances du Conseil national a accepté l’entrée en matière par 13 voix contre 10 et une abstention.
YS, avec ATS et 24 Heures