N° 02 26.02.2016
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
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édito
dossier révolution digitale #7
Schneider-en-panne PHOTO CHANCELLERIE FÉDÉRALE
Economie de partage, nouveau précariat online et retour des « communs » Notre dossier, pages 2-3
Yves Sancey, rédacteur romand
Un peu d’ordre sur le marché hétérogène des courriers, express et paquets page 4
journée internationale des femmes
Passé & Présent. Luttes pour la liberté et l’égalité. Programme romand du 8 mars pages 9-10
restructuration chez swisscom
Casse sociale, excellents dividendes 300 millions d’économies jusqu’en 2020. 700 emplois à la trappe. Six call centers fermés. Et 1,14 milliard aux actionnaires. Une restructuration sur le dos des salarié·e·s. syndicom met tout en œuvre pour éviter les licenciements par des formations continues et des reconversions. page 5
PHOTO S WISSCOM
« À quoi sert-il ? » demande Le Matin (10.2.16). « Chez nous on l’appelle Johann Schneider-en-panne » lance, moqueur, Christian Levrat dans le Blick (22.2.16). L’inaction et la passivité du nouveau président de la Confédération et chef de l’Economie laissent pantois. Chômage, franc fort, désindustrialisation (150 000 emplois perdus dans l’industrie en vingt-cinq ans) et des licenciements en cascade depuis les élections fédérales. « Pourquoi reste-t-il muet ? Il pourrait, s’il voulait (Work, 19.2.16). » Parfois, il veut. Il veut bien poser avec ses collègues pour la photo annuelle dans une imprimerie. Avec de vraies machines derrière lui. L’essentiel c’est le message : « Je suis Monsieur place industrielle ! » Alors c’est le moment de passer de la parole et du symbole aux actes ! L’imprimerie Schlaefli et Maurer AG d’Uetendorf près de Thoune vient d’annoncer sa mise en faillite. 65 salarié·e·s l’ont appris en se rendant au travail. Le patron a déjà créé une autre boîte (swissprinted.ch) et semble vouloir racheter les machines pour pas cher. Les imprimeurs ont pu compter sur la solidarité d’autres entreprises intéressées par leur savoir-faire. Monsieur Schneider-Amman ? On ne l’entend guère. 445 000 fr. par année pour dire « Laissons faire le marché, libéralisons, dérégulons », c’est cher payé !
kep & mail
Réforme de l’imposition des entreprises III
RIE III : Une réforme fiscale complexe En raison de pressions internationales, la Suisse doit supprimer certains allégements fiscaux – dits statuts spéciaux – en faveur des multinationales, dans une 3e réforme de l’imposition des entreprises (RIE III). Au niveau suisse, le PSS a annoncé en avril 2015 que, sans compensations des pertes fiscales par les entreprises, il lancera un référendum. Le projet doit encore être traité en mars au National. Dans le canton de Vaud, où les électeurs se prononceront le 20 mars sur la version cantonale de la réforme, le Conseil d’Etat veut instaurer un taux unique à 13,79 %
pour éviter de voir partir les multinationales avec un taux passant de 8-11 % à 22 %. Une série de politiques publiques relatives au social (allocations familiales, subsides LAMal, accueil de jour), en partie financées par les employeurs et qui n’existent pas au niveau national, viennent compenser les baisses d’impôts. Afin de limiter la charge financière du paiement des primes à un maximum de 10 % du revenu déterminant, un nouveau subside est par exemple introduit pour les ménages. Avec 3000 fr. de revenu net, on touche 130 fr. par mois de subsides LAMal au lieu de zéro actuel-
lement. Jugeant ces compensations suffisantes, le PSV soutient le paquet. Le front syndical est divisé. Bénéficiant d’un Fonds pour la santé et la sécurité des travailleurs de la construction, Unia a décidé de ne pas soutenir le référendum porté par la gauche radicale (POP, Solidarités), quelques socialistes, et les autres organisations de défense des salariés (SSP, Sud, SEV, USV, etc.). syndicom ne s’est pas prononcé. Le taux n’est-il pas trop bas, les cadeaux faits aux entreprises ne sontils pas disproportionnés par rapport aux avancées sociales et ne faut-il pas craindre
un gros manque à gagner pour l’Etat avec de possibles cures d’austérité à l’horizon ? A combien se monteront les pertes fiscales ? Au moins 520 millions de pertes par an contre 200 millions de compensations sociales, disent les référendaires. Pour le Crédit Suisse, la hausse du taux pour les multinationales rapportera 200 millions en plus. La perte ne serait que de 100 millions par an. Comment les référendaires obtiendraient-ils moins de pertes fiscales et plus d’avances sociales, demande le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard ? Les électeurs vaudois trancheront. (YS)