syndicom - le journal

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N° 01 29.01.2016

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

infrastructure de réseau

enquête postlogistic azb 2.0

1re CCT de branche conclue : interview de notre secrétaire central Daniel Hügli pages 4-5

L’insatisfaction ressort de notre sondage sur le système de calcul du temps de travail page 5

édito

Yves Sancey, rédacteur romand

Tamedia se retire de Viscom : le CCT restera valable ces trois prochaines années page 6

droits syndicaux

Annulation du licenciement de Hans Oppliger par Tamedia exigée en plaidoiries page 12

dossier révolution digitale et nos branches #6

Les médias à l’ère du grand chantier digital

62 gugus dans un bus

En matière d’innovation technologique, en particulier dans la publicité, mais aussi dans la distribution de contenus, personne n’échappe à l’emprise des leaders globaux du digital. Google, Apple et Facebook & Cie dominent également l’évolution de la branche des médias suisses. Il reste néanmoins une marge pour des solutions indépendantes. Pages 2-3

PHOTO RINGIER

La plaisanterie est attribuée à l’économiste américain Joseph Stiglitz : « Maintenant, un bus suffit pour rassembler les milliardaires qui possèdent la moitié des richesses mondiales. » C’est ce que montre le dernier rapport de l’ONG Oxfam. On visualise assez bien ces 62 bonshommes dans leur petit bus qui grimpent rejoindre les global leaders à Davos. Entre soi, à évoquer les formidables opportunités, pour eux, de la révolution digitale. Ils s’inquiètent, un peu, des désordres sociaux qui pourraient en résulter, mais se réjouissent que la lutte contre le terrorisme et les flux de migrants distraient la population et occupent les esprits. Un peuple qui a peur ne vote pas à gauche et accepte l’état d’urgence. Il serait pourtant temps de remettre en question une telle inégale répartition des richesses. Dans les syndicats. Dans les usines. Ne plus accepter ces conseils d’administration où les détenteurs du capital se goinfrent. Les travailleurs et travailleuses doivent à nouveau récolter les fruits de la croissance. Bien sûr, cela ne se fera pas dans la douceur et avec l’accord des directions (voir pp. 10 et 12). Construire le commun, reconquérir notre autonomie. Reprendre du pouvoir sur nos vies. Remettre en cause le système qui ne fait le bonheur que du 1 %. Se mettre en mouvement. Personne ne le fera pour nous.

industrie graphique

dans l’œil du cyclone numérique ∙ Depuis 2010, les rédactions print et web du Blick coopèrent dans une newsroom à Zurich.

interview

« Nous voulons protéger les salaires, améliorer les rentes et combattre le démantèlement » Dans un entretien, le conseiller aux États et président de l’USS Paul Rechsteiner évoque les principaux objectifs de l‘USS et défis à venir pour cette nouvelle année. Interview : Thomas Zimmermann, USS Thomas Zimmermann : Depuis les élections fédérales, le PLR et l’UDC sont majoritaires au Conseil national. La pression exercée par la droite, qui veut mener une politique très antisociale et globalement contraire aux intérêts des salarié·e·s, s’est accentuée. Quels seront alors les trois

principaux défis que l’USS aura à relever en 2016 ? Paul Rechsteiner : Le premier défi sera de réussir à stabiliser les relations de la Suisse avec l’Union européenne (UE). Nous voulons toujours garantir les emplois et protéger les salaires. Le deuxième défi sera

d’améliorer l’AVS. Nous nous battrons pour notre initiative populaire AVSplus qui passera en votation en 2016. Concernant « Prévoyance vieillesse 2020 », le contexte est devenu plus difficile suite aux dernières élections. Une chose est claire : nous combattrons tout projet qui

se caractériserait avant tout par une baisse des prestations et n’aurait donc aucune chance devant le peuple. À cet égard, la victoire remportée par les travailleurs et travailleuses de la construction sur la retraite anticipée à 60 ans est un bon signal. suite page 11


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dossier révolution digitale et nos branches #6

« Notre métier s’ouvre et permet plus La profession de journaliste connaît de profondes mutations. Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Magali Philip, la spécialiste en réseaux sociaux à la Radio télévision suisse (RTS). Interview : Yves Sancey syndicom: Quel est ton rôle à la RTS ? Magali Philip : Je travaille sur des projets qui

sociaux, ce qu’ils sont en train de réaliser c’est que, tout d’un coup, ils peuvent avoir, via ces plateformes, un contact direct avec leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs et promouvoir leurs propres sujets. Sur les réseaux sociaux, il y a, par exemple, plus de marge de manœuvre que quand on apparaît « juste » à l’antenne où on nous demande un reportage de trente secondes alors que nous étions par exemple deux heures dans une manifestation, ce qui peut être un peu frustrant. Avec ce nouveau canal de diffusion des médias sociaux, on peut faire son métier de façon un peu plus complète : faire une photo, une vidéo, un son pour la radio, un live tweet, interagir avec des gens, trouver des contacts par ce biais-là. Notre métier s’ouvre du coup plus qu’avant et cela l’enrichit.

auront des développements sur les réseaux sociaux, comme des émissions qui se créent ou des émissions spéciales. Je suis à disposition de tous mes collègues en cas de question par rapport à leur utilisation de ces plateformes (publier efficacement une vidéo, une photo, comment répondre aux fans d’une page, aux détracteurs). La cellule peut aussi être à la base d’idées et de projets pour des émissions afin qu’elles touchent un nouveau public sur Twitter, Facebook, Instagram ou Snapchat.

Et tous les changements que permettent ces technologies, quels en sont les effets concrets dans les rédactions ? Certains journalistes se voient encore uniquement comme journaliste presse, radio ou télé. Pour l’instant. Ils ont fait toute leur formation comme cela. Et cela a encore du sens bien sûr. Mais, quand on parle réseaux

PHOTO MAGALI PHILIP

Quelle est ta dernière bonne expérience avec ces outils ?

Journalistes modernes, Magali Philip et Yves Sancey prennent un selfie après leur entretien ! Magali Philip est journaliste RP, chroniqueuse (Sonar, puis Vertigo) et spécialiste en réseaux sociaux à la RTS.

Le projet Exils (rts.ch/exils), pour lequel la cellule Réseaux sociaux de la RTS a été impliquée dès le départ. Il s’agissait de réfléchir à comment le journaliste Nicolae Schiau pouvait raconter sur les plateformes sociales, de manière journalistique et originale, son périple aux côtés de réfugiés syriens, depuis la frontière syro-turque jusqu’à Calais. Nous avons servi de support et de conseil durant ce voyage qui duré vingt jours et durant lequel Nicolae a documenté sur Twitter, Instagram, Periscope et Soundcloud, avec des photos et des vidéos. Je suis très fière du résultat : un reportage augmenté, qui est resté un vrai travail journalistique mais avec un plus indéniable en matière d’usages de ces réseaux. Nicolae a quasi tout fait avec son seul smartphone !

basculement du « print » vers le numérique ∙ Diversification des contenus mis en ligne et des moyens d‘accéder à l‘inf celle du Blick (photo) : tous les groupes de médias, comme la RTS, réfléchissent à leur avenir digital.

N’y a-t-il pas aussi des côtés moins positifs, également avec ces nouvelles technologies, comme l’a dénoncé par exemple le dernier rapport Fög sur la qualité des médias ?

On représente son média, en tant que journaliste ou personnalité d’antenne, on ne peut pas dire n’importe quoi.

Le plus grand danger serait de ne pas encadrer et aider nos collègues. Parce que le Web et les réseaux, c’est un monde dur où on peut s’en prendre plein la figure même si, en Suisse, ça va encore par rapport aux États-Unis ou même la France. Il faut donc apprendre les codes de ces réseaux. Aujourd’hui j’en verrais plutôt le côté positif même si, dans deux ans, j’en reviendrai peutêtre. Le danger c’est le « tout, tout de suite ». Il faut donc toujours réfléchir avant de poster. Quand c’est posté, une capture d’écran peut être fatale, même pour trois secondes.

Pourquoi faut-il être sur la Toile ?

développements, du moins indirectement, souvent en réaction à un fait accompli imposé par l’un des trois leaders qui dominent le marché. L’alliance publicitaire annoncée par la SSR, Swisscom et Ringier est elle aussi placée sous le signe de ces réflexions. Les trois entreprises livrent un véritable combat de David contre Goliath : les petits groupes de presse suisses devraient se serrer les coudes pour pouvoir se maintenir au moins sur le marché national face à Google & Cie. Cette façon de voir ne fait toutefois pas l’unanimité. Tamedia, en particulier, s’oppose à cette alliance qui sert selon lui de prétexte à une solidarité entre « perdants ». Par le passé, Tamedia s’est profilé en misant sur des acquisitions et le développement d’un pilier numérique solide, qui n’ont toutefois rien en commun avec l’activité médiatique. Alors que les annonces publicitaires faisaient auparavant directement partie du journal, les affaires sont gérées séparément sur le Web. Avec 20 Minuten et 20min.ch, Tamedia domine la presse écrite, électronique et mobile. Il absorbe ainsi une grande partie du potentiel commercial : aux côtés du leader incontesté 20 Minuten, même Ringier peine avec le Blick am Abend,

pourtant bien établi sur le marché des journaux gratuits.

Aujourd’hui, j’estime que ne pas être présent sur ces plateformes, même pour faire de la veille – on n’est pas obligé d’y être actif – c’est un manque flagrant de curiosité pour un journaliste, parce que beaucoup de choses se passent et viennent de là. Et c’est là que se trouve ce public qui échappe de plus en plus aux médias traditionnels : les moins de 25 ans. C’est très utile aussi pour trouver des contacts, de voir qui réagit, pour éviter d’avoir toujours affaire aux mêmes experts. Il faut être actif pour pouvoir entrer en contact.

suite de la page 1

Les médias à l’ère du grand chantier digital Aujourd’hui, il semble que les géants du marché médiatique de l’actuelle et de la dernière génération donnent le ton dans l’art de raconter le monde (le « storytelling »). Les principaux leaders s’appellent Facebook, Walt Disney et Sony. La publicité illustre parfaitement les récentes transformations. Auparavant, elle apportait aux journaux une source financière intarissable. Aujourd’hui, pour accéder à l’arène numérique, les groupes de presse mènent un com-

les jeunes et les médias De 2009 à 2015, la proportion de jeunes adultes qui s’informent régulièrement par les journaux (imprimés) par abonnement est passée de 44 % à 26 %, de 65 % à 39 % pour la télévision et de 66 % à 53 % pour la radio. En outre, le nombre de jeunes adultes qui ne s’informent plus du tout par l’intermédiaire des médias classiques augmente nettement : de 35 à 56 % pour les journaux par abonnement, de 4 à 11 % pour la télévision et de 8 à 13 % pour la radio. Fög / Universität Zürich, Annales 2015, Principaux constats, pp. 8-9.

bat impitoyable, sans lésiner sur les moyens. Mais Google reste imbattable. La moitié des investissements publicitaires sont destinés au colosse médiatique en Californie. Car les groupes de presse se raccrochaient encore au secteur alors rentable des journaux pendant que les futurs géants du marché développaient leur modèle commercial pour des plateformes numériques. Quand les groupes de presse sont enfin passés au Web pour leur publicité, la propagation des smartphones a entraîné la prochaine mutation. Or ici encore, Facebook, Google et Apple ont une longueur d’avance. Ils produisent les appareils (Apple), contrôlent le système d’exploitation (Google) et disposent de la plus grande plateforme au monde (Facebook).

le monstre à trois têtes domine tout Dès lors, il n’est pas étonnant que les groupes de presse doivent toujours planifier leurs innovations à la lumière des activités des trois géants. Le monstre à trois têtes domine tout. La publicité, la distribution de contenus, le storytelling – tout est tributaire du cadre établi. Apple, Google, Facebook sont aussi présents dans le débat sur la politique des médias. Ils contribuent à amorcer des

systèmes de péage L’abonnement reste un produit de niche dans le domaine numérique. Mis à part la NZZ, qui vend tout de même 12 % de son tirage quotidien sous forme électronique, aucun éditeur ne peut se vanter de tels chiffres. Toutefois, on observe une croissance constante, bien qu’à un faible niveau. Les systèmes de péage (« paywall ») n’y sont pas étrangers : un nombre restreint d’articles est proposé gratuitement, ensuite il faut passer à la caisse pour s’abonner à l’édition en ligne. La SSR, bien que financée par les fonds publics, ne peut pas pour autant se soustraire à la dynamique du marché. Les partisans les plus férus de l’abolition des redevances, les « anti-Billag », considèrent que l’offre médiatique est suffisamment large et diversifiée sur tous les canaux numériques et qu’il n’y a donc plus besoin de programmes de télévision financés par la collectivité. L’attaque contre la publicité vise à empêcher l’expansion de la SSR sur le marché numérique. La croisade est menée prin-


Grand angle | 3

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de choses »

commentaire

Un accompagnement critique ne suffit pas : ne pas subir le digital mais jouer avec

PHOTO MARGARETA SOMMER

Il n’y a pas de discours d’introduction. Au niveau graphique, c’est très stylisé et tout est sous-titré. On peut voir la vidéo dans les transports publics sans même l’entendre. Tout le monde s’en inspire en ce moment.

PHOTO MARGARETA SOMMER

Après six mois, quel bilan fais-tu de ton groupe Facebook « journalisme du 21e siècle » et du débat ?

formation, nouveaux codes, création de newsrooms comme

J’en suis assez contente parce que, à une ou deux exceptions, les débats, quand ils partent, sont plutôt intéressants et pertinents. J’ai de bons retours sur le fait que c’est lu par nombre de confrères et consœurs. Si cela peut mettre des petites graines dans les rédactions, le but est atteint. Je fais aussi cela car je donne des cours de formation pour les jeunes stagiaires au Centre de formation au journalisme et au multimédia de Lausanne (CFJM) et dans les médias régionaux et cela peut leur permettre d’être, via ce groupe, tenus au courant des nouveautés.

Qui dit nouveaux médias dit nouveaux codes ? Vous pouvez retrouver l’interview complète sur notre site : www.syndicom.ch

cipalement par Tamedia et son président Pietro Supino, qui prône une interdiction totale de la publicité sur la SSR.

nal de journalistes s’intéresse de près aux nouvelles possibilités créatives et en propose aussi. De nouvelles formes de représentation numérique font leur apparition presque chaque jour. Que ce soit en politique, dans le sport, la culture ou le divertissement, le récit se réinvente lui aussi. Des chiffres et tableaux statistiques, qui dormaient jusqu’alors dans les tiroirs des administrations, sont tirés de l’oubli et remis au goût du jour par les journalistes scientifiques grâce à la numérisation.

aucun droit à l’erreur Dans ce climat d’incertitude et d’inquiétude, les éditeurs n’ont pas une position facile. Le journalisme et son adaptation au numérique évoluent dans des conditions difficiles. La pression accrue à la production, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept sur plusieurs plateformes et canaux, ne permet guère de tenter des expériences à l’issue incertaine. Il n’y a aucun droit à l’erreur. Tamedia envoie ses cadres et ses journalistes émérites suivre des cours accélérés dans une université new-yorkaise. À la SSR, des postes stratégiques dans le secteur de l’édition numérique sont confiés à de jeunes recrues. Et la formation sert à familiariser les futurs journalistes avec l’internet, la radio et la télévision. Le journalisme numérique va-t-il surpasser le journalisme de presse ? Il dispose en tout cas du plus grand arsenal de moyens pour capter le public : outils multimédia, systèmes immersifs, canaux pluridimensionnels – impossible de faire mieux. Depuis quelques années, un réseau internatio-

PHOTO YVES SANCEY

Oui, par exemple dans un reportage sur les manifestations en marge de la COP 21 à Paris, une journaliste se filme avec un selfiestick dans une manif. Elle est sur place, elle raconte ce qu’elle voit, directement, et tu t’immerges dedans. Ce média, qui appartient à Al Jazeera, s’appelle AJ+. C’est sans doute ce qui se fait de mieux au niveau des réseaux sociaux actuellement. L’idée était de toucher un public plus jeune. Al Jazeera a engagé des jeunes sans expérience télé. Il n’y a pas de site. Cela n’existe que sur les réseaux sociaux et cela cartonne, beaucoup de leurs vidéos font plus d’un million de vues. Ils ont des codes très spécifiques. On entre directement dans le sujet, avec une parole forte sur une image forte.

comment at teindre le jeune public ? Mais une question se pose : parvient-on à atteindre ainsi le public visé ? Journaux, radio et télévision peinent à attirer un public jeune. Les habitués des canaux traditionnels vieillissent et disparaissent peu à peu, alors que la relève peine à combler ce vide. Les jeunes ne s’attachent plus aux marques traditionnelles. Leur univers médiatique est composé de plateformes numériques comme Facebook, WhatsApp (acquis pour 22 milliards par Facebook en février 2014), Snapchat. Bien sûr, des articles de la NZZ y sont aussi parfois partagés. Mais toujours gratuitement et hors contexte, ce

Récemment, sur le compte Twitter de notre syndicat (@syndicomTweets), un journaliste a accusé syndicom d’être passé à côté des conséquences de la numérisation. J’ai essayé de le convaincre du contraire en lui rappelant la série d’articles parus à ce sujet dans notre journal et les diverses assemblées annoncées elles aussi dans notre journal, sur le site internet et via les médias sociaux. « ‹ Grâce › à la numérisation, des centaines de journalistes ont déjà perdu leur emploi », s’est-il plaint. Et quand je lui ai demandé comment réagir face à la numérisation rampante du monde du travail, il a finalement répondu que « le syndicat devrait accompagner les processus de manière critique ». Brandir des banderoles et écrire des articles ne suffiront toutefois pas à ralentir les transformations technologiques. Que faire donc face à la « révolution numérique » ? Même des néolibéraux convaincus sont perplexes face à son évolution. Elle transforme non seulement le paysage médiatique, mais aussi le monde du travail et les structures de la société. D’où la nécessité de contribuer par nos réflexions à rendre humain cet avenir encore incertain. Nous, les journalistes, devrions nous rappeler que le journalisme n’a jamais dépendu du fait de savoir se servir d’une machine à écrire. Le support en soi n’est pas déterminant pour l’avenir de la profession, ni la forme numérique ou analogique. La question est de savoir quelle valeur la société accorde au travail des journalistes. Les bons journalistes transmettent des informations, font des recherches et formulent dans un langage clair ce qui est intéressant et important. Les bons journalistes creusent sous la surface et contribuent à la formation de l’opinion dans une société démocratique. Les bons journalistes ont quelque chose à raconter. Et les bons médias diffusent leurs histoires. Personne ne sait encore quel sera le sort de ces médias, ni si les grands groupes de presse actuels continueront à vouloir financer des rédactions. Les médias sociaux offrent toutefois aussi de la place pour des réseaux alternatifs, de nouveaux modèles d’entreprise et de nouvelles idées. En tant que syndicat, nous continuons de lutter pour des conditions de travail correctes. À cette fin, nous avons besoin de membres qui dénoncent publiquement les économies, les suppressions de personnel et la sous-enchère salariale. Nous devons utiliser à cet effet les médias disponibles. Nina Scheu, rédactrice en chef

les géants d’internet en chiffres en 2014 Entreprises

Chiffre d’affaires (en milliards de Fr.)*

Bénéfice net Marge Ebitda (en %) (en milliards de Fr.)*

Apple

183,6

39,5

39,90 %

Google

66,0

14,4

30,33 %

Facebook

12,5

2,9

Env. 40 %

Swisscom

8,6

1,7

41,40 %

SSR / SRG

1,7

-

-

Tamedia

1,1

0,2

20,70 %

* Pour Apple, Google et Facebook, les données sont en réalité en dollars, mais le cours de celui-ci est actuellement à parité avec le franc suisse. Chiffres récoltés par la rédaction. qui ne sert pas véritablement les intérêts de l’éditeur. Actuellement, les marques traditionnelles misent sur des plateformes destinées à des groupes cibles spécifiques. Cellesci s’adressent aux jeunes consommateurs qui sont habitués à utiliser principalement les médias numériques. Mais leur succès est encore incertain. Les perspectives ne sont certainement pas roses, mais pas sombres non plus. La numérisation accélère l’évolution de manière

fulgurante, mais la politique dispose également d’une marge de manœuvre assez grande dans le domaine des médias. Sa tâche essentielle consistera à instaurer un nouveau cadre pour réglementer les médias du service public. Ceux-ci doivent garder un rôle central en tant qu’instrument correctif par rapport aux offres médiatiques strictement guidées par le marché.

Nick Lüthi, journaliste free-lance


4 | Telecom

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Convention ColleCtive de travail dans la branChe infrastruCture de réseau

Première CCT de branche Le 14 décembre, syndicom a conclu une convention collective de travail (CCT) avec les associations patronales AELC et SNiv pour la branche Infrastructure de réseau. La CCT entrera en vigueur le 1er juillet 2016. Quelque 70 entreprises, qui comptent près de 4000 employé·e·s, y seront soumises. Les partenaires sociaux poursuivent l’objectif commun de déclarer la CCT de force obligatoire, pour garantir à tous les employé·e·s de la branche de bonnes conditions de travail et placer les entreprises sur un pied d’égalité. des moyens déloyaux, tels que la sous-enchère salariale et le dumping social.

lations d’infrastructure de réseau dans les domaines Energie, Télécom, Transport et Technique de transport. Les CCT de branche ne déploient leur plein effet que lorsqu’elles sont déclarées de force obligatoire

Mise sur pied d’un partenariat soCial C’est pourquoi des discussions intenses ont été menées pendant deux ans entre syndicom et divers employeurs de la branche Infrastructure de réseau. Ces discussions ont abouti à la mise sur pied d’un partenariat social entre syndicom et l’Association suisse des infrastructures (SNiv), ainsi qu’avec l’Association des Entreprises d’installation de Lignes aériennes et de Câbles (AELC).

générale. Les partenaires sociaux attendent donc du Conseil fédéral que l’année prochaine, il déclare la CCT Infrastructure de réseau de force obligatoire. Car des standards identiques en matière de conditions de travail servent aus-

si bien aux entreprises qu’aux employé·e·s : aux premières, elles assurent un avenir durable ; aux seconds, des salaires équitables et des conditions de travail décentes.

syndicom, SNiv et AELC

déClaration de forCe obligatoire en point de Mire La CCT pour la branche Infrastructure de réseau entrera en vigueur le 1er juillet 2016. Y seront soumises près de 70 entreprises qui comptent quelque 4000 salarié·e·s, principalement actifs dans les secteurs suivants : planification, construction et entretien d’instal-

PHOTO JENS FRIEDRICH

Le développement rapide d’un réseau de fibre optique hautement performant sur tout le territoire est essentiel pour que la Suisse reste le pays le plus compétitif au monde. Swisscom investit à lui seul plusieurs milliards de francs dans le déploiement de la fibre optique. De plus, des entreprises d’approvisionnement en électricité investissent elles aussi des sommes importantes dans un réseau à haute tension redondant et donc fiable, qui doit répondre en particulier aux exigences posées par les nouvelles énergies renouvelables (éolien et solaire). Enfin, des entreprises ferroviaires investissent des milliards de francs dans des projets d’infrastructure, par exemple Léman 2030 ou la gare de Lausanne. Le volume élevé de mandats a entraîné un boom dans la branche de l’infrastructure de réseau. D’où son attrait non seulement pour les entreprises sérieuses, mais aussi pour des entreprises nationales et étrangères qui veulent s’approprier une tranche du gâteau avec

interview aveC daniel hügli

« C’est une bonne base, que nous chercherons encore à améliorer » Pour comprendre les enjeux autour de la négociation et la signature de cette nouvelle convention collective de travail (CCT) dans la branche Infrastructure de réseau (voir ci-dessus), nous nous sommes entretenus avec Daniel Hügli, secrétaire central du secteur Télécom / IT. Quels étaient vos objectifs en voulant conclure cette convention de branche ? Daniel Hügli : Les premiers concernés sont les employés. Nous avons mis l’accent sur leurs conditions de travail (horaires, indemnités), et sur l’introduction de salaires minimums dans toute la branche. Du côté des entreprises, il faut des standards communs pour toute la branche. On a prévu des clauses pour que les entreprises très en retard sur ces standards aient assez de temps – douze à dix-huit mois – pour réduire la durée du travail et augmenter les salaires minimums. Le but est de ne plus avoir de concurrence déloyale. La pression était en effet assez forte sur les entreprises qui, contrairement à leurs concurrents, ont de bonnes CCT.

Quels sont les progrès qu’apporte la nouvelle convention de branche ? On peut se reporter au tableau cicontre, qui indique les principales améliorations. C’est important d’avoir une CCT dans une branche

où seules trois entreprises – Saphir Group, Network 41 et cablex – étaient soumises à une convention. La réduction de la durée du travail représentait un enjeu important. C’est un grand progrès de passer, après la période de transition, de 50 à 42 heures hebdomadaires. Mais ce n’est qu’un début. Lors de la prochaine négociation, le but est de descendre à 41 heures. Nous voulons nous rapprocher des trois CCT existantes.

Pour le travail de nuit et du dimanche, les indemnités sont bien meilleures… … Oui, même si les horaires atypiques doivent demeurer des exceptions. Quant au salaire mensuel minimum, on arrive à 3750 francs (13 fois) pour les personnes non qualifiées. C’est important de fixer un minimum, mais également des salaires qui tiennent compte de la formation. Lors des prochaines négociations, nous nous battrons bien sûr pour augmenter ces minimums. Pour les vacances, la CCT

prévoit 5 semaines jusqu’à 50 ans et 6 semaines ensuite, soit une voire deux semaines de plus que le minimum légal.

nu que des secrétaires régionaux puissent entrer dans les entreprises, par exemple pour organiser dans les locaux une assemblée du personnel.

Y a-t-il des améliorations qui ne figurent pas dans le tableau ?

Qu’en pensent les salarié·e·s ?

En effet, notamment en ce qui concerne l’assurance perte de gain : jusqu’à 720 jours d’absence (maladie ou accident), on peut toucher 80 % du salaire. Avant, c’était le minimum légal. C’est une bonne base, que nous chercherons encore à améliorer. C’est important car, pour certaines catégories du personnel, le risque d’accident est plus élevé que dans d’autres professions. Pour les personnes qui travaillent régulièrement dans des tunnels, sans lumière du jour et dans l’humidité, une indemnité journalière a été fixée. Outre les huit jours fériés par an, la CCT prévoit également des jours de congé payés pour les cours de formation syndicale et la participation aux conférences syndicales ou d’entreprise. Par ailleurs, le syndicat a obte-

Nos membres syndiqués, notamment chez cablex, sont soulagés qu’il y ait enfin des conditions standards pour toute la branche, parce que cela réduit la pression sur leurs entreprises face à des concurrents jusqu’alors moins soucieux d’offrir de bonnes conditions de travail et prestations sociales. Pour justifier ces conditions de travail améliorées, on peut s’appuyer sur la CCT de branche. Une conférence de branche est prévue cette année, où nous inviterons non seulementnos membres, mais aussi toute personne qui travaille dans la branche et n’est pas encore membre. Avec plus de syndiqués, nous pourrons encore renforcer notre représentativité et, surtout, être plus forts pour améliorer la CCT et les conditions de travail.

N’y a-t-il pas des risques que certaines entreprises ferment si elles appliquent les nouveaux standards ? Il est possible que certaines entreprises qui profitaient du dumping et faisaient travailler leurs salariés au maximum de ce qui était autorisé disparaissent du marché. C’est le prix à payer pour avoir des entreprises qui respectent un certain nombre de standards minimaux de qualité. Les salariés qui perdraient leur emploi devraient certainement en retrouver un car le travail, dans ce secteur d’avenir, ne va pas diminuer.

Si les conditions s’améliorent pour les travailleurs, y a-t-il un risque de recours à des sous-traitants moins chers ? En ce qui concerne la sous-traitance, un standard commun est important pour les entreprises suisses, mais également pour les entreprises étrangères à qui on pourrait avoir recours pour sous-traiter une commande. Pour que ce standard soit appliqué, des contrôles


Telecom / Poste | 5

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nouvelle CCt sKYguide aot établie

Les membres auront le dernier mot

prinCipaux éléMents de la Convention ColleCtive de travail de la branChe infrastruCture de réseau Convention collective de travail

Loi

Temps de travail

42 heures par semaine

50 heures par semaine

Salaire minimum

Personnes non qualifiées : Fr. 3750.– par mois (13 fois). Personnes qualifiées ou âgées de 25 ans au moins : Fr. 4000.– par mois (13 fois)

Pas de salaire minimum

Travail de nuit régulier

Supplément de salaire de Fr. 10.– par heure ainsi que bonification en temps de 10 %

10 % de compensation en temps

Travail de nuit occasionnel

50 % de supplément de salaire

25 % de supplément de salaire

Dimanche / jour férié

100 % de supplément de salaire

50 % de supplément de salaire

Paiement du salaire en cas de maladie / accident

Paiement du salaire à 80 % pendant 720 jours

Pendant la première année de service, le salaire est payé à 100 % pendant 3 semaines, ensuite pendant une période plus longue fixée équitablement

Protection contre le licenciement en cas de maladie / accident

1re année de service : 30 jours 2e-4e année de service : 90 jours Dès la 5e année de service : 12 mois

1re année de service : 30 jours 2e-5e année de service : 90 jours Dès la 6e année de service : 180 jours

Vacances

Jusqu’à 50 ans : 25 jours Dès 50 ans : 30 jours

Jusqu’à 20 ans : 5 semaines Dès 20 ans : 4 semaines

Jours fériés

Au moins 8 jours fériés payés par an

1 jour férié payé par an

Plan social

Conclusion d’un plan social en cas de licenciements économiques en grand nombre

Obligation de négocier dans les entreprises dès 250 employé·e·s et dès 30 licenciements au moins

Temps d’essai

3 mois

1 mois

Délais de résiliation

Période d’essai : 7 jours ; 1re année de service : 1 mois, à la fin du mois ; 2e - 9e année de service : 2 mois, à la fin du mois ; Dès la 10e année de service : 3 mois, à la fin du mois

Période d’essai : 7 jours ; 1re année de service : 1 mois, à la fin du mois ; 2e-9e année de service : 2 mois, à la fin du mois ; Dès la 10e année de service : 3 mois, à la fin du mois

Après onze rondes de négociation, les partenaires sociaux se sont entendus sur une nouvelle convention collective de travail (CCT) skyguide AOT (personnel administratif, opérationnel et technique). La nouvelle CCT est plus compréhensible et transparente que l’actuelle CCT, notamment parce que de nombreux règlements y sont intégrés. Le plan social constitue un nouvel élément essentiel. Il entrera en vigueur parallèlement à la nouvelle CCT. Ainsi, en cas de réorganisation, les personnes touchées par une suppression d’emplois connaîtront d’avance les prestations auxquelles elles pourront s’attendre. Nous avons pu améliorer sensiblement les droits de participation : l’organisation du travail et la protection de la santé seront traités à l’avenir par une représentation du personnel. Pour les activités syndicales, plus de congés seront possibles. En outre, les droits d’information des syndicats seront étendus. Sur la base du système salarial chez Swisscom, skyguide et syndicom développeront un nouveau système salarial

qui devrait être introduit en 2018. Il doit offrir davantage de transparence, mais aussi des possibilités d’évolution plus claires. Dès janvier 2016, la nouvelle CCT sera présentée lors de séances d’information à Genève et Dübendorf (voir ci-dessous). Les membres auront alors la possibilité de participer à une consultation. En fin de compte, les membres de syndicom pourront voter la nouvelle CCT.

Secteur Télécom/IT & Sécurité aérienne

Les membres de syndicom se prononceront sur la nouvelle CCT AOT lors d’une votation à bulletins secrets. Une assemblée d’information a eu lieu le 19 janvier à Dübendorf. À Genève, elle aura lieu le 9 février.

PHOTO PATRICK GUTENBERG

enquête postlogistiC aZb 2.0

Un chronomètre au-dessus de la tête Plus d’un tiers du personnel affecté à la distribution des colis a participé au sondage sur le système de calcul du temps de travail AZB 2.0. C’est une bonne participation, qui confirme que le système actuel est débattu et critiqué. Une première analyse montre que l’insatisfaction est générale. Il en sera question aux prochaines assemblées du personnel. Matteo Antonini *

sont nécessaires dans toutes les branches, dans l’artisanat ou dans les chantiers. Pour cette raison-là, nous avons établi dans la convention une commission paritaire qui a non seulement le droit, mais aussi l’obligation de mener des contrôles dans les entreprises. Cela sera financé à travers des contributions prélevées par les entreprises.

Est-il prévu des sanctions en cas de non-respect de la convention ? Les sanctions sont surtout des amendes dissuasives et, pour les entreprises étrangères, des interdictions de fournir des services.

MéContenteMent général

rale. Cette situation de mécontentement a déjà été signalée par syndicom. La collecte des données étant aujourd’hui terminée, le moment est venu d’analyser les données recueillies et d’en discuter avec les employé·e·s. Les secrétaires régionaux organiseront des assemblées d’information dans toutes les filiales pour présenter les résultats de l’enquête à l’échelle nationale. Ces assemblées se tiendront de fin janvier à fin février ; leur but sera de donner un mandat à syndicom, à remplir d’ici la prochaine Cospe nationale du 18 mars 2016. La participation aux assemblées est très importante, car elle permet d’effectuer une lecture participative des résultats de l’enquête, de trouver des délégué·e·s pour créer des groupes de travail, mais surtout de confier un mandat solide au syndicat pour initier une modification du système.

Une première analyse quantitative indique une insatisfaction géné-

* Secrétaire central Logistique

D’octobre à décembre, les secrétaires régionaux de syndicom ont participé à la distribution des questionnaires de satisfaction sur le système de calcul du temps de travail AZB 2.0. Ils étaient présents dans diverses filiales de La Poste tôt le matin ou en fin de journée pour présenter le questionnaire. Il a donné lieu à des discussions intenses et très animées. Près de 600 personnes d’une trentaine de bases de distribution en Suisse ont participé à l’enquête. Ce qui représente 35 % du personnel, donc plus d’un tiers des distributeurs de colis. Cette bonne participation confirme les critiques et incompréhensions dont le système fait l’objet depuis longtemps déjà. Un grand nombre de collègues ont aussi exprimé leur opinion par écrit, émis des suggestions ou insisté sur des points particuliers du système AZB 2.0.


6 | Médias / Poste

syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016

IndustrIe graphIque

Tamedia se retire de Viscom : le CCT reste valable

PHOTO YVES SANCEY

démarche est liée aux problèmes internes chez Viscom et non pas au résultat des négociations.

le partenariat social. Nous avons aussi attiré l’attention de la direc­ tion sur son obligation de respec­ ter le nouveau CCT jusqu’à la fin de 2018, puisque ce dernier a été signé avant l’expiration du délai de préavis de Tamedia à Viscom le 31 décembre 2015. Cette interprétation est fondée sur un jugement du Tribunal fédéral pour empêcher le non­ respect du contrat collectif par une sortie de l’association. Enfin, syndicom a rappelé à la direc­ tion des centres de presse la pro­ chaine entrée en vigueur de la déclaration de force obligatoire générale du CCT qui, sur la base de nos prévisions, interviendra le 1er janvier 2017 et contraindra toutes les entreprises de l’indus­ trie graphique non convention­ nées au respect du CCT.

La direction de Tamedia a certes annoncé aux salarié·e·s qu’il n’y aura aucun changement des conditions de travail pour 2016. Mais syndicom et les commis­ sions du personnel veulent un engagement obligatoire et des garanties, pour que le CCT ne soit pas remis en question par Tamedia, et ce pour toute la durée de sa validité. Entre­temps, syndicom ne res­ tera pas inactif, mais renforcera sa présence dans les trois centres d’impression et intensifiera le travail avec les trois commis­ sions du personnel. L’objectif est de faire appliquer le CCT et de ramener Tamedia sur la voie du partenariat social.

* Secrétaire central Industrie graphique et emballage

garant Ies et objectIfs Le personnel des trois centres Tamedia de Zurich, Berne et Bus­ signy se demande ce qui va se pas­ ser chez Tamedia. Notre syndicat a immédiatement rencontré les représentants des trois commis­ sions du personnel et la direc­ tion des centres d’impression de

secure post

Retour à la table des négociations Le 9 janvier, les délégué·e·s syndicom de SecurePost ont refusé la proposition d’accord salarial qui leur a été soumise. Le 9 janvier à Olten, les délé­ gué·e·s de l’Assemblée du per­ sonnel ont clairement rejeté la proposition de versement d’un montant unique de 500 francs avec le salaire d’avril, car elle ne reflète ni les efforts récents fournis par les salarié·e·s pour l’entreprise, ni les résultats de l’exercice 2015, ni les perspec­ tives économiques futures. Pour toutes ces raisons, l’Assemblée a chargé syndicom de rouvrir les négociations en marge de la première ronde de négocia­ tion prévue pour la convention collective de travail, le 2 février prochain. Il ne faut pas oublier que ce sont les salarié·e·s qui ont mainte­ nu l’entreprise à flot en accep­ tant récemment une détério­ ration considérable de leurs conditions de travail (augmenta­ tion du temps de travail jusqu’à 44 heures hebdomadaires, réduction des vacances, gel des salaires, etc.). Comme l’entre­ prise est actuellement en pleine croissance et génère des béné­

Tamedia, aux côtés des collègues de Syna. syndicom a exigé que Tamedia respecte le CCT comme jusqu’à maintenant et continue

fices, le moment est venu de revoir ces conditions à la hausse. De plus, l’Assemblée du person­ nel a approuvé les revendications visant à réaligner les conditions de travail de SecurePost sur celles de la maison mère, en ce qui concerne le temps de travail, les vacances et les indemnités. Il faut en particulier mettre un frein à la flexibilité exigée des employé·e·s. Enfin, un autre objectif consiste à soumettre quelques autres pro­ fils d’emplois administratifs et des cash centers à cette nouvelle convention collective. D’autres problématiques ont aussi été traitées à l’assemblée: explosion des heures supplé­ mentaires, mesures de compen­ sation pour le travail dans des locaux fermés sans fenêtres, pla­ nification du travail et disponi­ bilité. Pour faire le point de la situation concernant la convention et ces différentes problématiques, des assemblées du personnel se tien­ dront à Daillens, Oensingen et Zurich. (syndicom)

travaIl du dImanche

Coop livre à domicile le dimanche, par taxi Distribution · La Poste n’effectue aucune livraison le dimanche. Coop pense avoir trouvé la solution en faisant appel à des chauffeurs de taxi. Dans le bras de fer qui oppose les services de vente à domicile, coop@home essaie de faire la dif­ férence avec sa grande rivale de Migros, LeShop.ch. La filiale de Coop a lancé à Bâle et à Zurich des essais pour livrer à domicile le dimanche, révèle le Blick dans son édition du lundi 19 janvier. Le numéro deux de la distribution collabore déjà avec La Poste, avec un problème toutefois. Le géant jaune n’effectue aucune livrai­ son le dimanche. Aussi la parade a

PHOTO YVES SANCEY

La rumeur selon laquelle Tame­ dia aurait démissionné de Viscom circule depuis juin de l’année dernière, donc depuis le début des négociations pour le renou­ vellement du contrat collectif de travail (CCT) de l’industrie graphique. Elle a évidemment constitué un instrument de pres­ sion. La délégation patronale vou­ lait voir ses requêtes satisfaites ou quitter l’association patronale. Tamedia, le colosse de la branche qui engrange chaque année plus de 100 millions de francs de bénéfices, voulait réduire, sans doute avec l’appui d’autres inté­ ressés, les suppléments pour le travail de nuit dans le domaine de l’imprimerie de journaux et introduire les 42 heures hebdo­ madaires comme durée de tra­ vail réglementaire. Au cours des négociations, syndicom a cher­ ché en vain à faire la lumière sur les intentions de Tamedia. Ses prises de position n’ont cessé de changer. Peu avant Noël, pour­ tant, la communication officielle est arrivée avec la confirmation orale que Tamedia quittait l’asso­ ciation patronale Viscom. Cette

PHOTO NAOMI KUNZ

Peu avant Noël, après pratiquement six mois passés à brouiller les pistes et à démentir, la direction de Tamedia a communiqué sa décision de sortir de l’association patronale Viscom. Pour syndicom, il est clair que le CCT sera malgré tout appliqué ces trois prochaines années. Angelo Zanetti *

été trouvée : la commande, effec­ tuée samedi et remplie le même jour par des employés de Coop, est livrée le lendemain par un chauffeur de taxi ! La fraîcheur est garantie car les aliments sont gardés dans des containers réfri­ gérés, a précisé le porte­parole de Coop, Urs Meier. La Poste croit elle aussi au poten­ tiel de livraison le dimanche. « L’intérêt existe chez les clients privés, en connexion avec la crois­ sance des ventes en ligne », a déclaré le porte­parole. Ce der­ nier ajoute que d’autres entre­ prises sont intéressées mais refuse de dire lesquelles. Et le géant ne voit aucun incon­ vénient à faire appel à des chauf­ feurs de taxi. «Nous travaillons avec des chauffeurs profession­ nels qui ont l’autorisation du Secrétariat d’État à l’économie

pour travailler le dimanche », sou­ ligne le porte­parole. syndicom ne partage pas cet opti­ misme. « C’est une double trom­ perie, car Coop@home et La Poste contournent ainsi l’interdiction de travailler le dimanche », s’em­ porte Bruno Schmucki. Il estime que La Poste utilise ainsi un trou dans la législation. Le syndicaliste en appelle aux pouvoirs publics car il craint que la pratique ne s’étende à d’autres branches pour finir par une dérégulation. Quant au rival LeShop.ch, il ne veut pas livrer le dimanche. « Nous ne pensons pas que cela corresponde à un besoin », a confirmé son directeur général Dominique Locher. « Nos clients travaillent, ils remplissent leur réfrigérateur durant le week­end mais ils veulent avoir la paix le dimanche », affirme­t­il. (nxp)

caIsses de pensIon journalIstes

Fusion des caisses de pension reportée Les discussions sur la fusion de la caisse de pension (CP) Freelance de syndicom et la caisse de pen­ sion des journalistes de l’asso­ ciation professionnelle impres­ sum n’ont pas encore abouti. La fusion était prévue initialement pour début 2016. Malgré d’in­ tenses discussions en groupes de travail et entre les conseils de fondation, plusieurs ques­

tions étaient encore en suspens à la fin de l’année. Les calculs effectués par une experte en caisses de prévoyance ont sou­ levé de nouvelles questions sur les futures prestations. S’il est clair que les retraité·e·s de la CP des journalistes resteront assurés dans leur institution de prévoyance actuelle, les calculs techniques ont révélé que la

reprise des retraité·e·s de la CP Freelance dans la nouvelle caisse exige d’importantes provisions. Le conseil de fondation de la CP Freelance cherche actuelle­ ment une solution. Les conseils de fondation des deux caisses se sont entendus pour reprendre les discussions début 2016. Une nouvelle offre de la CP Freelance sera examinée.


GI Femmes / Médias | 7

syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016 femmes fortes

Travail et soins : le grand écart En Suisse, 330 000 salarié·e·s soignent et assistent des membres de la parenté. Notre série en quatre volets montre ce qu’implique cette charge et quelles mesures de soutien existent sur leur lieu de travail. Rita Torcasso * exemple, une assurance obligatoire des soins garantit le maintien du salaire en cas d’absence ou de réduction de travail. Le Conseil fédéral compte d’abord exa­ miner comme mesures à court terme les absences brèves payées, le droit à un congé non rémunéré avec protection contre le licenciement, ainsi que l’exten­ sion des bonifications pour tâches d’as­ sistance pour l’AVS. Des pistes à explorer pour améliorer à long terme la situa­ tion des proches aidants ont été mises en discussion : une assurance basée sur le modèle de l’assurance maternité ou un complément de salaire proportionnel au revenu.

Quelques faits : 330 000 femmes et hommes salariés soignent et assistent des membres adultes de leur famille ou des proches de leur entourage. Les femmes forment encore la majorité, la propor­ tion d’hommes est d’un tiers. Selon « La vie économique »1, des sondages effec­ tués dans neuf entreprises de diverses branches le montrent : en moyenne, 26 % des employé·e·s ont déjà eu une expé­ rience de conciliation entre leur activi­ té professionnelle et la prise en charge de proches ; ils sont même un tiers dans deux entreprises. A la survenue du cas de prise en charge, la moitié des personnes travaillaient à plein temps. Ensuite, deux tiers ont réduit leur temps de travail, 19 % ont abandonné leur emploi et 18 % seule­ ment n’ont pas changé leur taux d’occu­ pation.

Décès de la photographe Leïla Alaoui Blessée par balles dans l’attaque terroriste à Ougadougou, la photographe franco-marocaine Leïla Alaoui est décédée lundi 18 janvier au Burkina Faso.

sensIbIlIser les employeurs

le besoIn d’agIr est connu Ce grand écart quotidien entre tra­ vail et soins aux proches n’est théma­ tisé que depuis quelques années. Fin 2014, le Conseil fédéral publiait le rap­ port « Soutien aux proches aidants »2. En Suisse, contrairement à l’Allemagne par Le grand écart quotidien entre travail et soins aux proches est encore peu thématisé.

* Journaliste free-lance

PHOTO FOTOLIA

Infos : www.parent.ch/travail-enfant-malade 1. dievolkswirtschaft.ch/fr/2014/03/ bischofberger-2/ 2. www.bag.admin.ch/themen/ gesundheitspolitik/14437/

YS, avec TV5Monde

On peut voir son travail photographique sur : leilaalaoui. com

Trois militantes féministes kurdes tuées Parce qu’elles luttaient pour la liberté de leur peuple, trois militantes féministes kurdes ont été tuées dans la soirée du 4 janvier, par les forces de sécurité turques dans la ville assiégée de Silopi. Pakize Nayır, Fatma Uyar et Seve Demir (de g. à dr. sur la photo ci­dessous) sont mortes faute de soins. Seve Demir, impliquée dans la Marche mondiale des femmes, 41 ans, avait survécu à quinze ans de prison et à soixante­huit jours de grève de la faim. Elle et ses compagnes ont mené, jour après jour, une lutte courageuse pour la paix et un monde meil­ leur.

Fort de sa victoire aux élec­ tions du 1er novembre, le président turc, l’islamo­ conservateur Recep Tayyip Erdogan, veut « éradiquer » le PKK et « nettoyer » Cizre et Silopi. 10 000 hommes et des chars ont été mobi­ lisés. Erdogan apparais­ sant comme celui qui va stopper les migrant·e·s qui fuient la Syrie, l’Europe,

qui s’était émue pour les Kurdes de Kobane, reste bien silencieuse. Pendant ce temps, Daech respire… Pour dénoncer cet assas­ sinat politique, la Marche mondiale des femmes a donné rendez­vous le 21 janvier devant le consu­ lat turc à Genève.

YS et France 24

PHOTOS DR

Pour l’heure, la priorité absolue consiste à sensibiliser les employeurs. L’associa­ tion patronale indique sur son site inter­ net que les tâches liées aux soins doivent être soutenues, mais elle exclut catégo­ riquement de développer les assurances sociales. Elle mise exclusivement sur des solutions individuelles, telles que le temps de travail flexible, les congés non rémunérés et les prestations de conseil social au sein de l’entreprise. syndicom cherche à introduire des amé­ liorations dans les CCT. Jusqu’à présent, la Loi sur le travail prévoit que les travail­ leurs ou travailleuses ayant des respon­ sabilités familiales ont droit à un congé jusqu’à concurrence de trois jours pour veiller un enfant malade. La loi exige la présentation d’un certificat médical.

gou par l’ONG pour une campagne intitulée « Mon corps, mes droits ». Selon la militante maro­ caine des droits humains et féministe Ibtissame Bet­ ty Lachgar, « en photogra­ phiant ces femmes “tradi­ tionnelles”, elle donnait d’abord la parole à celles qui ne l’ont pas, elle don­ nait à voir les invisibles ». L’ancien patron de La Poste Jean­Noël Rey et l’ex­dépu­ té valaisan Georgie Lamon figurent également parmi les victimes.

pour un travail de sensibi­ lisation afin d’enrayer les mariages forcés au Bur­ kina Faso. Leïla Alaoui, photographe et vidéaste franco­marocaine avait été envoyée à Ouagadou­

Le corps des femmes, leurs droits, transparaissaient partout dans son travail. Et c’était bien pour cette sensibilité que le siège d’Amnesty international à Londres l’avait choisie

PHOTOS AUGUS T IN LE GALL

proches aIdants

apprentI·e·s graphIstes eaa, ecole des arts applIqués, la chaux-de-fonds

Workshop typographie Une journée particulière à l’école des arts appliqués (eaa) de La Chaux­de­Fonds a

été dirigée de main de maître puisque c’est un ancien professeur des arts gra­ phiques, Jean Mentha, membre de syndi­ com, qui en était le responsable. Ce « workshop typographie » organisé le 3 décembre par Philippe Marmy, ensei­ gnant en arts visuels, avec le soutien inconditionnel du directeur Marc Pfis­ ter, a donné la possibilité aux élèves gra­ phistes de première année de découvrir une approche vraie de la typographie. Le plomb limitait la création par rapport à l’informatique aux possibilités multiples, presque infinies, mais dangereuses. Donc la création typographique, surtout l’em­ ploi des caractères, pour des raisons diffé­ rentes, reste toujours passionnante parce

que difficile à maîtriser. Faire comprendre et admettre que les règles typographiques de base (comprenant la ponctuation, les abréviations, l’emploi modéré des capi­ tales, etc.) restent indispensables pour la présentation d’un texte lisible. « Un ouvrage imprimé qui ne peut être lu est un non­sens. » (Emil Ruder) La saisie des lettres, la justification et la composition proprement dite ont soule­ vé plus d’intérêt que les corrections et la mise au net des textes. L’impression sur la presse à épreuves s’est déroulée sans trop de difficultés avec l’aide de Philipe Marmy. A souligner que cela a pu se réaliser grâce à l’esprit visionnaire des responsables de

On y enseigne : Bijouterie, Création de vêtements, Décorateur d’intérieur, Graphisme, Gravure, Interactive media designer, Polydesigner 3d, Sertissage. www.eaa-la-chaux-de-fonds.ch Voir l’ouvrage de Jean Mentha, un œil des œils, pages 56 et 57, éditions Attinger, case postale 124, 2068 Hauterive, isbn 787-2-940418-84-8.

l’eaa qui ont su conserver tout le maté­ riel initialement réservé aux apprentis typographes.

Jean Mentha


8 | GI retraité·e·s

syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016

Groupement des retraités, section arc Jurassien, réGion neuchâtel et environs

Une visite de la vieille ville de Fribourg pour la dernière course du programme 2015… Ce 4 novembre 2015, par un temps humide et frais, nous sommes 53 personnes à nous retrouver au restaurant Rasthof-Platanenhof près de Gampelen pour déguster un bon café croissant. Ensuite, direction Fribourg où nous attendent nos guides Pierre Savary et Michel Sulger... et le soleil.

A Fribourg, Basse-Ville rime avec vieille ville. Située dans la vallée, la Basse-Ville se compose des quartiers de l’Auge et de la Neuveville, reliés par ces ponts de pierre et de bois entre lesquels serpente la Sarine. La « Basse », c’est des églises et couvents, des ponts et fontaines, mais aussi le berceau d’une culture populaire, le « Bolze ». Au fil des siècles, une culture à part entière s’est développée dans la Basse-Ville de Fribourg. Autour d’une langue mélangeant l’allemand et le français, la culture Bolze trouve son expression la plus forte lors du carnaval de Fribourg, d’ailleurs renommé « le carnaval des Bolzes ». Parmi les personnalités du monde Bolze, on compte notamment l’ex-coureur automobile Jo Siffert, et l’artiste peintre Hubert Audriaz.

De la place de l’Hôtel-de-Ville, nous longeons la Grand’Rue et descendons le long de ses arcades jusqu’en haut du toboggan du Stalden. De là, nous plongeons dans le quartier de l’Auge. Un arrêt à Plaetzli et son point de vue pour écouter notre guide nous parler de la vieille ville et de ses habitants. Ponts de Berne et du Gottéron

Le funiculaire

Une partie de la Chorale Poste La Neuchâteloise dans ses œuvres

PHOTO DR

PHOTO ADRIEN MERC IER

Un auditoire attentif

Construit en 1899, le funiculaire relie le quartier de la Neuveville au centre ville. Par un système de contrepoids alimenté par le

le funiculaire

Adrien Mercier Reportage complet : www.syndicom.ch/fr/gi/retraites/ groupes-regionaux.html

La rose de la cathédrale

PHOTO DR

la « basse » et le « bol ze »

Mais déjà, il est l’heure de remonter dans le bus pour aller prendre le repas de midi. Les applaudissements fusent pour remercier Pierre Savary et Michel Sulger qui par leur verve et leurs connaissances ont su captiver leur auditoire et nous donner envie de revenir dans la cité des Zährigen pour y cheminer le long de la Sarine et du Gottéron afin d’y découvrir d’autres ponts, fontaines ou musées. Arrivés à L’Auberge du Lavapesson à Granges-Paccot, un copieux repas nous attendait. Repas qui comblait une petite faim. Après le dessert, notre président Gabriel Cuany nous annonce la visite de Claude Kemm, membre du GI Retraités national. Ensuite Gaby passe la parole à Lucien Weber, président de la Chorale Poste La Neuchâteloise. C’est une aubade donnée par les membres de la chorale qui conclut notre arrêt repas en point d’orgue.

PHOTO CC

La cathédrale est construite en molasse, roche sédimentaire qui abonde sur l’ensemble du plateau suisse. Ce matériau, extrêmement friable et particulièrement sensible à la pollution, nécessite des travaux de restauration et conservation en continu. Cet ouvrage ne s’est pas assemblé rapidement. Entre 1182 et 1490, douze générations d’architectes se sont relayées afin de parvenir au terme de la création de cette église gothique, qui tient une place importante dans le patrimoine architectural de la Suisse. La première pierre fut posée en 1157 par le duc Berthold de Zähringen tandis que les travaux débutèrent réellement en 1283 par un chœur rectangulaire, qui fut remplacé, au XVIIe siècle, par un chœur gothique attardé. Ce n’est que vers 1344 que furent terminés le vaisseau à trois nefs et le triforium, tandis que la façade

verve et aubade

La rue des Épouses

PHOTOS ADRIEN MERC IER

frontale, avec porche profond, hall et rose à l’étage, fut achevée au XVe siècle. La tour frontale, haute de 74 m et comportant un escalier à vis de 365 marches, possédant un aspect tellement reconnaissable, fut terminée en 1490. La visite de la cathédrale terminée, nous nous dirigeons vers la place de l’Hôtel-de-Ville en passant par la rue des Épouses. L’hôtel de ville présente une construction de style gothique tardif. C’est là que siègent aujourd’hui le Parlement cantonal (Grand Conseil) et le Tribunal cantonal. L’édifice, commencé en 1501, avait d’abord été conçu comme grenier.

la cathédrale saint-nicolas

L’après-midi étant libre, chacune et chacun vaque à diverses occupations, de la visite des temples de la consommation aux balades au cœur de la vieille ville en testant le funiculaire. A 16 h 45, nous nous retrouvons derrière le théâtre Équilibre pour le retour. Nous avons été gratifiés d’une journée magnifique et ce n’est pas le fait d’avoir été coincés dans un bouchon qui a entamé la bonne humeur des participants. Un grand merci aux organisateurs, plus particulièrement à Jacques et à notre chauffeur.

réseau des eaux usées, les deux cabines s’entraînent mutuellement sans autre énergie. C’est aujourd’hui l’un des derniers témoins des funiculaires d’Europe qui fonctionnent grâce à cette technique. Arrivés au bord de la Sarine, nous découvrons le pont de Berne (1653), le seul pont couvert de Fribourg. Nous cheminons le long de la Sarine, découvrant d’autres ponts et paysages.

PHOTO CL AUDE-OLIVIER MAR T I

Après les salutations d’usage, le groupe est partagé en deux et chacune et chacun suit son guide. C’est par une petite leçon d’histoire-géo que la visite commence. Fondée en 1157 par le duc Berthold IV de Zähringen, la ville de Fribourg occupe une position stratégique. C’est pour assurer la défense de ses terres que le duc édifie une ville fortifiée. Il choisit donc comme emplacement une terrasse surplombant la Sarine, naturellement protégée par des falaises et des ravins.

compte rendu

Les retraités vaudois en assemblée La salle des Cantons du Buffet de la Gare étant en voie de disparition, l’assemblée annuelle statutaire du groupe des retraités vaudois s’est déplacée pour une première à l’Hôtel Aquatis, à Lausanne-Vennes. Ce sont pas moins de 110 collègues retraités qui ont rejoint ce nouveau lieu de réunion. Pour cette première, il a fallu se serrer quelque peu afin que chacune et chacun puisse être assis et entendre le président

Bernard Faillettaz ouvrir l’assemblée. Dans son rapport, ce dernier a évoqué les soucis avec les assurances maladie, la nouvelle CCT et les conditions de travail du personnel, toujours plus ardues. Il a renouvelé le constat que syndicom ne fait pas montre de beaucoup d’engagement envers les retraités. Vu le nouveau parlement, le plan Berset – ou ce qu’il en reste – amène lui aussi son lot d’inquiétude.

allocutions et prises de parole Alain Michaud a présenté le GI (groupe d’intérêt) national des retraités et évoqué les problème au sein du comité directeur. Roland Gutmann, président du GI retraités, a apporté les salutations d’usage et annoncé qu’il remettrait son mandat en 2017, après dix-sept ans de fonction. Didier Liardon, président de la section Vaudoise Poste, a exposé les problèmes que rencontrent

les collègues actifs. Gabriel Cuany, représentant de l’Arc jurassien, Michel Verdon, de Genève, ainsi que David Buhlmann, du groupe comedia, ont transmis le salut de leur groupe.

hommaGe aux Jubilaires et élections Sur les vingt jubilaires invités, il n’y en a malheureusement que quatre qui ont répondu présent. Bernard Faillettaz a félicité Jean-Marie Aebischer, Emma-

nuel Scaïola, Olivier Heuer et Bernard Cordey. Le comité sortant a été réélu pour l’année 2016, par acclamations. Après la clôture de l’assemblée, les participants ont été conviés à un apéritif offert par la section, et huitante d’entre eux sont restés pour le repas en commun.

Alain Michaud


Actualités syndicales | 9

syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016 actualité de l’histoire

Assureurs vie et 2e pilier : un business centenaire Pour faire passer son projet Prévoyance vieillesse 2020, Alain Berset peut compter sur le soutien des assureurs. Qui réalisent, depuis près d’un siècle, des affaires juteuses grâce à la gestion du 2e pilier. Matthieu Leimgruber * Prévoyance vieillesse 2020, le projet de réforme conjointe de l’AVS et de la LPP piloté par le conseiller fédéral socialiste Alain Berset, a fait couler beaucoup d’encre. La réforme suscite de fortes réticences aussi bien dans les rangs de la gauche syndicale, où on lui oppose l’initiative « AVSplus », que dans les rangs de l’UDC. Pris entre deux feux, Alain Berset peut néanmoins compter sur la sympathie, voire le soutien, des assureurs vie.

le poids des assureurs Les compagnies d’assurances vie membres de l’Association suisse d’assurances (ASA), constituent des protagonistes incontournables de la prévoyance vieillesse. En 2013, sur les 3,8 millions de salariés couverts par la LPP, près de la moitié l’étaient par le biais des caisses de pension gérées par les assureurs vie. L’assurance collective représentait près de 70 % (soit 25 milliards de francs) des primes encaissées en Suisse, notamment par les trois géants de la branche, à savoir AXA-Winterthur (35 % du total des primes de l’assurance collec-

tive), SwissLife (30 %), et Helvetia (11 %). Au-delà des chiffres, les avis et l’expertise des assureurs vie pèsent aussi dans les débats publics. Pour bien saisir le poids des assureurs vie dans les controverses sur l’avenir de la prévoyance, il est utile de rappeler que leurs compagnies ont contribué depuis près d’un siècle à façonner le système basé sur la doctrine des trois piliers ou, en d’autres termes, la division des tâches affirmée entre premier (AVS) et deuxième (LPP, caisses de pension) piliers. Comme on peut le voir sans détour sur le graphique ci-dessous, cet intérêt centenaire pour les retraites est motivé par la place grandissante que la prévoyance professionnelle a occupée dans les affaires des assureurs vie au cours du XXe siècle. Suivre les évolutions de cette courbe et les mettre en relation avec les positions adoptées par les assureurs au fil du siècle permet ainsi de mieux comprendre les intérêts qu’ils défendent aujourd’hui. Entre 1950 et 1972, la part de l’assurance collective bondit de

20 % à plus de 50 % des affaires des assureurs vie. En 1972, le cap du milliard de francs de primes annuelles issues de la prévoyance vieillesse est atteint. Un tiers de cette somme revient à la seule Rentenanstalt, la Winterthur et la Zurich se partageant un second tiers.

primes annuelles issues de l’assurance collective, en % des primes totales récoltées par les compaGnies d’assurance vie, 1930-2013 80 70

1931 échec AVS

1947 succès AVS

1972 trois piliers

1982 LPP

2010 refus révision tx conversion

60 50

la doctrine des trois piliers On l’aura compris, cette centralité grandissante de la prévoyance professionnelle explique pourquoi les assureurs se sont battus bec et ongles pour faire inscrire en 1972 la doctrine dite des « trois piliers » dans la Constitution fédérale. Cette doctrine vise à garantir la division des tâches entre l’AVS et la prévoyance collective (2e pilier) et individuelle (3e pilier). Elle s’oppose frontalement à la fois aux velléités de l’extrême gauche d’instaurer des « pensions populaires » – sorte de « super » AVS qui aurait contribué à dégonfler le marché de la prévoyance – et aux projets sociauxdémocrates d’une extension fortement régulée des caisses de pension. Le résultat qui sort des urnes en décembre 1972 cou-

40 30 20 10 0 1930

1940

1950

1960

1970

1980

1990

2000

2010

Sources : rapports annuels du Bureau fédéral des assurances privées et (dès 2009) de la FINMA.

ronne une décennie de combat : les « pensions populaires » sont écrasées et la doctrine des trois piliers est plébiscitée. Il est évident que le marché de l’assurance collective fait un bond en avant avec l’entrée en vigueur de la LPP en 1982, puis se stabilise à un niveau très élevé, représentant environ 60 à 70 % des primes annuelles encaissées.

le CEO d’AXA-Winterthur, afin d’offrir de bonnes conditionscadres pour développer et pérenniser le business du 2e pilier, il faut « consolider » la LPP. Dans le même temps, il s’agit d’« éviter tout transfert en faveur de l’AVS » qui remettrait en cause la bifurcation prise en 1972 en faveur de la prévoyance professionnelle1. Après avoir patiemment façonné et nourri pendant près d’un siècle la croissance du 2e pilier, les assureurs ne sont pas près d’abandonner le filon.

PHOTO YVES SANCEY

« éviter tout transfert en faveur de l’avs » Depuis le tournant du millénaire, les assureurs vie ont été, sans surprise, de toutes les controverses sur l’avenir des retraites. Ils déplorent notamment la « pression régulatrice excessive » de la LPP et exigent, à grand renfort d’arguments démographiques et financiers, la flexibilisation (à la baisse) des paramètres clés du 2e pilier que sont le taux de rémunération minimum des avoirs LPP ou encore le taux de conversion permettant le calcul du niveau des rentes LPP. Comme le rappelait récemment

* Historien et professeur associé en histoire sociale et économique à l’Université de Zurich. Extrait d’un article paru dans Services Publics [le journal du SSP], N° 7, 24 avril 2015, p. 5

--------------1 Philippe Egger (CEO AXA-Winterthur) : « La prévoyance professionnelle – Pas sans les assureurs vie ». Conférence de presse ASA, 08.02.2013.

PHOTO JUSO SCHWEIZ

référendum lrens déposé

Le peuple aura le dernier mot L’Alliance contre l’État fouineur a déposé le 14 janvier le référendum contre la nouvelle Loi sur les services de renseignements (LRens) à la Chancellerie fédérale. « La nouvelle LRens est une attaque frontale contre la démocratie et la liberté. Elle menace les droits fondamentaux constitutionnels et crée une monstrueuse machine à collecter des données qui viole l’État de droit », a déclaré le président de la JSS Fabian Molina lors du dépôt des signatures à Berne.

Les 67 271 signatures (dont 56 542 authentifiées) montrent une opposition forte dans la population contre une expansion incontrôlée de la surveillance de masse et une restriction des libertés fondamentales. Grâce au référendum, le peuple aura le dernier mot sur cette expansion massive des activités de la sécurité d’État. Le texte, adopté en septembre par le Parlement, met à disposition du Service de renseignement de la Confédération (SRC) un

nouvel arsenal de mesures telles que la surveillance des commu-

nications (courrier, téléphone, e-mails), l’observation de lieux

privés et la perquisition des systèmes informatiques. En contrepartie, il est prévu de mieux surveiller le SRC. L’Alliance contre l’État fouineur est formée par la Jeunesse socialiste, le PS, les Verts, les jeunes Verts, le Parti pirate, le Parti du Travail, le Groupe pour une Suisse sans armée, Digitale Gesellschaft, Droits fondamentaux, Syndicom et la Liste Alternative Zurich.

Alliance contre l’État fouineur


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syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016

conféRence annuelle de l’uss

Chômage record : les remèdes syndicaux Lors de sa traditionnelle conférence annuelle, l’Union syndicale suisse a expliqué les raisons pour lesquelles le chômage avait atteint un taux record dans notre pays, entre forte appréciation du franc et détérioration des prestations en matière de prévoyance vieillesse et d’assurance invalidité. L’USS a présenté une série de mesures. Sonya Mermoud * ment liée à la forte appréciation du franc depuis 2008 et surtout à l’abandon en 2015, du taux plancher avec l’euro.

Baisses des pRestations sociales La dégradation des prestations des assurances sociales a elle aussi été pointée du doigt avec « le relèvement de 62 à 64 ans de l’âge de la retraite des femmes dans l’AVS, la pratique beaucoup plus restrictive de mise en œuvre dans l’AI et l’élévation de l’âge réglementaire de la retraite dans le 2e pilier ». Des facteurs qui, selon les esti-

PHOTO USS

« La Suisse est presque le seul pays d’Europe où les chiffres du chômage augmentent. Le nombre des sans-emploi n’aura jamais été aussi élevé dans notre pays. » Un constat qui a servi de fil rouge à la traditionnelle conférence annuelle tenue par l’Union syndicale suisse (USS) le 5 janvier à Berne. « En septembre dernier, 230 580 personnes n’avaient pas d’emploi dans notre pays. En 2001, elles étaient encore environ 100 000 », a chiffré dans son exposé Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef à l’USS. Cette situation est notam-

Berne, 5 janvier 2016 Doris Bianchi, Paul Rechsteiner et Daniel Lampart présentent les solutions de l’USS contre le chômage.

mations de l’étude menée par l’USS en la matière, se traduiraient par une augmentation de 90 000 à 110 000 personnes dépendantes d’un emploi, soit 2 % de la population active. Situation qui, affirme l’USS, sera encore aggravée avec la réforme Prévoyance vieillesse 2020 visant à augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Dans ce cas, selon les calculs de la faîtière syndicale, entre 18 000 et 25 000 femmes de plus auront besoin d’un travail.

annonceR les postes vacants Dans ce contexte, l’USS a présenté un catalogue de mesures et de revendications. Pour lutter contre le chômage, les syndicats demandent que les employeurs soient obligés d’annoncer les postes vacants aux Offices régionaux de placement (ORP). Ils réclament aussi davantage de protection pour les travailleurs âgés et de longue date. L’organisation demande également à la

Refus des feRmetuRes Début janvier, La Poste a fait part de son intention de fermer la poste d’Ollon (VD) reprise sous forme d’agence dans la pharmacie. Les commerçants font bloc. En quelques jours une pétition a

L’USS estime que les accords bilatéraux avec l’Union européenne doivent profiter à tous les travailleurs de Suisse et plaide pour une meilleure protection des salaires et des emplois. Pour l’économiste de l’USS, le renforcement des mesures d’accompagnement passe par « une augmentation des contrôles, une amélioration des instruments servant à leur application et un registre des entreprises dont on a pu prouver après contrôle qu’elles respectent les règles ». Encore au rang des objectifs poursuivis par les syndicats : la majoration des rentes AVS de 10 %, comme le demande l’initiative AVSplus.

* Extrait de L’Évènement syndical, n° 1-2, 13.1.2016

Remise du mandat de pRésident

Fermetures de postes : la pression monte récolté environ 1000 signatures et une page Facebook « Non à la fermeture de la poste d’Ollon » fédère plus de 750 personnes. En Valais, c’est l’office de Veysonnaz qui est menacé. Le remplacement de l’office postal par une agence postale dans le magasin du village est annoncé. Le président de l’exécutif, Patrick Lathion, se montre « fâché et déçu » (Le Nouvelliste, 8.1.16). La Commune va donc certainement poser un recours à la PostCom. A Neuchâtel, La Poste veut fermer quatre offices de quartier (Serrières, La Coudre, l’Écluse et Vauseyon) et les remplacer par des agences. Le Conseil communal ne s’y oppose pas. Une péti-

tion va être lancée par des comités citoyens et un site a été créé. Aux Brenets, une pétition contre la fermeture de la poste a récolté 560 signatures. Suite à une action devant la poste le 25 janvier, la pétition a été envoyée à la Direction générale. Dans le Jura bernois, l’office postal de Prêles fermera ses portes le 9 avril, remplacé par un service à domicile. Au parlement, une initiative du conseiller national (PS / VD) sortant et membre de syndicom Eric Voruz visait à redonner aux communes un droit de veto en cas de fermeture d’office. Elle a malheureusement échoué le 8 décembre.

Yves Sancey

Le président de syndicom, Alain Carrupt, décide de passer la main Après vingt-huit ans d’engagement dans des fonctions dirigeantes au sein de syndicom et des organisations qui l’ont précédé, Alain Carrupt a décidé de réduire progressivement son activité et de prendre sa retraite dans la première partie de l’année prochaine. Il mettra son mandat de président à disposition lors de la prochaine séance du Comité central de syndicom, le 20 février 2016. Ce dernier fixera les modalités et le calendrier de sa succession. Il sera soutenu par une commission ad hoc, déjà désignée et dont Alain Carrupt fera partie. (syndicom).

cRiminalisation des lut tes

Neuf mois de prison ferme contre d’ex-Goodyear France · Verdict exceptionnellement sévère pour des syndicalistes. Le 12 janvier, le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné huit anciens salariés de l’usine Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont neuf fermes, pour « séquestration ». Sept étaient encartés à la CGT. Les faits poursuivis : la « retenue » durant trente heures, entre le 6 et le 7 janvier 2014, du DRH et du directeur de la production, pour protester contre la fermeture de l’usine, intervenue quelques jours plus tard.

« détResse sociale » Pourtant, la direction et deux cadres de l’usine avaient retiré

leur plainte. À la barre, les prévenus avaient alors évoqué « un coup de colère » face à une direction qui « n’apportait aucune réponse » à la « détresse sociale » dans laquelle se trouvaient les 1142 salariés du site. « C’est un jugement hallucinant », a réagi l’avocat des salariés, qui met également en cause l’exécutif : « Ça participe d’une répression grandissante à l’égard des syndicalistes qui se battent contre la fermeture de leur usine. Et je ne peux pas croire que le parquet, qui avait réclamé de la prison ferme, ait élaboré son réquisitoire en dehors de tout cadre fixé par le gouvernement. »

Pour la CGT Goodyear d’AmiensNord l’affaire est politique : « Le but est de faire peur aux syndicalistes pour qu’ils cessent de se battre pendant que le gouvernement prépare la suppression de la moitié du Code du travail. »

succès de la pétition « (...) criminaliser ainsi le syndicalisme, le militantisme à visage découvert, les organismes de médiation et de revendication politique revient à priver la colère sociale d’un exutoire ritualisé, canalisé. Le plus souvent pacifique. Or il n’y a rien de plus dangereux qu’un feu qui couve », prévient Benito Perez

PHOTO DR

La Poste continue son long mouvement de désertification postale. Lentement mais sûrement elle poursuit la fermeture des offices de poste. Dans certains cas, l’épicerie, le kiosque ou la pharmacie jouent au facteur. Mais la gamme de prestations n’est plus la même, ce qui provoque de fortes réactions. Au niveau suisse, un millier d’offices postaux ont disparu depuis 2004 et le phénomène se poursuit, frappant en premier lieu les régions périphériques. Pour le canton de Vaud, 24 Heures (25.11.2015) donnait des chiffres inquiétants de cette Poste « amaigrie, inflexible, mal vue ». Selon le quotidien vaudois, « dans près de la moitié des localités, pour faire un versement ou affranchir un colis, les usagers doivent désormais effectuer leurs opérations directement auprès du facteur, ou utiliser leur boîte aux lettres comme dépôt pour le courrier à envoyer ». « Résultat, moins de 40 % des localités vaudoises ont encore un vrai bureau de poste. Et ce n’est pas fini. » Pour 2016, en effet, la fermeture de trois offices est prévue à Penthaz, Prévonloup et Cransprès-Céligny. Froideville est également visée. Quatre offices sont « en examen ».

augmenteR l’avs

PHOTO YOSHIKO KUSANO

déseRt postal

BNS de fixer à nouveau un objectif de taux de change, proche de 1 fr. 30 pour un euro.

dans son éditorial du Courrier du 19 janvier. L’émotion suscitée par cette condamnation a soulevé une tempête d’indignation qui s’est traduite, notamment, par le lancement d’une pétition, l’appel des Goodyear (cgt.fr/L-appel-desGoodyear). Cent mille signatures ont été récoltées en moins d’une semaine !

Yves Sancey avec Libération


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syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016 inteRvieW

« Nous voulons protéger les salaires, améliorer les rentes et combattre le démantèlement » suite de la page 1

La droite s’est vivement attaquée au relèvement des rentes AVS. Elle reproche à notre initiative d’appliquer le principe de l’arrosoir et que cette hausse ne serait par conséquent pas finançable. Que lui réponds-tu ? syndicalisation

Félicitations ! Les heureux gagnants du concours REKA 2015 sont Monsieur Kurt Pfyffer, de Obernau et Madame Alma Sejdic, de Baar ! Ils se sont engagés avec succès pour syndicom, en syndiquant de nouveaux membres. Nous les en remercions cordialement et leur offrons chacun 500 fr. de bons de voyage REKA.

le concouRs continue Cette année aussi, gagnez un prix sensationnel. Afin que syndicom reste un syndicat fort et puisse continuer à s’engager activement pour les salarié·e·s, nous avons besoin d’un nombre toujours plus grand de membres. La syndicalisation est donc plus importante que jamais. Pour récompenser les membres qui auront syndiqué deux personnes ou plus d'ici au 31 décembre 2016, nous tirerons à nouveau au sort deux bons de voyage REKA d’une valeur de 500 fr. chacun.

nouvelle page Nous avons mis en ligne une nouvelle page de prestations de service pour nos membres : http://www.syndicom.ch/fr/syndicom/serviceCD/marketingdesmembres-de-syndicom.html. Toutes les informations et documents utiles à la syndicalisation y sont disponibles. Tu peux aussi commander le set ad hoc, avec brochures et déclarations d’adhésion : kommunikation@syndicom.ch

Paul RechsteineR : Notre principe est le suivant : quiconque a travaillé longuement durant sa vie doit pouvoir vivre décemment de ses rentes AVS et du 2e pilier. Ici, l’AVS est l’acteur principal. Or ses rentes ont pris du retard sur les salaires. Un retard qui doit être rattrapé. Cela d’autant plus qu’une fois à la retraite, les gens qui ont touché des salaires bas ou moyens durant leur vie active doivent « digérer » une baisse sensible de leur revenu. Il est évident qu’il faut davantage de moyens financiers si l’on relève les rentes. Et c’est dans l’AVS que ce besoin supplémentaire d’argent sera le mieux investi. Pensons à nouveau aux travailleurs et travailleuses du bâtiment : pour obtenir des rentes meilleures, les cotisations salariales en valent la peine.

Mais pourquoi les syndicats se concentrent-ils sur l’AVS ? Bien que nous versions toujours plus d’argent dans le 2e pilier, nous pouvons être contents si nous parvenons à en maintenir au moins l’acquis. Par contre, pour toutes les personnes à bas ou moyen revenu, l’AVS a toujours un fantastique rapport prestations / prix. Il va donc de soi que nous devons la renforcer, si nous voulons que les retrait·é·s jouissent d’une certaine sécurité financière.

Passons à autre chose. Le Conseil fédéral veut mettre en œuvre l’initiative « Contre l’immigration de masse » avec une clause de sauvegarde. Ainsi, en l’absence d’accord avec l’UE, des contingents seraient appliqués à partir d’un seuil pas encore chiffré pour faire reculer l’immigration. Cette option est-elle acceptable ? Il faut maintenir les Accords bilatéraux. Nous rejetons clairement le recours à des contingents à travers une nouvelle mouture du statut du saisonnier. Le passé nous a montré que cela n’aboutit qu’à des discriminations et à une politique des bas salaires dans les branches concernées. Avec le nouveau régime, qui donne les mêmes droits à tous et toutes, on a pu améliorer les salaires et renforcer les conventions collectives de travail. Tels sont nos objectifs. Nous continuerons à nous battre pour les atteindre, bien que la situation ait changé.

Les gens sont désorientés. Ils craignent de perdre leur emploi ou de voir leur salaire baisser. Que faire ? Il s’agit de développer encore plus les mesures de protection déjà prises. Les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes ont et ont eu une incidence positive. Mais les nouveaux problèmes demandent des réponses nouvelles. Pas seu-

mise en œuvre veut introduire un automatisme qui ne laisse aucune marge de manœuvre aux tribunaux, alors qu’il s’agit de décisions existentielles. Cela viole les droits humains, mais aussi le principe de la séparation des pouvoirs. La mise à l’écart des tribunaux viole l’État de droit. Or, l’enjeu, c’est le destin d’êtres humains, à savoir des étrangers et étrangères de deuxième génération – les secundos et secundas – qui sont nés et ont grandi dans notre pays, ainsi que de leurs proches. Ces gens font partie de la Suisse. Pas seulement dans le football, mais aussi lorsqu’ils se sont comportés de manière stupide ou ont commis des péchés de jeunesse. S’il faut les punir pour cela, comme tout le monde, on ne doit pas en plus les priver d’existence sociale. Ce serait sinon une honte pour la démocratie suisse

lement au niveau fédéral. Dans les cantons aussi, les choses ont bougé dans la lutte contre la sous-enchère salariale. Au Tessin, dans les cantons de BâleCampagne et de Genève de nouvelles mesures ont été prises. Et dans celui de Zurich, une initiative des syndicats sur cette question passera en votation en février. Ce sont des pas importants qui ont été faits. Et davantage de mesures doivent être prises pour protéger les travailleurs et travailleuses âgés.

En février, nous voterons entre autres sur l’initiative qui demande la mise en œuvre de l’initiative pour le renvoi des étrangers criminels. Pourquoi un non est-il si nécessaire ici ? Le Parlement fédéral a assorti l’article sur le renvoi des étrangers criminels d’une clause pour cas de rigueur. L’initiative de

dRoit au But

Jours de suspension après un licenciement immédiat « En novembre dernier, mon employeur m’a licencié avec effet immédiat parce que, pour la seconde fois, je suis arrivé au travail avec un léger retard. Je me suis inscrit au chômage, mais au lieu de recevoir des indemnités de chômage, j’ai été sanctionné par 40 jours de suspension. Je suis dans une situation financière difficile et je ne sais pas comment m’en sortir. Quelles sont les solutions ? » Les jours de suspension sont une sanction prévue par le droit des assurances. La personne assurée doit contribuer au dommage causé par le non-respect de ses obligations. Le nombre de jours de suspension est déterminé en fonction de la faute commise. Dans un premier temps, il convient donc d’examiner si la personne assurée a contrevenu à ses obligations. Dans ton cas, il s’agit de vérifier si ton licenciement immédiat était justifié. L’art. 337 du Code des obligations (CO) autorise un licenciement avec effet immédiat pour des motifs importants. Sont notamment considérées comme de justes motifs toutes les circonstances qui, selon les règles de la bonne foi, ne permettent pas d'exiger de celui qui a don-

né le congé la continuation des rapports de travail. En cas de manquement grave, le travailleur peut être licencié sans avertissement. En cas de manquement moins grave, en revanche, la résiliation des rapports de travail doit avoir été précédée d’un avertissement. Tu t’es présenté à deux reprises à ton travail avec un léger retard. Cela ne constitue pas une faute grave, ni même un manquement « moins grave », et comme il n’y a pas eu d’avertissement, le licenciement avec effet immédiat est injustifié. Tu as donc droit au salaire dû pendant le délai ordinaire de résiliation, c’est-à-dire comme si on t’avait licencié fin novembre, en respectant le délai normal de résiliation (art. 337c al. 1 CO). Tu peux également exiger une

indemnité pouvant aller jusqu’à six mois de salaire (art. 337c al. 3 CO). Le délai-cadre et le droit aux indemnités de chômage ne commenceraient alors à courir qu’à l’échéance du délai de résiliation. En cas de doutes justifiés que l’employeur ne verse pas le salaire durant le délai de résiliation, la caisse verse des indemnités de chômage dès ton inscription au chômage, respectivement à partir de la date de ton licenciement immédiat (art. 29 de la loi sur l’assurance-chômage LACI). En opérant le versement, la caisse se subroge à l'assuré dans tous ses droits, jusqu'à concurrence de l'indemnité journalière versée par la caisse. Celleci conduira alors la procédure juridique contre l’employeur. Nous te recommandons donc de faire recours sans attendre contre ton licenciement auprès de ton employeur, et d’exiger qu’il te verse le salaire durant le délai ordinaire de résiliation et éventuellement une indemnité.

PHOTO LDD

D’une part, elle confirme que des rentes décentes sont nécessaires et qu’aucune dégradation n’est acceptable. D’autre part, une hausse des cotisations n’est plus un tabou s’il faut plus d’argent. Mis à part la question des rentes, nous devrons sûrement faire face en 2016 à des attaques plus brutales contre les acquis sociaux figurant dans la Loi sur le travail, ainsi qu’à des programmes d’austérité. Mais nous avons des armes. Dans la mesure où des lois seront concernées, nous pourrons saisir le référendum pour nous opposer à de telles détériorations.

Le mieux est de fixer un délai. Tu dois également faire recours contre la décision de la caisse de chômage et indiquer que le licenciement immédiat était injustifié. Si l’employeur ne te verse pas le salaire, tu peux lancer la procédure juridique ou t’inscrire au chômage et demander le versement des indemnités de chômage conformément à l’art. 29 LACI. Les membres de syndicom bénéficient de la protection juridique pour les deux procédures. Tu obtiendras donc de l’aide auprès de ton secrétariat régional.

Olivia Kaderli, Master of Law, collaboratrice au service juridique


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syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016

Défense Des Droits synDicaux

Annulation du licenciement de Hans Oppliger ! Les plaidoiries dans le procès opposant l’imprimeur membre de syndicom à Edipresse (devenu Tamedia) se sont déroulées le 14 janvier. Si Hans Oppliger obtient gain de cause, la protection des représentants syndicaux serait renforcée. Sylviane Herranz * L’issue du procès pourrait faire jurisprudence en matière de protection des représentants des travailleurs dans les entreprises. L’enjeu est de taille dans un pays où licencier un délégué du personnel ou un délégué syndical ne coûte pas grand-chose aux employeurs. L’équivalent de 1 à 6 mois de salaire si le congé est reconnu comme abusif, et le licenciement reste valable. L’enjeu est de taille car si le tribunal accepte de déclarer la nullité du licenciement de Hans Oppliger, ce serait une première et cela impliquerait sa réintégration à son poste de travail.

dur de résister », a-t-il lancé. Mais conscient de l’enjeu, l’imprimeur, membre de longue date de comedia, devenu syndicom, tient bon et compte bien aller jusqu’au bout car, dit-il, il y a déjà un gagnant : le patron. Ce dernier a pu l’évincer de la caisse de pension où il se battait contre la baisse du taux de conversion. Une mesure appliquée juste après son licenciement, comme l’a rappelé durant l’audience Me Romolo Molo, l’un de ses deux avocats. Les plaidoiries ont eu lieu juste un an après l’audition des témoins, en janvier 2015. Et il faudra encore patienter avant de connaître la décision des juges de la Chambre patrimoniale.

Mais le chemin de la justice est interminable. Cela fait six ans déjà que l’imprimeur d’Edipresse a été licencié, lors de la restructuration survenue en 2009-2010 au Centre d’impression de Bussigny, alors qu’il représentait ses collègues à la caisse de pension. Le 14 janvier, devant le Tribunal de Montbenon à Lausanne, juste avant l’ouverture de l’audience des plaidoiries, Hans Oppliger rappelait qu’il n’en était qu’à la première instance. Et que la procédure pouvait se poursuivre au Tribunal cantonal puis fédéral. « On subit de très fortes pressions psychologiques, c’est

Une trentaine de syndicalistes sont venus soutenir Hans Oppliger le 14 janvier devant le tribunal de Montbenon à Lausanne. L’imprimeur se bat pour faire constater la nullité de son licenciement, survenu en 2009.

« Nous ne défendons pas seulement un salarié licencié, mais aussi la fonction de représentant des travailleurs dans une caisse de pension et la gestion paritaire elle-même. » Me Romolo Molo a ouvert les plaidoiries en insistant aussi sur les qualifications de Hans Oppliger sur le sujet, indispensables à l’exercice d’un tel mandat. Il a souligné l’importance d’une protection des représentants du personnel dans un contexte où le lien de subordination à l’employeur ne disparaît pas au sein d’un conseil de fondation. « La nécessité de protection est d’autant plus grande dans une période de restructuration telle que vécue par le groupe Edipresse en 2009-2010, pour que les travailleurs puissent se reposer sur une personne solide dans leurs organes », a renchéri Me Christian Bruchez, autre avocat du syndicaliste. « Licencier Hans Oppliger, c’était affaiblir la position des tra-

vailleurs dans l’entreprise », a-t-il poursuivi en revenant sur la place occupée par le syndicaliste dans l’imprimerie. Une place confirmée par tous les témoins et même l’ancien directeur. Me Bruchez s’est ensuite attelé à faire la démonstration juridique de la non-validité du licenciement. Un article du Contrat collectif de travail pour l’industrie graphique (CCT), l’article 306, protège les représentants du personnel contre les licenciements. Il prévoit une procédure particulière quand l’employeur a l’intention de congédier un membre d’une commission ou d’un conseil de fondation d’une caisse de pension. « Cette procédure a été mise en place pour éviter que des représentants soient licenciés. Et c’est justement dans une période de restructuration qu’ils doivent être protégés », a insisté l’avocat, alors que le Tribunal fédéral a, dans un autre cas, estimé qu’un motif économique pouvait justifier un tel licenciement, mais que ce motif ne devait pas être un simple prétexte. « Ni la lettre, ni l’esprit des dispositions conventionnelles n’ont été respectés », a souligné le défenseur, rappelant les faits, notamment l’absence d’un entretien préalable pour discuter de l’intention de licencier son client et rechercher des solutions. « Le non-respect de la procédure entraîne la nullité du licenciement, et pas seulement son caractère abusif. Le licenciement de Hans Oppliger doit être annulé », a plaidé Me Bruchez, s’appuyant, entre autres, sur l’article 20 du Code des obligations prévoyant la nullité des actes illicites. « Le licenciement n’étant pas valable, il faut admettre que les rapports de travail continuent.

ouvrage, fin comme un mouchoir replié, il y a deux mots dont on ne peut se défaire. Le premier est Geheimnisträger. Les « porteurs de secret ». Le second est Sonderkommando. Nous y sommes. Voici le lieu et le sujet : Auschwitz-Birkenau, et les juifs prisonniers formés en brigades, au terrifiant travail qui consistait à accompagner les victimes (parfois leurs propres familles) aux chambres à gaz, à sortir les corps, à les dépouiller, puis à les brûler. L’innommable est là et ce film a décidé d’en dévoiler la part la plus noire, que l’Histoire a désormais réduite au rang d’archives. Quelqu’un a regar-

dé, a photographié, a voulu que l’on sache. Anonymement, quelques-uns ont pris le risque de saisir en noir et blanc ce que notre conscience aurait refusé de croire s’il ne lui avait pas été possible de le voir. Le film montre en couleurs cet abîme et Georges Didi-Huberman a écrit ce livre pour que Le Fils de Saul ne le broie pas totalement. Pour respirer et trouver une distance indispensable. La même qu’a recherchée László Nemes en le réalisant. Une focale. Quelque chose qui permet d’observer tout ceci d’un rivage différent. Le Fils de Saul se contente d’être un personnage et nous conduit

PHOTO NEIL L ABRADOR / L’E VÉNEMENT SYNDIC AL

Protection D’autant Plus nécessaire lors De restructuration

Hans Oppliger a fait une demande de reprise de service. »

Pour eDiPresse, il s’agit D’un licenciement économique Avocat d’Edipresse, devenu Tamedia, Me Eric Cerottini a contesté et fait part d’échanges entre Edipresse et Hans Oppliger entre novembre 2009 et janvier 2010, période durant laquelle l’imprimeur était en arrêt de travail. Pour lui, l’article du CCT ne précise pas que la procédure doit être suspendue en cas d’incapacité de travail. « Nous avons respecté la procédure, il ne peut être question d’une quelconque nullité. Le principe de base du droit du travail, la liberté de contracter, se complète de la liberté de résilier », a-t-il plaidé, ajoutant que Hans Oppliger avait été traité comme les autres travailleurs licenciés lors de la restructuration. « En l’état, le droit suisse ne prévoit pas la protection souhaitée par la partie adverse », a-t-il ajouté, tout en contestant également le rôle joué par Hans Oppliger sur la question du taux de conversion. Une affirmation démentie par la partie adverse. « L’instruction a montré qu’il n’y a pas le moindre indice de licenciement abusif mais qu’au contraire, il s’agit d’un licenciement pour des raisons économiques », a conclu Me Cerottini. Me Bruchez a répliqué en rappelant notamment qu’Edipresse avait admis, lors d’échanges de courriers, que la procédure du CCT n’avait pas été suivie. Et de lancer un appel à la justice : « Nous attendons des tribunaux qu’ils fassent respecter les conventions collectives de travail. »

* Article paru dans L’Événement syndical du 20 janvier 2016

carnet

Dans le noir de sa salle de cinéma, il a peut-être pris des notes. Sa main courant aveuglément sur son petit carnet ouvert à l’avance afin d’en faciliter l’usage, afin d’en éviter le bruit des feuilles tournées en quête d’une page, il a cherché à écrire droit et lisiblement. Et puis non. De fait, il n’a sûrement rien écrit tandis qu’il regardait, que les images l’avalaient, qu’il revenait une fois encore les affronter (combien de fois les a-t-il vues ?) Il n’a sûrement rien noté car il n’était pas possible, face à ce film, de noter quoi que ce soit ; car il n’était pas possible de mettre directement en

mots ce que ce film montrait. Cela aurait été comme de glisser dans ses veines une double lame. Les images ont une violence que l’écriture redouble. Les images de fiction peuvent être oubliées mais les mots les ancrent dans le réel. C’est parce que le trou noir de ce film menaçait de l’avaler qu’il a écrit, après l’avoir vu. Non pour dire le film, mais pour s’en sortir. « Que faire en effet ? Laisser le “trou noir” nous miner de l’intérieur, muettement, absolument ? Ou bien tenter d’y faire retour, de le regarder, c’est-àdire de le mettre en lumière, de le sortir du noir ? ». Dans son

PHOTO DIDIER HAMONET

Noir en lumières

Georges Didi-Huberman, Sortir du noir, Les Éditions de Minuit, 2015, 64 pages, 9 fr. 50 à l’être avec lui. C’est un trou noir où l’on y perd l’Humanité. La force, et du film et de ce petit livre, est de nous dire que c’est parfois lorsque la peur est à son sommet que l’on sait redevenir un être libre.

Karelle Ménine


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syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016 Portrait

« Une espèce en voie de disparation » Devant sa tasse de café qu’il tient à pleines mains, Jean-Charles Froidevaux ne laisse voir aucune trace de la fatigue de sa journée de travail, commencée à 1 h 30 ce matin à la base de distribution de Bienne. L’homme de 45 ans fait partie des 187 derniers chauffeurs de La Poste. Après trois mois de lutte contre la privatisation du transport des colis et des lettres, les chauffeurs ont accepté le plan social de leur employeur en décembre, entérinant ainsi la disparition du transport de courrier par les camions du géant jaune. « Notre combat aura permis d’améliorer le plan social de départ mais aussi de sensibiliser la population à la politique de La Poste », observe Jean-Charles Froidevaux.

l’habituDe De moins Dormir Chaque jour, le chauffeur parcourt environ 200 kilomètres. Sa journée typique commence à 2 heures du matin à Bienne. Ins-

tallé dans son camion, il se rend au centre de tri de Härkingen, 50 kilomètres de route, pour charger une quarantaine de chariots de courrier. « Avec 300 à 400 kg par caisse, il peut m’arriver de charger 8 à 10 tonnes », calculet-il. Il apprécie ensuite de retrouver ses collègues de Delémont à la pause-café. « Ces derniers temps, les conversations étaient tournées vers notre avenir. » Sa tournée continue à Moutier, Reconvilier et Tramelan, où il décharge le courrier. « C’est un boulot solitaire, la radio est un allié indispensable dans le camion ! » sourit le chauffeur. Arrivé à 6 h 30 à Bienne, il fait encore une tournée dans la ville avant de terminer sa journée à 9 h. Jean-Charles Froidevaux apprécie ses horaires de nuit qui lui permettent de passer du temps avec sa fille de 5 ans, mais aussi de se consacrer au vélo et à la course à pied. Pour le chauffeur, une bonne nuit de sommeil dure environ quatre heures. « Dans ce métier, nous prenons l’habitude de moins dormir », confie l’habitant de Saignelégier.

pédition dans les gares. Devenir chauffeur de camion était pour lui une suite logique. Il passe son permis et obtient un poste fixe. En 2000, c’est l’âge d’or du transport routier. Des centres de tri des colis ouvrent à Daillens, Frauenfeld et Härkingen. Après plusieurs années passées à La Chaux-de-Fonds, JeanCharles Froidevaux est transféré à Bienne, où le métier se développe. En 2004, il passe du volant d’un simple camion à celui d’un camion remorque. Mais en 2005, le vent tourne. La poste met en marche la douloureuse mécanique de l’externalisation. « Lorsque les restructurations ont commencé, des chauffeurs sont partis dans le privé, d’autres ont été réaffectés à l’interne », se souvientil. Le mouvement est renforcé en 2008, avec l’ouverture des centres de tri du courrier. Les horaires changent, les tournées commencent plus tôt. « Certains ont arrêté, cela ne leur convenait pas », rapporte Jean-Charles Froidevaux.

Première lut te la Douloureuse mécanique De l’externalisation Depuis son apprentissage de facteur en 1986, Jean-Charles Froidevaux n’a jamais quitté La Poste. À la fin des années huitante, lorsque la quasi-totalité du courrier est transporté par chemin de fer, il travaille au service d’ex-

Il y a trois mois, quand la direction a convoqué tous les chauffeurs de sa base pour une séance, Jean-Charles Froidevaux s’est douté de l’annonce de l’externalisation. « Mais ce fut quand même un choc », témoigne-t-il. Il décide alors de se mobiliser et devient fer de lance de la lutte. La

PHOTOS LUC A DA C AMPO / S TRATES

Jean-Charles Froidevaux est l’un des fers de lance de la lutte des chauffeurs de La Poste contre l’externalisation du transport de courrier. Après plus de vingt ans au volant de son camion, il est aujourd’hui résolu à changer de métier. Sophie Dupont *

Poste ayant gelé les engagements depuis 2005, Jean-Charles Froidevaux est l’un des plus jeunes chauffeurs. « Les départs naturels n’étaient pas remplacés. Nous savions que nous étions une espèce en voie de disparition. » Le nombre de chauffeurs a fondu de 1200 en 2004 à 187 aujourd’hui. Syndiqué depuis le début de sa carrière, c’est la première fois que Jean-Charles Froidevaux participe à une lutte. « Quand on sent qu’on va perdre son gagne-pain, on se sent tout de suite concerné », relève-t-il. Dès le départ, il entre dans le comité d’action. Il fera également partie de la délégation de trois employés qui négocie avec la direction. Son

combat devient alors un sujet de conversation quotidien, avec sa famille, ses amis. « La population peine à comprendre la politique de La Poste. Beaucoup de gens n’étaient pas au courant de l’externalisation en cours ». Aujourd’hui, Jean-Charles Froidevaux est résolu à changer de métier. Continuer dans le privé, il n’en est pas question : « C’est une jungle. Il n’y a pas de conventions collectives, et les chauffeurs travaillent jusqu’à 48 heures par semaine. » Il se verrait bien chauffeur de car postal, « pour le lien social ». Même si les horaires ne lui permettent plus de manger avec sa fille à midi.

* Journaliste RP

Plaintes De monsieur ganDur contre le courrier

Attaque contre l’indépendance du journalisme Le quotidien genevois Le Courrier se voit confronté aux plaintes du collectionneur d’art Jean Claude Gandur. Ce dernier a porté plainte en juin 2015, au pénal et au civil, s’estimant diffamé par un portrait publié le 16 mai 2015. Journaliste expérimenté, Benito Perez y retraçait les origines de la fortune de l’homme d’affaires Gandur. Cette attaque frontale contre la liberté de la presse et l’indépendance du journalisme a lieu dans un contexte politique particulier. Les citoyens de la Ville de Genève vont se prononcer le 28 février prochain sur l’extension-rénovation, avec le soutien de fonds privés, du Musée d’art et d’histoire (MAH). Lors des débats de ce printemps au sein du parlement genevois, le projet était controversé. Le partenariat public-privé avec la fondation de Jean Claude Gandur a été, entre autres, mis en question. Le plaignant semble méconnaître le fonctionnement et le rôle des médias en Suisse. La liberté des médias et le droit qu’a le public d’être informé font partie des fon-

dements de la démocratie. Dans le débat public et la formation des opinions, les médias rendent compte des différentes dimen-

sions d’un enjeu. C’est ce qu’a fait Le Courrier dans ce dossier, en informant sur les critiques quant aux origines de la richesse

d’un collectionneur d’art connu – que celui-ci a accumulée dès les années septante, dans le négoce des matières premières notamment – et sur des débats particulièrement animés autour d’un projet de construction publique, en respectant les règles de déontologie journalistique. Du reste, le 24 novembre dernier, le procureur général genevois a rendu un verdict de nonentrée en matière sur la plainte pénale. Il est intéressant de noter qu’il a retenu dans l’ordonnance que les charges de diffamation et de calomnie ne peuvent être retenues contre le journaliste, vu l’intérêt public du portrait, le sérieux des sources et la bonne foi de l’auteur. Monsieur Gandur

fait recours contre ce verdict. En parallèle la procédure civile se poursuit, et en cas de condamnation, elle pourrait avoir des conséquences financières catastrophiques pour Le Courrier. Monsieur Gandur n’a pas saisi la possibilité d’un droit de réponse ou d’une plainte auprès du Conseil suisse de la Presse. Ces plaintes représentent évidemment une tentative de faire taire un journal critique. Il est donc logique que Le Courrier – après maintes tentatives de conciliation – rende ces démarches publiques, avec un dossier sur l’affaire. syndicom assure le journaliste concerné et sa rédaction de son soutien syndical. (syndicom)


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syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016

Fprmation Formation

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MOVENDO L’institut dE Formation dEs syndicats

inscription sur www.movEndo.cH, par inFo@movEndo.cH, par téL. 021 310 48 70 Les bases de Windows sur PC pour seniors F2.6.1605, 29.2 – 1.3.2016 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Monde de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers – Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu des logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur) Gestion de conflits F2.4.1619, 2 – 3.3.2016 ; Hôtel Aulac, Lausanne. Thèmes principaux : Diagnostic du conflit – Clarification des enjeux – Reconnaissance des implications et responsabilités – Stratégies pour une issue favorable – Prévention. Intervenant : Gabriel Delaunoy (master en sciences humaines, médiateur FSM) La communication non violente F2.4.1611, 14 – 15.3.2016 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Bases théoriques de la communication non violente – L’espace mental – Les sentiments – Les besoins – La demande – La culture de la paix – Exercices pratiques et analyse. Intervenant : Gabriel Delaunoy (master en sciences humaines, médiateur FSM) La retraite, ça se prépare avant ! F2.5.1610, 7 – 8.4.2016 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Acceptation du changement – Planification du temps – Élaboration de projets – Hygiène de vie – Questions relatives à l’AVS, l’AI et la LPP – Budget. Intervenants : Jean-Marc Ouellet (formateur d’adultes), Michel Schweri (Unia) La répartie judicieuse F2.4.1616, 15.4.2016 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : S’immiscer dans un débat spontané – Choisir les mots justes et percutants – Gérer le temps court à disposition – Composer avec ses propres émotions. Intervenant : Roland Borremans (formateur d’adultes) Accompagner et conseiller des collègues en situation difficile F1.7.1607, 25 – 26.4.2016 ; Hôtel de France, SteCroix. Thèmes principaux : Analyse de situations de conflit – Évaluation des actions possibles – Recherche de solutions équitables. Intervenant : Roland Conus (Unia), Achille Renaud (Unia) L’analyse transactionnelle, niveau 1 F2.4.1602, 25.4 – 26.4.2016 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Présentation de l’analyse transactionnelle – États du moi – Échanges principaux – Coopération – Signes de reconnaissance. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adultes) I S’affirmer et s’impliquer au quotidien F2.6.1603, 27.4 / 27.5.2016 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes princi-II paux : Définition des besoins propres – Analyse des atouts personnels – Appréhension du milieu où l’on évolue – Fixation d’objectifs – Assertivité et implication. Intervenant : Samuel Perriard (médiateur, coach et formateur) III Les bases de Windows sur PC F2.6.1604, 28. – 29.4.2016 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : MondeIV de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers – Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu desV logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur) VI

Pour les membres, les frais (cours, alimentation et/ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquellesVII vous pouvez participer à la formation choisie. VIII IX

SECTEUR MÉDIAS cours dE pErFEctionnEmEnt 2016. Inscriptions sur www.helias.ch

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Sauf indications contraires : animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie Saint-Paul, boulevard deXI Pérolles 38, Fribourg, 9 h 15 – 16 h 45. Inscription : 3 semaines avant le début des cours. XII Comment organiser mes images numériques. 9 mars. Délai d’inscription : 16 février. XIII Photoshop CC Update. 10 mars. Délai d’inscription : 16 février. Introduction Adobe InDesign. 22 et 23 mars. Délai d’inscription : 2 mars. Masterclass Adobe InDesign CC. 12 avril. Délai d’inscription : 22 mars. Site internet avec Adobe Muse. 18 avril. Délai d’inscription : 22 mars. Animateur : Tony Manganelli. Introduction Adobe Illustrator CC. 2 jours : 19 et 20 avril. Délai d’inscription : 30 mars. La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 25 avril. Délai d’inscription : 5 avril. Animateur : Luca Carmagnola. Lieu : rue du Nord 4, Vevey. Introduction Adobe Photoshop CC. 11 et 12 mai. Délai d’inscription : 19 avril. Masterclass Adobe Illustrator CC. 14 juin. Délai d’inscription : 24 mai. Masterclass Adobe Photoshop. 21 juin. Délai d’inscription : 31 mai. Internet : Comment utiliser les canaux de communication ? 23 juin. 17 h. – 20 h. Délai d’inscription : 31 mai. Animateur : Stéphane Koch. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, Lausanne. LEt trE dE LEctEur

Trop c’est trop En ce début d’année, j’aurais souhaité être plus optimiste dans mes propos et dans mes réactions. Eh bien NON ! Sur le plan postal la « destruction » de l’entreprise continue de plus belle et sur le plan mondial c’est peut-être un désastre économique qui est amorcé. À mon âge (dans treize ans et demi j’aurai 100 ans) la sagesse devrait être ma première préoccupation et, aussi, lever un peu le pied. Au vu et à l’écoute de ce qui se passe et se trame dans ce monde cela m’est impossible. Je ne peux que constater les effets désastreux et dévastateurs pour le monde du travail. Et mes collègues postiers n’y échappent pas, à savoir : Une pression psychologique toujours plus intense à tous les niveaux. Suppression de plusieurs fonctions et report du temps de travail sur celles et ceux qui sont encore au « poste ». Externalisation de nombreuses fonctions. Baisse non justifiée des salaires par déclassement. Fermeture de très nombreux offices et bureaux (1799) depuis 2001 dont 188 dans le canton de Vaud, qui comptait 385 communes avant la fusionite (voir p. 10, ndlr), cette nouvelle façon de concentrer le pouvoir. Par exemple : si vous êtes malade plus de trois fois dans l’année, la quatrième vous risquez d’être « remercié » par celles ou ceux qui sévissent. Le petit mot au facteur (qui va bientôt disparaître) sur la boîte aux lettres met la puce à l’oreille des voleurs et des braqueurs qui feront la tournée avant lui, etc.

Je m’abstiendrai de prononcer le mot de Cambronne concernant la suppression des bons cadeaux pour une catégorie de retraités. J’aurais souhaité et apprécié une réaction de nos responsables syndicaux suite à cette décision. Je l’ai déjà dit et écrit : l’entreprise Poste ne peut plus fonctionner comme de mon temps. Elle doit s’adapter aux nouvelles exigences de la clientèle. S’adapter à internet voire renoncer à certaines prestations, mais il y a la façon de le faire et les moyens à employer. Madame la Directrice n’a pas choisi la bonne voie, elle a pris le mauvais « aiguillage ». Ou alors veut-elle la céder à une multinationale postale qui pourrait avoir comme raison sociale Deutsche Post ? Posez la question aux sept ménages de Melchtal qui ne sont plus desservis. Je ne pense pas qu’ils doivent être contents de cette directrice. Dans sa mue la Poste ne fait pas comme le serpent qui change de peau chaque année et qui reste beau. Elle construit de gigantesques et superbes locaux abritant des collaborateurs·trices de plus en plus démotivés, subissant le retour larvé du travail à la chaîne. Pour étayer mes propos et en guise de conclusion, je me permets de vous citer cette affirmation de G. Orwell : « Le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire. » (Donc je le suis encore en la circonstance.) Gérard Frey, buraliste retraité

BERNE-ATTAC

JournéE dE réFLEXion nationaLE Samedi 30 janvier, Casa d’Italia, Bühlstrasse 57, de 14 h. à 18 h. (puis apéro) En marche vers une autre économie : oui, mais comment ? Thèmes abordés notamment : TiSA et les accords de libre-échange (Christine Dellsperger) ; Initiative pour des multinationales responsables (Mirko Locatelli) ; 3e réforme de l’imposition des entreprises (Marion Tanner) ; Collectif contre la spéculation sur les matières premières (Josiane Rouillier). Une traduction bilingue français-allemand sera organisée sur place. Pour vous inscrire : secretariat@attac.ch, 076 483 48 84

FRIBOURG - HOMMAGE À MAURICE DEMIERRE Le 16 février prochain sera la date anniversaire des 30 ans de la mort de Maurice Demierre, assassiné au Nicaragua par la Contra le 16 février 1986 alors qu’il reconduisait un groupe de femmes paysannes à leurs villages. Trente ans après, l’Association Maurice Demierre organise, sous le label « Fiesta sans frontières », diverses manifestations en hommage à Maurice. Samedi 13 février, à la salle Ébullition, rue de Vevey 34 à Bulle Concerts, prix d’entrée 15 fr. 21 h. Ouverture ; 21 h 30 William Fierro et ses musiciens (musique latino) 23 h. Saraka, Joyeuse bande de musicos amoureux de rythmes latinos (contagieux !) ; 01 h. DJ Nel & Bat : électro fiesta 1 2 3 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Dimanche 14 4février 2016 APÉRO-Ciné·échange àF Ébullition àI Bulle, 13 C H A U F A G S T h 30 E Accueil S A 14R h. Échange : « Les jeunes ici et là-bas, quels élans solidaires ? » animé U S R E G A L E O E I L par Jacques Berset, journaliste. J O U E Z R E L I S E 15A h 30I Qué viva Mauricio Demierre (y también la revolución), un film de C L EGoël. 16 Ih 30X Apéro. E C A S I N O S Stéphane H

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Adressez votre solution (les trois chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici au 11 février à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le N° 2. Il ou elle recevra une gourde offerte par notre partenaire de prestation CPT.

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syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016 LEt trE dE LEctEur

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Volte-face surprenante !

En juillet 2016, un voyage de commémoration sera mis sur pied par plusieurs organisations suisses de solidarité ou de jumelage avec le Nicaragua, dont l’Association Maurice Demierre. Si vous souhaitez avoir des détails sur ce voyage au Nicaragua en juillet 2016, prenez contact dès que possible avec le Comité de l’AMD par mail : mauricedemierre@gmail.com ou tél. : 079 690 80 19.

BERNE-CONCERT

Espace Noir à Saint-Imier Vendredi 29 janvier, 19 h. Apéro-concert avec notre camarade de syndicom P’tit Jean Donzé, accompagné par le guitariste Pierre Noverraz. Au menu : vie quotidienne, indignations, solidarité, liberté et la justice sociale. Amitié et humour. Sur fond de folk teinté parfois de blues. Duo percutant.

LAUSANNE

priX FEmmEs & médias 2016 Les bureaux de l’égalité romands souhaitent, à travers cette troisième édition du prix femmes & médias, récompenser les journalistes qui, dans un souci d’éthique professionnelle, font avancer le débat sur l’égalité entre femmes et hommes. Dotations : 1er prix : 3000.–; 2e prix : 1000.–; 3e prix : 500.–. Partenaires financiers : syndicom et SSM. Date limite d’envoi : 1er avril. Infos : www.egalite.ch/femmes-medias

NEUCHÂTEL - CONFÉRENCE ATTAC

9 février à 20 h au Garage, rue de l’Église 2. Conférence-débat avec Yves Sancey, rédacteur du journal de syndicom et auteur de l’ouvrage Quand les banquiers font la loi (Éd. Antipodes, 2015), qui analyse comment les banques suisses ont taillé la législation et les règles fiscales pour leurs intérêts et ceux de leurs riches clients. décès Chaney André, Clarens, décédé le 30.11.2015 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1956. Clerc Gabriel, Prilly, décédé le 25.12.2015 à l’âge de 83 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1949. David Philippe, Rueyres, décédé le 05.12.2015 à l’âge de 71 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1985. Delez André, St-Maurice, décédé le 27.12.2015 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1960. Ducimetière alias Monod Jean-Marc, Echandens-Denges, décédé le 13.12.2015 à l’âge de 71 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1960. Fahrni Beat, Genève, décédé le 27.10.2015 à l’âge de 65 ans. Membre de la section Genève depuis 1999. Huguenin Jean-Pierre, La Chaux-de-Fonds, décédé le 20.11.2015 à l’âge de 73 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1960. Käser Georges, Lausanne, décédé le 23.11.2015 à l’âge de 92 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1999. Kölliker Willy, Biberist, décédé le 23.11.2015 à l’âge de 89 ans. Membre de la section Biel/Bienne depuis 1947. Rey Aimé, Crans-Montana, décédé le 18.11.2015 à l’âge de 57 ans. Membre de la section Valais romand depuis 2009. Richoz Henri, Le Pâquier-Montbarry, décédé le 05.12.2015 à l’âge de 89 ans. Membre de la section Fribourg depuis 1999. Scherz Jean-Paul, Biel/Bienne, décédé le 25.10.2015 à l’âge de 66 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1965.

sEcrétariat régionaL LausannE Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h.

Le téléjournal du dimanche soir 10 janvier nous informait que le moratoire concernant l’ouverture de nouveaux cabinets médicaux, dont la suppression était prévue pour la fin du mois de juin (suite à une décision du Conseil national), serait probablement réintroduit à la même date pour une nouvelle période de trois ans ! À l’origine de ce changement inattendu, il faudrait discerner une analyse du PLR, qui part de l’idée qu’une période de temps supplémentaire s’impose pour conduire les réflexions nécessaires à la mise au point de mesures destinées à la maîtrise des coûts provenant du secteur ambulatoire. A nos yeux, cette volte-face résulte principalement de la prise de position, très ferme, des conseillers d’État en charge du dossier de la santé publique dans les cantons de Vaud et de Genève. Largement diffusée par la presse écrite et télévisée, la vive réaction de MM. Maillard et Poggia stigmatisa la récente décision politique, démontrant simultanément ses fâcheuses incidences sur les primes payées par les assuré·e·s. Sans doute devons-nous encore attendre les suites concrètes de ce revirement à la fois spectaculaire et inhabituel. Nous sommes pour l’heure dans l’espoir que les cantons retrouveront à temps les moyens dont ils disposent à ce jour, soit la possibilité de gérer l’ouverture de nouveaux cabinets médicaux en fonction des besoins réels de leur circonscription. Les commissions concernées des Chambres fédérales mettent actuellement les bouchées doubles pour que le revirement attendu puisse se produire. Relevons que les assuré·e·s, ayant à deux reprises laissé passer le train d’une réforme de la LAMal, occupent maintenant la place de spectateurs ! Ils sont dès lors dans l’attente de ce que les Chambres fédérales décideront, ce qui ne les empêche nullement d’observer la suite des opérations tout en faisant connaître leur opinion à tel·le ou tel·le mandataire fédéral. Rémy Addor

Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30; Catherine Tabary : 058 817 19 34; Fabienne Brunner : 058 817 19 36; Patricia Alcaraz : 058 817 19 31; Philippe Morerod : 058 817 19 37 autrEs sEcrétariats régionauX Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26, Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mercredis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mercredi 12h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h.

NDLR : Aux dernières nouvelles (Le Temps, 22.1.2016), la Commission de la santé du National veut sauver le moratoire par un compromis impliquant que le conseiller fédéral Berset réexamine d’un bon œil l’idée du PLR de tarifs différenciés pour favoriser les zones rurales.

Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent)

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SALUT LEMMY ! On le croyait éternel. Quelques jours après avoir fêté ses 70 ans, le 28 décembre, Lemmy Kilmister, chanteur et bassiste de Motörhead, a pourtant été « tué par la mort » comme il avait titré une de ses chansons. Sans doute une de mes favorites avec « Capricorn » et « Ace of Spades ». Lemmy c’est un look improbable avec sa moustache, ses verrues, sa basse Rickenbacker, son micro haut perché. Une bouteille de wisky par jour. Ou deux. C’est aussi un style inimitable à la basse, fait de puissance et de finesse. Et cette voix éraillée voire gutturale. Une vénération sans borne pour les Beatles et Little Richards. Roadie de Jimi Hendrix, il crée en 1975 le son Motörhead, agressif, fluide et mélodique. Que tous les groupes de heavy metal comme Metallica ont repris. À lire absolument son autobiographie, White Line Fever, (Éd. Camion Blanc 2004). Et voir les films Lemmy (2010) et Eat The Rich (1987). (YS)

sEcrétariat cEntraL Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caissE dE cHômagE Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne.

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5 mars 2016, aux Cordeliers à Fribourg : Souper de soutien 6 mars 2016, église de Bulle : Eucharistie

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16 | La dernière

syndicom | N° 01 | 29 janvier 2016

Recommandations de l’Uss

Mobilisation pour les votations du 28 février L’heure est à la mobilisation dans le camp de la gauche et des syndicats. Les sondages sont serrés. Si l’on en croit celui de la SSR du 22 janvier, l’initiative contre l’immoral business de la spéculation pourrait passer, mais de justesse avec 48 % de oui et 39 % de non. Persuadez encore vos voisins ! Le résultat sur la mensongère et arbitraire initiative dite de « mise en œuvre » de l’UDC sera très serré (plus que 51 % de oui). La bataille sera rude contre l’absurde 2e tube du Gothard (64 % de oui) et la rétrograde initiative du PDC sur la famille qui ne tient même pas sa promesse d’égalité fiscale (64 % de oui). Voici les recommandations de l’USS.

Initiative populaire « Pas de spéculation sur les denrées alimentaires » « On ne joue pas avec la nourriture ! ». La spéculation fausse les prix et provoque la famine. Inacceptable. Soutenue notamment par le Parti socialiste, les Verts et syndicom, cette initiative lancée par la Jeunesse socialiste et plusieurs œuvres d’entraide demande un nouvel article constitutionnel chargeant la Confédération d’édicter des prescriptions sur la lutte contre la spéculation sur les matières premières agricoles et les denrées alimentaires. Grâce à elle, ces opérations spéculatives immorales seront limitées au moins sur le territoire suisse. Elle fait en outre passer le

message important selon lequel la population est décidée à endiguer ce genre d’affaires, et que la Suisse ne doit pas devenir un refuge pour des spéculations combattues, ou qui vont l’être, dans d’autres pays. Ses conséquences négatives en termes de substance fiscale et d’emplois seraient modestes, ce qui n’empêche pas ses adversaires de les exagérer démesurément. http://stopspeculation.ch/

Initiative de « mise en œuvre » de l’UDC Dans un État de droit, les tribunaux sont libres et indépendants. Ils appliquent notamment les principes de l’égalité de traitement et de la proportionnalité. L’initiative sur le renvoi des criminels étrangers violait déjà ces principes fondamentaux. La nouvelle initiative de mise en œuvre veut obliger les juges à rendre des jugements inhumains et ne respectant pas la proportionnalité. Car la gravité du délit commis n’aura plus d’importance. Selon Niccolò Raselli, juge fédéral de 1995 à 2012, « cet automatisme a pour but de mettre les tribunaux hors-jeu. On veut neutraliser le troisième pouvoir que la Constitution contraint à évaluer chaque cas individuellement, ainsi qu’à respecter le principe de la proportionnalité. »

Cette attaque de l’État de droit ravale un quart de la population au rang de citoyens de seconde zone. L’initiative spolie de leurs droits élémentaires des centaines de milliers de secondos nés ici et bien intégrés, instaurant ainsi une justice à deux vitesses. Deux cents personnalités de gauche et de droite la jugent « barbare ». L’initiative de mise en œuvre veut soi-disant faire respecter la volonté populaire. C’est un mensonge. Le Parlement a déjà adopté une loi appliquant strictement l’initiative sur le renvoi. Mais l’UDC s’en moque. Elle ne veut pas « mettre en œuvre », mais aller encore plus loin. Elle a ajouté 40 nouveaux délits, comme la fraude à la carte de crédit, qui conduiraient à l’expulsion du pays.

Une fois dépensé au Gothard, l’argent ne sera plus disponible pour la Suisse romande, s’inquiète Daniel Brélaz, syndic de Lausanne et conseiller national (Verts). Des projets pourraient être pénalisés, comme le contournement de Morges (VD), du Locle et de La Chaux-de-Fonds (NE), ainsi que des tronçons genevois. À moins de vouloir la destruction massive des Tessinois et des Uranais sous les particules fines, ou s’essuyer les pieds sur les engagements COP 21, difficile de dire oui à un projet aussi stupide.

NON

www.2tunnel-non.ch

Initiative PDC « Pour l’égalité fiscale du mariage » Cette initiative prétend supprimer les désavantages subis par les couples mariés par rapport à d’autres communautés de vie, notamment en matière d’impôts et de prévoyance vieillesse. Dans les assurances sociales, les couples mariés ne sont pas désavantagés, mais, dans l’ensemble, privilégiés à travers certaines prestations qui leur sont spécialement destinées : prestations de veuves, splitting pour les couples mariés, exonération de la cotisation pour les partenaires sans activité lucrative, etc. Une suppression intégrale du plafonnement à 150 % des rentes AVS de couple coûterait chaque année 2 milliards de francs. Les actuelles prestations en faveur des couples mariés génèrent une dépense annuelle de 2,8 milliards de francs. En fin de compte, la situation des couples mariés serait moins bonne qu’aujourd’hui.

NON

www.initiativedemiseenoeuvre-non.ch

Deuxième tunnel routier au Gothard La construction d’un deuxième tunnel routier au Gothard est en contradiction avec la politique de transfert du trafic de la route au rail soutenue à plusieurs reprises dans les urnes par les citoyen·ne·s. La promesse que les deux tubes ne seront qu’à une voie n’est guère crédible, car pratiquement impossible à tenir. Or, une ouverture un jour ou l’autre des quatre voies rendrait impossible toute réduction du trafic de transit routier à travers les Alpes. La nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA) offre suffisamment de capacités pour assurer la liaison nord-sud pendant la réfection du tunnel existant et mettre en œuvre le transfert précité, décidé avec l’acceptation de l’Initiative des Alpes.

OUI

De plus, les désavantages qu’ils connaissent par rapport aux couples concubins ont largement été éliminés du droit fiscal. L’initiative définit expressément le mariage comme l’union entre un homme et une femme, fermant définitivement la porte au mariage pour les couples de même sexe. Cette construction discrimine ainsi toutes les personnes ayant une autre orientation sexuelle. En ajoutant cette phrase, les PDC ont, comme le dit Le Temps, « brouillé les cartes et jeté le trouble sur leurs intentions ». Deux initiatives pour le prix d’une. Le PDC a péché par gourmandise et doit être sanctionné par un clair refus. www.avancons-ensemble.ch

NON


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