N° 03 24.03.2016
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
COnférence sur le bilan 2015
accord salarial
La Poste prospère, les cadres profitent. Et le personnel et le réseau postal ? page 5
+ 0,4 % en 2016 et + 0,6 % en 2017 : un compromis à effet durable chez Swisscom page 7
édito
« Dimanche soir à Herrliberg », une nouvelle désopilante d’Antoine Jaccoud page 11
A-t-on encore besoin du livre ? Sans doute par goût de la provocation, le nouveau directeur de la bibliothèque de l’EPF de Zurich remet en question le sens des bibliothèques et de leurs fonds de livres en raison de la digitalisation progressive. Le livre imprimé ou digital reste très demandé et les bibliothèques font preuve d’inventivité. Pages 2-3
PHOTO AUDE HAENI
Yves Sancey, rédacteur romand
Tamedia a cartonné en 2015. De quoi signer des CCT dans l’imprimerie et les médias ! page 8
dossier révolution digitale #8
Schneider, clown triste Il y a un mois, ici même, dans cette tribune, je brocardais le chef de l’Economie Schneider-Amman. Depuis, celui-ci s’est distingué. Son numéro de clown pour la journée des malades a fait rire le monde entier. Nous, il ne nous fait plus rire. On attend toujours de lui une réaction face à l’hémorragie des 50 000 emplois perdus depuis la fin du taux plancher selon l’USS. Ses collègues de droite, eux, agissent : ils profitent de la 3e réforme de l’imposition des entreprises (RIE3) pour s’accorder de nouveaux rabais fiscaux tout en refusant des correctifs, avec des centaines de millions de manque à gagner pour la Confédération à la clé et de l’austérité à gogo. Le patronat refuse aussi que l’Etat corrige les inégalités de salaire hommes-femmes (p. 10) et veut des magasins ouverts le plus tard possible (p. 11). Ancien de l’Union patronale, le patron de La Poste, Peter Hasler, annonce des mesures impopulaires pour le réseau postal à cause des clients qui s’en détourneraient (24 heures, 11.3) ! Les salaires du management postal explosent, + 24 % (p. 5), comme ceux de la direction de Tamedia : + 74 % (p. 8). Le vote du 28 février a néanmoins permis de se remettre à rêver. Un formidable élan a grippé la machine blochérienne (p. 11). Taper sur quelques milliers de réfugiés ne résout bien sûr aucun problème. La Suisse doit affronter de vrais défis mais le clown Schneider-Amman dort encore.
Bilan 2015 votations du 28 février
Recherche actuelle
Call centers : renouveau ou impasse ? Dans les centres d’appels et de contact, les exigences envers les salarié·e·s sont en hausse – tant du point de vue technique que dans l‘approche du client. Cependant, la branche offre des conditions de travail peu attrayantes. Une étude récente apporte des analyses et des solutions possibles. Patrick Probst Sous la direction de l’éminent professeur bâlois de sociologie Ueli Mäder, Riccardo Pardini et Bianca Fritz ont analysé dans une étude la situation de travail dans la branche des centres d’appels. Des entretiens se sont déroulés avec 45 cadres et employé·e·s issus
de 12 call centers en Suisse. De plus, une vaste analyse de la presse a été effectuée. « Les résultats sont surprenants », commente le professeur Mäder. « Ils montrent que la plupart des call centers en Suisse auront du mal à surmon-
Première étude du genre
ter les défis futurs de la branche – car leurs conditions d’embauche ne sont pas assez attractives pour le personnel toujours plus qualifié dont ils ont besoin. » Il est clair qu’il existe ici un besoin d’action.
Suite en page 4
Intitulée Arbeiten im Call Center (Travailler dans un centre d’appels), elle a été commandée par syndicom et la Fondation sovis. La section Berne de syndicom a apporté une contribution financière substantielle à sa réalisation. C’est la première étude qui s’attache à rendre compte de la situation du travail dans les centres d’appels et de contact en Suisse. On en compte près de 900 dans notre pays. Quelque 30 000 personnes y travaillent.
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dossier révolution digitale #8
A nous les livres ! Début février, une interview dans la NZZ am Sonntag mettait en émoi le monde bibliothécaire suisse. La bonne nouvelle, c’est qu’on se remet à parler du livre et de l’importance des bibliothèques. Le débat fait rage ! Suleika Baumgartner * Quand étiez-vous pour la dernière fois dans une bibliothèque ? La semaine dernière ? Parfait, alors vous savez de quoi il sera question ici ! Il y a bien longtemps ou jamais ? Vous n’avez pas besoin d’avoir mauvaise conscience, mais croyez-moi : vous avez loupé une étape. Peut-être gardez-vous encore une image très stéréotypée des bibliothèques avec tous les clichés qu’on y associe : des étagères poussiéreuses, une bibliothécaire au regard sévère, des recherches pénibles pour trouver le bon code de localisation du livre. Les bibliothèques, bien qu’elles soient toujours un lieu de connaissance, ont évolué pour la plupart. Raffael Ball, le nouveau directeur de la bibliothèque de l’EPF à Zurich, même s’il ne veut pas l’admettre, devrait le savoir. Or ses déclarations dans l’interview de la NZZ am Sonntag du 7 février ont mis en colère le personnel et les utilisateurs des bibliothèques.
On n’a plus besoin de livres, dit le directeur Résumons d’abord ses propos controversés : les bibliothèques publiques sont superflues et inutiles, elles ne sont plus qu’un lieu de conservation des livres et pas une institution du savoir. Grâce à la numérisation on trouve, confortablement installé chez soi, l’essentiel sur Internet ; la plupart des livres peuvent donc être mis sans autre au débarras et de nombreuses bibliothèques, en particulier les plus petites, peuvent fermer. Une semaine plus tard, la directrice de la bibliothèque centrale de Zurich, Susanna Bliggenstorfer, rétorquait dans une lettre de lecteur à la NZZ am Sonntag : « Notre collègue de la bibliothèque de l’EPFZ (...) aime la provocation. On sait aujourd’hui depuis longtemps que les bibliothèques doivent servir deux mondes : le monde numérique et le monde analogique. On sait aussi que cette double fonction est gourmande en ressources. Mais
supprimer les bibliothèques à ce motif, c’est aller trop loin. » Aujourd’hui, il faut souvent sélectionner rapidement une information pertinente dans la pléthore d’informations disponibles. Susanna Bliggenstorfer relève à ce sujet que « pour se mettre au courant et s’approprier des connaissances, le livre, qui offre un survol imbattable, est de nouveau très demandé ». C’est pourquoi de nombreux textes, qui n’existaient que sous forme électronique, sont aussi imprimés. La directrice confirme que les chiffres de la bibliothèque centrale sont en hausse tant au niveau des utilisateurs que des prêts et atteste ainsi une tendance étonnante pour des bibliothèques scientifiques. Dans les bibliothèques municipales et communales, le nombre de prêts a néanmoins diminué depuis 2011. D’après l’Office fédéral de la statistique (OFS), les prêts restaient toutefois plus nombreux en 2014 qu’en 2007. Le recul s’explique surtout par la baisse des demandes de CD et DVD. Dans la Neue Zürcher Zeitung Oliver Thiele, de la bibliothèque municipale de Schaffhouse, affirme pour sa part que les emprunts ont même le vent en poupe à l’époque de l’économie de partage.
Un lieu multiple : à la fois café et lieu d’animation pour les enfants Comment les bibliothèques publiques se sont-elles transformées ? Lorsque j’ai obtenu mon diplôme de bibliothécaire dans les années quatre-vingt, je rêvais d’une cafétéria à la bibliothèque. Après plusieurs années passées dans le journalisme, je suis revenue à ma passion initiale et ai constaté avec plaisir de nombreuses innovations ! Dans ma région par exemple, peu après le déménagement de la bibliothèque de Wetzikon sur un nouveau site, les écoliers sont venus découvrir les nouveaux espaces lumineux – sans que nous ayons fait de la publicité. En revanche,
la cafétéria ouverte il y a une année n’est pas encore très fréquentée. Nous devons promouvoir les lectures animées qui s’y déroulent. Mais les animations pour les enfants remportent un franc succès. Ici nous apportons une contribution importante à l’encouragement à la lecture. Les bibliothèques munici-
pales et communales sont donc devenues des lieux modernes de rencontre et de communication. Et, ce qui est très important, ce sont aujourd’hui les seuls endroits où on n’est pas obligé de consommer.
La technologie à l’appui des tâches sociales A Wetzikon, l’accès Internet est gratuit pour tout le monde. Dernièrement un étudiant, dont la langue maternelle n’était certainement pas l’allemand, a rédigé chez nous sa demande de bourse d’étude ; une migrante a imprimé son dossier de candidature pour décrocher un emploi ; une dame âgée a trouvé son nouvel appartement sur Internet. Dans la NZZ, on pouvait lire qu’une bibliothèque à Thoune remet gratuitement des cartes de lecteur aux réfugiés – et réagit ainsi à une réalité sociale. Les déclarations de Raffael Ball, mis à part qu’elles sont arrogantes, sont aussi à courte vue. En tout cas, l’idée de remplacer des bibliothèques par Internet pourrait faire le bonheur de certains politiciens soumis à l’impératif de faire des économies. Très bien, me direz-vous, mais comment se porte le livre en général ? A en croire Michael Hagner, on ne vit jamais si vieux que lorsqu’on est donné pour mort. Hagner est professeur à l’EPFZ, où il enseigne la recherche scientifique. En 2015, il a publié une contribution intitulée « Zur Sache des Buches » (A propos du livre). Dans une longue réplique à Ball, Hagner écrivait dans la NZZ du 12 février : « Le livre imprimé se porte étonnamment bien, et cette
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Le canton de Vaud à la page… numérique
réponses faciles qui jouent sur les émotions. Michael Hagner assimile les bibliothèques à des « espaces de civilisation » ; et comme il n’y en a pas énormément, « on ne devrait pas s’en passer sans obligation ».
situation ne devrait pas changer de sitôt. » Pourquoi ? « Parce qu’un grand nombre de lecteurs préfèrent emporter un livre à la maison plutôt que d’acquérir une licence pour des livres électroniques, qui peut leur être retirée à tout moment ; et ils refusent surtout de fournir ainsi des données personnelles aux grandes entreprises du capitalisme de l’information. » Hagner s’en prend aussi sévèrement à Ball : « Un bibliothécaire qui appelle à surmonter l’appréhension des livres électroniques et qui a le toupet de vouloir quasiment vider les bibliothèques de leurs livres n’a pas seulement raté sa vocation, mais il se mêle aussi de pratiques de recherche qui ne le regardent pas. »
Mesures d’encouragement Pour conclure, encore quelques chiffres. L’OFS recensait en 2013, dans une étude incomplète, 775 bibliothèques et près de 1,4 million d’utilisateurs. Ces dernières années, la branche suisse du livre a réalisé un chiffre d’affaires moins élevé (5,7 % de moins en 2015 que l’année précédente), notamment en raison de la pression provoquée par l’abolition du cartel sur le prix du livre en 2007. Comme le relevait le Tages-Anzeiger du 18 février, le nombre de livres vendus n’a guère varié. Les craintes exprimées par syndicom dans le cadre de la campagne qui a précédé la votation sur le
Espace de civilisation
*Suleika Baumgartner est journaliste indépendante et responsable suppléante de la bibliothèque régionale de Wetzikon (ZH), où elle est notamment en charge des relations publiques. Les opinions exprimées ici sont personnelles. Sources : NZZ am Sonntag du 7 février 2016 (http ://urlz.fr/3cOd) NZZ du 12 février 2016 NZZ am Sonntag du 14 février 2016 NZZ du 16 février 2016 Tages-Anzeiger du 18 février 2016
L’ensemble des photos de ce dossier ont été prises à la bibliothèque de la Riponne à Lausanne.
PHOTOS AUDE HAENI
Hagner va même plus loin dans le débat sur la conservation à long terme de manuscrits numérisés. Il est merveilleux que des archives de bibliothèques soient disponibles en version électronique, mais la question est de savoir si ces documents numérisés pourront toujours être lus dans deux cents ans. « D’ici là, il est bien possible que plus personne ne puisse faire des recherches sur les travaux écrits en 2016 par des informaticiens ou des physiciens des particules. » Hagner mentionne encore un autre aspect que de nombreux commentateurs ont négligé : les livres, réels ou en trompe-l’œil, utilisés à titre purement décoratif pour simuler une bibliothèque ne devraient pas être interprétés comme un reflet tardif du dadaïsme. Bien plus encore : « Nous ne devons pas réduire une vénérable institution de formation à un décor ridicule, censé tromper les personnes qui attachent de l’importance au savoir et à la culture livresque. » Car cela ferait le jeu de certaines forces politiques désireuses de renoncer à la formation et aux connaissances acquises par la réflexion patiente, afin de les remplacer par une culture superficielle et des
prix unique du livre étaient donc malheureusement justifiées. De mon côté, je rejoins le journaliste du Tages-Anzeiger Martin Ebel : « Les mesures d’encouragement de la Confédération, actuellement en cours, sont indispensables et urgentes. »
Tout à la fois musées cantonaux, bibliothèque, parlement, le Palais de Rumine à Lausanne est un lieu de culture connu des Vaudois. Si le bâtiment a été construit à la fin du XIXe siècle, la bibliothèque multimédia a su suivre les goûts et les demandes de son public. On peut ainsi y emprunter classiquement des ouvrages imprimés. Plus étonnant, on peut également y emprunter des DVD (films, séries ou documentaires), des CD musicaux ainsi que des livres numériques. Depuis neuf mois, la Bibliothèque cantonale et universitaire - Lausanne (BCUL), déjà expérimentée dans le domaine de la numérisation de publications spécialisées, d’ouvrages anciens et de la presse vaudoise (projet Scriptorium, 4 millions de pages déjà scannées), propose des « eLectures » à un large public. « On s’oriente radicalement aux besoins de nos différents publics. Des besoins qui évoluent sans cesse », explique Jeannette Frey, directrice. « Tous les quatre ou cinq ans, nous faisons une enquête d’envergure et, chaque année, de plus petites, plus pointues, pour comprendre l’évolution des comportements. Nos publics ne lisent pas de la même manière pour le travail que pour les loisirs. » Le catalogue lausannois compte 8500 ouvrages numériques, dont près de 6000 en français. Pour les six premiers mois d’eLectures, la BCUL a accordé 6000 prêts numériques, ce qui reste encore bien modeste en comparaison des 321 000 emprunts d’imprimés, mais qui correspond à une demande en hausse. La liseuse, surtout en vacances, permet une économie en poids dans les bagages des grands lecteurs et lectrices. Pour aider les lecteurs qui ne sont pas équipés, la BCUL propose des liseuses en prêt. Le débat zurichois étonne la directrice. « Une polémique sur la bibliothèque numérique en 2016, c’est un peu tard. Nous numérisons depuis la fin des années nonante et cela fait dix-sept ans que nous achetons des collections numériques. Depuis quatre ans, c’est plus de la moitié de notre budget d’achat ! Et sur quoi porte au fond cette polémique ? Je m’étonne en outre qu’elle soit lancée par la bibliothèque de l’Ecole polytechnique fédérale, certes axée depuis longtemps sur des articles numériques. On ne peut pas généraliser à partir de ce cas très particulier pour toute la lecture publique ! La BCUL est une bibliothèque encyclopédique qui s’adresse au public cultivé, nous sommes bien plus généralistes, et nous remarquons des usages bien plus diversifiés. » L’offre de la BCUL n’est pas isolée. 48 institutions romandes, en général municipales, dont 23 dans le canton de Vaud, se sont affiliées à la plate-forme d’accès numérique proposée par la fondation Bibliomedia depuis la fin de 2014. L’offre en livre numérique existe également dans d’autres cantons comme la Médiathèque Valais qui propose d’emprunter à distance, depuis chez soi, et gratuitement, des livres numériques. La controverse zurichoise aura ainsi involontairement permis de constater que les bibliothèques ont su rester à la page et accompagnent intelligemment la digitalisation du livre. Allez vérifier par vous-mêmes ! Vous ne serez pas déçus.
Yves Sancey Lien projet Scriptorium : http://scriptorium.bcu-lausanne.ch
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016
Recherche actuelle
Call centers : renouveau ou impasse ? Suite de la page 1 Les tendances principales : qualité et durabilité L’étude bâloise, qui n’existe pour le moment qu’en allemand, donne des renseignements détaillés sur l’organisation du travail et les possibilités d’épanouissement du personnel dans les douze entreprises examinées. En résumé, les cinq tendances suivantes ont été établies dans la branche des centres d’appels et de contact :
1. Des tâches simples disparaissent Les tâches peu exigeantes des call centers sont de plus en plus automatisées ou délocalisées à l’étranger. Les emplois qui exigent peu de qualifications sont de moins en moins nombreux. Commentaire de la direction : « Au retour de quatre ou cinq semaines de vacances, un collaborateur doit consacrer une demi-journée, voire une journée entière de travail à se familiariser avec de nouveaux processus, des changements de produit et des modifications de service ; c’est extrême. »
2. Travail axé « processus » La forme de production des centres d’appels, dont la méthode classique de travail est fondée sur une
Les gros problèmes de la branche : mutation et entêtement 4. Visages de l’entreprise
parcellisation extrême des tâches, évolue vers des formes de travail axées sur les processus. Cette façon de travailler exige des qualifications plus élevées et un plus large éventail de compétences. Commentaire de la direction : « Mis à part la maîtrise des langues, il faut aussi savoir mener un entretien téléphonique et être capable de rédiger. L’écrit (p. ex. établir un contrat, réagir à une réclamation, etc.) s’ajoute aux compétences indispensables pour l’utilisation des instruments de travail. »
En sociologie, lorsqu’on analyse les mutations sociales, on peut souvent observer que les structures changent plus rapidement que la culture du travail. Il n’est ainsi pas étonnant que cette dernière peine à s’adapter aux changements structurels dans la plupart des centres d’appels. Mais le décalage grandissant entre l’évolution des structures et la culture d’entreprise devrait donner matière à réflexion, surtout aux entreprises. D’après les employé·e·s, les problèmes suivants s’aggravent :
Pour résister à la concurrence globale, les centres d’appels en Suisse doivent se focaliser davantage sur des offres de prestations de très haute qualité, qui sont coûteuses. Le contact avec la clientèle exige toujours plus de professionnalisme. D’après le rapport « Service Excellence Cockpit Report », le travail accompli dans les centres d’appels, c’est-à-dire les relations avec la clientèle, se transforment en une compétence clé de l’entreprise, qui ne peut donc pas être facilement délocalisée à l’étranger. Commentaire de la direction : « Pour nous, la place économique suisse revêt une très grande importance. (…) Des solutions near- et offshore ont été expérimentées. (…) Mais la tendance actuelle est de se concentrer sur la Suisse, d’y ouvrir moins de centres d’appels, mais de meilleure qualité. »
3. Interaction sociale L’interaction sociale prend toujours plus d’ampleur dans les contacts avec la clientèle. Les compétences communicatives gagnent en importance, tant dans la conduite d’entretiens que dans l’expression écrite. Commentaire des experts : « Les agent·e·s ou collaborateurs et collaboratrices doivent prendre au sérieux les client·e·s et leurs problèmes et faire tout leur possible pour les résoudre. Ils doivent installer le dialogue sans que le client ait le sentiment d’être guidé. »
1. La formation mène à une impasse La formation professionnelle « Agent·e relation client » ne contribue pas à valoriser suffisamment la branche. Elle est considérée comme inférieure à un apprentissage commercial et comme une voie de garage. Ou comme un tremplin pour bifurquer dans la branche de la communication. Commentaire des salarié·e·s : « Comme les possibilités de développement sont assez limitées, je me demande si j’ai vraiment des opportunités d’évoluer ensuite. (…) Je pense que cette formation est certainement utile, mais je préfère (…) une formation commerciale (…) »
5. Mutation technologique
PHOTO PATRICK GUTENBERG
de gauche à droite · Le sociologue Ueli Mäder, Riccardo Pardini, ensemble avec Daniel Münger et Daniel Hügli de syndicom
Le nombre de canaux de communication que les agent·e·s en contact avec la clientèle doivent maîtriser augmente en permanence : du téléphone au chat en ligne, en passant par les médias sociaux. Cela exige des qualifications plus élevées et un plus large éventail de compétences. Commentaire des collaborateurs et collaboratrices : « Désormais, la situation évolue davantage en direction de l’‹accompagnement numérique›. Donc je n’apporte pas seulement un support technique, mais j’accompagne aussi le client. » En résumé, on constate que plusieurs tendances se développent en parallèle. Elles transforment et intensifient la mutation structurelle d’une branche, où les qualifications requises atteignent désormais un niveau élevé.
2. Perfectionnements insuffisants Les perfectionnements professionnels ne sont pas assez attrayants et se déroulent presque exclusivement dans les divisions opérationnelles et portent sur des thématiques spécifiques aux produits. Lorsque les produits changent, les compétences acquises lors de perfectionnements deviennent rapidement obsolètes pour la carrière des employé·e·s. Commentaire des salarié·e·s : « Parler de perfectionnement est peut-être un peu exagéré. Mais il y a toujours de nouvelles versions de logiciels, des adaptations de processus ; en tout, quatre fois par année. »
3. Guère de possibilités de carrière Les perspectives professionnelles sont limitées, en raison de la structure hiérarchique aplatie. Commentaire de la direction : « (…) il n’est pas facile de sortir du domaine de Customer Care pour accéder à d’autres divisions. Dans des cas individuels, nous prenons volontiers des agentes de centres d’appels pour des stages, p. ex. comme assistantes dans le domaine RH. »
Usage du mot centre d’appels Dans le monde du travail, le concept de centre d’appels a changé maintes fois de dénomination. A l’intérieur de la branche, on parle essentiellement de centres de contact ou de centres de service. L’utilisation de dénominations différentes montre à quel point la branche elle-même est hétérogène. Le dénominateur commun des entreprises réside dans leur activité, à savoir la communication associée au traitement de dossiers par des processus techniques efficaces. Comme cette activité émane à l’origine des centres d’appels, le concept de centre d’appels est maintenu pour l’instant. (ppr)
Groupe d’accompagnement Développement réseau postal et vente
Deux nouveaux profils de poste au guichet La Poste, respectivement le domaine Réseau postal et vente (PV), entend séparer les opérations de vente des services de conseil aux guichets. Dans les projets liés au développement du domaine Réseau postal et vente (WPV), La Poste entend favoriser une communication transparente et les échanges avec les syndicats. Depuis avril 2015, des représentant·e·s de syndicom et de transfair se réunissent régulièrement avec la direction du domaine PV et les responsables du projet dans le cadre d’un groupe d’accompagnement.
tés de conseil aux guichets postaux à partir du 1er janvier 2017. Ceux qui n’offrent plus de services
classiques. Les clients devront dès lors choisir le bon guichet en fonction de la prestation qu’ils souhaitent. Cette proposition a été soumise à la direction du groupe et au conseil d’administration. Elle sera examinée d’ici à fin mai. Si elle est approuvée par les deux instances, PV informera les employé·e·s sur la marche à suivre et instaurera le dialogue.
de conseil n’auront donc plus de pression à la vente. Ils ne proposeront plus que des services postaux
Une nouvelle rencontre s’est déroulée le 2 mars pour discuter du projet « Développement réseau postal et vente ». PV a informé les syndicats que les activités de vente allaient être séparées des activi-
La direction de PV a déjà adopté les descriptifs de postes pour la vente et le conseil. La classification des deux descriptifs est définie au sein de la systématique salariale de La Poste. Elle sera sou-
PHOTO KEYS TONE
Limiter la pression à la vente
Descriptifs de postes, classification et salaires
madame ruoff tiendra-t-elle parole ? · Les salaires actuels doivent être transférés dans la nouvelle CCT.
mise avec le concept de mise en œuvre à la direction du groupe et au conseil d’administration, en avril ou mai de cette année. Après la décision du conseil d’administration, La Poste mènera la discussion avec les syndicats et informera ensuite sur les classifications. La Poste souhaite communiquer simultanément les échelons de fonction et les conditions-cadres d’une éventuelle mise en œuvre. Au début de l’été, des meetings d’information seront organisés dans les secteurs d’offices de poste.
Les salaires actuels doivent être maintenus ! syndicom examinera de manière critique toute classification qui
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016 Commentaire
Les membres façonnent la branche
Les employé·e·s sont régulièrement soumis à des processus de rationalisation. La menace d’une automatisation ou d’une délocalisation des processus de travail plane comme une épée de Damoclès. D’où une pression toujours plus élevée. Le volume de travail à réaliser chaque heure ne cesse d’augmenter, avec pour conséquence une intensification du travail. En revanche, les temps de réaction sont toujours plus courts, les entretiens avec la clientèle toujours plus rationalisés. Les processus dits d’optimisation et de standardisation accélèrent le rythme de travail. Commentaire des salarié·e·s : « Des objectifs sont définis pour chaque projet. Mais il n’est pas facile de les atteindre à temps, selon l’instrument ou le client. On essaie d’augmenter l’efficacité et d’aller plus vite que son ombre (…). »
5. Mauvaise réputation de la branche Dans les médias, les comptes rendus sur la branche des centres d’appels sont rarement nuancés. La grande majorité des articles parus dans la période d’évaluation de l’étude relèvent les aspects négatifs de la branche. Commentaire des salarié·e·s : « Ce n’est pas comme à la galère. Cette impres sion est souvent relayée par les médias. C’est peut-être aussi une image par tiellement erronée. » En résumé, on constate que la mauvaise image de la branche n’est pas fortuite, mais qu’elle est en lien direct avec la situation de travail et les perspectives professionnelles dans la branche.
4. Garantir formation / perfectionnement
Compte tenu du décalage croissant entre les exigences des call centers et la réalité du travail, il est indispensable d’agir. Pour résoudre ce dilemme, syndicom estime que les mesures suivantes s’imposent :
La branche ne peut relever les défis du futur que si elle accorde aux employé·e·s le droit à la formation et au perfectionnement. La réglementation prévue dans le cadre de la CCT de branche va dans cette direction.
1. CCT comme plateforme d’innovation
5. Planification du personnel coordonnée avec les partenaires sociaux
En automne 2015, la CCT signée entre syndicom et l’association patronale contactswiss est entrée en vigueur – une première pour la branche. Il s’agit d’utiliser cet instrument pour développer les conditions de travail, en particulier en matière de salaires et de prestations de compensation pour la charge de travail accrue.
De nouvelles technologies placent sans cesse les employé·e·s face à de nouveaux défis. Pour pouvoir surmonter le changement avec le personnel disponible, il importe que les partenaires sociaux anticipent ensemble les ressources. Cette démarche a fait ses preuves chez Swisscom.
2. CCT de force obligatoire générale
Les employé·e·s des call centers fournissent des prestations de haute qualité par le biais de divers canaux et dans plusieurs langues. La qualité élevée augmente les exigences de travail. D’où le maintien à un niveau attrayant des call centers en Suisse. Pour que cette situation demeure, la branche doit investir dans ses employé·e·s : dans les conditions de travail, la formation et le perfectionnement professionnel, ainsi que les droits de participation au sein de l’entreprise. La convention collective de travail (CCT) pour la branche des call centers sert de base pour garantir de nombreuses améliorations. Dès lors, il s’agit de l’étendre à l’association CallNet.ch et de la faire déclarer de force obligatoire par le Conseil fédéral pour toute la branche. Les membres peuvent jouer un rôle important dans le développement de solutions pour la branche. Le 10 juin, ils auront la possibilité de façonner l’avenir de la branche lors de la conférence syndicom des employé·e·s des call centers. Daniel Hügli secrétaire central du secteur Telecom / IT
Seule une partie des centres d’appels suisses sont soumis à la CCT contactswiss. contactswiss et syndicom ont pour objectif d’obtenir sa déclaration de force obligatoire générale par le Conseil fédéral, afin que la concurrence ne joue plus sur les coûts de personnel, mais sur la qualité des prestations. C’est la seule manière d’améliorer l’image de la branche.
3. Valoriser la formation La nouvelle formation « Agent·e relation client » marque une première étape vers la professionnalisation de la branche. Néanmoins, la formation connaît encore des problèmes. L’objectif de former durablement de la main-d’œuvre très qualifiée dans la branche ne pourra être atteint qu’en élargissant la formation à la gestion si possible efficace des relations clients, car elles gagneront encore en importance à l’avenir.
PHOTO KEYS TONE / GAETAN BALLY
4. La charge de travail augmente
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D’un point de vue syndical, cinq solutions pour sortir du dilemme
travail exigeant · Le travail dans les Callcenters doit être revalorisé.
Conférence de presse bilan 2015
La Poste prospère, les cadres profitent. Et le personnel ? Roland Lamprecht serait inférieure aux salaires actuels et introduira des mesures le cas échéant. syndicom rappellera à la directrice du groupe Susanne Ruoff sa promesse de transférer les salaires actuels dans la nouvelle CCT. De plus, syndicom examinera et évaluera les descriptifs de postes. La prochaine rencontre du groupe d‘accompagnement WPV se tiendra le 30 mars prochain.
La direction du groupe Poste a envoyé un message à double sens lors de sa conférence sur le bilan 2015. D’un côté La Poste progresse dans un environnement qui se modifie très rapidement. En même temps, elle veut alléger de façon conséquente son réseau de bureaux de poste. syndicom exige qu’à l’avenir le développement de La Poste et de ses filiales ne se fasse pas au détriment des salarié·e·s et des conditions de travail. De plus, la bonne marche des affaires ne doit pas seulement profiter aux cadres, mais aussi à l’ensemble du personnel.
7 millions de gains en plus Pour toute question, adressezvous au secrétariat central ou par mail à roland.lamprecht@syndicom.ch
Avec un bénéfice consolidé de 645 millions (+ 7 millions), La Poste est une entreprise saine, qui peut envisager l’avenir avec sérénité. Malgré les baisses de recettes, le
bénéfice a augmenté. Ce sont surtout les 54 420 employé·e·s de La Poste en Suisse qui ont contribué à ce bon résultat.
Croissance = jobs en moins ? L’annonce que La Poste compte « développer ses points d’accès et ses prestations avec cohérence » a provoqué un certain malaise chez le personnel. L’année dernière, 550 emplois à plein temps ont été supprimés. Le développement ne doit donc pas aller de pair avec d’autres réductions de postes et une pression
accrue sur les conditions de travail. Il conviendrait au contraire de témoigner de la reconnaissance au personnel pour son travail quotidien dans un contexte difficile, marqué par des externalisations. On pense ici à l’externalisation des conducteurs de bus.
+ 24 % pour les cadres La rémunération moyenne des cadres supérieurs a augmenté de 24 %, alors que les bas salaires stagnent. La Poste doit endosser sa responsabilité d’employeur social vis-à-vis des employé·e·s. Suppri-
mer des postes « dans le cadre d’un consensus social » ne suffit pas dans ce contexte. La Poste doit offrir des perspectives d’avenir aux employé·e·s qui, par leur travail, soutiendront l’entreprise ces prochaines décennies. Cela signifie qu’il faut investir dans le personnel et le faire participer équitablement au bénéfice. Lors des prochaines négociations de salaire et CCT, La Poste pourra montrer si elle est prête à accepter d’assumer sa responsabilité sociale. (syndicom)
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016 Accord salarial
Un compromis à effet durable chez Swisscom 0,4 % d’augmentation de la masse salariale pour 2016, 0,6 % pour 2017 : l’accord salarial avec Swisscom a été ratifié par la Conférence d’entreprise Swisscom Group. Bien que peu spectaculaire à première vue, il déploiera des effets importants à long terme. Franz Schori * ment confié plusieurs mandats à syndicom. La définition des objectifs doit ainsi être remplacée par un système qui permette réellement de favoriser le développement professionnel des collaborateurs et collaboratrices. « My performance est
un véritable instrument de domination qu’il faut supprimer », s’est exclamé un collègue, chaudement applaudi par les autres participant·e·s. L’évolution du salaire médian chez Swisscom doit aussi être examinée de près.
PHOTO SWISSCOM
Lors de la conférence d’entreprise Swisscom Group du 25 février dernier, près de 70 membres de syndicom ont approuvé l’accord salarial conclu avec Swisscom pour deux ans. Grâce à la persévérance de syndicom, quelque 400 employé·e·s dont le salaire se situait encore en-dessous de la bande salariale seront ramenés dans la bande salariale au 1er avril 2016. Cette mesure absorbera une grande partie de l’augmentation de la masse salariale, mais elle permet d’éliminer enfin une injustice de longue date. Cette problématique est donc définitivement résolue, puisque le système en vigueur interdit d’engager des personnes en-dessous de la bande salariale. Dès le 1er avril 2017, l’augmentation de la masse salariale de 0,6 % profitera à un nombre encore plus important de salarié·e·s de Swisscom. Mis à part la ratification de l’accord salarial, la Conférence d’entreprise Swisscom Group a égale-
Giorgio Pardini, responsable du secteur TIC à syndicom, a exprimé sa crainte que le renchérissement négatif et la répartition de l’augmentation de la masse salariale entraînent une baisse du salaire médian. « Ce n’est bien sûr pas acceptable; le salaire médian doit suivre l’augmentation de la productivité du travail », a insisté Pardini. La Conférence d’entreprise a également chargé syndicom de discuter avec Swisscom sur la manière de motiver les employé·e·s qui n’ont bénéficié d’aucune augmentation salariale depuis plusieurs années, malgré leurs bonnes performances. On pourrait leur accorder par exemple des jours de congé supplémentaires. Les partenaires sociaux devraient de toute façon se pencher sur une telle option à une époque où le chômage ne cesse d’augmenter.
* Secrétaire spécialisé Télécom/IT
COURS DE SYNDICALISAT ION
Un nouvel élan insufflé au recrutement
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du séminaire Cornelia Ziehler, présidente du comité d’entreprise (CoEnt) de Sunrise. Henner Knorr, président du comité d’entreprise Capita / avocis, fraîchement élu, partage cette impression : « Nous avons constaté partout les mêmes difficultés à aborder les collègues de travail, faute de temps. Nous pouvons y remédier grâce à des concepts développés ensemble. » Pour Hugo Meier, président du comité d’entreprise localsearch. ch, les techniques de recrutement présentées étaient particulièrement intéressantes. Il s’est déclaré très motivé et déterminé à se mettre à la tâche avec un nouvel élan à l’issue du
séminaire. Beat Isler, membre du CoEnt upc cablecom et du comité de section syndicom de Berne, a recueilli des idées pour renforcer la collaboration de sa section avec les secrétaires
PHOTO S YNDICOM
Le secteur Télécom / IT a organisé mi-février un séminaire sur le recrutement, qui a réuni pendant deux jours les membres de différents comités d’entreprise, dans le but de donner une nouvelle impulsion à la syndicalisation. Le séminaire, animé par le spécialiste de la communication Mark Herbst, a permis de tirer de nombreux enseignements. Il est notamment frappant de constater que l’argumentation tourne toujours autour de la convention collective de travail. « Les discussions ont révélé que nous sommes tous préoccupés par les mêmes thèmes, comme la pression au travail et le manque de personnel », a relevé à l’issue
régionaux·ales et les personnes de confiance lors des campagnes de recrutement en entreprise. Le séminaire a ravivé en particulier la motivation des membres du comité d’entreprise Sunrise
qui, quelques jours seulement après le séminaire, ont commencé à élaborer une présentation moderne pour la syndicalisation à Sunrise. Gageons qu’ils auront du succès ! (FS) De gauche à droite : Hugo Meier (localsearch.ch), Daniel Hügli (syndicom), Mark Herbst (responsable du cours), Claudio Nicolazzo (Sunrise), Max Stoop (upc cablecom), Peter Siegrist (upc cablecom), Henner Knorr (Capita / avocis), Cornelia Ziehler (Sunrise), Jacques Rufer (upc cablecom), Giuseppe Morabito (Sunrise), Valentina Smajli (syndicom), Beat Isler (upc cablecom), Luigi Marchiondi (Sunrise), Urs Zbinden (syndicom), Fabrizio D’Orazio (syndicom), Heidi Pulfer (syndicom). Manque sur l’image : Margit Wesche (Capita / avocis)
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016
Bilan Tamedia 2015
Des CCT en signe de reconnaissance du personnel ! Les chiffres publiés le 15 mars par Tamedia sur l’exercice 2015 sont à nouveau très bons. Aucune autre entreprise de médias n’a atteint un résultat comparable : Fr. 334 millions (+ 109 % !) avec une marge de bénéfice avant amortissements (Ebitda) de 22,9 % et de 12,3 % (Ebit). Tamedia doit donc s’engager clairement en faveur de CCT dans le secteur de l’imprimerie et des rédactions. La division Digital de Tamedia continue de croître et contribue pour 22 % et 31 % au résultat (Ebit et Ebitda). Toutefois, syndicom rappelle que les investissements réalisés dans le domaine numérique ont été financés par les recettes tirées du Print (division des produits imprimés). Les médias imprimés génèrent toujours la plus grande partie du bénéfice. syndicom s’inquiète du fait que Tamedia maximise ses profits tout en limitant toujours plus ses investissements dans le journalisme et les conditions de travail : sans un engagement clair en faveur de la qualité journalistique, Tamedia risque de sacrifier à l’avenir sa vocation de base et devenir une entreprise purement commerciale ne profitant qu’aux seuls actionnaires ! En raison des difficultés du marché publicitaire, le chiffre d’affaires du Print a certes reculé de 7 %. Néanmoins, la marge Ebitda des secteurs Publication régio-
nales et nationales se situe toujours au niveau très élevé de 15,7 % et 19,3 % !
rémunération : +74 % pour la direct ion ! Le montant total des rémunérations versées aux sept membres de la direction générale augmente de plus de 74 %, à 15,4 millions ! Les sept membres du conseil d’administration se partagent 2,3 millions. Le montant versé aux actionnaires s’élève à près de 48 millions. Certes, les 3366 employé·e·s vont participer modestement à ce festin en empochant 14,9 millions au titre de la « participation aux bénéfices ». Ils méritent cette part puisqu’ils sont les artisans de ce bénéfice, mais ces 14,9 millions sont peu de chose en comparaison des gains de la direction et des actionnaires. Et, contrairement à une hausse durable des salaires, ce n’est qu’un bonus exceptionnel.
Force obligatoire : Le SECO a reçu notre demande La demande de déclaration de force obligatoire générale du CCT de l’industrie graphique a été déposée auprès du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Le SECO a reçu comme prévu, bien qu’avec un peu retard, notre demande de déclaration de force obligatoire générale (DFOG) du CCT de l’industrie graphique. L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier de l’année prochaine et durera jusqu’à l’échéance du CCT, le 31 décembre 2018. Une durée de validité différente n’est pas possible, car la déclaration de force obligatoire générale ne s’applique que si un CCT existe (ou est en vigueur). Le dossier est maintenant entre les mains du Secrétariat d’Etat, qui lancera la procédure avec la publication de notre demande dans la Feuille fédérale. Notre
syndicat informera les salarié·e·s qui travaillent aujourd’hui sans CCT de cette nouveauté importante. Du point de vue administratif, le programme de contrôle de la mise en œuvre du CCT devra être préparé à l’Office professionnel de l’industrie graphique. Une DFOG a pour objectif principal de contrôler l’application des salaires, des vacances, des horaires, etc. Par conséquent, des contrôles « normaux » seront effectués selon un programme préétabli. De plus, des contrôles pourront avoir lieu suite à une dénonciation des syndicats ou des employé·e·s eux-mêmes. Pour la première fois dans ce secteur, tous pourront bénéficier des mêmes conditions de travail ce qui, dans une industrie graphique toujours sous pression, est un aspect important. (AZ)
syndicom exige un engagement clair ! Au vu de ces très bons chiffres et de sa position dominante dans l’impression de journaux et l’édition, le retrait de Tamedia du partenariat social est scandaleux. syndicom exige que Tamedia réintègre immédiatement le CCT de l’industrie graphique et s’engage clairement pour négocier une convention collective de travail pour les journalistes en Suisse alémanique et au Tessin.
syndicom INDUSTRIE GRAPHIQUe
Allô Tamedia, combien ça coûte une réponse ? Depuis le 1er janvier, Tamedia n’est plus membre de l’association patronale viscom, avec laquelle syndicom et syna ont négocié et signé le contrat collectif de travail (CCT) de l’industrie graphique. Monsieur Andreas Schaffner, responsable des trois centres d’impression de Tamedia, a déclaré de vive voix à Zurich, Berne et Bussigny que le respect du CCT n’est pas remis en question pour 2016 chez Tamedia, et il l’a répété en janvier aux syndicats. Cette promesse orale ne suffit pas à syndicom : les commissions du personnel, syndicom et syna avaient exigé en janvier de recevoir la confirmation écrite que Tamedia s’engagerait à respecter le CCT sans réserve, maintenant et à l’avenir. Or syndicom attend toujours cette confirmation.
Tamedia A Deux possibilités Il est inacceptable que Tamedia, le plus important imprimeur de journaux du pays, doté de puissants moyens financiers (voir cidessus), veuille laisser tomber ses employé·e·s et se retirer du partenariat social et de la communauté contractuelle. syndicom exige
Jusqu’à fin 2018, Tamedia ne peut pas contourner le CCT
Même hors de viscom, Tamedia ne peut pas contourner le CCT jusqu’à fin 2018.
de Tamedia qu’il réintègre le partenariat CCT de manière juridiquement contraignante. Deux possibilités lui sont ouvertes : redevenir membre de viscom ou déposer une déclaration de fidélité à l’Office professionnel de l’industrie graphique. Il n’y a pas de troisième voie. Tamedia doit respecter le CCT actuel, car les partenaires sociaux l’ont signé le 14 décembre 2015, alors que Tamedia était encore membre de viscom. Le CCT devrait être en outre déclaré de force obligatoire générale dès 2017.
• Ceci est valable pour les suppléments de nuit, le temps de travail et toutes les prestations et obligations inscrites dans le CCT. • Tamedia doit encaisser et transférer les contributions de perfectionnement qui permettent aux employé·e·s de suivre gratuitement des cours. • Tamedia doit cofinancer la mise en œuvre du CCT et donc déduire les contributions aux coûts d’exécution prélevées sur le salaire des personnes non affiliées au syndicat.
pétition en cours syndicom fait signer en ce moment une pétition dans toutes les imprimeries de Tamedia ! Il continuera de se battre avec nos collègues imprimeurs et prendra les mesures qui s’imposent pour que Tamedia respecte le CCT aujourd’hui et à l’avenir ! Si Tamedia ne donne pas de garanties contraignantes à syndicom, rendez-vous sera donné le 8 avril lors de l’assemblée générale des actionnaires, où les dividendes seront distribués à la famille du propriétaire ! (Angelo Zanetti)
Faillite de l’imprimerie bernoise Schläfli & Maurer
PHOTO PATRIC SPAHNI / BERNER ZEI TUNG
Licenciés du jour au lendemain L’imprimerie Schläfli & Maurer AG à Uetendorf (BE) a brusquement fermé ses portes en février dernier. 65 employé·e·s, dont 11 apprenti·e·s, se retrouvent à la rue. syndicom s’est immédiatement rendu sur place pour apporter de l’aide et du soutien aux personnes concernées. Un jour après l’ouverture de la faillite, syndicom a organisé une première assemblée du personnel, à
laquelle participait aussi Beatrice Fontana, responsable suppléante de la caisse de chômage. Près de 25 collègues étaient présents. Les anciens employé·e·s, toujours sous le choc de la nouvelle, ont donné libre cours à leur mécontentement. syndicom les soutient en ce qui concerne le droit du travail et le perfectionnement professionnel. Dix jours plus tard suivait une seconde assemblée
du personnel, tout aussi bien fréquentée, lors de laquelle plusieurs questions en suspens ont pu être éclaircies. Une bourse de l’emploi a été mise en place pour nos membres. La solidarité des employeurs est immense. Presque chaque jour, des entreprises à la recherche de nouveaux employé·e·s nous font parvenir des offres d’emploi. syndicom est
Médias | 9
syndicom | N° 03 | 24 mars 2016 Une CCT Média Maintenant !
Mutinerie sur la galère Nos collègues journalistes alémaniques et tessinois sans CCT depuis treize ans continuent leur combat. La campagne CCT de syndicom et impressum se poursuit sur une nouvelle page Web commune, sur Twitter ou Facebook. Nous sommes en l’an MMXVI [2016], dans la verte contrée d’Helvétie. Les professionnels des médias alémaniques et tessinois sont toujours sans CCT, depuis treize ans déjà. L’ensemble de la branche des éditeurs de médias imprimés et numériques refuse d’entendre parler de CCT. L’ensemble de la branche ? Non ! Depuis qu’Astérix, Obélix, Bonemine, Falbala et leurs partisans se
sont alliés pour dénoncer la situation dans la galère des médias, la CCT est enfin remise à l’ordre du jour. Hanspeter César Lebrument et son empire éditorial romain ont décidé, en septembre de l’an de grâce MMXVI, de faire tomber les forteresses de l’esprit : ainsi, les entreprises de médias ont enfin inscrit la négociation d’un contrat collectif de travail à leur agenda cette année.
signaler clairement ce que vous voulez. Et lisez les témoignages des XXIII intrépides galérien·ne·s, qui expliquent pourquoi ils veulent enfin une nouvelle CCT pour les médias imprimés en Suisse alémanique et au Tessin. Même si l’affaire est très sérieuse, vous serez surpris de voir qu’il y est aussi question de policiers et de bébés. Le site www.mediengav. ch fournit toutes les informations
Mais sans potion magique, la bataille CCT s’annonce difficile et plus encore sa victoire. Nous invitons tou·te·s les journalistes RP, photographes, producteurs et productrices, jour nalistes indé pendant·e·s, jour nalistes volontaires & Cie à se connecter à notre page Internet (uniquement en allemand et en italien malheureusement) www.mediengav.ch : répondez au sondage CCT pour
Intersyndicale
sur la campagne CCT commune de syndicom et impressum. Vous y trouverez toutes les dates et informations utiles sur les actions et les rencontres prévues et pourrez y suivre les progrès des négociations. Rejoignez-nous également sur Twitter et Facebook !
Stephanie Vonarburg, secrétaire centrale, branche Presse et médias électroniques
Librairies en danger à Lausanne
Les professionnels suisses des médias se renforcent Soutenons la librairie Basta ! et des éditeurs) ; attaques politiques contre les médias de service public. Sina Bühler, présidente de la branche Presse et médias électroniques, et Stephanie Vonarburg s’engageront dans le groupe de travail commun. (réd.)
Ils et elles organisent une coopération plus efficace entre organisations (depuis la gauche) : Stephan Ruppen (SSM), Pierre-Henry Badel (SFJ / AJS), Florian Niedermann (syndicom), Roland Kreuzer (syndicom), Rafael Poncioni (SSM), Ruedi Bruderer (SSM), Sina Bühler (syndicom), Christian Campiche (impressum), Stephanie Vonarburg (syndicom), Urs Thalmann (impressum).
RSI (radio et télévision tessinoise)
Le SSM demande la désignation d’un médiateur 40 millions d’économies annoncées et des licenciements brutaux d’un côté. Financement de 62 millions pour un nouveau Campus multimédia à Comano (TI) d’un autre côté. La RSI est en feu. Le comité national du Syndicat suisse des mass media (SSM) est très inquiet de la détérioration crois-
convaincu que quelques collègues trouveront de nouvelles opportunités. Plusieurs d’entre eux ont déjà été engagés. Grâce aux bons contacts de viscom avec les entreprises formatrices, tout est mis en œuvre pour placer les onze apprenti·e·s. viscom a organisé une séance d’information avec la commission de surveillance des apprentissages, à laquelle syndicom a aussi participé. Plusieurs
sante des relations entre la direction de la RSI (radio et télévision tessinoise) d’une part et le personnel ainsi que son syndicat, le SSM, d’autre part. La manière dont la direction a mis en œuvre les licenciements décidés dans le cadre des mesures d’économie est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
entreprises se sont solidarisées et de nombreuses offres sont disponibles pour les apprenti·e·s. Toutes les personnes concernées devraient donc pouvoir être réengagées. Trois apprenti·e·s ont déjà pu être placés avec succès. C’est une lueur d’espoir dans cette triste histoire. Il reste maintenant à espérer que l’Office des faillites achève bientôt ses éclaircissements. Il doit exami-
Au vu d’une situation qui menace de dégénérer, le SSM demande la désignation d’un médiateur neutre et acceptable par les deux parties. Celui-ci devrait faciliter le rétablissement d’une culture de dialogue constructif, nécessaire à la recherche de solutions. (YS, avec le SSM)
ner les circonstances qui ont conduit à la faillite. Il faut encore tirer au clair de nombreux points et élucider plusieurs questions (notamment la question de faillites en chaîne, ndlr). De son côté, syndicom reste actif… Car les personnes concernées méritent qu’on les soutienne et qu’on se préoccupe de leur situation.
Stefanie Fuerst, secrétaire régionale
Aujourd’hui plus que jamais, la librairie Basta ! à Lausanne est en danger. La coopérative traverse une situation financière très critique qui la menace de fermeture. On peut la soutenir financièrement, notamment à travers des dons ou en devenant coopératrice ou coopérateur (parts à 200 fr.). Les librairies lausannoises Basta !, installées à Chauderon (PetitRocher 4) et à Dorigny, fonctionnent selon les principes de l’autogestion, qui garantit leur indépendance. Installées au cœur de la cité de Lausanne, elles sont des lieux de vente et de promotion d’un choix de livres alternatifs, critiques, ou plus généraux. En outre, elles sont des lieux d’animation et de rencontre des mouvements associatifs et politiques de la gauche lausannoise. Créées il y a quarante ans à l’époque de l’autogestion et des alternatives, elles sont
aujourd’hui un espace public où circulent l’information et le débat politique, les échanges culturels et littéraires avec notamment des événements organisés dans les locaux, vernissages, présentations, débats, concerts et apéros. Soutenir Basta !, y acheter ses livres devrait être une évidence pour le monde de gauche et syndical. Des libraires compétents vous accueillent, passent vos commandes et vous conseillent au besoin. Ils et elles mettent en évidence sur les tables des ouvrages et des revues qu’on ne trouve guère ailleurs, ils et elles sont attentifs à toutes les questions économiques, sociales, écologiques et culturelles actuelles. PHOTO YVES SANCEY
mettre en évidence les défis qui appellent une réponse collective. Il sont au nombre de quatre : détérioration des conditions de travail des journalistes fixes et indépendants ; suppression d’emplois dans les médias ; pression économique et commerciale (des annonceurs
PHOTO DR
Le Syndicat suisse des mass media, L’Association suisse des journalistes spécialisés, impressum et syndicom se sont réunis à fin février afin de débattre de l’avenir des organisations de professionnels des médias en Suisse. Ils sont tombés d’accord sur le fait que les professionnels des quatre organisations concernées sont confrontés aux mêmes défis. Un groupe de travail constitué de représentant·e·s des quatre syndicats et associations va être mis sur pied en vue d’imaginer différents scénarios visant à rendre leur collaboration plus étroite et efficace. Son objectif est de renforcer la défense des intérêts et le soutien des professionnels des médias dans notre pays. Ce groupe de travail rapportera régulièrement aux instances dirigeantes chargées de ratifier les différentes étapes de cette collaboration. Selon Stephanie Vonarburg, cette rencontre a surtout permis de
Jorge Lemos Extrait de Solidarités, 02.2016 Dons : NEP, Librairie Basta, 1000 Lausanne, CCP 10-29659-3
Joint-venture de Ringier, SSR et Swisscom
Feu vert de l’Ofcom Le 29 février, l’Office fédéral de la communication (Ofcom) a donné son aval pour une coentreprise vouée à la pub, associant les forces de la SSR (société exploitant les radios et télévisions de service public en Suisse), Swisscom et Ringier. A une nuance près : la publicité ciblée en sera exclue et la SSR sera contrainte d’informer régulièrement l’Ofcom. Pour le moment, rien n’indique que cette coentreprise nuirait au développement des autres médias, ni qu’elle aurait un impact négatif sur l’exécution des programmes de la SSR, estiment les autorités compétentes. L’Ofcom exige cependant de la SSR des informations détaillées sur le développement de la coentreprise et ses effets. La cadence imposée requiert un rapport de la SSR tous les six mois. Tamedia et Médias
Suisses (l’association des médias privés romands) ont fait part de leur méfiance. Le 17 août dernier, dès l’annonce de cette alliance, syndicom prenait position sur la manière dont les bénéfices devraient être utilisés : « Les fonds publicitaires ne doivent pas être une fin en soi, mais ils doivent être investis pour renforcer la qualité du journalisme, promouvoir la diversité et la qualité des médias et garantir de bonnes conditions de travail dans tous les médias. Les entreprises qui participent au nouveau joint-venture doivent garantir l’investissement des recettes publicitaires dans des prestations journalistiques et leur utilisation pour financer des emplois avec de bonnes conditions de travail dans les rédactions. » (YS avec l’ATS)
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016
Consultation sur le projet de modification de la loi sur l’égalité
Eliminer les différences salariales par des contrôles réguliers Dans son projet de modification de la loi sur l’égalité (LEg), la Confédération a présenté les mesures étatiques prévues. Pour syndicom, le projet de loi ne va pas assez loin. Dans sa réponse à la consultation, il exige des mesures supplémentaires. De plus, la Confédération doit assumer une plus grande responsabilité dans la lutte contre la discrimination salariale. Patrizia Mordini *
des contrôles réguliers syndicom estime important que des contrôles réguliers des salaires soient réalisés au minimum tous les trois ans. D’ici 2020, cette mesure doit être mise en œuvre à tous les niveaux et dans toutes les entreprises. La responsabilité des contrôles des salaires ne doit pas être du seul ressort des entreprises et orga-
nismes de contrôle externes. L’Etat doit aussi assumer cette responsabilité et vérifier les analyses effectuées par les entreprises au moyen de contrôles ponctuels.
Réponse patronale : liberté, flexibilité et volontarisme Guère surprenante, la position de l’Union patronale suisse lors de cette consultation peut se résumer par cette phrase : « le renforcement de la loi sur l’égalité [...] préconisé [...] est disproportionné, bureaucratique et inutile. » Circulez, selon le patronat il n’y a rien à voir : les « efforts volontaires » des employeurs sont suffisants et les analyses statistiques ne permettraient pas d’aboutir à des « conclusions probantes sur les différences salariales en fonction du sexe ». Le patronat peut alors enfoncer le clou : renforcer à cette fin la loi sur l’égalité constituerait une « nouvelle intervention, à la fois excessive et inutile, dans notre marché encore apprécié pour sa flexibilité. »
Sanctions étatiques au besoin De plus, si la loi n’est pas respectée – c’està-dire si les contrôles des salaires ne sont pas effectués, si les résultats ne sont pas publiés ou si les discriminations salariales constatées ne sont pas corrigées – des sanctions étatiques doivent s’ensuivre. Important pour syndicom : les syndicats doivent obligatoirement être associés aux contrôles dans les entreprises et siéger dans une commission fédérale tripartite. C’est la seule façon de garantir la transparence à l’égard des salarié·e·s et de leurs représentations.
Le 2 mars, lors de la remise au Conseil fédéral de sa réponse à la consultation, Unia a organisé une action sur la place Fédérale.
* Responsable de l’égalité à syndicom Documentation : Prise de position de syndicom sur l’avantprojet de modification de la LEg, datée du 1er mars 2016. A consulter sur http://urlz.fr/3gdS
PHOTO UNIA
La mise en œuvre de l’égalité salariale n’est pas encore atteinte dans les faits. L’écart des salaires entre femmes et hommes s’élève actuellement à 15,1 % (OFS, enquête sur la structure des salaires LSE 2014). Le contrôle facultatif des salaires basé sur le projet « Dialogue sur l’égalité des salaires » a échoué : le nombre d’entreprises qui y ont participé (51) est bien en dessous de celui qui était espéré (100). En outre, presque la moitié de ces entreprises sont des entreprises étatiques ou proches de l’Etat. Par conséquent, des mesures étatiques contraignantes s’imposent pour remplir le mandat constitutionnel vieux de 35 ans de verser un salaire égal pour un travail de valeur équivalente.
Work & care [3/4]: La Poste
Flexibilisation sans perte de salaire work & care (travail et soin) est un thème important à La Poste. Pas moins d’un quart des employé·e·s sont concernés. Ce concept propose des modèles de travail flexibles, des offres de conseil et un congé non payé lors d’obligations de prise en charge familiale. Rita Torcasso *
Conseil et réseau interne Le réseau interne MOVE permet une meilleure conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Le système
work & care en fait explicitement partie. Une enquête effectuée en 2012 chez PostFinance a révélé que 27 % des employé·e·s étaient concernés par une telle situation ou le seront dans un proche avenir : 13 % pour leur conjoint, 58 % pour un de leurs parents, 29 % pour d’autres membres de la famille comme les grands-parents ou les frères et sœurs. En moyenne, 24 heures par mois sont consacrées à la prise en charge de membres de la famille.
Atout flexibilité Selon Verena Jolk, la flexibilité est un atout indispensable pour les collaborateurs qui remplissent des tâches d’assistance : « Ces employés apprécient une marge de flexibilité au travail et une certaine compréhension et reconnaissance de leur situation. Ils recherchent avant tout des possibilités de flexibilisation sans perte de salaire. » Ils reçoivent aussi un soutien à travers le service social interne de La Poste. « Il les met en contact avec des services régionaux et les informe de leurs droits juridiques. » En 2015, 140 employé·e·s ont eu recours aux conseils relatifs à la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Verena Jolk souligne que le système work & care occupe une place importante à La Poste, notamment parce que 40 % des employé·e·s ont plus de 50 ans.
* Journaliste free-lance
PHOTO KEYS TONE
La Poste occupe quelque 45 000 personnes. La CCT prévoit jusqu’à une semaine d’absence payée pour permettre aux employé·e·s de s’organiser lorsque leur conjoint, l’un de leurs parents ou leur enfant tombe soudainement malade (art. 2.17.5). « En 2015, 3464 congés de ce type ont été utilisés », déclare Verena Jolk, de la division de la communication des ressources humaines. Conformément à la CCT (art. 2.17.7.), les personnes chargées de soigner un proche obtiennent également un soutien mais, dans ce cas, non payé : « L’employeur soutient les collaborateurs·trices lorsqu’ils doivent s’occuper d’un membre de la famille, notamment dans le cadre de la planification des services. Il leur offre aussi la possibilité d’adapter leur taux d’occupation et / ou de prendre des congés non payés. » Le compte-temps annuel offre également une certaine flexibilité : le compte horaire mobile permet de reporter jusqu’à + 100 heures ou – 50 heures sur l’année suivante. On peut utiliser les heures accumulées sur le compte-épargne temps, qui doivent être prises dans un délai de cinq ans. « Nous ignorons à quelle fin nos employé·e·s destinent ces heures », dit Verena Jolk.
informations sur « work & care » Pour les proches aidants : projets, articles de presse, droits juridiques : http://urlz.fr/3gaE Rapport sur des mesures de la Confédération : http://urlz.fr/3gap Plateforme d’informations info-workcare.ch (en projet) : http://urlz.fr/3gau Les droits des salarié·e·s Conformément à la loi, les employé·e·s ne sont pas contraints d’accomplir des heures supplémentaires s’ils ont des obligations familiales. L’art. 324 du Code des obligations prévoit jusqu’à trois jours de congé pour organiser la prise en charge d’un proche. Mais le maintien du salaire n’est pas clairement réglé. Situation légale dans d’autres pays : absences payées : 10 jours (Allemagne, Slovaquie, Canada), 1- 2 ans en cas de maladie grave (Belgique et Espagne), 100 jours par an (France), 3 jours par mois (Italie). Loi sur les soins : en Allemagne, une période de soins de six mois avec protection contre le licenciement est prévue dans la loi. Un fonds d’indemnisation octroie en outre des prêts sans intérêts. (RT)
Actualités | 11
syndicom | N° 03 | 24 mars 2016 Loi sur les heures d’ouverture des magasins
Le Conseil national aveugle face au personnel, et sourd face aux cantons Le Conseil national s’est prononcé le 29 février en faveur de la loi sur les heures d’ouverture des magasins (LOMag). La Chambre basse veut ainsi imposer à la moitié des cantons des heures d’ouverture plus étendues. aujourd’hui. Les employé·e·s concernés auraient encore plus de difficultés à concilier leur vie de famille avec leur profession. Quant à lui, le personnel de vente refuse explicitement une extension des heures d’ouverture des magasins, comme le montre une étude récemment publiée par le syndicat Unia. Le Conseil national ignore aussi l’opposition des cantons. Ces derniers refusent également ce projet et ne veulent pas se faire dicter leur conduite en la matière. Le Conseil des Etats a rendu justice à cette argumentation fédéraliste en refusant d’en-
trer en matière lors de sa dernière session. L’USS appelle le Conseil des Etats à rester ferme en la matière. Il n’y a pas besoin d’une loi qui rendrait la vie du personnel plus difficile, allongerait les journées de travail de manière générale, ne permettrait pas de lutter contre le tourisme d’achat et serait imposée aux cantons contre leur volonté. (USS)
Vendeurs fortement opposés à la nouvelle loi
PHOTO KE YSTONE
A suivre le National, les commerces de détail devraient pouvoir ouvrir, dans tout le pays, au moins de 06 h à 20 h du lundi au vendredi et le samedi de 06 h à 18 h. Ainsi, la Chambre basse entend imposer des heures d’ouverture plus étendues à la moitié des cantons. Résultat, les horaires seraient étendus dans 14 des 26 cantons, comme par exemple à Genève, Vaud, Neuchâtel, en Valais ou dans le Jura. Si l’avis du Conseil national prend le dessus, des journées de travail encore plus éclatées vont dégrader les conditions de travail dans la vente, déjà précaires
D’après un sondage effectué par Unia auprès de 2520 employés actifs dans la vente, 96 % sont contre la nouvelle loi. Unia a mené son enquête entre mai et décembre 2015, dans les grandes surfaces de Suisse et sur Facebook. Avec les mêmes résultats d’une région à l’autre. Cette forte opposition « s’explique par plusieurs facteurs. Les vendeurs sont déjà mal protégés contre les longues journées. Ils sont 62 % à travailler entre quinze et trente minutes après la
fermeture des magasins », rappelle Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, cité dans le communiqué. La moitié d’« entre eux ne sont pas soumis à une convention collective de travail » (CCT). Et ceux qui le sont, sont « peu ou pas » protégés contre une extension des horaires. Le travail dans la vente reste précaire : 50 000 personnes sur 320 000 ont un salaire inférieur à 4000 fr. (YS, avec l’ATS)
Votations du 28 février
Dimanche soir à Herrliberg Il a regardé un moment la télévision avec Silvia et puis il s’est lassé de voir tous ces gens qui pavoisaient et qui en plus se réclamaient de la Suisse, alors il est passé sur les chaînes allemandes – des Porsches tournant l’une derrière l’autre au Nürburgring, une série avec des policiers en vestes de cuir, des Syriens qui escaladaient encore des barrières avec des bébés sous le bras – puis est allé voir sur les chaînes autrichiennes – des décolletés, du monde, des flonflons, de la jolie musique, mais bon, ça va un moment – avant de prendre la télécommande et d’éteindre la télé pour la soirée. Il a alors regardé sa femme qui était venue s’installer à côté de lui sur le canapé de cuir blanc, posant ses pieds sur les cuisses
de son homme comme elle aime à le faire depuis près de cinquante ans quand ils sont seuls le soir, et il a dit « je crois que je vais aller me coucher, Silvia, je
bonsoir – « il reste un morceau de tarte de Linz au frigo », ou s’il préférait qu’on appelle Oskar pour écouter ses witz un moment. Mais non, Christoph ne voulait
suis fatigué ». Un peu inquiète, l’épouse a observé son vieux lion et, le trouvant décidément un peu patraque, lui a demandé s’il voulait que Magdalena passe dire
rien de tout cela. « Je veux dormir, c’est tout, je suis fatigué », at-il répété, visiblement grinche, et il est sorti pisser dans le jardin, face au lac, comme chaque soir avant de se mettre sous la couette. Dans la vaste chambre à coucher du premier étage, une fois les Calida passés, Silvia a souhaité une bonne nuit à son époux et a ajouté, bienveillante, que demain serait sûrement un autre jour. Christoph n’a pas entendu. Sous ses pamirs, il comptait les moutons pour s’endormir. Plus tard, alors que le sommeil avait enfin cueilli son homme, Silvia s’est relevée pour finir la Linzertorte.
Antoine Jaccoud, scénariste et dramaturge Paru sur le blog www.journal-b.ch
dumping salarial et majoration des amendes
L’UDC contre la protection des travailleurs
Pour renforcer l’efficacité des mesures d’accompagnement, le Conseil national entend augmenter les amendes infligées aux entreprises qui ne respectent pas les conditions minimales de rémunération et de travail dans la branche. Jusqu’ici plafonnées à 5000 francs, les amendes pourront grimper jusqu’à 30 000 francs. Leur effet dissuasif serait ainsi renforcé. Cette mesure vise aussi bien les entreprises étrangères – qui détachent des travailleurs en Suisse et violent les conditions de salaire et de travail – que les entreprises suisses qui ne res-
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Le 1er mars, dans le cadre des mesures d’accompagnement, le Conseil national a décidé à une nette majorité de relever les amendes des entreprises qui pratiquent la sous-enchère salariale. Le projet passe maintenant au Conseil des Etats.
Vu du Château d’Herrliberg, protéger les salariés contre le dumping salarial en majorant les amendes ne semble pas une bonne idée au stratège de l'UDC.
pectent pas les salaires minimaux obligatoires. Seule l’UDC, avec Jean-François Rime à la tête de l’Union suisse des arts et métiers, s’est opposée fermement à une majoration du plafonnement des amendes. Une fois de plus, l’UDC agit ainsi contre les intérêts des salarié·e·s en Suisse. Une nette majorité du Conseil national (103 voix contre 77) s’est toutefois ralliée à l’argumentation selon laquelle un relèvement du plafond des amendes dissuaderait les employeurs de pratiquer la sous-enchère salariale et protégerait plus efficacement les salarié·e·s. Mais les
employeurs qui respectent les règles en vigueur en profiteraient aussi. Ils seraient mieux protégés contre la concurrence déloyale. Le Conseil des Etats doit maintenant se pencher sur le projet de loi. Les syndicats espèrent que la Chambre haute accepte aussi le projet. Même si le relèvement des amendes ne résoudra pas à lui seul la problématique du dumping salarial, il marque déjà un pas dans la bonne direction.
Christian Capacoel, responsable de la communication
12 | Actualités
syndicom | N° 03 | 24 mars 2016
Journée internationale des femmes
Carnet
Minuties
« Augmentons les rentes, pas l’âge de la retraite ! » Voilà le mot d’ordre syndical relayé dans une quinzaine de villes suisses lors de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars dernier. A Genève, Lausanne ou encore à Fribourg, en habits de travail ou tenues distinguées, des partici-
pantes arborant des perruques blanches ont opté pour l’humour pour faire passer leur message, ironisant sur leur sort, entre salaires plus bas que les hommes, durée de travail risquant d’être augmentée et cumul des tâches gratuitement offertes à la société. « Du berceau au tombeau, la majorité des êtres humains sont encore et toujours
pris en charge par des femmes. Epouses et compagnes, mères et grands-mères, filles et belles-filles, sœurs et voisines s’engagent sans compter… et finissent par payer la facture : des salaires plus bas et des rentes réduites ! » s’est indignée la Coordination féministe pour des retraites dignes… (YS, avec L’Evénement syndical)
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A Genève et à Lausanne les femmes ont manifesté avec humour, affirmant travailler avec plaisir jusqu’au tombeau.
« Touche pas à ma poste ! »
Neuchâtel défend ses offices de poste ! Pour lutter contre la fermeture de quatre des six offices de poste en ville de Neuchâtel, la mobilisation bat son plein. Le samedi 27 février, le comité citoyen pour la défense des offices postaux de La Coudre, l’Ecluse, Vauseyon et Serrières a réuni plus de 100 personnes pour sa marche de protestation, entre Serrières et le centre-ville de Neuchâtel. Par cette démonstration de force, les manifestants espèrent pouvoir faire fléchir le géant jaune, ou du moins sensibiliser les autorités à leur combat. Deuxième acte, le lundi 7 mars à la poste de Vauseyon. syndicom, qui soutient activement le comité citoyen, a fait part de son mécontentement face à l’annonce de fermeture de ces quatre offices pos-
taux en ville de Neuchâtel. « La Poste impose une stratégie gangréneuse du démantèlement de son propre réseau, ceci à la vitesse grand V », a fait part le secrétaire régional Jean-François Donzé en s’adressant aux médias, mais également aux clients et aux passants. « On nous dit que ces offices ne sont pas rentables sans nous présenter de chiffres. Nous voulons davantage de transparence ! » Le syndicat s’inquiète aussi pour l’avenir des employé·e·s de La Poste concernés par ces fermetures. Il attend également une plus grande mobilisation sur le plan politique pour contrer ce qu’il qualifie de « démantèlement du service public ». Le mouvement citoyen se donne jusqu’au 21 mars pour récolter des signa-
tures. A ce jour, il a obtenu plus de 4500 paraphes. (YS, avec L’Express)
Plus d’infos sur le site www.touchepasamaposteneuchatel.ch
Moins de chance en Valais On vient de l’apprendre (Le Nouvelliste, 17.3.16). L’office de Venthône sera remplacé par une agence postale dans les locaux du nouveau magasin Edelweiss Market du vieux village dès le 27 juin prochain. Celui des Haudères disparaîtra le 31 mars au profit d’un service à domicile. Veysonnaz, qui elle a fait recours, attend l’avis de la Postcom.
Il en est des livres comme des fables. On continue de les aimer beaucoup mais on les partage moins. Elles (ils) sont moins au cœur de nos conversations, de nos disputes, de nos réjouissances. Pourtant on n’a jamais autant écrit, et lu, on n’a jamais autant publié, et fouiné. Mais on écrit pour moins de lecteurs, et on lit autrement. Dans ce flot mouvant, se faire une place, pour un auteur, est une gageure. Se la faire de son vivant est difficile ; se la faire, une fois mort, l’est plus encore. Alors dans ce magma bouillonnant d’histoires et de titres, sortons du lot un livre, un seul, parmi tant dont il faudrait parler. Le livre d’un écrivain allemand, né en 1919 et mort en 1979. Dans ce livre-là vivent vingt-huit histoires composées entre 1955 et 1959. La meilleure introduction à son œuvre, diton. Quelque chose de chaotique où un narrateur, entouré de quelques invités attentifs, va de récit en récit, comme autant de fables, d’anecdotes, de fines observations de la vie humaine maladroite qu’il cerne avec lucidité et sans égards. « Je devrais m’abandonner à mes propres pensées ? Dieu m’en garde ! : le plus souvent je n’en ai point ; et si vraiment, elles ne sont pas de premier choix » ; « les chirurgiens : une once de cruauté, une once d’indécence, et donc terriblement captivants. » ;
« le capitaine von Dieskau venait tout juste de raconter l’histoire très agréable de la peste à Alep : comment à l’époque ils avaient coutume le soir de déverser les morts par tombereaux entiers dans des fosses communes laissées ouvertes par commodité – ce qui avait pour conséquence que chaque matin une douzaine de cadavres de pestiférés pas complètement morts venaient gratter à la porte de leur famille pour qu’on leur ouvre. ‹ Ahmondieu ! › s’écria Frau Dr. Waring, écœurée-laminée ». Ces vingthuit récits qui sont autant de chapitres désarçonnent tout d’abord, puis vous attrapent. On s’assied dans ce salon, on écoute aussi, on observe aussi ces invités tandis qu’ils écoutent. On est avec eux. Pour ses écrits sur sa ville Bargfeld, Zettel’s Traum, ce ne sont point des carnets mais des fiches qui servirent de base de travail à Arno Schmidt. Des dizaines et des dizaines de fiches pour un roman qui, en 1330 pages de format A3 dactylographiées sur trois colonnes, raconte les événements d’une journée d’été dans un petit village en multipliant les niveaux de lecture. Un labyrinthe minutieux, hélas intraduisible.
Karelle Menine Arno Schmidt, Histoires, Tristram. 2000, 26.40 CHF (12.40 CHF en poche).
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Fourneau, boulot, tombeau !
Let tre de lecteur
Une opportunité à saisir Peut-être vous souvenez-vous – c’était en octobre 2011 – d’un essai d’un journal syndicom destiné aux retraités. Rédigé dans les trois langues nationales, il donnait des informations sur ce qui se passait dans le pays au niveau des pensionnés. L’essai n’avait pas duré, probablement parce qu’il ne répondait pas à l’attente du public cible ou parce que la matière faisait défaut. Il convient également d’admettre que les préoccupations des aînés, aussi importantes soient-elles, n’obéissent pas à la même régularité et à la même diversité que celles des actifs. Dès lors, il importe de
trouver un rythme de parution propre. Relevons que plus d’un groupe a (ou avait) pris la peine d’établir le contact avec les membres au moyen d’une « feuille d’information » ; celle-ci prend (prenait) la forme d’une feuille imprimée recto / verso. Lorsqu’une section édite un « bulletin », elle offre volontiers un espace aux nouvelles destinées aux retraités. Toutefois, par la force des choses, ces informations relèvent des intérêts ou / et des attentes exprimés dans une région ou un cercle limité. De plus, le moyen choisi pour leur diffusion en restreint la portée.
Les assemblées générales constituent des occasions d’échanges très appréciés ; mais, organisées une fois l’an, elles ne réunissent de surcroît qu’une partie des membres. Dès lors, l’information et ses canaux doivent retenir l’attention de tous les responsables car l’ensemble des retraités y attache de l’importance. C’est dire si l’intention de syndicom, le journal et de son rédacteur arrive au bon moment puisque l’un et l’autre réserveront au cours de cette année quatre pages aux informations destinées aux pensionné·e·s(e)s. Excellente nouvelle bien sûr, à
condition que les comités régionaux se préparent dès maintenant à fournir à temps les communications attendues ! Cela implique que chacune de ses instances désigne un responsable de l’information chargé de rédiger et de fournir les textes attendus par le rédacteur de syndicom, le journal. Il importe également que le groupe d’intérêt Retraités national saisisse cette possibilité pour communiquer aux aînés ce qu’il entreprend en leur faveur. Je forme des vœux pour un heureux départ de cette idée intéressante et prometteuse car le partage de ce qui se fait ici ou
là ne peut que stimuler le zèle des divers comités dans leur travail en faveur de l’ensemble des membres.
Rémy Addor
Outre les articles déjà présents sur les activités ou préoccupations des retraités dans ce journal, une page vous est dores et déjà réservées pour les éditions nos 4, 6, 8 et 11. La rédaction
Actualités | 13
syndicom | N° 03 | 24 mars 2016 Portrait
Dur travail pour un sous-traitant de La Poste La plupart d’entre nous ont une seule place de travail pour pouvoir vivre. Cela ne va pas de soi. En ce moment, la vie d’Eveline Bader, qui travaille notamment pour un sous-traitant de La Poste, est assez éprouvante. Katrin Bärtschi *
PHOTO MARGARETA SOMMER
Eveline Bader, 49 ans, est une femme bien présente, qui n’a pas sa langue dans sa poche. En 2010, elle perd son emploi à La Poste, où elle a travaillé à temps partiel comme factrice pendant quatre ans. Comme son supérieur hiérarchique le répète alors sans relâche, il ne s’agit pas d’un licenciement, mais d’un non-renouvellement de son contrat. Ce qui revient au même pour Eveline : « Je dois maintenant cumuler plusieurs emplois plutôt que de vivre d’un seul. »
Travail temporaire Quand le géant jaune a engagé du personnel auxiliaire pour assurer la distribution du courrier via sa filiale Presto, l’équivalent d’Epsilon en Suisse romande, Eveline a été engagée à La Poste, avec un contrat de temporaire. En plus de son job dans la distribution matinale chez Presto, elle travaille donc deux heures, puis six à sept heures par jour comme factrice, ce qui lui plaît beaucoup : « Pour disposer de mon après-midi, je me lève volontiers à l’aube. D’autant que le travail de distribution est très varié. » Depuis la perte de son emploi à La Poste, la vie d’Eveline est devenue plus difficile. « Je distribue les journaux de bonne heure le matin et j’ai aussi accepté un gros mandat de nettoyage. De plus, je suis engagée chez un grand distributeur pour y participer à des inventaires réguliers. Et pour la quatrième saison consécutive, je travaille au kiosque du Marzili en été, ce qui me plaît. » Eveline ne comprend toujours pas pourquoi
son contrat avec La Poste n’a pas été prolongé : « Une indemnité de départ m’a finalement été versée, donc leurs raisons n’étaient pas totalement irréfutables », ditelle. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je n’y pense plus. Je préfère investir mon énergie ailleurs ! »
quatre jobs et un vrai projet En particulier pour la création de son studio de modelage des ongles. Eveline a obtenu récemment un diplôme de prothésiste ongulaire après une formation d’une année. « La créativité occupe de nouveau une place plus importante dans ma vie. Il est vraiment important pour moi de créer quelque chose qui m’appartienne. » Dans quelques années, Eveline aimerait retourner vivre avec son mari en Tunisie, son pays d’origine. « Là-bas, je m’imagine embellir les mains des mariées.
Nous garderons peut-être un appartement de deux pièces en Suisse, où la parenté tunisienne du reste de l’Europe pourra aussi loger. Et si nous ne réussissons pas à nous établir en Tunisie, nous pourrions revenir ici, bien que j’aie parfois de la peine à m’adapter au mode de vie suisse. Surtout au retour des vacances au nord de l’Afrique. La Suisse m’apparaît alors particulièrement “coincée”. Sans parler du stress permanent ! A cause de la ponctualité, de l’argent. Ici, rien n’est gratuit. »
Partir vivre en Tunisie ? « En Tunisie, on peut mieux vivre à son propre rythme. Ce n’est pas possible ici, où il y a toujours un chef qui regarde sa montre. Une fois le travail terminé, on se repose dans un hamac sans penser aux mille et une choses qui restent à faire. J’aime cette légè-
reté et disposer de temps, des heures durant. » La vie en Tunisie présente aussi des désavantages, mais ils ne comptent pas tant pour moi. L’hygiène ne correspond pas tout à fait à nos standards et le pays est dominé par un climat d’incertitude politique ou plutôt religieuse. Depuis la chute de Ben Ali, on voit de plus en plus de groupes de femmes totalement voilées dans la rue. Cela me pose problème et me fait même un peu peur. Le foulard n’a jamais été un obstacle pour moi, mais quand on ne voit plus les yeux ni les expressions du visage – cela me dérange et m’inquiète plus que la présence des chars et des militaires. »
Le syndicat m’a aidée « Il est très difficile de trouver un emploi en Suisse. Mon âge constitue déjà un handicap sur le mar-
ché du travail. Ou alors je suis surqualifiée, même en me contentant d’un salaire modeste. Si je trouvais un poste à 50 ou 60 %, je n’aurais plus besoin d’exercer plusieurs jobs, ni d’organiser sans cesse mes déplacements d’un endroit à l’autre. Bien entendu, il est important que le travail me plaise. Sinon, je suis ouverte à tout ce qui me permettrait d’assurer mon existence parallèlement à mon onglerie. » Depuis peu, Eveline occupe de nouveau un poste à taux d’occupation réduit au service interne de La Poste. « Si cette activité débouchait sur des pourcentages supplémentaires – ce serait super ! » Depuis son apprentissage d’employée spécialisée de l’hôtellerie, Eveline Bader est membre de Hotel&Gastro. En tant que factrice, elle a aussi adhéré à syndicom. « Je trouve très bien ce que font les syndicats. Par exemple, la négociation de conventions collectives de travail. Et ils soutiennent leurs membres. Lorsque nous avons reçu de nouveaux contrats chez Presto, une personne de syndicom m’a expliqué tout ce qu’il fallait savoir. Et le syndicat m’a aussi aidée dans mon combat. Ce n’était pas un combat contre La Poste, mais pour le maintien de mon emploi. C’est important que les syndicats existent. »
* Journaliste RP Post-scriptum : mi-décembre 2015, Eveline a appris que La Poste allait augmenter son taux d’activité – « un cadeau de Noël ! »
Droit au But
« Je suis depuis environ trois ans dans un centre d’appels. Mon contrat prévoit que je travaille sur appel et en fonction du volume de travail. Il précise également que je ne peux pas prétendre à un taux minimum d’occupation. Jusqu’à fin février 2016, j’ai travaillé en moyenne quatre-vingt à cent heures d’affilée par mois pour cet employeur. Il y a quelques jours, j’ai reçu le plan de service pour le mois de mars, qui ne m’attribue que 40 heures de travail. En raison de cette réduction et de la perte de salaire qui en découle, je ne suis pas en mesure de couvrir mes besoins financiers. En réponse à ma demande, ma cheffe m’a informé que je devrais désormais me contenter de ce taux d’occupation compte tenu de l’état insuffisant des commandes. Suis-je tenu d’accepter sans autre cette situation ? » Les rapports de travail convenus entre toi et ton employeur sont considérés comme du travail sur appel. La prestation de travail à fournir n’est pas définie de manière précise quant au volume et à la situation. L’employeur peut donc fixer ces paramètres selon ses besoins. Le volume de travail mensuel peut ainsi fortement varier. Dans ton cas, notons que ton employeur a fait appel à tes services régulièrement depuis trois ans et que tu as donc admis que ce taux d’occupation serait maintenu.
La question qui doit être examinée est la suivante : pouvais-tu, dans cette situation, compter sur le volume de travail habituel malgré la teneur de ton contrat, qui exclut le droit à un taux d’occupation minimal ? Les tribunaux ont déjà plusieurs fois tranché cette question en jugeant que les employé·e·s peuvent s’attendre à leur taux d’occupation habituel lorsque la fréquence des interventions de travail reste à peu près constante sur une période relativement longue. Si le nombre d’heures
mensuel est constant, ou si la durée journalière du travail est régulière, les employé·e·s peuvent en conclure que le travail sur appel s’est mué en rapports de travail avec un taux d’occupation fixe et qu’ils ont par conséquent le droit d’obtenir des interventions de travail avec le volume habituel, tant que les rapports de travail perdurent. Afin de te permettre de faire valoir ce droit si nécessaire devant les tribunaux, tu dois informer ton employeur que tu n’es pas d’accord avec cette
réduction de ton taux d’occupation et que tu continues d’offrir ta prestation de travail habituelle. S’il refuse ta proposition, nous te conseillons de réitérer ta demande et d’offrir ta prestation de travail aussi par lettre recommandée. Si ton entreprise souffre effectivement de la mauvaise situation des commandes et qu’il ne peut donc pas maintenir ton engagement avec le volume habituel, il risque de résilier tes rapports de travail. Dans ces circonstances, tu auras toutefois
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Travail sur appel : à disposition au gré de l’employeur ?
droit au salaire habituel pendant toute la période de résiliation. Nous te conseillons de t’annoncer sans tarder auprès de ton secrétariat régional. Tu y recevras des conseils professionnels et toutes les informations nécessaires sur les particularités à prendre en considération pour s’inscrire à la caisse de chômage après un travail sur appel.
Martin Scheidegger, licencié en droit, collaborateur au service juridique
14 | Service
syndicom | N° 03 | 24 mars 2016
formation
Agenda
MOVENDO l’institut de formation des syndicats
FRIBOURG
Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, fax 031 370 00 71, info@movendo.ch
Section Fribourg Le comité a le plaisir de te convoquer à l’assemblée générale annuelle de la section qui aura lieu le samedi 9 avril 2016 à 14 h 30 au restaurant du Chêne à Chénens. Ordre du jour : 1. Ouverture et nomination des scrutateurs ; 2. PV de la dernière assemblée générale (à disposition à l’entrée de la salle) ; 3. Rapports, 3.1 Des trois secteurs et groupes d’intérêt, 3.2 Du secrétaire régional, 3.3 De la responsable des finances, comptes et budget, 3.4 Acceptation des différents rapports et des comptes ; 4. Elections statutaires, 4.1 Election de la ou du président·e / coprésidence de la section, 4.2 Démissions et nominations des membres du comité cantonal ; 5. Jubilaires ; 6. Orateur : Christian Levrat : Thème : L’AVS ; 7. Divers. Les propositions doivent être communiquées par écrit à l’adresse de la section, jusqu’au 18 mars 2016 L’assemblée sera suivie d’un souper offert par la caisse de section. Les boissons seront à ta charge. Prière de t’inscrire jusqu’au 28 mars 2016 en retournant le coupon-réponse à l’adresse de la section ou par mail : contact@ syndicomfr.ch Le comité de section
S’affirmer et s’impliquer au quotidien F2.6.1603, 27.4 / 27.5.2016 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Définition des besoins propres – Analyse des atouts personnels – Appréhension du milieu où l’on évolue – Fixation d’objectifs – Assertivité et implication. Intervenant : Samuel Perriard (médiateur, coach et formateur). Il reste 8 places. Ma relation à mes supérieurs, comment la rendre plus aisée ? F2.5.1606, 12.5.2016 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes : Représentation de la hiérarchie – Rôles et attentes – Sortir des jeux de pouvoir – Communiquer sereinement – Objectifs pour le futur. Intervenante : Dominique Barras. Il reste 9 places. Protéger ses données informatiques sur Internet F2.6.1610 ; 25. 5.2016 ; Lausanne, Hôtel Aulac. Thèmes principaux : Gérer et partager ses données sur Internet – Sécuriser ses mots de passe – Se protéger des usurpations d’identité - Sauvegarder ses données. Intervenante Stephanie Booth. Il reste 6 places. Comprendre le fonctionnement de l’AVS F2.3.1603, 2. – 3.6.2016 ; Hôtel de France, Sainte-Croix. Descriptif du premier pilier – Champ d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs – Enjeux politiques et syndicaux. Intervenant : Michel Schweri (Unia). Il reste 10 places. Faire appliquer sa CCT sur son lieu de travail F1.2.1601, 8.6.2016 ; Hôtel la Longeraie, Morges. Les CCT – Forces et limites du partenariat social - Cas pratiques – Rôle du syndicat. Intervenant : Abdeslam Landry (Unia). 13 places.
Cloud, messagerie libre et fonctions d’échanges sur le Net F2.6.1611, 6.6.2016 ; Synergic, Yverdon-les-Bains Mots -croisés syndicom Définition du Cloud – Avantages et inconvénients – Création d’une messagerie avec un navigateur – Communication virtuelle. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Plus que 3 places!
SOLUTIONS FRIBOURG
Contrôler et appliquer l’égalité des salaires F1.2.1602, 21.6.2016 ; Espace Dickens, Lausanne. Loi fédérale sur l’égalité – Agir sur son lieu de travail – Exemples pratiques – Rôle du syndicat. Intervenantes : Michela Bovolenta (SSP), Magdalena Rosende (sociologue). Il reste 16 places.
I II
Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont III pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles IV vous pouvez participer à la formation choisie. V VI
SECTEUR MÉDIAS cours de perfectionnement 2016
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Le programme pour 2016, avec des cours de perfectionnement attractifs, est en ligne sur www.helias.ch.
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Sauf indications contraires : animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie Saint-Paul, boulevard de XI Pérolles 38, Fribourg, 9 h 15 – 16 h 45. Inscription : 3 semaines avant le début des cours. Introduction Adobe Illustrator CC. 2 jours : 19-20 avril. Délai : 30 mars. La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 25 avril. Délai d’inscription : 5 avril. Animateur : Luca Carmagnola. Lieu : rue du Nord 4, Vevey. Introduction Adobe Photoshop CC. 11 et 12 mai. Délai d’inscription : 19 avril. Masterclass Adobe Illustrator CC. 14 juin. Délai d’inscription : 24 mai. Masterclass Adobe Photoshop. 21 juin. Délai d’inscription : 31 mai. Internet : Comment utiliser les canaux de communication ? 23 juin. 17 h-20 h. Délai d’inscription : 31 mai. Animateur : Stéphane Koch. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, Lausanne.
Let tre de lecteur
Nuages sur les 1er et 2e piliers Les informations parues récemment dans la presse au sujet des résultats financiers de l’AVS en 2015 créent une certaine inquiétude. En effet, la performance négative enregistrée dans la gestion des fonds (– 0,92 %) se traduit par une perte annuelle de 304 millions. A cela s’ajoute une baisse des cotisations de près de 500 millions, ce qui donne une perte totale de 800 millions ! Bien entendu, les fonds investis ont souffert de l’évolution négative des marchés, comme aussi des taux négatifs de la BNS sur les comptes de virement. Rappelons qu’en vertu du système de répartition qui régit l’AVS, les rentes sont tirées des cotisations encaissées mois après mois. Il s’agit par conséquent d’une redistribution des sommes perçues, ce qui différencie l’AVS du 2e pilier, où les cotisations versées pendant la période active constituent un capital mis à disposition de l’assuré·e au moment de sa retraite, sous la forme de rentes mensuelles. C’est dire si la baisse des cotisations mentionnée plus haut retient l’attention des gestionnaires de l’AVS car elle signifie une diminution du revenu nécessaire au paiement des rentes ! Heureusement, la diminution mentionnée n’est pas significative, du moins pas pour l’instant. Il faut nous souvenir que l’AVS a besoin d’environ 5 milliards mensuellement pour payer les rentes ! Voilà pourquoi le bon fonctionnement de l’économie, garant des
emplois eux-mêmes générateurs de cotisations, assure aux rentiers de pouvoir toucher leur premier pilier. Qu’en est-il de notre 2e pilier ? Nous le saurons dès que la CP Poste publiera ses résultats. Mais tout porte à croire que la situation ressemblera à celle décrite plus haut. Car les mêmes turbulences affectent les fonds placés. D’ailleurs, des analystes financiers relèvent que « les marchés sont nerveux et la volatilité très élevée ». Cela souligné, gardons à l’esprit que les institutions de prévoyance ont une stratégie à long terme ; tant qu’elles ne vendent pas (ou ne doivent pas vendre) ce qu’elles ont au bilan, elles ne perdent pas d’argent. Elles attendent des années meilleures pour le rendement de leur fortune ! Dans ces conditions, pour le 2e pilier, l’immobilier représente un socle financier important. On parle même de « valeur refuge », étant donné que « la pierre », grâce aux loyers encaissés, apporte régulièrement de l’argent aux fonds de prévoyance. Sans nous pousser au pessimisme, les perturbations relevées plus haut nous incitent à la compréhension à l’égard de celles et de ceux qui gèrent au mieux les fonds qui garantissent nos vieux jours. Rémy Addor
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Retraité·e·s du secteur des MEDIAs Le1 18 mai la5 « 56e rencontre des médias a 2 3 2016 4 7 8 9des10retraité·e·s » 11 12 13 du 14 secteur 15 lieu à Bulle. Tous les retraité·e·s du secteur des médias ont reçu une invitaR E S I S T A N C E A G E S 2 tion personnelle.6 Prière d’envoyer les inscriptions jusqu’au 1er mars 2016 à I A N A R O E I L L A D E Rodolphe Aeschlimann, chemin de la Bovery 25, 1614 Granges / raeschli@ P A R C H E M I E S worldcom.ch / 021 947 43 23. De Nmême que toutes sortesN de questions. Le 1 A
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sudoku Adressez votre solution (les trois chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici au 18 avril à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le N° 4. Il ou elle recevra un bon d’essence offert par notre partenaire de prestation ENI.
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016 CONTACTER SYNDICOM
Agenda
secrétariat régional lausanne
comité d’organisation a préparé un beau programme et se réjouit de vos inscriptions. Rodolphe Aeschlimann
Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h.
GENÈVE EXPO PHOTO
Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30; Catherine Tabary : 058 817 19 34; Fabienne Brunner : 058 817 19 36; Patricia Alcaraz : 058 817 19 31; Philippe Morerod : 058 817 19 37
PHOTO DEMIR SÖNMEZ
Demir Sönmez, il n’y a presque plus besoin de le présenter. Nos lecteurs et lectrices attentifs auront remarqué ses photos pour illustrer les sujets genevois. Né en 1960 à Erzurum, il a fait ses études à Ankara (Turquie). Depuis 1990, il vit à Genève et participe activement à la vie sociale et culturelle. Membre de syndicom, ce photo-reporter a l’honneur d’une exposition : « Place des nations / Place des peuples ». 58 photos qui constituent un témoignage d’une époque et de multiples luttes des peuples à travers le monde, comme de leurs attentes auprès de l’ONU et d’autres organisations internationales. Expo du 15 avril au 1er mai., Vernissage : vendredi 15 avril 2016 à 17 h sur la place des Nations.
autres secrétariats régionaux Genève, 3.8.2015 - manifestation Yezide
Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86
VISITE DE LA DRUPA
Du vendredi 3 juin au dimanche 5 juin 2016 2016 ne sera pas seulement une année de Coupe du monde, mais aussi du plus important salon européen spécialisé dans l’impression et le cross-media. Il se tiendra du 31 mai au 10 juin à Düsseldorf, en Allemagne. Outre les procèdés d’impression classiques en constante évolution, l’impression sur matériaux et surfaces de tout type et la chaîne d’impression dans son ensemble prennent une dimension nouvelle. Une fois de plus, la Drupa donne l’occasion de découvrir les derniers développements technologiques dans nos branches. Voyage en car à Düsseldorf Départ : vendredi matin, à partir de Thoune, Berne et Bâle (le nombre de places est limité !) Délai d’inscription : 30 avril 2016 Inscription en ligne sous www.syndicom.ch ∕ drupa
Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26, Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mercredis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mercredi 12h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h.
LA PRESSE ALTERNATIVE, PARLONS-EN !
Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central
samedi 9 avril, dès 12h
Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch
à la Maison de Quartier Sous-Gare (Lausanne)
caisse de chômage
Décès
faire vivre la presse alternative (14h) Bettosini Rito, Boudry, décédé le 07.02.2016 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1950. Gremion Jean-Pierre, Sierre, décédé le 15.02.2016 à l’âge de 74 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1964. Lambelet Gilbert, Château-d’Œx, décédé le 02.04.2015 à l’âge de 77 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1965. Musy Robert, Genève, décédé le 21.01.2016 à l’âge de 86 ans. Membre de la section Genève depuis 1956. Vetterli Charles, Genève, décédé le 28.01.2016 à l’âge de 88 ans. Membre de la section Genève depuis 1999. Vulliamy Jean-Pierre, Lausanne, décédé le 19.02.2016 à l’âge de 87 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1948. Wirz Kurt, Zuchwil, décédé le 20.01.2016 à l’âge de 69 ans. Membre de la section Biel/Bienne depuis 1970..
Qui sont ces médias, comment vivent-ils et quels sont leurs objectifs? Table ronde avec des représentants des publications: Basta! (France), Die Wochenzeitung (Zurich), Gauchebdo (Genève), Moins! (Vevey), Pages de gauche (Lausanne), RevueDurable (Fribourg), Vigousse (Lausanne), etc.
informer n’est pas un délit (17h) Quelles censures quels obstacles affrontent les journalistes d’investigation pour faire leur travail? Table ronde avec les journalistes: Agathe DUPARC (indépendante), Ivan DU ROY (Basta!), Heidi GMÜR (Neue Zürcher Zeitung), Marc GUENIAT (Déclaration de Berne), Gilles LABARTHE (indépendant), Benito PEREZ (Le Courrier), Nicolas VESCOVACCI (indépendant).
horaires et détails sur:
lecourrier.ch/9avril
Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.
IMPRESSUM rédaction Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Giovanni Valerio, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
mise en pages : Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction: Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i)
publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch
traductions : Alexandrine Bieri, Laurence Strasser
impression Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne
abonnements : 50 fr., 70 fr. à l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît 11 fois l’an
prochaine parution 29 avril (délai rédactionnel : 11 avril)
changements d’adresse : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
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syndicom | N° 03 | 24 mars 2016
Second tour pour Alain Carrupt
« C’est un privilège de pouvoir vivre son engagement dans sa profession » Fin février, Alain Carrupt a quitté sa fonction de président de syndicom. Pendant plus de trente ans, il s’est engagé pour les syndicats – d’abord comme militant, puis dès 1994 à titre professionnel. Aujourd’hui, il se retire peu à peu de la vie active, réduit son taux d’occupation en raison de problèmes de santé et reprend d’autres tâches. syndicom – le journal a parlé avec Alain Carrupt de son engagement syndical, de ses souvenirs, de la séparation des PTT et de l’avenir de syndicom. Interview : Bruno Schmucki Quels moments te remémores-tu volontiers ? Quels moments ont été difficiles ? Alain Carrupt : Le métier de syndica-
a conduit de l’ASFTT, en passant par l’Union PTT et le Syndicat de la Communication, jusqu’à syndicom a été long. Qu’est-ce qui a changé, qu’est-ce qui est resté identique ?
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liste est rude. On reçoit beaucoup de coups, on vit des moments difficiles. Mais c’est aussi un enrichissement permanent du point de vue humain. J’ai toujours considéré comme un privilège d’avoir pu faire de ce qui était un engagement mon métier. Dans les moments difficiles, je me suis toujours souvenu de cette chance. Les plus beaux moments resteront les milliers de rencontres, d’échanges, d’émotions partagées et surtout la solidarité ressentie, lors des grèves en particulier. Le choc le plus rude fut l’annonce en 1998 de la suppression de six mille emplois chez Swisscom avec des licenciements à la clé. Je l’ai appris le jour d’une assemblée des délégué·e·s et m’en souviens comme si c’était hier. Lorsque je l’ai annoncé aux délégué·e·s, j’étais bouleversé. De manière générale, les moments les plus durs ont toujours été étroitement liés aux « dégâts » provoqués sur les personnes par les licenciements et les restructurations.
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Aussi bien dans ton expérience professionnelle que dans ta famille, ta carrière professionnelle aux PTT est indissociable de ton engagement pour le syndicat. Pourquoi ? com PTT. Comment l’as-tu vécue ? Quels ont été les moments décisifs dans ce processus ?
l’époque étaient les bonnes. Heureusement, malgré les divergences très fortes sur cette question, l’unité syndicale n’a pas été ébranlée. Une des conséquences de cette séparation des PTT et de ces ouvertures de marché a été le regroupement rapide des forces syndicales au sein des PTT et l’adaptation de nos statuts à la nouvelle réalité. Statuts qui furent modifiés afin de permettre le passage de syndicat d’entreprise à syndicat de branche. Ce fut la base de la création du Syndicat de la Communication.
Il était difficile à l’époque de pressentir les conséquences de cette évolution. Je me souviens des intenses débats au sein de l’Union PTT sur la question du lancement de référendums contre les lois réglant à la fois cette séparation et l’ouverture des marchés des télécommunications et de la poste. La tension était très forte. Une majorité s’était en fin de compte dégagée pour renoncer à ces référendums. Les raisons étaient multiples, la principale étant le manque de soutien politique, mais aussi l’introduction de « clauses sociales » dans les différentes lois. Difficile cependant, même avec le recul, de savoir si les décisions prises à
Le syndicat – ton syndicat – a subi de grands changements ces vingt-huit dernières années, durant lesquelles tu as travaillé pour lui et en son sein. Le chemin qui
PHOTO KEYS TONE / LUKAS LEHMANN
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Tu as travaillé pendant dix-sept ans aux PTT. Ensuite tu as accompagné comme syndicaliste la séparation de la Poste et des Télé-
Quelles sont les stratégies et les idées pour faire face à l’avenir ? Quels sont les grands défis ?
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Mes parents, aujourd’hui à la retraite, étaient buralistes postaux. Mon frère a lui aussi travaillé à la Poste. Le syndicalisme était toujours une tradition bien ancrée dans la famille. Mon père a présidé une section du syndicat des buralistes postaux (SBP) et mon frère une section des fonctionnaires postaux (SSFP). Lorsqu’ils ont appris que j’étais engagé à la Direction des Télécommunications de Sion, les deux m’ont transmis un message clair. Et je l’ai bien compris puisque j’ai adhéré dès le début de mon activité à l’Association suisse des fonctionnaires des télégraphes et téléphones (ASFTT).
Dans mes premières années d’engagement au niveau national nous avions le plaisir chaque année de dresser la liste des améliorations obtenues pour nos membres. A chaque assemblée, nous étions chaleureusement félicités. Depuis la situation s’est terriblement durcie. Depuis le milieu des années nonante, nous avons dû (trop) souvent nous battre pour défendre des acquis ou atténuer les conséquences des restructurations qui se sont succédé à un rythme soutenu. De plus, nous sommes passés de partenaires sociaux d’une seule entreprise – les PTT – à partenaires sociaux de dizaines d’entreprises, sans avoir toujours les ressources suffisantes pour assumer pleinement cette évolution. Cette transformation a eu comme conséquence, en plus du regroupement des forces syndicales, une transformation radicale. De syndicat de « revendications », nous sommes passés à un syndicat de « luttes ». De syndicat plutôt corporatiste, nous sommes devenus un syndicat de branches. Ce qui est resté identique, c’est l’engagement toujours très important de nos militant·e·s. Peu de syndicats peuvent compter sur autant d’activistes engagé·e·s.
syndicom est bien armé pour le futur. Les priorités fixées jusqu’au congrès sont judicieuses et devront être mises en œuvre avec détermination. Le renforcement de la présence syndicale dans les entreprises, le soutien accentué aux personnes de confiance et la poursuite d’une politique très active en matière de CCT seront les éléments clés pour faire face aux défis que représentent le durcissement des conditions de travail, l’individualisme croissant et surtout la poursuite des progrès de la digitalisation et de la « déshumanisation » dramatique qu’elle entraîne. Je suis confiant en ce qui concerne le futur de syndicom et des syndicats en général. Il faudra cependant que toutes et tous, à tous les niveaux, aient toujours en tête que seules la solidarité et l’action collective portent des fruits et permettent aux salarié·e·s de se défendre efficacement et d’améliorer leur situation, et que la voie de l’individualisme est une voie sans issue. Et si je peux me permettre un appel en conclusion : si chacun·e de nos membres syndicalisait un·e collègue de travail en le convainquant de la nécessité de la solidarité et du syndicat, le futur des personnes que nous défendons se présenterait sous de bien meilleures perspectives…