N° 04 29.04.2016
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le journal
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votations du 5 juin
négociations salariales cablex
Revenu de base RBI, loi sur Ça gronde chez cablex : syndil’asile, initiative « vache à lait » : com mandaté pour améliorer faits et points de vue page 4 les conditions de travail page 5 Journée internationale des travailleuses et des travailleurs
livreurs de paquet | postlogistics
Stress, horaires serrés et travail gratuit : résultats effrayants de l’enquête syndicom page 7
travailleurs âgés et retraités
Génération 50plus, AVSplus et comptes rendus d’assemblées de retraité∙e∙s pages 12-13
VOTATIONs DU 5 JUIN
Emballage trompeur ! Défendre le service public, oui, mais pas avec cette initiative Dore Heim, USS Aussi sympathique soit-t-elle au premier abord, l’initiative serait en fait dévastatrice pour les CFF, La Poste et Swisscom, tels qu’on les connaît aujourd’hui : elle exige qu’il ne soit plus fait de bénéfices dans les prestations de base, que plus aucun objectif fiscal ne soit visé, et que plus aucun subventionnement croisé au profit d’autres secteurs de l’Administration ne puisse être réalisé. Ce qui veut dire que les CCF ne pourraient plus réaliser de bénéfices dans le trafic longue distance, La Poste elle non plus ne pourrait plus faire de bénéfices, il serait interdit à la Confédération de toucher sa participation aux bénéfices de La Poste et Swisscom ne serait en aucun cas autorisé à verser des dividendes à ses actionnaires. Cela signifie en réalité que la Confédération devrait attribuer encore plus d’argent aux CFF pour financer les domaines non rentables. PostFinance serait par contre probablement privatisé. Et la Confédération devrait se retirer de Swisscom, car celle-ci n’aurait pas les moyens financiers de rémunérer tous les autres actionnaires. Pour nous, les syndicats, cela ouvre une très mauvaise perspective, car c’est grâce au fait que ces trois entreprises sont publiques qu’elles ont de bonnes CCT. Elles ont des obligations et imposent des standards qui ont valeur de référence dans toute la branche.
salaires de managers raisonnables OUI, éviction des syndicats NON
Le programme en Romandie : pages 8-9
L’initiative exige en outre que les salaires de tous les salarié·e·s des entreprises du service public ne dépassent pas ceux de l’Administration fédérale. Nous n’aurions rien contre l’imposition d’une limite supérieure pour les salaires des managers. Mais, si on lit bien l’initiative, cela signifie en fait que le Parlement fédéral déciderait à l’avenir si les employé·e·s des CFF, de La Poste et de Swisscom reçoivent une augmentation de salaire ou pas. Les syndicats perdraient leur pouvoir de négociation, ils seraient à la merci du Parlement. La Confédération reçoit en moyenne environ 600 millions de francs de participation aux bénéfices de La Poste et de Swisscom. Cet argent n’est en aucun cas utilisé que pour l’armée, comme les initiants le prétendent. Mais aussi pour la formation et la recherche, la coopération, les transports publics et l’Administration fédérale. Justement pour tous les domaines du service public qui sont toujours les premiers touchés quand des mesures d’austérité sont décidées.
Dossier de syndicom, SEV et SSP sur la votation en pages 2 et 3
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syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
syndicom, SSP et SEV disent non à l’initiative trompeuse « en faveur du service public »
Cette initiative peut nuire gravement à votre service p A première vue, la situation semble paradoxale. Au pays du service public, les initiants cherchent en vain des alliés pour soutenir l’initiative « En faveur du service public ». Les associations et les partis s’opposent à l’initiative. En tant que syndicat à La Poste et chez Swisscom, syndicom serait directement concerné. Daniel Münger et Giorgio Pardini expliquent pourquoi syndicom refuse l’initiative. Christian Capacoel * Les initiants veulent renforcer le service public et abaisser le prix des prestations. Où est le mal ? Giorgio Pardini : L’initiative n’améliorerait ni la qualité ni le prix des prestations chez Swisscom, car la majorité des bénéfices sont réinvestis dans l’entreprise pour développer l’infrastructure – la base indispensable pour de bonnes prestations. Or l’interdiction de bénéfice compromettrait ces investissements. Et les prestations ne deviendraient certainement pas plus avantageuses, mais plus chères. Les investissements doivent être financés. Daniel Münger : A La Poste non plus, les prix ne baisseraient pas. La desserte de base, précisément, génère peu de bénéfice voire aucun. Ces domaines subiraient une plus
forte pression économique. En outre, la pression politique exercée sur le service public aurait elle aussi un impact sur les prestations. Leur prix augmenterait ou elles seraient rapidement démantelées.
Les initiants parlent eux-mêmes d’un démantèlement constant des prestations et veulent le combattre… Pardini : Le standard suisse domine le palmarès international dans le domaine des télécommunications. En ce qui concerne les prix, nous nous situons dans le niveau inférieur du classement. Notre rapport qualité-prix est donc bon. Par ailleurs, nous avons réussi une avancée technologique ces quinze dernières années. Nous pouvons donc plutôt parler d’un développement des prestations !
Münger : L’évolution de La Poste ne nous satisfait pas, mais l’initiative ne résout pas ce problème. Décider quelles prestations font partie du service public et sous quelle forme, par exemple concernant le réseau des offices de poste, est une question politique qui est régulièrement débattue. Dans cette discussion politique, l’initiative ne nous permet pas d’avancer. En cas d’acceptation, la desserte de base serait interprétée encore plus étroitement. Ce qui compromettrait davantage le service public.
Quelles prestations font aujourd’hui partie de la desserte de base et qu’en est-il du bénéfice ? Münger : Au sens strict du terme, la desserte de base englobe le réseau des offices de poste, le
monopole encore existant sur les lettres et le trafic des paiements. L’interdiction de bénéfice entraînerait l’externalisation complète des activités non incluses dans la desserte de base, où La Poste fait aujourd’hui des bénéfices. Dans sa composition actuelle, le Parlement ne manquerait pas de prôner cette évolution. Donc – à mon avis – l’initiative aboutirait tôt ou tard à un démantèlement des prestations, non seulement à La Poste, mais aussi dans l’ensemble du service public.
Pardini : La communauté profite
et de La Poste ne sont pas condamnables. Si ces 600 millions disparaissaient, on sait très bien où les économies seraient réalisées. Pas dans l’armée ou l’agriculture, mais dans la formation, l’aide au développement et la santé. Cela, les initiants ne le disent pas ! Et, chez Swisscom aussi, l’acceptation de l’initiative risquerait d’entraîner un éclatement entre la desserte de base, moins rentable, et les domaines plus profitables. Les adeptes de la privatisation ne s’intéressent pas au réseau lui-même, mais aux produits et prestations de Swisscom qui sont actuellement les plus rentables.
aujourd’hui du bénéfice réalisé par Swisscom et La Poste. La Confédération engrange chaque année près de 600 millions de francs de dividende. A ce titre, les bénéfices de Swisscom
Pourquoi les initiants mettent-ils surtout l’accent sur La Poste, Swisscom et les CFF ? Le service public ne se limite pas à ces trois entreprises.
Syndicat des services publics (SSP / VPOD)
Le subventionnement croisé, c’est dans l’ADN des prestations publiques Bien que l’initiative trompeuse « En faveur du service public » ne vise directement que les entreprises de la Confédération, l’introduction d’un tel article dans la Constitution fédérale aurait également des répercussions négatives sur les échelons régionaux, cantonaux et communaux. Christophe Schlatter, VPOD-Magazin
Déformation de la réalité « Les initiant·e·s font comme si toutes les entreprises publiques de transport, de logistique et de communication de Suisse étaient depuis longtemps déjà privatisées, comme si nous nous trouvions dans un système de type britannique, où des ‹ managers › malhonnêtes gagneraient gros en diminuant la densité des infrastructures, en dégradant leur qualité et en négligeant leur entretien », souligne Kurt Altenburger. Or cette image est fausse. Les transports publics sont précisément un
ADN DU SERVICE PUBLIC
domaine qui a été fortement développé en de nombreux endroits au cours de ces dernières années, par exemple au niveau des cadences et des services nocturnes. De plus, il s’agit toujours et encore de transports publics, dans la mesure où les pouvoirs publics interviennent en tant que donneurs d’ordre et définissent le type de prestations souhaité et le lieu où elles seront fournies.
Cette initiative est également dangereuse en raison de l’interdiction de viser « un but lucratif » et de procéder à un « subventionnement croisé ». De facto, il n’est pas possible de réaliser des « bénéfices » dans ce domaine, mais tout au plus des excédents temporaires, qui seront affectés à un usage bien défini. Non seulement le subventionnement croisé est aussi pratiqué dans l’économie privée (p. ex. machines à café à bas prix compensé par le prix élevé des cap-
UNE INITIATIVE MAL FORMULÉE… Bien évidemment, la demande de diminuer les salaires des cadres supérieurs est une revendication qui est populaire et qui n’est pas fondamentalement fausse. Ce point obtiendrait certainement le soutien du SSP, s’il figurait dans l’initiative en question… Or le texte de cette dernière ne mentionne pas que les salaires de CEO ne devraient pas dépasser ceux des conseillères et conseillers fédéraux. Mais il cite « les salaires et les honoraires versés aux collaborateurs de ces entreprises », qui ne doivent pas être supérieurs à ceux du niveau fédéral. Si une négociation de CCT pour les entreprises concernées permettait d’obtenir une augmentation de salaire supérieure à ce qui aurait été octroyé par le Parlement à l’Administration fédérale, ce gain ne pourrait pas être accordé. Dommage ! Nous savons bien qu’une initiative ne s’applique pas selon les idées de son comité, mais en fonction du texte qu’elle contient.
PHOTO GAETAN BALLY / KEYS TONE
L’interdiction de réaliser des bénéfices stipulée par l’initiative manque absolument le but visé. Il est évident qu’il faut exclure la réalisation de profits privés au moyen de fonds publics. Or le domaine des transports publics connaît déjà une réglementation de ce type. Et cette interdiction de distribuer des bénéfices à des actionnaires privés, il s’agit de la protéger. La preuve de l’efficacité de cette disposition réside dans le fait que jusqu’à présent, les multinationales du transport n’ont pas cherché à s’implanter dans le marché des transports de proximité suisse, tandis qu’elles ont accaparé les compagnies de métro, de RER et de bus les unes après les autres dans nos pays voisins. Kurt Altenburger, secrétaire central SSP et responsable du secteur des transports de proximité, estime que « pour une fois, la Suisse est véritablement un cas particulier – mais un cas positif ».
sules), mais il représente, en quelque sorte, l’ADN des prestations publiques. Le constat suivant est valable autant pour les CFF que pour les entreprises de transports publics locaux : seules très peu de lignes peuvent être exploitées de manière rentable, et ce à certaines heures de la journée uniquement. « Celles et ceux qui voudraient remettre en question le calcul mixte qui assure son financement compromettraient simultanément l’ensemble de l’offre de prestations », assure Kurt Altenburger.
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public Pardini : Il s’agit d’une initiative
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populiste. Elle se concentre donc sur Swisscom, La Poste et les CFF, où il est facile d’attiser des émotions. Les initiants invoquent des prix plus bas et de meilleures prestations, ce qui n’adviendra pas. Ils évoquent aussi les salaires des managers – là encore un discours populiste plutôt que des arguments concrets.
Qu’y a-t-il de mal à réduire les salaires des managers à La Poste et chez Swisscom ? Pardini : Il faut lire le texte de l’initiative. Le plafonnement des salaires ne concerne pas seulement les salaires des managers, mais aussi celui de tous les employé·e·s. Si l’initiative était plébiscitée, ce serait un désastre. Chez Swisscom,
les conditions de travail assurées par la CCT sont aujourd’hui meilleures qu’à la Confédération. L’initiative met ces acquis en jeu. Münger : Il est naturellement choquant et difficilement concevable que Madame Ruoff gagne nettement plus que Madame Leuthard. Mais, du point de vue syndical, le plus important reste les salaires des employé·e·s. A cet égard, l’initiative représente une menace. En cas d’acceptation, le Parlement déciderait des salaires et des conditions de travail à La Poste. Un scénario catastrophe pour les employé·e·s de La Poste.
* Responsable de la communication
Syndicat du personnel des transports (SEV)
L’initiative menace aussi le trafic régional L’élément essentiel du succès du rail en Suisse est le principe du chemin de fer intégré : une entreprise est responsable de l’infrastructure et de l’exploitation, pour le trafic régional comme pour le trafic grandes lignes et aussi pour le transport des marchandises. Cette pratique représente un obstacle pour les partisans de la libéralisation, et l’initiative Pro service public pourrait jouer en leur faveur Peter Moor, responsable de la communication du SEV SEV Giorgio Tuti prévient : « sans les subventionnements croisés, des parties importantes du trafic régional seraient mises en péril ; et la pression sur les conditions d’engagement augmenterait. »
lignes (et l’immobilier !) afin de réaliser des bénéfices aurait le vent en poupe. Les répercussions pour le personnel seraient évidentes : on ne pourrait plus maintenir les conditions de travail réglées par nos conventions collectives de travail actuelles, qui sont de bon niveau et qui ont été obtenues après de longues années de lutte et de défense des acquis. La pression sur les contrats d’engagement et les salaires serait grande. L’application de l’initiative aurait pour conséquence la possibilité pour le rail de réaliser de réels bénéfices. Car le bénéfice présenté par les CFF (246 millions de francs en 2015) n’est qu’un pseudobénéfice.
éclatement des CFF Sans subventionnement croisé issu de bénéfices, un éclatement des CFF ne serait qu’une question de temps, et l’idée qui germe dans certains milieux économiques de privatiser le trafic grandes
Pseudo-bénéfice et det tes
PHOTO JEAN-CHRIS TOPHE BOTT / KEYS TONE
Si le trafic grandes lignes ne pouvait plus continuer à engendrer des bénéfices, les pertes du trafic régional seraient massivement plus élevées. En conséquence : pour pouvoir maintenir les mêmes prestations, la Confédération devrait injecter beaucoup plus d’argent. Mais elle n’en a pas l’intention, bien au contraire : en ce qui concerne le trafic voyageurs régional, elle a déjà annoncé qu’elle veut réduire sa part de subventions, et il faut s’attendre à des coupes dans l’horaire. Le président
Les recettes qui alimentent ces bénéfices proviennent pour une grande part directement de la caisse des cantons et de la Confédération : leurs contributions versées pour le trafic voyageurs régional et l’infrastructure permettent de réaliser ces bénéfices. Et il faut ajouter que les bénéfices ne suffisent de loin pas à financer les investissements. Surtout aux CFF : leurs dettes ont de nouveau augmenté d’un demi-milliard l’année passée ; elles se situent actuellement à 8,2 milliards de francs, un montant tellement élevé que même le Conseil fédéral critique cet état de faits dans son rapport sur les entreprises fédérales.
Personne ne veut revivre les temps passés qui, d’un point de vue financier, étaient tout sauf une bonne période : vers la fin du siècle dernier, les CFF affichaient des déficits de plusieurs centaines de millions de francs et ceux-ci devaient être régulièrement comblés par la Confédération. En conséquence, le Parlement et certains cercles économiques ont eu l’idée de réaliser une privatisation totale.
L’init iat ive joue le jeu de la libéralisat ion Avec un plan d’économies draconien durant la deuxième moitié des années nonante, les CFF ont pu retrouver des bases solides qui leur ont permis de poursuivre le chemin de fer intégré. Le prix en fut élevé : plus de 10 000 postes de travail ont été supprimés, le trafic marchandises a été réduit et l’automatisation des gares encouragée avec, pour conséquence, la fermeture des guichets, la multiplication des gares fantômes et une baisse de la qualité du service. Ce sont les raisons qui ont poussé les auteurs à lancer l’initiative sur laquelle nous allons voter. Mais ce serait une erreur de croire qu’un Oui rétablirait les acquis. Au contraire : cela donnerait l’occasion de faire une autre coupe drastique dans les transports publics !
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Initiative pour un revenu de base inconditionnel
Oui au revenu de base Accepter l’initiative pour un revenu de base inconditionnel, c’est préparer l’avenir de notre société de travail. Considérons pour une fois toute l’Europe et pas seulement la Suisse : le travail rémunéré régresse partout. L’espace économique européen compte officiellement plus de 30 millions de chômeurs. Et la tendance est à la hausse. La lutte pour l’emploi et la course effrénée au rendement ont des conséquences dramatiques pour l’économie et le secteur des services : l’absentéisme pour cause de maladie ne cesse d’augmenter. Selon une statistique de 2010, les coûts de l’absentéisme s’élèvent à 225 milliards par an rien qu’en Allemagne. Tendance à la hausse là encore. En Suisse, on travaille beaucoup, même sans salaire : 50 % des heures de travail fournies par la société ne sont pas rémunérées. C’est le cas du travail familial et domestique, mais aussi des soins. Le travail politique est encore très souvent accompli sans indemnisation et le travail artistique est la plupart du temps très mal payé.
Aide sociale mal vue Or la Confédération n’est pas seulement une société de travail, mais aussi une communauté sociale. Tous les citoyens et citoyennes ont droit à un revenu – conditionnel – de base, lorsqu’ils vivent dans la précarité. Selon la Constitution du canton de Berne, par exemple, « quiconque est en situation de détresse a droit au logement, aux moyens nécessaires pour mener une existence conforme à la dignité humaine et aux soins médicaux de base ». Mais ces
Une idée alléchante, mais problématique promesses, reprises également dans la Constitution fédérale, sont loin d’être réalisées. De nombreuses personnes, en situation de détresse économique faute d’un revenu suffisant, vivent à la limite ou en dessous du minimum vital et renoncent à recourir aux services sociaux de leur commune pour demander de l’aide à des administrations trop souvent paperassières. Parce que les politiques les considèrent trop souvent comme des tricheurs potentiels, parce qu’on les méprise et parce que les bénéficiaires d’aides sociales sont même assimilés à des criminels dans certaines lois. Comme si le recours à l’aide sociale était un délit.
Financement par un impôt sur la finance Mais comment financer un revenu de base inconditionnel, dont le coût est estimé à plus de 200 milliards par an ? En créant un nouveau type d’impôt, qui pourrait même remplacer de nombreux autres impôts. Selon l’idée du financier zurichois Felix Bolliger, la substance fiscale devrait provenir exclusivement du trafic global des paiements, chiffré ces dernières années entre 150 000 et 180 000 milliards de francs. Plus de 90 % de ces transactions se concentrent sur le secteur financier, le casino de la finance. Un micro-impôt automatique de seulement 2 ‰ sur chaque transaction permettrait d’alimenter la caisse du revenu de base. Seul un revenu de base inconditionnel financé solidairement transformera la Suisse en véritable Etat social.
Le 5 juin, nous voterons sur l’initiative pour un revenu de base inconditionnel. Cette initiative veut libérer de contraintes économiques une majorité de la population en lui versant une somme d’argent suffisante pour couvrir ses besoins de base. C’est tentant, mais un examen approfondi des enjeux de l’initiative met en évidence plusieurs aspects négatifs : Aujourd’hui, si une personne émigre ou immigre en Suisse, les cotisations versées aux assurances sociales sont prises en compte en Suisse et à l’étranger. Or le revenu de base inconditionnel (RBI) risque de créer une inégalité. Verser un RBI à toute personne qui immigre en Suisse, comme le prévoit l’initiative, pourrait mettre à mal nos moyens financiers. Les migrant·e·s devraient donc s’attendre à des restrictions. En revanche, les personnes qui émigrent ne recevraient pas de RBI à l’étranger, même après avoir cotisé en Suisse.
Montant du RBI non défini Derrière le RBI se cache l’idée d’une assurance vie. C’est un retour en arrière. Aujourd’hui, les assurances sociales accordent des droits supérieurs aux moyens de subsistance prévus par le RBI. Or le RBI pourrait compromettre leur existence, d’autant que certains adeptes du revenu de base comptent supprimer toutes les autres prestations sociales de l’Etat. Dans le pire des cas, une veuve de 70 ans devrait chercher du travail pour joindre les deux bouts, parce
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Recommandations de l’USS pour la votat ion fédérale du 5 juin
Risque de pression sur les salaires Comme le RBI de 2500 fr. par mois ne suffit pas pour en vivre, tous ses bénéficiaires auront aussi besoin d’un job à l’avenir. En cas de démantèlement des rentes et des prestations complémentaires, les rentiers AVS devront se remettre à travailler. Ce qui entraînerait une pression sur les salaires en raison de la concurrence entre les demandeurs d’emploi. L’USS mise sur des salaires minimaux et des assurances sociales performantes et solides. C’est pourquoi il a aussi lancé l’initiative AVSplus, qui vise à renforcer les rentes AVS.
Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS
Oswald Sigg, socialiste, ancien vice-chancelier de la Confédération et porte-parole du Conseil fédéral, membre du comité d’initiative
« Avec un revenu de base, la Suisse se transformera en un véritable Etat social. »
qu’elle n’aurait plus droit aux prestations complémentaires. L’initiative ne règle pas le montant du RBI. Les initiants proposent 2500 fr. par mois pour les adultes. Or cette somme n’aiderait qu’une petite minorité de personnes. Car le revenu ne suffit qu’à partir de 4000 fr. par mois en Suisse. Le financement du RBI est lui aussi très flou. Verser à tout le monde 2500 fr. coûterait à l’Etat plus de 200 milliards de francs par année – surtout au détriment des salarié·e·s. Un financement par la TVA relèverait son taux à plus de 50 %. Il est aussi envisagé de verser les premiers 2500 fr. de salaire dans une caisse publique. Avec les cotisations à l’AVS, les impôts, etc., le commun des salariés verrait ainsi ses cotisations salariales grimper à 50 %, voire plus. Par conséquent, toutes les assurances sociales – y c. l’AVS et l’AC – seraient mises en difficulté.
« Nous misons sur des salaires minimaux et des assurances sociales performantes et solides. » Multinationales responsables
Pas de démantèlement du service public
L’initiative a abouti
• Initiative populaire « En faveur du service public » : NON • Initiative populaire « Pour un financement équitable des transports » (« Initiative vache à lait ») : NON • Initiative populaire « Pour un revenu de base inconditionnel » : NON • Modification de la loi sur l’asile : OUI • Diagnostic préimplantatoire : aucune recommandation
L’initiative « Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement », soutenue par syndicom, a été déposée avec plus de 140 000 signatures. Elle vise à mettre un terme aux pratiques commerciales contraires à l’éthique. Des multinationales ayant leur siège en Suisse font régulièrement la une des journaux en raison de violations des droits humains et des standards environnementaux dans leurs activités à l’étranger. Les exemples sont nombreux : travail d’enfants dans les plantations de cacao, conditions de travail inhumaines dans les usines textiles et élimination polluante des matières premières. Comme le démontrent les scandales de ces dernières années, miser sur la bonne volonté ne suffit pas. L’initiative prévoit par conséquent d’introduire un devoir de diligence. En d’autres termes, toutes les entreprises doivent contrôler que leurs activités à l’étranger ne violent pas les droits humains et les standards environnementaux, agir en conséquence et en faire rapport. Si elles ne respectent pas leur devoir de diligence, elles pourront être amenées à en répondre devant les tribunaux en Suisse. (David Roth)
L’initiative soi-disant « En faveur du service public » veut quant à elle désormais interdire aux entreprises publiques qui garantissent le service universel de faire des bénéfices. Ce qui ferait globalement obstacle au service universel et poserait tellement de problèmes à ces entreprises publiques qu’un jour ou l’autre, elles seraient menacées de démembrement. Si elle était acceptée, l’initiative « Vache à lait » donnerait un poids monstrueux à la construction de routes, ce qui entraînerait une énorme pression sur les dépenses en matière de formation et de recherche ainsi que, de manière générale, sur les services publics. C’est pour ces raisons que l’USS et ses syndicats s’opposent énergiquement à ces deux initiatives.
Les recommandations concernant le revenu de base inconditionnel et la modification de la loi sur l’asile ont été décidées à une majorité très nette, respectivement à l’unanimité. L’USS ne fera cependant pas activement campagne contre ces deux objets. Le RBI divise la gauche. Alors que les Verts suisses recommandent le OUI, le PSS y est défavorable, à part sa section genevoise. A syndicom, la section Genève s’est également prononcée en faveur du RBI. Voir également la longue-vue (p. 15) et la lettre de lectrice (p. 17). Sur l’asile, si le PSS est en faveur de la révision, la gauche de la gauche est contre, ainsi qu’une vingtaine de personnalités de l’asile qui ont lancé un Appel citoyen « pour la sauvegarde du droit d’asile ».
Télécoms | 5
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016 révision de la Loi sur les télécommunications (LTC )
Le Conseil fédéral veut affaiblir vos droits Le Conseil fédéral met en avant l’argument de l’évolution technologique grâce à laquelle les entreprises actives dans les télécommunications peuvent proposer leurs services en Suisse sans devoir y avoir leur siège. Ces opérateurs pourraient ainsi se soustraire à l’obligation dite d’annoncer et seraient par conséquent incontrôlables. Le gouvernement prend cette évolution pour prétexte afin de supprimer la totalité des prescriptions auxquelles ces entreprises sont actuellement soumises. Aujourd’hui, celles-ci doivent en effet respecter le droit du travail et observer les conditions de travail usuelles dans la branche (art. 6c LTC). Elles sont également tenues de proposer un nombre adéquat de places d’apprentissage (art. 6d LTC). L’USS refuse énergiquement l’affaiblissement de la protection
tions de travail sont constamment menacées. Supprimer cet article 6 est en contradiction avec tout ce que l’on sait, à savoir qu’il est nécessaire de renforcer les mesures d’accompagnement pour protéger les travailleurs et travailleuses dans les infrastructures. Qu’il s’agisse des transports, de la logistique ou de la communication, la pression exercée par le contexte européen est importante et le niveau salarial suisse doit être préservé. L’USS s’engage à tous les niveaux politiques pour un renforcement des mesures d’accompagnement et de la protection qu’elles offrent aux salarié·e·s. La récente victoire remportée avec l’arrêt du Tribunal administratif fédéral sur la sous-enchère salariale chez Crossrail, une entreprise ferroviaire de transport de marchandises, confirme cette position. (USS)
des salarié·e·s. Elle ne comprend pas pourquoi le Conseil fédéral lance une telle action contreproductive qui amorcerait une dangereuse spirale négative. L’article 6 précité a absolument fait ses preuves, il reste donc essentiel. Des conventions collectives de travail (CCT) ont pu être conclues dans certaines entreprises, mais il n’y a pas de CCT dont le champ d’application ait été étendu à l’ensemble de la branche, alors que l’on constate toujours une foison de petites entreprises où le partenariat social n’existe pas. C’est pour cette raison que cet article constitue un garant faisant obstacle à la concurrence déloyale comme à la sous-enchère salariale. Dans cette branche dynamique, la pression des coûts reste élevée en raison des investissements continuels et de la pression permanente en matière de prix. De ce fait, les condi-
Campagne CCT Sunrise
Cablex
Ça gronde chez cablex
Début du processus décisionnel un sondage sur le cahier de revendications, afin que le plus grand nombre possible d’employé·e·s le soutiennent. D’autres revendications, qui reviennent régulièrement dans les discussions, viendront le compléter. Il s’agit notamment du 13e salaire et de la modification du système de bonus, qui occasionne régulièrement des différends. Une protection améliorée contre le licenciement pour les collègues âgés pourra aussi faire l’objet de négociations. Le processus décisionnel suit donc son cours. Le but est d’entamer les négociations sur la CCT Sunrise 2017 avec des revendications largement soutenues. Les négociations devraient débuter avant l’été. syndicom exige qu’elles commencent le plus tôt possible pour associer directement au processus le plus grand nombre possible d’employé·e·s.
Lors de la conférence d’entreprise cablex du 15 avril, l’accord salarial a été approuvé à une très courte majorité. Les participant·e·s ont mandaté syndicom pour améliorer rapidement les conditions de travail. Franz Schori L’évolution économique en 2015 et cette année n’a rien auguré de bon pour les négociations salariales chez cablex : croissance quasiment nulle, renchérissement négatif en 2015 (– 1,1 %) et cette année aussi (pronostic : – 0,6 %). L’entreprise elle-même se trouve dans une situation délicate : malgré la bonne évolution de la branche et l’engagement des employé·e·s, cablex n’a pas réussi à boucler l’année dernière sur un résultat satisfaisant. Par conséquent, syndicom a consenti un gel des salaires pour 2016, à condition de prioriser la sécurité des emplois. En 2017, tous les employé·e·s doivent en revanche obtenir une augmentation de salaire, ce que cablex a accepté : la part générale s’élève donc à 0,4 % ; de plus, 0,3 % sont prévus pour des mesures individuelles.
Courte majorité pour l’accord salarial
PHOTO YVES SANCEY
La convention collective de travail chez Sunrise doit être renégociée d’ici à la fin de l’année. Pour les membres, la stratégie est claire. Après que Sunrise a supprimé des postes en 2015 et que le personnel a accepté, non sans grincer des dents, un gel des salaires pour 2016 en raison de la situation économique difficile, la direction doit être prête à introduire des améliorations substantielles dans la CCT 2017. Le 31 mars, le comité d’entreprise a défini les priorités thématiques suivantes pour les négociations : temps prolongé de récupération pour compenser la densification croissante du travail, amélioration de la conciliation entre vie professionnelle et familiale. La discussion a aussi porté sur la revalorisation du travail à temps partiel et la prolongation du congé paternité. Par ailleurs, le comité d’entreprise a décidé de mener
PHOTO KEYS TONE
A travers la révision de la Loi sur les télécommunications (LTC), le Conseil fédéral veut supprimer l’obligation faite aux entreprises de respecter les conditions de travail usuelles dans la branche. L’USS rejette énergiquement un tel laisser-faire.
Le 15 avril, la Conférence d’entreprise cablex a accepté de justesse l’accord salarial. Plus de la moitié des collègues se sont abstenus de voter. Pas seulement parce que l’accord est insatisfai-
sant pour 2016, mais bien plus en raison des discussions interminables sur le remboursement des frais, les uniformes de travail et les chicanes des supérieurs hiérarchiques à l’encontre des employé·e·s de cablex. Ces deux dernières années, syndicom a cherché à résoudre les problèmes autour de la table de
négociation. Comme le résultat escompté n’a pas été atteint, syndicom examine la possibilité de déposer plainte en cas de procédés illégaux avec le forfait pour les repas de midi. Remontés, les collègues ont donné à syndicom un mandat clair : améliorer leurs conditions de travail.
Comité d’entreprise cablex renouvelé Le comité d’entreprise cablex a été renouvelé et élargi en vue du développement CCT. Pascal Wicht a été réélu en tant que président du comité d’entreprise ; il préside aussi la commission du personnel chez cablex. Les membres du comité d’entreprise sont • Pascal Wicht*, président, Corpataux-Magnedens FR (sortant) • Fabien Aubert, Sugiez FR (nouveau) • Michel Baechler, Concise VD (nouveau) • Nicolas Brossin, Le Crêt-du-Locle NE (nouveau) • Simon Forster, Niederuzwil SG (nouveau) • Pascal Guinnard, Eclépens VD (sortant) • Erich Hauri, Härkingen SO (nouveau) • Mario Ramlow*, Belp BE (nouveau) • Danilo Ravelli*, Cadenazzo TI (sortant) • Flavio dos Santos, Neyruz FR (nouveau) • Sven Schumacher, Glattbrugg ZH (nouveau) • Patrick Soltermann*, Algetshausen SG (sortant) Emil Kappenthuler (Weinfelden TG) ne s’est pas représenté. * Pascal Wicht, Mario Ramlow, Danilo Ravelli et Patrick Soltermann forment en même temps la commission du personnel chez cablex. (FS)
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syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
système salarial de La Poste
L’actu syndicom en bref
14 119 signatures pour sauver 4 offices à Neuch’ ! Le 12 avril dernier, les comités citoyens pour la défense des offices postaux de La Coudre, l’Ecluse, Vauseyon et Serrières, soutenus par syndicom, ont transmis au Conseil communal de Neuchâtel leur pétition exigeant le maintien d’un service postal complet dans les quatre quartiers susmentionnés, qui a recueilli 14 119 signatures en seulement
deux mois. Sur ce nombre, 8438 proviennent de la commune de Neuchâtel et 1803 des villages limitrophes. Lorsqu’on sait que, pour la commune de Neuchâtel, les 8438 signatures représentent quelque 85 % de la participation la plus élevée aux votations communales, on mesure toute l’importance que les citoyen∙ne∙s du chef-lieu donnent à un service
postal complet pour tous les usagers de la même cité. Ces milliers d’usager∙e∙s des postes de la ville affirment que l’Autorité communale de Neuchâtel ne peut pas ignorer leur volonté et qu’elle se doit d’intervenir auprès de La Poste en exigeant que celle-ci revienne sur sa décision.
(Extrait du communiqué des comités citoyens)
Mobilisation contre la fermeture de la poste d’Aïre Genève se mobilise également. Une pétition a été lancée par le Parti socialiste de Vernier pour le maintien des bureaux de poste. La Poste a en effet annoncé aux autorités de Vernier qu’elle avait pris la décision de fermer la poste d’Aïre ! Cette fermeture est inadmissible. Et incompréhensible. Le quartier est en effet en plein développement. Gordon-Bennett (en face du Lignon) vient de sortir de terre. Un projet sur les anciens terrains d’Actaris
est sur le point de voir le jour, sans parler du projet de logements pour personnes âgées de la Bourdonnette. La pétition demande notamment au Conseil d’Etat d’intervenir auprès de La Poste afin qu’elle reconsidère sa décision. Mais cela n’est pas tout : la menace sur le guichet d’Aïre pourrait s’étendre notamment sur Châtelaine voire Vernier village…
Pétition à télécharger sur le site : www.psvernier.ch
syndicom ne lâchera pas Swisscom A La Poste, le système salarial a été adapté cette année. syndicom souhaite accompagner ce changement de manière constructive, pour que vous soyez traités de manière équitable. Sur syndicom.ch/mon salaire, vous trouverez des informations détaillées sur le fonctionnement du système salarial et un bref sondage, afin de nous assurer que sa mise en œuvre se déroule correctement. (syndicom)
En décembre dernier, l’OCDE recommandait à la Confédération de céder sa participation majoritaire de 51 % dans Swisscom. Le Secrétariat d’Etat à l’économie doit examiner la proposition, mais le conseiller aux Etats Ruedi Noser (PLR/ZH) et la conseillère nationale Natalie Rickli (UDC/ZH) ont d’ores et déjà
déposé une motion identique dans les deux Chambres avec la même demande. « La privatisation de Swisscom signifierait que ses futurs bénéfices seraient distribués à des investisseurs privés au détriment des investissements », prévient dans une résolution la Conférence d’entreprise Swisscom Group de syndi-
com. Cette participation majoritaire permet des investissements à long terme et le maintien d’un contrat de service public minimal. Le cas échéant, syndicom se dit déjà prêt à lancer un référendum.
Jérôme Béguin, L’Evénement syndical, N° 15 du 13 avril 2016
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Poste | 7
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016 Système de saisie du temps de travail AZB
Gros mécontentement chez les livreurs de paquets Derrière les trois lettres de l’acronyme « AZB » se trouve le modèle de calcul du temps de travail des distributeurs de colis de PostLogistics. Dans un sondage, syndicom a voulu savoir si les modifications apportées à AZB depuis un an avaient entraîné une amélioration durable des conditions de travail. Sur 1600 distributeurs de colis de La Poste, pas moins de 579 ont répondu à l’enquête. Un tel taux de participation indique que la saisie du temps de travail
vail n’est pas équitable, ou partiellement injuste. Les raisons en sont très claires. Le temps mis à disposition des distributeurs pour la remise des colis est défini à la seconde. Mais il ne suffit souvent pas. Le stress, déjà énorme pour de nombreux distributeurs, ne cesse de croître. Ceux qui ont besoin de plus de temps sont considérés comme trop lents. Face à cette pression, ils renoncent souvent à l’inscrire… Parfois, ils travaillent ainsi gratuitement plusieurs heures par semaine.
Solde négatif
« Depuis l’introduction d’AZB, je n’ai plus aucune vue d’ensemble et ne sais pas si tout est correct. »
Mais la nonrémunération du travail accompli n’est pas le Remarques du sondage AZB seul problème. Lorsqu’une tournée comporte doit absolument être thémati- moins de paquets que prévu, sée. Les résultats de l’enquête le temps de travail est réduit sont effrayants et démontrent proportionnellement. Les distrique PostLogistics doit réagir de buteurs accumulent ainsi des toute urgence. heures négatives. Autrement dit, La Poste reporte le risque d’entreprise partiel« Quand un client prend trop de lement sur les temps pour discuter avec nous, salariés. Un problème qui touche nous sommes presque obligés de plus de la moitié presser ‹ Pause › sur le scanner. des participants Que devient la relation client ? » au sondage. Les employés rapides Remarques du sondage AZB ne tirent eux non plus aucun avantage de leurs bonnes prestations, puisqu’ils Travail gratuit 62,9 % des sondé∙e∙s estiment sont obligés d’inscrire des que la saisie de leur temps de tra- heures négatives.
PHOTO BLICK DU 26 MARS / PHOTO YVES SANCEY
Le nouveau modèle de calcul du temps de travail AZB suscite des réactions critiques et même indignées de la part des distributeurs de colis : « Je travaille chaque jour plusieurs heures gratuitement », « C’est de l’esclavagisme », ont dénoncé certains dans le cadre d’un sondage réalisé par syndicom. La Poste s’est déclarée disposée à rediscuter avec les partenaires sociaux et les distributeurs de colis. Matteo Antonini
Stress, pression sur les horaires et travail gratuit ∙ Le Blick a rendu compte de ce malaise (« colère jaune ») des livreurs de paquets.
Un système peu compréhensible Un quart seulement des sondés estiment pouvoir se défendre lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec le temps de travail calculé. Pour plus de 60 % des distributeurs, le système est par ailleurs difficilement compréhensible. Les supérieurs hiérarchiques
Assemblées encore en mai ! Des assemblées régionales se dérouleront encore en mai. Si vous souhaitez vous engager, mais n’avez pas encore pu vous informer lors d’une assemblée régionale, vous pouvez vous annoncer auprès du secrétaire central compétent: Matteo Antonini (matteo.antonini@ syndicom.ch).
doivent absolument améliorer la transparence du système et mieux l’expliquer.
colis à la poste le lendemain. C’est contraire aux principes du service public.
Le service à la clientèle en pâtit
Pétition en cours
Pour renforcer la pression sur La Si les facteurs doivent constam- Poste, syndicom a lancé une pétiment courir, le service à la tion. Les membres concernés sont appelés à la faire signer par le « Il serait grand temps d’arrêter plus grand ce carnage et ce vol d’heures ! » nombre posRemarques du sondage AZB sible de collègues, afin d’augmenter notre poids dans les négoclientèle s’en ressent. Quand un client s’apprête à réception- ciations. La pétition exige un ner un colis, il constate sou- système de saisie du temps de vent que le facteur est déjà en travail équitable, qui soit élabotrain d’écrire l’avis de dépôt. S’il ré avec les partenaires sociaux n’ouvre pas la porte assez vite, et les employés. Les membres il tombera sur le billet jaune et qui travaillent dans ce domaine sera obligé d’aller chercher son peuvent s’engager activement.
Les trois principaux résultats du sondage syndicom (réponses en pour-cent) « Avec AZB 2.0 le temps de travail est saisi de manière précise. »
« AZB 2.0 constitue un progrès par rapport à l’ancien système. »
27.8 Tout à fait d’accord
Largement d’accord
Plutôt d’accord
Tout à fait d’accord
6.3
17.6
10.2
19.6
33.4
Pas du tout d’accord
18.5
Plutôt pas d’accord
Partiellement d’accord
Largement d’accord
Plutôt d’accord
« Je reçois suffisamment d’informations concernant le calcul. »
Pas du tout d’accord
4.8 9.1
13.6
22.9
16.1
Plutôt pas d’accord
Partiellement d’accord
Pas du tout d’accord
18.7
Tout à fait d’accord
6.5
Largement d’accord
10.5
Plutôt d’accord
21.5
17.6
25.2
Plutôt pas d’accord
Partiellement d’accord
8 | Premier Mai
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
Journée internationale des travailleuses et travailleurs
Le 1er Mai, le seul jour fêté sur toute la planète Le seul jour férié de portée véritablement universelle, c’est le 1er Mai. Comment en est-on arrivé là ? Ewald Ackermann*
8 heures de travail, 8 heures de repos et 8 heures de loisir Cette revendication est à la base des manifs du 1er Mai à Chicago en 1886.
sont condamnés à mort. Quatre subiront le châtiment suprême, un se suicidera dans sa prison, deux seront graciés et leur peine commuée en détention à vie. En 1893, les condamnés, premiers martyrs du mouvement ouvrier, seront réhabilités.
Décision du congrès socialiste En Europe et en Australie également, le mouvement ouvrier gagne en importance. Il exige, là aussi, la journée de huit heures. Mais cette revendication – estiment les dirigeants du mouvement – doit être posée et adoptée au plan international. C’est pourquoi le Congrès socialiste international, qui se tient à Paris en 1889, proclame le 1er mai jour de revendication des travailleurs et travailleuses. Dans tous les pays, des manifestations seront organisées le 1er Mai 1890, pour demander l’introduction de la journée de huit heures et l’amélioration de la protection des travailleurs et travailleuses. La grève de Chicago a joué un rôle dans le choix de cette date, mais aussi la dimension symbolique du mois
de mai, considéré comme le mois du renouveau et de la fécondité.
Le 1er mai en Suisse En Suisse, le 1er Mai 1890 est fêté dans pas moins de 34 localités. A cette époque, l’Union syndicale suisse comptait à peine 5 000 membres, le Parti socialiste suisse avait neuf mois d’existence. « Quelques milliers » de personnes ont probablement débrayé ce jourlà, la plupart à Berne. En début d’après-midi, on dénombrait déjà 2000 manifestants qui défilent dans les rues de la ville fédérale, sagement rangés derrière la bannière de leur syndicat. Dans la plupart des localités, les manifestations du soir connaissent une affluence encore plus grande. Les chiffres sur la participation à ces premières journées d’action revendicative sont parvenus jusqu’à nous grâce aux services du Ministère public de la Confédération, qui faisait espionner systématiquement les manifestations…
En 1919 : 50 000 manifestants à Zurich En 1910, le 1er Mai est célébré dans 96 localités suisses. La plus
PHOTO LIBRAR Y OF CONGRESS-WIKIMEDIA
Le mouvement ouvrier, qui prend de l’ampleur à la fin du XIXe siècle, place la journée de huit heures au centre de ses revendications. Les syndicats des Etats-Unis entendent faire aboutir cette revendication le 1er mai 1886, car le 1er mai est le jour où les ouvriers négocient leurs nouvelles conditions de travail. Ce 1er mai-là, une grande grève débute à Chicago. Elle s’achèvera le 4 mai par un attentat dirigé contre la police et une bataille de rue. Au cours de la parodie de procès qui s’ensuit (le procureur Grimell : « Les ouvriers doivent être pourchassés comme des rats jusque dans leurs trous »), sept dirigeants du mouvement ouvrier
New York, 1908 ∙ Les femmes de la Women’s Trade Union League défilentgrande manifestation a lieu en 1919 à Zurich, où 50 000 personnes prennent part au défilé. L’histoire du 1er Mai en Suisse – comme dans le reste du monde – se confond par la suite avec l’histoire de la gauche. Dans les années vingt (mais pas seulement), la journée du 1er Mai reflétera les luttes idéologiques au sein de la gauche ; elle se fera l’écho du combat antifasciste dans les années trente, accompagnera l’intégration progressive du mouvement dans l’Etat bourgeois ou l’Etat imprégné
des valeurs socialistes et syndicales à partir des mêmes années trente. Après 1968, les manifestations du 1er Mai prendront une tournure plus colorée grâce aux innombrables divisions de l’extrême gauche et aux mouvements qui s’en réclament, dont les militant·e·s devinrent pour une bonne part par la suite des permanent·e·s syndicaux, grâce aussi aux communautés étrangères vivant sur notre sol.
* Service de la communication de l’Union syndicale suisse
Premier Mai | 9
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016 L’appel du 1 er mai
Tous ensemble pour une AVS forte ! • A une époque où les patrons prennent le franc fort pour prétexte afin de supprimer à tour de bras des emplois et imposer aux travailleurs et travailleuses des conditions de travail toujours plus flexibles et éprouvantes ; • à une époque où le fossé entre riches et pauvres se creuse toujours plus et où la droite ne fait pratiquement rien pour le combler, mais l’agrandit encore plus avec sa politique fiscale et financière ; • à une époque où les patrons, malgré l’obligation inscrite dans la Constitution, continuent à refuser de verser aux femmes un salaire égal pour un travail de valeur égale et où les partis de droite n’entreprennent rien contre cela ; • à une époque où la droite fait s’enchaîner les programmes d’austérité dans les pouvoirs publics et ne se gêne pas de saper toujours plus les services publics ; • à une époque où le plus grand parti du pays ne cesse de se
déchaîner contre les migrant·e·s et les minorités pour, avec cette politique des boucs émissaires, détourner l’attention des vrais problèmes ; • à une époque où les patrons et les partis de droite veulent constamment baisser les prestations de l’AVS, faisant basculer toujours plus de personnes dans la détresse, alors que le paquebot du 2e pilier prend toujours plus l’eau et que la perspective de vivre ses vieux jours matériellement dans la dignité s’obscurcit pour beaucoup ; • dans une telle époque, il s’agit de se rassembler, de se battre tous ensemble pour la dignité et la justice sociale, pour les emplois et de bonnes conditions de travail. Le passé nous a appris qu’il vaut la peine que les syndicats fassent preuve d’un engagement combatif. On l’a vu avec la victoire remportée contre l’initiative inhumaine de « mise en œuvre », ils ont contribué de manière déter-
minante à montrer à l’UDC où sont les limites à ne pas franchir avec la xénophobie et les attaques contre les fondements, en Suisse, de l’Etat de droit et des droits humains. Les votations gagnées par les syndicats ces quinze dernières années, grâce auxquelles il a été possible d’empêcher que les prestations de la prévoyance vieillesse soient démantelées, le montrent également. Ce combat franchit maintenant une nouvelle étape. Car les patrons et les partis de droite font campagne sans relâche pour un réaménagement de la prévoyance vieillesse qui est contraire à l’esprit de la solidarité. Usant de l’argument massue de l’évolution démographique, ils essaient de faire avaler à la population la prétendue nécessité de relever l’âge de la retraite et de diminuer les prestations. Et en invoquant la « génération dorée », ils essaient de persuader les gens que les retraité·e·s roulent en principe sur l’or, provoquant par là un
conflit entre les générations. Nous les syndicats, nous nous battons contre toutes ces légendes qui sont entrées dans la tête de beaucoup. Nous savons en effet que la grande majorité des retraité·e·s actuels et futurs n’ont pas besoin que leur rente baisse, mais qu’elle augmente. Et nous savons que l’assurance populaire qu’est l’AVS, l’assurance sociale la plus efficiente, la plus sûre et la plus solidaire, doit être renforcée et non pas affaiblie. Ensemble avec les travailleurs et les travailleuses, ensemble avec les retraité·e·s, nous allons nous battre pour AVSplus. L’enjeu, c’est plus qu’une hausse de 10 % des rentes AVS. L’enjeu c’est de
gripper le moteur du démontage social, et d’huiler celui de la justice. Prenons à bras le corps ce tournant social ! D’abord avec l’AVS, cet ouvrage séculaire, cette preuve concrète de solidarité donnée par notre pays. Puis dans le monde du travail et dans la société. Ensemble. Parce qu’un tournant social est nécessaire. Et parce qu’il est possible. (USS)
MANIFESTATIONS
Programme 2016 du 1er Mai en Romandie BERNE
BIENNE Dès 10 h : Brunch sur la place Centrale (par mauvais temps, avant-toit du Palais des congrès). Prise de parole : Daniel Hügli (Union syndicale, syndicom et député PS). Doris Bianchi, de l’Union syndicale suisse et Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d’Etat du canton de Vaud (PS), Département santé et action sociale. 11 h 45 : Remise du prix Unia « Travail et solidarité ». 12 h : Salutations d’autres organisations. 13 h : Clôture du brunch.
FRIBOURG
FRIBOURG Non à l’extension des horaires des magasins, mobilisation du personnel des hôpitaux publics fribourgeois pour le maintien de ses conditions de travail Dès 11 h : Place Georges-Python. Bar & restauration, animations pour les enfants. Allocutions. syndicom tiendra un stand. 14 h : Cortège. Discours d’Aldo Ferrari, vice-président d’Unia, Wolfgang Müller, SSP, délégué syndical HFR, Lena Frank, Unia, secrétaire nationale de la jeunesse, Ursula Schneider Schüttel, PS, ancienne conseillère nationale. Concerts de Bable’s, The Red County, Koumba-Tosh.
GENÈVE
GENÈVE Cadeaux fiscaux pour les entreprises, austérité pour les travailleurs, protégeons les salariés et les réfugiés, pas les frontières 11 h : Près de la Pierre à la plaine de Plainpalais. Allocutions de Solidarités et de Marjorie Blanchet, Unia, et ADTS. Apéritif offert. 13 h : Départ du cortège du boulevard James-Fazy, place des 22-Cantons, rue de Chantepoulet, rue et pont du Mont-Blanc, place du Port, rue du Rhône, rue d’Italie, rues Basses, rue de la Corraterie, place Neuve, parc des Bastions. 14 h : A l’entrée du parc des Bastions, côté place Neuve, allocutions du Parti socialiste, de Diego Cabeza, SIT, d’une représentante du Comité unitaire de lutte de la fonction publique puis des associations JiK et Dem.Kurd.
15 h : Parc des Bastions, partie festive avec un manège et des poneys pour les enfants. Dès 12 h et jusqu’à 23 h : restauration avec plus de 30 stands. Après les allocutions, Skanlin’ Society sound system, puis concerts. Au crépuscule, projection de L’An 1, organisée par Spoutnik (en cas de pluie torrentielle, séance au cinéma Spoutnik).
du Conseil communal du Locle, POP, Unia, Les Verts, Rémy Cosandey, président de l’Avivo. Repas de midi : paella, 16 francs par personne. Cantine, boissons, crêpes bretonnes et pâtisserie. Dès 14 h 30 : Musique. Animation de Vincent Kohler. Parking place de Longereuse.
TRANSJURANE
LAUSANNE 11 h : Rassemblement place de la Riponne, cortège. 12 h-16 h 30 : Casino de Montbenon, salle des fêtes et dehors en cas de beau temps. Atelier de peinture pour les enfants dès 12 h, animé par les Ateliers du Marché. 12 h : Discussion sur AVSplus / Prévoyance vieillesse 2020 Dès 13 h, Guinguette du 1er Mai avec Olivier Forel et Skarbonari. YVERDON ATTENTION FÊTE CÉLÉBRÉE LE SAMEDI 30 AVRIL !! La dignité est un droit 10 h : Rassemblement sur la place Pestalozzi, distribution de ballons. 11 h : Cortège en ville. 11 h 30 : Allocutions. Jonathan Ferreira Da Costa, Jeunes Solidarité & Ecologie Yverdon-les-Bains, Michele Nista, Président d’Unia-Vaud, Cesla Amarelle, Conseillère nationale PS Vaud 12 h : Caves du Château : moment convivial, stands de nourriture et boissons. 16 h 30-18 h : Caves du Château : table ronde, « Le revenu de base universel, une réponse aux mutations actuelles du marché du travail ? ». Modération par Stéphanie Pache, membre du comité de rédaction de Pages de gauche. 20 h : Clôture de la journée par un moment musical colombien avec le groupe Palenque La Papayera.
MOUTIER 10 h 45 : Rassemblement devant la gare de Moutier. 11 h : Cortège du 1er Mai interjurassien. 12 h : Apéro puis repas à la Sociét’halle. 13 h 30 : Allocutions de Pierre-Yves Maillard, conseiller d’Etat PS / VD, Catherine Laubscher, Unia Neuchâtel (à confirmer). Partie musicale par Vincent Vallat et Coal Black Horses. Boissons, repas, grillades à des prix populaires.
NEUCHÂTEL
LA CHAUX-DE-FONDS Dès 11 h : Place de la Gare. Boissons & restauration. 14 h : Cortège. Allocutions de Michela Bovolenta, secrétaire centrale du SSP, Leana Ebel, militante de l’Association suisse pour les droits de la femme, Pierluigi Fedele, membre du comité directeur d’Unia, Cyril Keller, secrétaire général de la CGT du Doubs, Mehmet Tali, comité kurde. Musique avec Riton la Manivelle, orgue de barbarie et accordéon, Les Fils du Facteur, chansons. 20 h : fin de la fête. Neuchâtel Dès 9 h 30 : Place du Marché. Brunch et musique offerts à la population. 11 h : Partie officielle. Allocutions de Michela Bovolenta, secrétaire centrale du SSP, Dimitri Paratte, membre du Conseil général de Neuchâtel, Solidarités, Amanda Ioset, membre du Conseil général de Neuchâtel, POP. 12 h : Défilé jusqu’à la gare pour rejoindre les fêtes à Fleurier ou à La Chaux-de-Fonds. VAL-DE-TRAVERS Dès 11 h : Salle Fleurisia, Fleurier. 11 h 30 : Partie officielle. Allocutions de Silvia Locatelli, PS, Denis de la Reussille, conseiller national et président
VAUD
VALAIS
SION Dès 11 h 30 : Au couvert des Iles. Apéritif offert. Allocutions de Géraldine Savary, conseillère aux Etats (VD) et Alain Carrupt, ex-président de syndicom. Président du jour : Mathias Reynard. 14 h 30 : Concert de Yapagnoloch, reprises en tout genre. Cantine, stands de boissons et musique.
10 |Médias
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
Tamedia
Où est passée ta fierté, Tamedia ? Le 8 avril devant l’assemblée des actionnaires, syndicom manifestait contre la sortie de Tamedia de viscom, avec les employé·e·s des imprimeries. Il est scandaleux que Tamedia veuille se soustraire ainsi au contrat collectif de travail. Nina Scheu
78 % du résultat est dû au journalisme et aux imprimés Dans un flyer, syndicom se demandait où est passée la fierté
Nous avons droit à des condit ions de travail sûres, ancrées dans un CCT !
d’être une entreprise de médias et d’imprimerie. En effet, il faut savoir que 78 % du résultat Ebit est le fruit du travail des employés des divisions Journalisme et Produits imprimés. En guise de remerciement, Tamedia a démissionné de viscom, l’association patronale de l’industrie graphique, quittant ainsi le partenariat social. Pour le personnel de Tamedia, l’attitude de la direction de l’entreprise est irresponsable. C’est pourquoi deux tiers des employé·e·s des imprimeries ont signé une pétition exigeant clairement la reconnaissance du CCT !
après l’assemblée ∙ Avec condescendance, le président du conseil d’administration
PHOTO NINA SCHEU
Pietro Supino félicite l’imprimeur Hansruedi Looser après son discours à la tribune.
Lors de l’assemblée générale, Hansruedi Looser, le président de la commission du personnel du centre d’impression de Tamedia à Zurich, a pris la parole au nom de ses collègues. « Nous n’avons pas peur de relever de nouveaux défis, a-t-il déclaré. Les employé·e·s des centres d’impression de Tamedia sont plus flexibles et productifs que jamais. Ils ont toujours surmonté le travail supplémentaire, sans se plaindre. » Il a ajouté : « Pourquoi devrions-nous avoir moins de valeur aujourd’hui, alors que nous fournissons plus de travail qu’autrefois ? » Il n’a pas laissé de place au doute concernant la revendication de ses collègues : « Nous exigeons que Tamedia reconnaisse le CCT, réintègre viscom et poursuive le partenariat social pour nous faire bénéficier à nouveau de conditions de travail sûres. » Lors du congrès des éditeurs de 2015, Monsieur Supino, le président du conseil d’administration de Tamedia, avait évoqué en termes positifs les négociations contractuelles avec les associations de journalistes. Mais devant
PHOTO CHRIS T IAN C APACOEL
En avril Tamedia a présenté, avec fierté, les taux de croissance de sa division Digital à ses actionnaires. En 2015, un bénéfice record de 334 millions de francs a été réalisé. Près de 200 millions sont des bénéfices comptables découlant de la fusion entre local.search et search.ch. Mais les 130 millions Ebit représentent aussi un très bon résultat, avec des marges dont toutes les autres entreprises de médias ne peuvent que rêver.
8 avril, Zurich, devant l’assemblée des acti0nnaires ∙ syndicom appelle Tamedia à signer un CCT dans l’imprimerie et une CCT Presse pour la Suisse alémanique.
la démission de Tamedia de viscom, syndicom doute fortement du sérieux de ces propos. Il est scandaleux que Tamedia – la plus solide des entreprises de médias et le plus grand imprimeur de journaux du pays – quitte le partenariat social, laissant les employé·e·s dans l’incertitude et menaçant ainsi la paix du travail ! Les impératifs liés au partenariat social coûtent bien moins à l’entreprise que les rémunérations astronomiques versées – 18 millions pour la direction de l’entreprise et le conseil d’administration – et les 48 millions de dividendes (dont 36 millions pour la famille des propriétaires). Sans la motivation et la flexibili-
té des employé·e·s, qui travaillent pour Tamedia jour et nuit, cette manne ne serait pas durable.
revendications de syndicom • Retour immédiat de Tamedia dans le partenariat contractuel de l’industrie graphique ! • Un engagement durable pour de bonnes conditions de travail, garanties par un contrat collectif, et la réintégration de Tamedia dans l’association patronale viscom. • Un engagement actif de Tamedia dans l’association Médias suisses, pour négocier une convention collective de travail pour les journalistes en Suisse alémanique et au Tessin.
Ecole syndicale suisse
La fondation derrière les cours syndicaux gratuits Movendo offre une large palette de cours de perfectionnement à tous les membres des syndicats. Chaque année, 3000 hommes et femmes en profitent. Pour seulement 30 francs, on peut faire partie de l’association de soutien à la Fondation Ecole syndicale suisse qui permet à cette formation syndicale de rester financièrement abordable. Christine Goll, responsable de Movendo Avez-vous déjà entendu parler de Max Weber ? Cet ancien conseiller fédéral et collaborateur scientifique de l’Union syndicale suisse (USS) était aussi le secrétaire de la Centrale suisse d’éducation ouvrière. Aujourd’hui baptisé Movendo, l’institut de formation des syndicats offre une large palette de cours de perfectionnement à tous les membres des syndicats. Les participant·e·s se familiarisent avec les stratégies, les instruments et les leviers d’action de leur syndicat et actualisent leurs connaissances dans le domaine de l’économie, des assurances sociales ou de la politique.
3000 participant·e·s chaque année ! Max Weber a créé en 1946 la Fondation Ecole syndicale suisse (ESS), qui se consacre aujourd’hui encore à promouvoir la formation. Depuis, plus de trois mille personnes profitent chaque année des cours de formation Movendo. Plus d’un tiers d’entre elles sont des personnes de confiance et des employé·e·s des syndicats. Cette offre ne pourrait pas être proposée sans le soutien de la Fondation ESS,
jouent souvent elles-mêmes un rôle de formatrices. Elles transmettent des connaissances et un savoir-faire à leurs collègues de travail et leur donnent également des conseils. Movendo souhaite récompenser cet engagement généralement bénévole en mettant à leur disposition des offres de formation attrayantes.
Associat ion de soutien à movendo
qui contribue au financement des cours et des formations en faveur de ce public cible. Les secrétaires syndicaux ont aussi la possibilité d’accomplir une formation comme spécialiste de la gestion et du développement des organisations syndicales et d’obtenir un brevet fédéral.
Transmission de savoir Les personnes de confiance, qui s’engagent activement pour les intérêts des travailleurs, forment un maillon indispensable avec le monde du travail. Elles
L’association de soutien à la Fondation ESS a aussi été créée en 1946, car il était clair dès le début que cet « institut de formation » ne pourrait remplir sa tâche et s’établir durablement qu’à condition d’être soutenu par un large cercle d’organisations syndicales et de particuliers. C’est encore le cas aujourd’hui. Seule la contribution a changé, passant de cinq à trente francs par an. Lors de l’assemblée générale annuelle, les membres de l’association de soutien peuvent découvrir les dernières offres de formation Movendo, échanger des informations et apprendre à connaître différents domaines du monde du travail.
Voir les cours movendo en page 16.
Rejoins l’associat ion de soutien ! La formation syndicale doit rester financièrement abordable. C’est aujourd’hui possible grâce à l’association de soutien de la Fondation Ecole syndicale suisse. En tant que membre, tu soutiens la formation des personnes de confiance dans les entreprises ainsi que la formation spécialisée en « gestion et développement des organisations syndicales ». L’association de soutien est un groupe d’intérêt formé de collègues des syndicats, d’anciens participants aux cours et de personnes désireuses de contribuer à la formation et au perfectionnement de la relève syndicale par leur engagement solidaire. Pour seulement 30 francs par an, tu peux être des nôtres. N’hésite pas à prendre contact avec nous pour obtenir davantage d’informations et devenir membre, sous : www.association-soutien-ess.ch, ou par téléphone auprès de Movendo : 031 370 00 70.
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syndicom | N° 04 | 29 avril 2016 Work & care [4/4] : Des pistes
« S’organiser avant d’être épuisé·e·s » Recevez-vous souvent des deman des relatives aux soins de proches, et alors que faites-vous concrètement ? Bett ina Ugolini : Dans près de 70 % des cas, nous avons affaire à de telles demandes : beaucoup de personnes viennent nous consulter pour nous demander conseil quand elles sont déjà épuisées. C’est souvent pour elles la première occasion de parler de leurs problèmes. Nous cherchons à les soulager concrètement : nos solutions prévoient un appui psychique, des offres de décharge, voire une contribution de soutien.
Y a-t-il suffisamment d’offres pour décharger les personnes qui soignent des proches ? Il y en a suffisamment, mais les proches aidants sont souvent si sollicités qu’ils n’ont plus la force de chercher une offre adéquate. Les offres sont encore peu connues et méritent d’être mises en réseau. Cela signifie qu’il faut s’adresser à plusieurs institutions.
Qu’est-ce qui serait le plus utile aux proches soignants ?
Une sorte d’antenne centralisée qui pourrait aussi, si nécessaire, se charger d’évaluer les possibilités existantes au sens d’un case management.
D’après une étude, deux tiers des proches aidants sont des femmes. En tenez-vous compte dans vos conseils ? Pour les femmes, les soins aux proches représentent souvent le deuxième conflit d’intérêts en termes de conciliation entre vie familiale et professionnelle. C’est pourquoi il est très important de comprendre leur situation. Leur décision ne devrait pas résulter d’une pression exercée par la personne à soigner ou par des frères et sœurs.
Pourquoi est-ce si important ? Il faut tenir compte du fait qu’il n’est pas possible de délimiter précisément la durée des soins aux proches. Cela a de profondes conséquences. Il est donc important de fixer dès le départ un scénario de désengagement, car il n’est plus possible de s’organiser lorsqu’on est déjà épuisé.
Les soins aux proches sont-ils compatibles avec une activité professionnelle ? Des enquêtes ont montré que les proches aidants investissent beaucoup de temps pour les membres de la famille : les filles et fils, vingt-cinq heures par semaine ; les conjoints, soixante heures par semaine. On n’échappe donc
Cours syndicom et SSP en deux parties Travailler tout en soignant ses proches – comment faire ? Le cours en allemand sans traduction consacré à ce sujet aura lieu le 21 mai et le 25 juin. Les thèmes suivants seront abordés : connaissance de ses propres limites, échanges, offres de décharge. Lieu : Restaurant Dählhölzli à Berne, 9 h 30 – 13 h Intervenantes : Dr. Bettina Ugolini (http://bit.ly/1WfQ0ju) et Diana Bertschi, spécialiste pour les soins aux proches, Spitex Burgdorf. Information et inscription : http://bit.ly/211nJ15
syndicom est le syndicat leader des branches Poste, Logistique, Télécommunications, Technologies de l’information et Médias et compte quelque 37 000 membres dans toute la Suisse. Nous nous engageons pour les droits des travailleurs·euses et pour une Suisse sociale et ouverte sur le monde.
Nous recherchons pour entrée en service au 1er juillet 2016 ou à convenir un·e juriste à 70 %. En tant que juriste à syndicom, vous êtes responsable d’un large éventail de prestations : • répondre en toute autonomie à des questions d’ordre juridique émanant des secrétaires politiques ou des membres ; • traiter en toute autonomie les demandes de protection juridique et, si nécessaire, mener des procès complexes ; • superviser les cas juridiques de la région Romandie ; • révision de la traduction de textes juridiques de l’allemand vers le français ; • conseils et soutien à la caisse de chômage syndicom en Romandie ; • fournir des conseils concernant le règlement de l’assistance juridique professionnelle ; • établir des documents juridiques et gérer la base de données juridique ; • publier des articles spécialisés. Vous soutenez en outre le responsable du service juridique dans la formation continue des secrétaires politiques. De plus, vous assurez l’accompagnement de négociations de CCT et de plans sociaux. Votre profil • Brevet d’avocat·e (de préférence) ou diplôme universitaire en droit (licence ou master) d’une université suisse • Expérience de conduite de procès • Expérience, en particulier intérêt pour les questions relevant du droit du travail et des assurances sociales • Intérêt pour les questions de politique (socio-)syndicale • Excellentes capacités de planification et d’organisation • Assurance dans les négociations en français, avec de très bonnes connaissances de l’allemand • Bonnes connaissances des outils informatiques en tant qu’utilisateur·trice La représentation des intérêts de nos membres est au centre de vos préoccupations ; vous êtes flexible et avez de bonnes capacités d’adaptation. En outre, vous êtes capable de vous imposer, avez le sens de la négociation et savez travailler en équipe. Le lieu de travail principal est Berne (secondaire à Lausanne). syndicom offre des activités variées dans un environnement de travail politique et d’excellentes conditions de travail. Etes-vous intéressé·e ? Nous vous invitons à déposer votre dossier de candidature complet jusqu’au 9 mai 2016 à syndicom, service du personnel, Monbijoustrasse 33, 3011 Berne ou personaldienst@syndicom.ch Tous renseignements complémentaires peuvent être obtenus auprès de Martin Scheidegger, responsable du service juridique, tél. 058 817 18 06.
pas à une réduction du taux d’occupation si l’on ne veut pas se rendre malade soi-même.
Quel rôle joue l’aspect financier dans la décision de soigner soimême des proches ? C’est un facteur important, car la durée des soins s’étend rarement sur une courte période. C’est pourquoi il faudrait conclure un contrat de soin avec la personne à soigner. Le contrat devrait faire la distinction entre le travail accompli bénévolement et ce qui doit être payé. Des modèles de contrat et des tarifs horaires peuvent être demandés auprès de Pro Senectute.
Certaines communes engagent du personnel soignant de Spitex. Qu’en pensez-vous ? Il est certainement plus simple de décompter les frais directement avec la personne à soigner. De plus, le modèle Spitex permet d’assurer la couverture sociale. Car une réduction du travail professionnel a des conséquences sur la rente vieillesse.
Le Conseil fédéral élabore actuellement un plan de mise en œuvre
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Travailler tout en soignant ses proches – comment faire ? Bettina Ugolini, responsable du bureau de consultation LiA (Leben im Alter / vivre âgé) à l’Université de Zurich, nous donne des pistes. Elle interviendra sur ce thème dans le cadre du séminaire organisé par syndicom. Interview : Rita Torcasso
« Work & Care » qui offre de meilleures conditions-cadres pour les personnes chargées de soins*. Une bonne solution ? Cela dépendra surtout des employeurs et de leur volonté de s’investir. L’aspect financier pourrait être réglé au besoin par une assurance de soins. Mais la double charge demeurera de toute façon. Et de bonnes conditions-cadres ne devraient pas devenir une pression morale à devoir apporter des soins à ses proches.
Pourquoi la politique doit-elle s’intéresser à cette problématique ? Car toujours plus de personnes ont besoin de soins et n’ont pas de proches, ou ceux-ci vivent à l’étranger. C’est pourquoi la société doit prendre ses responsabilités et développer une culture de soins.
* http://bit.ly/1L1HAUu
Imprimerie Atar à Genève
FAO numérisée : 15 emplois menacés GENÈVE ∙ Le 22 avril, le Grand Conseil a accepté d’enterrer la version imprimée de la Feuille d’avis officielle (FAO). Dès le 1er janvier 2017, la FAO sera disponible uniquement sur Internet. Jusque-là, elle était imprimée chez Atar. Cette décision devrait sans doute signifier, à court ou moyen terme, la fin de la rotative qui imprime le journal Le Courrier. Environ 15 personnes travaillent à la réalisation de la FAO. Si la rotative venait à disparaître, ces postes de travail seraient perdus et le retour à l’emploi du per-
« Global debout » le 15 mai Depuis le 31 mars, en France mais aussi en Espagne, en Belgique, en Allemagne et au Canada, un grand mouvement citoyen, Nuit Debout, occupe les places publiques et se réapproprie la parole et l’espace public. Le 15 mai, il y aura des « Nuit Debout » partout dans le monde et, notamment, à Genève. Infos sur www.facebook.com/nuitdeboutgeneve/
sonnel concerné serait très difficile. Surtout pour les personnes de plus de 50 ans qui travaillent depuis toujours aux rotatives. Dans une lettre ouverte au Grand Conseil du 18 avril, la commission du personnel de l’imprimerie Atar et syndicom demandaient de suspendre ce vote et de renvoyer le projet en commission. Pour appuyer cette demande, les salarié·e·s d’Atar Roto Presse et syndicom se sont rassemblés le 21 avril devant le Grand Conseil genevois. Alertés par ce courrier, les élus se sont inquiétés du risque que fait peser la perte de ce mandat sur l’imprimerie Atar. Suite à une motion, une majorité a décidé de recevoir en commission les collaborateurs de l’imprimerie pour les accompagner dans cette transition. La lutte continue donc et il reste un espoir pour la sauvegarde des emplois pour les personnes touchées par la disparition de la version imprimée de la FAO. syndicom reste convaincu qu’une solution, à l’Etat ou à la Ville, peut être trouvée pour nos collègues. (YS, avec la TdG).
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syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
Commentaire sur l’Enquête suisse sur la population active 2015
conférence des président·e·s du G
Renforcer l
Nettement plus de personnes âgées au chômage des licenciements se produisent. A cela s’ajoute la surévaluation du franc qui, surtout dans l’industrie, provoque des licenciements touchant aussi les travailleuses et les travailleurs âgés. Pour aborder ce problème, la Confédération a convoqué le 22 avril la 2e Conférence nationale sur les travailleurs âgés qui a reconnu que le chômage augmentait. Elle a aussi accepté le principe qu’il fallait prendre des mesures pour l’enrayer. Toutefois, les propositions ne vont pas assez loin. Afin de réellement améliorer les chances des travailleurs âgés, il faut que les travailleurs de longue date bénéficient d’une meilleure protection contre le licenciement. Il faut aussi améliorer leurs chances dans la recherche d’emplois. Les employeurs devraient par exemple systématiquement annoncer les postes vacants aux ORP et les employeurs ne devraient pas pourvoir refuser des candidatures uniquement en raison de l’âge. (USS)
Les sans-emplois âgés ont de grandes difficultés à retrouver un emploi. Le fait que le chômage pour la classe d’âge des 55 ans et plus ait augmenté de 3 à 3,9 % ces trois dernières années est très préoccupant. D’autant plus que le chômage n’a pendant cette même période que peu augmenté en comparaison, à savoir de 4,4 à 4,5 %. Ces chiffres relativisent les résultats rendus publics aujourd’hui par l’OFS sur le taux d’activité des personnes de 55 à 64 ans. La baisse des prestations du 2e pilier fait qu’à l’heure actuelle plus de personnes de cette classe d’âge sont dépendantes d’une activité lucrative qu’il y a encore quelques années. Comme les caisses de pension fixent des âges réglementaires de la retraite plus élevés et baissent les taux de conversion, beaucoup de salarié·e·s ne peuvent plus se permettre d’anticiper leur retraite. C’est surtout un problème quand la situation au travail s’est sensiblement dégradée ou quand
Bombe à retardement ? C’est en ces termes qu’Alain Jeannet ouvrait ce dossier sur l’emploi après 50 ans et la fragilisation des salariés seniors (L’Hebdo, 4.2.16). Il y pointait du doigt l’absurdité entre d’un côté la peine à conserver ou retrouver un job entre 50-64 ans et, de l’autre côté, les autorités qui ne parlent que d’augmenter l’âge
officiel de la retraite. Chiffre inquiétant pointé, la durée du chômage, qui augmente avec l’âge : 45 jours chez les moins de 20 ans, 141 jours chez les 35-29 ans, 191 jours chez les 35-39 ans, 312 jours chez les 55-59 ans et même 337 jours pour les sexagénaires. Et si l’on tient compte des personnes arrivant en fin de droits qui sortent des statistiques et de celles qui sont à l’AI, à l’aide sociale ou dans la précarité sans aide, le taux de chômage des seniors grimperait plutôt à 7,9 % si la Suisse appliquait les mêmes critères que l’OCDE, selon Daniel Lampart, économiste de l’USS. D’où la demande des syndicats d’une plus grande protection contre les licenciements des travailleurs âgés. (YS)
La question de l’emploi après 50 ans avait également fait la une de L’Hebdo le 4 février dernier
Loyers et prestations complémentaires
La commission du National joue la montre et se fiche des retraité·e·s La FARES (Fédération des Associations des retraités et de l’entraide en Suisse) est scandalisée : la commission Sécurité sociale et santé publique (CSSSP) décide de bloquer la révision des loyers dans les pres-
tations complémentaires, dans l’attente d’un message du Conseil fédéral sur la révision des PC. La question est pourtant urgente : les PC ne tiennent pas compte des 21 % d’augmentation des loyers depuis 2001 !
Les bénéficiaires de PC doivent donc rogner sur leurs besoins vitaux pour pouvoir payer leur loyer. C’est inacceptable ! La commission fait preuve de mépris envers les plus modestes de notre société, sans tenter de tenir
compte de leurs graves difficultés, pas plus d’ailleurs que du vote du Conseil national du 22 septembre 2015 refusant le renvoi aux calendes grecques de l’adaptation déjà proposé par la même commission.
Le 6 avril dernier à Berne, tro des président·e·s du GI Retra Patrizia Mordini, en charge de l’égalité au comité directeur de syndicom, s’est présentée pour la première fois personnellement aux président·e·s. Elle succède à Bernadette Häfliger Berger, dont l’Assemblée a pris congé. La présidente du SSP Katharina Prelicz-Huber a présenté un exposé pour défendre l’initiative AVSplus, qui passera en votation cet automne.
Passage de témoin Au nom de l’ensemble du GI Retraité·e·s, le président Roland Gutmann a remercié chaleureusement Bernadette Häfliger Berger, ancienne responsable du GI Retraité·e·s à syndicom. Cette dernière a souligné avoir beaucoup apprécié cette collaboration et regrettera le contact avec la base. Elle a ensuite passé symboliquement le micro à Patrizia Mordini. « Je me réjouis de cette collaboration. Il y a quinze ans, j’ai fait la connaissance de Roland Gutmann au comité de l’Union syndicale du canton de Berne », se rappelle la nouvelle responsable de l’égalité. « Nous avons toujours bien collaboré ! », relève Roland Gutmann. Dans son discours, Roland Gutmann a exigé que les intérêts des retraité·e·s soient pris en considé-
Comptes rendus
Assemblées des retraité·e·s de Lausanne imprimerie et de Genève Poste et Télécom Assemblée générale du groupement des anciens de l’imprimerie, Lausanne Salle St-Marc - 26 janvier
novembre : brisolée à Grandvaux avec le GPIAG. En décembre : repas de fin d’année au restaurant du Port de Pully. Les comptes 2015 et le budget 2016 sont commentés par Michel Pitton. Pierre Pavid, rapporteur, au nom des vérificateurs, relève la très bonne tenue de ceux-ci. Les comptes sont approuvés par l’Assemblée. Le dévoué président David Bühlmann accepte de rempiler pour une année et Michel Pitton de fonctionner pour un nouvel exer-
Vous trouverez une version complète des deux comptes rendus sur : http://bit.ly/1TlNI01
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Le président David Bühlmann souhaite la bienvenue aux vingt-quatre membres présents. Quelques instants de silence sont observés en mémoire des personnes décédées. Nous avons eu la démission de Josiane Degoumois, suite au décès de son époux. Il n’y a pas de nouveau membre. Notre président David Bühlmann relate les nombreuses rencontres et sorties qui ont jalonné l’année 2015. Notamment : L’assemblée générale le 27 janvier. La fondue le 17 février. La randonnée pédestre en mars (organisateur : René Wenger). En mai, la sortie de printemps à Grand-Fontaine. En août, nos traditionnels et excellents filets de perche au restaurant du Casino de Morges, vraiment une bonne adresse. En octobre : raclette, en
cice. Ils sont vivement applaudis. D’autres membres du comité – Simone Ellenberger, Paulette et Charles Chatelan – sont d’accord de rempiler. Des vérificateurs des comptes, Pierre Pavid est sortant. La commission est formée de Gilbert Cardinaux rapporteur et Marcel Martin. René Vittoz est élu suppléant. Commission des retraités syndicom : Rodolphe Aeschlimann. Responsable de la buvette : Michel Reymond, suppléant : René Wenger. Raclette : André Groux. Procès-verbal : Rémy Bovey.
André Groux et notre président remercient le comité ainsi que les dames toujours disponibles pour un coup de main bienvenu. Rodolphe Aeschlimann nous informe concernant syndicom, suite à la démission de plusieurs personnes responsables à la centrale. De plus, en 2017, il faudra remplacer le président Alain Carrupt, qui part en retraite. Il est 15 h 30 lorsque le président lève cette assemblée générale.
Rémy Bovey
Assemblée Générale du groupement et amicale des retraités Poste et Télécom Genève Ce 9 mars 2016, Michel Meylan préside l’assemblée générale pour la cinquième fois. Il salue spécialement Alain Michaud membre du GI et orateur du jour, ainsi que Gabriel Cuany et Richard Schopfer, de l’Arc jurassien, Pierre Savary, président émérite des retraités fribourgeois, Werner Kaltenrieder, Vaud Poste, et Michel Guillot, président de la section syndicom Genève. Il n’oublie pas de relever la présence d’Amélia Christinat membre d’honneur de la section. Dans son rapport, Michel dénonce la soumission des médias inféodés au diktat du grand capital. L’initiative AVSplus soumise au peuple en septembre sera combattue férocement par les partis de droite et le monde de la finance. Il faudra convaincre. Notre groupement, grâce à ses nombreux bénévoles, s’efforce de maintenir un esprit d’amitié et de solidarité. Une bonne fréquentation à nos assemblées mensuelles, de belles courses pédestres, une
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syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
GI Retraité·e·s
meilleure protection et perspectives
l’AVS – défendre les rentes !
Formation « Génération 50plus » Une journée de formation et d’échanges en collaboration avec l’USS sur la situation économique et sociale des travailleuses et travailleurs âgés, ainsi que les stratégies syndicales pour améliorer leur statut et leurs conditions. De plus en plus de travailleuses et travailleurs âgés rencontrent des difficultés sur le marché du travail. Ils sont plus fortement touchés par le chômage de longue durée lorsqu’ils perdent leur emploi et, malgré des recherches intensives et de bonnes qualifications, n’en retrouvent souvent plus. Après avoir épuisé leurs droits aux indemnités, des milliers d’entre eux aboutissent fréquemment à l’aide sociale et leur prévoyance vieillesse en est également affectée. Durant cette journée d’étude, l’éclairage sera porté sur les mesures facilitant le maintien des travailleuses et travailleurs âgés
ois femmes et une initiative étaient au cœur d’une conférence aité·e·s bien fréquentée, avec 62 personnes. Christian Capacoel ration lors des négociations CCT. Il a évoqué une compensation du renchérissement sur les rentes ou des versements uniques, tels qu’ils existent déjà en partie chez Swisscom ou à La Poste. Peter Rymann, représentant de la branche Presse et médias, a souligné que cet objectif sera difficile. Mais la majorité des retraité·e·s ont laissé entendre que les rentes actuelles ne suffisent plus pour beaucoup d’entre eux. Il faut qu’elles soient augmentées !
AVSplus – solidaire et sûre
Nouvelles formes d’action pour le GI Retraité·e·s ? Les formes d’action du GI Retraité·e·s ont suscité des discussions animées. Un appel a été lancé pour donner une dimension plus politique au GI Retraité·e·s et pour mieux associer les retraités aux discussions politiques du syndicat. La volonté est là, mais l’infrastructure et les moyens ad hoc doivent encore être mis à disposition, a-t-on répondu. Il a aussi été relevé que les divers groupes de retraité·e·s, déjà aujourd’hui très actifs, veulent aussi s’engager à l’avenir pour le syndicat et ses combats.
PHOTO CHRIS T IAN C APACOEL
Dans son exposé sur AVSplus, Katharina-Prelicz Huber a saisi la balle au bond. L’initiative constitue un projet concret des syndicats. Contrairement au deuxième
tées depuis quarante ans ; elles se situent depuis 1975 à 8,4 % (4,2 % pour l’employeur et autant pour l’employé·e). Par ailleurs, le rapport entre le coût et les bénéfices est meilleur que si une telle augmentation des rentes devait être réalisée via le deuxième pilier ou une prévoyance privée.
pilier l’AVS, bien que décriée par les politiciens, est une assurance sociale solidaire et sûre. « Il est vrai que l’AVS est actuellement déficitaire, mais on se garde bien de dire que ce phénomène est passager ! », relève-t-elle. Le déficit temporaire, dû à la génération des baby-boomers, pourrait être comblé sans problème avec un financement transitoire. Un relèvement de 10 % des rentes AVS est vital : pour les deux tiers des retraité·e·s, l’AVS représente la source de revenu principale. L’augmentation coûterait aux employé·e·s et aux employeurs 0,4 % du salaire. Elle serait supportable pour l’économie. Les cotisations AVS n’ont pas été augmen-
Michel Verdon
Vendredi 1er juillet 2016 9 h–16 h 30, Fribourg, Hôtel NH Gratuit pour les membres. Programme détaillé et inscription : http://bit.ly/1Yrshf5
« Gagner avec AVSplus », Cours de formation de l’Union syndicale suisse
Notre « Boss » « Cher Roland, nous t’adressons toutes nos félicitations et nos meilleurs vœux […]. Ton énergie et ton tempérament t’orientent toujours vers la recherche de solutions. » Voici ce qu’écrivait l’Union PTT il y a vingt ans, puis le Syndicat de la Communication il y a dix ans. Cela reste vrai aujourd’hui. En tant que président du groupe d’intérêt Retraité·e·s, Roland Gutmann est toujours aussi actif, au meilleur sens du terme. Depuis cinquante-huit ans, Roland Gutmann est fidèle au mouvement syndical. Son parcours est impressionnant : comité de section, président de section et membre du comité central, successivement à l’Union PTT, au Syndicat de la Communication et aujourd’hui chez syndicom. Autrefois collaborateur technique à la division Recherche et Développement de la direction générale des PTT, il a aussi siégé au Conseil municipal de Bolligen et s’est engagé comme tuteur. Depuis 1999, Roland est « le boss » des retraité·e·s. Après avoir présidé l’association des retraité·e·s du Syndicat de la Communication, il est aujourd’hui président du GI Retraité·e·s de syndicom depuis la fusion.
Le 25 septembre 2016, nous serons sans doute appelés aux urnes pour voter sur l’initiative populaire des syndicats AVSplus : pour une AVS forte. Nous voulons gagner cette votation. Pour cela nous avons besoin de toi !
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nal des retraités s’engagera pour AVSplus et luttera contre la nouvelle révision des cotisations des caisses maladie qui prétéritera les personnes âgées. José-Ramon Gonzalez constate qu’au temps des comités de fédérations, les militants avaient plus d’influence sur les décisions démocratiques. Le syndicat ne se gère pas comme une entreprise, il doit retrouver les vieux réflexes des ouvriers qui occupaient la rue. L’évolution informatique a complètement transformé les conditions des travailleurs ; mais cette évolution doit être maîtrisée socialement. Ce n’est pas Michel Guillot qui contredira cette analyse. Le personnel actif est soumis à de très fortes pressions pour atteindre les objectifs de rentabilité. Amélia s’inquiète pour l’avenir. Malgré une légère prise de conscience de quelques jeunes, il est difficile de leur transmettre le flambeau. Cette vivante assemblée, fréquentée par 97 personnes, s’est agréablement poursuivie par un apéritif et un repas partagé dans une sympathique ambiance.
Intervenant·e·s Doris Baumgartner, sociologue ; Paul Rechsteiner, président de l’USS et conseiller aux Etats ; Daniel Lampart, économiste en chef de l’USS ; Jean Christophe Schwaab, conseiller national ; Doris Bianchi, adjointe du premier secrétaire de l’USS ; Joëlle Racine, responsable de formation Unia ; Barbara Spalinger, vice-présidente SEV ; Andreas Rieger, secrétaire national Unia
Conférence des président·e·s 2016 à l’Hôtel Bern ∙ Assemblée conviviale et discussion animée pour « plus de politique ».
Roland Gutmann fête ses 80 ans
sortie au pays de la Fée verte et la fête de l’Escalade ont ponctué les activités de l’année écoulée. Michel termine son rapport en remerciant les membres du comité, du comité élargi, ainsi que tous les membres qui participent assidûment à nos diverses activités et en demandant une minute de silence pour honorer la mémoire de la vingtaine de collègues qui nous ont quittés en 2015. Les comptes 2015 et le budget 2016 excellemment présentés par JeanJacques Lude sont approuvés par l’Assemblée. Sous la houlette du président Michel Meylan, le comité est réélu par acclamation. La réadaptation des cotisations des membres de l’Amicale est acceptée à une large majorité. Alain Michaud ne perçoit pas une prochaine amélioration de nos rentes. Il ne peut cacher la déplorable gestion financière et organisationnelle de syndicom. De nombreuses démissions, féminines surtout, démontrent un mauvais climat au sein de la direction de notre syndicat. Il est urgent d’étudier de nouvelles stratégies pour pérenniser syndicom. Le GI natio-
sur le marché de l’emploi telles que protection contre les licenciements, formation continue, protection plus étendue contre la péjoration des conditions de leur retraite.
Un palmarès exceptionnel. Roland est un combattant de la première heure, toujours prêt à défendre la cause syndicale. Au comité central, il s’engage résolument pour les retraité·e·s sans perdre de vue les intérêts généraux de l’organisation, guidé par son souci des minorités et sa solidarité avec le simple citoyen. Il a également défendu fermement le financement des groupes de retraité·e·s. Roland mérite toute notre reconnaissance pour son engagement hors du commun. Le 19 avril dernier, Roland a fêté son 80e anniversaire entouré de sa famille et de ses amis. En espérant que tu gardes encore longtemps ta belle énergie, nous t’adressons tous nos vœux pour ton anniversaire et te souhaitons beaucoup de joie et de bonheur, et surtout une excellente santé.
Peter Rymann
Ainsi, Movendo organise, sur mandat de l’USS, deux cours d’une demi-journée durant lesquels des informations factuelles, des instruments de campagne et un entraînement à l’argumentation seront proposés. Contenu : Fonctionnement de la prévoyance vieillesse, l’ABC de l’AVS, état des débats au Parlement fédéral, initiative AVSplus, entraînement à l’argumentation. Intervenante : Valérie Boillat, responsable de formation, Movendo mercredi 22 juin 2016, neuchâtel, Hôtel Alpes et Lac vendredi 24 juin 2016, lausanne, Hôtel Aulac Durée du cours : 13.30-17.00 Frais de cours : gratuit pour les membres / non-membres 150 fr. Infos et inscription : Tél. 031 370 00 70 | www.movendo. ch | info@movendo.ch
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syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
portrait
« On survit, mais on ne récolte pas de lauriers » L’année dernière, la libraire Anna Christen a réalisé un rêve en achetant deux librairies : l’une avec et l’autre sans clientèle établie. Elle ne deviendra pas riche, mais ça marche et elle a du plaisir à gérer son propre magasin. Peter Krebs* paratoire d’examens et les livres de foot. L’idée de la littérature d’examen lui vient de la librairie Lüthy à Bienne, où elle a fait son apprentissage et travaillé ensuite quelques années. Beaucoup de gymnasiens et d’étudiants sont contents de recevoir des conseils lorsqu’ils doivent lire 1500 pages de six auteurs qui couvrent trois siècles différents.
La vie de libraire est tout aussi dure que celle de supporter des Young Boys, dit Anna Christen en riant : « On survit tant bien que mal, mais on ne récolte pas de lauriers. » Anna Christen, 28 ans, libraire de profession, se passionne pour le football durant ses loisirs. Et on devine aussitôt que les deux activités lui plaisent : son dur métier de libraire et son passe-temps, qui consiste surtout à assister si possible à chaque match de son équipe favorite.
Se bat tre contre Amazon C’est à Bienne qu’elle a commencé à rêver de se mettre à son compte. Bien sûr, Anna Christen sait que le commerce traditionnel du livre doit se battre à l’époque d’Amazon. De nombreuses connaissances trouvent très courageux qu’elle se soit lancée dans une telle aventure. Pour sa part, elle n’a pas eu cette impression ; l’insouciance de la jeunesse l’a portée dans son projet : « Même si je savais que je risquais de me casser le nez, je voulais réaliser mon rêve maintenant plutôt que de me demander à 65 ans pourquoi n’avoir jamais tenté ma chance. »
Chahut & Bouquinerie Depuis août 2015, la Bernoise est la fière propriétaire de deux librairies qu’elle a achetées avec ses économies. Klamauk (littéralement le chahut !) accueille ses client·e·s à la Postgasse, une rue latérale paisible de la vieille ville de Berne. La seconde, Zur Schmökerei (à la bouquinerie), se trouve dans la gare bien fréquentée de Worb, un emplacement idéal, dit Anna Christen. Elle gère elle-même la librairie de la Postgasse, mais emploie quatre personnes à Worb, à dix kilomètres de Berne. Elle a fondé Lies was GmbH (Lis quelque chose), une société à responsabilité limitée qui chapeaute ses deux librairies.
Anna Christen ne compte toutefois pas échouer : « Je suis convaincue qu’il y a énormément de gens qui lisent volontiers des livres et les apprécient. » Les bons conseils permettent de fidéliser les clients et d’éviter de les perdre sur Internet. Mais il faut avoir de bonnes idées. La librairie Klamauk offre par exemple un service individuel à ses clients en organisant au besoin un coursier vélo pour livrer à domicile les livres commandés. L’optimisme d’Anna Christen n’est pas simplement un vœu pieu. Il repose sur son expérience de libraire indépendante depuis une bonne demi-année. « Ça marche mieux qu’escompté », constate-t-elle avec satisfaction. A la Postgasse, elle n’a aucun problème à payer les factures et les coûts de location qui se montent à 1800 francs par mois. Elle s’est constitué une petite clientèle en faisant de la publicité sur Facebook, grâce à une newsletter, au site Internet et au bouche-à-oreille. La librairie de Worb avait déjà sa clientèle. Anna Christen a repris la librairie de Buchshop-
Dévoreuse de livres
atmosphère convivale Ces recettes permettent de payer les employés « qui touchent un salaire bien au-dessus du salaire minimum », souligne Anna Christen. Elle envisage maintenant de se verser aussi une rétribution pour ne plus devoir vivre de ses économies. « Je sais m’en sortir avec peu d’argent. » Au début, elle n’avait pas l’intention de reprendre deux librairies en même temps. Alors qu’elle recherchait un local à Berne, elle est tombée sur l’offre à Worb et y a répondu. Sa petite librairie coquette de la Postgasse profite aussi d’une évolution récente dans le public, du moins Anna Christen le croit. Beaucoup de personnes sont dépassées par l’offre colossale des grandes librairies et leur stratégie de discount. Elles apprécient l’atmosphère conviviale du magasin, son assortiment volontairement limité et les conseils individuels. « Les gens ont beaucoup de plaisir à venir, comme moi-même », dit-elle. On sent qu’elle éprouve toujours autant de bonheur à travailler dans la librairie : « Je me réjouis chaque matin quand j’ouvre la porte et le soir quand je la quitte. »
* Journaliste RP
Sur sa librairie : www.klamauk.be Quelques conseils de lecture d’Anna Christen : • Markus Zusak, La voleuse de livres. Roman, Blanvalet. • Abbas Khider, La gifle. Roman, Hanser. • Et deux ouvrages spécialisés : Unnützes Fussballwissen et 365 Fussballtage.
PHOTO PETER KREBS
« Lies was » : le nom de l’entreprise illustre aussi le credo d’Anna Christen. Lire est tout simplement magnifique. Un livre est une invitation au voyage, on peut le palper, le sentir et se réjouir à la vue d’une belle couverture. Un livre électronique, bien que pratique, « n’a pas d’odeur ». La libraire est bien entendu une dévoreuse de livres. Elle en avale chaque semaine deux à trois : « tous azimuts, en passant des romans à l’eau de rose aux ouvrages spécialisés. » Dans sa petite librairie de Berne, qui comprend deux salles, on peut acheter n’importe quel livre. Mais pour ses vitrines, Anna Christen s’est spécialisée dans deux niches inhabituelles : la littérature pré-
ping AG qu’elle a ainsi sauvée de la disparition : c’est la seule librairie restante dans le quartier. Avec sa petite papeterie, elle dispose de revenus assurés, car des bibliothèques et des écoles commandent aussi du matériel.
droit au but
« Après dix ans de service dans la même entreprise, j’ai convenu oralement avec mon employeur de prendre un congé non payé pendant trois mois pour entreprendre un voyage à l’étranger. De retour à domicile, j’ai trouvé dans mon courrier la lettre de licenciement envoyée en recommandé. Elle m’a été remise par courrier normal, faute d’avoir pu être retirée au guichet de la poste. J’en ai déduit que mon employeur a résilié mes rapports de travail dans le respect du délai de résiliation contractuel de deux mois. La lettre de licenciement m’a été adressée déjà trois semaines après mon départ en voyage. Que faire ? » La résiliation des rapports de travail est permise pendant un congé non payé. Bien que les parties au contrat soient libérées de leurs principales obligations (versement du salaire vs prestation de travail), les rapports de travail demeurent. C’est pourquoi un licenciement peut être prononcé aussi pendant un congé non payé. Il s’agit toutefois de tirer au clair si la lettre de licenciement a été remise dans le respect des règles légales et à partir de quand le délai de résiliation commence à courir dans un tel cas.
Une résiliation est une déclaration d’intention unilatérale nécessitant réception. Elle est réputée parvenue à son destinataire si elle lui a été adressée de manière à lui permettre d’en prendre connaissance. La lettre t’a été envoyée en recommandé. Faute d’avoir été réceptionnée, le dernier jour du délai de retrait est invoqué comme date de réception du point de vue juridique. Par conséquent, la remise de la résiliation est valable. Indépendamment de la date de notification, il faut s’interroger sur le début du délai de rési-
liation. Il doit laisser du temps à la personne licenciée pour chercher un nouvel emploi. Ton employeur t’a remis la lettre de résiliation, alors qu’il était au courant de ton absence. Tu ne pouvais donc en prendre connaissance qu’après ton retour, sans aucune possibilité de chercher un nouvel emploi jusqu’à cette date. Comme l’employeur en était conscient, le délai de résiliation ne commence qu’après la fin du congé non payé. Par conséquent, les rapports de travail perdurent à partir de cette date pendant la durée du délai de
résiliation de deux mois et l’employeur est tenu de te verser ton salaire pour l’accomplissement de ton travail. Si ton employeur invoquait un délai de résiliation antérieur, il serait considéré comme abusif. En prononçant un licenciement pendant le congé d’un salarié, l’employeur éviterait de payer le salaire durant le délai de résiliation. De ton côté, tu as pris un congé non payé convaincu de continuer à être employé à ton retour, ce qu’il s’agit de protéger. Je te recommande d’informer ton employeur dans les plus
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Résiliation du contrat de travail pendant un congé non payé
brefs délais par lettre recommandée que le délai de résiliation commence à courir seulement après la fin du congé non payé et de lui proposer ta prestation de travail pendant la durée du délai de résiliation de deux mois, contre versement de ton salaire. Si ton employeur invoquait un délai de résiliation antérieur, saisis immédiatement un recours pour cause de résiliation abusive.
Kathrin Melzani, conseillère juridique
Actualités | 15
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016 Auteurs de chez nous
Longue-vue
professeur Edmond Gillard. Tout ce qui avait un fumet communiste étant interdit en Suisse, Michel Buenzod passa dans la clandestinité mais continua à militer jusqu’à se faire éjecter pour « rigorisme communiste », du Parti ouvrier populaire qu’il pourra réintégrer bien plus tard. Il a connu son heure de gloire lors de la publication d’un livre consacré à l’histoire de l’anatomiste Vésale, qui lui valut le prix des auditeurs de la Radio suisse romande. Plusieurs pièces de théâtre nées sous sa plume connurent un réel succès. Il est mort en 2012, laissant un souvenir lumineux au cœur de tous ceux qui l’ont rencontré. C’est donc sous la plume de Pierre Jeanneret qu’on peut retrouver la vie passionnante de Michel Buenzod.
Pierre Jeanneret, né à Lausanne en 1944, a été maître de français et d’histoire dans des gymnases vaudois. Docteur ès Lettres, il est l’auteur de nombreux ouvrages, contributions et articles historiques, centrés sur le mouvement socialiste, communiste et ouvrier en Suisse. Il a publié, entre autres, Popistes. Histoire du Parti Ouvrier et Populaire Vaudois 1943-2001 et 75 ans de solidarité humanitaire. Histoire de la Centrale Sanitaire Suisse et Romande 1937-2012 aux Editions d’en bas et Un médecin lausannois en urss 1936-1937. De Moscou aux cimes du Caucase aux Editions de L’Aire.
Michel Buenzod, l’homme engagé, l’écrivain
Pierre Jeanneret, Michel Buenzod L’homme engagé, l’écrivain Ed. de l’Aire, Vevey, 176 pages, 25 fr.
Michel Buenzod est né à Paris en 1919. Très marqué par les prémisses du Front populaire, il fut après son établissement en Suisse un militant communiste convaincu. Que l’on partage ou non ses convictions politiques, il faut saluer la force de son engagement. Très actif dans le pop vaudois et dans la presse du parti, il fut également l’un des animateurs du Mouvement suisse contre l’armement atomique. Homme de plume, il participa à plusieurs revues, dont Contacts. Il consacra aussi beaucoup d’énergie à l’Association vaudoise de parents de personnes handicapées mentales. Ecrivain de talent, il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, dont plusieurs furent jouées sur les planches, comme Une révolution en été, ou présentées dans le cadre du théâtre radiophonique. Il est l’auteur de romans, dont La fabrique du corps, qui est l’histoire romancée de Vésale, le célèbre anatomiste de la Renaissance (Prix des auditeurs de la rsr 1991). Pour tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer, Michel Buenzod, décédé en 2012, restera un homme de convictions profondes, d’amitié et de chaleur humaine.
Pierre Jeanneret
Mousse Boulanger
Pierre Jeanneret
Michel Buenzod L’homme engagé, l’écrivain
ISBN 978-2-94-053786-0
9 782940 537860
L’Aire
Il y a des lecteurs qui sont férus de biographies, celles des altesses royales, des stars du show-business, des as du sport et, quelques fois, d’écrivains de chez nous, comme celle qui vient de paraître sous la plume de Pierre Jeanneret aux Editions de l’Aire à Vevey, dédiée à « Michel Buenzod, l’homme engagé, l’écrivain ». L’auteur est historien et journaliste capable de faire des recherches fouillées, longues et compliquées pour fournir à ses lecteurs une matière si riche, si passionnante qu’il est difficile de tourner la dernière page du livre tellement on aimerait rester en compagnie du personnage évoqué. En l’occurrence, le livre est partagé en deux parties, la première est consacrée à l’homme engagé, la deuxième à l’écrivain. Il est né en 1919 à Paris d’un père suisse et d’une mère née Liouba Goldberg à Moscou. Le petit Michel Buenzod était un élève moyen, qualifié de « mauvais esprit » mais plein d’imagination. Dès 1934 se prépare à Paris le Front populaire, ce qui amène le jeune Michel à lire L’Humanité, des brochures marxistes jusqu’au grand bouleversement de la crise économique qui obligera la famille Buenzod à revenir en Suisse dès 1935. Toute sa vie, Michel restera attaché à la France, à Paris, la ville de son enfance. En Suisse ses premières études sont plutôt chaotiques, mais il est un lecteur boulimique et, rapidement, il se passionne pour la politique. Il lui devient indispensable de combattre les tendances pro hitlériennes qui se manifestent en Suisse. Il travaille pour la revue Traits résolument ancrée à gauche, et en 1945 il en devient le rédacteur. Il a 25 ans et marche dans les pas d’hommes comme André Muret, l’helléniste André Bonnard et surtout le
A quand la vraie utopie ?
L’Aire
Pierre Jeanneret est un historien, enseignant et journaliste. Il a notamment écrit l’histoire du POP et du PSV.
Le 5 juin, le Souverain est appelé aux urnes pour trancher d’une « utopie » : le versement d’un revenu de base inconditionnel à chaque adulte et enfant vivant en Suisse. Si le rejet d’un tel mécanisme par la droite et le patronat ne fait pas un pli, la proposition divise la gauche. Les syndicats sont plutôt contre, des partis préconisent un « oui critique », d’autres opposent un « non compréhensif », certains se gardent de prendre une position claire. L’objet va donc être refusé. Ce qui ne gêne pas les initiants, dont le but était de poser publiquement la proposition pour faire discuter dans les chaumières. Malheureusement, cet important débat sur le travail et la rémunération est biaisé par les imprécisions de l’initiative populaire. Ce texte se contente en effet d’énoncer un principe : « La Confédération veille à l’instauration d’un revenu de base inconditionnel » permettant à la population de « mener une existence digne et de participer à la vie publique », sans en préciser clairement le sens. Selon le comité d’initiative, ce revenu de base remplacerait partiellement un bout de salaire et un bout de sécurité sociale, oscillant dès lors
entre un « revenu universel » et une « rente universelle ». Ce faisant, ce projet ambigu oppose le revenu de base tant au travail qu’aux assurances sociales, car il n’est ni tout à fait le salaire direct, ni tout à fait un revenu social de redistribution. Il ouvre donc la porte aux pinaillages d’épicier sur le coût de l’opération et aux controverses sur ses sources de financement. Tant qu’à faire, on aurait gagné en clarté en opposant frontalement le revenu de base au salariat. Car aujourd’hui, le problème en Suisse n’est pas le travail ou la sécurité sociale, mais le système de (re)distribution des richesses produites en masse et principalement accaparées par une petite minorité. A ce titre, le salariat montre ses limites : d’un côté toujours davantage de profits et de dividendes, de l’autre toujours plus d’emplois précaires et de chômage. Ne plus dépendre d’un salaire pour boucler ses fins de mois permettrait de sortir du salariat ! Et donc de sortir de ce rapport social de subordination et de domination lié à la dépendance d’un salaire versé par une entreprise. Fini le pouvoir des petits chefs et l’obligation de trouver un job alimentaire aliénant !
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La vie passionnante de Buenzod
Une simple règle de trois divisant la masse salariale totale versée annuellement en Suisse de 350 milliards de francs par 8 millions d’habitants donne une somme forfaitaire de 40 000 francs par personne. Une répartition linéaire des fruits de l’activité productive du pays laisserait ainsi 120 000 francs de « salaire social » brut à un couple avec un enfant – dès sa naissance – si elle était réglée par une loi égalitaire et contraignante et non laissée à l’arbitraire des employeurs dans le cadre des contrats de travail individuels. A ce prix, un travail productif pérenne continue à « valoir le coup », ce qui disqualifie toutes les arguties sur la prétendue oisiveté généralisée qui s’ensuivrait, sur l’impossible financement du revenu de base ou sur la démolition programmée du système de sécurité sociale. La vraie utopie est encore à venir.
Michel Schweri
Une histoire de la CGT
Bien-être, liberté et solidarité à la CGT En 2015, la CGT, importante centrale syndicale française, a fêté ses 120 ans. Cette occasion a favorisé la sortie d’un livre sur son passé, où se mêlent contributions de chercheurs et de militants. Le résultat est des plus réussis. En effet, le plaisir de lire ne manque pas en parcourant ce bel ouvrage, l’élaboration à la fois rigoureuse et plaisante y étant pour beaucoup. Le récit est accompagné d’une riche iconographie, de notices biographiques, de repères chronologiques et d’encadrés sur différentes thématiques. Le graphisme contribue, par ailleurs, à un accès agréable et dynamique par la conception des chapitres, le choix de couleurs vives, la mise en valeur des documents archivistiques…
La contestation s’organise Retracer l’histoire de la CGT est un enjeu de taille eu égard à son poids dans le mouvement social et ouvrier français. Etudier la naissance de cette structure, en n’omettant pas le contexte, implique de rendre compte de la répression qu’ont dû subir les travailleurs face au patronat et à l’Etat. En effet, l’engagement syndical est marqué à la base par l’interdit juridique. L’historien Michel Pigenet remonte à la Révolution française qui s’oppose à
l’existence de coalitions, notamment, par la loi Le Chapelier en 1791. Le mouvement se poursuit au XIXe siècle, où des milliers d’ouvriers se retrouvent en prison du fait de leur regroupement et de leur lutte. La conquête du pouvoir par les républicains constitue une avancée en faveur du droit de se syndiquer alors que le combat prend de l’ampleur. La contestation ouvrière s’organise. En France, les lieux de socialisation et de mobilisation se développent. Notons, comme exemples significatifs, les Bourses du tra-
vail offrant, entre autres, appuis aux grévistes et fonctionnant comme vecteurs du militantisme.
Réformisme ou révolution Dans ce cadre, naît en 1895 la CGT. Elle s’inscrit dans une perspective révolutionnaire de lutte des classes et de renversement du capitalisme. Toutefois, les positions évoluent avec le spectre grandissant de la Première Guerre mondiale. La majorité des dirigeants se rallient ainsi à l’Union sacrée en 1914. Les tensions internes reprennent à la fin du conflit entre réformistes et révolutionnaires. La Confédération générale du travail unitaire (CGTU) prônant la sortie du capitalisme, principalement implantée dans les bastions industriels et progressivement dominée par les communistes, voit le jour. La scission va durer quatorze ans, la montée du fascisme et la crise de 1929 contribuant à la fin de la division en 1936, année où la CGT regroupe quatre millions d’adhérent·e·s. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la répression envers les syndicats reprend vigueur. A la Libération, la CGT soutient les nationalisations mais se divise à nouveau sur fond de guerre froide. La cen-
trale restera proche du Parti communiste (PCF) tandis que Force ouvrière voit le jour (1947). Investie dans la contestation des années 1960-1970, la CGT ne se développe pourtant pas d’une manière conséquente au sein du salariat en pleine expansion. Elle perd même deux adhérents sur trois de 1976 à 1990. Petit à petit, elle s’émancipe aussi de l’influence politique du PCF. A l’heure actuelle, la CGT est soumise à de nombreux défis dont les questions liées au recrutement. En effet, entre 2014 et 2024, 50 % de ses membres prendront leur retraite. La syndicaliste Maryse Dumas clôt l’ouvrage par un état actuel de la centrale. Si les perspectives de transformation sociale n’ont pour le moment pas abouti comme souhaité, le sort quotidien d’un grand nombre de travailleurs a été amélioré. L’objectif d’être une grande force syndicale d’émancipation demeure. Le combat continue.
Fabrice Bertrand, enseignant Collectif, Histoire de la CGT. Bien-être, liberté, solidarité, Coédition Editions de l’Atelier / IHS-CGT, Ivry-sur-Seine, 2015, 192 p., 60 illustrations, 26 fr. 60.
16 | Service Formation
MOVENDO l’institut de formation des syndicats
Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, fax 031 370 00 71, info@movendo.ch Ma relation avec mes supérieurs, comment la rendre plus aisée ? F2.5.1606, 12 mai ; Hôtel la Longeraie, Morges. Représentation de la hiérarchie – Rôles et attentes – Sortir des jeux de pouvoir – Communiquer sereinement – Objectifs pour le futur. Intervenante : Dominique Barras (formatrice d’adultes et médiatrice) Mes droits sur ma place de travail abordés de façon pratique – asa F2.2.1601, 20 mai ; Hôtel la Longeraie, Morges. Droits sur la place de travail – Cas pratiques – Apport du syndicat. Intervenant : Achille Renaud (Unia) Mind Mapping F2.6.1603, 27 mai ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Fonctionnement du Mind Mapping – Création d’un document – Importance des symboles – Exercices pratiques. Intervenante : Valérie Maitre (formatrice) Comprendre le fonctionnement de l’AVS F2.3.1603, 2–3 juin ; Hôtel de France, Ste-Croix. Descriptif du premier pilier – Champ d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs – Enjeux politiques et syndicaux Intervenant : Michel Schweri (Unia) Faire appliquer sa CCT sur son lieu de travail F1.2.1601, 8 juin ; Hôtel la Longeraie, Morges. Les CCT – Forces et limites du partenariat social - Cas pratiques – Rôle du syndicat. Intervenant : Abdeslam Landry (Unia) Séminaire de base pour membres de représentations du personnel des secteurs privés et publics couverts par les syndicats F1.7.1604, 13–14 juin ; Hôtel de France, Ste-Croix. Droits et devoirs d’une représentation du personnel – Compréhension de ses tâches et de son rôle – Sensibiliser et motiver ses collègues de travail. Intervenants : Raphaël Bourquin (SSP), Achille Renaud (Unia) Crise et austérité, quelles sont les alternatives possibles ? F1.2.1606, 15 juin ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Banques centrales – Banques commerciales – Création de la monnaie – Traités économiques – Endettement public – Privatisation – Paupérisation. Intervenant : Samuel Bendahan (économiste, chargé de recherche) Contrôler et appliquer l’égalité des salaires F1.2.1602, 21 juin ; Espace Dickens, Lausanne. Loi fédérale sur l’égalité – Agir sur son lieu de travail – Exemples pratiques – Rôle du syndicat. Intervenantes : Michela Bovolenta (SSP), Magdalena Rosende (sociologue) Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles vous pouvez participer à la formation choisie.
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016 Agenda
BULLE
Retraité·e·s du secteur des MéDIAs Le 18 mai, a lieu à Bulle la 5e rencontre des retraité·e·s du secteur des médias. Toutes et tous ont reçu une invitation personnelle. Prière d’envoyer les inscriptions jusqu’au 1er mai 2016 à Rodolphe Aeschlimann, chemin de la Bovery 25, 1614 Granges / raeschli@ worldcom.ch / 021 947 43 23. De même que toutes sortes de questions. Le comité organisateur a préparé un beau programme et se réjouit de vos inscriptions. Rodolphe Aeschlimann
GENÈVE
Groupement et amicale des retraités poste & télécom Toujours au même endroit : Maison de retraite, chemin Colladon 7 (Bus N° 3), à 14 h 30.
Inscriptions sur www.helias.ch Le programme pour 2016, avec des cours de perfectionnement attractifs, est en ligne sur www.helias.ch. Sauf indications contraires : animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie Saint-Paul, boulevard de Pérolles 38, Fribourg, 9 h 15 – 16 h 45. Inscription : 3 semaines avant le début des cours. Masterclass Adobe Illustrator CC. 14 juin. Délai d’inscription : 24 mai. Masterclass Adobe Photoshop. 21 juin. Délai d’inscription : 31 mai. Internet : Comment utiliser les canaux de communication ? 23 juin, 17 h.-20 h. Connaître la navigation et les outils de recherches sur Internet. Animateur : Stéphane Koch (www.intelligentzia.ch/blog/). Lieu : Eracom, rue de Genève 55, Lausanne. Délai d’inscription : 21 mai. Outside the screen – Fabricants d’images (workshop). 9 septembre, 9 h 15-16 h 30. Animateurs : Karen Schmutz, graphic designer SGD | Hadrien Gliozzo, graphic designer SGD. Workshop de deux jours pour explorer le processus de création d’un visuel. Ouvert à toutes les personnes curieuses. Lieu : Nordsix Design graphique, place du Nord 6, 1005 Lausanne, www.nordsix.ch. Délai d’inscription : 16 août Implémenter PDFX-ready. 28 octobre, 09 h 15-16 h 30. Animateur : Gilles Fossé, Ugra certified expert. Lieu : Imprimerie Saint-Paul. Délai d’inscription : 4 octobre. La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 14 novembre, 9 h 15-16 h 30. Animateur : Luca Carmagnola. Lieu : rue du Nord 4, Vevey. Délai d’inscription : 19 octobre. Création de site Internet avec Adobe Muse. 21 novembre, 9 h 15-16 h 30. Muse, un outil simple pour créer des sites attractifs et visibles sur tous les supports ! Animateur : Tony Manganelli. Lieu : Imprimerie Saint-Paul. Délai d’inscription : 1er novembre 2016.
LAUSANNE
Section industrie graphique et emballage Vaud / Lausanne Assemblée générale ordinaire 2016 Le comité de section IGE Vaud / Lausanne a le plaisir d’inviter les membres le mardi 12 mai 2015 à 18 h à la salle de séances syndicom, rue Pichard 7, Lausanne (6e étage, s’annoncer à l’interphone) Ordre du jour proposé : 1. Adoption du procès-verbal de l’assemblée générale du 4 juin 2015
Sudoku 1 2 3 4 5 6 7 8 La solution du sudoku syndicom du N° 03 / 2016 était : 597 (de gauche à droite). Le gagnant est Jean-Pierre Rossat de Brent (VD). Il gagne un bon d’essence offert par notre partenaire de prestation ENI. Nous le félicitons I chaleureusement ! 1 6 II Mots croisés
III
Définitions : Horizontalement : I. Roule en Turquie. S’obtient ou se dépose. Saccade. II. Sauve par en haut. Volume d’obligations. Sorte de chevalier. III. Culture en plein air. Adresse réticulaire. IV. Organisa les couleurs. Soumis. Le troisième. V. Emballent les bonbons. Polie. VI. Héritage. Deuxième service. VII. Araignée fouisseuse. Obtenu. VIII. Et toc ! Règle à suivre. Expira. IX. Deuxième pas. Qui mousse de rayons. X. Gâteaux lorrains. Pensionnat. XI. Utilisai. Maître de la semence. XII. Sa fin à elle. Tu n’as guère le choix. Pas sûr. XIII. Choisirent. Verticalement : 1. Echelles à barreau supplémentaire.
SECTEUR MÉDIAS cours de perfectionnement 2014
Le comité a le plaisir de vous informer que lors de l’assemblée du lundi 2 mai, un représentant du syndicat SIT viendra nous entretenir sur la prévoyance vieillesse et AVSplus. Nous vous attendons nombreux ! Le comité
2. Organisera. Vieille. IV 3. Projet. Disconvint. 4. Brun et noir. Extermine les petits et peut-être V même les plus gros. 5. Rompue. Accord d’antan. VI Anciens euros. Propagea. 6. 7. Points communs entre Superman et Arsène Lupin. VII Jamais suivi 7 du conditionnel. 8. A angle droit. VIIICélèbre, surtout si penchée. 3 9. Demi-cri palmé. 10. Obstacle dans la morve. Les autres quand ça m’arIX range. 11. X Classe ouvrière bientôt disparue. Nouveau soviétique. 12. XI Petite quantité de chlore. Vieux monsieur. Chaussure d’écureuil. 13. Cœur de cœur. Sous le disque. Trou dans le calXII caire. 14. XIIILe veau ne le trouve pas hilarant. Petit au jardin. 15. S’envoie en l’air. Toujours plus grave.
Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 5 – recevra un portemonnaie KPT. Prière d’envoyer votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 23 mai à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. 1
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syndicom | N° 04 | 29 avriL 2016 Agenda 2. Tour d’horizon des entreprises de la section 3. Evolution des effectifs / Décès 2014 / Annonce des membres jubilaires 2015 (quarante ans de sociétariat) 4. Rapports : de la présidente de section / du caissier pour 2015 (les comptes ont été vérifiés par la caisse centrale par leur fiduciaire) / discussion et adoption des deux rapports 5. Nominations statutaires : du (de la) président·e de section / des membres du comité de section 6. Propositions individuelles et divers Un apéritif sera servi à l’issue de l’assemblée. Nous vous remercions de participer nombreux à cette assemblée car nous vous rappelons qu’il est de première nécessité de renforcer le comité de section. Plusieurs de ses membres ont en effet atteint l’âge de la retraite et ils souhaitent être remplacés. Avec nos cordiales salutations. Emma Pasquier, présidente ; Rémy Bovey, secrétaire.
Let Tres de lecteur
Une assurance santé, ça change la vie Sous ce titre, le secrétaire général de la FRC, Mathieu Fleury, a indiqué récemment dans la presse les grandes lignes d’un projet qui permettrait aux cantons d’instituer une assurance maladie calquée sur le système de l’assurance chômage et l’AVS. La FRC a d’abord réuni autour d’une table tout ce que la Suisse romande compte d’acteurs du système de santé pour leur demander d’identifier d’autres pistes que celles exprimées lors de la votation sur la caisse publique du 28 septembre 2014. Parmi les défauts actuels mis sur la table afin d’être éliminés, la chasse aux bons risques a bien entendu été retenue, de même que la surveillance des caisses maladie.
RENCONTRE-DéBAT « Nous avons dû nous battre ! » Archives sonores du mouvement syndical entre mémoires et histoire Mardi 10 mai 2016, 18 h 30-22 h. Salle MR160, Uni-Mail. Une soirée organisée par le Collège du travail et l’Equipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté (EDHICE, Université de Genève), en collaboration avec le syndicat Unia.
De l’avis des acteurs mentionnés plus haut, le système calqué sur l’assurance chômage et l’AVS, qui accueillerait tous les assurés, mettrait fin à la compensation des risques étant donné que les réserves seraient centralisées. Il pourrait se muer en une véritable assurance santé, orientée sur le long terme et investissant dans la prévention des maladies et la gestion des cas lourds et des maladies chroniques. Tout ce à quoi les assurés sont attachés – soit les classes de prime, les franchises à choix ou la possibilité de grouper son assurance de base et ses complémentaires au sein de la même caisse – serait conservé. Cet extrait des informations publiées par Mathieu Fleury autorise un peu d’espoir. Certes l’idée que le peuple de chaque canton pourrait choisir entre ce type de réforme et le statu quo doit encore faire du chemin. On vient en effet d’apprendre que les Chambres fédérales ont refusé de modifier la LAMal afin de permettre aux cantons de Genève et du Jura de créer une caisse maladie cantonale. C’est dire qu’il faudra probablement passer par une nouvelle initiative fédérale ! Réjouissons-nous des réflexions conduites par le secrétaire général de la FRC et gardons l’espoir de voir naître dans les cantons qui le souhaiteraient une caisse maladie publique « nouvelle formule » !
LAUSANNE
Rémy Addor
GENÈVE
TAble ronde-discussion Réfugiés mineurs non accompagnés : L’accueil est-il à la hauteur des défis posés ? Jeudi 19 mai à 20 h, Cazard, Pré-du-Marché 15, Lausanne Parmi les nombreux réfugié·e·s ayant fui leur pays, se trouvent beaucoup d’enfants de moins de 18 ans dont certain·e·s sont sans famille ni entourage immédiat, les « mineur·e·s non accompagné·e·s » (MNA). Org. : SSP-Enseignement Intervenant·e·s : notamment Cesla Amarelle, CN PSS et spécialiste des questions de migration; Claire-Antoinette Steiner, répondante, pour l’action-parrainages Vaud, du volet MNA et Julien Eggenberger, président du SSP Vaud et député.
At tention ! le n° de téléphone de l’antenne de la caisse de chômage à Genève a changé : 058 817 19 97
Le Revenu de base, pourquoi pas en Suisse ?
Avec syndicom à la Drupa Du 31 mai au 10 juin à Düsseldorf se tiendra le plus important salon européen spécialisé dans l’impression et le cross-media. Visite la Drupa avec nous ! Voyage en car à Düsseldorf. Départ : vendredi 3 juin, à partir de Thoune, Berne et Bâle (le nombre de places est limité !). Retour le dimanche 5 juin. Délai d‘inscription : 30 avril 2016. Inscription en ligne : www.syndicom.ch ∕ drupa
Décès Blatter Roland, Chippis, décédé le 25.01.2016 à l’âge de 81 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1999. Bonnet Antoine, Corcelles NE, décédé le 31.03.2016 à l’âge de 78 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1999. Dafflon-André Jocelyne, Pully, décédée le 07.03.2016 à l’âge de 50 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 2000. Defago Robert, Troistorrents, décédé le 04.03.2016 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1971. Delay Daniel, Erlach, décédé le 27.02.2016 à l’âge de 69 ans. Membre de la section Biel / Bienne depuis 1963. Fawer Marcel, Yverdon-les-Bains, décédé le 18.03.2015 à l’âge de 87 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1946. Genna Vito, Lentigny, décédé le 05.03.2016 à l’âge de 60 ans. Membre de la section Fribourg depuis 2005. Henneberger Victor, Sévery, décédé le 19.03.2016 à l’âge de 92 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1953. Junod Daniel, Chavannes-près-Renens, décédé le 27.03.2016 à l’âge de 82 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1962. Menoud Michel, Biel / Bienne, décédé le 20.03.2016 à l’âge de 89 ans. Membre de la section Biel / Bienne depuis 1999. Pellaud Pierre-Marie, Martigny, décédé le 23.03.2016 à l’âge de 91 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1948. Pichard Jean, Chavannes-près-Renens, décédé le 09.02.2016 à l’âge de 84 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1956.
Les Suisses voteront le 5 juin sur une initiative populaire réclamant la création d’un revenu de base inconditionnel (RBI). L’idée ? Attribuer à chaque citoyen, pauvre ou riche, une somme de base sans contrepartie. La Finlande l’étudie, les Pays-Bas le testent dans plusieurs villes. Pourquoi pas en Suisse ? Notre société ne peut plus garantir le plein-emploi. Les pouvoirs publics sont confrontés à un taux de chômage grandissant (délocalisation, suppression massive du personnel). L’emploi a aussi changé de nature. Il y a moins de grandes entreprises avec des milliers d’employés et davantage de travail éphémère, d’indépendants, de travail partiel. Sans oublier la numérisation qui offre moins de place de travail. La mise en place du RBI supprime les inégalités sociales : plus de pauvres, ni chômeurs ou prestataires d’allocations / rentes. Il donne la liberté à chacun de choisir sa vie, son travail, sa formation. Tout en ayant le temps de fonder une famille, une entreprise, se lancer dans des projets d’entraide. Ou seulement faire partie d’une société plus juste, basée sur le partage, plutôt que sur la croissance à outrance, au détriment de l’être humain. Accepter le RBI, c’est accepter de penser au futur de notre société, de repenser les rapports humains, d’évoluer de façon plus créative. A l’époque, lorsque les vacances payées, la journée de travail de huit heures et la semaine de travail de quarante-deux heures ont été votées et acceptées. Certaines personnes n’y croyaient pas et pourtant, ces avancées sociales ont abouti ! Donc, votons « oui » le 5 juin au revenu de base inconditionnel !!! Corinne Morhan, postière. Sources : « Un jour, nous nous demanderons comment nous avons pu vivre sans le RBI », Philippe Van Parijs, philosophe belge
IMPRESSUM rédaction Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Giovanni Valerio, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
mise en pages : Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction : Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) traductions : Alexandrine Bieri, Laurence Strasser
publicité :Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, sekretariatspool@syndicom.ch impression : Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne
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prochaine parution : 3 juin (délai rédactionnel : 17 mai)
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éditeur :syndicom, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
18 | La dernière
syndicom | N° 04 | 29 avril 2016
4 e Conférence européenne des syndicats
On lutte des classes en Europe ! 500 délégué·e·s, invités et collaborateurs·trices d’UNI Global Union, la fédération syndicale internationale des services, se sont réunis du 14 au 16 mars à Rome pour la 4e Conférence européenne. L’occasion de s’informer sur les difficultés et les victoires syndicales en Europe et d’élargir le débat sur les stratégies à mettre en œuvre ces quatre prochaines années. Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias (membre du comité UNI Europa) La conférence a porté principalement sur le développement syndical. UNI Global Union soutient la reconstruction des syndicats, en particulier dans les pays européens de l’Est où le syndicalisme a été réduit à néant. Le mouvement syndical semble toutefois renaître depuis peu en Pologne. Les collègues du syndicat polonais ZZP, qui défend les salarié·e·s de la multinationale Smurfit Kappa (société d’emballage), ont annoncé une importante victoire après une année et demi de
et emballage (voir nos articles dans les éditions précédentes, n° 11 / 15 et 2 / 16).
lutte. La direction du groupe a dû renoncer à de nombreuses mesures antisyndicales et augmenter les salaires sous la pression des employés et de leur syndicat ZZP. Des négociations s’ouvriront cet automne sur un contrat collectif de travail. De plus, le syndicat a obtenu le droit d’accès à l’entreprise. Dans le climat hostile aux syndicats qui règne en Pologne, cette victoire remarquable a été possible grâce à la campagne de solidarité internationale d’UNI Global et UNI Europa Industrie graphique
nales comme Smurfit Kappa ou Ikea en Turquie, où la conclusion de contrats collectifs de travail a permis d’obtenir notamment une augmentation de 25 à 30 % des salaires et la légitimation du syndicat.
Syndicats sous pression dans toute l’Europe
PHOTO UNI GLOBAL UNION
VIC TOIRE ANNONCÉE À ROME ∙ Grâce au soutien de ZZP, UNI Global & UNI Europa Graphical, les travailleurs polonais de Smurfit Kappa ont obtenu une hausse de salaire et la reconnaissance du syndicat (accès, local, panneaux).
La Conférence a également débattu d’un autre sujet important, le renforcement du pouvoir de négociation des syndicats et la défense des droits syndicaux. Les acquis syndicaux sont menacés dans de nombreux pays : restrictions antidémocratiques du droit de grève en Espagne, accompagnées de brutalités policières et de l’inculpation de centaines de grévistes. En Angleterre, de nouvelles lois antisyndicales exigent un préavis de grève de deux semaines, des quorums de participation pour les décisions de grève et la désignation de « responsables » de grève. Pire encore, le recours à des employé·e·s temporaires comme briseurs de grève est désormais légal. En Roumanie, comme dans d’autres pays, on ferme la voie aux CCT de branche. Ce ne sont là que quelques exemples qui démontrent à quel point il est important que les syndicats se coordonnent au niveau européen pour renforcer leur pouvoir de négociation et leur influence. Certains succès se dessinent néanmoins dans des multinatio-
Les défis européens ne s’arrêtent pas à nos frontières Le renforcement des droits syndicaux sera au cœur des priorités ces prochaines années ; l’Union syndicale européenne a été mandatée pour lancer une semaine d’action dans toute l’Europe. La politique européenne désastreuse d’accueil des réfugiés et l’accord TISA ont également été discutés par la Conférence, qui a adopté des résolutions et élaboré des stratégies à ce sujet. Bien que la Suisse ne fasse pas partie de l’UE, on se rend compte une fois de plus que les défis européens ne s’arrêtent pas à nos frontières.
UNI Europa, c'est quoi ? UNI Europa regroupe plus de 272 syndicats et compte 7 millions de membres dans plus de 5o pays. Elle représente l’organisation régionale européenne d’UNI Global Union, née en 2002 de la fusion de la fédération internationale des branches des services, de l’industrie graphique, de la poste, des télécommunications, de la culture, etc. Le secrétariat d’UNI Europa se trouve à Bruxelles. La conférence européenne se déroule tous les quatre ans. Cette année, à Rome, la Suisse était représentée par Unia et syndicom (Patrizia Mordini, Michel Gobet, Roland Kreuzer). (rk) www.uniglobalunion.org
5 e conférence des femmes d’UNI Europa
Les femmes au cœur du changement Le 12 mars dernier à Rome, plus de 250 femmes, issues de 81 syndicats des services et de 28 pays, ont décidé de s’engager au cœur du changement pour le mouvement syndical européen, lors de la 5e conférence des femmes d’UNI Europa. Patrizia Mordini, responsable de l’égalité
Plus de femmes dans les syndicats Les femmes constituent un moteur central pour l’avenir des syndicats. Elles représentent aujourd’hui près de la moitié des personnes syndiquées en Suisse, 43 % précisément selon une enquête de 2015 du Bureau fédéral de l’égalité. La syndicalisation des femmes doit être renforcée et il convient de les associer largement à la politique de leurs syndicats respectifs, notamment à travers l’organisation et la représentation des salariées. La campagne « 40for40 » vise ainsi à améliorer la représentation des femmes dans toutes les structures décisionnelles d’UNI et au sein de chaque organisation en garantissant un quota de 40 % au moins de femmes. Ce
quota est aussi valable pour la participation aux conférences de secteur, en particulier dans les domaines où les femmes sont peu représentées. Le programme de mentoring mis en place par UNI s’est révélé un instrument efficace, non seulement pour promouvoir les femmes dans les syndicats, mais aussi pour recruter de jeunes femmes. Les moyens électroniques et les médias sociaux sont des instruments de communication efficaces pour ce groupe cible et il faut donc les exploiter davantage.
Plus de femmes dans les négociations et les postes à responsabilité
question de l’égalité et du genre dans leur agenda. Les femmes doivent être mieux représentées aux tables de négociation et dans des postes à responsabilité. Elles doivent donc être formées aux activités de recrutement et de syndicalisation pour s’investir à leur tour comme formatrices et diriger des campagnes. Elles doivent acquérir les compétences et connaissances nécessaires pour participer plus activement aux négociations et accéder aux instances de décision et aux postes à responsabilité au sein de leurs syndicats. Par ailleurs, diverses campagnes seront lancées contre les inégalités salariales et les violences infligées aux femmes et pour la promotion de la santé.
L’évolution actuelle des profils professionnels et des marchés de travail, la globalisation et la numérisation déterminent le monde du travail de demain. Les jeunes femmes y joueront un rôle majeur. Les syndicats doivent accroître leur force de frappe et leur pouvoir de négociation pour mieux répondre aux besoins de leurs membres. Par conséquent, il est important que les syndicats incluent la
RÉSEAUTAGE ∙ Des participantes d’Allemagne, Autriche et Suisse (à dr. Patrizia Mordini).
Rencontre trinationale prévue La mise en réseau de l’auteure avec des femmes d’Allemagne et d’Autriche débouchera sur une rencontre à Zurich entre des représentantes des trois pays. Elle permettra d’échanger des informations sur les campagnes et mettra notamment l’accent sur les bonnes pratiques à instaurer dans les centres d’appels. PHOTO LDD
Pour la première fois, la conférence des femmes d’UNI Europa s’est tenue directement avant la conférence européenne, qui a réuni nettement plus de femmes cette année. Sous le titre « Women at the Heart of Change - Les femmes au cœur du changement », plus de 250 femmes ont cherché comment rassembler leurs forces pour faire progresser le mouvement syndical en Europe. Elles ont aussi approuvé le plan stratégique 2016-2020 d’UNI Europa Egalité des chances, dont voici les points clés.
Pour plus d’informations (en anglais seulement), voir http://bit.ly/20YrDYt