N° 8 28.08.2015
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
Grève à la poste allemande
swisscom
Analyse de l’accord et leçons à tirer du mauvais exemple allemand page 4
cct industrie Graphique 2016
« Claire » ne fait pas que des adeptes : premiers résultats contrastés de l’enquête page 6
Lutter ensemble contre le sabordage du CCT dont rêvent certains éditeurs page 7
Journée romande de la typoGraphie
Nos invité·e·s se prêtent au jeu de l’interview, façon questionnaire de Proust page 9
histoire : la bataille pour la « vraie suisse »
La fabrique de l’histoire L’histoire ne concerne pas que le passé. Il s’agit surtout, comme l’indique l’historien Hans Ulrich Jost, d’une « confrontation avec le présent, et même d’une prise de position sur le futur ». « L’histoire, dit-il, est un enjeu politique et une arme largement utilisée dans les controverses stratégiques portant sur des valeurs et des visions du monde. » Pas étonnant que, dans le contexte des élections fédérales de cet automne, les forces politiques réactionnaires puisent dans l’histoire suisse les mythes et légendes justifiant une vision étroite de ce qu’est, pour eux, la «vraie Suisse». Les commémorations de Morgarten (1315), Marignan (1515) et du Congrès de Vienne (1815) tombent opportunément pour conforter la fermeture et l’isolation de la Suisse. Quitte à se fabriquer une histoire sur mesure. En s’appuyant sur de très nombreux historiens, la gauche peut bien sûr démontrer qu’il s’agit souvent de constructions a posteriori et que la neutrali-
en 1815 au Congrès de Vienne. L’Histoire, bien souvent écrite par les vainqueurs, laisse dans
té suisse, par exemple, n’est pas née à Marignan mais a été imposée par les grandes puissances
l’ombre les vaincus pour mieux peindre une légendaire démocratie directe depuis 1291.
L’histoire suisse regorge pourtant d’épisodes plus ou moins connus de résistance et peut être vue à travers ses luttes de classes et révoltes : incendie de la fabrique d’Uster (1832), grèves générales (1902, 1907 et 1918), Zimmerwald (1915), AVS (1947), mai 1968, « Lôzanne Bouge » et « Züri Brännt » (1980-82), grève des femmes (1991), lutte aux CFF Cargo «Officine» de Bellinzone (2008) et aux TPG (2014), etc. A nous d’y puiser pour ne pas laisser notre imaginaire colonisé par l’historiquement et politiquement correct que cherchent à imposer les ténors de l’UDC. Leur histoire est avant tout celle de vieux notables mâles dominateurs. La nôtre, et donc notre futur, est faite de luttes sociales et populaires pour la solidarité, la liberté et la dignité. L’histoire est en marche. Reste à savoir qui l’écrira.
Yves Sancey, rédacteur romand Voir notre dossier pages 2-3
Fin d’une lonGue histoire industrielle
IRL+ tourne sa dernière page
PHOTO YVES SANCEY
RENENS • A près l’annonce début juillet de la fermeture des ex-Imprimeries réunies de Lausanne, le personnel s’est résigné à accepter son sort, non sans amertume. Une page se tourne pour l’industrie graphique romande. Mario Togni * Le fatalisme a gagné les employés des ex-Imprimeries réunies de Lausanne (devenues IRL+), à Renens, dont la fermeture a été annoncée le 6 juillet. Les premières lettres de licenciement ont été envoyées aux 44 employés concernés, alors que le personnel a renoncé à demander le prolon-
gement du délai de consultation, fixé au 17 juillet. Un replacement dans une autre entité du groupe SFF Arts graphiques, pôle imprimerie de la Fondation Sandoz, sera proposé à quatorze d’entre eux. Au final, la lutte pour préserver les emplois n’a pas eu lieu. « Les gens sont révoltés mais rési-
gnés. Ils veulent en finir au plus vite et tourner la page », relève Jean-Marc Dewarrat, président de la commission du personnel. Au cours du mois, le personnel a aussi abandonné l’idée de renégocier un plan social, comme le souhaitait notamment syndicom.
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015
histoire : la bataille pour la « vraie suisse »
Marignan : mythes et juges étrangers Si les hommes suisses de langue française et italienne sont devenus des Confédérés à part entière, ils le doivent au Directoire et à Napoléon. Certainement pas aux seigneurs de Berne et de Zurich. Laissons en paix ces Messieurs les seigneurs et attelons-nous à une interprétation contemporaine de l’histoire basée plutôt sur la majorité de la population, les simples sujets et les femmes. Sandro Guzzi-Heeb * nique, comme si leur histoire était l’histoire de la Suisse. Dans un camp comme dans l’autre, la plupart des arguments brandis dans l’actuel débat sur Marignan ne valent tout au plus que pour les huit, puis treize cantons – presque exclusivement de langue alémanique – qui constituaient la Confédération jusqu’en 1798. Même chose pour les délicates notions de neutralité, d’autonomie, de liberté et de démocratie, qui sont à nouveau vivement débattues de nos jours, comme s’il s’agissait de caractéristiques exclusivement suisses.
Dans la bataille sur les « mythes suisses » déclenchée en mars par l’historien Thomas Maissen, on remarque que le débat est mené presque exclusivement par des hommes d’origine suisse alémanique et qu’il s’agit de mythes suisses allemands. Même si les historiens les combattent, ils restent pris, paradoxalement, dans une perspective unilatérale – elle-même typiquement suisse allemande.
Dans son petit livre Guillaume Tell pour les écoles (1971), Max Frisch avait déjà suggéré que nos histoires héroïques nationales n’étaient guère que des mythes. Thomas Maissen a lui-même soigneusement résumé ce qui est scientifiquement prouvé de longue date à ce sujet. Peine perdue. Ses critiques contre l’interprétation historique de l’UDC renforcent au contraire l’importance du mythe dans le grand carrousel des médias. Christoph Blocher en a fièrement fait la démonstration dans la Schweizer Illustrierte. Nous continuons ainsi à nous tourmenter avec notre histoire politique nationale. Or, d’un point de vue historiographique, le débat est dépassé depuis longtemps. Mais il continue à être alimenté dans les médias. Cette narration « nationale » qui nous est perpétuellement ressassée se caractérise par le fait qu’elle est réduite à l’histoire des hommes d’origine suisse aléma-
mariGnan, tournant décisiF ? Ne versons pas trop de larmes làdessus. Les paysans bernois ou zurichois n’avaient guère plus de droits.
Dans la perspective de la Suisse italienne d’alors, parler de neutralité, d’autonomie et de liberté est à tout le moins déplacé. C’était plutôt l’époque où des « juges étrangers » – pour utiliser un terme politique suisse très prisé – étaient dépêchés au sud du Gotthard, en Valteline et en pays vaudois : plus précisément des juges étrangers en provenance de Suisse alémanique – et ce jusqu’à la Révolution française. Cette réalité historique passe automatiquement à la trappe dès que nous évoquons les mythes « suisses ». « Les tentatives de for-
PHOTO JOSSE / LEEMAGE
les historiens pris dans le pièGe blocher
Or Marignan remonte précisément à l’époque où ces Etats alémaniques ont entrepris la conquête brutale de régions francophones et italophones, renforçant leur domination de manière significative. On oublie souvent que les ancêtres des Romands et des Tessinois n’étaient pas des Confédérés jusqu’en 1798 ; ils n’étaient que des sujets sans droits.
mer un Etat se sont toujours heurtées à la résistance de la population rurale », écrit l’historien Oliver Zimmer dans la NZZ. « Quand les villes de Berne et de Lucerne ont cherché à étendre leur pouvoir sur la campagne (Guerre des paysans en 1653), les sujets se sont insurgés. » L’auteur oublie que les peuples de l’Emmental et de l’Entlebuch ont été maintenus sous domination malgré leur rébellion. Et que leurs tentatives de réformer la Confédération ont été réprimées dans le sang, comme d’innombrables conflits sociaux, et notamment le soulèvement de la Léventine en 1755, qualifié d’« insurrection » par les autorités uranaises. Personne n’aime à l’entendre, mais la population des campagnes n’aurait jamais réussi à renverser « Leurs Excellences » de l’Ancien Régime. Si nos ancêtres latins sont finalement devenus des Confédérés égaux en droits, ils le doivent
MARIGNAN ∙ La célèbre bataille de 1515, peinte par un artiste contemporain. Miniature sur parchemin attribuée au Maître à la Ratière (vers 1515). Musée Condé, Chantilly.
centenaire de la conFérence de Zimmerwald
1915, les germes de la scission à gauche Robert Grimm contre Lénine, minoritaire, qui ne fait pas passer, pour un temps, la rupture avec la IIe Internationale. L’Histoire avec un grand H se nourrit de ces événements, de la conférence qui s’est tenue dans le village bernois de Zimmerwald où des représentant·e·s de l’opposition socialiste de l’époque se réunirent secrètement pour s’opposer à la guerre et relancer la lutte des classes. Au début du mois de septembre de cette année, on fêtera le centenaire de la Conférence de Zimmerwald. Un des principaux objectifs de la IIe Internationale socialiste créée en 1889 était la compréhension entre les peuples, sur une base pacifique. Déjà lors du Congrès de Bâle de l’automne 1912, les partis socialistes regroupés en son sein
avaient dit non à la guerre et appelé à la solidarité internationale du prolétariat. L’ennemi n’était pas le travailleur au-delà des frontières, mais le patron, tout proche, « en haut ». Mais lorsque la Première Guerre mondiale éclata, à l’été 1914, cette solidarité s’effondra. Adoptant un point de vue étroitement national, la grande majorité des partis socialistes des États en guerre acceptèrent la guerre, comme une mesure de défense, et votèrent les crédits en conséquence. En Suisse aussi, la trêve politique s’imposa. Robert Grimm, un des chefs de file du parti socialiste, fut l’un des premiers à comprendre assez vite que la classe ouvrière devrait payer l’addition de cette nouvelle donne. Il est alors le leader d’un groupe minoritaire du PS, qui essaie de substi-
tuer dans toute l’Europe la solidarité de classe à l’identité nationale. C’est pour cela qu’il veut rassembler les ailes minoritaires des partis socialistes nationaux opposées à la guerre.
passer pour des ornithologues. Et, jusqu’aux premières publications dans la presse, personne ne saura qui participa à la Conférence de Zimmerwald.
lénine minoritaire rencontre secrète contre la Guerre Grimm et son petit groupe, soutenus par des camarades italiens, invitent plus de 40 représentant·e·s de diverses ailes gauches de partis socialistes à une conférence qui doit se tenir du 5 au 8 septembre 1915 dans la commune agricole de Zimmerwald, au sud de Berne. La réunion est secrète, car ceux de ses participants qui viennent d’États belligérants doivent être protégés de tout acte de vengeance et du reproche d’être des traîtres à la patrie. C’est pourquoi ils se font
Nombre de participant·e·s à cette conférence devinrent ensuite célèbres parce qu’ils se sont retrouvés à la tête de partis socialistes ou communistes. C’est surtout vrai pour Lénine, en exil dans notre pays. Lui et ses partisans voulaient profiter de la guerre pour prendre le pouvoir à la faveur d’un violent soulèvement. Par contre, les « centristes de gauche » rassemblés autour de Grimm voulaient mettre fin à la guerre. Mais si leur mot d’ordre était la lutte des classes, ils refusaient de renverser des gouvernements par la
force. Lénine ne réussit pas à s’imposer à Zimmerwald, ni une année plus tard, lors de la conférence qui suivit, à Kiental, mais en 1917, sur le terrain de la Russie. Et, à la troisième conférence du mouvement de Zimmerwald, qui se tint à Stockholm en septembre 1917, il y eut rupture entre la gauche et le centre. Les bolchéviques victorieux en Russie convoquèrent alors rapidement la IIIe internationale, communiste celle-là.
début de la scission à Gauche Tels furent, sommairement, les faits. La Conférence de Zimmerwald est un événement important en ce qui concerne la « diversification » du socialisme en, simplifions, trois blocs : réformiste, favorable à la lutte des classes et révolutionnaire. Du point de vue sovié-
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015 l’histoire sous haute surveillance
De Grimm à Frisch Les leçons de Marignan La clique des historiens de l’UDC met en émoi tout ce que la Suisse alémanique compte d’ingénus. Ses thèses : Marignan est la date de naissance de la neutralité. C’est pourquoi les accords bilatéraux sont l’œuvre du diable. Pour les adversaires de l’UDC, il en va différemment : au XVIe siècle, la notion de neutralité n’existait pas. Ce sont les troupes de Napoléon qui ont libéré le Pays de Vaud et nul autre; au Congrès de Vienne (1814-1815), les réactionnaires de ce temps-là ont tracé les frontières actuelles sans demander leur avis à des Suisses irrémédiablement brouillés ; et la date de naissance de la Suisse démocratique est 1848. Il va de soi que les adversaires de l’UDC ont raison. Mais ils sont à côté du sujet : il y a beaucoup de leçons à tirer de Marignan. Premièrement : l’histoire de la Suisse, comme l’a souligné le socialiste bernois Robert Grimm, est une histoire de lutte des classes. L’argent des riches jaillissait de trois sources. Ils ont vendu en tant que mercenaires un million de fils des Alpes aux monarques étrangers, à l’empe-
au Directoire et à Napoléon. Certainement pas aux seigneurs de Berne et de Zurich ni aux autorités d’Uri ou de Schwyz, qui s’y sont longtemps opposés. Pas besoin de dresser pour autant un autel aux Français. Mais continuer à faire comme s’ils avaient été le mal absolu pour « la Suisse », témoigne que l’esprit des bourgeois n’a pas encore disparu.
le script caché L’interprétation de Zimmer sousentend que les Suisses ont été plus malins que les autres. « Sans ces mouvements ruraux de protestation, la Suisse serait sans doute devenue un pays européen comme les autres. Au lieu de quoi, on est parvenu à préserver jusqu’à ce jour l’autonomie des communes, la participation démocratique directe, la liberté confes-
reur et au pape. Ils ont brutalement pressuré leurs paysans. Les pays sujets, avant tout Vaud et le Tessin, ont été pillés. Deuxièmement: pour s’enrichir encore plus, les riches de ce temps-là ont conclu des alliances avec tous ceux qui, en Europe, avaient le plus de pouvoir et d’argent. Après Marignan, pendant plus de deux cent cinquante ans, les riches Suisses ont vendu leurs mercenaires aux rois de France sur une base contractuelle. Ces trafiquants de chair à canon empochaient la moitié de la solde. A titre de remerciement, les riches de Suisse centrale ont eu le droit de piller le Tessin pendant des siècles. Et les impérialistes bernois ont pu impunément incorporer le Pays de Vaud en tant que pays sujet. Sur tout le territoire, des paysans insurgés ont été pendus, noyés, écartelés. Peter Bodenmann, hôtelier à Brigue, chroniqueur, ancien président du PSS. Paru dans L’Hebdo du 7.5.2015.
sionnelle et un pouvoir étatique souple. » Façon, in fine, de dire que les Suisses allemands ont toujours été les meilleurs démocrates – en tant qu’anciens sujets, les Romands et les Tessinois ne sauraient être visés. L’article de Zimmer a d’ailleurs déjà été critiqué par l’historien zurichois Philipp Sarasin. Curieusement, il met toutefois lui aussi un pied dans le piège Blocher, lorsqu’il affirme : « la ‹ démocratie directe › n’a pas toujours prévalu dans la Suisse d’avant ni d’après 1848, loin s’en faut – et surtout pas pour tous. » Certes. Si la grande majorité de la population était constituée de sujets – et ce dans toutes les parties du pays – on ne pourrait même parler de démocratie. Si nous voulons vraiment nous détacher de la vieille narration
nationale, nous devons utiliser d’autres mots et d’autres images et convoquer d’autres acteurs et actrices. Je pense qu’une histoire contemporaine de la Suisse devrait enfin laisser reposer les seigneurs et se baser plutôt sur la majorité de la population, c’est-à-dire les simples sujets et les femmes. Mais nous avons besoin de médias qui soient ouverts à cette perspective au lieu d’attendre tranquillement qui sera le prochain à tomber dans le piège Blocher.
* Sandro Guzzi-Heeb enseigne l’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne. Il est originaire du Tessin et habite dans la région bernoise. Texte publié sous forme de commentaire dans la NZZ, 15.4.15
Traduction Laurence Strasser
L’histoire étant très politisée, les gouvernants sont soucieux de présenter le passé de manière à légitimer leur pouvoir politique. La Suisse officielle a donc toujours réagi vivement aux interprétations de l’histoire dans une perspective populaire et de gauche. Hans Ulrich Jost, historien 1760 L’autorité politique d’Altdorf (UR) fait brûler un livret qui présente l’histoire de Guillaume Tell comme une légende.
1835 L’historien Joseph Eutych Kopp se retrouve sous le feu des critiques de la droite bourgeoise pour avoir relégué l’histoire de Guillaume Tell au royaume des légendes.
1920 Parution d’un ouvrage de Robert Grimm, leader du parti socialiste, sur la lutte des classes en Suisse (Geschichte der Schweiz in ihren Klassenkämpfen). Le Département politique (aujourd’hui Département fédéral des affaires étrangères, DFAE) est loin d’apprécier ce livre, qui « interprète de manière tendancieuse le passé du peuple suisse pour justifier la nécessité d’une révolution ».
PHOTO SCHWEIZERISCHES SOZIAL ARCHIV
commentaire
1946 Lorsque le professeur d’histoire Edgar Bonjour présente sa première version de son Histoire de la neutralité suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, le Département politique regrette que l’ouvrage ne commence pas au XVe siècle avec Nicolas de Flüe. Canonisé en 1947, ce dernier n’avait cependant eu aucun rapport avec la neutralité.
1952 La dissertation publiée par Heinz Egger sur l’avènement du parti communiste et de l’association de jeunesse communiste suisse suscite l’émoi au Conseil national. Les milieux bourgeois exigent des mesures contre le livre et son auteur.
1953 Le Département politique intervient auprès du gouvernement américain à Washington pour interdire à un étudiant de l’Université de Berne d’accéder aux archives américaines. On voulait éviter que le jeune chercheur découvre des faits désagréables sur les agissements du Conseil fédéral pendant la Seconde Guerre mondiale.
tique, cette conférence se situe aux origines d’une tactique défendue publiquement, dont le but est de faire tomber le régime tsariste au pouvoir et de mettre en place le communisme de conseils. Du point de vue des socialistes (suisses), « Zimmerwald » a été et est encore la preuve que l’Histoire peut aussi se faire dans notre pays. Alors « Zimmerwald » est synonyme de lutte courageuse contre la guerre, pour la solidarité internationale du prolétariat et contre les visions étroitement nationalistes. Finalement, « Zimmerwald » montre également tout le talent de Robert Grimm, ainsi que le début d’une orientation militante du mouvement ouvrier suisse qui, trois années après seulement, culminera dans la Grève générale. Reste la commune de Zimmerwald, agri-
Fête du centenaire La Conférence de Zimmerwald fait l’objet d’une exposition (en allemand, chaque dimanche de 14 à 17 h, jusqu’au 22 novembre). Une conférence se tiendra aussi les 4 et 5 septembre. Infos : www. regionalmuseum.com et http:// zimmerwald1915.ch
Parution du petit livre Guillaume Tell pour les écoles de Max Frisch, auteur déjà mondialement connu. Il replace la légende dans la perspective du bailli habsbourgeois. Les réactions sont vives : le Guillaume Tell de Frisch « fournit à de nombreux esprits immatures un prétexte à plaisanter sur la Suisse de manière prétendument spirituelle, mais peu fructueuse ».
PHOTO JACK METZGER CC - CREAT IVE COMMONS
1971
1983 Le conseiller fédéral radical Georges-André Chevallaz lance une polémique hargneuse contre la Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses. Il reproche à ses auteurs d’avoir écrit une histoire « de gauche ». D’autres détracteurs critiquent le fait que Wilhelm Tell ne soit mentionné qu’en marge.
1990 Durant les années nonante, la commission Bergier étudie l’histoire de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. La droite nationaliste attaque durement le rapport Bergier.
2015 cole et artisanale qui, contre sa volonté acquit une célébrité dont elle ne savait que faire. Ainsi, des décennies durant, elle déploya moult efforts pour que l’on ne sache pas que l’histoire mondiale
de la gauche avait séjourné sur son territoire, pendant trois jours de l’automne 1915.
Ewald Ackermann, service de la communication de l’USS
L’UDC célèbre l’année de la bataille (Marignan). Même l’historien bourgeois Thomas Maissen voit rouge. Son livre L’Histoire héroïque suisse, et ce qu’il y a derrière (Heldengeschichten – und was dahinter steckt) démystifie l’histoire suisse. Paru dans Work (journal alémanique d’Unia), 2.4.2015
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015
RETOUR SUR LA GRèvE à DEUTSchE POST
Compromis peu satisfaisant La grève à la Poste allemande, qualifiée de succès par le syndicat ver.di, laisse un arrière-goût amer, pas seulement auprès de la base. Udo Theiss *
cOmbAT DE LA bASE Une majorité de la base, en revanche, est très déçue de l’issue du conflit de travail. Comme ver.di avait modifié ses statuts peu avant, la direction du syndicat a pu lancer la grève – mais
DROiT DE GRèvE La grève est toujours interdite aux fonctionnaires en Allemagne. La grève n’est légale que si elle porte sur les conditions de travail définies dans les conventions d’entrepr ise ou de branche. Toute grève « politique » ou de « solidarité » est illégale. La grève ne peut intervenir qu’au moment et dans le cadre de la renégociation des conventions d’entrepr ise ou de branche entre les organisations syndicales et patronales et après un premier cycle infructueux de négociations. Et que pour des durées très limitées et une partie seulement du personnel. Pas étonnant, dès lors, que l’Allemagne fasse partie des pays où le nombre de journées de grève par an est des plus faibles (mais plus élevé qu’en Suisse), bien qu’il soit en très forte progression depuis quatre ans, en particulier dans les services. Yves Sancey
sonnel se retrouveront alors en situation de concurrence entre eux, au sein d’une seule et même maison mère. » Deutsche Post est à la fois un cas particulier et un modèle. Ces vingt dernières années, la privatisation et le regroupement de l’entreprise ont fait passer à la trappe 200 000 (!) emplois. Il reste 140 000 salarié·e·s soumis à la convention, avec des conditions de travail rudes, mais manifestement encore acceptables. D’ici à 2019, ces effectifs diminueront encore en raison de retraites et de démissions. Les 49 filiales compenseront aisément la baisse de capacité par une réduction massive des charges salariales. « J’ai été étonné de voir l’érosion du partenariat social entre Deutsche Post et le syndicat », explique Bernd Rixinger, président du parti de gauche Die Linke et ancien responsable syndical de ver.di à Stuttgart. « Comme de nombreux autres syndicats, ver.di a commis une erreur stratégique de taille : il a protégé les membres cotisants et ne s’est pas occupé de la précarisation des rapports de travail. Ces vingt dernières années, les emplois précaires ont augmenté de 75 % en Allemagne, souligne-t-il. Le taux d’occupation n’a jamais été aussi élevé. Mais les salariés sont toujours plus nombreux à avoir de la peine à joindre les deux bouts, voire à ne plus pouvoir vivre de leur travail. Les profits sont répartis entre les actionnaires, alors que la population active doit s’en sortir avec toujours moins. » À moyen terme, ce destin menace aussi les postiers allemands.
aussi la stopper – sans votation générale de ses membres. La grève a commencé à avoir un large impact, ce qui a motivé les grévistes à continuer leur lutte. « Le résultat obtenu ne justifiait pas un débrayage de quatre semaines. Nous aurions pu l’atteindre à la deuxième ou à la troisième ronde de négociation », déplore une jeune femme qui a fait partie des piquets de grève. Pour les 140 000 salarié·e·s de la Poste allemande, la grève n’a pas apporté grand-chose non plus : au lieu des 5,5 % revendiqués, les salarié·e·s obtiennent deux ans de suite une augmentation de 1,7 % ce qui, après déduction du renchérissement, correspond à une baisse du salaire réel. De plus, un versement unique de 400 euros est prévu en octobre ; le temps de travail hebdomadaire n’est pas réduit et reste inchangé – à 38,5 heures. Les résultats proprement dits des négociations – à savoir la prolongation de la protection contre les licenciements économiques jusqu’en 2019 et l’engagement fixe des employé·e·s sous contrat à durée déterminée qui ont travaillé plus de deux ans sans interruption à Post AG – semblent modestes. Et ils ne concernent pas les 6500 employé·e·s des entreprises sous-traitantes. Or leur nombre promet d’augmenter rapidement. Dès 2018 – donc peu avant l’échéance de la protection négociée contre le licenciement – les filiales partiellement autonomes pourront assurer elles-mêmes la distribution des lettres.
PRécARiSATiOn cROiSSAnTE En s’inclinant, « Ver.di a perdu énormément de force », déplore un cadre syndical du Bade-Würtemberg. « Amazon avait déjà réduit à néant plusieurs tentatives de grève. Mais là, nous n’avons pas une base forte, car il n’y a pratiquement que des employés temporaires. Et il est difficile de les syndiquer. Mais que la Poste puisse nous rouler dans la farine ainsi… Après l’échéance des dispositions en 2019, nous n’aurons quasiment plus aucun moyen de lutte efficace contre la précarisation croissante. Les membres du per-
Des salarié·e·s en grève de Deutsche Post manifestent à Bonn le 18 juin. Ils s’en prennent notamment à Frank Appel, leur CEO depuis 2008.
* Journaliste (pour le site tageswoche.ch), dessinateur et peintre PHOTO JÜRGEN SEIDEL
Sigrun Schmid, porte-parole du syndicat allemand des services ver.di, estime que la grève de quatre semaines en juin dernier à la Poste allemande est un succès. « Nous avons réussi à négocier un paquet complet de mesures de protection pour les 140 000 employé·e·s soumis à la convention. Après quarante heures de négociation, la direction du syndicat a donc déclaré la fin de la grève, le 5 juillet. » À l’origine, la grève avait pour but d’inciter Deutsche Post AG à revenir sur sa décision de créer 49 DHL-Delivery AG. Dans ces filiales, les employé·e·s accomplissent le même travail que les employé·e·s de DHL engagés directement auprès de Post AG. Mais ils touchent 20 % de salaire en moins que leurs collègues et disposent de conditions de travail nettement moins bonnes. « La Constitution allemande encadre très sévèrement le droit de grève [voir encadré] », explique Sigrun Schmid. C’est pourquoi nous n’avons rien pu faire.
COMMENTAIRE
Ne pas suivre la voie allemande ! Il y a près de vingt ans, la réforme postale I et II introduite en Allemagne a été à l’origine de la précarisation chez Deutsche Post. L’article en regard montre où mène le chemin vers la privatisation complète de Deutsche Post. A l’avenir aussi, les 140 000 postiers allemands bénéficieront – grâce à ver.di – d’une protection. Mais une pilule amère a dû être avalée. La création de 49 (!) filiales de DHL avec des conditions de travail détériorées et l’externalisation des prestations de distribution qui en découle est une réalité bien concrète. En Suisse, il ne nous appartient pas de critiquer la stratégie de ver.di. Nous ne sommes pas assez impliqués dans cette histoire. En revanche, nous sommes en droit de nous poser des questions générales : l’Allemagne est-elle représentative de l’avenir des marchés postaux libéralisés ? Et pouvons-nous éviter une telle évolution ? A mes yeux, la réponse doit être deux fois Oui. Oui, la situation allemande reflète l’avenir des marchés postaux en Europe. Et oui, nous avons en Suisse la possibilité de renverser la vapeur ! Dans le cadre du travail politique réalisé dans le cadre de la loi sur la poste, nous avons empêché l’externalisation des prestations du service universel dans des filiales non contrôlables. La Poste Suisse SA est responsable du mandat de prestation et sa filiale Poste CH SA l’exécute. La répartition des responsabilités suit ainsi des règles claires et contraignantes. En cherchant à régler par des conventions collectives de travail (CCT) les domaines précaires des marchés postaux, syndicom ne commet pas une erreur de stratégie. Mentionnons ici à titre d’exemple la CCT KEP&Mail, qui sera mise en œuvre dans le courant de l’année 2016. Il serait toutefois faux et fatal de se reposer sur nos lauriers. Nous devons faire tout notre possible pour réglementer les conditions d’engagement dans la distribution matinale et des imprimés, afin de les améliorer – par étapes successives. Ce n’est que de cette manière que nous éviterons en Suisse une évolution comparable à celle de l’Allemagne. Nous attendons pour cette année encore (en septembre) le rapport d’évaluation du DETEC sur le marché postal. Ainsi, des jalons seront posés pour mener d’autres discussions en Suisse. L’avenir nous dira où la politique en matière de marchés postaux nous entraînera. C’est toutefois aussi une mise à l’épreuve pour notre syndicat : sommes-nous assez forts pour empêcher une dérive telle qu’en Allemagne ? Je suis convaincu que nous y parviendrons. Et c’est pourquoi je le répète résolument : aux grands maux les grands remèdes ! Fritz Gurtner, responsable du secteur Logistique
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015 fin D’UnE LOnGUE hiSTOiRE inDUSTRiELLE
IRL+ tourne sa dernière page (suite de la page 1) TOUT EST ALLé TRèS viTE
Au sein de l’entreprise, fleuron de l’imprimerie romande né en 1907, l’amertume est grande. C’est que les événements se sont précipités de manière inattendue. En mars dernier, IRL+ annonçait un premier plan de restructuration, avec neuf licenciements à la clé et le replacement de dix employés supplémentaires dans deux autres entreprises du groupe. Dans ce cadre, un plan social a été longuement négocié, avec la médiation de l’État de Vaud et de la Ville de Renens, déjà partie prenante du sauvetage de l’entreprise en 2012 (lire ci-contre). Le 3 juin, le texte était finalement signé, à peine un mois avant le coup de massue final. Selon la direction, le premier semestre 2015, plombé par la perte de gros clients et le franc fort, a fortement pesé sur le chiffre d’affaires.
SynDicATS fâchéS « Ce procédé est malhonnête ! » s’énerve Alexis Patiño, secrétaire régional à syndicom. « Le plan social n’a pas été conclu dans le cadre de la fermeture de l’usine. Au contraire, il se voulait plutôt modeste dans
étaient en effet en voie d’être imposées, à un autre niveau que le mien. » Selon nos informations, luimême a démissionné en juin de son poste de directeur général du groupe, pour divergences stratégiques.
l’idée de permettre la survie de la société. On a l’impression d’avoir été menés en bateau. » La rapidité des événements a en effet pris tout le monde de court, même si beaucoup doutaient de la pérennité de l’entreprise à long terme. Pour exposer ces griefs, une rencontre a encore eu lieu le 27 juillet entre les partenaires sociaux, le Canton de Vaud et la Ville de Renens. La Fondation Sandoz, elle, n’a pas répondu à l’appel. La partie est bel et bien finie. « À ce stade, nous sommes impuissants », reconnaît Marianne Huguenin, syndique de Renens. Même son de cloche à l’État: « Tout a été tenté pour sauver l’entreprise, mais le marché n’a cessé de se dégrader », ajoute Roger Piccand, chef du Service de l’emploi. Michel Berney, directeur d’IRL+, et jusqu’à récemment directeur général du groupe SFF Arts graphiques, comprend le désarroi des employés. Selon lui, le plan social n’a toutefois pas été négocié avec une arrière-pensée. « Quand nous avons commencé les discussions en mars, il n’était pas question de fermeture. Ce n’était pas lié. Vers la fin des négociations, des décisions
PAS D’AUTRE iSSUE Une fois que la Fondation Sandoz a décidé de couper le robinet, aucune autre issue que la mort de l’entreprise n’a réellement pu être envisagée. La volonté de rouvrir des négociations sur le plan social n’a pas non plus été suivie par le personnel. « Les employés ont préféré partir avec ce qu’ils avaient plutôt que de risquer de tout perdre », souligne Jean-Marc Dewarrat. Le 30 juillet, lors d’une séance de conciliation, les derniers désaccords sur l’interprétation du plan social ont été aplanis. Le personnel a au moins obtenu que tous les employés ayant plus de vingt ans de boîte bénéficient d’un délai de congé de six mois, contre trois, alors que la direction voulait réserver cet avantage uniquement aux plus de 60 ans, selon syndicom. Pour la suite, les rotatives d’IRL+ devraient encore tourner quelque temps, mais probablement pas au-delà de la fin de l’année. « Tant qu’il y a des employés et des machines, on continue », résume Michel Berney. Le rideau pourrait aussi tomber plus tôt, notamment si les machines sont vendues d’ici là. « Des discussions sont en cours à ce sujet », conclut le directeur.
*Paru dans Le Courrier, 31.07.15. La reliure qui se trouvait ici a déjà été
La presse d’imprimerie Heidelberg également fonctionne encore.
déplacée à Yvonand.
PHOTOS YVES SANCEY
Malgré la fermeture annoncée, la rotative des IRL+ continue de tourner.
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03.08.15 12:06
La cafétéria aura été témoin d’assemblées générales riches en émotion.
cOmmEnTAiRE
Une lutte difficile ET nécessaire ! La lutte des travailleurs des IRL+ n’a pas commencé avec celle pour un plan social correct en mars de cette année. Ils se battent déjà depuis juillet 2012 lorsque, après le retrait de swissprinters (Ringier), ils avaient accepté de diminuer leurs salaires afin de sauver une partie des postes de travail et ainsi contribuer à la création des IRL+. Ils se sont ensuite battus durant trois ans pour le maintien des clients dans la société et pour que la qualité du travail reste au même niveau malgré la situation extrêmement difficile. Même lorsque les premiers licenciements/déplacements ont eu lieu, ils se sont engagés tout en continuant à travailler sans relâche. Les négociations auront été difficiles, comme souvent dans ces cas, mais assez révélatrices par moment. Le Groupe Sandoz, certes actionnaire minoritaire mais à 49 %, n’aura pris part à la négociation que de façon indirecte par la présence du directeur des IRL+ Michel Berney, alors également directeur général du groupe SFFAG (Sandoz). Même lors de la médiation du Conseil d’État. L’hypothèse d’un désintérêt pour une entreprise centenaire et phare dans la région paraît peu vraisemblable. Des différends stratégiques et financiers entre la direction des IRL et la Fondation Sandoz semblent plus probables. Ce sont malheureusement les travailleurs embarqués dans l’aventure qui vont en subir les dramatiques conséquences. syndicom demandera à rencontrer la direction de la SFFAG afin de trouver des réponses à ses questions. Il entamera également des discussions sur la suite des entreprises du groupe. En effet, étant donné que les personnes déplacées, depuis les IRL+ à M+S Reliure, l’ont été en prévision du transfert des travaux de reliure dans cette entre-
prise, syndicom soutiendra les collègues inquiets du futur qui leur est réservé. Les concessions faites lors de la création des IRL+, diminution des salaires etc., et le renoncement d’une partie des travailleurs à une réelle mobilisation lors des dernières négociations (débrayage ou autre) n’auront pas empêché l’entreprise de fermer… La mobilisation lors des assemblées générales a au moins réussi sur un point : cela vaut la peine de se battre pour ses acquis et aussi pour obtenir, dans ce cas, un meilleur plan social. Sans le travail d’arrache-pied de la commission du personnel, soutenue par syndicom, et des membres syndiqués ainsi que la mobilisation de tout le personnel, il n’aurait pas été possible d’obtenir ce plan social. Il est indispensable que les collègues dans les entreprises se rendent compte que sans eux, imprimeurs, relieurs, graphistes, prépresse, livreurs etc., rien n’est possible. Avec des salariés mobilisés, un autre monde du travail est possible… voire nécessaire dans une branche en pleine révolution comme l’industrie graphique. C’est pour cela que nous avons besoin de mieux nous organiser, de convaincre nos collègues dans les entreprises de se syndiquer et de participer aux négociations du CCT sous une forme ou une autre. Informez vos collègues que leurs conditions de travail se négocient actuellement et que même les non-syndiqués sont concernés par ces négociations. La lutte pour de bonnes conditions de travail est difficile mais elle est surtout nécessaire ! Être syndiqués pour, ensemble, signer, appliquer et défendre notre CCT ! Mettons la pression ! Alex Patiño, secrétaire régional en charge de l’industrie graphique.
6 | Branches
syndicom | N° 8 | 28 août 2015
SÉcURiTÉ AÉRiENNE
SwiSScom
Négociations CCT skyguide
RENSEigNEmENTS 1818
salarial et celle du plan social, qui fera désormais partie intégrante de la CCT, seront abordées. Le nouveau système salarial sera élaboré conjointement par les partenaires sociaux et l’entreprise Towers & Watson dans un délai d’un à deux ans. Le système salarial actuel restera en vigueur sans changement jusqu’au début de 2017. Le transfert dans le nouveau système salarial se fera ensuite par étapes jusqu’à son entrée en vigueur en 2018. À l’avenir, des négociations salariales annuelles auront lieu entre les partenaires sociaux.
Renato Zanello, président du comité de branche Sécurité aérienne
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SÉANcES d’iNfoRmATioN SUR l’ENqUêTE clAiRE RÉAliSÉE chEz SwiSScom*: 28.09. Basel Wallstrasse 11 h 30 – 12 h 30 28.09. Zürich Müllerstrasse 16 h 00 – 17 h 00 06.10. Zürich Pfingstweid 11 h 30 – 12 h 30 06.10. Biel / Bienne Aarbergergasse 16 h 00 – 17 h 00 20.10. Ittigen 16 h 00 – 17 h 00 03.11. Bern Liebefeld 11 h 30 – 12 h 30 03.11. Sion 16 h 00 – 17 h 00 04.11. Bellinzona Business Center 11 h 30 – 12 h 30 10.11. Lausanne Bergières 12 h 00 – 13 h 00 10.11. Lausanne Saint-François 16 h 00 – 17 h 00 11.11. Fribourg Arsenaux 11 h 30 – 12 h 30 17.11. Bern Genfergasse 11 h 30 – 12 h 30 24.11. St. Gallen Dürrenmattstrasse 16 h 00 – 17 h 00 25.11. Zürich Binz 16 h 00 – 17 h 00 * Sous réserve de modification. D’autres lieux et dates existent encore en Suisse alémanique. Voir www.syndicom.ch/claire
Conférence d’entreprise Swisscom Group 18 septembre, 10 h 15, Hôtel-Restaurant Jardin, Berne
TAblE RoNdE cAblEx
Plan social pour Accord trouvé les employé·e·s La première semaine de juillet, la Fin mai, la direction de Conduit Europe 1818 a décidé de délocaliser les activités du centre d’appel de Bienne dans ses deux call centers au Maroc et en Autriche. Plus de 60 employé·e·s du site de Bienne sont concernés par la délocalisation. Des solutions appropriées ont été recherchées pour les employé·e·s en collaboration étroite avec syndicom, ainsi qu’avec les autorités municipales et cantonales. Le plan social négocié avec syndicom contient notamment des mesures de soutien à la réinsertion et à la réorientation professionnelle. Par ailleurs, il prévoit des indemnités uniques de départ et des dispositions concernant les cas de rigueur. Le site de Bienne est actuellement transféré. Ce processus durera plusieurs mois. (syndicom)
Au début de l’été, syndicom a réalisé une enquête sur la nouvelle Job Architecture (Claire) chez Swisscom. 1979 employé·e·s de Swisscom, toutes sociétés confondues, ont participé à l’enquête. Elle peut donc être considérée comme représentative. Les résultats sont contrastés et montrent qu’il faut agir. Une majorité des employé·e·s de Swisscom sont assez, voire très satisfaits de l’introduction du nouveau système salarial Claire et de leur nouvelle classification. En revanche, une minorité importante n’est pas, voire pas du tout satisfaite. Actuellement, syndicom procède à une analyse détaillée des résultats qu’il compte discuter avec Swisscom. En septembre, syndicom discutera des résultats au comité d’entreprise, puis à la conférence d’entreprise Swisscom Group. Les résultats seront ensuite présentés lors de 21 séances d’information prévues sur les sites importants de Swisscom (cf. encadré). Les participant·e·s peuvent faire valoir une demi-heure de leur temps de travail. (SF)
Conférence d’entreprise cablex a élu une délégation pour trouver des solutions d’amélioration durables de vos conditions de travail, autour d’une « table ronde » avec le CEO de cablex Daniel Binzegger. Une semaine plus tard, le 16 juillet, une première discussion a eu lieu. Y ont participé, en plus de syndicom, la représentation du personnel (voir encadré), Daniel Binzegger, la res-
PRochAiNE coNfÉRENcE d’ENTREPRiSE cAblEx 30.10.2015, 10 h 15, Berne Lors de cette rencontre, les membres de la représentation du personnel seront informés sur l’introduction et la mise en œuvre de mesures pour l’amélioration de vos conditions de travail.
ponsable RH Korinna Meylan et Daniel Pelizzoni, responsable Service. Tous les thèmes abordés lors de la conférence d’entreprise du 3 juillet ont été discutés : • Problématique du temps de travail (dépassement de la durée maximale de travail hebdomadaire, paiement du temps supplémentaire, manipulation des comptes « temps variable », paiement rétroactif des services de piquet extraordinaires) • Indemnités de frais • Uniformes de travail • Plans d’intervention mal coordonnés • Droits syndicaux • Ton adopté par les supérieurs hiérarchiques Monsieur Binzegger s’est déjà déclaré prêt à aborder tous les thèmes. Déjà décidé : les « piquets extraordinaires » qui n’auraient pas été payés le seront rétroactivement jusqu’à fin septembre 2015
PHOTO JENS FRIEDRICH
Le 6 mai 2015, les négociations pour la nouvelle CCT 2016 ont débuté par un cycle de négociation de trois jours. Six autres rondes de négociation ont eu lieu depuis. Les travaux préparatoires du comité de branche accomplis jusqu’à l’ouverture des négociations se sont révélés fructueux. La structure de la CCT a été remaniée afin de la rendre plus claire. Les dispositions normatives et contractuelles seront désormais dissociées. La nouvelle CCT tiendra compte des évolutions technologiques et organisationnelles de skyguide. La formation et le perfectionnement des collaborateurs·trices constitueront un élément central de la nouvelle CCT. Dans la prochaine étape, la thématique du nouveau système
« Claire » ne fait pas que des adeptes
pour les années 2013 et 2014. Sur demande, les avoirs de temps supplémentaire peuvent aussi être payés. D’autres thèmes tels que les indemnités de tunnel, le contrôle des descriptifs de poste et le classement dans les nouvelles classes salariales seront examinés. Cette année, dans le cadre des négociations salariales 2015-2016, les frais forfaitaires pour les apprentis seront aussi traités. Nous pensons que cette discussion a permis de rétablir la confiance.
mEmbRES dE lA dÉlÉgATioN Pascal Wicht (prés. du comité d’entreprise), Fribourg ; Danilo Ravelli (vice-prés. comité d’entreprise), Tessin ; Patrick Soltermann (membre du comité d’entreprise), Suisse orientale / Grisons ; Benjamin Kraus, Olten ; Heinz Kressebuch, Zürich ; Eduardo Sanchez, Berne ; Fabien Aubert, Arc jurassien ; Erich Hauri, Suisse centrale.
Branches et GI jeunes | 7
syndicom | N° 8 | 28 août 2015 ccT 2016 PoUR l’iNdUSTRiE gRAPhiqUE
Un long chemin vers le nouveau CCT Dans notre dernière édition, nous avions déjà publié un article sur la résiliation du contrat collectif de travail (CCT) de l’industrie graphique par l’association patronale Viscom et le début des négociations en juin. Celles-ci se sont caractérisées par le sabordage programmé du temps de travail hebdomadaire et des suppléments de nuit. Les négociations CCT se poursuivront dès le 26 août (après le bouclage du journal). Les conditions de travail dans les imprimeries de journaux sont dans le collimateur de Viscom. D’ici novembre, on s’attend à un train de mesures de démantèlement, inadmissibles et infondées. Roland Kreuzer * Nous ne nions pas qu’une partie des imprimeries rencontrent depuis plusieurs années des problèmes, qui, pour certaines d’entre elles, se sont aggravés lorsque la Banque nationale suisse (BNS) a décidé d’abolir le taux plancher entre l’euro et le franc. Nous n’accepterons toutefois pas que les salarié·e·s de l’industrie graphique fassent les frais de cette « situation de crise » autogénérée. Nous n’accepterons pas non plus d’être tenus responsables de cette situation. Car seule une solution politique peut résoudre la problématique du taux de change ; des « solutions de branche » n’existent pas. Par conséquent, nous ne comprenons pas pourquoi Viscom n’est pas prêt à renforcer avec nous la pression politique pour inciter la BNS à déprécier le franc suisse. Un nombre croissant d’associations patronales commencent toutefois à penser de manière pragmatique et à se rallier à cette idée.
gRoSSES PERTES dE SAlAiRE Il est scandaleux que les imprimeries de journaux profitent de la détresse des salarié·e·s de l’industrie graphique pour tenter d’imposer la prolongation du temps de travail. Le travail gratuit qui en résulte ainsi que la réduction des suppléments de nuit et des indemnités
de repas entraînent une perte de salaire de 500 à 1000 francs pour les collègues qui travaillent de nuit. Aujourd’hui, neuf centres d’impression de journaux contrôlent le marché suisse (Tamedia avec trois sites, Ringier, NZZ / St. Galler Tagblatt, AZ Medien, Centro Stampa, Zehnder Print et Somedia). Les petites imprimeries qui survivent sont mises toujours davantage sous pression, car elles ne peuvent pas défier le niveau des prix des grandes imprimeries de journaux, qui se concurrencent entre elles. Dans ce contexte, la concurrence étrangère et le cours de change de l’euro ne jouent aucun rôle. La déclaration de force obligatoire contraindra les imprimeries Somedia et Zehnder, jusqu’à présent non soumises aux dispositions CCT, à respecter les standards minimaux. En revanche, une réduction des suppléments de nuit ferait perdre des centaines de francs aux travailleuses et travailleurs de nuit. Elle entraînerait des suppressions de postes dans les grandes imprimeries et la fermeture de petites imprimeries de journaux, qui ne pourront pas profiter sans scrupules – comme les grandes imprimeries – du « travail de nuit au rabais ». Or les groupes médiatiques propriétaires de ces centres d’impression jouissent
toujours d’une excellente santé financière – comme le montrent les comptes annuels et sans doute bientôt le résultat semestriel. En 2014, Tamedia a augmenté de 40 millions son bénéfice, qui est passé à 160 millions ; la NZZ a réussi à clôturer dans le rouge uniquement à cause des coûts engendrés par la fermeture de son imprimerie à Schlieren… Et les bons résultats sont dus surtout au secteur de l’impression, malgré la baisse des tirages et des imprimés publicitaires !
SolUTioNS SyNdicAlES Nous rejetons résolument les arguments insensés avancés par certains représentants des entreprises pour expliquer les problèmes de l’industrie graphique. Au lieu de les aggraver, nous cherchons à les résoudre. Les possibilités suivantes s’offrent à nous : faire pression au niveau politique pour la réintroduction d’un taux plancher pour l’euro, introduire des modèles de retraite anticipée au lieu de licencier, déclarer le CCT de force obligatoire, promouvoir l’impression en Suisse auprès des cantons, de la Confédération (y c. les régies fédérales : CFF, Swisscom, Poste, Ruag), des grandes entreprises (Migros, Coop, Swiss) et des banques. A cet égard, Viscom fait du bon travail avec sa campagne « Printed in Switzer-
land ». Sa conception d’un CCT au rabais risque toutefois de la compromettre et de lui faire perdre toute crédibilité (les imprimeurs de journaux sous contrat en Allemagne, en Autriche et en France travaillent p. ex. 35 heures par semaine et non pas 42 !). Dès lors, la question se pose de savoir si les leaders de l’industrie graphique soutiennent encore le CCT. En théorie oui, jusqu’à présent ; mais matériellement et de manière substantielle, nous en doutons. La rumeur court que Tamedia et d’autres magnats de la branche démissionneront de Viscom et du contrat collectif si le nouveau CCT ne remplit pas leurs attentes. Nous ne nous laisserons pas prendre au chantage. Même si le chemin vers un nouveau CCT risque d’être long, nous sommes déterminés à le parcourir résolument ensemble : nous soutenons le CCT ! Les personnes concernées doivent faire preuve de détermination et mettre la pression ! Voilà ce qu’il faut pour atteindre l’objectif CCT, avec l’appui de syndicom et du mouvement syndical. Car nous devons empêcher aujourd’hui que les zélateurs du néolibéralisme aient le dernier mot demain.
* Responsable du secteur Médias
coNfÉRENcE dE lA jEUNESSE 26 - 27 SEPTEmbRE 2015 à biENNE
Jeunesse – Politique – Graffiti
Les 26 et 27 septembre, tous les membres de syndicom de moins de 31 ans sont invités à la conférence annuelle de la jeunesse. Cette année aussi, le groupe d’intérêt (GI) Jeunesse se réunit pendant deux jours pour élire la commission de la jeunesse et vous présenter un programme politique captivant. en Europe, de la crise grecque, du franc fort et de la politique d’isolement de l’UDC sur notre avenir. Lors d’un débat public, les deux syndicalistes Serge Gnos d’Unia et Manuel Avallone du SEV présenteront plusieurs approches pour répondre aux défis des syndicats. Vous pourrez ensuite poser vos questions au cours de la discussion ouverte.
PRogRAmmE Samedi 26 septembre 2015 10 h 00 : Arrivée au Lago Lodge 10 h 30-12 h 00 : Rétrospective 2014. Partie statutaire 12 h 00-13 h 30 : Repas de midi / café / lac 13 h 30-15 h 00 : Débat avec Serge Gnos et Manuel Avallone 15 h 30-17 h 00 : Ateliers de travail 17 h 00-open end : Souper / lac / jeux et divertissement Dimanche 27 septembre 2015 09 h 00-10 h 00 : Petit-déjeuner / check-out 10 h 00-10 h 30 : Fin / élection de la commission de la jeunesse 2015 11 h 00-14 h 00 : Workshop de graffiti Inscriptions et questions : jugend@syndicom.ch ou 058 817 18 09. Délai d’inscription : jusqu’au 10 septembre 2015
Dans un second temps, nous discuterons en groupes – répartis par branches, métiers ou entreprises – des positions du GI Jeunesse pour l’année prochaine. La conférence est l’endroit idéal pour exprimer des idées, souhaits, propositions ou revendications concernant ta branche. Le résultat des groupes de travail doit servir l’année prochaine de fil rouge à la commission de la jeunesse. Elle regroupe les jeunes membres de syndicom, qui se rencontrent régulièrement durant l’année pour représenter la politique de la jeunesse de syndicom. Le dimanche 27 septembre, comme dans un parlement, nous élirons quinze membres parmi les personnes présentes. Si le week-end te donne envie de t’engager davantage, tu pourrais faire partie de notre groupe motivé l’année prochaine. Mis à part la politique, nous voulons aussi accorder une grande
place à la détente et aux divertissements. La soirée est dévolue aux discussions libres et aux jeux. Et pour se rafraîchir, on peut déguster une bière de la brasserie maison ou piquer une tête dans le lac de Bienne. Le dimanche, un événement exceptionnel vous attend. Pour finir le week-end en beauté, un workshop de graffiti vous sera proposé. Celles et ceux qui ont toujours voulu se mettre au graffiti auront donc l’occasion de sprayer leurs idées sur
PHOTO LDD
Nous nous retrouverons au bord du lac de Bienne, à l’auberge de jeunesse Lago Lodge. Malgré un programme chargé, nous avons aussi prévu des moments de détente. La discussion portera sur le thème « Avenir de la Suisse – qu’estce qui nous attend ? ». Nous développerons des stratégies syndicales et analyserons l’impact de la situation politique
de la toile ou sur un mur – guidés par des professionnels et des artistes. Si tu as moins de 31 ans et que nous avons titillé ta curiosité, nous serions heureux de t’accueillir cette année à Bienne. L’événement est gratuit pour les membres de syndicom. Le syndicat prend aussi en charge l’hébergement, les repas et le billet de train.
8 | Journée romande de la typographie
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c’est une histoire de feel ing, ça ne va pas.
La lettre que vous préférez ? Le « n » car il est le point de départ de chaque des sin de caractère, il définit avec sa forme une grande partie de notre alphabet. Par ailleurs le « n » est l’ini tiale de Nouvelle Noire.
Nouvelle Noire Clovis Vallois et Anton Studer ont créé la fonderie Nouvelle Noire en 2012 à Zurich. Ils publient des polices issues de créations personnelles, de créations de designers et de commandes. Leurs caractères ont été distingués par de nombreux prix internationaux.
économique du point de vue de la chasse comme de sa hauteur. Le Times a une excellente lisibilité et en même temps est par semé de détails intéres sants. Malheureusement, le Times a mal vécu le grand pas vers l’ère numé rique, il a perdu beaucoup de sa singularité au fil du temps.
Le caractère qui vous correspond le mieux ? Pourquoi ?
Le caractère que vous n’aimez pas ? Pourquoi ?
Le Times New Roman de Stanley Morison qui a été dessiné pour le jour nal « The Times ». C’est un très beau caractère et en même temps il est très
FF Dax. C’est un caractère qui avait certainement la vocation d’être contem porain en son temps. Il a très mal vieilli, il n’est plus dans l’air du temps,
pAulA troxler
pensés par de nombreux prix internationaux.
Illustratrice, graphiste, professeure, Paula Troxler a son propre studio à Zurich. Elle œuvre pour de nombreux journaux et revues, pour des manifestations culturelles, pour l’édition et pour la publicité. Ses pos posters ont été récom-
Le prochain glyphe qui devrait être dessiné / inventé ? Nous voudrions dessiner le glyphe de la monnaie suisse. Ce signe n’existe pas en comparaison avec le dollar, ou bien l’euro.
Votre livre de chevet ? Clovis Vallois : Jacques Attali, « Bruits ». Anton Studer : « Mr Porter Paperback. The Manual for a stylish life. Volume one ».
20 05 – 2 014
POS TE
Une exposition regroupant les projets et réalisations graphiques pour le festival Paléo des étudiant·e·s de la HEAD sera également visible lors de la JRT 2015.
le guiDe Du typogrAphe Roger Chatelain et Marc Augiey collaborent à la septième édition du Guide du typographe. Cette bible de la typographie est née en 1943 et est devenue très vite un incontournable pour tous les gens du métier. La nouvelle mouture a été modernisée et fait la part belle à la composition sur écran.
Le caractère qui vous correspond le mieux ? Pourquoi ? Roger Chatelain : Le Syn tax de Hans Eduard Meier (19222014). Parce qu’il allie la tradition de la capitale romaine à l’esprit de modernité attaché aux caractères sans sérif.
Le caractère que vous n’aimez pas ? Pourquoi ? RC : Un (parmi plusieurs) caractère d’aujourd’hui
Rendez-vous à Nyon pour découvrir et écouter ces grands noms de la typographie. Vous pouvez vous inscrire sur www.journeetypo.info où vous trouverez toutes les infos utiles, telles que les tarifs, délais d’inscription, biographies des invité·e·s et le plan pour se rendre à la manifestation.
présenté comme une nouveauté et qui n’est qu’un vil et grotesque plagiat d’une fonte anté rieure.
La lettre que vous préférez ? RC : Je dirai l’esperluette (&), même si elle est la représentation de deux lettres (et). Je trouve remarquable que ce signe, éminemment français, se soit imposé sur le plan international, pardelà la diversité des langues.
Le caractère que vous n’aimez pas ? Pourquoi ? Toutes les polices qu’on trouve sur Dafont !
Le caractère qui vous correspond le mieux ? Pourquoi ? J’aime les linéales étroites (sveltes). Celui qui me correspond le mieux est l’Univers condensed oblique. Je dessine, poin çonne, découpe et peins des caractères. J’aime l’as pect ludique, pour lequel un caractère simple et clair se prête le mieux.
La lettre que vous préférez ?
Le caractère que vous n’aimez pas ? Pourquoi ?
Votre livre de chevet ?
Je n’aime pas les typo graphies qui donnent l’illusion d’une écriture manuscrite, alors qu’on voit bien que tous les « E » sont identiques.
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P ALÉ
A l’occasion de la 15e Journée romande de la typographie, qui aura lieu le samedi 3 octobre à Nyon, les conférenciers ont accepté de se prêter au jeu de l’interview façon questionnaire de Proust. Grâce à leurs réponses, Paula Troxler, Damien Gautier, Clovis Vallois et Anton Studer ainsi que Roger Chatelain permettent aux férus de typographie comme aux néophytes de se faire une idée de leur vision de ce vaste domaine et de leurs goûts en matière de caractères. À noter qu’un glyphe est une représentation graphique d’un signe typographique.
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Nos invité·e·s à l’interview
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015
Le « R ».
Le prochain glyphe qui devrait être dessiné / inventé ? Le dernier était le mot « Leid » (peine, chagrin) écrit à la main.
« Die Kalte Schulter » (Le dos tourné) de Mar kus Werner et « House of Leaves » (La Maison des feuilles) de Mark Z. Danie lewski.
DAmieN gAutier Damien Gautier est directeur artistique, graphiste, dessinateur de caractères, éditeur, enseignant. Il est installé à Lyon et dirige le Bureau 205 et les Éditions deux-cent-cinq fondés en 2010. Ses caractères ont été récompensés par de nombreux prix internationaux.
Le caractère qui vous correspond le mieux ? Pourquoi ? Pour l’instant, le carac tère Maax parce qu’am bitieux mais pas toujours très sérieux.
La lettre que vous préférez ? Celle qui m’interroge le plus, le « a » minuscule
Le prochain glyphe qui devrait être dessiné / inventé ? Après le « a », le « n ».
Votre livre de chevet ? Une pile plutôt ! Des livres sur la typo mais aussi l’ar chitecture. Mais celuilà est vraiment bien : Jost Hochuli. « Prin ted matter, mainly books »
Le prochain glyphe qui devrait être dessiné / inventé ? RC : Je me contente rai de composer à la casse le beau mot de « typogra phie », lors de mon pro chain passage à l’atelier musée Encre & Plomb, à ChavannesRenens.
Votre livre de chevet ? RC : « Liberté j’écris ton nom » de Paul Eluard.
Mais celuilà est vraiment bien aussi : « Frutiger, œuvre complète » Et celuilà aussi…
10 | GI retraité·e·s
syndicom | N° 8 | 28 août 2015
Compte rendu
Sorties de printemps sont présentes, et bien sûr aussi de nombreux modèles étrangers. C’est grâce à quelques passionnés que ce musée a vu le jour ; la rénovation et l’entretien des tracteurs sont réalisés par des bénévoles, et le musée vit grâce aux nombreux donateurs et à un subside. Ils peuvent aussi organiser des repas pour des groupements. La visite se poursuit à l’étage où sont entreposés une foule de machines, outils et autres objets du passé. Pour certains, d’origine paysanne, et j’en suis un, cela nous a ramenés à notre enfance. Mais foin de nostalgie, Il est l’heure de l’apéro, qui nous est servi au musée ; outre un excellent Fendant, certains ont préféré goûter la spécialité locale, soit la fameuse « bleue » qui, à une certaine période, était prohibée. Après cela, il est temps de se sustenter. Nous nous rendons donc à l’accueillante Auberge de l’Aigle, sise non loin du musée, où nous est servi un excellent repas ; quelques-uns l’ont terminé par une spécialité typiquement jurassienne, soit la délicieuse Damassine. Que de bonnes choses ils ont, je vous dis, ces Jurassiens, en plus de leurs magnifiques paysages ! Il faut songer au retour. C’est par Tramelan, Bienne, le Seeland et la Broye que notre excellent et sympathique chauffeur de Jean-Louis Voyages nous ramène au bercail. L’organisation parfaite de cette course a été réalisée par Michel Pitton, dont on connaît la compétence et le dévouement. PHOTO RODOLPHE AESCHLIMANN
C’est par une belle journée du 12 mai dernier, vers 8 h, soit un quart d’heure (vaudois) après l’heure prévue, qu’a lieu le départ (avec 31 personnes) en car, depuis le parking de la Pontaise en direction du lointain mais si beau canton du Jura. Le but de cette course : Grandfontaine et son Musée agricole. Nous nous dirigeons en direction d’Yverdon et Neuchâtel, son lac, le long duquel nous pouvons admirer ses très beaux coteaux et vignobles. Le premier arrêt a lieu à la Vue-des-Alpes, pour le café-croissants. La visibilité de ce splendide panorama est quelque peu atténuée, à cause de la brume. Puis nous continuons en direction de La Chaux-de-Fonds, Le Noirmont, Porrentruy. Puis c’est l’arrivée au musée, à Grandfontaine. Le responsable nous souhaite une cordiale bienvenue. Après une introduction sur l’origine du musée, il nous fait une visite guidée des tracteurs, rutilants, qui occupent une bonne partie du rez-de-chaussée. Toutes les marques emblématiques suisses, dont le fameux « Vevey » qui fut fabriqué aux ACMV, ou le Hürlimann, entre autres,
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Gi est VAudois / VAlAis romAnd. QuAnd les « AnCiens Apprentis » se renContrent
PHOTO RODOLPHE AESCHLIMANN
AnCiens de l’imprimerie, seCtion Vd. sortie Au jurA
rêt les techniques d’avant l’électronique et la digitalisation. Le site www.encretplomb. ch est à la disposition de tous les intéressés. Après nous être trempés avec délices dans le passé, c’est dans le bouillon que nous avons trempé nos fourchettes garnies, la traditionnelle fondue chinoise ayant été servie dans l’atelier lui-même. Tout cela grâce à la disponibilité et à l’entregent de l’équipe du musée, et à la compétence du traiteur Morier de Prilly. La convivialité et la bonne humeur mêlées à l’odeur de l’encre, ce cocktail a fait le bonheur de tous les participants. Tout le monde s’est finalement souhaité un bon été, en attendant notre prochaine sortie en octobre.
Le 28 mai dernier, 14 retraités du GI Est vaudois / Valais romand sont « retombés en adolescence » à l’atelier-musée Encre & Plomb à Chavannes-près-Renens. Caractères en plomb dans les casses en bois, linotype, presses typo (y compris une presse en bois style Gutenberg XVe siècle) et reliure artisanale, tout était en place pour transporter notre petit groupe plus d’un demi-siècle en arrière, au temps de l’apprentissage. C’est avec une bonne humeur empreinte de nostalgie que chacun, sous la houlette amicale et compétente des « experts » du musée, a pu retrouver les gestes et les attitudes appris de ses aînés il y a… bien longtemps. Cet atelier-musée, conduit de main de maître depuis plus de quinze ans par une équipe de « mordus », vaut vraiment le déplacement. Ses nombreux visiteurs ne sont pour la plupart pas du métier et découvrent avec étonnement et grand inté-
M.Ch. Plus de photos sur le lien http://goo.gl/mwbdRI
johAnn sChillinG - CinQ Questions sur lA retrAite
Une liberté totale ! Pendant près de 30 ans, Johann Schilling a dirigé avec sa femme Margrit l’office de poste d’Islikon en Thurgovie. Désormais, ce passionné de marathon savoure la vie loin de La Poste. Suleika Baumgartner *
C’est formidable ! Je n’avais échafaudé aucun projet, malgré les nombreuses mises en garde contre le risque de tomber dans un trou à la retraite. J’ai laissé derrière moi ma vie bien structurée et je décide au jour le jour de mon emploi du temps, à la table du petit-déjeuner. Pour moi, c’est la liberté totale. Aujourd’hui, je ne suis plus obligé de planifier mes entraînements, je vais courir quand bon me semble. Je me suis aussi mis à la musculation et j’ai acheté un nouveau vélo. Margrit et moi, nous nous sommes rencontrés il y a quarante ans pendant notre apprentissage ; nous sommes de la même année. Elle m’a soutenu et m’a permis de me consacrer aussi à mon engagement syndical pendant toutes ces années. Je tiens vraiment à la remercier.
poste, le 1er août 1986. J’ai toujours rêvé de gérer une entreprise familiale de façon autonome – déjà lorsque j’étais apprenti. C’est tellement différent de l’image traditionnelle du fonctionnaire de poste ! En ce qui concerne le travail syndical, je me souviens surtout de la lutte interminable autour du réseau postal, de la reconnaissance du statut de responsable d’office postal et, tout à la fin, de la nouvelle convention collective de travail. Je remarque que j’ai surtout évoqué les situations difficiles. C’est sans doute parce que j’ai toujours considéré que ma tâche était d’aider les autres, de les motiver et d’amortir les retombées pénibles en cas de changements.
Comptes-tu poursuivre ton engagement ?
Quels sont tes meilleurs souvenirs de ta vie professionnelle ?
J’ai reçu plusieurs demandes, mais pour l’instant je préfère garder toutes les possibilités ouvertes. Pour commencer, je veux profiter de ma famille. Et je souhaite aussi me former dans de nouveaux domaines.
Je pense notamment à mon travail comme maître d’apprentissage, mais surtout à ma nomination de responsable d’office de
Qu’aurais-tu envie de dire aux jeunes collègues ? Et au syndicat ?
Quand on défend une idée, il faut s’engager à fond. Mais tôt ou tard, la décision tombe et il faut alors savoir accepter le résultat. Mon message à syndicom : préservez le système de milice et restez proche de la base. C’est ce qui permettra aussi de mobiliser à nouveau les jeunes.
Il y a deux ans, tu disais avoir couru déjà 77 marathons et viser le cap de la centaine. Où en es-tu aujourd’hui ? En janvier de cette année, j’ai dû subir une opération du dos, ça m’a bien sûr un peu ralenti. Pendant cinq mois, je n’avais pas le droit de courir. J’ai eu du mal à m’y faire. Mais me voilà de retour. Le 19 juillet, j’ai pu participer au marathon des Königsschlösser à Allgäu en Allemagne, c’était ma 89e course. La prochaine est déjà programmée : en septembre, je prendrai le départ de la course de la Jungfrau. C’est d’ailleurs là que tout a commencé, quand j’ai attrapé le virus de la course, à pas moins de 45 ans.
* Journaliste indépendante RP à Zurich
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Hans, ta femme et toi êtes aujourd’hui à la retraite. Comment te sens-tu ?
Actualités | 11
syndicom | N° 8 | 28 août 2015 portrAit
« L’humain n’est plus au centre » Depuis l’été dernier, Edi Zengaffinen est à la retraite. Il avait déjà quitté son emploi à La Poste une année auparavant. Jusqu’aux examens de fin d’apprentissage de 2014, il a néanmoins continué à enseigner la logistique au centre de formation professionnelle et continue à Lyss, où il a marqué des générations de postiers et postières. Il est membre du syndicat depuis 1968. Katrin Bärtschi * Après avoir suivi plusieurs perfectionnements au sein de l’entreprise, Edi devient en 1988 instructeur / formateur d’apprentis à la direction d’arrondissement postal (DAP) de Berne. Il organise les cours d’introduction, enseigne les branches générales et les matières spécialisées. Deux cents élèves étaient alors formés chaque année dans son domaine de compétence.
Originaire du Valais, Edelbert, surnommé Edi, a travaillé une année comme coursier à Alusuisse après l’école obligatoire. En 1967, il postule comme facteur à la Schanzenpost à Berne. Une demi-année plus tard, il commence son apprentissage au service d’expédition des lettres (comme fonctionnaire en uniforme). Suivent quatre mois au centre courrier et au service de distribution, puis à la poste ambulante. Il y reste plusieurs années encore après son apprentissage – interrompu seulement par l’école de recrue et des tournées de remplacement occasionnelles.
Aider à trouVer sA Voie En 1998, la profession de fonctionnaire en uniforme est reconnue par l’Office fédéral de l’industrie, des arts et métiers et
du travail (OFIAMT) (aujourd’hui - Office fédéral du développement économique et de l'emploi OFDE). Dès lors, les apprenti·e·s de La Poste ne sont plus formés au sein de l’entreprise, mais par les écoles professionnelles cantonales. « J’ai eu la chance d’avoir été engagé comme formateur et enseignant spécialisé de La Poste, précise Edi, et donc de travailler à temps partiel pour deux employeurs : la Poste et le Canton. » Il a gardé cette double casquette jusqu’en 2013 – l’année où il a décidé de se mettre à la retraite à 30 % en quittant La Poste. Depuis l’été 2014, il
est aussi enseignant retraité. « Je garde de bons souvenirs. Pendant vingt-trois ans, j’ai accompagné de nombreux jeunes dans leur formation et les ai aidés à trouver leur voie. Et La Poste a toujours été un bon employeur pour moi. » Edi est affilié au syndicat depuis 1968. Il a d’abord été membre de l’Union PTT, puis du Syndicat de la Communication et enfin de syndicom. « J’ai toujours fait partie des rassembleurs, afin d’inciter les gens à venir aux assemblées pour exprimer leurs critiques ! Mais certains se contentent de réclamer sans vou-
loir s’engager pour une cause. Or sans soutien des employé·e·s, les syndicats ne peuvent pas lutter. Et les augmentations de salaire et les allocations, à qui les devonsnous – si ce n’est aux syndicats ? »
nouVeAux proCessus de trAVAil Depuis les débuts d’Edi comme facteur, beaucoup de choses ont changé : « Sur le plan professionnel, il faut s’adapter à de nouveaux processus de travail, ainsi qu’à de nouvelles prestations. Et sur le plan humain aussi, je constate des changements. L’être humain n’est plus au centre de l’attention. Les relations avec la clientèle en pâtissent également. Les facteurs devraient avoir le temps de discuter un moment avec les gens. Et ne pas toujours être à la bourre ! » La transformation de la Poste a été dictée par la privatisation et la globalisation. « Tout le monde est concerné », reconnaît Edi. « Aussi bien les chefs que les apprenti·e·s. Et la formation a elle aussi changé. » La profession a été renommée plusieurs fois. « Quelles personnes âgées savent que l’on parle aujourd’hui de ‹ spécialistes de la logistique › ? » Malgré tout, Edi est sûr d’une chose : « La majorité de la population soutient notre Poste. »
« J’ai passé mes plus belles années à la poste ambulante ! Nous parcourions toute la Suisse et assumions une grande responsabilité », se rappelle-t-il. Il y avait une très bonne ambiance. Tout le monde savait que le tri devait être effectué dans un certain délai et on devait donc s’entraider. « A Lausanne, Zurich ou Saint-Gall, où le train restait parfois jusqu’à deux heures en gare, nous allions boire un verre », raconte Edi. Mais après que les CFF ont introduit l’horaire cadencé, le rythme de travail a changé : « Les pauses sont devenues toujours plus courtes. Et en 2004, la poste ambulante a été supprimée en Suisse. »
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entrAide
* Actrice et auteure free-lance. Son site : www.briefkraehe.ch
droit Au but
Protection contre le licenciement dès 55 ans
Les dispositions du Code des obligations (CO) et des conventions collectives de travail (CCT) ainsi que la jurisprudence partent du principe que les employés de plus de 55 ans ont besoin d’une protection renforcée contre les licenciements. Pour ces personnes, dont la réorientation professionnelle est difficile, voire impossible, une perte d’emploi représente un coup dur (humiliation après de nombreuses années de travail, atteinte à la santé, chômage de longue durée, épuisement du droit). La protection offerte par la législation du travail peut
revêtir différentes formes : prolongation du délai de résiliation, garantie de l’emploi, maintien de l’emploi dans une autre fonction appropriée, extension du droit aux indemnités journalières de l’assurance-chômage, allocations d’initiation au travail conformément à la législation sur le chômage, retraite anticipée, plan social tenant compte du licenciement (inévitable) et de ses conséquences pour les employés âgés, indemnité de départ. En cas de congé abusif de la part de l’employeur (art. 336 CO), celui-ci peut être contraint de verser une indem-
nité qui peut s'élever jusqu’à six mois de salaire. En cas de licenciement d’un collaborateur de longue date âgé, la nouvelle jurisprudence (4A_384 / 2014 ; 59 ans et 11 ans de service) consiste souvent à déterminer si l’on a affaire à une résiliation (abusive) inhérente à l’âge au sens de l’art. 336 al. a let. 1. Et ceci même en cas de capacité de travail réduite, car l’employeur a violé l’obligation d’assistance qui lui incombe dans le cadre des modalités de résiliation. L’obligation d’assistance de l’employeur consiste à mettre tout en œuvre pour que le travailleur d’un certain âge reste intégré dans le processus de travail. Si une résiliation semble inévitable, l’employeur doit remplir trois obligations : 1. communiquer son intention de licencier 2. respecter le droit d’être enten-
du du travailleur 3. rechercher une solution. Cette dernière peut consister à affecter la personne concernée à un autre poste dans l’entreprise ou – même en cas de prestation insuffisante et de comportement insatisfaisant – à lui accorder une autre chance de rester engagé. Faute de quoi, suite à une contestation écrite, le tribunal risque de qualifier le licenciement de discriminatoire, voire abusif envers les travailleurs âgés (Co 336b). Actuellement, la protection légale contre le licenciement est considérée comme insuffisante en Suisse pour les personnes de plus de 55 ans. C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé le 27 avril de prendre des mesures. Les travailleurs âgés représentent une grande partie de la population active. La protection contre le licenciement (notam-
ment à partir de 59 ans et avec environ dix ans de service) a été récemment renforcée dans la jurisprudence, mais des adaptations de la loi et dans les CCT sont également nécessaires. Ton secrétariat régional syndicom se tient à ta disposition pour te conseiller au besoin.
Ruth Wenger, collaboratrice au service juridique
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« À 59 ans, je fais partie des nombreux collaborateurs âgés de notre entreprise, dont les restructurations et modernisations constantes me mettent à rude épreuve. Parfois, j’ai peur de ne plus être à la hauteur et d’être licencié. Je ne pourrais pas le supporter financièrement et ne retrouverais probablement pas un nouvel emploi. Existe-t-il une protection contre le licenciement à mon âge ? »
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015
Infos utIles pour le quot IdIen des journalIstes Indépendant·e·s
Comment vendre mon travail ? Les journalistes indépendant·e·s omettent trop souvent de mentionner leurs honoraires quand ils proposent un article. Or pour réussir, il est indispensable de disposer d’économies sur son compte bancaire. Pieter Poldervaart * De bonnes idées et de l’aisance à écrire, que faut-il de plus pour réussir comme indépendant·e ? Les initiés le savent : de maigres honoraires ne suffisent souvent pas à vivre et sont trop élevés pour mourir. D’où l’importance non seulement de proposer des thèmes passionnants avec des accroches brillantes, mais aussi de tenir sa comptabilité à jour.
la rémunératIon doIt être dIscutée La lutte pour obtenir des honoraires décents commence déjà au moment de la discussion du mandat. En plus du thème, de la forme de l’article, de sa longueur et de la date de livraison, les aspects financiers doivent être convenus contractuellement. Le temps prévu à investir dans le travail devrait former la base de la rémunération – tout comme un ouvrier facture ses heures de travail. Le Barème des minima établi par impressum pour la Suisse romande, négocié avec Presse Suisse, mentionne un tarif minimum de 563 fr. 90 par jour (indemnité vacances incluse). Pour les collaborateurs externes, les indemnités kilométriques s’élèvent à 65 ct. au minimum. Le barème et une notice d’information, malheureusement uniquement en allemand pour le moment, concernant ces indemnités sont disponibles sur le site Internet de syndicom. Elle indique à combien se montent les coûts de gestion d’un bureau d’indépendant·e, auxquels viennent s’ajouter le loyer (même si la place de travail est installée à domicile), les abonnements de journaux et de revues, la prime pour l’assurance indemnité journalière et le renouvellement de l’infrastructure IT.
Il ne faut pas avoIr peur de négocIer Lors de la discussion du mandat, mieux vaut être bon vendeur. Il s’agit d’abord d’établir un devis sur le nombre d’heures que nécessiteront la recherche et l’écriture. Puis il faut chiffrer le temps estimé sur la base du tarif recommandé dans le barème. Enfin, il faut expliquer le forfait d’infrastructure – que les rédactions ne connaissent souvent pas – et attirer l’attention sur les frais variables. En cas de compromis, on peut convenir non seulement de réduire les honoraires, mais aussi de limiter les coûts de recherche en privilégiant par exemple une interview par téléphone plutôt qu’en tête à tête.
s’armer de patience et disposer d’économies sur son compte bancaire. Après la première impression de leur texte, les auteurs se rendent souvent compte qu’une ou plusieurs autres maisons de presse pourraient aussi s’y intéresser. Ils sont donc libres de le publier une nouvelle fois. L’idéal est de planifier sa réutilisation dès le début : si deux ou trois acquéreurs sont dans le collimateur, les recherches pourront être approfondies. Plus la stratégie de réutilisation est systématique, mieux le compte bancaire sera garni. Inutile toutefois de tricher : la rédaction démasque rapidement les journalistes qui cherchent à revendre en primeur un article déjà publié.
économIser au lIeu de stresser
rabais sur les abonnements de journaux. Par ailleurs, les médias pour qui les journalistes indépendants travaillent régulièrement leur fournissent souvent sur demande un abonnement gratuit avec accès en ligne. Enfin, la déclaration fiscale, le travail le plus rebutant de l’année, offre aussi un potentiel d’économie. Les personnes qui archivent soigneusement tous leurs justificatifs et gardent systématiquement les quittances relatives à leur travail journalistique peuvent réaliser des déductions considérables. Bien entendu, la cotisation de membre de syndicom peut également être déduite. Et il est recommandé d’adhérer à Pro Litteris pour bénéficier de la redistribution annuelle de la redevance relative à la copie.
En plus de générer des recettes supplémentaires, on peut aussi réduire ses dépenses. De nombreuses maisons d’édition accordent aux membres de syndicom un
* Journaliste indépendant à Bâle et responsable du cours « Wie verkaufe ich meine Arbeit ? (Comment vendre mon travail) ; prochaine date : 20 avril 2016.
le texte nous appartIent Un texte doit être payé dans les trente jours après sa livraison, même si de nombreux groupes de presse décomptent à la fin du mois les articles publiés le mois précédent et versent les honoraires au milieu du mois suivant. Mieux vaut donc
journée des Indépendants / tag der freIen. « multImedIales story tellIng », gefahr oder chance ? Nous recommandons aux indépendant·e·s de participer à la Journée qui se tiendra, malheureusement uniquement dans la langue de Goethe, le 19 septembre 2015 à Zurich, de 13 h à 17 h 15, suivie d’un apéro. Lieu : Zentrum Karl der Grosse, Kirchgasse 14 : www.karldergrosse.ch. Coût : 50 fr. (membres), 100 fr. (nonmembres). S’inscrire rapidement à presse@syndicom.ch. Infos sur notre site Internet : http://goo.gl/QI2jx2
auteurs de chez nous
« Plaine des héros » Novembre 1932, manifestation contre Oltramare. L’armée tire…
PHOTO CHRIS TOPHE CHAMMAR T IN
Plaine des héros : voici un livre dont l’auteur, Yves Laplace, né à Genève où il vit toujours, a écrit des pièces de théâtre jouées à Paris, et à Genève, avec grand succès. Passionné de football et de l’Histoire des hommes et des pays, il enseigne la dramaturgie à Genève tout en accordant
la majeure partie de son temps à l’écriture et également partiellement au journalisme. Il a derrière lui une œuvre importante qu’il ne cesse de compléter. Plaine des héros n’est pas un roman, pas non plus un essai, je dirai plutôt que c’est un récit, une description et une étude d’une période de notre Histoire suisse. Dans ce livre, il se réfère à un sanglant événement qui avait fait l’objet d’une publication en 1933, éditée par la Fédération suisse des Socialistes religieux à l’imprimerie populaire de Lausanne, sous le titre A la Recherche de la Vérité. Il s’agit de la fusillade du 9 novembre 1932, ordonnée par l’armée suisse contre des manifestants désarmés sur la plaine de Plainpalais, à Genève. Le récit-enquête d’Yves Laplace fait revivre une figure gene-
voise qui a plaqué sur la ville l’image du fascisme le plus virulent qu’ait pu connaître notre pays à une époque où naissaient les premières manifestations des forces ouvrières. Le porteur de cette image s’appelait Georges Oltramare, écrivain de talent, auteur de théâtre, amateur fou de politique. En plus de toutes ces qualités intellectuelles, la nature l’a doté d’un visage aux charmes quasi irrésistibles, ce qui lui valut le surnom de « beau Géo ». En 1923, il lance un journal intitulé Le Pilori , dans lequel s’étale une maladie pour laquelle on n’a jamais trouvé de vaccin, c’est-à-dire l’antisémitisme, à laquelle vient s’ajouter l’antisocialisme. Toute personne affichant le moindre reflet favorable au monde ouvrier est fustigée, calomniée, copieusement passée au Pilori.
À Plainpalais, ce mois de novembre 1932, Oltramare a rassemblé ses partisans – et il y en a de véritables enragés ! La gauche organise une contre-manifestation sur laquelle l’armée suisse va se déchaîner, faisant 13 morts et 65 blessés. Ce tragique épisode est décrit dans le livre d’Yves Laplace qui pousse son enquête beaucoup plus loin, jusqu’à faire un voyage à Moscou avec un mystérieux neveu d’Oltramare. « Le petit Duce de Genève », qui n’a pas d’enfant, se conduit comme un père attentionné avec ce faux neveu d’origine juive. Oltramare finira collaborateur nazi et sera condamné à mort par contumace en France, à la libération. En Suisse, il fera quelques mois de prison et mourra d’un infarctus en 1960. Dans le livre d’Yves Laplace, on éprouve parfois un malaise devant une espèce de perversité à côtoyer
Yves Laplace, Plaine des héros, Editions Fayard, février 2015, 342 p. un personnage aussi malveillant, totalement cruel et pourtant fascinant. Ce qui est certain, pour ceux qui veulent connaître l’Histoire de notre pays, c’est qu’une fois commencé, on ne peut plus quitter la Plaine des héros.
Mousse Boulanger
Actualités | 13
syndicom | N° 8 | 28 août 2015
syndicom sceptique parts du gâteau publicitaire ne vont guère augmenter. Précisément chez les partenaires de ce regroupement, les fonds publicitaires ne doivent pas être une fin en soi, mais ils doivent être investis pour renforcer la qualité du journalisme, promouvoir la diversité et la qualité des médias et garantir de bonnes conditions de travail dans tous les médias. Les entreprises qui participent au nouveau joint-venture doivent garantir l’investissement des recettes publicitaires dans des prestations journalistiques et leur utilisation pour financer des emplois avec de bonnes conditions de travail dans les rédactions. (syndicom)
Les entreprises de médias suisses doivent s’adapter au transfert progressif de la publicité vers des plateformes électroniques mondiales. C’est compréhensible et même urgent. Reste à savoir si la joint-venture prévue (voir cidessous) permettra de stopper la sortie de fonds publicitaires vers des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. Par ailleurs, d’autres petites entreprises de médias suisses écrits et en ligne risquent d’avoir encore plus de problèmes à générer des fonds publicitaires pour le financement de leurs prestations publicitaires. La diversité des médias se retrouve ainsi davantage mise sous pression, d’autant que les
révolutIon dans la publIcIté numérIque ? La SSR, l’opérateur Swisscom et l’éditeur alémanique Ringier s’unissent. En 2016, ils vont créer une société anonyme afin de commercialiser leur publicité en Suisse sur pratiquement l’ensemble de leurs supports. Pour contrer l’offre publicitaire numérique globalisée (Google, Facebook…) disent-ils. Cette plate-forme commune occupera sous un même toit 285 personnes. Si cette régie publicitaire ne sera pas un club fermé, Tamedia ne poussera pas la porte de la structure pour autant. L’union SSR-Swisscom-Ringier doit passer sous les fourches caudines de la Commission de la concurrence et être examinée par l’Office fédéral de la communication (Ofcom). Certains observateurs parlent déjà de révolution sur le marché de la publicité en Suisse. La bataille pour le gâteau publicitaire (4,9 milliards de francs en 2014) est lancée. (YS)
longuevue
Débrancher Big Brother ! Il faudra désormais se méfier des prises électriques. Non seulement on risque d’y recevoir de l’énergie d’origine atomique, mais l’œil de Big Brother pourrait bien se frayer un passage entre les électrons et venir épier nos modes de vie et nos intimités par le (tout) petit trou de la lorgnette. Depuis quelques années en effet, la fabrication et l’implantation de « compteurs intelligents » ou « compteurs communicants » se développent. Pilotés centralement par ligne téléphonique, ces compteurs électroniques installés dans les logements ou entreprises permettent aux fournisseurs d’électricité – mais aussi de gaz et d’eau – de connaître instantanément la consommation exacte de chaque foyer. Il est ainsi facile de déduire à quelles heures les occupants se réveillent, partent au travail et rentrent de leurs courses ; quels sont leurs jours de congé et quand ils sont absents ou en vacances ; combien de temps ils passent à cuisiner ou sous la douche ; quand ils vont se coucher et même ce qu’ils regardent à la télévision. Chaque activité génère en effet un « profil électrique » et notamment chaque émission télévisuelle possède
une telle « signature » typique liée à la luminosité variable des images transmises. Cette nouvelle forme de contrôle des marchés des fluides au niveau de chaque foyer commence à porter le nom d’« Internet de l’énergie ». A l’ère du Big Data, toutes ces informations individuelles peuvent être valorisées pour une production judicieuse de l’énergie, pour accorder demande et offre ou pour gérer finement les tarifs. Mais pourront aussi être commercialisées pour déterminer à quels moments faire du télémarketing et essayer de fourguer des frigidaires AA+… Sans parler de l’usage frauduleux ou criminel de telles données. Dans l’absolu, les progrès technologiques sont précieux, sur les plans écologique, économique et du confort personnel. Mais leur contrôle reste primordial pour en limiter les conséquences négatives. La digitalisation de la production laissée à la discrétion des employeurs s’est ainsi traduite par des restructurations mangeuses d’emplois, de l’industrie à la distribution, des télécoms à l’imprimerie, de la vente à l’administration, jusqu’à l’introduction du « trading à haute fréquence » mettant des courtiers
avs
sur la touche. Pour y répondre, la gauche et les syndicats doivent continuer à défendre les conditions matérielles de travail, en réduisant sa durée ou en augmentant les salaires. Mais face à la domination des vies par les grandes entreprises, il faut désormais également se pencher sur le contenu du travail effectué par les salariés et contrôler sa mise en œuvre. Tout comme un service public de l’information est seul à même de garantir un usage respectueux des « profils électriques » des émissions de TV par la participation des utilisateurs, un contrôle démocratique du travail par les salariés et les consommateurs doit être impulsé pour assurer une surveillance publique de l’utilisation de la technologie productive et reprendre un bout de pouvoir sur les employeurs.
Michel Schweri
décès
Hommage à Silvia Luckner
PHOTO YVES SANCEY
ment, en mars 2010, la révision de la loi sur la LPP visant à abaisser le taux de conversion du 2e pilier de 6,8 % à (seulement) 6,4 % était balayée par près de 73 % des votants. Si les élus du Conseil des États ont eu la lucidité de revenir sur la suppression inique des rentes de veuves pour les femmes sans enfant à charge, ils ont maintenu une hausse de la TVA, mais surtout, l’augmentation inconditionnelle de l’âge de la retraite
des femmes à 65 ans. Une mesure qui, à elle seule, rapporterait 1,22 milliard de francs. Proposition pour laquelle ni le conseiller fédéral ni ses soutiens socialistes n’ont articulé de contrepartie. Faut-il rappeler ici que les femmes seront les premières à revendiquer cette mesure lorsque l’égalité entre les sexes sera devenue réalité ? Pour l’heure, elles se contentent de rentes infiniment plus basses que leurs homologues masculins et notoirement insuffisantes pour vivre, résultat d’une chaîne de discriminations subies durant la vie professionnelle (temps partiel, interruption de carrière, etc.). (…) Dans ces conditions, augmenter l’âge de la retraite des femmes signifie creuser encore davantage les inégalités existantes au lieu de tenter de les combler. Parce que notre pays n’a jamais été aussi opulent, il est aujourd’hui en mesure d’offrir à chacun une rente lui permettant de vivre dignement jusqu’à la fin de ses jours. Le problème de l’AVS, ce n’est pas seulement celui du vieillissement de la population. C’est avant tout celui d’un meilleur partage des richesses.
Christiane Pasteur, extrait de l’édito du Courrier du 19.8.2015.
C’est avec émotion et tristesse que nous prenons congé de Silvia Luckner, née le 4 avril 1957 et décédée le 6 août 2015. La maladie t’a emportée en une demi-année à peine. Nous gardons le souvenir d’une collègue attachante, d’une syndicaliste combative et persévérante et d’une humaniste convaincue, douée d’un talent photographique exceptionnel. Des années durant, tu t’es engagée pour les journalistes et les photographes de notre syndicat. Depuis fin 2013, tu as aussi assuré la coprésidence du comité de branche Presse et médias électroniques. Tu vas nous manquer. Mais ton souvenir nous donne du courage. (syndicom)
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Retraites : attention danger ! Le projet Prévoyance vieillesse 2020 constitue une réforme « équilibrée » aux yeux de la majorité des élus de la commission des affaires sociales et de la santé du Conseil des États qui, de compromis en compromissions, l’a majoritairement acceptée [le 17 août]. En réalité, deux points demeurent éminemment problématiques. Le premier, et non des moindres, est la réduction du taux de conversion du 2e pilier de 6,8 % à 6 %. Ce qui signifierait une importante baisse des rentes. Les syndicats, qui ont fait aboutir l’initiative AVS+, et plus généralement la gauche, avalerontils cette couleuvre en échange d’une augmentation de 70 fr. par mois de la rente AVS, payée paritairement par les employés et les employeurs, sous prétexte qu’Alain Berset est socialiste ? Une chose est sûre, s’ils doivent voter, les citoyens n’oublieront pas de sortir leur calculette. Il n’est qu’à se rappeler le score cinglant obtenu contre la 11e révision de l’AVS qui prévoyait, déjà, l’accroissement de l’âge de la retraite des femmes (refusée par plus de 68 % des Suisses en mai 2004, en même temps que l’augmentation de la TVA au profit de l’AVS et de l’AI). Plus récem-
PHOTO DR
joIntventure de rIngIer, ssr et swIsscom
14 | Service
syndicom | N° 8 | 28 août 2015
Formation
MOVENDO l’institut de Formation des syndicats
gérer les situations diFFiciles au guichet et au téléphone 1er et 2 octobre à Morges, Hôtel La Longeraie (durée : 2 jours avec 1 nuitée) Objectifs de ce séminaire : les participant·e·s identifient ce qui peut déclencher des conflits et apprenent des moyens simples et efficaces pour les atténuer. Les tensions et malentendus au guichet et au téléphone ainsi que les différentes phases d’une possible escalade du conflit sont analysées sur la base d’étude de cas concrets et d’expériences vécues par les participant·e·s. Ils et elles sont en mesure : d’identifier les causes des conflits et les phases d’une possible escalade et de prendre du recul et d’agir de manière constructive ; d’utiliser les instruments pour désamorcer les conflits et accroissent leur confiance en eux. Ils et elles seront en mesure de réaliser un petit film de présentation / promotion d’un thème de campagne et d’utiliser les nouveaux médias et réseaux sociaux de manière adéquate pour leur campagne. Intervenante : Maja Lüscher, Coaching - RH - dynamique d’équipe. Frais de cours (660 fr.), alimentation et nuitée (370 fr.) pris en charge par le syndicat concerné pour le personnel des syndicats affiliés à Movendo. Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, fax 031 370 00 71, info@ movendo.ch
inscription sur www.movendo.ch, par inFo@movendo.ch, par tél. 021 310 48 70, par Fax 021 310 48 79 Améliorer sa rédaction de lettres et courriels (F2.6.1501). 22.9.2015 et 15.10.2015 ; Morges, Hôtel la Longeraie. Style d’écriture actuel ; personnalisation du message ; construction du contenu avec entrée en matière et conclusion claire ; travaux concrets sur des écrits personnels. Intervenant : Jean Stoepfer (formateur d’adultes) Comprendre le fonctionnement de la Loi sur la prévoyance professionnelle (F2.3.1503). 24.9.2015 et 25.9.2015 ; Ste-Croix, Hôtel de France. Descriptif de la LPP – Fonctionnement – Prestations – Gestion paritaire. Intervenant : Michel Schweri (Unia) Revendications au travail, comment les négocier ? (F2.4.1517). 25.9.2015, 16.10.2015 et 19.11.2015 ; Morges, Hôtel la Longeraie. Clarification des revendications ; fixation des objectifs ; outils et stratégie de négociation ; médiation. Intervenants : Samuel Perriard (médiateur, coach et formateur), Achille Renaud (Unia) Comprendre les enjeux politiques en Suisse (F2.1.1505). 28.9 et 29.9.2015 ; Chexbres, Hôtel Préalpina. Fonctionnement des institutions politiques – Rapports de force – Rôle des médias – Influence politique des syndicats. Intervenant: Jean Christophe Schwaab (cons. national), Claude-Alain Frund (Movendo) Politique migratoire et droits des migrant·e·s : situation et perspectives (F2.1.1504). 5.10 et 6.10.2015 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Histoire de la politique migratoire, de la Loi sur les étrangers et des accords de libre circulation avec l’UE – Positions syndicales sur la libre circulation et la Loi sur les étrangers. Intervenantes : Cesla Amarelle (prof. en droit Uni Neuchâtel), Aurora Garcia (Unia) Les bases de Windows sur PC pour seniors (F2.6.1504). 12 et 13.10.2015 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Monde de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers – Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu des logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur) Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles vous pouvez participer à la formation choisie.
SECTEUR MÉDIAS cours de perFectionnement 2015 Programme et inscriptions sur www.helias.ch Sauf indications contraires, animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe ; lieu : Imprimerie Saint-Paul, boulevard de Pérolles 38, Fribourg. Site Internet avec Adobe Muse. 29 septembre. Délai d’inscription : 8 septembre. Animateur : Tony Manganelli. iPad pour l’utilisation professionnelle. 6 octobre. Délai : 15 septembre. Publication sur iPad à partir d’InDesign. 7 octobre. Délai : 15 septembre. Nouvelles fonctionnalités Photoshop Adobe CC 2014. 20 ou 22 octobre, 3 ou 6 novembre. Délai : 29 septembre et 13 octobre. Le cours est sur une journée, avec quatre dates à choix. Création de formulaire avec InDesign. 27 octobre. Délai : 6 octobre.
sudoku
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La solution du sudoku syndicom du N° 07 / 2015 I était : 811 (de gauche à droite). Le gagnant est Philippe Wicht 5 félicitons chaleude Lausanne. Il gagne une gourde offerte par notre partenaire de prestation CPT. Nous le reusement !
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déFinitions : Horizontalement : V I. Tricha. Enveloppe non transmissible. II. S’adaptait. Vantera. III. Pas là-bas. Axe de la rose. Gars de Grande-BreVI tagne. Cale. IV. Insulaire. VII V. Asséchés. Plus que nul. Coule dans la botte. VI. Lacs sur le chemin de Lesseps. Vole, cherche VIII et procure le chaud. VII. Liaison. Corde ou câble. IX VIII. Alors que les chats perdent leurs poils, nous en X gagnons. Annonce un mouvement. Annonce le pas. IX. Feu au bout de la botte. Livre gratuit. XI X. Petit pain. Région celte à l’est. Troublé. XI. Pela. Supportas. XII XII. Arbre à arc. Dans un coffre ou dans la bouche. Fit abstraction. XIII XIII. Trapues. Tombe celte. Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 9 – recevra 50 francs Reka. Envoyez votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 11 septembre à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne.
La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 17 et 18 novembre. Délai : 27 octobre. Lieu : LookA, rue Nord 4, Vevey. Animateur : Luca Carmagnola. -- NOUVEAU --
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Internet, risques et opportunités : Optimisez vos chances de réussite. 12 novembre, 17 à 20 h. Délai d’inscription : 20 octobre. Contenu : Comprendre les risques induits par l’utilisation d’Internet et identifier des opportunités pour tirer profit d’Internet. Conseils pratiques pour les PME. Cette conférence vous montrera comment utiliser efficacement les possibilités offertes par Internet afin d’optimiser vos chances de réussite. Participant·e·s : Cette conférence s’adresse aux professionnels de l’industrie graphique et aux personnes qui s’intéressent à l’utilisation professionnelle d’Internet. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, Lausanne. Animateur : Stéphane Koch, Conseil & Formation en intelligence économique et gestion stratégique de l’information et réseaux sociaux, sécurité de l’information (www.intelligentzia.ch/blog/).
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Initiation à Glyphs 2.0, éditeur de caractères typographiques. 19 novembre, 9 h 15 à 16 h 45. Délai d’inscription : 29 octobre. Contenu : Glyphs 2.0, un outil ergonomique pour éditer et créer des polices de caractères typographiques. Création d’une police de caractères étape par étape. Prérequis : Mac seulement, système d’exploitation OS X 10.7 ou plus récent. Apportez votre propre notebook Mac ! Public cible : Pour débutants ou dessinateurs de caractères utilisateurs d’autres programmes (FontLab Studio ou Fontographer) qui souhaitent s’approprier un outil moderne pour maîtriser et concevoir leurs polices de caractères. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, 1004, Lausanne. Animatrice : Julie Janet Chauffie (Sociologist & Typeface Designer).
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Verticalement : 1. Manqua de sommeil. Unité de cromlec’h (orthographe bretonne ; aussi « cromlech »). 2. Sur la tête ou sur la terre. Rassembla. Plus que mi-dièse. 3. Soleure. Fille à l’ouest. 8 4. Chercher. Toc ! À franchir ou à repasser. 5. Habitudes. Nés. Station. Reka, pour encore plus. 6. Liant sur la fin. La roche fiscale n’est pas loin du Capitole du banditisme. 7. Célèbre Mona. Espace-temps. 8. Petit lieutenant. 3 9. Une petite minute. C il y a longtemps. 10. Galette roumaine. Pas connu. 11. Espace, terre et territoire. Peau-Rouge. 12. Option. Contrats. 13. Évasion. Affuble le médecin. Menace. 14. Pâture. Paysan. A nourri les Dalton. 4 15. Lui appartient. Outres musicales.
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015 contacter syndicom
agenda
15e JOURNÉE ROMANDE DE LA TYPOGRAPHIE (JRT) Samedi 3 octobre à UNI Nyon, 9 h-13 h Inscription (dans la limite des places disponibles) : www.journeetypo.info ou à : patricia.alcaraz@syndicom.ch / 058 817 19 31. Détails : pages 8 et 9.
COMMISSION DES MIGRATIONS Lundi 21 septembre, à Berne, 10 h 15-16 h Nous avons le plaisir de t’inviter à la séance de la commission des migrations. La séance est ouverte à tous les migrant·e·s intéressés. Tu peux y participer toute la journée ou seulement l’après-midi. Programme 10 h 15-12 h 15 : Séance ordinaire de la commission des migrations (l’ordre du jour sera envoyé à la réception de l’inscription). Repas de midi 14 h - 16 h : Salutations et introduction à la séance ouverte par Nuray Ay (coprésidente de la commission des migrations). Initiative contre l’immigration de masse. Suite ? Prise de position syndicale sur la politique migratoire en Suisse. Exposé suivi d’une discussion lancée par José Corpataux (responsable du dossier Migration à l’USS). Migration via la mer Méditerranée et en provenance des Balkans — Initiatives Watch the Med Alarm Phone et Welcome to Europe. Exposé suivi d’une discussion lancée par Salvi Pittà (expert Migration, journaliste RP). Campagne USS contre la xénophobie avec Angela Zihler (secrétaire centrale Migration à syndicom). Lieu : Casa d’Italia, Bühlstrasse 57, Berne (bus n° 12. Direction Länggasse, arrêt Mittelstrasse) Délai d’inscription : Jusqu’au 16 septembre auprès de sp@syndicom.ch Important ! En cas d’inscription, merci de nous indiquer si tu viendras toute la journée (avec repas de midi) ou seulement l’aprèsmidi (14 h -16 h). Tu es prié·e de te procurer le billet CFF et d’imprimer la quittance à l’achat.
CONFÉRENCE DE LA JEUNESSE
TAG DER FREIEN - INDÉPENDANTS
joyeuses, village convivial, festif et instructif, à visiter en famille ou entre amis. Des solutions au dérèglement climatique existent. Plus d’infos sur : https ://alternatiba.eu/leman/
9 septembre 2015 à Zurich Voir page 12.
BD-FIL 2015 - LAUSANNE
26 au 27 septembre à Bienne Plus de détails page 7.
CABLEX conFérence d’entreprise 30 octobre, 10 h 15, Berne. Voire page 6.
SWISSCOM GROUP conFérence d’entreprise 18 septembre, 10 h 15 Hôtel-Restaurant Jardin, Berne.
11 e Festival de bande dessinée Du 10 au 13 septembre 2015 Rétrospective Blutch (invité d’honneur), Mickey réinventé, Riad Sattouf (L’arabe du futur), hommage à Hugo Pratt, etc. Infos : www.bdfil.ch. Lieu Espace Romandie (Riponne).
BIENNE - MUSÉE DE L’ABSURDE
séances d’inFormation sur l’enquête claire Voir les dates page 6. Prière de consulter www.syndicom.ch/claire
Du 1er septembre au 30 novembre Exposition des artistes Plonk & Replonk intitulée « Bienne, moustaches et céramique ». Musée de l’Absurde, rue Haute 19, Bienne. Ouverture à 18h30 le 1er septembre.
ALTERNATIBA LÉMAN 2015
SAINT-PIERRE-DE-CLAGES
Du 18 au 20 septembre 2015 Plaine de Plainpalais, Genève À la fois grande fête populaire, forum, salon des alternatives concrètes et des solutions
Fête du livre Du 28 au 30 août 2015 Programme et infos : www.village-du-livre.ch
SWISSCOM GROUP - CLAIRE
Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30; Catherine Tabary : 058 817 19 34; Fabienne Brunner : 058 817 19 36; Patricia Alcaraz : 058 817 19 31; Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26, Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mercredis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mercredi 12h.
élections nationales de l’automne dans syndicom le journal Le 18 octobre, le Parlement sera réélu en Suisse. Dans la perspective des élections, le comité directeur (CD) a fixé des objectifs pour syndicom le journal. •
Le numéro du 25.09.2015 donnera un aperçu détaillé des élections et de l’évaluation de syndicom sur le travail parlementaire réalisé lors de la dernière législature. •
Dans le même numéro (25.09.2015), il sera possible de placer des encarts relatifs aux élections. •
syndicom n’accepte que les encarts qui sont produits et coordonnés par les unions syndicales cantonales. La propagande pour de propres partis ou candidat·e·s ne sera pas prise en considération. •
secrétariat régional lausanne
syndicom facture aux unions syndicales cantonales uniquement les coûts techniques occasionnés par les encarts. D’autres coûts ne sont pas facturés. D’éventuels encarts doivent être annoncés jusqu’au 7 septembre à sarah.egger@ syndicom.ch. Ils doivent être livrés au plus tard une semaine avant leur parution (19.09.2015).
Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage
décès Bertschy Alphonse, Fribourg, décédé le 25.07.2015 à l’âge de 84 ans. Membre de la section Fribourg depuis 1949.
Gisiger Hugo, Granges/Grenchen, décédé le 22.06.2015 à l’âge de 89 ans. Membre de la section Bienne/Biel depuis 1946.
Bötschi Willy, Lyss, décédé le 30.05.2015 à l’âge de 63 ans. Membre de la section Bienne/Biel depuis 1974.
Kern René, Genève, décédé le 13.07.2015 à l’âge de 94 ans. Membre de la section Genève depuis 1948.
Brügger Rémy, Yverdon-les-Bains, décédé le 27.06.2015 à l’âge de 62 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1977.
Terrettaz Bernard, Saxon, décédé le 04.04.2015 à l’âge de 77 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1956.
Brunisholz Hugo, Vevey, décédé le 27.06.2015 à l’âge de 86 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1949.
Villiger Max, Petit-Lancy, décédé le 03.07.2015 à l’âge de 82 ans. Membre de la section Genève depuis 1950.
Bryand Emile, Lausanne, décédé le 05.07.2015 à l’âge de 96 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1946.
Viquerat Jean-Pierre, Begnins, décédé le 01.06.2015 à l’âge de 72 ans. Membre de la section Genève depuis 1961.
Depallens Claude, Vevey, décédé le 03.07.2015 à l’âge de 74 ans. Membre de la section IGE Vaud-Lausanne depuis 1961.
Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.
impressum rédaction Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne prochaine parution 25 septembre (délai rédactionnel : 7 septembre) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
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syndicom | N° 8 | 28 août 2015
Stopper tISA
TISA : l’adieu à la démocratie ? Depuis 2012, quelques pays, dont la Suisse, négocient à Genève un accord sur la libéralisation des marchés de services : TISA. Les 24 pays qui négocient le traité TISA ont publié un document intitulé « Exemples de restrictions concernant le traitement national », qu’on peut trouver sur le site officiel du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Sur ce même site, le SECO indique que, en ce qui concerne le « traitement national » – une règle fondatrice de l’OMC selon laquelle les produits importés et les produits de fabrication locale doivent être traités de manière égale –, la clause dite du « gel » s’applique aux services, aux marques de commerce, aux droits d’auteur ainsi qu’aux brevets étrangers et nationaux. Cela signifie que la réglementation de ces secteurs serait « gelée » au niveau en vigueur au moment de l’entrée en force de l’accord, et ne pourrait être revue qu’à la baisse. Une révision de la « Loi Koller » visant à combler les lacunes
de cette loi deviendrait ainsi impossible. Le SECO, qui mène du côté suisse les négociations autour de TISA, essaie de calmer les préoccupations : chaque pays a la possibilité d’établir une liste des secteurs auxquels TISA ne s’appliquera pas, affirmet-il. Il est vrai que, dans l’offre initiale faite par la Suisse, de nombreux secteurs sont exclus de l’application de la clause du « gel ». Mais deux problèmes demeurent : il paraît peu probable que les autres pays accepteront que la Suisse exclue de nombreux secteurs de ladite clause. Et la liste d’exceptions ne vaut que pour le texte cen-
Soldes des services publics au niveau global? Ouverture de la conférence Katharina Prelicz-Huber, présidente SSP TISA – de quoi s’agit-il? Pourquoi la Suisse participe-t-elle? Christian Etter, diplomate, délégué du Conseil fédéral aux accords commerciaux Répercussions de TISA sur les communes et cantons Présentation d‘une expertise de Daniel Devaud, ancien juge à la Cour des comptes Genève Le point de vue syndical concernant TISA Stefan Giger, Secrétaire général SSP Pause avec collation
TISA et le monde 15.00
Répercussions de TISA sur les Etats du Sud Isolda Agazzi, AllianceSud
Conférence TISA Le 9 septembre 2015, de 13 à 17 heures Berne, Hôtel Ador (proche de la gare CFF) Laupenstrasse 9 Inscription: www.tisa-vpod.ch/tisa-tagung-9-september La participation est gratuite. Organisations responsables: APC, attac suisse, Coalition suisse pour la diversité culturelle, SEV, SSM, SSP-VPOD, Syndicom, USS
Stefan Giger, secrétaire central du Syndicat des services publics (SSP)
SynDIcom : Où en sont les négociations sur l’accord TISA, que sait-on à leur sujet et quels sont les dangers qui nous guettent ? StefAn GIger : Officiellement, on en sait toujours très peu. Néanmoins, après la publication par WikiLeaks de textes concernant les annexes à l’accord, nous avons confronté à la question le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), en charge des négociations. L’authenticité de ces annexes semble confirmée et le SECO n’a pas démenti notre interprétation : toute annexe ajoutée à un thème est automatiquement valable pour tous les pays, même si le secteur en question figure sur la liste de restrictions dans un pays. Après qu’un grand nombre d’annexes ont été révélées au public par WikiLeaks, le SECO a publié sur son site une liste d’une vingtaine de thèmes pour lesquels des annexes sont en cours de négociation. Il s’agit notamment du secteur de l’énergie, mais aussi de la Poste, des marchés publics, du commerce électronique, de différents types de transports et des services financiers.
Quel est le but de la conférence ? Cette réunion vise à lancer une discussion publique sur TISA. Nous devons empêcher qu’une délégation du SECO entre en pourparlers sur le droit de promulguer de nouvelles lois ou de corriger des erreurs dans le domaine du service public et négocie son abandon sans que personne ne parle de cet accord. Nous voulons par conséquent ouvrir un vaste débat, afin que les représentants politiques, le souverain et l’ensemble de la population soient sensibilisés à cette problématique – car cet accord sera très certainement soumis au référendum.
Avec traduction simultanée
TISA et la politique culturelle Beat Santschi, Coalition suisse pour la diversité culturelle
Discussion de podium avec le public ©vogelsp_fotolia
réSultAtS SemeStrIelS 2015
DernIère mInute
Tamedia doit assumer ses responsabilités Malgré la situation économique difficile, le plus important groupe suisse de médias a présenté le 20 août un très bon résultat semestriel. Son bénéfice s’élève à 71 millions, alors que son résultat par action augmente de 16 %. Sa marge avant amortissements (Ebitda) reste inchangée à 20,2 % ! En parallèle à la stratégie accélérée de digitalisation, il s’est aussi
quences seraient semblables pour tout autre sujet réglé dans une annexe, comme les services postaux. Le SSP – d’entente avec attac suisse, la Coalition suisse pour la diversité culturelle et les syndicats SEV, syndicom, SSM, APC ainsi que l’Union syndicale suisse – a pris l’initiative d’organiser une Conférence nationale sur TISA le 9 septembre à Berne (voir ci-dessous). Inscription et informations sur TISA : www. TISA-vpod.ch.
Pourquoi les syndicats s’opposent-ils de façon si véhémente à l’accord TISA ? TISA vise à libéraliser l’ensemble des services publics. L’accord ne porte pas sur des éléments soumis à des obligations de service universel, des termes comme accès généralisé au service universel ou service public en sont absents. Mais il contient de nouveaux instruments qui rendent toute libéralisation irréversible : la clause de rochet interdit d’édicter ultérieurement des régulations qui n’existaient pas à la signature de l’accord. TISA instaure un nouveau colonialisme global : si un dictateur ou un chef de gouvernement corrompu ouvre un domaine à la libéralisation, aucun gouvernement élu démocratiquement ne pourra ensuite revenir en arrière. Cela vaut aussi bien pour l’approvisionnement en eau que pour la formation, la santé ou les assurances sociales. TISA mettra l’ensemble du secteur des services entre les mains de quelques grands groupes privés. Tout le pouvoir aux multinationales ? En tant que syndicats, nous ne pouvons que dire NON.
TISA et la Suisse 13.00
tral. Or, dans le cadre de TISA, les partenaires négocient aussi sur des « annexes ». Les négociations sont confidentielles, mais WikiLeaks a réussi à publier une vingtaine de ces textes secrets. À leur lecture, on peut constater que les annexes s’appliquent directement à chaque pays, sans prendre en compte les listes d’exceptions ! Exemple. La Suisse a mis l’ensemble de son secteur d’énergie sur sa liste d’exceptions. Mais on peut lire sur le site du SECO que les partenaires négocient une annexe sur l’énergie. Cette annexe s’appliquera directement à la Suisse, et la clause de « gel » s’y appliquera. Les consé-
Stefan Giger à l’interview
PHOTO LDD
L’objectif de cet accord est de libéraliser et déréglementer le marché de tous les services, y compris les services publics. TISA menace l’ensemble des services publics : de l’éducation jusqu’aux prisons, de la santé à l’électricité, des réseaux d’eau aux services sociaux, des EMS à la culture. Quelles pourraient être les conséquences de TISA ? Petit exemple. Au mois de juin de cette année, la conseillère fédérale (PS) Simonetta Sommaruga a annoncé qu’elle proposerait une révision de la « Loi Koller », qui limite l’achat des terrains et immeubles par des étrangers non-résidents en Suisse afin de freiner la spéculation foncière et l’explosion des loyers. La conseillère fédérale souhaite combler certaines lacunes de cette loi. Or, si le traité TISA était déjà en vigueur, cette modification de loi ne serait plus possible. Pourquoi ?
positionné comme le plus grand groupe d’impression grâce à des acquisitions et à de nouveaux mandats (NZZ, Saint-Paul et SNP). Ceci l’engage à assumer ses responsabilités dans les négociations sur le CCT de l’industrie graphique. Mais Tamedia qui, à la table des négociations, se cache derrière de petites entreprises moins rentables, ne s’intéresse
jusqu’à maintenant qu’à détériorer les conditions de travail. Or il est exclu que le salaire mensuel des travailleurs de nuit dans les imprimeries soit réduit de centaines de francs et que la durée hebdomadaire de travail des salarié·e·s des imprimeries soit augmentée, alors que le plus grand imprimeur de journaux jouit d’une telle situation financière.
En ce qui concerne les conditions de travail dans les rédactions, le groupe joue également un rôle essentiel. Si Tamedia continue de se définir comme éditeur de médias, il doit défendre le journalisme et investir dans les conditions de travail des journalistes et des employé·e·s des rédactions. (syndicom)
Ringier claque la porte L’alliance Ringier, SSR et Swisscom (voir page 13) provoque des remous à l’association des éditeurs alémaniques Schweizer Medien qui estime que la SSR n’a pas besoin de recettes publicitaires. Ringier, en désaccord avec cette position « radicale » sort de l’association. (YS)