N° 9 25.09.2015
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
la poste
éditorial
Un vote clair !
Bernadette Häfliger Berger, vice-présidente de syndicom
Que vaut la nouvelle CCT des centres d’appels et de contact ? Interview page 7
négociation CCT IGE 2016
Chaises vides : Tamedia, NZZ, Ringier et AZ n’assument pas leurs exigences absurdes page 9
classement syndicom et SEV
Qui défend nos intérêts ? Au cours des quatre dernières années, quels parlementaires se sont-ils vraiment engagé∙e∙s dans le même sens que les syndicats ? Le classement des votes au Conseil national commandé par syndicom et le SEV répond à cette question. Dossier pages 2-3 et 5
PHOTO ALAIN CARRUPT
C’est avec un certain amusement que j’observe le manège du cirque électoral. Rivalisant de belles paroles vides de sens, de nombreux politiciens se mettent en scène tels des clowns. Leurs prospectus et affiches aux slogans éculés et leurs vidéos archi-plates sont loin de convaincre l’électrice intéressée que je suis. On peut se demander quel intérêt présentent les élections de cet automne et ce qu’elles changeront vraiment. Les syndicats syndicom et SEV se sont aussi posé cette question. C’est pourquoi ils ont mandaté une société pour qu’elle évalue les positions des 200 conseillers nationaux lors de votes significatifs de ces dernières années, depuis les élections de 2011. Nous voulions savoir qui défend au mieux nos membres. Qui a défendu un service public fort, bien ancré et aussi souple face aux évolutions de la société, pour répondre aux nouveaux besoins de la population ? Qui s’est engagé pour que les anciennes régies fédérales, comme La Poste, les CFF et Swisscom respectent de bonnes conditions-cadres pour fournir à tous des prestations de qualité élevée ? Qui veut privatiser ces entreprises – sans se soucier des conséquences pour les employé∙e∙s ? Qui exige des dispositions légales pour obtenir des salaires justes, de bonnes conditions de travail et la protection de la santé sur le lieu de travail ? Qui s’est préoccupé des retraités pour que personne ne vive dans la pauvreté après sa retraite ? Qui s’est engagé pour la diversité et l’indépendance des médias ? Qui a œuvré pour un Etat de droit social garant de la sécurité et de la protection de ses citoyen∙ne∙s ? Qui s’est engagé pour une politique sociale qui n’exclut pas, mais couvre nos besoins fondamentaux ? Le résultat de notre évaluation ne surprend pas. Mais les faits parlent un langage clair. Ce sont des politicien∙ne∙s de gauche, du camp vert et parfois positionnés au centre qui ont soutenu les revendications des syndicats ces quatre dernières années. Les politiciens bourgeois – notamment ceux de l’UDC – y sont restés indifférents. Pour remplir ton bulletin de vote, tu peux t’appuyer sur ces résultats. Ou te laisser convaincre qu’il y a encore beaucoup de problèmes plus importants. Par exemple, le « chaos de l’asile », la migration massive ou simplement le « déclin de l’Occident ». L’UDC parle beaucoup de ces thèmes, mais cela ne signifie de loin pas qu’elle peut ou veut contribuer à la solution. Le 18 octobre, il t’appartiendra de décider par ton vote si ton emploi doit être plus sûr et ta rente vieillesse suffire à te faire vivre. Tu as le choix. Fais-en bon usage !
Externalisation du transport postal en 2016 ? Les chauffeurs organisent la résistance page 6
télécoms
SÜdpack bioggio (TI)
La lutte courageuse des salarié∙e∙s Südpack, entreprise d’emballage allemande, pratique depuis longtemps une gestion du personnel très agressive. Au nom du franc fort, elle a licencié six personnes, dont un collègue très apprécié et actif au syndicat. Les salarié∙e∙s vont décider s’ils poursuivent la lutte. Nicola Morellato * Les importants sacrifices salariaux exigés par l’entreprise ont donné lieu ce printemps à une ronde de négociation harassante. Par la suite, une faible majorité des collègues ont mandaté les partenaires sociaux pour qu’ils signent un accord au rabais avec la direction de Südpack à Bioggio. Le tout sur fond de rumeurs de délocalisation possible de la production en
Pologne. Selon la direction, il s’agirait de remédier à la situation difficile que vit l’entreprise depuis la décision de la BNS d’abolir le taux plancher, et de lui donner un nouveau souffle. Les partenaires sociaux et les salarié∙e∙s ont avalé une pilule amère, au prix d’énormes efforts. Six mois plus tard, le coup de massue tombe. L’entreprise prononce six licenciements sans en infor-
mer ni les partenaires sociaux, ni la commission du personnel. Durant le changement de tournée du vendredi 28 août, à 22 heures, immédiatement après avoir appris la nouvelle, syndicom décide d’être présent à l’extérieur de l’entreprise pour informer les collègues des derniers événements. Parmi les salarié∙e∙s en colère, la tension est palpable. suite page 9