syndicom - le journal

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N° 9 25.09.2015

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

la poste

éditorial

Un vote clair !

Bernadette Häfliger Berger, vice-présidente de syndicom

Que vaut la nouvelle CCT des centres d’appels et de contact ? Interview  page 7

négociation CCT IGE 2016

Chaises vides : Tamedia, NZZ, Ringier et AZ n’assument pas leurs exigences absurdes  page 9

classement syndicom et SEV

Qui défend nos intérêts ? Au cours des quatre dernières années, quels parlementaires se sont-ils vraiment engagé∙e∙s dans le même sens que les syndicats ? Le classement des votes au Conseil national commandé par syndicom et le SEV répond à cette question. Dossier pages 2-3 et 5

PHOTO ALAIN CARRUPT

C’est avec un certain amusement que j’observe le manège du cirque électoral. Rivalisant de belles paroles vides de sens, de nombreux politiciens se mettent en scène tels des clowns. Leurs prospectus et affiches aux slogans éculés et leurs vidéos archi-plates sont loin de convaincre l’électrice intéressée que je suis. On peut se demander quel intérêt présentent les élections de cet automne et ce qu’elles changeront vraiment. Les syndicats syndicom et SEV se sont aussi posé cette question. C’est pourquoi ils ont mandaté une société pour qu’elle évalue les positions des 200 conseillers nationaux lors de votes significatifs de ces dernières années, depuis les élections de 2011. Nous voulions savoir qui défend au mieux nos membres. Qui a défendu un service public fort, bien ancré et aussi souple face aux évolutions de la société, pour répondre aux nouveaux besoins de la population ? Qui s’est engagé pour que les anciennes régies fédérales, comme La Poste, les CFF et Swisscom respectent de bonnes conditions-cadres pour fournir à tous des prestations de qualité élevée ? Qui veut privatiser ces entreprises – sans se soucier des conséquences pour les employé∙e∙s ? Qui exige des dispositions légales pour obtenir des salaires justes, de bonnes conditions de travail et la protection de la santé sur le lieu de travail ? Qui s’est préoccupé des retraités pour que personne ne vive dans la pauvreté après sa retraite ? Qui s’est engagé pour la diversité et l’indépendance des médias ? Qui a œuvré pour un Etat de droit social garant de la sécurité et de la protection de ses citoyen∙ne∙s ? Qui s’est engagé pour une politique sociale qui n’exclut pas, mais couvre nos besoins fondamentaux ? Le résultat de notre évaluation ne surprend pas. Mais les faits parlent un langage clair. Ce sont des politicien∙ne∙s de gauche, du camp vert et parfois positionnés au centre qui ont soutenu les revendications des syndicats ces quatre dernières années. Les politiciens bourgeois – notamment ceux de l’UDC – y sont restés indifférents. Pour remplir ton bulletin de vote, tu peux t’appuyer sur ces résultats. Ou te laisser convaincre qu’il y a encore beaucoup de problèmes plus importants. Par exemple, le « chaos de l’asile », la migration massive ou simplement le « déclin de l’Occident ». L’UDC parle beaucoup de ces thèmes, mais cela ne signifie de loin pas qu’elle peut ou veut contribuer à la solution. Le 18 octobre, il t’appartiendra de décider par ton vote si ton emploi doit être plus sûr et ta rente vieillesse suffire à te faire vivre. Tu as le choix. Fais-en bon usage !

Externalisation du transport postal en 2016 ? Les chauffeurs organisent la résistance  page 6

télécoms

SÜdpack bioggio (TI)

La lutte courageuse des salarié∙e∙s Südpack, entreprise d’emballage allemande, pratique depuis longtemps une gestion du personnel très agressive. Au nom du franc fort, elle a licencié six personnes, dont un collègue très apprécié et actif au syndicat. Les salarié∙e∙s vont décider s’ils poursuivent la lutte. Nicola Morellato * Les importants sacrifices salariaux exigés par l’entreprise ont donné lieu ce printemps à une ronde de négociation harassante. Par la suite, une faible majorité des collègues ont mandaté les partenaires sociaux pour qu’ils signent un accord au rabais avec la direction de Südpack à Bioggio. Le tout sur fond de rumeurs de délocalisation possible de la production en

Pologne. Selon la direction, il s’agirait de remédier à la situation difficile que vit l’entreprise depuis la décision de la BNS d’abolir le taux plancher, et de lui donner un nouveau souffle. Les partenaires sociaux et les salarié∙e∙s ont avalé une pilule amère, au prix d’énormes efforts. Six mois plus tard, le coup de massue tombe. L’entreprise prononce six licenciements sans en infor-

mer ni les partenaires sociaux, ni la commission du personnel. Durant le changement de tournée du vendredi 28 août, à 22 heures, immédiatement après avoir appris la nouvelle, syndicom décide d’être présent à l’extérieur de l’entreprise pour informer les collègues des derniers événements. Parmi les salarié∙e∙s en colère, la tension est palpable. suite page 9


2 | Point fort

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

Qui vote dans le sens des syndicats ? Notre analyse

Socialistes et Verts sont proches de la

L’analyse des votes au Conseil national le montre clairement : ce sont les membres du parti socialiste et, un peu moins nettement, ceux du part syndicats du service public. C’est le résultat d’une évaluation menée par l’agence de communication bernoise Border Crossing AG, basée sur les

Confirmation des at tentes Ces résultats correspondent à l’analyse réalisée pour la première fois par le SEV il y a quatre ans. Ils ne sont pas surprenants et confirment les prévisions. D’une part, on constate que le PS et les Verts sont les plus proches des deux syndicats et de leurs préoccupations et d’autre part, on retrouve l’UDC, logiquement, en fin de liste. Le classement entre deux est également assez clair : après les Verts viennent les Vert’­libéraux, puis le PDC et le PBD, assez dispersés toutefois et dans lesquels se mêlent les premiers PLR. Suit la majorité des PLR, puis l’UDC tout en fin de classement, quasi d’un seul bloc. Les deux représentantes PEV se situent dans la première moitié mais éloignées l’une de l’autre, tandis que les deux représentants de la Lega se situent après le PLR, mais avant l’UDC.

Les partis ont-ils une position homogène ? Lorsqu’il s’agit de savoir si un parti est unanime dans sa position, on constate que l’UDC l’est nettement, les Vert’libéraux également, entre le bloc PS / Verts et le bloc PDC / PLR. Le PS forme un bloc uni dans les premiers rangs, rejoint ensuite par des membres des Verts, qui eux se mêlent aussi bien au PS d’une part qu’aux Vert’­libéraux d’autre part.

PDC, PBD et PLR suivent mais s’entremêlent La position des syndicats en faveur d’une Suisse sociale et ouverte se reflète nettement dans les résultats : les partis orientés vers l’égoïsme et l’isolement se trouvent en fin de classement. Ils s’intitulent souvent « partis populaires », représentant le « simple peuple » mais leur façon de voter démontre clairement le contraire.

La présence paie Les différences au sein des partis montrent d’une part que les positions peuvent parfois varier mais reflètent également la présence des élus, respectivement les absences. Celles-ci jouent un rôle certain : « Souvent, plutôt que voter contre l’opinion dominante de leur parti, les parlementaires choisissent de ne pas participer à un vote », explique Mark Balsiger de Border Crossing (voir l’inter­ view ci-contre).

Les plus clairs et nets Deux conseillers nationaux et une conseillère nationale du PS ont obtenu la très bonne note de 1 : Pierre-Alain Fridez (JU), Thomas Hardegger (ZH) et Rebecca Ruiz (VD). Cela signifie qu’ils ont toujours voté et toujours dans le sens de syndicom et du SEV. A noter que Rebecca Ruiz n’est arrivée au Parlement qu’à la session d’été 2014 et n’a donc participé qu’à 12 votes. A l’autre extrémité du classement, quatre conseillers nationaux UDC ont obtenu la note de –1 : Thomas Matter (ZH), Felix Müri (LU), Lukas Reimann (SG) et Ernst Schibli (ZH). Ils étaient toujours présents lors des votes et ont toujours voté le contraire des idées défendues par les syndicats. Thomas Matter et Ernst Schibli sont arrivés également en cours de législature et n’ont participé qu’à 12 votes. Felix Müri s’est excusé deux fois et a donc été évalué sur 22 votes.

Les « dissidents » Une conseillère nationale, Christa Mark­ walder (PLR / BE), et un conseiller natio-

Score 1.000 1.000 1.000 0.958 0.958 0.955 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.917 0.909 0.909 0.909 0.900 0.895 0.875 0.875 0.875 0.875 0.875 0.867 0.867 0.864 0.833 0.833 0.833 0.833 0.792 0.792 0.792 0.792 0.792 0.792 0.789 0.750 0.750 0.750 0.750 0.750 0.750

Nom Fridez Hardegger Ruiz Graf-Litscher Nordmann Piller Carrard Allemann Amarelle Birrer-Heimo Hadorn Heim Maire Marra Nussbaumer Schwaab Semadeni Tornare Tschäppät Tschümperlin Galladé Kiener Nellen Schneider Schüttel Masshardt Gross Bernasconi (Roth-) Chopard-Acklin Jositsch Reynard Sommaruga Mahrer Rossini Voruz Fehr Feri Jans Steiert Aebischer Badran John-Calame Naef Rytz Thorens Goumaz Graf Carobbio Guscetti Glättli Ingold Leutenegger Oberholzer Munz Schelbert

Prénom Parti Pierre-Alain PSS Thomas PSS Rebecca Ana PSS Edith PSS Roger PSS Valérie PSS Evi PSS Cesla PSS Prisca PSS Philipp PSS Bea PSS Jacques-André PSS Ada PSS Eric PSS Jean Christophe PSS Silva PSS Manuel PSS Alexander PSS Andy PSS Chantal PSS Margret PSS Ursula PSS Nadine PSS Andreas PSS Maria PSS Max PSS Daniel PSS Mathias PSS Carlo PSS Anne PES Stéphane PSS Eric PSS Jacqueline PSS Yvonne PSS Beat PSS Jean-François PSS Matthias PSS Jacqueline PSS Francine PES Martin PSS Regula PES Adèle PES Maya PES Marina PSS Balthasar PES Maja PEV Susanne PSS Martina PSS Louis PES

nal, Markus Hausammann (UDC / TG), se sont distingués de leur parti, en direction du haut, à savoir qu’ils se sont tous deux positionnés davantage en faveur des syndicats. Pour Martin Bäumle (ZH), des

Ct JU ZH VD TG VD FR BE VD LU SO SO NE VD BL VD GR GE BE SZ ZH BE FR BE ZH GE AG ZH VS GE GE VS VD ZH AG BS FR BE ZH NE ZH BE VD BL TI ZH ZH BL SH LU

Score 0.750 0.739 0.708 0.708 0.708 0.700 0.700 0.682 0.682 0.667 0.667 0.667 0.667 0.667 0.667 0.667 0.667 0.667 0.667 0.652 0.625 0.625 0.625 0.609 0.591 0.545 0.417 0.417 0.417 0.391 0.375 0.375 0.375 0.375 0.333 0.333 0.333 0.333 0.333 0.304 0.292 0.292 0.292 0.292 0.261 0.261 0.250 0.250 0.250

Nom Schenker Gysi Leuenberger Pardini van Singer Friedl Trede Gilli Wermuth Böhni Flach Gasser Girod Kessler Maier Moser Müller Vischer Weibel Fischer Bertschy Chevalley Grossen Schmid-Federer Streiff-Feller Bäumle Amherd Markwalder Neirynck Meier-Schatz Lohr Quadranti Riklin Vogler Barazzone Guhl Landolt Müller-Altermatt Ritter Bulliard-Marbach Candinas de Buman Germanier Lehmann Büchler Hassler Buttet Darbellay Derder

Prénom Silvia Barbara Ueli Corrado Christian Claudia Aline Yvonne Cédric Thomas Beat Josias F. Bastien Margrit Thomas Tiana Angelina Geri Daniel Thomas Roland Kathrin Isabelle Jürg Barbara Marianne Martin Viola Christa Jacques Lucrezia Christian Rosmarie Kathy Karl Guillaume Bernhard Martin Stefan Markus Christine Martin Dominique Jean-René Markus Jakob Hansjörg Yannick Christophe Fathi

Parti PSS PSS PES PSS PES PSS PES PES PSS PVL PVL PVL PES PVL PVL PVL PES PES PVL PVL PVL PVL PVL PDC PEV PVL PDC PLR PDC PDC PDC PBD PDC PCS PDC PBD PBD PDC PDC PDC PDC PDC PLR PDC PDC PBD PDC PDC PLR

Ct BS SG GE BE VD SG BE SG AG TG AG GR ZH SG ZH ZH AG ZH ZH LU BE VD BE ZH BE ZH VS BE VD SG TG ZH ZH OW GE AG GL SO SG FR GR FR VS BS SG GR VS VS VD

Vert’libéraux, c’est le contraire, puisqu’il s’est avéré plus hostile aux positions syndicales que son parti.

* Responsable communication, SEV

PHOTO WWW.PARL AMENT.CH

Quels sont les parlementaires les plus proches des syndicats et du service public, quels sont ceux qui s’éloignent le plus de ces idées-là ? syndicom et le SEV (Syndicat du personnel des transports) se sont posé cette question et ont voulu y répondre sur la base de faits avérés, les votations, et non pas en analysant des questionnaires définis de manière subjective comme le fait Smartvote par exemple (voir page 5). Les deux syndicats ont mandaté l’agence de communication bernoise Border Crossing AG, afin qu’elle analyse les votes au Conseil national. Un classement (dans le jargon, on parle de ranking) a ainsi été établi, sous la direction de la spécialiste en communication et médias Aline Clauss.


Point fort | 3

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 Intérêt et limites d‘un ranking

a politique syndicale

« De précieuses indications »

Score 0.250 0.250 0.250 0.250 0.250 0.250 0.227 0.222 0.217 0.208 0.208 0.208 0.188 0.182 0.167 0.167 0.167 0.167 0.167 0.136 0.130 0.125 0.083 0.083 0.056 0.050 0.043 0.042 0.042 0.042 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 –0.042 –0.083 –0.083 –0.083 –0.250 –0.250 –0.292 –0.333 –0.333 –0.375 –0.375 –0.417 –0.500

Nom Feller Gmür Hiltpold Humbel Müller Romano Grunder Siegenthaler Gasche Gschwind Moret Schneider-Schneiter Perrinjaquet Fässler Bourgeois Fluri Français Glanzmann-Hunkeler Hess Lüscher Schläfli Cassis Eichenberger-Walther Huber Lustenberger Stolz Pfister Caroni Regazzi Vitali Merlini Monnard Müller Noser Schilliger Walti Schneeberger Fiala Pantani Portmann Hausammann Wasserfallen Pezzatti Müller Quadri Gössi Grin Aebi Veillon

Score –0.500 –0.542 –0.542 –0.542 –0.583 –0.583 –0.600 –0.625 –0.636 –0.667 –0.708 –0.708 –0.708 –0.733 –0.750 –0.750 –0.750 –0.750 –0.750 –0.792 –0.792 –0.792 –0.792 –0.792 –0.818 –0.833 –0.833 –0.833 –0.833 –0.833 –0.875 –0.875 –0.875 –0.875 –0.909 –0.909 –0.917 –0.917 –0.917 –0.917 –0.917 –0.917 –0.917 –0.950 –0.958 –0.958 –1.000 –1.000 –1.000 –1.000

Nom Walter Freysinger Parmelin Rusconi Amaudruz von Siebenthal Herzog Joder Bugnon Stamm Binder Borer de Courten Golay Clottu Giezendanner Killer Mörgeli Rime Brand Hurter Keller Müller Stahl Rösti Flückiger-Bäni Frehner Miesch Pieren Rutz Fehr Knecht Reimann Wobmann Amstutz Geissbühler Aeschi Bortoluzzi Büchel Egloff Estermann Rickli Schwander Nidegger Brunner Heer Matter Müri Reimann Schibli

PSS

Parti socialiste suisse

PCS

Parti chrétien-social

PES

Parti écologiste suisse

PBD

Parti bourgeois démocratique suisse

PEV

Parti évangélique suisse

PLR

PLR. Les libéraux-radicaux

PVL

Parti vert’libéral

Lega Lega dei Ticinesi

PDC

Parti démocrate-chrétien suisse

UDC

Prénom Olivier Alois Hugues Ruth Leo Marco Hans Heinz Urs Jean-Paul Isabelle Elisabeth Sylvie Daniel Jacques Kurt Olivier Ida Lorenz Christian Urs Ignazio Corina Gabi Ruedi Daniel Gerhard Andrea Fabio Albert Giovanni Pierre-André Philipp Ruedi Peter Beat Daniela Doris Roberta Hans-Peter Markus Christian Bruno Walter Lorenzo Petra Jean-Pierre Andreas Pierre-François

Parti PLR PDC PLR PDC PDC PDC PBD PBD PBD PDC PLR PDC PLR PDC PLR PLR PLR PDC PBD PLR PDC PLR PLR PLR PDC PLR PDC PLR PDC PLR PLR PLR PLR PLR PLR PLR PLR PLR Lega PLR UDC PLR PLR PLR Lega PLR UDC UDC UDC

Ct VD SZ GE AG LU TI BE BE BE JU VD BL NE AI FR SO VD LU BE GE SO TI AG UR LU BS ZG AR TI LU TI NE AG ZH LU ZH BL ZH TI ZH TG BE ZG SG TI SZ VD BE VD

Prénom Hansjörg Oskar Guy Pierre Céline Erich Verena Rudolf André Luzi Max Roland F. Thomas Roger Raymond Ulrich Hans Christoph Jean-François Heinz Thomas Peter Thomas Jürg Albert Sylvia Sebastian Christian Nadja Gregor A. Hans Hansjörg Maximilian Walter Adrian Andrea Martina Thomas Toni Roland Rino Hans Yvette Natalie Simone Pirmin Yves Toni Alfred Thomas Felix Lukas Ernst

Parti UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC MCG UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC UDC

Ct TG VS VD TI GE BE TG BE VD AG ZH SO BL GE NE AG AG ZH FR GR SH NW SG ZH BE AG BS BL BE ZH ZH AG AG SO BE BE ZG ZH SG ZH LU ZH SZ GE SG ZH ZH LU SG ZH

Union démocratique du centre

Comment a-t-on procédé ?

Au Conseil national (photo), le vote des Verts’libéraux et de certain·e·s PDC et libéraux-radicaux peut faire pencher la balance du côté des syndicats qui peuvent compter, en tous les cas, sur les élu·e·s socialistes et Vert·e·s.

Sur les 5000 votes ayant eu lieu au Conseil national entre la session d’hiver 2011 et la session d’été 2015, Border Crossing a choisi, au cours de plusieurs étapes, 24 votes déterminants sur des questions de politique sociale, de service public ou de préoccupations syndicales. Ont été choisies des votations qui n’ont pas été unanimes, puisque des résultats unanimes n’auraient eu aucune influence sur le classement. Border Crossing a demandé ensuite leur position à syndicom et au SEV sur ces 24 votations ; pour un vote identique aux syndicats, le ou la parlementaire obtient un +1 et pour chaque vote différent –1, en cas d’abstention ou d’absence non excusée, un 0 est attribué. On ne tient pas compte des absences excusées. Le nombre de points total est ensuite divisé par le nombre de votes évalués. On arrive ainsi à un nombre entre 1 et –1. Ainsi, chaque parlementaire étant entré en cours de législature a pu être évalué. Seuls les trois ayant débuté en 2015 n’ont pas été évalués, par manque de votes disponibles. (pm)

Mark Balsiger est le cofondateur de l’agence de médias et de communication Border Crossing AG à Berne, qui a établi le classement des parlementaires pour le SEV et syndicom. Nous l’avons interviewé sur la méthode de recensement utilisée et sa portée.  Interview: Nina Scheu syndicom: Sur 200 conseillers nationaux en fonction, trois ne figurent pas sur la liste. Pourquoi ? Mark Balsiger Trois politiciens ne

a permis d’évaluer également les parlementaires qui ont rejoint le Conseil national pendant la législature en cours et qui n’avaient pas pu participer aux 24 votes. Les votes qui ont eu lieu avant leur arrivée n’ont pas été pris en compte.

siègent au Conseil national que depuis cette année et n’ont donc pas été recensés. Il s’agit de Christine Häsler (Les Verts, BE), Rudolf Winkler (PBD, ZH) et JeanPierre Graber (UDC, BE). Vis-à-vis des autres parlementaires, qui ont participé à plus de votes et éventuellement contribué ainsi à plus de « mauvaises décisions », il n’aurait pas été correct de les inclure dans le recensement.

De quoi faut-il tenir compte dans l’interprétation des résultats ? Le classement se présente comme le classement du Tour de France, à la seule différence qu’il ne comporte que les étapes difficiles de montagne dans les Pyrénées. Les parlementaires les mieux notés ne sont donc pas forcément les meilleurs du point de vue syndical – ni les plus influents.

Comment sont sélectionnées les vingtquatre affaires évaluées ?

De manière générale, quels constats peuvent être tirés d’un classement ?

La procédure de sélection a été menée en plusieurs étapes sur la base de quelque 5000 votes qui ont eu lieu au Conseil national entre la session d’hiver 2011 et la session d’été 2015. Nous avons retenu 24 affaires très significatives, qui traitaient de politique sociale, de transports, d’énergie, de service public et de revendications syndicales.

Les lectrices et lecteurs ont un aperçu des parlementaires qui ont voté largement en adéquation avec l’orientation politique du syndicat. Quant à la sélection des affaires, nous n’avons pris en compte que les plus significatives. Le classement ne donne en revanche aucun indice sur les parlementaires qui, grâce à une tactique habile et à de nombreux entretiens particuliers, ont finalement atteint une majorité dans une affaire contestée.

Selon quels critères la manière de voter a-t-elle été évaluée ?

Nous avons d’abord comparé la position du SEV et de syndicom dans les 24 votes évalués. Puis nous avons examiné la position des syndicats par Les lectrices et lecteurs ont rapport à la manière de voter de chaque parlementaire. (Pour les un aperçu des parlementaires détails, voir aussi l’encadré ciqui ont voté largement en dessous.)

Quelle influence ont les absences sur la classification ?

adéquation avec l’orientation politique du syndicat.

Les absences non excusées en cas de vote ont reçu la même évaluation qu’en cas d’abstention. Cela pour la simple et bonne raison que les parlementaires préfèrent souvent ne pas participer à un vote plutôt que donner leur voix à une position qui diverge de celle de leur parti. Pour les absences excusées, nous avons procédé différemment : si le conseiller national s’était excusé, nous n’avons pas compté le vote en cause dans le nombre de votes évalués. Le nombre de points obtenus a donc été divisé par un nombre de votes adapté. Cette procédure

L’influence d’un tel classement sur la manière de voter est controversé. Pourquoi est-il malgré tout sensé d’examiner de près la manière de voter des parlementaires ?

PHOTO REMO EISNER

ti écologiste, qui votent en accord avec les idées des s votes des quatre dernières années.  Peter Moor*

Les classements sont contestés en soi, et ce n’est pas par hasard. Ces derniers mois, nombre d’entre eux ont évalué les interventions parlementaires sur un plan purement quantitatif. En gros, plus les interventions étaient nombreuses, plus les points augmentaient. Cette manière de procéder n’est pas représentative. Il serait plus significatif de recenser combien d’interventions ont abouti ou induit des changements. Mais cette méthode prend énormément de temps et n’est donc pas appliquée. Pour revenir à votre question : au moment de remplir leur bulletin de vote, les membres de votre syndicat peuvent trouver utile de connaître la position des parlementaires dans les choix qui ont une grande influence sur la vie de leurs électeurs. Dans les cantons où les candidatures sont nombreuses (plus de 850 à Zurich et plus de 650 à Berne), de telles indications sont précieuses.


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syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

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07.09.15 14:46


Point fort et télécom | 5

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 Digitalisation et élections

Smartvote est-il si intelligent ? Quels effets a la digitalisation sur la politique et sur notre participation politique ? Les aides en ligne pour les élections sont-elles réellement des panneaux indicateurs transparents ou, au contraire, font-elles de nous, électeurs et électrices, des marionnettes ? Ramona Thommen*

PHOTO LDD

Les questionnaires d’aide au vote et autres « ratings » tels que smartvote ou vimentis pullulent. Les médias sont nombreux à s’appuyer sur leurs analyses. Ou plutôt pseudo-analyses, car, à y regarder de plus près, leurs questions sont si mal formulées et font telle­ment abstraction du contexte que le citoyen n’est pas plus avancé après avoir comparé ses réponses à celles des candidats. En effet, répondre par oui ou non à une question politique, même si c’est par un vague « plutôt oui » ou « plutôt non », peut fortement dépendre du contexte. Par ailleurs, smartvote ne tient pas compte des moti­ vations, classant par exemple celui qui s’oppose à la taxe poubelle parce qu’elle est antisociale dans la catégorie des « adversaires de la protection de l’environnement », même s’il prône des alternatives. Mais ces questionnaires ont un autre défaut : ils réduisent la chose publique à une sorte de supermarché des candidats pris individuellement. Or, un succès politique est toujours un succès collectif. Derrière une élection, il y a toujours un parti, ses militant·e·s, sa logistique et la force de sa ou ses listes. Et, les syndicats en savent quelque chose, une victoire en votation populaire est toujours le fruit des efforts communs de très nombreuses personnes. Au Parlement, c’est la même chose : personne ne gagne seul∙e. En laissant entendre que la politique n’est qu’une somme d’individualités qui répondent par oui ou par non, smartvote et consorts présentent une image écornée, pour ne pas dire erronée de notre démocratie. Jean Christophe Schwaab, conseiller national PS / VD

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© www.smartvote.ch / www.sotomo.ch

SMARTVOTE ∙ Quelle vérité nous fait miroiter la toile d’araignée intelligente ?

donc difficile de classer une position poli­ tique. Un exemple : une personne peut être contre le génie génétique pour des raisons religieuses, mais aussi par convic­ tion écologiste. Ces dernières années, les politiciens et partis n’ont cessé de criti­ quer cet aspect négatif du questionnaire et ont exigé d’avoir voix au chapitre. Ils peuvent désormais consulter les ques­ tions à l’avance. Par contre, Smartvote leur refuse le droit de choisir les questions. Les politologues reconnaissent que Smart­ vote est en mesure de donner une orienta­ tion pour un choix rationnel entre les can­ didats possibles. Et, comme le confirme l’enquête électorale « selects », il remplit cette mission : près de 375 000 personnes consultent le site. Mais il ne faut pas sures­ timer Smartvote. Contrairement à ce que veulent nous faire croire le graphique et les pourcentages obtenus, les positions politiques ne sont pas mesurables.

*Journaliste free-lance Un autre point laisse à désirer : le question­ naire Smartvote ne permet de répondre aux questions que par « Oui » ou « Non », sans laisser place aux motivations. Il est

Autres sites d’aide au vote : www.easyvote.ch www.ch.ch/fr/elections2015

Workshops Swisscom

Chiffres en demi-teinte légère baisse par rapport à 2014, avec un chiffre d’affaires net supérieur à 11,5 mil­ liards (11,7 en 2014), un Ebitda de plus de 4,2 milliards (4,4 en 2014) et des investis­ sements de plus de 2,3 milliards (2,4 en 2014). Le dividende resterait inchangé. Chez Sunrise, le N° 2, c’est une perte de 152 millions qui a été annoncée au pre­ mier semestre, notamment à cause du coût de l’entrée en Bourse (155 millions) en février, de coûts de refinancement et d’une contraction des ventes de téléphones mobiles. Le nombre d’abonnés mobiles est en hausse (+5,2 %), ainsi que pour Sunrise TV (+37 %). La marge Ebitda reste confor­ table à 32,4 % (31,7 % en 2014), grâce à des « initiatives d’efficacité en cours ». Après une perte nette au premier trimestre 2015, le profit net est devenu positif au deuxième trimestre 2015, à 14 millions de francs. Le

100

juste « oui » ou « non »

Résultats semestriels 2015 dans les télécoms

À l’heure des résultats semestriels, swisscom voit son bénéfice net reculer de 2,7 % pour atteindre 784 millions de francs. Le chiffre d’affaires est lui en hausse de 1 %. La société tire un bilan positif : « Malgré la baisse des tarifs d’itinérance, les effets de change et la vigueur de la concurrence, notre résultat au premier semestre est solide et bon », déclare Urs Schaeppi, CEO de Swisscom. Les départs de clients sont « très faibles ». Swisscom TV, les contrats combinés et Fastweb (Italie) ont attiré de nombreux nouveaux clients. Les effec­ tifs en Suisse ont augmenté de 7,3 % et les investissements de 9,5 %. La marge Ebitda se situe toujours à la hauteur incroyable de 37 % (contre 38,3 % au premier semestre 2014). L’action a néanmoins chuté de 2,48 % après cette annonce. Pour l’en­ semble de 2015, Swisscom table sur une

ale ér

Politique des finances restrictive

Supermarché de la politique !

Mais le système est loin d’être infaillible, et pour plusieurs raisons. L’une concerne l’évaluation. Une fois le questionnaire rempli, presque aucun nom connu n’ap­ paraît en tête de la liste des candidats. Bien que leur profil politique corresponde le mieux à celui de l’électeur, les politi­ ciens sélectionnés n’apporteraient prati­ quement aucun changement s’ils étaient élus. Car les noms vraiment connus, donc les plus prometteurs, ne figurent que dans les dernières places de l’évaluation. Or, comme le montre l’enquête « selects » menée par le politologue Georg Lutz, les électeurs choisissent plutôt ces candi­ dats-là. Ils accordent un plus grand poids à l’appartenance à un parti ou à l’expé­ rience des candidats. Par ailleurs, ils ne cherchent pas forcément à obtenir l’adé­ quation la plus élevée possible avec les candidats. Ils privilégient avant tout les candidats dont les opinions politiques sont certes semblables aux leurs, mais qui représentent des positions extrêmes. Georg Lutz a expliqué ce phénomène comme suit : un électeur qui souhaite plus de justice sociale votera plutôt pour un politicien qui promet de supprimer le capitalisme – bien que cette orientation ne corresponde peut-être pas du tout à celle de l’électeur.

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commentaire-invité

Noms connus aux dernières places

Ouverture vers l'étranger

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La plateforme d’aide au vote en ligne www. smartvote.ch fournit des renseignements à ce sujet. Le principe est simple : selon le temps dont ils disposent, candidats et électeurs répondent à 30 ou 75 questions portant sur des thèmes politiques. Smart­ vote émet ensuite une recommandation de vote pour les candidat·e·s qui corres­ pondent le mieux au profil politique de l’électeur. Le graphique «  smartspider  » (toile d’araignée) visualise le positionne­ ment politique. Le politologue et géographe Michael Her­ mann a développé le système « Smartspi­

der ». En 2003, lors des élections parlemen­ taires, les électeurs ont pu y recourir pour la première fois. Smartvote est exploité par l’association Polittools, neutre sur le plan politique, et soutenu financièrement par des communes, des partis, des médias et des personnes privées.

Etat social fort

Toiles d’araignée

pr r rte vi F o l ' en de

Près d’un mois avant les élections fédé­ rales, on n’échappe pas à toutes ces trom­ bines entourées des slogans de leurs par­ tis, qui sourient d’un air engageant. Sans parler des vidéos et des dépliants. Le 18 octobre, les Suissesses et Suisses éliront un nouveau Parlement. Mais entre la pro­ fusion d’affiches et des notions telles que système proportionnel ou majoritaire, panachage ou cumul, les jeunes adultes ne sont pas les seuls à être un peu perdus. Même si de nombreuses personnes ayant le droit de vote ont certes leurs propres opinions politiques, elles ignorent sou­ vent celles des partis ou des candidat·e·s.

titre sunrise dégringolait néanmoins de 6,44 % après l’annonce de ces chiffres. L’ac­ tion pourrait profiter de rumeurs de fusion avec Salt ou cablecom, avance la banque Vontobel, qui se demande « où sunrise va encore réduire ses coûts » (L’Agefi, 21.8.15). Le dividende resterait inchangé. UPC cablecom est plus avare en chiffres sur une première moitié de l’exercice 2015 jugée « satisfaisante » et dont Eric Tveter, CEO de UPC Austria et upc cable­ com, tire «  un bilan positif  ». Seul le chiffre d’affaires du deuxième trimestre, en hausse de 3,5 %, est donné, ainsi que la hausse (+1,4 %) du nombre d’abonne­ ments (mobile et internet surtout). Rien n’est indiqué sur le bénéfice net ou la marge Ebitda. Les résultats de Salt ne sont pas encore disponibles. (YS)

Enquête Claire : séances d’info Comme nous l’indiquions dans notre dernière édition, syndicom a réalisé une enquête sur la nouvelle Job Architecture (Claire) chez Swisscom. Les résultats seront présentés lors de 21 séances d’information prévues fin septembre, octobre et novembre sur les sites importants de Swisscom. Nous tenons à vous associer aux revendications à transmettre à Swisscom. Saisis cette occasion pour nous dire ce que Swisscom peut améliorer lors de la prochaine adaptation du système salarial. Bien sûr, tu pourras aussi nous donner ton avis sur les adaptations qui devraient être apportées à Claire. Pour un rappel de toutes les dates et tous les lieux, n’hésitez pas à consulter notre site : www.syndicom.ch/claire


6 | Poste

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

STOP à l’externalisation !

Résistance des conducteurs de La Poste Le week-end passé, quelque 80 conducteurs et conductrices de La Poste se sont réunis une nouvelle fois en assemblée avec syndicom : dans leur majorité, ils ont confirmé leur opposition aux plans de La Poste sur l’externalisation du transport des envois postaux. Nous revendiquons qu’un tiers des transports, au moins, continuent à être assurés par des employé∙e∙s de La Poste. concernées serait recherLe 4 septembre, La Poste a annoncé qu’elle compchée. Outre leur vœu de pouvoir continuer à tratait renoncer à exploiter et entretenir sa flotte vailler dans leur fonction de véhicules dès la fin de actuelle, de nombreux 2016. Sous prétexte de conducteurs et conduccompétitivité renforcée trices ont exprimé de et d’économies, les presvives inquiétudes quant aux conditions de travail tations logistiques dans dans les entreprises sousle domaine du «  transtraitantes. D’une part, les port des envois postaux » www.syndicom.ch Le syndicat de ta branche conditions usuelles d’emseront entièrement externalisées. La Poste confie bauche et de salaire sont déjà 60 % de ses courses à 250 pres- rester à La Poste. Les chauffeurs nettement moins bonnes dans la branche des transports qu’à La tataires différents. PostLogistics a entendent se battre avec syndicom pourtant réalisé un résultat d’ex- contre une externalisation totale. Poste et, d’autre part, La Poste a ploitation de 65 millions de francs Nous revendiquons qu’un tiers des déjà démontré qu’elle n’est pas en transports, au moins, continuent mesure d’imposer elle-même ses au premier semestre. à être assurés par des employé∙e∙s conditions de travail aux sous-traide La Poste ! Non à l’externalisation ! tants ni de les contrôler. Un comiDeux jours plus tard, syndicom té d’action a élaboré des mesures a convié tous les conducteurs et Campagne en préparation de lutte, votées en assemblée le conductrices concernés à une pre- Quelque 187 employé∙e∙s de La 20 septembre. À suivre dans notre mière assemblée à Olten pour dis- Poste, qui conduisaient jusque-là prochaine édition. (syndicom) cuter d’un éventuel accord avec ses propres camions, verraient ainLa Poste en vue d’atténuer les si leur emploi disparaître. La Poste conséquences de l’externalisation. a fait savoir que dans le cadre du Le verdict de l’Assemblée a été plan social, une solution accep- « Halte au démantèlement postal » est très clair  : ces emplois doivent table pour toutes les personnes sur Facebook.

Camion jaune Poste = chauffeur de la Poste.

STOP à l’externalisation!

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Réaction d’un chauffeur Messieurs les casseurs d’emplois, votre décision, guère surprenante, met fin à une longue série de manœuvres dilatoires et de saucissonnages. Après des années d’esquive et de réponses creuses, nous voilà enfin fixés. On nous demande d’être corrects à l’égard de la hiérarchie et des clients. Nous serions en droit d’attendre de vous la même correction à notre égard. Vos arguments sont insultants. Pour justifier une externalisation totale, vous n’avez pas le courage de nous dire la vérité : la maximisation des profits est votre but suprême, à atteindre à tout prix. Si vous supprimez nos emplois, votre bonus de fin d’année n’en sera que plus élevé. Cette façon de communiquer n’aurait certes rien changé mais elle aurait au moins eu le mérite de la franchise, et aussi du courage. Aucun de vous n’a eu le courage de prendre la parole lors de notre assemblée à Olten. En externalisant, vous contribuez à la création d’emplois précaires dans une branche des transports déjà sinistrée. La loi y est contournée chaque jour et le travail au noir courant. C’est aussi le cas de transporteurs à qui vous confiez des mandats, et vous le savez très bien. Vous avez donc votre part de responsabilité dans les méthodes de cow-boy qui prévalent dans cette branche et alimentez ainsi la spirale négative. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous lutterons pour nos emplois. Sous le logo de La Poste, les conditions de travail de La Poste : stop à l’externalisation ! (Nom connu de la rédaction)

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syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 CCT de branche pour les centres d’appels et de contact

Que vaut la nouvelle CCT Call Center ? Depuis de nombreuses années, la branche des centres d’appels et de contact a mauvaise réputation (appels incessants, méthodes agressives de vente et mauvaises conditions de travail). Cette situation a heureusement été reconnue par des entrepreneurs responsables, qui accordent davantage d’importance au développement durable de la branche qu’à la recherche de profit à court terme. À l’aube des négociations CCT entre syndicom et avo-

cis / Capita, ils ont donc créé en 2014 une nouvelle association de branche (contactswiss). Les négociations pour une CCT d’entreprise ont ainsi pu être étendues et poursuivies par des négociations sur une CCT de branche. La CCT a été signée en mai 2015 et est entrée en vigueur le 1er septembre 2015. Un cap décisif avant le prochain objectif commun aux partenaires sociaux : sa déclaration de force obligatoire générale par le Conseil fédéral

PHOTO JENS FRIEDRICH

Les négociateurs de contactswiss et syndicom évaluent la nouvelle convention collective de travail (CCT) de la branche des centres de contact et d’appels – et parlent de son importance pour l’avenir. Patrick Probst, directeur de komform, agence de communication

Daniel Münger et Giorgio Pardini (syndicom), Peter Weigelt et Milo Stösser (contactswiss).

6 questions sur la CCT

L‘avis de contactswiss

L‘avis de syndicom

Comment en est-on arrivé à la conclusion d’une CCT ?

Peter Weigelt, président contactswiss : Ces dernières années, notre branche a régulièrement défrayé la chronique, à propos de partenariat social et de droits des consommateurs. Parfois exagérées, mais hélas trop souvent justifiées, ces critiques ont contribué à ternir l’image de notre branche auprès du grand public. C’est inacceptable non seulement pour nous qui travaillons en tant qu’opérateurs sérieux à un niveau qualitatif élevé, mais aussi pour nos clients et, surtout, pour nos employé·e·s. D’où notre volonté de restaurer notre réputation, notamment par une CCT.

Giorgio Pardini, responsable du secteur à syndicom : La signature de la CCT est le fruit de l’engagement de syndicom dans la branche ces quinze dernières années. Début 2000 déjà, nous avions réussi à conclure deux conventions d’entreprise. A l’époque, la conclusion d’une convention de branche avait échoué en raison des positions hétérogènes des employeurs. En même temps, de nombreux articles avaient dénoncé les conditions de travail dans les centres d’appels, ainsi que des conflits de travail impliquant aussi syndicom. Dès lors, il était clair pour nous que cette branche, qui requiert une grande flexibilité et des salarié·e·s compétents, a besoin de normes contraignantes. Nous avons trouvé un allié en la personne de M. Weigelt et avec son entreprise avocis. Ensemble, nous voulons rendre la branche des call centers plus attrayante par des conditions de travail réglementées. Pour que la concurrence ne se fasse plus au détriment du personnel, mais par le biais d’innovations.

Avez-vous rencontré des problèmes lors des négociations ?

Milo Stössel, vice-président contactswiss : La CCT crée la sécurité pour les salarié·e·s, car de nombreuses dispositions normatives sont désormais inscrites noir sur blanc, pour tous. Bien entendu, une discussion intense a souvent précédé l’entrée en vigueur des nombreuses dispositions. Nous nous sommes rejoints sur de nombreuses questions. Il n’y a pas eu de heurts, d’autant que les entreprises regroupées au sein de contactswiss garantissaient les meilleures conditions de travail avant la conclusion de la CCT déjà.

Daniel Münger, secrétaire central syndicom : Les salaires minimaux et les délais de résiliation ont constitué la plus grande pomme de discorde. Il était important que nous puissions fixer les salaires minimaux par classe salariale (joblevel). En revanche, nous n’avons pas encore réussi à imposer sur tout le territoire un salaire minimum de 4000 fr. dès la première année d’engagement.

Quels sont selon vous les points forts de la CCT ?

Peter Weigelt : La question du salaire minimum nous tenait particulièrement à cœur. À cet égard, l’enjeu était moins son montant qu’une définition flexible, basée sur les disparités régionales. La réglementation convenue ne prévoit donc pas de salaire minimum fixe en Suisse, mais des salaires différenciés selon les régions. Ainsi, la CCT tient compte de la structure décentralisée de notre branche. De plus, en tant qu’employeurs, nous avons dû nous présenter comme une association, et parler d’une seule voix face aux syndicats. En nous organisant comme « prestataires de services à des tiers », nous avons répondu à une attente. C’est donc un effet bénéfique de ces négociations.

Giorgio Pardini : La convention représente une bonne base, que nous pourrons encore développer à l’avenir, pour adapter les conditions de travail à la valeur ajoutée générée par la branche. Nous avons mis l’accent sur cinq points clés : –  Salaires minimaux pour les débutants et les spécialistes. –  Obligation pour les employeurs de consulter les syndicats en cas de licencie  ments collectifs et de négocier avec eux des plans sociaux –  Droit au perfectionnement et à la formation continue pour les salarié·e·s afin   qu’ils restent qualifiés sur le marché du travail. –  25 jours de vacances dès la 5e année de service et limitation du temps   de travail à 42 heures hebdomadaires. –  Négociations salariales annuelles au niveau des branches pour que les salaires   évoluent équitablement.

Où constatez-vous des faiblesses ?

Milo Stössel : De notre point de vue, la CCT ne présente actuellement aucun problème à résoudre. Sa grande faiblesse, c’est qu’elle n’est pas encore déclarée de force obligatoire générale (DFOG). Ces prochains mois, nous essayerons de convaincre nos concurrents de l’utilité d’une CCT et de la nécessité d’avoir un message clair et cohérent pour promouvoir la DFOG.

Daniel Münger : Les délais de résiliation sont encore trop courts et l’insécurité de l’emploi est trop grande ; il faut agir à ces niveaux-là. Lorsqu’il s’agira de renouveler la CCT, notre objectif suprême consistera combler ces lacunes. Dans l’intervalle, nous voulons mettre à profit le temps disponible pour demander, avec contactswiss, une DFOG auprès du Conseil fédéral.

Comparativement à celles en vigueur dans d’autres branches, comment jugez-vous la nouvelle CCT ?

Peter Weigelt : Durant les négociations, nous ne nous sommes pas regardés en chiens de faïence, mais comme des partenaires sociaux. Quand je vois ce qui se passe dans d’autres branches, j’ai souvent l’impression que les négociations se soldent par un gagnant et un perdant. Ce n’était pas le cas en l’espèce. Nous avons fait preuve de respect mutuel et nous sommes concertés. Cette transparence et cette fiabilité ont créé un climat de confiance qui, je l’espère, persistera.

Giorgio Pardini : C’est une bonne convention pour la branche des prestations de services. Elle va au-delà des accords d’entreprise habituels. La CCT a une substance syndicale. Elle prévoit par exemple la mise sur pied d’une commission paritaire pour contrôler la mise en œuvre des dispositions contractuelles.

Quelle importance revêt la nouvelle CCT pour l’avenir de la branche des centres de contact et d’appels ?

Peter Weigelt : Comme les prestations se distinguent de moins en moins les unes des autres, des facteurs « mous », tels qu’un bon service à la clientèle et une disponibilité absolue, gagnent en importance. Par ailleurs, nous allons audevant d’autres externalisations de services de contact, car la complexité de ces prestations requiert de plus en plus de spécialistes. Je suis donc convaincu que notre branche continuera de grandir et qu’elle aura besoin de plus d’employé·e·s qualifiés. Une bonne réputation de la branche ainsi que des conditions de travail transparentes et justes contribuent à améliorer nos chances de recrutement pour la suite. Dans ce sens, la CCT donne un signal important.

Giorgio Pardini : la CCT constitue une plateforme pour accompagner les mutations technologiques et les adapter aux conditions de travail. La branche est confrontée à de grands changements. Il y a toujours de nouveaux produits et de nouvelles prestations, surtout dans le domaine des appels entrants (Inbound), et les canaux de communication se multiplient. En parallèle, le profil professionnel prend des contours plus précis depuis l’introduction récente de la formation de « spécialiste du dialogue avec la clientèle ». La professionnalisation du métier doit aussi se traduire dans la CCT. Par respect pour un travail exigeant qui demande beaucoup de flexibilité, aussi bien au niveau du temps que dans la façon de communiquer.


8 | Médias

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

1923 - 2014 / Revue suisse de l’imprimerie (RSI)

La RSI ne sera pas centenaire… Marquée par une « ère de progrès technique », l’année 1923 voyait apparaître un organe technique intitulé Revue suisse de l’imprimerie et des industries annexes (RSI). Nés en 1932, les Typografische Monatsblätter, ont été réunis avec la RSI en 1948. Retour sur ces nonante et un ans de parution d’une revue qui s’est éteinte fin 2014. Roger Chatelain Parmi les noms restés en mémoire à la tête de la rédaction francophone, on citera Jean-Paul Conrad, Gaston Burnand, Luciano

Antonietti, Roger Monnerat. En 1994, le soussigné a pris la responsabilité des pages en langue française jusqu’en l’an deux mille. La

1933-2014 : la typographie en revue

Huitante-deux ans de Typografische Monatsblätter En 1932, la Fédération suisse des typographes décide de publier une revue destinée à promouvoir la formation ; un numéro zéro est publié en octobre et, en janvier 1933, sort le premier numéro des Typografische Monats­ blätter (TM). « Bien sûr, en période de crise, de bonnes connaissances professionnelles ne protègent pas toujours du chômage… », pouvaiton lire dans le numéro zéro. Avec les mots clés « Photo, Typo, Graphisme, Impression » en soustitre, le programme était donné. Parmi les premiers collaborateurs influents de l’époque, citons Jan Tschichold, le graphiste et rédacteur Hans Neubur, le peintre et graphiste Richard Paul Lohse et Emil Ruder. Ont également collaboré les photographes et designers graphiques Herbert Matter, Anton Stankowski, Hans Finsler et Gotthard Schuh. D’importantes contributions typographiques sont dues à Imre Reiner, Karl Sternbauer, Walter Zerbe, Max Caflisch,

relève a ensuite été assurée par le typographiste valaisan Claude Darbellay. Si l’on jette un regard rétrospectif sur le contenu rédactionnel, à travers plus de neuf décennies, on relève deux points forts : l’aspect technique, visant au perfectionnement professionnel ; la création typographique, y compris la mise en pages et l’ortho­typographie. Si le « style suisse international » a fait office de fil conducteur, moult pages ont été consacrées à la typographie française, à des itinéraires artistiques, à la défense de notre langue, comme à la promotion de l’édition romande.

Photocomposition et impression offset

Typografische Monatsblätter, 10 / 1934

Adrian Frutiger, Armin Hofmann, Robert Büchler, Karl Gerstner, Heinrich Fleischhacker, Felix Berman, Helmut Schmid, Richard Frick (liste non exhaustive) ainsi qu’à Hans-Rudolf Lutz et Wolf­ gang Weingart, qui travaillaient à contre-courant. Hans Rudolf Bosshard, typographe, peintre et graveur, collaborateur de longue date (1957) aux TM, Zürich

Les articles techniques diffusés émanaient en grande partie de maîtres œuvrant à l’ERT (Ecole romande de typographie) et à l’ERAG (Ecole romande des arts graphiques) qui lui a succédé en 1972. Ils visaient au perfectionnement professionnel, à la reconversion des ouvriers aux nouvelles méthodes de travail, à la connaissance des appareils et machines apparus progressivement sur le marché, à l’information des apprentis. Après l’action du Genevois Charles Castioni relative aux machines à composer, dans les années soixante, c’est Marcel Probst qui prit le relais, assumant ensuite le passage à la photo­ composition. Puis Marcel

Vuarnoz assuma la responsabilité de cette rubrique jusqu’à l’informatisation de la composition. Pour les problèmes liés aux imprimeurs, c’est – à partir des années soixante également – Roland Lienhard qui accomplit la tâche, la conversion à l’impression offset figurant au programme. Puis Claude-Michel Jacot anima le secteur, avant que Claude Cassard lui succède à la commission rédactionnelle. En témoignage de l’intérêt que suscitèrent ces articles, on citera un exemple. Il concerne les brochures intitulées Dossier photocomposition, éditées par l’ERAG et constituées d’articles ayant paru dans la RSI. La première, dévolue au typo-montage, en 1976, due au soussigné, fit un tabac, nécessitant un second tirage une année plus tard. Dans la dernière décennie du XXe siècle, les articles techniques furent peu à peu abandonnés au profit de la typographie et de l’art graphique en général.

Dès 1970, tout en apportant un éclairage francophone sur l’œuvre de Jan Tschichlod et du « Bauhaus », je me suis attaché à mettre en évidence les travaux de Roger-Virgile Geiser, Werner Jeker, Pierre Neumann, Muriel Paris, Adrian Frutiger, François Rappo, Roxane Jubert, Jean Mentha et Pierre-Alain Giesser notamment. Sans oublier les réalisations de Suisses alémaniques œuvrant à Paris.

Tout a une fin… Une réputation enviable, même au-delà de nos frontières, et une longévité remarquable n’auront pas permis d’éviter le naufrage. A l’image de bien d’autres publications patronnées par un syndicat ouvrier, la « revue », chère à mes souvenirs d’apprentissage (par la suite d’enseignant graphique), a définitivement jeté l’ancre. Hélas !

Création typographique A jeter un regard dans la collection, on constate que l’ERT, née en 1942, trouva dans les pages de la RSI un support privilégié pour présenter ses réalisations, stimuler la créativité. Sans être exhaustif, on mentionnera ensuite les lumineuses contributions de Paul Gratwohl, servies par la mise en pages impeccable de Hanspeter Schmidt.

CCT Presse

Les éditeurs alémaniques prêts à une nouvelle CCT Les semaines précédant le congrès des éditeurs ont été pour le moins agitées. Ringier – allié à la SSR et Swisscom – claque la porte. Dans le même temps, les éditeurs ouvrent la porte à une CCT alémanique. Retour sur une « actu » qui concerne aussi la Romandie. Après son retrait de Schweizer Medien, Ringier quitte aussi l’association romande des éditeurs Médias Suisses. Le départ de Ringier pourrait avoir des répercussions importantes pour les journalistes, car il est signataire de la convention collective de travail en Suisse romande. Le conflit sur l’alliance publicitaire prévue entre Ringier, la SSR et Swisscom est à l’origine de la dissension au sein de l’association des éditeurs.

Suisse romande. Mais si maintenant, Ringier Romandie se retire aussi du partenariat social, elle lance un signal alarmant. syndicom appelle Ringier à conti-

Il faut une CCT chez Ringier

nuer de se comporter comme un partenaire social responsable en Suisse romande. Il lui demande d’ouvrir le dialogue social pour conclure avec les deux organisations syndicom et impressum une CCT d’entreprise en Suisse alémanique et au Tessin. En fin de compte, les deux nouveaux partenaires de Ringier, Swisscom et la SSR, entretiennent eux aussi un partenariat social solide, concrétisé par une CCT qui règle les conditions de travail de leurs employé·e·s.

Il s’agit toutefois d’une confrontation politico-médiatique entre éditeurs, qui ne doit pas être réglée sur le dos des journalistes, ni conduire à une détérioration de leurs conditions de

Depuis plus de dix ans, les journalistes alémaniques et tessinois sont dépourvus de CCT. Ce temps pourrait bientôt être révolu. Lors

travail. La décision n’a juridiquement aucun impact immédiat sur le caractère contraignant de la convention collective de travail pour les journalistes en

Un conflit avec Ringier, une ouverture vers les syndicats : un automne chaud pour Pietro Supino, président du conseil d’administration de Tamedia (de dos, à droite).

bientôt une CCT nationale ?

de son congrès à Interlaken (BE), le 10 septembre dernier, l’association des éditeurs alémaniques Schweizer Medien a fait un pas en direction d’impressum et syndicom. Elle a instauré un groupe de travail qui doit soumettre un projet de CCT au comité. syndicom et impressum sont prêts à casser la glace et à reprendre des discussions sérieuses sur les conditions de travail des collaborateurs des médias. Tout à fait dans l’esprit des propos de la directrice Verena Vonarburg, dans l’interview du 10 septembre à persoenlich.com, les deux associations constatent : « C’est bon à entendre. Ce qui est décisif, c’est de passer de la parole aux actes. » (syndicom)


Médias | 9

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 CCT industrie graphique

Mettons la pression – sur les éditeurs Pour la première fois, le 16 septembre, les représentants des grandes imprimeries de journaux auraient dû venir négocier en personne avec les commissions du personnel (CoPe) et les syndicats. Deux jours avant la date convenue, les représentants des imprimeries de Tamedia, Ringier, NZZ et AZ Medien se sont décommandés. Le refus de discussion des imprimeries de journaux est un affront : non seulement à l’égard des commissions d’entreprise qui étaient disposées à relancer des négociations, mais également à l’égard des quatre délégués présents du syndicat patronal Viscom, censés justifier et imposer des exigences disproportionnées. Dans le cas où leurs revendications ne passeraient pas, certaines imprimeries de grands groupes de presse menacent évidemment de quitter Viscom. Mais sans avoir le courage de répondre personnellement de leurs exigences.

• Jusqu’à plus de 300 fr. de perte mensuelle de salaire en cas de suppression de l´allocation complémentaire pour les pauses si tu ne peux pas quitter ta place de travail (art. 205 4.b). • Perte de 100 fr. ou plus par mois en cas de suppression des suppléments de repas et de la possibilité de constituer une épargne paritaire. Le refus de discuter et les exigences scandaleuses des imprimeurs de journaux dénotent un mépris total pour les collègues qui travaillent la nuit.

branche qui le demande. Pour eux, cela justifie donc les 42 heures comme horaire normal de travail partout et la diminution des suppléments pour le travail de nuit, aussi dans les imprimeries de journaux.

Démantèlement : pas question ! Pour syndicom il est hors de question que ceux et celles qui travaillent de nuit puissent perdre entre 800 fr. et plus de 1000 fr. par mois à cause de l’introduction des 42 heures comme horaire de base et de la baisse des suppléments de nuit. Les problèmes de la branche ne peuvent pas se résoudre sur le dos des travailleuses et travailleurs. La prochaine ronde de négociation aura lieu le 30 septembre.

La retraite anticipée reste sur la table Malgré ce mépris blessant, les présidents des commissions ont prouvé leur bonne volonté et donné leurs arguments aux délégués de Viscom. Ceux-ci ne souffrent pas du franc fort. C’est un marché intérieur qui exporte à peine. Elles créent elles-mêmes la concurrence et la pression sur les prix ! Si l’on suivait les demandes déraisonnables des imprimeurs de journaux, cela signifierait : • 500 à 900 fr. de salaire en moins suite à la réduction des suppléments pour le travail de nuit de 60 % ou 90 % à 40 % (à chaque fois avec les 10 % de compensation en temps requis par la loi). • Travail gratuit de 200 à 300 fr. en cas de prolongation du temps de travail hebdomadaire à 42 heures.

Le 26 août dernier s’est déroulée la 2e ronde de négociation entre syndicomSyna et Viscom. Même si le climat était moins tendu qu’en juin, il reste une grande distance entre les partenaires sociaux. Les syndicats ont défendu leur principale revendication : un modèle de retraite anticipée non seulement applicable mais aussi nécessaire. À chaque réorganisation, à chaque fermeture d’entreprise, le personnel âgé est celui qui est le plus touché et souvent contraint à avoir recours au chômage. Mais ce modèle permet aussi aux jeunes de trouver une place de travail et de rester dans la branche après l’apprentissage. Viscom avait clairement admis au début de la négociation que ses revendications sont un démantèlement du CCT, mais argumente que c’est la situation de la

La lutte continue, mettons la pression ! Veuille réserver la date du 5 décembre 2015. Il y aura une conférence de branche CCT industrie graphique à Berne.

Peu courageux, les représentants des grands groupes de presse n’ont pas osé présenter personnellement leurs exigences absurdes. Ils ont préféré laisser leurs chaises vides et Viscom parler en leurs noms.

SÜdpack bioggio (TI)

Interview

La lutte courageuse des salarié∙e∙s suite de la page 1

Les partenaires sociaux décident de convoquer immédiatement une rencontre avec la direction. Lundi 31 août, ils lui demandent de retirer les licenciements et d’ouvrir la discussion avec les syndicats pour discuter de l’avenir de l’entreprise. La réponse du directeur Gabriele Leccioli est lapidaire : il refuse de faire marche arrière et ne voit pas la nécessité d’associer les partenaires sociaux aux décisions. Le lendemain, soutenu par les syndicats, le personnel arrête le travail jusqu’à ce que la direction se montre prête à donner un signal d’ouverture et de collaboration. Après une confrontation difficile avec la direction, l’Assemblée réussit à obtenir une rencontre avec un représentant du siège central en Allemagne. Réuni en assemblée extraordinaire, le personnel décide de suspendre l’action de protestation et de reprendre le travail. Le mercredi 2 septembre, les négociations débutent avec un représentant du siège principal. Les négociations bloquent en raison d’un manque évident de volonté de l’entreprise pour trouver une solution. Les syndicats mettent un terme à la rencontre. Les salarié·e·s décident de convoquer une autre assemblée extraordinaire et de ne pas entrer en service. Cette démonstration de force de la part des employé·e·s contraint la direction à accélérer la recherche d’une solution acceptable par les deux parties. A 15 h 30, la délégation syndicale informe le personnel de sa décision d’ouvrir une négociation sur la revendication de retirer les licenciements et, dans le futur, d’associer les par-

Nous voulons nous mobiliser et augmenter la pression. Prends donc contact avec nos secrétariats (adresses sous www. syndicom.ch) et demande à organiser une rencontre ou une assemblée dans ton entreprise ou ta région. Aide-nous à mobiliser les collègues et à gagner de nouveaux membres.

PHOTO YVES SANCEY

Exigences absurdes

Mobilisation !

tenaires sociaux au futur de l’entreprise. Elle propose un plan social pour les six collègues licenciés. Le 14 septembre, les négociations reprennent. Les propositions envisagées sont concrétisées : un plan social doit être conclu pour les six collègues licenciés ; les partenaires sociaux et la commission du personnel doivent être associés à chaque décision de licenciement (pour 2016, la direction a d’ores et déjà annoncé une trentaine de licenciements). Cette proposition sera votée lors d’une assemblée, dont la date reste à fixer. Les employé∙e∙s devront décider : accepter la proposition de la direction ou poursuivre l’action de protestation.

* Secrétaire régional Ticino e Moesano

Diego Moretti, 43 ans, employé chez Südpack, licencié Barbara BAssi : Depuis combien de temps dure le mécontentement chez Südpack ? Diego Moret t i : Ces six dernières années, Südpack a demandé à nos salarié·e·s toujours plus de sacrifices. Nous y avons consenti en acceptant des baisses de salaire et en renonçant à 16 jours de vacances. Mais visiblement, ce n’est pas encore assez pour l’entreprise.

Qu’est-ce qui vous a incité à convoquer des assemblées de protestation ? La direction nous a demandé de consentir à un dernier effort et d’accepter une nouvelle baisse de salaire de 10 %, au motif que la suppression d’emplois pourrait ainsi être évitée et qu’elle renoncerait à acquérir une entreprise en Pologne. Après deux mois environ, malgré les mesures d’économie introduites, le directeur nous a annoncé l’achat de l’entreprise en Pologne. Quinze jours plus tard, les premiers licenciements suivaient.

Vous vous êtes retrouvés très unis dans cette lutte, pourquoi ? D’un côté, la guerre d’usure de ces six dernières années nous a unis. De l’autre, les salarié·e·s en ont eu ras le bol des sempiternelles promesses creuses de la direction.

Qu’attends-tu de l’avenir ? J’espère trouver rapidement un autre emploi pour faire vivre ma famille. Sinon, je n’ai aucune attente. J’ai trouvé dans mon entourage du soutien et de nombreuses marques d’estime, aussi bien au syndicat que de la part de la parenté, d’amis et de collègues.

En ce moment, malgré toutes les incertitudes, penses-tu que vous avez pris les bonnes décisions ? Absolument. Si tous les employé·e·s raisonnaient comme nous et s’unissaient, les employeurs n’oseraient pas agir avec tant d’audace. Ils seraient contraints de respecter la dignité du travailleur au lieu de la bafouer.


10 | PublicitĂŠ

syndicom | N°â€Ż9 | 25 septembre 2015

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Actualités | 11

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 Caisses de pension

Renforcer la voix des salarié∙e∙s Les caisses de pension (CP) sont mises sous pression de toutes parts. Une bonne représentation des salarié·e·s est donc indispensable. Pour améliorer cet aspect, les organisations syndicales ont fondé en 2008 le PK-Netz (réseau CP des salarié·e·s dans le 2e pilier). syndicom est un membre actif de ce réseau. Interview : Urban Hodel

à ce que les conseils de fondation soient indépendants et bien constitués pour représenter les intérêts des salarié·e·s dans les caisses de pension. Par ailleurs, l’échange entre les conseils de fondation revêt une grande importance.

Actuellement, on entend surtout de mauvaises nouvelles sur le 2e pilier, mis à mal par la force du franc suisse et les intérêts négatifs qui y sont liés. Certaines caisses de pension ont été fragilisées dernièrement. Il s’agit dès lors de prendre en considération leur objectif à long terme sans surévaluer les chocs à court terme. Ces dernières années, malgré un

caisses de pension, le système de milice atteint ses limites

contexte difficile, les caisses de pension ont obtenu des rendements non négligeables. Mais on essaie d’imposer aux assuré·e·s des coupes massives en peignant le diable sur la muraille. Dans cette situation, notre travail n’en est que plus important.

Le 2e pilier a été créé avec un caractère d’assurance sociale  ; l’administration paritaire des fonds de prévoyance en est la preuve. Cet acquis doit être

En d’autres termes, le PK-Netz s’engage aussi politiquement ? Oui. Un réseau constitué de 17 associations de membres peut faire entendre sa voix. Nous nous engageons notamment pour des consultations dans le domaine du 2e pilier. Pour le PK-Netz, la réforme Prévoyance vieillesse 2020 est un enjeu important. Le niveau des rentes ne doit pas être abaissé.

D’aucuns affirment que dans un domaine aussi complexe que les

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Urs Eicher, quel est le rôle du PKNetz ? : Il veille surtout Urs Eicher

Urs Eicher · Président du PK-Netz

préservé. Représenté dans les conseils de fondation de grandes caisses de pension par des syndicalistes compétents, syndicom est un bon exemple. De nombreux salarié·e·s ne sont pas ou plus dans cette situation confortable. Or le 2e pilier ne se résume pas seulement à des formules mathématiques. La prévoyance professionnelle connaît différents types de solidarité entre actifs et retraité·e·s, personnes mariées et non mariées, assuré·e·s qui vivent longtemps ou non. C’est pourquoi il est important que les salarié·e·s fassent entendre leur voix dans les caisses de pension. Pour maîtriser cette thématique complexe, le PK-Netz et Movendo offrent des possibilités de formation continue aux membres des conseils de fondation.

Quelle est ta motivation à t’engager pour le PK-Netz ? En tant que président du syndicat kapers (personnel de cabine), j’ai appris à quel point un 2e pilier géré en collaboration avec des partenaires sociaux est important. En 2002, après la débâcle de Swissair, nous avons pu empêcher la solution d’assurance proposée, qui aurait finalement permis aux compagnies d’assurance privées de gagner des millions tout en dégradant simultanément les prestations aux assuré·e·s. De telles expériences marquent. Au PK-Netz aussi, je m’engage pour une vraie parité dans des caisses de pension autonomes, où les bénéfices reviennent aux assuré·e·s.

Programme général des cours sur www.Movendo.ch

Guide du typographe

L’Avenir de Frutiger dans le nouveau « Guide » ! Décédé le samedi 12 septembre, à l’âge de 87 ans, Adrian Frutiger aura marqué de son empreinte la deuxième partie du XXe siècle. En choisissant son caractère Avenir pour la composition de la septième édition du Guide du typographe (dont la sortie de presse aura lieu à la fin de ce mois), la commission rédactionnelle lui rend hommage. Cette police est moins connue que ses écritures phares, Univers, Frutiger, Centennial (voire Méridien, premier caractère photocomposé). Sa diffusion remonte à la fin des années quatre-vingt. Il est intéressant de rappeler que l’idée de concevoir une Antique géométrique, c’est-à-dire rattachée au constructivisme, hantait les nuits de Frutiger, œuvrant alors à Paris… Il ne cachait pas sa volonté de créer un alphabet « adapté au temps présent » et qui soit « le reflet de l’époque ». Nonobstant le fait que, dans un premier temps, cette police n’avait pas rencontré beaucoup de succès, Adrian Frutiger avait dit toute l’importance qu’il lui accordait : « L’Avenir est le seul caractère que j’aie dessiné tout à la main, avec une précision extrême. De toute ma vie, c’est la réalisation la plus difficile que j’ai entreprise. » Il insistait sur les infimes différences existant dans l’épaisseur des traits entre les verticaux et les horizontaux : « Cela ne se voit pas, mais cela se

Engage-toi avec syndicom: Nous obtenons plus ensemble. Pour toi – pour nous – pour tous! Action S’affilier maintenant et profiter sans attendre des avantages – mais payer seulement à partir de janvier 2016!

Nicht frankieren Ne pas affranchir Non affrancare

Perforation

Perforation

LE syNdicat dE ta braNchE

ressent. » Il dit encore : « Par rapport à tout ce que j’ai fait, c’est ce caractère qui durera le plus longtemps. Il y a tant de pureté en lui. » La bible des typographes, correctrices, correcteurs et de tant d’autres se verra dotée d’une image de choix.

Roger Chatelain

Guide du typographe, édité par le Groupe de Lausanne de l’AST (Association suisse des typographes) et diffusé par les Editions Ouverture, case postale 13, 1052 Le Mont-surLausanne. Tél. 021 652 16 77. Voir en p. 15 notre hommage à Adrian Frutiger.


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syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

Rapport du Conseil fédéral sur la libéralisation du marché postal

Pas de libéralisation supplémentaire du marché postal selon le Conseil fédéral Le « Rapport d’évaluation 2015 sur les conséquences de l’ouverture du marché postal », publié le 18 septembre par le Conseil fédéral, relève qu’une libéralisation supplémentaire du marché des lettres n’apporte pas d’avantages à la clientèle. Le Conseil fédéral partage ainsi le point de vue défendu de longue date par syndicom. Il propose par conséquent au Parlement de maintenir le monopole des lettres jusqu’à 50 grammes. syndicom salue cette décision. Le rapport démontre clairement que la libéralisation du marché des lettres dans d’autres pays européens n’a pas provoqué une baisse, mais une hausse de prix. L’ouverture du marché profite avant tout aux gros clients. Les particuliers n’en tirent aucun avantage et en paient parfois

même la note. Sur la base de ce rapport, le Conseil fédéral propose donc au Parlement de renoncer à déréguler davantage le marché postal en Suisse. syndicom, le syndicat de la branche, salue la décision du Conseil fédéral, qu’il estime raisonnable. Le rapport constate également que le monopole résiduel permet un financement solide du service universel. syndicom attend donc de la direction de La Poste qu’elle émette un signal fort en faveur du service public et mette fin

aux mesures de démantèlement destinées uniquement à optimiser les coûts dans le service universel. Le Conseil fédéral annonce en outre que d’autres examens du marché postal seront entrepris en 2016 en vue de préparer d’éventuelles modifications de la législation postale. syndicom suivra cette évolution avec la plus grande attention et recourra au besoin à tous les moyens politiques pour empêcher une adaptation inappropriée, qui pourrait avoir des conséquences fatales.

Conférence de branche médias et journée bernoise des médias, samedi 31 octobre 2015 Cette année, nous organisons les deux événements le même jour et au même endroit. Le samedi 31 octobre, au PROGR à Berne, la conférence de branche des journalistes de syndicom aura lieu le matin, la Berner Medientag (journée bernoise des médias) l’après-midi. Lors de la conférence de branche, nous présenterons des idées pour une nouvelle campagne CCT et analyserons avec les invités du forum de reporters les méthodes actuelles de travail dans le journalisme de recherche. Une invitation sera envoyée aux membres de syndicom avant fin septembre. La participation est gratuite.

carnet

Ce dernier mot mots ne le sont), et de ne cesser d’être fasciné autant que de frissonner. Enfermé dans une cage en bois avec deux cents autres compagnons, un esclave arrive en bateau sur une île où il est acheté par un certain Hannibal. Nourri, lavé, habillé, logé généreusement en son château, invité dès le premier jour à une folle partie de chasse amicale, caressant l’espoir d’un amour avec une des résidentes du domaine, le voici plutôt bien parti dans sa nouvelle vie. Mais esclave il reste et les travaux qui vont lui être confiés, devenant rapidement insoutenables, provoqueront chez lui, immanquablement, un besoin vital d’acquérir sa liberté à tout prix. De le faire pour lui, et pour les autres. Mais qu’il est difficile d’acquérir sa liberté et qu’il est difficile de la rendre universelle. Le prix à payer est un débordement que l’esclavelibre n’avait pas imaginé, et qu’il va devoir affronter sans quoi c’est l’humanité cette fois, qui en perdrait son souffle. La dernière page vous laisse avec l’envie de murmurer le titre, sans pour autant y parvenir… Car comment saluer l’auteur de nous avoir fait traverser ça, si ce n’est pour nous avoir permis, aussi, d’en ressortir peutêtre doublement vivant.

On imagine son carnet brouillon. On l’imagine noir, comme un terril. Quelque chose de terreux et d’humain, une fange bouillante d’où peut surgir à tout instant, une salve intime et brûlante. Et puis on regarde son visage, sa jolie moustache, également noire comme de la suie mais souriante, relevée aux bords, et l’on se rassure. Cet homme a l’air heureux. Il en est donc revenu de ce puits où cette écriture a dû le plonger, ce face-à-face cruel avec l’absurdité et la folie dont l’humanité est capable, et s’il en est revenu, nous devrions y parvenir également. Car pour l’heure, la trace est encore mordante. En 132 pages, ce roman est un chef-d’œuvre violemment réussi dont on sort totalement K-O. La brillante réécriture de la version du Maître et de l’Esclave d’Hegel, réinterprétation poétique aussi étonnante qu’excellente. Le pire est de ne pouvoir calmer la frénésie qui nous saisit au fil de la lecture, nous forçant à avaler les pages de ce récit quand bien même la teneur en est parfois insoutenable (alors qu’aucuns

Le programme détaillé de la Berner Medientag (journée bernoise des médias) peut être consulté sur le site de syndicom.

Karelle Ménine 10 h 15 à 13 h 13 h à 14 h 14 h à 17 h

Conférence de branche syndicom au centre culturel PROGR, salle du rez-de-chaussée 009, Speichergasse 4, Berne collation Berner Medientag (journée bernoise des médias), aula du PROGR

Pablo Katchadjian, Merci, Traduit de l’espagnol (Argentine) par Guillaume Contré, Vies Parallèles éditions, août 2015, 132 pages. 23 fr. 30

droit au but

« Je suis graphiste et au chômage. Dans le cadre d’une mesure de réinsertion, ma conseillère ORP m’a oralement dispensée d’un entretien de conseil et contrôle au cas où celui-ci devait précéder une première entrevue à fixer avec l’institution me recevant pour la mesure. L’entretien de contrôle avait en effet pour but le bilan de ce premier contact et devait se situer après l’entrevue. J’ai communiqué par e-mail à ma conseillère ORP ladite date, une fois fixée, car elle avait effectivement lieu après notre entre­tien de contrôle, et lui ai demandé de reporter ledit entretien comme convenu. Sans réponse de sa part, je n’ai pas assisté à l’entretien de contrôle et me suis rendue sans me soucier à l’entrevue en rapport avec la mesure. Quelle ne fut ma surprise de me voir sanctionner de 9 jours d’indemnités chômage au motif que je ne m’étais pas présentée à l’entretien avec ma conseillère, soi-disant sans excuse valable ! Que puis-je faire ? » En premier lieu, je te recommande à l’avenir de toujours t’adresser par courrier postal (même recommandé si le courrier est important) et de relancer par téléphone ou courrier en cas de silence de ton conseiller · ta conseillère ORP. En cas de doute, tu as meilleur temps d’honorer le rendez-vous que de partir du principe qu’il est annulé. Dans ton cas, tu t’es adressée à ta conseillère ORP par e-mail

et tu as conservé une trace de vos échanges e-mail. En outre, le procès-verbal de l’entretien de contrôle précédent désignait expressément l’objectif pour le prochain entretien, relatif au suivi de la mesure resp. à ton feedback de la première entrevue avec l’institution te recevant pour la mesure de réinsertion. Tu t’es fait accompagner d’un proche lors de l’entretien précédent, lequel peut confir-

mer ce qui a été convenu oralement pour le prochain entretien. Enfin, ta demande de report a été envoyée trois semaines à l’avance. Tous ces éléments ont contribué à rendre vraisemblable, aux yeux du Tribunal fédéral qui a jugé ton cas, l’arrangement oral qui était intervenu entre ta conseillère et toi. Toutefois, c’est le certificat médical que tu as produit, attestant d’une difficulté à gérer le quotidien administratif de par ton affection médicale, qui a été déterminant dans cette affaire gagnée par-devant le Tribunal fédéral par syndicom. Grâce à l’intervention du service juridique de syndicom, la suspension de 9 jours a été levée et tu as été rétablie dans tes droits. A l’avenir, je te conseille, pour éviter toute tracasserie, de participer plutôt une fois de trop que pas assez à un entretien de contrôle fixé où tu ne reçois pas

la confirmation écrite du report. Ce qui va suivre ne t’est heureusement pas arrivé, mais il faut savoir que si un·e conseiller·ère ORP devait donner oralement un renseignement erroné hors de sa compétence, par exemple sur comment remplir les formulaires IPA (« Indications de la personne assurée »), en te conseillant de ne pas mentionner tous tes employeurs parce que tu ne serais inscrite qu’à 50 % au chômage (ce conseil serait faux), sache que tu pourrais être tenue pour responsable de l’erreur commise et te voir sanctionnée ! Dans l’exemple que je viens de décrire, qui concerne une autre assurée, celle-ci n’a pas pu obtenir la preuve écrite du renseignement erroné. Le formulaire IPA posant une question claire (« avez-vous travaillé chez un ou plusieurs employeurs ? »), il lui revenait de répondre intégralement à la question, même si elle

PHOTO LDD

Assurance chômage : les paroles s’envolent, les écrits restent

n’était inscrite qu’à 50 % au chômage, ce afin de laisser la caisse chômage calculer son droit aux prestations sur la base de tous les éléments pertinents. Il n’a pas été possible d’invoquer le principe de la bonne foi, parce que le conseiller s’était prononcé oralement sur un sujet hors de sa compétence et parce que la formulation de la question posée à l’assurée n’était pas sujette à interprétation.

Isabelle Ernst-Pauchard, avocate, collaboratrice au Service juridique


Actualités | 13

syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 Portrait

Il connaît (presque) tous les salaires suisses Le référentiel zurichois des salaires (« Zürcher Lohnbuch ») est publié chaque année. Cet ouvrage de 800 pages est un instrument indispensable pour contrôler le marché du travail. Mais c’est aussi un recueil instructif pour les amateurs de professions insolites. Philipp Mülhauser en est l’auteur. Michael Stötzel Combien devraient gagner au minimum un projectionniste de cinéma ou un joueur de water-polo ? Combien touchent un cuisinier en solo sur un bateau de croisière, les pasteurs de l’Eglise réformée de Zurich ou les membres du comité directeur d’Unia ? Pour le savoir, il suffit de consulter le « Zürcher Lohnbuch ». Son auteur, Philipp Mülhauser, a recensé

pas moins de 9300 indications salariales dans la dernière édition de ce recueil. Il regroupe quasiment toutes les professions exercées en Suisse et indique le salaire minimal versé au seuil de la carrière professionnelle. A l’époque de Wikipedia, l’idée même d’un tableau aussi complet a un côté un peu suranné plutôt sympathique.

Bien qu’il partage un grand bureau avec ses collègues à l’Office zurichois de l’économie et du travail, Philipp Mülhauser est seul responsable de ce volumineux ouvrage. « C’est un one-man-show », ditil. Il est vrai qu’il est plutôt surprenant qu’une seule et unique personne soit chargée de répertorier et mettre en pages un volume aussi impressionnant de données.

Philipp Mülhauser puise ses sources dans les conventions collectives de travail, les recommandations salariales des associations patronales et les informations des syndicats. Contrairement à l’enquête suisse sur la structure des salaires de l’Office fédéral de la statistique, le référentiel zurichois n’indique pas les salaires effectifs versés, mais les salaires minimaux obligatoires ou simplement « recommandés » dans les branches. Le recueil paraît chaque année au printemps. Le plus gros du travail commence à la fin de l’automne, au moment où sont convenus les nouveaux salaires, explique ce collaborateur administratif de 63 ans. «  C’est toujours une course contre la montre. » Et qu’en est-il lorsque les négociations entre les partenaires sociaux se prolongent ? « Il faut savoir attendre et rester attentif », dit-il, tout en précisant que ses indications reflètent toujours un moment déterminé.

Les origines de l’ouvrage

Philipp Mülhauser

Drôle d’oiseau En 1969, Philip Mülhauser a commencé une formation de typographe. En ce temps-là, le métier avait encore du prestige. Bien que réputés non conformistes, les typographes étaient cultivés et très recherchés sur le marché du travail. Leur profession était fortement syndicalisée. Auteur Des problèmes de vue ont obligé Philip Mülhauser à se réorienter vers le travail de bureau, tout d’abord auprès d’une compagnie d’assurances, puis à l’administration cantonale d’Argovie. C’est là qu’a démarré la publication du référentiel des salaires, qui s’est poursuivie ensuite à Zurich dès 2009, incitant

son auteur à déménager sur les bords de la Limmat. Ses connaissances en tant que typographe lui sont aujourd’hui encore utiles pour la mise en page de cet ouvrage, constitué presque uniquement de tableaux. Et il s’avoue plutôt fier du résultat : « En voyant le livre, on n’imagine pas qu’il a été réalisé uniquement sur Word ». Syndicaliste Dès son apprentissage, Philip Mülhauser a rejoint le Syndicat du livre et du papier (SLP), devenu par la suite Comedia puis syndicom. En tant que « collaborateur administratif à l’observation du marché du travail », il gagne 6800 fr. net par mois.

Ce travail peut apparaître à certains comme un recensement rébarbatif, mais Philipp Mülhauser y prend toujours plaisir, même après dix-sept ans. Tout a commencé en 1998, lorsqu’il travaillait à l’Office cantonal de l’industrie, des arts et métiers et du travail (OFIAMT, aujourd’hui Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation, SEFRI) d’Argovie. Le responsable de l’office avait besoin d’informations sur les salaires usuels dans les régions et les branches pour l’octroi d’autorisations de travail aux étrangers. Il a donc chargé Philipp Mülhauser de rassembler ces chiffres. C’est ainsi qu’est né le référentiel des salaires. « Je suis ‹ tombé dedans › tout à fait par hasard », dit-il. Mais en tant que typographe diplômé et syndicaliste, il en connaissait un bout sur les conventions collectives de travail. Et dans le cadre de son emploi, il était aussi appelé à se pencher sur la législation sur le travail. Il était donc loin d’être un « novice ». La première édition du référentiel – alors argovien – des salaires, ne formait guère plus qu’un mince cahier. Mais l’ouvrage a vite pris de l’ampleur, notamment grâce aux nouvelles CCT conclues suite à l’ouverture du marché du travail. Le volume des données est devenu si important que le canton a décidé de mettre fin à l’exercice en 2008, considérant que c’était une « trop grande charge de travail ». Manifestement pas pour son auteur. Il n’a donc pas hésité à suivre « son » projet à Zurich lorsque la direction de l’économie publique du canton a décidé de reprendre

PHOTOS PATRICK GUTENBERG

Des instantanés

DEUX KILOS DE TRANSPARENCEL’édition 2015 compte 800 pages qui intéressent tant des syndicalistes, des inspecteurs du travail, des responsables des ressources humaines, des experts en assurances sociales que des tribunaux.

la publication de ce recueil. Dans les cantons, il constitue aujourd’hui un instrument indispensable pour les commissions tripartites. Ces dernières se basent sur les listes de Mülhauser pour fixer les salaires usuels et contrôler les salaires dans les branches dépourvues de CCT.

Deux kilos de transparence Et les listes s’allongent d’année en année. L’édition 2015 compte 800 pages et pèse pas loin de 2 kilos. Mais son financement est déjà assuré, puisque près de 1300 exemplaires ont déjà été écoulés à ce jour.* « L’intérêt pour ce recueil a fait tache d’huile », affirme son auteur. Il est utilisé par des inspecteurs du travail, des responsables des ressources humaines ou des experts en assurances sociales. Mais aussi par des tribunaux, lorsqu’ils doivent fixer des amendes ou calculer des contributions d’entretien lors de divorces. Après dix-sept ans de travail sur ce référentiel, nul ne sait sans doute mieux que son auteur quel devrait être le salaire minimum des personnes qui travaillent en Suisse. Ses chiffres ne lui permettent pas, en revanche, d’émettre de pronostics précis. Quels vont être les résultats de la prochaine ronde de négociation salariale ? Il s’attend surtout à une stagnation. Et malgré la transparence offerte par son recueil, le tabou sur le montant des salaires reste bien vivace : « En Suisse, nous éprouvons toujours beaucoup de difficulté à parler de nos salaires », constate Philip Mülhauser.

*Le recueil Lohnbuch 2015 (en allemand) peut être commandé sous : www.awa.zh.ch/ Lohnbuch au prix de 65 francs .


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syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015 Agenda

Formation

MOVENDO l’institut de formation des syndicats

BERNE

Comptabilité double, niveau 2 – perfectionnement comptable F1.6.1505 - 8.10 et 9.10.2015 ; Chexbres, Hôtel Préalpina. Budget et plan comptable – Liquidités – Comptes d’exploitation – Révision – Placements – Amortissements – Comptes transitoires – Réserves et provisions. Intervenant : Didier Vogt (économiste).

BERNE

Inscription sur www.movendo.ch, par info@movendo.ch, par tél. 021 310 48 70, par fax 021 310 48 79

Savoir prendre des notes, rédiger des procès-verbaux, utilisation de l’outil informatique F1.6.1502 - 29 et 30.10 / 18.11.2015 ; Morges, Hôtel La Longeraie (29 et 30.10), Yverdon-les-Bains, Synergic (18.11). Thèmes principaux : Style approprié – Élaboration d’une synthèse – Clarification du langage écrit – Préparation de l’outil informatique – Présentation des documents. Intervenant : Daniel Süri (formateur d’adultes).

Festival « Stop aux renvois » samedi 26 septembre, 14 h-23 h, Schüttzenmatte. Ce festival, dans le cadre de la campagne contre les renvois vers l’Italie, veut offrir un espace de rencontre aux organisations partenaires, sensibiliser le public à la thématique de la migration et approfondir la discussion sur les renvois. Stands, exposition Voices of Melilla, ateliers, lectures, concerts (dès 16 h), « Chaîne humaine pour une politique d’asile humaine » (17 h). Toute la journée : snacks, bar, grimage pour les enfants. Org. Solidarité sans frontières info : www.sosf.ch

L’écoute F2.4.1510 - 3.11.2015 ; Morges, Hôtel La Longeraie. Thèmes principaux : Position de l’écoutant – Expression de l’écoute – Dynamisme interactif – Analyse de pratique. Intervenante : Madeleine Bonvin (Movendo).

FRIBOURG

La communication non violente F2.4.1512 - 9.10 / 26.10.2015 ; Genève, Université ouvrière de Genève. Bases théoriques de la communication non violente – L’espace mental – Les sentiments – Les besoins – La demande – La culture de la paix – Exercices pratiques et analyse. Intervenant : Gabriel Delaunoy (master en sciences humaines, médiateur FSM). Les bases de Windows sur PC pour seniors F2.6.1504 - 12 et 13.10.2015 ; Yverdon-les-Bains, Synergic. Thèmes principaux : Monde de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers – Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu des logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Agir et réagir pour la sauvegarde des emplois F1.7.1509 - 26 et 27.10. 2015 ; Ste-Croix, Hôtel de France. Thèmes principaux : Bases légales et procédures à respecter en cas de restructurations, délocalisations, licenciements collectifs – Mesures pour la sauvegarde des emplois – Marche à suivre – Rôle, tâches et responsabilité de la CoPe – Implication et actions du syndicat. Intervenant : Yves Defferard (Unia).

Histoire du mouvement syndical F2.1.1501 - 4 et 5.11.2015 ; Ste-Croix, Hôtel de France. L’histoire du mouvement syndical est riche et contrastée. Grâce aux luttes sociales menées en Suisse et dans le monde depuis lesI débuts de l’ère industrielle, il a été possible de développer la sécurité sociale, d’obtenir le droit de vote des femmes II et de réguler quelque peu le monde du travail ... Mais les avancées effectuées au XXe siècle au profit des travailleuses et travailleurs sont aujourd’hui remises en cause. Pour renverser la tendance, défendre et améliorer encoreIII les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs, il est important de comprendre comment le paysageIV syndical et politique s’est modelé, ce qui l’a structuré. Thèmes principaux : Présentation et discussion des faitsV marquants de l’histoire du mouvement ouvrier – Analyse des liens entre syndicalisme, politique et changementsVI socio-économiques – Réflexions sur les grands thèmes des luttes syndicales – Cultures syndicales et outils d’acVII tion. Intervenant·e·s : Antoine Chollet (politologue), Pascal Hollenweg (sociologue), Valérie Boillat (Movendo).

VIII

Incapacité de travail, quelles prises en charges ? F2.3.1504 - 5 et 6.11.2015 ; Morges, Hôtel La Longeraie. IX Thèmes principaux : Assurances maladie – Assurance accident – Assurance perte de gain – Assurance invaliditéX – Champs d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs. Intervenants : Bernard Remion XI (syndicom), Dominique Dorthe (chef de service AI).

XII

Parler en public : le débat F1.4.1501 - 16 et 17.11.2015 ; Chexbres, Hôtel Préalpina. Thèmes principaux : Bases de participation active à un débat – Choix des mots – Meilleur moment pour l’intervention – Support écrit – Atti-XIII tudes – Maîtrise de soi. Intervenant : Roland Borremans (formateur d’adultes). PowerPoint F1.6.1507 - 20.11.2015 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Animation – Écritures spéciales – Utilisation des fonds prédéfinis – Insertion du bruitage, d’une musique – Création d’un diaporama – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles vous pouvez participer à la formation choisie.

SECTEUR MÉDIAS cours de perfectionnement 2014 Inscriptions sur www.helias.ch Sauf indications contraires, animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe ; lieu : Imprimerie Saint-Paul, boulevard de Pérolles 38, Fribourg. Nouvelles fonctionnalités Photoshop Adobe CC 2014. 20 ou 22 octobre, 3 ou 6 novembre. Délai : 29 septembre et 13 octobre. Le cours est sur une journée, avec quatre dates à choix. Création de formulaire avec InDesign. 27 octobre. Délai : 6 octobre. La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 17 et 18 novembre. Délai : 27 octobre. Lieu : LookA, rue du Nord 4, Vevey. Animateur : Luca Carmagnola. -- NOUVEAU -Internet, risques et opportunités : Optimisez vos chances de réussite. 12 novembre, 17 à 20 h. Délai d’inscription : 20 octobre. Contenu : Comprendre les risques induits par l’utilisation d’Internet et identifier des opportunités pour tirer profit d’Internet. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, Lausanne. Animateur : Stéphane Koch, Conseil & Formation en intelligence économique et gestion stratégique de l’information et réseaux sociaux, sécurité de l’information (www.intelligentzia.ch/blog/). Initiation à Glyphs 2.0, éditeur de caractères typographiques. 19 novembre, 9 h 15 à 16 h 45. Délai d’inscription : 29 octobre. Contenu : Glyphs 2.0, Lieu : Eracom, rue de Genève 55, 1004, Lausanne. Animatrice : Julie Janet Chauffie (sociologist & typeface designer).

Réunion du Groupe de journalistes ami·e·s d’E-CHANGER. Avec la participation de : Daniel Hitzig, journaliste, responsable de communication et presse d’Alliance Sud et Raji Sultan, responsable communication et relations publiques d’UNITÉ. Merci de confirmer ta présence à sergioechanger@yahoo.fr ou tel : 078 859 02 44 Comme toujours : repas froid et vin argentin + un verre pour le départ de Sergio. Lieu : E-CHANGER, rue St-Pierre 10, Fribourg

CABLEX, conférence d’entreprise 30 octobre, 10 h 15, Berne.

GENÈVE

4 e Assises du journalisme 28 octobre 2015 dès 12 h au Club suisse de la presse, Genève. Impressum, syndicom, Reporters sans frontières, Amnesty International, les journalistes d’investigation et le14Club de la presse orga11 12 13 15 nisent des Assises du journalisme. C O R P S Lieu : Club suisse de la presse, route O U E R A de Ferney 106, 1202 Genève.

Mardi 13 octobre 2015, 18 h-20 h 30. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 « Les défis d’une information percuR E S Q U I L L A tante pour une coopération suisse E P O U S A I T L solidaire » C

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sudoku Adressez votre solution (les trois chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici au 12 octobre à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le N° 10. Il ou elle recevra une carte offerte par notre partenaire de prestation Hotelcard.

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syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

12 h 00 Inscription, accueil, apéritif dînatoire 13 h 30 - Débats au Club suisse de la presse, Genève 13 h 40 Débat : Le journalisme d’investigation à l’heure de Wiki / Swissleaks et du datajournalisme. Avec : Sarah Harrison, journaliste britannique membre de Wikileaks, proche collaboratrice de Julian Assange ; Angelo Mincuzzi, journaliste à Il Sole – 24 Ore ; François Pilet, journaliste à L’Hebdo, a décortiqué les Swissleaks ; Myret Zaki, rédactrice en chef de Bilan. 15 h 00 Pause 15 h 30 : Workshops sur le journalisme d’investigation (Transparence, Sport-business et enquête et Nouvelles technologies de surveillance et entraves au travail des journalistes) 17 h 00 : Le journalisme : quel modèle d’affaires ? Avec Gaël Hurlimann, rédacteur en chef des plates-formes numériques du Temps et de L’Hebdo ; Hans Voigt, rédacteur en chef de Watson.ch, site d’infos en ligne lancé en janvier 2014 ; Mogens Blicher Bjerregard, président de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) ; Christiane Pasteur, rédactrice en chef adjointe, Le Courrier ; Sylvie Gardel, rédactrice en chef adjointe, site d’information sept.info. 18 h 30 Apéritif de clôture Frais d’inscription : Fr. 20.- pour les membres des associations

NYON JOURNÉE ROMANDE DE LA TYPOGRAPHIE Samedi 3 octobre à UNI Nyon, 9 h-13 h Infos : www.journeetypo.info

SWISSCOM GROUP-CLAIRE Séances d’information sur l’enquête claire Prière de consulter www.syndicom.ch/claire

CONTACTER SYNDICOM

Hommage à Adrian Frutiger

Agenda

Décès du créateur de l’Univers

secrétariat régional lausanne

Samedi 12 septembre, le monde du graphisme a appris avec tristesse la disparition d’un de ses illustres représentants : Adrian Frutiger. Le célèbre typographe suisse est décédé à l’âge de 87 ans et laisse derrière lui plusieurs polices de caractères internationalement reconnues. Des caractères connus de tous tels que l’Univers (photo), le Frutiger ou encore le Métro. Dans la lutte avec l’Helvetica, créée elle aussi en 1957, l’Univers remporte bientôt son pari commercial. Elle tourne sur les boules des machines à écrire électriques IBM, organise la circulation aux aéroports d’Orly et de Roissy à Paris, s’impose sur les affiches des Jeux olympiques de Munich en 1972 et anime les touches des claviers des premiers MacBook. Au tout début des années 1970, il crée la police Métro, pour le réseau de transports en commun parisiens. L’Astra-Frutiger est la police des panneaux des routes suisses depuis 2003. Frutiger était membre de la Fédération suisse des typographes – ancêtre de syndicom – depuis 1948 ! (YS).

LETTRE DE LECTEUR

Coup de gueule ! Savez-vous ce qu’est le projet TISA (Trade in Services Agreement) ? Je l’ai appris ce matin en lisant la dernière page de syndicom le journal du 28 août 2015. En fait, il s’agit d’un accord de libre-échange sur le commerce des services, en négociation depuis 2012 et tenu plus ou moins secret jusqu’en juin 2014. Révélé par Wikileaks, il échappe à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et concerne 52 pays dont les États-Unis, toute l’Union européenne et d’autres puissances économiques comme le Japon, la Turquie, le Canada, l’Australie ou le Mexique, le Brésil, la Russie, et bien entendu la Suisse. Le but poursuivi : démanteler les barrières

Décès Cuche Roland, La Chaux-de-Fonds, décédé le 08.08.2015 à l’âge de 87 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1945.

Python Marcel, Petit-Lancy, décédé le 08.07.2015 à l’âge de 81 ans. Membre de la section Genève depuis 1952.

Dayer André, Sion, décédé le 19.07.2015 à l’âge de 87 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1951.

Reymond Edouard, Petit-Lancy, décédé le 26.07.2015 à l’âge de 84 ans. Membre de la section Genève depuis 1999.

Despont Maurice, Givisiez, décédé le 31.07.2015 à l’âge de 84 ans. Membre de la section Genève depuis 1951.

Rufi Roger, Petit-Lancy, décédé le 07.08.2015 à l’âge de 84 ans. Membre de la section Genève depuis 1999.

Forney Jean-Claude, Vésenaz, décédé le 29.08.2015 à l’âge de 66 ans. Membre de la section Genève depuis 1967.

Sester Roger, La Chaux-de-Fonds, décédé le 17.07.2015 à l’âge de 71 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1963.

Miggiano Fernando, Les Avanchets, décédé le 02.09.2015 à l’âge de 61 ans. Membre de la section Genève depuis 1980.

Vuichard Jean-Claude, Veyrier, décédé le 08.08.2015 à l’âge de 67 ans. Membre de la section Genève depuis 1971.

aux échanges concernant tous les services. Ce qui comprend les transports, télécommunications, services financiers, mais touche aussi à l’eau et l’éducation par exemple. Il s’agit en fait de libéraliser l’ensemble des services qui ne sont pas directement des services régaliens de l’État (diplomatie, police, armée). La Poste en fait bien sûr partie. Nous sommes donc bien arrivés au stade final de la libéralisation des services publics, donc de l’ultralibéralisme. Ce qui m’étonne, c’est la passivité des syndicats ! Pas de prise de position ! Pas d’éditorial enflammé ! Pas de mobilisation ! Sont-ils tétanisés ? Ont-ils peur (de quoi) ? Pensent-ils que cette évolution est inéluctable ? On nous propose une entrée en discussion, pas davantage… ! Bien, mais je rappelle que quand le train est passé, il est déjà trop tard pour l’arrêter ou le diriger sur une autre voie… !

Au nom du Groupement des retraités de la section Arc jurassien-Région de Neuchâtel et environs : Frédéric Jeanneret

élections fédérales 2015 Valais : L’Union syndicale valaisanne recommande Mathias Reynard (PS et président de l’Union syndicale valaisanne) au Conseil national et Thomas Burgener (PS) au Conseil des États. Les autres unions syndicales romandes ne donnent pas de recommandations.

Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30; Catherine Tabary : 058 817 19 34; Fabienne Brunner : 058 817 19 36; Patricia Alcaraz : 058 817 19 31; Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26, Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mercredis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mercredi 12h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Loosli­strasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

IMPRESSUM rédaction Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne prochaine parution 23 octobre (délai rédactionnel : 5 octobre) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


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syndicom | N° 9 | 25 septembre 2015

REVENDICATIONS SALARIALES 2016

L’USS réclame des hausses de salaires jusqu’à 1,5 % Lors d’une conférence de presse, mercredi 2 septembre, l’Union syndicale suisse a rappelé que l’économie était assez robuste, malgré le franc fort, pour se permettre d’augmenter les salaires de tous, et notamment des employé·e·s de longue date. Tour d’horizon des secteurs Logistique, Télécom et Médias. Alain Carrupt*

Augmenter les salaires pour relancer la conjoncture Pour syndicom, il est clair que la ronde actuelle de négociations revêt une grande importance pour la stabilité économique de la Suisse. Les entreprises qui réa­ lisent une part importante de leur chiffre d’affaires sur le mar­ ché intérieur ont un rôle et une responsabilité importants dans l’économie globale. Cela est par­ ticulièrement vrai pour La Poste et Swisscom, qui sont des entre­ prises proches de l’État. Car seule une augmentation des salaires réels de leurs employé∙e∙s – et en particulier des bas et moyens salaires – permettra de maintenir la demande pour les produits et prestations indigènes et de relan­ cer ainsi la conjoncture. Grâce au renchérissement négatif et au

prises qui fournissent des presta­ tions sur le marché postal et des colis.

bas niveau des taux d’intérêt, les grands groupes gardent une marge de manœuvre bien suffi­ sante pour augmenter les salaires. Dans les négociations, syndicom poursuit en outre sa stratégie syn­ dicale : revendiquer systématique­ ment l’introduction de salaires minimaux équitables. L’exemple le plus récent est la nouvelle convention collective de travail (CCT) conclue avec swisscontact (voir p. 7), une association patro­ nale de la branche des centres d’appels et de contact. Dès le 1er septembre 2015, quelque 2000 employé∙e∙s de la branche béné­ ficieront de salaires minimaux annuels s’élevant entre 50 072 fr. (région de Zurich) et 42 000 fr. (région du Tessin).

Swisscom : augmentation générale de 1% Chez Swisscom, la prochaine ronde de négociation des salaires n’aura lieu qu’au printemps. syndicom compte revendiquer une revalo­ risation de 1 %. Compte tenu de l’évolution solide du chiffre d’af­ faires et du bénéfice de Swiss­ com, on peut s’attendre à ce que les négociations aboutissent à un bon résultat. Dans le reste de la branche des télécommunications, les adapta­ tions des salaires interviennent en général après les négociations de Swisscom. Les résultats des 3e et 4e trimestres sont détermi­ nants. Cependant, chez Sunrise, UPC Cablecom et Salt, on constate dès aujourd’hui que l’évolution du chiffre d’affaires et du bénéfice se présente moins favorablement que chez Swisscom (voir p. 5). La branche des télécommunications est particulièrement sensible et réactive aux fluctuations de la demande intérieure.

Important signal de La Poste pour 2016 Durant le 1er semestre 2015, La Poste a encore amélioré son résul­ tat d’exploitation et son béné­ fice. Il est donc juste et opportun que les salaires des employé∙e∙s soient relevés de façon continue, afin que le personnel participe au bon résultat et au gain de pro­ ductivité de l’entreprise. Cet été, syndicom et La Poste Suisse sont parvenus à un accord sur les aug­ mentations de salaires pour 2016. Dans les deux sociétés de groupe Poste CH SA et PostFinance SA, les augmentations individuelles s’élèveront à 0,6 % de la masse salariale. De plus, un versement unique de 400 fr. sera octroyé aux employé∙e∙s en avril 2016. Dans la société de groupe Car­ Postal Suisse SA, 0,4 % de la masse salariale sera dédié aux augmen­ tations individuelles. Ces mesures salariales interviendront égale­ ment en avril 2016. Les résultats des négociations avec La Poste Suisse doivent aussi servir de ligne directrice aux autres entre­

Médias : au moins 100 fr. d’augmentation

« Seule une augmentation des salaires réels – et en particulier des bas et moyens salaires – permettra de maintenir la demande pour les produits et prestations indigènes et de relancer ainsi la conjoncture. »

PHOTO YOSHIKO KUSANO

Les grandes entreprises des domaines Logistique et Télécom­ munications présentent une évo­ lution très stable, au vu de leur chiffre d’affaires et des bénéfices du premier semestre 2015. Si l’on compare avec les chiffres des années précédentes, on constate qu’elles sont parvenues à compen­ ser le « choc du taux de change » sans accuser de pertes significa­ tives. Leurs bonnes performances contribuent largement à mainte­ nir la croissance économique en Suisse, même si son niveau est très bas. Les grands groupes de médias ont eux aussi bien maî­ trisé cette situation et les muta­ tions structurelles traversées par la branche depuis de nombreuses années. Dans le secteur de l’indus­ trie graphique et du commerce du livre et des médias, où la pres­ sion sur les prix et les marges s’est fortement accrue du fait de la sur­évaluation du franc, la situa­ tion s’avère plus difficile pour un grand nombre d’entreprises.

Pour les employé·e·s des entre­ prises des médias, syndicom revendique une revalorisation des salaire de 100 fr. au moins. On s’attend à de bons résultats annuels dans les grands groupes, malgré la situation difficile de la branche (diminution des marges et pression sur les prix liées à la surévaluation du franc, recul des annonces publicitaires dans les médias imprimés, transfert de mandats d’impression à l’étran­ ger). Les groupes tels que Ringier, NZZ et Tamedia sont les principaux concernés. Au premier semestre 2015, Tamedia a engrangé un bénéfice exceptionnel de plus de 70 millions grâce à la cession de LS Distribution Suisse et de la société du Winterthurer Stadtanzeiger. Il serait temps qu’une partie de ces gains soit enfin destinée aux salarié∙e∙s, sous forme d’une augmentation des salaires et en guise de « dividende ». Les gains engendrés par la publicité numé­ rique doivent être réinvestis dans le personnel et la qualité journa­ listique. Il est à noter que les revendica­ tions de syndicom ne seront défi­ nitives que lorsqu’elles auront été adoptées formellement par les organes internes du syndicat.

* Président de syndicom

Revendications dans le reste de l’économie La situation de la plupart des branches et des entreprises de Suisse est bonne. C’est pour­ quoi les syndicats membres de l’Union syndicale suisse (USS) demandent des hausses de salaire allant jusqu’à 1,5 %. Dans toute la mesure du pos­ sible, ces hausses devront être générales et il s’agira d’accor­ der une attention particulière aux employé∙e∙s de longue date. De manière globale, l’USS relève qu’une augmentation des salaires se justifie – de sur­ croît – par la hausse probable des primes d’assurance mala­ die de l’année prochaine, et des loyers toujours élevés. Concrètement, l’absence de revalorisation des salaires en 2016 impliquerait une baisse du pouvoir d’achat… et un bon nombre d’employés le vivent déjà. Daniel Lampart relève encore, dans son analyse, que la productivité des travailleurs a crû de 11 % lors de ces dix dernières années. Soit davan­ tage que les salaires. Au tour des bas et moyens revenus L’évolution de l’économie inté­ rieure est robuste. Les banques et les assurances font à nou­ veau des bénéfices et l’écono­ mie d’exportation, qui subit les effets du franc surévalué, a profité de la reprise de la conjoncture dans l’Union euro­ péenne (UE) ainsi que de la baisse des prix des produits intermédiaires achetés à l’étranger. « Pareille hausse (jusqu’à 1,5 %) est, toutes dif­ férences entre branches et entreprises confondues, clai­ rement justifiée », a expliqué Paul Rechsteiner, le président de l’USS. Afin que les bas et moyens revenus profitent aussi de la bonne marche des affaires comme ils l’ont mérité, les hausses de salaire doivent être générales. En outre un besoin particulier de rattrapage apparaît en ce qui concerne les employé∙e∙s de longue date. Les travailleurs ayant de l’an­ cienneté, et ceux au bénéfice d’un CFC, sont en effet les grands perdants de ces der­ nières années en termes d’augmentation des salaires.

Se fondant sur les chiffres de l’Office fédéral de la statis­ tique (OFS), l’USS relève que la croissance des revenus de 1996 à 2012 est de 7,3 % pour l’ensemble des travailleurs. En moyenne seulement. Car si la hausse est de 12 % pour les cadres supérieurs, elle n’est que de 3 % seulement pour les employés avec CFC, et de 2,7 % pour les travailleurs qui ont plus de vingt ans d’ancien­ neté. construction : 1,5  % Pour le secteur principal de la construction, le syndicat Unia demande une hausse générale de 1,5 %. « Les maçons ont besoin de cette valorisation et c’est dans les cordes des entre­ prises », estime Vania Alleva, présidente d’Unia. Pour le second œuvre et la branche des transports en plein essor, Unia demande une hausse générale de 1 % et, pour l’industrie chimico-pharmaceutique, 120 fr. de plus par mois. Pour l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), de même que pour l’industrie alimentaire, Unia demande 80 fr. de plus. Enfin, dans le commerce de détail, Unia demande des hausses de salaire ciblées pour le personnel formé et au béné­ fice d’une grande expérience professionnelle. Service public Aux CFF, il n’y aura pas de négo­ ciations sur les salaires cette année, car les mesures sala­ riales ont déjà été fixées pour plusieurs années, dans le cadre des négociations CCT 2014. Des augmentations individuelles de 0,8 % sont prévues jusqu’en 2020. Pour les revendications du personnel des nombreuses autres sociétés de chemins de fer, le SSP décidera au cas par cas, la situation économique de ces entreprises variant considé­ rablement. Le diktat des économies sur les salaires du personnel de la Confédération est incompré­ hensible. Les syndicats concer­ nés s’opposeront à ce que le personnel paie les pots cassés de la diminution des recettes, conséquence d’une politique fiscale erronée. (USS)


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