N° 11 23.12.2016
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
le journal
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale, 3001 Berne
cct swisscom 2018
PHOTO SAM BUCHLI
édito
Préserver la sphère privée et empêcher la disponibilité des employé·e·s 24 h / 24 page 5
Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias et membre du CD
La poste suisse
Stop au démontage postal et à la stratégie pochette-surprise ! pages 4, 6-7
Bonne santé et longue vie !
Qu’est-ce qui nous attend à la retraite ? Bienvenue dans la « société de longue vie » page 13
Assemblée des délégué·e·s 2016
Riposte aux fermetures
Penser et agir en réseau ! Nous ne pouvons pas laisser la numérisation du monde du travail aux chantres de la libéralisation, car un environnement de développement non réglementé produit des perdants. Et ces derniers sont enclins à adhérer à des « solutions » populistes, racistes et d’extrême droite. L’histoire l’a démontré et nous le vivons actuellement avec le Brexit, l’élection de Donald Trump et la montée en force des partis comme le Front national, l’AfD, l’UDC & Cie. Le renforcement du camp conservateur et de l’extrême droite aura raison des laissés-pour-compte.
Lors de leur assemblée annuelle, les délégué·e·s de syndicom ont décidé l’ouverture du fonds d’action. Des moyens financiers importants peuvent ainsi être mis à disposition pour combattre le démantèlement sans stratégie des offices de poste. › page 18
Haro sur le crowdworking, l’ubérisation et les mandats à forfaits ! Les partis bourgeois souhaitent exploiter la numérisation et ses modèles de travail pour supprimer les réglementations en matière de droit du travail, trop sociales à leurs yeux. Ils s’y emploient déjà chez Uber : au lieu d’étendre à l’ensemble de l’entreprise les dispositions de protection concernant les services de taxi, ils veulent supprimer ces réglementations pour tous. Il ne fait aucun doute que c’est la mauvaise voie : le système social et de formation doit être renforcé et adapté aux nouveaux modèles de travail. Une caisse de chômage, développée en caisse de formation financée par les gains de productivité de la numérisation, pourrait garantir à tous durant leur carrière une reconversion financée et de nouvelles perspectives pour le cas où la digitalisation ferait disparaître leurs professions ou activités. Puisque les entreprises peuvent transférer en temps réel des processus virtuels ou la production physique sur d’autres sites et exploiter le réseau pour créer de la plus-value, nous devons de notre côté développer des méthodes pour mener nos conflits du travail en réseau et sur la Toile. En route pour la prochaine bataille, qui promet de ne pas être la dernière ! Nous vous souhaitons à toutes et à tous une nouvelle année syndicale et sociale pleine de succès !
PHOTO SAM BUCHLI
Sans pression syndicale, il n’y aura pas de progrès social ni de répartition équitable du travail.
diversité de la presse
Médias sur Internet, l’alternative ? Une kyrielle de plateformes de journaux alémanique essaiment sur Internet. Intéressant pour la Romandie après l’« automne Tamedia ». Mais elles doivent toutefois lutter pour leur survie. Res Minder Un boyau de cave exigu, quatre places de travail, un radiateur électrique qui réchauffe à peine les locaux. La fenêtre donne sur une petite cour intérieure, au fond de laquelle se dresse la façade du Volkshaus à Zurich. « Quand les Chippendales se produisent, nous entendons la foule s’enflammer », s’amuse Pascal Sigg. Il est l’un des trois fondateurs du magazine numérique Coup, disponible en ligne depuis mars de cette année. La salle de rédaction correspond parfaitement au cliché romantique de la startup nichée dans un garage et leurs créateurs
se fondent dans ce décor. Les trois jeunes journalistes passionnés n’ont pas trouvé leur bonheur dans les médias traditionnels. Ils comptaient écrire de longs articles fouillés au lieu de pondre trois petites histoires par jour ou de générer quelques clics en ligne. Ils avaient pour référence le « magazine » du Tages-Anzeiger à son apogée, le magazine économique allemand Brand Eins ou encore le magazine Reportagen. « Nous voulons vendre du journalisme et non pas faire l’événement », résume Sigg avec cette punchline efficace.
En novembre 2014, Pascal Sigg, Andres Eberhard et Joel Bedetti louaient la cave du Volkshaus et réfléchissaient à un modèle commercial, qui devait être compatible avec leurs autres jobs. D’où l’idée de publier chaque mois un grand reportage. La solution en ligne s’est imposée naturellement, car elle offre plus de flexibilité. Soutenus financièrement par la Fondation bâloise pour la diversité de la presse, les trois journalistes investissent la somme reçue dans une campagne professionnelle
suite pages 2-3