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La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément. Pour toute information : info@mediatheme.fr

Des recherches pionnières dans la lutte contre le cancer

Quand la recherche repousse les limites

Les défis alimentaires boostent l’innovation

L’ambitieuse politique de la Ligue nationale contre le cancer.

Le Cern dispose du plus grand accélérateur de particules au monde.

La « seconde révolution verte » est en marche.

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(publicite)

spécial R e c h e r c h e e t I n n o v a t i o n

Les cahiers de la compétitivité été saisie par le gouvernement – la consultation nationale devant avoir lieu au second semestre 2009. D’où la volonté de donner aux nanotechnologies une place importante au SERI 2009 et d’y associer des débats. Présenté comme une priorité du gouvernement par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le plan NanoInnov se traduira, dès 2009, par un investissement de 70 millions d’euros, dans le cadre du plan de relance. Ici aussi l’objectif est juridique puisqu’il faudra augmenter notre part relative de brevets dans ces domaines. La ministre a en effet souligné que si la France occupe le 5e rang mondial (3 526 publications sur les nanotechs en 2006, soit 5,6% des publications mondiales), elle peine à transformer ces recherches en réussites industrielles (290 brevets dans le domaine en 2005, soit moins de 2% des brevets mondiaux).

Le  défi   de  la  relance

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lors que la 5e édition du Salon Européen de la Recherche et de l’Innovation (SERI) ouvre ses portes à Paris, l’économie de la connaissance est plus que jamais au centre des attentions. Associée au potentiel de développement des Cleantechs (technologies vertes), l’autre thématique phare du SERI, ils apparaissent comme des champs d’opportunités qui vont pousser les

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Pour surmonter la crise, et bâtir des stratégies pérennes, politiques, entrepreneurs, chercheurs et investisseurs européens misent sur la recherche et l’innovation. parties prenantes à adopter les méthodes de l’Open innovation (innovation ouverte). Une nouvelle approche du management de l’innovation qui « consiste à ne plus restreindre l’innovation à la seule R&D interne mais à interagir et collaborer avec tous les acteurs de l’écosystème de l’entreprise ».

Une Europe de la recherche en construction Pour donner une solide ossature à l’espace euro-

péen de la recherche, la Commission européenne a approuvé en décembre 2008 la création de dix grandes nouvelles infrastructures de recherche dans l’Union. Sélectionnés par le Forum stratégique européen pour les infrastructures de recherche (ESFRI), ces projets ambitieux vont du laboratoire de haute sécurité biologique (recherche sur les agents pathogènes mortels), aux installations pour l’expérimentation des tech-

nologies de captage et de stockage du C02, aux radars d’étude de l’atmosphère terrestre ou aux télescopes pour l’astronomie gamma à haute énergie. Elles constitueront autant de points de contact et d’échange entre chercheurs pour les dix ou vingt ans à venir. Stimuler la recherche et l’innovation passera aussi forcément, et plus prosaïquement, par la capacité des Européens à harmoniser leurs juridictions : le brevet

paneuropéen reste l’une des avancées les plus attendues par les chercheurs, investisseurs et entrepreneurs.

Un retard à combler dans les nanotechs Autre sujet de discorde relative : les nanotechnologies. A la différence des technologies vertes, qui ont les faveurs du public, elles inquiètent l’opinion. Pour en prendre la mesure, la Commission nationale du débat public a récemment

Les entreprises privées encouragées à innover Grand acteur également présent au SERI 2009, l’Association nationale de la recherche et de la technologie (qui rassemble les principaux acteurs publics et privés de la recherche et de l’innovation) fera un bilan des Conventions CIFRE et de la plate-forme de prospective FutuRIS. Les conventions CIFRE ont, en 25 ans, réuni 6000 entreprises (pour moitié des PME), 4 000 laboratoires et

12 000 doctorants autour de projets de recherche et d’innovation. Il est vrai que la France semble n’avoir découvert que récemment l’importance stratégique du doctorat : si dans la plupart des pays, il est le diplôme de référence, on leur a longtemps préféré le master et le titre d’ingénieur... Pour sa part, FutuRIS assure un suivi du système français de recherche et d’innovation et présentera un rapport sur « Les Processus d’Innovation : l’entreprise et son écosystème ». Fruit d’une série d’entretiens et de débats avec les responsables de l’innovation de plusieurs dizaines de grandes entreprises, il constitue un état de l’art des évolutions actuelles du management de l’innovation dans les grandes entreprises. Celles-ci ne doivent pourtant pas monopoliser l’attention : s’il existe un sujet de consensus européen, c’est bien la volonté de donner plus de poids aux PME et aux start-ups. Pour preuve, pendant le SERI 2009, le Grand Prix Siemens de l’Innovation (GPI) récompensera 3 entreprises françaises, et Saint-Gobain distinguera trois start-up européennes innovantes. Autant d’initiatives allant dans le bon sens, même si beaucoup d’efforts restent encore à faire : l’agenda de Lisbonne fixait pour 2010 aux membres de l’Union européenne un objectif de R&D global de 3% de leur (PUBLICITE) PIB. En France, ce taux est de 2,2%. Christophe Castro n

interview

« L’innovation ouverte est une réalité qui s’impose » Quelles sont les grandes tendances sur le Salon cette année ? Les réponses de Catherine Gautier de La Plaine, commissaire générale du Salon Européen de la Recherche et de l’Innovation. en constituent la preuve et peuvent servir d’exemple. A noter également la présentation des résultats du benchmark européen sur l’Open Innovation, d’Atos Consulting.

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Pourquoi avoir choisi le thème de l’innovation ouverte pour le SERI 2009 ? Le SERI a pour vocation de faire dialoguer les professionnels de la recherche et de l’innovation, tous secteurs d’activité confondus. L’innovation ouverte est un thème fédérateur mais qui peut sembler idéaliste : comment un porteur de projet peut-il envisager sereinement de partager son avance technologique ? Pourtant l’innovation ouverte est une réalité qui s’impose au plan national et international, rendant nécessaire la collaboration avec différentes parties prenantes : la tenue d’un évènement tel que le SERI 2009 illustre parfaitement cette tendance. Concrètement, les PMI/PME

Catherine Gautier de La Plaine. jouent, à notre avis, un rôle essentiel de « liant » entre les structures de recherche publiques ou privées. Elles sont capables de réagir vite et de développer des technologies ciblées, pouvant être déclinées ensuite dans de nombreux secteurs d’activité. La cinquantaine de PME/ PMI accueillies cette année

La recherche et l’innovation peuvent-elles apparaître comme une solution à la crise ? Récemment, M. Sarkozy a annoncé qu’il croyait en la relance économique par le biais de l’innovation. Gageons que la majorité des chefs d’entreprises, en France mais aussi dans le monde entier, partagent son avis… Consacrer un budget stable, voire augmenté, aux dépenses publiques et privées de R&D est le gage d’une réponse adaptée aux grands

défis planétaires (protection de l’environnement, changement climatique, lutte contre les maladies émergentes, énergies nouvelles...). Ces problèmes nouveaux, qui exigent des réponses rapides et pérennes, obligent tous les acteurs à innover. Comment le SERI 2009 vit-il cette crise ? Si nous organisons chaque année avec autant de passion le Salon Européen de la Recherche & de l’Innovation, c’est parce que nous pensons que, crise ou pas crise, les rencontres directes sont indispensables pour faire avancer ses idées et en trouver de nouvelles. Notre challenge à nous, organisateur d’évènement, est… d’innover ! Notre pro-

duit évolue et se modernise en fonction des attentes de nos clients. Pour exemple, un réseau WIFI sera dédié à l’accélération et à la qualification des rencontres entre exposants et visiteurs. Frappés par la crise, certains grands acteurs ne sont pas au rendez-vous cette année. Mais de nombreuses structures françaises et européennes sont, comme nous, convaincues que c’est le moment où jamais d’accélérer son développement, de saisir des opportunités et de gagner en visibilité notamment auprès des pouvoirs publics. C’est en unissant nos énergies et nos idées que nous parviendrons à relancer notre économie. par

Propos recueillis Caroline duprès n

LES CAHIERS DE LA COMPÉTITIVITÉ, datés du 4 Juin 2009, sont édités par l’Agence Média Thème.

Directeur de la rédaction : Franck Haufrecht - Rédactrice en chef : Elodie Toustou-Chelidze - Chef de rubrique : Christian Jacques. Ont participé à la rédaction de ce numéro : Carole Aïach-Soussan, Emmanuelle Angot, Rebecca Assoun, Frédéric Auzanneau, Fanny Bijaoui, Christophe Castro, Caroline Duprès, Gaëlle Ginibrière – Secrétaire de rédaction : Elisabeth Marchand – Studio graphique : David Garino, Ingrid Lhande – Directeur de la stratégie : Deror Sultan – Service administratif : Anne-Marie Duron – Responsables d’édition : Aurélien Obadia, Luc Parlier, Gilles Rubinstein, Frédéric Thabet – Responsable des relations extérieures : Marie de Bayser – Média Thème : 17, rue de Lancry - 75 010 PARIS - Tél. : 01 77 37 00 37 – www.mediatheme.fr Contact : info@mediatheme.fr (La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément)

CAHIER DU « MONDE » DATÉ DU 4 JUIN 2009, N° 20017. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT


Le monde de la compétitivité - Recherche et innovation (PUBLICITE)

TECHNOLOGIES vertes

management de l’INNOVATION Les cahiers Adobe Garamond Pro

L’hydrogène, vecteur des énergies renouvelables

Un accompagnement complet pour soutenir les projets innovants

L’énergie devient un enjeu mondial. Depuis 1997, la CETH (Compagnie Européenne des Technologies de l’Hydrogène), propose des solutions innovantes, propres et fiables pour répondre aux exigences du marché de demain comme l’explique Fabien Auprêtre, chef de projet.

Que signifie pour vous soutenir le « management de l’innovation » ? A la CCI, nous soutenons cette véritable culture d’entreprise qu’est le management de l’innovation. Nous favorisons cette démarche managériale qui implique innovations technologiques, marketing, organisation mais aussi une capacité à se poser les bonnes questions et à se remettre en cause. Le tissu local se compose de 60 000 entreprises dont 95% emploient moins de 20 salariés. Ces PMI, PME et TPE n’ont pas la taille suffisante pour jouer sur les effets de volume ou investir suffisamment, et seules, dans l’innovation.

En tant que partenaire des entreprises, notre démarche est donc naturellement de les aider collectivement mais aussi individuellement. Notre soutien est de trois ordres : sensibilisation et information des PME, mise en réseau et accompagnement des chefs d’entreprises.

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Quelles sont vos actions pour répondre à ces demandes ? Notre service « Appui aux entreprises et à l’innovation » intervient directement auprès de 250 PME par an. Nous travaillons étroitement avec les Pôles de Compétitivité de la Région PACA. Cette collaboration a débouché notamment

A la disposition des porteurs de projet : une batterie d’outils pratiques.

sur le programme Valor’Innov, initialement conçu avec le pôle Capénergie dans le domaine des énergies renouvelables. Cela a permis, en 18 mois, de diagnostiquer et de lancer vingt projets innovants. Nos équipes sont allées convaincre les chefs d’entreprises de mettre en œuvre les projets innovants qu’ils laissaient en « stand-by » au sein même de leur entreprise. Après avoir diagnostiqué la faisabilité technique, commerciale et financière de chaque projet, nos équipes ont travaillé avec les dirigeants à leur mise en œuvre. Les projets portaient, entre autres, sur la réduction des pertes énergétiques dans les industries électro-intensives, l’optimisation énergétique de l’existant par la télé-supervision ou encore le développement de l’éclairage solaire. Nous souhaitons désormais pouvoir en faire bénéficier d’autres Pôles de compétitivité. Nous avons aussi mis en place une plateforme collaborative « Ecobiz Côte d’Azur » qui permet d’animer et de fédérer cette communauté, sur internet.

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Dominique Estève. Comment fonctionne cette plate-forme ? Accessible sur www.coteazur-ecobiz.fr, Ecobiz est un réseau national développé dans près de vingt Chambres de commerce. Cette e-communauté des acteurs économiques permet de partager informations et connaissances, d’accéder à des savoir-faire, de développer son réseau professionnel. Parmi les sept communautés de « Ecobiz Côte d’Azur », la Communauté « Innovation » est le point d’entrée permettant aux porteurs de projets de trouver les acteurs clés de l’innovation ainsi que les bonnes pratiques du management de projets innovants. Elle remporte un franc succès avec 335 entreprises inscrites.

Quels sont les atouts de l’hydrogène ? L’hydrogène est un gaz non toxique, incolore et inodore qui n’est pas plus dangereux que les combustibles actuels. C’est un vecteur d’énergie non polluant, complémentaire à l’électricité, qui est appelé à jouer un rôle majeur dans les systèmes énergétiques de demain. L’hydrogène peut être produit à partir d’énergies renouvelables (sans émettre de CO2 ou de rejets polluants) et ainsi servir de médium de stockage pour être restitué en fonction des besoins comme combustible ou gaz de procédé. Nous pensons que la production d’hydrogène à partir de sources d’énergies renouvelables est un point clé pour voir l’avènement d’une économie de l’hydrogène avec un réel avantage environnemental. Quelles sont vos solutions ? Depuis sa création, CETH a développé une expertise lui permettant de créer des systèmes industriels innovants et éco-responsables. Après cinq années de développement, CETH propose une gamme d’électrolyseurs (type PEM) pour la production d’hydrogène « propre » à partir d’eau et d’électricité. CETH travaille également sur un générateur d’hydrogène très compact et très performant qui utilise un combustible renouvelable : le bioéthanol.

Carole Aïach-Soussan n

Une nouvelle gamme d’électrolyseur

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Le mot d’ordre à la Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur : écouter, représenter et favoriser la compétitivité des entreprises. Et tout particulièrement dans le domaine du management de l’innovation, comme l’explique son président Dominique Estève.

Un électrolyseur PEM GENHY 5000 MP alimenté par un champ photovoltaïque.

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es cinq dernières années, CETH a développé une gamme d’électrolyseurs de type PEM à haut rendement (> 80%) permettant la production d’hydrogène pour des capacités variant de 0,1 à 50 Nm3/h. Ces systèmes fonctionnent typiquement entre 6 et 30 bars et des tests sont actuellement en cours sous 50 bars. Cet écoproduit, compact et totalement automatisé permet de produire de l’hydrogène sans émission de gaz à effet de serre simplement à partir d’eau et d’électricité. Une étude menée sur plus de trois années permet maintenant à CETH de garantir le fonctionnement de ses électrolyseurs sous une alimentation par énergie renouvelable discontinue de type éolienne ou solaire. R. A. n

Rébecca Assoun n

ENGAGEMENT

Des projets de recherche pionniers dans la lutte contre le cancer

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La Ligue nationale contre le cancer est le premier financeur non gouvernemental de la recherche française contre le cancer. Jacqueline Godet, vice-présidente de la Ligue, chargée de la Recherche et présidente du Conseil Scientifique National, évoque les axes stratégiques de l’association en matière de lutte contre le cancer.

Jacqueline Godet. Quelle est la spécificité de la Ligue nationale contre le cancer ? La Ligue est une association caritative créée il y a 90 ans. Elle est représentée sur tout le territoire et dans les DOM-TOM par des comités départementaux. La Ligue n’a aucune ressource autre que celle qui vient de la générosité du public. La Ligue compte près de 720 000 adhérents qui payent une cotisation et font des dons ; la Ligue collecte aussi des legs. Dans chaque département, les comités de la Ligue organisent éga-

lement des manifestations qui permettent de récolter des fonds. Sans oublier les produits des quêtes qui ont lieu lors des obsèques. Les missions sociales de l’association sont les suivantes : recherche, information, prévention, dépistage et actions pour les malades. La mission recherche est celle qui reçoit la plus large partie des fonds récoltés. Une évidence quand on sait que les donateurs mettent la recherche en première ligne comme moyen pour lutter contre le cancer. Quelle est la politique de l’association en matière de Recherche et d’innovation ? Le budget recherche de la Ligue est d’environ 35 millions d’euros. Depuis plusieurs années, la Ligue est le premier financeur indépendant de la Recherche contre le cancer. Elle ne dépend pas des institutions publiques et décide seule de sa stratégie et de sa politique scientifique sans pression aucune. La

Ligue s’appuie sur un conseil scientifique national qui rassemble des chercheurs reconnus par des tutelles publiques (CNRS, Inserm, CEA, Universités). Ils ont une connaissance parfaite des études sur la lutte contre le cancer en France comme à l’étranger. Le Conseil Scientifique National de la Ligue se réunit quatre fois par an et fait des propositions d’axes stratégiques de recherche. Avant d’être lancées, ces propositions doivent être validées par le conseil d’administration de l’association. Ces propositions concernent notamment le soutien accordé aux jeunes chercheurs doctorants et post-doctorants (plus de 3000 en 10 ans). Quels sont vos principaux axes de développement ? Deux programmes phares ont été conçus, initiés et soutenus par la Ligue depuis les années 2000. Ce sont des programmes pionniers utiles à l’ensemble de la recherche française. Le programme

« Équipes Labellisés » permet à des chercheurs d’obtenir, pendant trois ans, un soutien financier et de recevoir le « Label Ligue » reconnu par les institutions publiques. Chaque année, la Ligue soutient de 90 à 100 équipes labellisées. Celles-ci publient leurs travaux dans des revues internationales et déposent des brevets grâce en partie au soutien de l’association. Chaque équipe remet un rapport scientifique et financier annuel et, au bout des trois ans, elle remet un rapport final et, éventuellement, repose sa candidature. L’autre programme phare est celui de la Carte d’Identité des Tumeurs (CIT®). Il concerne l’analyse des tumeurs sur les mêmes plateformes technologiques après les mêmes contrôles de qualité. Son objectif : apporter une aide au diagnostic et à la prise en charge personnalisée des malades, mais aussi mieux comprendre les mécanismes de la cancérogenèse. Fanny Bijaoui n

La recherche contre le cancer sous toutes ses formes

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a Ligue nationale contre le cancer soutient des projets en recherche épidémiologique sur les risques du cancer qui servent de base aux campagnes de prévention. Elle soutient ainsi des études menées par le réseau Francim qui s’appuie sur les données des registres de cancer. Les résultats ont été publiés sous le titre Survie des patients atteints de cancer en France, aux éditions Springer. Depuis plus de dix ans, la Ligue supporte aussi une étude prospective, l’enquête E3N, qui concerne environ 100 000 femmes de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale. L’objectif est d’évaluer le rôle des facteurs hormonaux et alimentaires dans le cancer du sein et dans le cancer du côlon. La Ligue apporte également son aide à la recherche en sciences humaines

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et sociales. En effet, la pathologie du cancer ne réunit pas seulement le malade, le médecin et sa famille, mais toute la société environnante. Par exemple, des recherches sont menées sur l’annonce du diagnostic, le retour à domicile ou la réinsertion professionnelle. La Ligue lance ainsi chaque année des appels à projets destinés à des spécialistes en sciences humaines et sociales qui travaillent avec des oncologues et des patients sur ces sujets.

Une recherche clinique tournée vers les adolescents L’association soutient également la recherche clinique (essais thérapeutiques d’agents anticancéreux) et finance, depuis quatre ans, un programme original

et innovant : l’action « Adolescents et Cancer ». La France connaît en effet un problème de prise en charge des adolescents puisqu’il n’existe pas de service d’accueil dédiés à ces jeunes malades. Pourtant, ils ont des besoins spécifiques, aussi bien pour le traitement que pour le soutien psychologique ou la réinsertion dans la vie scolaire et professionnelle. Depuis fin 2005, des projets de recherche ont été lancés pour préciser les besoins en unités de cancérologie pour adolescents et la faisabilité de leur mise en place. La Ligue en partenariat avec certains centres E. Leclerc organisent des manifestations chaque année avant Noël. Les collectes permettent à la Ligue de soutenir ce programme. F. B. n

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La « Carte d’identité des tumeurs », un programme unique

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oté d’un budget annuel moyen de 2,5 millions d’euros, le programme Carte d’Identité des Tumeurs (CIT®) a été initié par la Ligue il y a neuf ans. À ce jour, il a permis d’analyser, au plan génomique, 5 921 tumeurs sur un total de plus de 7 000 annotées et disponibles pour les analyses génomiques (http://cit.ligue-cancer. net). Une vingtaine de pathologies différentes sont incluses, mais deux font l’objet de consortiums multicentriques : le cancer du sein (dix projets) et le cancer du côlon (cinq projets). On peut citer en exemple les études génomiques sur l’hépatoblastome – la tumeur hépatique pédiatrique la plus fréquente – qui ont mis en évidence une signature de 16 gènes prédictifs de l’évolution de la maladie et ont ouvert la voie à la recherche d’un traitement personnalisé lorsque la chimiothérapie conventionnelle n’apporte pas les résultats escomptés. De même, les travaux de génomique réalisés sur le cancer du sein sur plus de 1 000 tumeurs, ont permis d’affiner le classement de celles-ci en huit groupes moléculaires contre les trois utilisés actuellement en routine clinique.

Un programme concret pour les malades Ce programme de recherche commence à trouver des applications au lit du malade. Ainsi, une étude CIT a permis de trouver une signature moléculaire qui différencie les tumeurs malignes des tumeurs bénignes de la glande corticosurrénale. Elle est utilisée en routine clinique à l’hôpital Cochin à Paris. Il en est de même pour les tumeurs cérébrales, difficiles à classer par les méthodes conventionnelles. L’étude CIT a permis de trouver des anomalies dans le génome qui permettent de mieux distinguer les différents types de tumeurs au moment du diagnostic. Cette étude est appliquée en routine clinique à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Plus de 800 patients ont déjà bénéficié de cette amélioration du diagnostic. Les apports du programme CIT vont s’ajouter à l’effort d’un consortium international (International Cancer Genome Consortium) qui vient de voir le jour avec pour objectif de recenser toutes les mutations dans 50 types de cancer différents. F. B. n


Le monde de la compétitivité - Recherche et innovation (PUBLICITE)

languedoc-roussillon

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Fondé en 1954, le Cern*, situé près de Genève, dispose du plus grand accélérateur de particules au monde : le Grand collisionneur de hadrons (LHC). Interview de Rolf Heuer, son directeur général depuis janvier.

Pr Rolf-Dieter Heuer. Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) va redémarrer. Dans quels domaines attendez-vous des retombées scientifiques ? Le LHC permettra des avancées scientifiques majeures dans la connaissance fondamentale de la matière et de ses origines. Il a été construit pour répondre à des questions essentielles de la physique des particules. De quoi est constitué 96% de l’univers ? Qu’est-ce que la masse ? Pourquoi la nature semble-t-elle avoir une préférence pour la matière ? L’espace-temps a-t-il plus de quatre dimensions ? Vous voulez établir des partenariats avec des pays et des laboratoires dans le monde entier… Le Cern compte vingt Etats membres européens. De nombreux autres pays, non européens, participent aussi à ses activités. Certains Etats ou organisations ont le statut d’observateur. 580 instituts et universités utilisent nos installations. La coopération d’équipes françaises du CNRS/IN2P3 et du

CEA avec des pays émergents leur permet de participer au LHC et facilite l’établissement de partenariats avec le CERN. Le CEA et le CNRS sont vos partenaires en France. Qu’apportent ces collaborations ? En tant que membre, la France participe pour 15% du budget. 210 physiciens et 230 ingénieurs et techniciens du CNRS/IN2P3 et du CEA participent aux quatre expériences du LHC. Leur forte participation à l’effort de R&D en matière d’instrumentation dès le début des expériences a permis aux équipes françaises de jouer un rôle prépondérant dans le choix des technologies retenues, dans la conception et la réalisation des détecteurs. La cryogénie et la supraconductivité font notamment partie des domaines clés de l’expertise française au LHC. Les ingénieurs et techniciens du CNRS/ IN2P3 et du CEA ont contribué à la conception et à la réalisation des aimants quadripôles et d’une partie du système cryogénique de

l’accélérateur. Les technologies de la microélectronique et du silicium permettent le développement de nouveaux détecteurs très précis. Pour les techniques de stockage et de traitement informatique de grosses masses de données, les équipes françaises ont joué un rôle moteur dans le projet européen coordonné par le Cern, qui a permis de mettre en œuvre le concept de grille de calcul, le premier dispositif informatique distribué à l’échelle industrielle. Comment facilitez-vous le passage de la recherche fondamentale vers l’innovation et les applications industrielles ? La R&D de pointe menée pour disposer des meilleurs instruments possibles incite les industriels à repousser les limites technologiques, en coopération avec les ingénieurs du Cern et des labos de recherche du monde entier. Les technologies développées pour les accélérateurs, la détection de particules, et l’acquisition de données trouveront des applications dans de nombreux domaines. Par exemple, dans le cas de l’expérience CMS, les progrès dans le domaine de la calorimétrie laissent entrevoir des retombées importantes à court terme pour l’imagerie médicale (TEP). Les résultats des recherches du Cern dans le domaine de l’infiniment petit ont vocation à être publics. Le transfert de savoir fondamental ou technologique fait partie intégrante de sa mission. Frédéric Auzanneau n * Organisation européenne pour la recherche nucléaire En savoir plus : http://www.cern.ch et http://lhc-france.fr

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Le Centre régional de lutte contre le cancer se prépare pour faire face à l’avenir Val d’Aurelle-Paul Lamarque, le Centre régional de lutte contre le cancer du Languedoc-Roussillon, fait peau neuve. Le Pr Jean-Bernard Dubois, directeur général du centre, explique pourquoi la restructuration de son établissement va accroître sa contribution à l’innovation et à la recherche cancérologique. (PUBLICITE)

Car le centre Val d’Aurelle est en pointe dans le domaine de la recherche médicale…. La recherche constitue, avec les soins, l’enseignement et la prévention, l’une des grandes missions fondatrices Pr Jean-Bernard Dubois. de Val d’Aurelle. Mais c’est dans le domaine de Quels sont les secteurs la recherche médicale, concernés par vos pro- associant clinique et rejets de réorganisation ? cherche, que l’institution Reposant sur un plan est en pointe. Les trois d’investissement de types de recherche – 55 millions d’euros, no- fondamentale, clinique tre projet permettra de et de transfert – compodévelopper l’ensemble sent d’ailleurs pour nous de nos activités avec un ensemble indissol’extension de l’imagerie ciable. Notre spécificité médicale, de la radiothé- est le développement rapie, de la chimiothé- de stratégies commurapie ambulatoire, de nes entre huit équipes la biologie et la création de recherche (150 cherd’un secteur de chirurgie cheurs) adossées à une ambulatoire. A l’hori- structure hospitalière zon 2012, Val d’Aurelle (60 médecins) prenant en aura une surface totale charge plus de 3500 noude 43 000 m2, soit 10 000 veaux cancers par an. de plus qu’actuellement. Notre objectif est de perEn ce qui concerne la mettre aux chercheurs recherche, dans le cadre d’apporter des réponses du contrat entre l’Etat, la aux vraies questions poRégion et l’Inserm, plus sées par les cliniciens. de 1500 m2 supplémentaires viendront s’ajouter Quels sont les résultats à la surface actuelle, et obtenus par Val d’Aureldeux nouvelles équipes le en matière d’innovade chercheurs rejoin- tion et de recherche ? dront nos huit équipes Nos différents travaux de recherche fondamenlabellisées.

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tale sur la génétique des tumeurs (notamment sur le génome de la prédisposition au cancer du sein), l’ingénierie des anti-corps, la pharmacogénomique fonctionnelle et les relations hormones-cancer, ont grandement contribué à la recherche française. La recherche clinique est également une activité soutenue comme la

plus, Val d’Aurelle est l’un des centres français pionniers en matière de technologie des traitements des cancers par radiothérapie, avec notamment la technologie RapidArc/IMRT* mais aussi pour des techniques chirurgicales, telles que la CHIP**. Toutes ces recherches s’appuient sur des plateformes technologiques de

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Quand la recherche repousse les limites

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PROSPECTIVE

Situé à Montpellier, le centre offre des soins de qualité grâce à une équipe de 750 professionnels. recherche de transfert avec la mise au point de marqueurs d’agressivité, de différenciation cellulaire et de pronostic de certains cancers mammaires et digestifs, ce qui nous place parmi les centres les plus performants. De

pointe : tumorothèque, biothèque et centre de traitement de données statistiques. Emmanuelle Angot n * IMRT : Intensity Modulation Radiation Therapy * *CHIP : Chimiohyperthermie Intra-Péritonéale

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Le monde de la compétitivité - Recherche et innovation (PUBLICITE)

SCIENCES DU VIVANT Les cahiers Adobe Garamond Pro

L’innovation comme réponse aux enjeux alimentaires et environnementaux Pour anticiper les défis alimentaires et environnementaux de demain, Bayer CropScience mise sur l’innovation afin d’améliorer les rendements agricoles, comme l’explique Jacques du Puy, membre du Comité exécutif mondial de Bayer CropScience pour les régions Europe, Afrique et Moyen-Orient.

Jacques du Puy.

ment davantage de protéines d’origine animale. Or, acheter 1 kg de viande de bœuf demande de produire 8 kg de céréales supplémentaires, ce qui entraîne un effet démultiplicateur. Les niveaux des stocks mondiaux de produits agricoles et de céréales sont aujourd’hui bas : ils étaient tombés en dessous de deux mois en 2008 contre 130 jours dans les années 80, ce qui a entraîné une forte tension sur les prix.

pourront difficilement être mises en culture dans les dix prochaines années. Nous pensons donc que les surfaces agricoles vont être stables, voire vont légèrement diminuer en raison de l’urbanisation : la France par exemple perd 50 000 ha de surfaces agricoles par an. Augmenter les surfaces cultivées peut aussi se révéler un choix lourd de conséquences en termes de biodiversité et de disponibilité en eau.

Les enjeux sont d’autant plus importants que les besoins alimentaires évoluent. L’amélioration du niveau de vie de la population est un des facteurs essentiels pour comprendre les enjeux alimentaires à venir. C’est ce que l’on appelle l’effet « BRIC ». Les habitants de ces pays, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine veulent changer leur régime alimentaire et consom-

Quelles solutions pourraient être envisagées pour produire davantage à l’échelle mondiale ? Cultiver davantage de surfaces dans le monde pourrait être une solution. Or selon la FAO, les surfaces cultivées sont stables, autour de 1,5 milliard d’hectares. Il existe des réserves foncières importantes en Afrique, au Brésil et dans les pays de l’Est. Mais pour différentes raisons, ces surfaces

Quelles autres voies sont envisageables ? Il existe toute une palette de solutions. Il faut davantage mettre l’accent sur l’agriculture vivrière dans les pays du Sud, notamment en développant son financement. Les chaînes logistiques doivent être améliorées pour permettre aux produits cultivés d’être transportés vers les zones de consommation. Il est également indispensable de

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La population mondiale va être confrontée dans les prochaines décennies à des enjeux alimentaires cruciaux ? Le défi est absolument incroyable. La population mondiale va passer de six milliards de personnes aujourd’hui à neuf milliards en 2050. En 15 ans, c’est-à-dire à une échelle de temps qui nous concerne davantage, elle aura crû de deux milliards d’individus. On considère que les besoins alimentaires vont augmenter de 50% dans les 40 prochaines années. Si l’on compare ces chiffres au temps qu’il faut à l’industrie pour développer de nouvelles innovations dans l’agriculture, à savoir 10 ans, les projets doivent être initiés dès aujourd’hui pour préparer demain. Il y avait déjà un déficit d’investissement dans l’agriculture, celui-ci risque d’être aggravé avec la crise.

miser sur l’innovation en santé et génétique des plantes en cohérence avec la protection de l’environnement, pour permettre aux plantes d’exprimer pleinement leur potentiel. C’est la voie choisie par Bayer CropScience. Au-delà de l’innovation, quelles sont les nouvelles technologies proposées par Bayer CropScience ? Une partie conséquente de notre budget de R&D est consacrée à ce que les solutions techniques développées assurent une meilleure sécurité à la fois pour la santé humaine et pour l’environnement. Citons plusieurs exemples. Le blé a une maladie, la fusariose qui nuit à son rendement et produit des mycotoxines, qui font l’objet depuis deux ou trois ans d’une réglementation de santé européenne. Face à ce problème nous travaillons à une stratégie de protection des céréales très

innovante. Nous avons développé un nouveau fongicide, Proline®, qui apporte un niveau de contrôle élevé de la maladie. Parallèlement, nous travaillons à la mise au point d’un outil de prévision permettant à l’agriculteur de connaître le risque de contamination de sa parcelle pour limiter les traitements au strict nécessaire. De même, nous allons proposer un kit de mesure des mycotoxines pour vérifier que la céréale récoltée réponde aux normes sanitaires européennes. Nous commercialisons par ailleurs un nouvel insecticide, non encore autorisé en France, qui préserve les insectes auxiliaires nécessaires sur ces cultures. Nous travaillons également sur une variété de colza au profil d’acides gras modifiés pour améliorer sa qualité nutritionnelle. par

Propos recueillis Gaëlle Ginibrière n

La « seconde révolution verte » est en marche

Pascal Housset. Bayer CropScience développe une nouvelle voie de recherche. Pour quelles raisons ? La réflexion qui nous a amenés à développer une nouvelle voie de recherche repose sur un constat. Entre 1960 et 2000, l’Europe de l’Ouest et les Etats-Unis ont connu une grande révolution verte, grâce à des variétés de grandes cultures, de type maïs, blé ou colza, sélectionnées, plus performantes et grâce à l’irrigation, les engrais et des produits phytosanitaires. Cette révolution verte a permis de doubler les rendements pendant cette période, et donc de baisser les coûts des produits agricoles. En 2000 par exemple, un ménage Français dépensait 14% de son budget pour l’alimentation, contre 31% en 1960. Des millions de personnes ont ainsi pu avoir accès à une nourriture plus sûre à un coût significativement inférieur à ce qu’il était 40 ans plus tôt. L’enjeu des prochaines années est de nourrir une population croissante avec une superficie agricole mondiale stable. Quelle voie a choisi Bayer CropScience pour innover ? L’innovation doit permettre d’augmenter les rendements de façon économiquement viable. Or ceux-ci stagnent depuis le milieu des années 90 en Europe occidentale. Parallèlement, les dépenses de recherche et de développement en matière d’agriculture des différents Etats développés n’ont pas progressé ces dernières an-

IV

Quelles nouvelles voies de recherche privilégie aujourd’hui Bayer CropScience ? On sait aujourd’hui contrôler le stress des plantes lié aux insectes, champignons, mauvaises herbes. Et nous continuons à consacrer une grande part de notre budget de recherche à l’amélioration des produits de protection des plantes destinées à l’agriculture afin qu’ils deviennent plus ciblés et offrent une meilleure innocuité. On sait également que les variétés existantes, comme le maïs, n’arrivent au mieux qu’à 60% de leur potentiel génétique en termes de rendement, en raison du stress abiotique de la plante, c’est-à-dire du stress lié à la chaleur, au froid, au manque d’eau ou encore à la salinité des sols. Depuis 40 ans, les solutions ont porté sur comment adapter ou modifier l’environnement direct de la plante par des engrais, l’irrigation des sols… Aujourd’hui, une nouvelle voie de recherche s’ouvre et tend à vouloir mieux adapter les plantes à leur environnement direct. L’enjeu de recherche est de mieux connaître la façon dont les plantes communiquent avec leur milieu direct, à étudier les interactions entre les micro-organismes présents dans le sol et la plante afin d’accroître

les capacités de la plante à avoir un meilleur rendement, à résister au stress lié à son environnement et donc à exprimer pleinement son potentiel. C’est ainsi qu’un nouveau laboratoire dédié à ces questions a été inauguré il y a quelques semaines à Lyon. Bayer CropScience a deux centres de recherche en France, dont un à Lyon qui compte 220 personnes. Le département de recherche « Santé des plantes » y a effectivement ouvert ses portes récemment. Ce laboratoire travaille en réseau avec les deux centres de recherche de Bayer CropScience situés en Allemagne à Monheim et Francfort et le laboratoire de Gand en Belgique. Il s’agit d’étudier comment les plantes peuvent capter les richesses du sol ou contenues dans l’atmosphère, pour atteindre leur vrai potentiel de rendement. Pour renforcer sa capacité de recherche, Bayer CropScience a aussi un accord avec le CNRS qui a été renouvelé en mars 2009, ainsi qu’avec l’INRA et l’université Claude Bernard ou encore avec le pôle de compétitive chimie – environnement Axelera à Lyon. Cette nouvelle voie d’amélioration des rendements des grandes cultures alliée aux innovations en matière de protection des cultures par des solutions phytosanitaires et génétiques est assez unique à Bayer CropScience. Auparavant, nous adaptions l’environnement aux plantes cultivées. Désormais, nous entrons dans une nouvelle ère où il faudra adapter la plante à son environnement, l’aider à mieux atteindre son plein potentiel de production là où elle se trouve, même sur des sols moins riches. La « seconde révolution verte » est en marche. Cette approche réconcilie l’agriculture de production et les attentes sociétales respectueuses de notre environnement. Propos recueillis par G. G. n

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nées. Il est donc nécessaire de relancer la machine, et la France a un rôle à jouer en tant que première agriculture européenne et troisième agriculture mondiale. Bayer CropScience, quant à elle, veut contribuer à cette nouvelle révolution agricole. Nous investissons 650 millions d’euros par an dans l’innovation sur un chiffre d’affaires mondial de 6,4 milliards d’euros. L’entreprise compte 3 850 chercheurs sur un effectif de 18 000 employés dans le monde. Nous prévoyons de porter le budget R&D à 750 millions d’euros en 2012.

Les chercheurs du laboratoire Santé des Plantes à Lyon sélectionnent des plantes ayant les meilleures propriétés pour lutter contre les stress environnementaux.

« Le principal atout de l’agriculture française repose sur son potentiel exceptionnel » La France, premier producteur européen, dispose de véritables atouts pour développer son agriculture et en faire un des secteurs moteurs de son économie. C’est la conviction de Frank Garnier, le directeur général de Bayer CropScience France. Quelle place occupe aujourd’hui l’agriculture française sur le marché européen ? La France est aujourd’hui, et largement en tête, le premier producteur européen. Prenons quelques chiffres : avec une production agricole qui s’élève chaque année à 64 milliards d’euros, la France représente 23% de la production européenne devant des pays comme l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. C’est donc près d’un quart de la production européenne qui provient de l’agriculture française. En terme qualitatif, l’agriculture française s’appuie sur une réelle diversité de ses cultures : la France est le premier producteur européen de céréales, de graines oléagineuses, de betteraves et de vin et parmi les premiers producteurs de pommes de terre, de légumes et de fruits. En quoi ce premier rang européen rejaillit-il sur le secteur agroalimentaire ? Le poids de l’agriculture française constitue un pilier de l’industrie agro-alimentaire. Comme le faisait remarquer une étude de l’Institut Montaigne parue il y a trois ans, si l’industrie agro-alimentaire est aussi puissante et largement exportatrice aujourd’hui, c’est grâce au dynamisme de l’agriculture, que ce soit en termes de système de production ou en termes d’entreprises. Beaucoup de grands groupes coopératifs ou privés sont aussi de grands groupes alimentaires. Il existe ainsi toute une chaîne d’emplois : on dénombre 320 000 exploitations agricoles en France et 3 000 entreprises agro-alimentaires qui représentent un peu plus d’un million d’emplois, soit 4% de la population active.

- 4 Juin 2009 -

de l’esprit du Grenelle de l’environnement et du plan Ecophyto 2018.

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Pascal Housset, le président du directoire de Bayer CropScience en France et membre du Comité exécutif mondial, présente le nouvel axe de recherche de sa firme : aider les plantes à s’adapter à leur environnement plutôt que de modifier leur environnement direct.

Frank Garnier. Ces chiffres reflètent-ils le poids de l’agriculture dans l’économie française ? La France est le deuxième exportateur mondial – et le premier européen – de produits agricoles et alimentaires avec 42 milliards d’euros. Le politologue Dominique Moïsi estime que l’agriculture qui avait été délaissée pourrait être en passe de redevenir un secteur moteur de l’économie française au même titre que le luxe, le nucléaire ou les technologies de pointe dans le ferroviaire ou l’aéronautique. Les applications non alimentaires pourraient également contribuer à développer encore plus et mieux le potentiel agricole de la France. Les pôles de compétitivité qui ont été lancés récemment, donnent une large place à l’agriculture, notamment dans les domaines de la chimie végétale, de l’utilisation des agro-matériaux pour l’isolement des bâtiments ou encore de la fabrication des polymères, avec par exemple les plastiques biodégradables. Qu’il s’agisse de produits d’alimentation ou non alimentaires… tous les éléments sont réunis pour développer l’activité agricole en France dans le cadre d’une agriculture à haute qualité environnementale (HQE), respectueuse

Et ce d’autant que la France possède de véritables atouts ? Le principal atout de l’agriculture française repose sur un potentiel exceptionnel, qui est unique en matière de fertilité des sols, de climatologie adaptée et une grande variété de cultures. La technicité de la France est son autre atout puisque l’agriculture a développé un formidable savoir-faire grâce à sa recherche agronomique, son réseau de conseils, et son organisation des marchés. Nous constatons par contre que l’accès à l’innovation dans le domaine de la protection des cultures est depuis quelques années en retard significatif par rapport à la Grande-Bretagne et à l’Allemagne. Comment Bayer CropScience se positionne-t-il pour accompagner ce potentiel agricole français ? Bayer CropScience recherche, développe et met à disposition des solutions de protection des cultures toujours plus innovantes : réduction des doses de màatières actives et amélioration du profil environnemental, développement systématique d’outils d’aide à la décision pour permettre à l’agriculteur de traiter ses cultures à bon escient, développement d’outil de gestion environnementale sur l’exploitation (Phytobac®) ou encore des semences traditionnelles dans le domaine des cultures légumières au travers d’une filiale, Nunhems. Pour accompagner le potentiel agricole français et développer l’agriculture HQE de demain, Bayer CropScience joue la carte de la recherche et de l’innovation. Propos recueillis par G. G. n


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