AU SOMMAIRE N°2
LA LETTRE DE L'EDITEUR Par Alain Michel MASSOUSSOU Directeur de Publication
Chers lecteurs, Nous vous remercions vivement pour l’accueil que vous avez réservé à notre numéro de lancement de « Consult’Assur », notre revue spécialisée dans le traitement des questions de nos marchés d’assurance de la zone CIMA. Vos critiques et vos encouragements nous conduisent à maintenir notre ligne directrice.
DOSSIER Le marché sénégalais des Assurances 4-7 ACTU’ASSUR Les succès de l’assurance-maladie au Rwanda 8 ZOOM’ASSUR 35e assemblée générale de la FANAF INTERVIEW •Président de la FANAF •Présidente de la FIAC
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ESPACE’ASSUR • Qu’est qu’un agent général d’assurance ?16-17 • Le métier de courtier en assurance 18
CONSULT’ASSUR Revue spécialisée dans le secteur des assurances Directeur de Publication Alain Michel MASSOUSSOU Directeur de la Rédaction Moustapha SARR Diagne Ont collaboré: Cynthia Massounga Charles Ndong Publicité et diffusion Agence Synthesis
Promouvoir la culture de l’assurance par un langage simple, expliquer les contenus des contrats, rappeler les droits et obligations des parties aux contrats d’assurance, définir les rôles et les missions des différents acteurs des marchés, … bref ! Éclairer l’opinion sur les questions d’actualités du secteur des assurances, à l’instar du projet de modification des certains articles du Code des Assurances dont nous parlerons dans ce numéro avec les plus hauts responsables, sont autant de sujets qui vont alimenter nos colonnes. Soucieux d’introduire les assurances dans nos mœurs, les dirigeants de nos États ont depuis plusieurs décennies, créé une école d’assurance pour former des cadres de haut niveau afin de disposer d’une élite capable de concevoir et de concrétiser le projet d’une assurance africaine qui tienne compte de nos spécificités. L’Institut Internationale des Assurances dont le siège se trouve à Yaoundé a-t-il rempli cette mission ? Ces établissements décentralisés à travers les États membres de la zone CIMA contribuent-ils à former les cadres moyens nécessaires pour asseoir cette culture de l’assurance tant décriée ? Le travail en synergie des cadres formés intra et extra muraux (zone CIMA) a donné naissance à un encadrement de très haut niveau, créant ainsi un espoir certain dans le développement de cette industrie qui, à ce jour, présente encore de graves lacunes. La FANAF, pour sa part, à travers les thèmes des conférences et débats organisés à l’occasion de ses assemblées générales contribue de manière significative à diffuser cette culture. Toutefois, on note encore une trop grande inadéquation entre la demande du plus grand nombre, qu’il faut intéresser, et l’offre encore trop élitiste des opérateurs du secteur. Par exemple que
Illustration Studio Araignée Edité par : ©Studio Araignée Sarl Dakar, Sénégal
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dire de la masse assurable que constituent les populations de nos zones rurales, elles qui sont les plus vulnérables ? Que dire des assurances agricoles ou même simplement de la nécessité de rendre obligatoire les assurances de Responsabilité Civile Chef de famille dont le tour de force doit relever de l’initiative des États afin de protéger les victimes des dommages dont la responsabilité incomberait in fine aux chefs de familles qui dans certains cas seraient contraints de sacrifier leur patrimoine pour faire face aux sinistres ? Nous pensons que la combinaison de la poursuite effrénée du gain par nos jeunes compagnies d’assurance et le poids encore trop important des sociétés internationales dites de droit national dont les directives émanent toujours des dirigeants qui ne connaissent de l’Afrique outre les grandes industries (secteur pétrolier, minier et forestier) et les risques étatiques (aéronautiques et quelques grands travaux) que les hôtels cinq étoiles à l’occasion des grandes messes de la FANAF, les reportings et autres modes de gestion par correspondance, sont autant de handicaps qui ne laissent pas augurer des jours meilleures pour une véritable industrie des assurances africaines en principe, source de développement. Peut être est-il temps pour nos dirigeants d’amorcer avec ce secteur majeur de l’activité économique, de véritables enjeux de développement, l’Afrique du Sud et l’Afrique septentrionale pourrait servir d’exemple. En tant qu’investisseurs institutionnels, peuton dire des assureurs qu’ils jouent le jeu ? Leur absence remarquée sur les marchés financiers des États de la zone CIMA n’est elle pas caractéristique du peu d’intéressement au développement économique des États ? ...... Autant de préoccupations qui nous interpellent tous.
DOSSIER
Par Moustapha SARR DIAGNE
LE MARCHE SENEGALAIS DES ASSURANCES
L'impact A
u regard de la configuration du secteur des assurances en Afrique subsaharienne, hormis l'Afrique du Sud qui constitue une notable exception sur le continent, le marché sénégalais est de moyenne envergure. Il compte 24 sociétés dont 15 sont des sociétés d'assurances Non Vie, 6 des sociétés Vie, une compagnie d'assurance agricole récemment mise sur pied, une société d'assurance Crédit et Caution, une société de réassurance et un Fonds de Garantie Automobile. Ce marché se complète avec un circuit de distribution comprenant 45 courtiers, 3 agents généraux et plus de 120 représentants et conseillers commerciaux. L'ensemble du réseau englobant les compagnies d'assurances et le circuit de distribution emploie 616 salariés dont 173 cadres, 303 agents de maîtrise et 140 employés. En 2009, son chiffre d'affaires global a été évalué à 80,5 milliards de francs Cfa. Avec 23,8 milliards, c'est-à-dire près de 30% du chiffre d'affaire du secteur, la branche Automobile s'octroie la part du lion. Viennent ensuite la branche Vie qui a connu durant une très forte croissance durant le dernière décennie avec 16,48 milliards représentant 20% des parts de marché. Suivent la maladie et les accidents corporels qui totalisent12,3 milliards, ce qui équivaut à environ 15% du marché. L'incendie représente 14,4% du marché avec un total de 11,58 milliards. Le transport se chiffre8,55 milliards, ce qui fait 11% du chiffre d'af-
faires global. La tableau se termine avec les autres risques divers qui sont de l'ordre de 10% avec 7,78 milliards. Cependant, il faut noter que ce chiffre d'affaires a connu en 2009 une baisse de -1,7% alors que le secteur avait connu une progression très nette entre 1999 et 2009. Cette croissance accélérée s'expliquait par le fait que les sociétés d'assurances Vie avait bénéficié du double l'impact positif d'une exonération de la taxe sur les conventions d'assurances des produits Vie individuels et de la déductibilité fiscale des primes sur les contrats Indemnités de fin de carrière. Ainsi le chiffre de la branche Vie a fait un bond prodigieux de 6,4 à 16,48 milliards durant la période, soit un taux de croissance de 158%. Durant cette décennie, le secteur Dommages a aussi connu un développement phénoménal passant de 28,3 à 64,2 milliards équivalent à un accroissement de 126%. Ce dynamisme du secteur des Dommages, conjugué à la suppression de la fiscalité sur les produits Vie et au développement des contrats IFC (Indemnités de fin de carrière) ont provoqué une augmentation de 132% du chiffre d'affaires global du secteur. Le recul enregistré en 2009 s'analyse comme un effet induit à retardement de la crise financière mondiale de 2008. Si les compagnies d'assurances africaines en général et sénégalaises n'ont été très affectées par la crise financière du fait d'une relative faiblesse de leur interconnexion avec les marches financiers internatio-
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naux, elles ont cependant subi les effets du resserrement du crédit, de la baisse des transferts de la part des immigrés et, consécutivement, de la contraction de l'investissement privé. La morosité du climat économique et les difficultés des assurés ont constitué un facteur non négligeable dans cette décroissance. La hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques a fait ressortir les bas de laine. C'est la banche Vie qui a en a le plus souffert avec une baisse en valeur absolue de 4,433 milliards, soit moins 21%. Néanmoins, les experts s'accordent pour relativiser cette baisse en la mettant en rapport avec la hausse exceptionnelle de 53,3% enregistrée en 2008. dans les branches Non Vie, à l'exception du transport, toutes les autres branches ont enregistré une faible croissance en 2009 qui n'est cependant pas parvenue à atténuer la baisse notée dans l'assurance Vie. L'analyse de la situation du secteur en 2009 au Sénégal fait ressortir les tensions qui existent entre le dynamisme des sociétés d'assurances sénégalaises qui ont pu grâce à des efforts d'assainissement sensibles et une restauration de leur crédibilité par l'application du Code CIMA et la morosité d'un environnement qui bride son développement. La reprise n'est pas encore au rendez-vous, particulièrement dans le secteur tertiaire qui subit les contrecoups de la crise financière. Un contexte peu favorable à l'épanouissement des compagnies d'assurances.
DOSSIER
de la
crise
Une interconnexion entre assurance et finance, clé de voûte de la politique du gouvernement
A
l’instar du secteur bancaire, celui des assurances connait depuis les débuts de la décennie 90 un désengagement progressif de l’État Des thérapies de choc avaient été administrées aux deux secteurs qui ont valu aujourd’hui à l’État sénégalais de disposer d’un système bancaire performant et d’un réseau de sociétés d’assurances assaini. Le fort développement de ces sociétés durant la dernière décennie en atteste. Cette phase a correspondu avec celle de la mutation de l’ancienne Direction de la Monnaie et du Crédit en Direction des Assurances à qui revenait la charge de contrôler les sociétés d’assurances, d’assurer une veille générale sur le secteur et d’impulser l’organisation d’un marché des assurances. Ces mesures de prophylaxie ont été, par ailleurs, complétées par l’adoption du Code de la Conférence inter-africaine des Marchés d’Assurances (CIMA) dont la fonction essentielle réside dans la garantie de la
sécurité juridique des sociétés d’assurances et des assurés. Aujourd’hui, l’État ne détient plus que des participations symboliques dans le secteur. Son désengagement s’est traduit par la cession de ses actifs dans l’ancienne Agence sénégalaise pour l’Assurance du Commerce extérieur (ASACE) spécialisée dans l’assurance du crédit. La société privatisée est devenue la société anonyme SONAC (Société nationale d’assurance Crédit-Caution). L’État sénégalais ne s’est cependant pas contenté de croiser les bras. Pour accompagner le développement du secteur, il a été à l’initiative de la création d’une société nationale de réassurance dans la quelle il détient des parts importantes. Il participe aussi activement au fonctionnement du Centre professionnel de Formation en Assurance dans l’objectif de faire bénéficier au secteur de techniciens et de cadres moyens performants capables de prendre en charge les nouveaux défis de l’assurance.
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Récemment, L’État, en partenariat avec les professionnels des Assurances et les organisations paysannes faîtières, vient de mettre en place la Compagnie nationale d’Assurance agricole. Incluse dans la loi agrosylvo-pastorale, l’assurance agricole, qui est une grande première en Afrique, a pour objectif est la sécurisation de la production et des producteurs agricoles. L’axe stratégique comme l’a annoncé le ministre de l’Économie et des Finances, M. Abdoulaye Diop, lors de l’ouverture de la 35ème Assemblée générale de la FANAF à Dakar, est d’établir une interconnexion entre le secteur des assurances et celui de la finance. « Les relations entre assurance et finance qui jusqu’à présent sont dominées par le sens unique devrait être redessinée dans le sens bilatéral » at-il affirmé dans son discours. Il s’est par ailleurs réjouit de la participation des sociétés d’assurances sénégalaises à la formation du capital de « Sénégal Airlines », la nouvelle compagnie aérienne qui vient d’être mise en place. Une telle orientation en vue de la participation des sociétés d’assurances dans le financement de l’investissement constitue la clé de voûte de la politique du gouvernement sénégalais dans le secteur des assurances.
DOSSIER
L E
M A R C H E
S E N E G A L A I S
D E S
A S S U R A N C E S
S
L'impact de la
crise
Un taux de couverture du risque-maladie de 2%
i l'assurance Vie a fait des bonds extraordinaires ces dernières années, il convient de remarquer qu'elle ne concerne qu'une infime caste de privilégiés. Au Sénégal, le taux de couverture de l'assurance -maladie n'est que de 2% de la population. C'est la raison pour laquelle l’État du Sénégal dispose dans ses cartons d'un projet d'extension de la couverture du risque maladie dont l'objectif est d'atteindre à moyen terme un taux de 50% à travers la création d'un fonds de solidarité santé, la réforme des institutions de prévoyance-maladie et l'extension des réseaux mutualistes. Il faut noter dans ce chapitre que le système en vigueur au Sénégal confie la charge des assurances sociales importantes comme le système de la retraite obligatoire, la couverture en matière de maladies, la protection contre les accidents de travail et les risques professionnels à des organismes non commerciaux. Néanmoins, le taux de couverture de couverture de l'assurance-maladie est extrêmement faible au Sénégal. Seuls les fonctionnaires, les travailleurs du secteur privé et leurs familles disposent d’une assurance maladie. L’écrasante majorité de la population sénégalaise, constituée des travailleurs du secteur informel et ayant des revenus modestes ou irréguliers, rencontre d’énormes difficultés financières pour se faire soigner. Ce programme viendra en supplément de quelques autres volets de cette stratégie de couverture sociale qui ont déjà trouvé un début d'application, notamment le Plan Sésame qui fournit la gratuité des soins aux personnes âgées de plus de 60 ans. La gratuité des césariennes et des accouchements dans toutes les centres de santé du pays a aussi commencé à être appliquée depuis quelques mois. L'assurance agricole figure dans ce registre d'élargissement de la couverture sociale.
“Seuls les fonctionnaires, les travailleurs du secteur privé et leurs familles disposent d’une assurance maladie. “ 6 Consult’@ssur – N°2 – Avril 2011
DOSSIER
L'assurance agricole, une première en Afrique
D
epuis juillet 2008, l’État du Sénégal et des privés nationaux ont créé la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (CNAAS). Prévue dans le cadre des décrets d'application de la LOASP (Loi agro-sylvo-pastorale) votée par l'assemblée nationale en 2004, l'assurance agricole a pour vocation de lutter contre la vulnérabilité de l’agriculture sénégalaise et la tendance haussière des pertes agricoles qui freinent les politiques nationales tendant vers la souveraineté alimentaire. La CNAAS a obtenu, en décembre dernier, l’avis favorable de la Commission régionale de contrôle des assurances de la CIMA qui est l’autorité communautaire de régulation de ce secteur. L’assurance agricole permet la gestion du risque, facilite l’accès au crédit, aide à la promotion des bonnes pratiques culturales. Cette initiative qui a été réalisée avec le concours de la Banque mondiale est une première en Afrique. Des études avaient été faites sur de-
mande de l'institution de Bretton Woods portant sur seulement deux types de police d'assurance mais l’État du Sénégal, déjà en avance par rapport à l’étude de la Banque, a proposé les polices d’assurance suivantes : Tous risques récoltes, Récoltes spécifiques, Déficit pluviométrique, Mortalité du bétail tous risques, Mortalité du bétail par accident. Dans les échanges entre la Banque mondiale et l’État du Sénégal que la disponibilité des données pluviométriques et le maillage du territoire par
l’Agence nationale de la Météorologie sont considérés comme les conditions basiques d’applicabilité et de pérennisation de l’assurance agricole au Sénégal. Aujourd'hui, en collaboration avec les sociétés d'assurances et les organisations faîtières de producteurs agricoles, les modalités d'une mise en œuvre de l'évaluation des pertes agricoles et l’estimation correcte des sinistres sont à l'étude. La Banque mondiale envisage d'ors et déjà la généralisation d'un tel système aux autres pays africains.
La FSSA amorce le virage vers le financement de l'économie
A
u Sénégal, les 24 sociétés d'assurances existantes sont regroupés au sein de la Fédération sénégalaise des Sociétés d'assurances (FSSA). Créée le 20 avril 1967 sous l’appellation « Comités des Sociétés d'Assurances », elle ne comptait alors qu'une seule société de droit national alors que 60 autres compagnies d'assurances exerçaient sur le territoire sénégalais. C'est en 1991 qu'elle a pris la dénomination sous laquelle elle est aujourd'hui connue. A l'époque, 16 sociétés de droit national existaient au Sénégal. Elle a pour missions principales la représentation de la profession, la défense des intérêts de ses membres, la réalisation d'études sur le secteur, la coordination et la promotion de l'assurance. La fédération dispose aussi d'organismes auxiliaires qui sont chargés pour cha-
cune d'un programme spécifique. C'est dans cette optique qu'elle a mis en place une Nouvelle Prévention routière (NPRS) pour sensibiliser les Sénégalais sur les risques des accidents. Elle a aussi créé un pool de transport public de voyageurs (Pool TPV), un Fonds de garantie automobile (FGA) et un bureau national de la Carte brune CEDEAO. De par son action, la FSSA participe beaucoup à la moralisation du monde des assurances. Dans cette perspective, la fédération a conçu une Charte de déontologie en vue d'améliorer l'image de la profession. Des actions de sensibilisation sont menées en direction des organismes chargés de la supervision du contrôle des marchés publics et des autorités émettrices des appels d'offres qui, selon les responsables, ont permis d'engranger des résultats positifs. Elle a aussi participé en compagnie des banques et autres établissements finan-
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ciers à la création de l'Observatoire de la qualité des services financiers mis par l’État Enfin, c'est par le biais de la fédération que les sociétés d'assurances ont actionné leur participation au Groupe « Sénégal Airlines » par le versement d'une enveloppe minimale de 25 millions de francs Cfa. A cet effet, l'option de la création d'une société d'investissement dénommée « FSSA investissements Airlines » a été choisie permettant ainsi de porter la participation de tous ses membres volontaires dans toutes opportunités d'affaires du secteur. Le principe est d'ailleurs retenu au sein de la FSSA de la création d'un fonds commun de placements dont l'objet pourrait s'étendre à des secteurs autres que l'aéronautique. C'est à un véritable changement de cap vers le financement de l'économie auquel on assiste.
ACTU’ASSUR
Par Charles NDONG
RWANDA Les succès de l'Assurance-maladie En juillet 2007, le Rwanda avait adopté une loi obligeant toute la population à adhérer à une assurance maladie. Aujourd’hui, le taux d’adhésion aux mutuelles de santé et autres assurances privées atteint 96%. Les prestations de services ont plus que doublé et l’espérance de vie est passée de 48 à 52 ans en moins de dix ans. Le gouvernement rwandais et les ONG prennent en charge 27% de la population, un taux qui ne couvre pas toutes les personnes vivant dans la pauvreté extrême (37%). Pour aider la population, la banque populaire, qui est représentée dans tous les districts, a accordé des crédits à un taux d’intérêt très minime par rapport aux banques commerciales. Les bénéficiaires de ces prêts remboursent la banque lors de la récolte. Les résultats du système de santé communautaire (mutuelles de santé) au Rwanda ont battu des records. Selon les indications du gouvernement rwandais, le taux de morbidité lié au paludisme est passé de 64,7% en 2003 à 11,8% en 2008. Les femmes qui accouchaient avec l’assistance des professionnels sanitaires représentaient 28% en 2003, contre 66,2% quatre plus tard. E N B R E F. . .
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Un système d'assurance au profit des professionnels de la pêche artisanale au Sénégal Les autorités sénégalaises ont engagé des concertations en vue de mettre en place un système d'assurance au profit des professionnels de la pêche artisanale. Acteur important de l'économie du pays, le secteur qui compte près de 70 000 pêcheurs artisans est particulièrement exposé aux risques liés à la mer. Taxation des primes d'assurance en zone CIMA Le séminaire de formation et d'information organisé pour débattre de la taxation des primes cédées en réassurance par trois des quatorze pays de la CIMA a réuni, à Libreville, les administrations fiscales et les directions nationales d'assurance de la CIMA et la FANAF. Les participants ont rappelé aux administrations fiscales des pays concernés que la décision du conseil des ministres du 28 septembre2009 a convenu de ne plus taxer ces primes.
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Création à Dakar d'une association d'experts dénommée Africa Risk Une association d'experts dénommée Africa Risk vient d'être créée à Dakar. L'association est chargée de promouvoir la gestion du risque en assurance et réassurance à travers la diffusion d'informations techniques et statistiques. Ogar Vie fait appel à la BVMAC La compagnie d'assurance Ogar vie a requis l'expérience de la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) afin d'établir une étude de faisabilité autour de son projet de mise en place d'une unité de gestion d'OPCVM. Ogar vie estime que la création d'un tel pôle permettra d'apporter de la diversification et rendre sa gestion actif-passif plus efficace. La société gère 17 milliards de francs Cfa d'actifs issus de l'épargne.
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ZOOM’ASSUR
35EME ASSEMBLEE GENERALE DE LA FANAF
Le temps des ouvertures
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a Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit national africaines (FANAF) s’est réunie en assemblée générale annuelle du 20 au 25 février 2011 à l’hôtel Méridien Président de Dakar. La rencontre avait pour thème « L’assurance face aux défis du futur ». La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence effective du ministre d’État, ministre de l’Économie et
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des Finances du Sénégal, M. Abdoulaye Diop. Dans son allocution d’ouverture, M. Protais Ayangma Amang, président de la FANAF, a insisté sur l’organisation pour la première fois lors de l’assemblée générale d’une journée dédiée à la finance dont l’objectif est de mettre en relation les détenteurs et les demandeurs de capitaux. Pour le président de la FANAF, cette initiative illustre la ferme volonté des membres de la fédération de « participer davantage au financement de l’économie des pays africains et de s’ouvrir au monde de la finance ». A cet effet, l’assemblée générale de Dakar a enregistré les communications du Dr. Mohamed Ibn Chambas, ancien président de la Commission de la CEDEAO et actuel Secrétaire général des ACP, et de M. Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’UEMOA, deux brillants techniciens africains rompus aux questions relatives à l’intégration africaine et au développement. Cette journée de la finance a
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Le Fonds de Garantie Automobile du Sénégal veut assainir le marché Malgré une baisse de 70% à 15% du taux de non assurance des véhicules, la Direction générale du Fonds de Garantie Automobile (FGA) considère, que pour assainir le marché de l'assurance, les textes régissant depuis 1997 le FGA doivent faire l'objet d'une révision. Le FGA est financé par une taxe de 50% du montant des dommages causés par un accident de la circulation dont l'auteur ou le propriétaire du véhicule n'est pas assuré. Le FGA gère, également, la Carte brune, un document établi par le protocole signé le 29 mai 1982 à Cotonou par quinze pays de l'Afrique de l'ouest. La Carte brune CEDEAO est le cadre régissant l'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation causés par des véhicules originaires d'un pays membre. Une nouvelle compagnie d'assurance ASKIA Assurance Arrivée du treizième opérateur sur le marché sénégalais de l'assurance. Constituée à 100% de capitaux
permis aux membres de la FANAF de faire connaissance avec les nouveaux actifs financiers en cours sur le continent africain. Dans son discours, le ministre des Finances du Sénégal a salué cette initiative et exhorté les sociétés d’assurances à s’investir de façon plus hardie dans le financement de l’économie africaine. M. Abdoulaye Diop a, par ailleurs, ajouté que l’autre axe d’ouverture des sociétés d’assurances devrait se situer dans la recherche de nouvelles niches face à l’essoufflement des secteurs classiques. Lors de cette assemblée générale, l’assurance agricole a été identifiée comme une sous-branche capable d’apporter dans l’avenir des satisfactions aux sociétés d’assurances. Lors d’une séance consacrée aux nouveaux risques et aux nouveaux métiers de l’assurance, M. Amadou Ndiouga Ndiaye, directeur général de la Compagnie nationale d’Assurance agricole (CNAA) a traité de cette question.
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nationaux, Askia Assurance sera dirigée par Amadou Seck ancien directeur général du groupe AMSA Assurances qui a également occupé le poste de Directeur général adjoint de l'Institut africain des Assurances de Yaoundé (Cameroun). Amadou Seck ambitionne de hisser sa compagnie parmi le trio de tête du marché. Lancement d’une campagne de généralisation de l’assurance au Sénégal Le chef de l’État sénégalais, Me Abdoulaye Wade, a préconisé le lancement d’une campagne de généralisation de l’assurance en vue d’amener ses compatriotes à souscrire à des police d’assurance devant mieux les prendre en charge en cas d’accident. Me Wade a instruit le gouvernement à lancer une campagne de généralisation de l’assurance pour amener les Sénégalais à souscrire à des polices d’assurances devant mieux les prendre en charge notamment en cas d’accident ou de sinistres tels que les incendies et autres calamités en réunion du Conseil des ministres.
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ZOOM’ASSUR
35EME ASSEMBLEE GENERALE DE LA FANAF Les autres thèmes abordés par cette assemblée générale ont concerné « la gestion des actifs des sociétés d’assurance et l’optimisation de leur rendement », « Le capital-investissement : aspects réglementaires comparatifs et perspectives dans la zone CIMA » et « La situation de marché : des intermédiaires financiers proposent des solutions de financement à des projets amenés par des sociétés d’assurances ».
Les autres thèmes abordés par cette assemblée générale ont concerné « la gestion des actifs des sociétés d’assurance et l’optimisation de leur rendement », « Le capital-investissement : aspects réglementaires comparatifs et perspectives dans la zone CIMA » et « La situation de marché : des intermédiaires financiers proposent des solutions de financement à des projets amenés par des sociétés d’assurances ». Les questions relatives à la sécurité et à la pré-
LE BUREAU EXÉCUTIF -
M. Protais AYANGMA AMANG : Président ;
-
M. Mamadou TALATA DOULLA : Vice-Président ;
-
Madame Eugénie NDENDE : Membre ;
-
M. René BUCCAÏONI : Membre ;
-
M. Adama NDIAYE : Membre ;
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M. Alain Lath HOUNGUE : Membre ;
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M. Mamadou FAYE : Membre
vention routière ainsi l’apport des nouvelles technologies au développement de la méga-assurance et de la micro-assurance.
nationales des Assurances, des partenaires techniques et financiers au développement et des IMF (Institutions de microfinance).
Dans ses recommandations, la 35ème assemblée générale de la FANAF a recommandé à ses membres l’organisation d’états généraux de l’assurance agricole en collaboration avec les organisations paysannes, l’élaboration de termes de référence dans des comités techniques composés des directions
Le budget annuel de la fédération a aussi été adopté. Il s’équilibre pour le prochain exercice à 564 700 000 francs Cfa.
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Le bureau de la fédération a été reconduit à l’unanimité par acclamation. La prochaine assemblée se tiendra à Kigali au Rwanda.
INTERVIEW
Propos recueillis par Charles Ndong
PROTAIS AYANGMA AMANG, PRESIDENT DE LA FANAF
La FANAF vient de tenir à Dakar du 23 au 26 mars 2011, sa 35ème Assemblée Générale qui a connu un record de participation jamais égalé. Durant ces trois journées qui avaient pour thème principal « L’assurance face aux changements du futur », les responsables des sociétés africaines d’assurances de droit national ont abordé les questions relatives aux rapports entre l’assurance et la finance. Dans cette interview, M. Protais Ayangma Amang, président de la FANAF, parle des obstacles qui limitent la participation des sociétés d’assurances aux marchés financiers. Il évoque aussi les rapports entre les assureurs et les intermédiaires.
« Nous allons initier les assureurs à la fonction Finance » Pouvez-vous nous présenter cette organisation dont vous êtes l’actuel Président que l’on dit très discrète mais tout autant efficace et déterminée ? La Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit national africaines plus connue sous le sigle de FANAF est une associa-
tion professionnelle interafricaine. Elle fut créée le 17 Mars 1976 à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Elle a son siège à Dakar ainsi que ses bureaux qui abritent le Secrétariat permanent. La FANAF est dirigée par un Bureau exécutif. La FANAF regroupe à ce jour 163 sociétés membres dont : – 41 sociétés d’assurances Vie ; – 104 sociétés d’assurances dommages ; – 13 sociétés de réassurance ; – 2 Fonds de Garantie Automobile. En 2009, les sociétés membres de la FANAF ont réalisé un chiffre d’affaires de 664 milliards de francs CFA dont 172 milliards de francs CFA en Assurance Vie et 492 milliards de francs CFA en IARD. Elles emploient environ 6612 personnes et ont fait des placements de l’ordre de
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1100 milliards de francs CFA. Elles ont payé des Sinistres à hauteur de 331 milliards de francs CFA. Pour le reste, merci de l’appréciation que vous faites de notre organisation que vous trouvez discrète, efficace et déterminée : c’est le résultat de l’engagement d’une équipe soudée, engagée et soutenue par l’ensemble des membres de la FANAF qui lui donnent les moyens de son action. Le succès des assises de Dakar est à mettre à l’actif de la Fédération sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA), d’une bonne programmation, des conférenciers de qualité et des participants qui sont venus nombreux. Les marchés d’assurances de la zone CIMA connaissent quelques difficultés que les assureurs justi-
INTERVIEW
PROTAIS AYANGMA AMANG, PRESIDENT DE LA FANAF
fient par de remarquables comportements déviants de la part de leurs partenaires que sont les intermédiaires. Cette affirmation est-elle exacte ? Si oui de quoi retourne t-il ? Oui. L’espace CIMA est gangrené par le niveau anormalement élevé de ses impayés qui l’installe dans un terrible cercle vicieux : mauvais encaissement de primes, non règlement de sinistres, faibles produits financiers, faible impact dans nos économies, mauvaise image, etc. Nous sommes tous responsables de cette situation : assureurs bien-sûr, mais aussi les assurés, les intermédiaires... Pour en sortir, nous préconisons le retour à l’orthodoxie et aux fondamentaux de notre métier : la prime doit être payée comptant et d’avance. Elle appartient à l’assureur, pas à l’intermédiaire, et doit lui être reversée sans délai. Faute de quoi, il n’y a pas de garantie. C’est le sens de la réforme proposée. C’est donc pour trouver des solutions à ces problèmes que s’est tenue récemment à Libreville du 03 au 04 avril 2011, au siège de la CIMA la réunion tripartite CIMA – FANAF – FIAC. Pouvez-vous nous édifier sur l’opportunité de la révision de certains articles du Code, notamment les articles 13 et 541 du Code des Assurances ? Les échanges que vous avez eus avec vos partenaires sont-ils porteurs d’un espoir ? Le Code des Assurances est comme toutes les règlementations un corpus qui doit s’adapter aux évolutions du secteur ou de l’activité qu’il régit. Par conséquent, il doit de temps en temps être revisité par les usagers pour l’adapter aux réalités présentes. C’est pourquoi, la CIMA, la FANAF mais aussi d’autres Organisations adressent des correspondances au conseil des Ministres pour demander des aménagements de la Règlementation. Il peut s’agir de création de nouveaux articles, de modification d’articles ou même de suppression d’articles. La FANAF a demandé la modification des articles 13 et 541 du Code pour mettre fin à des pratiques qui perturbent le fonctionnement de nos marchés. À Dakar, nous avons eu une Table Ronde avec la FIAC en Février 2011 lors de notre Assemblée Générale Annuelle. A Libreville, sur invitation de la CIMA, nous nous
“Le succès des assises de Dakar est à mettre à l’actif de la Fédération sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA)” sommes à nouveau rencontrés pour échanger sur les articles en question. Nous ne sommes certes pas arrivés à un accord, mais le plus important est que le dialogue a été (ré)établi. Nous avons des raisons de croire que les relations entre les sociétés d’assurances et les intermédiaires vont se bonifier pour l’intérêt de nos marchés, des assurés et des victimes. Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent d’avoir voulu faire de la révision des textes du Code des Assurances l’affaire des seuls assureurs ? Je pense que c’est un mauvais procès qui est fait à la FANAF. C’est le Conseil des Ministres qui est compétent pour modifier le Code. Il suffit donc de le saisir. Bien entendu, avec un dossier bien documenté et bien argumenté, dossier qui est examiné par le Secrétariat Général de la CIMA et un Comité d’Experts avant d’être soumis au Conseil des Ministres en charge des Assurances. Ces deux derniers organes s’assurent que la modification va dans l’intérêt des assurés et bénéficiaires de contrats.
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A Dakar, M. le président, on vous a reproché de ne pas vous impliquer davantage dans la vie des marchés financiers de la zone CIMA alors que votre rôle de collecteur d’épargne vous en donne les moyens. Comment comptezvous atteindre des résultats efficients pour améliorer cette image ? Avez-vous de réelles alternatives pour l’avenir ? C’est un reproche tout à fait exact et les raisons sont bien connues : faiblesse de la trésorerie due à un mauvais recouvrement des primes, insuffisance du chiffre d’affaires, faible niveau du capital des sociétés, marchés financiers peu imaginatifs et règlementation trop conservatrice... Tous les acteurs ont pris la mesure du problème. L’augmentation du capital social minimum des compagnies d’assurances participait de ce souci. Le bannissement du crédit induit par la modification de l’article 13 devrait donner aux compagnies plus de marge de manœuvre. Au niveau de la FANAF, nous organisons désormais une Journée de la Finance lors de nos Assemblées générales pour initier les assureurs à la fonction Finance.
à retourner à l’adresse suivante : Consult’@ssur bp : 6510 Libreville GABON ou par FAX au +241772992 à l’attention de Alain Michel MASSOUSSOU ou par e-mail à consultassur@yahoo.fr
INTERVIEW
Par Tapha Sarr Diagne
Les rapports entre assureurs et courtiers doivent être empreints de loyauté et d’équité pour la préservation de l’intérêt des assurés. C’est la conviction de Mme Hermine Ekobe Nseke, présidente de la Fédération interafricaine des Assureurs Conseils. Dans l‘interview qu’elle nous a accordée, Mme Nseke nous présente sa fédération et décline les missions qui sont les siennes.
« Les assureurs finiront par trouver la bonne solution » HERMINE EKOBE NSEKE NÉE EBELE, PRÉSIDENTE DE LA FIAC
Madame, vous êtes la Présidente de la FIAC, nous nous réjouissons de l’opportunité que vous nous offrez pour connaître votre jeune fédération. Peut-on savoir qui en sont les membres ? quel est son rôle et quelles sont ses missions? Hermine EKOBE NSEKE : La Fédération interafricaine des Assureurs Conseils (FIAC), comme vous le dites, est jeune car née en 2005, mais a à son actif des actes importants, posés dans l’intérêt de ses membres et du secteur de l’assurance. Ses principales missions sont en collaboration avec les tutelles, de favoriser le regroupement de tous les courtiers opérant dans la zone CIMA au sein d’associations nationales
fortes pour la défense de leurs intérêts, l’assainissement de la branche Courtage, le renforcement du professionnalisme des courtiers, la vulgarisation de leur métier et le développement de l’assurance en général. In fine, la FIAC devient le seul interlocuteur, le partenaire à part entière représentant les courtiers auprès des autres instances que sont la CIMA et la FANAF. Sur les quatorze Etats Membres de la CIMA, dix (10) sont membres de la FIAC à travers leurs associations nationales de courtiers. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Gabon, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Les quatre autres ne disposent pas d’associations nationales ; mais des ef-
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forts sont entrepris pour leur adhésion en 2011. Un marché, celui de la Guinée (Conakry) vient d’être admis comme observateur. En tant qu’opérateurs économiques d’un secteur aussi complexe et sensible et partenaires privilégiés des assureurs, comment définissez-vous vos rapports avec les autorités de contrôle et les assureurs ? Nos rapports, comme je viens de le dire, ont pour vocation, l’étroite collaboration. Ils doivent donc être empreints de loyauté et d’équité pour le triomphe de la cause commune que nous poursuivons et qui est la protec-
INTERVIEW
tion des assurés. La FIAC est un organisme professionnel, donc appelé à travailler de concert avec l’Autorité tant au niveau supra national qu’au niveau local à travers les associations nationales. Les assureurs et les courtiers doivent regarder dans la même direction sous l’œil bienveillant du régulateur qu’est la Tutelle et pour un partenariat où tout le monde trouve sa place. Au cours de la réunion tripartite CIMA-FANAF–FIAC qui vient de se tenir à Libreville, il nous est parvenu que vos points de vue et ceux de la FANAF n’étaient pas toujours convergents sur le projet de révision de certains articles du Code. Comment justifier ces différences alors même que vous travaillez en étroite collaboration ? Nos points de vue ne devraient pas diverger dans la mesure où nous poursuivons les mêmes objectifs, à savoir la réduction des impayés pour la bonne santé de nos structures respectives, l’accélération de la cadence de paiement des primes, et surtout le règlement rapide, et dans les normes, des sinistres. Les divergences se justifient par les méthodes préconisées par chaque partie ; ce qui peut conduire à de vives discussions. Mais comme dans chaque famille où chacun essaie de faire prévaloir son point de vue, nous finirons par trouver la bonne solution avec le concours équitable de l’autorité de contrôle et toujours dans l’intérêt des assurés qui sont la raison d’être de l’assurance. On reproche par ailleurs à votre fédération de ne pas être représentative de l’ensemble des intermédiaires qui opèrent sur les marchés de la zone CIMA. Cette affirmation est-elle réelle ? Si non pourquoi n’êtes-vous pas présent dans les instances décisionnelles des institutions qui gèrent les marchés des assurances ? À la première question, j’ai déjà apporté la réponse. On ne peut donc pas parler d’insuffisance de représentativité de la FIAC. Je me permettrais seulement d’insister sur le fait que la FIAC est la Fédération des courtiers et non de tous les autres intermédiaires que
sont les agents généraux des compagnies d’assurances et autres mandataires. La FIAC n’est pas présente au sein du Comité des experts de la CIMA parce qu’à la création de cette Instance, le courtage n’était pas organisé en Fédération. C’est aujourd’hui chose faite et compte tenu de notre poids et de notre rôle, nous appelons, de tous nos vœux, la réelle prise en compte de cet impérieux besoin. Quelle invite faites-vous aux différents acteurs des marchés de la zone CIMA (institutions de contrôle, assureurs et intermédiaires) pour rehausser l’image de votre profession ? Pourrait-on par exemple envisager que chacun des acteurs ne fasse que son métier ? Pour rehausser l’image du secteur en général et du courtage en particulier, chaque acteur, en ce qui le concerne, doit faire preuve de professionnalisme et jouer son rôle. Il revient au courtier de faire la promotion commerciale de l’assurance, de déterminer, avec son client, les risques auxquels il est exposé, de définir ceux qui peuvent être assurés et comment ils doivent l’être, de les présenter scrupuleusement à différents assureurs pour tarification, de les placer et les gérer. L’assureur accepte les risques proposés, les tarifie, monte les contrats et règle les sinistres
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“La FIAC est la Fédération des courtiers et non de tous les autres intermédiaires que sont les agents généraux des compagnies d’assurances et autres mandataires” lorsqu’ils surviennent. Ensemble, assureurs et courtiers doivent concevoir les produits adaptés aux besoins des clients. Les assureurs et les intermédiaires ne peuvent donc qu’évoluer en étroite collaboration pour porter l’assurance vers les Africains qui en sont encore exclus. Enfin Mme la Présidente, pour éclairer l’opinion car c’est la ligne directrice de notre revue, vers qui l’assuré doit-il se retourner pour garantir la protection de ses intérêts ? Pour une bonne protection de ses intérêts, il est recommandé à tout assuré de s’adresser à un courtier. Ce dernier, en tant que professionnel et maîtrisant son marché, a l’obligation de conseiller son client et de veiller au placement des risques au meilleur rapport qualité/ prix avec l’assurance de voir les sinistres réglés correctement et rapidement. Ainsi vivra l’assurance.
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Par Tapha Sarr Diagne
“L’agent général d’assurance organise librement son agence en cohérence avec la stratégie commerciale de la société mandante et de ses clients.”
Qu’est-ce qu’un agent général d’assurance ?
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agent général représente une société d’assurance dont il est le mandataire. Cette société lui apporte un appui technique et commercial et peut l’aider financièrement à démarrer son activité. L’agent général d’assurance organise librement son agence en cohérence avec la stratégie commerciale de la société mandante et de ses clients. L’agent général d’assurance n’est pas salarié (travailleur indépendant) et ses revenus
proviennent essentiellement des commissions qu’il touche sur la vente et la gestion des contrats d’assurances qu’il réalise.
Le rôle d’un agent général d’assurance Une compagnie d’assurance délivre un traité de nomination à un agent général d’assurance pour lui signifier qu’il a en charge la gestion de cette compagnie. Le traité de nomi-
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nation est une sorte de mandat. C’est ce mandat qui fixe notamment les taux de commissions donc le revenu d’un agent général d’assurance. A priori, l’agent général d’assurance est autonome dans sa gestion au bénéfice de son mandataire car c’est lui seul qui prend les décisions en matière d’exploitation et de gestion. La définition du journal officiel sur le statut des agents généraux d’as-
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surance va dans ce sens : « L’agent général exerce une activité indépendante de distribution et de gestion de produits et services d’assurance en vertu d’un mandat écrit délivré par une ou plusieurs entreprises d’assurances établies dans le pays». Il est donc possible qu’un seul et même agent général d’assurance s’occupe de plusieurs agences. Si l’on regarde cette définition à la loupe, on a l’impression que l’agent général d’assurance est un chef d’entreprise qui est responsable des résultats financiers de son agence qu’il gère en toute autonomie. C’est en effet une impression car en réalité l‘agent général d’assurance est mandaté par une compagnie d’assurance et en aucun cas il ne possède la société d’assurance. L’autonomie de l’agent général d’assurance est en fait limitée. Il doit se contenter de gérer à sa manière un système et des produits déjà en place. En aucun cas, il ne pourra décider de se lancer sur un nouveau marché. Le rôle principal de l’agent général d’assurance est donc de gérer au mieux le fonctionnement d’une agence d’assurance. Le terme de gestionnaire semble être le terme le plus approprié pour décrire l’activité d’un agent général d’assurance. D’ailleurs, ce “gestionnaire d’agence d’assurance” est généralement sous la surveillance d’un inspecteur.
rance de faire des profits. C’est lui seul qui s’occupe de la gestion et du pilotage de son agence. De plus, l’agent général est condamné à réussir car son salaire dépend directement des résultats financiers de l’agence qu’il dirige. Certes, l’agent général d’assurance à des comptes à rendre mais qui n’en a pas ? Un chef d’entreprise doit rendre des comptes à sa banque ou à ses actionnaires alors qu’un agent général d’assurance doit rendre des comptes à un inspecteur d’agence. La confiance n’excluant pas le contrôle, la compagnie d’assurance utilise un inspecteur pour le surveiller. Plus l’agent fera ses preuves et plus l’inspecteur se fera discret. Au final si l’agent général gère comme un maître son agence, l’inspecteur disparaitra totalement. L’agent général a pour mission principale de valoriser un portefeuille confié par une compagnie d’assurance ou constitué par son apport. Il dispose de différents moyens pour faire grossir ce portefeuille et il choisit librement son mode de gestion pour y parvenir.
Il se doit de mettre en place un système de fonctionnement le plus efficace et le plus rentable possible. Il doit notamment prendre des décisions dans l’élaboration des produits commerciaux, s’occuper de la méthode de travail, établir une politique clientèle, etc. Un agent général de qualité avec de l’expérience est primordial pour permettre à une agence d’assu-
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“Un chef d’entreprise doit rendre des comptes à sa banque ou à ses actionnaires alors qu’un agent général d’assurance doit rendre des comptes à un inspecteur d’agence.” Enfin, nous noterons que pour le cas du Gabon, on recense environ 18 courtiers d’assurances seulement. Le métier d’agent général étant méconnu, On ne dénombre à ce jours que 3 agents généraux comme au Sénégal.
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par Cynthia MASSOUNGA
Qu’est-ce qu’un courtier en assurance ? auprès d’une société d’assurance ou d’une banque et ce, pour prévenir d’éventuels cas de fautes pouvant mettre en péril les attentes financières des assurés d’une part et des assureurs d’autre part, pour couvrir les fonds qui leur sont confiés. Afin de limiter la fraude aux assurés, le courtier est obligé de s’inscrire en vue de la délivrance d’une carte professionnelle, auprès de la DNA (Direction Nationale des Assurances) pour le cas de la zone CIMA, garant de son statut d’intermédiaire en assurances. En effet, la législation prévoit que le courtier doit avoir outre l’agrément commercial délivré généralement par le ministère du commerce, l’agrément technique délivré par les autorités des finances des états.
“Un courtier en assurances est un commerçant indépendant, servant d’intermédiaire dans une opération commerciale entre une compagnie d’assurances et le consommateur final.”
Assurances et produits bancaires, services aux particuliers
D
e manière générale, un courtier est un professionnel du commerce qui pratique l’activité nommée « courtage ». Son rôle est de mettre en relation deux ou plusieurs personnes, physiques et/ou morales, cherchant à réaliser une opération telle que l’achat ou la vente de marchandises, la conclusion d’un contrat d’assurance ou la signature d’un contrat d’affrètement maritime. Un courtier en assurances est un commerçant indépendant, servant d’intermédiaire dans une opération commerciale entre une compagnie d’assurances et le consommateur final. Sa rémunération est généralement fixée en pourcentage du montant de la transaction, autrement appelée commission, même si le
courtier en assurances peut aussi percevoir des honoraires. C’est actuellement la tendance en Europe. Aussi, le courtier ne vend pas directement de contrats d’assurances à ses clients. Il les aide à en acheter. En cela, son rôle de conseil est essentiel. Il a une connaissance approfondie du marché de l’assurance, et se tient informer de ses évolutions.
Les garanties du courtier Généralement considéré comme mandataire de ses clients, il engage sa responsabilité dans le cadre de l’obligation de conseil qui particularise son activité. De ce fait, Il doit être obligatoirement assuré en responsabilité civile professionnelle. Il est également obligé de justifier l’existence d’une garantie financière souscrite
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Crédit immobilier, assurance habitation ou voiture, investissement locatif, prêt hypothécaire, rachat de crédits…, les courtiers interviennent dans tous les secteurs de l’activité d’assurance et bancaire, notamment en proposant depuis plusieurs années leurs prestations en ligne sous d’autres cieux, toujours en attente dans l’industrie africaine des assurances. Peu ou presque pas d’assureurs africains ne proposent des produits en ligne. Grâce aux différents partenariats mis en place avec les principaux acteurs du secteur banque-assurance, les courtiers obtiennent pour les clients particuliers des conditions tarifaires avantageuses, car ils agissent auprès des établissements bancaires et d’assurance comme des apporteurs d’affaires. Ces établissements les rémunèrent donc sur le volume d’affaires apportées, ce qui aboutit le plus souvent (mais pas toujours) à la gratuité des prestations pour les clients particuliers.