TASCHEN Magazine Printemps/Été 2011 (Édition française)

Page 1

Printemps/Été 2011

Le monde dans l’objectif de Linda La vie et l’œuvre de Linda McCartney au fil de la pellicule — page 14

Est. 1980 Réservé aux optimistes

derrière le rideau de fer

L’architecture fascinante et intrigante des dernières décennies de l’Union soviétique — page 4

La voie vers la Libe´ ration sexuelle Le journal (outrageusement) intime de l’aventurière du sexe Liz Earls — page 42


14 Printemps/Été 2011

4

RêVES IDéOLOGIQUES

66 prenez votre vie en main ! Si vous trouvez que votre vie est trop compliquée, voici ce qui vous manquait !

L’architecture insolite des dernières années de l’ère soviétique vue par Frédéric Chaubin

12

Kate by Mario

68 définitivement moderne

L’histoire d’une complicité très « fashion »

14 derrière l’objectif

73 le roi de l’édition d’art Conversation entre Walther König et Benedikt Taschen

La vie et l’œuvre photographique de Linda McCartney

78 à peine paru, déjà épuisé éditions limitées pour collectionneurs avertis

28 chefs-d’œuvre des

Les œuvres phares de l’art moderne

80 Photographes de a

arts décoratifs

Illustrations des trésors européens des arts appliqués du ixe au xvie siècle

30 il était une fois… Les contes des frères Grimm dans une nouvelle présentation enrichie d’illustrations anciennes

à

z

Les plus beaux livres des maîtres de la photographie du xxe siècle

82 la typographie mise à nu Une encyclopédie des polices de caractères

85 la révélation de Norma Jeane Les premières photos de celle qui allait devenir une légende vivante

86 LE NAPOLéON DE KUBRICK Le plus grand film jamais (!) réalisé

89 le roi du ring L’hommage monumental à Muhammad Ali

90 le saint graal des

36 Bettina Rheims : ode à Paris Film ou album de photos ? Intrigue ou romance ? Non, tout cela à la fois !

38 L’extase ultime Soixante femmes se masturbent jusqu’à l’orgasme devant l’objectif de Will Santillo

4

« C’est ainsi que commença mon odyssée de sept ans. Ce fut comme la découverte d’un monument inconnu – mon Machu Picchu à moi. » —Frédéric Chaubin, photographe, auteur de CCCP

42 dans l’œil D’UNE COUGAR

amateurs de bd DC fête ses 75 ans

91

Easy Rider La légende hollywoodienne qui a transformé sa vie en œuvre d’art

92 rien que pour vos yeux Cinq siècles de lunettes, des plus classiques aux plus extravagantes

Liz Earls, la voie vers la libération sexuelle

46 plein les mirettes ! Excitez vos pupilles en 3D devant des seins plantureux et des sexes XXL

47 les mots justes Secrets d’initiés sur les messages publicitaires qui font mouche

48 logos à gogo

Il est arrivé : le 3e volume de Logo Design

51

traits pour traits L’univers insolite de l’art du portrait

52 all right, mister wright ! Le dernier volume de notre trilogie consacrée à l’architecte Frank Lloyd Wright

54 un été à Kensington Garden

86 42

Dix ans de pavillons d’été signés par les plus grands architectes du monde

94 qu’est-ce que ça veut dire ? Le Livre des symboles, l’ouvrage qui apporte des réponses à de nombreuses questions sur la vie

96 la bibliothèque idéale Aperçu de nos titres actuels

111 ils sont venus, ils ont vu,

ils ont signé

Photos de nos récentes séances de dédicace

56 entrez ! Intérieurs d’exception du monde entier

59 L’architecture contemporaine en bois Retour à la nature : vive le bois !

61

de la musique pour les yeux L’invention de la pochette de disque illustrée

Haute Joaillerie ColleCtion

62 à la carte Un siècle d’illustration de cartes et de menus

64 LES IMAGES QUI ONT

FAIT L’histoire

Les coulisses des plus extraordinaires photos de l’histoire

à retrouver sur votre iPad !


14 Printemps/Été 2011

4

RêVES IDéOLOGIQUES

66 prenez votre vie en main ! Si vous trouvez que votre vie est trop compliquée, voici ce qui vous manquait !

L’architecture insolite des dernières années de l’ère soviétique vue par Frédéric Chaubin

12

Kate by Mario

68 définitivement moderne

L’histoire d’une complicité très « fashion »

14 derrière l’objectif

73 le roi de l’édition d’art Conversation entre Walther König et Benedikt Taschen

La vie et l’œuvre photographique de Linda McCartney

78 à peine paru, déjà épuisé éditions limitées pour collectionneurs avertis

28 chefs-d’œuvre des

Les œuvres phares de l’art moderne

80 Photographes de a

arts décoratifs

Illustrations des trésors européens des arts appliqués du ixe au xvie siècle

30 il était une fois… Les contes des frères Grimm dans une nouvelle présentation enrichie d’illustrations anciennes

à

z

Les plus beaux livres des maîtres de la photographie du xxe siècle

82 la typographie mise à nu Une encyclopédie des polices de caractères

85 la révélation de Norma Jeane Les premières photos de celle qui allait devenir une légende vivante

86 LE NAPOLéON DE KUBRICK Le plus grand film jamais (!) réalisé

89 le roi du ring L’hommage monumental à Muhammad Ali

90 le saint graal des

36 Bettina Rheims : ode à Paris Film ou album de photos ? Intrigue ou romance ? Non, tout cela à la fois !

38 L’extase ultime Soixante femmes se masturbent jusqu’à l’orgasme devant l’objectif de Will Santillo

4

« C’est ainsi que commença mon odyssée de sept ans. Ce fut comme la découverte d’un monument inconnu – mon Machu Picchu à moi. » —Frédéric Chaubin, photographe, auteur de CCCP

42 dans l’œil D’UNE COUGAR

amateurs de bd DC fête ses 75 ans

91

Easy Rider La légende hollywoodienne qui a transformé sa vie en œuvre d’art

92 rien que pour vos yeux Cinq siècles de lunettes, des plus classiques aux plus extravagantes

Liz Earls, la voie vers la libération sexuelle

46 plein les mirettes ! Excitez vos pupilles en 3D devant des seins plantureux et des sexes XXL

47 les mots justes Secrets d’initiés sur les messages publicitaires qui font mouche

48 logos à gogo

Il est arrivé : le 3e volume de Logo Design

51

traits pour traits L’univers insolite de l’art du portrait

52 all right, mister wright ! Le dernier volume de notre trilogie consacrée à l’architecte Frank Lloyd Wright

54 un été à Kensington Garden

86 42

Dix ans de pavillons d’été signés par les plus grands architectes du monde

94 qu’est-ce que ça veut dire ? Le Livre des symboles, l’ouvrage qui apporte des réponses à de nombreuses questions sur la vie

96 la bibliothèque idéale Aperçu de nos titres actuels

111 ils sont venus, ils ont vu,

ils ont signé

Photos de nos récentes séances de dédicace

56 entrez ! Intérieurs d’exception du monde entier

59 L’architecture contemporaine en bois Retour à la nature : vive le bois !

61

de la musique pour les yeux L’invention de la pochette de disque illustrée

Haute Joaillerie ColleCtion

62 à la carte Un siècle d’illustration de cartes et de menus

64 LES IMAGES QUI ONT

FAIT L’histoire

Les coulisses des plus extraordinaires photos de l’histoire

à retrouver sur votre iPad !


Enfin, face au triste constat de la multiplication des fermetures de librairies à travers le monde, et parce que nous croyons sincèrement en la beauté et le plaisir de l’achat « tactile » des livres, nous sommes heureux d’annoncer l’ouverture, à l’été prochain, d’une nouvelle boutique TASCHEN. Amsterdam, nous voilà ! Agréable lecture à toutes et à tous, Peace

Benedikt Taschen

Nouveaux horizons Chers bibliophiles,

Nous explorons en outre un territoire éditorial inédit, avec une première cette saison : la sortie du tout premier livre pour enfants édité par TASCHEN, une compilation des contes des frères Grimm dans une nouvelle traduction, illustrée de dessins, de peintures et de gravures d’époque. Cet ouvrage inaugure toute une série de livres pour enfants du monde entier. Nos fidèles lecteurs qui ont grandi avec les livres TASCHEN auront désormais l’occasion d’apprécier le design et la qualité auxquels ils sont habitués en faisant la lecture à leurs propres enfants – et petits-enfants ! – de livres passionnants qui, nous n’en doutons pas, enchanteront petits et grands.

© Walton Ford. Photo © Lieven Dirckx.

À l’image de Souci, la muse de TASCHEN contemplant le monde du sommet de sa propriété nichée dans les collines d’Hollywood (ici sous le pinceau de Walton Ford), nous scrutons constamment l’horizon en quête de nouvelles idées. Avec cette nouvelle édition, notre catalogue atteint désormais un tirage de 600 000 exemplaires, un chiffre qui méritait bien une présentation repensée, plus créative ; par ailleurs, nous accordons désormais à des annonceurs partageant notre approche esthétique des espaces qui leur permettent de diffuser leurs messages à nos lecteurs exigeants aux quatre coins de la planète.


Enfin, face au triste constat de la multiplication des fermetures de librairies à travers le monde, et parce que nous croyons sincèrement en la beauté et le plaisir de l’achat « tactile » des livres, nous sommes heureux d’annoncer l’ouverture, à l’été prochain, d’une nouvelle boutique TASCHEN. Amsterdam, nous voilà ! Agréable lecture à toutes et à tous, Peace

Benedikt Taschen

Nouveaux horizons Chers bibliophiles,

Nous explorons en outre un territoire éditorial inédit, avec une première cette saison : la sortie du tout premier livre pour enfants édité par TASCHEN, une compilation des contes des frères Grimm dans une nouvelle traduction, illustrée de dessins, de peintures et de gravures d’époque. Cet ouvrage inaugure toute une série de livres pour enfants du monde entier. Nos fidèles lecteurs qui ont grandi avec les livres TASCHEN auront désormais l’occasion d’apprécier le design et la qualité auxquels ils sont habitués en faisant la lecture à leurs propres enfants – et petits-enfants ! – de livres passionnants qui, nous n’en doutons pas, enchanteront petits et grands.

© Walton Ford. Photo © Lieven Dirckx.

À l’image de Souci, la muse de TASCHEN contemplant le monde du sommet de sa propriété nichée dans les collines d’Hollywood (ici sous le pinceau de Walton Ford), nous scrutons constamment l’horizon en quête de nouvelles idées. Avec cette nouvelle édition, notre catalogue atteint désormais un tirage de 600 000 exemplaires, un chiffre qui méritait bien une présentation repensée, plus créative ; par ailleurs, nous accordons désormais à des annonceurs partageant notre approche esthétique des espaces qui leur permettent de diffuser leurs messages à nos lecteurs exigeants aux quatre coins de la planète.


Beauté du brutalisme soviétique Une anthologie photographique de 90 constructions étranges et fascinantes érigées au cours des dernières décennies de l’URSS

« Le patrimoine extra­vagant de l’architecture au soir du monde communiste. à la fois psychédélique, ­théâtral et grandiloquent. » —24 Heures, Lausanne

Inspiré par les plus belles utopies suprématistes, le ministère géorgien des Autoroutes, avec sa faible emprise au sol, est dû à l’architecte George Chakhava. Tbilissi, Géorgie, 1974. Photo © Frédéric Chaubin.


Beauté du brutalisme soviétique Une anthologie photographique de 90 constructions étranges et fascinantes érigées au cours des dernières décennies de l’URSS

« Le patrimoine extra­vagant de l’architecture au soir du monde communiste. à la fois psychédélique, ­théâtral et grandiloquent. » —24 Heures, Lausanne

Inspiré par les plus belles utopies suprématistes, le ministère géorgien des Autoroutes, avec sa faible emprise au sol, est dû à l’architecte George Chakhava. Tbilissi, Géorgie, 1974. Photo © Frédéric Chaubin.


« La Turquie et le Pentagone ont confondu le bâtiment avec une rampe de lancement. »

« Ces bâtiments de l’ex-bloc de l’Est

—Frédéric Chaubin

semblent émerger d’un rêve érotique d’auteur de science-fiction… » —ShortList, Londres

Page ci-contre : Le sanatorium de Druzhba, chef-­ d’œuvre d’Igor Vasilevsky. à l’époque, la Turquie et le Pentagone avaient confondu le nouveau bâtiment avec une rampe de lancement. Une piscine d’eau de mer est suspendue entre les trois piliers maîtres. Regroupant toutes les fonctions à l’intérieur d’un volume unique, ce principe de construction dit « monobloc » a été breveté. Yalta, Ukraine, 1985.

Ci-dessus : La villa Baltija, destinée à Leonid Brejnev, est achevée deux ans avant sa mort. Loin de l’habituelle douceur balnéaire, ce colosse transpose dans une ­clairière de Lituanie la raideur de style que favorise Moscou et que les jeunes architectes qualifient par ­dérision d’architecture « corniche ». Le bassin de la ­piscine d’eau de mer dessine les contours cartogra­ phiques de la république de Lituanie.

—7—


« La Turquie et le Pentagone ont confondu le bâtiment avec une rampe de lancement. »

« Ces bâtiments de l’ex-bloc de l’Est

—Frédéric Chaubin

semblent émerger d’un rêve érotique d’auteur de science-fiction… » —ShortList, Londres

Page ci-contre : Le sanatorium de Druzhba, chef-­ d’œuvre d’Igor Vasilevsky. à l’époque, la Turquie et le Pentagone avaient confondu le nouveau bâtiment avec une rampe de lancement. Une piscine d’eau de mer est suspendue entre les trois piliers maîtres. Regroupant toutes les fonctions à l’intérieur d’un volume unique, ce principe de construction dit « monobloc » a été breveté. Yalta, Ukraine, 1985.

Ci-dessus : La villa Baltija, destinée à Leonid Brejnev, est achevée deux ans avant sa mort. Loin de l’habituelle douceur balnéaire, ce colosse transpose dans une ­clairière de Lituanie la raideur de style que favorise Moscou et que les jeunes architectes qualifient par ­dérision d’architecture « corniche ». Le bassin de la ­piscine d’eau de mer dessine les contours cartogra­ phiques de la république de Lituanie.

—7—


Rêves idéologiques La dernière époque de l’architecture soviétique

Dans cet ouvrage, le photographe Frédéric Chaubin dévoile 90 bâtiments situés dans les anciennes républiques soviétiques qui témoignent de ce que l’on pourrait considérer comme la quatrième époque de l’architecture soviétique. Ils révèlent une renaissance inattendue de l’imagination, un bourgeonnement jusqu’ici inconnu qui s’est développé de 1970 à 1990. Contrairement aux années 1920 et 1930, on ne distingue ici ni « école » ni tendance dominante. Ces constructions représentent un élan chaotique provoqué par un système en décrépitude. Leur diversité annonce la fin de l’Union soviétique. 2003 Ce projet est né du hasard. À l’origine, un livre d’occasion acheté un jour d’août 2003 sur un trottoir de Tbilissi. Sous une jaquette grise plutôt anonyme, deux cents pages en cyrillique, publiées vingt ans plus tôt, passaient en revue les 70 ans d’architecture de la Géorgie soviétique. Parmi les bâtiments répertoriés, deux curiosités ont retenu mon attention. Les légendes l’indiquaient, elles étaient situées à Tbilissi. J’étais là pour interviewer le président Chevardnadze. J’avais du temps à perdre. Alors je les ai cherchées et trouvées. Subjugué par leurs dimensions, je les ai photographiées. D’ordinaire, l’histoire s’arrête là. On ramène chez soi le souvenir photographique d’un exotisme un peu particulier. Une aventure qui se fige une fois le voyage achevé. Mais, dans ce cas précis, ces clichés inspirés d’un livre ont été l’amorce d’un autre livre. Pour cela, il a fallu que je rencontre une femme, quelques mois plus tard, en Lituanie. Aux côtés de son mari architecte, elle avait contribué à construire dans les années 1970 un sanatorium monumental. Un chantier de dix ans, réalisé dans les bois, à la lisière de la Biélorussie et, me dit-elle, poursuivi en toute liberté. Un hommage à l’œuvre de Gaudí, précisa-t-elle. Le sanatorium de Druskininkai était à la hauteur de l’ambition affichée. J’y ai découvert, au milieu des conifè-

res, de colossales incurvations de béton modelées dans une esthétique hors norme. Rien qui puisse correspondre à ma vision préconçue du monde soviétique. Comment cette architecture hors des sentiers battus avait-elle pu voir le jour ? Cette liberté formelle était-elle compatible avec une commande officielle – puisqu’en URSS toute construction était commandée par l’État ? Aucun ouvrage de référence ne semblait exister, aucune documentation précise susceptible de répondre à ces interrogations. Alors, le souvenir m’est venu d’une construction folle (p. 110–113), aperçue le long de l’autoroute reliant Minsk à son aéroport. Dans les années 1990, sans motif, j’étais allé passer un week-end en Biélorussie, pays méconnu. L’occasion de remarquer d’un œil distrait l’Institut de ­technologie. « Le chemin se fait en marchant. » De retour à Minsk, précisément, un exemplaire d’un vieux numéro de l’ARCA consacré à l’architecture de la perestroïka m’a révélé l’existence d’autres « monstres ». Un champ d’investigation s’ouvrait. Ainsi que le début d’un jeu. Les règles en étaient simples : dénicher les manifestations hétéro­ clites de cette architecture différente. Produire un effet de masse en épinglant méthodiquement, l’un après l’autre, ces bâtiments particuliers. Le monde soviétique était vaste. L’aventure

offrait prétexte à voyager. Je ne recherchais pas des objets formatés ou répertoriés, mais une forme d’extravagance que j’étais le seul à cerner. Une puissance de rêve que j’avais le désir de souligner par l’image. Et c’est avec plaisir que je me suis engagé dans la brèche. Non seulement l’occasion se présentait de tracer les contours d’une histoire qui n’a pas été écrite, mais encore, et d’un même regard, il m’était offert de prendre à rebours ce lieu commun de la photo contemporaine que fut pendant vingt ans le monde postsoviétique. Plutôt que de l’aborder sous l’angle visuel de la décomposition, je lui préférai ses utopies.

Comment cette architecture hors des sentiers battus avait-elle pu voir le jour ? 2006 Contre toute logique, c’est en fin de parcours que j’ai découvert les archives et, tout particulièrement, le trimestriel soviétique de référence, Arkhitektura SSSR, qui m’a permis plus de rigueur dans mes déambulations. J’ai trouvé des constructions que l’on m’avait dit détruites ; j’en ai photographié qui ont disparu depuis lors ; parfois je suis arrivé trop tard. Mais, toujours, j’ai eu sur place la confirmation que mon intérêt était singulier. Sans doute parce que ceux qui côtoient ces bâtiments conservent de l’époque soviétique une tenace gueule de bois. Les Russes n’étant pas les moins portés à tourner le dos au passé. Le rapport complexe développé à l’égard de la faillite de l’URSS a pris la forme d’une amnésie, d’un déni couramment appliqué à ces années de naufrage. D’où l’étrange purgatoire où semblent flotter ces objets, si proches dans le temps et pourtant anachroniques. Face à cette béance, j’ai découvert que l’histoire ne s’écrit Page ci-contre : Trait d’union entre architecture et sculpture, ce monument commémorant la victoire sur les Turcs et la renaissance de l’Arménie est dû à l’architecte R. Israelyan. Baptisé « Renaissance », il figure les vestiges stylisés d’une forteresse archaïque. Aparan, 1979. À gauche : Le théâtre d’art dramatique Fedor Dostoïevski, chef-d’œuvre onirique de Vladimir Somov. Cet édifice, qui se veut l’écho de l’architecture reli­ gieuse primitive de Veliky Novgorod, s’entoure d’une vaste esplanade constituée de motifs modulaires repre­­ nant ceux de la construction elle-même. La colonne, point d’équilibre de l’ensemble, a été rasée en 2008. Elle f­aisait office de tremplin pour les suicidaires. Veliky Novgorod, Fédération de Russie, 1987.

—8—

« La chute de l’Union soviétique a conduit à l’avènement d’une ère chaotique en matière de construction. Et pourtant, les images poétiques de sa décadence ont alimenté une imagination architecturale insoupçonnée. » —Architectural Review, Londres


Rêves idéologiques La dernière époque de l’architecture soviétique

Dans cet ouvrage, le photographe Frédéric Chaubin dévoile 90 bâtiments situés dans les anciennes républiques soviétiques qui témoignent de ce que l’on pourrait considérer comme la quatrième époque de l’architecture soviétique. Ils révèlent une renaissance inattendue de l’imagination, un bourgeonnement jusqu’ici inconnu qui s’est développé de 1970 à 1990. Contrairement aux années 1920 et 1930, on ne distingue ici ni « école » ni tendance dominante. Ces constructions représentent un élan chaotique provoqué par un système en décrépitude. Leur diversité annonce la fin de l’Union soviétique. 2003 Ce projet est né du hasard. À l’origine, un livre d’occasion acheté un jour d’août 2003 sur un trottoir de Tbilissi. Sous une jaquette grise plutôt anonyme, deux cents pages en cyrillique, publiées vingt ans plus tôt, passaient en revue les 70 ans d’architecture de la Géorgie soviétique. Parmi les bâtiments répertoriés, deux curiosités ont retenu mon attention. Les légendes l’indiquaient, elles étaient situées à Tbilissi. J’étais là pour interviewer le président Chevardnadze. J’avais du temps à perdre. Alors je les ai cherchées et trouvées. Subjugué par leurs dimensions, je les ai photographiées. D’ordinaire, l’histoire s’arrête là. On ramène chez soi le souvenir photographique d’un exotisme un peu particulier. Une aventure qui se fige une fois le voyage achevé. Mais, dans ce cas précis, ces clichés inspirés d’un livre ont été l’amorce d’un autre livre. Pour cela, il a fallu que je rencontre une femme, quelques mois plus tard, en Lituanie. Aux côtés de son mari architecte, elle avait contribué à construire dans les années 1970 un sanatorium monumental. Un chantier de dix ans, réalisé dans les bois, à la lisière de la Biélorussie et, me dit-elle, poursuivi en toute liberté. Un hommage à l’œuvre de Gaudí, précisa-t-elle. Le sanatorium de Druskininkai était à la hauteur de l’ambition affichée. J’y ai découvert, au milieu des conifè-

res, de colossales incurvations de béton modelées dans une esthétique hors norme. Rien qui puisse correspondre à ma vision préconçue du monde soviétique. Comment cette architecture hors des sentiers battus avait-elle pu voir le jour ? Cette liberté formelle était-elle compatible avec une commande officielle – puisqu’en URSS toute construction était commandée par l’État ? Aucun ouvrage de référence ne semblait exister, aucune documentation précise susceptible de répondre à ces interrogations. Alors, le souvenir m’est venu d’une construction folle (p. 110–113), aperçue le long de l’autoroute reliant Minsk à son aéroport. Dans les années 1990, sans motif, j’étais allé passer un week-end en Biélorussie, pays méconnu. L’occasion de remarquer d’un œil distrait l’Institut de ­technologie. « Le chemin se fait en marchant. » De retour à Minsk, précisément, un exemplaire d’un vieux numéro de l’ARCA consacré à l’architecture de la perestroïka m’a révélé l’existence d’autres « monstres ». Un champ d’investigation s’ouvrait. Ainsi que le début d’un jeu. Les règles en étaient simples : dénicher les manifestations hétéro­ clites de cette architecture différente. Produire un effet de masse en épinglant méthodiquement, l’un après l’autre, ces bâtiments particuliers. Le monde soviétique était vaste. L’aventure

offrait prétexte à voyager. Je ne recherchais pas des objets formatés ou répertoriés, mais une forme d’extravagance que j’étais le seul à cerner. Une puissance de rêve que j’avais le désir de souligner par l’image. Et c’est avec plaisir que je me suis engagé dans la brèche. Non seulement l’occasion se présentait de tracer les contours d’une histoire qui n’a pas été écrite, mais encore, et d’un même regard, il m’était offert de prendre à rebours ce lieu commun de la photo contemporaine que fut pendant vingt ans le monde postsoviétique. Plutôt que de l’aborder sous l’angle visuel de la décomposition, je lui préférai ses utopies.

Comment cette architecture hors des sentiers battus avait-elle pu voir le jour ? 2006 Contre toute logique, c’est en fin de parcours que j’ai découvert les archives et, tout particulièrement, le trimestriel soviétique de référence, Arkhitektura SSSR, qui m’a permis plus de rigueur dans mes déambulations. J’ai trouvé des constructions que l’on m’avait dit détruites ; j’en ai photographié qui ont disparu depuis lors ; parfois je suis arrivé trop tard. Mais, toujours, j’ai eu sur place la confirmation que mon intérêt était singulier. Sans doute parce que ceux qui côtoient ces bâtiments conservent de l’époque soviétique une tenace gueule de bois. Les Russes n’étant pas les moins portés à tourner le dos au passé. Le rapport complexe développé à l’égard de la faillite de l’URSS a pris la forme d’une amnésie, d’un déni couramment appliqué à ces années de naufrage. D’où l’étrange purgatoire où semblent flotter ces objets, si proches dans le temps et pourtant anachroniques. Face à cette béance, j’ai découvert que l’histoire ne s’écrit Page ci-contre : Trait d’union entre architecture et sculpture, ce monument commémorant la victoire sur les Turcs et la renaissance de l’Arménie est dû à l’architecte R. Israelyan. Baptisé « Renaissance », il figure les vestiges stylisés d’une forteresse archaïque. Aparan, 1979. À gauche : Le théâtre d’art dramatique Fedor Dostoïevski, chef-d’œuvre onirique de Vladimir Somov. Cet édifice, qui se veut l’écho de l’architecture reli­ gieuse primitive de Veliky Novgorod, s’entoure d’une vaste esplanade constituée de motifs modulaires repre­­ nant ceux de la construction elle-même. La colonne, point d’équilibre de l’ensemble, a été rasée en 2008. Elle f­aisait office de tremplin pour les suicidaires. Veliky Novgorod, Fédération de Russie, 1987.

—8—

« La chute de l’Union soviétique a conduit à l’avènement d’une ère chaotique en matière de construction. Et pourtant, les images poétiques de sa décadence ont alimenté une imagination architecturale insoupçonnée. » —Architectural Review, Londres


« … une expérience révélatrice pour qui pense encore que l’architecture soviétique n’a pas survécu à l’avènement de Staline. » —The New York Times, New York

pas d’elle-même. Il faut l’inventer, au risque de l’erreur. Il faut l’imaginer. Une autre circonstance expliquait le défaut de prise en compte de cette architecture. À l’absence d’une « distance historique » s’ajoute le facteur géographique. Aujourd’hui, l’empire soviétique a cédé la place à une mosaïque d’États. La possibilité d’une perception globale s’est brouillée. L’objet même de cette collection s’est émietté, dispersé par le maillage des nouvelles cloisons politiques. Les États concernés sont le plus souvent hostiles, ou pour le moins distants, à l’égard de Moscou. Outre le cas particulier de la Géorgie, on peut évoquer les pays Baltes, annexés tardivement, avant d’être occupés avec une brutalité que les arrangements de l’histoire ont longtemps masquée. L’émancipation est donc passée par le rejet. Au gré des sensibilités locales, l’architecture liée au passé proche a suscité le plus souvent l’indifférence, car elle est trop crûment associée aux années de plomb et à ce collectivisme imposé de l’extérieur. Aujourd’hui, pourtant, une réhabilitation se profile, comme en Estonie ou en Lituanie, où les générations montantes revendiquent la patrimonialisation de certains bâtiments. Sans présupposé idéologique, elles découvrent la nécessité de préserver un patrimoine ambigu, plutôt que d’être confrontées à une absence d’histoire. Lentement, et de manière inégale, les yeux s’ouvrent sur ces étranges vestiges. Mais il fallait la liberté de mouvement et d’esprit d’un « touriste » pour rétablir le lien, d’un pays à l’autre, et composer cet ensemble d’images. 2010 Le jeu de piste s’est achevé. Je souhaite que cette « archéologie du présent », sans être exhaustive, permette le partage de moments d’émotions ; la découverte d’une réalité tirée de l’oubli ; l’accès aux rêves qui ont animé ces architectes oubliés, parfois anonymes. Ce travail leur est dédié. Des outsiders esthétiques Aborder New York pour la première fois procure un sentiment de déjà-vu, l’impression de se ­glisser dans le décor d’un film visionné cent fois.

Il faut ­maintenir le citoyen à l’écart des […] lieux de culte. Le défi est de parvenir à composer des espaces profanes, dotés d’une dramaturgie spécifique. Certains vestiges de l’Union soviétique révèlent, à l’opposé, la toile de fond de films qui n’ont jamais eu lieu faute d’avoir été tournés. Une ­collection de décors exubérants, oscillant entre audace et déraison. Ils sont quelques-uns, ces bâtiments posés au milieu de nulle part, hors contexte et hors norme, à se singulariser sans Page ci-contre : Avraham Miletski enveloppe littéralement son crématorium de flammes de béton. Il y a, dans cette débauche de formes, un retour à l’expression­ nisme, une fantasmagorie sans limite qui libère une palette de sensations débridées et évoque avec force l’« architecture parlante » des utopistes français. En haut à droite : L’extraordinaire Palais des mariages de Tbilissi fait figure de performance indépassable, de cathédrale d’un autre monde. Géorgie, 1985.

raison apparente, au mépris de toute doxa architecturale. Des monuments orphelins, en quelque sorte, essaimés sur la planète collectiviste. Qu’est-ce qui les caractérise ? Avant tout, ce sont des outsiders esthétiques dans un océan de grisaille. L’architecture soviétique est surtout connue pour sa monotonie, ses réalisations stéréotypées reproduisant sur des distances phénoménales les mêmes formes, pour les mêmes modèles urbains, avec une même économie de matériaux. Ici, on est ailleurs. On est dans le singulier. Seconde particularité : la production de ces bâtiments s’étire entre la fin de l’ère Brejnev et l’effondrement de l’URSS elle-même, soit à peine plus de quinze ans. La période des brèches qui s’ouvrent. Comme si, en fin de parcours, la nasse soviétique s’était relâchée. Comme si s’étaient développées, entre les mailles distendues du filet, de vastes plages de liberté. Première hypothèse : l’inertie de la machine soviétique, trop occupée à différer sa propre disparition, laisse flotter à sa périphérie les chantiers qu’elle commande. Ce ne serait pas un hasard, donc, si ces spécimens ont surtout vu le jour sur les lisières – à la frontière de la Pologne, dans le Caucase ou sur la mer Noire. Hypothèse inverse : ces chantiers n’ont pas été ignorés mais stimulés, voire suscités. — 11 —

1er avril – 31 mai 2011 : Exposition à la Galerie TASCHEN de Bruxelles (Place du Grand Sablon) avec une sélection de 20 tirages en édition limitée. Avant-première et commande en ligne : www.taschen.com/cccp

Frédéric Chaubin CCCP – Cosmic Communist Constructions Photographed Relié, format : 26 x 34 cm, 312 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99


« … une expérience révélatrice pour qui pense encore que l’architecture soviétique n’a pas survécu à l’avènement de Staline. » —The New York Times, New York

pas d’elle-même. Il faut l’inventer, au risque de l’erreur. Il faut l’imaginer. Une autre circonstance expliquait le défaut de prise en compte de cette architecture. À l’absence d’une « distance historique » s’ajoute le facteur géographique. Aujourd’hui, l’empire soviétique a cédé la place à une mosaïque d’États. La possibilité d’une perception globale s’est brouillée. L’objet même de cette collection s’est émietté, dispersé par le maillage des nouvelles cloisons politiques. Les États concernés sont le plus souvent hostiles, ou pour le moins distants, à l’égard de Moscou. Outre le cas particulier de la Géorgie, on peut évoquer les pays Baltes, annexés tardivement, avant d’être occupés avec une brutalité que les arrangements de l’histoire ont longtemps masquée. L’émancipation est donc passée par le rejet. Au gré des sensibilités locales, l’architecture liée au passé proche a suscité le plus souvent l’indifférence, car elle est trop crûment associée aux années de plomb et à ce collectivisme imposé de l’extérieur. Aujourd’hui, pourtant, une réhabilitation se profile, comme en Estonie ou en Lituanie, où les générations montantes revendiquent la patrimonialisation de certains bâtiments. Sans présupposé idéologique, elles découvrent la nécessité de préserver un patrimoine ambigu, plutôt que d’être confrontées à une absence d’histoire. Lentement, et de manière inégale, les yeux s’ouvrent sur ces étranges vestiges. Mais il fallait la liberté de mouvement et d’esprit d’un « touriste » pour rétablir le lien, d’un pays à l’autre, et composer cet ensemble d’images. 2010 Le jeu de piste s’est achevé. Je souhaite que cette « archéologie du présent », sans être exhaustive, permette le partage de moments d’émotions ; la découverte d’une réalité tirée de l’oubli ; l’accès aux rêves qui ont animé ces architectes oubliés, parfois anonymes. Ce travail leur est dédié. Des outsiders esthétiques Aborder New York pour la première fois procure un sentiment de déjà-vu, l’impression de se ­glisser dans le décor d’un film visionné cent fois.

Il faut ­maintenir le citoyen à l’écart des […] lieux de culte. Le défi est de parvenir à composer des espaces profanes, dotés d’une dramaturgie spécifique. Certains vestiges de l’Union soviétique révèlent, à l’opposé, la toile de fond de films qui n’ont jamais eu lieu faute d’avoir été tournés. Une ­collection de décors exubérants, oscillant entre audace et déraison. Ils sont quelques-uns, ces bâtiments posés au milieu de nulle part, hors contexte et hors norme, à se singulariser sans Page ci-contre : Avraham Miletski enveloppe littéralement son crématorium de flammes de béton. Il y a, dans cette débauche de formes, un retour à l’expression­ nisme, une fantasmagorie sans limite qui libère une palette de sensations débridées et évoque avec force l’« architecture parlante » des utopistes français. En haut à droite : L’extraordinaire Palais des mariages de Tbilissi fait figure de performance indépassable, de cathédrale d’un autre monde. Géorgie, 1985.

raison apparente, au mépris de toute doxa architecturale. Des monuments orphelins, en quelque sorte, essaimés sur la planète collectiviste. Qu’est-ce qui les caractérise ? Avant tout, ce sont des outsiders esthétiques dans un océan de grisaille. L’architecture soviétique est surtout connue pour sa monotonie, ses réalisations stéréotypées reproduisant sur des distances phénoménales les mêmes formes, pour les mêmes modèles urbains, avec une même économie de matériaux. Ici, on est ailleurs. On est dans le singulier. Seconde particularité : la production de ces bâtiments s’étire entre la fin de l’ère Brejnev et l’effondrement de l’URSS elle-même, soit à peine plus de quinze ans. La période des brèches qui s’ouvrent. Comme si, en fin de parcours, la nasse soviétique s’était relâchée. Comme si s’étaient développées, entre les mailles distendues du filet, de vastes plages de liberté. Première hypothèse : l’inertie de la machine soviétique, trop occupée à différer sa propre disparition, laisse flotter à sa périphérie les chantiers qu’elle commande. Ce ne serait pas un hasard, donc, si ces spécimens ont surtout vu le jour sur les lisières – à la frontière de la Pologne, dans le Caucase ou sur la mer Noire. Hypothèse inverse : ces chantiers n’ont pas été ignorés mais stimulés, voire suscités. — 11 —

1er avril – 31 mai 2011 : Exposition à la Galerie TASCHEN de Bruxelles (Place du Grand Sablon) avec une sélection de 20 tirages en édition limitée. Avant-première et commande en ligne : www.taschen.com/cccp

Frédéric Chaubin CCCP – Cosmic Communist Constructions Photographed Relié, format : 26 x 34 cm, 312 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99


Un duo de choc dans le monde de la mode Le vibrant hommage de Mario Testino à sa muse préférée

Suivez l’aventure d’une des plus extraordinaires amitiés du monde de la mode, depuis les ­coulisses des premiers défilés jusqu’aux extraits confidentiels des éditoriaux avantgardistes qu’ils continuent de signer pour les plus prestigieux magazines de la planète. Avant-propos de Mario Testino, textes de Kate Moss. Plus de 100 illustrations, dont de nombreuses photos privées inédites tirées des archives personnelles de Testino.

Ci-dessus : Londres, 2000. Photo © Mario Testino. Ci-dessous : Kate Moss et Mario Testino, Londres, 2006.

« Kate Moss vue par Mario Testino,, c’est le récit d’une ­collaboration de plus de vingt ans entre une muse se et un malicieux p­hotographe. » —The Daily, New York

XL

Format

Mario Testino Kate Moss by Mario Testino Couverture souple, format : 28,7 x 39,6 cm, 228 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement


Un duo de choc dans le monde de la mode Le vibrant hommage de Mario Testino à sa muse préférée

Suivez l’aventure d’une des plus extraordinaires amitiés du monde de la mode, depuis les ­coulisses des premiers défilés jusqu’aux extraits confidentiels des éditoriaux avantgardistes qu’ils continuent de signer pour les plus prestigieux magazines de la planète. Avant-propos de Mario Testino, textes de Kate Moss. Plus de 100 illustrations, dont de nombreuses photos privées inédites tirées des archives personnelles de Testino.

Ci-dessus : Londres, 2000. Photo © Mario Testino. Ci-dessous : Kate Moss et Mario Testino, Londres, 2006.

« Kate Moss vue par Mario Testino,, c’est le récit d’une ­collaboration de plus de vingt ans entre une muse se et un malicieux p­hotographe. » —The Daily, New York

XL

Format

Mario Testino Kate Moss by Mario Testino Couverture souple, format : 28,7 x 39,6 cm, 228 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement


Le monde vu à travers l’objectif de Linda Rétrospective de la vie et de l’œuvre photographique de Linda McCartney

« Le ciel, c’est tout, la douceur de l’air – un air que les mots ne peuvent décrire mais qui se sent, se respire, se touche. » —Linda McCartney

Paul McCartney joue avec ses enfants Stella et James dans la ferme familiale, en écosse (1982).


Le monde vu à travers l’objectif de Linda Rétrospective de la vie et de l’œuvre photographique de Linda McCartney

« Le ciel, c’est tout, la douceur de l’air – un air que les mots ne peuvent décrire mais qui se sent, se respire, se touche. » —Linda McCartney

Paul McCartney joue avec ses enfants Stella et James dans la ferme familiale, en écosse (1982).


“All you need is … Life in Photographs, de Linda McCartney.” —Be, Paris

John Lennon en studio pendant le tournage du documentaire Let it Be en 1969. L’album éponyme sera le dernier des Beatles.


“All you need is … Life in Photographs, de Linda McCartney.” —Be, Paris

John Lennon en studio pendant le tournage du documentaire Let it Be en 1969. L’album éponyme sera le dernier des Beatles.


Derrière l’objectif

Extraits de l’émission radiophonique Behind the Lens (BBC, 1994)

« Un ouvrage collector aux allures de journal intime, témoignage rare et émouvant d’une époque et d’une famille pas tout à fait comme les autres. »

« J’aime capter un petit pétillement dans le regard quand c’est possible, une petite pointe d’humour et d’étrangeté. »

Apprendre à prendre des photos La photographie a fait irruption dans ma vie alors que je vivais en Arizona. Une de mes amies voulait suivre un cours sur la photo d’art au Tucson Art Centre, mais c’était le soir et elle vint me voir : « S’il te plaît, viens avec moi, je veux vraiment y aller. » Je lui ai répondu : « Pas question. » « Alors je n’irai pas si tu ne viens pas. » Donc j’y suis allée et je croyais qu’on allait m’apprendre ce qu’était un appareil-photo et ce genre de choses, mais ce n’était pas ça du tout, c’était regarder des photographies de Walker Evans et de Dorothea Lange et Ansel Adams… vraiment de très grands photographes. Pour moi, Dorothea Lange était la plus grande. Elle photographiait les travailleurs migrants… Et Walker Evans était

—Vogue, Paris

l’autre grand. Là encore, je pense que c’est toute cette période qui m’a inspirée. Hazel Archer, qui était l’enseignante […] m’a donné envie d’être photographe parce que les photographies qu’elle m’a montrées n’étaient pas des ­photos de mode, mais des photos de la vie, des gens, de la tristesse, de la pauvreté, de la nature, de tout. J’ai adoré. Première grande percée Les Rolling Stones essayaient de se faire de la publicité pendant leur tournée par ici, et ils envoyèrent une invitation à Town & Country, que j’ai ouverte et rangée dans mon tiroir en pensant « J’irai à ce concert ! » Une personne est venue me voir et m’a dit : « Nous n’avons pas assez de — 18 —

chambres pour tous les photographes et tous les journalistes, alors tu feras la photographe. » J’ai pensé : « Oh mon Dieu, je ne suis pas réellement photographe, est-ce qu’elle le sait ? » Mais j’ai bluffé, enfin je n’ai pas bluffé, c’était son choix. J’ai franchi le pas, j’ai pris plein de films avec moi Ci-dessus : Les premiers portraits de musiciens réalisés par Linda McCartney remontent à sa brève expérience de réceptionniste pour le magazine Town and Country : elle s’y procura une carte de presse pour assister à une promo exclusive des Rolling Stones sur l’Hudson River en 1967. La fraîcheur naturelle de ses portraits (ici Brian Jones et Mick Jagger) contribua à lancer sa carrière. Page ci-contre : Linda avait un sens du cadrage inhabituel (dont témoigne ici The Fool, photographié à Londres en 1968), révélateur de son intérêt pour une image ­d’ensemble qui intègre l’environnement de ses sujets.


Derrière l’objectif

Extraits de l’émission radiophonique Behind the Lens (BBC, 1994)

« Un ouvrage collector aux allures de journal intime, témoignage rare et émouvant d’une époque et d’une famille pas tout à fait comme les autres. »

« J’aime capter un petit pétillement dans le regard quand c’est possible, une petite pointe d’humour et d’étrangeté. »

Apprendre à prendre des photos La photographie a fait irruption dans ma vie alors que je vivais en Arizona. Une de mes amies voulait suivre un cours sur la photo d’art au Tucson Art Centre, mais c’était le soir et elle vint me voir : « S’il te plaît, viens avec moi, je veux vraiment y aller. » Je lui ai répondu : « Pas question. » « Alors je n’irai pas si tu ne viens pas. » Donc j’y suis allée et je croyais qu’on allait m’apprendre ce qu’était un appareil-photo et ce genre de choses, mais ce n’était pas ça du tout, c’était regarder des photographies de Walker Evans et de Dorothea Lange et Ansel Adams… vraiment de très grands photographes. Pour moi, Dorothea Lange était la plus grande. Elle photographiait les travailleurs migrants… Et Walker Evans était

—Vogue, Paris

l’autre grand. Là encore, je pense que c’est toute cette période qui m’a inspirée. Hazel Archer, qui était l’enseignante […] m’a donné envie d’être photographe parce que les photographies qu’elle m’a montrées n’étaient pas des ­photos de mode, mais des photos de la vie, des gens, de la tristesse, de la pauvreté, de la nature, de tout. J’ai adoré. Première grande percée Les Rolling Stones essayaient de se faire de la publicité pendant leur tournée par ici, et ils envoyèrent une invitation à Town & Country, que j’ai ouverte et rangée dans mon tiroir en pensant « J’irai à ce concert ! » Une personne est venue me voir et m’a dit : « Nous n’avons pas assez de — 18 —

chambres pour tous les photographes et tous les journalistes, alors tu feras la photographe. » J’ai pensé : « Oh mon Dieu, je ne suis pas réellement photographe, est-ce qu’elle le sait ? » Mais j’ai bluffé, enfin je n’ai pas bluffé, c’était son choix. J’ai franchi le pas, j’ai pris plein de films avec moi Ci-dessus : Les premiers portraits de musiciens réalisés par Linda McCartney remontent à sa brève expérience de réceptionniste pour le magazine Town and Country : elle s’y procura une carte de presse pour assister à une promo exclusive des Rolling Stones sur l’Hudson River en 1967. La fraîcheur naturelle de ses portraits (ici Brian Jones et Mick Jagger) contribua à lancer sa carrière. Page ci-contre : Linda avait un sens du cadrage inhabituel (dont témoigne ici The Fool, photographié à Londres en 1968), révélateur de son intérêt pour une image ­d’ensemble qui intègre l’environnement de ses sujets.


Ci-dessus : Stella, la fille de Linda, en Arizona (1994). Page ci-contre : L’un des premiers portraits des Beatles signé Linda McCartney, réalisé pendant une opération de lancement de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, à Londres (1968).

et j’ai vraiment aimé prendre ces photos. Je pense que mon seul souci était de savoir ce ­qu’elles allaient donner… J’étais un peu timide et introvertie, mais j’aimais ce que je voyais à ­travers l’objectif, je m’oubliais et je voyais réellement la vie. Il y avait un vrai enthousiasme de ma part, et c’est ainsi que la photographie a changé ma vie. Ce n’était pas seulement les Rolling Stones, c’était tout à la fois… Portraits de rockers de la fin des années 1960 Comme les choses commençaient à bien se passer, j’ai photographié pour des magazines comme Rolling Stone, ce genre de truc, et des magazines de luxe m’ont demandé de travailler pour eux. Mademoiselle faisait un numéro sur le thème « Mannequins et musiciens », et à qui avaient-ils pensé pour les images ? À moi. Ce n’était pas rien, car quand vous faites des reportages de ce genre, on s’attend à ce que vous fassiez toute la partie éditoriale. Ça me rendait nerveuse. Et j’avais à choisir les musiciens, les mannequins… tout, quoi. J’ai dit : « Alors très bien, nous allons prendre Jimi Hendrix Experience, Tiny Tim. » J’ai pensé à des gens autour de moi… Aretha Franklin. On commençait à parler de cet article. On n’aurait jamais pensé qu’Aretha, cette grande chanteuse de soul, accepte de s’habiller chez un couturier, mais elle a été formidable. Nous nous sommes rencontrées à l’Hilton de Los Angeles et elle était en larmes, elle buvait sans doute de la vodka, rien n’allait, elle était complètement déprimée. Elle avait une grosse enveloppe de papier kraft pleine d’argent, elle se séparait de son groupe, c’était vraiment une mauvaise passe. J’ai pris d’elle quelques images, un si beau visage, avec ces sortes de larmes et tout ça, et cette ­tristesse si surprenante. Puis on est sorties avec la perruque, les vêtements, et tout le contraste… étonnant comme la mode peut sembler si ­glamour quand il y a tant de tristesse derrière. Mais le meilleur s’est produit quand j’ai apporté mes photos au magazine. Ils m’ont donné 750 dollars pour une page en noir et blanc et

1 000 pour une en couleurs ! Je les aurais faites pour rien… S’ils avaient su… Jimi était très sensible et très peu sûr de lui. Il ne s’acceptait pas vraiment lui-même. Il brûlait le drapeau et jouait de la guitare avec ses dents et au bout d’un moment il m’avoua à quel point il détestait faire ces trucs. Mais je lui dis : « Regarde, tu es le guitariste le plus inventif que je n’ai jamais vu.» Je voulais dire en dehors de la scène, il jouait tout le temps, si brillant… [Je lui dis] « Arrête de faire ces trucs ! » et il m’a répondu : « Oh non, ils ne viendraient plus me voir si je ne le faisais pas. » Ils seraient venus pour le voir et encore plus s’il avait arrêté de faire toutes ces pitreries. Mais il était très peu sûr de lui, comme beaucoup d’artistes. Jimi était si gentil. C’est si triste. Je n’avais pas la moindre idée que je photographiais de futures icônes, mais j’aimais la musique [de Jim Morrison]. Je l’aimais comme personne. J’aimais tous les Doors en fait – Ray et Robbie et John. En fait les Doors n’ont jamais été vraiment très célèbres avant la mort de Jim. Je veux dire… regardez le film sur les Doors. Ce n’était pas ça du tout, ces énormes foules, ces « Jim, Jim… », rien de tout ça. Je veux dire qu’ils pouvaient ­difficilement être arrêtés. En fait il a été arrêté, le pauvre. Mais Jim Morrison était un poète, pas un objet sexuel. Et je le pense vraiment… vous avez vu comment il s’est fait pousser la barbe, et a grossi et tout ça. Il essayait de dire : « Regardez, je ne veux pas ce masque, je veux montrer ce qui est dans mon cœur. » Je me rappelle Jim arrivant un jour, il était très agité et vraiment très en colère et je lui demande « Quel est le ­problème ? » Il venait du Village et était tombé sur une fille avec laquelle il était allé à l’école. Et il me raconta qu’il avait été un ado très gros, très impopulaire à l’école, puis il rencontrait cette fille qui s’était jetée sur lui. Il ne pouvait pas s’y faire. Jeune, il était quelqu’un tout gras que personne ne voulait fréquenter. Et maintenant qu’il commençait à être connu, elle était là comme une… c’était la couche superficielle, ­l’extérieur, dont elle avait envie, pas la personne. Et il était très en colère… on pouvait voir qu’il était très fâché. [Janis Joplin] venait du Texas, c’était juste une fille du Texas qui n’était pas particulièrement

Ce qui fait vraiment un photographe est plus qu’une simple capacité technique… Cela a à voir avec la force de l’intention intérieure. jolie. Elle en était consciente, très consciente. Et elle avait l’habitude de boire en grande quantité avant de monter sur scène. Je me souviens d’avoir été auprès d’elle à L. A. dans sa loge et elle avait descendu une bouteille de Southern Comfort juste pour aller sur scène, juste pour trouver la confiance en soi nécessaire pour sortir de la pièce et donner quelque chose d’elle-même. J’ai photographié beaucoup de groupes par accident, uniquement parce que j’ai aimé les prendre en photo. Mais au Fillmore, The Who, Hendrix, BB King et Big Brother et beaucoup d’autres y jouaient tout le temps parce que chaque vendredi et samedi soir, le Fillmore organisait un show. BB y participait beaucoup. Il avait une — 20 —


Ci-dessus : Stella, la fille de Linda, en Arizona (1994). Page ci-contre : L’un des premiers portraits des Beatles signé Linda McCartney, réalisé pendant une opération de lancement de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, à Londres (1968).

et j’ai vraiment aimé prendre ces photos. Je pense que mon seul souci était de savoir ce ­qu’elles allaient donner… J’étais un peu timide et introvertie, mais j’aimais ce que je voyais à ­travers l’objectif, je m’oubliais et je voyais réellement la vie. Il y avait un vrai enthousiasme de ma part, et c’est ainsi que la photographie a changé ma vie. Ce n’était pas seulement les Rolling Stones, c’était tout à la fois… Portraits de rockers de la fin des années 1960 Comme les choses commençaient à bien se passer, j’ai photographié pour des magazines comme Rolling Stone, ce genre de truc, et des magazines de luxe m’ont demandé de travailler pour eux. Mademoiselle faisait un numéro sur le thème « Mannequins et musiciens », et à qui avaient-ils pensé pour les images ? À moi. Ce n’était pas rien, car quand vous faites des reportages de ce genre, on s’attend à ce que vous fassiez toute la partie éditoriale. Ça me rendait nerveuse. Et j’avais à choisir les musiciens, les mannequins… tout, quoi. J’ai dit : « Alors très bien, nous allons prendre Jimi Hendrix Experience, Tiny Tim. » J’ai pensé à des gens autour de moi… Aretha Franklin. On commençait à parler de cet article. On n’aurait jamais pensé qu’Aretha, cette grande chanteuse de soul, accepte de s’habiller chez un couturier, mais elle a été formidable. Nous nous sommes rencontrées à l’Hilton de Los Angeles et elle était en larmes, elle buvait sans doute de la vodka, rien n’allait, elle était complètement déprimée. Elle avait une grosse enveloppe de papier kraft pleine d’argent, elle se séparait de son groupe, c’était vraiment une mauvaise passe. J’ai pris d’elle quelques images, un si beau visage, avec ces sortes de larmes et tout ça, et cette ­tristesse si surprenante. Puis on est sorties avec la perruque, les vêtements, et tout le contraste… étonnant comme la mode peut sembler si ­glamour quand il y a tant de tristesse derrière. Mais le meilleur s’est produit quand j’ai apporté mes photos au magazine. Ils m’ont donné 750 dollars pour une page en noir et blanc et

1 000 pour une en couleurs ! Je les aurais faites pour rien… S’ils avaient su… Jimi était très sensible et très peu sûr de lui. Il ne s’acceptait pas vraiment lui-même. Il brûlait le drapeau et jouait de la guitare avec ses dents et au bout d’un moment il m’avoua à quel point il détestait faire ces trucs. Mais je lui dis : « Regarde, tu es le guitariste le plus inventif que je n’ai jamais vu.» Je voulais dire en dehors de la scène, il jouait tout le temps, si brillant… [Je lui dis] « Arrête de faire ces trucs ! » et il m’a répondu : « Oh non, ils ne viendraient plus me voir si je ne le faisais pas. » Ils seraient venus pour le voir et encore plus s’il avait arrêté de faire toutes ces pitreries. Mais il était très peu sûr de lui, comme beaucoup d’artistes. Jimi était si gentil. C’est si triste. Je n’avais pas la moindre idée que je photographiais de futures icônes, mais j’aimais la musique [de Jim Morrison]. Je l’aimais comme personne. J’aimais tous les Doors en fait – Ray et Robbie et John. En fait les Doors n’ont jamais été vraiment très célèbres avant la mort de Jim. Je veux dire… regardez le film sur les Doors. Ce n’était pas ça du tout, ces énormes foules, ces « Jim, Jim… », rien de tout ça. Je veux dire qu’ils pouvaient ­difficilement être arrêtés. En fait il a été arrêté, le pauvre. Mais Jim Morrison était un poète, pas un objet sexuel. Et je le pense vraiment… vous avez vu comment il s’est fait pousser la barbe, et a grossi et tout ça. Il essayait de dire : « Regardez, je ne veux pas ce masque, je veux montrer ce qui est dans mon cœur. » Je me rappelle Jim arrivant un jour, il était très agité et vraiment très en colère et je lui demande « Quel est le ­problème ? » Il venait du Village et était tombé sur une fille avec laquelle il était allé à l’école. Et il me raconta qu’il avait été un ado très gros, très impopulaire à l’école, puis il rencontrait cette fille qui s’était jetée sur lui. Il ne pouvait pas s’y faire. Jeune, il était quelqu’un tout gras que personne ne voulait fréquenter. Et maintenant qu’il commençait à être connu, elle était là comme une… c’était la couche superficielle, ­l’extérieur, dont elle avait envie, pas la personne. Et il était très en colère… on pouvait voir qu’il était très fâché. [Janis Joplin] venait du Texas, c’était juste une fille du Texas qui n’était pas particulièrement

Ce qui fait vraiment un photographe est plus qu’une simple capacité technique… Cela a à voir avec la force de l’intention intérieure. jolie. Elle en était consciente, très consciente. Et elle avait l’habitude de boire en grande quantité avant de monter sur scène. Je me souviens d’avoir été auprès d’elle à L. A. dans sa loge et elle avait descendu une bouteille de Southern Comfort juste pour aller sur scène, juste pour trouver la confiance en soi nécessaire pour sortir de la pièce et donner quelque chose d’elle-même. J’ai photographié beaucoup de groupes par accident, uniquement parce que j’ai aimé les prendre en photo. Mais au Fillmore, The Who, Hendrix, BB King et Big Brother et beaucoup d’autres y jouaient tout le temps parce que chaque vendredi et samedi soir, le Fillmore organisait un show. BB y participait beaucoup. Il avait une — 20 —


« Les ombres entre l’ombre et le jour, voir toutes les choses, simples ou sombres. Je déclenche. » —Linda McCartney

jolie guitare rouge qu’il appelait Lucile et qu’il s’est fait voler. Pouvez-vous imaginer voler la guitare de BB King ? Je ne faisais pas des photos du genre « Tiens, je vais faire bouger l’appareil pour donner une impression de mouvement », c’était juste une sorte de synergie, ça se passait comme ça. Le courant passait bien. Sur l’instinct photographique Je pense que tu sens instinctivement le moment où tu dois appuyer sur le déclencheur. Pas avant et pas après. Je pense que si tu te fais du souci pour la mesure de la lumière et tous ces trucs, tu rates le moment. Pour moi, ça vient des tripes, comme on dit. C’est juste une excitation. J’adore ça, beaucoup d’excitation. Lorsque je réfléchis à comment et quand appuyer sur le bouton, c’est pour plein de raisons. Chaque photographe est à la recherche d’un résultat qu’il ou elle ne peut expliquer avant de l’avoir fait. Lorsque tu as le tirage entre tes mains, tu sais ce que tu cherchais en fait, et si tu l’as trouvé ou non. Ce qui fait vraiment un photographe est plus qu’une simple capacité technique, plus qu’allumer la radio. Cela a à voir avec la force de l’intention intérieure. J’ai toujours appelé ça une signature visuelle. C’est en rapport avec cette sorte d’harmonique visuelle qui émane de l’œuvre de certains photographes qui ont réussi à atteindre un niveau de performance dans leur médium. Je ne pense pas au talent, à la technique, n’importe quoi. Comme Bill Grant l’a dit, je ne m’intéresse qu’aux résultats. C’est le résultat qui compte. La rencontre avec les Beatles Lorsque je suis arrivée en Angleterre, je voulais photographier les Beatles et Stevie Winwood qui avait créé un groupe appelé Traffic après avoir quitté The Spencer Davis Group. C’était super. J’ai pris mon portfolio pour aller à Hilly House – leurs bureaux – et l’assistant de Brian Epstein m’a dit : « Parfait, vous pouvez laisser votre portfolio et nous vous rappellerons. » Après deux ou trois jours, il est revenu vers moi pour me dire : « Brian a aimé vos photos et c’est d’accord, vous pouvez photographier les Beatles. Ils sortent un album intitulé Sergeant Pepper et ils ont une conférence de presse chez Brian et vous pouvez faire partie des photographes. Ah ! au fait, Brian a adoré votre photo de Brian Jones et l’une de celles de Kish Moon. » Je lui ai dit qu’il pouvait les garder ! Et c’est comme ça que tout a commencé, je pouvais photographier les Beatles. Mes rêves devenaient réalité.

Je ne pense pas au talent, à la technique. Comme Bill Grant l’a dit, je ne m’intéresse qu’aux résultats. C’est le résultat qui compte.

Linda décrivait Jimi Hendrix, qu’on voit ici au Rheingold Music Festival à Central Park en 1967, comme quelqu’un de « très sensible et très peu sûr de lui. […] Il brûlait le drapeau et jouait de la guitare avec ses dents et au bout d’un moment, il m’a avoué à quel point il détestait faire ces trucs. [Je lui ai dit :] “Arrête de faire ces trucs !”, et il m’a répondu : “Oh non, ils ne viendraient plus me voir si je ne le faisais pas.” »

J’étais plutôt nerveuse d’aller photographier les Beatles parce que… J’étais nerveuse ! Je crois aussi que c’était parce qu’il y avait beaucoup de photographes ce jour-là. Je n’étais pas très contente – artistiquement – [des photos] à ­l’exception d’une de John et Paul les pouces levés parce que j’avais le sentiment d’une interaction et que c’était une photo que personne d’autre n’avait pu faire.

Personne ne savait que j’étais photographe. Lorsque j’ai épousé Paul, j’étais [pour les fans] une divorcée américaine, c’est, je crois, ce qu’ils disaient de moi… « Qui est cette Américaine divorcée ? Pourquoi est-ce qu’il n’épouse pas la fille qui est sa petite amie depuis des années ? » Nous n’avions rien fait pour les y préparer.

Je pense qu’un photographe doit s’exprimer par son travail, sans mots. À propos de la photographie Ma photographie, c’est moi. Je ne suis pas du tout influencée par les critiques… J’ai grandi dans une famille qui s’intéressait à la qualité visuelle des choses et je suis très visuelle moimême et l’immédiateté pour moi dans la photographie est comme… J’essaie de proposer un commentaire social dans mes photos. Je veux dire maintenant. Je prends des photos de vitrines de boucheries, ou de viande déchargée de camions ou si je pouvais accéder à un abattoir, je montrerais les horreurs de cette vie ; je suis contre l’abattage des animaux et contre la consommation d’animaux par les gens, contre les expérimentations sur les animaux et le fait de porter des peaux d’animaux. Je travaille beaucoup pour des associations maintenant et je le fais gratuitement pour Lynx, les anti-fourrure. J’ai fait une grande campagne pour eux pour essayer de montrer aux gens à quel point il est horrible de porter des peaux d’animaux, notamment le cuir, puisque c’est une peau… Donc la photographie en tant que commentaire social m’intéresse vraiment. Je pense aussi que le commentaire social est plus intéressant. Je pense qu’un photographe doit s’exprimer par son travail, sans mots. Comme cette image de Dorothea Lange dont je vous parlais. Cette image est tellement intégrée à mon esprit. Elle dit tout. Vous n’avez pas à savoir précisément le contexte. Elle l’exprime complètement. Et je pense que c’est ce que je veux : vous amener à voir une image et à ressentir une émotion. Pour moi, une bonne photographie c’est… ­quelque chose qui vous fait réagir, vous arrête et vous fait regarder et penser… une image vaut mille mots. — 23 —

Paul écrit sur un coin de table encombrée, en écosse (1970).

« Comment est né ce livre ? — J’étais attablée à côté de Benedikt Taschen à l’occasion d’un dîner en l’honneur de Jeff Koons, et j’ai simplement défendu l’idée d’un projet sur l’œuvre photographique de ma mère. Par chance, il a accepté, et on s’est mis au travail dans la foulée. Pour moi comme pour mon père et pour Mary, c’était comme insuffler une nouvelle vie dans l’œuvre de ma mère et montrer aux gens combien elle était actuelle, en prise avec notre époque. Cela a forcément inspiré mon travail. » —Stella McCartney à W Magazine, New York

Cette grande rétrospective sur Linda – avec une sélection tirée de ses archives de plus de 200 000 images – a été réalisée en étroite collaboration avec Paul McCartney et leurs enfants. Inclus : préfaces de Paul, Stella, et Mary McCartney. En plus de nos éditions limitées (voir page suivante), ce livre est également disponible en édition grand public illimitée.

XL

Format

Linda McCartney – Life in Photographs Paul McCartney, Linda McCartney, Mary McCartney, Stella McCartney, Annie Leibovitz, Martin Harrison (textes) Alison Castle (Éd.) Relié, format : 26,5 x 37,4 cm, 288 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement


« Les ombres entre l’ombre et le jour, voir toutes les choses, simples ou sombres. Je déclenche. » —Linda McCartney

jolie guitare rouge qu’il appelait Lucile et qu’il s’est fait voler. Pouvez-vous imaginer voler la guitare de BB King ? Je ne faisais pas des photos du genre « Tiens, je vais faire bouger l’appareil pour donner une impression de mouvement », c’était juste une sorte de synergie, ça se passait comme ça. Le courant passait bien. Sur l’instinct photographique Je pense que tu sens instinctivement le moment où tu dois appuyer sur le déclencheur. Pas avant et pas après. Je pense que si tu te fais du souci pour la mesure de la lumière et tous ces trucs, tu rates le moment. Pour moi, ça vient des tripes, comme on dit. C’est juste une excitation. J’adore ça, beaucoup d’excitation. Lorsque je réfléchis à comment et quand appuyer sur le bouton, c’est pour plein de raisons. Chaque photographe est à la recherche d’un résultat qu’il ou elle ne peut expliquer avant de l’avoir fait. Lorsque tu as le tirage entre tes mains, tu sais ce que tu cherchais en fait, et si tu l’as trouvé ou non. Ce qui fait vraiment un photographe est plus qu’une simple capacité technique, plus qu’allumer la radio. Cela a à voir avec la force de l’intention intérieure. J’ai toujours appelé ça une signature visuelle. C’est en rapport avec cette sorte d’harmonique visuelle qui émane de l’œuvre de certains photographes qui ont réussi à atteindre un niveau de performance dans leur médium. Je ne pense pas au talent, à la technique, n’importe quoi. Comme Bill Grant l’a dit, je ne m’intéresse qu’aux résultats. C’est le résultat qui compte. La rencontre avec les Beatles Lorsque je suis arrivée en Angleterre, je voulais photographier les Beatles et Stevie Winwood qui avait créé un groupe appelé Traffic après avoir quitté The Spencer Davis Group. C’était super. J’ai pris mon portfolio pour aller à Hilly House – leurs bureaux – et l’assistant de Brian Epstein m’a dit : « Parfait, vous pouvez laisser votre portfolio et nous vous rappellerons. » Après deux ou trois jours, il est revenu vers moi pour me dire : « Brian a aimé vos photos et c’est d’accord, vous pouvez photographier les Beatles. Ils sortent un album intitulé Sergeant Pepper et ils ont une conférence de presse chez Brian et vous pouvez faire partie des photographes. Ah ! au fait, Brian a adoré votre photo de Brian Jones et l’une de celles de Kish Moon. » Je lui ai dit qu’il pouvait les garder ! Et c’est comme ça que tout a commencé, je pouvais photographier les Beatles. Mes rêves devenaient réalité.

Je ne pense pas au talent, à la technique. Comme Bill Grant l’a dit, je ne m’intéresse qu’aux résultats. C’est le résultat qui compte.

Linda décrivait Jimi Hendrix, qu’on voit ici au Rheingold Music Festival à Central Park en 1967, comme quelqu’un de « très sensible et très peu sûr de lui. […] Il brûlait le drapeau et jouait de la guitare avec ses dents et au bout d’un moment, il m’a avoué à quel point il détestait faire ces trucs. [Je lui ai dit :] “Arrête de faire ces trucs !”, et il m’a répondu : “Oh non, ils ne viendraient plus me voir si je ne le faisais pas.” »

J’étais plutôt nerveuse d’aller photographier les Beatles parce que… J’étais nerveuse ! Je crois aussi que c’était parce qu’il y avait beaucoup de photographes ce jour-là. Je n’étais pas très contente – artistiquement – [des photos] à ­l’exception d’une de John et Paul les pouces levés parce que j’avais le sentiment d’une interaction et que c’était une photo que personne d’autre n’avait pu faire.

Personne ne savait que j’étais photographe. Lorsque j’ai épousé Paul, j’étais [pour les fans] une divorcée américaine, c’est, je crois, ce qu’ils disaient de moi… « Qui est cette Américaine divorcée ? Pourquoi est-ce qu’il n’épouse pas la fille qui est sa petite amie depuis des années ? » Nous n’avions rien fait pour les y préparer.

Je pense qu’un photographe doit s’exprimer par son travail, sans mots. À propos de la photographie Ma photographie, c’est moi. Je ne suis pas du tout influencée par les critiques… J’ai grandi dans une famille qui s’intéressait à la qualité visuelle des choses et je suis très visuelle moimême et l’immédiateté pour moi dans la photographie est comme… J’essaie de proposer un commentaire social dans mes photos. Je veux dire maintenant. Je prends des photos de vitrines de boucheries, ou de viande déchargée de camions ou si je pouvais accéder à un abattoir, je montrerais les horreurs de cette vie ; je suis contre l’abattage des animaux et contre la consommation d’animaux par les gens, contre les expérimentations sur les animaux et le fait de porter des peaux d’animaux. Je travaille beaucoup pour des associations maintenant et je le fais gratuitement pour Lynx, les anti-fourrure. J’ai fait une grande campagne pour eux pour essayer de montrer aux gens à quel point il est horrible de porter des peaux d’animaux, notamment le cuir, puisque c’est une peau… Donc la photographie en tant que commentaire social m’intéresse vraiment. Je pense aussi que le commentaire social est plus intéressant. Je pense qu’un photographe doit s’exprimer par son travail, sans mots. Comme cette image de Dorothea Lange dont je vous parlais. Cette image est tellement intégrée à mon esprit. Elle dit tout. Vous n’avez pas à savoir précisément le contexte. Elle l’exprime complètement. Et je pense que c’est ce que je veux : vous amener à voir une image et à ressentir une émotion. Pour moi, une bonne photographie c’est… ­quelque chose qui vous fait réagir, vous arrête et vous fait regarder et penser… une image vaut mille mots. — 23 —

Paul écrit sur un coin de table encombrée, en écosse (1970).

« Comment est né ce livre ? — J’étais attablée à côté de Benedikt Taschen à l’occasion d’un dîner en l’honneur de Jeff Koons, et j’ai simplement défendu l’idée d’un projet sur l’œuvre photographique de ma mère. Par chance, il a accepté, et on s’est mis au travail dans la foulée. Pour moi comme pour mon père et pour Mary, c’était comme insuffler une nouvelle vie dans l’œuvre de ma mère et montrer aux gens combien elle était actuelle, en prise avec notre époque. Cela a forcément inspiré mon travail. » —Stella McCartney à W Magazine, New York

Cette grande rétrospective sur Linda – avec une sélection tirée de ses archives de plus de 200 000 images – a été réalisée en étroite collaboration avec Paul McCartney et leurs enfants. Inclus : préfaces de Paul, Stella, et Mary McCartney. En plus de nos éditions limitées (voir page suivante), ce livre est également disponible en édition grand public illimitée.

XL

Format

Linda McCartney – Life in Photographs Paul McCartney, Linda McCartney, Mary McCartney, Stella McCartney, Annie Leibovitz, Martin Harrison (textes) Alison Castle (Éd.) Relié, format : 26,5 x 37,4 cm, 288 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement


MONTBLANC. THE TIMEWRITERS.

La vie de Linda McCartney a fini par se confondre avec sa propre photo­graphie. Annie Leibovitz parle de Linda McCartney Les photographes peuvent être « invités » dans l’univers de leur sujet. C’est ce qui se passe habituellement. Parfois, nous sommes à côté, comme dans une vie parallèle. Mais parfois aussi, si nous avons de la chance, si nous sommes assez forts, nous pénétrons le monde de notre sujet et en parvenons à en faire partie. Les limites entre la vie et le travail s’effacent alors. La vie de Linda McCartney a fini par ne faire qu’une avec sa photographie. Ce fut évident plus

mes ont moins d’opportunités, moins de pouvoir. Mais il n’est pas plus difficile de devenir une femme artiste qu’un homme artiste. Tous, nous tirons parti de ce qui nous a été donné et de ce que nous sommes pour nourrir notre travail. Nous traçons notre chemin. Nous, les photo­ graphes hommes et femmes, sommes particulièrement chanceux, car la photographie nous ­permet de nous trouver. C’est un passeport vers des gens, des lieux, des possibilités. Linda a trouvé son rythme dans les photographies de sa famille. Dans ce livre, ma photo ­préférée est celle d’une table dans une ferme d’Écosse. Paul est là, au bord de l’image, photographié de dos, mais le vrai sujet est la quotidienneté de la vie de famille. Une bouteille de vin à moitié vide et une petite bouteille de jus de fruit. Des lettres, des notes, des crayons, des assiettes sales. C’est merveilleux d’avoir des photos comme celle-ci. Ce sont les photos de ce qu’elle voyait et vivait. Linda n’a jamais cessé de photographier. Elle était très sérieuse dans son travail. Je dois avouer que j’ai été un peu envieuse de son livre d’héliogravures, ces images expérimentales ­réalisées selon un des premiers procédés de tirage du xixe siècle qui consiste à développer des négatifs sur papier-chiffon à la lumière ­naturelle. Deux d’entre elles montrent un cheval appelé Shadow. Shadow bondissant dans la neige par un sombre jour d’hiver. Shadow en plein saut. Je n’ai jamais rien vu de tel. Elles sont mystérieuses et magnifiques. Au milieu des années 1970, alors que je travaillais pour un grand article sur les Wings pour Rolling Stone, je me suis retrouvée serrée à

« La photographie n’a pas trahi Linda. Ses images sont la preuve d’une vie bien vécue. En tant que femme et comme artiste. » Portrait de Linda McCartney par un photographe anonyme.

nicolas rieussec timewriter. A tribute to the inventor of the first chronograph. Monopusher chronograph, self-winding manufacture movement. 30 min. and 60 sec. rotating disc counters fixed on the counter bridge. 72h power reserve. Crafted in the Montblanc Manufacture in Le Locle, Switzerland.

www.montblanc.com

tard, mais d’une certaine façon c’était déjà le cas dès le départ. Elle était très jeune lorsqu’elle a commencé à photographier, ou lorsque les gens ont remarqué qu’elle prenait des photos. Elle était superbe, élégante, sophistiquée. Dans ses

« Dans ses premières photos de musiciens, on voit qu’ils ne regardent juste un photographe quelconque. Ils sont amoureux de la femme à l’appareil-photo. » premières images de musiciens, on voit qu’ils ne regardent pas un quelconque photographe. Ils sont tombés amoureux de la femme à l­’appareil-photo. Ils flirtent. Ils sont attirés. On pense souvent qu’il est difficile d’être une femme artiste. Les gens présument que les fem-

l­ ’arrière d’une limousine entre Paul McCartney, Linda et deux de leurs enfants. Stella, qui devait avoir quatre ou cinq ans, avait pris l’appareilphoto de sa mère. Elle était appuyée contre la porte de la voiture, regardait à travers le viseur et se concentrait pour faire un portrait de ses parents et de sa sœur aînée. Elle reproduisait un geste qu’elle avait dû voir chez sa mère un millier de fois. De nombreuses années plus tard, je suis allée en Angleterre pour photographier Stella, devenue une adulte, très connue, en plein succès. Nous nous sommes rendues dans le Gloucestershire où elle possédait une ferme, et je l’ai photographiée sur son cheval. En regardant Stella, les cheveux dans le vent, le corps ne faisant qu’un avec son cheval au petit galop, j’ai eu un moment l’impression très forte de revoir Linda. J’ai vu son esprit. Je l’ai vue libre. Que Linda ait fait corps avec sa photographie était encore plus évident à la fin de sa vie, lorsqu’elle avait sans doute réalisé qu’elle allait quitter ce monde. Ses photographies d’alors sont simples et pures. Elle utilise la photographie comme pour se raccrocher à l’existence. Comme nous le faisons tous. La photographie nous offre l’assurance que nous ne serons pas oubliés. La photographie n’a pas trahi Linda. Ses images sont la preuve d’une vie bien vécue. Comme femme et comme artiste. — 25 —

édition limitée à 1 000 exemplaires numérotés XL

Format

et signés par Sir Paul McCartney

Londres, 2010

Édition de luxe n° 1–250

• Limitée à deux éditions de 125 exemplaires contenant chacun un tirage photographique, numéroté et signé par Sir Paul McCartney (40 x 30 cm) • Livré dans un coffret entoilé de luxe • € 1 750 / CAD 2 750

isé u p É

• Édition de luxe n° 1–125 : Stella et James, écosse, 1984. Tirage argentique

• Édition de luxe n° 126–250 : Paul, Jamaïque, 1971. Tirage pigmentaire

é s i u Ép

Édition collector n° 251–1 000 • Édition de 750 ex. numérotés et signés € 750 / CAD 1 200


MONTBLANC. THE TIMEWRITERS.

La vie de Linda McCartney a fini par se confondre avec sa propre photo­graphie. Annie Leibovitz parle de Linda McCartney Les photographes peuvent être « invités » dans l’univers de leur sujet. C’est ce qui se passe habituellement. Parfois, nous sommes à côté, comme dans une vie parallèle. Mais parfois aussi, si nous avons de la chance, si nous sommes assez forts, nous pénétrons le monde de notre sujet et en parvenons à en faire partie. Les limites entre la vie et le travail s’effacent alors. La vie de Linda McCartney a fini par ne faire qu’une avec sa photographie. Ce fut évident plus

mes ont moins d’opportunités, moins de pouvoir. Mais il n’est pas plus difficile de devenir une femme artiste qu’un homme artiste. Tous, nous tirons parti de ce qui nous a été donné et de ce que nous sommes pour nourrir notre travail. Nous traçons notre chemin. Nous, les photo­ graphes hommes et femmes, sommes particulièrement chanceux, car la photographie nous ­permet de nous trouver. C’est un passeport vers des gens, des lieux, des possibilités. Linda a trouvé son rythme dans les photographies de sa famille. Dans ce livre, ma photo ­préférée est celle d’une table dans une ferme d’Écosse. Paul est là, au bord de l’image, photographié de dos, mais le vrai sujet est la quotidienneté de la vie de famille. Une bouteille de vin à moitié vide et une petite bouteille de jus de fruit. Des lettres, des notes, des crayons, des assiettes sales. C’est merveilleux d’avoir des photos comme celle-ci. Ce sont les photos de ce qu’elle voyait et vivait. Linda n’a jamais cessé de photographier. Elle était très sérieuse dans son travail. Je dois avouer que j’ai été un peu envieuse de son livre d’héliogravures, ces images expérimentales ­réalisées selon un des premiers procédés de tirage du xixe siècle qui consiste à développer des négatifs sur papier-chiffon à la lumière ­naturelle. Deux d’entre elles montrent un cheval appelé Shadow. Shadow bondissant dans la neige par un sombre jour d’hiver. Shadow en plein saut. Je n’ai jamais rien vu de tel. Elles sont mystérieuses et magnifiques. Au milieu des années 1970, alors que je travaillais pour un grand article sur les Wings pour Rolling Stone, je me suis retrouvée serrée à

« La photographie n’a pas trahi Linda. Ses images sont la preuve d’une vie bien vécue. En tant que femme et comme artiste. » Portrait de Linda McCartney par un photographe anonyme.

nicolas rieussec timewriter. A tribute to the inventor of the first chronograph. Monopusher chronograph, self-winding manufacture movement. 30 min. and 60 sec. rotating disc counters fixed on the counter bridge. 72h power reserve. Crafted in the Montblanc Manufacture in Le Locle, Switzerland.

www.montblanc.com

tard, mais d’une certaine façon c’était déjà le cas dès le départ. Elle était très jeune lorsqu’elle a commencé à photographier, ou lorsque les gens ont remarqué qu’elle prenait des photos. Elle était superbe, élégante, sophistiquée. Dans ses

« Dans ses premières photos de musiciens, on voit qu’ils ne regardent juste un photographe quelconque. Ils sont amoureux de la femme à l’appareil-photo. » premières images de musiciens, on voit qu’ils ne regardent pas un quelconque photographe. Ils sont tombés amoureux de la femme à l­’appareil-photo. Ils flirtent. Ils sont attirés. On pense souvent qu’il est difficile d’être une femme artiste. Les gens présument que les fem-

l­ ’arrière d’une limousine entre Paul McCartney, Linda et deux de leurs enfants. Stella, qui devait avoir quatre ou cinq ans, avait pris l’appareilphoto de sa mère. Elle était appuyée contre la porte de la voiture, regardait à travers le viseur et se concentrait pour faire un portrait de ses parents et de sa sœur aînée. Elle reproduisait un geste qu’elle avait dû voir chez sa mère un millier de fois. De nombreuses années plus tard, je suis allée en Angleterre pour photographier Stella, devenue une adulte, très connue, en plein succès. Nous nous sommes rendues dans le Gloucestershire où elle possédait une ferme, et je l’ai photographiée sur son cheval. En regardant Stella, les cheveux dans le vent, le corps ne faisant qu’un avec son cheval au petit galop, j’ai eu un moment l’impression très forte de revoir Linda. J’ai vu son esprit. Je l’ai vue libre. Que Linda ait fait corps avec sa photographie était encore plus évident à la fin de sa vie, lorsqu’elle avait sans doute réalisé qu’elle allait quitter ce monde. Ses photographies d’alors sont simples et pures. Elle utilise la photographie comme pour se raccrocher à l’existence. Comme nous le faisons tous. La photographie nous offre l’assurance que nous ne serons pas oubliés. La photographie n’a pas trahi Linda. Ses images sont la preuve d’une vie bien vécue. Comme femme et comme artiste. — 25 —

édition limitée à 1 000 exemplaires numérotés XL

Format

et signés par Sir Paul McCartney

Londres, 2010

Édition de luxe n° 1–250

• Limitée à deux éditions de 125 exemplaires contenant chacun un tirage photographique, numéroté et signé par Sir Paul McCartney (40 x 30 cm) • Livré dans un coffret entoilé de luxe • € 1 750 / CAD 2 750

isé u p É

• Édition de luxe n° 1–125 : Stella et James, écosse, 1984. Tirage argentique

• Édition de luxe n° 126–250 : Paul, Jamaïque, 1971. Tirage pigmentaire

é s i u Ép

Édition collector n° 251–1 000 • Édition de 750 ex. numérotés et signés € 750 / CAD 1 200


Maybach – eine Marke der Daimler AG. www.maybach-manufaktur.com

www.maybach-manufaktur.com/julian-schnabel.html

P E R M A N E N T LY B E C O M I N G : JULIAN SCHNABEL AND THE ARCHITECTURE OF SEEING Museo Correr, Venice. 4 June - 27 November 2011. Sponsored by Maybach

www.maybach-manufaktur.com/julian-schnabel.html


Maybach – eine Marke der Daimler AG. www.maybach-manufaktur.com

www.maybach-manufaktur.com/julian-schnabel.html

P E R M A N E N T LY B E C O M I N G : JULIAN SCHNABEL AND THE ARCHITECTURE OF SEEING Museo Correr, Venice. 4 June - 27 November 2011. Sponsored by Maybach

www.maybach-manufaktur.com/julian-schnabel.html


Le musée imprimé des trésors insolites Arts appliqués du Moyen Âge et de la Renaissance

Cette sélection de chefs-d’œuvre issus de ­collections publiques et privées, fidèlement reproduits, permet à Jakob Heinrich von Hefner-Alteneck et à Carl Becker de signer un document qui devient lui-même ouvrage d’art. On y retrouve également la trace d’œuvres ­perdues. Au fil de ses 216 gravures colorées main, le livre propose un panorama détaillé du paysage des arts appliqués européens, du ixe au xvie siècle.

« TASCHEN fait de ­superbes livres où l’on navigue avec bonheur. Il n’est pas rare que ­l’éditeur découvre un artiste ou un sujet qui sans lui, serait tombé dans l’oubli. »

XL

Format

—Jyllands-Posten, Copenhague

Le piètement de la vasque, qui se trouvait autrefois en la possession des princes Rospigliosi à Rome, est constitué d’une tortue portant sur son dos un dragon accroupi, lequel soutient la vasque à proprement parler. Cette dernière revêt la forme d’une coquille sur le rebord de laquelle repose un sphinx. Un petit crabe rouge accroché à la poitrine de celui-ci est suspendu au-dessus de la vasque.

Carl Becker Arts décoratifs du Moyen Age et de la Renaissance Carsten-Peter Warncke (éd.) Relié, 2 pages dépliantes, format : 30,5 x 43,5 cm, 412 p. ¤ 99,99 / CAD 170 — 28 —

— 29 —


Le musée imprimé des trésors insolites Arts appliqués du Moyen Âge et de la Renaissance

Cette sélection de chefs-d’œuvre issus de ­collections publiques et privées, fidèlement reproduits, permet à Jakob Heinrich von Hefner-Alteneck et à Carl Becker de signer un document qui devient lui-même ouvrage d’art. On y retrouve également la trace d’œuvres ­perdues. Au fil de ses 216 gravures colorées main, le livre propose un panorama détaillé du paysage des arts appliqués européens, du ixe au xvie siècle.

« TASCHEN fait de ­superbes livres où l’on navigue avec bonheur. Il n’est pas rare que ­l’éditeur découvre un artiste ou un sujet qui sans lui, serait tombé dans l’oubli. »

XL

Format

—Jyllands-Posten, Copenhague

Le piètement de la vasque, qui se trouvait autrefois en la possession des princes Rospigliosi à Rome, est constitué d’une tortue portant sur son dos un dragon accroupi, lequel soutient la vasque à proprement parler. Cette dernière revêt la forme d’une coquille sur le rebord de laquelle repose un sphinx. Un petit crabe rouge accroché à la poitrine de celui-ci est suspendu au-dessus de la vasque.

Carl Becker Arts décoratifs du Moyen Age et de la Renaissance Carsten-Peter Warncke (éd.) Relié, 2 pages dépliantes, format : 30,5 x 43,5 cm, 412 p. ¤ 99,99 / CAD 170 — 28 —

— 29 —


Miroir, mon beau miroir… Une compilation des contes des frères Grimm dans une nouvelle présentation enrichie d’illustrations anciennes

Le 200e anniversaire des célèbres contes de Grimm est l’occasion de réveiller leur charme intemporel et de donner à voir les illustrations exceptionnelles qu’ils ont pu inspirer.

Lorsqu’ils entreprennent de rassembler pour la postérité une collection de contes en langue allemande, Jacob et Wilhelm Grimm ignorent qu’ils laisseront en héritage un trésor culturel partagé par tous, et une formidable source d’inspiration inépuisable pour des générations d’écrivains, d’artistes et de metteurs en scène, aux quatre coins du monde. Deux siècles se sont écoulés depuis que les deux frères originaires de Saxe ont publié, à partir de 1812, « Hansel et Gretel », « La Belle au bois dormant », « Raiponce », « Blanche-Neige » et tant d’autres contes devenus des classiques. À travers la littérature pour enfants, le cinéma et les dialogues les plus banals, notre époque ne compte plus les références à cet héritage unique : il a fourni matière à moult formules et locutions populaires – « Atten­tion au loup ! », « Il faut embrasser beaucoup de crapauds avant de trouver le Prince char-

Les contes de Grimm ont constitué une inépuisable source d’inspiration pour des générations d’écrivains, d’artistes et de cinéastes. mant », jusqu’au qualificatif de « Cendrillon ». Mais l’influence des frères Grimm n’a pas été que littéraire ; leurs contes ont dynamisé un territoire artistique à l’ampleur inédite avant eux, en Allemagne, dans toute l’Europe et jusqu’en Amérique du Nord. La collaboration entre les dessinateurs et les éditeurs des contes de Grimm a en effet contribué à modifier la façon dont étaient conçus et commercialisés les livres pour enfants. Le destin de tous les livres illustrés devait à son tour s’en trouver influencé. Il existe certes des compilations des contes de Grimm qui se passent d’illustrations, ou les relèguent, rares et sans éclat, à une place mineure. Le propos de ce livre est d’illustrer avec force générosité les contes d’origine, comme jamais ils ne l’ont été : ainsi pourront-ils être non seulement appréciés comme des œuvres d’art accessibles à toute la famille, mais aussi valorisés au mieux, comme un tel héritage se doit de l’être. Vingt-sept des plus fameux contes de Grimm, comme « Le Petit Chaperon rouge », « La Belle au bois dormant » et « Blanche-Neige », ainsi que quelques joyaux moins connus comme « Le Pêcheur et sa Femme » et « Tom Pouce », sont tous accompagnés d’illustrations exécutées par 27 des plus célèbres dessinateurs des années 1820 à 1950. Page ci-contre : Le célèbre artiste danois Kay Nielsen réalisa cette aquarelle pour « Les Trois Plumes » en 1925. Ses aquarelles originales ont fait sensation pendant l’âge d’or de l’illustration, au début du xxe siècle. À droite : Grâce aux couleurs flamboyantes qui lui vaudront d’être récompensé, le graphiste suisse Herbert Leupin a électrisé « La Belle au bois dormant » (1948).

— 31 —


Miroir, mon beau miroir… Une compilation des contes des frères Grimm dans une nouvelle présentation enrichie d’illustrations anciennes

Le 200e anniversaire des célèbres contes de Grimm est l’occasion de réveiller leur charme intemporel et de donner à voir les illustrations exceptionnelles qu’ils ont pu inspirer.

Lorsqu’ils entreprennent de rassembler pour la postérité une collection de contes en langue allemande, Jacob et Wilhelm Grimm ignorent qu’ils laisseront en héritage un trésor culturel partagé par tous, et une formidable source d’inspiration inépuisable pour des générations d’écrivains, d’artistes et de metteurs en scène, aux quatre coins du monde. Deux siècles se sont écoulés depuis que les deux frères originaires de Saxe ont publié, à partir de 1812, « Hansel et Gretel », « La Belle au bois dormant », « Raiponce », « Blanche-Neige » et tant d’autres contes devenus des classiques. À travers la littérature pour enfants, le cinéma et les dialogues les plus banals, notre époque ne compte plus les références à cet héritage unique : il a fourni matière à moult formules et locutions populaires – « Atten­tion au loup ! », « Il faut embrasser beaucoup de crapauds avant de trouver le Prince char-

Les contes de Grimm ont constitué une inépuisable source d’inspiration pour des générations d’écrivains, d’artistes et de cinéastes. mant », jusqu’au qualificatif de « Cendrillon ». Mais l’influence des frères Grimm n’a pas été que littéraire ; leurs contes ont dynamisé un territoire artistique à l’ampleur inédite avant eux, en Allemagne, dans toute l’Europe et jusqu’en Amérique du Nord. La collaboration entre les dessinateurs et les éditeurs des contes de Grimm a en effet contribué à modifier la façon dont étaient conçus et commercialisés les livres pour enfants. Le destin de tous les livres illustrés devait à son tour s’en trouver influencé. Il existe certes des compilations des contes de Grimm qui se passent d’illustrations, ou les relèguent, rares et sans éclat, à une place mineure. Le propos de ce livre est d’illustrer avec force générosité les contes d’origine, comme jamais ils ne l’ont été : ainsi pourront-ils être non seulement appréciés comme des œuvres d’art accessibles à toute la famille, mais aussi valorisés au mieux, comme un tel héritage se doit de l’être. Vingt-sept des plus fameux contes de Grimm, comme « Le Petit Chaperon rouge », « La Belle au bois dormant » et « Blanche-Neige », ainsi que quelques joyaux moins connus comme « Le Pêcheur et sa Femme » et « Tom Pouce », sont tous accompagnés d’illustrations exécutées par 27 des plus célèbres dessinateurs des années 1820 à 1950. Page ci-contre : Le célèbre artiste danois Kay Nielsen réalisa cette aquarelle pour « Les Trois Plumes » en 1925. Ses aquarelles originales ont fait sensation pendant l’âge d’or de l’illustration, au début du xxe siècle. À droite : Grâce aux couleurs flamboyantes qui lui vaudront d’être récompensé, le graphiste suisse Herbert Leupin a électrisé « La Belle au bois dormant » (1948).

— 31 —


Un grand classique intemporel rafraîchi à l’intention des lecteurs d’aujourd’hui : cet ouvrage propose une nouvelle approche visuelle des contes de Grimm.

L’ouvrage réunit des artistes majeurs d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Suède, d’Autriche, de République tchèque, de Suisse et des ÉtatsUnis. Les recherches menées dans différents fonds d’archives américains et européens m’ont permis de redécouvrir leur travail. On retrouvera en particulier le pionnier allemand Gustav Süs, dont les lithographies colorées à la main annoncent l’imagerie ludique du Peter Rabbit de Beatrix Potter. Le lecteur découvrira également les « ancêtres » de nos dessins animés, qui remontent aux années 1860, et le travail des illustrateurs britanniques les plus populaires de leur temps, Walter Crane et Arthur Rackham. Le Danois Kay Nielsen, prodige de l’âge d’or, réalisa d’extraordinaires illustrations des contes de Grimm avant de travailler pour Walt Disney. Il en sera de même du Suédo-Américain Gustaf Tenggren, qui a illustré deux contes de cet ouvrage. Plus tard, au cours des années 1940, l’affichiste et graphiste suisse Herbert Leupin, récompensé pour ses dessins d’une admirable modernité, saura jouer brillamment avec les couleurs saturées et les limites du cartoon. En 2005, les contes des frères Grimm ont été inscrits au programme de l’UNESCO « Mémoire du monde », une initiative vouée à sauvegarder les trésors du patrimoine culturel de l’humanité.

La collaboration entre les dessinateurs et les éditeurs des contes de Grimm a eu un impact considérable sur l’his­ toire des livres illustrés. Le texte original est d’une grande sensibilité, plus drôle, pétillant de malice et savoureux que ce que nous avons pu retenir des innombrables adaptations de notre enfance. C’est pourquoi nous avons privilégié ici le plaisir de mettre en avant ce texte d’origine, qui aide à pénétrer dans le théâtre intime de chaque conte. Tour à tour gracieux et poignants, spirituels et dramatiques, les contes de Grimm proposent de l’aventure en cascade, un humour taillé au cordeau et une succession de leçons de vie qui s’emploient à explorer la merveilleuse palette des émotions humaines. Il n’y a pas d’âge pour les redécouvrir. —Noel Daniel à gauche : L’artiste allemand Gustav Süs fut un pionnier du dessin d’animaux. Ces premières gravures de 1855, consacrées au conte « Le Lièvre et le Hérisson », témoignent de son trait étonnamment moderne. Page ci-contre : Franz Wacik, humoriste, peintre et graphiste autrichien de la période Jugendstil, a illustré le malicieux « Vaillant Petit Tailleur » en 1915. Page 34 : L’artiste allemand Viktor P. Mohn réalisa cette délicate illustration du conte « Les Ducats tombés du ciel » en 1882, grâce à la technique inédite de la lithographie sur pierre, propice à l’éclat des couleurs et au détail. Page 35 : Les croquis de l’artiste tchèque Divica Landrová composent l’exceptionnel travail d’illustration qu’il a dédié au « Petit Chaperon rouge » en 1959.

— 32 —


Un grand classique intemporel rafraîchi à l’intention des lecteurs d’aujourd’hui : cet ouvrage propose une nouvelle approche visuelle des contes de Grimm.

L’ouvrage réunit des artistes majeurs d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Suède, d’Autriche, de République tchèque, de Suisse et des ÉtatsUnis. Les recherches menées dans différents fonds d’archives américains et européens m’ont permis de redécouvrir leur travail. On retrouvera en particulier le pionnier allemand Gustav Süs, dont les lithographies colorées à la main annoncent l’imagerie ludique du Peter Rabbit de Beatrix Potter. Le lecteur découvrira également les « ancêtres » de nos dessins animés, qui remontent aux années 1860, et le travail des illustrateurs britanniques les plus populaires de leur temps, Walter Crane et Arthur Rackham. Le Danois Kay Nielsen, prodige de l’âge d’or, réalisa d’extraordinaires illustrations des contes de Grimm avant de travailler pour Walt Disney. Il en sera de même du Suédo-Américain Gustaf Tenggren, qui a illustré deux contes de cet ouvrage. Plus tard, au cours des années 1940, l’affichiste et graphiste suisse Herbert Leupin, récompensé pour ses dessins d’une admirable modernité, saura jouer brillamment avec les couleurs saturées et les limites du cartoon. En 2005, les contes des frères Grimm ont été inscrits au programme de l’UNESCO « Mémoire du monde », une initiative vouée à sauvegarder les trésors du patrimoine culturel de l’humanité.

La collaboration entre les dessinateurs et les éditeurs des contes de Grimm a eu un impact considérable sur l’his­ toire des livres illustrés. Le texte original est d’une grande sensibilité, plus drôle, pétillant de malice et savoureux que ce que nous avons pu retenir des innombrables adaptations de notre enfance. C’est pourquoi nous avons privilégié ici le plaisir de mettre en avant ce texte d’origine, qui aide à pénétrer dans le théâtre intime de chaque conte. Tour à tour gracieux et poignants, spirituels et dramatiques, les contes de Grimm proposent de l’aventure en cascade, un humour taillé au cordeau et une succession de leçons de vie qui s’emploient à explorer la merveilleuse palette des émotions humaines. Il n’y a pas d’âge pour les redécouvrir. —Noel Daniel à gauche : L’artiste allemand Gustav Süs fut un pionnier du dessin d’animaux. Ces premières gravures de 1855, consacrées au conte « Le Lièvre et le Hérisson », témoignent de son trait étonnamment moderne. Page ci-contre : Franz Wacik, humoriste, peintre et graphiste autrichien de la période Jugendstil, a illustré le malicieux « Vaillant Petit Tailleur » en 1915. Page 34 : L’artiste allemand Viktor P. Mohn réalisa cette délicate illustration du conte « Les Ducats tombés du ciel » en 1882, grâce à la technique inédite de la lithographie sur pierre, propice à l’éclat des couleurs et au détail. Page 35 : Les croquis de l’artiste tchèque Divica Landrová composent l’exceptionnel travail d’illustration qu’il a dédié au « Petit Chaperon rouge » en 1959.

— 32 —


Découvrez les contes qui fascinent petits et grands depuis deux siècles, mis en valeur et commentés avec soin et passion. Les contes de Grimm sont un trésor culturel qui appartient à chacun d’entre nous. • La version originale des contes, généreusement illustrés et présentés comme aucun ouvrage ne l’avait encore fait. • Des illustrations signées par de célèbres ­artistes venus d’Allemagne, de GrandeBretagne, de Suède, d’Autriche, de République tchèque, de Suisse et des États-Unis : chacun des contes est illustré par un dessinateur différent. • Vingt-sept des contes les plus populaires dans une nouvelle traduction basée sur leur édition finale, la septième (1857), accessible aux l­ecteurs de tous âges. • La biographie extensive de tous les artistes mentionnés, en un panorama ­historique de leur œuvre et de leur vie. • Une préface dédiée à l’héritage culturel des frères Grimm et une présentation ­historique en introduction de chaque conte. • Des dizaines de dessins inédits et uniques s­pécialement réalisés pour cet ouvrage. • Les contes de Grimm sont inscrits au ­programme de l’UNESCO « Mémoire du monde », qui a vocation à sauvegarder les documents culturels les plus importants. Ils forment une pièce essentielle de l’histoire et du patrimoine mondiaux. En effectuant des recherches pour ses ouvrages Magic et The Circus, Noel Daniel, auteur TASCHEN, avait déjà pu découvrir la puissante attraction des illusions. Elle tourne ici son attention vers ce qui constitue, pour une large part, la source de l’imaginaire moderne : les contes de fées. Diplômée de l’Université de Princeton (ÉtatsUnis), Noel Daniel a étudié à Berlin dans le cadre d’une bourse de la commission Fulbright et obtenu une maîtrise à Londres.

The Fairy Tales of the Brothers Grimm Noel Daniel, Matthew R. Price Relié, format : 20,5 x 25,6 cm, 320 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99 — 35 —


Découvrez les contes qui fascinent petits et grands depuis deux siècles, mis en valeur et commentés avec soin et passion. Les contes de Grimm sont un trésor culturel qui appartient à chacun d’entre nous. • La version originale des contes, généreusement illustrés et présentés comme aucun ouvrage ne l’avait encore fait. • Des illustrations signées par de célèbres ­artistes venus d’Allemagne, de GrandeBretagne, de Suède, d’Autriche, de République tchèque, de Suisse et des États-Unis : chacun des contes est illustré par un dessinateur différent. • Vingt-sept des contes les plus populaires dans une nouvelle traduction basée sur leur édition finale, la septième (1857), accessible aux l­ecteurs de tous âges. • La biographie extensive de tous les artistes mentionnés, en un panorama ­historique de leur œuvre et de leur vie. • Une préface dédiée à l’héritage culturel des frères Grimm et une présentation ­historique en introduction de chaque conte. • Des dizaines de dessins inédits et uniques s­pécialement réalisés pour cet ouvrage. • Les contes de Grimm sont inscrits au ­programme de l’UNESCO « Mémoire du monde », qui a vocation à sauvegarder les documents culturels les plus importants. Ils forment une pièce essentielle de l’histoire et du patrimoine mondiaux. En effectuant des recherches pour ses ouvrages Magic et The Circus, Noel Daniel, auteur TASCHEN, avait déjà pu découvrir la puissante attraction des illusions. Elle tourne ici son attention vers ce qui constitue, pour une large part, la source de l’imaginaire moderne : les contes de fées. Diplômée de l’Université de Princeton (ÉtatsUnis), Noel Daniel a étudié à Berlin dans le cadre d’une bourse de la commission Fulbright et obtenu une maîtrise à Londres.

The Fairy Tales of the Brothers Grimm Noel Daniel, Matthew R. Price Relié, format : 20,5 x 25,6 cm, 320 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99 — 35 —


Femme ˆ Fantomas

Bettina Rheims, Serge Bramly Rose, c’est Paris Relié, DVD inclus, format : 25,7 x 35,7 cm, 368 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

XL

Format Incl.

DVD

Raconté par la photographie et le cinéma, un polar qui se déroule à travers les rues, les cafés, les cabarets, les usines désaffectées et les grands hôtels de Paris

IWC. The future of watchmaking since 1868.

« Le lecteur-voyeur fera son miel de cette ­vertigineuse mise en abîme où de belles dames dévoilent les charmes ­ d’un Paris mystérieux Et où l’on croise Mona Lisa sur la banquette du métro. » —Le Nouvel Observateur, Paris

The future’s safe.

« Allongeant son ombre immense Sur le monde et sur Paris, Quel est ce spectre aux yeux gris Qui surgit dans le silence ? Fantômas, serait-ce toi Qui te dresse sur les toits ? » Robert Desnos – La Complainte de Fantômas

Portuguese Perpetual Calendar. Ref. 5023: One thing at IWC always remains the same: the desire to get even better. Here is one of the finest examples, with the largest automatic movement manufactured by IWC, Pellaton winding and a seven-day power reserve. The perpetual calendar shows the date and moon phase and is mechanically programmed until the year 2499. In short: a watch that has already written the future. IWC. Engineered for men.

Mechanical IWC-manufactured movement | Pellaton automatic winding system | 7-day power reserve with display | Perpetual calendar (figure) | Perpetual moon phase display | Antireflective sapphire glass | Sapphire-glass back cover | Water-resistant 3 bar | 18 ct red gold

IWC Schaffhausen, Switzerland. Germany: +49 89 55 984 282. Switzerland: +41 52 635 65 65. Austria: +43 1 532 05 800. www.iwc.com


Femme ˆ Fantomas

Bettina Rheims, Serge Bramly Rose, c’est Paris Relié, DVD inclus, format : 25,7 x 35,7 cm, 368 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

XL

Format Incl.

DVD

Raconté par la photographie et le cinéma, un polar qui se déroule à travers les rues, les cafés, les cabarets, les usines désaffectées et les grands hôtels de Paris

IWC. The future of watchmaking since 1868.

« Le lecteur-voyeur fera son miel de cette ­vertigineuse mise en abîme où de belles dames dévoilent les charmes ­ d’un Paris mystérieux Et où l’on croise Mona Lisa sur la banquette du métro. » —Le Nouvel Observateur, Paris

The future’s safe.

« Allongeant son ombre immense Sur le monde et sur Paris, Quel est ce spectre aux yeux gris Qui surgit dans le silence ? Fantômas, serait-ce toi Qui te dresse sur les toits ? » Robert Desnos – La Complainte de Fantômas

Portuguese Perpetual Calendar. Ref. 5023: One thing at IWC always remains the same: the desire to get even better. Here is one of the finest examples, with the largest automatic movement manufactured by IWC, Pellaton winding and a seven-day power reserve. The perpetual calendar shows the date and moon phase and is mechanically programmed until the year 2499. In short: a watch that has already written the future. IWC. Engineered for men.

Mechanical IWC-manufactured movement | Pellaton automatic winding system | 7-day power reserve with display | Perpetual calendar (figure) | Perpetual moon phase display | Antireflective sapphire glass | Sapphire-glass back cover | Water-resistant 3 bar | 18 ct red gold

IWC Schaffhausen, Switzerland. Germany: +49 89 55 984 282. Switzerland: +41 52 635 65 65. Austria: +43 1 532 05 800. www.iwc.com


L’ultime intimité

Si l’orgasme est la petite mort, la masturbation est-elle le petit suicide ?

Malgré le titre de cet ouvrage, hommage à la formule désignant l’orgasme féminin, les femmes qui se masturbent devant le photographe de Toronto Will Santillo sont d’une vivacité exubérante.

Santillo a imaginé ce projet il y a huit ans, avec l’ambition affichée d’y inclure une large variété de femmes : jeunes et vieilles, minces et rondes, beautés déjà parfaites ou le devenant par la magie de son objectif. Seule constante : chacune de ces femmes déciderait comment elle se masturberait, et il saisirait l’apogée de leur plaisir. De précédents projets menés avec des modèles amateurs, Santillo a tiré la conclusion que la masturbation est un acte bien plus personnel que les autres jeux sexuels, parce qu’elle est pratiquée presque exclusivement en privé. Il s’est fixé pour mission de révéler la créativité avec laquelle les femmes abordent l’autostimulation et d’immortaliser la beauté de ces femmes ordinaires dans les secousses de la jouissance – une beauté bien plus riche et diverse que les hommes ne la dépei— 39 —

gnent dans la pornographie. Santillo dit vouloir mettre au jour la face cachée de ses modèles et, de fait, ce sont les visages qui montrent le mieux l’intensité des sensations qu’il capture avec tant de talent, et sans tabou. Dian Hanson a interviewé 37 de ces femmes. Leurs propos candides sur le dépassement de leurs inhibitions et sur ce qu’elles ont ressenti en atteignant ainsi l’orgasme devant un étranger et son appareil photo fournissent un écrin aux voluptueuses photos couleur sépia. Pour tous ceux qui sont curieux de savoir ce que la voisine – ou leur propre femme – fait de ses moments d’intimité, La Petite Mort sera un souffle de vie ! Ci-dessus : Jayelynn en train de se masturber à la fenêtre d’un palace new-yorkais. « J’étais en extase, dit-elle, moi qui suis plutôt du genre simple. »


L’ultime intimité

Si l’orgasme est la petite mort, la masturbation est-elle le petit suicide ?

Malgré le titre de cet ouvrage, hommage à la formule désignant l’orgasme féminin, les femmes qui se masturbent devant le photographe de Toronto Will Santillo sont d’une vivacité exubérante.

Santillo a imaginé ce projet il y a huit ans, avec l’ambition affichée d’y inclure une large variété de femmes : jeunes et vieilles, minces et rondes, beautés déjà parfaites ou le devenant par la magie de son objectif. Seule constante : chacune de ces femmes déciderait comment elle se masturberait, et il saisirait l’apogée de leur plaisir. De précédents projets menés avec des modèles amateurs, Santillo a tiré la conclusion que la masturbation est un acte bien plus personnel que les autres jeux sexuels, parce qu’elle est pratiquée presque exclusivement en privé. Il s’est fixé pour mission de révéler la créativité avec laquelle les femmes abordent l’autostimulation et d’immortaliser la beauté de ces femmes ordinaires dans les secousses de la jouissance – une beauté bien plus riche et diverse que les hommes ne la dépei— 39 —

gnent dans la pornographie. Santillo dit vouloir mettre au jour la face cachée de ses modèles et, de fait, ce sont les visages qui montrent le mieux l’intensité des sensations qu’il capture avec tant de talent, et sans tabou. Dian Hanson a interviewé 37 de ces femmes. Leurs propos candides sur le dépassement de leurs inhibitions et sur ce qu’elles ont ressenti en atteignant ainsi l’orgasme devant un étranger et son appareil photo fournissent un écrin aux voluptueuses photos couleur sépia. Pour tous ceux qui sont curieux de savoir ce que la voisine – ou leur propre femme – fait de ses moments d’intimité, La Petite Mort sera un souffle de vie ! Ci-dessus : Jayelynn en train de se masturber à la fenêtre d’un palace new-yorkais. « J’étais en extase, dit-elle, moi qui suis plutôt du genre simple. »


Jayelynn, 38 ans, modèle et actrice

Franchement, je ne vois pas quel fantasme je n’ai pas eu, mais si je devais n’en choisir qu’un, ce serait moi avec une autre femme. Parfois j’imagine que mon mari participe, et parfois c’est juste cette femme et moi. Des cheveux sombres, grande, une peau mate, bronzée, une femme avec des formes et une silhouette naturelles, comme Catherine ZetaJones. En général personne ne parle, c’est très tranquille, avec des bougies ou une lumière tamisée, très romantique. Ce serait sans doute elle qui prendrait l’initiative. Mais dans la vraie vie, je ne pourrais pas renoncer à la bite. Je suis désolée.

Lindsey, 33 ans, enseignante

Soixante femmes de 22 à 52 ans, mères au foyer ou pros de la finance internationale, se masturbent jusqu’à l’orgasme devant l’objectif de l’artiste Will Santillo, basé à Toronto. Les shootings ont lieu dans des appartements privés, sur des balcons de ville

D’après mes souvenirs, je me suis toujours masturbée. Je n’en ai jamais eu honte, et je savais que cela faisait partie d’une vie sexuelle saine. Regarder du porno marche à tous les coups pour moi. Gay, lesbien, bisexuel, à plusieurs, tout me va ! Poser pour Will était en tête de ma liste de fantasmes. Ensuite, seulement, venait celui de me masturber à la demande de mon partenaire. J’aime qu’on m’oblige ! ou sur des plages publiques. Les interviews des 37 modèles amateurs lèvent le voile sur les fantasmes, les techniques et l’exhibitionnisme latent qui hante les rêves les plus ­intimes de la voisine d’en face. Réservé aux adultes !

Mackenzi, 28 ans, assistante juridique

J’ai failli appeler pour annuler. J’ai eu peur. Et puis je me suis reprise : « Non, Mackenzi, fais-le. C’est un livre d’art. Ce n’est pas de la pornographie. Avec des femmes de tous horizons – de tous les âges. » Avec les déclics de l’appareil, j’ai eu du mal à me concentrer, à faire monter l’excitation et à entrer dans mon fantasme, dans le monde où je me sens à l’aise. À la fin, je me suis sentie soulagée. Je me disais : « Tu l’as fait, et quelqu’un l’a immortalisé, et j’ai vraiment hâte de voir le résultat. » Quand j’ai reçu les photos, j’ai aimé me Page 38 et ci-dessus: La plupart des modèles figurant dans ce livre sont des femmes anonymes occupant voir béate, en pleine extase. des emplois classiques. — 40 —

Will Santillo La Petite Mort Female Masturbation, Fantasies & Orgasm Dian Hanson (éd.) Relié, format : 20,4 x 28,9 cm, 208 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99


Jayelynn, 38 ans, modèle et actrice

Franchement, je ne vois pas quel fantasme je n’ai pas eu, mais si je devais n’en choisir qu’un, ce serait moi avec une autre femme. Parfois j’imagine que mon mari participe, et parfois c’est juste cette femme et moi. Des cheveux sombres, grande, une peau mate, bronzée, une femme avec des formes et une silhouette naturelles, comme Catherine ZetaJones. En général personne ne parle, c’est très tranquille, avec des bougies ou une lumière tamisée, très romantique. Ce serait sans doute elle qui prendrait l’initiative. Mais dans la vraie vie, je ne pourrais pas renoncer à la bite. Je suis désolée.

Lindsey, 33 ans, enseignante

Soixante femmes de 22 à 52 ans, mères au foyer ou pros de la finance internationale, se masturbent jusqu’à l’orgasme devant l’objectif de l’artiste Will Santillo, basé à Toronto. Les shootings ont lieu dans des appartements privés, sur des balcons de ville

D’après mes souvenirs, je me suis toujours masturbée. Je n’en ai jamais eu honte, et je savais que cela faisait partie d’une vie sexuelle saine. Regarder du porno marche à tous les coups pour moi. Gay, lesbien, bisexuel, à plusieurs, tout me va ! Poser pour Will était en tête de ma liste de fantasmes. Ensuite, seulement, venait celui de me masturber à la demande de mon partenaire. J’aime qu’on m’oblige ! ou sur des plages publiques. Les interviews des 37 modèles amateurs lèvent le voile sur les fantasmes, les techniques et l’exhibitionnisme latent qui hante les rêves les plus ­intimes de la voisine d’en face. Réservé aux adultes !

Mackenzi, 28 ans, assistante juridique

J’ai failli appeler pour annuler. J’ai eu peur. Et puis je me suis reprise : « Non, Mackenzi, fais-le. C’est un livre d’art. Ce n’est pas de la pornographie. Avec des femmes de tous horizons – de tous les âges. » Avec les déclics de l’appareil, j’ai eu du mal à me concentrer, à faire monter l’excitation et à entrer dans mon fantasme, dans le monde où je me sens à l’aise. À la fin, je me suis sentie soulagée. Je me disais : « Tu l’as fait, et quelqu’un l’a immortalisé, et j’ai vraiment hâte de voir le résultat. » Quand j’ai reçu les photos, j’ai aimé me Page 38 et ci-dessus: La plupart des modèles figurant dans ce livre sont des femmes anonymes occupant voir béate, en pleine extase. des emplois classiques. — 40 —

Will Santillo La Petite Mort Female Masturbation, Fantasies & Orgasm Dian Hanson (éd.) Relié, format : 20,4 x 28,9 cm, 208 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99


Renaissance Par Liz Earls

Une chatte sort ses griffes La voie vers la libération sexuelle à travers le regard d’une cougar

J’ai commencé à prendre des photos érotiques il y a cinq ans, en janvier 2005. Avant, j’ai été mère au foyer et directrice des ressources humaines. Et je pesais 90 kilos. Voici comment j’ai transformé ma vie. J’ai démissionné de mon poste de DRH quand je suis tombée enceinte de ma première fille. Quand elle est née, j’avais pris 45 kilos. L’inactivité, ajoutée à un mariage qui ne me rendait pas heureuse, avait provoqué chez moi un appétit insatiable. Je m’étais mariée enceinte, avec un homme que je n’aimais pas ; parce que c’était ce qui se faisait, ce qu’il fallait faire, ce qu’il y avait de plus raisonnable, alors qu’en réalité j’étais amoureuse de son meilleur ami. J’ai accouché par césarienne parce que ma fille pesait 6 kilos à terme et je l’ai allaitée jusqu’à ce qu’elle ait 16 mois. J’ai adoré être une mère à temps plein, mais mon corps en est ressorti dévasté. Au milieu de ma deuxième grossesse, j’ai compris que je ne pouvais pas continuer à mentir à mon mari. Je me sentais terriblement coupable, mais même sans argent, sans boulot et sans nulle part où aller, j’ai dû partir. Quand j’ai finalement trouvé un endroit, j’ai fait un chèque en bois pour le décrocher. J’ai gardé des enfants à la maison

pendant quelque temps, j’ai donné naissance à une autre petite fille costaude et j’ai commencé une thérapie. Heureusement, leur grille tarifaire dépendait des revenus des patients, si bien que je ne payais que 10 dollars de l’heure. Mon psy m’a suggéré de demander l’aide sociale. Nous étions juste avant Noël et je n’avais plus d’argent pour payer les couches, sans même parler de cadeaux. Cette situation était humiliante pour moi, mais je savais que je n’avais plus le choix. Les bons alimentaires furent une bénédiction, et la petite somme d’argent que je touchais m’a énormément soulagée, même si je payais toujours mon loyer en retard et que j’étais constamment menacée d’expulsion. J’ai commencé à prendre des photos pour le journal local, histoire d’arrondir mes fins de mois. J’ai transformé un petit cagibi en chambre noire et j’ai beaucoup aimé ce travail, même si je n’étais payée que 20 dollars par photo publiée. Je me sentais à l’aise avec un appareil dans les mains et je remarquais que les gens se comportaient différemment avec moi quand j’arborais mon badge de presse et un appareil un peu impressionnant. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas dans la vie que je mène aujourd’hui, mais il m’a fallu de longues années pour y parvenir. J’étais complètement immergée dans mon rôle de maman, et j’avais la sensation d’être invisible aux yeux du sexe opposé. Quand les filles ont été toutes les deux à l’école, je me suis inscrite dans une agence d’intérim et le lendemain j’ai décroché un rendez-vous pour un remplacement temporaire au poste d’assistante en ressources humaines. L’entretien a eu lieu dans une grande entreprise, et l’homme qui m’a engagée m’a expliqué que le chef, Keith, était en vacances. Je travaillais là depuis une semaine quand un homme élancé, plus jeune que je ne l’aurais cru, s’est avancé vers moi, souriant, pour me souhaiter la bienvenue dans la boîte. C’était Keith. J’ai très vite été fascinée par le regard hypnotisant de cet homme. Un jour il est venu me dire : « Bon boulot sur les nouvelles embauches, vous avez de l’instinct. » À cet instant, alors que j’ignorais tout des concepts de domination et de soumission, je crois que je suis devenue sa soumise. C’était la façon qu’il avait de me sourire, comme si je n’étais plus invisible, alors que je pesais toujours plus de 80 kilos. J’avais envie de lui faire plaisir.

Page ci-contre : « Je me délecte à la vue du corps de ma plus jeune conquête, Vinny, mon garçon de chambre âgé tout juste d’une vingtaine d’années, dans une ­chambre d’hôtel de Manhattan. » En haut : « Trevor a un très beau corps et un caractère attachant. Quand ma copine lui a demandé de me baiser devant la fenêtre, il s’est quand même montré un peu réticent, alors que je n’espérais qu’une chose, c’est que quelqu’un nous voie. (Rires). » À droite : « La première fois que j’ai rencontré Juliet, elle avait 69 ans et regorgeait de vie et de sensualité. […] Elle adore le sexe oral ; tout son corps semblait se dresser quand elle en parlait. J’ai franchement trouvé très amusant de parler de tous ces sujets dans un club du troisième âge. J’adore ce genre de trucs, l’inattendu, le décalé. »

— 43 —

Peu de temps après, je suis venue au bureau un samedi pour terminer un travail en retard, et Keith est arrivé quelques minutes plus tard, avec sa femme. Ils faisaient peine à voir et m’ont rappelé mon mariage malheureux. J’avais 39 ans et je me suis dit : « Je ne veux plus être grosse. Je ne veux pas être grosse et avoir 40 ans. » Je me suis abonnée à un programme de

« Avant, j’ai été mère au foyer et directrice des ressources humaines. Et je pesais 90 kilos. Voici comment j’ai transformé ma vie. » perte de poids le lendemain et je m’y suis tenue avec une rigueur totale, tout en commençant la gym. En huit mois, j’ai perdu 34 kilos. Pendant cette période, Keith et moi avons travaillé en collaboration étroite et j’imagine que la tournure que prenait notre relation était plutôt évidente. Je porterai bientôt du S et je devenais une personne différente, non seulement grâce à ma perte de poids, mais aussi parce que j’étais impatiente d’aller au bureau le matin. Je gagnais 80 000 dollars par an, j’étais en train de tomber amoureuse de mon patron marié, cette frustration affective me rendait folle, mais je savais que ce serait à moi de faire le premier pas. À ce moment-là, je me fichais qu’il me vire ; j’étais tout simplement incapable de dissimuler mes sentiments plus longtemps. Un soir, je lui ai envoyé un texto qui disait : « Je n’arrive pas à dormir. On se voit ? » Bientôt, on s’est retrouvés tous les soirs après le travail pour s’embrasser et se caresser dans le parking de la boîte. Ensuite nous avons commencé à venir au bureau tous les samedis, pour nous retrouver systématiquement collés à un mur, à se frotter l’un contre l’autre, à se caresser, à s’embrasser, à s’exciter sans fin. J’ai quitté l’entreprise six mois plus tard. Même si notre liaison n’était pas réellement « consommée », elle prenait de l’ampleur et faisait l’objet de trop de rumeurs. Je pensais que Keith se retenait parce que nous bossions ensemble et j’espérais


Renaissance Par Liz Earls

Une chatte sort ses griffes La voie vers la libération sexuelle à travers le regard d’une cougar

J’ai commencé à prendre des photos érotiques il y a cinq ans, en janvier 2005. Avant, j’ai été mère au foyer et directrice des ressources humaines. Et je pesais 90 kilos. Voici comment j’ai transformé ma vie. J’ai démissionné de mon poste de DRH quand je suis tombée enceinte de ma première fille. Quand elle est née, j’avais pris 45 kilos. L’inactivité, ajoutée à un mariage qui ne me rendait pas heureuse, avait provoqué chez moi un appétit insatiable. Je m’étais mariée enceinte, avec un homme que je n’aimais pas ; parce que c’était ce qui se faisait, ce qu’il fallait faire, ce qu’il y avait de plus raisonnable, alors qu’en réalité j’étais amoureuse de son meilleur ami. J’ai accouché par césarienne parce que ma fille pesait 6 kilos à terme et je l’ai allaitée jusqu’à ce qu’elle ait 16 mois. J’ai adoré être une mère à temps plein, mais mon corps en est ressorti dévasté. Au milieu de ma deuxième grossesse, j’ai compris que je ne pouvais pas continuer à mentir à mon mari. Je me sentais terriblement coupable, mais même sans argent, sans boulot et sans nulle part où aller, j’ai dû partir. Quand j’ai finalement trouvé un endroit, j’ai fait un chèque en bois pour le décrocher. J’ai gardé des enfants à la maison

pendant quelque temps, j’ai donné naissance à une autre petite fille costaude et j’ai commencé une thérapie. Heureusement, leur grille tarifaire dépendait des revenus des patients, si bien que je ne payais que 10 dollars de l’heure. Mon psy m’a suggéré de demander l’aide sociale. Nous étions juste avant Noël et je n’avais plus d’argent pour payer les couches, sans même parler de cadeaux. Cette situation était humiliante pour moi, mais je savais que je n’avais plus le choix. Les bons alimentaires furent une bénédiction, et la petite somme d’argent que je touchais m’a énormément soulagée, même si je payais toujours mon loyer en retard et que j’étais constamment menacée d’expulsion. J’ai commencé à prendre des photos pour le journal local, histoire d’arrondir mes fins de mois. J’ai transformé un petit cagibi en chambre noire et j’ai beaucoup aimé ce travail, même si je n’étais payée que 20 dollars par photo publiée. Je me sentais à l’aise avec un appareil dans les mains et je remarquais que les gens se comportaient différemment avec moi quand j’arborais mon badge de presse et un appareil un peu impressionnant. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas dans la vie que je mène aujourd’hui, mais il m’a fallu de longues années pour y parvenir. J’étais complètement immergée dans mon rôle de maman, et j’avais la sensation d’être invisible aux yeux du sexe opposé. Quand les filles ont été toutes les deux à l’école, je me suis inscrite dans une agence d’intérim et le lendemain j’ai décroché un rendez-vous pour un remplacement temporaire au poste d’assistante en ressources humaines. L’entretien a eu lieu dans une grande entreprise, et l’homme qui m’a engagée m’a expliqué que le chef, Keith, était en vacances. Je travaillais là depuis une semaine quand un homme élancé, plus jeune que je ne l’aurais cru, s’est avancé vers moi, souriant, pour me souhaiter la bienvenue dans la boîte. C’était Keith. J’ai très vite été fascinée par le regard hypnotisant de cet homme. Un jour il est venu me dire : « Bon boulot sur les nouvelles embauches, vous avez de l’instinct. » À cet instant, alors que j’ignorais tout des concepts de domination et de soumission, je crois que je suis devenue sa soumise. C’était la façon qu’il avait de me sourire, comme si je n’étais plus invisible, alors que je pesais toujours plus de 80 kilos. J’avais envie de lui faire plaisir.

Page ci-contre : « Je me délecte à la vue du corps de ma plus jeune conquête, Vinny, mon garçon de chambre âgé tout juste d’une vingtaine d’années, dans une ­chambre d’hôtel de Manhattan. » En haut : « Trevor a un très beau corps et un caractère attachant. Quand ma copine lui a demandé de me baiser devant la fenêtre, il s’est quand même montré un peu réticent, alors que je n’espérais qu’une chose, c’est que quelqu’un nous voie. (Rires). » À droite : « La première fois que j’ai rencontré Juliet, elle avait 69 ans et regorgeait de vie et de sensualité. […] Elle adore le sexe oral ; tout son corps semblait se dresser quand elle en parlait. J’ai franchement trouvé très amusant de parler de tous ces sujets dans un club du troisième âge. J’adore ce genre de trucs, l’inattendu, le décalé. »

— 43 —

Peu de temps après, je suis venue au bureau un samedi pour terminer un travail en retard, et Keith est arrivé quelques minutes plus tard, avec sa femme. Ils faisaient peine à voir et m’ont rappelé mon mariage malheureux. J’avais 39 ans et je me suis dit : « Je ne veux plus être grosse. Je ne veux pas être grosse et avoir 40 ans. » Je me suis abonnée à un programme de

« Avant, j’ai été mère au foyer et directrice des ressources humaines. Et je pesais 90 kilos. Voici comment j’ai transformé ma vie. » perte de poids le lendemain et je m’y suis tenue avec une rigueur totale, tout en commençant la gym. En huit mois, j’ai perdu 34 kilos. Pendant cette période, Keith et moi avons travaillé en collaboration étroite et j’imagine que la tournure que prenait notre relation était plutôt évidente. Je porterai bientôt du S et je devenais une personne différente, non seulement grâce à ma perte de poids, mais aussi parce que j’étais impatiente d’aller au bureau le matin. Je gagnais 80 000 dollars par an, j’étais en train de tomber amoureuse de mon patron marié, cette frustration affective me rendait folle, mais je savais que ce serait à moi de faire le premier pas. À ce moment-là, je me fichais qu’il me vire ; j’étais tout simplement incapable de dissimuler mes sentiments plus longtemps. Un soir, je lui ai envoyé un texto qui disait : « Je n’arrive pas à dormir. On se voit ? » Bientôt, on s’est retrouvés tous les soirs après le travail pour s’embrasser et se caresser dans le parking de la boîte. Ensuite nous avons commencé à venir au bureau tous les samedis, pour nous retrouver systématiquement collés à un mur, à se frotter l’un contre l’autre, à se caresser, à s’embrasser, à s’exciter sans fin. J’ai quitté l’entreprise six mois plus tard. Même si notre liaison n’était pas réellement « consommée », elle prenait de l’ampleur et faisait l’objet de trop de rumeurs. Je pensais que Keith se retenait parce que nous bossions ensemble et j’espérais


que notre aventure deviendrait plus normale si nous n’avions plus de rapports professionnels, mais je me retenais aussi. À cause de mon corps. À cause de ma perte de poids, ma peau et mes seins étaient horriblement détendus. Je faisais une heure d’exercice chaque jour mais aucune séance de musculation ne pouvait faire disparaître l’excès de peau. J’étais très belle habillée, mais nue je ne ressemblais à rien. Je suis allée voir un chirurgien esthétique. Il m’a donné de nouveaux seins, plus sensibles, et il a fait passer les implants par le nombril, si bien que je n’ai gardé aucune cicatrice et qu’il en a profité pour m’aplatir le ventre. J’ai convaincu ma mère de payer les 14 000 dollars de l’intervention et j’ai été opérée pendant que Keith était en voyage d’affaires pour trois semaines. Cette opération m’a littéralement transformée. Je me sentais enfin moi-même et je me suis demandée si c’était aussi ce que ressentaient les transsexuels. Je marchais différemment, je bougeais différemment et j’attendais le retour de Keith avec une grande impatience. Quand il m’a vue, encore plus mince et avec des seins, ses yeux on fait : « Wow ! », mais j’ai aussi ressenti de la culpabilité en lui et j’ai compris qu’il voulait arrêter. Il m’avait toujours dit que je méritais quelqu’un qui soit vraiment avec moi et

« Cette sauterie ne va pas durer éternellement, alors je vais danser sur tous les rythmes, boire tout ce qui se boit, et me taper tous les jeunes mecs… » de ma vie, j’avais été ignorée, non désirée. Dans la seconde moitié, j’avais la ferme intention d’être remarquée. J’aimais Keith, mais Casey avait un côté pervers, et c’est cette qualité de Casey qui a finalement joué un rôle décisif dans le tournant qu’a pris ma vie. C’est lui qui m’a invitée à passer Halloween dans un endroit de San Francisco appelé le Power Exchange, en me disant que c’était un lieu « érotique ». « J’aime ce qui est érotique », lui ai-je répondu, sans savoir où je m’apprêtais à mettre les pieds. Le Power Exchange était bondé de couples, mais aussi de nombreux hommes célibataires. C’était un lieu très vaste, divisé en salles à thème. La première dans laquelle nous sommes entrés était élisabéthaine, avec une table dressée pour un festin, deux trônes et un homme malingre attaché à une croix qui se faisait fouetter par une matrone opulente. Il y avait foule à les regarder et j’ai pensé qu’il devait s’agir de figurants engagés pour la fête. Nous avons continué à avancer, suivis par de plus en plus d’hommes seuls, comme à la parade.

qu’il ne quitterait pas sa femme à cause de leur fils. Ce soir-là, nous avons roulé jusqu’à un de nos endroits favoris, une impasse proche du bureau, et je lui ai dit : « Pourquoi est-ce que tu ne me ­baiserais pas avant de me dire au revoir ? Au moins, baise-moi. » Il m’a embrassée, serrée dans ses bras, puis il a ouvert la braguette de mon pantalon. Colée au capot de sa voiture, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer le panneau qui signalait le bout de l’impasse. « Sans issue ». Mon histoire avec Keith ne serait jamais vraiment finie, mais ce ne serait jamais non plus une vraie relation. C’était douloureux, mais au moins j’avais mon nouveau corps, ma nouvelle vie. Cette nouvelle vie a compté une autre aventure avec un collègue de bureau. La première moitié Ci-dessus : J’ai relevé ma robe et je lui ai demandé s’il avait envie de partager ma pizza. Par bonheur, il voulait plus que ça… À droite : Je crois que j’ai dû dire certaines choses qui l’ont effrayé, par exemple que ce serait marrant si ses parents débarquaient… et ça l’a un peu refroidi… LOL.

— 44 —

Une fois arrivés à la deuxième pièce, compartimentée en plusieurs cellules de prison, j’ai remarqué qu’il n’y avait personne à l’intérieur, et je me suis demandée si les spectacles étaient à heures fixes. J’ai demandé à Casey si on avait le droit d’entrer dans une des cellules, et en refermant la porte sur nous il m’a dit : « Maintenant personne ne peut entrer à moins que nous l’invitions à

« La première moitié de ma vie, j’avais été ignorée, non désirée. Dans la seconde moitié, j’avais la ferme intention d’être remarquée. » venir jouer avec nous. » C’est là que j’ai compris. C’étaient nous, les figurants. Cette situation dépassait mes attentes les plus folles. Casey a

J’ai payé ma Porsche rouge en liquide : 15 000 dollars en coupures de 100 et 20 dollars collectés auprès de mes amis que je fourrais au fur et à mesure dans une boîte de lubrifiant Astroglide (rires).

soulevé ma jupe par-derrière et je me suis agrippée aux barreaux, très excitée ; les hommes qui nous avaient suivis nous regardaient. Tout ça était nouveau pour moi, mais je n’ai pas ressenti la moindre timidité. J’avais envie de les distraire. Le corps massif de Casey m’a plaquée contre les barreaux, sa queue se pressait contre la culotte satinée. Des mains sorties de la foule se tendaient vers mes seins exposés, les touchaient et l’expression affamée des hommes présents me donnait envie d’être touchée par davantage de mains encore. Une quinzaine de gars me touchaient partout, sauf sur ma chatte épilée de frais, sur laquelle Casey a laissé sa main pendant qu’il me baisait. La pièce était remplie d’une centaine d’hommes, dont certains se branlaient. D’autres couples se caressaient en nous regardant. Quand Casey a joui sans retenue, je me suis cambrée contre ses hanches et la plupart des hommes qui se branlaient ont aussi éjaculé, dans un immense orgasme simultané. Avant cette soirée, je n’avais jamais entendu le mot « vanille » associé au sexe ; mais elle a marqué la fin de mes années vanille. Je continuais à voir Keith, entre deux crises de culpabilité et deux ruptures, mais je fréquentais aussi régulièrement les clubs échangistes avec Casey, et j’ai commencé à jouer avec d’autres hommes – et des femmes. J’explorais ma nouvelle sexualité, je profitais de mon nouveau corps, et je logeais chez différents amis à Emeryville, en Californie. Pour gagner de l’argent tout en renouant avec ma passion pour la photo, j’ai donné des cours d’été à des adolescents dans une université du coin ; je l’avais déjà fait avant de ­travailler pour Keith, mais cette fois-ci, bien sûr, j’ai couché avec le directeur et le fondateur de la

fac. À la fin de ma mission, j’avais aussi couché avec le fils du directeur ; après une nuit de débauche chez ses parents, la femme de monsieur le directeur m’a interdit de remettre les pieds chez eux. Enfin bref… Tout s’est enchaîné comme par magie, pendant cette période, des éléments épars se sont agglomérés pour façonner une aventure merveilleuse, inimaginable, pleine de sexe et de nouveaux amis. Cela a commencé à la fête de Noël de la Chambre de commerce. Je portais une robe rouge moulante ; jamais je n’avais eu autant d’allure. Nick, un jeune homme propriétaire d’une grande multinationale, est venu à ma table pour se présenter. Nous avons bu et dansé, puis nous sommes allés à son appartement, où nous sommes restés enfermés pendant quatre jours, ne sortant que pour dépenser 500 dollars en godes. Pendant cette centaine d’heures, nous avons baisé dans toutes les positions possibles, regardé du porno et essayé nos nouveaux jouets. Fessée, jeux de rôle, bondage, tout était permis, en pensée, en parole et en actes. Il me cuisinait à déjeuner et à dîner, me réveillait avec café et cuni. Je me souviens qu’il a voulu que j’essaie un godeceinture, et comme j’étais timide à l’idée de le sodomiser… Le troisième jour, il a sorti son appareil. C’était une jolie caméra numérique qui prenait aussi des instantanés. Je l’ai attaché, j’ai passé un autre lien autour de sa queue et de ses couilles et j’ai photographié le résultat. J’avais déjà fait des photos de nus, mais cette fois c’était bien plus chaud. Ce qui faisait la différence, c’était le rapport qui m’unissait à lui. J’ai adoré ce que j’ai vu dans l’objectif et j’ai pensé : « Mon Dieu ! Quelle parfaite fusion de mes deux passions ! » — 45 —

82 % des femmes célibataires de plus de 45 ans n’ont pas de partenaire sexuel régulier. 78 % d’entre elles n’ont pas eu de relation sexuelle au cours des six derniers mois. 24 % affirment pouvoir vivre heureuses sans sexe. 2 % cherchent des parte­naires uniquement pour assouvir leurs besoins sexuels. —Association américaine des personnes retraitées (AARP)

Et puis, il y a Liz Earls…

Réservé aux adultes ! Days of the Cougar The Outrageous Visual Diary of Sexual Adventurer Liz Earls Dian Hanson (Éd.) Relié, format : 22,3 x 16,5 cm, 256 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99


que notre aventure deviendrait plus normale si nous n’avions plus de rapports professionnels, mais je me retenais aussi. À cause de mon corps. À cause de ma perte de poids, ma peau et mes seins étaient horriblement détendus. Je faisais une heure d’exercice chaque jour mais aucune séance de musculation ne pouvait faire disparaître l’excès de peau. J’étais très belle habillée, mais nue je ne ressemblais à rien. Je suis allée voir un chirurgien esthétique. Il m’a donné de nouveaux seins, plus sensibles, et il a fait passer les implants par le nombril, si bien que je n’ai gardé aucune cicatrice et qu’il en a profité pour m’aplatir le ventre. J’ai convaincu ma mère de payer les 14 000 dollars de l’intervention et j’ai été opérée pendant que Keith était en voyage d’affaires pour trois semaines. Cette opération m’a littéralement transformée. Je me sentais enfin moi-même et je me suis demandée si c’était aussi ce que ressentaient les transsexuels. Je marchais différemment, je bougeais différemment et j’attendais le retour de Keith avec une grande impatience. Quand il m’a vue, encore plus mince et avec des seins, ses yeux on fait : « Wow ! », mais j’ai aussi ressenti de la culpabilité en lui et j’ai compris qu’il voulait arrêter. Il m’avait toujours dit que je méritais quelqu’un qui soit vraiment avec moi et

« Cette sauterie ne va pas durer éternellement, alors je vais danser sur tous les rythmes, boire tout ce qui se boit, et me taper tous les jeunes mecs… » de ma vie, j’avais été ignorée, non désirée. Dans la seconde moitié, j’avais la ferme intention d’être remarquée. J’aimais Keith, mais Casey avait un côté pervers, et c’est cette qualité de Casey qui a finalement joué un rôle décisif dans le tournant qu’a pris ma vie. C’est lui qui m’a invitée à passer Halloween dans un endroit de San Francisco appelé le Power Exchange, en me disant que c’était un lieu « érotique ». « J’aime ce qui est érotique », lui ai-je répondu, sans savoir où je m’apprêtais à mettre les pieds. Le Power Exchange était bondé de couples, mais aussi de nombreux hommes célibataires. C’était un lieu très vaste, divisé en salles à thème. La première dans laquelle nous sommes entrés était élisabéthaine, avec une table dressée pour un festin, deux trônes et un homme malingre attaché à une croix qui se faisait fouetter par une matrone opulente. Il y avait foule à les regarder et j’ai pensé qu’il devait s’agir de figurants engagés pour la fête. Nous avons continué à avancer, suivis par de plus en plus d’hommes seuls, comme à la parade.

qu’il ne quitterait pas sa femme à cause de leur fils. Ce soir-là, nous avons roulé jusqu’à un de nos endroits favoris, une impasse proche du bureau, et je lui ai dit : « Pourquoi est-ce que tu ne me ­baiserais pas avant de me dire au revoir ? Au moins, baise-moi. » Il m’a embrassée, serrée dans ses bras, puis il a ouvert la braguette de mon pantalon. Colée au capot de sa voiture, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer le panneau qui signalait le bout de l’impasse. « Sans issue ». Mon histoire avec Keith ne serait jamais vraiment finie, mais ce ne serait jamais non plus une vraie relation. C’était douloureux, mais au moins j’avais mon nouveau corps, ma nouvelle vie. Cette nouvelle vie a compté une autre aventure avec un collègue de bureau. La première moitié Ci-dessus : J’ai relevé ma robe et je lui ai demandé s’il avait envie de partager ma pizza. Par bonheur, il voulait plus que ça… À droite : Je crois que j’ai dû dire certaines choses qui l’ont effrayé, par exemple que ce serait marrant si ses parents débarquaient… et ça l’a un peu refroidi… LOL.

— 44 —

Une fois arrivés à la deuxième pièce, compartimentée en plusieurs cellules de prison, j’ai remarqué qu’il n’y avait personne à l’intérieur, et je me suis demandée si les spectacles étaient à heures fixes. J’ai demandé à Casey si on avait le droit d’entrer dans une des cellules, et en refermant la porte sur nous il m’a dit : « Maintenant personne ne peut entrer à moins que nous l’invitions à

« La première moitié de ma vie, j’avais été ignorée, non désirée. Dans la seconde moitié, j’avais la ferme intention d’être remarquée. » venir jouer avec nous. » C’est là que j’ai compris. C’étaient nous, les figurants. Cette situation dépassait mes attentes les plus folles. Casey a

J’ai payé ma Porsche rouge en liquide : 15 000 dollars en coupures de 100 et 20 dollars collectés auprès de mes amis que je fourrais au fur et à mesure dans une boîte de lubrifiant Astroglide (rires).

soulevé ma jupe par-derrière et je me suis agrippée aux barreaux, très excitée ; les hommes qui nous avaient suivis nous regardaient. Tout ça était nouveau pour moi, mais je n’ai pas ressenti la moindre timidité. J’avais envie de les distraire. Le corps massif de Casey m’a plaquée contre les barreaux, sa queue se pressait contre la culotte satinée. Des mains sorties de la foule se tendaient vers mes seins exposés, les touchaient et l’expression affamée des hommes présents me donnait envie d’être touchée par davantage de mains encore. Une quinzaine de gars me touchaient partout, sauf sur ma chatte épilée de frais, sur laquelle Casey a laissé sa main pendant qu’il me baisait. La pièce était remplie d’une centaine d’hommes, dont certains se branlaient. D’autres couples se caressaient en nous regardant. Quand Casey a joui sans retenue, je me suis cambrée contre ses hanches et la plupart des hommes qui se branlaient ont aussi éjaculé, dans un immense orgasme simultané. Avant cette soirée, je n’avais jamais entendu le mot « vanille » associé au sexe ; mais elle a marqué la fin de mes années vanille. Je continuais à voir Keith, entre deux crises de culpabilité et deux ruptures, mais je fréquentais aussi régulièrement les clubs échangistes avec Casey, et j’ai commencé à jouer avec d’autres hommes – et des femmes. J’explorais ma nouvelle sexualité, je profitais de mon nouveau corps, et je logeais chez différents amis à Emeryville, en Californie. Pour gagner de l’argent tout en renouant avec ma passion pour la photo, j’ai donné des cours d’été à des adolescents dans une université du coin ; je l’avais déjà fait avant de ­travailler pour Keith, mais cette fois-ci, bien sûr, j’ai couché avec le directeur et le fondateur de la

fac. À la fin de ma mission, j’avais aussi couché avec le fils du directeur ; après une nuit de débauche chez ses parents, la femme de monsieur le directeur m’a interdit de remettre les pieds chez eux. Enfin bref… Tout s’est enchaîné comme par magie, pendant cette période, des éléments épars se sont agglomérés pour façonner une aventure merveilleuse, inimaginable, pleine de sexe et de nouveaux amis. Cela a commencé à la fête de Noël de la Chambre de commerce. Je portais une robe rouge moulante ; jamais je n’avais eu autant d’allure. Nick, un jeune homme propriétaire d’une grande multinationale, est venu à ma table pour se présenter. Nous avons bu et dansé, puis nous sommes allés à son appartement, où nous sommes restés enfermés pendant quatre jours, ne sortant que pour dépenser 500 dollars en godes. Pendant cette centaine d’heures, nous avons baisé dans toutes les positions possibles, regardé du porno et essayé nos nouveaux jouets. Fessée, jeux de rôle, bondage, tout était permis, en pensée, en parole et en actes. Il me cuisinait à déjeuner et à dîner, me réveillait avec café et cuni. Je me souviens qu’il a voulu que j’essaie un godeceinture, et comme j’étais timide à l’idée de le sodomiser… Le troisième jour, il a sorti son appareil. C’était une jolie caméra numérique qui prenait aussi des instantanés. Je l’ai attaché, j’ai passé un autre lien autour de sa queue et de ses couilles et j’ai photographié le résultat. J’avais déjà fait des photos de nus, mais cette fois c’était bien plus chaud. Ce qui faisait la différence, c’était le rapport qui m’unissait à lui. J’ai adoré ce que j’ai vu dans l’objectif et j’ai pensé : « Mon Dieu ! Quelle parfaite fusion de mes deux passions ! » — 45 —

82 % des femmes célibataires de plus de 45 ans n’ont pas de partenaire sexuel régulier. 78 % d’entre elles n’ont pas eu de relation sexuelle au cours des six derniers mois. 24 % affirment pouvoir vivre heureuses sans sexe. 2 % cherchent des parte­naires uniquement pour assouvir leurs besoins sexuels. —Association américaine des personnes retraitées (AARP)

Et puis, il y a Liz Earls…

Réservé aux adultes ! Days of the Cougar The Outrageous Visual Diary of Sexual Adventurer Liz Earls Dian Hanson (Éd.) Relié, format : 22,3 x 16,5 cm, 256 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99


TOUT PARAîT

PLUS GRAND

EN

Réservé aux adultes ! The Big Penis Book 3D Dian Hanson

Relié, lunettes 3D incluses, format : 28 x 28 cm, 220 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

« Plus vrai que nature. » —10 Magazine, Londres

David Abbott, publicitaire chez Abbott Mead Vickers, parle de son travail « J’écris avec un stylo Artline 200 Fine 0.4 Pentel – à l’encre bleue, jamais noire. En général, je travaille sur des blocs-notes a3, mais parfois j’utilise du a4. Ce n’est vraiment pas de la technologie de pointe. J’écris en laissant la porte de mon bureau ouverte. Le plus souvent, je garde ma veste, au mépris des conseils de ma mère, et mes pieds se trouvent généralement sur la table. Quel que soit le format du bloc-notes, j’écris mon texte en colonnes. Cette habitude remonte à l’époque où je travaillais pour Volkswagen, dans les années 1960. Je savais combien il fallait de mots par ligne, et combien de lignes il fallait par publicité. […] À côté de la colonne, je note les idées ou les formules qui me viennent à l’esprit… Elles restent sur le banc de touche jusqu’à ce qu’elles trouvent leur place. J’écris également dans les marges tous les clichés et les banalités qui m’encombrent la tête. Je n’arrive à les exorciser qu’en les écrivant. Si je me contente d’essayer de les oublier, ils n’arrêtent pas de revenir, comme des boutons sur le menton d’un ado. Je prévois rarement la forme d’un texte. […] Je passe beaucoup de temps à faire des recherches, et je ne commence à écrire que lorsque j’en ai trop à dire. Je ne crois pas qu’on puisse écrire un texte fluide s’il faut s’interrompre pour faire des recherches. Cherchez d’abord, écrivez ensuite. Comme beaucoup de concepteurs-rédacteurs, je lis mon texte à haute voix pendant que j’écris. Cela m’aide à vérifier le rythme des phrases, et la fluidité de l’ensemble. J’adopte souvent l’accent ou le ton approprié, bien que la voix que j’utilise en général soit un mélange assez ridicule d’anglais britannique et américain… J’écris vite, et en un sens, les mots ne m’intéressent pas. Je n’ai pas de dictionnaire des synonymes, je ne fais pas les mots croisés, et dans mon dictionnaire, il y a des images. Pour moi, les mots sont les serviteurs de l’argument, et en général j’aime qu’ils soient simples et familiers. Je pense que je suis payé pour défendre quelque chose, et bien que je trouve un certain plaisir aux bons mots, je préfère les bons leviers de motivation. Il n’y a pas de mal à jouer sur les mots si cela peut servir la cause, mais je le fais avec modération… Si je pense qu’il y a une idée publicitaire quelque part là-dedans, je n’arrête pas de chercher jusqu’à ce que je la trouve. Je suis souvent surpris de voir à quel point le temps passe vite lorsque je me livre à cet exercice. Je lève le nez, et je me rends compte que je viens de passer trois heures à bricoler des mots. La vie en agence autorise rarement un tel niveau de concentration, alors j’écris aussi chez moi, tard le soir, ou je prends une chambre dans un hôtel pour travailler (cet article, par exemple, a été écrit sur la table de la cuisine). Je ne pourrais pas travailler dans un service créatif en open space, mais je suis sûr qu’il y a des concepteurs-rédacteurs brillants qui le font. Un bon texte peut s’écrire dans un café, dans un train, sur la plage, dans un avion, dans une voiture, et même parfois sur un bureau. La façon de faire est moins importante que ce qu’on fait. En haut : Publicité pour Chivas Regal, agence AMV, 1979. Je n’ai jamais été un grand théoricien de la Ci-dessous : Publicité pour Volvo, agence AMV, 1982. ­rédaction, mais voici cinq choses plus ou moins vraies : 1. Mettez un peu de vous-même dans votre travail. Utilisez votre vie pour animer votre texte. Si quelque chose vous émeut, il y a des chances que cela touche aussi quelqu’un d’autre. 2. Pensez visuellement. Demandez à quelqu’un de décrire un escalier en colimaçon, il utilisera ses mains en plus des mots. Parfois, le meilleur texte, c’est quand il n’y a pas de texte. 3. Si vous pensez que les faits ont le pouvoir de convaincre ( je le pense), vous avez intérêt à apprendre à écrire une liste sans qu’elle ressemble à une liste. 4 . Les confessions sont bonnes pour l’âme, pour la publicité aussi. Bill Bernbach avait l’habitude de dire “un petit aveu vous vaudra l’approbation générale”. Je pense toujours qu’il avait raison. 5. Évitez d’être ennuyeux. » — 47 —

Des mots pour vendre Les superstars et les plus grands professionnels de l’écriture ­publicitaire

En 1995, D&AD a publié un livre sur l’art d’écrire pour la publicité. Bien qu’il ne soit plus vraiment d’actualité, cet ouvrage à succès demeure une référence incontournable, une bible pour tous les créatifs. D&AD et TASCHEN ont uni leurs forces pour vous livrer une édition actualisée et remodelée de cette publication, en y incluant des travaux de ces 15 dernières années. Considéré comme le champ d’action le plus difficile de ­l’industrie publicitaire, le rédactionnel est ­généralement réservé aux professionnels les plus doués –souvent les dirigeants ou gérants des agences eux-mêmes. Le livre propose un choix éclairé de projets et des articles signés par 48 grands noms de la publicité, parmi lesquels des vedettes comme David Abbott, Lionel Hunt, Steve Hayden, Dan Wieden, Neil French, Mike Lescarbeau, Adrian Holmes et Barbara Nokes. Vous voulez connaître les ingrédients secrets d’un message publicitaire bien écrit, efficace et convaincant ? Ne cherchez plus.

The Copy Book D&AD Relié, format : 25 x 31,7 cm, 368 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99


TOUT PARAîT

PLUS GRAND

EN

Réservé aux adultes ! The Big Penis Book 3D Dian Hanson

Relié, lunettes 3D incluses, format : 28 x 28 cm, 220 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

« Plus vrai que nature. » —10 Magazine, Londres

David Abbott, publicitaire chez Abbott Mead Vickers, parle de son travail « J’écris avec un stylo Artline 200 Fine 0.4 Pentel – à l’encre bleue, jamais noire. En général, je travaille sur des blocs-notes a3, mais parfois j’utilise du a4. Ce n’est vraiment pas de la technologie de pointe. J’écris en laissant la porte de mon bureau ouverte. Le plus souvent, je garde ma veste, au mépris des conseils de ma mère, et mes pieds se trouvent généralement sur la table. Quel que soit le format du bloc-notes, j’écris mon texte en colonnes. Cette habitude remonte à l’époque où je travaillais pour Volkswagen, dans les années 1960. Je savais combien il fallait de mots par ligne, et combien de lignes il fallait par publicité. […] À côté de la colonne, je note les idées ou les formules qui me viennent à l’esprit… Elles restent sur le banc de touche jusqu’à ce qu’elles trouvent leur place. J’écris également dans les marges tous les clichés et les banalités qui m’encombrent la tête. Je n’arrive à les exorciser qu’en les écrivant. Si je me contente d’essayer de les oublier, ils n’arrêtent pas de revenir, comme des boutons sur le menton d’un ado. Je prévois rarement la forme d’un texte. […] Je passe beaucoup de temps à faire des recherches, et je ne commence à écrire que lorsque j’en ai trop à dire. Je ne crois pas qu’on puisse écrire un texte fluide s’il faut s’interrompre pour faire des recherches. Cherchez d’abord, écrivez ensuite. Comme beaucoup de concepteurs-rédacteurs, je lis mon texte à haute voix pendant que j’écris. Cela m’aide à vérifier le rythme des phrases, et la fluidité de l’ensemble. J’adopte souvent l’accent ou le ton approprié, bien que la voix que j’utilise en général soit un mélange assez ridicule d’anglais britannique et américain… J’écris vite, et en un sens, les mots ne m’intéressent pas. Je n’ai pas de dictionnaire des synonymes, je ne fais pas les mots croisés, et dans mon dictionnaire, il y a des images. Pour moi, les mots sont les serviteurs de l’argument, et en général j’aime qu’ils soient simples et familiers. Je pense que je suis payé pour défendre quelque chose, et bien que je trouve un certain plaisir aux bons mots, je préfère les bons leviers de motivation. Il n’y a pas de mal à jouer sur les mots si cela peut servir la cause, mais je le fais avec modération… Si je pense qu’il y a une idée publicitaire quelque part là-dedans, je n’arrête pas de chercher jusqu’à ce que je la trouve. Je suis souvent surpris de voir à quel point le temps passe vite lorsque je me livre à cet exercice. Je lève le nez, et je me rends compte que je viens de passer trois heures à bricoler des mots. La vie en agence autorise rarement un tel niveau de concentration, alors j’écris aussi chez moi, tard le soir, ou je prends une chambre dans un hôtel pour travailler (cet article, par exemple, a été écrit sur la table de la cuisine). Je ne pourrais pas travailler dans un service créatif en open space, mais je suis sûr qu’il y a des concepteurs-rédacteurs brillants qui le font. Un bon texte peut s’écrire dans un café, dans un train, sur la plage, dans un avion, dans une voiture, et même parfois sur un bureau. La façon de faire est moins importante que ce qu’on fait. En haut : Publicité pour Chivas Regal, agence AMV, 1979. Je n’ai jamais été un grand théoricien de la Ci-dessous : Publicité pour Volvo, agence AMV, 1982. ­rédaction, mais voici cinq choses plus ou moins vraies : 1. Mettez un peu de vous-même dans votre travail. Utilisez votre vie pour animer votre texte. Si quelque chose vous émeut, il y a des chances que cela touche aussi quelqu’un d’autre. 2. Pensez visuellement. Demandez à quelqu’un de décrire un escalier en colimaçon, il utilisera ses mains en plus des mots. Parfois, le meilleur texte, c’est quand il n’y a pas de texte. 3. Si vous pensez que les faits ont le pouvoir de convaincre ( je le pense), vous avez intérêt à apprendre à écrire une liste sans qu’elle ressemble à une liste. 4 . Les confessions sont bonnes pour l’âme, pour la publicité aussi. Bill Bernbach avait l’habitude de dire “un petit aveu vous vaudra l’approbation générale”. Je pense toujours qu’il avait raison. 5. Évitez d’être ennuyeux. » — 47 —

Des mots pour vendre Les superstars et les plus grands professionnels de l’écriture ­publicitaire

En 1995, D&AD a publié un livre sur l’art d’écrire pour la publicité. Bien qu’il ne soit plus vraiment d’actualité, cet ouvrage à succès demeure une référence incontournable, une bible pour tous les créatifs. D&AD et TASCHEN ont uni leurs forces pour vous livrer une édition actualisée et remodelée de cette publication, en y incluant des travaux de ces 15 dernières années. Considéré comme le champ d’action le plus difficile de ­l’industrie publicitaire, le rédactionnel est ­généralement réservé aux professionnels les plus doués –souvent les dirigeants ou gérants des agences eux-mêmes. Le livre propose un choix éclairé de projets et des articles signés par 48 grands noms de la publicité, parmi lesquels des vedettes comme David Abbott, Lionel Hunt, Steve Hayden, Dan Wieden, Neil French, Mike Lescarbeau, Adrian Holmes et Barbara Nokes. Vous voulez connaître les ingrédients secrets d’un message publicitaire bien écrit, efficace et convaincant ? Ne cherchez plus.

The Copy Book D&AD Relié, format : 25 x 31,7 cm, 368 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99


Quel est votre signe ? Des logos du monde entier

Quiconque s’intéresse au design appréciera ce florilège d’idées visuelles, et pour les professionnels de la création les livres Logo Design de TASCHEN seront un objet de convoitise. Comme l’a di tun jour le scientifique Linus Pauling : « Le meilleur moyen d’avoir une bonne idée, c’est d’en avoir beaucoup ». Le troisième volume comprend des entretiens avec H5, les réalisateurs du film Logorama – qui a remporté un oscar en 2010 – avec les Research Studios de Neville Brody sur la refonte du logo de Music for Youth, avec Sasha Vidakovic sur la nouvelle identité pour Victoria Beckham, avec le grand studio de design canadien Concrete sur le lancement des cosmétiques SUPER, avec le studio britannique KentLyons sur le prix de cinéma Jarman, avec les Argentins de HB Design sur le logo du bicentenaire du pays, et avec Helmut Langer à propos des identités universelles.

Designed by Sylvester Stallone

« Encore un ouvrage formidable pour les professionnels et tous les étudiants dans le domaine des arts ­graphiques. » —Mémoire des arts, Lyon

Logo Design Vol. 3 Julius Wiedemann (Éd.) Relié, avec élastique, format : 16,8 x 22,6 cm, 384 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

également disponibles : Logo Design, Vol. 1 et Vol. 2

Elmo & Montegrappa S.p.A. — 48 —

Via Cà Erizzo, 43/45 36061 Bassano del Grappa (VI) - Italy Tel. +39 0424 522232 Fax +39 0424 523975 E-mail: info@montegrappa.com Web Site: www.montegrappa.com


Quel est votre signe ? Des logos du monde entier

Quiconque s’intéresse au design appréciera ce florilège d’idées visuelles, et pour les professionnels de la création les livres Logo Design de TASCHEN seront un objet de convoitise. Comme l’a di tun jour le scientifique Linus Pauling : « Le meilleur moyen d’avoir une bonne idée, c’est d’en avoir beaucoup ». Le troisième volume comprend des entretiens avec H5, les réalisateurs du film Logorama – qui a remporté un oscar en 2010 – avec les Research Studios de Neville Brody sur la refonte du logo de Music for Youth, avec Sasha Vidakovic sur la nouvelle identité pour Victoria Beckham, avec le grand studio de design canadien Concrete sur le lancement des cosmétiques SUPER, avec le studio britannique KentLyons sur le prix de cinéma Jarman, avec les Argentins de HB Design sur le logo du bicentenaire du pays, et avec Helmut Langer à propos des identités universelles.

Designed by Sylvester Stallone

« Encore un ouvrage formidable pour les professionnels et tous les étudiants dans le domaine des arts ­graphiques. » —Mémoire des arts, Lyon

Logo Design Vol. 3 Julius Wiedemann (Éd.) Relié, avec élastique, format : 16,8 x 22,6 cm, 384 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

également disponibles : Logo Design, Vol. 1 et Vol. 2

Elmo & Montegrappa S.p.A. — 48 —

Via Cà Erizzo, 43/45 36061 Bassano del Grappa (VI) - Italy Tel. +39 0424 522232 Fax +39 0424 523975 E-mail: info@montegrappa.com Web Site: www.montegrappa.com


Traits pour traits L’art du portrait, depuis la caricature jusqu’au réalisme

Dans l’illustration, le portrait est le sujet le plus difficile et le plus captivant. Ce livre ­rassemble des portraits insolites signés par plus de 80 illustrateurs du monde entier.

« Cet ouvrage est une sélection multiculturelle de portraits, une réunion de très belles signatures de toutes origines. » —Design Week, Londres

En haut à gauche : Bob Dylan, par Dominic Philibert, 2008, œuvre personnelle.

www.montegrappa.com

En haut à droite : Borat (Sacha Baron Cohen), par Hanoch Piven, 2007, The Village Voice, article de presse.

Illustration Now ! Portraits Julius Wiedemann (Éd.) Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

Ci-contre : Tina, par Stina Persson, 2010, Galerie Hanahou, New York, exposition « Perfectly Flawed ».

également disponibles : Illustration Now!, Vol. 2 et Vol. 3

— 51 —


Traits pour traits L’art du portrait, depuis la caricature jusqu’au réalisme

Dans l’illustration, le portrait est le sujet le plus difficile et le plus captivant. Ce livre ­rassemble des portraits insolites signés par plus de 80 illustrateurs du monde entier.

« Cet ouvrage est une sélection multiculturelle de portraits, une réunion de très belles signatures de toutes origines. » —Design Week, Londres

En haut à gauche : Bob Dylan, par Dominic Philibert, 2008, œuvre personnelle.

www.montegrappa.com

En haut à droite : Borat (Sacha Baron Cohen), par Hanoch Piven, 2007, The Village Voice, article de presse.

Illustration Now ! Portraits Julius Wiedemann (Éd.) Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

Ci-contre : Tina, par Stina Persson, 2010, Galerie Hanahou, New York, exposition « Perfectly Flawed ».

également disponibles : Illustration Now!, Vol. 2 et Vol. 3

— 51 —


Tout sur Wright L’ouvrage de référence sur le plus grand architecte des États-Unis

Frank Lloyd Wright est généralement considéré comme le plus grand architecte américain de tous les temps ; il est vrai que son œuvre marque en quelque sorte le passage à la modernité et qu’elle demeure toujours aussi essentielle aujourd’hui. C’est cette œuvre immense et révolutionnaire que présente la monographie en trois volumes de TASCHEN qui couvre toutes les créations de Wright (environ 1 100 au total), qu’elles aient été réalisées ou qu’elles soient restées à l’état de projet. Taliesin West, la maison d’hiver et l’école ­d’architecture de Frank Lloyd Wright à Scottsdale, Arizona. L’entrée, avec la tour-phare et la fontaine. Taliesin West abrite aujourd’hui le campus principal de la Frank Lloyd Wright School of Architecture et la Fondation Frank Lloyd Wright. Photo : Ezra Stoller, 1951.

Nouveau !

également disponibles :

Frank Lloyd Wright Complete Works 1885–1916 Bruce Brooks Pfeiffer, Peter Gössel (Éd.) Relié, format : 40 x 31 cm, 528 p. ¤ 150 / CAD 225

XL

Format

« … L’ensemble (la biographie de l’architecte se confond avec ses ­travaux) permet de pénétrer ­l’univers de celui qui a imaginé une “architecture vivante” qui fait corps avec la nature… » —Lepoint.fr, Paris


Tout sur Wright L’ouvrage de référence sur le plus grand architecte des États-Unis

Frank Lloyd Wright est généralement considéré comme le plus grand architecte américain de tous les temps ; il est vrai que son œuvre marque en quelque sorte le passage à la modernité et qu’elle demeure toujours aussi essentielle aujourd’hui. C’est cette œuvre immense et révolutionnaire que présente la monographie en trois volumes de TASCHEN qui couvre toutes les créations de Wright (environ 1 100 au total), qu’elles aient été réalisées ou qu’elles soient restées à l’état de projet. Taliesin West, la maison d’hiver et l’école ­d’architecture de Frank Lloyd Wright à Scottsdale, Arizona. L’entrée, avec la tour-phare et la fontaine. Taliesin West abrite aujourd’hui le campus principal de la Frank Lloyd Wright School of Architecture et la Fondation Frank Lloyd Wright. Photo : Ezra Stoller, 1951.

Nouveau !

également disponibles :

Frank Lloyd Wright Complete Works 1885–1916 Bruce Brooks Pfeiffer, Peter Gössel (Éd.) Relié, format : 40 x 31 cm, 528 p. ¤ 150 / CAD 225

XL

Format

« … L’ensemble (la biographie de l’architecte se confond avec ses ­travaux) permet de pénétrer ­l’univers de celui qui a imaginé une “architecture vivante” qui fait corps avec la nature… » —Lepoint.fr, Paris


Chaque année depuis 2000, la Serpentine Gallery, située dans les jardins de Kensington à Londres, fait appel à quelques-uns des plus grands architectes du monde pour concevoir un pavillon d’été temporaire.

Serpentine Gallery Pavilions Philip Jodidio Interview avec Julia Peyton-Jones, directrice de la galerie Serpentine, et Hans-Ulrich Obrist, directeur des expositions Relié, format : 30 x 30 cm, 316 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99 — 54 —

— 55 —


Chaque année depuis 2000, la Serpentine Gallery, située dans les jardins de Kensington à Londres, fait appel à quelques-uns des plus grands architectes du monde pour concevoir un pavillon d’été temporaire.

Serpentine Gallery Pavilions Philip Jodidio Interview avec Julia Peyton-Jones, directrice de la galerie Serpentine, et Hans-Ulrich Obrist, directeur des expositions Relié, format : 30 x 30 cm, 316 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99 — 54 —

— 55 —


Entrez !

Pénétrez dans les plus beaux intérieurs contemporains du monde

« Stimulant par sa richesse et la diversité des styles abordés, ce livre est comme une promenade clandestine et flamboyante au hasard de maisons fabuleuses. » —Sunday Mail Scotland, Glasgow

Nouveau !

également disponible :

Une maison de vacances de l’architecte Marcio Kogan sur une plage de Paraty, au Brésil. Accessible uniquement par bateau, elle est composée de deux boîtes superposées en béton armé et inclut une baie vitrée de 27 mètres de long. À l’intérieur, une superbe collection de pop art brésilien et de mobilier design du xxe siècle.

Interiors Now ! Vol. 2 Ian Phillips Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99 — 56 —

— 57 —


Entrez !

Pénétrez dans les plus beaux intérieurs contemporains du monde

« Stimulant par sa richesse et la diversité des styles abordés, ce livre est comme une promenade clandestine et flamboyante au hasard de maisons fabuleuses. » —Sunday Mail Scotland, Glasgow

Nouveau !

également disponible :

Une maison de vacances de l’architecte Marcio Kogan sur une plage de Paraty, au Brésil. Accessible uniquement par bateau, elle est composée de deux boîtes superposées en béton armé et inclut une baie vitrée de 27 mètres de long. À l’intérieur, une superbe collection de pop art brésilien et de mobilier design du xxe siècle.

Interiors Now ! Vol. 2 Ian Phillips Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99 — 56 —

— 57 —


La plus belle des ressources naturelles L’architecture contemporaine en bois, de la Terre de Feu au cap Nord The Monocle Shop is open around the clock online, and at street level from Tokyo to Hong Kong and London to New York and Los Angeles. Our stores offer our ever-expanding selection of collaborations, including fragrances, luggage and clothes, plus CDs, posters and back-issues of Monocle magazine. www.monocle.com

« Ce livre est la parfaite illustration des nouveaux territoires architecturaux que le bois permet d’explorer. » —Maison Magazine, France

MONOCLE

Keeping an eye on the world

The Monocle Shops: Pay us a visit You can find all of our products in these shops around the world and online at monocle.com London

Los Angeles

Hong Kong

New York

Tokyo

London Our little shop in Marylebone stocks our Porter bags, back issues and a selection of products, from stationery and cosy knitwear to CDs. Just 9 sq m, it’s the ideal place for gift shopping or a bit of personal indulgence.

Los Angeles The second shop in our stable sells the full range of Monocle products and all the issues of the magazine. It’s just like our London store – only sunnier.

Hong Kong Our Hong Kong shop and bureau is the first of a new hybrid retail/news gathering concept for Monocle.

New York Our West Village store opened last summer. It’s a cosy 17 sq m and stocks the full range of Monocle products.

Tokyo Monocle’s Tokyo shop is located in the new Francfranc department store in Aoyama, just a stone’s throw from Omotesando Hills.

Star Street precinct, Shop 1 U/G, Bo Fung Mansion, 1-4 St Francis Yard, Wanchai + 852 2804 2323 hkshop@monocle.com Mon – Fri 11.00-19.00 Sat 12.00-20.00 Sun 12.00-18.00

535 Hudson Street (at Charles Street) New York City + 1 212 229 1120 nyshop@monocle.com Mon – Sat 11.00-19.00 Sun 12.00-18.00

Aoyama Francfranc, 3-11-13 Minami Aoyama, Minatoku, Tokyo 107-0062 + 81 3 5474 8820 tokyoshop@monocle.com Mon – Sun 11.00-22.00

Nouveau !

2A George Street, Marylebone, London W1 + 44 20 7486 8770 shop@monocle.com Mon – Sat 11.00-19.00 Sun 12.00-17.00

225 26th Street, Shop 19b Santa Monica, CA 90402 + 1 310 395 4180 lashop@monocle.com Mon – Sat 10.00-18.00 Sun 12.00-17.00

Nouveau !

Architecture Now! Houses 2 + Wood Architecture Now! Philip Jodidio Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque vol.

Freya’s Cabin est un abri allégorique construit par Studio Weave à l’aide de couches de contreplaqué découpées par ordinateur et pressées ensemble. Il est installé en surplomb de Kielder Water (Northumberland, Angleterre), le plus grand lac artificiel d’Europe du Nord.


La plus belle des ressources naturelles L’architecture contemporaine en bois, de la Terre de Feu au cap Nord The Monocle Shop is open around the clock online, and at street level from Tokyo to Hong Kong and London to New York and Los Angeles. Our stores offer our ever-expanding selection of collaborations, including fragrances, luggage and clothes, plus CDs, posters and back-issues of Monocle magazine. www.monocle.com

« Ce livre est la parfaite illustration des nouveaux territoires architecturaux que le bois permet d’explorer. » —Maison Magazine, France

MONOCLE

Keeping an eye on the world

The Monocle Shops: Pay us a visit You can find all of our products in these shops around the world and online at monocle.com London

Los Angeles

Hong Kong

New York

Tokyo

London Our little shop in Marylebone stocks our Porter bags, back issues and a selection of products, from stationery and cosy knitwear to CDs. Just 9 sq m, it’s the ideal place for gift shopping or a bit of personal indulgence.

Los Angeles The second shop in our stable sells the full range of Monocle products and all the issues of the magazine. It’s just like our London store – only sunnier.

Hong Kong Our Hong Kong shop and bureau is the first of a new hybrid retail/news gathering concept for Monocle.

New York Our West Village store opened last summer. It’s a cosy 17 sq m and stocks the full range of Monocle products.

Tokyo Monocle’s Tokyo shop is located in the new Francfranc department store in Aoyama, just a stone’s throw from Omotesando Hills.

Star Street precinct, Shop 1 U/G, Bo Fung Mansion, 1-4 St Francis Yard, Wanchai + 852 2804 2323 hkshop@monocle.com Mon – Fri 11.00-19.00 Sat 12.00-20.00 Sun 12.00-18.00

535 Hudson Street (at Charles Street) New York City + 1 212 229 1120 nyshop@monocle.com Mon – Sat 11.00-19.00 Sun 12.00-18.00

Aoyama Francfranc, 3-11-13 Minami Aoyama, Minatoku, Tokyo 107-0062 + 81 3 5474 8820 tokyoshop@monocle.com Mon – Sun 11.00-22.00

Nouveau !

2A George Street, Marylebone, London W1 + 44 20 7486 8770 shop@monocle.com Mon – Sat 11.00-19.00 Sun 12.00-17.00

225 26th Street, Shop 19b Santa Monica, CA 90402 + 1 310 395 4180 lashop@monocle.com Mon – Sat 10.00-18.00 Sun 12.00-17.00

Nouveau !

Architecture Now! Houses 2 + Wood Architecture Now! Philip Jodidio Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque vol.

Freya’s Cabin est un abri allégorique construit par Studio Weave à l’aide de couches de contreplaqué découpées par ordinateur et pressées ensemble. Il est installé en surplomb de Kielder Water (Northumberland, Angleterre), le plus grand lac artificiel d’Europe du Nord.


De la musique pour les yeux

Quand les arts graphiques boostent les ventes d’albums : Alex Steinweiss, l’inventeur de la pochette de disque

Impatience.. It’s a virtue..

Alex Steinweiss a inventé la pochette de disque moderne, créant une nouvelle forme d’art graphique. Les pochettes de Steinweiss pour Columbia, mêlant typographie audacieuse et illustrations élégantes et modernes, ont remporté un succès considérable dans l’industrie du disque et révolutionné les méthodes de ventes. « Un ouvrage somptueux rend hommage à Alex Steinweiss, le graphiste américain qui a introduit l’“artwork” sur les pochettes de disques vinyles. » —Le Matin, Lausanne

Collectors show admirable patience when waiting for Christie’s Spring and Autumn auctions. This is nothing compared to the impatience they display in acquiring exactly the right piece at exactly the right time. Christie’s Private Sales allows determined sellers and ardent collectors to proceed according to their own timeline. For more information, don’t hesitate to call one of our directors below. PRIVATE SALES

Illustrations de pochettes de disques par Alex Steinweiss ; ci-contre, de haut en bas : – Symphonie Nº 2 de Serge Rachmaninov. Orchestre philharmonique de New York, sous la direction d’Artur Rodzinski, 1945. – Album Bing. Bing Crosby, 1958. – Disque Music of Cole Porter. Cole Porter ; André Kostelanetz et son orchestre, 1948.

CHRISTIE’S PRIVATE SALES INQUIRIES Asia Francois Curiel, President 852 2978 6800

Asia Ken Yeh, Chairman 852 2978 9949

Europe Jussi Pylkkanen, President 44 20 7389 2836

Americas Marc Porter, Chairman 212 636 2372

Alex Steinweiss The Inventor of the Modern Album Cover Kevin Reagan, Steven Heller Relié, format : 34 x 28,3 cm, 420 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement — 61 —


De la musique pour les yeux

Quand les arts graphiques boostent les ventes d’albums : Alex Steinweiss, l’inventeur de la pochette de disque

Impatience.. It’s a virtue..

Alex Steinweiss a inventé la pochette de disque moderne, créant une nouvelle forme d’art graphique. Les pochettes de Steinweiss pour Columbia, mêlant typographie audacieuse et illustrations élégantes et modernes, ont remporté un succès considérable dans l’industrie du disque et révolutionné les méthodes de ventes. « Un ouvrage somptueux rend hommage à Alex Steinweiss, le graphiste américain qui a introduit l’“artwork” sur les pochettes de disques vinyles. » —Le Matin, Lausanne

Collectors show admirable patience when waiting for Christie’s Spring and Autumn auctions. This is nothing compared to the impatience they display in acquiring exactly the right piece at exactly the right time. Christie’s Private Sales allows determined sellers and ardent collectors to proceed according to their own timeline. For more information, don’t hesitate to call one of our directors below. PRIVATE SALES

Illustrations de pochettes de disques par Alex Steinweiss ; ci-contre, de haut en bas : – Symphonie Nº 2 de Serge Rachmaninov. Orchestre philharmonique de New York, sous la direction d’Artur Rodzinski, 1945. – Album Bing. Bing Crosby, 1958. – Disque Music of Cole Porter. Cole Porter ; André Kostelanetz et son orchestre, 1948.

CHRISTIE’S PRIVATE SALES INQUIRIES Asia Francois Curiel, President 852 2978 6800

Asia Ken Yeh, Chairman 852 2978 9949

Europe Jussi Pylkkanen, President 44 20 7389 2836

Americas Marc Porter, Chairman 212 636 2372

Alex Steinweiss The Inventor of the Modern Album Cover Kevin Reagan, Steven Heller Relié, format : 34 x 28,3 cm, 420 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement — 61 —


Menu Design in America vous fait découvrir les meilleurs exemples de ce créneau des arts graphiques.

Avec près de 1 000 cartes et menus, des couleurs vives, ce volume n’est pas un simple catalogue d’éphémérides sur papier ; il fait aussi œuvre de témoignage sur l’histoire de la restauration en Amérique. Diverses photos de restaurants complètent cet ouvrage qui séduira tous ceux qui aiment dîner à l’extérieur et s’intéressent aux rapports entre les arts graphiques et la gastronomie.

5

2

1

À la carte

4

Un festin pour les yeux : plus d’un siècle d’illustration de cartes et de menus

3

9

Ci-contre, de haut en bas et de gauche à droite : 1. Ce menu original d’une compagnie de chemin de fer est clairement destiné aux enfants (vers 1948). 2. L’artiste Frank McIntosh a illustré de nombreuses couvertures de menus pour des paquebots attachés au port de Hawaii (1947). 3. Cette carte du restaurant situé au sommet du Rockefeller Center de New York est rehaussée d’un graphisme sophistiqué (vers 1938). 4. Le graphisme astucieux de cette carte du Fountain Room est inspiré par le design Art déco français (vers 1930). 5. Avec ses mains animées, cette composition abstraite du Panza’s Lazy Susan s’inscrit tout à fait dans la tendance des années 1950 (vers 1956). 6. Les personnages de BD apportent une touche fantaisiste au menu de ce paquebot (1933). 7. Cette illustration d’Alfons Mucha signe visuellement ce menu très « Art nouveau » (vers 1910). 8. Le Trident, un ancien restaurant de la région de San Francisco, a su exploiter à la perfection le mouvement psychédélique (vers 1968). 9. Cette carte en forme de crabe accueille les clients d’un restaurant de fruits de mer (vers 1952). 10. Inauguré en 1959 dans les murs du Seagram Building dû à l’architecte Mies van der Rohe, le Four Seasons présente un décor révolutionnaire pour son époque signé Philip Johnson, chef de fil du Style international. 11. Cette couverture de la carte du night-club Mocambo était un passeport pour les noctam­ bules de la bonne société hollywoodienne (vers 1944).

6

7

11 10

8

— 62 —

— 63 —

L’anthropologue culturel et expert en design graphique Jim Heimann est l’auteur de nombreux livres sur l’architecture, la culture pop et l­’histoire de la côte ouest, de Los Angeles et d’Hollywood. Son incomparable collection privée de curiosités a déjà été exposée dans plusieurs musées à travers le monde.

Menu Design in America, 1850–1985 Jim Heimann, Steven Heller, John Mariani Relié, format : 29 x 36,8 cm, 392 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99


Menu Design in America vous fait découvrir les meilleurs exemples de ce créneau des arts graphiques.

Avec près de 1 000 cartes et menus, des couleurs vives, ce volume n’est pas un simple catalogue d’éphémérides sur papier ; il fait aussi œuvre de témoignage sur l’histoire de la restauration en Amérique. Diverses photos de restaurants complètent cet ouvrage qui séduira tous ceux qui aiment dîner à l’extérieur et s’intéressent aux rapports entre les arts graphiques et la gastronomie.

5

2

1

À la carte

4

Un festin pour les yeux : plus d’un siècle d’illustration de cartes et de menus

3

9

Ci-contre, de haut en bas et de gauche à droite : 1. Ce menu original d’une compagnie de chemin de fer est clairement destiné aux enfants (vers 1948). 2. L’artiste Frank McIntosh a illustré de nombreuses couvertures de menus pour des paquebots attachés au port de Hawaii (1947). 3. Cette carte du restaurant situé au sommet du Rockefeller Center de New York est rehaussée d’un graphisme sophistiqué (vers 1938). 4. Le graphisme astucieux de cette carte du Fountain Room est inspiré par le design Art déco français (vers 1930). 5. Avec ses mains animées, cette composition abstraite du Panza’s Lazy Susan s’inscrit tout à fait dans la tendance des années 1950 (vers 1956). 6. Les personnages de BD apportent une touche fantaisiste au menu de ce paquebot (1933). 7. Cette illustration d’Alfons Mucha signe visuellement ce menu très « Art nouveau » (vers 1910). 8. Le Trident, un ancien restaurant de la région de San Francisco, a su exploiter à la perfection le mouvement psychédélique (vers 1968). 9. Cette carte en forme de crabe accueille les clients d’un restaurant de fruits de mer (vers 1952). 10. Inauguré en 1959 dans les murs du Seagram Building dû à l’architecte Mies van der Rohe, le Four Seasons présente un décor révolutionnaire pour son époque signé Philip Johnson, chef de fil du Style international. 11. Cette couverture de la carte du night-club Mocambo était un passeport pour les noctam­ bules de la bonne société hollywoodienne (vers 1944).

6

7

11 10

8

— 62 —

— 63 —

L’anthropologue culturel et expert en design graphique Jim Heimann est l’auteur de nombreux livres sur l’architecture, la culture pop et l­’histoire de la côte ouest, de Los Angeles et d’Hollywood. Son incomparable collection privée de curiosités a déjà été exposée dans plusieurs musées à travers le monde.

Menu Design in America, 1850–1985 Jim Heimann, Steven Heller, John Mariani Relié, format : 29 x 36,8 cm, 392 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99


Les coulisses des plus extraordinaires ­photos de l’histoire

Une légende part en fumée

Un rêve est tombé du ciel ce jour-là. Le 6 mai 1937, ce n’est pas seulement le Hindenburg, fierté de la flotte de dirigeables allemands, qui est la proie des flammes. C’est l’idée d’aéronef en général qui est remise en question. Il faut dire, et ce n’est pas la moindre des raisons, qu’on a vu des images choquantes, des photos qui opposent à la vision orgueilleuse de vol confortable une autre vision, apocalyptique celle-là. La plus spectaculaire a été prise par le reporter américain Sam Shere. Son cliché de la fin du LZ 129 Hindenburg est l’un des premiers exemples de reportage en temps réel sur les catastrophes. Les hommes ont toujours rêvé de voler. Devenir léger, être en état d’apesanteur, s’élever dans les airs par ses propres moyens et planer, laissant en dessous de soi cette « vallée de larmes ». Les auteurs de l’Antiquité grecque, déjà, formulaient

ce rêve, donnant des ailes à Dédale et son fils Icare. Icare tombera du ciel parce qu’il s’est trop approché du soleil dont la chaleur a fait fondre la cire de ses ailes. Depuis, la chute est indissociable de l’action de voler dans notre imaginaire. Si voler reste le rêve, la chute est tout simplement le cauchemar. Ce n’est pas un hasard si les catastrophes aériennes intéressent les hommes et leurs médias plus que tout autre désastre civil. Ce qui peut avoir un rapport avec le fait que la hauteur de chute d’un rêve anéanti saute littéralement aux yeux. Du destin du tailleur d’Ulm à celui de l’équipage de la navette spatiale américaine Challenger, explosée dans la stratosphère, les histoires de vols ratés font partie de l’inventaire global des tragédies sans cesse racontées, — 64 —

décrites et commentées. Elles nous hantent, mobilisent notre imagination, nous poursuivent dans notre sommeil. Pourquoi ? Parce que le rêve et l’échec, le vol et la chute ne sont jamais plus dramatiques que dans l’aviation. Luxe et propagande Lakehurst, états-Unis, 6 mai 1937. Nous sommes en fin d’après-midi et les conditions météorologiques ne sont guère favorables. à 18 heures, une averse violente empêche le zeppelin LZ 129 Hindenburg d’atterrir. Mais maintenant le temps s’éclaircit, le vent tombe et le baromètre grimpe. De nombreuses personnes sont rassemblées sur le terrain d’atterrissage, des soldats de la marine et des aides civil ; des reporters de la presse et des journalistes de la radio, dont le jeune Herbert Morrison – il deviendra célèbre –, qui fait un reportage pour l’émetteur WLS à Chicago. Il faut bien comprendre que l’ère d’une aviation civile de masse est encore loin. Les vols transatlantiques restent un événement. Et l’atterrissage d’un dirigeable comme le Hindenburg est un sujet pour les médias. « Il est là, mesdames et messieurs », commence Morrison, « et quel spectacle il offre, tout simplement exaltant, merveilleux. Il vient du ciel directement vers nous et plane maintenant en direction de la tour d’amarrage. Les puissants moteurs Diesel vrom-

bissent, les hélices mordent l’air en sifflant et créent de petits tourbillons… Personne ne s’étonne de voir ce grand palace flottant se déplacer à cette vitesse avec des moteurs aussi puissants. Le soleil baigne maintenant de lumière les fenêtres de la plate-forme d’observation du côté est et les vitres brillent et étincellent comme des bijoux sur un fond de velours noir. » Il y a quelque chose que Morrison n’évoque pas. Ou peut-être le jugeait-il sans importance. Impossible de ne pas voir les grandes croix g­ammées ornant les ailerons du dirigeable. Le Hindenburg était évidemment en premier lieu un fabuleux travail d’ingénierie mais il était aussi au service d’une propagande bien calculée. Une propagande pour l’Allemagne et pour un système mégalomane qui déclarera deux ans plus tard la guerre au reste du monde. Les nazis s’étaient très tôt emparés de l’idée du zeppelin. Ce furent eux qui financèrent les travaux permettant de l’achever et, après son baptême en 1936, ils l’utilisèrent concrètement à des fins politiques. Dès sa mise en service, des tracts furent lancés sur les grandes villes allemandes. Pendant les Jeux olympiques de 1936, le Hindenburg fit un effet certain dans le ciel audessus de Berlin. Et cet aéronef, le plus grand jamais construit, ne devait pas non plus être absent du ciel de Nuremberg, pendant le congrès du parti. LZ 129 était effectivement le plus grand dirigeable de tous les temps et faisait la fierté de la Deutsche Zeppelin Reederei. Long de 245 mètres, il était deux fois plus grand que le premier dirigeable mis en service en 1900. Son corps en forme de cigare faisait 41,2 mètres de diamètre, et il pesait vide pas moins de 118 tonnes. Le Hindenburg était propulsé par quatre moteurs Diesel Daimler-Benz et développant chacun une puissance de 890 kW. Ainsi équipé, il atteignait une vitesse maximale de 125 kilomètres à l’heure. Son rayon d’action était de 16 000 kilomètres. Il offrait de la place pour 11 tonnes de courrier, fret et bagages, pour 88 000 litres de carburant Diesel et 40 000 litres d’eau. Le Hindenburg avait la réputation d’offrir un luxe et des services prodigieux qui ne pouvaient toutefois rivaliser avec ceux des paquebots de ligne classiques. Les deux ponts abritant les cabines des passagers offraient malgré tout un confort impressionnant. On trouvait là des douches, un bar et un salon pour fumeurs. Un piano Blüthner faisait la joie des mélomanes et les cartes des mets et des vins contentaient les passagers les plus exigeants pendant la traversée de l’Atlantique, qui durait environ 60 heures. Le 6 mai 1937, 97 personnes se trouvaient à bord. La liste des passagers nomme, entre autres, un marchand de thé, un photographe, deux agents immobiliers, un fabricant d’armes, un représentant, plusieurs militaires, un acrobate et une héritière. Il est 19 heures passées et, bien qu’il bruine un peu, on décide d’amorcer la descente. Sur les ponts de promenade, les gens font des signes de la main, tandis que dans la zone Page ci-contre : Sam Shere, Lakehurst, New Jersey/USA, 1937. Sam Shere : Naissance en 1904 en Biélorussie. Émigre aux États-Unis, où il travaille pour la Hearst Corporation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ­correspondant de guerre pour Life. Plus tard, étudie ­surtout la vie ­quotidienne en Amérique. Décès en 1982. Ci-dessus : Il n’existe guère de photographe industriel de l’entre-deux-guerres qui n’ait apporté sa contribution à l’iconographie opulente du dirigeable. Ici, Paul Wolff, The airships Hindenburg and Graf Zeppelin at Friedrichshafen dans Modern Photography 1937–1938.

­ ’atterrissage les équipes au sol, soit 231 homd mes, attrapent les câbles et tirent le dirigeable vers la tour d’amarrage. Le barreur Helmut Lau aurait été le premier à entendre un sifflement sourd, comme lorsqu’on allume une gazinière. Et puis des flammes, une explosion. Quelques instants plus tard, la partie arrière du Hindenburg est en flammes. Trente-six personnes trouveront la mort dans ce brasier. D’ailleurs, rétrospectivement, le fait qu’il y ait eu des survivants tient du miracle. Mais qu’est-ce qui a déclenché l’explosion ? Jusqu’à ce jour les scientifiques cherchent une explication. Les uns parlent de réservoir d’hydrogène endommagé, d’autres évoquent la composition chimique problématique de l’enduit de l’enveloppe externe. Ce qui est sûr c’est que la catastrophe du Hindenburg fait partie des tragédies légendaires du xxe siècle, comparable au naufrage du Titanic. Ceci dit, comparée à celui-ci, la fin du Hindenburg est documentée en mots et en images. Il y a d’une part le reportage dramatique d’Herb Morrison pour la radio et, d’autre part, les photos de Sam Shere qui a fixé sur la pellicule les moments décisifs du désastre. Pas moins de trente journalistes, dont vingt-deux photojournalistes, ont assisté à l’explosion. Mais ce seront finalement les clichés de Sam Shere, de l’agence Keystone, qui feront le tour du monde à l’époque et marqueront jusqu’à ce jour l’idée que nous nous faisons de la catastrophe. Un avion affrété à cet effet apporta sans plus

Les clichés qui ont fait date dans l’histoire de la photographie

« Une analyse minutieuse par un historien érudit. Chaque cliché est accompagné d’un commentaire passionnant. » —Le Monde, Paris

Les photographies possèdent l’étrange pouvoir d’orienter notre vision du monde et ­d’influencer notre manière de percevoir la réalité. Pour témoigner de l’influence à la fois profonde et unique qu’exerce la photographie sur la culture et la société, 50 Photo Icons passe les grandes étapes de l’histoire de la photographie au microscope. t­ arder les photos de Shere en Europe où elles paraissent le 12 mai en première page des journaux français. Sur le plan de l’histoire des médias, c’est le début d’une époque où ceux-ci délivrent « à chaud » des informations sur les catastrophes. Pour les zeppelins, c’est la fin d’un projet de réseau inter­national. En deux ans seulement, le LZ 129 Hindenburg avait fait soixante-trois voyages et traversé trente-sept fois l’Atlantique, parcouru plus de 300 000 kilomètres et transporté plus de 3 000 passagers. Mais Lakehurst sonne le glas de tous les projets ambitieux. Rétrospectivement on peut voir dans l’explosion du Hindenburg un avertissement fatidique. Pratiquement le même jour, huit ans après la catastrophe de Lakehurst, on assiste à la fin de la Seconde Guerre mondiale et, avec elle, à la folie des grandeurs de l’Allemagne nazie. — 65 —

50 Photo Icons L’histoire derrière les images Hans-Michael Koetzle Relié, format : 24 x 30,5 cm, 304 p. ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement


Les coulisses des plus extraordinaires ­photos de l’histoire

Une légende part en fumée

Un rêve est tombé du ciel ce jour-là. Le 6 mai 1937, ce n’est pas seulement le Hindenburg, fierté de la flotte de dirigeables allemands, qui est la proie des flammes. C’est l’idée d’aéronef en général qui est remise en question. Il faut dire, et ce n’est pas la moindre des raisons, qu’on a vu des images choquantes, des photos qui opposent à la vision orgueilleuse de vol confortable une autre vision, apocalyptique celle-là. La plus spectaculaire a été prise par le reporter américain Sam Shere. Son cliché de la fin du LZ 129 Hindenburg est l’un des premiers exemples de reportage en temps réel sur les catastrophes. Les hommes ont toujours rêvé de voler. Devenir léger, être en état d’apesanteur, s’élever dans les airs par ses propres moyens et planer, laissant en dessous de soi cette « vallée de larmes ». Les auteurs de l’Antiquité grecque, déjà, formulaient

ce rêve, donnant des ailes à Dédale et son fils Icare. Icare tombera du ciel parce qu’il s’est trop approché du soleil dont la chaleur a fait fondre la cire de ses ailes. Depuis, la chute est indissociable de l’action de voler dans notre imaginaire. Si voler reste le rêve, la chute est tout simplement le cauchemar. Ce n’est pas un hasard si les catastrophes aériennes intéressent les hommes et leurs médias plus que tout autre désastre civil. Ce qui peut avoir un rapport avec le fait que la hauteur de chute d’un rêve anéanti saute littéralement aux yeux. Du destin du tailleur d’Ulm à celui de l’équipage de la navette spatiale américaine Challenger, explosée dans la stratosphère, les histoires de vols ratés font partie de l’inventaire global des tragédies sans cesse racontées, — 64 —

décrites et commentées. Elles nous hantent, mobilisent notre imagination, nous poursuivent dans notre sommeil. Pourquoi ? Parce que le rêve et l’échec, le vol et la chute ne sont jamais plus dramatiques que dans l’aviation. Luxe et propagande Lakehurst, états-Unis, 6 mai 1937. Nous sommes en fin d’après-midi et les conditions météorologiques ne sont guère favorables. à 18 heures, une averse violente empêche le zeppelin LZ 129 Hindenburg d’atterrir. Mais maintenant le temps s’éclaircit, le vent tombe et le baromètre grimpe. De nombreuses personnes sont rassemblées sur le terrain d’atterrissage, des soldats de la marine et des aides civil ; des reporters de la presse et des journalistes de la radio, dont le jeune Herbert Morrison – il deviendra célèbre –, qui fait un reportage pour l’émetteur WLS à Chicago. Il faut bien comprendre que l’ère d’une aviation civile de masse est encore loin. Les vols transatlantiques restent un événement. Et l’atterrissage d’un dirigeable comme le Hindenburg est un sujet pour les médias. « Il est là, mesdames et messieurs », commence Morrison, « et quel spectacle il offre, tout simplement exaltant, merveilleux. Il vient du ciel directement vers nous et plane maintenant en direction de la tour d’amarrage. Les puissants moteurs Diesel vrom-

bissent, les hélices mordent l’air en sifflant et créent de petits tourbillons… Personne ne s’étonne de voir ce grand palace flottant se déplacer à cette vitesse avec des moteurs aussi puissants. Le soleil baigne maintenant de lumière les fenêtres de la plate-forme d’observation du côté est et les vitres brillent et étincellent comme des bijoux sur un fond de velours noir. » Il y a quelque chose que Morrison n’évoque pas. Ou peut-être le jugeait-il sans importance. Impossible de ne pas voir les grandes croix g­ammées ornant les ailerons du dirigeable. Le Hindenburg était évidemment en premier lieu un fabuleux travail d’ingénierie mais il était aussi au service d’une propagande bien calculée. Une propagande pour l’Allemagne et pour un système mégalomane qui déclarera deux ans plus tard la guerre au reste du monde. Les nazis s’étaient très tôt emparés de l’idée du zeppelin. Ce furent eux qui financèrent les travaux permettant de l’achever et, après son baptême en 1936, ils l’utilisèrent concrètement à des fins politiques. Dès sa mise en service, des tracts furent lancés sur les grandes villes allemandes. Pendant les Jeux olympiques de 1936, le Hindenburg fit un effet certain dans le ciel audessus de Berlin. Et cet aéronef, le plus grand jamais construit, ne devait pas non plus être absent du ciel de Nuremberg, pendant le congrès du parti. LZ 129 était effectivement le plus grand dirigeable de tous les temps et faisait la fierté de la Deutsche Zeppelin Reederei. Long de 245 mètres, il était deux fois plus grand que le premier dirigeable mis en service en 1900. Son corps en forme de cigare faisait 41,2 mètres de diamètre, et il pesait vide pas moins de 118 tonnes. Le Hindenburg était propulsé par quatre moteurs Diesel Daimler-Benz et développant chacun une puissance de 890 kW. Ainsi équipé, il atteignait une vitesse maximale de 125 kilomètres à l’heure. Son rayon d’action était de 16 000 kilomètres. Il offrait de la place pour 11 tonnes de courrier, fret et bagages, pour 88 000 litres de carburant Diesel et 40 000 litres d’eau. Le Hindenburg avait la réputation d’offrir un luxe et des services prodigieux qui ne pouvaient toutefois rivaliser avec ceux des paquebots de ligne classiques. Les deux ponts abritant les cabines des passagers offraient malgré tout un confort impressionnant. On trouvait là des douches, un bar et un salon pour fumeurs. Un piano Blüthner faisait la joie des mélomanes et les cartes des mets et des vins contentaient les passagers les plus exigeants pendant la traversée de l’Atlantique, qui durait environ 60 heures. Le 6 mai 1937, 97 personnes se trouvaient à bord. La liste des passagers nomme, entre autres, un marchand de thé, un photographe, deux agents immobiliers, un fabricant d’armes, un représentant, plusieurs militaires, un acrobate et une héritière. Il est 19 heures passées et, bien qu’il bruine un peu, on décide d’amorcer la descente. Sur les ponts de promenade, les gens font des signes de la main, tandis que dans la zone Page ci-contre : Sam Shere, Lakehurst, New Jersey/USA, 1937. Sam Shere : Naissance en 1904 en Biélorussie. Émigre aux États-Unis, où il travaille pour la Hearst Corporation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ­correspondant de guerre pour Life. Plus tard, étudie ­surtout la vie ­quotidienne en Amérique. Décès en 1982. Ci-dessus : Il n’existe guère de photographe industriel de l’entre-deux-guerres qui n’ait apporté sa contribution à l’iconographie opulente du dirigeable. Ici, Paul Wolff, The airships Hindenburg and Graf Zeppelin at Friedrichshafen dans Modern Photography 1937–1938.

­ ’atterrissage les équipes au sol, soit 231 homd mes, attrapent les câbles et tirent le dirigeable vers la tour d’amarrage. Le barreur Helmut Lau aurait été le premier à entendre un sifflement sourd, comme lorsqu’on allume une gazinière. Et puis des flammes, une explosion. Quelques instants plus tard, la partie arrière du Hindenburg est en flammes. Trente-six personnes trouveront la mort dans ce brasier. D’ailleurs, rétrospectivement, le fait qu’il y ait eu des survivants tient du miracle. Mais qu’est-ce qui a déclenché l’explosion ? Jusqu’à ce jour les scientifiques cherchent une explication. Les uns parlent de réservoir d’hydrogène endommagé, d’autres évoquent la composition chimique problématique de l’enduit de l’enveloppe externe. Ce qui est sûr c’est que la catastrophe du Hindenburg fait partie des tragédies légendaires du xxe siècle, comparable au naufrage du Titanic. Ceci dit, comparée à celui-ci, la fin du Hindenburg est documentée en mots et en images. Il y a d’une part le reportage dramatique d’Herb Morrison pour la radio et, d’autre part, les photos de Sam Shere qui a fixé sur la pellicule les moments décisifs du désastre. Pas moins de trente journalistes, dont vingt-deux photojournalistes, ont assisté à l’explosion. Mais ce seront finalement les clichés de Sam Shere, de l’agence Keystone, qui feront le tour du monde à l’époque et marqueront jusqu’à ce jour l’idée que nous nous faisons de la catastrophe. Un avion affrété à cet effet apporta sans plus

Les clichés qui ont fait date dans l’histoire de la photographie

« Une analyse minutieuse par un historien érudit. Chaque cliché est accompagné d’un commentaire passionnant. » —Le Monde, Paris

Les photographies possèdent l’étrange pouvoir d’orienter notre vision du monde et ­d’influencer notre manière de percevoir la réalité. Pour témoigner de l’influence à la fois profonde et unique qu’exerce la photographie sur la culture et la société, 50 Photo Icons passe les grandes étapes de l’histoire de la photographie au microscope. t­ arder les photos de Shere en Europe où elles paraissent le 12 mai en première page des journaux français. Sur le plan de l’histoire des médias, c’est le début d’une époque où ceux-ci délivrent « à chaud » des informations sur les catastrophes. Pour les zeppelins, c’est la fin d’un projet de réseau inter­national. En deux ans seulement, le LZ 129 Hindenburg avait fait soixante-trois voyages et traversé trente-sept fois l’Atlantique, parcouru plus de 300 000 kilomètres et transporté plus de 3 000 passagers. Mais Lakehurst sonne le glas de tous les projets ambitieux. Rétrospectivement on peut voir dans l’explosion du Hindenburg un avertissement fatidique. Pratiquement le même jour, huit ans après la catastrophe de Lakehurst, on assiste à la fin de la Seconde Guerre mondiale et, avec elle, à la folie des grandeurs de l’Allemagne nazie. — 65 —

50 Photo Icons L’histoire derrière les images Hans-Michael Koetzle Relié, format : 24 x 30,5 cm, 304 p. ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement


Un classique immédiat Numéro 1 des ventes depuis deux ans déjà dans toutes les boutiques TASCHEN du monde

Natural History auctioN

Let it happen. Your day was (only choose one) ( ) power. ( ) pondering. ( ) powder.

Philipp Keel

you best fall asleep

You are drawn to:

a

( )

b

( )

c

( )

d

( )

if you picked

prepare it then go at it. make a surprise – or wait for one. c, don’t give in and don’t start over. d, you should be fine.

a) when you feel the need. b) after covering your feet. c) in a beat. d) while you digest a big piece of meat. e) under the influence of a seed. f) in bed. g) after doing the deed. h) knowing you will lead. i) by the third page of a lousy read. j) when you are guarded by the sheep.

a, b,

« Le Simple Diary n’est pas seulement un journal intime, c’est aussi un compagnon perspicace et pétillant de sagesse et de philosophie, qui saura vous apporter l’inspiration dans vos moments les plus moroses. » — Zink Magazine, New York

There is something that would shock your closest friends if they found out. ( ) Yes ( ) No Who is brilliant and does not have a clue?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

STEGOSAURUS COMPLETE MOUNTED SKELETON

From the Jurassic Period of Wyoming, 155 million years old

Le compagnon de votre quotidien Keel’s Simple Diary™ : des repères pour recadrer ses pensées Keel’s Simple Diary Volume One Couverture souple, format: 11,7 x 16,6 cm, 136 p. Disponible en 6 couleurs. ¤ 12 / CAD 17

Le volume 2 sera disponible à l’automne 2011 — 66 —

NATURAL HISTORY AUCTION — JUNE 12TH, DALLAS, TEXAS FOUR COMPLETE DINOSAURS, ONE PUbLIC AUCTION! This unique auction, the largest of its kind ever, will include a comprehensive collection of museum-quality gems, minerals, meteorites, fossils and Dinosauria. Featured lots include a mounted Allosaurus, Stegosaurus, Triceratops, Duck-billed Dinosaur, Giant Ground Sloth, the largest prehistoric Megalodon shark jaws ever assembled, and pieces of the Moon and the planet Mars! For a free auction catalog in any category, plus a copy of The Collector’s Handbook (combined value $65), visit HA.com/OTH21448 or call 866-835-3243 and reference code OTH21448. Annual Sales Exceed $600 Million | 600,000+ Online Bidder-Members 3500 M ap l e Av enue | D a ll a s , Texa s 75219 | 800-8 72 -6467 | HA. com DALLAS

|

NEW YORK

|

B E V E R LY H I L L S

|

PA R I S

|

GENEVA

21448


Un classique immédiat Numéro 1 des ventes depuis deux ans déjà dans toutes les boutiques TASCHEN du monde

Natural History auctioN

Let it happen. Your day was (only choose one) ( ) power. ( ) pondering. ( ) powder.

Philipp Keel

you best fall asleep

You are drawn to:

a

( )

b

( )

c

( )

d

( )

if you picked

prepare it then go at it. make a surprise – or wait for one. c, don’t give in and don’t start over. d, you should be fine.

a) when you feel the need. b) after covering your feet. c) in a beat. d) while you digest a big piece of meat. e) under the influence of a seed. f) in bed. g) after doing the deed. h) knowing you will lead. i) by the third page of a lousy read. j) when you are guarded by the sheep.

a, b,

« Le Simple Diary n’est pas seulement un journal intime, c’est aussi un compagnon perspicace et pétillant de sagesse et de philosophie, qui saura vous apporter l’inspiration dans vos moments les plus moroses. » — Zink Magazine, New York

There is something that would shock your closest friends if they found out. ( ) Yes ( ) No Who is brilliant and does not have a clue?

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

STEGOSAURUS COMPLETE MOUNTED SKELETON

From the Jurassic Period of Wyoming, 155 million years old

Le compagnon de votre quotidien Keel’s Simple Diary™ : des repères pour recadrer ses pensées Keel’s Simple Diary Volume One Couverture souple, format: 11,7 x 16,6 cm, 136 p. Disponible en 6 couleurs. ¤ 12 / CAD 17

Le volume 2 sera disponible à l’automne 2011 — 66 —

NATURAL HISTORY AUCTION — JUNE 12TH, DALLAS, TEXAS FOUR COMPLETE DINOSAURS, ONE PUbLIC AUCTION! This unique auction, the largest of its kind ever, will include a comprehensive collection of museum-quality gems, minerals, meteorites, fossils and Dinosauria. Featured lots include a mounted Allosaurus, Stegosaurus, Triceratops, Duck-billed Dinosaur, Giant Ground Sloth, the largest prehistoric Megalodon shark jaws ever assembled, and pieces of the Moon and the planet Mars! For a free auction catalog in any category, plus a copy of The Collector’s Handbook (combined value $65), visit HA.com/OTH21448 or call 866-835-3243 and reference code OTH21448. Annual Sales Exceed $600 Million | 600,000+ Online Bidder-Members 3500 M ap l e Av enue | D a ll a s , Texa s 75219 | 800-8 72 -6467 | HA. com DALLAS

|

NEW YORK

|

B E V E R LY H I L L S

|

PA R I S

|

GENEVA

21448


Maîtres de l’art moderne Une histoire attentive des mouvements d’avant-garde qui inventèrent la modernité

Peggy Guggenheim, debout au centre de son salon, lors d’un de ses vernissages dans les années 1960.


Maîtres de l’art moderne Une histoire attentive des mouvements d’avant-garde qui inventèrent la modernité

Peggy Guggenheim, debout au centre de son salon, lors d’un de ses vernissages dans les années 1960.


Essais présentés :

• Impressionisme • Symbolisme • Cubisme • Expressionnisme • Futurisme • Art abstrait

• Art minimal • Dadaïsme • Art conceptuel • Réalisme • Postmodernisme • Surréalisme • Expressionnisme abstrait • Pop art — 70 —

Cette étude de tous les mouvements ­artistiques majeurs offre au lecteur une compréhension exhaustive de leur ­développement historique. Mais c’est ­surtout la recension chronologique des œuvres les plus novatrices, grands ­classiques ou surprenantes redécouvertes, qui raconte le mieux l’histoire d’un art fondé, de toute éternité, sur l’innovation. Modern Art 1870–2000 Impressionism to Today Hans Werner Holzwarth, Laszlo Taschen (éd.) Relié, 2 vol. sous coffret, format : 24 x 30,5 cm, 674 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement — 71 —

• 187 portraits d’artistes • 44 photographies originales d’artistes dans leurs ateliers • 14 essais • 7 pages dépliantes • 30 pages d’annexes avec les biographies des artistes, un glossaire des termes clés et un index des noms et des œuvres


Essais présentés :

• Impressionisme • Symbolisme • Cubisme • Expressionnisme • Futurisme • Art abstrait

• Art minimal • Dadaïsme • Art conceptuel • Réalisme • Postmodernisme • Surréalisme • Expressionnisme abstrait • Pop art — 70 —

Cette étude de tous les mouvements ­artistiques majeurs offre au lecteur une compréhension exhaustive de leur ­développement historique. Mais c’est ­surtout la recension chronologique des œuvres les plus novatrices, grands ­classiques ou surprenantes redécouvertes, qui raconte le mieux l’histoire d’un art fondé, de toute éternité, sur l’innovation. Modern Art 1870–2000 Impressionism to Today Hans Werner Holzwarth, Laszlo Taschen (éd.) Relié, 2 vol. sous coffret, format : 24 x 30,5 cm, 674 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement — 71 —

• 187 portraits d’artistes • 44 photographies originales d’artistes dans leurs ateliers • 14 essais • 7 pages dépliantes • 30 pages d’annexes avec les biographies des artistes, un glossaire des termes clés et un index des noms et des œuvres


Les derniers des Mohicans : les figures indétrônables du monde de l’édition, 2e partie

Son nom dit tout : Walther König, le roi [« König »] sans couronne de l’édition d’art Dans un entretien à cœur ouvert avec Benedikt Taschen, le légendaire amateur colonais du monde de l’art et des livres raconte ce qui le pousse en avant (plusieurs kilomètres d’étagères de livres), ce qui le rend fou (ceux qui scannent ses livres sans aucun respect), et pourquoi il se définit malgré tout comme un homme heureux (parce que le bonheur l’a trouvé). ensuite chez soi, deux jours plus tard, sans avoir à les porter sous le bras. WK : Imaginez que vos livres ne soient plus disponibles en librairie, mais qu’au contraire, vous ne puissiez les vendre que sur Internet : ce qui est vraiment vache, c’est que nous sommes utilisés comme source d’information, nous qui faisons les assortiments, et que nous ne recevons aucune commande. C’est un problème insoluble. Je trouve que les éditeurs devraient y réfléchir, car nous sommes non seulement vos clients, mais aussi votre publicité. Imaginez-vous que dans dix ans, pour un tiers de vos titres disons, on ne puisse plus les avoir en main, les toucher, avant de les commander. BT : Pensez-vous donc qu’Internet apporte quelque chose à la diversité des livres ? WK : Je ne pense pas qu’Internet conduise à élargir l’offre en matière de livres. C’est seulement un moyen de distribution. Amazon et les gens de ce genre ont aujourd’hui une classification si parfaite qu’il faut que vous soyez un libraire bien Benedikt Taschen : Et bien, en voilà une jolie pièce ! Qui est-ce donc à côté de vous sur cette photo, M. König ? Walther König : C’est [Martin] Kippenberger, il avait fait la vitrine à l’époque – elle est vraiment très amusante cette photo. Il se tient là, avec sa blouse de peintre et sa palette, exactement comme on se représente un artiste… Kippen­ berger était un habitué des lieux, il arrivait toujours vers quatre heures de l’après-midi, il s’asseyait à cette table et tenait salon, servait les gens. BT : Et il ouvrait une bouteille… WK : Oui, il fallait toujours que les stagiaires aillent chercher du gin avec du jus de pomme en face… pour qu’on n’ait pas le goût de l’alcool. Kippenberger me manque beaucoup ! BT : C’était aussi un homme tellement généreux… avec des manières très agréables. WK : Oui, beaucoup de gens craignaient Kippenberger parce qu’il faisait toujours des plaisanteries un peu stupides, mais jamais ici dans la librairie ; ici il était toujours très sérieux.

ANDY WARHOL Liz #5 (Early Colored Liz), 1963 © 2011 The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts / Artists Rights Society (ARS), New York

Contemporary Art Part I

PHILLIPSDEPURY.COM

BT : Est-ce que quelqu’un est déjà venu scanner des livres avec son iPhone aujourd’hui, pour les commander ensuite sur Amazon ? WK : Oui, comme tous les jours. BT : Ils le font en douce, ou bien au grand jour ? WK : Non, plus personne ne le fait en douce, ça ne gêne plus personne. Avant, les gens avaient Ci-dessus : « Kippenberger était un habitué des lieux » : Walther König dans son bureau, Cologne, avril 2011. Photo © Benedikt Taschen. Page ci-contre : « Ce fut le début de tout le reste, la première foire d’art du monde » : König en action sur son stand à la Foire d’art contemporain de Cologne, en 1972.

encore un peu de respect et ils notaient l’ISBN en cachette. Aujourd’hui, on se sert de nous comme d’une bibliothèque publique. Les gens recopient, prennent les livres en photo, les scannent… BT : Et comment réagissez-vous ? WK : À vrai dire, nous ne faisons rien du tout. Cela nous énerve et nous ravalons notre agacement. C’est notre plus gros problème cette histoire de prix. Beaucoup d’éditeurs vendent à

« Que diriez-vous si Jeff Bezos venait vous voir et disait : “Je veux m’acheter une bibliothèque de livres d’art” ? »

p­résent à des prix bien inférieurs aux nôtres. Comment cela se passe-t-il chez vous ? Est-ce que vous tenez tête dans vos magasins ? BT : Absolument ! Mais bien sûr, pour ce qui est des prix, nous ne pouvons pas entrer en concurrence avec le marché. WK : Comment cela se passe-t-il lorsque Amazon met en vente l’encyclopédie d’Olafur Eliasson par exemple ? BT : Bon, pour les livres chers, ils ne pratiquent pas d’autres prix en règle générale, mais un livre qui coûte 50 dollars en magasin coûte chez eux dans les 33 dollars, du moins pour ce qui est des pays où il n’existe pas de prix unique. WK : Oui, et là personne ne peut s’aligner. BT : Tout à fait. Et [avec Amazon] on les reçoit — 73 —

malin lorsque vous venez au magasin et que vous devez répondre aux questions très précises que posent les clients. En matière de classification et de service, Amazon est imbattable. BT : Mais s’il en va ainsi, en général, c’est grâce à l’aide de l’ensemble des maisons d’éditions, parce qu’elles mettent les informations à disposition. WK : Oui bien sûr ! Mais c’est la fin des librairies, […] si nous ne servons plus qu’à satisfaire le créneau du luxe et l’expérience vécue des amateurs de beaux livres, sans plus répondre au large public… C’est pourtant simple : si nous perdons 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires, on peut mettre la clé sous la porte. Nous avons besoin de 80 % de notre chiffre d’affaires pour couvrir nos


Les derniers des Mohicans : les figures indétrônables du monde de l’édition, 2e partie

Son nom dit tout : Walther König, le roi [« König »] sans couronne de l’édition d’art Dans un entretien à cœur ouvert avec Benedikt Taschen, le légendaire amateur colonais du monde de l’art et des livres raconte ce qui le pousse en avant (plusieurs kilomètres d’étagères de livres), ce qui le rend fou (ceux qui scannent ses livres sans aucun respect), et pourquoi il se définit malgré tout comme un homme heureux (parce que le bonheur l’a trouvé). ensuite chez soi, deux jours plus tard, sans avoir à les porter sous le bras. WK : Imaginez que vos livres ne soient plus disponibles en librairie, mais qu’au contraire, vous ne puissiez les vendre que sur Internet : ce qui est vraiment vache, c’est que nous sommes utilisés comme source d’information, nous qui faisons les assortiments, et que nous ne recevons aucune commande. C’est un problème insoluble. Je trouve que les éditeurs devraient y réfléchir, car nous sommes non seulement vos clients, mais aussi votre publicité. Imaginez-vous que dans dix ans, pour un tiers de vos titres disons, on ne puisse plus les avoir en main, les toucher, avant de les commander. BT : Pensez-vous donc qu’Internet apporte quelque chose à la diversité des livres ? WK : Je ne pense pas qu’Internet conduise à élargir l’offre en matière de livres. C’est seulement un moyen de distribution. Amazon et les gens de ce genre ont aujourd’hui une classification si parfaite qu’il faut que vous soyez un libraire bien Benedikt Taschen : Et bien, en voilà une jolie pièce ! Qui est-ce donc à côté de vous sur cette photo, M. König ? Walther König : C’est [Martin] Kippenberger, il avait fait la vitrine à l’époque – elle est vraiment très amusante cette photo. Il se tient là, avec sa blouse de peintre et sa palette, exactement comme on se représente un artiste… Kippen­ berger était un habitué des lieux, il arrivait toujours vers quatre heures de l’après-midi, il s’asseyait à cette table et tenait salon, servait les gens. BT : Et il ouvrait une bouteille… WK : Oui, il fallait toujours que les stagiaires aillent chercher du gin avec du jus de pomme en face… pour qu’on n’ait pas le goût de l’alcool. Kippenberger me manque beaucoup ! BT : C’était aussi un homme tellement généreux… avec des manières très agréables. WK : Oui, beaucoup de gens craignaient Kippenberger parce qu’il faisait toujours des plaisanteries un peu stupides, mais jamais ici dans la librairie ; ici il était toujours très sérieux.

ANDY WARHOL Liz #5 (Early Colored Liz), 1963 © 2011 The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts / Artists Rights Society (ARS), New York

Contemporary Art Part I

PHILLIPSDEPURY.COM

BT : Est-ce que quelqu’un est déjà venu scanner des livres avec son iPhone aujourd’hui, pour les commander ensuite sur Amazon ? WK : Oui, comme tous les jours. BT : Ils le font en douce, ou bien au grand jour ? WK : Non, plus personne ne le fait en douce, ça ne gêne plus personne. Avant, les gens avaient Ci-dessus : « Kippenberger était un habitué des lieux » : Walther König dans son bureau, Cologne, avril 2011. Photo © Benedikt Taschen. Page ci-contre : « Ce fut le début de tout le reste, la première foire d’art du monde » : König en action sur son stand à la Foire d’art contemporain de Cologne, en 1972.

encore un peu de respect et ils notaient l’ISBN en cachette. Aujourd’hui, on se sert de nous comme d’une bibliothèque publique. Les gens recopient, prennent les livres en photo, les scannent… BT : Et comment réagissez-vous ? WK : À vrai dire, nous ne faisons rien du tout. Cela nous énerve et nous ravalons notre agacement. C’est notre plus gros problème cette histoire de prix. Beaucoup d’éditeurs vendent à

« Que diriez-vous si Jeff Bezos venait vous voir et disait : “Je veux m’acheter une bibliothèque de livres d’art” ? »

p­résent à des prix bien inférieurs aux nôtres. Comment cela se passe-t-il chez vous ? Est-ce que vous tenez tête dans vos magasins ? BT : Absolument ! Mais bien sûr, pour ce qui est des prix, nous ne pouvons pas entrer en concurrence avec le marché. WK : Comment cela se passe-t-il lorsque Amazon met en vente l’encyclopédie d’Olafur Eliasson par exemple ? BT : Bon, pour les livres chers, ils ne pratiquent pas d’autres prix en règle générale, mais un livre qui coûte 50 dollars en magasin coûte chez eux dans les 33 dollars, du moins pour ce qui est des pays où il n’existe pas de prix unique. WK : Oui, et là personne ne peut s’aligner. BT : Tout à fait. Et [avec Amazon] on les reçoit — 73 —

malin lorsque vous venez au magasin et que vous devez répondre aux questions très précises que posent les clients. En matière de classification et de service, Amazon est imbattable. BT : Mais s’il en va ainsi, en général, c’est grâce à l’aide de l’ensemble des maisons d’éditions, parce qu’elles mettent les informations à disposition. WK : Oui bien sûr ! Mais c’est la fin des librairies, […] si nous ne servons plus qu’à satisfaire le créneau du luxe et l’expérience vécue des amateurs de beaux livres, sans plus répondre au large public… C’est pourtant simple : si nous perdons 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires, on peut mettre la clé sous la porte. Nous avons besoin de 80 % de notre chiffre d’affaires pour couvrir nos


Ci-dessus : La vitrine de König à l’occasion de la mort de Martin Kippenberger, 1997. Photo © Lothar Schnepf. Ci-dessous : « La fin de l’après-guerre, le début d’une ère nouvelle » : Kunst der sechziger Jahre. Sammlung Ludwig im Wallraf-Richartz Museum in Köln [L’Art des années soixante. La collection Ludwig au musée WallrafRichartz de Cologne], 1968].

frais. Nous vivons pour une part essentielle de nos clients publics, c’est-à-dire des instituts, des bibliothèques, et aussi bien sûr d’un grand nom-

bre de collectionneurs que nous servons par correspondance et qui viennent ici deux ou trois fois par an. Mais le luxe que nous nous permettons avec ces surfaces spacieuses et nos nombreux collaborateurs, si nous ne pouvons l’exploiter comme il se doit et si cela se répercute sur le chiffre d’affaires, autant nous retirer tout de suite en rase campagne… BT : Que diriez-vous si Jeff Bezos [le patron d’Amazon] venait au magasin et disait : « J’ai gagné tellement d’argent que je voudrais maintenant m’acheter une bibliothèque de livres d’art » ? WK : Bon, je discuterais avec lui de ce qu’il veut et puis je lui dirais : « Laisse-nous faire, nous allons te servir de façon sérieuse et nous n’allons pas te refiler des titres dont nous voulons nous débarrasser… » Ce n’est pas du tout invraisemblable, cela arrive de temps en temps. Nous avons rassemblé un certain nombre d’excellentes bibliothèques pour des clients, dont certains sont très célèbres. Nous l’avons fait dernièrement pour un collectionneur new-yorkais qui nous a dit : « Je m’intéresse à ceci et cela et j’aimerais avoir une bibliothèque digne de ce nom sur l’art

du xxe siècle, avec ceci et cela comme point fort, et vous avez deux mois et demi pour venir à New York et me mettre les choses en place et établir la classification. » Ça nous est déjà arrivé de le faire. BT : Et quel était votre budget ? WK : Entre 200 000 et 250 000 euros. BT : Ça arrive souvent ? WK : Non, mais bien sûr on s’en frotte les mains, et pas seulement à cause du chiffre d’affaires. BT : À quelle fréquence les nouveaux clients collectionneurs viennent-ils dans votre magasin, ici à Cologne, ou bien à Berlin ? ça arrive souvent ou est-ce que ça a déjà disparu ? WK : Non, Dieu merci ça arrive encore… BT : J’ai moi aussi acheté mes premiers livres ici, chez vous ! Les prix sont encore dessus, 68 marks etc., c’était en 1972 et j’étais un petit garçon avec de longs cheveux noirs… WK : [rires] Je m’en souviens vaguement. Bon, il faut que je vous dise, je ne veux pas vous faire de compliments… BT : Si, si, allez-y, avec plaisir ! WK : Vous avez apporté une contribution essentielle [au monde de l’édition]. Mais vous vous rappelez bien comment c’était au début : à l’époque, les maisons d’édition et les libraires établis ont vu avec effroi votre arrivée sur le marché. Depuis, vous êtes devenu non seulement notre plus gros chiffre d’affaires en tant que fournisseur, mais nous avons aussi beaucoup profité de votre stratégie éditoriale, car, naturellement, vous avez amené beaucoup de gens vers les beaux livres, dans les librairies de musées, des gens qui n’imaginaient pas du tout que l’on puisse acheter un livre d’art. Le livre d’art était un luxe pour la plupart. On en offrait pour Noël ou pour le baccalauréat, mais on n’en achetait pas pour soi-même, parce que c’était tout simplement trop cher… BT : Si vous deviez recommencer aujourd’hui, vous lanceriez-vous à nouveau dans l’édition ? WK : Oui, sans hésiter ! BT : Quel âge aviez-vous lorsque vous avez pris cette décision ? WK : Ma vocation est arrivée sur le tard. J’ai d’abord étudié le droit, mais ce n’était pas mon truc. J’ai ensuite voyagé en Allemagne et je suis resté à Cologne. J’avais repéré sept ou huit librairies où faire un apprentissage. L’entretien avec le propriétaire de la petite librairie près de la cathédrale, Hans Meier, a duré un quart d’heure, puis il m’a dit (c’était juste avant Noël) : « Vous pouvez commencer le 2 janvier ! » C’était super ! Mais — 74 —

c’était un hasard ! J’aurais aussi bien pu atterrir à Francfort ou à Munich. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, aussi bien dans ma vie privée que dans les affaires, j’ai bénéficié de circonstances favorables, sur lesquelles je n’avais aucune influence. Hans Meier était un libraire passionné et très investi et je lui dois beaucoup. J’ai repris en grande partie sa manière de travailler. Indépendamment de cela, Cologne a connu un boom à cette époque. Il y avait une longue tradition de collectionneurs ici en Rhénanie et je les ai tous rencontrés… BT : Oui, c’était vraiment une grande communauté de collectionneurs, il y avait beaucoup d’avocats, de médecins et d’entrepreneurs, ici et dans toute la Rhénanie. WK : Énorme ! Et je pense que nulle part en Allemagne on ne trouve cela sous une forme comparable à celle d’ici. BT : Et quand Peter Ludwig est-il venu vous voir ? WK : C’était à mes débuts pour ainsi dire, et ce fut de nouveau un coup de chance. À l’été 1968,

« Ce serait effrayant si nous devions devenir une sorte de “zoo du livre”. » mon patron est mort soudainement et, à vrai dire, je voulais alors aller à New York chez Wittenborn, le libraire légendaire. Je me suis présenté chez lui. Il a dit oui, tu peux commencer, et là, je n’ai pas reçu cette sacrée carte verte. Je suis alors devenu indépendant et j’ai ouvert ce magasin, en février 1969, sur la Breite Strasse. Au même moment, Ludwig avait son exposition légendaire au musée Wallraf-Richartz, « L’art des années soixante », avec Rauschenberg et toutes les collections de pop art… C’est à cette occasion, à l’automne 1968, qu’a paru le catalogue L’Art des années soixante. Il n’y avait jamais eu pareil livre auparavant dans l’histoire de l’édition. BT : C’était ce livre avec la reliure en plexiglas, qui était vissé et non relié, n’est-ce pas ? WK : Un livre inutilisable, impossible à feuilleter et qu’on peut à peine ouvrir, mais il avait été illustré par Wolf Vostell et il avait des pages imprimées sur du film argenté, c’est-à-dire sur du film transparent. Il avait été produit par une imprime-

rie qui fabriquait normalement l’emballage de bonbons au praliné pour Ludwig. BT : Ah, ça m’avait étonné en effet, c’était un grand méli-mélo de toutes sortes de papiers. WK : Il y avait aussi ces tableaux montés sur du papier d’emballage brun. Le livre était un véritable objet et tout le monde était dans une sorte d’euphorie. Il régnait à Cologne une fébrilité comme on ne peut se l’imaginer aujourd’hui… BT : Est-ce que tout cela allait de pair avec la fin de l’après-guerre ? WK : Oui, tout à fait, c’était le commencement d’une nouvelle ère. Et comme le pop art était fait pour être publié, ces images étaient parfaites pour qu’on en fasse des livres. Je suis très tôt entré en contact avec Ludwig, et il m’a dit : « König, voulez-vous distribuer ce livre pour moi ? » Et ce livre m’a ouvert les portes. J’ai commercialisé ce catalogue avant même que notre librairie n’existe. Rendez-vous compte : je crois qu’on a vendu 30 000 exemplaires du livre en cinq tirages – c’est comme si on en vendait 300 000 aujourd’hui ! Oui, et cela a ensuite pris une importance sociale aussi. Je crois que le concept de « livre de table basse » vient de cette époque, il désigne les livres que l’on pose chez soi bien en vue, lorsqu’on reçoit des amis. Tout d’un coup, c’était devenu de bon goût d’avoir des livres d’art chez soi – je ne le dis pas du tout de manière négative. Ce livre a été acheté aussi par des gens qui n’avaient aucun intérêt pour l’art, mais qui voulaient être socialement de la partie. Beaucoup d’acheteurs se sont régalés, ils ont pris conscience du fait que c’est formidable de s’intéresser à l’art et ils sont devenus des clients fidèles. À cela est venue s’ajouter une évolution tout autre : l’art conceptuel. Pour les artistes de ce mouvement, le livre était le meilleur médium qui soit pour véhiculer leurs idées et les rendre publiques. C’était les « artist books », aujourd’hui légendaires, réalisés par des artistes comme Lawrence Weiner, Sol LeWitt, etc. Ces livres m’intéressent beaucoup aujourd’hui encore et ils occupent une section importante de notre librairie. À Pâques 1970, Joseph Kosuth a fait chez nous une vitrine, et pendant l’été 1969, Gilbert & Georges ont présenté chez nous Side by Side, ce parallélisme s’est très bien combiné. Mais, à l’époque, l’internationalité n’était bien sûr pas encore aussi prononcée. Dans la librairie

près de la cathédrale, nous n’avions pas de livres d’art en anglais, tout venait soit de Paris, soit de la Suisse, et nous avons à vrai dire commencé à regarder du côté de l’Amérique et de l’Angleterre, à partir de nos contacts justement, ce qui était compliqué au début… Je me souviens encore du premier livre sur Magritte, c’était un catalogue du Museum for Modern Art, un petit catalogue tout fin, très beau, beaucoup de collègues ne le comprenaient pas, « on se moque de nous, qu’est-ce que c’est que ce truc ? » C’était tellement étranger, cette histoire de récupération, cette mutation précisément de la France vers les états-Unis, cela était inédit à l’époque, comprenez-le bien…

« C’était le début d’une nouvelle ère. Et le pop art était fait pour être publié. » Les expressionnistes américains étaient encore passablement exotiques ici ! BT : Et cette photo ici [qui montre l’appartement new-yorkais de Peggy Guggenheim, voir p. 70-71], est-ce que ça ressemblait à cela chez les collectionneurs dans les années soixante ? WK : Oui, c’était bien sûr quelque chose de tout à fait singulier… Bon, naturellement, chez nous, c’était plus bourgeois, il n’y avait pas encore de Calder ou autre… Mais ça a un petit quelque chose de cela… Ils étaient beaucoup moins ­nombreux, c’était un cercle plus restreint. Les gens étaient habillés de manière plus formelle.

WK : Ce qui s’est aujourd’hui follement développé, ce ne sont pas tellement les superclassiques, par exemple les impressionnistes – un Calder est peut-être aujourd’hui dix fois plus cher qu’à l’époque. Mais vous pouviez acheter un tableau de Richter pour 500 marks, et un Polke pour 300 marks, et ils coûtent aujourd’hui quelques millions environ, une chose pareille n’était pas prévisible, absolument pas ! BT : Pensez-vous que les artistes ont été surpris ? WK : Oui, j’en suis convaincu. Je ne crois pas que l’on s’attendait à ce que l’art soit ainsi vu comme un investissement. Nous sommes à vrai dire très privilégiés sur le marché, nous en tant que librairie spécialisée, parce que nous avons affaire pour l’essentiel à des gens qui s’intéressent sérieusement à l’art, et qui se penchent sur la question, et il est bien sûr possible d’espérer, dans notre domaine, que les choses que l’on achète aujourd’hui deviendront significativement plus chères dans quelques années. Ce facteur spéculatif joue un grand rôle pour certaines choses… Par exemple, nous avons fait un livre avec Gerhard Richter il y a cinq ans, et il y avait un tirage de tête qui coûtait 6 000 euros, et l’un d’eux vient d’être vendu aux enchères pour 58 000 euros. Cela arrive aussi, mais c’est bien sûr exceptionnel. BT : Et le premier marché d’art ici, à Cologne [en 1967, c’est le précurseur de l’ART COLOGNE d’aujourd’hui], qu’est-ce que cela a déclenché ? WK : Ça a été le début de tout le reste, la première foire d’art contemporain du monde – il n’y en avait pas eu auparavant. C’était au Gürzenich [célèbre salle des fêtes colonaise], c’était comme une fête de famille. Des stands très modestes,

Ci-contre : Gilbert & Georges présentent leur premier livre d’artiste paru chez König, Side by Side, Cologne, 1971. Ci-dessous : De 6 000 à 58 000 euros en cinq ans : War Cut de Gerhard Richter. Il s’agit ici de l’édition de tête, avec une reliure peinte par l’artiste.

On portait costume et cravate, évidemment, du moins dans les vernissages. BT : Combien de gens venaient aux grands vernissages ? WK : Pour Ludwig au musée, en 1968, je ne me rappelle plus combien de gens étaient là, mais dans les expositions de galeries, c’était déjà beaucoup si 50 personnes venaient, on se connaissait donc… c’était un groupe de gens convaincus. BT : Auriez-vous pensé que le marché de l’art évoluerait pour devenir ce qu’il est aujourd’hui ? WK : Non, pas à l’époque, rien ne le laissait penser. BT : Dans les années soixante-dix, les prix les plus élevés pour le tableau d’un artiste contemporain s’élevaient, disons, à 50 000 marks, c’était à l’époque une somme d’argent incroyable ! — 75 —

mais avec d’excellentes choses. Le marché d’art s’est tenu par la suite dans la Kunsthalle, et il était accompagné d’une exposition organisée par des galeristes. Tout cela a été suivi à l’étranger avec une attention extraordinaire – et a également attiré de nombreux visiteurs. À la librairie, on recevait aussi régulièrement Ileana Sonnabend et Leo Castelli, ainsi que des collectionneurs et les galeristes internationaux, américains avant tout. Ileana Sonnabend est ainsi venu à Cologne quatre fois dans l’année ! Sidney Janis, le légendaire marchand d’art américain, était régulièrement ici. Cologne était alors véritablement le centre et les artistes étaient heureux ici, ils disaient : « Chez vous, c’est formidable. Tu peux fumer un joint dans le bistrot et personne ne le remarque ! »


Ci-dessus : La vitrine de König à l’occasion de la mort de Martin Kippenberger, 1997. Photo © Lothar Schnepf. Ci-dessous : « La fin de l’après-guerre, le début d’une ère nouvelle » : Kunst der sechziger Jahre. Sammlung Ludwig im Wallraf-Richartz Museum in Köln [L’Art des années soixante. La collection Ludwig au musée WallrafRichartz de Cologne], 1968].

frais. Nous vivons pour une part essentielle de nos clients publics, c’est-à-dire des instituts, des bibliothèques, et aussi bien sûr d’un grand nom-

bre de collectionneurs que nous servons par correspondance et qui viennent ici deux ou trois fois par an. Mais le luxe que nous nous permettons avec ces surfaces spacieuses et nos nombreux collaborateurs, si nous ne pouvons l’exploiter comme il se doit et si cela se répercute sur le chiffre d’affaires, autant nous retirer tout de suite en rase campagne… BT : Que diriez-vous si Jeff Bezos [le patron d’Amazon] venait au magasin et disait : « J’ai gagné tellement d’argent que je voudrais maintenant m’acheter une bibliothèque de livres d’art » ? WK : Bon, je discuterais avec lui de ce qu’il veut et puis je lui dirais : « Laisse-nous faire, nous allons te servir de façon sérieuse et nous n’allons pas te refiler des titres dont nous voulons nous débarrasser… » Ce n’est pas du tout invraisemblable, cela arrive de temps en temps. Nous avons rassemblé un certain nombre d’excellentes bibliothèques pour des clients, dont certains sont très célèbres. Nous l’avons fait dernièrement pour un collectionneur new-yorkais qui nous a dit : « Je m’intéresse à ceci et cela et j’aimerais avoir une bibliothèque digne de ce nom sur l’art

du xxe siècle, avec ceci et cela comme point fort, et vous avez deux mois et demi pour venir à New York et me mettre les choses en place et établir la classification. » Ça nous est déjà arrivé de le faire. BT : Et quel était votre budget ? WK : Entre 200 000 et 250 000 euros. BT : Ça arrive souvent ? WK : Non, mais bien sûr on s’en frotte les mains, et pas seulement à cause du chiffre d’affaires. BT : À quelle fréquence les nouveaux clients collectionneurs viennent-ils dans votre magasin, ici à Cologne, ou bien à Berlin ? ça arrive souvent ou est-ce que ça a déjà disparu ? WK : Non, Dieu merci ça arrive encore… BT : J’ai moi aussi acheté mes premiers livres ici, chez vous ! Les prix sont encore dessus, 68 marks etc., c’était en 1972 et j’étais un petit garçon avec de longs cheveux noirs… WK : [rires] Je m’en souviens vaguement. Bon, il faut que je vous dise, je ne veux pas vous faire de compliments… BT : Si, si, allez-y, avec plaisir ! WK : Vous avez apporté une contribution essentielle [au monde de l’édition]. Mais vous vous rappelez bien comment c’était au début : à l’époque, les maisons d’édition et les libraires établis ont vu avec effroi votre arrivée sur le marché. Depuis, vous êtes devenu non seulement notre plus gros chiffre d’affaires en tant que fournisseur, mais nous avons aussi beaucoup profité de votre stratégie éditoriale, car, naturellement, vous avez amené beaucoup de gens vers les beaux livres, dans les librairies de musées, des gens qui n’imaginaient pas du tout que l’on puisse acheter un livre d’art. Le livre d’art était un luxe pour la plupart. On en offrait pour Noël ou pour le baccalauréat, mais on n’en achetait pas pour soi-même, parce que c’était tout simplement trop cher… BT : Si vous deviez recommencer aujourd’hui, vous lanceriez-vous à nouveau dans l’édition ? WK : Oui, sans hésiter ! BT : Quel âge aviez-vous lorsque vous avez pris cette décision ? WK : Ma vocation est arrivée sur le tard. J’ai d’abord étudié le droit, mais ce n’était pas mon truc. J’ai ensuite voyagé en Allemagne et je suis resté à Cologne. J’avais repéré sept ou huit librairies où faire un apprentissage. L’entretien avec le propriétaire de la petite librairie près de la cathédrale, Hans Meier, a duré un quart d’heure, puis il m’a dit (c’était juste avant Noël) : « Vous pouvez commencer le 2 janvier ! » C’était super ! Mais — 74 —

c’était un hasard ! J’aurais aussi bien pu atterrir à Francfort ou à Munich. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, aussi bien dans ma vie privée que dans les affaires, j’ai bénéficié de circonstances favorables, sur lesquelles je n’avais aucune influence. Hans Meier était un libraire passionné et très investi et je lui dois beaucoup. J’ai repris en grande partie sa manière de travailler. Indépendamment de cela, Cologne a connu un boom à cette époque. Il y avait une longue tradition de collectionneurs ici en Rhénanie et je les ai tous rencontrés… BT : Oui, c’était vraiment une grande communauté de collectionneurs, il y avait beaucoup d’avocats, de médecins et d’entrepreneurs, ici et dans toute la Rhénanie. WK : Énorme ! Et je pense que nulle part en Allemagne on ne trouve cela sous une forme comparable à celle d’ici. BT : Et quand Peter Ludwig est-il venu vous voir ? WK : C’était à mes débuts pour ainsi dire, et ce fut de nouveau un coup de chance. À l’été 1968,

« Ce serait effrayant si nous devions devenir une sorte de “zoo du livre”. » mon patron est mort soudainement et, à vrai dire, je voulais alors aller à New York chez Wittenborn, le libraire légendaire. Je me suis présenté chez lui. Il a dit oui, tu peux commencer, et là, je n’ai pas reçu cette sacrée carte verte. Je suis alors devenu indépendant et j’ai ouvert ce magasin, en février 1969, sur la Breite Strasse. Au même moment, Ludwig avait son exposition légendaire au musée Wallraf-Richartz, « L’art des années soixante », avec Rauschenberg et toutes les collections de pop art… C’est à cette occasion, à l’automne 1968, qu’a paru le catalogue L’Art des années soixante. Il n’y avait jamais eu pareil livre auparavant dans l’histoire de l’édition. BT : C’était ce livre avec la reliure en plexiglas, qui était vissé et non relié, n’est-ce pas ? WK : Un livre inutilisable, impossible à feuilleter et qu’on peut à peine ouvrir, mais il avait été illustré par Wolf Vostell et il avait des pages imprimées sur du film argenté, c’est-à-dire sur du film transparent. Il avait été produit par une imprime-

rie qui fabriquait normalement l’emballage de bonbons au praliné pour Ludwig. BT : Ah, ça m’avait étonné en effet, c’était un grand méli-mélo de toutes sortes de papiers. WK : Il y avait aussi ces tableaux montés sur du papier d’emballage brun. Le livre était un véritable objet et tout le monde était dans une sorte d’euphorie. Il régnait à Cologne une fébrilité comme on ne peut se l’imaginer aujourd’hui… BT : Est-ce que tout cela allait de pair avec la fin de l’après-guerre ? WK : Oui, tout à fait, c’était le commencement d’une nouvelle ère. Et comme le pop art était fait pour être publié, ces images étaient parfaites pour qu’on en fasse des livres. Je suis très tôt entré en contact avec Ludwig, et il m’a dit : « König, voulez-vous distribuer ce livre pour moi ? » Et ce livre m’a ouvert les portes. J’ai commercialisé ce catalogue avant même que notre librairie n’existe. Rendez-vous compte : je crois qu’on a vendu 30 000 exemplaires du livre en cinq tirages – c’est comme si on en vendait 300 000 aujourd’hui ! Oui, et cela a ensuite pris une importance sociale aussi. Je crois que le concept de « livre de table basse » vient de cette époque, il désigne les livres que l’on pose chez soi bien en vue, lorsqu’on reçoit des amis. Tout d’un coup, c’était devenu de bon goût d’avoir des livres d’art chez soi – je ne le dis pas du tout de manière négative. Ce livre a été acheté aussi par des gens qui n’avaient aucun intérêt pour l’art, mais qui voulaient être socialement de la partie. Beaucoup d’acheteurs se sont régalés, ils ont pris conscience du fait que c’est formidable de s’intéresser à l’art et ils sont devenus des clients fidèles. À cela est venue s’ajouter une évolution tout autre : l’art conceptuel. Pour les artistes de ce mouvement, le livre était le meilleur médium qui soit pour véhiculer leurs idées et les rendre publiques. C’était les « artist books », aujourd’hui légendaires, réalisés par des artistes comme Lawrence Weiner, Sol LeWitt, etc. Ces livres m’intéressent beaucoup aujourd’hui encore et ils occupent une section importante de notre librairie. À Pâques 1970, Joseph Kosuth a fait chez nous une vitrine, et pendant l’été 1969, Gilbert & Georges ont présenté chez nous Side by Side, ce parallélisme s’est très bien combiné. Mais, à l’époque, l’internationalité n’était bien sûr pas encore aussi prononcée. Dans la librairie

près de la cathédrale, nous n’avions pas de livres d’art en anglais, tout venait soit de Paris, soit de la Suisse, et nous avons à vrai dire commencé à regarder du côté de l’Amérique et de l’Angleterre, à partir de nos contacts justement, ce qui était compliqué au début… Je me souviens encore du premier livre sur Magritte, c’était un catalogue du Museum for Modern Art, un petit catalogue tout fin, très beau, beaucoup de collègues ne le comprenaient pas, « on se moque de nous, qu’est-ce que c’est que ce truc ? » C’était tellement étranger, cette histoire de récupération, cette mutation précisément de la France vers les états-Unis, cela était inédit à l’époque, comprenez-le bien…

« C’était le début d’une nouvelle ère. Et le pop art était fait pour être publié. » Les expressionnistes américains étaient encore passablement exotiques ici ! BT : Et cette photo ici [qui montre l’appartement new-yorkais de Peggy Guggenheim, voir p. 70-71], est-ce que ça ressemblait à cela chez les collectionneurs dans les années soixante ? WK : Oui, c’était bien sûr quelque chose de tout à fait singulier… Bon, naturellement, chez nous, c’était plus bourgeois, il n’y avait pas encore de Calder ou autre… Mais ça a un petit quelque chose de cela… Ils étaient beaucoup moins ­nombreux, c’était un cercle plus restreint. Les gens étaient habillés de manière plus formelle.

WK : Ce qui s’est aujourd’hui follement développé, ce ne sont pas tellement les superclassiques, par exemple les impressionnistes – un Calder est peut-être aujourd’hui dix fois plus cher qu’à l’époque. Mais vous pouviez acheter un tableau de Richter pour 500 marks, et un Polke pour 300 marks, et ils coûtent aujourd’hui quelques millions environ, une chose pareille n’était pas prévisible, absolument pas ! BT : Pensez-vous que les artistes ont été surpris ? WK : Oui, j’en suis convaincu. Je ne crois pas que l’on s’attendait à ce que l’art soit ainsi vu comme un investissement. Nous sommes à vrai dire très privilégiés sur le marché, nous en tant que librairie spécialisée, parce que nous avons affaire pour l’essentiel à des gens qui s’intéressent sérieusement à l’art, et qui se penchent sur la question, et il est bien sûr possible d’espérer, dans notre domaine, que les choses que l’on achète aujourd’hui deviendront significativement plus chères dans quelques années. Ce facteur spéculatif joue un grand rôle pour certaines choses… Par exemple, nous avons fait un livre avec Gerhard Richter il y a cinq ans, et il y avait un tirage de tête qui coûtait 6 000 euros, et l’un d’eux vient d’être vendu aux enchères pour 58 000 euros. Cela arrive aussi, mais c’est bien sûr exceptionnel. BT : Et le premier marché d’art ici, à Cologne [en 1967, c’est le précurseur de l’ART COLOGNE d’aujourd’hui], qu’est-ce que cela a déclenché ? WK : Ça a été le début de tout le reste, la première foire d’art contemporain du monde – il n’y en avait pas eu auparavant. C’était au Gürzenich [célèbre salle des fêtes colonaise], c’était comme une fête de famille. Des stands très modestes,

Ci-contre : Gilbert & Georges présentent leur premier livre d’artiste paru chez König, Side by Side, Cologne, 1971. Ci-dessous : De 6 000 à 58 000 euros en cinq ans : War Cut de Gerhard Richter. Il s’agit ici de l’édition de tête, avec une reliure peinte par l’artiste.

On portait costume et cravate, évidemment, du moins dans les vernissages. BT : Combien de gens venaient aux grands vernissages ? WK : Pour Ludwig au musée, en 1968, je ne me rappelle plus combien de gens étaient là, mais dans les expositions de galeries, c’était déjà beaucoup si 50 personnes venaient, on se connaissait donc… c’était un groupe de gens convaincus. BT : Auriez-vous pensé que le marché de l’art évoluerait pour devenir ce qu’il est aujourd’hui ? WK : Non, pas à l’époque, rien ne le laissait penser. BT : Dans les années soixante-dix, les prix les plus élevés pour le tableau d’un artiste contemporain s’élevaient, disons, à 50 000 marks, c’était à l’époque une somme d’argent incroyable ! — 75 —

mais avec d’excellentes choses. Le marché d’art s’est tenu par la suite dans la Kunsthalle, et il était accompagné d’une exposition organisée par des galeristes. Tout cela a été suivi à l’étranger avec une attention extraordinaire – et a également attiré de nombreux visiteurs. À la librairie, on recevait aussi régulièrement Ileana Sonnabend et Leo Castelli, ainsi que des collectionneurs et les galeristes internationaux, américains avant tout. Ileana Sonnabend est ainsi venu à Cologne quatre fois dans l’année ! Sidney Janis, le légendaire marchand d’art américain, était régulièrement ici. Cologne était alors véritablement le centre et les artistes étaient heureux ici, ils disaient : « Chez vous, c’est formidable. Tu peux fumer un joint dans le bistrot et personne ne le remarque ! »


BT : On peut toujours fumer chez vous, il n’y a pas d’interdiction de fumer ! [Walther König fume depuis le début de l’entretien.] Et trouve-ton aujourd’hui encore des légendes du monde de l’art, ici à Cologne ? Larry Gagosian, quand est-il venu pour la dernière fois ? WK : Nous nous connaissons bien, mais il n’est jamais venu au magasin. S’il avait commencé vingt ans plus tôt, il serait venu, sans aucun doute… Bon, Marian Goodman vient de temps en temps, parce qu’elle rend visite ensuite à Gerhard Richter. Barbara Gladstone vient juste de passer, parce qu’Andro Wekula, un de ses artistes, exposait à Cassel. Mais ces gens nous manquent vraiment beaucoup, et c’est aussi extrêmement négatif pour les affaires. Quand Simon de Pury vient, et il venait autrefois trois fois par an, il achète pour quelques milliers d’euros. Ils continuent à commander leurs livres chez nous, mais seulement quand ils en ont besoin. Mais lorsque nous les recevons dans la librairie, ils font le tour pendant une demi-heure…

« Le bonheur me trouvera-t-il ?Un titre merveilleux. Le bonheur vous a trouvé ! » BT : … et ils scannent tout ! [rires] WK : Non, ils achètent ! BT : Que pensez-vous, M. König, dans dix ans, à quoi le marché va-t-il ressembler, si ça continue sur cette lancée ? WK : Notre librairie existera encore dans dix ans, j’en suis fermement convaincu, mais ce serait tout à fait effrayant si nous devions devenir une sorte de « zoo du livre », si nous ne devions plus vendre des livres utiles, mais seulement des pièces de collection… si nous devenions une « boutique de glamour », si nous figurions dans les guides touristiques avec la recommandation « Allez à la librairie König, c’est l’une des dernières librairies à visiter ». BT : Notre série d’entretiens s’intitule « Les derniers des Mohicans ».

WK : Arrêtez tout de suite, je trouve que c’est un très mauvais titre M. Taschen [tous deux rient]… c’est vraiment odieux ! BT : M. König, quel est le livre que vous avez édité qui a rencontré le plus grand succès ?

WK : Findet mich das Glück ? [Le Bonheur me trouvera-t-il ?] de Fischli/Weiss. L’édition allemande est l’original. BT : Combien d’exemplaires en avez-vous vendu ? WK : À l’heure actuelle ? Plus de 200 000 – pour nous, c’est sensationnel. BT : Pas seulement pour vous, c’est sensationnel pour tout le monde ! Combien coûte-t-il ? WK : 9,95 euros. BT : Super ! Qu’avez-vous pensé au début, lorsque Fischli/Weiss sont venus vous voir ? WK : Nous avons fait beaucoup de livres avec Fischli/Weiss. Je dirige cette maison d’éditions très modestement comme une maison d’édition d’auteurs, nous nous concentrons donc sur certains artistes dont j’estime le travail et que j’apprécie personnellement. Et Peter Fischli m’a un jour téléphoné en me disant : « Nous avons un nouveau livre » et, puisque nous nous vouvoyons avec presque tous les artistes, « voulez-vous le publier ? », et j’ai répondu : « Oui bien sûr, avec plaisir » – « Mais vous ne l’avez pas encore vu ! » Ce à quoi j’ai répondu : « Nous avons fait maintenant six ou sept livres, je suis derrière vous – si pour une fois vous faites un livre moyen, nous le faisons aussi. » Et ça a été notre meilleure vente !

Nous avons commencé très naïvement avec 2 000 exemplaires… Ensuite j’en ai imprimé encore 2 000, puis 3 000, 5 000, et ensuite seulement nous avons commencé à imprimer 10 000 ou 20 000 exemplaires. Depuis, il existe en italien ! Nous avons reçu un Lion d’or à Venise pour le livre et pour l’installation – l’édition japonaise a paru en décembre, et l’édition anglaise en est à son cinquième tirage. [rires] BT : Et pouvez-vous vous l’expliquer ? WK : Oui, parce que c’est un livre formidable ! BT : Je suis aussi de cet avis ! un classique immédiat ! WK : C’est un must pour toutes les familles, un livre que l’on ne range jamais sur ses étagères, parfait pour la lecture au petit coin, parfait en toutes circonstances. Les questions sont vraiment des paroles de sagesse sur la vie…. BT : « Le bonheur me trouvera-t-il ? C’est aussi un merveilleux titre. Et cela nous ramène encore à

LUTRIN en acrylique transparent

vous. Le bonheur vous a trouvé ! Moi aussi, Dieu merci ; nous pouvons faire exactement ce dont nous avons envie et nous sommes en plus payés pour ça ! » WK : Ce qui contribue aussi absolument à mon sentiment de bonheur, c’est notre esprit d’équipe… Si j’ai un don, je dirais que c’en est un essentiel que de m’attacher des collaborateurs travailleurs, d’une loyauté sans faille. Oui, et parfois – ou de temps à autre – on fait des livres pour lesquels on éprouve une fierté totale, et c’est aussi cela, un sentiment de bonheur, n’est-ce pas ? Faire des livres en fait partie en tout cas ! BT : Y a-t-il des moments dans la vie qui transforment la vie d’une jeune personne ? WK : Oui, pour moi ce fut le cas. C’était le premier jour où je suis arrivé dans la librairie, j’ai alors su que cet instant allait changer ma vie. BT : Pensez-vous qu’il manque quelque chose à l’être humain si cela ne se produit pas ? WK : Ah, si on n’a pas le sentiment d’être heureux, on ne le remarque pas. Mais pour moi c’était tout à fait évident. BT : Lorsque vous avez vu le premier livre TASCHEN ? WK : Tout à fait [rires]. Je ressens cela avec les livres TASCHEN, 5 ou 6 fois par saison…

Idéal pour formats

XL

En haut au centre : Le best-seller des éditions Walther König Findet mich das Glück ? [Le Bonheur me trouverat-il ?] de Peter Fischli et David Weiss, avec plus de 200 000 exemplaires vendus. Ci-contre et en haut à droite : Deux livres d’artistes de TASCHEN datant du siècle dernier : Albert Oehlen (ci-contre), 1997, tirage de 25 exemplaires, et Martin Kippenberger (en haut à droite), 1991, tirage de 50 exemplaires : « Ils ont la grande classe, ce sont mes livres préférés des débuts de TASCHEN. »

— 76 —

¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement


BT : On peut toujours fumer chez vous, il n’y a pas d’interdiction de fumer ! [Walther König fume depuis le début de l’entretien.] Et trouve-ton aujourd’hui encore des légendes du monde de l’art, ici à Cologne ? Larry Gagosian, quand est-il venu pour la dernière fois ? WK : Nous nous connaissons bien, mais il n’est jamais venu au magasin. S’il avait commencé vingt ans plus tôt, il serait venu, sans aucun doute… Bon, Marian Goodman vient de temps en temps, parce qu’elle rend visite ensuite à Gerhard Richter. Barbara Gladstone vient juste de passer, parce qu’Andro Wekula, un de ses artistes, exposait à Cassel. Mais ces gens nous manquent vraiment beaucoup, et c’est aussi extrêmement négatif pour les affaires. Quand Simon de Pury vient, et il venait autrefois trois fois par an, il achète pour quelques milliers d’euros. Ils continuent à commander leurs livres chez nous, mais seulement quand ils en ont besoin. Mais lorsque nous les recevons dans la librairie, ils font le tour pendant une demi-heure…

« Le bonheur me trouvera-t-il ?Un titre merveilleux. Le bonheur vous a trouvé ! » BT : … et ils scannent tout ! [rires] WK : Non, ils achètent ! BT : Que pensez-vous, M. König, dans dix ans, à quoi le marché va-t-il ressembler, si ça continue sur cette lancée ? WK : Notre librairie existera encore dans dix ans, j’en suis fermement convaincu, mais ce serait tout à fait effrayant si nous devions devenir une sorte de « zoo du livre », si nous ne devions plus vendre des livres utiles, mais seulement des pièces de collection… si nous devenions une « boutique de glamour », si nous figurions dans les guides touristiques avec la recommandation « Allez à la librairie König, c’est l’une des dernières librairies à visiter ». BT : Notre série d’entretiens s’intitule « Les derniers des Mohicans ».

WK : Arrêtez tout de suite, je trouve que c’est un très mauvais titre M. Taschen [tous deux rient]… c’est vraiment odieux ! BT : M. König, quel est le livre que vous avez édité qui a rencontré le plus grand succès ?

WK : Findet mich das Glück ? [Le Bonheur me trouvera-t-il ?] de Fischli/Weiss. L’édition allemande est l’original. BT : Combien d’exemplaires en avez-vous vendu ? WK : À l’heure actuelle ? Plus de 200 000 – pour nous, c’est sensationnel. BT : Pas seulement pour vous, c’est sensationnel pour tout le monde ! Combien coûte-t-il ? WK : 9,95 euros. BT : Super ! Qu’avez-vous pensé au début, lorsque Fischli/Weiss sont venus vous voir ? WK : Nous avons fait beaucoup de livres avec Fischli/Weiss. Je dirige cette maison d’éditions très modestement comme une maison d’édition d’auteurs, nous nous concentrons donc sur certains artistes dont j’estime le travail et que j’apprécie personnellement. Et Peter Fischli m’a un jour téléphoné en me disant : « Nous avons un nouveau livre » et, puisque nous nous vouvoyons avec presque tous les artistes, « voulez-vous le publier ? », et j’ai répondu : « Oui bien sûr, avec plaisir » – « Mais vous ne l’avez pas encore vu ! » Ce à quoi j’ai répondu : « Nous avons fait maintenant six ou sept livres, je suis derrière vous – si pour une fois vous faites un livre moyen, nous le faisons aussi. » Et ça a été notre meilleure vente !

Nous avons commencé très naïvement avec 2 000 exemplaires… Ensuite j’en ai imprimé encore 2 000, puis 3 000, 5 000, et ensuite seulement nous avons commencé à imprimer 10 000 ou 20 000 exemplaires. Depuis, il existe en italien ! Nous avons reçu un Lion d’or à Venise pour le livre et pour l’installation – l’édition japonaise a paru en décembre, et l’édition anglaise en est à son cinquième tirage. [rires] BT : Et pouvez-vous vous l’expliquer ? WK : Oui, parce que c’est un livre formidable ! BT : Je suis aussi de cet avis ! un classique immédiat ! WK : C’est un must pour toutes les familles, un livre que l’on ne range jamais sur ses étagères, parfait pour la lecture au petit coin, parfait en toutes circonstances. Les questions sont vraiment des paroles de sagesse sur la vie…. BT : « Le bonheur me trouvera-t-il ? C’est aussi un merveilleux titre. Et cela nous ramène encore à

LUTRIN en acrylique transparent

vous. Le bonheur vous a trouvé ! Moi aussi, Dieu merci ; nous pouvons faire exactement ce dont nous avons envie et nous sommes en plus payés pour ça ! » WK : Ce qui contribue aussi absolument à mon sentiment de bonheur, c’est notre esprit d’équipe… Si j’ai un don, je dirais que c’en est un essentiel que de m’attacher des collaborateurs travailleurs, d’une loyauté sans faille. Oui, et parfois – ou de temps à autre – on fait des livres pour lesquels on éprouve une fierté totale, et c’est aussi cela, un sentiment de bonheur, n’est-ce pas ? Faire des livres en fait partie en tout cas ! BT : Y a-t-il des moments dans la vie qui transforment la vie d’une jeune personne ? WK : Oui, pour moi ce fut le cas. C’était le premier jour où je suis arrivé dans la librairie, j’ai alors su que cet instant allait changer ma vie. BT : Pensez-vous qu’il manque quelque chose à l’être humain si cela ne se produit pas ? WK : Ah, si on n’a pas le sentiment d’être heureux, on ne le remarque pas. Mais pour moi c’était tout à fait évident. BT : Lorsque vous avez vu le premier livre TASCHEN ? WK : Tout à fait [rires]. Je ressens cela avec les livres TASCHEN, 5 ou 6 fois par saison…

Idéal pour formats

XL

En haut au centre : Le best-seller des éditions Walther König Findet mich das Glück ? [Le Bonheur me trouverat-il ?] de Peter Fischli et David Weiss, avec plus de 200 000 exemplaires vendus. Ci-contre et en haut à droite : Deux livres d’artistes de TASCHEN datant du siècle dernier : Albert Oehlen (ci-contre), 1997, tirage de 25 exemplaires, et Martin Kippenberger (en haut à droite), 1991, tirage de 50 exemplaires : « Ils ont la grande classe, ce sont mes livres préférés des débuts de TASCHEN. »

— 76 —

¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement


Valeur actuelle

10 000

« Les ouvrages de TASCHEN sont conçus comme des collectors. Un livre TASCHEN prend de la valeur ur quasiment dès sa sortie en librairie. »

(667 %)

— Richard David, Abebooks, numéro un des sites Internet de livres anciens

€ €

2 500 (200 %)

1 000

7 500 (150 %)

(400 %)

600

1 250

(250 %)

Depuis le début de l’aventure TASCHEN, en 1980, notre objectif est de produire les plus beaux livres du monde. Quels que soient le sujet traité et le prix de vente – de 10 à 10 000 euros –, nous nous efforçons de concevoir, de fabriquer et de présenter chacun de nos ouvrages comme une œuvre d’art en apportant le plus grand soin au moindre détail. En plus de posséder des livres rares et exceptionnels, les collectionneurs qui achètent un ouvrage en édition limitée voient la valeur de leur acquisition augmenter avec le temps. Nos éditions collector sont réputées pour la progression de leur valeur, qui peut atteindre jusqu’à dix fois leur prix d’origine. En voici quelques exemples :

2 500

€ (171 %)

(200 %)

300

€ (200 %)

3 000

12 500 (313 %)

2 000

(160 %)

(200 %))

1999

2006

Tirage : 10 000 ex.

Tirage : 2 500 ex.

€ 1 500

€ 1 250

2005 2007 € 250

Tirage : 1 000 ex.

€ 5 000

édition de luxe, tirage : 100 ex.

2008

2002

Tirage : 1 000 ex.

Tirage : 2 500 ex.

€ 500

€ 1 250

2006 2005 € 350

Tirage : 1 000 ex.

€ 150

Première édition

2010 010

2008

édition ition de luxe, tirage :: 300 ex.

Tirage : 1 500 ex.

€ 750 0

€ 750

(200 %)

2009

2009

2010

édition de luxe, tirage : 125 ex.

édition de luxe, tirage : 100 ex.

Tirage : 1 000 ex.

Première édition

€ 1 250

(167 %)

1 000

2007

€ 4 000

Demain, quelle valeur ?

???

??? 5 000

(400 %)

1 500 00

(286 %)

Demain, quelle valeur ?

€ €

1 000

€ 500

€ 150

2010

2010

2011

édition de luxe, tirage : 100 ex.

Tirage : 1 500 ex.

Tirage : 750 ex.

€ 3 000

€ 350

€ 750


Valeur actuelle

10 000

« Les ouvrages de TASCHEN sont conçus comme des collectors. Un livre TASCHEN prend de la valeur ur quasiment dès sa sortie en librairie. »

(667 %)

— Richard David, Abebooks, numéro un des sites Internet de livres anciens

€ €

2 500 (200 %)

1 000

7 500 (150 %)

(400 %)

600

1 250

(250 %)

Depuis le début de l’aventure TASCHEN, en 1980, notre objectif est de produire les plus beaux livres du monde. Quels que soient le sujet traité et le prix de vente – de 10 à 10 000 euros –, nous nous efforçons de concevoir, de fabriquer et de présenter chacun de nos ouvrages comme une œuvre d’art en apportant le plus grand soin au moindre détail. En plus de posséder des livres rares et exceptionnels, les collectionneurs qui achètent un ouvrage en édition limitée voient la valeur de leur acquisition augmenter avec le temps. Nos éditions collector sont réputées pour la progression de leur valeur, qui peut atteindre jusqu’à dix fois leur prix d’origine. En voici quelques exemples :

2 500

€ (171 %)

(200 %)

300

€ (200 %)

3 000

12 500 (313 %)

2 000

(160 %)

(200 %))

1999

2006

Tirage : 10 000 ex.

Tirage : 2 500 ex.

€ 1 500

€ 1 250

2005 2007 € 250

Tirage : 1 000 ex.

€ 5 000

édition de luxe, tirage : 100 ex.

2008

2002

Tirage : 1 000 ex.

Tirage : 2 500 ex.

€ 500

€ 1 250

2006 2005 € 350

Tirage : 1 000 ex.

€ 150

Première édition

2010 010

2008

édition ition de luxe, tirage :: 300 ex.

Tirage : 1 500 ex.

€ 750 0

€ 750

(200 %)

2009

2009

2010

édition de luxe, tirage : 125 ex.

édition de luxe, tirage : 100 ex.

Tirage : 1 000 ex.

Première édition

€ 1 250

(167 %)

1 000

2007

€ 4 000

Demain, quelle valeur ?

???

??? 5 000

(400 %)

1 500 00

(286 %)

Demain, quelle valeur ?

€ €

1 000

€ 500

€ 150

2010

2010

2011

édition de luxe, tirage : 100 ex.

Tirage : 1 500 ex.

Tirage : 750 ex.

€ 3 000

€ 350

€ 750


Maîtres et mono­ graphies « Photographes A–Z est le genre de livre dont la lecture peut vous absorber pendant des heures ; on y trouve tout, depuis les portraits des riches et célèbres jusqu’à la correspondance de guerre, en passant par le photojournalisme et ses clichés bruts de décoffrage. En un mot, un ouvrage simplement époustouflant. »

Une encyclopédie des photographes du xxe siècle, œuvres à l’appui

—Computer Arts Projects, Londres

Inclus : exemples de photos imprimées de chaque artiste ; introduction à l’histoire de la fabrication des livres sous l’angle de la photo, de la typographie et du design ; biographie et carrière des photographes ; bibliographies ; listes d’expositions.

Photographes A–Z Hans-Michael Koetzle Relié, format : 25 x 31,7 cm, 444 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 — 80 —


Maîtres et mono­ graphies « Photographes A–Z est le genre de livre dont la lecture peut vous absorber pendant des heures ; on y trouve tout, depuis les portraits des riches et célèbres jusqu’à la correspondance de guerre, en passant par le photojournalisme et ses clichés bruts de décoffrage. En un mot, un ouvrage simplement époustouflant. »

Une encyclopédie des photographes du xxe siècle, œuvres à l’appui

—Computer Arts Projects, Londres

Inclus : exemples de photos imprimées de chaque artiste ; introduction à l’histoire de la fabrication des livres sous l’angle de la photo, de la typographie et du design ; biographie et carrière des photographes ; bibliographies ; listes d’expositions.

Photographes A–Z Hans-Michael Koetzle Relié, format : 25 x 31,7 cm, 444 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 — 80 —


Anatomie des caractères

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’impression des lettres et des chiffres

Les plus : • Couverture reliée avec demientoilage et trois rubans ­marque-pages • Annexe de 144 pages avec index et glossaire • Règle typographique pratique affichant les conversions entre quatre systèmes de mesure et des raccourcis ­clavier pour votre Mac !

La Fontaine aux lettres Anatomie de la typographie Joep Pohlen, Geert Setola (éd.) Relié, règle typographique incluse, format : 16,8 x 24 cm, 640 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99


Anatomie des caractères

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’impression des lettres et des chiffres

Les plus : • Couverture reliée avec demientoilage et trois rubans ­marque-pages • Annexe de 144 pages avec index et glossaire • Règle typographique pratique affichant les conversions entre quatre systèmes de mesure et des raccourcis ­clavier pour votre Mac !

La Fontaine aux lettres Anatomie de la typographie Joep Pohlen, Geert Setola (éd.) Relié, règle typographique incluse, format : 16,8 x 24 cm, 640 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99


Access.

Influence.

Avant Marilyn, il y avait Norma Jeane…

« Quand Norma Jeane s’exerçait à devenir le plus grand sex-symbol hollywoodien… » —Le Matin, Lausanne

Les photos et souvenirs secrets du premier photographe et éternel ami de Marilyn Monroe

Ces mémoires du photographe de mode André de Dienes racontent une magnifique histoire d’amour et d’amitié, du point de vue d’un homme qui a côtoyé Marilyn au plus près. De Dienes décrit la transformation de Norma Jeane en Marilyn Monroe. André de Dienes Marilyn Relié, 2 vol. sous coffret, format : 17,1 x 22 cm, 848 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

Subscribe:

thr.com/subscribe


Access.

Influence.

Avant Marilyn, il y avait Norma Jeane…

« Quand Norma Jeane s’exerçait à devenir le plus grand sex-symbol hollywoodien… » —Le Matin, Lausanne

Les photos et souvenirs secrets du premier photographe et éternel ami de Marilyn Monroe

Ces mémoires du photographe de mode André de Dienes racontent une magnifique histoire d’amour et d’amitié, du point de vue d’un homme qui a côtoyé Marilyn au plus près. De Dienes décrit la transformation de Norma Jeane en Marilyn Monroe. André de Dienes Marilyn Relié, 2 vol. sous coffret, format : 17,1 x 22 cm, 848 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

Subscribe:

thr.com/subscribe


Le Waterloo de Kubrick

Le plus grand film jamais tourné L’histoire étrange du chef-d’œuvre de Kubrick qui n’a jamais vu le jour

« Le colossal album que publient les éditions Taschen offre une plongée dans les archives inédites d’un cinéaste parmi les plus secrets. » —Le Monde, Paris

À gauche : Séance photo pour la recherche des costumes d’époque, 1968 (uniforme de grenadier français). © 1978, The Stanley Kubrick Trust.

Stanley Kubrick’s Napoleon The Greatest Movie Never Made Alison Castle (Éd.) Relié, keycard incluse, format : 21,1 x 34,4 cm, 1 112 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement Comprend un accès exclusif à une base de données qui permet de consulter et de télécharger l’intégra­lité du dossier iconographique de Kubrick, soit près de 17 000 images napoléoniennes.

XL

Format


Le Waterloo de Kubrick

Le plus grand film jamais tourné L’histoire étrange du chef-d’œuvre de Kubrick qui n’a jamais vu le jour

« Le colossal album que publient les éditions Taschen offre une plongée dans les archives inédites d’un cinéaste parmi les plus secrets. » —Le Monde, Paris

À gauche : Séance photo pour la recherche des costumes d’époque, 1968 (uniforme de grenadier français). © 1978, The Stanley Kubrick Trust.

Stanley Kubrick’s Napoleon The Greatest Movie Never Made Alison Castle (Éd.) Relié, keycard incluse, format : 21,1 x 34,4 cm, 1 112 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement Comprend un accès exclusif à une base de données qui permet de consulter et de télécharger l’intégra­lité du dossier iconographique de Kubrick, soit près de 17 000 images napoléoniennes.

XL

Format


Champion du monde des livres, catégorie poids lourds Un champion poids lourds en édition allégée – passée de 25 à 7 kilos !

« Un monument sur papier, le livre le plus mégalomaniaque dans l’histoire de la ­civilisation, l’objet le plus gros, le plus lourd et le plus flamboyant jamais imprimé – la dernière victoire de Muhammad Ali. » —Der Spiegel, Hambourg, à propos de l’édition originale de GOAT

With 30 cracking years of magazine magnificence to our name, on i-DOnline.com we’re full to bursting with tip-top music, culture, fashion and film and extra-ordinary magazine exclusives to satisfy your i-D induced mouth-waterings.

i - DOnline. com

Sur la couverture du magazine Esquire d’avril 1968, Muhammad Ali pose en Saint Sébastien, martyr. L’une des images emblématiques de la décennie, où se rejoignent les sujets alors les plus incandescents : guerre du Vietnam, questions raciales et religieuses. L’image était si forte que certaines personnes se rappellent encore le lieu où elles se trouvaient lorsqu’elles l’ont vue pour la première fois.  ­—Associated Press. Photo : Carl Fisher.

Greatest Of All Time Hommage à Muhammad Ali Benedikt Taschen Relié, format : 33 x 33 cm, 652 p., 2 pages dépliantes ¤ 99,99 / CAD 170 seulement


Champion du monde des livres, catégorie poids lourds Un champion poids lourds en édition allégée – passée de 25 à 7 kilos !

« Un monument sur papier, le livre le plus mégalomaniaque dans l’histoire de la ­civilisation, l’objet le plus gros, le plus lourd et le plus flamboyant jamais imprimé – la dernière victoire de Muhammad Ali. » —Der Spiegel, Hambourg, à propos de l’édition originale de GOAT

With 30 cracking years of magazine magnificence to our name, on i-DOnline.com we’re full to bursting with tip-top music, culture, fashion and film and extra-ordinary magazine exclusives to satisfy your i-D induced mouth-waterings.

i - DOnline. com

Sur la couverture du magazine Esquire d’avril 1968, Muhammad Ali pose en Saint Sébastien, martyr. L’une des images emblématiques de la décennie, où se rejoignent les sujets alors les plus incandescents : guerre du Vietnam, questions raciales et religieuses. L’image était si forte que certaines personnes se rappellent encore le lieu où elles se trouvaient lorsqu’elles l’ont vue pour la première fois.  ­—Associated Press. Photo : Carl Fisher.

Greatest Of All Time Hommage à Muhammad Ali Benedikt Taschen Relié, format : 33 x 33 cm, 652 p., 2 pages dépliantes ¤ 99,99 / CAD 170 seulement


Le couronnement de toute bibliothèque de bédéphile

« Ce qui n’était au départ qu’un livre d’histoires peut être aujourd’hui qualifié de livre historique. » —The Los Angeles Times, Los Angeles

Les multiples univers de Dennis Hopper Icône malgré lui, il a immortalisé une décennie de bouleversements culturels.

Pendant les années 1960, Dennis Hopper ne se séparait jamais de son appareilphoto qu’il emportait aussi bien sur les plateaux ou lieux de tournage que dans les soirées, les bars, les cafés, les galeries, sur la route ou encore dans les manifestations politiques.

« Un ouvrage extraordinaire qui se déroule comme une pellicule de paparazzi, mais dans un genre beaucoup plus artistique. » —GQ-Magazine.co.uk, Londres

« Gloire à TASCHEN qui publie cette splendeur ! »

XL

Format

—Fluide Glacial, Paris

75 Years of DC Comics Mythologies modernes et création artistique Paul Levitz Relié, 5 pages dépliantes, format : 29 x 39,5 cm, 720 p. ¤ 150 / CAD 225

Plus de 2 000 images inédites – couvertures et intérieurs, illustrations originales, ­photographies, images de films et objets de ­collection – y sont reproduites pour donner vie et relief aux scénarios, aux personnages et à leurs créateurs que l’on découvre comme on ne les avait encore jamais vus. — 90 —

XL

Format

Dennis Hopper Photographs 1961–1967 Tony Shafrazi (Éd.), Dennis Hopper, Victor Bockris, Walter Hopps, Jessica Hundley Relié, format : 28 x 37,4 cm, 544 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

Ike et Tina Turner dans l’imprimerie d’affiches, 1966. En septembre de la même année sort l’album d’Ike et Tina Turner River Deep–Mountain High, produit et arrangé par la légende des studios Phil Spector. Cette photo de Dennis Hopper est destinée à la pochette.


Le couronnement de toute bibliothèque de bédéphile

« Ce qui n’était au départ qu’un livre d’histoires peut être aujourd’hui qualifié de livre historique. » —The Los Angeles Times, Los Angeles

Les multiples univers de Dennis Hopper Icône malgré lui, il a immortalisé une décennie de bouleversements culturels.

Pendant les années 1960, Dennis Hopper ne se séparait jamais de son appareilphoto qu’il emportait aussi bien sur les plateaux ou lieux de tournage que dans les soirées, les bars, les cafés, les galeries, sur la route ou encore dans les manifestations politiques.

« Un ouvrage extraordinaire qui se déroule comme une pellicule de paparazzi, mais dans un genre beaucoup plus artistique. » —GQ-Magazine.co.uk, Londres

« Gloire à TASCHEN qui publie cette splendeur ! »

XL

Format

—Fluide Glacial, Paris

75 Years of DC Comics Mythologies modernes et création artistique Paul Levitz Relié, 5 pages dépliantes, format : 29 x 39,5 cm, 720 p. ¤ 150 / CAD 225

Plus de 2 000 images inédites – couvertures et intérieurs, illustrations originales, ­photographies, images de films et objets de ­collection – y sont reproduites pour donner vie et relief aux scénarios, aux personnages et à leurs créateurs que l’on découvre comme on ne les avait encore jamais vus. — 90 —

XL

Format

Dennis Hopper Photographs 1961–1967 Tony Shafrazi (Éd.), Dennis Hopper, Victor Bockris, Walter Hopps, Jessica Hundley Relié, format : 28 x 37,4 cm, 544 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

Ike et Tina Turner dans l’imprimerie d’affiches, 1966. En septembre de la même année sort l’album d’Ike et Tina Turner River Deep–Mountain High, produit et arrangé par la légende des studios Phil Spector. Cette photo de Dennis Hopper est destinée à la pochette.


Rien que pour vos yeux Cinq siècles de lunettes, des plus classiques aux plus extravagantes

Le créateur de lunettes Moss Lipow a écumé eBay, les salles des ventes, les vide-greniers et les marchés aux puces du monde entier pour constituer sa collection foisonnante de binocles et de photographies. Ce livre, qui retrace l’histoire de la lunetterie au cours du dernier millénaire, présente les plus intéressants articles de cette collection, ainsi que des modèles appartenant à d’autres amateurs fanatiques de cet accessoire. À considérer la variété de ces objets – lunettes à neige préhistoriques en os de baleine utilisées par les Inuits, binocle en bois riveté portés au xiiie siècle par le clergé italien, bésicles médiévales à brides en cuir, lorgnettes prisées par les dandys du xixe siècle, pince-nez et monocles, premières lunettes d’aviateur teintées du début du xxe siècle, et lunettes à monture plastique à la Godard – il est évident que la lunetterie a connu une évolution passionnante et surprenante ; ce qui n’était qu’un accessoire purement pratique et souvent bricolé est devenu une industrie mondiale pesant plusieurs milliards d’euros, qui s’adresse aux déficients visuels et aux férus de mode. Ce livre à l’iconographie très riche est agrémenté d’essais pertinents composés à partir d’une grande variété de sources – textes, catalogues et magazines anciens et publications épuisées en tous genres.

à gauche : Lunettes à monture en plastique laminé et à pointes géométriques, vers 1955. Page ci-contre : Assortiment de lunettes, env. 1955–1985.

Eyewear Moss Lipow Relié, format : 24 x 24 cm, 392 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99

« Les goûts en matière de lunettes de soleil commencent à lorgner avec insistance du côté de l’humour et de la fantaisie. Un arc-en-ciel de couleurs et une profusion de formes étranges se mettent à inonder le marché. Le plastique rivalise d’originalité avec l’osier, la dentelle et les paillettes, le tout décoré d’une foule d’ornements défiant l’imagination. » — 92 —


Rien que pour vos yeux Cinq siècles de lunettes, des plus classiques aux plus extravagantes

Le créateur de lunettes Moss Lipow a écumé eBay, les salles des ventes, les vide-greniers et les marchés aux puces du monde entier pour constituer sa collection foisonnante de binocles et de photographies. Ce livre, qui retrace l’histoire de la lunetterie au cours du dernier millénaire, présente les plus intéressants articles de cette collection, ainsi que des modèles appartenant à d’autres amateurs fanatiques de cet accessoire. À considérer la variété de ces objets – lunettes à neige préhistoriques en os de baleine utilisées par les Inuits, binocle en bois riveté portés au xiiie siècle par le clergé italien, bésicles médiévales à brides en cuir, lorgnettes prisées par les dandys du xixe siècle, pince-nez et monocles, premières lunettes d’aviateur teintées du début du xxe siècle, et lunettes à monture plastique à la Godard – il est évident que la lunetterie a connu une évolution passionnante et surprenante ; ce qui n’était qu’un accessoire purement pratique et souvent bricolé est devenu une industrie mondiale pesant plusieurs milliards d’euros, qui s’adresse aux déficients visuels et aux férus de mode. Ce livre à l’iconographie très riche est agrémenté d’essais pertinents composés à partir d’une grande variété de sources – textes, catalogues et magazines anciens et publications épuisées en tous genres.

à gauche : Lunettes à monture en plastique laminé et à pointes géométriques, vers 1955. Page ci-contre : Assortiment de lunettes, env. 1955–1985.

Eyewear Moss Lipow Relié, format : 24 x 24 cm, 392 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99

« Les goûts en matière de lunettes de soleil commencent à lorgner avec insistance du côté de l’humour et de la fantaisie. Un arc-en-ciel de couleurs et une profusion de formes étranges se mettent à inonder le marché. Le plastique rivalise d’originalité avec l’osier, la dentelle et les paillettes, le tout décoré d’une foule d’ornements défiant l’imagination. » — 92 —


Manuel d’expérience visuelle

« Ce que nous voulons, c’est entrer dans l’image et la laisser s’exprimer par elle-même, pour aller au cœur de sa signification. »

Un extraordinaire voyage à la découverte des symboles et de leur signification

Le Livre des symboles Réflexions sur des images archétypales Relié, format : 16,8 x 24 cm, 808 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

• 350 études approfondies, distinctes et néanmoins naturellement interconnectées • Plus de 800 illustrations • Une construction claire en cinq chapitres  : Création et cosmos – Le monde végétal – Le monde animal – Le monde humain – Le monde spirituel • Un accès aisé aux chapitres grâce aux onglets et cinq signets de couleur différente pour faciliter la lecture interactive • Un glossaire détaillé aidant au ­référencement croisé et à la lecture aléatoire

—Ami Ronnberg, éditeur (ARAS), dans The Wall Street Journal, New York

« Le Livre des symboles ne se lit pas : il se feuillette, se parcourt, se révèle… » —Citizen K, Paris

« Le Livre des symboles est un projet d’une ambition et d’une portée époustouflantes, un livre aux vertus pédagogiques presque décalées. Brillantissime, optimiste, luxuriant, cérébral, il vous laisse émerveillé face à la sophistication de l’âme et de l’esprit humains… Cet ouvrage de référence extraordinairement instructif et stimulant nous nourrit de son inépuisable substance. » —Creative Review, Londres

« Dans le sillage de Carl Jung, TASCHEN édite la cartographie de l’inconscient collectif. Acharnés ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsque l’on découvre ce projet aussi fou que poétique… » —Citizen K, Paris


Manuel d’expérience visuelle

« Ce que nous voulons, c’est entrer dans l’image et la laisser s’exprimer par elle-même, pour aller au cœur de sa signification. »

Un extraordinaire voyage à la découverte des symboles et de leur signification

Le Livre des symboles Réflexions sur des images archétypales Relié, format : 16,8 x 24 cm, 808 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99

• 350 études approfondies, distinctes et néanmoins naturellement interconnectées • Plus de 800 illustrations • Une construction claire en cinq chapitres  : Création et cosmos – Le monde végétal – Le monde animal – Le monde humain – Le monde spirituel • Un accès aisé aux chapitres grâce aux onglets et cinq signets de couleur différente pour faciliter la lecture interactive • Un glossaire détaillé aidant au ­référencement croisé et à la lecture aléatoire

—Ami Ronnberg, éditeur (ARAS), dans The Wall Street Journal, New York

« Le Livre des symboles ne se lit pas : il se feuillette, se parcourt, se révèle… » —Citizen K, Paris

« Le Livre des symboles est un projet d’une ambition et d’une portée époustouflantes, un livre aux vertus pédagogiques presque décalées. Brillantissime, optimiste, luxuriant, cérébral, il vous laisse émerveillé face à la sophistication de l’âme et de l’esprit humains… Cet ouvrage de référence extraordinairement instructif et stimulant nous nourrit de son inépuisable substance. » —Creative Review, Londres

« Dans le sillage de Carl Jung, TASCHEN édite la cartographie de l’inconscient collectif. Acharnés ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsque l’on découvre ce projet aussi fou que poétique… » —Citizen K, Paris


éditions de luxe Plus d’informations sur www.taschen.com

1

6

Christo & Jeanne-Claude Édition de luxe n° 7–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 3 500 / CAD 6 000 Édition collector n° 101–1 100 ¤ 1 000 / CAD 1 700

Alex Steinweiss – The Inventor of the Modern Album Cover Édition de luxe n° 1–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 1 000 / CAD 1 700 Édition collector n° 101–1 600 ¤ 500 / CAD 800

1 6

2 Walton Ford – Pancha Tantra Édition collector n° 101–1 600 ¤ 1 250 / CAD 2 000

« TASCHEN ne cessee de surprendre en sortant de sa manche des livres qui repoussent toujours plus loin les frontièress de l’édition. » —Modern Painters, Londres

7

GOAT: Greatest Of All Time – A Tribute to Muhammad Ali Champ’s Edition n° 1–1 000 avec une sculpture de Jeff Koons et 4 tirages signés par Howard L. Bingham et Muhammad Ali ¤ 10 000 / CAD 16 500 édition collector n° 1 001–10 000 avec une lithophotographie de Jeff Koons ¤ 3 000 / CAD 5 000

8 Leni Riefenstahl – Africa Édition collector n° 1–2 500 ¤ 2 500 / CAD 4 500 9

Josef Heinrich Darchinger – Wirtschaftswunder Édition collector n° 1–1 000 avec photo numérotée et signée ¤ 500 / CAD 800

10 Neil Leifer – The Golden Age of the American Football Édition de luxe n° 1–200 avec l’un des deux tirages numérotés et signés ¤ 1 250 / CAD 2 000 édition collector n° 201–1 700 ¤ 500 / CAD 800 11 William Claxton – Jazzlife Édition collector n° 1–1 000 avec 4 tirages numérotés et signés ¤ 1 000 / CAD 1 700 7

« La maison TASCHEN collabore avec tous les artistes qu’elle publie, de sorte que chaque livre est le fruit d’un partenariat créatif, et non d’une simple relation commerciale. » —Picture Magazine, états-Unis

2

9 3 Neo Rauch Édition collector n° 101–1 100 ¤ 750 / CAD 1 200 4

Albert Oehlen Édition de luxe n° 1–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 3 000 / CAD 5 000 Édition collector n° 101–1 100 ¤ 1 000 / CAD 1 700

5

Christopher Wool Édition de luxe n° 1–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 3 000 / CAD 5 000 Édition collector n° 101–1 100 ¤ 1 000 / CAD 1 700 8

11

4

5

3

— 96 —

10


éditions de luxe Plus d’informations sur www.taschen.com

1

6

Christo & Jeanne-Claude Édition de luxe n° 7–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 3 500 / CAD 6 000 Édition collector n° 101–1 100 ¤ 1 000 / CAD 1 700

Alex Steinweiss – The Inventor of the Modern Album Cover Édition de luxe n° 1–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 1 000 / CAD 1 700 Édition collector n° 101–1 600 ¤ 500 / CAD 800

1 6

2 Walton Ford – Pancha Tantra Édition collector n° 101–1 600 ¤ 1 250 / CAD 2 000

« TASCHEN ne cessee de surprendre en sortant de sa manche des livres qui repoussent toujours plus loin les frontièress de l’édition. » —Modern Painters, Londres

7

GOAT: Greatest Of All Time – A Tribute to Muhammad Ali Champ’s Edition n° 1–1 000 avec une sculpture de Jeff Koons et 4 tirages signés par Howard L. Bingham et Muhammad Ali ¤ 10 000 / CAD 16 500 édition collector n° 1 001–10 000 avec une lithophotographie de Jeff Koons ¤ 3 000 / CAD 5 000

8 Leni Riefenstahl – Africa Édition collector n° 1–2 500 ¤ 2 500 / CAD 4 500 9

Josef Heinrich Darchinger – Wirtschaftswunder Édition collector n° 1–1 000 avec photo numérotée et signée ¤ 500 / CAD 800

10 Neil Leifer – The Golden Age of the American Football Édition de luxe n° 1–200 avec l’un des deux tirages numérotés et signés ¤ 1 250 / CAD 2 000 édition collector n° 201–1 700 ¤ 500 / CAD 800 11 William Claxton – Jazzlife Édition collector n° 1–1 000 avec 4 tirages numérotés et signés ¤ 1 000 / CAD 1 700 7

« La maison TASCHEN collabore avec tous les artistes qu’elle publie, de sorte que chaque livre est le fruit d’un partenariat créatif, et non d’une simple relation commerciale. » —Picture Magazine, états-Unis

2

9 3 Neo Rauch Édition collector n° 101–1 100 ¤ 750 / CAD 1 200 4

Albert Oehlen Édition de luxe n° 1–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 3 000 / CAD 5 000 Édition collector n° 101–1 100 ¤ 1 000 / CAD 1 700

5

Christopher Wool Édition de luxe n° 1–100 avec tirage numéroté et signé ¤ 3 000 / CAD 5 000 Édition collector n° 101–1 100 ¤ 1 000 / CAD 1 700 8

11

4

5

3

— 96 —

10


éditions de luxe

« Un monument de l’art photographique »

Plus d’informations sur www.taschen.com

—Quintessentially, Londres

3

480 pages d’hommage à l’un des photographes les plus influents, les plus fascinants et les plus controversés du xxe siècle

1

4

5

2

1

Terry Richardson – Terryworld Édition de luxe n° 1–1 000 avec un Terrybear et l’un de quatre tirages photos numérotés et signés : Édition de luxe Panty, Vanessa, Asses ¤ 500 / CAD 800 Édition de luxe Batman ¤ 750 / CAD 1 200

8

2 Ellen von Unwerth – Fräulein Édition collector n° 201–1 700 ¤ 750 / CAD 1 200

6

4 Nobuyoshi Araki Édition collector n° 1–2 500 ¤ 2 500 / CAD 4 500 5

Vanessa del Rio Édition de luxe n° 1–200 avec tirage numéroté et signé par Robert Crumb ¤ 1 000 / CAD 1 700 Édition collector n° 201–1 500 ¤ 500 / CAD 800

6

Bettina Rheims, Serge Bramly – Rose, c’est Paris Édition de luxe n° 1–200 avec l’un de deux tirages numérotés et signés ¤ 1 500 / CAD 2 250 Édition collector n° 201–1 700 ¤ 750 / CAD 1 200

3

Naomi Harris – America Swings Édition de luxe n° 1–100 avec l’un de deux tirages numérotés et signés : édition de luxe Barbecue ¤ 750 / CAD 1 200 Édition de luxe Viking ¤ 1 000 / CAD 1 700 Édition collector n° 201–1 200 ¤ 500 / CAD 800

9e

édition

The most expensive book of the 20th century Now in XL-format and revised by June Newton

XL

Format

« La Bible de l’érotisme… » 7

—Le Grand Journal, Canal Plus, Paris

Hugh Hefner’s Playboy Édition collector n° 1–1 500 6 vol. sous coffret acrylique ¤ 1 000 / CAD 1 200

Helmut Newton Révisé par June Newton Relié, format : 26,7 x 37,4 cm, 464 p., accompagné du livret « The Making of Helmut Newton’s SUMO » et d’un lutrin acrylique ¤ 99,99 / CAD 170 seulement

8 Ralph Gibson – Nude Édition collector n° 201–1 400 ¤ 500 / CAD 800

7

Nu, Der Spiegel, Paris, 1977.

— 98 —

— 99 —


éditions de luxe

« Un monument de l’art photographique »

Plus d’informations sur www.taschen.com

—Quintessentially, Londres

3

480 pages d’hommage à l’un des photographes les plus influents, les plus fascinants et les plus controversés du xxe siècle

1

4

5

2

1

Terry Richardson – Terryworld Édition de luxe n° 1–1 000 avec un Terrybear et l’un de quatre tirages photos numérotés et signés : Édition de luxe Panty, Vanessa, Asses ¤ 500 / CAD 800 Édition de luxe Batman ¤ 750 / CAD 1 200

8

2 Ellen von Unwerth – Fräulein Édition collector n° 201–1 700 ¤ 750 / CAD 1 200

6

4 Nobuyoshi Araki Édition collector n° 1–2 500 ¤ 2 500 / CAD 4 500 5

Vanessa del Rio Édition de luxe n° 1–200 avec tirage numéroté et signé par Robert Crumb ¤ 1 000 / CAD 1 700 Édition collector n° 201–1 500 ¤ 500 / CAD 800

6

Bettina Rheims, Serge Bramly – Rose, c’est Paris Édition de luxe n° 1–200 avec l’un de deux tirages numérotés et signés ¤ 1 500 / CAD 2 250 Édition collector n° 201–1 700 ¤ 750 / CAD 1 200

3

Naomi Harris – America Swings Édition de luxe n° 1–100 avec l’un de deux tirages numérotés et signés : édition de luxe Barbecue ¤ 750 / CAD 1 200 Édition de luxe Viking ¤ 1 000 / CAD 1 700 Édition collector n° 201–1 200 ¤ 500 / CAD 800

9e

édition

The most expensive book of the 20th century Now in XL-format and revised by June Newton

XL

Format

« La Bible de l’érotisme… » 7

—Le Grand Journal, Canal Plus, Paris

Hugh Hefner’s Playboy Édition collector n° 1–1 500 6 vol. sous coffret acrylique ¤ 1 000 / CAD 1 200

Helmut Newton Révisé par June Newton Relié, format : 26,7 x 37,4 cm, 464 p., accompagné du livret « The Making of Helmut Newton’s SUMO » et d’un lutrin acrylique ¤ 99,99 / CAD 170 seulement

8 Ralph Gibson – Nude Édition collector n° 201–1 400 ¤ 500 / CAD 800

7

Nu, Der Spiegel, Paris, 1977.

— 98 —

— 99 —


Art

« Le monde est un théâtre. Il suffit de quelques individus entreprenants pour endosser le rôle du metteur en scène et improviser une nouvelle ­réalité. »

3

1

—Carlo McCormick

2 4

7

5

1 Art Now! Vol. 3 ¤ 29,99 / CAD 49,99 2 Bauhaus ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 3 Koons ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

6 12

4 Caravage – L’œuvre complet ¤ 99,99 / CAD 170 5 Van Gogh 2 volumes sous coffret ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement 6 L’Art au xxe siècle 2 volumes sous coffret ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement

11 10

7 Michel-Ange – L’œuvre complet ¤ 150 / CAD 225 8 Les dessous des chefs-d’œuvre 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

8

« … des livres d’art au rapport qualité-prix imbattable et au succès international phénoménal. »

9 Sculpture 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

14

10 Hiroshige Reliure et boîtier japonais ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

9

11 Basic Art 85 titres disponibles ¤ 7,99 / CAD 11,99 seulement par titre

—European Bookseller, Londres

12 Basic Art Genre 33 titres disponibles ¤ 7,99 / CAD 11,99 seulement par titre itre 13 Matisse – Les papiers découpés 2 volumes sous coffret ¤ 150 / CAD 225 14 Walton Ford – Pancha Tantra ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

13 — 100 —

Un cours intensif en street art Graffiti et art non officiel : d’un événement local à un phénomène mondial

Trespass  Une histoire de l’art urbain illicite Ethel Seno (Éd.), Carlo McCormick Relié, format : 23,5 x 32 cm, 320 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99


Art

« Le monde est un théâtre. Il suffit de quelques individus entreprenants pour endosser le rôle du metteur en scène et improviser une nouvelle ­réalité. »

3

1

—Carlo McCormick

2 4

7

5

1 Art Now! Vol. 3 ¤ 29,99 / CAD 49,99 2 Bauhaus ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 3 Koons ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

6 12

4 Caravage – L’œuvre complet ¤ 99,99 / CAD 170 5 Van Gogh 2 volumes sous coffret ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement 6 L’Art au xxe siècle 2 volumes sous coffret ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement

11 10

7 Michel-Ange – L’œuvre complet ¤ 150 / CAD 225 8 Les dessous des chefs-d’œuvre 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

8

« … des livres d’art au rapport qualité-prix imbattable et au succès international phénoménal. »

9 Sculpture 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

14

10 Hiroshige Reliure et boîtier japonais ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

9

11 Basic Art 85 titres disponibles ¤ 7,99 / CAD 11,99 seulement par titre

—European Bookseller, Londres

12 Basic Art Genre 33 titres disponibles ¤ 7,99 / CAD 11,99 seulement par titre itre 13 Matisse – Les papiers découpés 2 volumes sous coffret ¤ 150 / CAD 225 14 Walton Ford – Pancha Tantra ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

13 — 100 —

Un cours intensif en street art Graffiti et art non officiel : d’un événement local à un phénomène mondial

Trespass  Une histoire de l’art urbain illicite Ethel Seno (Éd.), Carlo McCormick Relié, format : 23,5 x 32 cm, 320 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99


Architecture

L’architecture moderne de A à Z

3

1 2

Une encyclopédie de l’architecture sans précédent

7 1 Frank Lloyd Wright – Vol. 1–3 ¤ 150 / CAD 225 chaque vol. 2 Calatrava ¤ 29,99 / CAD 49,99

« D’Alvar Aalto à Peter Zumthor, les deux impressionnants volumes de cette encyclopédie TASCHEN ne lassent jamais les yeux. »

4

3 Yes is More ¤ 19,99 / CAD 32,99 4 100 Contemporary Architects 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement 5 Prefab Houses ¤ 49,99 / CAD 79,99

—Gaël Maison, Bruxelles

6 Shigeru Ban – Complete Works ¤ 99,99 / CAD 170 7 Zara Hadid – Complete Works ¤ 99,99 / CAD 170 8 Coop Himmelb(l)au – Complete Works ¤ 99,99 / CAD 170

6

9 Basic Architecture 30 titres disponibles ¤ 7,99 / CAD 11,99 seulement chaque titre

10 Julius Shulman – Modernism Rediscovered 3 volumes sous coffret ¤ 250 / CAD 350 11 Architecture of the 20th Century 2 volumes sous coffret ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement 12 Architecture Now! Public, Restaurants & Bars, Museums, Houses Vol. 1+2, Wood, Green, Shopping ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre

5

8

13 Modern Architecture A-Z 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

9

11

10

Modern Architecture A–Z Laszlo Taschen (éd.) Relié, 2 vol. sous coffret, format : 23,8 x 30,5 cm, 592 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

13

12

Villa Malaparte conçue par l’architecte Adalberto Libera, Capri, 1938–1940. Photo © Klaus Frahm.

— 102 —

— 103 —


Architecture

L’architecture moderne de A à Z

3

1 2

Une encyclopédie de l’architecture sans précédent

7 1 Frank Lloyd Wright – Vol. 1–3 ¤ 150 / CAD 225 chaque vol. 2 Calatrava ¤ 29,99 / CAD 49,99

« D’Alvar Aalto à Peter Zumthor, les deux impressionnants volumes de cette encyclopédie TASCHEN ne lassent jamais les yeux. »

4

3 Yes is More ¤ 19,99 / CAD 32,99 4 100 Contemporary Architects 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement 5 Prefab Houses ¤ 49,99 / CAD 79,99

—Gaël Maison, Bruxelles

6 Shigeru Ban – Complete Works ¤ 99,99 / CAD 170 7 Zara Hadid – Complete Works ¤ 99,99 / CAD 170 8 Coop Himmelb(l)au – Complete Works ¤ 99,99 / CAD 170

6

9 Basic Architecture 30 titres disponibles ¤ 7,99 / CAD 11,99 seulement chaque titre

10 Julius Shulman – Modernism Rediscovered 3 volumes sous coffret ¤ 250 / CAD 350 11 Architecture of the 20th Century 2 volumes sous coffret ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement 12 Architecture Now! Public, Restaurants & Bars, Museums, Houses Vol. 1+2, Wood, Green, Shopping ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre

5

8

13 Modern Architecture A-Z 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

9

11

10

Modern Architecture A–Z Laszlo Taschen (éd.) Relié, 2 vol. sous coffret, format : 23,8 x 30,5 cm, 592 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

13

12

Villa Malaparte conçue par l’architecte Adalberto Libera, Capri, 1938–1940. Photo © Klaus Frahm.

— 102 —

— 103 —


Classiques

Design

1 1

2

3 2

3

1 Bodoni – Manuel typographique ¤ 49,99 / CAD 79,99 2

4

1

Lear – Perroquets 42 lithographies mises en couleur à la main, livret + coffret ¤ 74,99 / CAD 120

2 Byrne – Six Books of Euclid Relié sous coffret, livret ¤ 39,99 / CAD 64,99 3 Seba – Le Cabinet des curiosités naturelles ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

Braun, Hogenberg – Villes du monde Relié sous coffret ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

7

Bourgery – Atlas d’anatomie humaine et de chirurgie Relié sous coffret ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

8

Vilmorin – Les plantes potagères 46 lithographies mises en couleur à la main, livret + coffret ¤ 74,99 / CAD 120

3 Logo Design – Vol. 1+2 ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque vol. 4 D&AD 2010 ¤ 39,99 / CAD 64,99 5

Arts & Architecture 1945–1954 édition limitée à 5 000 exemplaires numerotés, 118 magazines réunis dans dix coffrets ¤ 500 / CAD 800

4

9 Martius – Le livre des palmiers ¤ 99,99 / CAD 170

4 Prisse d’Avennes – L’Art Arabe ¤ 99,99 / CAD 170 5 Fallours – Poissons tropicaux des Indes orientales ¤ 49,99 / CAD 79,99

6

Type – A Visual History of Typefaces and Graphic Styles, Vol. 1 : 1628–1900, Vol. 2 : 1901–1938 ¤ 39,99 / CAD 64,99 chaque vol.

5

« Un catalogue de publications d’une diversité étourdissante .»

5

—W Magazine, New York

6

7 7

6

8 6 The Package Design Book ¤ 39,99 / CAD 64,99 7 Illustration Now! 3 ¤ 29,99 / CAD 49,99 8 Asian Graphics Now! ¤ 29,99 / CAD 49,99 9

9

9

10

9

Brand Identity Now!, Stationary Design Now!, The Internet Case Study Book ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre

10 Collecting Design ¤ 29,99 / CAD 49,99

8

9 — 105 —


Classiques

Design

1 1

2

3 2

3

1 Bodoni – Manuel typographique ¤ 49,99 / CAD 79,99 2

4

1

Lear – Perroquets 42 lithographies mises en couleur à la main, livret + coffret ¤ 74,99 / CAD 120

2 Byrne – Six Books of Euclid Relié sous coffret, livret ¤ 39,99 / CAD 64,99 3 Seba – Le Cabinet des curiosités naturelles ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

Braun, Hogenberg – Villes du monde Relié sous coffret ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

7

Bourgery – Atlas d’anatomie humaine et de chirurgie Relié sous coffret ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement

8

Vilmorin – Les plantes potagères 46 lithographies mises en couleur à la main, livret + coffret ¤ 74,99 / CAD 120

3 Logo Design – Vol. 1+2 ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque vol. 4 D&AD 2010 ¤ 39,99 / CAD 64,99 5

Arts & Architecture 1945–1954 édition limitée à 5 000 exemplaires numerotés, 118 magazines réunis dans dix coffrets ¤ 500 / CAD 800

4

9 Martius – Le livre des palmiers ¤ 99,99 / CAD 170

4 Prisse d’Avennes – L’Art Arabe ¤ 99,99 / CAD 170 5 Fallours – Poissons tropicaux des Indes orientales ¤ 49,99 / CAD 79,99

6

Type – A Visual History of Typefaces and Graphic Styles, Vol. 1 : 1628–1900, Vol. 2 : 1901–1938 ¤ 39,99 / CAD 64,99 chaque vol.

5

« Un catalogue de publications d’une diversité étourdissante .»

5

—W Magazine, New York

6

7 7

6

8 6 The Package Design Book ¤ 39,99 / CAD 64,99 7 Illustration Now! 3 ¤ 29,99 / CAD 49,99 8 Asian Graphics Now! ¤ 29,99 / CAD 49,99 9

9

9

10

9

Brand Identity Now!, Stationary Design Now!, The Internet Case Study Book ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre

10 Collecting Design ¤ 29,99 / CAD 49,99

8

9 — 105 —


Cinéma, musique & pop culture

Mode, lifestyle & voyages

1 4

3

4

1 4

1 The Stanley Kubrick Archives ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement 2 Steve Schapiro – The Godfather Family Album ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement 3 Billy Wilder’s Some Like it Hot DVD inclus ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

2

1 100 Contemporary Fashion Designers 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

2

2 i-D Covers 1980–2010 ¤ 29,99 / CAD 49,99

3

3

4 Hitchcock – Filmographie complète Kubrick – Filmographie complète ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement par titre 5

4 Emilio Pucci ¤ 150 / CAD 225

100 classiques du 7e art de TASCHEN 2 volumes sous coffret ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement

« Qui n’a pas, dans sa bibliothèque, un petit livre souple sur Matisse, Klimt ou Norman Rockwell édité par Taschen ? »

6 Margolies – Roadside America ¤ 29,99 / CAD 49,99

5

6

—L’Express.fr, Paris

5 TASCHEN’s Favorite Spas ¤ 29,99 / CAD 49,99 6 TASCHEN’s Favorite Hotels ¤ 29,99 / CAD 49,99

5 7 Funk & Soul Covers ¤ 29,99 / CAD 49,99 8 Magic 1400s–1950s ¤ 150 / CAD 225 9 William Claxton – Jazzlife CD inclus ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement 10 20th Century Classic Cars ¤ 29,99 / CAD 49,99

7

7

7 20th Century Travel ¤ 29,99 / CAD 49,99 6

8 8 Great Yoga Retreats ¤ 29,99 / CAD 49,99

« Comme on pouvait s’y attendre, on se les arrache aux quatre coins du globe. »

9 Great Escapes Italy Great Escapes Mediterranean ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre 10 TASCHEN’s New York TASCHEN’s Berlin TASCHEN’s Paris TASCHEN’s London ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre

—The Sunday Times Magazine, Londres

8 9 10

— 107 —papier. » « De l’art sur —Harper’s Bazaar, Londres

9

— 106 —

Fashion – Une histoire de la mode du xviiie au xxe siècle 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

10


Cinéma, musique & pop culture

Mode, lifestyle & voyages

1 4

3

4

1 4

1 The Stanley Kubrick Archives ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement 2 Steve Schapiro – The Godfather Family Album ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement 3 Billy Wilder’s Some Like it Hot DVD inclus ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

2

1 100 Contemporary Fashion Designers 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

2

2 i-D Covers 1980–2010 ¤ 29,99 / CAD 49,99

3

3

4 Hitchcock – Filmographie complète Kubrick – Filmographie complète ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement par titre 5

4 Emilio Pucci ¤ 150 / CAD 225

100 classiques du 7e art de TASCHEN 2 volumes sous coffret ¤ 19,99 / CAD 32,99 seulement

« Qui n’a pas, dans sa bibliothèque, un petit livre souple sur Matisse, Klimt ou Norman Rockwell édité par Taschen ? »

6 Margolies – Roadside America ¤ 29,99 / CAD 49,99

5

6

—L’Express.fr, Paris

5 TASCHEN’s Favorite Spas ¤ 29,99 / CAD 49,99 6 TASCHEN’s Favorite Hotels ¤ 29,99 / CAD 49,99

5 7 Funk & Soul Covers ¤ 29,99 / CAD 49,99 8 Magic 1400s–1950s ¤ 150 / CAD 225 9 William Claxton – Jazzlife CD inclus ¤ 49,99 / CAD 79,99 seulement 10 20th Century Classic Cars ¤ 29,99 / CAD 49,99

7

7

7 20th Century Travel ¤ 29,99 / CAD 49,99 6

8 8 Great Yoga Retreats ¤ 29,99 / CAD 49,99

« Comme on pouvait s’y attendre, on se les arrache aux quatre coins du globe. »

9 Great Escapes Italy Great Escapes Mediterranean ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre 10 TASCHEN’s New York TASCHEN’s Berlin TASCHEN’s Paris TASCHEN’s London ¤ 29,99 / CAD 49,99 chaque titre

—The Sunday Times Magazine, Londres

8 9 10

— 107 —papier. » « De l’art sur —Harper’s Bazaar, Londres

9

— 106 —

Fashion – Une histoire de la mode du xviiie au xxe siècle 2 volumes sous coffret ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

10


« Le plus beau livre de photos de New York jamais publié. »

Photographie 3

—TIME, New York

L’âme de New York

2

« TASCHEN est la maison d’édition la plus passionnante au monde. »

1

5

—The Surfer’s Journal, San Clemente

New York – Portrait d’une ville Reuel Golden Relié, format : 25 x 34 cm, 560 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99

4

bientôt disponible : Paris – Portrait d’une ville

1

6

Voyage photographique à travers l’histoire de la plus fascinante ville du monde

Norman Mailer, MoonFire – La prodigieuse aventure d’Apollo 11 ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

2 William Claxton – Steve McQueen ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 3 David LaChapelle – Heaven to Hell ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

7

4

5 Jeanloup Sieff ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 6 Berlin – Portrait of a City Los Angeles – Portrait of a City ¤ 49,99 / CAD 79,99 chaque titre 7 Terry Richardson – Terryworld ¤ 14,99 / CAD 23,99 seulement

9

8 MaRIO DE JANEIRO Testino ¤ 29,99 / CAD 49,99

10

8 11

12

« TASCHEN confère à l’art de la photo un nouveau statut et le transforme en objet de désir. » —Photo District News, New York 9 The Polaroid Book ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 10 Josef Heinrich Darchinger – Wirtschaftswunder ¤ 29,99 / CAD 49,99

13

11 Leni Riefenstahl – Africa ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement 12 Peter Beard 2 volumes sous coffret ¤ 74,99 / CAD 120 13 Sebastião Salgado – Africa ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement — 109 —

Eadweard Muybridge – The Human and Animal Locomotion Photographs ¤ 49,99 / CAD 79,99


« Le plus beau livre de photos de New York jamais publié. »

Photographie 3

—TIME, New York

L’âme de New York

2

« TASCHEN est la maison d’édition la plus passionnante au monde. »

1

5

—The Surfer’s Journal, San Clemente

New York – Portrait d’une ville Reuel Golden Relié, format : 25 x 34 cm, 560 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99

4

bientôt disponible : Paris – Portrait d’une ville

1

6

Voyage photographique à travers l’histoire de la plus fascinante ville du monde

Norman Mailer, MoonFire – La prodigieuse aventure d’Apollo 11 ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

2 William Claxton – Steve McQueen ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 3 David LaChapelle – Heaven to Hell ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

7

4

5 Jeanloup Sieff ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 6 Berlin – Portrait of a City Los Angeles – Portrait of a City ¤ 49,99 / CAD 79,99 chaque titre 7 Terry Richardson – Terryworld ¤ 14,99 / CAD 23,99 seulement

9

8 MaRIO DE JANEIRO Testino ¤ 29,99 / CAD 49,99

10

8 11

12

« TASCHEN confère à l’art de la photo un nouveau statut et le transforme en objet de désir. » —Photo District News, New York 9 The Polaroid Book ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement 10 Josef Heinrich Darchinger – Wirtschaftswunder ¤ 29,99 / CAD 49,99

13

11 Leni Riefenstahl – Africa ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement 12 Peter Beard 2 volumes sous coffret ¤ 74,99 / CAD 120 13 Sebastião Salgado – Africa ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement — 109 —

Eadweard Muybridge – The Human and Animal Locomotion Photographs ¤ 49,99 / CAD 79,99


Livres sexy Réservé aux adultes !

« Chic et sexy. Provocant et démocratique. Tel est le monde de TASCHEN. » —Clear, Michigan

www.taschen.com/bodypart-series

1

1

The Big Book of Breasts The Big Book of Legs The Big Butt Book The Big Penis Book ¤ 39,99 / CAD 64,99 chaque titre

2

2 Tom of Finland XXL ¤ 150 / CAD 225 3

The Private Collection 1970-1979 The Private Collection 1980-1989 5 volumes sous coffret ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

4

Bob’s World – The Life and Boys of AMG’s Bob Mizer DVD inclus ¤ 39,99 / CAD 64,99

3

4 5 1. Stand TASCHEN conçu par Shigeru Ban (Salon du livre de Francfort). 2. Shigeru Ban. 3. Walton Ford dans la boutique TASCHEN de Copenhague. 4. Christo et Benedikt Taschen dans la boutique TASCHEN de Beverly Hills. 5. Muhammad Ali dans la boutique TASCHEN de Miami.

7

« Il n’est pas abusif de considérer The Big Penis Book comme l’aboutissement éditorial de toute l’histoire du livre depuis l’invention de l’imprimerie par Gutenberg. » —Gscene, Londres

6 5 Vanessa del Rio DVD inclus ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

8 9

6 Naomi Harris – America Swings ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement 7 Huang – Urban Girls ¤ 29,99 / CAD 49,99 8 Quaintance ¤ 74,99 / CAD 120

10

édition avec jaquette anti-panique  réversible : 9 Tom of Finland – The Comics ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement

11

10 Richard Kern – Action DVD inclus ¤ 12,99 / CAD 19,99 seulement 11 Ed Fox – Glamour from the Ground Up DVD inclus ¤ 12,99 / CAD 19,99 seulement — 110 —

6. Tadao Ando dans la boutique TASCHEN de Beverly Hills. 7. Lancement de 75 years of DC Comics dans la boutique TASCHEN de New York. Nina Wiener (éditrice), Paul Levitz (auteur), José Luis García Lopez (artiste) et Josh Baker (­directeur artistique). 8. Sortie de Trespass dans la ­boutique TASCHEN de New York.

Carlo McCormick (auteur), Ethel Seno ­(éditeur), et Marc et Sara Schiller du Wooster Collective. 9. Sortie de Taxi Driver dans la ­boutique TASCHEN de Beverly Hills. Paul Duncan (éditeur), Michael Mann, Steve Schapiro (photographe), Howard Bingham. 10. Neo Rauch dans la boutique TASCHEN de Berlin.

11. Sam Keller (directeur de la Fondation Beyeler) et Adam Lindemann (auteur) dans la boutique TASCHEN de Miami, pour la sortie de Collecting Design. 12. Séance dédicace du livre CCCP avec Frédéric Chaubin dans la ­boutique TASCHEN de Paris. 13. Toby Ziegler dans la boutique TASCHEN de Miami.

14. Howard Huang (photographe d’Urban Girls) en compagnie des modèles Arielle Hill, Ashley Thomas, Casie Griffin et Eka Samone dans la boutique TASCHEN de New York. Photos 1,2 © Daniel Schäfer, 5, 11, 13 avec l’aimable autorisation de Seth Browarnik/WorldRedEye.com


Livres sexy Réservé aux adultes !

« Chic et sexy. Provocant et démocratique. Tel est le monde de TASCHEN. » —Clear, Michigan

www.taschen.com/bodypart-series

1

1

The Big Book of Breasts The Big Book of Legs The Big Butt Book The Big Penis Book ¤ 39,99 / CAD 64,99 chaque titre

2

2 Tom of Finland XXL ¤ 150 / CAD 225 3

The Private Collection 1970-1979 The Private Collection 1980-1989 5 volumes sous coffret ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement

4

Bob’s World – The Life and Boys of AMG’s Bob Mizer DVD inclus ¤ 39,99 / CAD 64,99

3

4 5 1. Stand TASCHEN conçu par Shigeru Ban (Salon du livre de Francfort). 2. Shigeru Ban. 3. Walton Ford dans la boutique TASCHEN de Copenhague. 4. Christo et Benedikt Taschen dans la boutique TASCHEN de Beverly Hills. 5. Muhammad Ali dans la boutique TASCHEN de Miami.

7

« Il n’est pas abusif de considérer The Big Penis Book comme l’aboutissement éditorial de toute l’histoire du livre depuis l’invention de l’imprimerie par Gutenberg. » —Gscene, Londres

6 5 Vanessa del Rio DVD inclus ¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement

8 9

6 Naomi Harris – America Swings ¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement 7 Huang – Urban Girls ¤ 29,99 / CAD 49,99 8 Quaintance ¤ 74,99 / CAD 120

10

édition avec jaquette anti-panique  réversible : 9 Tom of Finland – The Comics ¤ 9,99 / CAD 16,99 seulement

11

10 Richard Kern – Action DVD inclus ¤ 12,99 / CAD 19,99 seulement 11 Ed Fox – Glamour from the Ground Up DVD inclus ¤ 12,99 / CAD 19,99 seulement — 110 —

6. Tadao Ando dans la boutique TASCHEN de Beverly Hills. 7. Lancement de 75 years of DC Comics dans la boutique TASCHEN de New York. Nina Wiener (éditrice), Paul Levitz (auteur), José Luis García Lopez (artiste) et Josh Baker (­directeur artistique). 8. Sortie de Trespass dans la ­boutique TASCHEN de New York.

Carlo McCormick (auteur), Ethel Seno ­(éditeur), et Marc et Sara Schiller du Wooster Collective. 9. Sortie de Taxi Driver dans la ­boutique TASCHEN de Beverly Hills. Paul Duncan (éditeur), Michael Mann, Steve Schapiro (photographe), Howard Bingham. 10. Neo Rauch dans la boutique TASCHEN de Berlin.

11. Sam Keller (directeur de la Fondation Beyeler) et Adam Lindemann (auteur) dans la boutique TASCHEN de Miami, pour la sortie de Collecting Design. 12. Séance dédicace du livre CCCP avec Frédéric Chaubin dans la ­boutique TASCHEN de Paris. 13. Toby Ziegler dans la boutique TASCHEN de Miami.

14. Howard Huang (photographe d’Urban Girls) en compagnie des modèles Arielle Hill, Ashley Thomas, Casie Griffin et Eka Samone dans la boutique TASCHEN de New York. Photos 1,2 © Daniel Schäfer, 5, 11, 13 avec l’aimable autorisation de Seth Browarnik/WorldRedEye.com


Vous souhaitez rejoindre l’équipe commerciale de TASCHEN ? Adressez votre candidature à humanresources@taschen.com

Sale

HELMUT NEWTON

Soldes du 16 au 19 juin 2011 Plus d’informations sur www.taschen.com

Boutiques Berlin Friedrichstr. 180-184 TASCHEN Beverly Hills

354 North Beverly Drive

Bruxelles

Copenhague

Cologne

Hamburg

Place du Grand Sablon Hohenzollernring 28

Hollywood

Østergade 2A

Farmers Market, 6333 W. 3rd Street

Bleichenbrücke 1-7

Londres

New York

Miami

Paris

12 Duke of York Square 1111 Lincoln Road

107 Greene Street 2, rue de Buci

Ne manquez pas les séances dédicaces des plus grands artistes de notre époque organisées dans les boutiques TASCHEN aux quatre coins de la planète. Suivez notre actualité sur www.taschen.com

Polaroids

Si vous ne pouvez vous rendre à une séance dédicace, mais souhaitez recevoir un exemplaire dédicacé, merci de contacter la boutique TASCHEN avant l’événement. Nous nous ferons un plaisir de vous réserver votre exemplaire.

Helmut Newton, Polaroids Hardcover, format: 21 x 27.5 cm (8.3 x 10.8 in.), 256 pp. ¤ 39.99 / $ 59.99 / £ 34.99

Walton Ford lors d’une séance de dédicace de Pancha Tantra dans la boutique TASCHEN de Copenhague.

Transformez votre livre TASCHEN en pièce de collection.

Exhibition opening: Helmut Newton Foundation Museum für Fotografie, Berlin June 09, 2011

Published biannually by TASCHEN Hohenzollernring 53 D–50672 Köln

Tel: +49-221-20 18 00 contact@taschen.com For advertising enquiries: media@taschen.com

Text: Alison Castle Design: Andy Disl & Benedikt Taschen Coordination: Florian Kobler, Annick Volk Production: Nadia Najm Directed and produced by Benedikt Taschen

Printed in Germany Front cover: Paul McCartney, Los Angeles, 1968 © Paul McCartney


Vous souhaitez rejoindre l’équipe commerciale de TASCHEN ? Adressez votre candidature à humanresources@taschen.com

Sale

HELMUT NEWTON

Soldes du 16 au 19 juin 2011 Plus d’informations sur www.taschen.com

Boutiques Berlin Friedrichstr. 180-184 TASCHEN Beverly Hills

354 North Beverly Drive

Bruxelles

Copenhague

Cologne

Hamburg

Place du Grand Sablon Hohenzollernring 28

Hollywood

Østergade 2A

Farmers Market, 6333 W. 3rd Street

Bleichenbrücke 1-7

Londres

New York

Miami

Paris

12 Duke of York Square 1111 Lincoln Road

107 Greene Street 2, rue de Buci

Ne manquez pas les séances dédicaces des plus grands artistes de notre époque organisées dans les boutiques TASCHEN aux quatre coins de la planète. Suivez notre actualité sur www.taschen.com

Polaroids

Si vous ne pouvez vous rendre à une séance dédicace, mais souhaitez recevoir un exemplaire dédicacé, merci de contacter la boutique TASCHEN avant l’événement. Nous nous ferons un plaisir de vous réserver votre exemplaire.

Helmut Newton, Polaroids Hardcover, format: 21 x 27.5 cm (8.3 x 10.8 in.), 256 pp. ¤ 39.99 / $ 59.99 / £ 34.99

Walton Ford lors d’une séance de dédicace de Pancha Tantra dans la boutique TASCHEN de Copenhague.

Transformez votre livre TASCHEN en pièce de collection.

Exhibition opening: Helmut Newton Foundation Museum für Fotografie, Berlin June 09, 2011

Published biannually by TASCHEN Hohenzollernring 53 D–50672 Köln

Tel: +49-221-20 18 00 contact@taschen.com For advertising enquiries: media@taschen.com

Text: Alison Castle Design: Andy Disl & Benedikt Taschen Coordination: Florian Kobler, Annick Volk Production: Nadia Najm Directed and produced by Benedikt Taschen

Printed in Germany Front cover: Paul McCartney, Los Angeles, 1968 © Paul McCartney



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.