TEAS Magazine June 2013 (French)

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(Photo: Ambassade du Royaume-Uni en Azerbaïdjan)

CULTURE | ENTREPRISES | AFFAIRES PUBLIQUES

BAKOU ACCUEILLE LA 20E CONFÉRENCE CASPIENNE PÉTROLE ET LE GAZ Également dans ce numéro : Match amical entre les légendes d’Arsenal et l’équipe des PDI et réfugiés David Cameron, « ami proche et partenaire de l’Azerbaïdjan » La BERD prévoit un PIB en progression de 3,5% Le risque d’inondation au Haut-Karabagh aggravé par les forces d’occupation Fidan Hajiyeva aux Promenades musicales de Londres www.teas.eu

06 / 2013

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Bienvenue dans le magazine du Cercle Européen d’Azerbaïdjan (TEAS) Le Cercle Européen d’Azerbaïdjan (The European Azerbaijan Society, TEAS) est une organisation paneuropéenne enregistrée au Royaume-Uni dont l’objet est de faire connaître l’Azerbaïdjan et de renforcer les liens économiques, politiques et culturels entre ce pays et les nations européennes. Tout en promouvant les aspects positifs de l’Azerbaïdjan, TEAS met également en évidence le sort des 875 000 réfugiés et déplacés internes de ce pays. Ces personnes sont dans l’incapacité de retourner dans leurs foyers et sur leurs terres du fait de l’occupation illégale par les forces armées arméniennes du Haut-Karabagh et de sept régions environnantes, au mépris de quatre résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Infolettre

Lancée en novembre 2008, TEAS avait au départ été créée quatre ans plus tôt sous le nom de London Azerbaijan Society. L’organisation a aujourd’hui des bureaux au Royaume-Uni, en Belgique, en France, en Allemagne et en Turquie, ainsi qu’un bureau de représentation en Azerbaïdjan.

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TEAS base ses interventions sur trois axes principaux : • Culture – TEAS fait connaître la culture riche et dynamique de l’Azerbaïdjan à un public international, en organisant des manifestations culturelles et en servant de centre de networking. •

Commerce – TEAS compte parmi ses adhérents des entreprises européennes et azerbaïdjanaises. Il sert de plateforme à des organisations afin d’établir des liens et de renforcer les relations commerciales existantes par le biais d’un programme de networking à travers le continent. Affaires publiques – TEAS entend faire connaître l’Azerbaïdjan et promouvoir le pays auprès des principaux prescripteurs d’opinion, décisionnaires et autres personnalités du monde politique, universitaire et de la société civile.

TEAS se fixe plusieurs objectifs : • Renforcer les liens entre l’Azerbaïdjan et d’importantes structures économiques, politiques et sociales à travers l’Europe •

Organiser des tables rondes, des séminaires et des conférences

Assurer la production et la publication de brochures, rapports, bulletins, livres et films.

Faciliter les voyages d’études des politiciens, des journalistes et des hommes et/ou femmes d’affaires.

TEAS propose les toutes dernières nouvelles, positions et interviews sur tous les aspects de l’Azerbaïdjan, lance une e-infolettre gratuite dont la parution interviendra régulièrement. Pour en savoir plus, inscrivez-vous sur www. teas.eu

Retrouvez sur la page Facebook de TEAS toute l’actualité, les manifestations, les campagnes de TEAS et d’autres sujets liés à la communauté azerbaïdjanaise. Vous pouvez cliquer sur « J’aime » à la page http://bit.ly/ TEASFB

Adhésion et parrainage

TEAS propose diverses formules d’adhésion à l’usage des particuliers et des entreprises. Elles donnent droit à divers avantages : publicité, rencontres, voyages et hébergement à prix réduit, et aide à l’obtention de visas. TEAS propose également de nombreuses opportunités de parrainage de ses manifestations et conférences tout au long de l’année. Pour en savoir plus, écrire à l’adresse membership@teas.eu.

Dates à retenir

Pour plus de renseignements sur toutes les manifestations TEAS : www.teas.eu/upcoming-events 20–23 juin 2013 Exposition photographique Cinq Chemins de retour par Philipp Rathmer (France) La Galerie Joseph, 7, rue Froissart, 75003 Paris Ouverture de 10 h à 18 h. Entrée libre. À l’occasion de la Journée Mondiale des Réfugiés, le Cercle Européen d’Azerbaïdjan (TEAS) présente la saisissante exposition photographique de Philipp Rathmer intitulée Cinq Chemins de retour. Cette exposition est le regard de l’artiste sur le drame des réfugiés et des PDI d’Azerbaïdjan qui vivent toujours dans des camps répartis dans tout le pays. L’exposition, après une première étape à Berlin, fera escale à Paris avant d’entamer une tournée qui la mènera à Bruxelles, Istanbul et Baku en 2013. Le vernissage aura lieu en présence de Philipp Rathmer le 20 juin 2013 à 19 h à La Galerie Joseph (Paris). Merci de confirmer votre présence à l’adresse teas@hardenberg-concept.de

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Politique et actualité

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La force de maintien

de la paix présente en

Afghanistan au-delà de 2014 La Sélection mondiale des PDI a affronté les Légendes d’Arsenal

Le 23 juin prochain, les Londoniens qui aiment le football vont se régaler en assistant au match amical qui opposera la Sélection mondiale des Personnes Déplacées Internes et les Légendes d’Arsenal dans le cadre d’un événement parrainé par TEAS sur la pelouse du stade Underhill du Barnet FC. L’athlète britannique et double champion olympique Mo Farah entraînera pour l’occasion les Légendes d’Arsenal, et c’est Fabrice Muamba, l’ancien joueur des Bolton Wanderers, qui dirigera le banc de la Sélection mondiale des Réfugiés ou PDI. Dans les rangs de l’équipe des Légendes d’Arsenal, on retrouvera l’ancien capitaine d’Arsenal et de la sélection anglaise, Tony

Adams, mais auss Lauren, Nigel Winterburn, Ian Wright et Michael Thomas. Plusieurs députés des Parlements britannique et européen joueront pour leur part dans la Sélection mondiale des Réfugiés et PDI. Les Nations Unies ont décidé de célébrer la Journée mondiale des réfugiés le 20 juin afin de sensibiliser l’opinion à la détresse des réfugiés du monde entier. Parmi ceuxci, 875 000 personnes déplacées internes (PDI) ou réfugiées d’Azerbaïdjan ne peuvent pas rentrer chez elles en raison du conflit non résolu du Haut-Karabagh. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.teas.eu/upcoming-events.

Sergiy Grechyn remporte la première édition du Tour d’Azerbaїdjan

Le Tour d’Azerbaїdjan s’est terminé le 21 mars à l’issue de la 5e étape. À la plus grande joie des supporters locaux, Christoph Schweizer (de l’équipe azerbaïdjanaise Baku Synergy Cycling Project) a fait prévaloir ses qualités de sprinteur pour s’adjuger l’étape inaugurale à Bakou. La 2e étape a elle aussi réservé son lot d’émotions fortes, sous l’impulsion de Bakhtiyar Kozhatayev (de l’équipe Astana) et d’Oleksandr Surutkovych (Baku Synergy Cycling Project), tous deux auteurs de performances remarquables en montagne. Cette étape a été remportée par l’Ukrainien Sergiy Grechyn (de l’équipe turque Torku Sekerspor), qui s’est alors emparé du maillot bleu réservé au leader du classement général, une position qu’il n’allait plus quitter jusqu’à la fin de l’épreuve. L’étape 3 a été marquée par la victoire au finish de Vitaliy Popkov (de l’équipe ukrainienne d’ISD Continental) devan Stig Broekcx (de l’équipe belge Lotto-Belisol). Christoph Schweizer, troisième, a enfilé le maillot vert du meilleur sprinteur du Tour. La 4e étape, qui a mis à l’épreuve l’endurance de tous les cyclistes, s’est conclue par une toute première victoire d’étape pour Jan Hirt (de l’équipe luxembourgeoise Leopard-Trek), devant un autre coureur de l’équipe Baku Synergy Cycling Project, Connor McConvey.

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Conscient du sous-développement relatif du cyclisme de haut niveau en Azerbaïdjan, Sahib Alekperov, vice-président de la Fédération Azerbaïdjanaise de Cyclisme, a salué la participation en hausse des cyclistes engagés sur les routes azerbaïdjanaises. L’équipe Baku Synergy Cycling Project, formée il y a peu, est à créditer d’excellentes performances, avec les distinctions de Connor McConvey et Christoph Schweizer, respectivement meilleur grimpeur et meilleur sprinteur du Tour. Jeremy Hunt, directeur sportif de Baku Synergy Cycling Project, voit le futur du cyclisme azerbaïdjanais avec optimisme, estimant même envisageable la qualification du pays pour les Jeux Olympiques de 2016 : « Il y a de nombreux coureurs talentueux. Et n’oublions pas que l’Azerbaïdjan a toutes les ressources pour leur permettre d’exploiter tout leur potentiel ». Le Tour s’est terminé à Bakou, là où il avait commencé, et c’est Tomas Vaitkus (de l’équipe nationale lituanienne) qui a remporté la dernière étape. La première place du classement général est revenue à Sergiy Grechyn, qui a commenté sa victoire : « J’ai montré avec cette victoire que j’ai encore la flamme, et que je sais encore gagner ! ». Oleksandr Surutkovych et Bakhtiyar Kozhatayev terminent respectivement 2e et 3e du classement général de l’épreuve.

C’est au cours d’une conférence de presse à Bakou que M. Khazar Ibrahim, ambassadeur de l’Azerbaïdjan à l’OTAN, a annoncé que les casques bleus azerbaïdjanais resteraient en Afghanistan après le retrait des troupes américaines du pays fin 2014. Ils serviront aux côtés de troupes de huit pays partenaires. M. Ibrahim a indiqué que l’Azerbaïdjan réduirait sa présence en Afghanistan après 2014 : « Le nom et le but de la mission seront changés, et une base d’opérations est en cours de préparation. Deux documents en cours d’élaboration à l’OTAN permettront aux différents pays de décider de la nature de leur participation, de la formation des forces afghanes aux opérations de déminage, en passant par la fourniture d’équipements ». L’Azerbaïdjan participe étroitement aux opérations de restauration de la paix et de la sécurité en cours dans le pays. Depuis 2002, le contingent de casques bleus des forces armées azerbaïdjanaises a servi en Afghanistan sous le commandement de la Force Internationale d’Assistance et de sécurité (FIAS) de l’OTAN. Le contingent de casques bleus azerbaïdjanais, qui ne comprenait au départ que 22 personnes, constitue un détachement à part entière depuis 2008. En octobre 2009, le parlement azerbaïdjanais a voté le doublement des effectifs de casques bleus présents en Afghanistan, porté à 90 soldats sous le commandement du contingent turc de la FIAS. Les personnels sont actuellement détachés à la protection de la tour de la télévision à Kaboul et de l’entrepôt de munitions de la FIAS, en plus de missions de patrouille régulières. M. Ibrahim a déclaré que l’espace aérien azerbaïdjanais était ouvert au transport de cargaisons à destination de l’Afghanistan. Au total, 35 % de toutes les cargaisons vers Afghanistan survoleront l’Azerbaïdjan. Le pays propose également le transport de cargaisons par voies terrestre et maritime, par la ligne ferroviaire Bakou–Tbilissi–Kars et le port maritime d’Alat, proche de Bakou.

Sergiy Grechyn sur la plus haute marche du podium à côté de Oleksandr Surutkovych, 2e (à g.) et du 3e, Bakhtiyar Kozhatayev (à d.)

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Politique et actualité Les Trois Flammes distinguées « meilleur hôtel et centre touristique »

Les Trois Flammes, les célèbres tours qui symbolisent le Bakou moderne, ont été primées lors de l’édition 2013 du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) de Cannes. Le site a été sacré « Meilleur hôtel et centre touristique » lors de la cérémonie clôturant cet événement majeur consacré aux projets innovants du marché européen de l’immobilier. De nuit, les Trois Flammes donnent l’impression de danser

Les Trois Flammes, inaugurées en 2012,

mesurent 190 mètres. Le projet a été conçu par le cabinet d’architectes HOK, et la forme des tours, inspirée par le culte du feu zoroastrien, rappelle la production du gaz naturel. Les tours sont serties de 10 000 ampoules à LED qui permettent à l’ensemble de représenter à la nuit tombée, des flammes scintillantes, le drapeau de l’Azerbaïdjan et d’autres images encore. Les bâtiments abritent, sur 33 à 39 étages, des logements résidentiels, des hôtels et des bureaux.

L’Azerbaïdjan repousse des propositions « tendancieuses » d’Euronest L’Azerbaïdjan est parvenu à bloquer plus de 25 propositions « tendancieuses et immorales » avant la session de printemps de l’Assemblée parlementaire Euronest à Bruxelles qui, selon le pays, menaçaient sa souveraineté et sa volonté « légitime » de se réapproprier les territoires occupés par l’Arménie, à savoir le Haut-Karabagh et les sept districts. Ces propositions et amendements avaient été ajoutés par l’Arménie et ses partisans au sein de l’UE à une résolution sur les enjeux en matière de sécurité régionale. Selon Azerbaijan Monitor, S.E. Elkhan Suleymanov, président de la délégation azerbaïdjanaise auprès de l’Assemblée parlementaire Euronest, a réussi à bloquer les amendements, jugés « absurdes » pour certains et carrément « dangereux » pour de nombreux autres. « En réussissant à éliminer toutes les propositions non objectives des Arméniens et de certains députés européens acquis à leur cause, qui pour beaucoup

d’entre elles remettaient directement en cause la souveraineté de l’Azerbaïdjan, nous parviendrons peut-être à terme à faire valoir nos intérêts nationaux », a-t-il souligné à la fin de la session à Bruxelles.

« J’ai accepté de retirer certains amendements déposés par la délégation azerbaïdjanaise par respect de l’esprit de coopération entre le Parlement européen et les pays orientaux partenaires, mais cela n’a aucun sens d’organiser ce type de rencontre si l’on ne peut pas débattre ouvertement de nos problèmes et leur trouver des solutions », a indiqué M. Suleymanov. Il a ajouté que son pays reste disposé à discuter du Haut-Karabagh dans tout forum démocratique mais qu’il ne se fait pas d’illusion quant aux difficultés auxquelles l’Azerbaïdjan doit faire face. L’Arménie en appelle à ce qu’il qualifie de « prétendues racines chrétiennes communes de l’Europe

EN DIRECT DE BRUXELLES

TEAS Belgique a réuni le Groupe des amis de l’Azerbaïdjan au Parlement européen autour du thème de la tolérance religieuse de l’Azerbaïdjan et de la diversité culturelle à l’œuvre dans le pays. Le déjeuner de travail organisé par la députée européenne Kristiina Ojuland (Estonie/ADLE) a été l’occasion d’aborder la portée de la tolérance religieuse qui a cours en Azerbaïdjan, où convergent depuis des siècles une multitude d’influences culturelles. La liberté religieuse et le respect des convictions personnelles demeurent des valeurs essentielles de l’Azerbaïdjan moderne.

Roman Huna (Directeur de TEAS Belgique) a déclaré : « L’Azerbaïdjan est un exemple concret des meilleures pratiques à l’œuvre en matière de tolérance religieuse. La liberté de culte et de croyance fait partie des choix les plus personnels qu’un individu

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» et s’en sert pour obtenir du soutien au sein de l’UE et sur la scène internationale. Au nombre des amendements présentés par la délégation arménienne figurait une proposition visant à ouvrir les frontières des territoires occupés, qui, dans le cas du HautKarabagh, aurait enfreint « toutes les normes et pratiques internationales ». L’Arménie a également appelé à la coopération entre l’UE et les « autorités de facto », euphémisme inacceptable pour désigner les territoires occupés. M. Suleymanov a fait savoir qu’il continuerait d’exhorter la communauté internationale à se conformer aux nombreuses résolutions internationales sur le Haut-Karabagh basées sur le principe d’intégrité territoriale. Il a réaffirmé son désir de résoudre le conflit dans le Haut-Karabagh grâce à l’Assemblée parlementaire Euronest et à d’autres institutions internationales.

e-mail: brussels@teas.eu

peut opérer. Le pays a choisi la voie de la tolérance et s’est doté d’une Constitution selon laquelle chaque personne jouit du droit de choisir son affiliation et sa croyance religieuse, d’en changer, et de rejoindre ou de fonder le groupe religieux de son choix, et d’en pratiquer le culte. La Loi sur la liberté religieuse interdit formellement au Gouvernement de se mêler des activités religieuses d’un individu ou d’un groupe d’individus ». Kristiina Ojuland a pour sa part déclaré : « En tant que députée européenne, je me félicite de l’existence en Azerbaïdjan d’une loi explicite sur la liberté religieuse qui empêche le Gouvernement d’intervenir dans les activités religieuses d’un individu ou d’un groupe. En la matière, l’Azerbaïdjan est un modèle de tolérance et de respect envers l’ensemble des croyances et des modes de vie ».

TEAS Belgique avait également invité Nijat Mammadli, directeur des Relations extérieures du Comité d’État de l’Azerbaïdjan aux relations avec les organisations religieuses : « L’Azerbaïdjan a toujours adopté une attitude d’hospitalité et de tolérance envers les autres peuples et les autres religions. Le pays et son gouvernement ont pris l’engagement de promouvoir une ambiance de tolérance interreligieuse et de respect. C’est pourquoi nous y trouvons aujourd’hui une telle diversité », a-t-il pour sa part déclaré. S.E. Fuad Isgandarov, ambassadeur de la République d’Azerbaïdjan auprès de l’UE : « On sait peu que l’Azerbaïdjan est un modèle de tolérance, de laïcité et de respect envers toutes les convictions personnelles. J’en veux pour preuve l’existence du Comité d’État aux organisations religieuses, créé pour protéger et garantir la liberté religieuse à l’ensemble de ses citoyens. »

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Culture Ulvi Pepinova et ses étonnantes peintures sur verre

Une exposition de peinture pas comme les autres à Londres

Une sélection d’œuvres abstraites et vives de l’artiste-peintre Ulvi Pepinova a été exposée pour un soir à Londres, sa ville d’adoption, à l’Hollywood Arms dans le quartier de Chelsea. Intitulée Glass Buta and Spacious Dreams, cette exposition avait pour thème principal les peintures sur verre de l’artiste et présentait également quelques œuvres à l’huile. Ulvi a eu le grand plaisir de trouver parmi les 200 visiteurs de son exposition de nombreux acheteurs qui ont pu rentrer chez eux avec un ou plusieurs témoignages de son talent. Lors d’une interview au magazine Pomp,

elle a déclaré : « Le verre n’est pas une matière évidente, mais j’aime beaucoup la texture du verre peint, sa transparence, son éclat, sa brillance. Le verre a une dimension sensuelle, lisse, soyeuse et éclatante qui permet d’obtenir des effets saisissants. Il offre de plus une certaine souplesse et une malléabilité qui débouche sur des résultats souvent satisfaisants. Je trouve que le verre est une matière beaucoup plus conciliante que l’on croit. Cela dit, je multiplie également les expériences sur toile dans mes nouvelles œuvres. J’ai voulu obtenir le même effet « glossy » que sur verre. Et je suis contente du résultat ! »

Les interprétations au piano de Saida Zulfugarova embrassent le vaste répertoire des plus grands compositeurs azerbaïdjanais (Photo www. philipka.com)

Poésie, musique et fascination à Paris

Un concert exceptionnel a eu lieu le 1er juin au Centre Culturel d’Azerbaïdjan de Paris, à l’ombre de la Tour Eiffel, à l’occasion du 900e anniversaire de la naissance de la poétesse Mahsati Ganjavi. Le spectacle a permis à plus de 150 personnes de s’initier à la poésie, à la littérature et à la musique classique de l’Azerbaïdjan. La première partie proposait des lectures littéraires et poétiques de compositions de grands auteurs azerbaïdjanais comme Nizami Ganjavi, Jalil Mammadguluzade et Mahsati Ganjavi elle-même, lues par les comédiens français Simone Hérault et Xavier Clion. Saida Zulfugarova, la pianiste parisienne ET azerbaïdjanaise, a accompagné quelques lectures de ses notes. La seconde partie du spectacle a vu se succéder des chansons et des pièces jouées au piano par Saida et chantées par la soprano Farida Mamedova, bien connue

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pour ses multiples apparitions à l’Opéra de Bakou, au Festival international de musique de Gabala et dans toute l’Europe. Farhad Badalbeyli avait ouvert cette moitié de spectacle avec une évocation majestueuse de La Mer, à laquelle a succédé la mise en musique par le compositeur Asaf Zeynally de Olkem, le poème de Jafar Jabbarly. Citons également un poème de Nizami (Sevgili Canan) mis en musique par Uzeyir Hajibeyli, et une interprétation émouvante de Yarim Kecti sur une musique composée par Oqtay Zulfugarov. Saida a démontré sa technique éblouissante sur le Troisième Livre de Préludes de Gara Garayev, le Menuetto d’Ismayil Hajibeyov, et Gaytagi de Tofiq Guliyev. La soirée a ensuite retrouvé quelques accents français avec la mise en musique du poème Fantoches de Paul Verlaine par Claude Debussy, et par la grâce d’un Prélude joué seule, au piano.

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Le mugham à l’honneur dans Songlines – 25% de réduction

Songlines est le premier magazine international spécialisé dans les « musiques du monde ». Le numéro de juillet 2013 met à l’honneur le mugham azerbaïdjanais à travers un article rédigé par Simon Broughton suite à sa visite récente au Festival Space of Mugham de Bakou. Le magazine propose en cadeau un CD contenant des morceaux des chanteurs et des musiciens de mugham les plus renommés, comme Alim Qasimov, Ferghana Qasimova, Gochag Askarov, Nazaket Teymurova, Ramiz Guliyev et Shirzad Fataliyev. Les adhérents et les amis de TEAS peuvent se procurer le magazine au prix exceptionnel de 3,71 £ (au lieu de 4,95 £), soit une remise de 25%. Pour plus de détails, visitez le site www. songlines.co.uk/newissueoffer ou appelez Edward Craggs au +44(0)20 7371 2777, et dites « Offre TEAS ». L’offre est valable jusqu’au 30 juin. Songlines est également disponible sur tablette (iPad et Android), et le nouveau numéro permet d’accéder à des extraits du CD de mugham. Pour l’écouter, téléchargez l’appli gratuit Songlines sur l’App Store (http://bit.ly/itunesmugham) ou Google Play (http://bit.ly/googleplaymugham).

La Directrice générale de l’UNESCO salue la contribution de l’Azerbaïdjan à la culture mondiale

Au cours de sa visite au deuxième Forum mondial sur le dialogue interculturel de Bakou, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a déclaré : « L’Azerbaïdjan est devenu un centre de culture. La Vieille Ville est déjà inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, et la fête de Novrouz, au même titre que la musique mugham, a rejoint la liste de l’Héritage Culturel Intangible ». Et d’ajouter, en écho au thème majeur du Forum, baptisé Vive ensemble en paix dans un monde diversifié : « L’UNESCO considère que la paix n’est pas seulement le résultat d’actions économiques et politiques, mais aussi intellectuelles. De nouvelles formes de dialogue sont à envisager, et la période 2013– 2022 a été proclamée Décennie internationale du Rapprochement des cultures » Irina Bokova : « L’Azerbaïdjan est un centre culturel »

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Culture

Yarat! bouscule tous les

L’étourdissante évocation de la lumière et du feu par Ali Banisadr

repères à la Biennale de Venise

L’espace d’art contemporain Yarat! est présent cette année à la Biennale de Venise par le biais de l’exposition intitulée Love Me, Love Me Not, qui se déroule au Tesa 111, à l’Arsenale Nord jusqu’au 24 novembre. Cette exposition sans précédent présente les travaux récents réalisés par 17 artistes issus d’Azerbaïdjan, d’Iran, de Turquie, de Russie et de Géorgie. La manifestation est produite et soutenue par Yarat!, une institution d’art contemporain à but non-lucratif située à Bakou sous le commissariat de Dina Nasser-Khadivi, laquelle déclare : « Il y a chez les gens autant de curiosité que d’idées fausses vis-à-vis de l’Azerbaïdjan et des pays qui l’entourent. Les œuvres présentées donnent un aperçu du dynamisme de chaque nation, mettent en lumière des aspects oubliés de leur histoire, et démontrent une largeur de vue et une créativité remarquables à l’intérieur de leurs frontières ». L’exposition se distingue par la diversité des thèmes et des supports, avec des vidéos, des installations et des peintures. La galerie présentera les œuvres du sculpteur azerbaïdjanais Faig Ahmed, qui reprend les motifs trouvés dans les tapisseries azéries comme point de départ pour ses travaux, en les réinterprétant avec l’objectif de mettre en lumière les changements rapides auxquels l’Azerbaïdjan fait face afin de relever le défi de la modernité. Son installation Untitled (2012) se joue des codes de la tapisserie traditionnelle en ajoutant une troisième dimension à un Farid Mammadov (à d.) pendant sa mémorable interprétation lors de la finale de l’Eurovision (Photo: Dennis Stachel – EBU)

Hold Me a failli faire revenir l’Eurovision à Bakou

Hold Me, la chanson interprétée par Farid Mammadov qui représentait l’Azerbaïdjan à la finale du Concours Eurovision de la Chanson à Malmö, en Suède, a recueilli un total de 234 points. Un total qui lui vaut la deuxième place, derrière Only Teardrops de la chanteuse danoise Emmelie De Forest (281 points). La première participation de l’Azerbaïdjan au concours remonte à 2008 et s’était soldée par une 8e place. Les artistes nationaux sont à créditer d’une belle régularité parmi les cinq premiers du classement final de l’Eurovision, allant même jusqu’à remporter le concours en 2011 avec la chanson Running Scared d’Ell & Nikki. Juin 2013

magnifique tapis qui n’en compte d’ordinaire que deux… L’artiste américano-iranien Ali Banisadr présente pour sa part son œuvre la plus ambitieuse à ce jour, ne serait-ce que par son format, avec son triptyque inspiré par la symbolique omniprésente du feu et de la lumière. Ces éléments, particulièrement présents dans les cultures azerbaïdjanaise et iranienne, remontent aux origines du zoroastrisme et du mot « Azerbaïdjan » (Gardiens du feu en perse ancien). Par d’efficaces jeux de couleur, il convoque toute l’imagerie de son enfance, interprète l’histoire de l’art, et saisit sur la toile ses fines observations de la vie tous les jours. Ses œuvres sont régulièrement exposées partout dans le monde dans des collections publiques, dont le Metropolitan Museum of Art de New York ou encore la Galerie Saatchi. Plus modeste, l’Azerbaïdjanais Ali Hasanov utilise quant à lui des « objets trouvés ». Son

Amina Figarova en

tournée aux États-Unis et en Europe

La pianiste de jazz azerbaïdjanaise (et new-yorkaise) Amina Figarova multiplie les concerts aux États-Unis et en Europe. Au mois de mai, son Sextet s’est produit au Dizzy’s Club Coca-Cola, le temple du jazz du Lincoln Center de New York. Le concert a ensuite été repris à la radio par la station Sirius/XM. Elle a également joué au cours de la soirée de lancement du CD Alone and Together du joueur d’harmonica Enrico Granafei, au Trumpet’s Jazz Club dans le New Jersey, aux côtés de Vitali Imereli (au violon), Rick Crane (à la basse) et Gordon Lane (à la batterie). Amina a ensuite joué en trio avec Joe Sanders (à la basse) et Justin Brown (à la batterie) au Mayne Stage de Chicago, avant de retrouver son Sextet habituel au Firehouse 12 de New Haven (Connecticut) et à la Brubeck Room de la Wilton Library de Wilton (Connecticut). Cet été, Amina Figarova jouera au Luxembourg

installation Masters (2012) regroupe des centaines de balais veniki, fabriqués à partir de fagots de brindilles reliés entre eux pour former une sculpture. Par contraste, l’installation du collectif Slavs and Tatars, Mollah Nasreddin : L’Antimoderne (2011) se présente sous la forme d’une sculpture grandeur nature sur laquelle peuvent venir s’asseoir des enfants ou des adultes. Elle représente le célèbre philosophe soufi du 13e siècle et symbolise l’esprit satirique de l’Azerbaïdjan du début du 20e siècle. Pour voir quelques-unes des œuvres exposées, rendez-vous sur le site http://bit.ly/yaratvenice.

La colossale installation d’Ali Hasanov se compose de balais veniki traditionnels

et aux États-Unis. Elle se produira pendant cinq jours à L’Inoui (à Rédange-sur-Attert, au Luxembourg) avec deux premiers concerts les 30 et 31 juillet, puis trois autres (les 1er, 2 et 3 août) en compagnie du chanteur israélien Shlomit Butbul. Elle rentrera ensuite aux États-Unis, où elle est attendue au Blues Alley (Washington, D.C.) le 12 août, au festival de jazz d’Idyllwild (Californie) le 18 août. Retrouvez son agenda complet à l’adresse www.aminafigarova.com.

Amina Figarova joue avec de nombreux ensembles musicaux dans toute l’Europe (Photo: Andrea Canter)

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Personnalités – Fidan Hajiyeva

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Fidan Hajiyeva interviewée par David Bailey

Fidan Hajiyeva ambassadrice du mugham Fidan Hajiyeva, 18 ans, vit à Enfield, dans le nord de Londres. Elle est la fille de Neman Hajiyev, un ancien joueur de nagara (percussions) devenu ingénieur du son. Au mois de janvier, Fidan a été désignée élève de l’année par les producteurs de l’émission de BBC Radio 3 World Routes dans le cadre du programme World Routes Academy, devenant même la plus jeune lauréate. L’originalité de ce programme est d’associer un musicien de renommée internationale à un jeune musicien du Royaume-Uni spécialisé dans un même genre traditionnel. Fidan a donc étudié le mugham sous la tutelle du célèbre chanteur azerbaïdjanais Gochag Askarov, grâce à skype et à plusieurs visites en Azerbaïdjan. À l’issue de cet apprentissage, Fidan et Gochag donneront, le 22 août prochain, le tout premier concert de mugham azerbaïdjanais au Royal Albert Hall de Londres dans le cadre de World Routes Prom. Après une première interview de Fidan dans le numéro de février 2013 de TEAS Magazine (p.14), elle revient accompagnée de son père Neman dans les bureaux de TEAS pour évoquer son perfectionnement et sa préparation pour ce qui sera le concert le plus important de sa vie (en attendant d’autres !) : Vous avez été désignée élève de l’année par l’émission de la BBC World Routes en janvier. Quels cours avez-vous suivi depuis ? J’ai passé deux semaines à Bakou, j’ai rendu visite à quelques grands maîtres du mugham et j’ai assisté à trois ou quatre cours magistraux. Au fil des jours, j’ai mieux compris la façon dont les étudiants azerbaïdjanais abordent leurs études. Ils connaissent tous le mugham mieux que moi, ne serait-ce qu’en raison de leur immersion depuis leur plus jeune âge dans cette musique, aussi bien techniquement que d’un point de vue théorique. J’ai également bénéficié des cours de Gochag, qui m’a appris de nouvelles techniques pour le mugham, une musique très difficile à interpréter. Il a mis l’accent sur la technique vocale. Bien chanter le mugham et ses nombreuses nuances, cela ne vient pas naturellement. Cela s’apprend. J’ai ainsi bénéficié du savoir des maîtres du mugham, qui m’ont enseigné leurs techniques et www.teas.eu

sensibilisé aux aspects spirituels et méditatifs de la musique. Sur quels aspects de l’interprétation avezvous principalement travaillé ? J’ai d’abord compris au fil des jours que les étudiants azerbaïdjanais en savent plus que je n’en saurai jamais. Dès qu’un professeur donne une phrase à chanter, ils savent la reproduire immédiatement. J’ai été très impressionnée par leurs aptitudes qui semblent assez naturelles, et j’estime mon niveau inférieur au leur. On m’a également enseigné des techniques de respiration, qu’il m’arrive souvent de placer aux mauvais endroits. De nombreux cours magistraux ont été donnés au Centre International du Mugham et à l’Académique de Musique de Bakou. J’ai assisté à un cours magistral d’Alim Qasimov, le chanteur azerbaïdjanais de mugham le plus connu au monde. J’étais très intimidée. J’ai aussi chanté en direct lors d’une émission matinale de la chaîne de télévision AzTV, une chanson seule et une autre en duo avec Gochag. J’avais un tel trac que je me suis trompée dans les paroles !

les enregistrer. J’ai passé la majeure partie de mon séjour en Azerbaïdjan en compagnie de Gochag, et j’ai appris deux nouvelles chansons. Chaque jour, j’enchaînais deux heures de cours avec Gochag puis un cours magistral. J’ai donné de nombreuses interviews à des journalistes azerbaïdjanais de radio ou de presse écrite pendant mes travaux avec Gochag. À ma grande surprise, je suis devenue assez célèbre en Azerbaïdjan, où l’on m’a vue dans les journaux (imprimés et en ligne), à la radio et à la télévision. Tous les journalistes me demandaient où j’étudiais, comment j’avais rencontré Gochag, et ce que j’allais tirer de cette expérience en Azerbaïdjan. Je me suis également rendue en Azerbaïdjan du 26 mai au 7 juin afin de préparer le concert World Routes Prom pour la BBC au Royal Albert Hall. Pour l’occasion, j’ai privilégié le travail de préparation avec Gochag. J’ai étoffé mon répertoire en apprenant deux chansons, Ay Lacin et Evleri var Xana Xana.

A-t-on parlé de vous dans les médias en Azerbaïdjan ? Pendant mon séjour à Bakou, j’ai fait l’émission de radio de Gochag, qui est diffusée dans tout le pays. Gochag en a profité pour interviewer Lucy Duran, professeure de musique et présentatrice du programme World Routes sur BBC Radio 3. D’habitude sur Radio 3, c’est elle qui pose les questions ! J’ai également pu chanter au cours de cette émission. En dehors de Bakou, je suis allée à Shamakha où j’ai rencontré et écouté d’autres musiciens, un groupe ashiq et des chanteurs de mugham. Nous avons dîné tous ensemble dans une grande maison, ils ont joué, ils ont chanté. World Routes a tout enregistré et a prévu de diffuser ce concert « privé ».

Quel effet cela fait de donner le premier concert de mugham organisé au Royal Albert Hall ? Je ressens beaucoup d’appréhension, mais quelques semaines avant le concert, j’irai donner un petit concert dans un café en compagnie d’un groupe turc pour acquérir l’expérience du chant devant un public. Au concert des Proms, je chanterai trois ou quatre chansons seule, Gochag en interprétera quelques-unes lui aussi, puis nous nous retrouverons pour des duos. Nous partagerons l’affiche du concert World Routes Prom avec un groupe malien. Avant le concert, j’irai visiter le Royal Albert Hall pour sentir la scène et voir comment projeter ma voix.

La BBC vous a-t-elle suivi ces derniers mois pour son programme World Routes? L’équipe de World Routes nous interrompait sans arrêt pour réaliser des interviews. Toutes les interventions des maîtres du mugham ont été enregistrées. En gros, ils attendaient que les étudiants s’en aillent à la fin de chaque cours magistral pour installer leur matériel et

Pour assister au concert World Routes Prom le 22 août à 22 h au Royal Albert Hall, Kensington Gore, Londres, SW7 2AP, rendezvous à l’adresse http://bit.ly/worldroutesprom. Prix des billets: 12-16 £ (10% de remise pour les groupes d’au moins 10 personnes).

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Personnalités – Rashad Nabiyev 41% par rapport à 2006. De plus, le secteur des TIC en Azerbaïdjan double tous les trois ans depuis 2004, une progression 2,5 fois supérieure à la moyenne mondiale. Ces chiffres confirment les perspectives prometteuses des TIC et l’urgence d’une réponse à la demande croissante de services satellitaires de communication. Le développement de systèmes e-gouvernementaux en Azerbaïdjan et le besoin de raccorder de façon fiable les régions montagneuses ont nécessité l’introduction de services satellitaires dans l’ensemble du pays.

Représentation CAO d’Azerspace-1, le premier satellite azerbaïdjanais de communication, en orbite (copyright Azercosmos)

La dernière frontière de l’Azerbaïdjan : l’espace

Le lancement d’Azerspace-1 (premier satellite de communications azerbaïdjanais) le 7 février depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française, est d’une importance historique. Développé sous le patronage d’Azercosmos, dont la création remonte à 2010, Azerspace-1 assurera la transmission de programmes de télévision, de radio, et de services Internet à haut débit en Europe, en Asie centrale et certaines régions d’Afrique. L’Azerbaïdjan détient 20% de la capacité du satellite, le reste étant proposé en location à d’autres clients. TEAS a rencontré Rashad Nabiyev, Président et Directeur exécutif d’Azercosmos. Présent au Forum d’Affaires TEAS Paris 2013, il nous parle des objectifs spatiaux de l’Azerbaïdjan : Pourquoi l’Azerbaïdjan lance-t-il aujourd’hui son propre programme spatial ? Le programme spatial fait partie du projet visant à doubler la part du secteur nonpétrolier de l’Azerbaïdjan au cours des dix prochaines années. Le plan visionnaire du gouvernement azerbaïdjanais de faire du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) le deuxième secteur commercial de l’Azerbaïdjan a donné l’élan nécessaire pour inscrire le déploiement du potentiel spatial dans le programme national de développement. Le gouvernement azerbaïdjanais espère ainsi faire franchir au pays une nouvelle étape de son développement en termes de puissance économique, de capacité intellectuelle et de sécurité de l’information. L’utilisation de technologies reposant sur les satellites est de nature à renforcer la contribution de l’Azerbaïdjan à l’essor de toute la zone géographique. La décision de l’Azerbaïdjan d’investir le secteur spatial était prévisible, étant donné son bien-fondé économique. Selon un rapport de 2012 réalisé par l’US Space Foundation, le secteur spatial représentait en 2011 un volume d’affaires supérieur à 220 milliards d’euros, soit une hausse de 12% par rapport à 2010 et de

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Quel est le niveau de participation des scientifiques azerbaïdjanais dans la conception d’Azerspace-1 ? C’est l’une des entreprises de pointe en technologie spatiale, Orbital Technologies, qui a conçu, réalisé et testé le satellite Azerspace-1 dans son complexe de production et d’essai de Dulles, dans l’État de Virginie, aux États-Unis. L’Azerbaïdjan a 30 ans d’expérience en matière de technologie spatiale, en raison de son implication dans les programmes soviétiques et aérospatiaux. Mais au fil du temps, ses systèmes industriels et ses technologies de réception et de traitement sont devenus obsolètes. Le Programme national de développement de l’industrie spatiale de l’Azerbaïdjan, adopté en 2008, vise essentiellement à ranimer le secteur de l’industrie spatiale à travers plusieurs mesures, comme la formation de spécialistes des systèmes satellites et du fonctionnement opérationnel des satellites. En raison de son manque d’expérience dans l’industrie du satellite, il est remarquable qu’en à peine deux ans, Azercosmos ait pu recruter de jeunes spécialistes et les former dans diverses disciplines liées à l’espace. Azerspace-1 est désormais sous le contrôle de spécialistes azerbaïdjanais depuis des centres de commandement implantés dans le pays. Azercosmos considère que le développement des talents et la formation de spécialistes nationaux en matière de technologie spatiale renforcera le potentiel de cette industrie. Azercosmos est une organisation en évolution constante, axée sur les résultats, impliquée dans des projets ambitieux, et s’attribue à ce titre une part de responsabilité dans l’éveil des consciences et de l’intérêt général pour ce secteur d’activité. Il faut encourager et consolider l’évaluation intellectuelle des innovations et des technologies spatiales du pays. Combien de temps Orbital Systems a mis pour concevoir, développer et construire le satellite ? Orbital a conçu et construit le satellite Azerspace-1 en moins de 2 ans. Orbital a été sélectionné sur des critères d’excellence, de réputation, de fiabilité et de respect des délais

de livraison, notamment sur la plateforme GEOStar, dont la fiabilité orbitale est parfaite. Azercosmos considère sa collaboration avec Orbital Sciences comme un succès total et compte s’appuyer à l’avenir sur l’expertise des États-Unis et des entreprises américaines pour ses projets de satellites. Azercosmos se réjouit de contribuer à la croissance de l’économie américaine et au développement de la part de marché des États-Unis dans le secteur. Pourquoi avoir confié le lancement du satellite Azerspace-1 à Arianespace ? Au cours des quelques années séparant sa création et le lancement de son premier satellite, Azercosmos a reçu l’offre d’entreprises des États-Unis, de France, du Canada et de Malaisie pour la production, le lancement, l’assurance et la gestion de la location des transpondeurs d’Azerspace-1. Et de grandes banques internationales comme EXIM et BNP Paribas ont voulu financer le projet. Arianespace est le premier lanceur mondial de satellites commerciaux, et l’on connaît la fiabilité et la disponibilité de ses fusées. L’entreprise Arianespace a remporté le contrat portant sur le lancement du satellite car elle a rempli tous les critères de sélection et les demandes spécifiques d’Azercosmos relatives au lancement. Et Arianespace a lancé Azerspace-¬1 de manière particulièrement satisfaisante et impressionnante. À quel moment précis Azerspace-1 est-il passé sous le contrôle des scientifiques azerbaïdjanais ? Comme prévu, le contrôle opérationnel de la navette a été confié à Azercosmos par Orbital à l’issue du programme de simulation orbitale d’Azerspace-1. Après le lancement d’Azerspace-1 le 7 février 2013 depuis le port spatial européen, une équipe composée d’ingénieurs d’Azercosmos et d’Orbital ont effectué des tests qui ont duré plusieurs semaines afin de vérifier la conformité et le bon fonctionnement de tous les sous-systèmes. Depuis le 2 avril, Azerspace-1 est entré en phase commerciale totale et fournit toute une gamme de services de communications. Toutes les opérations de commande et de contrôle du satellite s’effectuent depuis les centres de contrôle de Bakou et de la République autonomie du Nakhchivan. Ces complexes ont été conçus et construits par Azercosmos avec le soutien de systèmes de contrôle au sol fournis par Orbital. Quels sont les services fournis par Azerspace-1 ? Le satellite Azerspace-1 bénéficie d’une conception et de capacités de commutation de très haut niveau, et d’une durée de vie supérieure à 15 ans. L’objectif est de répondre à l’énorme demande de services satellitaires de communication, de connexion Internet

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Positionnement des satellites azerbaïdjanais (actuels et futurs) avec en arrière-plan les projets TIC de la zone géographique

à haut débit, de services de données et de télédiffusion. Ces services couvriront l’Azerbaïdjan,les pays du Caucase, l’Asie centrale, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Le satellite hybride génère environ cinq kilowatts d’énergie et dispose de 36 transpondeurs actifs. Il est positionné en orbite géostationnaire au niveau de la longitude 46°Est, conformément à l’accord passé entre Azercosmos et MEASAT, afin de proposer de la capacité en Bande Ku pour l’Europe et l’Asie centrale, et en Bande C pour l’Afrique, l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Europe. La connectivité de ce satellite va révolutionner l’accès à l’information de millions d’utilisateurs dans plus de 50 pays. Mais l’enjeu n’est pas tant la connectivité que le dynamisme économique. Le développement des communications ouvre tout un ensemble de perspectives et d’opportunités économiques. Il est de nature à ouvrir les portes du marché mondialisé, à stimuler l’amélioration des moyens éducatifs et à encourager le développement de zones géographiques entières. Vous avez déclaré au Forum d’Affaires TEAS Paris 2013 qu’après Azerspace-1, un satellite d’observation serait lancé en 2015, puis Azerspace-2 l’année suivante. Quels sont les objectifs d’un tel déploiement ? En plus d’Azerspace-1, nous prévoyons de lancer un satellite d’observation en orbite terrestre basse (OTB) en 2015, puis Azerspace-2, le deuxième satellite de communications, en 2016. Azercosmos a déjà lancé ses travaux préparatoires en matière de production, de lancement et d’assurance du satellite en OTB, et le second satellite de communications est déjà bien avancé. Azerspace–2 étoffera la capacité des services

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de télécommunications, et le satellite en OTB sera utilisé à des fins de surveillance agricole, écologique, cartographique, et de gestion des infrastructures routières, d’exploration pétrolière off-shore, et en cas d’urgence ou de catastrophe naturelle. Azercosmos a lancé le chantier d’une station terrestre polyvalente en Azerbaïdjan et développe des procédures de réception d’images satellitaires en haute-résolution en provenance d’autres opérateurs de satellites de pays voisins. L’objectif est de satisfaire la demande régionale en imagerie optique et en images radar. La progression des TIC en Azerbaïdjan nous permet d’espérer tirer des bénéfices économiques des projets satellitaires à venir et d’absorber les coûts importants sur le long terme. Azercosmos affirme sa volonté de satisfaire les demandes de ses clients en assurant son implantation dans sa zone géographique. Azercosmos proposera ses services aux marchés satellitaires émergents ou déjà en place, sera attractif au plan tarifaire en raison de coûts de transaction très souples et s’exprimera dans la langue des principaux acteurs des marchés régionaux. Qu’est-ce qui détermine le cahier des charges de ces satellites ? Il est encore trop tôt pour évaluer la durée de vie des deux prochains satellites, mais ayant choisi d’être présents dans différents domaines, nous établissons notre cahier des charges en fonction de ces orientations, et nous effectuons tout le travail préparatoire permettant leur développement et leur utilisation. En ce qui concerne le satellite en OTB, les champs d’application pour les satellites de

télédétection en Azerbaïdjan ont été étudiés en détail à la suite de recherches sur les marchés domestique et étrangers. Les travaux nécessaires ont ensuite été entrepris pour construire le satellite en fonction de la demande existante, dans les limites des paramètres techniques déterminés. Le gouvernement procède actuellement à l’évaluation des propositions de prestataires de production pour le satellite en OTB. Notre deuxième satellite de télécommunications, Azerspace-2, fait actuellement l’objet de négociations entre le Ministère des TIC de l’Azerbaïdjan et l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Ces négociations ont débuté il y a plusieurs années afin de réserver une position orbitale à l’Azerbaïdjan. Azercosmos n’en oublie pas pour autant des positions alternatives appartenant à d’autres opérateurs. Dans l’attente d’un accord, l’entreprise poursuit ses évaluations autour du projet Azerspace-2, dont le développement tiendra compte des retours du marché et des enseignements de la première phase d’exploitation commerciale d’Azerspace-1. Pour plus d’informations : www.azercosmos.az

EN BREF L’adhésion au Traité spatial international ratifiée Selon Azercosmos, l’Azerbaïdjan a ratifié le Traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes. Cet accord prévoit d’accélérer le développement des activités économiques et scientifiques du pays dans l’espace.

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Conflit du Haut-Karabagh Le Secrétaire d’État John Kerry estime qu’il existe une « voie pour s’en sortir »

John Kerry (à d.) et le ministre azerbaïdjanais des Affaires Étrangères, Elmar Mammadyarov, au Département d’État américain à Washington.

Selon l’AFP, le Secrétaire d’État américain John Kerry a indiqué que les États-Unis participeraient à toute initiative visant à résoudre de manière pacifique le conflit du Haut-Karabagh : « C’est un conflit gelé, selon l’expression consacrée, mais qui menace la stabilité de toute une région et dont nous devons nous occuper. Le pire serait de retomber dans la guerre et le conflit. Je crois qu’il existe une voie permettant d’en sortir, et nous continuerons à œuvrer discrètement et patiemment afin d’encourager les parties impliquées à adopter des mesures constructives susceptibles de nous mettre sur la bonne voie, ou d’en trouver une qui mène au règlement du conflit », a déclaré M. Kerry lors d’un échange avec le Ministre azerbaïdjanais des Affaires Étrangères,

Elmar Mammadyarov. M. Kerry rappelle que les deux camps « ont touché au but par le passé, avant que des événements de dernière minute ne remettent tout en cause ». M. Mammadyarov a répondu que Washington aidera l’Azerbaïdjan à « aller de l’avant » en bien des domaines, « dont l’un de nos plus gros problèmes, la résolution du conflit avec le voisin arménien, avec lequel nous voulons vivre dans la paix et dans la dignité ». M. Mammadyarov ajoute que son pays souhaite quitter la « spirale négative du conflit, caractéristique du passé ». Et qu’il souhaite « se tourner vers un brillant avenir fait de coopérations réussies et de relations de bon voisinage ».

Les Co-présidents du Groupe de Minsk multiplient les rencontres séparées

Les présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE (Igor Popov pour la Russie, Jacques Fauré pour la France, Ian Kelly pour les États-Unis et l’ambassadeur Andrzej Kasprzyk, représentant spécial du président en exercice de l’OSCE) se sont rendus dans la région du Caucase du Sud les 23 et 24 mai dans le cadre d’une tournée visant à encourager une paix négociée. Ils ont été reçus le 23 mai à Bakou par le Président azerbaïdjanais Aliyev, puis par le Président arménien Sargsyan le lendemain.

Lors de ces deux rencontres, les Chefs d’État et les Co-présidents ont fait le point sur les derniers événements survenus depuis leur

dernière rencontre. Ils ont rappelé leur engagement envers le processus de paix et exprimé la nécessité de la tenue d’un Sommet à la fin de l’année 2013. Les Co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE ont fait connaître leur volonté d’étudier toute idée permettant de faire progresser le processus de paix, et a rappelé la nécessité de s’abstenir de tout acte ou propos susceptible de raviver les tensions ou de nuire aux négociations. Ils ont prévu de rencontrer les ministres des Affaires Étrangères des deux pays au cours des prochaines semaines afin de cerner leurs approches respectives de la résolution du conflit.

Bareiss : « La paix est une condition vitale » Thomas Bareiss (membre du CDU, du Bundestag et membre permanent du Comité des Affaires Européennes) et Peter Tauber, membre du même parti politique, ont fait plusieurs déclarations au sujet du HautKarabagh. Thomas Bareiss : « Le Bundestag participera à toute initiative visant à obtenir un accord de paix durable entre les parties impliquées dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabagh. Pour que les personnes déplacées dans le Sud Caucase puissent rentrer chez elles en toute sécurité et de façon définitive, les territoires azerbaïdjanais du Haut-Karabagh et des sept provinces voisines doivent être libérés. Nous soutenons donc l’appel du Groupe de Minsk de l’OSCE à une intervention des Nations Unies. « Toutes les formes de déplacement sont en contradiction avec l’idée européenne.

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Toute initiative indispensable à une résolution rapide et durable du conflit sera accompagnée de la prise en compte des intérêts des nombreuses Personnes Déplacées Internes (PDI) et réfugiées. C’est pourquoi, dans la perspective de faire respecter les intérêts européens, nous nous engageons à œuvrer pour la mise en place rapide des décisions du Groupe de Minsk de l’OSCE, mais aussi de toutes les résolutions des Nations Unies, du Conseil de l’Europe et de l’OSCE. » M. Tauber observe que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a appelé à plusieurs reprises l’Arménie à se retirer du Haut-Karabagh, et que ces injonctions ont été reprises par l’UE et l’OSCE : « Au-delà de la question de la réouverture de l’aéroport de Khojaly, n’oublions pas que le conflit dans les territoires occupés peut reprendre à tout moment, car il s’agit d’une provocation majeure contre l’Azerbaïdjan ».

Deux Iskander-M photographiés en Russie

De nouveaux missiles russes en Arménie

La Russie a déployé un nouveau système de missiles en Arménie. Selon le service arménien de RFE/RL, le Ministère de la Défense de l’Arménie a confirmé avoir reçu « plusieurs » systèmes Iskander-M. Ce missile balistique sol-sol, monté sur camion, est de conception récente. Proche du Scud mais plus précis, sa portée est également supérieure, de l’ordre de 400 kilomètres. Les Iskander-M stationneront à la base militaire russe de Gumri.

Emil Sanamyan, spécialiste des questions de défense arméno-azerbaïdjanaises et correspondant de Washington au journal The Armenian Reporter, déclarait à The Bug Pit que : « J’y vois une démarche dissuasive quant à une reprise de la guerre dans le Haut-Karabagh, et une volonté russe d’accroître son influence dans le Caucase, surtout depuis la fermeture de la station radar de Gabala ».

Un soldat de 19 ans tué

Le Ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé la mort par balle d’un soldat sur la « ligne de contact » du Haut-Karabagh. Namig Gamidov, 19 ans, a été touché le 27 mai par les balles d’un sniper arménien.

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Conflit du Haut-Karabagh notamment sa nature totale, coopérative, égale et indivisible. Nous sommes convaincus que la dimension humaine est au cœur de ce concept de sécurité mondiale. »

Un soldat arménien en patrouille dans une tranchée de la « ligne de contact » près de la ville d’Aghdere (Photo Karen Minasyan)

La route de la colère en projet en Azerbaïdjan

Le gouvernement arménien a défini les grandes lignes d’un projet de construction d’une seconde route principale vers le HautKarabagh. Tatul Hakobyan, analyste politique de la Fondation Civilitas d’Erevan, estime que la construction d’une seconde route principale vers le Haut-Karabagh rendrait l’Arménie « inflexible au sujet du Kelbajar », en référence à la province azerbaïdjanaise qui serait traversée par la route. La route relierait Gegharkunik (au nord-est de l’Arménie) et Aghdere (dans le nord du Haut-Karabagh) en traversant le ShahumyanKelbajar, l’une des sept provinces occupées par l’Arménie autour du Haut-Karabagh. Les travaux de construction de cette route longue de 114 kilomètres commenceront en 2014 et seront financés par la diaspora arménienne via le Fonds Arménien Hayastan à hauteur de 23 millions d’euros, indique Gevorg Gevorgyan, porte-parole du Fonds Arménien Hayastan.

Leonid Kozhara, ministre ukrainien des Affaires Étrangères et président de l’OSCE, et son homologue britannique William Hague, en mai dernier (Photo FCO)

La sécurité, priorité de la présidence de l’Ukraine de l’OSCE

Le Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, M. Leonid Kozhara, a indiqué au Bureau américain d’Helsinki à Washington que la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales seraient les priorités de la présidence ukrainienne de l’OSCE : « La présidence ukrainienne entend renforcer le concept mondial de l’OSCE en matière de sécurité, et

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Il souligne que toutes les avancées vers le règlement de conflits prolongés sont précieuses pour la sécurité de la région entière, rappelant ainsi le message délivré au cours de sa première visite officielle en Moldavie en tant que président de l’OSCE. Au sujet de sa visite à venir dans le Sud du Caucase du 17 au 20 juin, M. Kozhara renouvelle l’expression de son soutien aux Co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE. Il encourage le dialogue entre les parties impliquées dans le conflit du HautKarabagh, et souligne le besoin « d’un respect strict du cessez-le-feu ».

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Le président de l’APCE rappelle la nécessité de résoudre le conflit

Jean-Claude Mignon, président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est dit optimiste quant au règlement du conflit du Haut-Karabagh. Lors d’une réunion avec le président du Parlement turc, Cemil Çiçek, à Ankara, M. Mignon a rappelé que l’Arménie commençait ces jours-ci la présidence du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe. « Il s’agit d’une présidence pour six mois, laquelle sera suivie par l’Autriche puis par l’Azerbaïdjan. Elle doit être considérée comme une opportunité absolue. Elle doit être considérée comme une occasion d’apporter une solution au problème du Haut-Karabagh avec l’aide des grands pays de la région, et bien sûr principalement avec la Turquie », a-t-il souligné.

400 000 personnes sous

la menace d’inondations catastrophiques L’ambassadeur Morningstar appelle à la création d’une diplomatie parallèle dédiée à la résolution du conflit

Morningstar : « Il faut

élargir les compétences du Groupe de Minsk de l’OSCE »

S.E. Richard Morningstar, ambassadeur des États-Unis en Azerbaïdjan, indique que les États-Unis souhaitent un élargissement des compétences du Groupe de Minsk de l’OSCE, dont la mission actuelle est le règlement négocié de l’interminable conflit du HautKarabagh : « Les États-Unis soutiennent le règlement du conflit du Haut-Karabagh. Un statu quo qui se solde par l’occupation d’une partie d’un pays est inacceptable. Après neuf mois passés en Azerbaïdjan, je mesure à quel point le conflit du Haut-Karabagh soude le peuple azerbaïdjanais, et que les tragédies engendrées par le conflit concernent la nation tout entière », a-t-il confié à plusieurs journalistes. « Je crois qu’il serait bon de réfléchir à l’élargissement des compétences du Groupe de Minsk de l’OSCE. Il est essentiel que tous les pays impliqués adoptent des mesures constructives », poursuit-il. « Quand l’heure n’est pas au compromis ni d’un côté ni de l’autre, la paix est un objectif inatteignable. Au-delà du Groupe de Minsk de l’OSCE, une diplomatie parallèle pourrait prendre le relais. Les ONG nationales et internationales ont un rôle à jouer dans l’obtention de la paix ».

En collaboration avec le Service turc des eaux, des ingénieurs venus du monde entier ont établi les grandes lignes du scénario catastrophe possible en cas d’inondations engendrées par le réservoir de Sarsang situé dans le HautKarabagh. En cas de défaillance, ce réservoir, aujourd’hui dans un état vétuste, représenterait une menace pour plus de 400 000 personnes habitant en aval. Le barrage de 125 mètres de haut, construit en 1976, n’aurait pas fait l’objet de la moindre opération de maintenance par les forces d’occupation. En raison de ce manque de mesures correctives, des ingénieurs et hydrologues venus des sociétés Su-yapi et Chartis ainsi que du Service turc des eaux ont déterminé qu’en cas d’effondrement ou de sabotage, un mur d’eau s’élevant jusqu’à 65 mètres et se déplaçant à une vitesse de 100 à 200 km/h submergerait les plaines en contrebas et inonderait complètement 20 villages. Un porteparole du gouvernement azerbaïdjanais a déclaré : « Ce serait une véritable catastrophe si de telles inondations devaient avoir lieu. l’Arménie a complètement négligé l’entretien du barrage de Sarsang, et ce, au mépris total des normes de sécurité internationales. » Elkhan Suleymanov, parlementaire azerbaïdjanais, a ajouté : « Imaginez un instant qu’une défaillance se produise dans ce réservoir. Les sept régions voisines seraient complètement rayées de la carte. Cela signifie que près de 400 000 personnes font face à un danger imminent ». L’étude est venue confirmer que le chemin emprunté par la vague d’eau s’étendrait à la rivière Tartar qui sortirait alors de son lit. Ainsi, les conséquences se feraient sentir dans un rayon de 48 kilomètres autour la zone du barrage.

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Économie – Affaires

Charles Hendry, représentant commercial du Premier Ministre auprès de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan, a transmis les amitiés du Premier Ministre David Cameron (Photo: Iteca Caspian)

La Conférence

Caspienne Pétrole et

Gaz réunit les leaders du secteur à Bakou

La 20e Conférence Caspienne Pétrole et Gaz s’est tenue à Bakou du 4 au 7 juin. Organisée par le Groupe ITE et Iteca Caspian, elle réunit chaque année des acteurs internationaux de premier plan du secteur du gaz et du pétrole. Le premier salon a été organisé en 1994, à la veille de la signature du Contrat du siècle, un accord qui définissait les principaux domaines de développement des ressources en hydrocarbures du bassin caspien. Outre la présence du Président de l’Azerbaïdjan Aliyev, la Conférence a attiré de nombreuses personnalités comme M. Kakha Kaladze (ministre géorgien de l’Énergie), M. Charles Hendry (député britannique et représentant commercial du Premier Ministre auprès de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan), et M. Gunnar Oom (secrétaire d’État suédois au Commerce). La Conférence a réuni 386 entreprises de 28 pays, parmi lesquelles des prestataires de services et promoteurs des domaines gazier et pétrolier, et des représentations nationales pour (entre autres) l’Allemagne, la Chine, la Russie, la Turquie et le Royaume-Uni. SOCAR était le sponsor principal, et BP Azerbaïdjan et Statoil étaient les sponsors Gold.

participants à la Conférence, M. Günther Oettinger, commissaire européen en charge de l’énergie, a souligné l’importance de l’Azerbaïdjan dans la fourniture de pétrole à destination de l’Europe, et son rôle central à venir dans l’approvisionnement gazier. Le message, lu par M. Roland Kobia, ambassadeur de la délégation de l’UE en Azerbaïdjan, saluait l’avancée significative du projet de construction du Corridor gazier méridional de gazoducs : « Nous attendons la décision finale du tracé du gazoduc. » Le Consortium Shah Deniz doit choisir entre le gazoduc transadriatique (TAP) et Nabucco West pour acheminer le gaz vers les marchés européens. Le Consortium choisira le tracé du gazoduc au mois de juin, et les investissements seront décidés au mois d’octobre. Le TAP acheminera du gaz depuis le sud de l’Italie et à destination de l’Europe occidentale. Sa capacité annuelle initiale de 10 milliards de m3 par an, passera rapidement à 20 milliards de m3. Nabucco West, version réduite du projet Nabucco, envisage la construction d’un gazoduc entre la frontière turco-bulgare et l’Autriche. Dans les deux cas, le gaz proviendra du gisement Shah Deniz II, qui entrera en service en 2018.

D’après Iteca Caspian, la surface d’exposition est en progression de 22 % par rapport à l’édition 2012, et le nombre total d’exposants en hausse de 25 %. Au total, 20 % des exposants sont des sociétés qui ne sont jamais venues auparavant sur le marché azerbaïdjanais. Les entreprises nationales représentaient cette année 30 % de l’ensemble des exposants.

M. Oettinger a ensuite exprimé son souhait de voir les investisseurs s’intéresser aux deux projets. Il rappelle que c’est le gaz de Shah Deniz qui inaugurerait le Corridor gazier méridional : « Ce n’est qu’un début, et pas un aboutissement. Nous considérons le Corridor gazier méridional comme un projet en plusieurs étapes, et l’UE estime que d’autres sources gazières (entre autres, turkmènes) emprunteront ce Corridor. Nous poursuivrons les négociations avec l’Azerbaïdjan et le Turkménistan au sujet du gazoduc transCaspienne. Nous attendons la conclusion d’accords dans un avenir proche ».

Oettinger soutient tous les tracés de gazoducs Dans un message rédigé à l’attention des

Le gazoduc trans-Caspienne, long d’environ 300 kilomètres, reliera la côte turkmène de la mer Caspienne et l’Azerbaïdjan, où il

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rejoindra le Corridor gazier méridional. Sa capacité annuelle sera de l’ordre de 30 à 40 milliards de m3 de gaz. Ses commentaires ont été repris par le secrétaire adjoint américain à la diplomatie de l’énergie, M. Amos Hochstein : « L’ouverture du Corridor gazier méridional changera la carte énergétique du continent ». Il estime que le Corridor a vocation à devenir un maillon essentiel dans l’acheminement du gaz de la Caspienne, en premier lieu en provenance du gisement azerbaïdjanais Shah Deniz, mais aussi du Turkménistan, et pourquoi pas du nord de l’Irak, à destination de l’Europe : « Les États-Unis soutiendront le tracé que choisira le Consortium Shah Deniz. Nous sommes convaincus que le gazoduc sélectionné diversifiera l’approvisionnement de l’Europe en énergie », poursuit-il. S.E. Richard Morningstar, ambassadeur des États-Unis en Azerbaïdjan, a déclaré que l’Azerbaïdjan est devenu un pays puissant qui contribue de façon significative à la sécurité énergétique globale.

Rovnag Abdullayev, président de la SOCAR, prévoit une production gazière nationale de 20 millards de m3 en 2015 (Photo Iteca Caspian)

Il a notamment expliqué que l’Azerbaïdjan contribuait à la sécurité énergétique mondiale par l’intermédiaire de l’oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan (BTC) mais aussi par l’agrandissement du Corridor gazier méridional.

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Économie – Affaires 20 milliards de m3 de gaz en 2015 Rovnag Abdullayev, président de la SOCAR, a révélé que l’Azerbaïdjan pourrait porter sa production gazière annuelle à 20 milliards de m3 en 2015 : « Cette performance est de nature à consolider la contribution de l’Azerbaïdjan à la sécurité énergétique de l’Europe ». La SOCAR négocie actuellement dans toute l’Europe avec de potentiels acheteurs de gaz azerbaïdjanais. Vanessa Raine, coordinatrice économique de TEAS, au stand TEAS de la conférence

David Cameron, partenaire et ami proche de l’Azerbaïdjan Le 4 juin dernier, Charles Hendry, ancien Ministre de l’Énergie du Royaume-Uni et représentant commercial du Premier Ministre auprès de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan, a transmis un message personnel de félicitations de la part du Premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, au peuple azerbaïdjanais. M. Cameron se félicite de la « solidité des relations bilatérales » établies entre le Royaume-Uni et l’Azerbaïdjan et a souligné l’importance des accords commerciaux entre les deux pays. M. Cameron a rappelé que le Royaume-Uni demeurait le principal pourvoyeur d’investissements étrangers directs en Azerbaïdjan, les dépenses engagées par les entreprises du RoyaumeUni dans les secteurs du pétrole et du gaz étant toujours aussi conséquentes. Le développement et le renforcement du rôle de l’Azerbaïdjan comme fournisseur de ressources énergétiques à destination de l’Europe et d’autres marchés mondiaux ont également été abordés. M. Cameron a d’ailleurs estimé que l’Azerbaïdjan jouerait un rôle majeur dans l’acheminement d’énergie au cours des prochaines années. Il se félicite également de la participation décisive de BP aux travaux de sondage énergétique en Azerbaïdjan. Au sujet du projet de corridor gazier sudeuropéen, M. Cameron a déclaré : « 2013 est une année décisive pour la concrétisation du projet. Elle sera aussi marquée par la montée en puissance du gisement Shah Deniz et par les décisions capitales qui seront bientôt prises au sujet de l’itinéraire final du gazoduc vers l’Europe. Il reste toutefois beaucoup à faire avant que ce projet global ne devienne réalité ». M. Cameron s’est ensuite défini luimême comme « à la fois un ami proche et un partenaire » de l’Azerbaïdjan. Les plus grandes compagnies d’énergie étaient présentes (Photo Iteca Caspian)

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« Nous analysons actuellement tous les paramètres, notamment en matière de prix du gaz et de redevance de transit », poursuit M. Abdullayev, avant d’indiquer que la décision finale concernant l’itinéraire des exportations de gaz azerbaïdjanais vers l’Europe serait prise à la fin du mois de juin. Il a également évoqué des négociations très avancées avec le gouvernement turc au sujet du gazoduc Trans-Anatolien (TANAP), dont la capacité annuelle prévue s’élève à 16 milliards de m3 : « Le gazoduc est le seul autre itinéraire acceptable pour fournir du gaz naturel à l’Europe ». M. Abdullayev a également indiqué que la construction du TANAP débuterait en 2014, et que les premiers m3 de gaz seraient acheminés vers l’Europe en 2019. Les projets de BP représentent plus de 30 Mds € Au cours de son intervention à la Conférence, M. Gordon Birrell, président de BP pour la zone Azerbaïdjan, Géorgie et Turquie a annoncé : « Les projets d’investissements en Azerbaïdjan de BP et de ses partenaires s’élèvent à près de 31 milliards d’euros. Ils ont permis la construction d’un système fiable et sûr de gazoducs et d’oléoducs ». M. Birrell a ensuite expliqué que la plateforme Chirag du gisement de Chirag (dans les eaux azerbaïdjanaises de la mer Caspienne) entrerait en service à la fin de l’année. Celle-ci prendrait place entre les plateformes Chirag et Deepwater Guneshli. M. Birrell a confirmé que BP poursuivrait ses investissements dans le complexe offshore Azeri-Chirag-Guneshli (ACG), 8e plateforme du gisement, dont les premières extractions de pétroles sont attendues pour la fin de l’année 2013. Un peu plus tôt, après avoir signé un accord de coopération entre BP et le Comité National Olympique de l’Azerbaïdjan, M. Birrell a indiqué que les gisements ACG avaient déjà produit 2,2 milliards de barils. Il a également annoncé que 1,7 milliard de barils de pétrole ont été acheminés via l’oléoduc BTC. M. Birrell rappelle que le Consortium Shah Deniz procède actuellement au développement du gisement de gaz condensé Shah Deniz. Ce chantier qui représente un investissement avoisinant 20 milliards d’euros est de nature à permettre à l’Azerbaïdjan de devenir l’un des principaux fournisseurs de l’Europe en gaz.

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La SOCAR commande

615 M€ de matériel de forage à Keppel

La société de conseil en énergie Platts indique que la société Caspian Drilling Company, filiale de la SOCAR, a signé un contrat de 800 M$ (615 M€) avec la société singapourienne Keppel Offshore and Marine via sa filiale Caspian Rigbuilders, pour la construction d’une plateforme de forage offshore, la première d’une toute nouvelle génération. La livraison est prévue pour le dernier trimestre 2016. La plateforme semi-submersible DSSTM 38M a été conçue pour autoriser le forage dans les conditions parfois rudes de la mer Caspienne, jusqu’à 12 000 mètres sous les fonds marins, et dans 1 000 mètres d’eau. La plateforme sera affectée au forage du gaz du gisement Babek de la SOCAR qui, selon son premier vice-président Khoshbakht Yusifzade, disposerait de 400 milliards de m3 et 80 millions de tonnes de gaz condensé. M. Yusifzade a également révélé qu’un second contrat pourrait être signé dans le cadre de la construction d’une plateforme Keppel dans son chantier naval de Bakou. Le président de la SOCAR, Rovnag Abdullayev, a déclaré : « Notre projet est d’étendre rapidement notre programme de forage offshore aux puits de forage des gisements comme ceux de Babek et d’Absheron, en plus de Shah Deniz. Nous avons commandé la première plateforme de nouvelle génération à Keppel. Nous sommes certains que la plateforme conçue par Keppel a la robustesse et l’efficacité nécessaire à l’augmentation de nos capacités de forage offshore ». SOCAR se concentre actuellement sur le relèvement de sa production à destination des marchés d’exportation sur les nouveaux gisements tels qu’Absheron et Shah Deniz II, dont la production attendue s’élève à 16 milliards de m3 par an à partir de 2017. Des contretemps dans l’achèvement des plateformes et des infrastructures retardent toutefois le développement du plan de production qui permettra d’extraire les 2 trillions m3 de réserves gazières prouvées en mer Caspienne. L’Azerbaïdjan a indiqué récemment son intention d’investir dans de nouvelles plateformes à hauteur de plus de 3 MdS € afin de surmonter une pénurie de matériel dont les effets se sont fait ressentir sur le sondage et le développement de plusieurs gisements, dont Umid et Absheron, où des hydrocarbures ont déjà été détectées. Ces sociétés internationales impliquées dans le vaste projet offshore azerbaïdjanais estiment qu’au moins trois plateformes supplémentaires seront nécessaires, les plateformes existantes étant mobilisées par le développement du gisement pétrolier ACG et du gisement gazier Shah Deniz.

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Économie-Affaires La gamme « Perestroika » d’Embawood

L’économie

azerbaïdjanaise attire les investisseurs étrangers

La BERD prête 9,2 M€ à une grande marque d’ameublement

La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a accordé un prêt de 9,2 M€ à Embawood, la première marque azerbaïdjanaise d’ameublement, dans le but d’améliorer ses unités de montage. Cette décision devrait permettre d’améliorer les niveaux de qualité et l’efficacité énergétique de ses trois unités de production. Le prêt de la BERD sera complété par une allocation de 120 000 € du Fonds de coopération technique de la BERD, dans le cadre du Fonds d’aide aux pays en début de transition et au Programme régional d’efficacité énergétique du secteur commercial. Embawood, dont le siège est implanté en Azerbaïdjan, est l’entreprise N°1 du mobilier domestique et de bureau du pays. Elle possède sept usines, dont trois en Azerbaïdjan, deux en Géorgie, une en Ukraine et une autre en Ouzbékistan. La marque Embawood est présente dans 10 pays à travers un réseau commercial d’environ 200 magasins. La collaboration entre Embawood et la BERD remonte à 2003 dans le cadre de

ses programmes BAS (Business Advisory Services) et TAM (Turn Around Management). Paul-Henri Forestier, Senior Banker à la BERD pour la région Caucase, Moldavie et Bélarus a déclaré : « Nous sommes ravis de collaborer encore plus étroitement avec Embawood en aidant l’entreprise à consolider ses activités. Nous sommes particulièrement heureux de soutenir la démarche de notre client visant à mieux contrôler la qualité de sa production, et à améliorer l’efficacité énergétique de ses installations. C’est une démonstration supplémentaire de son engagement de qualité, de bonne gouvernance et de responsabilité sociale ». À ce jour, la BERD a signé 131 accords d’investissement avec divers acteurs économiques azerbaïdjanais, pour un montant total de 1,6 Mds €. Les secteurs de la production de biens manufacturés et des services, en évolution constante en Azerbaïdjan, constituent de réelles opportunités de la diversification économique qui est au cœur des priorités de le BERD.

Selon un rapport publié par la Banque centrale d’Azerbaïdjan (BCA), l’attractivité de l’économie et du secteur bancaire azerbaïdjanais a été stable au premier trimestre 2013. Le montant des fonds émanant de banques étrangères et d’institutions financières internationales a progressé de 1,9 % sur la période, pour représenter 2,23 Mds €. « D’autre part, le volume des fonds provenant de l’étranger se maintient à un niveau acceptable, de l’ordre de 14,9 % du volume total des engagements », précise le rapport. D’après la BCA, la part des actifs domestiques détenus par les banques demeure élevée. Au cours du premier trimestre, les placements ont progressé de 8,3 % pour atteindre 5,4 M€, et la part des passifs externes s’élève à 35 %. La BCA estime que des changements positifs sont intervenus dans la structure des placements. Les placements de moins d’un an ont représenté 2 Mds € sur la période étudiée par le rapport, soit une progression de 33,2 M€ depuis janvier. Le volume des placements à long terme (plus d’un an) s’est apprécié de 277,8 M€ pour atteindre 2,23 Mds €.

L’Azerbaïdjan va produire ses premières fibres optiques

M. Isfandiyar Aliyev, Directeur du Développement stratégique du Ministère azerbaïdjanais des Technologies de l’information et de la communication (TIC) a annoncé que l’Azerbaïdjan se lancerait bientôt dans la production de câbles en fibre optique afin de répondre à la demande domestique. M. Aliyev a indiqué que des négociations étaient en cours avec une entreprise autrichienne pour assurer la construction de l’usine. La capacité de production permettra de répondre à la demande domestique et d’en réserver une partie à l’exportation. Une hausse importante de la demande de câbles en fibre optique est attendue, en raison du projet visant à développer l’accès Internet à haut débit à Bakou et dans l’ensemble de l’Azerbaïdjan : « La connexion haut-débit doit être de bonne qualité, et ceci n’est possible qu’à l’aide de câbles en fibre optique ». Il observe également la diminution des frais de connexion à Internet, désormais équivalents à ceux de l’Europe occidentale. « Les tarifs élevés de connexion à Internet sont de plus en plus rares, contrairement à Juin 2013

ce qu’on observait il y a cinq ou six ans. Les débits proposés par les fournisseurs d’accès à Internet sont en hausse constante, mais les tarifs ne bougent pas. Une connexion Internet 2 Mbps coûte actuellement 10 manat (9,70 €) par mois, mais le débit passera progressivement à 3,5 Mbps ou plus, sans que le prix n’augmente », explique M. Aliyev. Le Fonds d’État Pétrolier de la République d’Azerbaïdjan (SOFAZ) a versé cette année une allocation de 100 M€ au déploiement d’Internet à haut débit dans tout le pays, assortie d’une provision pour l’entretien et les mises à jour du réseau. Selon les prévisions, toutes les régions d’Azerbaïdjan bénéficieront en 2017 d’une connexion Internet à haut débit grâce au projet Fibre to the Home (FTTH) réalisé autour de la technologie de la fibre optique. Au cours des trois dernières années, l’Azerbaïdjan s’est hissé au premier rang des pays de la CEI en termes de pénétration de l’Internet haut débit dans les foyers. Le taux d’équipement est passé à 70 % en 2012, soit une progression de 5 % par rapport à l’année précédente.

Le siège de la Banque centrale d’Azerbaïdjan à Bakou (Photo Reuben Martinez)

La BCA indique également que la qualité du portefeuille des prêts du secteur bancaire domestique au premier trimestre 2013 reste acceptable. La BCA conclut que l’application régulière de tests de résistance démontre qu’un contrôle préventif et une amélioration des systèmes de gestion des risques dans le secteur bancaire pouvait perdurer à un niveau raisonnable de qualité des actifs : « Le maintien des liquidités à un niveau acceptable et la phase actuelle de capitalisation des banques renforce le système face à d’éventuels chocs financiers ». www.teas.eu


Économie-Affaires

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(de g. à d.) MM. Zafer Caglayan, Shahin Mustafayev et Giorgi Kvirikashvili rappelle la nécessité de la collaboration économique (Photo AZPROMO)

Les investissements azerbaïdjanais en Turquie vont quasiment quadrupler

Lors de son intervention au 3e Forum économique Azerbaïdjan-Géorgie-Turquie de Gabala, M. Shahin Mustafayev, Ministre azerbaïdjanais du Développement économique, a déclaré que la Turquie restait le principal bénéficiaire des investissements azerbaïdjanais à l’étranger. Les investissements de la SOCAR s’élèveront à eux seuls à 13 Mds € en 2018. Assistaient également au Forum, M. Giorgi Kvirikashvili (Ministre géorgien de l’Économie et du Développement durable), M. Zafer Caglayan (Ministre turc de l’Économie), et M. Halil Akinci (Secrétaire général du Conseil de coopération des États turcophones), et plus de 250 entrepreneurs. M. Caglayan a notamment indiqué que « les trois pays pèsent au total 87 millions d’habitants, un produit national brut de 668 Mds € et un volume commercial extérieur de 338 Mds € ». M. Mustafayev a fait observer que ces trois pays jouaient un rôle essentiel dans la sécurité énergétique de l’Europe, et que l’importance de la région, dans son ensemble, était de plus en plus évidente. Il a par ailleurs expliqué en quoi la Turquie est un acteur important du secteur non-pétrolier en Azerbaïdjan : « Les entreprises turques d’Azerbaïdjan travaillent comme prestataires ou comme sous-traitants sur des projets qui pèsent au total 3,6 Mds €. Ces dernières années, les investissements turcs dans le secteur non-pétrolier en Azerbaïdjan, supérieurs à 1,15 Mds €, en font le principal investisseur étranger dans ce secteur ». Les 2 000 sociétés turques implantées en Azerbaïdjan représentent 36 % des sociétés étrangères du pays. M. Mustafayev estime que plus de 1 100 sociétés azerbaïdjanaises sont implantées en Turquie. En ce qui concerne les relations économiques entre l’Azerbaïdjan et la Géorgie, M. Mustafayev a indiqué que les investissements azerbaïdjanais en Géorgie des deux dernières années ont représenté 161 M€, essentiellement dans les secteurs de l’énergie, du tourisme, de la construction, de l’industrie. À elle seule, la SOCAR a créé 7 700 emplois en Géorgie : « Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a progressé de 12 % en 2012. Environ 150 sociétés géorgiennes sont implantées en Azerbaïdjan, contre 300 sociétés azerbaïdjanaises en Géorgie ». www.teas.eu

Au sujet de la liaison ferroviaire Bakou-TbilissiKars (BTK) toujours en construction, M. Mustafayev a invité les trois pays à l’utiliser autant que possible dès la fin du chantier dans le courant de l’année : « À l’avenir, nous devrions encourager le transport de marchandises sur la liaison BTK et tout faire pour attirer les volumes les plus importants. La concurrence est rude, aussi devons-nous renforcer le rôle du corridor de transport. La mise en service de la liaison BTK va créer des conditions favorables au transport de marchandises de l’Asie vers l’Europe ». M. Zafer Caglayan prévoit par ailleurs des investissements azerbaïdjanais en Turquie quasiment multipliés par quatre : « Selon nos estimations, les entreprises turques ont investi 5 Mds € dans l’économie azerbaïdjanaise. Le volume des investissements azerbaïdjanais en Turquie, actuellement de l’ordre de 3 Mds €, passerait à 11,5 Mds € au cours des prochaines années. Cet objectif sera atteint grâce à la mise en œuvre de projets pétroliers et chimiques ». M. Caglayan a fait savoir aux journalistes que l’Azerbaïdjan et la Turquie travaillaient actuellement à l’établissement d’un accord de libre-échange : « Cela simplifierait énormément les opérations commerciales et augmenterait le volume commercial bilatéral ». En 2012, les échanges commerciaux entre l’Azerbaïdjan et la Turquie ont représenté 1,6 Mds €. La Turquie, avec 15,8 % des importations azerbaïdjanaises, est le premier marché de l’Azerbaïdjan à l’export. Il indique que les sociétés turques ont investi 850 M€ dans l’économie géorgienne, et qu’à l’inverse, les investissements géorgiens en Turquie représentaient 17,7 M€ : « Les économies des trois pays possèdent des perspectives de croissance élevées. Elles ont bien résisté à la crise économique quand de nombreux pays développés essuyaient d’énormes pertes. Nous devons renforcer le potentiel de coopération entre les trois pays ». M. Giorgi Kvirikashvili, Ministre géorgien de l’Économie, a indiqué qu’au cours des dix dernières années, l’Azerbaïdjan et la Turquie ont considérablement étoffé leur portefeuille

d’investissements en Géorgie. Il a par ailleurs rappelé les nombreuses opportunités d’investissement en Géorgie : « L’objectif de notre gouvernement est d’améliorer et de simplifier l’investissement et le milieu des affaires dans le pays ».

BERD – P.I.B. en hausse de 3,5 %

La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) prévoit une accélération de la croissance économique de l’Azerbaïdjan jusqu’à la fin de l’année 2013. Un rapport de la BERD (Regional Economic Prospects in EBRD Countries of Operation) publié en mai 2013 fait état d’un ralentissement de l’économie azerbaïdjanaise suite à une baisse des extractions pétrolières.

La croissance de l’économie azerbaïdjanaise sera encore soutenue cette année (Photo Retlaw Snellac)

Mais le rapport indique que la baisse de la production pétrolière a été largement compensée par la progression encourageante du secteur non-pétrolier, à commencer par la construction et les services : « La reprise du secteur pétrolier et la croissance soutenue de l’économie non-pétrolière devrait déboucher sur une accélération de la croissance du PIB en 2013 ». La BERD indique également que les risques macroéconomiques immédiats seront atténués par une position fiscale très forte imputable en partie par ses réserves pétrolières. La BERD prévoit également une croissance de 3,5 % du PIB de l’Azerbaïdjan, et de 4 % en 2014. La BERD estime par ailleurs l’inflation à 3,4 % en 2013, contre seulement 0,7 % en 2012. Le rapport complet est disponible à l’adresse http://bit.ly/ebrdresearch. Juin 2013


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