L'usage abusif des réseaux sociaux numériques:
Se raconter... un peu, beaucoup passionnément .. Ecrit par les élèves de 4e6 Déc 2011
Nous avons fait travailler nos élèves de 4è6 par groupes sur des documents et témoignages autour du thème : " Le net, la loi et toi". Afin de rendre compte de la diversité des points de vue concernant l'utilisation abusive des réseaux sociaux par les adolescents, nous vous présentons six témoignages racontés sous six formes littéraires différentes: un monologue, un extrait de journal intime, un conte , un portrait en action à la manière de La Bruyère, un article de faits-divers, une lettre. Nous vous souhaitons une bonne lecture. Mme Luquet, professeure de Technologie Mme Lacroix, professeure d'Histoire-Géographie Mme Bonnier, professeure de Français
DROIT A L'OUBLI : Océane,Aline,Clémence,Luca et Sébastien DROIT A L'IMAGE : Yoan, Stécy, Océane et Juliette VIRTUALITE OU REALITE : Elise, Kassandra, Carla et Léa ADDICTION :Julien, Abdel, Johannes et Charlène RUMEUR : Maxime, Nicolas ,Jordan et Robin PROTECTION DE LA VIE PRIVEE : Coraline, Marine, Lucile et Julie
e me présente:
J
Medhy, 22 ans, J''habite à Nice. Je voudrais être infirmier. J'ai déposé un C V pour un poste d'infirmier dans le nouvel hôpital. Un mois plus tard, j'ai reçu une lettre me disant que ma candidature n'avait pas été retenue car le service de recrutement avait fait des recherches sur moi; ils avaient trouvé de nombreuses informations qui allaient en ma défaveur. Ils ont trouvé une vidéo de moi sur Facebook où j'étais soûl et jeune. J'avais mis sur mon mur : «v'là des boulots de m**** la flemme de travailler, juste pour des salaires de misère » et sur Twitter : « ça m'soul j'ai été viré du bahut 1 semaine par une prof de m**** >:O ». C'est à ce moment-là que j'ai regretté tout ce que j'avais dit et fait il y a quelques années. Tous ces actes d'adolescent oubliés en grandissant... Je me suis dit que je ne trouverais jamais de travail à cause de mon passé. Pourtant les gens ont le droit de changer. Je désirerais que l'on puisse effacer nos propos et documents. Il faudrait que la charte adoptée par Nathalie KosciuskoMorizet (secrétaire d'État chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique) et d'une douzaine de signataires devienne une loi. Cette charte a été signée le 13 octobre 2010 à Paris, mais Facebook & Google ne l'ont pas signée
DROIT A L'OUBLI : Océane,Aline,Clémence, Luca et Sébastien.
Conséquences humaines : Les informations mises en ligne sur les réseaux restent à vie sur internet : c'est ce que l'on appelle l'e-réputation Mauvaise image de soi lors d'une recherche d'emploi par exemple Nos solutions et conseils : Eviter de mettre une image de soi et de ses amis dans des situations génantes Eviter de mettre son nom et ceux de ses amis sur les réseaux Ne pas mettre des données personnelles concernant son origine, raciale ou ethnique, ses opinions politiques, philosophiques ou religieuses, l’appartenance syndicale, la santé ou la vie sexuelle.
Mardi 8 octobre 2011 Cher journal, Il y a une semaine , j'ai diffusé des photos compromettantes d'Alice, une ennemie dont j'ai voulu me venger ; elle m'avait pris mon petit copain et humiliée en public. Donc j'ai truqué des photos sur internet. J'ai pris des photos de stars de pornographie et ai mis la tête d'Alice à la place puis je les ai diffusées sur Facebook. Depuis, elle n'ose plus sortir de chez elle car elle a été reconnue dans la rue. Je n'ai pas réfléchi aux conséquences tellement j'étais en rage : quelques jours après la police a appelé chez moi pour me convoquer accompagnée de mes parents. La police nous a expliqué les faits et nous a rappelé que d'après l'article 226-1 du code pénal, une amende de 45 000 euros devrait être payée par mes parents, Et comme je n'ai que 15 ans j'ai peur d'aller pendant un an en centre de détention. La police est intervenue pour que les images disparaissent de mon compte. Si le site Facebook avait été mieux sécurisé cela ne serait pas arrivé.
DROIT A L'IMAGE : Yoan, Stécy, Océane et Juliette
Conséquences humaines : La diffusion des images sur internet est incontrôlable et ne peuvent s'effacer C o n s é qu e n c e s ju ridique s Le non respect du droit à l'image est un délit pénal La sanction peut aller jusqu'à un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende (selon l’article 226-1 du Code pénal) Nos solutions et conseils : Ne pas publier des photos de personnes sans son autorisation préalable pour un mineur il faut l'autorisation de ses responsables légaux
Être ou ne pas être remarquée ? Il était une fois, une jeune fille âgée de 16 ans, qui s'appelait Darline. C'était une lycéenne réservée, timide, discrète, qui avait de bonnes notes. Au sein de sa famille, elle se sentait bien entourée, sans soucis. Mais sur internet elle était une autre, comme toute adolescente, elle avait un compte Facebook et publiait des photos en tenues provocantes et maquillage outré. . Comme tout le monde est ami avec tout le monde sur Facebook, des amies malveillantes mirent des injures sur son « mur », la traitèrent de « prostituée » ... Elles la harcelèrent nuit et jour, sur internet. Comme elles connaissaient son adresse que l'imprudente avait donnée sur son profil, elles allèrent à plusieurs chez elle. Elles dérangèrent les voisins, crièrent, tapèrent sur sa porte, en ricanant et hurlant le nom « Darline!!! ». Son père lui demanda des explications mais Darline ne savait plus dans quel monde elle vivait... Était-elle la fille sérieuse ou la provocante Darline ? Darline angoissée, terrorisée, s'enferma dans sa chambre, se banda les yeux pour éviter d'avoir peur du vide, sauta du 6éme étage et mourut sur le coup. Virtualité ou réalité Pour ne pas perdre pied A son entourage, il faut parler VIRTUALITE OU REALITE : Elise, Kassandra, Carla et Léa
Conséquences humaines : Changement de personnalité Isolemment car ne plus avoir d'amis Dépression Suicide Nos solutions et conseils : Faire attention au changement de caractére d'une personne proche Parler à son entourage (parents, amis, professeurs, médecins...) quand on se sent perdu
Quelle journée ! 6h30 : le réveil de Ninon sonne. S'étant couchée tard, elle a du mal à se lever. 7H00 : elle se décide à sortir de son lit, se dirige automatiquement vers son ordinateur et se précipite pour regarder les dernières nouvelles de son collège. Omnibulée par les derniers scoops, Ninon oublie de prendre son petit déjeuner, et se met déjà en retard. 7h30 : le bus de Ninon arrive dans 5 minutes, elle s'empresse d'enfiler ses vêtements. Elle court, son portable à la main, encore connectée sur ses réseaux sociaux au risque de traverser n 'importe où et de trébucher. 10h: elle a été interpellée par une autre élève suite à une dispute violente sur Facebook. 14h: en cours de technologie, elle se fait confisquer son téléphone car elle envoie des messages sur Twitter. Elle s 'énerve contre son professeur et lui répond. Le professeur décide de la renvoyer de cours. 17h : Ninon rentre chez elle, accourt vers son ordinateur, s'installe sur son canapé, en oublie son cours de basket qu'elle ne manquait jamais auparavant. Elle en oublie aussi de faire ses devoirs et de dîner avec sa famille. Ninon perd de plus en plus de lien avec son entourage. 18h30 : sa mère lui rappelle son rendez-vous chez le médecin traitant car Ninon a toujours les yeux qui brûlent et des migraines. Le diagnostic du médecin ne s'avère pas joyeux, elle a les yeux fatigués par l'usage intensif des écrans. 21h : sa mère, choquée, dit à sa fille qu'elle ne reverra pas son ordinateur de sitôt. En colère, Ninon décide donc de ne plus lui parler et s'enferme dans sa chambre. Les journées comme celle-ci se répètent. Finalement, sa mère, attristée, lui rend son PC. Elle a tort car la cyberdépendance est une maladie. Pour reprendre une réelle communication, mère et fille devraient trouver un intermédiaire, un psychologue ou un médecin. ADDICTION :Julien, Abdel, Johannes et Charlène.
Conséquences humaines : Fatigue, mauvaises notes Changement de personnalité Isolemment car ne plus avoir d'amis Dépression Suicide La cyber dépendance est une maladie qui se soigne avec l'aide d'un suivi psychologique Nos solutions et conseils : Faire attention au changement de caractére d'une personne proche Parler à son entourage (parents, amis, professeurs, médecins...)
Une jeune fille âgée de 11 ans a publié sur sa page personnelle qu'elle était la fille illégitime d'un professeur qu'elle adorait... elle aurait tant voulu être sa fille. Un élève avait lu dans un magazine au CDI que l'on risquait une amende jusqu'à 45000 euros d'amende et un an d'emprisonnement et que si on n'est pas responsable pénalement, ce sont les parents qui risquent la peine. Il s'est rendu compte que c'était un geste grave car on portait atteinte à la vie privée de son professeur. Il a imprimé la page et l'a apportée au Principal du collège,. L'élève accusée n'avait pas conscience des conséquences juridiques et morales de son geste : son professeur peut porter plainte, être atteint dans sa réputation, déprimer et avoir des problèmes conjugaux. Depuis ce jour l'élève a moins d'amis car personnene lui fait confiance par peur de ce qu'elle raconterait sur eux. De plus ses parents, n'étaient pas au courant que leur fille avait une page personnelle et qu'elle avait donné de fausses informations sur son âge car l'âge minimum sur les réseaux sociaux est 13 ans. Ils se rendent compte que leur fille est irresponsable et qu'ils n'ont pas été assez vigilants (le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel donne pourtant des informations dans les médias sur ces risques ) Dans les établissements scolaires on devrait faire plus de réunions d'information sur les réseaux sociaux, avec les parents et dans les cours. Les responsables des sites devraient mettre plus de sécurité à l'inscription, une vérification de l'âge. Les peines devraient être plus importantes pour dissuader les utilisateurs mal intentionnés; même si 20 000 comptes de mineurs de moins de 13 ans sont supprimés chaque jour dans le monde, selon le magazine L'Actu du 30 avril 2010 , cela n'est pas suffisant. Nous devons faire attention à ce que nous disons sur les autres sur les réseaux sociaux car les écrits laissent des traces RUMEUR : Maxime, Nicolas ,Jordan et Robin
Conséquences humaines : Mauvaise réputation pour la victime Consequences juridiques Tu es responsable de ce que tu publies en ligne attention Les atteintes au respect de la personne sont sanctionnées par le code pénal Nos solutions et conseils : Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent. Ne jamais diffuser des rumeurs et diffamations
Paris, le 18 Avril 2011
Cher Thomas, Il m'est arrivé quelque chose d'horrible, je n'ose plus me connecter sur Skype pour te parler. Il y a un mois, j'ai fait la connaissance de quelqu'un. Il a commencé par se faire passer pour un ancien ami de vacances. Nous nous rapprochions de plus en plus, et des confidences ont été faites. Puis il m'a avoué ses sentiments pour moi. A chaque fois que je recevais un message de lui, mes yeux scintillaient de bonheur, j'étais tout simplement folle amoureuse de lui... Il arrivait à savoir beaucoup d'informations sur ma vie privée car je me livrais entièrement à lui. Un soir, il a commencé à être agressif. C'était comme un dédoublement de personnalité. Il me demandait des choses plutôt osées à faire avec la webcam, il voulait que je me mette en sousvêtements, puis nue. Je ne voulais pas mais il m'a menacé : il viendrait chez moi pour me torturer, Je n'osais en parler à personne, je pensais qu'il s'arrêterait, j'avais honte de ce que je faisais, J'étais très mal dans ma peau. Je ne sortais plus du tout, de peur de le croiser dans la rue. Des semaines passèrent et mon état ne s'arrangeait pas. Je me mutilais... Mes parents commençaient à se douter de quelque chose. Ils me posaient des questions auxquelles je ne voulais pas répondre. Quelques jours plus tard, mes parents, voulant utiliser internet, ont découvert mes discussions avec cet homme. Le soir-même, ma mère m'a dit que j'aurais dû en parler a quelqu'un, à des amis de confiance ou un adulte de l'école. Nous décidions de porter plainte. L'homme a été retrouvé. Il a été arrêté et risque des poursuites judiciaires et une amende. Joséphine PROTECTION DE LA VIE PRIVEE : Coraline, Marine, Lucile et Julie
Conséquences humaines : Se renfermer sur soi-même Depression, Suicide Consequences juridiques La protection de la vie privée a été affirmée en France par l’article 9 du Code civil qui protège ce droit depuis la loi du 17 juillet 1970. Nos solutions et conseils : Etre prudent sur les réseaux avec les personnes que tu ne connait pas dans la vraie vie