Nos communautés après Utrecht

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La Paix d’Utrecht met fin à la guerre de Succession d’Espagne qui durait depuis 1701 et dont la GrandeBretagne sort gagnante. Le 11 avril 1713, la Reine Anne et le roi Louis XIV signent le traité et se partagent l’Amérique du Nord : la France cède la Baie d’Hudson, l’Acadie et TerreNeuve. Ce partage, décidé avec des cartes et des rapports par des responsables qui n’ont jamais visité ces régions, va bouleverser la vie des populations et avoir un impact direct sur l’avenir de leurs communautés.

The Peace of Utrecht ended the War of the Spanish Succession, which started in 1701; Great Britain emerged as the winner. Queen Anne and Louis XIV signed the Treaty on April 11, 1713 and agreed on a division of North America that saw France give up Hudson Bay, Acadie and Newfoundland. Those conclusions were reached with the use of maps and reports by negotiators who had never seen these regions; however, their decisions would upset the lives of the populations and have a direct impact on the future of their communities.


Louis XIV a voulu la création de Plaisance et, le 18 janvier 1713, il refuse toujours d’abandonner sa colonie. Pourtant, il cède. Le 26 juin 1713, le Samslack arrive à Plaisance avec l’ordre d’évacuation pour le Cap-Breton, vers ce qui deviendra Louisbourg. Le transfert dure jusqu’au 25 septembre 1714. La plupart des habitants abandonnent leurs biens sans même l’espoir d’une compensation. Plaisance redevient Placentia, le nom que les pêcheurs basques lui avait donné à l’origine.

Louis XIV had created Plaisance and as of January 18, 1713 he was still refusing to relinquish his colony. Eventually, he relented. On June 26, 1713 the Samslack sailed into Plaisance carrying the order for the inhabitants to move to Cape Breton and what would become Louisbourg. This move would take until September 25, 1714 to complete. Most of the people abandoned their homes without the prospect of any compensation. Plaisance then became known as Placentia, as it had initially been named by Basque fishermen.


À cette époque, la France – comme la Grande-Bretagne –, compte sur la pêche à la morue pour former les hommes de sa Marine nationale et pour nourrir son armée et sa population. La France accepte de quitter Plaisance mais elle est déterminée à préserver son industrie de pêche. Elle laisse la côte Sud de Terre-Neuve mais négocie des droits de pêche entre le Cap Bonavista et Pointe-Riche, qu’on nomme alors le French Shore.

In those days, France – as well as Great Britain – depended on the cod fishery both to train its men for the Navy and to feed its army and its people. France had given up Plaisance but it was determined to preserve its fishery. It gave up the South Coast of Newfoundland but negotiated fishing rights between Cape Bonavista and Point Riche, an area soon known as the French Shore.


Les pêcheurs français affluent sur le French Shore, après le traité d’Utrecht, particulièrement au bout de la Grande Péninsule du Nord, un endroit qu’ils nomment « le petit Nord ». Comme la France n’a pas le droit d’installer d’établissements permanents, les pêcheurs arrivent au printemps et rentrent en France à la fin septembre. Mais certains d’entre eux se cachent au moment du départ pour rester à Terre-Neuve. Ce sont les déserteurs et ils joueront un rôle important dans le développement de nos communautés.

After the Treaty of Utrecht, French fishermen arrived on the French Shore, particularly in an area they called le Petit Nord, at the tip of the Northern Peninsula. Since France was prohibited from setting up permanent settlements there, fishermen would arrive in the spring and leave by the end of September. However, some men would go into hiding in order to stay in Newfoundland. They are known as the Deserters and they would play an important role in the development of our communities.


Louis XIV accepte de céder l’Acadie – située à cette époque le long de la baie de Fundy – contre le Cap-Breton d’où il espère assurer l’accès de la France au Canada et établir une nouvelle colonie de pêche. C’est le commencement de la fin pour les Acadiens qui, en 1755, sont expulsés de leurs terres. Après beaucoup de voyage et d’épreuves, possiblement dès 1770, certaines familles acadiennes s’installent dans la Baie Saint-Georges, à Terre-Neuve. Une autre vague d’immigration acadienne surviendra au siècle suivant. En 1830, dans la Baie Saint-Georges, on dénombrait déjà 1200 Acadiens. Ils forment une des branches majeures de la francophonie de Terre-Neuve-et-Labrador.

Louis XIV gave up Acadie – situated at this time around the Bay of Fundy – in return for Cape Breton Island, where he hoped to secure access to Canada and establish a new fishing colony. This was the beginning of the end for the Acadians; in 1755, they were deported from their lands. As early as 1770, and after many trials and tribulations, some Acadian families had made their way to the Bay Saint-George area of Newfoundland. A second wave of Acadian immigrants followed in the 1800s; by 1830 there were already 1200 Acadians in Bay Saint-Georges. They form one of the most important branches of the province’s francophonie.


Au fil des années, la question du French Shore cause beaucoup de problèmes entre pêcheurs français et Terre-Neuviens installés à demeure et de plus en plus nombreux sur toute la côte de Terre-Neuve. En 1904, dans le cadre de l’Entente Cordiale entre la France et l’Angleterre qui règle plusieurs questions coloniales, la France abandonne le French Shore.

Over the years it became more and more difficult to sustain the French Shore as French fishermen came up against permanent English-speaking Newfoundlanders whose numbers kept growing and whose presence was felt along all the coast. In 1904, when France and England settled their colonial disagreements by signing the Entente Cordiale, France gave up its rights on the French Shore.


On dit, à juste titre, de la côte Ouest de Terre-Neuve qu’elle est le berceau de la francophonie terre-neuvienne. La péninsule d’Avalon, pour sa part, n’avait plus de souche française depuis l’abandon de Plaisance et c’est l’immigration qui l’a fait grandir. Le Labrador est territoire français jusqu’en 1763, mais il faudra attendre l’exploitation minière des années 1960 pour que des travailleurs, québécois pour la plupart, viennent y fonder notre troisième région francophone. Aujourd’hui comme hier, ce sont ces mouvements de population qui sont le moteur du développement de nos communautés.

It is rightly said that the West Coast of Newfoundland is the cradle of the provincial francophonie. On the Avalon Peninsula, there were no French settlements after the loss of Plaisance; since then, immigration has created the new francophone community. And although Labrador was French until 1763, it was only with the development of mines in the 1960s that French-speaking workers, from Quebec for the most part, created our third francophone region. Today, as in the past, it is the coming and going of populations that make our communities dynamic.


Après des débuts discrets, nos communautés ont su s’unir pour prendre de l’essor. Depuis les années 1970, le mouvement associatif francophone a grandi, nos institutions se sont développées. Fière héritière de son histoire française, acadienne et francophone, notre communauté est un partenaire à part entière de la province de Terre-Neuve-etLabrador où elle joue un rôle qui dépasse de loin sa taille.

After separate beginnings, our francophone communities decided to work together in order to go forward. Since the 1970s, the francophone movement has expanded and our institutions have prospered. Our community is proud of its Acadian, French and francophone history; it is part and parcel of the province of Newfoundland and Labrador where it plays a role that far exceeds its size. Cette exposition, une initative de la FFTNL en partenariat avec le CSFP, a été rendue possible grâce à l’appui de Patrimoine canadien This exhibit is an initiative of the FFTNL in partnership with the CSFP, made possible with the help of Heritage Canada

Recherche et conception/ Research and concept:

Graphisme & design/ Graphics & design:

Production:

Consultation: Ray Penton Jr.


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