produits phytosanitaires

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LES

P

RODUITS PHYTOSANITAIRES, LA SANTÉ ET L'ENVIRONNEMENT

Page 3 Préface 4 Introduction — Les pesticides 6 La consommation européenne Les insecticides Les fongicides Les herbicides Les produits divers 16 Les produits phytosanitaires et l'environnement Impact et devenir des pesticides dans l'eau, les sols et les écosystèmes dans l'environnement 20 Les produits phytosanitaires et l'alimentation Résidus et teneurs admissibles 22 Le traitement par les produits phytosanitaires La décision de traiter Choisir le produit adapté La préparation du produit Tenir compte des conditions météorologiques La protection sanitaire de l'applicateur La pulvérisation 28 Les risques pour la santé 30 Stockage des produits phytosanitaires 32 Le devenir des emballages 34 Les grandes familles chimiques de produits phytosanitaires 45 Glossaire

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Première version réalisée par l'ARPSAH (Association régionale des pays de la Loire pour la promotion de la santé par l'amélioration de l'hygiène) en 1995

Europe Direct est un service destiné à vous aider à trouver des réponses aux questions que vous vous posez sur l'Union européenne. Un nouveau numéro unique gratuit:

00 800 6 7 8 9 10 11 De nombreuses autres informations sur l'Union européenne sont disponibles sur l'internet via le serveur Europa (http://europa.eu.int). Une fiche bibliographique figure à la fin de l'ouvrage. Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes, 2003 ISBN 92-894-4430-4 © Communautés européennes, 2003 Reproduction autorisée, moyennant mention de la source Printed in Belgium IMPRIMÉ

SUR PAPIER RECYCLÉ

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PRÉFACE

S'ils sont souvent nécessaires face aux attaques massives des cultures par les insectes, les champignons ou plantes compétitrices, les produits phytosanitaires présentent aussi une toxicité pour l'ensemble de l'écosystème où ils ont épandus ou vers lequel le transport par l'air, l'eau ou les aliments va les entraîner. Certains sont susceptibles de persistance et de bioaccumulation, notamment dans les écosystèmes aquatiques, ce qui peut prolonger et aggraver leurs effets. C'est pourquoi l'Union européenne a développé un système strict d'autorisation des matières actives et de surveillance de leur comportement dans le temps, et procède à des réévaluations périodiques. C'est pourquoi également la modération dans leur usage et une grande vigilance dans la surveillance de leur concentration et dans leurs effets sur la santé de l'environnement — et surtout celle de l'homme — doivent être les maîtres mots d'une politique responsable et durable de production agricole. Les autres utilisateurs de ces produits, collectivités comme particuliers, doivent aussi mieux connaître leurs propriétés et les utiliser avec précaution. Promouvoir une meilleure connaissance du mode d'action de ces produits, de leur impact potentiel sur l'homme, la faune et la flore, des normes existantes et des mesures préventives dans leur usage, tel est le but de cette brochure. Celle-ci fournit par ailleurs une vision synthétique de leur écotoxicité, dans des fiches et des tableaux par «familles» chimiques de molécules actives.

P. PERERA Directeur

3


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L'ENVIRONNEMENT EST UN BIEN PRÉCIEUX ET FRAGILE … … le protéger c'est l'affaire de tous

Muqueuses Voie respiratoire Voie digestive

é de t i l a a qu ts et de l s n en rvo Prése , des alimme qui l'eau 'écosystèourent. d. l pen ent nous nté en dé e sa Notr

des bici s Her cticidees e s In aticid Némgicides es… Fon enticid Rod

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A

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5 kg

4


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LES PESTICIDES Définition Les produits phytosanitaires d'origine minérale, végétale ou organique de synthèse, plus couramment appelés pesticides, sont des "produits destinés à lutter contre les parasites animaux et végétaux des cultures". Citons : Les insecticides, acaricides, - molluscicides qui provoquent la mort des insectes, acariens, escargots et limaces. Les fongicides, employés dans la - lutte contre les champignons parasites des végétaux… Ils peuvent également être classés en fonction de leur composition chimique : organochlorés, –phosphorés, –azotés, métalliques, substances minérales, colorants nitrés … Un produit phytosanitaire contient une substance active associée à des agents de formulation (antigels, dispersants, mouillants, stabilisants...). Avant d'être c o m m e r c i a l i s é , l e p r o d u i t formulé doit faire l'objet d'une homologation. Effets - nuisances Les pesticides peuvent être à l'origine de dommages pour l'environnement à cause de leur toxicité aigüe (cas de déversement accidentel en rivière par exemple), mais c'est surtout leur persistance dans l'environnement, l'eau notamment, et l'accumulation de certains d'entre eux (ou de leur métabolites) dans la chaîne alimentaire, qui constitue le risque principal pour l'homme : des effets mutagènes, voire cancérigènes sont possibles à long terme.

L'usage des pesticides préserve nos rendements … es

maticid

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s

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s

ecticide

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… leur bon usage peut préserver notre environnement et notre santé gicides

Les Fon

scicides

llu Les Mo

En choisissant le bon produit au bon moment, au bon endroit, à une dose raisonnable En respectant les précautions d'emploi En évitant les traitement inutiles.

Traductions de l’expression " Produit de protection phytosanitaire". B DK D EL E F IRL I L NL A P FIN S UK

Belgique Danemark Allemagne Grèce Espagne France Irlande Italie Luxembourg Pays bas Autriche Portugal Finlande Suède Royaume Uni 5

Produit phytopharmaceutique Plantebeskyttelsesmidler Pflanzensschutzmittel PSM ϕυτοπρο στατευτικωυ προιυτωυ

Productos fitisanitarios Produit de protection phytosanitaire PPP Plant protection product PPP Prodotti fitosanitari Produit de protection phytosanitaire PPP Gewasbeschermingsmiddelen Pflanzensschutzmittel PSM Produtos fitofarmacêuticos Hasvinsuojeluaineiden Växtskyddsmedel Plant protection product PPP


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LA CONSOMMATION EUROPテ右NNE

Herbicides : 86 000 tonnes/an Fongicides : 148 000 tonnes/an Insecticides : 14 700 tonnes/an

60

Ventilation de la consommation de PPP par Etat Membre, en 1996 (milliers de tonnes / an)

50

Fongicides (x1000 tonnes/an)

40

Fongicides Herbicides Insecticides Total

%

30

20

B/L Belgique Luxembourg DK Danemark

1,3

1,8

0,2

3,3

1,3%

1,3

1,9

0,1

3,3

1,3%

D

8,4

18,3

0,4

27,1

10,9%

8,7

1,1

0,5

10,3

4,1%

10

0

Allemagne

EL Grティce

B/L DK D EL E F IRL I NL A P FIN S UK 1,3 1,3 8,4 8,7 16,4 53,2 0,2 44,1 2,1 1,2 7,4 0 0,3 4,3

35 30

E

Espagne

16,4

6,8

3,5

26,7

10,7%

Herbicides (x1000 tonnes/an)

25

France

53,2

34,6

3,4

91,2

36,5%

IRL Irlande

0,2

0,3

0

0,5

0,2%

F

20 15 10

44,1

7,1

5,8

57

22,8%

NL Pays bas

2,1

1,9

0,3

4,3

1,7%

0

A

Autriche

1,2

1,1

0

2,3

0,9%

6

P

Portugal

7,4

2,5

0,2

10,1

4,0%

5

0

0,5

0

0,5

0,2%

I

Italie

5

B/L DK D EL E F IRL I NL A P FIN S UK 1,8 1,9 18,3 1,1 6,8 34,6 0,3 7,1 1,9 1,1 2,5 0,5 0,7 7,4

Insecticides (x1000 tonnes/an)

4

FIN Finlande

3

S

Suティde

0,3

0,7

0

1

0,4% 2

UK Royaume Uni EU - 15

4,3

7,4

0,3

148,9

86

14,7

4,8%

1

249,6 100,0%

0

12

6

B/L DK D EL E F IRL I NL 0,2 0,1 0,4 0,5 3,5 3,4 0 5,8 0,3

A 0

P FIN 0,2 0

S 0

UK 0,3


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LES UTILISATEURS : - Agriculteurs, viticulteurs, maraîchers - Collectivités locales, entretien des espaces verts - Industries (bois et textiles) - Infrastructures routières et ferroviaires - Particuliers

Compositions des produits phytosanitaires, par volume, pour l'UE, en 1996

6% 34 %

60 %

Insecticides Herbicides Fongicides

Les principales matières actives, en volume, pour l’UE, en 1996 Herbicides (Groupes chimiques) Triazines Acides amino-phosphoriques Urées Chloro-acétanilides Acides phénoxycarboniques Dinitroanilines Triazinones Thioacarbamates Diazines Hydroxybenzonitrils

Volume de MA Fongicides (en 1 000 t) (Groupes chimiques) 18.0 10.4 10.0 7.8 5.4 3.6 3.3 3.3 2.5 2.2

Volume de MA Insecticides (en 1 000 t) (Groupes chimiques)

Soufre inorganique Dithiocarbamates Cuivre inorganique Azoles Morpholines Acides phthaliques Phosphates d’éthyle Urées Acylalanines Benzimidazoles

87.4 15.5 11.1 9.0 5.4 4.4 3.1 2.7 2.1 1.7 7

Organo-phosphorés Huiles minérales Soufre inorganique Carbamates Pyréthroïdes Oxime-carbamates Cyclodiènes organochlorés Biologiques Benzoylurées Benzilates

Volume de MA (en 1 000 t) 4.8 2.6 1.4 0.7 0.4 0.3 0.1 0.1


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LES INSECTICIDES Classification et mode d'action LES INSECTICIDES Ils sont destinés à tuer les insectes ou à empêcher le déroulement normal d'une des fonctions essentielles de leur cycle de vie : éclosion des oeufs, développement des larves, mues, reproductions, nutrition, transmission de l'influx nerveux… Quatre principales familles de composés se partagent le marché phytosanitaire des insecticides :

Larve

Les Organophosphorés Ce sont des composés organiques du phosphore. Le premier des organophosphorés, le parathion, a été synthétisé pour la première fois en 1944 à l'occasion de recherches sur les armes chimiques. Les organophosphorés ont comme point commun d'agir sur le système nerveux des insectes et des acariens, mais aussi des mammifères (inhibition de la cholinestérase). Les organophosphorés externes demeurent à la surface des végétaux (malathion, parathion…). Les organophosphorés systémiques pénètrent, eux, dans les tissus végétaux et sont véhiculés par la sève (acéphate, formathion, phosphamidon). La toxicité des organophosphorés est souvent grande vis-àvis des humains (ex : parathion) des abeilles et des poissons. Ils sont en revanche assez rapidement biodégradables.

Doryphore

8

Les Carbamates insecticides Ce groupe chimique comporte de très nombreuses molécules actives aussi bien chez les fongicides, les herbicides et les insecticides. Certains carbamates insecticides sont utilisés en traitement des parties aériennes (carbaryl). Ils agissent par contact et inhalation sur le système nerveux des insectes. D'autres sont utilisés plus spécifiquement en traitement de sol (carbofuran, carbosulfan …). Ils sont alors systémiques et ont une rémanence plus grande, de l'ordre de 2 à 3 mois. La rémanence est la durée pendant laquelle les effets du traitement restent perceptibles ; les insecticides pyréthrinoïdes par exemple ont une rémanence inférieure à un mois, d'autres de l'ordre de 1 à 6 mois comme les carbamates, les organophosphorés. L'aldicarbe est l'un des pesticides les plus nocifs pour l'homme, le gibier et les poissons.


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Les Pyréthrinoïdes synthèse

de

Ils agissent par contact et ingestion sur une gamme très étendue d'insectes, et à des doses souvent très faibles. La deltaméthrine agit par exemple sur les pucerons des céréales à une dose de 7 g/ha, sur la pyrale du maïs à 12 g/ha (plusieurs centaines de g/ha pour les carbamates). La rémanence de ces produits est de l'ordre de un à deux mois, mais leur persistance dans le milieu peut être encore plus grande et créer des effets indésirables. Leur toxicité est grande notamment vis à vis des poissons.

D’autres molécules ont une action mimétique de l’hormone de mue (ecdysone) , et bloquent le passage de la larve à l’adulte. Les benzhydrazines (tébufénozides) et les dérivés des pyridines (pyriproxyfène) ont ce mode d’action. Les organochlorés Presque tous les insecticides organochlorés sont désormais interdits. L’endosulfan reste une des dernières matières actives de ce type utilisée dans l’Union Européenne. Les organochlorés sont extrêmement persistants dans l’environnement et présentant des risques de bioaccumulation dans les chaînes alimentaires.

Piéride du chou

Les perturbateurs de mue A la différence des insecticides cités précédemment qui sont tous des neurotoxiques, les perturbateurs de mue agissent en inhibant la synthèse de la chitine au moment de la mue. Les acylurées (fluféxonuron) et les benzoylurées (diflubenzuron, lufénuron) entrent dans cette catégorie.

Feuille de chou dévorée par des chenilles de Piéride du chou 9


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LES FONGICIDES Classification et mode d'action LES FONGICIDES On distingue trois modes d'action des fongicides selon la cible qu'ils visent :

Les fongicides multisites :

1 - Septoria Tritici

2 - Septoria Nodorum

Ils s'attaquent aux spores des champignons en inhibant plusieurs fonctions enzymatiques de leur germination, mais sont peu efficaces pour stopper la croissance mycélienne : ils sont donc, à ce titre, plutôt préventifs. Leur propriété multisite les met mieux à l'abri des phénomènes de résistance que les fongicides unisites.

Les carbamates (manèbe, zinèbe, mancozèbe...) et les dicarboximides (captane, folpel...) sont toxiques pour les poissons. Leur rémanence est de l'ordre de 2 à 3 mois.

3 - Rouille brune

Photos 1 à 4 : LA QUINOLEINE

On trouve des fongicides multisites dans de nombreuses familles chimiques : - chez les carbamates dérivés de l'acide dithiocarbamique (mancozèbe, métirame...), - chez les dérivés du benzène (chlorothalonil...) - et dans quelques autres familles telles que les triazines (anilazine...).

4 - Piétin Verse

Les produits fongistatiques stoppent le développement du piétin pendant une quinzaine de jours. Le champignon étant protégé par les gaines de la céréale, seul un produit systémique peut l'atteindre.

10


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Les fongicides unisites : Ils agissent sur une cible bien précise et de façon systémique. Ils sont pénétrants et s'attaquent à la perméabilité membranaire des champignons en perturbant la synthèse de l'ergostérol, le constituant essentiel des membranes cytoplasmiques des champignons. Chaque fongicide de ce type peut attaquer des niveaux différents de la synthèse des stérols : l'emploi de 2 fongicides complémentaires peut ainsi limiter les phénomènes de résistance.

De très nombreux fongicides unisites appartiennent à la famille : - des triazoles (triadiméfon, propiconazole, diniconazole...), - des morpholines (tridémorphe, fenpropimorphe...), - des pipéridines (fenpropidine...). Les fongicides antimitotiques : Ils ont la propriété de bloquer les divisions cellulaires des champignons : la répartition des chromosomes ne se fait plus normalement. Ils agissent de façon systémique.

Famille chimique 1) Fongicides minéraux

Les principaux fongicides antimitotiques appartiennent à la famille des carbamates dérivés de l'acide carbamique (bénomyl, carbendazime, thiabendazole, thiophanate-méthyl...). De très nombreux autres composés chimiques ont une action fongicide sans que l'on connaisse réellement leur cible (imides cycliques, pyrazophos...). Certains fongicides ont une action conjuguée sur les insectes, acariens ou nématodes (diazine, dérivés du benzène, hétérocycles soufrés...).

Principales matières actives Soufre, cuivre

2) Fongicides organiques de synthèse • Carbamates - dérives de l’acide carbamique

Bénomyl, carbendazime, diéthofencarbe, thiophanate-méthyl, thiabendazole

- dérivés de l’acide dithiocarbamique Mancozèbe, métirame, manèbe, zinèbe • Dicarboximides phtalimides

Folfet, captane

• Triazoles

Propiconazole, diniconazole, cyproconazole

• Morpholines

Diméthomorphe, dodémorphe, fenpropimorphe

• Phosphates d’éthyle

Foséthyl

• Pipéridines

Fenpropidine

• Imidazoles

Imazalil, prochloraze

• Dérivés du benzène

Chlorothalonil

• Pipérazines

Triforine

Les 8 matières actives fongicides les plus utilisées dans l’UE sont soulignées 11


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LES HERBICIDES Classification et mode d'action LES HERBICIDES : Ils sont destinés à limiter ou interdire l'installation d'espèces végétales concurrentes, dites "mauvaises herbes", dans les parcelles de culture. Les herbicides peuvent être sélectifs d'un type de plantes (mono ou dicotylédones, par exemple) ou totaux (débroussaillants, désherbants, défanants...). Ils sont plus ou moins persistants selon qu'ils agissent par contact foliaire (sélectivité vraie et faibles résidus), ou qu'ils sont appliqués sur le sol (inhibition des germinations, persistance importante). Il existe encore des herbicides minéraux (chlorates, par exemple) mais la plupart des herbicides actuels sont issus de la synthèse chimique. Chaque type d'herbicide agit à un moment bien précis : certains au stade de la prélevée (antigerminatifs et produits agissant sur les jeunes plantules), d'autres au stade de postlevée. De très nombreuses familles chimiques offrent des Liseron substances présentant des propriétés herbicides ; parmi les principales :

Les acides amino-phosphoriques Le glyphosate appartient à cette famille ; c’est une des matières actives herbicides la plus utilisée dans l’union européenne (10% des volumes). En France, par exemple, plus de 300 spécialités contenant du glyphosate sont commercialisées.

Myosotis

Le glyphosate pertube le fonctionnement enzymatique des plantes en bloquant la synthèse de certains acides aminés. 12


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Les phytohormones (ou Aryloxyacides) : Ce sont des dérivés des acides acétique, propionique ou butyrique. Les phytohormones sont absorbées par le feuillage, puis véhiculées dans la sève. Elles sont en général assez sélectives : le 2,4-D, le MCPA et le MCPP ne détruisent ainsi que les végétaux à larges feuilles, en respectant les graminées cultivées. Leur emploi délicat doit préserver les cultures voisines (risque d'entraînement). Les dérivés de l'urée : Les substances dérivées de l'urée pénètrent dans les plantes par les racines. Elles sont véhiculées par la sève, s'accumulent dans le feuillage où elles inhibent la photosynthèse. Ces substances sont appliquées au sol ; leur toxicité aiguë est réduite, mais leur faible solubilité leur confère une grande rémanence dans le sol (3 à 6 mois). De très nombreuses substances appartiennent à ce groupe : diuron, isoproturon, linuron, mono linuron, etc...

Les diazines, les triazines : Ces deux groupes contiennent des substances de synthèse comprenant 3 ou 4 atomes de carbone et 2 ou 3 atomes d'azote. Absorbées par les racines, ces substances inhibent la photosynthèse. Parmi les plus utilisées, l'atrazine et la simazine appartiennent au groupe des chlorotriazines (3 atomes de carbone, 3 atomes d'azote). Ces produits ont une grande persistance dans le milieu ; on en retrouve actuellement des traces importantes (> 0,1 microgramme/litre) dans 10 à 20 % des réserves souterraines d'eau potable. On craint des risques cancérigènes à long terme pour des teneurs supérieures à 2 microgrammes par litre.

Coquelicot

Autres familles : Les ammoniums quaternaires perturbent la photosynthèse (diquat, paraquat). Les amides inhibent la synthèse des lipides (alachlor, tebutam). Les sulfonylurées inhibent la synthèse de 3 acides aminés, la valine, la leucine et l’isoleucine (amidosulforon, chlorosulforon).

13

Matricaire Jonquille


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PRODUITS DIVERS Classification et mode d'action des rodenticides. Après consommation dans des appâts, ces produits provoquent et entretiennent des hémorragies dans le corps du rongeur ; ils empêchent la formation du caillot sanguin ; l'animal meurt par asphyxie dans un délai de quelques jours. Les principales matières actives anticoagulantes sont : le brodifacoum, la bromadiolone,la chlorophacinone, le coumachlore, le coumafène. Les doses létales (DL 50) sont de l'ordre de 1 à 3 mg/kilo chez le rat. Des produits anticoagulants de deuxième génération ont fait leur apparition sur le marché suite à des phénomènes de résistance aux molécules anticoagulantes classiques (difénacoum, diféthialone).

Mention spéciale est à attribuer à l’Alphachloralose qui entre dans la composition de nombreux raticides, taupicides et corvicides. Cette molécule est un anésthésiqueconvulsif à mortalité immédiate chez ces animaux. Les préparations à base de cette molécule sont responsables chaque année de très nombreux accidents chez les utilisateurs. LES RODENTICIDES : Ils sont destinés à éliminer les rongeurs, rats, souris, mulots et surmulots responsables d'attaques contre les cultures et les denrées stockées.

L'apparition des résistances aux anticoagulants a conduit également à l'élaboration d'autres types de produits : le colécalciférol à base de vitamine D3 provoque une calcification des vaisseaux sanguins et des poumons ; la scilliroside (extraite de la plante "scille maritime") ralentit et arrête en 12 heures les battements cardiaques des rongeurs. Il existe une quinzaine de molécules actives contre les rongeurs ; elles participent à l'élaboration d'environ 150 préparations commerciales. Les "produits anticoagulants" représentent 85 % du marché 14

Quelques produits de gazage sont encore utilisés (phosphure de calcium, phosphure d'aluminium) dans les galeries et terriers ; ils libèrent essentiellement du phosphure d'hydrogène (PH3) toxique.


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LES NÉMATICIDES : Les nématodes sont des "vers cylindriques" de très petite taille, d'un millimètre de longueur pour quelques microns de diamètre. Ils possèdent un stylet buccal qui leur permet de perforer les parois des plantes. Les nématodes peuvent causer des dégâts à toutes les parties des plantes ; ils sont cependant particulièrement actifs sur les organes souterrains.

l'utilisateur (bromure de méthyle). Ces produits "violents" sont appliqués à des doses/ha élevées, à la différence d'autres produits phytosanitaires, mais disparaissent très rapidement. Les substances les plus utilisées sont : - le dazomet (production dans le sol de vapeur de thiocyanate), - le dichloropropène (fumigant du sol dérivé du propène), - l'éthoprophos (famille des organophosphorés agissant par contact), - le métam-sodium (famille des dithiocarbamates, très polyvalent).

limaces. Ils agissent par neurotoxicité en inhibant les capacités de réhydratation des limaces. Trois substances principales entrent dans la composition d'une trentaine de spécialités commerciales : - le mercaptodiméthur (famille des carbamates), - le métaldéhyde (produit unique dans 95 % des spécialités commerciales), - le thiodicarbe (famille des carbamates).

LES MOLLUSCICIDES :

Les nématodes Ces parasites de plantes sont pourvus d'une sorte de longue trompe très fine appelée odontostyle. Elle leur permet de prélever des cellules à l'intérieur de la plante pour s'en nourrir. Ici, un nématode transperce une racine afin d'en digérer le contenu. Pour cela, il y injecte sa salive, mais celle-ci contient des particules virales qui de ce fait infestent la plante .

Escargots et surtout limaces sont redoutés dans les cultures horticoles et maraîchères. Les molluscicides sont épandus sous forme de granulés, microgranulés et appâts. Ils sont consommés par les

Une douzaine de matières actives sont commercialisées sur le marché sous diverses appellations. Les nématicides sont appliqués sur le sol dans lequel ils pénètrent généralement sous forme gazeuse. La plupart sont très toxiques ; certains ne peuvent être appliqués qu'après agrément de 15

La plupart des molluscicides sont dangereux pour les chiens les chats et le gibier (notamment la forme "appât"). Certaines préparations contiennent des répulsifs.


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LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES ET L'ENVIRONNEMENT PRÉSERVER LA QUALITÉ DE L'EAU ! Tous les produits phytosanitaires épandus dans nos champs, nos jardins, sur nos routes et nos voies ferrées ont chacun des propriétés et des effets différents sur notre environnement. Les impacts sur ce dernier et notre santé dépendent de plusieurs facteurs : - La persistance du produit après son épandage - Sa capacité à être mobilisé par les pluies et le ruissellement - Sa toxicité dans le milieu aquatique - Sa toxicité sur l'homme - Ses capacités de bioaccumulation dans les tissus vivants

La persistance est un indicateur de la vitesse de dégradation du produit dans le sol qui résulte des différents phénomènes : adsorption, oxydation, hydrolyse, photolyse, volatilisation, biodégradation, lixiviation, métabolisation. La dégradation d'une molécule est supposée suivre une cinétique de premier ordre. Elle se caractérise par la demivie DT 50 ou t1/2, dans des conditions de sol, de température, et d'humidité données. Produit

Durée de demi-vie* (jours)

2.4-D Carbofuran Atrazine Trifluraline Lindane (**) Bromacil

15 40 50 132 266 350

* Demi-vie : durée de séjour dans le sol nécessaire pour que 50 % du produit apporté soit dégradé. ** Interdit aujourd'hui mais encore présent dans l'environnement.

La toxicité : la mesure utilisée pour qualifier la toxicité aiguë d'un produit est la dose létale, ou DL 50. Elle correspond à la quantité de matière active qui entraîne la mort de 50 % d'animaux soumis à expérience, généralement le rat. Plus la DL 50 est basse, plus le produit est toxique. A efficacité égale entre deux produits, il faut toujours choisir celui qui a la DL 50 la plus élevée. En matière de toxicité "chronique", la dose journalière acceptable DJA exprime la quantité de matière active pouvant être quotidiennement absorbée au cours de la vie d'homme, sans troubles fonctionnels ou structurels ; préférer toujours un produit ayant la DJA la plus forte. On soupçonne aujourd’hui certaines substances de produire des perturbations endocriniennes au niveau de la reproduction animale, ainsi qu’au niveau de fonctions immunitaires, thyroïdiennes, et même comportementale (voir l’encadré page suivante). 16

La mobilité d'une molécule est assimilée à ses possibilités de "sorption" sur le sol, estimée par le coefficient de partage sol/eau (rapport des concentrations du produit dans la phase immobile (sol) et la phase mobile (eau)). Pour la plupart des molécules, le coefficient de partage sol/eau varie proportionnellement au contenu en matière organique du sol. On utilise donc de préférence le coefficient de partage carbone organique/eau (KOC). Placée au contact du sol, une molécule possédant un KOC peu élevé a peu d'affinité pour le sol, aussi a t-elle tendance à se trouver en concentration plus importante dans la phase liquide (eau). Les pluies et les ruissellements entraînent de grandes quantités de produits phytosanitaires vers les fossés, ravines, étiers, rivières, nappes phréatiques et océans.


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IMPACT ET DEVENIR DES PESTICIDES DANS L'ENVIRONNEMENT

Persistant

Mobile Transport dissous

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Non persistant

Non mobile Transport particulaire

mobile toxique

toxique

non mobile

peu toxique

peu toxique

non bioaccumulable bioaccumulable Toxicité à court et long terme pour l'environnement

Toxicité à court terme pour l'environnement

- accumulation dans les sédiments - relargage - ruissellement après traitement - nappes phréatiques (ex : Carbamates)

- incidents liés à des erreurs de manipulation (débordement de cuve …) (ex :Organophosphorés) - destruction massive en rivière - anéantissement d'une pisciculture (ex : Pyréthrinoïdes)

Toxicité à court et long terme pour l'environnement et l'homme - contamination de la chaîne alimentaire - accumulation et stockage de résidus dans les tissus adipeux (ou les graisses) des être vivants (ex :Organochlorés)

(d'après M Marchand TMS 1989) 17


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Les pesticides peuvent avoir des effets directs par mort violente lorsque les doses létales sont atteintes (poissons, insectes, abeilles, rongeurs...). Il existe aussi des effets indirects : destruction d'habitats (plantes adventices) de certaines espèces ; modification des relations entre espèces (destruction des prédateurs => pullulation des proies) ; bioaccumulation de pesticides entraînant des mortalités différées, des baisses de fécondité, des malformations des embryons.

Les OISEAUX sont herbivores, granivores, insectivores ou carnivores selon les espèces. Ils consomment donc, à ce titre, des quantités de pesticides variables : soit à l'état brut par les granivores consommateurs de graines enrobées ; soit à l'état déjà bioaccumulé dans leurs proies pour les insectivores et les carnivores. Le cas extrême est figuré par les rapaces ; ils peuvent subir 4 ou 5 étapes de concentration de pesticides dans leurs tissus : par exemple, plante, insecte, musaraigne, belette, rapace. On a noté chez les rapaces les nombreux effets des insecticides organochlorés : diminution du nombre des portées et du nombre d'œufs par couvée (fécondité) ; fragilité des œufs (altération du mécanisme de fixation du calcaire).

Tout au long de la chaîne alimentaire, les ANIMAUX AQUATIQUES accumulent les pesticides. En bout de chaîne, un animal comme le héron est sous l'effet de 3 ou 4 étapes de concentration ; par exemple : plancton, poisson planctonophage, poisson carnassier, héron. Des pollutions "accidentelles" (rinçage de cuve de traitement...) peuvent décimer localement ou sur plusieurs kilomètres toute la faune d'une rivière. Malheureusement, de très faibles doses suffisent.


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al os lié

PRÉSERVONS s

a t u el r

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Les PERTURBATEURS ENDOCRINIENS Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui peuvent altérer le système endocrinien des organismes vivants, en provoquant des dérèglements au niveau de leur reproduction, de leur défense immunitaire ou même de leur comportement. On soupçonne un certain nombres de matières actives de pesticides de provoquer des changements de sexe chez certains animaux, de provoquer des malformations de leurs organes reproducteurs, et d’altérer leur capacité immunitaire. Ces effets ont été observés chez les invertébrés, les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Chez l’homme, on pense que les perturbateurs endocriniens peuvent favoriser l’apparition de cancers du sein, de la prostate et des testicules, une diminution de la fertilité, et des dérèglements de la fonction thyroïdienne dans le développement de l’enfant. A l’heure actuelle, des travaux sont menés pour préciser le rôle des perturbateurs endocriniens ; des évaluations sont en cours sur des molécules telles que : atrazine, simazine, endosulfan, lindane, linuron, malathion, parathion, diuron, isoproturon, chlorvinphos, heptachlor, manèbe, thirame, zinèbe.

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Les ABEILLES : ce sont les agents indispensables à la pollinisation de nombreuses plantes cultivées (trèfle, tournesol, arbres fruitiers...). L'usage des insecticides doit donc épargner les abeilles : en proscrivant la plupart des produits pendant les périodes de floraison ; en n'utilisant exclusivement que des produits autorisés pendant ces périodes (lire attentivement les étiquettes). Sur le plan pénal et civil, la destruction d'abeilles est sujette à amendes et dommages-intérêts. Les coccinelles : elles font partie des espèces utiles à l'environnement. Les insecticides non sélectifs peuvent malheureusement les détruire très facilement et provoquer en retour la prolifération de leurs proies habituelles (les pucerons) ; la destruction des pucerons producteurs de miellat, a pour conséquence de réduire l'activité des abeilles.

L'usage intensif des herbicides conduit à raréfier le développement des espèces adventices (aussi appelées "mauvaises herbes"), sources de pollen pour les abeilles. D'autres mauvaises herbes (mousses...), résistantes à ces produits, peuvent occuper le terrain par absence de compétition biologique.

Les VERS DE TERRE (lombrics) consomment d'énormes quantités de terre dans laquelle ils puisent les aliments nécessaires à leur croissance. Ils sont assez résistants aux pesticides présents dans le sol. En contrepartie, ils les stockent dans leurs tissus (bioaccumulation) et les transmettent sous une forme concentrée à tous leurs prédateurs, oiseaux et micromammifères, qui, à leur tour, vont les stocker.

Les MAMMIFERES ont des régimes alimentaires très variés. Les herbivores tels que les ruminants consomment les pesticides à l'état brut provenant des aérosols dispersés sur les cultures voisines. Les graines enrobées de fongicides et insecticides sont consommées par les granivores (mulot, surmulot...). Tous ces animaux sont des consommateurs primaires. Les insectivores (musaraigne, chauvesouris ...) se nourrissent d'insectes qui ont déjà été eux-mêmes au contact de produits phytosanitaires. Leurs tissus vivants subissent donc une bioaccumulation plus importante. Les carnivores (belette...) peuvent se nourrir de micromammifères ou de vers de terre. Ils sont au sommet de la pyramide alimentaire ; ils concentrent donc dans leurs tissus de grandes quantités de pesticides. Certains produits sont particulièrement nocifs pour le gibier (lire attentivement les étiquettes avant l'achat des produits).


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LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES ET L'ALIMENTATION Résidus et teneurs admissibles Tous les produits phytosanitaires génèrent des résidus. La persistance et le niveau de toxicité de ces produits ont conduit les pouvoirs publics à imposer des conditions d'emploi strictes, notamment sur les délais d'application avant récolte et sur les teneurs maximales en résidus dans les aliments. On entend sous le terme de "résidus", les pesticides non transformés, leurs métabolites, leurs produits de dégradation ou de réaction présents dans les aliments.

A partir d’études toxicologiques, il a été possible, pour chaque matière active, de définir les Doses Journalières Admissibles (DJA) sur l’animal et l’homme. Pour respecter ces doses, il faut que les Teneurs Maximales en Résidus (TMR) de pesticides ne dépassent pas un certain seuil. Ces seuils sont fixés par la réglementation européenne, et notamment par les Directives 86/362/CEE et 90/642/CEE, dont les annexes ont été modifiées par la Directive 2000/42/CEE de la Commission du 22 juin 2000. Les TMR s’expriment en mg par kg de végétal ; selon les types de

fruits, légumes ou céréales, les analyses sont réalisées sur tout ou partie du produit (grains sans tégument, fruits sans pédoncule, produit entier…). Des analyses de contrôles sont réalisées par les Etats Membres. Périodiquement, des rapports de synthèse sont publiés dans lesquels sont présentés les résultats statistiques à l’échelle européenne. Une étude publiée en 2001 montrent que plus de 5% des analyses réalisées en 1999 sur 15 matières actives dépassent les TMR fixées par la réglementation européenne (in : ESPR 8 (2) 109-112 (2001)).

Teneurs maximales en résidus de pesticides Directives du Conseil 90/642/CEE et 2000/42/CE FONGICIDES

TMR teneurs maxi en résidus (mg/kg)

Pomme de terre CS2 groupe du Manèbe 0,05 Groupe du Bénomyl 0,1 Propiconazole 0,05 Chlorothalonil 0,01

Laitue 5 0,1 0,05 0,01

Oignon 0,5 0,1 0,05 0,5

HERBICIDES Glyphosate Atrazine Paraquat 2, 4, 5 T

TMR teneurs maxi en résidus 0,1 mg/kg sur tous les légumes 0,1 mg/kg sur tous les légumes 0,05 mg/kg sur tous les légumes 0,05 mg/kg sur tous les légumes

INSECTICIDES Diazinon Endosulfan Chlorpyriphos Méthidation Acéphate

TMR teneurs maxi en résidus 0,02 mg/kg sur les:céréales 0,05 mg/kg sur tous les :légumes 0,05 mg/kg sur tous les :légumes 0,02 mg/kg sur tous les :légumes 0,02 mg/kg sur tous les légumes

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"C'est la dose qui fait le poison..." "Toute chose est poison et rien n'est sans poison ; seule la dose est déterminante". Un contrôle doit donc être réalisé dans tous les points d’eau à un rythme qui est fonction du nombre d’habitants desservis. Des normes sévères mais nécessaires Les normes fixées par la Communauté Européenne sont beaucoup plus strictes que les recommandations de l’OMS. Ainsi, en ce qui concerne les triazines (atrazine, simazine…), les valeurs guides de l’OMS sont de 2 µg/l au lieu de 0,1 µ/l dans l’Union Européenne. Teneur en pesticides dans les eaux destinées à la consommation La Directive 98/83/CE du Conseil relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine fixe à 0,1 microgramme par litre la concentration maximale admissible dans l’eau potable pour chaque substance pesticide et ses métabolites (produits de dégradation). La concentration maximale admissible pour la somme des pesticides est quant à elle fixée à 0,5 µg/l. La directive 91/692/CEE (article 6) demande à tous les Etats membres de répondre à un questionnaire d’évaluation sur la mise en œuvre de la Directive 80/778/CEE. Ce rapport doit être transmis tous les 3 ans.

Les recherches récentes menées sur les effets indirects et à long terme de certaines molécules (voir par exemple l’encadré sur les perturbateurs endocriniens page 17) confortent les pays européens dans leur position de principe de précaution. Il convient donc de maintenir des seuils réglementaires très bas. Les valeurs recommandées doivent être interprétées comme des garde-fous. Tous les produits présentant des risques cancérigènes, tératogènes ou mutagènes chez les mammifères, qu’ils soient avérés ou soupçonnés, ne doivent pas être délivrés sans contrôle, à des usagers peu informés des risques qu’ils encourent et font encourir aux autres. 21

Paracelse (1493-1541)

Vu le caractère très rigoureux de ces normes, quelques Etats appliquent une certaine tolérance. Celle-ci ne doit pas cependant empêcher ou retarder la mise en œuvre de mesures telles que l’information des populations concernées ou les enquêtes techniques pour identifier l’origine de la contamination.


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LA DÉCISION DE TRAITER

La décision de traiter est du seul ressort de l'agriculteur. C'est à lui qu'incombe de mesurer les avantages et les inconvénients du traitement. Il n'ignore pas qu'un traitement non justifié préventif et systématique peut entraîner : - une dépense importante et

inutile,

de souches parasitaires résistantes, - l'accumulation dans le sol de produits toxiques néfaste pour les cultures suivantes, - des niveaux de résidus inacceptables.

Photo BLANCHARD

- l'apparition

OPERATION DIAGNOSTIC : l’efficacité au meilleur coût ! S’INFORMER ET PRENDRE CONSEIL AUPRES DES ORGANISMES AGRICOLES Observer régulièrement les parcelles : identifier le ravageur Suivre son évolution quantitative afin d’estimer le risque Les conditions sont-elles favorables à son développement ? La perte de rendement justifie-t-elle une intervention chimique ? Le taux d’infestation a-t-il atteint le seuil de nuisibilité ? Toutes les parcelles sont-elles menacées ? Un traitement localisé ne serait-il pas suffisant ? 22


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CHOISIR LE PRODUIT ADAPTÉ Agir à bon escient C'est connaître ses performances techniques, sa toxicité, et apprécier sa facilité d'emploi et son prix.

Performances techniques : Selon le type de culture, selon le ravageur et son stade de développement, il existe un produit adapté ; consulter avec intérêt les guides phytosanitaires. Connaître son comportement dans le sol : solubilité, persistance, dégradabilité, risque d'entraînement. Les possibilités d'apparition de souches résistantes persistent après une utilisation répétée d'une même famille de produits sur une parcelle : il est préférable d'alterner les familles chimiques. S'informer de l'efficacité des produits "nouveaux". Toxicité : Les dangers pour le personnel de traitement. Les dangers pour le consommateur (délais d'attente avant la récolte, teneur maximale en résidus...). Les dangers pour l'environnement aquatique (proximité d'une rivière, d'un plan d'eau...). Vis à vis des abeilles et insectes auxiliaires selon les saisons. Les effets secondaires pouvant favoriser l'apparition d'autres ravageurs. Les effets sur le gibier. A efficacité et coûts égaux, préférer le produit ayant la DL 50 la plus élevée ! Facilité d'emploi : Préférer les formulations liquides ou en granulés plus commodes d'utilisation que les poudres. S'assurer de sa compatibilité avec le matériel d'épandage. Préférer les conditionnements faciles à manipuler (légers, munis de poignées pleines), faciles à doser, faciles à rincer, faciles à détruire.

HERBICIDE DE PRÉ ET POST LEVÉE PRÉCOCE POUR BLÉ TENDRE D'HIVER, ORGE D'HIVER, ET ESCOURGEO Véroniques, PeN. Ray-grass, Vulpinsées, n.

D

10 kg 10 x

1 kg

5 kg

P

A Prix : Comparer les coûts de traitement pour les produits d'efficacité égale (coût unitaire, dose/ha). Les produits chers ne sont pas systématiquement les plus performants !

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LA PRÉPARATION DU PRODUIT Agir à bon escient c'est : Attention au siphonnage !

NON ! même s quelque !! ! gouttes

Respecter les doses recom- vigilant près de la cuve pendant toute la durée du remplissage. mandées Pour une meilleure efficacité du traitement, il est impératif de se Le risque pour la santé est conformer aux dosages indiqués maximal lors de ces manipulations : sur l'étiquette du produit. refoulements de produits dans Vouloir augmenter la dose est le réseau d'eau potable, • un gaspillage coûteux et inudébordements de cuves vers tile ; la réduire sans raison peut une rivière ou un égout, • nuire à la qualité du traitement. intoxications ou brûlures du Adapter la dose au type de personnel. • ravageur. Les fabricants indiquent souvent les dosages différents selon Vider complètement les les types de ravageurs ; il emballages convient de ne pas appliquer systématiquement les doses Il faut rincer au moins 3 fois nécessaires au ravageur le plus tous les bidons et récipients utilisés lors de la préparation du "coriace". produit. Les eaux de rinçage sont versées dans le pulvéManipuler les produits avec risateur et non dans l'égout ou soin le fossé (ces eaux sont très La préparation doit être effec- concentrées en produit !). tuée près d'un robinet d'eau. Elle ne doit pas être faite avec Les emballages vides doivent faire l'objet d'un traitement précipitation. particulier. L'utilisateur doit se protéger avec des gants, des vêtements et un masque de protection. La TOUTE QUANTITÉ DE PROpréparation de la bouillie doit DUIT PUR, MEME INFIME, se faire à bonne distance des RÉPANDUE SUR LE SOL A habitations, des zones de TOUTES LES CHANCES ruissellement vers les égouts, D'ÊTRE ENTRAINÉE PAR LA rivières, plans d'eau ou zones PROCHAINE PLUIE VERS LE d'infiltration vers les nappes RÉSEAU D'ÉGOUT OU LA RIphréatiques. VIÈRE PROCHE. La cuve doit être remplie à partir d'un point d'eau équipé IL CONVIENT DE NETTOd'un dispositif anti siphonnage YER IMMÉDIATEMENT LES fixé sur le nez du robinet. Le SOUILLURES (SCIURE, tuyau d'alimentation ne doit pas PAILLE), ET DE LES tremper dans la cuve. Le ÉLIMINER. manipulateur doit rester 24


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TENIR COMPTE DES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

La pluie violente, la chaleur et le vent sont les trois ennemis du traitement phytosanitaire.

La pluie violente peut réduire ou annuler les effets escomptés d'un traitement. Suivre attentivement les prévisions météorologiques.

Le vent entraîne les produits d'aspersion vers les cultures voisines ; il rabat les embruns vers l'opérateur. LA MÉTÉO EN DIRECT Consultez les prévisions à 5 jours

Les trop fortes chaleurs favorisent le passage des produits de traitement à l'état gazeux ; d'où un risque accru d'entraînement vers les cultures voisines. D'autre part, pendant les périodes de chaleur (milieu de journée), les plantes sont moins réceptives aux produits de traitement ; elles limitent leurs échanges respiratoires (fermeture des stomates). Les insectes visés par les traitements insecticides sont en outre moins vulnérables. Les matinées ou soirées fraîches sont plus propices à la réussite des traitements phytosanitaires.

PAS E N DANSITCIOESNS D

CON

T R AIT E

R

Dans tous les pays de l’Union Européenne, les agriculteurs peuvent consulter les prévisions de la Météorologie Nationale 25

Préférer un traitement du soir : L'absorption des produits est facilitée par l'augmentation du taux hygrométrique de l'air. Le vent tombe, d'où une meilleure répartition des produits. Les abeilles sont rentrées à la ruche, évitant ainsi toute absorption néfaste. Les "nuisibles" quant à eux, sortent, deviennent actifs et peuvent ainsi être atteints.


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LA PROTECTION SANITAIRE DE L'APPLICATEUR

Une protection irréprochable et une hygiène soignée sont les gages d'un traitement phytosanitaire sans risque pour la santé de l'applicateur. Pour traiter en l'applicateur doit :

toute

Des symboles à connaître : T+ TRES TOXIQUE : Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques extrêmement graves, aigus ou chroniques et même la mort .

sécurité,

- S'informer des risques qu'il encourt lors de la manipulation des produits phytosanitaires, lors de chaque campagne de traitement. - Porter des gants, des lunettes, des vêtements de protection et un masque à cartouche filtrante.

T TOXIQUE : Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques graves, aigus ou chroniques et même la mort.

Xn NOCIF : Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques de gravité limitée

Xi IRRITANT : Produit non corrosif qui, par contact immédiat, prolongé ou répété avec la peau ou les muqueuses, peut provoquer une réaction inflammatoire.

- Se former aux techniques de pulvérisation (stages de formation). - Réserver dans l'exploitation un emplacement pour la préparation des produits. Rappeler les dangers lors de chaque campagne de traitement. - Nettoyer tous les vêtements souillés après chaque traitement. - Se laver mains et visage au savon (ou mieux, douche) après chaque traitement.

N DANGEREUX POUR L'ENVIRONNEMENT : Ce sont des liquides ou des solides capables de causer des dommages à la faune ou la flore ou de provoquer la pollution des eaux naturelles.

C CORROSIF : Produit qui, en contact avec des tissus vivants, peut exercer une action destructive sur ces derniers.

F FACILEMENT INFLAMMABLE : Produit pouvant s'enflammer facilement.

O COMBURANT : Produit qui, en contact avec d'autres substances, notamment avec des substances inflammables, dégage une forte chaleur.

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LA PULVÉRISATION Tout un savoir faire Pendant le traitement :

Avant le traitement : L'utilisateur doit disposer d'un matériel en bon état, parfaitement entretenu et bien réglé. Avant d'utiliser le pulvérisateur, il faut vérifier : - la vitesse de déplacement du matériel in situ, - le débit du pulvérisateur et de la pompe, - l'état d'usure des buses. La répartition du produit doit se faire de façon homogène dans toutes les buses. Un bon réglage de l'ensemble des paramètres énumérés ci-dessus est le gage d'un traitement efficace. En cas d'incident en cours de traitement (buses bouchées, circuit encrassé...), toute intervention doit se faire avec le maximum de précaution : gants, masque... ne pas déboucher les buses en soufflant dedans ; utiliser des brosses et des bombes de gaz inerte. Régler la pression modérément afin d'éviter tout risque de dérive de produit vers les cultures voisines.

Un débit régulier de l'ensemble des buses le long de la rampe, des gouttelettes homogènes et une excellente couverture de la surface à traiter sont le gage de la réussite du traitement. Après le traitement : La cuve de traitement doit être rincée à l'eau claire ainsi que le circuit de liquide, jusqu'à la rampe, puis vidée sur la parcelle traitée. Proscrire impérativement tout rinçage de cuve à l'égout, à la rivière, ou dans le fossé (en cas de pollution, votre responsabilité sera engagée).

Photo BLANCHARD

La maintenance préventive des matériels de pulvérisation est garante de la bonne application des produits de protection phytosanitaire.

Vers une nouvelle génération de pulvérisateurs Dans les systèmes d'injection directe actuellement développés (par Ciba, Msr, Berthoud), l'eau et les produits circulent séparément, le mélange se faisant juste avant les buses (finis les fonds de cuve). Ces matériels, bien que plus chers à l'achat, apportent néanmoins la preuve que l'on peut faire rimer sécurité et rentabilité, puisque ces équipements permettent d'optimiser les traitements.

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LES RISQUES POUR LA SANTÉ Pourquoi et comment ? Tous les produits phytosanitaires sont potentiellement dangereux pour l'homme. Les accidents toxiques par les pesticides représentent plusieurs dizaines de milliers de cas par an en Europe. Si le type de molécule, la dose, mais également les adjuvants, solvants ou diluants compris dans la formulation du produit constituent l'essentiel du caractère toxique des pesticides, le principal facteur de toxicité pour l'homme dépend du mode de pénétration dans l'organisme.

Les voies de pénétration des produits sont : La voie respiratoire : Les produits phytosanitaires pénètrent dans les poumons, tant par les poussières émises par les formulations solides, que par les gouttelettes, brouillards et vapeurs émis lors des aspersions. C'est la voie la plus redoutable car les produits sont acheminés rapidement au sang par l'intermédiaire de l'air pulmonaire.

Les voies de pénétration

Muqueuses Voie respiratoire Voie digestive

La voie cutanée : La pénétration des produits à travers la peau est accélérée avec les formulations huileuses ou additionnées de solvants. Les plaies sont autant de passages facilités. La voie digestive :

Brûlures

Voie cutanée

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Elle est exceptionnelle et souvent le fait d'une méprise (enfant notamment) lorsqu'un produit a été conditionné dans un flacon non prévu à cet usage : un grand soin doit être porté au stockage des pesticides. Elle est dangereuse parce qu'elle est insidieuse (intoxication à long terme par accumulation) : main portée à la bouche par le manipulateur (cigarette), débouchage de buses encrassées, casse-croûte pendant le traitement …


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Les symptômes et les intoxications Les brûlures : Certains produits sont irritants ou corrosifs sur la peau, les yeux et les muqueuses. En cas d'éclaboussures ou de contacts avec ces produits : pour les yeux : effectuer immédiatement un rinçage oculaire (10 minutes) sous un filet d'eau tiède, en maintenant l'œil ouvert. pour la peau : retirer les vêtements souillés, laver les zones atteintes avec de l'eau savonneuse et se doucher entièrement le plus tôt possible. Consulter un spécialiste pour les brûlures aux yeux et les brûlures cutanées importantes. Les intoxications aiguës : Elles résultent d'absorptions accidentelles de produits toxiques. Les symptômes sont fonction du type et de la quantité de produit absorbé : troubles nerveux (vertiges, tremblements), troubles digestifs (vomissements, diarrhées),

troubles cardiovasculaires accélération doses peut ne ressentir aucun trouble ou ralentissement du pouls), troubles important (quelques nausées ou maux de tête occasionnels) ; elle peut musculaires (crampes, paralysie). En cas d'accident, prévenir immédiate- cependant subir insidieusement une ment les secours (pompiers, gendarme- intoxication à long terme avec des rie) : contactez un centre anti-poison. atteintes par accumulation dans Ne pas faire vomir la victime (sauf l'organisme (foie, graisses...). consigne indiquée sur l'emballage du Les produits nocifs s'accumulent jusqu'à produit) : elle risque l'étouffement et ce que la quantité stockée déclenche des une aggravation des brûlures des voies troubles plus importants. Il n'est alors que temps de consulter le spécialiste digestives. Mettre la victime en position latérale de d'un centre anti-poison. sécurité : jamais sur le dos. Ne jamais faire absorber de liquides (lait, alcool, café). Si la victime a perdu connaissance et ne respire plus, pratiquez immédiatement Si la victime ne respire le bouche à bouche. Donnez autour de plus, lui faire immédiavous des ordres simples et précis pour tement le bouche à bouche, c'est le geste qui alerter les secours ! sauve.

Les intoxications à long terme : Les quantités de produits absorbées sont faibles mais répétitives. La personne exposée périodiquement à de faibles

Si la victime est à peine consciente, ou pire n'est plus consciente, la mettre en position latérale de sécurité et jamais sur le dos.

LISTE DES CENTRES ANTI-POISON dans la COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE B DK D EL E F IRL I L NL A P FIN S UK

Belgique Danemark Allemagne Grèce Espagne France Irlande Italie Luxembourg Pays bas Autriche Portugal Finlande Suède Royaume Uni

Centre Anti-Poisons/Antigifcentrum, Brussels. Tél. :+32-2-264-9636 Gift Informationscentralen, Copenhagen. Tél. +45-35-453545 Giftberatung Virchow-Klinikum, Berlin. Tél. : +49-30-45053555 Poisons Information Centre, Athens. Tél. : +30-1-7793777 Servicio de Infomacion Toxicologica, Madrid. Tél. : +34-1-5628469 Centre Anti-Poisons, Hopital Fernand Widal, Paris. Tél. : +33-140370404 National Poisons Information Centre, Dublin. Tél. : +353-1-8379964 Centro Antiveleni, Rome. Tél. :+39-6-30154492 Centre Anti-Poisons/ Antigifcentrum, Brussels. Tél. :+32-2-264-9636 National Poisons Control Centre, Bithoven. Tél. : +31-30-742710 Vergiftungsonformationszentrale, Vienna. Tél. : +43-1-1404002222 Centro de Informacio Antivenenos, Lisbon. Tél. :+351-1-7929100 Poisons Information Centre, Helsinki. Tél. : +358-9-4712788 Giftinformationscentralen, Stockholm. Tél. : +46-8-7360384 Medical Toxicology Unit, London. Tél. :+44-20-7771-5307

Certains pays possèdent plusieurs centres anti-poison 29


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STOCKAGE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

1 Local fermé à clé 2 Local éloigné des habitations 3 Sol cimenté 4 Aération ou ventilation 5 Caillebotis, isolant les produits du sol 6 Ustensiles avec marquage 7 Matières absorbantes 8 Installation électrique en bon état 9 Extincteur à l'extérieur 10 Poste d'eau équipé d'un dispositif anti-siphonnage

Même pour une période de courte durée, le stockage des produits phytosanitaires doit être impérativement effectué dans un local prévu à ce seul usage. Le local de stockage doit être aéré ou ventilé ; il doit fermer à clef. Tous les ustensiles et matériels utilisés pour la préparation des produits doivent également être placés dans ce local. 8

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OÙ ET COMMENT STOCKER ?

Un stockage sûr et ordonné • Remiser dans un autre local les • Maintenir l'installation électriévite tout risque d'intoxication vêtements et équipements de que en bon état accidentelle ; il conserve aux protection du personnel ; les • Installer un extincteur à poudre nettoyer soigneusement produits leur efficacité. à proximité du stockage Quelques règles simples doivent être respectées : • Tenir les produits hors de portée des enfants • Conserver les produits dans leur emballage d'origine • Choisir des produits au conditionnement solide, étanche et de manipulation commode

• Classer les produits selon leur usage (herbicides, fongicides, • Prévoir une réserve de matière absorbante (sciure, sable) à insecticides, divers...) proximité du stockage, en cas de fuite ou renversement acci• Regrouper en hauteur (étagère haute) les produits les plus dandentel de produits nocifs gereux • Afficher en grand dans le local le rappel des consignes de sécu• Ne jamais ôter les étiquettes sur rité, ainsi que les numéros les emballages d'urgence (médecin, pompiers, régulièrement • Vérifier centres anti-poison) d'éventuelles détériorations des emballages • Tenir un livre de bord des produits stockés (dates d'achat, da• "Le premier produit entré doit tes d'utilisation...) être le premier sorti"

• Identifier à la peinture les ustensiles servant à la prépara- • Ne pas fumer dans le local de tion des produits stockage

OUI

NON

INSECTICIDES

HERBICIDES

FONGICIDES 31


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LE DEVENIR DES EMBALLAGES

Bien gérer ses emballages vides et ses fonds de cuve, c'est améliorer la sécurité et préserver l'environnement ! Les fonds de cuve de traitement et de bidons : Tous les récipients ayant contenu des produits purs doivent être rincés 3 fois : emballages métalliques, bidons de matières plastiques, seaux, éprouvettes... Les eaux de rinçage sont versées dans la cuve de traitement pour épandage. Après le traitement, le matériel d'aspersion doit être rincé au moins une fois et les eaux de rinçage épandues sur la parcelle. Les produits phytosanitaires non utilisés : Certains produits peuvent être périmés, interdits ou jugés inefficaces ; ils doivent donc être détruits. Les exploitants agricoles ne disposent pas des moyens nécessaires à leur destruction. Ces produits doivent être stockés dans l'attente d'un ramassage, d'une collecte de produits nocifs (se renseigner auprès des fournisseurs). Les organisations professionnelles de tous les États membres se doivent de mettre en place des circuits efficaces de récupération de ces produits.

QUE FAIRE DE CES EMBALLAGES PLUS OU MOINS VIDES ? Les bidons vides doivent être percés ou écrasés pour les rendre inutilisables, puis stockés dans un local à l'abri de la pluie, en attendant une collecte spécifique (à mettre au point avec les organisations professionnelles).

AVIS AUX PRODUCTEURS ET DISTRIBUTEURS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES : La mise en place de réseaux de collecte des emballages vides s'avère indispensable pour la protection de la santé et de l'environnement. 32


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L'ULTIME ÉTAPE POUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

En aucun cas ne réutiliser des emballages de produits ! Ne jamais laisser ces emballages vides à l'abandon au bord des champs, dans les fossés ou au bord des routes ! "Même provisoirement".

Les emballages vides Tous les emballages vides doivent être soigneusement rincés puis rendus inutilisables. Il est impératif de ne pas les laisser à l'abandon au bord du champ, dans la cour de l'exploitation ou dans tout endroit où ils pourraient faire l'objet d'un

ramassage illicite (attention aux enfants). Il convient de les stocker dans un local spécial à l'abri de la pluie et des ruissellements. Se renseigner sur les services de collecte des emballages phytosanitaires (négociants, distributeurs, collectivités locales, services de l'État).

Les infractions aux dispositions visant l'élimination des déchets toxiques sont punies d'amendes, voire d'emprisonnement.

Ne pas brûler ces déchets à l'air libre. 33


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 34

Légende

Document établi à partir de diverses banques de données européennes et américaines (toxicologiques et écotoxicologiques)

Peu dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

Herbicides

❍ ❍

Modérément dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides

Le classement toxique est essentiellement basé sur la toxicologie aiguë

Poissons

Gibier

Abeilles

Homme

34


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 35

LES AMIDES Les principales matières actives :

Les principales matières actives :

ALACHLORE (1) : C14 H20 Cl NO2 CARBETAMIDE (1) : C12 H16 O3 N2 : C15 H23 NO2 TEBUTAM (1) TRIFORINE (2) CYMOXANIL (2) OFURACE (2)

: C10 H14 Cl6 N4 O2 : C7 H10 N4 O5 : C14 H16 NO3 Cl

Mode d'action :

Info santé :

(1) : Herbicides des graminées et dicotylédones adventices du maïs, soja, colza... Action sur les coléoptiles des graminées et jeunes pousses des dicotylédones, en bloquant les multiplications cellulaires des tissus jeunes et des racines naissantes. (2) : Fongicides préventifs (inhibent la germination des spores) et curatifs (bloquent la formation des suçoirs des champignons) ; souvent associés à d'autres fongicides : folpel, mancozèbe, zinèbe, cuivre...

Les amides sont à l'origine de dermites d'irritation en cas de contact avec la peau, ou de conjonctivite en l'absence de rinçage immédiat.

Les solvants contenus dans certains produits à base de TRIFORINE (diméthylformamide) traversent la peau et sont dangereux (risque hépatique). Tout contact cutané impose un lavage immédiat prolongé.

ACE

IL

DL 50 RAT mg/kg DJA mg/kg

1200 11000 6000 16000 1400 -

-

-

0,02

-

E

NIL OXA

RAC OFU

CAR

240

3500

1000

30

1000

0

Rémanence 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois à 1 an à 1 an à 1 an à 1 an à 1 an à 1 an Dose g/ha

CYM

CHL ALA USAGE Solubilité dans l'eau mg/l

INE

FOR

TRI

UTA M

DE

TEB

AMI

BET

OFU R

CYM

TRI

Caractéristiques : ORE

OXA N

FOR INE

M UTA TEB

AMI D

ALC

CAR BET

HLO R

E

E

Effets sur l'homme et l'environnement :

2500

2000 à 3000

3000 à 4000

en en 300 mélange mélange

Légende

3500

❍ ❍ ❍

35

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr_correc 02-04-2003 08:30 Pagina 36

LES ARYLOXYACIDES "Phytohormones" Les principales matières actives :

Utilisations principales :

Les phytohormones sont des herbicides dérivés des acides acétiques 2,4 D, 2,4 MCPA, propioniques (mécoprop - MCPP) ou butyriques (2,4 MCPB). : C8 H6 Cl2 O3 2,4 D : C9 H9 Cl O3 2,4 MCPA MECOPROP-MCPP : C10 H11 Cl O2

Mode d'action :

Info santé :

Les phytohormones sont absorbées par le feuillage, puis véhiculées par la sève des plantes à détruire. Ce sont des herbicides sélectifs d'un type de plante. Souvent utilisées sur les céréales pour détruire les dicotylédones adventives.

Les phytohormones de synthèse sont responsables d'irritation cutanée en l'absence de rinçage immédiat ; en cas d'exposition importante, en particulier sous forme d'aérosol, des signes généraux avec vertiges, irritation trachéale, troubles digestifs, faiblesse musculaire, asthénie, perturbations sensitives, sont observés.

OP-M OPR MEC

❍ ❍ ❍ (*)

❍ ❍ ❍ ❍ (*)

❍ ❍

2,4 M

2,4 D

PRO

CPA

❍ ❍ (**)

P-MC PP

Caractéristiques :

MEC O

MC 2,4

2,4

D

PA

CPP

Effets sur l'homme et l'environnement :

USAGE Solubilité dans l'eau mg/l

600

825

620

Rémanence

15 j. à 2 mois

15 j. à 2 mois

15 j. à 2 mois

500 à 1500

1000 à 2000

1500 à 2500

DL 50 RAT mg/kg

370

700

900

DJA mg/kg

0,3

-

-

SNARL mg/l

32

-

-

Dose g/ha

Coëf octanol/eau : 2,4

Légende

❍ ❍ ❍

(*) sous forme d'esters (**) effets tératogènes et mutagènes suspectés (dûs, entre autres à des impuretés de dioxine).

36

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 37

LES CARBAMATES Les principales matières actives : Insecticides CARBARYL (SEVIN) : C12 H11 NO2 : C12 H15 NO3 CARBOFURAN : C20 H32 N2 O3 S CARBOSULFAN : C7 H14 N2 O2 S ALDICARBE : C4 H6 Mn S4 N2 Fongicides MANEBE : C4 H6 N2 S4 Zn ZINEBE : C6 H12 N2 S4 THIRAME MANCOZEBE : [C4 H6 Mn N2 S4]10 C4 H6 N2 S4 Zn

: C10 H16 ONS Cl3 Herbicides TRIALLATE PHENMEDIPHAME : C16 H16 N2 O4

Info santé : Les carbamates insecticides inhibent des enzymes du système neuromusculaire nommées cholinestérases. Par voie cutanée ou par inhalation, ils peuvent être irritants en raison des solvants associés dans certaines compositions. Une exposition professionnelle sans protection peut provoquer des troubles visuels (myosis par contraction de la pupille), une gêne respiratoire (asthme, bronchospasme) ou des signes généraux tels asthénie, troubles digestifs, faiblesse musculaire L’exposition forte au METHOMYL provoquerait des anomalies de l’électrocardiogramme. Les carbamates fongicides provoquent en cas d’exposition professionnelle une irritation oculaire ou cutanée ou plus rarement des eczémas. Les dithiocarbamates sont irritants oculaires et provoquent rhinites, toux et parfois eczémas. La prise de boisson alcoolisée après une forte exposition au THIRAME provoque parfois des signes antabuses (malaise, bouffée de chaleur, vomissement, baisse de tension, palpitation).

Mode d'action : • Les carbamates insecticides agissent par contact et inhalation sur le système nerveux des insectes. Certains agissent de façon systémique. • Les carbamates fongicides ont des propriétés antimitotiques : mauvaise répartition des chromosomes lors des divisions cellulaires des champignons. Ils agissent de façon systémique. • Les carbamates herbicides agissent en post-levée en perturbant les divisions cellulaires et la physiologie des plantes.

EBE ZINE BE MANC OZEBE THIR AME TRIA LLAT E PHENM EDIPHA ME

Solubilité dans l'eau 120 500 0,3 6000 10 0 30 4 10 mg/l Rémanence 15 j. à 15 j. à 2 mois 2 mois 15 j. à 15 j. à 15 j. à 15 j. à 15 j. à 15 j. à 2 mois 2 mois à 1 an à 1 an 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois 2 mois Dose g/ha

❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍

DJA mg/kg

850

8

0,01 0,01

180

SULFA N ALDI CARB E MAN EBE ZINE BE MANC OZEB E THIR AME TRIAL LATE PHENM EDIPHA ME

USAGE

❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍

DL 50 RAT mg/kg

CARBO

❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍

OFUR

CARB

ARYL

❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍

AN

Caractéristiques :

CARB

E

MAN

CARB

N

❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍ ❍

ALDI

SULFA

N

CARBO

OFUR A

CARB

CARB

ARYL

Effets sur l'homme et l'environnement :

150

500 750 1000 à à à 1000 1000 20000

200

2000 1000 à à 1000 3000 2000

Légende

1 6750 5200 8000 6000 1700 8000

❍ ❍ ❍

- 0,005 0,05 0,05 0,05 0,005 0,001 37

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 38

LES DICARBOXIMIDES Les principales matières actives :

Utilisations principales :

: C9 H8 Cl3 NO2 S : C9 H4 O2 N S Cl3 : C13 H13 O3 N3 Cl2

CAPTANE FOLPET IPRODIONE

Info santé :

Mode d'action :

Le FOLPET et le CAPTANE sont des produits particulièrement irritants " cutanés et oculaires ", et peuvent être à l’origine de crises d’asthme en cas d’inhalation lors des traitements.

Fongicides curatifs (captane, folpel), préventifs (iprodione) ou mixtes (procymidone, vinchlozoline).

L’IPRODIONE est suspectée de provoquer des manifestations allergiques sévères.

Usages : Sur arbres fruitiers, vignes, pommes de terre..., contre tavelures, pourritures diverses et mildiou. Quantités répandues en France (usages agronomiques, 1988) : 4 700 tonnes/an

Les allergies à ces produits sont majorées par l’exposition au soleil (photoallergie). Tout contact avec ces produits impose un lavage abondant à l’eau courante.

OD ION IPR

PEL FOL

CAP

TAN

E

E

Effets sur l'homme et l'environnement :

❍ ❍ ❍ (*)

❍ ❍ ❍

❍ ❍ ❍

Caractéristiques : OD ION IPR

FOL

CAP T

PEL

ANE

E

❍ ❍ ❍ (*)

USAGE

Solubilité dans l'eau mg/l

0,5

1

13

Rémanence

2 mois à 1 an

2 mois à 1 an

15 j. à 2 mois

variable

100 à 2000

750g/ha (vigne)

DL 50 RAT mg/kg

9000

10000

3500

DJA mg/kg

0,01

0,01

0,3

Dose g/ha

Légende

❍ ❍ ❍

(*) sur la peau, les yeux et les muqueuses

38

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 39

LE GLYPHOSATE Les principales matières actives :

Utilisations principales :

: C3H8NO5P GLYPHOSATE GLYPHOSATE TRIMESIUM : C6H16NO5PS

Info santé :

Mode d'action :

Pas de pathologie humaine avérée. Beaucoup de dermatoses professionnelles liées à la présence fréquente de surfactants tensio-actifs dans les préparations.

Herbicide absorbé par les feuilles, il est véhiculé par la sève jusqu’à l’extrémité des racines et des rhizomes. Il bloque la biosynthèse des acides aminés aromatiques.

Usages : Matière active de très grande consommation (10.000 tonnes par an en Europe). Le glyphosate s’utilise dans tous les types de culture ; il est efficace sur les " mauvaises herbes " annuelles ou vivaces.

GLY TRI PHOSA MES TE IUM

❍ ❍❍❍ (*)

GLY TRI PHOSA MES TE IUM

❍ ❍❍ (*)

SAT E

GLY

Caractéristiques :

PHO

GLY

PHO

SAT

E

Effets sur l'homme et l'environnement :

USAGE

Solubilité dans l'eau mg/l

10

1050

Rémanence

1 semaine à 3 mois (*)

1 semaine à 3 mois

360 à 4300

360 à 4800

Dose g/ha

DL 50 RAT mg/kg

5000

750

DJA mg/kg

0,05

-

(*) les métabolites sont plus persistants

Légende

❍ ❍ ❍

(*) pour certains métabolites

39

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 40

LES ORGANOCHLORÉS Les principales matières actives : : C9 H6 Cl6 O3 S ALDRINE (*) : C6 H6 Cl6 DIELDRINE (*) : C10 Cl10 O HEPTACHLORE (*) : C10 Cl10 ENDRINE (*) D.D.T. (*)

Info santé :

(*) : Produits interdits. Leur très grande rémanence (et leur utilisation illicite) fait qu'on les trouve encore dans les sols et les nappes phréatiques).

Les organochlorés sont toxiques par toutes les voies (cutanée, inhalation ou ingestion). Ils s'accumulent dans l'organisme et sont à l'origine de perturbations hépatiques en cas d'expositions répétées. En cas d'inhalation, des maux de tête, des nausées, une faiblesse musculaire sont observées dans les formes mineures. Une intoxication sévère peut provoquer des troubles neurologiques et des séquelles. L’endosulfan peut provoquer en cas de forte exposition des malaises, des nausées et plus rarement des convulsions. Le diénochlore est très peu dangereux. Toute contamination cutanée impose un rinçage prolongé.

Mode d'action : Insecticides agissant par contact, ingestion et inhalation. L'usage de la plupart d'entre eux est interdit en raison de leur capacité de bioaccumulation dans les tissus vivants. L'endosulfan est autorisé en traitement des parties aériennes.

N

Effets sur l'homme et l'environnement :

DAN

Endosulfan utilisés contre doryphores, charançons, pucerons sur de nombreuses cultures. Chlordécone uniquemement sur charançon du bananier ; Diénochlore sur pucerons des rosiers.

LIN

❍ ❍ ❍

❍ ❍

❍ ❍ ❍

❍ ❍ ❍

❍ ❍

DL 50 RAT mg/kg

50

88

DJA mg/kg

0,008

0,01

N

❍ ❍ ❍ ❍

Caractéristiques : LFA

❍ ❍ ❍ (*)

OSU

❍ ❍ ❍ (*)

END

END

OSU

E

LFA

Usages :

LIN DAN E

ENDOSULFAN LINDANE (*) CHLORDECONE DIENOCHLORE

Utilisations principales :

USAGE Solubilité dans l'eau mg/l

non soluble

10

Rémanence

≥ 1 an

≥ 1 an

300 à 700

maxi : 1350

Dose g/ha

Légende

❍ ❍ ❍

(*) Risque de bioaccumulation Deux fois plus toxique en solution huileuse qu'en solution acqueuse

40

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 41

LES ORGANOPHOSPHORES Les principales matières actives :

Utilisations principales :

: C10 H19 O6 P S2 : C10 H14 NO6 P S (ETHYL) : C12 H21 O3 N2 P S : C5 H12 NO3 P S2 : C7 H13 O6 P : C8 H19 O2 P S3

MALATHION (1) PARATHION (1) DIAZINON (1) DIMETHOATE (2) MEVINPHOS (2) DISULFOTON (2)

Info santé :

Mode d'action : Insecticides composés organiques du phosphore ; ils agissent sur le système nerveux des insectes et des acariens en inhibant la cholinestérase.

Les organophosphorés sont toxiques par toutes les voies (orales, cutanées, inhalation). Ils inhibent certaines enzymes acétylcholinestérases indispensables à la bonne transmission nerveuse chez l’homme. La projection oculaire provoque un myosis (contraction de la pupille) et des troubles visuels transitoires. L’inhalation peut provoquer un bronchospasme (asthme). L’exposition cutanée ou par inhalation provoque nausées, vomissements, diarrhée, asthénie, hypersalivation, sueurs, fasciculation musculaire, brachycardie. Des atteintes nerveuses périphériques (polynévrites) sont également possibles.

Usages : Insecticides de contact (externe (1)) ou sytémiques (interne (2)) véhiculés par la sève. Quantités répandues en France (usages agronomiques 1988) : 1600 tonnes / an.

N OTO ULF

❍ ❍ ❍

❍ ❍ ❍

❍ ❍ ❍

❍ ❍ ❍

❍ ❍ ❍

❍ DL 50 RAT mg/kg

2800

DJA mg/kg

0,02

SNARL mg/l

35

4

❍ ❍ 500

0,005 0,002

SNARL : Suggested No Adverse Response Level

53

350

❍ ❍ ❍ ❍ 4

USAGE

❍ ❍ ❍ ❍

Solubilité dans l'eau mg/l

145

24

Rémanence

8à 15 j.

8à 15 j.

500

100 à 700

Dose g/ha

8

1,4

40

25000

-

25

8 à 15 j. à 8 à 2 mois 15 j. 2 mois 15 j. à 1 an 200 300 1000 à à à 500 400 1500

Légende

0,02 0,0015 0,002 46

MEV INP HO S DIS ULF OTO N

❍ ❍ ❍

OAT E

❍ ❍ ❍

ETH

❍ ❍ ❍

N

❍ ❍ ❍

DIM

❍ ❍ ❍

INO

❍ ❍ ❍

DIA Z

❍ ❍ ❍ ❍

Caractéristiques : HIO N

❍ ❍ ❍ ❍

LAT

❍ ❍ ❍ ❍

ION

❍ ❍ ❍

ATH

❍ ❍ ❍ ❍

PAR

❍ ❍ ❍ ❍

MA

S

❍ ❍

❍ ❍ ❍ ❍

Dans certains cas, l’intoxication peut être sévère et nécessite une hospitalisation. Des complications neurologiques, en particulier une atteinte motrice des membres inférieurs, peuvent apparaître après une exposition chronique.

DIS

HO

MEV

INP

ATE THO DIM E

DIA

ZIN

ON

ION ATH PAR

MA LA

THI

ON

Effets sur l'homme et l'environnement :

❍ ❍ ❍

8 41

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 42

LES PYRÉTHRINOÏDES DE SYNTHÈSE Les principales matières actives : DELTAMETHRINE : C22 H19 Br2 NO3 CYPERMETHRINE : C22 H19 NO3 Cl2 : C23 H22 O2 F3 Cl BIFENTHRINE : C21 H20 Cl2 O3 PERMETHRINE

Utilisations principales :

Mode d'action :

Info santé :

Les pyréthrinoïdes de synthèse sont des insecticides qui agissent par contact et ingestion sur une gamme très étendue d'insectes (noctuelles, charançons, pucerons, doryphores), sur toutes cultures et à des doses très faibles (quelques grammes par hectare).

La pulvérisation de ces insecticides sans protection provoque des conjonctivites et des irritations cutanées. Des rhinites sont souvent observées avec des obstructions nasales et parfois des paresthésies des zones de contact (fourmillement, prurit) réversibles rapidement en 24 heures. En cas de forte exposition, une asthénie, des céphalées et des anomalies musculaires sont possibles. Les accidents les plus fréquents sont surtout cutanés (dermites de contact) : les agriculteurs se plaignent de sensations anormales au niveau des zones contaminées (mains, visage). Les pyréthrinoïdes irritent les terminaisons nerveuses de la peau.

NE HRI ENT

DL 50 RAT mg/kg DJA mg/kg

130

250

50

0,01

0,05

CYP

Solubilité dans l'eau mg/l

0,1

1

0,1

Rémanence

15 j. à 2 mois

15 j. à 2 mois

15 j. à 2 mois

5 à 20

20

5 à 30

Dose g/ha

NTH RIN

INE

RINE USAGE

BIFE

❍ ❍ ❍ ❍

THR

❍ ❍ ❍ ❍

ERM E

❍ ❍ ❍ ❍

ETH

❍ ❍

TAM

❍ ❍

DEL

❍ ❍

E

Caractéristiques :

BIF

RINE ETH ERM CYP

DEL

TAM

ETH R

INE

Effets sur l'homme et l'environnement :

Légende

❍ ❍ ❍

0,0025 42

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 43

LES TRIAZINES Les principales matières actives : ATRAZINE SIMAZINE

Utilisations principales :

: C8 H14 Cl N5 : C7 H12 Cl N5

Info santé : Les triazines sont à l'origine de dermites de contact eczématiformes. Des risques cancérigènes sont suspectés. Les produits de dégradation de l'atrazine C8H14ClN5 sont aujourd'hui connus : l'atrazine peut se dégrader sous la forme de désethylatrazine ➝ déisopropylatrazine ➝ hydroxyatrazine ➝ acide isocyanurique. Certaines triazines, l’aminotriazole par exemple, font l’objet actuellement de recherches afin de déterminer leur éventuel rôle de perturbateur thyroïdien (hypertrophie).

Mode d'action : - L'atrazine est absorbée par les racines et les feuilles ; la simazine l'est uniquement par les racines. - Elles agissent sur les graminées adventives et sur de nombreuses dicotylédones. - Les triazines empêchent l'assimilation du gaz carbonique ; la photosynthèse est bloquée ; la plante utilise alors ses réserves nutritives jusqu'à épuisement, puis meurt.

Usages : Herbicides sélectifs ou non ; utilisés purs ou en mélange. Désherbant des zones non cultivées, en mélange avec aminotriazole, 2,4 D ou diuron (sur bords de routes et voies ferrées). Désherbants très utilisés en culture du maïs (atrazine) et de la vigne (simazine).

AZI NE

❍ ❍

SIM AZI N

E

AZI NE

(*)

Caractéristiques :

ATR

❍ ❍

SIM

ATR

AZI N

E

Effets sur l'homme et l'environnement :

USAGE

Solubilité dans l'eau mg/l

28

5

Rémanence

2 mois à 1 an (**)

2 mois à 1 an (*)

maxi : 1500

maxi : 1500

Dose g/ha

DL 50 RAT mg/kg

3000

5000

DJA mg/kg

-

-

(**) les triazines sont très persistantes. Leur mobilité réduite provoque leur accumulation dans le sol

Légende

❍ ❍ ❍

(*) risques cancérigènes suspectés

43

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


34R911_bw_fr 3/4/03 09:13 Pagina 44

LES URÉES SUBSTITUÉES "Dérivés de l'urée" Les principales matières actives : DIURON NEBURON LINURON MONOLINURON

Utilisations principales :

: C9 H10 Cl2 N2 O : C12 H16 Cl2 N2 O : C9 H10 O2 Cl2 N2 : C9 H11 O2 Cl N2

Info santé :

Mode d'action :

Les dérivés de l'urée provoquent des irritations cutanées et des signes respiratoires irritatifs en cas d'inhalation, en particulier chez les patients atteints d'asthme ou de bronchite chronique.

Herbicides pénétrant dans la plante par les racines ; véhiculés par la sève, les urées substituées s'accumulent dans les feuilles où elles inhibent la photosynthèse.

Des acnés "chlorées" sont observées en cas d'exposition répétée. Diuron, Linuron et isoproturon sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens (voir page 17).

OLIN URO

5

42

75

580

Rémanence

2 mois à 1 an

2 mois à 1 an

2 mois à 1 an

2 mois à 1 an

2000 à 3000

600 à 2500

500 à 2500

500 à 2500

Dose g/ha

DL 50 RAT mg/kg DJA mg/kg

11000

3400

4000

2200

-

-

-

RON

Solubilité dans l'eau mg/l

USAGE

LINU

MON O

URO N

LIN

❍ ❍ ❍

RON

❍ ❍

DIU

❍ ❍

URO N

❍ ❍

NEB

Caractéristiques :

MON

URO N LIN

ON DIU R

NEB

URO N

N

Effets sur l'homme et l'environnement :

Légende

❍ ❍ ❍

44

Peu dangereux Modérément dangereux

❍ ❍ ❍

Dangereux

❍ ❍ ❍ ❍

Herbicides Très dangereux à extrêmement dangereux

Fongicides Insecticides


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GLOSSAIRE

Adjuvant : Substance dépourvue d’activité biologique, mais capable d’améliorer les qualités physico-chimiques d’une préparation. Antimitotique : Substance dont la propriété est de s'opposer à l'accomplissement de la division de la cellule vivante assurant le maintien du même nombre de chromosomes. Cancérogène : Se dit des agents physiques, chimiques ou biologiques pouvant provoquer ou favoriser l'apparition de Cancer. Cholinestérase : Enzime nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux de l'homme et des insectes. La plupart des insecticides agissent en perturbant son fonctionnement normal. Coléoptile : Enveloppe entravant la jeune tige des graminées et qui secrète l'hormone de croissance. Concentration d’emploi : Masse de matière active ou de préparation contenue dans l’unité de volume de bouillie à épandre. La concentration peut être exprimée par exemple en kilogrammes ou en litres par hectolitres de bouillie. Cytoplasmique : Relatif à la partie fondamentale vivante de la cellule qui contient le noyau, les vacuoles… Dicotylédone : Plante dont la graine contient une plantule à deux cotylédons. Dose : Quantité de matière active ou de préparation appliquée par unité de matériel

traité, unité se rapportant à une longueur (mètre), une surface (ha ou mètre carré), un volume (litre, hectolitre, mètre cube) ou une masse (kilogramme, quintal, tonne). Pour éviter toute ambiguïté, on exprime : en grammes, les doses de matières actives, en kilogrammes ou en litres, les doses des spécialités et des produits industriels simples. Il est important de ne pas confondre dose et concentration d’emploi. L’expression «dose d’emploi» n’est pas correcte, utiliser l’expression «concentration d’emploi». Exemple : un traitement effectué avec un volume de bouillie de 1000 l/ha à la concentration de 1 g par litre correspond à une dose appliquée de 1000 g/ha. Lutte intégrée : Emploi combiné et raisonné de toutes les méthodes dont on dispose contre les différents ennemis d’une culture, de façon à maintenir leur nocivité à un niveau assez bas pour que les dégâts occasionnés soient économiquement tolérables. Matière active : Constituant d’une préparation auquel est attribuée en tout ou partie son efficacité. Métabolite : Nom donné aux substances organiques qui résultent des réactions de transformation subies dans un organisme vivant par les substances qu'il a absorbées. Mutagène : Susceptible de provoquer des mutations chez les être vivants. Persistance : Durée pendant laquelle la substance ou la préparation est décelable dans le milieu considéré. 45

Phytotoxicité : Propriété d’une substance ou d’une préparation qui provoque chez une plante des altérations passagères ou durables. Plantes adventices : Se dit des plantes qui croissent sur un terrain cultivé sans y avoir été semées. Produits phytopharmaceutiques (Décret nº 94-359 du 5 mai 1994 relatif au contrôle des produits phytopharmaceutiques) : Au sens du présent décret, on entend par produit phytopharmaceutique, les préparations contenant une ou plusieurs substances actives et les produits composés en tout ou partie d'organismes génétiquement modifiés, présentés sous la forme dans laquelle ils sont livrés à l'utilisateur, destinés à : a - Protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles, ou à prévenir leur action, pour autant que ces substances ou préparations ne sont pas autrement définies ci-après ; b - Exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, pour autant qu'il ne s'agit pas de substances nutritives (par exemple, les régulateurs de croissance) ; c - Assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances ou produits ne font pas l'objet de dispositions particulières du Conseil ou de la Commission des communautés européennes concernant les agents conservateurs ; d - Détruire les végétaux indésirables ; e - Ou détruire des parties de végétaux, freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux. Les produits antiparasitaires à l'usage agricole mentionnés aux points 1, 2, 3, 5 et 6 de l'article 1er de la loi du 2 novembre 1943 sus visée, répondant à la définition des produits phytopharmaceutiques, sont soumis aux dispositions du présent décret.


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Rémanence : Durée pendant laquelle les effets d’un traitement restent perceptibles. Stomate : Appareil microscopique de l'épiderme des végétaux, percé d'un minuscule orifice par lequel se font les échanges gazeux avec l'atmosphère. Systémique : Relatif à un système pris dans son ensemble. Tavelure : Maladie des arbres fruitiers causée par un champignon parasite. Teneur (= concentration) : Quantité de matière active contenue dans une unité de masse ou de volume d’une préparation. La réglementation impose d’exprimer la teneur en matière active, en masse pour masse ou en masse pour volume, selon qu’il s’agit d’un produit solide (g/kg, mg/kg µg/kg, ng/kg) ou d'un produit liquide (g/l, mg/l, µg/l, ng/l).

Tableau de correspondances

g/kg : gramme par kilo mg/kg : milligramme par kilo = 10-3 grammes par kilo µg/kg : microgramme par kilo = 10-6 grammes par kilo ng/kg : nanogramme par kilo = 10-9 grammes par kilo g/l : gramme par litre mg/l : milligramme par litre = 10-3 grammes par litre µg/l : microgramme par litre = 10-6 grammes par litre ng/l : nanogramme par litre = 10-9 grammes par litre

Tératogène : À l'origine des malformations congénitales. Traitement de postlevée : Traitement effectué après la levée de la plante considérée, mauvaise herbe ou plante cultivée. Il y a lieu de préciser si le traitement est de postlevée de la culture ou de la mauvaise herbe. Exemple : voir «traitement de prélevée». Il est possible de rencontrer dans la littérature le terme de «post-émergence» employé à tort dans le sens «de postlevée». Traitement de postsemis : Traitement effectué aussitôt après le semis.

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Traitement de prélevée : Traitement effectué avant la levée de la plante considérée, mauvaise herbe ou plante cultivée. Il y a lieu de préciser si le traitement est de prélevée de la culture ou de la mauvaise herbe. Exemple : l’application de diquat se fait en traitement de prélevée de la culture et traitement de postlevée de la mauvaise herbe. Il est possible de rencontrer dans la littérature le terme de «pré-émergence» employé à tort dans le sens de «prélevée». Textes de référence (de la page 20) : • Arrêté du 16 juin 94 modifiant les arrêts des 06-08-92, 10-12-90, et 10-02-89 relatifs aux teneurs maximales et résidus de pesticides admissibles, dans et sur les céréales, destinées à la consommation humaine • Arrêté du 9 février 1989 modifiant l'arrêté du 07-03-85 relatif aux teneurs maximales en résidus de pesticides admissibles dans et sur les fruits et légumes destinés à la consommation humaine.


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Commission européenne Les produits phytosanitaires, la santé et l'environnement Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes 2003 — 48 p. — 21 x 29,7 cm ISBN 92-894-4430-4


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